Entreprise et Santé - numéro 10

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2ème Trimestre 2010 I Numéro 10

Bien au boulot, Bien dans ma vie ?

BIEN CHOISIR avant dÕacheter

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De la palette de couleurs... à la palette de risques !

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Sommaire 2ème trimestre 2010 I Numéro 10

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Tableau de bord

Vie des entreprises

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Investir

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Juridique

BIEN CHOISIR avant d’acheter

Un droit, une responsabilité

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A chacun, sa santé au travail !

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Regards et points de vue de 45 000 européens !

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Emplois et Santé

Techniques

Mauvais sommeil, mauvaise journée !

De la palette de couleurs... à la palette de risques !

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11 à 18

Territoire de Santé

DU NOUVEAU POUR LA FLANDRE INTERIEURE, L’AUDOMAROIS, LE DOUAISIS et LILLE-ROUBAIXTOURCOING

Ergonomie

L’ergonomie ne prend pas l’eau...

Clin d’oeil

« Elève qui peut encore faire mieux »

Dossier

Bien au boulot, Bien dans ma vie ? 12-13 2008, 2009, 2010 : Bonjour le stress ! 14-15 Les états de mal-être Les facteurs de bien-être

16 Peut-on « mesurer » le risque psychosocial ? 17-18 Risques psychosociaux (fiche détachable)


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Édito N°10 I 2ème trimestre 2010 Entreprise et Santé Le magazine des Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents (voir dernière page de couverture) Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Co-édité par : C.I.S.S.T. Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino BP 13 65 59 015 Lille Cedex Tél : 03 20 57 43 14 www.cisst.fr G.I.S.S.E.T. Groupement Inter Services Santé Et Travail 79 rue Jean Baptiste Lebas BP 185 62 404 Béthune Cedex Tél : 03 21 01 65 36 www.gisset.org Directeur de publication : Raphaël Mulliez Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, Jean-Jacques Léger, Dr Alain Moniez Conception : Dr Matthieu Méreau, Méthodes et Médiation, Lille Responsable de rédaction : Matthieu Méreau Equipe rédactionnelle : Matthieu Méreau, Séverine Lhomme Création maquette : Séverine Maka, 3e AILE, Roubaix Crédit photos : Purestockx, Fotolia Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59 000 Lille Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél : 03 20 14 07 77 Fax : 03 20 14 06 16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez Ruitz Dépôt légal à parution N° ISSN en cours Tirage : 90 000 exemplaires

V

oici le numéro 10 d’Entreprise et Santé.

Les articles que nous présentons dans les différentes rubriques sont le témoignage des attentes et des besoins des entreprises et de leurs salariés. Les Services de Santé au Travail sont là pour répondre à ces attentes. Il en va de la Santé au Travail de près de 2 millions de salariés sur le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. Les risques psychosociaux restent d’actualité. Quand les salariés vont bien, leurs entreprises vont bien. En effet, les entreprises qui se développent sont soucieuses du bien-être de leurs salariés. Le dossier central fait un rapide tour de la question. Le mode de management et l’organisation du travail, les relations au travail au sein des entreprises et la reconnaissance de chacun, sont autant de facteurs sur lesquels il est important d’être attentif. Si les enjeux sont les mêmes au sein d’un groupe de plusieurs milliers de salariés et au sein d’une petite entreprise, les moyens ne sont pas les mêmes. Entreprise et Santé est une aide pour les TPE et les PME.

La rubrique Juridique complète le dossier en situant le droit et la responsabilité en matière de risques psychosociaux. La rubrique Investir se penche sur l’achat des Equipements de Protection Individuelle. La rubrique Emplois et Santé s’intéresse aux apnées du sommeil. Ce trouble peu connu du grand public n’est pas sans conséquence sur la vie professionnelle. La rubrique Techniques présente un site unique en France et dédié aux peintres en bâtiment. Sans oublier nos rubriques habituelles : Tableau de bord et Ergonomie. La rubrique Clin d’oeil résume les résultats de l’enquête de lectorat réalisée à la fin de 2009. Nul doute que cette enquête nous encourage, pour poursuivre notre effort d’information.

Bonne lecture à chacun.

Raphaël Mulliez Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail


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Tableau de bord

Risques nouveaux et émergents

Regards et points de vue de 45 000 européens !

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A un moment ou l’Europe joue un rôle de plus en plus important sur le plan économique et social, voici trois zooms sur une enquête menée par l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail. Son nom : enquête ESENER. Son objet : les risques nouveaux et émergents. La population enquêtée : 28 649 dirigeants et 7 226 délégués à la Santé et la Sécurité de 31 pays différents (Union Européenne et Croatie, Turquie, Suisse, Norvège). Petit aperçu sur la gestion des risques sur les lieux de travail, en Europe.

90% 54

%

1. Une gestion des risques dans 70 % des entreprises En France, 70 % des répondants disent qu’il existe dans leur entreprise une politique documentée, un système de gestion établi ou un plan d’action sur la santé et la sécurité. Ce taux est supérieur à 90 % dans des pays tels que l’Espagne, le Royaume Uni, la Norvège, la Suède ou la Finlande. Pour évaluer le risque, plus du tiers des entreprises, font appel à des sous-traitants. L’implication des responsables hiérarchiques et la participation des salariés sont des facteurs clés de réussite.

% 0 8

79%

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3. Accidents, stress et TMS Pour 80 % des dirigeants, les accidents représentent une préoccupation importante ou relative. Pour 79 % d’entre eux, c’est le stress. Pour 78 % d’entre, ce sont les TMS. Puis viennent le bruit et les vibrations (61 %), les substances dangereuses (58 %), les violences et menaces de violences (37 %), les brimades et harcèlements (37 %). A noter que les petites entreprises signalent moins de risques. Ceci pose la question de leur niveau de sensibilisation aux risques liés au travail.


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Avec « Vie des entreprises », nous donnons la parole à des chefs d’entreprise et des salariés, de différents secteurs d’activité. Un forum de sensibilisation et une action ergonomique dans des commerces. Deux exemples du bâtiment concernant des personnes en voie d’insertion. Une action de sensibilisation dans une association de service au domicile. Un audit sur le stress dans une clinique. Des actions d’amélioration des conditions de travail dans un abattoir d’une part, et chez un équipementier d’autre part. Des témoignages simples et forts.

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A chacun, sa santé au travail !

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Industrie

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otre activité est celle d’un abattoir de porcs, avec découpe primitive. Chaque porc que nous recevons fait au minimum 90 kg. Avec l’accompagnement du docteur Kathleen Rocca, médecin du travail de l’AST 6259, nous avons révisé notre Document Unique. Madame Virginie Villaume, ingénieur QHSE, nous a beaucoup aidés. Ceci nous a demandé du temps ; environ 6 à 7 après-midi, car nous avons passé en revue chaque poste de travail. Nous avons également effectué des mesures de lumière, par exemple. En complément du Plan de Prévention mis en place avec le Dr Rocca, la révision du Document Unique nous a permis de sensibiliser les salariés, pour faire vivre la prévention chaque jour. Avoir un oeil extérieur et spécialisé avec nous est capital pour progresser ».

Nous avons constaté que les moyens d’aspiration centralisée n’étaient pas toujours appliqués.

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n tant qu’équipementier agroalimentaire, nous avons une quinzaine de soudeurs sur nos lignes de fabrication. Nous avons constaté que les moyens d’aspiration centralisée n’étaient pas toujours appliqués. Le docteur Anne-Elise Bonin, médecin du travail à la Santé au Travail de Calais-Boulogne-Le Touquet, est alors venue pour sensibiliser les salariés, sur les risques à moyen et long terme ». Aurore Pecron, Assistante en Santé au Travail a réalisé des prélèvements d’atmosphère, avec et sans aspiration centralisée. Les chiffres sont éloquents. Un diaporama a été présenté en CHSCT et à tous les soudeurs afin de les sensibiliser à l’intérêt d’utiliser correctement les moyens d’aspiration des fumées de soudure. « Et nous avons été plus loin. Avec l’aide de la CRAM, nous avons étudié la mise en place de torches aspirantes. Puis, nous en avons mis à l’essai. La maniabilité est meilleure, avec des gains en matière d’ergonomie et de prévention des TMS. Les résultats des prélèvements d’atmosphère sont aussi probants. Alors, nous avons équipé quatre postes. Si cela reste concluant, nous généraliserons ces torches à l’ensemble des postes de soudage ».

Avoir un oeil extérieur et spécialisé avec nous est capital pour progresser.

ETABLISSEMENT BIGARD

STOLZ

Saint Pol sur Ternoise 175 salariés

Wailly-Beaucamp 200 salariés

Arnaud Dauphin Responsable QHSE

Thony Cartigny Responsable QHSE

Santé au Travail d’Arras-Béthune (AST 6259)

Santé au Travail de Calais-Boulogne-Le Touquet (ASTIL)


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Quand le médecin du travail nous appelle, je réponds : présent.

faut faire du nouveau... Et toujours progresser. Heureusement, nous sommes accompagnés par le docteur Marie-Ange Versaen, notre médecin du travail ». Avec le Service de Santé au Travail d’Amiens (ASMIS), ce seront donc trois ateliers de sensibilisation et d’information qui seront organisés, sur deux jours, en octobre 2010 : Prévention des Risques liés à l’Activité Physique, Premiers Secours et Equipements de Protection Individuelle. Avec une approche très concrète et dynamique (simulateurs d’accidents, mannequins, etc). « Sans oublier que ce salon s’intègre dans une semaine de la sécurité qui s’adresse aux clients... »

CARREFOUR MARKET

LEROY-MERLIN

Marly 53 salariés

Longueau 120 salariés

Didier Richard Directeur

Sandrine Chuette Assistante Gestion du Personnel

Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV)

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS)

Em pl Sa ois e nté t Te ch niq ue s

L’objectif est de mobiliser au moins 50 % du personnel.

Erg on om ie

objectif est de mobiliser au moins 50 % du personnel. Il faut dire que c’est sur inscription. Chaque salarié reçoit un carton d’invitation et choisit son créneau horaire de participation, sur ses heures de travail bien sûr ! » nous déclare Sandrine Chuette, assistante gestion du personnel au magasin LEROY MERLIN de Longueau. « Cela demande du temps de réaliser ce Salon de la Sécurité. Il faut y penser plusieurs mois à l’avance. Chaque année, il

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Commerce & Artisanat

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u and le médecin du travail nous appelle, je réponds : présent. Le docteur Marie-Dominique Bera, médecin du travail à la Santé au Travail de Valenciennes, nous a signalé des difficultés apparaissant au niveau des caissières, liées aux charges manutentionnées, aux gestes et aux postures avec risques d’apparition de TMS et de mal de dos. Pour elle, les arrêts maladie n’allaient pas tarder à se développer... J’ai fait intervenir l’ergonome du siège de la société et il a travaillé en collaboration avec le Docteur Bera. Par exemple, des douchettes ont été mises en place pour les charges supérieures à 8 kg, les sièges ont été remplacés et les postes de travail mieux adaptés. Tout cela a été terminé pour Noël dernier... Et la satisfaction, clairement exprimée par les caissières, a été le gage de la réussite... »

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Service

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ous avons intégré dans le programme d’action du CHSCT le sujet du stress au travail, sachant que ce sujet pouvait concerner des entreprises de tous les secteurs d’activité et de toutes les catégories socioprofessionnelles. Afin de bien définir les différentes causes de stress au travail, le docteur Guy Buissart, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord a réalisé un audit interne, anonyme, à partir des entretiens qu’il a pu réaliser lors des visites médicales

A la suite de cet audit, nous avons mis en place certaines actions...

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otre Association de Services d’Aide à la Personne et Portage de Repas se situe dans le sud du secteur de la Côte d’Opale, dont le sigle est ASSAD en Opale Sud. Elle intervient sur 40 communes auprès de plus de 1 000 personnes. Elle apporte également tous les services à une personne, qu’une maladie, un accident ou le vieillissement rend dépendante. L’information et la formation de notre personnel est notre premier atout. Le docteur Anne-Elise Bonin, de la Santé au Travail de

annuelles. Les charges de travail, la pénibilité de certaines fonctions, les situations de tensions, la peur de ne pas réussir, ..., sont autant de causes de stress. A la suite de cet audit, nous avons mis en place certaines actions, comme par exemple, la réalisation d’entretiens individuels avec un psychologue, l’amélioration des postes de travail pour des personnes ayant un handicap visuel, la formation du personnel à la gestion du stress. Nous avons proposé la création d’une école du dos pour la formation sur les gestes et postures du personnel soignant ainsi que des séances de sophrologie. Cependant, à mon sens, malgré toutes ces actions, l’écoute du personnel pour identifier les situations de stress susceptibles de se développer reste le point majeur dans la gestion de ce « mal » ».

Informer les salariés sur les différents risques et surtout échanger avec eux, pour nous, c’est capital.

Calais-Boulogne-Le Touquet, rencontre les salariés, en groupe, sur un thème précis, comme par exemple la vaccination contre l’Hépatite B. Informer les salariés sur les différents risques et surtout échanger avec eux, pour nous, c’est capital ». D’autres projets d’informations sont prévus sur les maladies invalidantes : parkinson, sclérose en plaques…

ASSAD en Opale Sud

CLINIQUE CHIRURGICALE

Cucq 150 salariés

Saint Omer 140 salariés

Françoise LEPRETRE Directrice

Wilfried HARSIGNY Directeur

Santé au Travail de Calais Boulogne-Le Touquet (ASTIL 62)

Santé au Travail de Saint Omer (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord)


BTP

Les échanges y sont très importants.

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réée en 1896, notre association vient en aide aux plus démunis d’entre nous. Notre but général est l’insertion par l’activité économique, de personnes en rupture familiale et sociale, et en difficulté de logement et de santé. Parmi nos actions, financées par les Pouvoirs Publics et portées par des salariés et des bénévoles, nous avons une Outilthèque. Elle permet d’engager des travaux de rénovation de maisons. Avec le docteur Christine Becquart, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, nous avons la conviction que la Santé au Travail permet de s’inscrire dans une forme de socialisation et de responsabilisation. Nous préparons un livret d’accueil Santé au Travail pour nos salariés. La loi protège plus qu’elle ne sanctionne. En la respectant, en quelque sorte, on se soigne. La Santé au Travail s’adresse aussi aux salariés en voie d’insertion ».

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photographies prises sur nos chantiers. Elles concernent les Gestes et Postures. C’est la première formation que nos salariés reçoivent, dès leur arrivée. Les échanges y sont très importants. Pour nous, encadrement... Et pour nos salariés. Cela s’inscrit dans une dynamique générale de Santé au Travail... et de Santé ! »

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ur nos 130 salariés, 120 sont des personnes en réinsertion. Avec le Docteur Philippe Avinée de POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, nous avons développé depuis 3 ans et demi une collaboration régulière. Elle s’adresse, par exemple, à nos salariés du Bâtiment, qui interviennent sur des chantiers de rénovation intérieure et de façade. Madame Caroline Agache, Assistante en Santé au Travail, réalise des formations très concrètes, par groupe de 8 à 10 salariés, avec un programme très dynamique et des

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Nous avons la conviction que la Santé au Travail permet de s’inscrire dans une forme de socialisation et de responsabilisation.

ASSOCIATION LA SOLIDARITE

IMM PACT Métropole

Roubaix 14 salariés

Roubaix 130 salariés

Nawel BADAOUI Coordinatrice

Vincent VERHULST Directeur

Santé au Travail de Roubaix (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord)

Santé au Travail de Roubaix (POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord)

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Equipements de Protection Individuelle

BIEN CHOISIR avant d’acheter Dans une entreprise, c’est comme à la maison, aucune dépense n’est anodine. Et plus l’entreprise est petite, plus cet adage est vécu au quotidien. Dans une petite entreprise, point n’est besoin, en effet, de se réunir à plusieurs, pour faire un point des dépenses. Les comptes sont dans la tête du chef d’entreprise, chaque jour qui passe. Dans le même temps, la concertation est plus facile avec le(s) salarié(s), quand on est peu nombreux. Et voici, une des clés de voûte de la réussite d’un achat d’Equipements de Protection Individuelle (EPI) : la consultation des salariés. On va entendre par « réussite de l’achat » une chose a priori simple : avoir la certitude que les EPI seront portés...

Ca y est. Il faut acheter des Equipements de Protection Individuelle. Encore une dépense. Mais pas besoin de se poser dix mille questions. L’intérêt de cette dépense ne se discute pas. La réglementation et le bon sens s’imposent. En complément de la maîtrise du risque à la source et de la prévention collective, les EPI s’imposent. A travers celle de ses salariés, c’est la santé de l’entreprise qui est en jeu. Lunettes de sécurité, casques de chantier, casques anti-bruit ou bouchons d’oreilles, gants et vêtements de sécurité, harnais, chaussures de sécurité, masques respiratoire, etc... Pour chaque risque, le choix ne manque pas. Et les prix « ne rigolent pas ». Voici trois conseils simples qu’il est bon de rappeler.

1 – Informer les salariés Informer les salariés est la première des choses à entreprendre. Ceci permet de réfléchir avec eux sur l’exposition aux risques. Leurs perceptions des risques, leurs suggestions dans l’organisation du travail et leurs propositions pour la réalisation des tâches se révèlent toujours très précieuses. Bien sûr, il faut que chacune des parties (employeur et salariés) mise sur le dialogue et la confiance. Ce dialogue permet de mettre en commun les connaissances des risques. Pour l’artisan qui fait le même boulot au quotidien que ses salariés, c’est plus facile. Ce dialogue est le premier pas dans une prise de conscience partagée des risques. Pour vous y aider, votre médecin du travail est là.

2 – Associer les experts indépendants Faire venir le médecin du travail, ou l’un de ses collaborateurs, permet d’avoir accès au regard et aux connaissances du spécialiste. Et ce spécialiste est indépendant des fournisseurs. Il peut aider l’entreprise dans l’évaluation objective des risques et des dangers. Il peut participer à l’information des salariés et du chef d’entreprise. Il peut les guider dans le dédale des types et des modèles disponibles, sans prendre parti pour un fournisseur donné. Il connaît les normes et certifications à appliquer.

3 – Essayer les équipements Enfin, au moment du choix d’un fournisseur, il ne faut pas hésiter à demander des modèles à essayer si cela apparait utile. En effet, seul l’usage en situation réelle permet au salarié, au chef d’entreprise et au médecin du travail d’avoir la certitude d’une efficacité pleine et entière de l’achat.


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Dossier

« Etre bien dans sa peau », rêve ou réalité pour chacun d’entre nous ? Et le boulot, dans tout ça ? Le travail, comme l’absence de travail, peut être source de souffrance. Personne, depuis longtemps ne le conteste. Et les médias nous le rappellent régulièrement. La souffrance psychologique, liée au travail existe. Dans ce dossier, nous réalisons un survol de la question, sous l’angle théorique. Dans le prochain numéro nous vous livrerons des témoignages et des exemples de réponses. Au boulot, comme chez soi... Comment allons-nous ?

Erg on om ie Cli nd ’oe il

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ux Risques Psychosocia

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Pour en savoir +

Dossier

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Risques Psychosociaux

www.entrepriseetsante.com

2008, 2009, 2010 : Bonjour le stress ! Depuis une dizaine d’années, le « stress au travail » fait régulièrement la une de l’actualité. Et l’expression « risque psychosocial » entre, petit à petit, dans le langage courant. Car les risques psychosociaux sont devenus une préoccupation sociale majeure. Les Pouvoirs Publics ne pouvaient pas rester insensibles à ce mouvement de fond. En témoignent trois faits concrets, survenus en 2008, 2009 et 2010.

2008 : L’ACCORD INTERPROFESSIONNEL A Paris, le 2 juillet 2008, les partenaires sociaux ont signé l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail. Cet accord transpose en droit français l’accord européen signé quatre ans plus tôt, le 8 octobre 2004. Un tel accord constitue un repère incontournable. A noter que cet accord ne traite ni de la violence au travail, ni du harcèlement et du stress posttraumatique. Par arrêté du 23 avril 2009, publié au Journal Officiel du 6 mai 2009, cet accord s’applique à toutes les entreprises. Qu’elles soient adhérentes ou non aux syndicats signataires. Qu’elles soient du commerce, de l’industrie, des services ou de l’artisanat. Connaitre les principes de cet accord est donc essentiel. Extraits.

> Une définition... « Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. L’individu est capable de gérer la pression à court terme mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée ou répétée à des pressions intenses ».

> Qui est concerné ? « Le stress peut affecter potentiellement tout lieu de travail et tout travailleur, quels que soient la taille de l’entreprise, le domaine d’activité, le type de contrat ou de relation d’emploi. En pratique, tous les lieux de travail et tous les travailleurs ne sont pas nécessairement affectés ».

> Les indicateurs... « Compte tenu de la complexité du phénomène de stress, le présent accord n’entend pas fournir une liste exhaustive des indicateurs potentiels de stress. Toutefois, un certain nombre d’indicateurs peuvent révéler la présence de stress dans l’entreprise justifiant la prise de mesures adaptées pour lutter contre le phénomène. Par exemple un niveau élevé d’absentéisme notamment de courte durée ou de rotation du personnel en particulier fondée sur des démissions, des conflits interpersonnels ou des plaintes fréquentes de la part des travailleurs, un taux de fréquence des accidents du travail élevé, des passages à l’acte violent contre soi même ou contre d’autres, même peu nombreux, une augmentation significative des visites spontanées au service médical sont quelques-uns des signes pouvant révéler la présence de stress au travail ».

> Que faire ? « Dès qu’un problème de stress au travail est identifié, une action doit être entreprise pour le prévenir, l’éliminer ou à défaut le réduire. La responsabilité de déterminer les mesures appropriées incombe à l’employeur. Les institutions représentatives du personnel, et à défaut les travailleurs, sont associées à la mise en oeuvre de ces mesures ».


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Elles doivent prendre en compte la prévention des risques psychosociaux, dans leur processus de restructuration. Les Directions Régionales de l’Entreprise, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi doivent y veiller.

> Petites et Moyennes Entreprises Elles doivent mettre en place des actions d’information, des outils de diagnostic, des indicateurs d’action, avec l’appui notamment des Services de Santé au Travail.

2010 :

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> Entreprises en restructuration

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L’année 2009 a été marquée par une forte médiatisation de cas de suicides intervenus dans un grand groupe français de télécommunication. Les deux années précédentes, un grand groupe automobile et un groupe informatique ont fait l’objet de médiatisation similaire. Après la réunion du Conseil d’Orientation sur les Conditions de Travail (COCT) en date du 9 octobre 2009, un « plan d’urgence pour la prévention du stress au travail» est annoncé par les Pouvoirs Publics, en la personne de Xavier Darcos, alors Ministre du Travail. Ce plan est toujours d’actualité.

Elles doivent engager, avant le 1 février 2010, des négociations avec les partenaires sociaux, sur le stress au travail, sur la base d’un diagnostic partagé. Région par région, le bilan de ces négociations sera rendu public.

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> Entreprise de plus de 1000 salariés

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LE PLAN D’URGENCE

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2009 :

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Réalisé à la demande du Premier Ministre, le rapport « Bien-être et efficacité au travail » est publié, en février 2010. Signé par Henri Lachman (Président du Conseil de Surveillance de Schneider Electric), Christian Larose (Vice-président du Conseil économique, social et environnemental), Muriel Penicaud (Directrice générale des ressources humaines de Danone) il formalise « dix propositions pour améliorer la santé psychologique au travail ». Synthèse :

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LES DIX PROPOSITIONS

3. Donner aux salariés les moyens de se réaliser dans le travail. 4. Impliquer les partenaires sociaux dans la construction des conditions de santé. 5. Mesurer les conditions de santé et sécurité au travail est une condition du développement du bien-être en entreprise. 6. Préparer et former les managers au rôle de managers. 7. Ne pas réduire le collectif de travail à une collection d’individus. 8. Anticiper et prendre en compte l’impact humain des changements.

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2. La santé des salariés est l’affaire des managers, elle ne s’externalise pas.

Erg on om ie

1. L’implication de la Direction Générale et de son Conseil d’Administration est indispensable.

10. Ne pas laisser le salarié seul face à ses problèmes. Certes, ces dix propositions semblent écrites pour de grandes entreprises. Mais elles donnent un sens général utile aux TPE et PME.

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9. La Santé au Travail ne se limite pas aux frontières de l’entreprise.

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Dossier Risques Psychosociaux

Les états de mal-être On a tous entendu ces propos : « Vous savez, on n’a rien sans difficulté », « Bien-être, malêtre, tout cela, c’est subjectif », « En ce moment, il a beaucoup de problèmes... On ne peut rien lui dire ». Certes, derrière ces trois phrases, il y a du vrai. Un peu de vrai. Mais surtout, ne servent-elles pas d’excuses, pour ne pas avoir à s’occuper de « cela, en plus » ? Ou, plus simplement, ces phrases ne révèlent-elles pas notre difficulté à appréhender le malêtre ? On préfère, peut-être, ne pas le regarder en face. Cependant, l’autruche, avec la tête dans le sable, n’avance pas. Depuis de nombreuses années, des médecins du travail nous alertent sur la « souffrance au travail » et le « risque psychosocial ». Depuis près de dix ans, plusieurs Services de Santé au Travail ont même recruté des psychologues pour assister et aider les médecins du travail auprès des entreprises. Des visionnaires ? Sans doute. Car aujourd’hui de grands groupes commandent audits sur audits pour évaluer le risque psychosocial au sein de leurs établissements. Avec ou sans restructurations, la question du mal-être au travail est posée. Quels que soient l’entreprise, sa taille, son statut, son secteur d’activités, et ses ressources humaines... la notion de mal-être recouvre plusieurs dimensions. Nous en donnons ici quelques unes. Bien sûr, l’épisode passager lié à des circonstances particulières n’a pas le même sens et les mêmes conséquences (individuelles et collectives) que la situation chronique liée à des choix d’organisation de l’entreprise et de modes de direction ou de management.

AGRESSIVITE

SOUFFRANCE

L’agressivité est un trouble. Le caractère, les gestes, la parole, le regard ou l’attitude révèlent de la brusquerie et de l’hostilité dans la relation à l’autre. Temporaire ou permanente, l’agressivité ne peut pas être bien vécue. Au travail, comme chez soi, l’agressivité est-elle supportable ?

Se dit de l’expression d’une douleur morale ou physique ; en général, on parlera de souffrance au travail pour décrire les états de douleur mentale liée à un exercice professionnel. La souffrance peut aboutir à des états d’usure et d’épuisement. Sur le plan étymologique, travail signifie douleur et souffrance. Est-ce normal ?

ANXIETE L’anxiété est un état d’angoisse, ou de malaise psychique, qui relève de la crainte d’une menace réelle ou imaginaire. Si elle peut être variable en fonction de la personnalité de chacun d’entre nous, elle dépend aussi et surtout des circonstances au cours de la vie ou de la journée... Le travail peut être anxiogène. Dans quelles limites, cela est admissible ?

STRESS Qui n’a pas connu les tremblements et les sueurs, ressenti la rougeur de son visage, l’accélération de son rythme cardiaque, les sueurs liées à des circonstances précises et particulières ? Le stress est une réaction physiologique, biologique et psychologique à un stimulus extérieur, vécu comme nuisible, dangereux ou agréable. On parle même de stress amoureux... Au travail, des circonstances vécues comme agressives et liées à l’entourage ou au milieu, peuvent provoquer du stress. Il y a une phase d’expression du stress, puis une phase d’adaptation, et une phase de récupération. Pour exemple, chez certains sujets le taux de cortisol sanguin peut varier. S’il devient récurrent ou chronique, le stress peut entraîner fatigue, ulcère d’estomac, eczéma, hypertension, etc... Le stress doit donc être analysé autant dans sa signification que dans ses conséquences. Si c’est une réaction physiologique de l’organisme, est-il normal de vivre constamment dans le stress ?

VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE Si la violence physique se comprend aisément, la violence psychologique est moins connue. On peut dire que les deux formes de violence sont du même registre, l’une portant sur le corps et l’autre sur le psychisme ou « les choses de l’esprit ». Le travail doit-il être un lieu de violence ou d’apaisement ? Peut-on investir dans la sérénité ?

HARCELEMENT Retenons une définition très simple. Harceler, c’est soumettre à des attaques incessantes, des moqueries et des critiques répétées. Le but est de plonger, avec obstination, la personne harcelée dans un état de tourment, de douleur et de fragilité psychique. Le harcèlement est condamnable pénalement, en application du Code du Travail. Sans commentaire.

La facture Baisse de performance individuelle et collective, perte de qualité, dysfonctionnements, absentéisme. Sans compter le coût des soins... Pour le Bureau International du Travail, le coût du stress représenterait 3 à 4 % du Produit Intérieur Brut. Pour un pays comme la France, cela représenterait 60 milliards d’euros... Une addition à laquelle il vaut mieux ne pas contribuer.


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Les facteurs de bien-être

Horaires, durées, rythmes, repos, ...

• Les objectifs et les performances Adéquation entre résultats à atteindre et capacités, entre résultats et moyens, ... Charge physique et mentale, ...

• Les relations dans la direction et le management Aides et supports à la réalisation individuelle, ... Aides et supports à la réussite collective, ...

Em pl Sa ois e nté t

Latitude décisionnelle, possibilités d’intervention, ... Possibilités d’adaptation, ...

Ecoute, échanges, ... Clarté des consignes, explications, ...

• Les attitudes individuelles ou collectives Propos, regard, respect, ... Comportement, ... Conduites, ...

• Le milieu de travail Environnement (bruit, toxiques, lumière, chaleur, ...) Aménagement du poste, ... Mise à disposition des équipements de sécurité, ...

• Equilibre Vie personnelle et Professionnelle Conciliation, aides et supports, ... Adaptation transitoire ou permanente, ...

Te ch niq ue s

• La communication interpersonnelle

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• Le temps et sa gestion

• Le degré d’autonomie

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Le titre de cet encadré est léger. Mais la question est grave. En effet, elle recouvre une dure réalité : le mal-être et le bien-être au travail concernent chacun d’entre nous. Travailleurs indépendants, professions libérales, artisans, agriculteurs, commerçants, dirigeants, salariés du public, fonctionnaires... C’est le monde du travail dans sa diversité qui est questionné. Et même le travail scolaire ou étudiant fait l’objet de réflexions sur les conditions de bien-être ou de mal-être de nos chers petits. Pour exemple, le débat récurrent sur les rythmes scolaires en sont l’illustration.Il ne s’agit donc pas d’une mode. Mais d’une véritable interrogation.

Approches des changements, ... Résolution des conflits, ... Confiance, Reconnaissance, ...

Te r de ritoi san re té

A qui le tour ?

Sans prétendre être exhaustif, nous pouvons répertorier les facteurs de bien-être en plusieurs familles : l’intérêt financier, intellectuel ou psychique, les objectifs de production et les conditions de travail, l’organisation et les relations humaines au travail. Sur ce dernier point, à chacun, sa façon d’être. S’il y a un cadre général imposé par les modes de direction et de management, chacun a sa façon personnelle de vivre ses relations aux autres. Au travail, comme à la maison. Bref passage en revue, des facteurs de bien-être au travail.

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Se poser la question du bien-être au travail, c’est recentrer l’entreprise sur ce qu’elle a de plus précieux. A savoir, ses salariés et sa direction. C’est-à-dire, celles et ceux qui lui consacrent la plus grande partie de leurs journées, et de leur vie. Ces facteurs de bien-être existent aussi à l’école, au sport... ou à la maison. Car, les facteurs de bienêtre s’intéressent à nous, dès notre réveil. Et peut-être même durant notre sommeil...

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Dossier Risques Psychosociaux

Peut-on « mesurer » le risque psychosocial ? Mesurer le niveau d’exposition au bruit d’un atelier, et les conséquences de cette exposition sur l’audition, repose sur des techniques banalisées... qui relèvent de méthodologie et de règles rigoureuses. Evaluer le bien-être ou le mal-être peut sembler plus difficile... Et pourtant, des outils existent. Validés par des chercheurs et des praticiens en entreprise. A utiliser avec rigueur, mais sans modération. Voici quelques pistes. En mars 2008, Philippe Nasse et Patrick Légeron remettent aux Pouvoirs Publics un rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail. Ils préconisent une enquête nationale et la création d’un indicateur national d’observation des risques psychosociaux. Leur constat de base : il faut rapidement développer des méthodologies et des indicateurs de risque psychosocial, au plus près des entreprises. Encore faut-il que, chacun au sein de son entreprise, ait envie de regarder ces indicateurs.

Des indications, une alerte ! En fait, chaque entreprise a déjà à sa disposition pas mal d’indications sur la situation psychosociale de ses salariés, et de sa direction. L’absentéisme et l’état des relations au travail sont rarement des « secrets d’état ». Tout le monde sait ce qui se passe. Et c’est souvent plus affaire de tabou et de discrétion. Dans le strict respect du secret médical, le médecin du travail, lui, peut apporter le regard d’un expert extérieur et averti. Ses sources : l’expression des salariés au sein du cabinet médical, les examens médicaux, paramédicaux, voire des dosages biologiques. Son rôle : aider l’entreprise à surmonter ses difficultés. L’enjeu : pouvoir échanger sur un constat objectif.

Des indicateurs, un suivi... Plusieurs équipes de Santé au Travail ont développé, avec des chercheurs, des méthodes robustes permettant d’évaluer et suivre le risque psychosocial. Ces méthodes sont aujourd’hui à disposition des entreprises, quels que soient leur

taille et leur secteur d’activité. Pour avoir la méthode adaptée à son entreprise, le plus simple est de s’adresser à son médecin du travail.

EVREST, quand tu nous guides ! Etabli pour les médecins du travail, et renseigné par eux seuls, EVREST est un observatoire, qui permet d’avoir des données au niveau national et par région, branche d’activité, catégories socioprofessionnelles, voire métiers. Quand un constat est dressé dans une entreprise, cela permet au médecin du travail de la situer par rapport à des références. EVREST, comme EVolutions et RElations en Santé au Travail, est un outil qui peut faciliter les dialogues au sein d’une entreprise, tout en objectivant les évolutions.

Du côté de la recherche Dans un travail de recherche, portant sur de nombreuses enquêtes et études disponibles en France, le collège d’experts sur les risques psychosociaux nommé à la suite du rapport NasseLégeron, identifie 40 indicateurs répartis dans six dimensions. Dans le cadre de ce bref article, arrêtons-nous simplement sur ces six dimensions, car elles parlent d’elles-mêmes : exigences du travail, autonomie et marges de manoeuvre, charge émotionnelle, rapports sociaux et relations de travail, conflits de valeurs, insécurité socio-économique. Ces six dimensions démontrent à la fois ce que recouvre le risque psychosocial et ce qu’il est possible d’observer pour l’évaluer.

Au Québec aussi ! Jetons un coup d’oeil de l’autre côté de l’Atlantique. L’Institut National de Santé Publique du Québec a établi et publié, sous la coordination de Michel Vézina, une grille d’identification des risques psychosociaux au travail. Avec cette grille, plusieurs champs sont explorés : contexte de travail et d’emploi, absentéisme maladie, politique de santé au travail, politique contre le harcèlement et la violence psychologique, activités ou programme de retours au travail, activités ou programme conciliation travail et vie personnelle, reconnaissance au travail, soutien social des supérieurs, soutien social des collègues, latitude décisionnelle, information et communication. Le contexte et les composantes de l’organisation sont ainsi observés, de manière très pragmatique.


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Fiche détachable Entreprise & Santé n°10

Risques psychosociaux

AGIR AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD Le capital humain est la première richesse d'une entreprise. Le préserver et le conforter dépend des choix d'organisation, de direction et de management.

FAIRE un diagnostic de situation Identifier les sources de bien-être

Identifier les sources de mal-être Prise de conscience :

OSER en parler

IDENTIFIER les améliorations à faire

Relations au travail et climat de travail

Organisation, direction et management

Votre Service de Santé au Travail peut vous aider à analyser et évaluer vos forces et faiblesses face au risque psychosocial. N'hésitez pas à contacter votre médecin du travail.


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Fiche détachable Entreprise & Santé n°10

Risques psychosociaux

AGIR DEVANT UNE SITUATION AVEREE DE MAL-ETRE Au fil du temps, une situation de mal-être peut s'installer dans l'entreprise. Soumis au secret médical, le médecin du travail est un médiateur privilégié. Soumis au secret professionnel, ses collaborateurs peuvent compléter son intervention.

Prise de conscience :

OSER

Identifier le type de souffrance

Evaluer le degré de souffrance

en parler

Prise en charge individuelle Suivre les améliorations Techniques Organisationnelles Environnementales Comportementales

Prise en charge collective

• • • •

Identifier les causes de souffrance

Votre Service de Santé au Travail peut vous aider à la prise en charge et l'accompagnement d'une situation de mal-être. N'hésitez pas à contacter votre médecin du travail.


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Juridique

Santé Physique et Santé Mentale Le Code du Travail est sans ambiguïté dans son article L. 4121 – 1 : « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : 1° Des actions de prévention des risques professionnels ; 2° Des actions

d'information et de formation ; 3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes. » Les articles suivants du Code du Travail (L. 4121 – 2,3,4,5) définissent les principes généraux et particuliers de cette obligation.

L’obligation d’évaluation L’employeur a pour obligation de colliger dans un Document Unique l’évaluation des risques de son entreprise. Pour l’ensemble des postes et situations de travail, les risques liés aux différentes expositions et activités doivent faire l’objet d’une évaluation. Et les risques liés à l’organisation du travail, et au mode de management, doivent également être évalués. Des méthodes d’évaluation et des indicateurs de

risques psychosociaux sont en plein développement. Actualité oblige.

Sans oublier le harcèlement Le Code du Travail impose, dans son article L. 1152-1 quÕ « aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ». Et l’article L. 1153-1 précise que « les agissements de harcèlement de toute personne dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d’un tiers sont interdits ». L’employeur est tenu à une obligation de prévention des deux types de harcèlement. En sachant que la culpabilité entraîne des peines au pénal et au civil.

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La Santé au Travail ne se limite pas à maîtriser l’exposition aux risques physiques, tels que, par exemple, le bruit. Et le bruit est un exemple intéressant : il est facteur de stress, de fatigue, voire d’irritabilité... A l’autre extrémité, les conditions de management, au sein de grands groupes, ont été récemment reconnus par la Sécurité Sociale et l’Inspection du Travail comme pouvant être à l’origine de la détresse de salariés, expliquant malheureusement de ce fait leur suicide.

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L’évaluation des risques est une obligation légale de l’employeur, inscrite dans le Code du Travail. Et pour la prévention des risques et des dangers, la jurisprudence va jusque l’obligation de résultats, et non de moyens. Reste à savoir si les risques psychosociaux entrent dans cette obligation d’évaluation et de prévention ? La réponse est oui. Sans ambiguïté. Petit voyage au coeur du Code du Travail.

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une responsabilité

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Bien-être au travail

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Emplois & Santé

Mauvais sommeil,

mauvaise journée ! Tous ceux qui ont passé une nuit blanche d’insomnie à compter les étoiles le savent bien : la journée qui va suivre va être dure. Quand le sommeil n’est pas bon, rester vigilant le jour suivant demande beaucoup d’effort. A l’inverse, des troubles de l’attention et de la vigilance le jour, peuvent révéler des troubles du sommeil la nuit. C’est le cas du diagnostic « d’Apnée du sommeil ». Un terme savant pour parler de brèves pauses respiratoires, qui, heureusement, réveillent le patient ! Mais détruisent son sommeil... Lors des visites médicales, les médecins du travail peuvent être amenés à diagnostiquer ce trouble. C’est ce qui est arrivé au docteur Delphine Vandenbosch, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord.

Le sommeil, c’est capital. Un enfant qui dort peu va avoir du mal à suivre à l’école le lendemain. Un enfant qui, régulièrement dort mal, aura, à terme, des difficultés scolaires. Il en est de même pour nos vies d’adulte... et notre boulot. Le sommeil peut être perturbé par l’environnement : bruit, chaleur, etc... Il peut être perturbé par des tensions dans l’entourage et des soucis personnels. Il peut aussi être perturbé par des troubles de notre organisme lui-même.

Vous avez dit « Apnée du sommeil » ? Selon différentes sources, 4 à 10 % des adultes seraient concernés par ce trouble du sommeil. L’écart de chiffres est lié aux écarts de définition. Ils suffisent à illustrer l’importance en termes de Santé Publique. Le sujet atteint de ce trouble voit sa respiration s’arrêter quelques secondes durant son sommeil. Le sujet fait ce que l’on appelle un « micro-réveil ». Heureusement pour lui. Et tout rentre alors dans l’ordre... Le dormeur ne se rend compte de rien.

Parfois, c’est celui ou celle qui dort à côté qui s’en rend compte. Une pause, ça va... Plusieurs pauses, bonjour les ennuis. Car plusieurs pauses, plusieurs nuits de suite, aboutissent à accumuler un sommeil de mauvaise qualité. Et c’est sur des troubles de l’attention et de la vigilance diurne que, très souvent, le diagnostic est suspecté par un médecin.


Un suivi adapté Si on laisse évoluer la maladie, le sujet va en subir les conséquences. Il va connaître des troubles de plus en plus fréquents de la vigilance, s’accompagnant de « coups de barre » insurmontables dans un contexte de fatigue chronique. Inutile de dire que la conduite automobile, par exemple, s’en trouve altérée. Mais le sujet, peut aussi être, à son insu, victime d’autres conséquences. Il peut devenir par exemple irritable et avoir des troubles du caractère. Il peut aussi y avoir à terme des conséquences cardiovasculaires. Inutile de dire qu’une fois le diagnostic établi, et le degré de gravité évalué, un suivi s’engage avec la participation du patient. En effet, dans les cas les plus graves, le sujet doit s’endormir avec un appareil qui monte la garde et évite la récurrence des pauses respiratoires. Une vie spéciale la nuit, pour une vie normale le jour.

Des conséquences professionnelles ? Une découverte de visite médicale « Au départ, c’est l’interrogatoire du salarié qui m’a mis la puce à l’oreille... Ce n’est pas évident d’y penser, mais plusieurs signes étaient concordants », nous dit le docteur Delphine Vandenbosch, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord. « Je pense particulièrement à un cas diagnostiqué en mai 2009, devant un commercial hypertendu et en surpoids. Il me parlait

Inutile d’insister. Tout le monde aura compris, au terme de cet article, l’importance d’un diagnostic précoce. Car la question, à terme, de l’aptitude au poste peut se poser. C’est grâce au diagnostic précoce et la prise en charge du patient que la vie professionnelle peut se mener totalement normalement. Dans le secret médical, bien sûr. Et, évidemment, avec la coopération et la participation du patient, pour sa prise en charge. Avec sa confiance et celle de son entourage.

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Le diagnostic précis est affaire de spécialiste. Il relève d’un enregistrement continu de la respiration pendant le sommeil, dans un centre spécialisé ou à domicile à l’aide d’un enregistreur ambulatoire. Car les critères sont précis. Par exemple, on parlera d’apnée du sommeil avérée si l’enregistrement révèle des interruptions de la respiration d’une durée de 10 secondes au moins, renouvelées cinq fois en une heure. Autour de ce cas précis, de nombreuses variantes existent. A chacun, son enregistrement. L’important est de situer le degré d’altération du sommeil. Et de faire le diagnostic le plus tôt possible. En effet, plus le diagnostic est tardif, plus les conséquences sont lourdes.

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Un diagnostic précis

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Selon différentes sources, 4 à 10 % des adultes seraient concernés par ce trouble du sommeil.

de ses coups de fatigue, de ses difficultés d’attention... et de ses ronflements et des pauses respiratoires signalées par sa conjointe. Devant tous ces signes, j’ai fait le rapprochement. Je l’ai adressé dans un premier temps à notre service de pneumologie. Et le diagnostic a été confirmé ». Aujourd’hui, ce salarié est appareillé, la nuit, durant son sommeil. Il est régulièrement suivi et mène une vie normale. « Devant trois autres cas suspectés en un an, deux d’entre eux ont été confirmés ; il s’agit dans ces deux cas de troubles légers qui ne demandent pas d’appareillage nocturne. Assurant les visites médicales de salariés occupant des postes de sécurité tels que chauffeur Poids Lourds, conducteur d’engins, cela m’amène à être vigilante ».

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Techniques

Peintures et Bâtiments

De la palette de couleurs... à la palette de risques ! A l’époque où la santé, l’écologie et le développement durable préoccupent de plus en plus de monde, on ne regarde plus un pot de peinture comme avant... Et avant d’y tremper son pinceau ou son rouleau, il nous est de plus en plus important d’être bien informé sur les risques liés à son emploi. Aujourd’hui, un site indépendant peut vous aider : colorisk.fr. Que vous soyez peintre professionnel ou bricoleur du dimanche, le site colorisk.fr vous éclaire et vous conseille. Avec un langage simple. Et des exemples précis. A la base, ce site s’adresse aux peintres en bâtiment.

Dans les rayons des fournisseurs et des magasins, apparaissent des « peintures naturelles sans risques ». Le marketing s’intéresse donc à notre santé. C’est une chose. Une autre chose est d’arriver à s’informer, sans tomber dans le brouillard de termes incompréhensibles. Au sein de votre entreprise, votre médecin du travail et ses collaborateurs sont vos premiers guides. Deux sources d’information sont déjà chez vous : les étiquettes et les fiches de données de sécurité. Aujourd’hui, une autre source d’information vous attend dans votre ordinateur : le site colorisk.fr. Et cela, quelle que soit l’heure du jour et de la nuit !

Toxique, me reconnais-tu ? L’idéal serait qu’il n’y ait plus aucune substance toxique sur terre. Mais on n’en est pas encore là. Et de nombreux produits chimiques, qu’ils soient d’origine naturelle ou non, entrent dans la composition des peintures. Une substance susceptible d’être toxique va s’adresser à celui qui la manipule, dès lors qu’on

A l’origine de colorisk.fr : une coopération exemplaire

www.colorisk.fr

Avant de quitter colorisk.fr, jetons un oeil sur les partenaires qu en Bâtiments. Les Services de Santé au Travail ont été initiateu Nord de la France apporte son support pour la mise en oeuvre du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais. Dix années de travail, POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord et du docteur Stéphani


Quel que soit votre profil, vous êtes accueillis par des questions très pratiques Ce sont les plus courantes, entendues « sur le terrain ». Voici quelques exemples. Les peintures dites « à l’eau » sont-elles sans danger ou moins dangereuses ? Ou puis-je trouver des informations concernant la toxicité des peintures que mes salariés utilisent ? Que devient l’étiquetage ? Quelles principales précautions prendre avant de peindre à la maison ? Un apprenti est-il obligé de passer une visite médicale avec un médecin du travail ? Réponses sur le site...

Pour continuer : une mine d’informations ! Le site permet d’aller plus loin que les questions les plus courantes. Car tous les domaines sont abordés à travers différentes rubriques. On apprend tout ce qu’il faut savoir sur l’évaluation des risques et les moyens de protection individuelle et collective, sans oublier la réglementation en vigueur. Chose importante et fondamentale, on comprend comment une étiquette est déjà une source d’information primordiale pour la sécurité du peintre d’une part et les premiers gestes à faire en cas d’intoxication d’autre part. Des photographies, prises en situation réelle de travail, illustrent concrètement les risques pris et les moyens de s’en protéger. Une information actualisée, d’ordre scientifique et médicale, est également accessible. Enfin, de nombreux liens permettent d’entrer dans l’univers des risques liés à la peinture, sous l’angle de la prévention des risques, du droit et des connaissances scientifiques.

es partenaires qui sont à l’origine du site. Les artisans sont présents à travers la CAPEB, Chambre des Artisans Peintres ont été initiateurs, notamment POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord et AST 6259. L’Institut de Santé au Travail du mise en oeuvre du site, qui a bénéficié d’une aide du Groupement Régional de Santé Publique Nord-Pas-de-Calais et nnées de travail, pour constituer et valider cette mine d’informations, sous l’impulsion du docteur Marylène Dayre de docteur Stéphanie Lubrez de l’Association Santé Travail 6259.

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Pour démarrer : Vos questions les plus courantes...

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Sur la page d’accueil, cinq portes d’entrée vous permettent d’entrer dans le site. En effet, chacun a ses propres préoccupations. Et que vous soyez salariés peintres en bâtiment, artisans peintres en bâtiment, professionnels de santé au travail, peintres occasionnels, professionnels de l’enseignement : vos questions ne sont pas forcément les mêmes. Mais celles des uns concernent celles des autres. Un salarié doit être informé et avoir à sa disposition des moyens de protection adaptés.... Son employeur doit lui assurer une parfaite maîtrise des risques. Le médecin du travail doit une information réciproque et des conseils avisés à chacun. Enfin, la sécurité au travail et la préservation de la santé, cela démarre dès la formation professionnelle. Le site colorisk.fr est à la croisée de tous ces chemins.

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Avant d’entrer, qui êtes-vous ?

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l’emploie. Et il vaut mieux un usager bien informé, qui adopte les bons gestes et utilise les moyens de protection adaptés. Dès lors, le toxique sera en difficulté... Et notre santé sera préservée.

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Hydrothérapeute ? Pour le docteur Anne-Elise Bonin, le travail d’une hydrothérapeute « sollicite les articulations, à travers les postures et les gestes répétitifs, dans des espaces humides au sein desquels les déplacements sont fréquents ». Et de poursuivre : « S’étant formés au sein de l’établissement, les hydrothérapeutes réalisent des soins de modelage sur les curistes allongés, manient les douches à jet qu’il faut savoir tenir et orienter en réglant les débits par pression des doigts, sont amenés à manier des

douches classiques en circulant autour des baignoires et aussi transportent les préparations nécessaires aux soins, sur des sols humides... ».

Observer... La qualité des soins rejoint la qualité des situations de travail. Il nous faut « prévenir le mal de dos, les TMS et les risques de chute », précise-t-elle. Un important travail d’observations a été réalisé avec le concours de Virginie Lapotre, Assistante de Santé au Travail à l’ASTIL 62. Ce travail a abouti à un diaporama, qui a servi de support d’échanges en CHSCT. Car le dialogue est un gage de réussite.

Améliorer ! Plusieurs pistes d’amélioration sont identifiées. Elles vont de l’organisation du travail à l’équipement. Par exemple, ne pas faire le même soin toute la journée. Avoir des tables réglables en hauteur. Adopter des chaussures adaptées. Un travail est en cours avec les hydrothérapeutes et un médecin de l’établissement. Si le docteur Anne-Elise Bonin reste référent, c’est le Centre lui-même qui porte la suite. A l’heure où les nouvelles normes à l’accueil des personnes handicapées s’appliquent, cette étude se révèle d’autant plus pertinente.

V en ie d tre es pr ise s Inv es tir Do ssi er Ju rid iqu e Em pl Sa ois e nté t

C’est après une visite au sein du Centre de Thalassothérapie du Touquet que le docteur Anne-Elise Bonin, médecin du travail à la Santé au Travail de Calais-Boulogne-Le Touquet (ASTIL 62) a impulsé une démarche ergonomique sur le poste d’hydrothérapeute. Une chute avec entorse du genou avait attiré son attention. Les contraintes du poste, conjuguées avec le fait que le personnel franchissait la quarantaine, posaient la question d’améliorations possibles des situations de travail. En liaison étroite avec le Comité d’Hygiène Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) et la responsable des Ressources Humaines, s’est engagé un « état des lieux » du poste d’hydrothérapeute.

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La qualité des soins rejoint la qualité des situations de travail.

La thalassothérapie est synonyme de détente, de remise en forme et de bien-être. Le Centre de Thalassothérapie du Touquet est une destination dont la renommée n’est plus à prouver. Le Touquet, c’est un des premiers centres de Thalassothérapie, implantés en France. Aujourd’hui, parmi le personnel, les seniors occupent une place de plus en plus importante. Un personnel expérimenté. Un des atouts majeurs du Centre qui a réalisé une analyse ergonomique du poste d’hydrothérapeute, sous l’impulsion de son médecin du travail...

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L’ergonomie ne prend pas l’eau...

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Thalassothérapie du Touquet

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Ergonomie

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Clin d’oeil

Enquête auprès des lecteurs

« Elève qui peut encore faire mieux » Au dernier trimestre 2009, Entreprise et Santé vous a été adressé avec un questionnaire sur carte T. Près de 400 d’entre vous nous ont répondu. Voici la synthèse de vos réponses. En sachant que le prochain numéro fera l’objet d’améliorations pour prendre en compte vos avis. Un grand merci pour votre éclairage, qui nous est précieux.

369 lecteurs nous ont fait part de leurs avis, en répondant à notre enquête sur carte T, réalisée avec le numéro 8 (octobre-novembre-décembre 2009). 54 % d’entre eux sont chefs d’entreprise, directeurs, artisans ou professions libérales. 17 % sont cadres. 10 % sont agents de maîtrise. 18 % sont employés ou ouvriers. 1 % sont d’une autre catégorie.

En quelques chiffes... 88 82 92 93 66 30 85 90 58 70 79 75

% % % % % % % % % % % %

jugent le magazine intéressant ou très intéressant. jugent le magazine utile ou très utile. jugent le magazine agréable ou très agréable. jugent le magazine facile ou très facile à lire. lisent régulièrement ou très régulièrement des articles dans Entreprise et Santé. lisent parfois des articles. disent avoir appris quelque chose avec Entreprise et Santé. disent ne pas avoir consulté le site internet entrepriseetsante.com. ne donnent pas le magazine Entreprise et Santé dans leur entreprise. n’ont pas de rubrique préférée. savent que le magazine Entreprise et Santé est adressé par leur Service de Santé au Travail. estiment avoir besoin d’information en Santé au Travail.

En quelques mots... Ces chiffres sont encourageants. Même si les questions de représentativité des répondants se posent toujours dans ce type d’enquête. On peut toujours se dire qu’ont surtout répondu des personnes satisfaites... Parmi les rubriques préférées, un quatuor arrive largement en tête : Juridique, Dossier central, Vie des entreprises, Emplois et Santé. Parmi les suggestions, figurent la nécessité d’être mieux informé sur l’actualité juridique. Ainsi que sur les normes de sécurité. « Comment être en règle » est clairement une préoccupation récurrente. De même, améliorer le contenu pratique de la revue nous est fortement suggéré : questions/réponses, conseils, guides, affiches détachables, formations. Enfin, vous êtes plusieurs à nous suggérer d’employer du papier recyclé et d’imprimer sous label écologique.


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- 31 500 entreprises adhérentes implantées sur l’Audomarois, la Flandre Intérieure, le Douaisis et Lille-Roubaix-Tourcoing. - Chaque entreprise est à moins de 30 minutes d’une équipe de Santé au Travail : 37 Centres fixes, 19 Centres mobiles, plus de 200 Centres d’entreprises, organisés en 4 antennes (Nord, Centre, Sud, Est) - Le suivi de Santé au Travail de 430 000 salariés de tout secteur d’activités (Commerces, Services, Industries, Agro-alimentaire, Collectivités Territoriales, ...) dont plus de 22 000 intérimaires.

Do ssi er Ju rid iqu e Em pl Sa ois e nté t Te ch niq ue s Erg on om ie

- 493 professionnels au service de la Santé au Travail : - 180 Médecins du Travail - 18 Médecins d’autres spécialités (Pneumologue, Cardiologue, Dermato-Allergologue, Ophtalmologiste, Rhumatologue, Psychiatre, ORL, ...) - 140 Secrétaires médicales et Assistants médicaux - 40 Assistants en Santé au Travail - 25 Infirmiers dont 8 Infirmiers en Santé au Travail - 18 Intervenants en Prévention des Risques Professionnels (Ergonome, Toxicologue, Psychologue, Assistant social, Statisticien, Chargé de projet) - 72 personnels de support administratif et technique (documentation, démarche qualité, chauffeurs PL, agents de maintenance et d’entretien, comptabilité, ressources humaines et direction).

Cli nd ’oe il

Carte d’identité

Pour Michel Auvin, Président du Conseil d’Administration, « notre regroupement en une seule association - et donc, un seul Service de Santé au Travail - nous permet d’être plus forts face à l’avenir ». Et de préciser : « A un moment où les changements sont notre quotidien : nouvelle réforme, évolution du nombre de médecins, apparition de nouveaux métiers en Santé au Travail, nouvelles exigences des salariés et de leurs employeurs, augmentation et diversification des demandes des entreprises et de leurs salariés... Notre force majeure : l’expérience acquise par chacun. Notre atout : partager cette expérience. Et mettre en commun nos moyens. Pour des prestations de qualité ». Nul doute que cette volonté est partagée par les 15 membres représentant les salariés et les 15 membres représentant les employeurs, au sein du Conseil d’Administration paritaire.

Te r de ritoi san re té

Au deuxième trimestre 2010, s’est finalisé le regroupement de six Services de Santé au Travail au sein d’une seule association : POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord. Le but : apporter des prestations toujours plus performantes en regroupant des moyens financiers, techniques et humains. Un enjeu : rester toujours proche des entreprises et de leurs salariés.

Inv es tir

DU NOUVEAU POUR LA FLANDRE INTERIEURE, L’AUDOMAROIS, LE DOUAISIS et LILLE-ROUBAIX-TOURCOING

V en ie d tre es pr ise s

Nord-Pas de Calais

Ta de blea bo u rd

Territoire de Santé

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maq 28p n10

23/07/10

10:47

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Une édition CISST - GISSET Groupement Inter Services Santé et Travail 79 rue Jean-Baptiste Lebas 62 404 Béthune Cedex Centre Inter-Services de Santé au Travail 118 rue Solférino 59015 Lille Cedex 62 59 80

Grâce au soutien de :

02 60

ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77 rue Debaussaux BP 0132 80001 Amiens Cedex 1 Tél : 03 22 54 58 00 / www.asmis.net AST 62/59 Association de Santé au Travail 6 rue de la Symphorine Parc des Bonnettes 62 008 Arras Tél : 03 21 15 12 32 / www.ast6259.fr ASTAV Association de Santé au Travail de l'Arrondissement de Valenciennes 62 rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél : 03 27 46 19 24 / www.astav.fr ASTIL 62 Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 Boulevard du Parc - BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél : 03 21 85 51 85 CEDEST Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10 rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél : 03 28 24 98 98 / www.cedest.net

« LE » magazine de Santé au Travail des entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie : des réalisations d’entreprises, des « actus » et des conseils 4 numéros par an diffusés auprès de 85 000 entreprises La vie en Santé au Travail des PME et des TPE

MTA Médecine du Travail de l'Aisne rue Théodore Monod ZA Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél : 03 23 62 52 48 / www.mt02.org PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord 118 rue Solférino Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél : 03 20 12 83 00 / www.polesantetravail.fr

Avec le site : - Retrouvez des infos par branches d’activités - Entrez en contact avec votre Service de Santé au Travail - Prenez connaissance de l’actualité en Santé au Travail

www.entrepriseetsante.com


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