Entreprise & Santé N°65

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#65 / 1e trimestre 2024 HAUTS-DE-FRANCE

CÔTÉ ACTU

Inondations : la santé au travail mobilisée

Témoignage de SDM Logistique

Guillaume Coyaux revient de loin !

NOUVELLE FORMULE

entrepriseetsante.fr


#65 Sommaire

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Je maîtrise mes risques

Cahier Conseil Détachable

ASTIL : aménagement de bureaux ACTION SANTÉ TRAVAIL : vous avez dit document unique ?

MON TRAVAIL... MA SANTÉ !

AISMT : métiers d’art, l’ergonomie trouve la solution !

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Je préserve ma santé

Côté Actu

L’AISMT mobilisée pour “octobre rose” et “movember” Le challenge “Sport Entreprendre” avec le SIM’UP Avec l’ASTAV, la vaccination antigrippale sur le temps de travail

ASTIL : optimiser et favoriser le maintien en emploi sur la Côte d’Opale ASTIL et PÔLE SANTÉ TRAVAIL : inondations, la santé au travail mobilisée auprès des entreprises

L’AFPI Région Dunkerquoise et le CEDEST jouent gagnant-gagnant !

DÉCRET du 14 octobre 2023 : cancers du larynx et de l’ovaire provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante

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Je préserve ma vie professionnelle

Aux Alentours

l’Interview

PRÉSOA : handicap en entreprise, les clés de la réussite PÔLE SANTÉ TRAVAIL : Guillaume Coyaux revient de loin !

Ressources humaines : le baromètre 2023

Delphine Hosy, intervenante en prévention des risques professionnels (Dreets des Pays de la Loire), conférencière en santé et sécurité au travail.

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Zoom sur

l’Agenda

Plan régional santé travail 2021-2025 Les crises : anticiper pour mieux les gérer !

Retrouvez ici tous les rendez-vous à ne pas manquer !

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©J M. B roux

Jean-Michel Dupuis

l’Édito

Directeur de publication pour les services de prévention et de santé au travail

15 ans déjà ! Pour les entreprises, la prévention et la santé au travail sont de puissants leviers de performances économiques et sociales. Partager ce qu’elles font, grâce aux expertises hautement spécialisées de leurs services de prévention et de santé au travail interentreprises, est gage de progrès. C’est la raison d’être d’Entreprise & Santé. 15 ans déjà qu’Entreprise & Santé donne la parole aux entreprises et aux professionnels de santé au travail. Les employeurs et leurs salariés peuvent ainsi avoir connaissance d’exemples très différents et très concrets d’actions de prévention et de santé au travail, menées dans des TPE et PME des Hautsde-France. En 15 ans, le monde économique, social, législatif et règlementaire a évolué. Entreprise & Santé évolue ! Avec ce numéro de janvier 2024, j’ai plaisir à vous laisser découvrir notre nouvelle formule du magazine, bâtie autour de trois

rubriques principales pour une meilleure lisibilité : l Je maîtrise mes risques l Je préserve ma santé l Je préserve ma vie professionnelle. “ Entrepriseetsanté.fr ”, c’est la plate-forme collaborative de 10 services de prévention et de santé au travail des Hauts-de-France : afin que les travailleurs indépendants, les employeurs et les salariés trouvent des solutions en santé au travail, issues des réalités du terrain. A ce titre, Entreprise & Santé est unique en France ! En ce début d’année, recevez tous mes vœux de découvertes, d’initiatives et d’épanouissements en prévention et santé au travail ! Bonne lecture !

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail 1461 avenue du Cateau place Santos Dumont CS 50182 - 59404 Cambrai Tél. 03 27 72 63 63 www.aismtcai.com

AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 Aix-Noulette CEDEX Tel. 03 21 18 42 00 www.actionsantetravail.fr

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél. 03 21 85 51 85 www.astil62.fr

PRÉSOA - PREventio Santé Oise Aisne rue Théodore Monod Z.A. Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél. 03 23 62 52 48 www.presoa.org

SIM’UP - Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille BP 40018 59431 Halluin Cedex Tél. 03 20 94 12 54 www.simup.fr

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 Amiens Cedex 1 Tél. 03 22 54 58 00 www.asmis.net

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03 27 46 19 24 www.astav.fr

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél. 03 28 24 98 98 www.cedest.net

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Centre Vauban 199/201 rue Colbert Bâtiment Douai - CS 71365 59014 LILLE Cedex Tél. 03 20 12 83 00 www.polesantetravail.fr

STSA - Santé Travail Sambre Avesnois 24, rue Romain Duchateau 59720 LOUVROIL Tél : 03 27 53 31 31 www.sante-travail-sa.fr

membres du réseau

HAUTS-DE-FRANCE

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Je maîtrise mes risques

Sur le terrain Aménagement de bureaux

UNE ACTION ASTIL PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL CALAIS-BOULOGNELE TOUQUET

Jouer la complémentarité des métiers ! John Driege France Sarl est spécialisé dans la préparation et le transport réfrigéré de poissons et crustacés frais. Pour la conception de sa nouvelle plate-forme, sortie de terre en novembre 2023, John Driege France Sarl a choisi Burodiff, spécialiste de l’aménagement des espaces tertiaires. John Driege France a aussi fait appel à l’ASTIL 62, son service de prévention et de santé au travail, pour avoir la certitude que ses investissements répondent aux préconisations en matière de santé de ses salariés. En un mot : chacun dans son métier et tous gagnants !

JOHN DRIEGE FRANCE SARL

Transport de produits réfrigérés 37 salariés Marine Delahaye, responsable des achats Boulogne-sur-mer

Avec ses 37 collaborateurs, John Driege France Sarl est implanté à Boulogne-sur-Mer, dans la zone d’activités Capécure, premier centre européen de transformation et de distribution des produits de la mer. Pauline Stalder est ergonome à l’ASTIL 62 : « En 2021, nous avons accompagné John Driege France pour l’amélioration des conditions de travail dans l’atelier de préparation de commandes. En 2023, l’entreprise nous rappelle pour être conseillée en matière d’ergonomie et de santé dans la conception des espaces de bureaux de sa nouvelle plate-forme logistique ». Au sein de l’ASTIL 62, John Driege France est suivi par le Dr Sophie Aubrun et Catherine Lizzul-Jurse, respectivement médecin et assistante en santé au travail.

n L’œil de Burodiff Steeve Kawecki est chef de projet grand compte de Burodiff : « Nous sommes spécialisés dans l’aménagement des espaces tertiaires : mobilier, audio-visuel, acoustique, cloisons. Nous sommes une entreprise à taille humaine. Le mobilier ne peut pas être choisi sans une réflexion et un dialogue sur l’environnement et l’usage, afin de préserver la santé et le bien-être des usagers. Pour nous, le test par les salariés concernés est une étape essentielle. Et l’expertise de l’ASTIL 62 nous est tout aussi essentielle ! »

n L’œil de l’ASTIL 62 Chargée de projets à l’ASTIL 62, Julie Croquet en situe l’enjeu : « Cette intervention a du sens : à un moment où une entreprise investit, nous sommes à ses côtés pour que ses choix préservent la santé des salariés. Nous connaissions Burodiff, grâce au Club Calaisis Entreprises. Nous savions que nos préconisations seraient écoutées par ce fournisseur ». Pauline Stalder précise : « De ce fait, quand John Driege France nous a appelés, nous étions en confiance. Travailler sur plan pour analyser les postes futurs avec l’entreprise et son fournisseur, c’est sans doute le meilleur moment ! Nous intervenons alors dans la conception des espaces et le choix des mobiliers, en associant les salariés ».

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n Les décisions de John Driege France Marine Delahaye est responsable des achats au sein de John Driege France : « Les recommandations de l’ASTIL 62 et les tests organisés par Burodiff ont consolidé nos investissements. Ils ont des compétences que nous n’avons pas. Aujourd’hui, nous avons la certitude que nos nouveaux espaces de bureaux vont préserver la santé de nos collaborateurs. Les tests de matériels ont été essentiels : chaque salarié a pu donner son avis. Au-delà de l’achat, nous avons aussi bénéficié de conseils, quant à l’usage au quotidien des différents mobiliers et des postes informatiques ».


Solution

Je maîtrise mes risques

UNE ACTION ACTION SANTÉ TRAVAIL PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE L’ARTOIS

Atelier DUERP

« Vous avez dit document unique ? Pas de panique… On vous explique tout ! » Tel est le titre de l’atelier animé par Chadia Belhadji, animatrice santé sécurité chez ACTION SANTÉ TRAVAIL. En un an, de septembre 2022 à septembre 2023, 260 entreprises adhérentes ont participé à cet atelier : 100 % sont satisfaites et 99 % estiment que les informations et conseils reçus sont utiles. Raison de ce succès ? En 3 heures, le dirigeant d’entreprise passe d’une information de fond à une mise en pratique pour son entreprise. Et il repart avec une clé USB portant les bases de son DUERP, ainsi que les coordonnées des professionnels de santé au travail de l’AST, proches de son entreprise. Chadia Belhadji précise : « Sur ces 260 entreprises, 44 % ont entre 1 et 9 salariés, 34 % entre 10 et 49 salariés. Au total, près de 80 % ont moins de 50 salariés. Nous avons créé cet atelier pour aider nos adhérents ! Ils peuvent s’inscrire via notre site internet et plusieurs créneaux sont ouverts sur des secteurs géographiques différents. Beaucoup d’entreprises sont démunies dans la réalisation de leur document unique. En cause, une méconnaissance de ce document et de sa finalité. Il est certes réglementaire mais avant tout, nous souhaitons qu’à travers ce document on s’intéresse à la santé et à la sécurité des salariés. Au-delà de la réglementation, il faut donner du sens au document unique et que son élaboration soit cohérente et utile ». Mission accomplie ! Muni de leur ordinateur portable et à partir d’une clé USB contenant un outil vierge, chaque participant est amené à s’entrainer sur une méthodologie.

Trois heures et trois objectifs « Beaucoup d’entreprises ne savent pas par où commencer, ou ignorent que leur service de prévention santé travail est à leur disposition pour les aider », explique

Chadia Belhadji. En trois heures, elle poursuit trois objectifs auprès des employeurs : l Leur rappeler pourquoi et comment nous faisons de la prévention ? l Faire évoluer leur représentation par rapport au DU : passer d’un outil réglementaire à un outil de pilotage au service de la prévention de leur entreprise. l Rendre les entreprises actrices et autonomes dans leur démarche de prévention. Pour Chadia Belhadji, « C’est également l’occasion de promouvoir la santé et la sécurité des salariés. C’est la base d’une véritable démarche de prévention et d’amélioration continue des conditions réelles de travail dans l’entreprise ».

En privilégiant les échanges entre pairs Ces ateliers sont pragmatiques, ludiques et interactifs. Ils permettent d’instaurer un climat de confiance, un dialogue et des échanges entre pairs. « A partir d’une pédagogie participative et engageante basée sur le questionnement de l’activité réelle de leurs situations de travail, il s’agit de transmettre une base théorique permettant d’entrer dans la pratique à partir de leur expression et adaptée à chaque entreprise »

Entreprise & Santé a testé ! Nous avons participé à un atelier, en septembre 2023. Nous nous retrouvons parfaitement dans le témoignage de Céline Desjardin, responsable RH, et Sylvie Fievet, référente sécurité de la société Iris Informatique : « Nous repartons avec une méthodologie et des pistes concrètes de mise en œuvre. C’est très précieux ! ». Chaque participant reçoit un guide “Le document unique, pas à pas” et un fascicule “Les différentes familles de risques professionnels”.

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Je maîtrise mes risques

Sur le terrain Industrie

UNE ACTION AISMT PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU CAMBRÉSIS

STOELZLE MASNIÈRES PARFUMERIE SAS Verrerie

300 salariés Patrice Bury, responsable du service moulerie et du service maintenance Masnières

Métiers d’art : l’ergonomie trouve la solution ! Stoelzle Masnières Parfumerie SAS est une verrerie de 300 salariés implantée à Masnières, près de Cambrai. Inaugurée en 1818, la “Verrerie de Masnières” est connue dans le monde entier pour la conception et la fabrication de flacons haut de gamme de parfums et cosmétiques de luxe. Après la reconstruction du four en 2020, Stoelzle Masnières fabrique également des bouteilles haut de gamme de spiritueux premium. Pour cette fabrication, les demi-moules pèsent de 20 à 30 kilos. Grâce à une étude ergonomique, l’AISMT, service de prévention et de santé au travail de Cambrai-Caudry, a accompagné Stoelzle Masnières pour résoudre cette problématique de manutention lourde.

Intervenant en prévention des risques professionnels et ergonome à l’AISMT Cambrai-Caudry Christophe Pinchon résume : « Chez Stoelzle Masnières, nous sommes dans une industrie d’art. Chaque flacon ou bouteille relèvent de la perfection. C’est magnifique ! Stoelzle Masnières nous a contactés car une nouvelle ligne de fabrication demandait de déplacer des demi-moules de 20 à 30 kg. Il fallait trouver une solution respectant le process incontournable de fabrication ». Christophe Pinchon est intervenu à l’atelier de la moulerie en liaison étroite avec le Dr Didier Chouzet, médecin du travail chez l’AISMT Cambrai-Caudry.

n Face aux manutentions…

n L’ergonomie apporte la solution !

« Comptant 300 salariés, la Verrerie de Masnières est devenue le centre d’excellence de Stoelzle Glass Group depuis 2013 » nous précise Patrice Bury, responsable du service moulerie et du service maintenance IS chez Stoelzle Masnières. « Nous créons et concevons nos moules. Cela fait partie de notre " force de frappe " ! Sur la ligne de fabrication des bouteilles de spiritueux de luxe, en réponse aux commandes de nos clients pour des cognacs, armagnacs et whisky, nous avons des moules plus lourds que pour des flacons de parfums et cosmétiques. Et, pour des bouteilles, la boule de verre à travailler atteint vite 1 kilo ! Nous avons fait appel à l’AISMT pour nous aider à trouver la solution ».

Christophe Pinchon complète : « J’ai réalisé une étude de poste classique, au sens où je suis parti de l’observation du travail réel et de l’expression des salariés. Assez vite, nous avons pensé, en groupe de travail, que la solution relevait de la manutention aérienne. Mon expérience professionnelle antérieure m’a permis d’orienter efficacement Stoelzle Masnières. Il fallait concevoir une solution de levage capable de travailler dans toutes les dimensions : droite-gauche, avant-arrière, haut-bas ». La solution a été pensée, dessinée et installée par Heripret, expert en solution de levage. Patrice Bury conclut : « Cette collaboration avec l’AISMT, notre service de santé au travail, a été parfaite. Tout simplement ! Dans l’entreprise, et particulièrement au service moulerie, tout le monde est satisfait ».

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Je préserve ma santé

Solution

UNE ACTION AISMT PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU CAMBRÉSIS

Prévention des cancers

L’AISMT mobilisée pour “octobre rose” et “movember”

Chaque année, des campagnes nationales ont lieu pour promouvoir la prévention des cancers du sein, de la prostate et des testicules. Vous avez reconnu « Octobre rose » et « Movember » ! Sous l’impulsion de Patrice Demarcq, président de l’association, l’AISMT relaye ces campagnes auprès des salariés des entreprises adhérentes. L’AISMT utilise régulièrement ses salles d’attente comme espace d’information et sensibilisation. En octobre elle a aussi organisé un « flash mob ». Et en novembre, une marche. Avec un objectif clairement affiché : faire un don à l’ARC, fondation pour la recherche contre le cancer. Sous la direction d’Anne Boquet, l’AISMT développe des actions de santé publique, comme l’y incite la loi1. De formation HSE, Séverine Lesne, intervenante en prévention des risques professionnels à l’AISMT, explique : « Grâce à des ballons, les salles d’attente sont passées au rose en octobre et en bleu en novembre. Un affichage a été organisé. Des diaporamas, spécialement conçus et validés par nos professionnels de santé au travail, ont été diffusés. En octobre : pour la prévention du cancer du sein. En novembre : pour la prévention des cancers de la prostate et des testicules. Lors des consultations et visites, cela a favorisé des dialogues personnalisés avec nos médecins et infirmiers de santé au travail ». En plus, deux temps forts ont marqué cette mobilisation.

En octobre : le « flash mob » des adhérents de l’AISMT Plusieurs entreprises adhérentes se sont retrouvées, le 26 octobre 2023, dans les locaux de l’AISMT, pour un flash mob sur le thème du Madison. « Nous pouvons citer, par exemple, Aril Services, entreprise de services à la personne, l’agence d’intérim Ranstad de Cambrai, Extrem, entreprise de

service informatique. Grâce à l’Esat le Jardinet, des travailleurs handicapés se sont associés à ce flash mob. Chacun a respecté le code vestimentaire en portant un vêtement ou un accessoire de couleur rose », explique Séverine Lesne. « Le personnel de l’AISMT a également participé. Ce fut un moment très convivial d’échanges et de dialogues sur l’importance de la prévention des cancers du sein. Le nombre de participants a conditionné le montant du don à l’ARC. Ils étaient près de 100 ! ».

Séverine Lesne. En plus, chaque salarié s’était engagé à effectuer des exercices de marche et de vélos, individuels et en groupe. Le défi a été largement relevé ! Plus de 150 km ont été cumulés sur le mois de novembre. A chaque kilomètre parcouru… le don de l’AISMT au profit de l’ARC augmentait ! 1- Loi du 2 août 2021 pour le développement de la prévention et de la santé au travail.

En novembre : la marche des collaborateurs de l’AISMT. « En novembre, ce sont les salariés de l’AISMT qui se sont mobilisés pour la prévention des cancers de la prostate et des testicules. Ils ont adopté un dress code de couleur bleue. Des moustaches noires et des badges étaient à disposition. Là aussi, ceci favorisait un dialogue personnalisé lors des visites et consultations des médecins et infirmières de santé au travail », précise Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr / 07


Je préserve ma santé

Solution

UNE ACTION SIM’UP PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU VALLÉE DE LA LYS LILLE MÉTROPOLE

Sport en entreprise et Octobre rose

Le challenge « Sport Entreprendre » avec le SIM’UP Le 5 octobre 2023, dans le cadre bucolique du parc Dalle-Dumont à Wervicq-Sud, plus de 250 salariés (dont 153 engagés dans les épreuves sportives) ont participé au challenge interentreprises organisé par le SIM’UP, service de prévention et de santé au travail interprofessionnel Lille Métropole Nord-Vallée de la Lys. Cette troisième édition était marquée par le partenariat avec Laet’s Go, association venant en aide aux personnes atteintes de cancer. Présidé par Patrick Vandamme et dirigé par Hervé Morel, le SIM’UP souhaitait s’associer plus concrètement à Octobre rose. s’invitaient dès le début du challenge : deux participants étaient reliés par une de leurs jambes, ils devaient rejoindre un troisième participant ayant les yeux bandés afin de le guider jusqu’à la ligne de départ. Puis les trois épreuves se déroulaient… Le classement était le fruit de plusieurs critères, au-delà des performances sportives ». Tout s’est déroulé sur une après-midi. Le personnel du SIM’UP s’est investi à plusieurs titres : concevoir, organiser, mettre en place et… participer

« Ouvert aux entreprises adhérentes du SIM’UP, Sport Entreprendre se veut convivial et engagé », résume Thomas Blanquin, directeur adjoint du SIM’UP. « Ce challenge est basé sur le volontariat. Chaque équipe, constituée au sein d’une entreprise ou de plusieurs entreprises, doit réaliser trois défis : tir à l’arc, course à pied de trois kilomètres et épreuve cycliste de cinq kilomètres. En termes de défi ou d’épreuve, il faut bien comprendre qu’il n’y a pas de compétition au sens strict. Tout se passe dans la convivialité, l’humour, la bonne humeur et la détente ».

Créer du lien et développer la prévention Amandine Boquet est assistante technique santé travail au SIM’UP : « L’objectif est d’associer nos entreprises adhérentes dans une manifestation dédiée à la santé publique. 51 équipes de 3 salariés chacune se sont ainsi investies pour la promotion de l’activité physique d’une part et la prévention du cancer du sein d’autre part. Le challenge permet de travailler la cohésion d’équipe. Ce n’est

Le soutien à l’association Laet’s GO pas la performance qui compte, mais bien le fait d’être tous ensemble, réunis dans la convivialité pour faire avancer l’idée de prévention ».

Un moment festif Thomas Blanquin précise : « Chaque participant s’est habillé, voire déguisé, aux couleurs d’octobre rose. Avant le départ, un flash mob a été organisé sur le thème de la palpation du sein. Tout le monde a joué le jeu ! L’humour et l’esprit d’équipe

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En fin d’après-midi, Patrick Vandamme a remis un chèque de soutien à l’association Laet’s Go, en présence de sa présidente Laeticia Duhamel Caron, touchée elle-même par la maladie, ses propos ont été particulièrement émouvants. L’association Laet’s Go, qu’elle a fondée, œuvre pour venir en aide aux personnes atteintes de cancer (et leur famille) ou ayant un handicap lié à cette maladie, avec une devise : « Donner envie à nos envies et garder le moral ! ».


Sur le terrain

Je préserve ma santé

Services à domicile

Avec l’ASTAV, la vaccination anti grippale sur le temps de travail

Depuis la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail, les services de prévention et de santé au travail interentreprises peuvent participer aux campagnes de vaccination. L’ASTAV, service de santé au travail de l’arrondissement de Valenciennes, le propose à ses entreprises adhérentes, pour la vaccination antigrippale. Bien-sûr, chaque salarié est libre de se faire vacciner ou pas. Association de services à domicile, ILCG l’a proposée en novembre 2023 à ses 130 salariés.

UNE ACTION ASTAV PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU VALENCIENNOIS

ILCG

Association de services à domicile 130 salariés Betty Franquet, directrice Saint-Amand-les-eaux

Directrice de l’association ILCG, Betty Franquet explique : « Nos métiers sont essentiellement exercés par des femmes. En leur proposant la vaccination antigrippale, gratuitement et sur le temps de travail, nous souhaitons protéger autant nos salariées que les personnes auprès desquelles nous intervenons ». Créée en 1981 par 12 communes du territoire, l’association ILCG apporte quatre types de services : aide à domicile, aide à l’autonomie, accompagnement, aide aux aidants, aide aux courses et repas.

n Être passionnément humain… Pour l’association, “être passionnément humain…” c’est rendre service à toutes les populations (des actifs aux plus fragiles), maintenir autant que possible chacun à son domicile (selon son autonomie et dans les meilleures conditions), garantir un service de qualité pour l’ensemble des prestations, créer et maintenir l’emploi sur le territoire. « C’est donc très logiquement que nous avons donné une suite favorable à la proposition de l’ASTAV. Nous ne cherchons pas à faire de bénéfices, nous cherchons à tout mettre en œuvre pour le bien-être de nos aînés chez eux », précise Betty Franquet.

n Avec l’équipe médicale de l’ASTAV ! Le Dr Odile Lointier est médecin du travail chez l’ASTAV et suit l’association ILCG : « Notre particularité est de proposer cette vaccination à tout salarié volontaire, quel que soit son état de santé. Tout est fait selon les règles ! Chaque salarié vacciné repart avec des documents signés, précisant le lot de vaccin utilisé, et toutes informations nécessaires. Personnellement, je le propose de manière ciblée. Association de service à domicile, ILCG relève d’une indication de vaccination antigrippale particulièrement pertinente ». Infirmière diplômée d’état spécialisée en santé au travail, Fanny Dubois précise : « L’ASTAV a acheté les lots de vaccins correspondants au nombre de salariés à vacciner, puis j’ai organisé deux vacations dédiées à ces vaccinations avec Sandrine Juilien, notre secrétaire médicale. Pour ILCG, la vaccination s’est déroulée dans nos locaux ».

n Et en 2024 ?

Betty Franquet conclut : « En novembre 2023, 10 salariées ont souhaité se faire vacciner à l’ASTAV. Tout s’est très bien déroulé, de la qualité de l’accueil au respect des horaires. Nul doute que nous referons cette proposition en novembre 2024. A noter que nous collaborons en toute confiance avec l’ASTAV depuis de nombreuses années ! ». Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr / 09


Je préserve ma santé

Sur le terrain

Formation professionnelle en industrie

L’AFPI Région Dunkerquoise et le CEDEST jouent gagnant-gagnant !

UNE ACTION CEDEST PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS

Que peuvent faire ensemble un centre de formation professionnelle et un service de prévention et de santé au travail interentreprises ? Des formations pour les futurs préventeurs des entreprises du territoire, bien sûr ! C’est pourquoi, en 2023, l’AFPI Région dunkerquoise a fait appel au CEDEST pour ses cycles de formation aux métiers de la prévention, de l’hygiène, de la sécurité et de l’environnement. AFPI, comme Association de formation professionnelle de l’industrie. CEDEST, comme Centre pour le développement de la santé au travail.

AFPI RÉGION DUNKERQUOISE

Association de formation professionnelle de l’industrie 30 salariés Mickaël Faucon, responsable Conformités et Amélioration Continue

Créée en 1972 par la Chambre Syndicale de la Métallurgie de la Région Dunkerquoise, l’AFPI Région Dunkerquoise assiste les entreprises dans l’élaboration, l’optimisation et la réalisation de leur plan de formation. Mickaël Faucon en est le responsable Conformités et Amélioration Continue : « Comptant près de trente salariés, nous accueillons nos apprenants dans nos centres de Dunkerque et Gravelines. Nous sommes notamment certifiés MASE et Qualiopi. Nous constituons le “Pôle Formation Flandre Maritime” de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie ».

n Des formateurs de compétence reconnue Mickaël Faucon précise : « Nous travaillons avec des formateurs reconnus dans leur domaine professionnel tant au niveau des diplômes, des compétences que de leurs expériences relatives aux métiers de l’industrie. C’est pourquoi nous nous sommes tout naturellement tournés vers le CEDEST pour le développement de notre filière " Métiers de la prévention, de l’hygiène, de la sécurité et de l’environnement ", pour laquelle les besoins de nos entreprises adhérentes sont croissants. Nous travaillons notamment avec de grands donneurs d’ordre ». L’AFPI-RD accueille des salariés pour leur montée en compétence, leur reconversion et le suivi des formations réglementaires. Le cas échéant, elle accueille également des demandeurs d’emploi et des travailleurs intérimaires.

n Prévention, hygiène, sécurité et environnement Chargée de communication au CEDEST, Julie Landy précise : « les futurs préventeurs formés par l’AFPI Région Dunkerquoise interviendront notamment au sein de l’une nos entreprises adhérentes. Nous présentons le rôle du CEDEST pour l’évaluation et la prévention des risques professionnels, le suivi de santé au travail et le maintien en emploi. Nous abordons aussi la prévention des risques chimiques, la métrologie du bruit et des vibrations, l’analyse des postures de travail. Ceci est possible grâce aux compétences et à l’expérience de terrain de nos intervenants : infirmière coordinatrice de la cellule maintien en emploi, hygiéniste du travail, ergonome, technicienne hygiène et sécurité ». Aurore Deschamps, infirmière coordinatrice de la cellule maintien dans l’emploi, poursuit : « Il y a un réel intérêt à sensibiliser les futurs préventeurs de nos adhérents à la prévention de la désinsertion professionnelle. Mon intervention à l’AFPI consistait à apporter des connaissances sur nos missions et sur les dispositifs existants de maintien dans l’objectif d’optimiser la collaboration SPSTI/Employeurs. Le maintien dans l’emploi un des axes prioritaires des SPSTI et celui-ci est encore peu connu de nos adhérents ». A noter que le CEDEST confie à l’AFPI-RD la formation de ses assistantes santé travail… Nul doute que cette confiance partagée est gage de réussite !

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Solution

Je préserve ma vie professionnelle

Extrait de la vidéo du webinaire, produite par “Les Entreprises pour la Cité”

UNE ACTION PRÉSOA PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE ET DE LA VALLÉE DE L’OISE

Handicap en entreprise

Les clés de la réussite Les idées reçues sont souvent tenaces. Sur les relations entre handicap et travail, les préjugés sont encore nombreux. De ce fait, nombre d’entreprises n’osent pas aller de l’avant ! Pour casser ces préjugés, PRÉSOA et Cap Emploi de l’Aisne et de l’Oise se sont associés, lors de la 27e semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, dans un webinaire d’une heure mettant en lumière toutes les opportunités et solutions possibles. Près de 70 entreprises ont ainsi trouvé réponses à leurs questions. PRÉSOA est le service de prévention et de santé au travail de l’Aisne et de vallée de l’Oise. Le maintien en emploi d’une personne handicapée fait partie de ses missions, à travers notamment sa cellule prévention de la désinsertion professionnelle1. Chargée des projets et partenariats chez PRÉSOA, Stéphanie Buisine explique : « Depuis plusieurs années, nous travaillons en partenariat avec Cap Emploi, dans l’intérêt évident des salariés et de leurs entreprises. Une charte a été signée entre PRÉSOA et Cap Emploi, il y a un an. Ce webinaire s’inscrit tout naturellement dans cette collaboration ». Cap Emploi est présent dans chaque département, financé par l’Agefiph2, le FIPHFP3, et Pôle Emploi. Les professionnels spécialisés de Cap Emploi travaillent pour le maintien en emploi des salariés-es et l’accès à l’emploi des demandeurs-euses d’emploi.

Répondre aux préoccupations du terrain Ombéline Goussard est ergonome et responsable de l’accompagnement dans l’emploi au Cap Emploi de l’Oise : « Nous répondons aux préoccupations des em-

handicap et d’éclairer sur les solutions ployeurs et de leurs salariés : comment financières, règlementaires et techniques. faire avec un handicap et qui peut aider ? Bref, un webinaire très pratico-pratique ! Quel que soit le type d’handicap : physique ou mental. Dans tous les cas, il faut La réussite a reposé sur le travail en être orienté au plus tôt vers le dispositif équipe et le partage d’expériences ». adapté. Nous intervenons toujours en lien avec le médecin du travail ». Chargée R ev i v e z l e w e de mission accompagnement dans l’emg râ c e a u Q R b i n a ploi au Cap Emploi de l’Aisne, Béatrice Co i r de e Fouquet complète : « Effectivement, PRÉSOA : ! à chaque situation, sa solution ! - Dr Céline Lamy-Zaluski, médecin Chaque handicap a ses impacts du travail, pilote de la cellule de prévention spécifiques. Nous accompagnons de la désinsertion. - Elodie Le Razer, assistante de service social, des personnes en situation de co-pilote handicap, qui sont très difféde la cellule de prévention de la désinsertion. - Julie Marchal, assistante de service social. rentes. Nous faisons du sur- Marjorie Halberda, assistante de service social. mesure ! ». Cap Emploi

Agir ensemble Pour Elodie Le Razer, assistante sociale chez PRÉSOA et animatrice du webinaire, « l’important est d‘échanger. Les participants avaient défini en un mot le handicap avant de participer. Inclusion et adaptation en sont les maîtres-mots. Le webinaire a permis de préciser les différents types d’handicaps, de donner des clés pour favoriser l’emploi des personnes en situation de

- Aisne : Béatrice Fouquet, chargée de mission Accompagnement dans l’emploi. - Oise : Ombéline Goussard, ergonome, responsable de l’accompagnement dans l’emploi.

1- La loi du 2 août 2021 impose à chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises de regrouper ses professionnels spécialisés en maintien dans l’emploi dans une cellule PDP « Prévention de la désinsertion professionnelle ». 2- Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées 3- Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique

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Je préserve ma vie professionnelle UNE ACTION PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL

Sur le terrain

Prévention de la désinsertion professionnelle

Guillaume Coyaux revient de loin! Tout commence par un malaise et une chute à domicile. Cariste chez SDM Logistique, à Sin-le-Noble, Guillaume Coyaux, âgé de 36 ans à l’époque, ne soupçonnait pas le long parcours qui se dessinait devant lui. Hospitalisation et coma artificiel, des heures d’interventions chirurgicales et une année de rééducation pour réapprendre à se souvenir, marcher, parler, écrire. Aujourd’hui, il a retrouvé son emploi de cariste : grâce à sa volonté inébranlable et l’accompagnement conjugué de son entreprise, SDM Logisitique, et de son service de prévention et de santé au travail, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

SDM LOGISTIQUE

Transport routier

20 salariés Florent Caron, chef d’entreprise Guillaume Coyaux, cariste Laurent Bondt, directeur de site et responsable d’exploitation Sin-le-Noble

Romain Bossut est médecin du travail chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord : « Quand j’ai vu Guillaume Coyaux en visite de pré-reprise en juin 2021, après une année et demi d’arrêt de travail, j’ai bien compris qu’il voulait absolument reprendre son travail de cariste. Après avoir échangé avec Florent Caron, directeur de SDM Logistique, nous avons mis en place un processus de reprise progressive du travail ». Florent Caron poursuit : « J’ai fait un véritable pari. Nous sommes une entreprise familiale de 20 personnes et nous ne voulions pas abandonner Guillaume. Cependant, des séquelles étaient encore apparentes, notamment des troubles de l’élocution et une fatigabilité intense. Je me questionnais sur ma responsabilité en cas d’accident du travail ».

n Y aller progressivement ! Avec humilité et humanité, Guillaume Coyaux témoigne : « Il fallait que je reprenne mon travail. C’était essentiel pour moi. Je ne pouvais plus rester à la maison. Nous y sommes parvenus tout doucement, étape par étape. Oui, cette remise en route fut un long parcours ! J’avais neuf ans d’ancienneté. Je voulais continuer ma vie professionnelle ». Laurent Bondt est directeur de site et responsable d’exploitation chez SDM Logistique : « Nous étions contents de le revoir. Je n’ai pas de mot pour qualifier Guillaume, sauf à dire que c’est un guerrier, doté d’une résilience étonnante et exemplaire. Il nous a tirés en avant, avec sa volonté ! ».

n Utiliser intelligemment les dispositifs Pour le Dr Romain Bossut, « Guillaume Coyaux a accepté de faire un bilan neuropsychologique complet : les fonctions attentionnelles et exécutives étaient préservées. Il a aussi accepté de faire une demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. En novembre 2021, j’ai eu l’accord de l’Assurance Maladie pour réaliser un essai encadré. Nous avons pu tester la reprise du travail, sans engager la responsabilité de l’entreprise. Puis, nous avons engagé une reprise à mi-temps. En avril 2022, à 80 %. Puis en juillet 2022, à temps plein. Tout cela s’est bien passé grâce à la volonté conjointe du salarié et de son employeur ».

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n Pari gagné ! Pour Florent Caron, « Le temps passe vite. Aujourd’hui, on n’y pense plus. Le pari est gagné ! Guillaume est un cariste comme les autres, sans aucune différence. Avec le recul, je constate que nous avons eu raison de le reprendre. Cela a certainement concouru à sa guérison ».


#65 Cahier Conseils détachable Mon travail… Ma santé ! La santé est notre bien le plus précieux, à tous les âges de la vie. De la maternelle à la retraite, chacun doit pouvoir bénéficier des meilleures conditions de vie et de santé possibles. Au travail, on parle de "conditions de travail", "santé et qualité de vie au travail", "hygiène et sécurité", "bien-être", "prévention et santé au travail", de "culture prévention" :

Au travail, on peut préserver et améliorer la santé physique et mentale de chacun, comme le définit la loi du 2 août 20211, qui s’applique aux entreprises privées et aux travailleurs indépendants :

Je maîtrise mes risques

Que ce soit dans une entreprise privée ou dans la fonction publique (hospitalière, territoriale ou d’état). Quel que soit le statut : salarié, employeur et chef d’entreprise, travailleur indépendant.

Je préserve ma santé

Prévention et santé au travail

Je préserve ma vie professionnelle Le dialogue au sein de l’entreprise est au cœur de la réussite pour développer la prévention et la santé au travail. Il en va de la performance de l’entreprise. 1-Loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail

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À savoir ! Pour les entreprises privées et les travailleurs indépendants, le réseau des services de prévention et de santé au travail interentreprises est présent sur tout le territoire. Agréés par la Dreets, les SPSTI sont des associations à but non lucratif, dont le conseil d’administration est paritaire. Aujourd’hui, elles sont soumises à certification en matière de qualité.

Je maîtrise mes risques Risques physiques

Risques biologiques

l Ambiances thermiques, l Bruit, l Vibrations, l Produits chimiques et toxiques, dont les CMR (cancérogènes, mutagènes ou repro-toxiques), l Ambiances lumineuses, l Rayonnements, l Circulations internes et risque routier, l Postures et manutentions, l Machines et outils dangereux, l Chutes.

l Maladies infectieuses et vie en collectivité, l Exposition aux agents biologiques infectieux ou parasitaires.

Risques psychosociaux l Organisation, l Management, l Relations humaines.

Solution ! Mon service de prévention et de santé au travail inter-entreprises me permet de bénéficier d’un accompagnement à l’élaboration et l’actualisation du document unique d’évaluation des risques professionnels. Il m’apporte expertise et conseils, sensibilisation, information, voire formation sur toute problématique d’expositions aux risques. En effet, il dispose d’ingénieurs et techniciens en hygiène sécurité et environnement (HSE), d’ergonomes, de psychologues du travail, de toxicologues, médecins, infirmières-iers et assistantes de santé au travail. De fait, pour l’entreprise, le SPSTI oriente sur la pertinence des choix pour la maîtrise des risques professionnels.

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RISQUE ou

DANGER

?

La voiture constitue un danger. La conduire expose à un risque. Le risque routier est d’ailleurs la première cause de mortalité par accident lié au travail (accident du travail et accident de trajet).


Je préserve ma santé Suivi individuel de santé au travail : l Visites d’information et de prévention, l Visites médicales à l’embauche et périodiques, selon dispositions règlementaires, l Visite de mi-carrière et de fin de carrière, l Visite à la demande.

Sensibilisation et information, sur les risques professionnels (exposition et prévention). Education et promotion de la santé, vaccinations.

Solution ! Mon SPSTI me permet d’avoir, sur mon temps de travail, un suivi individuel de santé au travail, adapté aux risques auxquels je suis exposé, dispensé par une équipe médicale et paramédicale : médecin et infirmière-ier de santé au travail, secrétaire médicale. Cette équipe médicale est à même de me donner toute information sur la prévention des risques professionnels. Cette équipe médicale peut intervenir avec les autres professionnels de santé au travail (voir “Je maîtrise mes risques” p.14), dans le strict respect du secret médical, pour tout aménagement de poste.

Puis-je consulter mon médecin de santé au travail

?

Oui. Chaque salarié peut demander à consulter son médecin de santé au travail. On parle alors de « visite de santé au travail à la demande ».

Je préserve ma vie professionnelle Si je rencontre un problème de santé mettant en question mon aptitude médicale à mon poste de travail, plusieurs dispositions sont envisageables. Par exemple : l Visite de pré-reprise, visite de reprise, l Entretien de liaison, l Essai encadré, mi-temps thérapeutique, l Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé et subventions pour l’aménagement de poste, l Contrat de rééducation professionnelle en entreprise, l Etc.

Solution !

Grâce à des professionnels spécialisés (médecin et infirmière-ier de santé au travail, assistante sociale, assistant de santé au travail, ergonome), mon SPSTI me prodigue un accompagnement personnalisé et "sur mesure" pour me permettre, en dialogue avec mon employeur, de garder mon poste de travail ou d’envisager un autre poste ou un reclassement professionnel.

Qu’est-ce que la prévention de la désinsertion professionnelle

?

De manière très schématique, c’est éviter de perdre tout emploi du fait de sa santé. Cela relève d’un accompagnement médical et social très spécialisé, associant de nombreux acteurs (Assurance Maladie, Agefiph, Cap emploi, etc.).

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La PLATEFORME COLLABORATIVE des services de prévention et de santé au travail interentreprises des Hauts-de-France

NOUVELLE FORMULE de En 15 ans, le mon if at sl gi lé , al ci économique, so a évolué. et règlementaire é évolue pour Entreprise et Sant té autour de ibili une meilleure lis incipales trois rubriques pr

Je maîtrise mes risques

Solutions Sur le terrain

Je préserve ma santé

Solutions Sur le terrain

Je préserve ma vie professionnelle

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15

Solutions Sur le terrain

Edité par le Gisset, Entreprise & Santé Hauts-de-France associe :

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t Le développemen la santé au de la prévention et la valorisation de travail passe par treprises, grâce au ce que font les en rvices lisées de leurs se expertises spécia santé au travail de prévention et de re C’est la raison d’êt interentreprises. e nté. Le partag d’Entreprise et Sa rès. t porteur de prog d’expériences es

ACTION SANTÉ TRAVAIL - Prévention et santé au travail de l'Artois AISMT - Prévention et santé au travail du Cambrésis ASMIS - Prévention et santé au travail de la Somme ASTAV - Prévention et santé au travail du Valenciennois ASTIL - Prévention et santé au travail de Calais-Boulogne-Le Touquet CEDEST - Prévention et santé au travail du Dunkerquois PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD - Prévention et santé au travail PRÉSOA et PRÉSOA BTP - Prévention et santé au travail de l'Aisne et de la Vallée de l'Oise SIM'UP - Prévention et santé au travail Vallée de la Lys Lille Métropole STSA - Prévention et santé au travail du Sambre-Avesnois

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Côté Actu Prévention de la désinsertion professionnelle

Optimiser et favoriser le maintien en emploi sur la Côte d’Opale Dans le domaine social, la qualité du service passe par la mise en relation sur le terrain des différents professionnels concernés. C’est pourquoi, près de 88 professionnels du maintien en emploi se sont réunis le 25 septembre 2023 à Boulogne-sur-Mer : médecins conseil de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de la Côte d’Opale, préventeurs de la Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail Hauts-de-France, assistantes sociales de la CARSAT et CPAM et les professionnels de santé au travail de l’ASTIL 62 et de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

TOUS ENSEMBLE ! Animé par Stéphane Vandenbussche, chargé de mission à l’Institut de santé au travail du Nord de la France, la journée a rassemblé les différents services concernés sur le Calaisis, le Boulonnais, le Montreuillois et l’Audomarois ; sont notamment intervenus :

ASTIL 62

Christophe Géneau, directeur général. Dr Sophie Aubrun, médecin de santé au travail.

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord Dr Agathe Leroy, médecin de santé au travail.

Service médical auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la Côte d’Opale Dr Thierry Wartel, médecin conseil, chef de service, Caisse nationale d’assurance maladie.

Service Prévention de la Carsat Hauts-de-France Clément Despierre, ingénieur conseil. Jean-François Duhr, contrôleur de sécurité. Matthieu Gouteyron, contrôleur de sécurité.

Service social de la Carsat Hauts-de-France/ Assurance Maladie Amandine Debeusscher, responsable. Sandrine Hennequin, responsable adjointe. Clara Seulin, assistante sociale. Sophie Mutez, assistante sociale. Vanessa Geiger, conseillère service Assurance Maladie.

Les exposés ont été suivis de questions-réponses, tables rondes, mises en situation et cas pratiques qui ont favorisé les échanges entre professionnels du maintien en emploi

Directeur général de l’ASTIL 62, à l’initiative de cette Journée de rencontre PDP, Christophe Géneau explique : « Nous accompagnons des salariés dont le maintien en emploi est impacté par une pathologie grave ou un handicap. Peuvent-ils garder leur emploi dans leur entreprise ? Peuvent-ils accéder à un autre emploi ? Doivent-ils songer à une reconversion ou un reclassement professionnel ? Il faut répondre à toutes ces questions pour leur éviter la désinsertion professionnelle ». La loi du 2 août 2021, adoptée pour le développement de la prévention et la santé au travail, impose, à chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises, la mise en place d’une cellule de prévention de la désinsertion professionnelle (PDP).

Place au “sur mesure” !

Chaque salarié doit pouvoir bénéficier de “sa solution”, en dialogue étroit avec son entreprise. Visite de pré-reprise, essai encadré, mi-temps thérapeutique, reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, visite de reprise, entretien de liaison, subventions pour l’aménagement de poste, contrat de rééducation professionnelle en entreprise sont autant de dispositifs relevant d’organismes différents. Bref, il faut savoir frapper à la bonne porte au bon moment !

Place au “réseau local” !

Au niveau local, il faut donc que les professionnels concernés se connaissent et aient l’habitude de travailler ensemble. Christophe Géneau précise : « Pour ma part, peu importe à quelle porte le salarié frappe en premier ! Comme son employeur, il ignore la complexité des dispositifs. Il faut donc que le professionnel qui le reçoit puisse l’orienter en toute souplesse vers le ou les bons interlocuteur(s). C’est le rôle des réseaux locaux au sein desquels chacun se connaît ». A la fin de la journée, chacun est reparti avec un guide lui donnant tous les contacts locaux utiles, secteur par secteur. Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr / 17


Côté Actu

Inondations

La santé au travail : mobilisée auprès des entreprises

Le Calaisis, le Boulonnais, le Montreuillois et l’Audomarois ont vécu des heures, puis des jours et des semaines extrêmement difficiles lors des inondations soudaines de la fin d’année 2023. En quelques heures, des centaines d’entreprises ont été inondées et isolées, stoppées dans leur activité et peu accessibles. Devant l’urgence, en quelques heures, ASTIL 62 (Santé au travail du Littoral) et PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord se sont associés pour apporter aux entreprises un accompagnement adapté : “soutien-inondations”. Entraînant d’innombrables dégâts matériels et économiques, ces inondations menaçaient en effet la santé au travail et la sécurité des travailleurs, salariés et indépendants. A commencer par le stress, l’angoisse, l’anxiété, la tristesse et le sentiment d’impuissance, qui ont touché toute la population. Près de 300 000 personnes ont été touchées selon la préfecture du Pas-de-Calais. Devant une crise de ce type, les services de prévention et de santé au travail interentreprises peuvent aider les entreprises, dans le cadre de leurs missions. En liaison avec les Directions départementales et la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, ASTIL 62

Christophe Géneau Directeur général ASTIL 62 (Santé au travail du Littoral Nord)

« Nous sommes implantés dans le Boulonnais et le Calaisis. Notre maillage territorial et la proximité avec nos entreprises adhérentes nous ont permis de prendre conscience immédiatement de la gravité de la situation. De plus, plusieurs de nos collaborateurs, résidant sur place, ont été directement impactés. De prime abord, il peut être considéré que la santé au travail n’est pas concernée par un tel sinistre. En fait, il n’en est rien. Plusieurs de nos adhérents nous ont appelés. Dans un premier temps, le réflexe est de solliciter un soutien psychologique pour les salariés affectés par ces inondations, dans le cadre professionnel mais aussi à titre privé. Quelles aides peuvent-elles être sollicitées ?

et PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord ont développé, en quelques heures, un partenariat pour venir en aide aux entreprises et à leurs salariés sinistrés par les inondations (voir encadré). Sur le plan social, une coopération a été engagée avec le service social du travail de la région nord (SSTRN) sur le département du Nord et la société d’ingénierie sociale des entreprises (SISE) sur le département du Pas-de-Calais. Le travail en réseau a été une des conditions de réussite indispensables pour aider toutes ces entreprises sinistrées, quelles que soient leur taille ou leur activité.

« À présent, il nous faut tirer les enseignements avec humilité pour toujours mieux agir face aux crises »

Comment faire face au risque chimique ? Quel soutien psychologique apporter aux salariés et à leurs employeurs ? Ces trois questions récurrentes ont été nos guides pour déployer en urgence des réponses adaptées. Avec deux repères : rester dans nos missions et travailler en réseau. Le réseau est très important, c’est notre force ! Il nous faut tous ensemble répondre à toutes les demandes. Nos liens permanents, dans le respect de notre indépendance professionnelle et médicale, avec la Dreets, les chambres consulaires, les clubs d’entreprise, les syndicats professionnels, les collectivités territoriales ont été un atout indéniable. A présent, sortis de l’urgence, nous continuons d’accompagner les entreprises concernées

18 / Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr

et leurs salariés. Par exemple, le psycho-traumatisme est réel. Nos psychologues du travail peuvent orienter les salariés et les chefs d’entreprises. Ils ne sont pas psycho-cliniciens, mais ils peuvent assurer un premier débrief et orienter vers leurs confrères du soin. Dans ce type de situation, on voit combien les frontières entre soins curatifs et préventifs doivent être perméables. La pandémie Covid-19, les effets des tempêtes, des inondations,… nous savons que les crises se succèdent, toujours différentes, et qu’il nous faut aussi tirer les enseignements avec humilité pour toujours mieux y faire face, de façon coordonnée, en lien étroit avec nos entreprises adhérentes ».


Côté Actu Damien Vandorpe Directeur général de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

« En quelques heures, une offre de service “soutien-inondations” a été élaborée » « Implantés dans l’Audomarois, nous avons également été concernés par ces inondations, mais dans une moindre mesure. Près de 1 400 entreprises adhérant à PÔLE SANTÉ TRAVAIL, essentiellement des TPE et des PME, pouvaient potentiellement être impactées dans ce secteur. En liaison avec nos confrères d’ASTIL 62, nous avons monté une cellule de crise, pour concevoir un accompagnement concerté et adapté. Nos professionnels de santé au travail ont des compétences mutiples : médecins, infirmières(iers) et assistantes de santé au travail, psychologues du travail, ergonomes, toxi-

cologues industriels, techniciens et ingénieurs hygiène, sécurité et environnement (HSE), assistantes sociales. En quelques heures, une offre de service " soutien-inondations " a été élaborée avec trois axes principaux : accompagnement social et psychologique, prévention des risques chimiques, reprise d’activité en sécurité. Notre service communication a travaillé avec celui de l’ASTIL 62 pour faciliter toute demande d’entreprise. Nous les avons traitées en moins de 48 heures. Sur le plan du suivi individuel de santé, nous avons obtenu une dérogation de la Dreets1 Hauts-de-France pour

ASTIL 62 et Pôle Santé Travail s’associent et viennent en aide aux entreprises et/ou salariés sinistrés par les inondations ASTIL 62 et PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord proposent un plan d’action santé au travail , coordonné et travaillé en étroite collaboration avec la direction départementale du travail, de l’emploi et des solidarités. Ils s’intègrent ainsi directement au plan d’action régional établi, notamment la « Task force » économique mise en place par la Région, la CCl et les services de l’Etat. Des produits chimiques ou toxiques se sont déversés dans votre entreprise ? Vos salariés ont besoin d’être accompagnés sur le plan social ou psychologique ? L’eau a inondé vos locaux et vous devez redémarrer votre activité en toute sécurité ? Pour toutes ces questions et toutes celles relatives à la sécurité et la santé des salariés, les professionnels de santé au travail de l’ASTIL 62, intervenant dans le Boulonnais, le Montreuillois et le Calaisis, et ceux de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord mettent en place un dispositif spécifique. Pour une prise en charge rapide de vos demandes, téléchargez ce formulaire accessible par ce QR CODE. Votre demande sera partagée avec l’équipe santé travail et traitée sous 48h ouvrées. Ou contactez par mail : pour le Boulonnais, le Montreuillois et le Calaisis : soutien-inondations@astil62.fr pour l’Audomarois : soutien-inondations@polesantetravail.fr

assurer ce suivi également auprès des salariés qui auraient été mis en chômage partiel du fait de la crise, alors que légalement le contrat de travail était suspendu. Ceci démontre que le dialogue avec les pouvoirs publics est effectif. Nous avons tous fait preuve d’une grande réactivité. J’en profite pour remercier toutes les équipes, dont nous pouvons être fiers. A présent, il nous faut accompagner nos entreprises adhérentes afin qu’elles bénéficient des meilleures conditions sanitaires et ergonomiques lors de la reprise d’activité ». 1 Direction régionale de l’économie, l’emploi, du travail et des solidarités.

TPE-PME : inventaire des essentiels pour redémarrer le travail en sécurité La Dreets Hauts-de-France a également travaillé un inventaire des questions essentielles à se poser pour permettre une reprise conditionnée par un impératif : la protection de la santé de tous les acteurs de l’entreprise, qu’il s’agisse des salariés ou des employeurs. Ce guide explicatif n’a pas vocation à être exhaustif et chaque entreprise pourra le compléter en fonction des risques propres à son secteur d’activité en lien avec les acteurs de la prévention de proximité. Téléchargez le document grâce à ce QR code.

À voir aussi dans ce magazine Les crises : anticiper pour mieux les gérer, Zoom sur… pages 22-23. Gestion de crise : l’humain est au cœur de la réussite, Interview de Delphine Hosy, pages 24-25-26.

Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr / 19


Côté Actu

Décret du 14 octobre 2023

TABLEAU 30 TER : Cancers du larynx et de l’ovaire provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante La liste des cancers reconnus en maladie professionnelle indemnisable suite à une exposition professionnelle aux poussières d’amiante s’est élargie, avec la publication par décret du tableau n° 30 ter au sein du régime général. Le tableau équivalent n° 47 ter a été publié par décret au sein du régime agricole.

Ce tableau 30 ter du régime général complète : Le tableau 30 : Affections professionnelles consécutives à l’inhalation des poussières d’amiante (asbestoses, lésions pleurales bénignes, dégénérescence maligne compliquant les lésions parenchymateuses et pleurales bénignes ci-dessus mentionnées, mésothéliome malin primitif de la plèvre, du péritoine, du péricarde, autres tumeurs pleurales primitives). Le tableau 30 bis : Cancer broncho-pulmonaire consécutif à l’inhalation des poussières d’amiante. Les tableaux équivalents du régime agricole sont les tableaux 47 et 47 bis.

Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer ces maladies l Travaux directement associés à la production

des matériaux contenant de l’amiante.

Désignation des maladies Cancer primitif du larynx Dysplasie primitive de haut grade du larynx Cancer primitif de l’ovaire à localisation : - ovarienne - séreuse tubaire - séreuse péritonéale

l Travaux nécessitant l’utilisation d’amiante en vrac. l Travaux d’isolation utilisant des matériaux contenant de l’amiante l Travaux de retrait d’amiante. l Travaux de pose et de dépose de matériaux isolants à base d’amiante. l Travaux de construction et de réparation navale. l Travaux d’usinage, de découpe et de ponçage de matériaux

contenant de l’amiante.

l Fabrication de matériels de friction contenant de l’amiante. l Travaux d’entretien ou de maintenance effectués sur des équipements

contenant des matériaux à base d’amiante.

l Travaux de cardage, filage, tissage d’amiante et confection

de produits contenant de l’amiante.

Délai de prise en charge 35 ans (sous réserve d’une durée d’exposition de 5 ans)

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l Travaux nécessitant le port habituel de vêtements

contenant de l’amiante.

l Travaux de manipulation, d’assemblage, ou de manufacturage

de pièce ou de matériaux contenant de l’amiante.

l Travaux habituellement réalisés dans des locaux exposant

directement à de l’amiante à l’état libre.


aux Alentours Ressources humaines

LE BAROMÈTRE 2023 Les éditions Tissot et Payfit (logiciels de gestion de paye) publient les résultats de leur enquête 2023 « Les RH au quotidien »1. Pour la 6e année consécutive, une enquête a été réalisée auprès de 805 professionnels des RH2 afin de mieux comprendre leur quotidien. À l’heure où la crise sanitaire s’éloigne, cette nouvelle édition révèle que les RH font face à de nouveaux défis, dans un contexte où le marché du travail est en forte évolution. En 2022, 35 % des RH déclarent avoir été mobilisés par la gestion des exceptions liées à la situation sanitaire (pass, arrêts maladie, isolement des cas contacts…), alors qu’ils étaient 80 % en 2021. Ils pensent que le sujet ne les occupera qu’à hauteur de 10 % en 2023. 70 % d’entre eux déclarent avoir choisi ce métier pour sa dimension humaine et sociale. 30 % souhaitent changer d’orientation professionnelle dans les 10 ans à venir.

Recruter et fidéliser les talents L’augmentation des salaires et l’hybridation du travail (mix télétravail / bureau) sont au cœur des dispositifs. Pour réussir le recrutement et fidéliser les salariés, les ressources humaines misent sur : l la marque employeur (43 %) ; l l’augmentation des salaires (36 %) ; l l’hybridation du travail (35 %).

Quels moyens pour quelles missions ?

Téléchargeable sur editions-tissot.fr

Les RH passent beaucoup de temps sur les recrutements et la fidélisation et consacrent pour 56 % d’entre eux, au moins la moitié de leur temps de travail à des tâches administratives. Pourtant, leur principale motivation est de travailler sur l’évolution et le bien-être des salariés en lien d’ailleurs avec les attentes de ces derniers. 62 % déclarent manquer de temps et de ressources pour mener à bien les différents projets. L’utilisation d’outils ou services digitaux pourrait leur libérer du temps, mais le manque de budget (34 %) est un frein à l’utilisation généralisée de ces solutions souvent perçues comme trop chères (62 %)

Les oubliés de l’entreprise ? En manque de reconnaissance, aussi bien de la part des salariés que de la direction, les RH ont parfois du mal à se situer et trouver leur place dans l’entreprise. Seule la moitié des RH considère que les directives de l’employeur sont en accord avec les attentes des salariés. Le quotidien des RH devient de plus en plus difficile et leur moral décline : 80 % se déclarent proches de l’épuisement et 73 % se sentent frustrés. 1 Voir Entreprise & Santé n° 55, sur le baromètre 2021. 2 Enquête réalisée sur un panel de 805 professionnels des Ressources Humaines en France du 9 janvier au 6 février 2023 par les Éditions Tissot et PayFit.

Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr / 21


ZOOM Plan régional santé travail 2021-2025 SUR Les crises : anticiper pour

La récente crise sanitaire a mis en évidence nos fragilités. Du jour au lendemain, les entreprises et les administrations ont dû s’adapter à l’Etat d’urgence. Les périodes de confinement ont créé une situation inédite : la crise est entrée dans la vie de chacun d’entre nous. Il est apparu important d’en tirer les enseignements, d’associer tous les acteurs de la santé au travail et de la prévention à une réflexion approfondie sur la gestion de crise, afin de mieux les prévenir. C’est pourquoi le plan régional de santé au travail 2021-2025 (PRST 4), animé par la Dreets1, a mis en place un comité technique “Anticiper pour mieux gérer les crises”.

Ce comité technique associe nombre d’acteurs régionaux et locaux de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels sur trois objectifs : Inciter les entreprises à anticiper le risque survenue d’une crise et les inciter à définir un plan de poursuite d’activité. Instaurer une coordination des acteurs et intervenants dans la gestion de crise. Définir des méthodes et moyens de diffusion des connaissances et des informations sur la crise lorsqu’elle survient. Evaluer les actions dans le but de mutualiser les bonnes pratiques et d’appuyer le conseil en entreprise. Animé par Hervé Morel, directeur du SIM’UP, ce comité technique “Anticiper les crises” bénéficie de l’accompgnement de Delphine Hosy (voir interview page 24). Ergonome à l’ASMIS, Nathalie Lachambre apporte son expérience de terrain. Nabila Ait Eldjoudi, Directrice adjointe au service santé sécurité au travail de la Dreets Hauts-de-France, assure le suivi des travaux pour l’Etat. Ce comité technique bénéficie des contributions de la Mutualité sociale agricole, de l’Agence régionale de la santé Hauts-de-France, du Conseil régional Hauts-de-France, et des services de prévention et de santé au travail interentreprises des Hauts-de-France.

Participez à l’état des lieux ! Grâce au QR code ci-contre, téléchargez le questionnaire anonyme mis en place dans le cadre du PRST 4. Quelques minutes de votre temps pour construire collectivement un état des lieux régional. En effet, pour gérer les crises futures, il faut d’abord savoir comment sont gérées les crises d’aujourd’hui ! Merci pour votre participation.

22 / Entreprise & Santé / 1e trimestre 2024 / N°65 / www.entrepriseetsante.fr

Hervé Morel

Directeur géneral du SIM’UP

Les crises : anticiper, rebondir et mieux prévenir ! « Les crises sont de nature économique, politique, environnementale ou industrielle. Leurs conséquences sont souvent dramatiques et coûteuses. La plupart des crises peuvent voir leurs effets limités grâce à un travail effectué en amont. Le PRST 2021-2025 Hauts-de-France nous y invite. Sous l’impulsion du Croct2, des partenaires sociaux, des services de la Dreets, de l’ARS3, les services de prévention et de santé au travail interentreprises élaborent une stratégie régionale permettant à chacun - à chaque entreprise, à chaque salarié - d’adopter des conduites appropriées en cas de survenance d’une crise, afin d’en limiter les effets. Le COTECH4 “Anticiper pour mieux gérer les crises” fait appel à toutes les compétences et tous les acteurs. Après l’audition des acteurs, des constantes apparaissent. Un plan d’action se dessine. S’il n’est pas possible de prévoir toutes les crises, il est possible d’en appréhender les effets et les conséquences. Quels sont les moyens dont je dispose ? Qui sont les acteurs à contacter ? Quels sont mes points faibles et comment y remédier ? Quels réflexes acquérir. Quelles formations et sur quels outils puis-je compter ? Tel est l’objectif principal de notre réflexion, au service des 100 000 entreprises implantées dans les Hauts-de-France ».


mieux les gérer !

Nabila Ait-Eldjoudi

Directrice adjointe au service santé sécurité au travail de la Dreets Hauts-de-France

La succession des récentes crises ont rendu nécessaires leurs prises en compte dans la politique publique de santé au travail. « Dans le Plan régional santé travail Hauts-de-France 2021-2025 (PRST), la crise est définie comme une situation exceptionnelle – perturbation, instabilité ou désordre grave affectant une organisation ou un système – qui dépasse les capacités habituelles de réponse de ce système, qui évolue dans le temps et n’est pas limitée dans l’espace. La situation de crise est associée à une période de déstabilisation et d’urgence. La succession des récentes crises importantes (canicules, inondations, Lubrizol, pandémie, crise énergétique…) ont rendu nécessaires leurs prises en compte dans la politique publique de santé au travail. En inscrivant l’anticipation des crises dans le PRST, les autorités publiques impulsent une réflexion sur deux points essentiels : comment aider les entreprises à anticiper et à gérer au mieux la

survenue d’une crise ? Comment coordonner les acteurs institutionnels, les préventeurs et les services de prévention et de santé au travail, pour agir de façon efficace auprès des entreprises lors d’une crise ? Il s’agit bien d’aider les entreprises à limiter les effets d’une crise, en y réfléchissant en amont et d’identifier les besoins notamment en terme de formation. Les dernières inondations nous ont rappelé qu’il est nécessaire de se préparer en amont, à tous les niveaux, pour limiter les effets et pour reprendre l’activité au plus vite et dans les meilleures conditions de travail. Le temps presse. Il ne s’agit pas d’être alarmiste mais de faire face aux évidences ».

Nathalie Lachambre

Ergonome, ASMIS (Prévention et santé au travail et de la Somme).

La gestion des crises, c’est comme la gestion d’évènements rares et graves. « Nous pouvons anticiper les effets d’une crise. Dans un premier temps, il faut être clair sur le rôle de chacun, notamment les services de prévention et de santé au travail interentreprises. A ce propos, nous pouvons mettre en relation. Et c’est capital ! Le nombre d’interlocuteurs est particulièrement élevé. Dans un deuxième temps, la crise est passée. Il faut reconstruire. Est-ce un drame ou opportunité ? Car, la crise n’est jamais le fruit d’un hasard… Troisième temps : il va y avoir une autre crise ! Il faut avoir une vision systémique : travailler ensemble l’évolution des process, des moyens, des collectifs, en intégrant l’entreprise dans son environnement géographique, social, économique. Quand on change un élément, il nous faut donc 1- Dreets : Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités 2- Croct : Conseil régional d’amélioration des conditiosn de travail. 3- ARS : Agence régionale de santé.

« reconstruire tout le système ». Autre exemple : en agroalimentaire, gardons-nous les blouses jetables ou choisissons-nous des blouses lavables ? Ces questions permettent d’imaginer l’avenir, en évitant des crises futures. Imaginer le lendemain : c’est essentiel ! Savoir se faire accompagner par les bons experts. Savoir s’organiser, pour le futur, dans le calme. Quel est le projet ? Quelle est la vision ? Les services de prévention et de santé au travail Interentreprises sont des passerelles. Nous sommes des relais. Nous sommes riches de savoirs et nous pouvons renseigner et orienter ! Nous sommes dans l’accompagnement personnalisé et la co-construction, en tenant compte, dans la confidentialité, des spécificités de chaque entreprise »

4- COTECH : Comité Technique du PRST 2021-2025.

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Delphine Hosy Intervenante en prévention des risques professionnels (Dreets des Pays de la Loire), conférencière en santé et sécurité au travail

“Anticiper les crises” constitue l’un des volets du Plan régional santé travail Hauts-de-France 2021-2025. Animé par la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), ce Plan régional associe l’ensemble des acteurs régionaux et locaux en matière de santé au travail et de prévention des risques professionnels. Au sein de ce Plan, le comité technique « Anticiper les crises » a demandé à Delphine Hosy de bien vouloir l’accompagner. Elle a accepté de répondre aux questions d’Entreprise & Santé. Delphine Hosy met l’humain au cœur de

ses réflexions sur la santé sécurité au travail et la préservation de l’environnement, en intégrant les démarches qualité.

E&S / Entrons dans le vif du sujet ! Avez-vous un exemple de crise liée à la santé sécurité du travail pour une TPE ou une PME ? Delphine Hosy : « Oui. Et même plusieurs… Une des crises majeures pour une TPE ou une PME est l’accident du travail mortel. Soudainement, la vie de l’entreprise est bouleversée dans son fonctionnement. Dans l’urgence, il faut mobiliser les secours comme les pompiers, le

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SAMU, puis il faut faire face aux enquêtes de police, de l’inspection du travail ou encore déclarer l’accident auprès de l’assurancemaladie, etc. L’outil de production à l’origine de l’accident peut être mis sous scellé pendant plusieurs semaines, voire mois, le temps de l’enquête. La vie de l’entreprise est également bouleversée sur le plan humain. C’est un véritable choc psychologique sans égal. Nécessitant une organisation particulière et adaptée, la crise est un phénomène d’ampleur, avec un pic d’urgence et de souffrances, puis une redescente émotionnelle et organisationnelle. On voit bien comment l’entreprise doit soudainement travailler et dialoguer avec des interlocuteurs qu’elle ne connaît pas, pour prendre des décisions qui peuvent mettre en jeu sa propre survie.


l’Interview

« Gestion de crise : l’humain est au cœur de la réussite » Il y a d’autres exemples de crise : pénurie de main-d’œuvre et/ou de matières premières, incendie, longue maladie d’une personne clef, cyberattaque, etc. La crise peut donc aussi résulter de facteurs externes. Les récentes inondations dans les Hauts-de-France en sont un exemple ».

E&S / Comment définissez-vous une crise ?

Delphine Hosy : « La crise est une situation imprévue, au sein de laquelle des personnes vont se rencontrer et devoir travailler ensemble pour trouver une solution rapide. Elles doivent développer entre elles dans l’urgence, voire l’improvisation, la synergie, la confiance, l’écoute, la cohésion, la coordination et la coopération pour pouvoir prendre sans délai des décisions adaptées. Chacun transmet à l’autre une information essentielle pour que les décisions soient prises pour assurer la viabilité et protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Tout cela se fait sous un stress important. A ce sujet, il n’y a pas de crise sans impact psychosocial. Les risques psychosociaux sont intrinsèques à la notion de crise. Dans une crise, l’entreprise est temporairement désorganisée de par le syndrome de stress post-traumatique, les états de confusion pouvant être vécus par les travailleurs, la perte de l’outil de production et de clients, les impacts économiques… L’entreprise peut « ne pas s’en remettre » et devoir fermer… Par exemple, lors d’un

incendie deux entreprises sur trois ne s’en relèvent pas. Une crise est toujours facteur d’anxiété, d’angoisse et d’insécurité au travail ».

E&S / Avons-nous une définition « officielle » de la crise ? Delphine Hosy : « La norme internationale ISO 223611 définit la crise comme étant « un événement ou une situation anormal ou extraordinaire qui menace un organisme ou une communauté et exige une réponse stratégique, adaptative et en temps utile, afin de préserver sa viabilité et son intégrité ». Cette définition mérite d’être complétée en intégrant les travailleurs, puisqu’ils sont la valeur essentielle d’une entreprise ».

E&S / Comment faire face à une crise ? Delphine Hosy : « L’accepter et la reconnaître. Le déni n’est pas un processus de gestion de crise. C’est un leurre qui va aggraver la situation et les impacts psychologiques. La

mise en place d’une cellule de crise est la meilleure attitude, avec des gens formés, sensibilisés, capables de gérer le stress et de traiter plusieurs informations en même temps, pour des prises de décisions immédiates et adaptées. Le cas échéant, il faut accepter de se faire accompagner par des personnes d’expérience, d’humanité et de dialogue. ».

E&S / On dit souvent que l’on peut anticiper une crise. C’est vrai ? Delphine Hosy : « Je pense que oui. Nous pouvons prendre une analogie médicale, dans laquelle nous retrouvons le mot « crise » : la crise cardiaque. Il y a des facteurs de risques (tabac, hypertension, etc.) et des signes avant-coureurs (fatigue, douleurs, etc.). Nous savons tous qu’il nous faut maîtriser nos facteurs de risques et repérer le plus tôt possible les signes avantcoureurs. Face à une crise, nous avons le même schéma. Prenons l’exemple des inondations. Il existe des facteurs de risques : le niveau de la mer, la construction en zone inondable, l’imperméabilisation des sols, leur nature argileuse, le détour du lit naturel des cours d’eau, etc. Quant aux signes avantcoureurs comme les précipitations, leur durée, leur intensité, la montée des eaux, etc., ceux-ci peuvent nous être communiqués par Météo France. L’analyse du contexte, de l’environnement et les systèmes de veille permettent d’anticiper. Cependant la crise qui va arriver

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est toujours différente de celle qui aura été prévue ».

E&S / Plus concrètement… Existe-t-il des méthodes d’anticipation des crises ?

Delphine Hosy : « Il faut évaluer et analyser le contexte interne et externe, l’environnement, la vulnérabilité de l’entreprise. Quelle que soit la crise, il y a toujours plusieurs facteurs de risque associés. On peut donc établir des scenarii de crises potentielles. Il faut alors les tester avec les interlocuteurs concernés : collaborateurs, clients, fournisseurs, professionnels de la santé et la sécurité au travail, etc. Il faut aussi anticiper la relation avec les médias. Tester, se coordonner et coopérer avec différents interlocuteurs est essentiel. Bâtir les retours d’expérience et les partager permet d’identifier les points forts et les axes de progrès ».

à une nouvelle crise. Prendre le temps d’un retour d’expérience post-crise est capital, voire vital pour l’avenir de l’entreprise. Nombre d’entreprises ont déjà vécu une crise, soit à titre individuel (incendie, cyberattaque…) ou à titre collectif comme avec la récente crise sanitaire de la COVID-19. L’erreur majeure serait de se dire : « C’est bon, ça y est… j’ai déjà vécu. Maintenant, je sais ! ». La crise est toujours imprévue et nouvelle. Considérer ne pas ou ne plus être concerné par une crise serait une autre erreur. Nous sommes dans une époque où les facteurs de risque sont réels : sociaux, économiques, environnementaux… A ce sujet, une crise est toujours plurifactorielle et pluridimensionnelle avec des éléments qui interagissent entre eux. C’est l’approche dite "systémique" ».

E&S / Un patron de TPE ou prend du temps…

PME a l’habitude de prendre des risques… Il est donc prêt pour les crises ?

Delphine Hosy : « Le temps d’expérimentation est parfois long. Mais cela permettra d’en gagner et surtout d’être plus efficace et mieux préparer face

Delphine Hosy : « Prendre des risques » est différent de « gérer une crise ». Le risque se définit comme l’effet de l’incertitude. Le processus d’évaluation des risques,

E&S / Oui, mais tout cela

qui est la base de la prévention des risques professionnels, prend du temps. Par la suite, il permet de définir les mesures de prévention ainsi que les moyens de maîtrise nécessaires à l’élimination ou à la réduction du risque. Lors d’une crise, comme nous l’avons dit, il y a bien sûr des facteurs de risque qu’il importe d’évaluer. Mais la gestion d’une crise relève d’une toute autre dynamique. Tout va très vite et il importe de démontrer des capacités de flexibilité, d’adaptation, d’écoute ou encore de processus collectif de décision. Dans une crise, de nombreux interlocuteurs et acteurs internes ou externes à l’entreprise, interviennent. Et si la crise s’installe dans la durée, une nouvelle organisation du travail sera à inventer pour maintenir l’activité. Il ne faut pas non plus oublier qu’audelà du prescrit comme le plan de continuité de l’activité par exemple, quand la crise survient, ce sont aux situations réelles que nous nous confrontons. Là encore, l’humain est au cœur de la réussite. ». 1 Norme ISO 22361:2022 « Sécurité et résilience, Gestion de crise, lignes directrices

Biographie express Ayant démarré sa carrière dans la Marine nationale, Delphine Hosy s’est ensuite réorientée pour travailler aussi bien auprès des entreprises privées que pour des administrations publiques. Avec plus de 2O ans d’expérience dans le domaine de la santé sécurité au travail et l’environnement, elle a tiré de nombreux enseignements qu’elle partage aujourd’hui avec une grande simplicité. Tout au long de sa vie professionnelle, elle a bénéficié de nombreuses formations, estimant qu’il faut toujours progresser et actualiser ses connaissances.

- 1992-2000 : Engagement dans la Marine nationale en tant que météorologiste-océanographe - 2000-2004 : Animatrice qualité et environnement dans un groupe de récupération de métaux ferreux et non ferreux - 2004-2008 : consultante Qualité Sécurité Environnement (QSE) et responsable d’audit QSE pour un organisme certificateur - 2008-2017 : Création de Hévidens Consulting, gérante et consultante, formatrice, auditrice QSE - 2015-2023 : Enseignante chercheuse en prévention des risques professionnels dans une école d’ingénieurs

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- Depuis mai 2023 : Création de Holi Shanti, gérante et consultante, formatrice, auditrice et conférencière en santé et sécurité au travail. Delphine Hosy est intervenante en prévention des risques professionnels (IPRP DREETS des Pays de la Loire). Elle est aujourd’hui également thérapeute éducatrice en santé holistique, centrée sur l’accompagnement individuel et personnalisé pour le rétablissement du bien-être des particuliers face à la souffrance au travail.


L’Agenda Réservé aux adhérents de PRÉSOA 10 h-11 h 21 mars

WEBINAIRE

dans le cadre de la journée mondiale de l’audition

3 Comment prendre soin de ses oreilles ? 3 Quels partenaires pour accompagner l’entreprise

et les salariés ? (Avec PRÉSOA, CAP EMPLOI et la Carsat) Inscriptions depuis notre site internet, rubrique évènements : presoa.org/agenda

8 h 30-10 h 26 mars

LE P’TIT DEJ DU MAINTIEN EN EMPLOI

De 8 h 30 à 9 h un accueil gourmand vous attend avant de débuter le temps d’échanges convivial autour des différentes visites existantes facilitant le maintien en emploi de vos salariés :

3 Le rendez-vous de liaison/ la visite de mi-carrière 3 La visite de pré-reprise/ la visite de reprise 3 L’entretien infirmier RQTH

Lieu : centre PRÉSOA de St Quentin, rue Théodore Monod, ZA Bois de la Chocque, 02100

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive - Tél. 03 20 14 07 77 Directeur de publication : Jean-Michel Dupuis Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation - Lille Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene Méthodes et Médiation - Lille Rédaction : Dr Matthieu Méreau

Comité de rédaction : Cécile Da Costa, Isabelle Desmarais, Philippe Duflo, Dr Alain Moniez, Damien Vandorpe Relecture scientifique : Bernard Fontaine Correctrice : Christine Bayart Création et mise en page : HOLI - www.agence-holi.com Crédits photo : Adobe Stock Couverture : SDM Logistique, P04 : John Driege France SARL, Burodiff, P05 : ACTION SANTÉ TRAVAIL, P06 : Stoelzl

Masnières Parfumerie SAS, P07 : AISMT CAMBRAI-CAUDRY, P08 : SIM’UP P09 : ILCG, P10 : AFPI région dunkerquoise, P11 : PRESOA, Cap Emploi, Les entreprises pour la Cité, P12 SDM Logistique, P17 : ASTIL62, P18-19 : ASTIL62, PÔLE SANTE TRAVAIL, SIM’UP, Dreets Hauts-de-France, ASMIS, P24-26: Delphine Hosy Coordination, fabrication, diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59000 Lille - Tél. 03 20 14 07 77

Régie publicitaire : Entreprise et Santé Matthieu Méreau, Nathanaëlle Debaene Tél. 06 71 32 00 85

PAPIER RECYCLÉ

Impression : Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours Tirage : 100 000 exemplaires Édité par : Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux Zone Artoipole - 62060 Arras Cedex 9 Tél. 03 21 22 28 21

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ASTIL Prévention et santé au travail de CalaisBoulogne-Le Touquet

ASTAV Prévention et santé au travail du Valenciennois

AISMT Prévention et santé au travail du Cambrésis

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ASMIS Prévention et santé au travail de la Somme

PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD Prévention et santé au travail

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