Entreprise et Santé - numéro 11

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3ème Trimestre 2010 I Numéro 11

Bien au boulot, Bien dans ma vie ?

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Sommaire 3ème trimestre 2010 I Numéro 11

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Tableau de bord

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« La Santé au Travail dans les régions de France »

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Emplois et Santé

Vie des entreprises

LE RELAIS

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Techniques

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Investir

Le coeur, un bon indic' de pénibilité

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Juridique

Une mairie ne passe pas le bruit sous silence

Comment anticiper la reconversion professionnelle ?

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11 à 18

« Tiens, un petit nouveau... »

Territoire de Santé

DE LA SANTE AU TRAVAIL A LA SANTE GLOBALE

Ergonomie

Des subventions contre les risques en petite entreprise

89 entreprises disent « oui »

Clin d’oeil

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Organisation

En 2011, du nouveau pour le recyclage de vos moniteurs SST

Dossier

Bien au boulot, Bien dans ma vie ? 12-13 AU QUEBEC, AUSSI...

16 De l’urgence... à l’accompagnement

14-15 Ç Le travail entre satisfaction et souffrance »

17-18 Risques psychosociaux (fiche détachable)


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Édito N°11 I 3ème trimestre 2010 Entreprise et Santé Le magazine des Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture) Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille Cedex Tél : 03 20 57 43 14 www.cisst.fr G.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail 79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune Cedex Tél : 03 21 01 65 36 www.gisset.org Directeur de publication : Raphaël Mulliez Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, François Deserable, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes et Médiation, Lille Responsables de rédaction : Matthieu Méreau et Séverine Lhomme Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Anne-Lise Favier Secrétariat de rédaction : Nathanaëlle Debaene Mise en page: 3e AILE, Roubaix Crédit photos : Purestockx, Fotolia, Anne-Lise Favier p5,6,7,8,9 Frédéric Baron-Morin p7 - Michel Vezina p12, Claude Buisset p14 - Christine Bayart p9

Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 Lille Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez Ruitz Dépôt légal à parution N° ISSN en cours Tirage : 90 000 exemplaires

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e numéro d’Entreprise et Santé nous parle de « Bien au boulot, Bien dans ma vie ? », deuxième partie. Dans ce numéro, nous vous livrons des interviews et des exemples pris « sur le terrain ». Ils démontrent l’expertise et les aides, que votre Service de Santé au Travail peut vous apporter. Nous mettons à l’honneur une entreprise connue de tous : LE RELAIS. Cette entreprise collecte nos vêtements usagés ; elle est « exemplaire » au sens où, sans but lucratif, elle permet en permanence la réinsertion de personnes en situation de précarité. Grâce à la collaboration avec le médecin du travail, elle réalise un programme d’améliorations permanentes et continues de la Santé au Travail et des conditions de travail, sur la base d’un protocole signé avec son Service de Santé au Travail. Voir article pages 8 et 9. Votre Service de Santé au Travail et la CARSAT peuvent aider votre TPE ou PME. La rubrique Investir fait un point rapide sur des aides financières que vous pouvez obtenir. Dans certaines situations de travail, l’enregistrement en continu du rythme cardiaque peut aider à évaluer la charge de travail. Voir rubrique Ergonomie. « Entreprises de Picardie en Santé » : une campagne au sein de la quelle 89 entreprises de 20 à 200 salariés ont accepté de réaliser, sur le temps de travail, des actions de sensibilisation sur le tabac, l’alcool, la nutrition et l’activité physique. Voir rubrique Emplois et Santé. A lire dans la rubrique Techniques : l’évaluation du risque auditif et la sensibilisation au port des Equipements de Protection Individuelle, pour différents métiers dans une mairie. Comment préparer une réorientation professionnelle ? La rubrique Juridique nous donne un éclairage dans l’hypothèse d’un avis d’inaptitude médicale. Un sujet délicat... Savoir aider et accompagner. Moniteurs Sauveteurs-Secouristes du Travail : du nouveau, dès le 1 janvier 2011, pour votre formation et mise à niveau. Voir rubrique Organisation. Meilleure connaissance des territoires : voici un exemple avec l’Aisne, dans la rubrique Territoire de Santé. Bonne lecture. Bonnes découvertes. Raphaël Mulliez Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail


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Indicateurs de santé

« La Santé au Travail dans les régions de France » Les Programmes Régionaux de Santé au Travail s’installent dans le paysage institutionnel. Avec le soutien du Ministère de la Santé, un travail a été publié sous l’égide de la Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de la Santé (FNORS), grâce aux contributions de cinq Observatoires Régionaux de la Santé : Centre, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur. Son objet : établir un état des lieux national qui puisse offrir une vue d’ensemble interrégionale.

1. Point de départ : le contexte socioéconomique Le rapport commence par le contexte socio-économique, sur la base des indicateurs relatifs au taux d’activité, au taux d’emploi, à la répartition des professions et des catégories socioprofessionnelles, ainsi qu’aux secteurs d’activités. En 2005, au niveau national, 74,5 % de l’activité relevait du secteur tertiaire. La part de l’agriculture est supérieure à la moyenne nationale en Picardie. Celle de l’industrie est supérieure à la moyenne nationale pour la Picardie et le Nord-Pas-deCalais. Elle est équivalente pour la construction, les commerces et les services.

2. L’offre

3.

de médecine du travail et les conditions de travail

de Santé au Travail

En 2007, la France compte 5 071 médecins spécialistes en médecine du travail et 2 100 médecins généralistes compétents, pour près de 25 millions d’emplois salariés ou non salariés. Sur la base de la densité pour 10 000 salariés actifs, le Nord – Pas-de-Calais (3,8) apparait mieux doté que la moyenne nationale (3,1), tandis que la Picardie est sous dotée (2,4). L’enquête décennale de santé, l’enquête Conditions de Travail et l’enquête Sumer donnent des éclairages sur la pénibilité au travail.

Indicateurs Les indicateurs disponibles sont passés au « scanner du cartographe » : accidents du travail, maladies professionnelles, risques psychosociaux du travail. Les écarts par rapport à la moyenne nationale sont objectivés, région par région. Il nous est impossible de les synthétiser dans le cadre de cette « brève ». Retenons que la démarche authentifie des différences entre régions, variables selon l’indicateur retenu. Instructif et utile pour l’identification concertée de priorités régionales de Santé au Travail.


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ui ne connaît pas les bennes blanches, marquées de bleu, avec un nom : LE RELAIS. Chacun comprend la signification de ce nom. Les vêtements, que l’on ne porte plus, sont utiles... pour d’autres ! Et LE RELAIS de collecter ainsi nos vieux habits. Plusieurs tonnes par an. Et de les trier, chaque jour, un par un. Et de les réorienter : revente ou recyclage. Le personnel, qui effectue ce travail, est en situation de précarité. L’autre but du RELAIS, entreprise à but non lucratif, est de donner une chance de réinsertion à des personnes en difficulté. Faire tourner une entreprise avec du personnel en situation de précarité, c’est aussi s’investir en Santé au Travail. C’est ce que prouve LE RELAIS avec AST 62/59 (Santé au Travail ArrasBéthune). Reportage Spécial pour notre rubrique « Vies des Entreprises ».

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LE RELAIS prend à coeur la santé de ses salariés Né il y a un quart de siècle d'une communauté Emmaüs située à Bruay-La-Buissière (Pas-deCalais), le Relais est un acteur majeur de la collecte, du tri et du recyclage de vêtements en France. S'il emploie des personnes en situation de précarité, il les encourage également à se réapproprier leur santé. Une démarche initiée avec la Santé au Travail de Béthune-Arras (AST 62/59).

Pierre Duponchel, PDG du Relais

Les effectifs du RELAIS

428 salariés à

Bruay-La-Buissière

1361 personnes sur toute la France

300 en Afrique

Entreprise à but socioéconomique, LE RELAIS rassemble chaque année 60 000 tonnes de textile dans ses conteneurs blancs bien identifiables. Après une étape de tri réalisée manuellement dans les 15 centres situés sur le territoire, 40% de ces vêtements vivent une seconde vie dans des boutiques d'occasion ou à l'export (vers le Sénégal, par exemple), 45% sont recyclés en chiffons ou isolant pour le secteur du bâtiment (le Métisse ®) et les 15% restants finissent en déchets et sont incinérés. La collecte et le tri, deux étapes essentielles de l'activité du Relais, mobilisent de nombreuses personnes. C'est un travail titanesque auquel se plient les salariés de l'entreprise, très souvent en situation de précarité qui trouvent à travers cet emploi un tremplin pour renouer avec la vie active : « l'objectif, quand j'ai fondé le Relais en 1984, était de créer de l'emploi pour les jeunes en difficulté qui sonnaient de plus en plus nombreux aux portes d'Emmaüs, créé deux ans auparavant. Nous avions d'abord repris l'activité d'une usine de peinture, LYD France, qui était en difficulté, et cela s'est ensuite étendu aux vêtements et

papiers, après avoir découvert une expérience similaire et fructueuse initiée en Belgique, avec "Terre Belgique" », résume Pierre Duponchel, fondateur du RELAIS et PDG de l'antenne de Bruay-La-Buissière, président du RELAIS France. Aujourd'hui, LE RELAIS compte plus de 1500 collaborateurs en France et en Afrique. Un modèle de réussite en toute discrétion qui est parvenu à conjuguer économie avec solidarité, mettant ainsi au défi les règles établies du capitalisme.

Prendre sa santé à bras le corps Et faire dans la solidarité, c'est aussi se préoccuper de ses salariés, des êtres « un peu abîmés par la vie » tant sur le plan physique que psychologique, raconte Pierre Duponchel. Il était donc important, pour lui, de créer des opportunités pour les personnes qu'il emploit afin que celles-ci se réapproprient leur santé. En effet, dans une situation de grande précarité, « la santé est une problématique totalement secondaire » déplore Nadège Evrard, coordinatrice du CHSCT


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Avec la Santé au Travail de Béthune-Arras (AST 62/59) et le Dr Bernadette Laurent-Lallau, un projet « Santé Précarité » a été élaboré : « nous avons travaillé par le biais d'un questionnaire anonymisé sur les besoins en termes de santé des salariés. Sur 400 questionnaires diffusés, nous avons eu un bon retour puisque 266 d'entre eux ont été remplis. Cela montrait qu'il y avait une prise en compte de la problématique ». Les risques qui apparaissaient le plus souvent étaient les troubles psychosociaux, par exemple pour les vendeuses en boutique et les troubles musculo-squelettiques pour les opérateurs qui sont affectés au tri des vêtements. Les résultats ont été présentés aux différentes instances de l'entreprise, direction et CHSCT notamment, puis diffusés à l'ensemble des salariés via un dépliant. Enfin, un plan d'actions (cf. encadré) a été mis en place avec une trame écrite et un travail pluridisciplinaire des équipes de l'AST 62/59, plan finalisé fin juillet 2010 par la signature d’un protocole entre la direction du Relais et l'AST 62/59 (cf. encadré).

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Protocole d'actions avec l'AST 62/59

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bénévole. L'entreprise a donc souhaité mener des actions pour rendre de nouveau accessible cette problématique aux personnes travaillant au RELAIS. Un CHSCT volontaire (et non élu) a donc été formé et depuis fin 2007, il se réunit tous les mois. Suite à ces réunions, différentes actions de sécurité et sensibilisation sur la thématique santé ont été mises en place : les demandes de ports d'EPI ont par exemple été renforcées et des formations aux premiers secours menées. Des bilans de santé, réalisés par des équipes de l'Institut Pasteur de Lille, qui se sont déplacées pour l'occasion, ont également été proposés, avec un succès indéniable : « nous avons dû proposer une deuxième session pour accueillir tous les salariés qui le souhaitaient », précise Nadège Evrard.

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Vie des entreprises

LE PLAN D’ACTIONS « SANTE PRECARITE » Pour le docteur Bernadette Laurent-Lalleau, « le meilleur médecin, c’est la personne elle-même ». Face au personnel du RELAIS, qui est fragilisé par la vie, elle met en application cette conviction. Et de compléter : « il faut aider chacun à trouver sa solution et... on apprend sans arrêt avec eux ! ». Elle connait l’entreprise : 17 ans de maison ! Elle est arrivée comme médecin du travail en 1993, envoyée, à l’époque, par le Service de « Médecine du Travail ». Désuète expression. On parle aujourd’hui de Santé au Travail. D’ailleurs, le service est devenu « l’Association Santé Travail 62/59 ». Et Pierre Duponchel, PDG du RELAIS, de nous dire : « elle connait l’entreprise par l’autre bout de la lorgnette ! ». Aujourd’hui à la retraite, Bernadette Laurent-Lalleau garde une activité auprès du RELAIS. La transition avec le nouveau médecin du travail, le docteur Florence Augait, s’effectue donc en douceur. Un atout pour LE RELAIS, compte tenu de l’ampleur de la tâche à poursuivre.

Au début, les bilans de santé... S’il faut situer un début à ces actions qui se sont mises en place petit à petit, on peut parler des bilans de santé. L’Institut Pasteur de Lille était venu sur place pour proposer un bilan de santé aux salariés

qui le souhaitaient. Et là, première surprise : plus d’inscrits que prévu... Cela a été un moteur pour faire quelque chose. Pour une grande majorité de salariés, leurs difficultés sociales et leur précarité sont telles que « la santé n’est pas la priorité de la personne ». Il faut véritablement les « re-sensibiliser à leur propre santé, et leur révéler leurs propres capacités », nous dit Bernadette Laurent-Lalleau.

Vers l’éducation à la santé Depuis 2008, une méthodologie de projet est mise en place, avec plusieurs groupes de travail. Dénomination : PREVIE, comme préservons la vie ! L’ensemble constitue un « véritable programme de Santé au Travail », soutenu par de nombreux partenaires : Groupement Régional de Santé Publique, Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, Institut de Santé au Travail du Nord de la France. En décembre 2009, une enquête sur les besoins perçus de santé a recueilli l’opinion de 266 salariés des différents secteurs de l’entreprise. Des priorités ont été définies, avec, à la clé, des protocoles d’action concertée. Avec une finalité majeure : développer l’éducation à la santé.

Des défibrillateurs à la prévention des TMS... La mise en place de Programme de Santé au Travail est le fruit résultant de plusieurs années de collaborations entre LE RELAIS et la Santé au Travail d’Arras-Béthune (AST 6259). En 2002, dans le cadre du Programme Régional de Santé pour la prévention des cancers, le dépistage vis-à-vis du cancer colorectal a été proposé en respectant le volontariat, et avec une exposition sur les habitudes de vie favorables à la santé. Sur un tout autre plan, suite à une agression de la part d’un client, un accompagnement psychologique, avec groupe de parole, a été mis en place. Autre projet : en associant le CHSCT, plusieurs défibrillateurs ont été installés, avec, à la clé, des formations du personnel. Toujours avec le CHSCT, des séances de


Signature d’un accord entre AST62/59

Il faut aider chacun à trouver sa solution et... on apprend sans arrêt avec eux !

Pourquoi un tel accord ? Cet accord résulte d’une collaboration soutenue entre notre Service de Santé au Travail et Le Relais. Sous l’impulsion du docteur Bernadette Laurent-Lallau, nous développons dans le cadre de ce protocole une véritable « démarche projet », grâce à Laura Deleligne, qui est notre chargée de projet à AST62/59. Ce protocole officialise donc le principe d’un véritable plan d’actions concertées. Et cela est à souligner. Nous nous engageons sur des objectifs précis et des modalités d’intervention adaptées. L’entreprise s’engage sur les mêmes objectifs et modalités. Il y a un travail préparatoire conséquent, comme il y a un engagement réciproque de moyens sur une période donnée. Avec une évaluation en continu du processus et des résultats.

Ce protocole est-il important pour votre service ? Oui ! Sans aucun doute. Car il préfigure l’avenir. J’ai la conviction, partagée par de nombreux collègues, que ce type de protocole ou de convention liant une entreprise et son Service de Santé au Travail va se multiplier. Cela ouvre une époque totalement nouvelle, pour nous, afin d’apporter des prestations correspondant aux besoins et aux attentes des entreprises et de leurs salariés. Ce type d’accord peut aussi être passé avec une Branche Professionnelle. Plusieurs Services de Santé au Travail s’y préparent ou le font. Tout cela fait partie d’un mouvement d’ensemble tourné vers l’avenir.

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Ce type d’accord n’est pas fréquent. Le protocole, signé ce 29 juillet 2010, constitue presque « une première ». Il démontre que le mode d’intervention des Services de Santé au Travail est en pleine évolution. En effet, il s’agit de s’engager sur des actions précises, correspondant aux priorités exprimées et identifiées au sein d’une entreprise donnée. Naturellement ceci repose sur une étroite concertation et prend en compte l’expression d’une part et la participation d’autre part de l’employeur et de ses salariés. A noter que le protocole signé comprend un article sur le respect de l’éthique lié à l’exercice professionnel de nos médecins, notamment confidentialité et respect du secret médical.

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Ce type d’accord est-il fréquent ?

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Son objectif est de participer à l’amélioration de l’état de santé des travailleurs précaires : Contrat à Durée Déterminée, Intérim, Temps partiel non choisi. Des séances collectives d’information et de sensibilisation, portant sur des thèmes précis, sont mises en place en complément de consultations adaptées. Après étude des besoins de santé par questionnaire, et en concertation étroite avec l’entreprise signataire, un plan d’action est développé, avec suivi et évaluation. Trois questions à Alain Cuisse, directeur d’AST 62/59 (Santé au Travail Arras-Béthune).

Alain Cuisse, à gauche, s’apprête à signer avec Pierre Duponchel, à droite

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relaxation ont même été mises en place. Une Journée Santé a été organisée. Des études sur le bruit et les émissions de poussière ont été réalisées. Des formations sur le port des Equipements de Protections Individuelles ont été mises en place. Une évaluation sur le risque de Troubles Musculo-Squelettiques va être réalisée, avec le concours de l’Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail. De même, des formations pour la Prévention des Risques liés à l’Activité Physique ont eu lieu. Et il ne s’agit là que d’exemples d’actions collectives. Il ne faut pas oublier les actions individuelles permanentes que sont la consultation médicale, l’entretien infirmier, la consultation sociale, la consultation psychologique.

Le jeudi 29 juillet 2010, au matin, a eu lieu la signature du Protocole d’Actions Précarité associant l’entreprise LE RELAIS, représenté par son président, Pierre Duponchel, et l’Association Santé Travail 62/59 (Santé au Travail d’Arras-Béthune), représentée par son directeur, Alain Cuisse.

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Aides Financières Simplifiées

Des subventions contre les risques en petite entreprise Evaluer le risque, c'est à la fois en dresser une cartographie mais c'est aussi mettre en place des actions pour réduire ou supprimer l'exposition des salariés. Une démarche pas toujours évidente pour les petites entreprises, moyens restreints obligent. Les aides financières simplifiées peuvent alors se révéler intéressantes : le point sur le dispositif avec Christelle Juanchich, ingénieurconseil à la CARSAT Nord-Picardie. Vous êtes une entreprise de moins de 50 salariés et vous avez repéré un risque particulier, alors lisez bien ces quelques lignes qui pourraient vous intéresser. La CNAMTS et les caisses régionales ont en effet expérimenté en 2008 et courant 2009 un dispositif d'aide financière aux petites entreprises (moins de 50 salariés) : ciblées sur un risque particulier (TMS, risques routier, expositions aux substances CMR, chutes de hauteur, etc.). Ces Aides Financières Simplifiées (ou AFS) ont été instaurées officiellement dans le Code de la Sécurité Sociale via l'article L422-5 alinéa 2. Payées en une seule fois et définitivement acquises à l'entreprise, ces AFS requièrent des conditions d'éligibilité particulières pour en bénéficier. En effet, elles s'adressent uniquement aux entreprises du régime général de la Sécurité Sociale de moins de 50 salariés (attestées par le numéro de SIREN) qui sont à jour des paiements des cotisations sociales (accidents du travail et maladies professionnelles) et ont mis en place le document unique d’évaluation des risques professionnels. Il faut également que l'entreprise qui

souhaite en bénéficier adhère à un Service de Santé au Travail : en outre, s'il existe des délégués du personnel, ils doivent être informés de la demande d'aide.

Un risque trouve une aide s’il est jugé prioritaire... Mais ne soyez pas trop pressé, précise Christelle Juanchich, « il faut attendre l'accord de la CARSAT avant tout investissement ». Certaines aides s'adressent aux petits garagistes en ciblant le risque d'exposition aux substances CMR : « les AFS permettent dans ce cas de financer l'achat d'extracteur de gaz d'échappement, par exemple ». Des AFS existent également pour le risque « chute de hauteur ». Elles permettent par exemple de financer des échafaudages à montage et démontage en sécurité ou des nacelles élévatrices : le financement inclut également la formation pour l'utilisation de ces dispositifs spécifiques. Sur le risque routier, les AFS peuvent permettre l'achat de véhicules utilitaires légers plus sécurisés. Enfin, concernant les TMS, les AFS peuvent financer

des aides à la manutention, telles que des tables élévatrices, des potences...

Parcours de subvention Alléchant ? Pour en bénéficier, vous devrez vous acquitter du dossier à pré-remplir : rendez-vous sur le site Internet de la CARSAT (www.carsatnordpicardie.fr), onglet « service aux entreprises – gestion des risques professionnels ». Dans la rubrique « thèmes », cliquez sur « aides financières simplifiées », qui vous guidera ensuite jusqu'aux AFS classées par risque. Ne reste plus qu'à télécharger le formulaire, le compléter et le renvoyer sous word à la personne référente dont vous trouverez les coordonnées sur le site. Et n'oubliez pas de bien joindre devis et documentation technique associés. Si votre dossier est correctement rempli, la CARSAT s'engage à accuser réception dans un délai de 30 jours. Un petit jeu administratif qui vaut la chandelle : la subvention peut s'élever à hauteur maximale de 25 000 euros !


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Dossier

Deuxième Partie

Le bien-être au travail, une question d’actu, une mode médiatique ou un enjeu de fond... Les points de vue convergent : prendre en compte le bien-être au travail de ses salariés, c’est développer son entreprise. Dans le précédent numéro, nous avons abordé cette question sous l’angle théorique. Dans les pages qui suivent, nous entrons dans la réalité des Services de Santé au Travail. Avec des reportages au sein de deux Services de Santé au Travail. Ce sont des exemples. Rapprochez-vous de votre service... Et découvrez des aides peut-être méconnues !

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Dossier Risques Psychosociaux

L’entreprise doit être désireuse de faire quelque chose

Michel VEZINA est professeur de Médecine Sociale et Préventive, à l’Université Laval au Québec. Il est conseiller médical de l’Institut National de la Santé Publique du Québec et expert international en Santé au Travail. Depuis des années, il traverse ainsi l’Atlantique dans le cadre d’échanges avec la France. Il est membre du collège d’expertise de l’INSEE sur les risques psychosociaux.

Michel Vezina

AU QUEBEC, AUSSI... Nous publions Entreprise et Santé. Vous dîtes « Entreprise en Santé »... « Entreprise en Santé » concerne les entreprises qui développent un milieu de vie favorable à une meilleure santé par l’apprentissage, la concertation, et la promotion d’un environnement favorable à la santé. Une entreprise certifiée doit répondre à des critères appartenant à quatre sphères : les bonnes habitudes de vie, l’environnement de travail facilitateur de santé, la conciliation entre travail et famille, les bonnes pratiques de gestion. L’environnement facilitateur de santé recouvre, par exemple, d’une part, l’absence de risques toxiques et, d’autre part, le fait que la cafétéria offre des aliments sains, ou que le sport est promu dans le cadre du travail. Les critères sur les bonnes habitudes de vie démontrent que l’entreprise concourt, par exemple, à l’acquisition par ses salariés du 0-5-30, c’est à

dire 0 cigarette, 5 fruits et légumes, 30 minutes d’activité physique par jour. Des critères définissent les pratiques de gestion, au sens où celles-ci n’entrainent pas de risques pour la santé psychique.

Sur quelles bases une entreprise est certifiée « Entreprise en Santé » ? Pour être certifiée, une entreprise volontaire doit prouver qu’elle répond favorablement aux critères d’au moins deux sphères, l’une sur le plan individuel (ex : habitudes de vie), l’autre sur le plan collectif (ex : pratiques de gestion). « Entreprise en Santé » est un label édité par le Bureau de la Normalisation du Québec. La finalité, c’est que ce label soit utile pour acquérir des clients. De ce fait, de nombreuses entreprises devraient répondre favorablement aux critères.


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Pouvez-vous préciser la notion de soutien social ? C’est le « faire ensemble ». Dans une équipe, chacun d’entre nous doit pouvoir trouver entraide et collaboration. Une équipe permet de mettre en commun nos forces et nos faiblesses... jusqu’à se créer, par exemple, un réseau d’amis en dehors du travail ! Car une équipe met en oeuvre des principes d’entraide et de collaboration. Ceci permet aussi de développer autonomie et inventivité. On doit toujours pouvoir apprendre. Utiliser ses habiletés et en développer de nouvelles. On doit pouvoir être aidé s’il y a un problème et être reconnu pour son effort, sans disparaître sous un cahier de procédures qui s’épaissit sans cesse au fil des jours et des imprévus.

D’abord, l’entreprise doit être désireuse de faire quelque chose. Ensuite, il faut travailler sur trois dimensions : la reconnaissance, le soutien, l’autonomie. Et privilégier la participation. Enfin, il faut écouter et faire confiance. L’être humain ne cherche pas, naturellement, à tromper son employeur. Il aspire à s’accomplir au travail. Il aspire à un travail bien fait. Il a besoin, tout naturellement, de défi. Mais a aussi besoin de reconnaissance réelle, et non pas feinte, pour se construire une estime de soi.

...un environnement facilitateur de santé

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Quels conseils donnez-vous ?

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Au premier rang, figure le degré d’existence, au sein de cette organisation, du soutien social, c’est-à-dire des possibilités d’entraide, des modes collaboratifs, et de l’esprit d’équipe. Des questionnaires validés, et plus ou moins détaillés, permettent de mesurer les dimensions les plus importantes, en intégrant les notions de charge et de complexité du travail réel. Schématiquement, c’est un problème d’équilibre, au niveau psychologique, entre une charge et ses antidotes. Il y a risque s’il y a absence d’antidotes. Je m’explique. L’être humain peut s’acquitter d’une charge importante s’il y a reconnaissance de ses réalisations ; en absence de reconnaissance, il y a déséquilibre, et la charge n’est pas supportée. Il y a ainsi des indices et des échelles de charge. La reconnaissance qui intervient à ce niveau est la reconnaissance sociale, c‘est à dire non monétaire. C’est l’estime et le respect de soi, dont on doit bénéficier au travail. C’est aussi la reconnaissance organisationnelle : sécurité de l’emploi, formation, perspectives de carrière. La reconnaissance non monétaire est aussi importante que la reconnaissance monétaire.

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Comment évaluer cette organisation ?

Bien sûr. Dans une petite entreprise, c’est plus familier ; on est opérationnel et concret sur le court terme ; on est clair sur les résultats à atteindre, sur lesquels on est en direct... sans regarder au dessus de l’épaule de l’autre pour voir si c’est bien. On reconnaît la production facilement et directement. S’il y a un problème, il est réglé rapidement à la source. Il en va vite de la survie de la petite entreprise... Dans une grande entreprise, c’est différent. Il y a vite un vice de procédure sur le plan de la reconnaissance. Beaucoup de personnes sont mal reconnues parce que personne ne connaît vraiment ce qui se passe. Or pour reconnaître, il faut connaître ! « On peut être damné si on fait, ou si on ne fait pas ». On parle aussi d’autonomie piégée : « tu fais ce que tu veux... mais je t’attends au rendez-vous ». Ou d’injustice organisationnelle : « la reconnaissance sur le visage et non pas les références ». Ceci constitue des milieux à risque psychosocial.

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Oui. Cette notion est apparue dans les années 80. Nous disons « risques » au sens où nous pouvons, et nous devons, agir sur le milieu de vie. Il s’agit d’investir sur la diminution de ce risque, en le réduisant au niveau de sa source dans le milieu de travail. Parler de risques psychosociaux, c’est reconnaitre qu’une maladie telle que la dépression peut être en lien avec une dimension précise de l’organisation du travail. C’est aussi reconnaître que l’on peut travailler en amont, sur des modèles validés, pour améliorer cette organisation.

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Au Québec, dites-vous l’expression Cela n’est pas pareil dans une petite « risques psychosociaux » ? entreprise et une grande entreprise...

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Pour en savoir +

Dossier

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Risques Psychosociaux

www.entrepriseetsante.com

Point de vue

« Le travail entre

satisfaction et souffrance » Claude Buisset est médecin du travail. Elle est référente pour les risques psychosociaux à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord. Sa démarche associe une pratique quotidienne de la médecine du travail, au contact des salariés, et une expertise reconnue sur les risques psychosociaux, au contact des publications les plus récentes. Elle intervient régulièrement, notamment auprès des partenaires sociaux, sur le thème : le travail entre satisfaction et souffrance.

Les risques psychosociaux sont-ils nouveaux ? Non. Ils n’avaient pas été intitulés comme cela. Ils ont progressé avec l’évolution des modes de travail. Avant les années 80, on peut dire que les gens étaient « ensemble ». Il y avait une souffrance plus collective. Aujourd’hui, l’insécurité devant l’emploi s’est développée. Et il y a une individualisation importante dans le travail. La souffrance individuelle augmente avec le développement de modes de management qui mise sur l’individu plus que sur le collectif.

Claude Buisset

sont les contraintes qui rendent malade. Le travail ne rend pas malade en tant que tel. Mais les contraintes dans lesquelles il s’exerce peuvent être délétères. Si on regarde toutes ces contraintes, on peut évaluer les conséquences à court, moyen et long terme. Et se tourner vers un plan d’actions. Ce n’est donc pas une fatalité. Le risque, c’est la probabilité que les troubles se manifestent. Parler risque, permet de les intégrer dans le décret sur l’évaluation des risques, le document unique et l’obligation de prévention de l’employeur, tels que définis dans le Code du Travail.

Y a-t-il une définition du Ce risque concerne-t-il que les salariés ? risque psychosocial ? En tant que tel, non. On peut définir les troubles psychosociaux (malaise, souffrance, mal-être, stress, burn-out). Ce sont les conséquences sur la santé. Pour mémoire, le harcèlement est une notion juridique, et non clinique. Ce

Non. Il concerne aussi le dirigeant. La probabilité d’avoir des troubles concerne tout être humain devant des contraintes. On parle de la « solitude du dirigeant », mais il a aussi plus de marges de manoeuvre.

Peut-on parler de bien-être au travail ? En tant que médecin, je ne peux pas. Pour maintenir la santé, il faut que « ce que l’on fait fasse sens ». Si je fais de la médecine humanitaire : ce que je fais a du sens... et je ne suis pas dans le bien-être. Le sens au travail est une notion complexe qui repose sur plusieurs dimensions, dont l’éthique, l’utilité sociale, par exemple. Le sens se construit dans la conscience de l’individu, car il repose sur les valeurs personnelles de cet individu. A un moment, il peut y avoir perte de sens. On a déjà entendu cette phrase cruciale : « cela n’a plus de sens ». On a déjà vu des personnes « rester le nez dans le guidon jusque la chute ». C’est alors l’infarctus, la tendinite, le « pétage de plomb », la dépression, voire d’autres troubles ou maladies. Mais répétons-le : le travail ne rend pas fou, les contraintes rendent fou !


Peut-on mesurer le risque psychosocial ? Nous n’avons pas de « stressomètre ». Pour le poids, il y a la balance ; pour la taille, la toise. Nous avons des indicateurs de santé et des indicateurs de contraintes. Ceux-ci explorent plusieurs dimensions : l’environnement, les techniques, l’organisation, les comportements. La mesure ne sert à rien s’il n’y a pas échanges, voire discussions sur les résultats de ces indicateurs, au sein de l’entreprise.

Pouvez-vous nous donner quelques conseils ? Il faut repositionner le travail réel et ses contraintes dans le dialogue social de l’entreprise. Il faut prendre en compte l’homme au travail et parler « humain ». C’est l’homme qui est au coeur de l’entreprise. Enfin, on peut reprendre la pensée de Philippe Davezies : il faut être en forme, se sentir en capacité de décider, faire en sorte que ce que l’on fait constitue une histoire qui ait du sens.

C’est l’homme qui est au coeur de l’entreprise

Une expérience FACTuelle L'association ABCD a été créée en 1984 dans le Pas-de-Calais. Elle prend en charge les toxicomanes au sein de deux Centres de Soins, d’Accompagne-ment, de Prévention des Addictions, spécialisés en toxicomanie (CSAPA) et les mineurs délinquants dans des centres éducatifs fermés ou renforcés. Elle a récemment été confrontée à une situation de mal-être au travail, certaines situations rencontrées étant génératrices de stress pour les salariés :« c'est par le biais de tracts syndicaux que nous avons eu vent de la situation », explique Patrick Jacquet, viceprésident de l'association et président des instances représentatives du personnel, « nous venions de procéder à une grosse restructuration, ajoute Sophie Plaza, directrice des établissements et services, ce qui explique peut-être la naissance d'une certaine inquiétude ». Suite à cette situation, un travail avec le CHSCT et le docteur Guy Buissart, de la Santé au Travail de Saint Omer (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord) a été mené pour bénéficier du Fond d'Amélioration des Conditions de Travail (FACT) de l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail (ANACT). Ce dossier a été accepté, un diagnostic sera mené dès janvier 2011, « par le biais d'entretien collectif par corps de métier et par établissement », précise la direction. Un premier pas vers des actions correctives visant à pallier cette situation pour un mieux-être au travail. Association ABCD 60 salariés Saint-Omer Santé au Travail Saint Omer (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord)

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> Témoignage d'entreprise

Do ssi er

Oui et non. Les contraintes existent partout, mais différemment. Plus l’entreprise est grande, plus elles se complexifient, plus il y a de jeux d’acteurs avec autant de risques psychosociaux... Dans une TPE, ça passe ou ça casse ! On peut dire qu’on voit moins de risques psychosociaux, parce que les jeux, s’ils existent, perturbent plus vite l’entreprise ; or, celle-ci est plus fragile et ne peut pas forcement résister...

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La taille de l’entreprise joue-t-elle un rôle ?

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Non. Il y a risque psychosocial quand il n’y a pas de « collectif qui partage ». Quand il y a des personnes qui ne se parlent pas des difficultés et des contraintes. Il faut pouvoir échanger sur les différents points de vue. La question fondamentale, ce n’est pas le secteur d’activité, c’est la place de l’humain en entreprise. Le travail est un besoin fondamental dans nos sociétés. Il est ambivalent. Le travail est bénéfique et structurant s’il permet un apprentissage et crée du lien social. Mais si les contraintes sont trop lourdes, il peut être déstructurant ; ces contraintes peuvent alors entraîner des troubles ou une maladie.

Ce sont les contraintes qui rendent malade, pas le travail

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Y a-t-il une activité plus concernée qu’une autre ?

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Dossier Risques Psychosociaux Santé au Travail d’Amiens

De l’urgence... à l’accompagnement Chaque entreprise est spécifique. Au fil des constats, tous les Services de Santé au Travail ont développé des compétences et des prestations, sur le bien-être au travail ou sur la maîtrise des risques psychosociaux. Et votre entreprise…Où en est-elle ?

N’hésitez pas à contacter votre Service de Santé au Travail. Une aide peut en cacher une autre, c’est le Accompagner premier pas qui compte. Quatre médecins du travail et trois psychologues constituent Pour traiter les risques psychosociaux, une entreprise peut décider d’agir sur les organisations et les comportements, c'est-à-dire « à la source ». C’est l’idéal. Les changements peuvent s’inscrire dans la durée, en s’échelonnant. Une entreprise peut chercher à améliorer les capacités individuelles ou collectives face aux situations à risque psychosocial. Ceci peut constituer un premier pas pour une démarche de fond. Petite halte à la Santé au Travail d’Amiens (ASMIS).

Former La sensibilisation et l’information aident à une prise de conscience collective. La formation est une alliée de poids. La Santé au Travail d’Amiens a développé plusieurs modules : approche psychologique du travail et conseils de prévention, travail et relaxation, prévention du stress. Laure Bitz, intervenante en relaxation et formatrice en prévention des risques liés à l’activité physique, a commencé par former ses propres collègues, en 2008-2009. Dans cette formation, elle utilise quelques pratiques du Tchi Gong (gymnastique chinoise) permettant ainsi aux salariés de travailler la respiration, la souplesse articulaire et de parvenir à la détente… Pour elle, au cours de ces formations « chacun fait de son mieux, pour s’approprier les techniques de relaxation ». Et d’ajouter : « ce n’est pas la solution magique, mais la formation peut répondre, à un moment donné, à une problématique des entreprises et des salariés ». Aujourd’hui, des entreprises demandent régulièrement à bénéficier de ces formations. C’est un « véritable plus » qui permet à chaque salarié d’apprendre des techniques rapides et efficaces mais aussi de développer calme et concentration à leur poste de travail.

la « cellule de prévention risques psychosociaux ». Isabelle Priol, psychologue du travail, explique que son approche, « est centrée sur les individus dans leur organisation de travail ». Elle peut être amenée à intervenir « lors d’une situation tendue ou aigue (conflit, tentative de suicide, épuisement, stress,..) où deux temps vont être distingués : la prise en charge des conséquences immédiates de la crise, puis l’intervention de prévention ». Exemple : entreprise de 60 salariés et tentative de suicide d’un salarié. « Après un CHSCT extraordinaire avec échanges sur les attitudes de violence contre soi et transmission de clés de compréhension des facteurs explicatifs, un accord est trouvé pour analyser l’organisation des relations et des conditions de travail ». L’intervention peut avoir lieu « à froid » lors de l’évaluation des risques professionnels. La finalité restera la même : « faire s’exprimer les acteurs de l’entreprise pour identifier les conditions permettant de maintenir un contexte de travail favorable, faciliter les échanges sur le travail et venir en appui pour transmettre un savoir faire et rendre l’entreprise autonome ». Dans cette logique d’accompagnement, la prise en charge individuelle par le médecin du travail et l’approche collective organisationnelle sont hautement complémentaires. Conclusion : « il est capital de vulgariser et de démystifier ces risques psychosociaux ».


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Fiche détachable Entreprise & Santé n°11

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3 pistes d’action Le capital humain est la première richesse d'une entreprise. Le préserver et le conforter dépend des choix d'organisation, de direction et de management.

Sur les risques

Sur les conséquences

Agir « à la source »

Augmenter mes habilités et capacités :

- Technique - Environnementale - Organisationnelle - Comportementale

ex : relaxation, gestion du stress

Bien Etre, Mal Etre ma santé psychique

Sur les « crises » Ex : conflit, burn-out… avoir une démarche en deux temps :

• Résoudre à court terme • Eviter à long terme

Votre Service de Santé au Travail peut vous aider à la prise en charge et l’accompagnement d’une situation de mal-être. N’hésitez pas à contacter votre médecin du travail.


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Fiche détachable Entreprise & Santé n°11

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40 indicateurs répartis dans 6 dimensions (source : collège d’experts suite au rapport Nasse-Legeron)

Exigences du travail

Rapports sociaux et relations au travail

Conflit de valeurs

Charges émotionnelles

Insécurité économique

Autonomie et marge de manoeuvres

Votre Service de Santé au Travail peut vous aider à la prise en charge et l’accompagnement d’une situation de mal-être. N’hésitez pas à contacter votre médecin du travail.


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Une ligne cadencée qui génère un stress Le sentiment de pénibilité persistant encore sur certains postes, ce sont tous les secteurs de l’usine qui sont soumis en 2009 à une cardio-fréquencemétrie : un échantillon de salariés par secteur est appareillé avec un dispositif qui mesure la fréquence des battements cardiaques. Cette dernière est en effet un bon indicateur de pénibilité. Si les postes physiques émergent logiquement de cette étude, certaines surprises amènent le CHSCT et la direction à se poser des questions. Les résultats montrent en effet des pics de fréquence cardiaque sur des activités difficiles à quantifier, mais plutôt liés à un stress : ces pics sont en réalité corrélés avec des risques de casse sur les machines et une position du salarié sur la ligne de travail. « Sur une ligne de production, il y a une trentaine de mètres entre l'entrée et la sortie. La surveillance de la machine sur une telle

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longueur génère un stress et c'est là que l'on observe un pic de fréquence cardiaque », explique Frédéric Sauvage. Pour pallier cette situation, l'ergonomie du poste de travail a été repensée et les postes d'entrée et de sortie placés en vis-à-vis sur une ligne-pilote : avec un résultat qui ne s'est pas fait attendre puisque le salarié retrouve de la quiétude à son poste de travail. Même problème d'augmentation de fréquence cardiaque quand une bobine casse, ce qui génère de l'accumulation en aval : « nous n'imaginions pas, avant de le mesurer, que certains postes pouvaient susciter une pénibilité comparable à une charge physique impor-

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Si la mécanisation des tâches les plus ingrates de l'industrie textile permet aujourd'hui de s'affranchir de certaines actions répétitives, il est des domaines où la machine ne peut encore remplacer l'homme. « Chez Idéal Fibres, nous fabriquons du fil pour l'industrie de la moquette à usage domestique ou automobile, résume Vincent Roussel, directeur de l'usine. Nous avons une activité de retorderie (torsion mécanique, NDLR) et de thermofixation ». Courant 2005, une étude est menée dans l'entreprise pour observer les postes de travail soumis à contraintes. L'analyse des charges et les contraintes posturales montrent que ce sont les postes de manutention qui semblent souffrir le plus. Les partenaires sociaux et le CHSCT décident alors de mettre en place des actions, notamment en faisant appel à l'ARACT. Pour aller plus loin dans l'analyse de la pénibilité, une analyse de la fréquence cardiaque est menée : « dans l'ensemble, la fréquence cardiaque des opérateurs étaient stable, mais on observait des pics d'activité de 120 battements par minute lorsqu'il y avait des déplacements manuels avec charge de bobine, explique Frédéric Sauvage, responsable sécurité. Nous avons alors mis en place une action correctrice en choisissant d'opter pour des transpalettes électriques ».

La pénibilité d'un poste de travail peut s'évaluer de différentes manières, mais c'est le plus souvent la fréquence cardiaque de l'opérateur qui fait foi. Si les charges physiques sont aisément reconnues pour leur pénibilité, certaines tâches en apparence moins difficiles font aussi monter la pression. Le point chez Ideal Fibres, à Dunkerque, où le Dr Poiteau, médecin du travail, Santé au Travail de Dunkerque (le CEDEST) a utilisé l’enregistrement de la fréquence cardiaque avec la collaboration de David Triopont, IPRP.

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Le coeur, un bon indic' de pénibilité

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Ergonomie

tante. Mais cela nous a amené à repenser l'ergonomie de ces postes afin que les salariés soient en partie déchargés de leur peine », conclut Vincent Roussel.

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Emplois & Santé

Entreprises de Picardie en Santé

89 entreprises disent « oui » à une campagne de Santé Publique, 4500 salariés agissent pour leur santé sur le temps de travail ! Associer, sur leur temps de travail, les salariés à une démarche de santé vis-à-vis du sport, de l’alimentation, de l’usage de tabac et de la consommation d’alcool, voici le pari de 89 entreprises de Picardie. Avec leur Service de Santé au Travail comme allié : MTA à Saint Quentin, ASMIS à Amiens et AISTV à Woincourt. Avec la prévention des cancers et des maladies cardiovasculaires comme but. Tout cela dans le cadre du programme Entreprise de Picardie en Santé, soutenu par le Conseil Régional, l’Agence Régionale de Santé, le laboratoire pharmaceutique sanofi aventis et l’Association INterprofessionnelle de France (AINF). Ce programme expérimental, lancé en janvier 2009, entre lui-même dans le cadre du Plan Régional de Santé de Picardie. Des priorités de santé publique (définies en « haut lieu ») au citoyen lambda, il n’y a qu’un pas, franchi grâce au monde du travail. Certains indicateurs de santé sont au rouge en Picardie. Pour le Professeur Canarelli, président de la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie de Picardie, il est « capital de toucher la population là ou elle vit, par exemple, rencontrer les salariés, au sein de leur entreprise, sur leur temps de travail ». Encore faut-il trouver des entreprises volontaires. C’est-à-dire des chefs d’entreprises d’accord et des salariés partants. Et là, première surprise du programme Entreprises de Picardie en Santé, en passant par les médecins du travail, le nombre d’entreprises à convaincre est vite dépassé. En clair, 89 entreprises de 20 à 200 salariés, alors que l’objectif était de 75 entreprises. Deux bassins d’emploi sont concernés : la Thiérache et la Picardie Maritime.

De la maison de retraite à l’entreprise de métallurgie... Chaque entreprise est volontaire et les salariés, ainsi que les représentants du personnel, sont obligatoirement associés à la conception et au déroulement de l’action, qui a lieu sur les lieux et temps de travail. Tous les secteurs d’activité sont présents dans les 89

entreprises qui s’engagent : commerce, services, métallurgie, transport, bâtiment et travaux publics, industrie et agroalimentaire, ainsi que le secteur sanitaire et social ... Il est vrai que « la Santé, ça concerne chacun d’entre nous ! ». Chaque action à concevoir est différente d’une entreprise à une autre. Une fois l’accord obtenu, le médecin du travail « passe la main » à une personne spécialement affectée à la conception et la mise en oeuvre de l’action envisagée au sein de l’entreprise. C’est la « personne ressource ». Bien sûr, le médecin du travail reste le « pilote ». Quatre thèmes sont abordés : alcool, tabac, nutrition et activité physique. A noter que le tabac et l’alcool restent une question très récurrente, dans les préoccupations exprimées. Quatre personnes jouent un rôle majeur dans la coordination, au total, de plus de 100 acteurs : Séverine Liné, au titre de la coordination générale, Dr J-L. Lemoine pour Abbeville-Ponthieu, Dr B. Godde pour le Vimeu, Dr V. Gibbe pour la Thiérache.

Thiérache : 36 entreprises accompagnées Gilles Flamant sillonne les routes de Thiérache pour rencontrer les salariés et les chefs d’entreprises. Infirmier de Santé au Travail, son but est de les sen-

sibiliser, notamment sur la consommation d’alcool et de tabac. Pas évident de rentrer dans une entreprise avec ce but. Et pourtant, ça marche... Sans faire du « coupé-collé » d’une entreprise à l’autre. Mais en standardisant un minimum les principes d’intervention et les supports. Et cela, pour optimiser le temps disponible. Au 30 octobre 2010, 17 actions en entreprises sont ainsi achevées ; 9 sont en cours et 10 sont suspendues pour raisons économiques.

Picardie Maritime : 53 entreprises accompagnées Stéphanie Devauchelle parcourt la Picardie. Psychologue clinicienne de formation, elle mise, pour initier une action, sur un entretien individuel avec le chef d’entreprise. Quand ce cap est franchi, l’action est alors engagée. Après recherche d’intervenants extérieurs spécifiques du projet envisagé. Pour exemple, un coach sportif est à même d’intervenir sur les lieux de travail... Ce « sur mesure » implique, bien sûr, des délais de déroulement qui s’échelonnent sur deux à trois mois par entreprise. Au 30 octobre 2010, 12 actions en entreprises sont achevées ; 15 sont en cours, 10 sont en réflexion, 7 en attente et 9 sont suspendues pour raisons économiques.


Picardie Maritime IMMO OUEST Transports et Logistique 140 salariés Crécy

« Le libre accès à une information Santé »

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)

« Nos chauffeurs partent la nuit du dimanche au lundi avec leur semi-remorque de 40 tonnes et ils reviennent dans la nuit du vendredi au samedi » nous dit David Beauvisage, responsable qualité à Immo Ouest, société de transport et de logistique de 140 salariés, répartis sur 6 sites. « Nous avons 70 chauffeurs », poursuit-il, « et la question d’une bonne hygiène de vie se pose dans un travail sous flux tendu, où tous les repas de la semaine se prennent sur les aires d’autoroute, dans la cabine du tracteur ou au restaurant ». Dans ce contexte, une action a été menée avec l’accord du CHSCT, sous l’impulsion du Dr J.L. Lemoine, médecin du travail. Grâce à Stéphanie Devauchelle, également de la Santé au Travail d’Amiens, les chauffeurs ont ainsi trouvé, le samedi, une exposition dans leur « salle des chauffeurs », où ils ont leur casier personnel et font leur rapport hebdomadaire. Thème de l’expo : Santé et Alimentation. Alimentation au sens large, c’est-à-dire boissons com-

prises. Avec l’expo, des dépliants sont à disposition. Ils sont partis. Surtout l’un d’entre eux, qui résumait tous les autres. « Sans imposer, et avec un libre accès à une information Santé validée, nous avons cherché à montrer ce qu’il est possible de faire en favorisant les échanges spontanés entre nos chauffeurs. Adopter une bonne hygiène de vie est une préoccupation partagée par tous. » précise David Beauvisage. « Les campagnes nationales ont, c’est sûr, fait passer des messages. A nous de remettre l’accent dessus. L’exposition est itinérante. Elle ira sur l’ensemble de nos sites. » Perspective : grâce à ce temps de dialogue collectif, permettre à des chauffeurs qui le souhaiteraient d’avoir un temps d’échange plus approfondi le samedi matin, avec le médecin du travail et d’autres intervenants. « En fonction des demandes ».

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sensibilisation et d’information. Sans stigmatiser. Sans montrer du doigt. Gilles Flamant, infirmier de Santé au Travail, est venu chez nous, de septembre 2009 à février 2010, le lundi matin pour échanger avec des groupes de 9 à 10 personnes, avec l’aide d’étudiants de l’Institut de Soins Infirmiers de Saint-Quentin. Tout le personnel a participé. Une présentation des addictions, avec des entretiens et des tests individuels, basés sur la confidentialité et la confiance, a pu avoir lieu grâce à Gilles Flamant. Une relation humaine de première importance, qui a permis, entre autre, un témoignage touchant. Le Dr Gibbe a animé une réunion avec l’encadrement et les agents de maîtrise. Au total, c’est une démarche de prise de conscience collective qui a pu avoir lieu, sur une question de santé très délicate... et qui nous interroge tous ». Outre une relation plus proche avec le Service de Santé au Travail de SaintQuentin, « les gens ont découvert des choses qu’ils n’imaginaient pas ». Lever le tabou. Un premier pas.

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« Il faut resituer l’entreprise dans son environnement. Tout autour, de nombreuses entreprises ont fermé depuis 20 ans. En plus de cette situation sociale difficile, il faut connaître l’entreprise elle-même et son processus industriel. A côté de 50 chauffeurs, nous avons 40 personnes qui travaillent sur des broyeurs, des cuiseurs, des vis sans fin, en 3X8 continu, pour 110 000 tonnes traitées par an ». Ces précisions, fournies par Bruno Herbout, directeur, sont essentielles pour comprendre les enjeux. Par ailleurs, la surconsommation d’alcool est officiellement reconnue comme étant une priorité majeure de santé publique. D’où la « Task Force Alcool » mise en place par le Préfet de Région Picardie, soutenue en Thiérache par madame Elodie Sches, sous-préfète de l’arrondissement de Vervins. « C’est grave. On ne peut plus fermer les yeux et faire l’autruche, car ce n’est pas rendre service aux gens. Nous avons demandé de l’aide auprès de la Médecine du Travail. Et nous avons été entendus » précise Bruno Herbout. « Le Dr Serge Gibbe, de la Santé au Travail de Saint-Quentin nous a proposé des séances de

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Santé au Travail de Saint-Quentin (MTA)

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« Une prise de conscience a pu avoir lieu »

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Thiérache ATEMAX Nord Est Equarrissage 170 salariés Venerolles-Etreux

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Techniques

Une mairie ne passe pas le bruit sous silence Travailler dans une atmosphère bruyante est le lot de nombreux salariés. Mais lorsque les décibels deviennent une nuisance quotidienne pour les travailleurs, il convient d'en mesurer l'impact et de mettre en place des actions correctrices. Focus sur une mairie qui a travaillé avec l'ASTIL 62 pour une sensibilisation au coeur des métiers. Ils sont bûcheron, élagueur, conducteur d'engins, employé des plages ou éducateur musical et ont tous un point commun : celui de travailler en compagnie d'une nuisance de même nature au quotidien, le bruit. « Si l'on regarde tous les postes de travail de la mairie, il y en a certains pour lesquels c'est évident : les employés affectés aux espaces verts et forestiers, par exemple, sont largement exposés au bruit. Qu'ils utilisent des tronçonneuses, des appareils d'élagage, des souffleurs à dos ou des aspirateurs de feuilles, on sait que l'exposition au bruit est forte », résume Virginie Lapôtre, Assistante Santé Travail à l'ASTIL 62 de Boulogne-sur-Mer. Mais il est d'autres secteurs où l'exposition au bruit est moins évidente et où la gêne pour le travailleur semble moins prégnante : c'est dans ce domaine que des progrès peuvent être attendus. Chaque poste potentiellement sensible a donc fait l'objet d'une mesure de bruit à l'aide de dosimètre portable par les salariés. Avec quelques surprises, notamment pour les éducateurs musicaux.

Des niveaux de bruits supérieurs aux valeurs d'exposition « Ces derniers sont équipés de bouchons moulés pour minimiser le risque bruit auquel ils sont exposés, mais ce qu'on ne mesurait pas, c'était que la conception des locaux n'était pas idéale, alors qu'on le pensait », résume Virginie Lapôtre. En effet, les locaux dans lesquels les éducateurs musicaux exercent ont été conçus de manière à minimiser les nuisances sonores ... mais pour le voisinage. Avec un effet boomerang indésirable : les bruits sont amplifiés pour ceux qui sont dans le local. « Nous nous en sommes aperçus car la personne qui faisait de la batterie, par exemple, souffrait de migraines à répétition et d'acouphènes. Il est soumis à des nuisances qui atteignent les 100 dB et travaille à 50% de son temps dans une atmosphère supportant 98 dB. Du côté du saxophone et de la trompette, les niveaux de bruit sont supérieurs à 87 dB. Or la valeur d'exposition inférieure (VAI) est de 80 dB, valeur qui nécessite des actions de prévention. La valeur supérieure (VAS) est de 85 dB et implique que des actions correctrices doivent être mises en oeuvre. On est dans ce champ d'actions », explique Virginie Lapôtre en soulignant que le port d'EPI devient obligatoire.

Rendre les EPI plus accessibles Par comparaison, le poste d'élagueur est soumis à des niveaux de bruit de 92 dB et le service forestier travaille dans

des conditions de bruit supérieur à 92 dB. « Suite à nos mesures, nous avons restitué les résultats auprès des agents et sensibilisé les personnes concernées à la nuisance bruit. Nous avons cependant rencontré un écueil : si les services techniques étaient en effet bien approvisionnés en dispositifs de protection bouchons moulés, arceaux, casques ces derniers n'étaient pas forcément utilisés par les principaux concernés. Tout simplement car ils n'étaient pas situés à proximité du lieu de travail : nous avons alors demandé que chaque service dispose d'un local spécifiquement dédié pour accueillir les EPI afin qu'ils soient plus directement accessibles aux salariés qui le nécessitent », termine l'Assistante de Santé au Travail.

Chaque poste potentiellement sensible a donc fait l'objet d'une mesure de bruit


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Comment anticiper la reconversion professionnelle ? La santé peut nous jouer un mauvais tour, au point que notre médecin du travail envisage un avis d’inaptitude médicale... Tout devient très angoissant. Pour soi-même : l’inaptitude médicale peut entraîner un licenciement. Pour le médecin du travail : cette décision est difficile, compte tenu de ses conséquences. Pour l’entreprise : un licenciement équivaut à une situation d’échec. Un conseil : anticiper vaut mieux qu’agir dans l’urgence.

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Licenciement pour inaptitude médicale

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Juridique

Attention au respect des obligations Juridiquement, l’employeur ne peut se prononcer qu’après l’inaptitude médicale et après une recherche active de solution, sous le régime d’une obligation de moyen. Il ne peut pas échapper à son obligation de recherche de solution de reclassement. « Un processus d’anticipation de reconversion professionnelle ne délira JAMAIS l’employeur de son obligation de recherche de solution de reclassement après la déclaration définitive d’inaptitude au poste », souligne Sébastien Verschueren.

Quand anticiper sa reconversion ? « Dès qu’il y a une double présomption d’inaptitude au poste et d’impossibilité de maintien dans l’entreprise » nous précise-t-il. Tout repose alors sur la qualité des dialogues et la confiance mutuelle entre employeur, salarié et médecin du travail. « Anticiper, ce n’est pas la

A noter : dans la lettre qui notifie le licenciement, l’employeur est tenu d’informer le salarié, (article L6323-19 Code du Travail), de ses droits en matière de Droit Individuel de Formation, et notamment de la possibilité de demander pendant le préavis à bénéficier d’une action de bilan de compétences, de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) ou de formation. Il doit également préciser le mécanisme de la portabilité tel qu’indiqué à l’article L.6323-17 du Code du travail. Une astuce donc : anticiper ces obligations du Code du Travail. Pour vous éclairer dans le strict respect du Code du Travail, n’hésitez pas à demander conseil aux spécialistes du maintien dans l’emploi de votre Service de Santé au Travail.

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Deux étapes se succèdent, correspondant à deux dispositifs : le bilan de compétences et la formation. Un bilan de compétences permet de bâtir un projet de reconversion professionnelle. La formation permet de le faire aboutir. Les dispositifs et leurs financements sont insuffisamment connus et reconnus. Ils doivent être correctement utilisés en fonction des cas individuels (Droit Individuel de Formation et Congé Individuel de Formation, par exemple). En cas de travailleur handicapé, seront sollicités les centres de pré-orientation pour les bilans de compétences et des centres de rééducation professionnelle pour la formation. Dans tous les cas, s’imposent connaissances des droits et des financements, respect des filières et des délais.

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Les moyens disponibles Pour Sébastien Verschueren, juriste à la Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV), « il est possible de préparer et démarrer sa reconversion professionnelle avant d'être licencié pour raison d'inaptitude médicale. Le minimum est de faire un bilan de compétences. Le mieux est que ce dernier soit suivi d'une formation en lien avec les préconisations de ce bilan ». Le cadre est posé. Sans que cela soit facile à réaliser. Mais, dans cette douloureuse situation, « il faut dire que c'est possible, ouvrir les dialogues, avoir un regard d’ensemble, donner des pistes ».

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démarche la plus facile ! ». Et ceci passe par l’élaboration d’un nouveau projet professionnel pour le salarié.

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Organisation

Sauvetage Secourisme du Travail

En 2011, du nouveau pour le recyclage de vos formateurs SST Les formateurs SST (Sauvetage Secourisme du Travail) doivent être recyclés. C’est la loi. Ils doivent donc régulièrement repartir en formation, pour actualisation et consolidation de leurs connaissances, selon un cadre rigoureux, défini par les textes. A partir de Janvier 2011, dans le NordPas-de-Calais et la Picardie, ce recyclage obligatoire sera dispensé, par deux organismes agréés : PST formation et GISSET. Petite explication et retour sur un enjeu majeur : prévenir des risques afin de sauver des vies en entreprise. Une bonne organisation des premiers secours est capitale. C’est dans les premières minutes que tout peut se jouer pour l’avenir de celui qui fait un malaise ou de celui qui est accidenté. En entreprise, un dispositif national s’est développé avec le déploiement, au sein même des entreprises, des Sauveteurs Secouristes du Travail. Ce dispositif relève d’obligations des articles R 4224-15 & 16 du Code du Travail, et d’une organisation des formations et des agréments, mise en place par l’Institut National de Recherche et de Sécurité, au niveau national, et de la Caisse d’Assurance Retraite et de SAnté au Travail (CARSAT) aux niveaux régionaux. Les SST sont formés par des formateurs SST. Et ceux-ci doivent être recyclés tous les deux ans. Et c’est là que les choses changent dès janvier 2011.

SST comme Sauveteur Secouriste du Travail Le « SST » est un salarié qui a suivi une formation (12 heures) et obtenu le Certificat de Sauveteur Secourisme du

Travail. C’est la « carte verte » de Sauveteur Secouriste du travail, délivrée par l’Institut National de Recherche et Sécurité (INRS). Avoir un salarié qui a ce certificat SST est obligatoire dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux et sur chaque chantier occupant 20 personnes au moins pendant plus de 15 jours où sont effectués des travaux dangereux. Il est recommandé que 10 % des salariés d’une entreprise soient SST. Un Sauveteur Secouriste du Travail doit en outre suivre un recyclage (6 heures tous les 24 mois maximum à partir de janvier 2011). Outre des notions de secourisme, le SST sait protéger en cas d’accident et organiser les premiers secours. Il est formé aux risques spécifiques de l’entreprise : c’est ce qui le distingue du secouriste « classique ». C’est pour cela qu’il s’appelle « Secouriste du Travail ». Pour connaître comment former ses salariés au Sauvetage Secourisme du Travail, un simple conseil : s’adresser à son Service de Santé au Travail. Certains Services de Santé au Travail sont agréés pour former les salariés de leurs

entreprises adhérentes au Sauvetage Secourisme du Travail et délivrer le certificat.

Pour former les SST : des formateurs SST Les formateurs SST sont des personnes habilitées à former les Sauveteurs Secouristes du Travail de votre entreprise. Ils sont titulaires d’un monitorat SST et sont dépositaires de la « carte rouge ». Il peut s’agir d’un ou plusieurs salariés de votre entreprise. Les formateurs SST peuvent aussi appartenir à un Service de Santé au Travail agréé, ou bien encore, à un organisme de formation agréé. Dans tous les cas, ce formateur aura suivi une formation spécifique et obtenu son monitorat SST, et sera à jour de ses recyclages. Pour le NordPas-de-Calais et la Picardie, ce sont près de 1000 personnes qui sont « formateurs SST », au sein donc, d’entreprises, de Services de Santé au Travail ou d’organismes de formation.


Entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie Suite à la Convention avec la CARSAT A PARTIR DU 1 JANVIER 2011, POUR LE RECYCLAGE DE VOS FORMATEURS SST : PST Formation 13 rue Jeanne d’Arc - 59 000 LILLE 03 20 38 00 64 - www.pstformation.com Nos dates au 1° Trimestre 2011 : 5, 6 et 7 janvier, 24, 25 et 26 janvier, 2, 3 et 4 février, 7, 8 et 9 février, 14, 15 et 16 février, 9, 10 et 11 mars, 21, 22 et 23 mars, 6, 7 et 8 avril 16, 17 et 18 mai, 21 et 22 juin

GISSET 79 rue Jean Lebas - BP 185 - 62 404 BETHUNE Cedex 03 21 74 98 82 - www.gisset.org Nos dates au 1° Trimestre 2011 : 10, 11 et 12 janvier, 19, 20 et 21 janvier, 31 janvier et 1 et 2 février, 9, 10 et 11 février, 14, 15 et 16 mars, 23, 24 et 25 mars, 4, 5 et 6 avril, 11, 12 et 13 avril, 2, 3 et 4 mai, 16, 17 et 18 mai, 6, 7 et 8 juin, 22, 23 et 24 juin 4, 5 et 6 juillet

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« Si les gestes autrefois délivrés en formation secouriste étaient entièrement dévolus au monde du travail, ils sont maintenant élargis à la vie quotidienne et tout sauveteur-secouriste formé dans le cadre de son travail peut intervenir dans n'importe quelle situation de tous les jours, par exemple effectuer une manoeuvre de Heimlich pour déloger un corps étranger dans les voies respiratoires de quelqu'un qui s’étouffe. Il suffit de quelques heures pour acquérir les connaissances qui permettront de sauver une vie en effectuant les bons gestes ou simplement en déclenchant l’arrivée rapide de secours adéquat à la situation. Durant cette formation, on apprend aussi à devenir acteur de la prévention des risques dans l’entreprise. Etre sauveteursecouriste, c’est devoir en peu de temps prendre les bonnes décisions pour la santé et la sécurité d’autrui lors d’une situation de danger et cela sans formation médicale. C’est à la fois une responsabilité mais aussi un véritable dévouement. Aucun profil type n’est requis pour cette fonction pleinement reconnue dans les entreprises, d’autant que lorsque le secouriste doit intervenir cela devient prioritaire sur son autre fonction, mais à mon sens il est important que cela reste basé sur le volontariat. En tant que formateur Sauveteur Secouriste du Travail, j’ai l’occasion de travailler au quotidien avec les sauveteurs-secouristes de mon entreprise et je trouve remarquable leurs actions et leur implication. »

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Au total, ces deux organismes déploient une offre de recyclage des formateurs SST, grâce à 8 formateurs de formateurs répartis sur l’ensemble du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie afin de faire ces recyclages au plus près des entreprises. Par exemple, les recyclages des formateurs SST pourront ainsi avoir lieu à Amiens, SaintQuentin, Arras, Lille, Calais, etc... Pour Philippe Lestienne, directeur général du GISSET, « il y a une reconnaissance de nos compétences et une logique d’ensemble ». Pour Christine Guinoiseau, directrice de PST Formation, « il est important d’ouvrir la possibilité de devenir moniteur SST pour le développement des Premiers Secours sur les lieux de travail ».

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teur de formateurs SST est obligatoirement un ancien formateur SST. La formation de base (deux semaines) et le premier recyclage des formateurs SST, par un formateur de formateurs SST, sont réalisés actuellement par la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail). A partir du 1 janvier 2011, les autres recyclages des formateurs SST (3 jours tous les 2 ans maximum) seront réalisés par des formateurs de formateurs, qui n’appartiennent pas à la CARSAT. C’est ainsi que, pour le Nord-Pas-deCalais et la Picardie, la CARSAT Nord Picardie a passé convention avec deux organismes, d’une part, rattachés au dispositif de Santé au Travail et d’autre part, agréé pour la formation. Il s’agit de PST Formation sur Lille et du GISSET sur Arras.

Christine Delos est coordinatrice santé-sécurité chez United-Biscuits-Industries Delacre. Infirmière de formation, elle nous livre sa vision de la fonction de sauveteursecouriste.

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Pour former les formaPour le recyclage des forteurs SST : les formamateurs en Nord-Pasteurs de formateurs SST de-Calais et Picardie : Les formateurs de formateurs SST PST FORMATION ET sont des personnes habilités à former les formateurs SST. Un forma- GISSET

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Acquérir la capacité de sauver quelqu'un

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Clin d’oeil

Ah, la palissade vient enfin d’être enlevée. Il était temps ! Cette emprise sur le trottoir était gênante. Je ne vous raconte pas le gymkhana, avec la poussette, le jour des poubelles. Comme hier, tiens! Et en plus il pleuvait... Ah mais oui, c’est un garage ! Au moins, ça sera pratique dans le quartier. C’est drôlement beau là dedans. Tout est propre. C’est parce que c’est neuf. Elle est bizarre, cette voiture. Ils ont écrit dessus « Santé au Travail ». Drôle d’idée... En fait, ce n’est pas une idée. C’est un métier. Et le garagiste, « un jeune qui vient de s’installer », a accepté de recevoir une équipe du Service de Santé au Travail. Accaparé par son installation, il a d’abord cru à une blague quand le téléphone a sonné : - « Allo, c’est la Santé au Travail. Nous souhaiterions vous rencontrer pour vous présenter ce que nous faisons ». La Santé au quoi ? s’est-il dit. Mais la voix a insisté : - « Oui, vous êtes nouvel adhérent. Et nous souhaiterions vous voir dans votre garage pour vous aider à identifier les risques et vous présenter nos prestations. » Gros silence. Gros doute. Cela n’a pas l’air d’une blague... Et la voix de reprendre : - « Allo... Vous êtes bien Monsieur Delerue ? » - « Non, Delarue. » - « Ah oui. Excusez-moi, monsieur Jean Delarue. Vous venez bien d’ouvrir un garage, rue du Port ? Et vous avez trois salariés : Monsieur Marcel Legrand et Olivier Lepetit aux ateliers, Mademoiselle Charline Crosse au bureau ? » - « Euh... Oui. Dites donc, vous êtes bien renseignée, vous... » - « C’est normal, vous les avez déclarés à notre Service de Santé au Travail » Eh oui ! Service de Santé au Travail.

« Tiens, un petit nouveau... »

Parmi toutes les formalités, il y a la déclaration de création au Service de Santé au Travail. Pour les visites médicales. Et Jean Delarue de demander : - « Vous voulez venir me voir ? » - « Oui, pour vous aider et connaître vos attentes... » Après tout, se dit-il, autant dire oui. Il vaut mieux ne pas les contrarier. « Mais je n’ai pas que cela à faire », se dit-il... Et aujourd’hui, ils sont là. En fait, c’est une dame qui s’est présentée. Avec un drôle de nom : Assistante en Santé au Travail. Au début, le garagiste ne l’a pas prise au sérieux. Mais rapidement, il a été surpris. Elle connait effectivement les principaux risques du garage. Elle semble à l’aise dans l’atelier. Elle procède à une identification des risques, en fournissant un classeur avec un peu de documentation. Par exemple, il y a un dépliant sur la peinture en cabine, avec les normes et les précautions de sécurité... Un autre sur les produits et précautions pour se laver les mains. C’est vrai que ce n’est pas évident tout cela. Et on n’a pas toujours le temps d’y penser. Avant de partir, l’Assistante de Santé au Travail a laissé les coordonnées du médecin du travail. Il pourra venir si Jean a une demande particulière. Il parait que le poste de travail pour le changement des pneus pourrait

bénéficier du regard d’un ergonome. - « Sur la toxicité des produits, le médecin du travail peut vous aider. » dit-elle avant de partir. « La Santé au Travail, c’est vrai qu’ils peuvent m’aider... Au moment où je m’installe, c’est là que se prennent les bonnes attitudes... Et qu’il faut faire des économies. » se dit-il.


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- 58 professionnels au service de la Santé au Travail : - 23 Médecins du Travail - 14 Assistantes médicales - 2 Assistants en Santé au Travail - 1 Chauffeur Secrétaire - 3 Infirmiers dont 2 Infirmiers en Santé au Travail - 1 Ingénieure en Hygiène Industrielle, 1 Technicien en Hygiène Industrielle, 1 Technicienne Ergonome, 1 Technicienne Ergonome Formatrice, 1 Diététicienne, 3 Assistantes médicales Formatrices, regroupés au sein du « Pôle Prévention ». - 7 personnels de support administratif et technique (accueil, démarche qualité, comptabilité, informatique, ressources humaines et direction).

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Carte d’identité - 4 500 entreprises adhérentes implantées dans l’Aisne - Chaque entreprise est à moins de 30 minutes d’une équipe de Santé au Travail : 9 centres fixes (Bohain, Saint Quentin Bois de la Chocque, Saint Quentin Faubourg d’Isle, Guise, Vervins, Hirson, Chauny, Fagniers, Laon), 6 centres mobiles, 79 centres d’entreprise - Le suivi de Santé au Travail de 55 000 salariés de tout secteur d’activités (Commerces, Services, Industries, Agro-alimentaire, Collectivités Territoriales, ...) et 4 500 intérimaires.

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Pour Alain Mercier, secrétaire général de MTA, « notre principale justification se situe dans la prévention primaire, avant l’apparition d’un trouble, d’une maladie ou d’un accident ». Et de poursuivre : « les études de postes et de conditions de travail sont indispensables, car elles permettent d’adapter les suivis médicaux des salariés aux risques réels de leur activité et de cibler les moyens de prévention à développer et les informations à donner, le salarié restant acteur majeur de sa sécurité ». Le service comprend donc des médecins référents en toxicologie, ergonomie, gestion du stress, gestion des traumatismes post-agression, sophrologie, alcoologie, tabacologie, addictologie, etc. Un pôle prévention, dirigé par une ingénieure chimiste diplômée en hygiène industrielle et environnement complète l’action des médecins du travail auprès des entreprises. A noter que MTA a initié, avec d’autres partenaires, le Programme Régional de Santé au Travail, « Pour une meilleure santé en entreprises » devenu « Entreprises de Picardie en santé », signant de ce fait son ouverture vers une approche globale de la santé.

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Certifié norme ISO 9001, MTA (Médecine du Travail de l’Aisne) se positionne comme « le partenaire prévention en Santé au Travail ». Diagnostic, Conseil et Information sont les trois piliers de son activité. Avec trois types d’actions : suivi médical, étude et analyse du milieu de travail, actions de prévention. La réussite de ces actions repose sur l’entretien avec le salarié et le dialogue avec le chef d’entreprise. Ces entreprises sont de tout type d’activité. Ce sont, essentiellement, des TPE et des PME implantées en territoires ruraux.

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DE LA SANTE AU TRAVAIL A LA SANTE GLOBALE

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Territoire de Santé

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Une édition CISST - GISSET Groupement Inter Services Santé et Travail 79 rue Jean-Baptiste Lebas 62 404 Béthune Cedex Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino 59015 Lille Cedex 62 59 80

Grâce au soutien de :

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ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77 rue Debaussaux BP 0132 80001 Amiens Cedex 1 Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net AST 62/59 Association de Santé au Travail 6 rue de la Symphorine Parc des Bonnettes 62 008 Arras Tél : 03 21 15 12 32 / www.ast6259.fr ASTAV Association de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes 62 rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr ASTIL 62 Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 Boulevard du Parc - BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél : 03 21 85 51 85 CEDEST Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10 rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net

« LE » magazine de Santé au Travail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils 4 numéros par an diffusés auprès de 85 000 entreprises La vie en Santé au Travail des PME et des TPE

MTA Médecine du Travail de l'Aisne rue Théodore Monod ZA Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord 118 rue Solférino Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr

Avec le site : - Retrouvez des infos par branches d’activités - Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail - Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail

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