Entreprise et Santé - numéro 6

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Troubles Musculo-Squelettiques

Gestes répétitifs 2ème Trimestre 2009 I Numéro 6

Vous avez dit « TMS » ?

Et le SOL, dans tout ça ?

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Histoires de... préparateur de commandes

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Sommaire 2ème trimestre 09 I Numéro 6

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Tableau de bord

6

Vie des entreprises

10

Investir

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Juridique

Plus de la moitié des accidents mortels du travail surviennent sur la route

Humanité & Santé

Un investissement mal connu

Vers l’obligation de résultat en Santé au Travail ?

18

20

23

24

Emplois et Santé

Techniques

Organisations

Face à un traumatisme dans l’entreprise, vous n’êtes pas seuls !

Et le SOL, dans tout ça ?

« Le travail, c'était ma thérapie... »

26

Territoire 27 de Santé au Travail

11 à 16

Clin d’oeil

24 h avec... ... Véronique

L’ARTOIS : AST 62/59

Ergonomie

Histoires de... préparateur de commandes

Dossier

Gestes répétitifs. Vous avez dit « TMS » ? 12-13 Une inflation qui dépasse les bornes 14 La lutte contre les TMS s'engage...

15-16 Comprendre les TMS Eviter les TMS (fiche détachable)


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Édito N°6 I 2ème trimestre 09 Entreprise et Santé Le magazine des Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture) Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille Cedex Tél : 03 20 57 43 14 www.cisst.fr G.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail 79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune Cedex Tél : 03 21 01 65 36 www.gisset.org Directeur de publication : Raphaël Mulliez Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes et Médiation, Lille Cabinet Sarah Leuridan, Roubaix Responsables de rédaction : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Sarah Leuridan, Amandine Le Comte, Séverine Lhomme Création maquette : Séverine Maka, Cabinet Sarah Leuridan Crédit photos : Purestockx, Fotolia Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 Lille Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez Ruitz Dépôt légal à parution N° ISSN en cours Tirage : 90 000 exemplaires

E

ntreprise et Santé montre, une fois encore, tout ce que l’on peut faire pour améliorer la santé dans l’entreprise. Alors, allons de l’avant pour la santé des salariés et de leurs entreprises. Dans ce 6° numéro d’Entreprise et Santé, plusieurs articles se prolongent sur le site entrepriseetsante.com. Vous les repèrerez grâce à un renvoi. Le média papier vit, aujourd’hui, avec le média internet. Entretrepriseetsante.com et le magazine Entreprise et Santé ne font qu’un pour toujours mieux vous informer. Pour vous donner « l’info utile ». Quand vous le voulez. Où vous la voulez. Notre but : vous aider au quotidien par des exemples concrets. Une rubrique Investir démontre que la cotisation annuelle de Santé au Travail est un investissement. Le mal de dos en est un exemple. A lire attentivement : la rubrique Juridique nous donne un éclairage sur « l’obligation de sécurité de résultat ». Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) constituent près des trois quarts des maladies professionnelles indemnisées. Et cela progresse de 20 % par an. La prévention est la seule solution rentable pour l’entreprise et ses salariés. Un dossier s’y consacre. Les accidents et les agressions constituent des « chocs » dans la vie au travail. La rubrique Emplois et Santé montre que l’entreprise peut trouver une aide auprès de son Service de Santé au Travail. Plus du quart des accidents du travail indemnisés sont dus à des chutes de plain-pied ou de hauteur. L’état du sol joue un rôle non négligeable. Voir la rubrique Techniques. Une maladie lentement invalidante peut frapper chacun d’entre nous. Il est capital de pouvoir garder son travail. Voir la rubrique Organisations. Rubrique Ergonomie : préparateurs de commande est un métier de plus en plus répandu : 6 conseils pragmatiques ouvrent la réflexion. Nous espérons que ceci pourra vous aider. Bonne lecture.

Raphaël Mulliez Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail


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Agenda • 2009-2010 Entreprises de Picardie en Santé A.R.A.M.I.E. - Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) - Service de Santé au Travail de Saint Quentin (MTA) - Service de Santé au Travail de Woincourt (AISTV) Dès janvier 2009, les entreprises de 20 à 200 salariés des bassins d’emploi d’Abbeville Ponthieu et du Vimeu (Picardie Maritime) et de Guise, La Capelle, Vervins, Hirson, Marle (Thiérache) seront invitées à participer à des actions de prévention des maladies cardio-vasculaires et des cancers.

Dans le cadre d’un programme expérimental mis en place par le Groupement Régional de Santé Publique de Picardie, avec le soutien de l’Etat, du Conseil Régional de Picardie et de Sanofi - Aventis.

• Du jeudi 11 au vendredi 19 juin 2009 Sixième édition de la Semaine pour la Qualité de Vie au Travail Organisée par le CESTP-ARACT + D’INFO www.cestp.aract.fr

Site Avec ce site : - Retrouvez des infos par branches d’activités - Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail - Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail

www.entrepriseetsante.com


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Tableau de bord

Nord-Pas-de-Calais - Picardie

Plus de la moitié des accidents mortels du travail survient sur la route

Source : CNAMTS

Sur un plan général, les conditions d’accès à l’entreprise, la circulation et la sensibilisation des salariés aux risques routiers sont des priorités évidentes devant les chiffres. Sur un plan particulier, on peut noter que 40 % des accidents de trajet concernent des entreprises de services et de travail temporaire. 17 % des entreprises de l’alimentation. 11 % concernent des commerces non alimentaires. 32 % concernent les autres activités : métallurgie, BTP, transports, chimie, bois, textiles, sièges sociaux. A réfléchir. Source : CNAMTS

Te ch niq ue s

Source : CNAMTS

3. Les priorités

Or ga nis ati on s

En France, le nombre d’accidents de trajet indemnisés par l’Assurance Maladie (Régime Général) est passé de 76 280 en 2004 à 85 442 en 2007. Dans 70 % des cas, interviennent le véhicule et la route. Ces accidents ont causé 486 morts en 2004 et 407 en 2007. Soit plus d’un mort par jour. Dans 90 % des cas, le véhicule est en cause. Pour les régions Nord-Pas-deCalais et Picardie, les chiffres moyens d’accidents de trajet, sur une année, s’établissent entre 6000 à 7000 et environ 30 morts.

En France, le nombre de journées de travail perdues, pour incapacité temporaire due à un accident de trajet, est passé de 5 258 230 en 2004, à 5 393 824 en 2007. Le nombre d’incapacités permanentes accordées pour accident de trajet, est passé de 10 089 en 2004 à 8 646 en 2007. C’est dire le poids économique. C’est sans compter les conséquences pour la vie de l’entreprise : perte de capacité de production, coût de la solution de remplacement du salarié en arrêt, adaptation de poste ou reclassement si les séquelles sont invalidantes auxquelles s’ajoute le coût humain.

Erg on om ie

1. Les risques

Cli nd ’oe il

2. Les coûts

Em pl Sa ois e nté t

Ju rid iqu e

Do ssi er

La route est l’un des premiers risques auxquels nous sommes exposés. Le nombre d’accidents entre le domicile habituel et le lieu de travail est parlant. On les appelle « Accidents de trajet ». Ils sont indemnisés par l’Assurance Maladie au titre du risque « Accident du travail-Maladie Professionnelle ». Un poids non négligeable pour la vie de l’entreprise.

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Inv es tir

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Vie des entreprises

Humanité & Santé Sécurité, hygiène, santé... ce trimestre, les entreprises qui acceptent de témoigner font preuve d'une grande humanité. C'est ici un boulanger s'inquiétant des risques pour son apprenti, c'est là une chef d'entreprise choquée par la mort d'un de ses salariés. Découvrez leurs expériences humaines en Santé au Travail.

«N

otre entreprise spécialisée dans la chaudronnerie légère doit faire face à une ambiance sonore conséquente. J'ai été alerté par un de mes salariés, qui m'a fait part de sa fatigue liée au bruit. J'ai contacté le médecin du travail, le Dr Mailly, qui m'a proposé une vérification sonore de l'atelier. Pendant une journée, 3 salariés ont été équipés d'un dosimètre au niveau de leurs cols. A chaque changement d'activité, ils devaient le consigner dans un carnet. Nous avons ainsi pu mesurer le volume sonore de chaque poste de travail et maniement d'outils. Après quelques temps, j'ai récupéré les résultats et les explications qui allaient avec. Il est clair que des améliorations sont à apporter. Pour ce faire, le Dr Mailly doit revenir dans l'entreprise pour

J'ai été alerté par un de mes salariés, qui m'a fait part de sa fatigue liée au bruit.

Industrie

«L’

entreprise SPL est une société coopérative de production, dont les salariés sont associés majoritaires et décident des grandes orientations. Nous souhaitons aborder différemment les relations au travail, sans pour autant sacrifier la production. Notre recrutement est un peu particulier puisqu'il se compose de personnes en réinsertion. Des salariés qui sont plus particulièrement exposés aux addictions et aux risques psychosociaux. Ainsi, nous collaborons activement avec notre médecin du travail, Marcel De Beir, qui participe au CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). Cette relation nous permet d'être très réactif en cas de problème. Grâce à cela, nous avons diminué les accidents de travail par deux. Nous

Cette relation nous permet d'être très réactif en cas de problème.

une matinée avec l'ensemble des salariés. Elle leur expliquera les résultats et les solutions possibles. Bien que les salariés portent déjà des équipements auditifs de protection individuelle, je pense que la relation entretenue avec la Santé au Travail de Dunkerque (CEDEST), ne peut être que positive ».

mettons également à disposition des salariés l'ensemble des équipements de protection nécessaire. Leur port est obligatoire, mais comme beaucoup ont des difficultés pour la lecture, les affichages ne sont pas forcément lus. J'insiste donc sur l'importance du langage oral, des formations personnalisées et des moyens d'affichage visuel. Prochain projet, la visite d'une Secrétaire Assistante en Santé au Travail du Service de Santé au Travail de Coquelles (ASTIL 62) pour un bilan acoustique des ateliers ».

CALSER

SCIERIES et PALETTES du LITTORAL

37 salariés

130 salariés

Bertrand Calmein Gérant CALSER spécialisée dans la chaudronnerie légère

François Marty PDG

Santé au Travail Dunkerque (CEDEST)

Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)


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«L

tion des machines utilisées à un moment donné. J'ai reçu une aide financière de la CRAM Nord Picardie (Caisse Régionale d'Assurance Maladie) à hauteur de 20% pour ces investissements. Malgré mes efforts, lors d'une visite de contrôle, trois postes dépassaient encore les réglementations. Je ne m'y attendais pas !

Ramery Travaux Publics a misé sur la prévention et la formation.

de gravité de 70 % ». De bons résultats liés notamment aux efforts fournis sur la formation des salariés. « Tous les employés de Ramery Travaux Publics selon leurs niveaux de compétences sont un jour formés ou formateurs. Comment ? Par l’intermédiaire de l’atelier « Passerelle ». Cet atelier mis en place avec la collaboration du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), du médecin du travail, de la CRAM et de l'OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) est un outil de formation pour les nouveaux embauchés. Mais également un outil de gestion des accidents de travail et des maladies professionnelles. Cette démarche ne fonctionne que si l'ensemble des salariés se sent impliqué dans le processus de formation. Avec l'atelier « Passerelle », on capitalise et on valorise les compétences en interne ».

MENUISERIE BOUILLON

Ta de blea bo u rd V en ie d tre es pr ise s Erg on om ie

Or ga nis ati on s

En discutant avec les salariés concernés, nous avons amélioré le système de captation des poussières en installant un bac de rattrapage. Aujourd'hui, les problèmes de poussières étant résolus, mon attention se porte sur la manutention. Le Service de Santé au Travail d'Hénin-Beaumont (AST 62/59) est intervenu en sensibilisant mes menuisiers poseurs sur leur gestuelle, lors d'une formation PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique). Les menuiseries devenant de plus en plus lourdes avec le double vitrage, il faut trouver des solutions humaines et techniques pour soulager les salariés ».

Inv es tir

800

personnes à gérer, réparties du Pas-de-Calais à la Seine-Maritime qui travaillent sur des chantiers de voirie, d’assainissement, de génie civil… Question risques professionnels, Ramery Travaux Publics a misé sur la prévention et la formation. Coté prévention, « 6 personnes veillent exclusivement à la bonne sécurité des chantiers en cours et me tiennent quotidiennement informé. Si un accident survient, je suis contacté immédiatement et peux intervenir en conséquence. D’ailleurs, entre 2006 et 2008, le taux de fréquence des accidents de travail a diminué de moitié et leur taux

Do ssi er

Aujourd'hui, les problèmes de poussières étant résolus, mon attention se porte sur la manutention.

BTP

Ju rid iqu e

ocataire d'un bâtiment depuis 3 ans pour mon activité menuiserie, j'ai pu constater que la législation concernant le contrôle du niveau de poussières dans l'air s'est durcie. Parallèlement, il n’était plus possible de faire des aménagements dans ce local (manque de place, mauvais emplacement de la chaudière à copeaux). J'ai fait le choix de faire construire un nouveau bâtiment qui respecterait les normes. La quasi totalité des postes opératoires est concernée par un problème de poussières. J'ai d'abord travaillé avec un fournisseur pour la ventilation. Nous avons effectué des tests pour définir nos besoins techniques en la matière. Le local est ainsi équipé de hottes aspirantes, qui démarrent en fonc-

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RAMERY TRAVAUX PUBLICS

50 salariés

800 salariés

Jean-Pierre Boyez Chef d'entreprise

Rodrigue Lescaillet Chef d'entreprise

Santé au Travail Hénin-Beaumont (AST 62/59)

Santé au Travail Flandre Audomarois (STFA)

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Vie des entreprises

«

«T

ravailler dans une maison de retraite est beaucoup plus sollicitant pour le corps qu'il n'y paraît : soutenir ou porter les pensionnaires, effectuer leur toilette... autant de gestes qui, s'ils sont mal effectués, peuvent causer des problèmes de santé. Pour limiter ces risques, notre médecin du travail nous a proposé une formation en Prévention des Risques liés à l'Activité Physique. Etonnée, je ne pensais pas que la Santé au Travail réalisait cette prestation. Si bien que quelques temps auparavant, j'avais fait appel à un autre organisme, avec lequel la formation n'avait pas été une réussite ! J'ai compris pourquoi lorsque la formatrice de la Santé au Travail est venue nous voir. Elle nous a proposé un proUne bonne expérience gramme adapté à renouveler ! aux personnes, au matériel et aux catégories de postes que nous avons dans l'établissement. Ainsi, les personnels de soins ont eu le droit à une demie journée en plus de formation, avec application sur le terrain des préconisations. La formatrice a aussi prouvé l'utilité de certains équipements, peu utilisés par le personnel jusqu'à présent, comme le lève malade ou les planches de transfert. Pour continuer sur notre lancée, nous avons formé avec l'aide de la CRAM (Caisse Régionale d'Assurance Maladie) une monitrice manutention en interne. Cette dernière a été soutenue et éclairée dans son rôle par la formatrice de la Santé au Travail. Une bonne expérience à renouveler ! »

Service

«C’

était lors de la collecte des déchets que le drame est survenu. En août 2007, un de nos salariés est tombé du camion benne alors que celui-ci reculait. Il est passé en dessous et n'a pas survécu. Un traumatisme pour toute l'entreprise. Selon les règles de sécurité en collecte, affichées sur le camion, ce dernier n'est pas censé reculer si un des éboueurs est sur son marche pied. Et l'éboueur a l'interdiction formelle d'être sur le marche pied pendant une manoeuvre de recul. Ce jour-là, les deux règles n'ont pas été respectées. Immédiatement après l'accident, notre médecin du travail nous a proposé un suivi psychologique pour les deux collègues sur le terrain, mais également pour moi, chef d'entreprise. J'ai été très choquée par cet évènement. J'ai donc décidé de renforcer la sécurité. L'ergonome du Service de Santé au Travail de Douai (SISTRAD) a analysé notre organisation du travail et a créé un diaporama sur les risques du métier. Nous en sommes au quatrième mardi de formation et de présentation pour mes anciens et nouveaux salariés. Nous insistons C'était lors de la sur les choses à faire et celles collecte des déchets à ne surtout que le drame est pas faire. Un drame terrible survenu. qui m'a rendu hyper réceptive aux thématiques sécurité. Je pense aujourd'hui avoir fait le maximum sur ce sujet et je vis dans l'espoir que cela ne se reproduise jamais ».

MAISON DE RETRAITE SAINTE CAMILLE

WIART SASU

32 salariés

80 salariés

Véronique Yvart Directrice

Nicole Wiart Directrice Générale

Santé au Travail Arras et Béthune (AST 62/59)

Santé au Travail Douai (SISTRAD)


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Ta de blea bo u rd

«D

«J’

allais embaucher un apprenti et j'ai contacté la Santé au Travail de St Quentin (MTA) pour connaître mes obligations en tant que chef d'entreprise vis-à-vis de ce nouveau salarié. Rapidement, on m'a proposé la visite d'une Secrétaire Assistante en Santé au Travail pour faire le tour de la question. Elle est venue nous voir directement à la boutique. Nous avons discuté des risques inhérents à mon métier de boulanger, notamment des dangers liés à l'utilisation des machines. Nous en avons tout de

Dans mon métier, ce qui me préoccupe beaucoup, c'est l'hygiène.

même six ! Cependant, la chose qui m'a le plus surpris... c'est que j'avais des droits et que mon apprenti avait des obligations ! En tant qu'employeur, je peux faire appel à mon Service de Santé au Travail si je rencontre un souci. Dans mon métier, ce qui me préoccupe beaucoup, c'est l'hygiène. Et si à l'avenir, j'ai un problème de ce type avec un apprenti, il me suffira de passer un coup de téléphone pour qu'un professionnel en Santé au Travail m'aide à ce propos ».

RESTAURANT CLEMENT MAROT

Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e

Et ça marche : 20 jours d'arrêts de travail seulement en 26 ans d'activité ! Attention, le risque zéro n'existe pas. Il faut donc tout faire pour les limiter au maximum, et avoir régulièrement un oeil neuf sur les installations, les habitudes prises, les précautions à rappeler (manipulation des couteaux, eau bouillante dans les casseroles etc...). Je collabore activement avec notre médecin du travail, le Dr Villers, de la Santé au Travail de Lille (AMEST). Elle nous connaît bien et nous a notamment conseillés sur l'évaluation des risques professionnels pour le restaurant. Nous avons, par exemple, investi dans une machine qui sèche les verres. Cela évite la casse lors de l'essuyage manuel et les inévitables coupures qui vont avec ! Nous nous interrogeons également sur l'amélioration de la plonge. J'ai par ailleurs engagé une personne handicapée mentale, pour qui nous allons faire un dossier à l'AGEFIPH afin de la maintenir à son poste. En tant que chef d'entreprise, les journées sont bien remplies, mais quand la Santé au Travail devient une manière de vivre... elle n'est plus une contrainte ! »

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Commerce & Artisanat

20 jours d'arrêts de travail seulement en 26 ans d'activité !

Te ch niq ue s

V en ie d tre es pr ise s

ans notre métier, nous courons toute la journée et nous devons être efficaces et rapides. Alors la Santé au Travail, c'est tous les jours ! Être à l'écoute de mes employés est une priorité. J'observe leur manière de travailler et je vérifie qu'ils ont à leur disposition tout ce qui leur permet de travailler en toute sécurité. Par exemple, des chaussures confortables et antidérapantes, des tenues de travail appropriées. Un donné pour un rendu. De bonnes conditions de travail ce sont des salariés heureux de se lever le matin.

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BOULANGERIE THUILLIER

5 salariés et 4 apprentis

1 apprenti

Clément Marot Chef d'entreprise

Laurent Thuillier Chef d'entreprise

Santé au Travail Lille (AMEST)

Santé au Travail St Quentin (MTA)

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Investir

Empêcher le mal de dos

Un investissement mal connu Le mal de dos lié aux conditions de travail coûte cher. A l’Assurance Maladie bien sûr. Mais ce que l’Assurance Maladie dépense, elle le retrouve grâce aux cotisations « AT-MP » que les entreprises paient. Donc tout est pris en fin de compte, dans le résultat économique de l’entreprise. Petit coup d’oeil en passant. 6 à 8 adultes sur 10 disent avoir eu un mal de dos à un moment de leur vie. Entre l’épisode unique, passager et sans suite, jusqu’à la lésion constituée du rachis qui ouvre droit à indemnisation, tout peut se voir. Tous les métiers sont concernés. Même si le stress, le port de charge, le travail debout ou assis prolongé, la conduite de véhicule sont autant de facteurs de risques.

Attention à la facture En dehors des frais de Sécurité Sociale, vus en introduction et prélevés sur le résultat économique de l’entreprise à travers les charges sociales, le mal de dos entraîne des pertes de capacité de production et de performance au travail. Un salarié absent ou en reclassement va générer des frais pour l’entreprise, du fait des solutions de remplacement à trouver. Les cas sont très variables d’une situation à une autre. Si chacun peut faire sa facture, il est imprudent d’avancer des chiffres, comme des vérités premières. Donc, à chacun ses comptes…

Investir en prévention Le premier investissement de prévention est la cotisation que l’entreprise paie, en début d’année, à son Service de Santé au Travail. Pour environ 100 € par salarié, l’entreprise bénéficie d’avis et de suivis médicaux spécialisés, en liaison avec la situation réelle de travail. Cette somme permet également à l’entreprise de bénéficier d’avis, de conseils, d’information et de formation sur les lieux de travail. Et ceci, pour maîtriser les risques, voire faciliter la reprise du travail le cas échéant. Comme quoi, l’investissement est là, où on ne l’attend pas. Sachons en profiter pour le mal de dos…

Pour en savoir +

@

www.entrepriseetsanté.com

Souris à ton dos ! En 2 ans, près de 1000 salariés d’entreprises adhérentes à la Santé au Travail de RoubaixTourcoing, ont bénéficié d’une information « sur mesure » sur le mal de dos et sa prévention. Grâce à un outil et une méthode mis au point à l’origine pour une entreprise de la grande distribution. Après avoir reçu elle-même une formation spécialisée, Caroline Lagache, Secrétaire Assistante en Santé au Travail, réalise ces informations d’une heure à une heure et demie, au sein des TPE et PME. Chaque information est adaptée aux risques de l’entreprise. Leur but : que l’entreprise prenne conscience que la prévention, c’est possible !


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Dossier

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TMS. Marque commerciale ? Nouvelle norme ? Expression savante ? En fait : Troubles Musculo-Squelettiques… Ces troubles décrivent le surmenage des articulations. Et des muscles, des tendons et des nerfs qui les environnent. Jusque la lésion irréversible si on dépasse les limites… Les sportifs ou bricoleurs du dimanche vont parler des courbatures passagères du lundi… Le tennisman, le footballeur ou le cycliste professionnel, eux, sont suivis de près. Et au travail ? Pourtant, des heures, des journées et des semaines de gestes répétitifs peuvent s’accumuler… Réflexions pour des solutions.

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Vous avez dit « TMS » ?

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Gestes répétitifs

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Troubles Musculo-Squelettiques

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Dossier Troubles Musculo-Squelettiques

Une inflation qui dépasse les bornes

L’hygroma du genou du carreleur, la crampe de l’écrivain sont bien connus du grand public. Les troubles musculo-squelettiques constituent en effet des phénomènes anciens. Mais le nombre de personnes atteintes a un taux de croissance spectaculaire dans les pays développés. Cette inflation est directement liée au développement des tâches répétitives, qui entraînent des efforts répétés dans des gestes précis, des postures figées et des cadences imposées. Cette inflation existait avant que les TMS ne soient reconnus en maladies professionnelles indemnisables. L’indemnisation n’a pas créé la cause. Et combattre les causes permettra de réduire le nombre d’indemnisations.

5 Tableaux Pour le Régime Général de l’Assurance Maladie, les TMS reconnus en maladies professionnelles indemnisables se répartissent en 5 tableaux, qui correspondent à 5 familles de lésions : - affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail, au niveau de l’épaule, du coude, du poignet, de la main et des doigts, de la jambe, du genou, de la cheville (tableau 57) - affections provoquées par les vibrations et les chocs transmis par certaines machines-outils, outils et objets et par les chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes (tableau 69) - lésions chroniques du ménisque (tableau 79) - affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier (tableau 97) - affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention de charges lourdes (tableau 98). Pour avoir une indemnisation il faut répondre à des critères limitatifs de délais et de travaux concernés. Pour le tableau 57 (gestes et postures), le malade peut obtenir une reconnaissance sur expertise médicale, s’il ne répond pas aux critères du tableau… Tant la famille de lésions et de causes professionnelles est grande.

4 fois plus en 10 ans En 2007, 44 000 malades ont été indemnisés par le Régime Général de l’Assurance Maladie au titre d’un de ces cinq tableaux. Soit près de 3/4 des maladies professionnelles indemnisées. Et quatre fois plus qu’en 1997. 40 000 d’entre eux le sont pour des lésions dues aux gestes et postures de travail. C’est dire l’ampleur de la question.

Des coûts à l’avenant Les 44 000 maladies indemnisées correspondent à 750 millions d’euros, à retrouver dans les cotisations « AT-MP » des entreprises… A ces coûts de soins, d’indemnités journalières pour arrêt de travail et de rentes, s’ajoutent les impacts au sein de l’entreprise. Cela correspond à 7 000 000 de journées de travail (donc de production) perdues par an. Sans compter les impacts sur la performance de l’entreprise. Auxquelles s’ajoutent les conséquences psychologiques, sociales et familiales pour le malade. Certains parlent de coûts cachés… mais ils sont bien réels.


Un interlocuteur privilégié Devant la définition des TMS, un interlocuteur a un rôle essentiel : le médecin du travail. Il a la compétence médicale pour faire le lien entre la situation de travail et le risque lésionnel. Demandons son avis avant d’avoir des maladies déclarées à la Sécurité Sociale. Après une visite de l’entreprise, il pourra diligenter les réflexions à poursuivre et, le cas échéant, conseiller sur les premières mesures à prendre. Un allié essentiel Devant l’enjeu des TMS, un allié est essentiel : le dialogue. C’est grâce à lui que les salariés, le médecin du travail et le chef d’entreprise pourront définir une « démarche de prévention » sur les situations de travail. Une approche adaptée Devant la complexité des TMS, il est préférable de s’engager dans une démarche qui puisse associer de multiples compétences. L’ergonome est la personne qui peut réunir les compétences nécessaires, en partant de l’analyse de la situation de travail. Pour endiguer les TMS, une seule formule : soyons vigilants !

Les médecins baptisent ces lésions de noms peu commodes à retenir. En fonction de la lésion et du lieu, cela donnera : tendinite, tenosynovite, hygroma, syndrome canalaire, syndrome du canal carpien, épicondylite, épitrochléite, syndrome de la coiffe des rotateurs, syndrome de Quervain, syndrome de la loge de Guyon, etc. Les médecins regroupent ces différentes affections aux noms barbares sous le terme générique d’affections péri-articulaires. C'est-à-dire des « maladies autour de l’articulation ».

La famille est grande Le nombre et la variété de lésions qui se cachent derrière le terme de TMS est considérable. Elles touchent donc les chevilles, les genoux, les hanches, le dos, le cou, le poignet, les coudes et les épaules. Bref, là où des os, des muscles, des tendons et des ligaments constituent les articulations, et là où passent les nerfs dans d’étroits et fragiles tunnels.

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Des maux et des mots savants

A propos de « surmenage »

Erg on om ie

Dès lors que des gestes, des tâches, des efforts répétitifs s’enchaînent au long des heures de travail, les facteurs principaux sont réunis. Il va de soi que cela concerne de nombreux métiers et secteurs d’activité.

Qui dit surmenage, dit déjà tout. On a trop sollicité l’organisme. On pense souvent au surmenage du cerveau de l’étudiant qui passe un examen, du cadre de direction qui est soumis à de multiples pressions et stress. Dans le cas des TMS, il s’agit à la base du surmenage des articulations, c'est-à-dire des os, tendons, gaines, et nerfs qui la composent ou l’environnent. On parlera d’hyper-sollicitation.

Cli nd ’oe il

Faire le lien entre Santé et Travail

Tout commence, par exemple, avec des douleurs, des picotements, des fourmillements, des engourdissements, une baisse de la force dans les doigts ou la main, ou une difficulté à maintenir la posture ou l’effort… Ces troubles disparaissent avec les repos (fin de semaine, congés). Dans un second temps, les repos ne suffisent pas pour récupérer. La gêne et les douleurs deviennent alors permanentes et perturbent les gestes de la vie professionnelle… et domestique ! A ce stade, les lésions sont installées et sont irréversibles. Elles sont là au travail et à la maison.

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De la douleur éphémère à la lésion définitive

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Dossier Troubles Musculo-Squelettiques

Témoignages

La lutte contre les TMS

s'engage... Fabrice Veret

Marc Bourdon

Chargé sécurité environnement chez Faiveley Transport, concepteur et fabricant de systèmes de freinage ferroviaire Santé au Travail Amiens (ASMIS)

« Les usines Conté à Boulogne-sur-Mer et Samer (62) emploient 304 personnes pour la fabrication d’articles d’écriture. Sur ces 3 dernières années, l’entreprise a enregistré une recrudescence de demande de reconnaissance de maladies professionnelles. Plusieurs opératrices sont atteintes de multiples pathologies articulaires (poignet, coude, épaule). Age et ancienneté du personnel n'arrangeant pas ! En parallèle, le service des ressources humaines établit le coût réel d’une reconnaissance de maladie professionnelle pour l’entreprise. Face à un coût élevé, la lutte contre les TMS s'est engagée. Aidée par de multiples acteurs : opérateurs, CHSCT, service sécurité, Service de Santé au Travail de Coquelles (ASTIL 62), CRAM... Au programme : observation du travail et interviews des salariés. 3 actions à risque sont dégagées et font l’objet d'une étude approfondie : le conditionnement des crayons (gestuelle de mise en forme des boîtes contraignante), le chargement et l’approvisionnement de la machine (port de charge lourde, travail répétitif d’alimentation), et le dysfonctionnement répété de la distribution des capuchons sur la machine. Après 18 mois d'études, nous avons opéré des changements d’ordre technique, comme par exemple l'investissement dans des élévateurs afin de réduire le port de charge. Mais aussi humain, une personne a été formée à l’analyse ergonomique et à la prévention des TMS. Elle est consultée pour chaque conception de nouveaux postes de production ».

« 320 salariés et une recrudescence des arrêts de travail supérieurs à 5 jours dus aux Troubles MusculoSquelettiques (TMS). 600 jours d'arrêt sur l'année 2006, dont 70 % concernent le rachis. Pas vraiment surprenant, puisque notre activité se compose à 90 % d'assemblage manuel. Tel est le constat dressé par le médecin du travail et l’infirmière du Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS). Notre document unique met d'ailleurs l'accent sur les risques liés aux manutentions manuelles. Il était temps de réagir ! Nous avons constitué un groupe de travail. Son objectif ? Analyser les conditions de travail et de postures des salariés d'une chaîne de production. Première action : un questionnaire interne pour 35 salariés afin de cibler les douleurs liées au poste. Ensuite, aidés par l'ergonome de la Santé au Travail d'Amiens (ASMIS), nous avons examiné un film, que nous avions tourné sur cette chaîne de production. Cela a permis d'observer le travail dans sa réalité. A partir de là, nous avons établi des fiches critiques de poste, mettant en avant les points à améliorer. Une maquette de la nouvelle implantation de l'atelier a été réalisée. Les résultats de cette étude ont provoqué la réorganisation de la ligne d'assemblage. Finis les déplacements inutiles ! Certains outils ont également été changés. Prochaines étapes avec le médecin du travail : analyse du nombre de plaintes d'ordre lombalgique et tendineux recensés depuis la mise en place du plan d'action, et lancement d'un deuxième questionnaire/salariés. Nous verrons alors si les changements ont réellement porté leurs fruits. Mais nous savons que nous sommes sur la bonne voie...».

Correspondant méthodes chez Conté, filiale du groupe BIC Santé au Travail Coquelles (ASTIL 62)


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Comprendre les TMS Une articulation est fragile et complexe. Elle est sollicitée en permanence dans la vie domestique, la vie au travail et la vie de loisirs. Une sollicitation trop forte et répétée peut créer des lésions irréversibles.

épaule A tous les niveaux en fonction de la posture adoptée, du geste effectué, de l'effort réalisé, du choc ou des vibrations reçus : cheville, genou, jambe, coude, épaule, cou, dos.

coude

cou dos jambe

genou cheville

Les gestes et efforts répétés jouent un rôle : • Mouvements d'extension ou de flexion • Efforts de préhension • Efforts de manutention • Appuis répétés • Utilisation d'outils vibrants • Position statique prolongée • Vibrations du corps entier Le contexte joue également un rôle : cadence, stress, poste et situation de travail ainsi que le travail au froid.

Les troubles siègent autour de l'articulation. L'articulation elle-même est « emballée » dans une capsule. Dans son environnement immédiat, s'insèrent des muscles et tendons. Les nerfs passent à proximité dans des canaux ou tunnels étroits. Les chocs, les étirements, les pressions dues aux gestes et aux efforts peuvent abimer à la longue l'un ou l'autre de ces éléments.


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Fiche détachable Entreprise & Santé n°6

Eviter les TMS Au sein de l'entreprise, il faut agir aujourd'hui pour éviter de payer la facture demain. Voici cinq conseils pour y parvenir.

1 OUVRIR LE DIALOGUE Face aux nombreuses contraintes de l'entreprise, le dialogue sur les situations et postes de travail est parfois délicat. Dans tous les cas, le médecin du travail est un facilitateur neutre et averti.

2 OUVRIR LA RÉFLEXION Face aux TMS, le dialogue doit permettre de s'engager progressivement sur une démarche de prévention. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain.

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Réfléchir "POSTE DE TRAVAIL" Identifier les gestes, postures et tâches à risques.

Réfléchir "SITUATION DE TRAVAIL" Identifier l'environnement et l'organisation du travail.

Réfléchir "EVOLUTION DE TRAVAIL" Identifier les volontés et les ressources disponibles à court, moyen et long terme

Différents outils et méthodes d'analyse existent afin d'évaluer le risque, situer les dangers et établir des priorités. Consultez votre Service de Santé au Travail…

Pour en savoir +

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www.info-tms.fr www.entrepriseetsanté.com

En bref


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Vers l’obligation de résultat

en Santé au Travail ?

L’obligation de sécurité de résultat Au cours de différentes procédures de jugement s’est écrite la jurisprudence. Celle-ci fait avancer l’interprétation des textes de droit, au fur et à mesure des plaintes et des jugements, en fonction de l’évolution des faits incriminés et de la société. Depuis 2002, les arrêts « amiante », pris par la cour de cassation définissent : « en vertu du contrat de travail le liant à son salarié, l’employeur est tenu envers celui-ci d’une obligation de sécurité de résultat, notamment en ce qui concerne les maladies professionnelles contractées par ce salarié du fait des produits fabriqués ou utilisés par l’entreprise ».

Le manquement à cette obligation La responsabilité de l’employeur est engagée dès lors « qu’il avait ou aurait du avoir conscience du danger

Par la suite, l’obligation de sécurité de résultat a été retenue dans d’autres cas. Citons l’accident du travail (2002), le tabagisme passif (2005), le harcèlement moral (2006), l’aptitude du salarié à reprendre le travail (2006), l’intervention dans les locaux d’une autre entreprise (2007).

Do ssi er Ju rid iqu e

L’extension de cette obligation

Le responsable d’entreprise doit donc être, à tout instant, capable de démontrer qu’il prend correctement en charge les enjeux de santé et de sécurité de ses salariés, sur tous les lieux et dans toutes les situations de travail. Principe de base : avoir fait son document unique d’évaluation des risques. Suite logique : mettre en place une politique cohérente de prévention, suivie et contrôlée.

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Le devoir de démontrer

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Cet article du code du travail est clair : « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et assurer la santé physique et mentale des travailleurs… ». Il en assure la responsabilité. Ces obligations, au devant desquelles il est responsable, sont liées à sa fonction d’une part et l’existence d’un contrat de travail d’autre part. En cas de manquement à ces obligations, il est condamnable si un recours en justice aboutit à la procédure de jugement.

auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires ». En l’espèce cela permet de retenir à l’encontre de l’employeur, le principe de la faute inexcusable.

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Vous avez dit L 4121-1 ?

@

www.entrepriseetsanté.com

Cli nd ’oe il

Au cours d’une journée, le chef d’entreprise prend de multiples décisions. Dans une PME et une TPE, il concentre sur ses épaules nombre de fonctions : commerce et relation clients, production et suivi de production, administration et gestion, achats et investissements… Ces décisions portent sur le court terme, voire l’urgence, le moyen ou le long terme…

Pour en savoir +

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On parle souvent d’employeur, de patron, de chef d’entreprise… On parle aussi de responsable d’entreprise. C’est sur ce terme que nous allons faire un bref arrêt sur image. « Responsable d’entreprise », donc le premier responsable de Santé au Travail.

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Une jurisprudence après l’autre …

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Juridique

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Emplois & Santé

Face à un

traumatisme

dans l’entreprise,vous n’êtes pas seuls ! Comment réagir en cas d’agression ou d’accident grave sur le lieu de travail ? Beaucoup de chefs d’entreprise se retrouvent bien souvent démunis dans ces situations délicates. Ils ne sont pourtant pas seuls. Pour être épaulé, il suffit de décrocher son téléphone et d’appeler son Service de Santé au Travail. Suivons l’exemple de l’entreprise Debèvre, 111 salariés.

Suite à la chute d’un salarié d’une nacelle en décembre 2008, l’entreprise Debèvre, fabricant et monteur de gaine métallique pour climatisation, a du faire face à l’exceptionnel. Premier accident grave depuis plus de 30 ans d’existence, un salarié grièvement blessé, son collègue choqué… il a fallu réagir très vite. Les secours sont intervenus et ont emmené le blessé. Le lendemain de l’accident, Christian Decoster, responsable administratif et financier, est entré en contact avec Bernard Bonte, médecin du travail à la Santé au Travail Flandres Audomarois (STFA). Ce dernier a tout de suite proposé une prise en charge psychologique pour le salarié témoin de l’accident. « J’ai compris que nous pouvions disposer de son aide pour mettre en place un suivi psychologique », confie Christian Decoster, « le médecin a été particulièrement réactif. Dès le lendemain, il était sur les lieux. Une collaboration active s’est établie pour soutenir le salarié traumatisé ».


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Le « debriefing » est un entretien qui suit une action réalisée à plusieurs ou un évènement (ex : match sportif, action commerciale, …). Dans le cas présent, le « debriefing » s’applique à un évènement stressant ou traumatisant. Sa finalité est de lever la souffrance psychique liée à l’évènement, par l’écoute des paroles de la victime. S’il est réalisé sur place et dans l’immédiateté de l’évènement, on parle de « defusing ». Si la souffrance est très importante ou en cas d’évènements répétés, le débriefing rentre dans le cadre d’une prise en charge psychologique suivie de la victime.

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Debriefing

Premier accident grave depuis plus de 30 ans d’existence, un salarié grièvement blessé, son collègue choqué… il a fallu réagir très vite.

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La Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV) a mis en place une convention avec le SAVU (Service d’Aide aux Victimes en Urgence) pour répondre aux besoins des entreprises adhérentes, dont les salariés ont subi un traumatisme. Le SAVU peut intervenir dans l’entreprise à la demande du médecin du travail suite à une agression ou un accident grave. Une fois sur place, la collaboration Santé au Travail et SAVU s’opère pour évaluer les éventuels besoins de suivi psychologique des victimes. Selon la gravité, une prise en charge individuelle ou collective peut être mise en place, avec continuité hors du lieu de travail. Ce service est totalement gratuit et confidentiel. Cette collaboration proposée par la Santé au Travail valenciennoise (ASTAV) est un plus pour les entreprises, qui trouvent ici écoute et réactivité .

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A noter

Le salarié témoin de l’accident ne souhaitant pas poursuivre dans un premier temps l’accompagnement, il s’y est finalement soumis, conscient de la nécessité d’être suivi après un tel choc. Quant au blessé, il est actuellement en période de rééducation. Selon Christian Decoster, « il souhaite reprendre son activité dès qu’il ira mieux. Par ailleurs, l’entreprise le soutient. Patrice Debèvre, PDG, lui rend visite fréquemment. Nous sommes tous mobilisés pour qu’il reprenne un poste qui conviendra le mieux à son état de santé ». Dès lors, en cas d’accident, comme pour l’entreprise Debèvre, ou d’une agression, comme un braquage par exemple, ayez le réflexe d’appeler votre Service de Santé au Travail.

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De la nécessité d’un suivi…

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Une utile classification Les bâtiments industriels et les cuisines collectives répondent à une classification des sols P/MC selon les effets liés à différentes contraintes. P signifie performance. M situe les effets des contraintes tels les chocs,

D’utiles obligations Sans entrer dans le détail des textes en vigueur (code du travail, directives européennes, etc.) des obligations s’imposent. Il est recommandé, notamment dans les milieux de soins médicaux et de préparation alimentaire, que la jonction entre le sol et le mur soit arrondie. Le revêtement de sol doit être imperméable et imputrescible, facile à nettoyer et à désinfecter, étanche. Dans les

Deux règles d’or La circulation des piétons et des chariots, automoteurs ou non, doit être pensée sans risque de glissade, de choc. Le code du travail est clair : les lieux de travail doivent être aménagés de telle sorte que la circulation des piétons et des véhicules puisse se faire de manière sûre. En outre, il ne faut pas oublier le nettoyage et la maintenance dans la vie de l’entreprise. Bref, du type de sol à l’organisation du travail, il n’y a qu’un pas… vite franchi. Pour vous y aider, pensez à consulter votre Service de Santé au Travail.

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laboratoires de préparation alimentaire, des points de captage des eaux de préparation ou de nettoyage sont bienvenus ; une pente de 1 à 2 % doit faciliter l’écoulement des eaux vers ce point.

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les poinçonnements, le ripage, le roulage. La classification se fait en quatre grades : de P/M1 à P/M4. C qualifie les effets des substances physico-chimiques (acides, bases, solvants, agents nettoyants, lubrifiants, autres produits). La classification se fait en trois grades : de P/C1 à P/C3. Cette classification permet d’évaluer la qualité des revêtements adoptés, en fonction de l’usage qui leur est réservé.

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Certes, un accident ne résulte pas d’une seule cause. On le sait bien avec les accidents de la circulation : la pluie, l’état de la route, le défaut de visibilité, le fait d’être pressé ou préoccupé, etc. Mais une cause peut être déterminante, favorisante ou aggravante. C’est le cas de la vitesse en automobile. L’état du sol, son entretien, la tâche effectuée, le contexte général tel que l’empressement ou le bruit qui empêche d’entendre un collègue, la qualité des chaussures par rapport au revêtement de sol sont autant de facteurs à prendre en compte dans l’analyse d’une chute de plain-pied.

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En 2007, 720 000 accidents du travail ont été reconnus en France, au titre du Régime Général de l’Assurance Maladie, Près de 25% d’entre eux, soit 171 000, sont des accidents de plain-pied. 12 % d’entre eux, soit 88 000, sont des chutes de hauteur. Bref, dans près de 40 % des accidents du travail, on peut considérer que le traumatisme est une chute ou un choc contre un obstacle. Le sol joue un rôle parmi l’ensemble des causes ayant conduit à l’accident. Penchons-nous sur la question.

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Et le SOL, dans tout ça ?

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Techniques

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Organisations

“Le travail,

c'était ma thérapie... Victor Vanborre, 54 ans, marié et père de famille, atteint d'une maladie neurologique dégénérative qui détruit un peu plus chaque jour ses muscles. Il vit en fauteuil électrique, commandé par une manette au menton. Son épouse l'aide au quotidien. Mais il y a peu Victor travaillait encore ! Récit d'une histoire de courage, de solidarité, et d'engagement...

Victor, un prénom qui résonne comme une belle aventure humaine pour cette entreprise.

On passe le portail de la société Cargill (350 salariés) à Haubourdin, tout de suite, le visage de la secrétaire s'illumine : « Bonjour Victor, quel plaisir de te voir ici ! » Victor, un prénom qui résonne comme une belle aventure humaine pour cette entreprise. Victor est connu de tous. 33 ans d’ancienneté dont 24 passés à la production et 9 au pointage de l'usine. Il apprend en 2006 qu'il souffre d'une sclérose latérale amyotrophique. Concrètement, il décrit cela comme « la fonte de ses muscles ». La nouvelle est dure à entendre, mais les symptômes ne sont pas immédiats. La vie continue jusqu'au jour où son pied commence à ne plus répondre. Finie la conduite ! Comment faire ? Quoi dire à ses collègues ? « Je ne voulais pas en parler. J'avais peur du regard des autres », avoue t-il.

Un pour tous... Mais voilà, ses collègues comprennent vite qu'il y a un problème. Ils savent... « Quand j'ai compris que tout le personnel était au courant pour la maladie, j'ai décidé de ne pas les laisser tomber. J'allais continuer à travailler, tant que la maladie me le permettrait ». Victor rencontre l'infirmière de l'entreprise, Joëlle Milliez (SSTRN), et le médecin du travail, Lucette Mignien, de la Santé au Travail de Lille (AMEST). Toutes les deux n'ont qu'un seul objectif : « maintenir Victor a son poste ». Plusieurs aménagements sont décidés, en concertation avec la Direction de Cargill Haubourdin. Ils suivent le cours de sa maladie. Au début, juste un fauteuil


Un investissement humain A contre coeur, mais parce qu'il faut bien reconnaître ses limites, Victor décide de s'arrêter en janvier de cette année. Deux ans de lutte contre la maladie pour se maintenir à son poste... et l'entreprise dans tout ça ? AnneSophie Leroux, Adjointe Relations Sociales, n'hésite pas à défendre l'investissement humain : « Personne n'est à l'abri d'une telle maladie. Nous cultivons une forte tradition d'entraide. Les aménagements pour Victor ont été importants. Cependant, ils profitent à tous. Pour nous, il s'agit aussi de reconnaître l'engagement d'un salarié depuis 30 ans à nos côtés. Ce n'est qu'un juste retour des choses ». Alors, demandez à Victor pourquoi avoir continué à travailler alors qu'il savait que tôt ou tard la maladie le rattraperait. Il vous répondra simplement : « Le travail, c'était ma thérapie. Travailler pour ne pas penser et faire connaître la maladie... »

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Pour le docteur Lucette Mignien, cette expérience montre « tout l'intérêt d'un travail en concertation avec les salariés, la Santé au Travail, la direction de l'entreprise, les partenaires sociaux, l’assistante sociale du SSTRN, le SAMETH Emploi et Handicap... Le nouvel aménagement, réalisé après étude ergonomique, a profité à M. Vanborre et à ses collègues. Au total, 13 870 euros financés aux deux tiers par l'entreprise et un tiers par l'AGEFIPH ». Les déplacements de Victor étant de plus en plus difficiles, un covoiturage s'organise avec son collègue Ludovic. La domotisation de son fauteuil de travail lui permet de tout gérer à distance : l'ouverture des barrières d'accès à l'usine, le décrochage du téléphone... Victor ne peut malheureusement plus travailler seul. La solution est rapidement trouvée. Profitant de son expérience,l'entreprise fait de lui un formateur pour les nouveaux salariés qui arrivent au poste de pointage. Ils peuvent ainsi l'aider tout en apprenant de lui un métier, essentiel au bon fonctionnement de l'usine.

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... et tous pour Victor !

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ergonomique, puis vient le temps de réaménager l'ensemble du local de pointage. Un investissement conséquent, qui a non seulement tenu compte du handicap de Victor, mais aussi des demandes de ses collègues.

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Ergonomie

Histoires de... préparateur de commandes Préparer, emballer, soulever, déplacer... le métier de préparateur de commandes n'est pas de tout repos ! Un métier physique, qui sollicite les articulations et les muscles. Mais il n'y pas là de fatalisme. Les solutions existent pour améliorer ses conditions de travail. Tour de la question avec les conseils de Corinne Baczkowski, ergonome du Service de Santé au Travail de Douai (SISTRAD).


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Du poids, tu porteras Pour certains préparateurs de commandes, le port quotidien de charge se compte en tonnes. Voilà pourquoi, le premier point à observer pour ce type de poste est le tonnage journalier, autrement dit la quantité de colis soulevés chaque jour. Cependant, le tonnage maximum qu'un salarié peut effectuer sans porter atteinte à sa santé est variable. En effet, il dépend de deux facteurs : le poids unitaire des colis soulevés et les conditions dans lesquelles il porte sa charge. On analyse ainsi la posture, le nombre de déplacements et la répétitivité des actions.

Des kilomètres, tu ne feras pas En allant d'une zone à une autre, le préparateur de commandes parcourt parfois des kilomètres par jour. De la même façon, sans le savoir, beaucoup d'ateliers sont organisés de telle manière qu'ils engendrent des déplacements inutiles. Plus le salarié se déplace, plus la pénibilité physique et le coût cardiaque augmentent, et avec eux, les risques pour sa santé.

Les risques liés à l'ambiance thermique ne sont pas à négliger. Une température anormalement basse n'est pas conseillée pour les articulations. De même qu'une atmosphère trop chaude augmente le coût cardiaque et les besoins en hydratation.

Aux équipements, tu veilleras! Etat du sol, matériel vétuste, manutention inutile... si cela peut jouer sur la productivité, cela joue aussi sur la santé des salariés. Pour trouver les solutions techniques les plus adaptées à chaque entreprise, ne pas hésiter à contacter son Service de Santé au Travail. Un équipement n'étant pas forcément adapté à toutes les situations.

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A l'organisation, tu t'attacheras ! La problématique du port de charge lourde s'aggrave également lorsqu'il existe une faiblesse dans l'organisation du travail. Par exemple, un manque d'encadrement, une mauvaise application du processus de production ou des règles de sécurité mal appliquées. Mais direz-vous maintenant : où vais-je trouver de l'aide pour analyser la situation de mon entreprise ? Avez-vous pensé à votre Service de Santé au Travail ?

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Une température agréable, tu supporteras

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Si la lumière n'est pas suffisante et pas assez homogène, non seulement une fatigue visuelle apparaît, mais cela peut également engendrer des postures à risque.

L'éclairage est aussi un élément important. Ce qui pourrait surprendre ! En quoi la luminosité a t-elle un rapport avec la santé d'un préparateur de commandes ? Tout simplement. Si la lumière n'est pas suffisante et pas assez homogène, non seulement une fatigue visuelle apparaît, mais cela peut également engendrer des postures à risque. En effet, un salarié qui doit se pencher pour lire une étiquette parce que l'entrepôt est sombre n'est a priori pas un problème. Mais si cela arrive 100 fois par jour, attention aux lombaires !

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De la lumière, tu trouveras

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Pour certains préparateurs de commandes, le port quotidien de charge se compte en tonnes.

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Clin d’oeil

24h avec ... Véronique

30 ans d’experience... 30 ans, la paire de ciseaux à la main. Véronique, 46 ans, est une coiffeuse passionnée par son métier. La seule différence avec ses débuts ? Elle gère aujourd’hui sa petite entreprise. Propriétaire d’un salon depuis 10 ans, suivons la journée d’une femme de tête !

8h45 Un tour de clé, Véronique pénètre dans son salon de coiffure situé à Croix. Le lieu est propre et rangé. Le nettoyage a été fait la veille pour être prêt à recevoir les premiers clients. Un petit coup d’oeil à l’agenda. La journée promet d’être remplie.

9h00 La porte s’ouvre, Mme Dubois vient pour sa couleur. Véronique l’accueille. Il s’agit d’une habituée. En 5 minutes, Mme Dubois se retrouve « empapillotée ». Pendant que les papillotes pausent, le salon de coiffure se fait

également salon de thé. Et puis souvent boudoir. On vient là pour raconter son quotidien et faire part de ses petits tracas ou de ses grands bonheurs.

11h00 Véronique et ses 4 employés n’ont pas chômé. Les clients s’enchaînent à coups de permanentes et autres brushing. Et cela va durer jusque 19h00 non-stop. Pas de fermeture le midi, la pause déjeuner se prend par roulement.

14h00 Un petit moment de calme dans le salon. L’occasion de traiter l’administratif, qui attendait sur le bureau le prochain moment de répit. Pas évident de s’occuper de ça entre deux clients. Mais Véronique a l’habitude. Et puis à chaque fois qu’elle prévoit de le faire à un moment précis, un imprévu chamboule le programme.

16h00 Véronique remarque qu’une salariée a oublié de mettre ses gants pour faire une couleur. Gentiment, elle le lui rappelle. Un oubli anodin pour la salariée, mais qui pour la gérante signifie un risque potentiel. Véronique connaît les risques inhérents à son métier. Elle les a même consignés dans un document unique. L’année

Véronique Tournaux Coiffeuse et Chef d’entreprise SV Coiffure - 59170 Croix dernière, une salarié avait développé des allergies au contact des produits. Faute de pouvoir la reclasser, il avait fallu la licencier pour cause de maladie professionnelle. Un souvenir pas facile à porter.

18h00 Le quotidien reprend le dessus. Il reste une heure avant la fermeture et encore deux clientes qui attendent sous un casque séchant.

19h00 Le journée se termine. Ne reste plus qu’à préparer le salon pour le lendemain. Ce problème de gants lui revient à l’esprit. Véronique se sent responsable de la santé de ses salariés. Elle aimerait qu’ils aient conscience des risques du métier. Dans la semaine elle ressortira son document unique sur l’évaluation des risques et leur en parlera. Elle sait que si elle en a besoin, elle pourra contacter son Service de Santé au Travail.


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Une démarche Qualité Fiche d’identité AST 62/59 Statut : Association sans but lucratif (loi de 1901) Adhérents : 15 000 entreprises de tout secteur d’activité, soit 240 000 salariés suivis : 78 % d’entreprises de 1 à 9 salariés, 18 % de 10 à 49 salariés, 3,5 % de 50 à 200 salariés et 0,5 % de plus de 200 salariés. Effectifs : 236 emplois dont 80 médecins du travail, outre des infirmiers en Santé au Travail, ergonomes, ingénieurs, hygiénistes, psychologues du travail, diététiciennes, assistantes sociales, formateurs en Sauvetage et Secourisme du Travail et à la Prévention des Risques liés à l’Activité Physique, administratifs. Siège Social : 6, rue de la Symphorine, Parc des Bonnettes, 62 008 ARRAS. Tél : 03 21 15 12 31. Implantations : Aire sur la Lys, Arras centre, Arras Artoipôle, Arras Les Bonnettes, Arras ZI Tilloy, Bapaume, Béthune, Bruay, Burbure, Carvin, Henin-Beaumont, La Bassée, La Gorgue, Lens, Saint Pol.

L’AST 62/59 est l’un des neuf Services de Santé au Travail en France (sur un total de près de 320) qui a obtenu la certification ISO 9001. C’est dire que la qualité des prestations apportées aux entreprises est au coeur de l’AST 62/59.

3 questions à Régis Lamoril, Président du conseil d’administration de l’AST 62/59 Pourquoi un seul Service de Santé au Travail sur l’Artois ? La volonté de s’unir répond à une finalité : mieux assumer nos missions auprès des entreprises. Additionner moyens et compétences permet de diversifier les prestations aux entreprises, pour mieux répondre à leurs besoins. Quelle est votre ambition majeure ? En complément du suivi médical des salariés, nos adhérents doivent pouvoir demander à tout moment études et conseils. Notre dynamique : Prévention-Détection-Solution face aux risques, pour aider le chef d’entreprise et ses salariés. Ne pas constater un dommage, agir avant. Notre atout : chaque intervention est pilotée par le médecin du travail de l’entreprise. Vous représentez près de 250 emplois, avez-vous les mêmes préoccupations qu’une entreprise ? Nous sommes une association sans but lucratif. Nous devons à nos entreprises adhérentes une gestion rigoureuse, en sachant investir pour se donner les moyens de nos missions. La proximité est capitale. D’où nos 16 implantations pour offrir un service de proximité.

V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e

En Santé au Travail comme ailleurs, le regroupement est de mise. L’AST 62/59 est née d’une première fusion en juin 2007 : Béthune et Arras. En janvier 2009, Lens-Liévin et Henin-Carvin rejoignent l’AST 62/59. Aujourd’hui, le plus grand Service de Santé au Travail au nord de Paris.

Em pl Sa ois e nté t

Des fusions-absorptions réfléchies et rationnelles

Te ch niq ue s

En Artois, le tissu économique est très contrasté : de la petite entreprise familiale en zone rurale, aux établissements importants en zone industrielle, en passant par les commerces et services en zone urbaine… Malgré des projets tel que le Louvre-Lens, la crise économique frappe tous les secteurs.

Or ga nis ati on s

Des entreprises très variées

Erg on om ie

L’ARTOIS : AST 62/59

Cli nd ’oe il

De Saint Pol sur Ternoise à l’est jusque Arras à l’ouest, d’Aire sur la Lys au nord jusque Bapaume au sud, en passant par l’axe urbain Bruay la Buissière, Lens, Béthune, Henin-Beaumont, 15 000 entreprises ont un point commun. Le même Service de Santé au Travail. Son nom : AST 62/59. Sa raison d’être : le développement de la Santé au Travail de près de 240 000 salariés. Les salariés de l’Artois.

Ta de blea bo u rd

Territoire de Santé au Travail

26-27


maq 28p n6

30/04/09

17:00

Page 1

entreprises reçoivent ce numéro

85 000

Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino 59015 Lille Cedex

Groupement Inter Services Santé et Travail 79 rue Jean-Baptiste Lebas 62 404 Béthune Cedex

1

2

AIMST Association Interentreprises de Médecine et de Santé au Travail 4 av. de la Fosse-aux-Chênes BP 449 59058 Roubaix Cedex 1 Tél : 03 20 26 15 71 www.aimst-rbx-tg-asso.fr

7

6

AMEST Association Médecine et Santé au Travail 118 rue Solférino Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél : 03 20 12 83 00 www.amest.fr direction@amest.fr

10 11

1

2

62 4 9

3

ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77 rue Debaussaux BP 0132 80001 Amiens Cedex 1 Tél : 03 22 54 58 00 www.asmis.net

59

5

80 3

AST 62/59 Association de Santé au Travail 6 rue de la Symphorine Parc des Bonnettes 62 008 ARRAS Tél : 03 21 15 12 31 www.ast6259.fr

5

ASTAV Association de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes 62 rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél : 03 27 46 19 24 www.astav.fr

6

ASTIL 62 Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 Boulevard du Parc - BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél : 03 21 85 51 85

7

CEDEST Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10 rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél : 03 28 24 98 98 www.cedest.net

8 Service de santé au travail

60

9

MTA Médecine du Travail de l'Aisne rue Théodore Monod ZA Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél : 03 23 62 52 48 www.mt02.org

SISTRAD Service Interentreprises de Santé au Travail du Douaisis 65 rue François Lemaire 59502 Douai Cedex Tél : 03 27 71 29 79 www.sistrad.fr 11

10 8

02

SMIA NORD Service de Santé au Travail des Industries Alimentaires 40 rue Eugène-Jacquet Sac Postal n°15 59708 Marcq-en-Baroeul Cedex Tél : 03 20 99 47 78 www.smia.asso.fr

STFA Santé au Travail Flandres Audomarois 187 bd. Faidherbe 59280 Armentières Tél : 03 20 77 27 32 www.stfa.fr

2ème Trimestre 2009 I Numéro 6

4


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