Comment s’est écrite et se raconte la «frontière» de Perrache ?

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IL PERRACHEUNEETAITFOISEMMACOLLEE-HERNANDEZ Parcours de Master «Architecture, Villes, ressources» Sous la direction de Nicolas VERNET

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Merci enfin à ma famille et mes amis de m’avoir encouragé et soutenu tout au long de cette année si particulière.

Je tiens à remercier chaleureusement Nicolas Vernet pour sa patience et son sui vi tout au long de la rédaction de ce mémoire, ainsi que Cécilé Léonardi pour son enseignement cette année.

Merci également à Anaïs Fournier, Lucille Payen, Bruno Paccard et Bruno Yvonnet d’avoir répondu patiemment et avec enthousiasme à toutes mes inter rogations. Vos témoignages m’ont été précieux !

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7 Directeur de mémoire : NicolasE.N.S.A.G.VERNET2021 IL ETAIT UNE FOIS FRONTIERELADEPERRACHE

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9 SOMMAIRE 1METHODOLOGIELEXIQUEINTRODUCTIONILETAITUNEFOIS PERRACHE 1.1 Perrache comme gare ferroviaire 1.2 Perrache à l’ère du tout automobile 1.3 La «frontière de Perrache» en questionnement 2 L’ARCHITECTE NARRATEUR 2.1 Perrache à l’échelle du bâtiment 2.2 Perrache à l’échelle de la ville 2.3 Perrache et la grande échelle 3 ANALYSE PROSPECTIVE : EN QUOI LE FUTUR DE PERRACHE FAIT ECHO AUX ENJEUX URBAINS DE DEMAIN 3.1 Mise en avant des mobilités douces 3.2 L’idéal de la ville sans frontière contre la ségrégation spatiale 3.3 Le rôle du citoyen pour construire la ville de demain TABLEBIBLIOGRAPHIECONCLUSIONDESILLUSTRATIONS

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Figure 1 : Vue de la basilique de Fourvière depuis les jardins suspendus de Perrache.

INTRODUCTION

Figure 2 : Vue depuis les jardins suspendus de Perrache.

Figure 3 : Vue depuis les jardins suspendus de Perrache.

1 - Expression exprimant le fait de passer sous les voutes de la voie ferrée de la gare de Perrache pour se rendre dans le sud de la presqu’île lyonnaise.

2 - Duret Aline, Aménagement. Perrache : les gros travaux commencent cette année (en ligne), Lyon Plus, publié le 04/02/2018. 3travaux-demarrent-cette-anneehttps://www.lyonplus.com/actualite/2018/02/01/perrache-les-gros--InMediasRespourLyonConfluence, Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : sier-de-concertation-2016https://www.lyon-confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dos

En 2007, la première phase du plan de réaménagement du centre d’échange et de la gare de Perrache, décrits comme étant la fameuse « frontière de Perrache » est lancée 2. En 2016, le programme de concertation citoyenne « ouvrons Perrache » débute 3. Entre le 17 mai et le 16 juillet 2016, les habi tants du quartier sont ainsi invités à échanger sur la première phase du projet. L’expression « ouvrons Perrache » interroge, la gare et le centre d’échange sontils fermés ? Il semble paradoxal de considérer qu’une gare, lieu pensé pour la mobilité, puisse être fermée. Dès lors plusieurs questions se posent par rapport à cette « frontière » notamment sur la façon dont elle est apparue et à quelle forme de frontière elle correspond exactement. Grâce aux anecdotes racontées par ma grand-mère et la vision différente de ma tante, j’ai également pris conscience que cette frontière possédait une histoire, qui comme toutes les histoires, pouvait être

Il y a un peu moins d’un an, après un repas en famille, j’ai découvert pour la première fois les jardins suspendus de Perrache à Lyon. En plus d’être étonnée de la présence d’un tel lieu à quelques mètres au-dessus de l’autoroute, j’ai été surprise des différentes réactions des membres de ma famille. Ma tante avait été très étonnée de les découvrir, elle qui avant de faire une visite tou ristique du quartier de Perrache ne s’était jamais vraiment intéressée au lieu. Ma grand-mère au contraire, connaissait bien ces jardins, elle venait parfois y déjeuner les jours de travail. Elle nous a alors raconté le cirque qui s’installait devant la brasserie Georges, les promenades sur le cours Verdun aujourd’hui disparu et les départs en vacances en train depuis la gare de Perrache. Elle a ensuite déploré ce que le quartier était devenu, nous expliquant qu’il était bien plus facile avant de passer de l’autre côté des voutes de Perrache. Et c’est ainsi que j’ai découvert les expressions lyonnaises « aller au-delà des voûtes »1 et « la frontière de Perrache ». Les réactions suscitées par l’implantation de ces jardins suspendus dans un lieu qui m’apparaissait un peu incongru m’ont donné envie de m’intéresser de plus près à ce lieu et c’est ainsi que j’ai décidé de centrer mon mémoire sur le quartier de Perrache. Le terme de « frontière de Perrache » interroge puisqu’il est ainsi utilisé pour marquer une limite à l’échelle de la presqu’île lyonnaise et fait référence à une forme d’obstacle à franchir.

17 INTRODUCTION

18 racontée selon plusieurs points de vue. C’est cette richesse d’une même his toire portée par plusieurs narrateurs qui m’intéresse. J’espère donc dans les prochaines pages vous raconter comment l’histoire de la « frontière Perrache » a été écrite au fil du temps et s’interroger sur son futur.

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Au cours des prochaines pages, le terme « Perrache » pourrait amener à des confusions tant il est polysémique. Il désigne à la fois un ingénieur du XVIIIe siècle, un quartier de la presqu’île lyonnaise, un arrêt de transport en commun, une gare, un échangeur autoroutier ou même une espèce d’oiseau. Pour expliciter les propos qui vont suivre, il sera donc toujours précisé à quoi le terme « Perrache » fait référence précisément. Cependant ce mémoire s’appuie sur l’histoire et l’étude de l’ensemble de bâtiments désignés comme étant la « frontière Perrache ». Cela regroupe la gare et le centre d’échange ou plateforme multimodale, cet ensemble sera désigné comme le pôle multimodal de Perrache.

20 LEXIQUE

21 Figure 4 : Limites de la presqu’île de Lyon. Figure 5 : Limites du quartier de Perrache. Figure 6 : La « frontière de Perrache » : le pôle multimodal. Gare ferroviaire Centre d’échange ou plateforme multimodal

J’ai croisé ces témoignages avec différents écrits et documents d’ar chives, afin de pouvoir mêler récit scientifique et ressenti habitant. Si les té moignages recueillis étaient très enrichissants notamment pour raconter des moments vécus avec une dimension plus affective et poétique, les mettre en parallèle avec des documents d’archives permettait de les confronter à des do cuments plus objectifs basés sur des faits moins propices être transformés par la mémoire

Parmihumaine.lesdocuments d’archives utiles pendant mes recherches, j’ai merais noter l’importance des banques de cartes postales en ligne. Celles-ci m’ont permis de visualiser des espaces de manière précise, là où les témoi gnages peuvent se déformer légèrement avec le temps. Elles étaient aussi très révélatrices de ce qui était considéré comme beau et représentatif de Lyon et du quartier Perrache au moment de leur envoi.

Puisque la richesse de la « frontière Perrache » semblait résider dans le croisement des différentes voix qui en raconte l’histoire, il m’a tout d’abord fallu recueillir des témoignages. J’ai ainsi pu avoir différents entretiens avec des acteurs de cette « frontière » ou bien ceux qui partagent son histoire.

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METHODOLOGIE

23 Bruno Yvonnet, artiste et directeur des ateliers de pratiques artistiques ama teurs de Perrache.

Anaïs Fournier, guide conférencière, elle organise des visites de Lyon avec l’as sociation Origami Architecture. Le photographe Bruno Paccard qui du 20 octobre au 26 novembre 2010 a présenté l’exposition Hier derrière les voutes, qui raconte la vie « au-delà des voutes » entre 1990 et 1992. Il vit depuis des années dans le quartier de Per rache.

Lucille Payen, guide conférencière, elle organise des visites théâtralisées de Lyon avec l’association Cybèle.

Figure 7 : Façade nord de l’échangeur de Perrache, vue depuis la place Carnot.

IL ETAIT UNE PERRACHEFOIS

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27 Figure 8 : frise chronologique du pôle multimodal de Perrache

Le quartier de Perrache est un lieu au fort passé industriel et commercial. Son emplacement à la croisée de plusieurs flux est un avantage. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le pont de la Mulatière est le seul axe de passage pour aller vers l’est de Lyon et il se situe au niveau du quartier de Perrache1. Une zone industrielle se constitue sur cette partie sud de la presqu’île notamment grâce à la présence d’une gare d’eau dynamique. Entre 1827 et 1832, la première ligne ferroviaire de Lyon est construite pour relier Saint-Etienne à Lyon. Avec l’élévation du trafic ferroviaire de cette ligne d’abord dédiée au frêt, une pre mière gare Perrache est construite entre 1843 et 1846. Avec la création d’une nouvelle ligne de train entre Paris et Marseille passant par Lyon, le tracé ferro viaire est modifié et prend de l’importance. En 1845, l’emplacement de la gare 1 Bouvier, J. A. (1945). La gare de Perrache. Ses conditions de site et les conséquences de son établissement. Les Études rhodaniennes, 20(1), 97 111. https://doi.org/10.3406/geo ca.1945.6587

28 Figure 9 : Evolution topologique du confluent lyonnais. Crédits : J.A. Bouvier.

La presqu’île de Lyon a évolué au fil des siècles. Le confluent entre la Saône et le Rhône a été successivement repoussé toujours plus au sud. Au MoyenAge il se situe à hauteur de l’actuelle place Bellecour. Au XVe siècle, il est repoussé à hauteur des remparts d’Ainay. Quatre îles sont alors présentes au sud de la presqu’île. A partir de 1774, l’ingénieur Perrache pense et dirige les travaux d’aménagement de l’actuel emplacement du Confluent. La forme de la presqu’île de Perrache est ainsi une création humaine.

29 Perrache actuelle est fixé par une décision ministérielle2. 2 Wikipédia, Gare de Lyon-Perrache, dernière mise à jour le 14 décembre 2020. https:// fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Lyon-Perrache Figure 10 : La pointe sud de la presqu’île lyonnaise au croisement des flux. Crédits : J.A. Bou vier.

30 1.1. PERRACHE COMME GARE FERROVIAIRE (1845-ANNEES 1970)

Figure 11 : Carte postale de la façade principale de la gare ferroviaire de Perrache.

Après dix-huit mois de travaux, la gare de Perrache est mise en ser vice en 1856 1. Son emplacement résulte de plusieurs contraintes topogra phiques dues aux reliefs et aux réseaux hydrographiques. Construite à proxi mité du Rhône, la gare est sur un site sujet aux inondations lors des crues. Si un quai pensé par Michel-Antoine Perrache, qui donnera son nom au quartier, a déjà été construit pour protéger le confluent des inondations, la gare et les rails seront tout de même construits à 6 mètres au-dessus de l’eau protégés par de larges voutes. Le choix du site est également le résultat de plusieurs enjeux commerciaux. En effet, il existe alors plusieurs compagnies de chemin de fer, ayant chacune leurs rails, et la gare est construite pour la Compagnie des che mins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). La gare de Perrache ayant été choisie pour être la gare centrale de Lyon, les différentes compagnies ferroviaires tardent à s’entendre sur son emplacement définitif qui ne leur sera pas équitablement favorable. L’emplacement de Perrache est finalement choisi car le plus favorable à l’ajout de nouveau rails pour former la ligne entre Paris et Marseille passant par Lyon. Les différentes cartes postales de l’époque témoignent du fait que la gare de Perrache est alors perçue positivement pour les lyonnais et est un des symboles de la ville. Les plans ont été dessinés par François-Alexis Cendrier, 1 Région Auvergne Rhône-Alpes, Gare de Lyon-Perrache, Dossier IA69000834, 2001. 55c0c3970c9cpatrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/gare-de-lyon-perrache/6dff87b5-8edd-42c7-b175-https://

On retrouve une autre représentation du bâtiment dans le contexte historique grâce à un film réalisé en 1896 par les frères Lumière d’un train arri vant en gare. Le choix du sujet de leur film n’est pas anecdotique. Le film té

Figure 13 : Carte postale de la façade principale de la gare ferroviaire de Perrache et de l’hôtel Terminus depuis de cours Verdun.

Figure 12 : Carte postale de la façade principale de la gare ferroviaire de Perrache.

2 Région Rhône-Alpes, Avenue dite cours de Verdun, Dossier IA69000809, 2001. 0973a62ca92c#annexesmoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/avenue-dite-cours-de-verdun/70b8478e-8519-4a39-8d2a-https://patri

31 un architecte formé aux Beaux-arts de Paris. Une attention toute particulière est portée à la façade nord de cet ouvrage d’art qui donne sur le cours Verdun, aujourd’hui disparu mais qui en 1825 était déclaré « une des plus belles pro menades de la ville ».2

Dans La gare de Perrache, ses conditions de site et les conséquences de son établissement, écrit en 1945, J-A Bouvier ne fait à aucun moment mention du terme frontière8. Cependant, il met en avant la forme du « goulet de Perrache » qui se renforce avec l’arrivée de la gare actuelle. L’augmentation du trafic ferroviaire ainsi que la nouvelle typologie des rails rendent plus difficile le passage entre le nord de la presqu’île et le quartier Perrache. D’autant plus que 3 Frères Lumières, 1896, Arrivée d’un train à Perrache. Gare de Perrache, Lyon. https://cata 4logue-lumiere.com/arrivee-dun-train-a-perrache/Wikipédia, Hôtel terminus (Lyon), dernière mise à jour le 24/01/2020. https://fr.wikipedia.org/ 5wiki/Hôtel_Terminus_(Lyon)EnseignementdeCécileLéonardi dans le cadre du cours de séminaire, semestre 7, EN 6SAG.Propos recueillis lors d’un entretien téléphonique avec Lucille Payen des visites Cybèle réalisé le 12/03/2021. 7 Moiroux Françoise, De mémoire de presqu’île … Perrache XVIIIe-XXe, pour le Grand Lyon, 2002, 20 pages. ca.1945.6587son8quettehistoire.pdfhttps://www.lyon-confluence.fr/sites/default/files/media/downloads/2003-11plaBouvier,J.A.(1945).LagaredePerrache.Sesconditionsdesiteetlesconséquencesdeétablissement.LesÉtudesrhodaniennes,20(1),97111.https://doi.org/10.3406/geo

32 moigne du fait que Perrache est alors un lieu symbole de progrès et d’avancée technique 3. Cette vision positive et dynamique de la gare s’étend au quartier. Ainsi en 1906, la compagnie PLM (Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée) inaugure le prestigieux hôtel Terminus à proximité de la gare. Le bâtiment aujourd’hui devenu l’hôtel du château de Perrache est conçu par Georges Chedanne, prix de Rome 18874. En 1936, la signature des accords de Matignon instaure les congés payés. Les classes ouvrières peuvent partir découvrir la France. C’est l’essor d’un tourisme de masse 5. La gare de Perrache est alors associée à un imagi naire d’évasion, de soleil, de vacances pour une partie de la population.

Malgré cette vision positive de la gare de Perrache c’est pour certains, par exemple Lucille Payen du collectif Cybèle, lors de sa construction que la « frontière de Perrache » nait. Elle m’explique que pendant sa visite, c’est en faisant arriver le groupe de visiteurs devant la gare qu’elle leur parle de la « frontière Perrache »6. Cette étape historique peut cependant être nuancée. La coupure entre le nord et le sud de la presqu’île prend naissance avant même l’arrivée de la gare de Perrache 7. Dans les différents plans d’urbanisme des sinés par Michel-Antoine Perrache, le quartier des « marais Perrache » se dis tingue déjà. L’expression à connotation négative des « marais de Perrache » qui à l’époque était associée à des fièvres contagieuses, marque la coupure de la presqu’île dans l’imaginaire collectif. Avant d’être physique, la frontière est déjà sociale et symbolique. A cela s’ajoute une différenciation programma tique entre le nord et le sud de la presqu’île puisque le sud devient un pôle industriel et commercial. De plus, avant la gare de Perrache actuelle, l’ancienne gare et la gare d’eau coupaient déjà la presqu’île. (voir figure 3)

9 Georges Ribeill. 1996. Les métamorphoses de la grande gare française. Gares en mouve ment, Les Annales de la Recherches Urbaines, pp. 54-65. 930x_1996_num_71_1_1954?q=gare+et+grande+echellehttps://www.persee.fr/doc/aru_0180-

33 les lois en vigueur obligent les rails ferroviaires à être clôturés sur toute leur longueur pour empêcher leur accès au public 9. La coupure de la presqu’île est renforcée par la massivité des voûtes et le sentiment de frontière apparait puisque la circulation devient complexe, bien qu’elle ne soit pas volontaire ment empêchée.Leressenti de la coupure entre le nord et le sud de la presqu’île peut aussi s’expliquer par le fait que la gare est un espace policé qui barre l’espace public. La possession d’un billet de train restreint l’accès à la gare pour ceux qui ne montent pas en voiture. Un sentiment de restriction de la liberté à cir culer à travers la « frontière Perrache » a pu se développer.

34 1.2. PERRACHE A L’ERE DU TOUT AUTOMOBILE (ANNEES 1970 A 1990)

La galerie commerciale quant à elle ne connaitra pas le même franc succès. Une des raisons avancées serait le sentiment d’insécurité, notamment la nuit aux abords de la gare. Le bâtiment étant chauffé, les sans domiciles y

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Le centre d’échange augmente la masse de Perrache et renforce l’effet de coupure physique déjà existante de la presqu’île. La perception de la masse évolue cependant du fait des lieux de vie et de sociabilité qu’elle héberge.

En 1970, le percement du tunnel de Fourvière fait déboucher les autoroutes A6 et A7 à proximité de la gare. Cette solution provisoire, le maire Louis Pradel ayant promis un contournement autoroutier à l’ouest, devient permanente 1. Les lyonnais peuvent désormais rejoindre « l’autoroute du soleil » depuis Perrache. Le tunnel permet de diminuer le temps de trajet quotidien pour beaucoup de lyonnais. Entre 1972 et 1976, le centre d’échange multi modal de Perrache est construit sous la direction de l’architecte René Gages devant la gare de Perrache. Sa première proposition sera de construire un projet de « gare pont urbain ». Cette première idée de pont entre le sud et le nord de la presqu’île témoigne du fait que l’architecte est conscient de la scission qu’il existe déjà au niveau de Perrache. L’idée de pont sera finalement abandonnée. Cette plateforme de correspondance regroupe une station de métro, de tramway, une gare routière, une station de taxi et un échangeur routier. L’ensemble reprend le concept de mixité programmatique puisque l’on trouve aussi une galerie commerçante, plusieurs étages de parking, des jardins suspendus ou encore un lieu consacré à l’art contemporain. A son inauguration en 1976, l’esthétisme de la plateforme multimodale sera source de débats. La presse spécialisée y voit une « prouesse avant-gardiste »2 tandis que parmi les lyonnais certains l’appellent « la verrue », le « blockhaus » ou la « connerie du siècle » 3.

L’espace muséal au dernier étage du centre d’échange sera pendant un temps un pari réussi avant le transfert des collections et du personnel en 1995 dans un nouveau bâtiment. Dans les années 1980, le marché de l’art est florissant notamment à Lyon. Le musée devient un endroit incontournable du monde de l’art contemporain en exposant des œuvres d’art internationales, parfois même avant Paris. Le lieu reste cependant principalement apprécié par la communauté artistique mais très rarement visité par les voyageurs en transit comme pensé initialement dans le projet.

Moiroux Françoise, De mémoire de presqu’île … Perrache XVIIIe-XXe, pour le Grand Lyon, 2002, 20 pages. fr.wikipedia.org/wiki/Centre_d%27échanges_de_Perrache32quettehistoire.pdfhttps://www.lyon-confluence.fr/sites/default/files/media/downloads/2003-11plaIdemWikipédia,Centred’échangesdePerrache,dernièremiseàjourle08/05/2021https://

35 trouvent un lieu de repos. Ce sentiment d’insécurité est renforcé par le déve loppement de la prostitution et des trafics dans le quartier Perrache. Perrache est alors vu pour certains comme un rempart aux dangers du quartier Per rache, qui est perçu comme un endroit malfamé mais aussi de débauche et de loisirs car de nombreuses fêtes y sont organisées. Ce rempart est pourtant bien plus facile à traverser, le développement des activités de la plateforme multimodale a multiplié les circulations à travers la « frontière de Perrache ». Malgré quelques échecs programmatiques, le pôle multimodal de Perrache est bien loin d’être une salle des pas perdus.

4 Propos recueillis lors d’un entretien avec Bruno Yvonnet, le 03/09/2021, dans les locaux de pratiques artistiques amateurs de Perrache.

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Figures 14 : Maquette du projet de « pont urbain » initialement pensé par René Gagès.

36 Figure 16 : Photographie de l’exposition Cent affiches de cinéma français de 1908 à 1960, 1978.

37 Figure 17 : Photographie du noeud autoroutier de Perrache

38 1.3. LA FRONTIERE DE PERRACHE EN QUESTIONNEMENT (A PARTIR DES ANNEES 1990)

De manière simultané depuis quelques années, plusieurs types de visites du pôle multimodal de Perrache commencent à se mettre en place.

L’une de ces visites, organisée par le collectif Cybèle, a été écrite avec pour 1 Adam Matthieu, « Confluence, vitrine et arrière-boutique de la métropolisation lyonnaise » in Géo confluences [en ligne], 2020, mis en ligne le 05/11/2020, consulté le 13/05/2021. URL

Les visites de Perrache ont joué un rôle dans le changement de vision de l’échangeur autoroutier. Elles ont permis de mettre en avant une histoire.

5lyon27/10/2019,4Architecture3le2articles-scientifiques/confluencehttp://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/lyon-metropole/:Proposrecueillislorsd’unentretientéléphoniqueavecLucillePayendesvisitesCybèleréalisé12/03/2021.Proposrecueillislorsd’unentretientéléphoniqueavecAnaïsFournierdesvisitesOrigamiréaliséle29/03/2021.«Lecentred’échangesdePerrache»inLepetitpaumé[enligne],2019,misenligneleconsultéle01/05/2021.URL:https://petitpaume.com/article/jardin-perrache-InMediasRespourLyonConfluence,

Dans les années 1990, deux ZAC (Zones d’aménagement concer tées) sont délimitées au sud de la presqu’île, dans le quartier Confluence 1.

« Perrache c’est un lieu de circulation. C’est un lieu dans lequel on va parce qu’on prend un train, parce qu’on prend un métro, parce qu’on va à Confluence, mais c’est pas un lieu qu’on visite. »

Cette opération aux multiples enjeux souhaite notamment faire diminuer la pression foncière de la presqu’île. Dès lors un mot d’ordre est omniprésent : désenclaver le sud de la presqu’île. La frontière de la gare de Perrache et des voûtes continuent malgré tout de couper la presqu’île en deux même si le type d’activités et de qualité des logements s’homogénéisent sur la presqu’île. La frontière de Perrache semble alors se poser en obstacle de ce projet. En 2007, la première phase de réaménagement du centre d’échange commence.

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Pour certains organismes de tourisme, la création d’une visite du pôle multimodal de Perrache était un pari risqué car il n’avait aucune image touristique.

Les visites connaissent cependant un grand succès 3 et peu à peu le nombre de visiteurs augmente. Les jardins suspendus de Perrache apparaissent désormais sur plusieurs sites Internet du tourisme lyonnais4. Cette curiosité nouvelle peut s’expliquer par un questionnement face aux travaux en cours mais aussi une sensibilisation habitante avec le programme de concertation Ouvrons Perrache5. Enfin, le développement du quartier Confluence a permis une évolution de l’image parfois négative qu’avait le quartier de Perrache.

Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : tation-2016https://www.lyon-confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dossier-de-concer

Dans Concevoir à grande échelle – modèles d’interfaces de mobilité et stratégies de transformations urbaines, Mathieu Mercuriali qui a fait sa thèse sur les espaces de multimodalité dont fait partie le pôle de Perrache, évoque plusieurs hypo thèses qui peuvent être appliquées à l’exemple de Perrache. Il évoque tout d’abord la notion d’obsolescence comme facteur de renouvellement permet tant une transformation cyclique.7 Puisqu’aujourd’hui le pôle multimodal de Perrache ne peut plus être seulement considéré comme une gare ferroviaire ou un échangeur routier, nous serions dans une phase de renouvellement. Cela implique un questionnement de son identité nouvelle notamment basée sur le rejet de son qualificatif de frontière.

A la fin de sa visite théâtralisée, Lucille Payen soulevait un point important grâce à une imitation de René Gagès. Elle jouait un architecte incompris mais bien conscient de la pérennité de son œuvre et de l’impossibilité de remodifier entièrement le pôle multimodal. Aujourd’hui, il parait en effet impossible de déplacer ou faire disparaitre tous les flux qui traversent le pôle multimodal8 Peut-être s’agit-il de le penser dans sa complexité, dans son histoire, dans la multitude de ses usages en agissant sur quelques pièces maitresses du puzzle sans forcément chercher à défaire le puzzle dans son entièreté. Aujourd’hui, il parait essentiel de fluidifier tous les flux qui traversent le pôle multimodal, un premier changement stratégique qui pourrait entrainer dans son sillage d’autres métamorphoses de lieux.

39 objectif de « modifier ce regard sale et crado de l’échangeur et ajouter un peu de poésie. »6

6 Propos recueillis lors d’un entretien téléphonique avec Lucille Payen des visites Cybèle réalisé le 12/03/2021.

Ainsi la « frontière de Perrache » est apparue au fil de l’histoire lyon naise mais ne peut pas se résumer à un simple bâtiment empêchant le passage. La scission est aussi sociale, historique et symbolique en plus d’être physique et architecturale. Sa situation en fait un lieu plein d’enjeux et de complexité. Malgré tout, sa présence semble ancrée de manière indélébile sur la presqu’île.

7 Mercuriali Mathieu, Concevoir à grande échelle -Modèles d’interfaces de mobilité et stratégies de transformations urbaines, thèse, Ecole polytechnique fédérale de Lausannne, 2015, page 873.Propos recueillis lors d’un entretien téléphonique avec Lucille Payen des visites Cybèle réalisé le 12/03/2021 : « Et après de manière théâtralisée je jouant René Gagès qui jouait les incompris, qui disais «de toute façon personne n’a jamais aimé ce que j’ai fait mais moi je m’en fout parce que ça restera là à tout jamais» et justement je terminais sur ce truc de se dire «et aujourd’hui vous allez faire quoi ? vous allez couper toutes les rues d’autoroute ? C’est pas possible donc mon truc il restera là et vous allez mettre des petits trucs par ci, des petits trucs par là pour enjoliver mais moi mon œuvre elle restera à tout jamais» et voilà il terminait avec un rire machiavélique sur son œuvre qui restera indélébile et immodifiable à vie. »

Figure 18 : photographie depuis la passerrelle menant à la gare de Perrache.

2. L’ARCHITECTENARRATEUR

Figure 19 : photographie de l’emplacement actuel de la façade de la brasserie Georges.

1 Rigal Alexandre « Lu/ Vers une architecture extrême, Rem Koolhaas. L’urbanisation est l’hori zon del’urbain » in Urbanités [en ligne], 2016, mise en ligne le 2510/2016. URL / lurbain/revue-urbanites.fr/lu-vers-une-architecture-extreme-rem-koolhaas-lurbanisation-est-lhorizon-de-https://www.

42 2.1. PERRACHE A L’ECHELLE DU BATIMENT

«

La frontière Perrache » comme nous la connaissons aujourd’hui prend de l’ampleur à partir de la construction de la gare, puis se renforce avec la construction de l’échangeur autoroutier. L’hypothèse avancée pour expli quer cela est la massivité du pôle multimodal de Perrache, ce qui le rend diffi cile à traverser. Ce ressenti qui transparait dans les entretiens effectués pour ce mémoire peut aussi se lire à partir d’outils cartographiques. Nous pouvons en effet constater au fil du temps une diminution de la proportion d’espaces non construits. (Figures 18 à 23) La « frontière de Perrache » découle donc en partie d’un phénomène de congestion de l’espace urbain 1. Cette congestion peut notamment se lire dans les rapports volumétriques entre le pôle multimodal de Perrache et les bâ timents autour. Par exemple, la brasserie Georges qui possède une façade avec pignon sur rue est aujourd’hui accolée au centre d’échange. Le recul nécessaire pour admirer la façade n’existe plus, l’effet de mise en scène a été perdue. La façade d’origine de la gare ferroviaire a quant à elle été complétement cachée par la passerelle qui la relie à la plateforme multimodale. Un dernier exemple de congestion de la zone est l’ancien château de Perrache, aujourd’hui devenu l’hôtel Mercure, qui se retrouve au pied de l’autoroute. Un contraste étonnant avec l’intérieur calme et luxueux de cet hôtel quatre étoiles. La congestion urbaine au niveau de la « frontière de Perrache » a conduit à une perte de la mise en scène de certains bâtiments voisins.

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Figure 20 : photographie de l’emplacement actuel de la façade de l’hotel Mercure.

Figure 21 : photographie de la passerelle du centre d’échanges cachant la façade initiale de la gare de Perrache.

44 Figure 22 : Rapport entre le plein et le vide en 1844 Figure 23 : Rapport entre le plein et le vide en 1844 Figure 24 : Rapport entre le plein et le vide en 1844

45 Figure 25 : Plan du quartier de Perrache en 1844 Figure 26 : Photographie aérienne de Perrache en 1945 Figure 27 : Photographie aérienne de Perrache en 2020

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En effet, pour la commodité des voyageurs, diverses activités se développent dans la gare sans lien avec le trafic ferroviaire, on pouvait donc probable ment trouver des bazars de gare, des buvettes ou encore des bibliothèques de gare 3. Mais cette mixité programmatique s’était développée sans être plani fiée, de manière presque vernaculaire. Mais la forte mixité programmatique de l’échangeur routier est le résultat d’une application concrète de la notion d’hybridation architecturale. Cette mixité programmatique change la manière de penser les espaces. Il ne s’agit plus de transformer l’espace pour répondre à une demande. Les espaces permettent l’apparition de nouveaux usages créés ex nihilo, par exemple la création du musée d’art contemporain dans ce lieu sans réel passé artistique. La réussite de ces nouveaux usages sont alors des paris risqués, ce que l’on peut par exemple constater avec la galerie commerçante de Perrache qui n’a « jamais été un franc succès »4. La congestion des espaces impacte aussi les circulations. Tous les soirs la pollution créée par les embouteillages de l’autoroute relâche dans l’air des particules toxiques et malodorantes de pollution. Pendant les entretiens, j’ai été intriguée par les propos d’Anaïs quant à la circulation dans le pôle mul timodal de Perrache. Elle témoignait du parcours labyrinthique que pouvait représenter le pôle multimodal.5 La complexité de traverser et de se repérer dans « la frontière de Perrache » peut s’expliquer par le nombre de seuils architecturaux ressentis pendant le parcours. Cette complexité du parcours et la charge d’informations perçues peuvent contribuer à renforcer l’effet de massivité ressenti lors de la traversée de Perrache. Ainsi le sentiment de frontière est renforcé par les différentes circulations piétonnes mises en place actuellement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le programme Ouvrons Perrache s’est penché sur la question.

3 Ribeill Georges, Les métamorphoses de la grande gare française. Gares en mouvement, Les Annales de la Recherches Urbaines, 1996, pp. 54-65.

Architecture5pratiques4930x_1996_num_71_1_1954?q=gare+et+grande+echellehttps://www.persee.fr/doc/aru_0180-Proposrecueillislorsd’unentretienavecBrunoYvonnet,le03/09/2021,dansleslocauxdeartistiquesamateursdePerrache.Proposrecueillislorsd’unentretientéléphoniqueavecAnaïsFournierdesvisitesOrigamiréaliséle29/03/2021: « On le voit bien pendant les visites guidées, traverser la gare de Perrache, que ce soit en montant sur les escalators, en traversant la gare, en redescendant ou la voute qui accueille le tramway, c’était quelque chose qui n’était pas très naturel. Les gens ont tendance à se perdre, donc quand on leur donne rendez-vous à tel endroit, pour eux, c’est un véritable labyrinthe. Donc la réalité de la façon dont les groupes pratiquent la gare, c’est que c’était compliqué de se repérer, compliqué de circuler. »

Le phénomène de congestion aurait aussi été le départ de la défini tion d’une architecture hybride2 comme résultat à un manque de place. Avec la construction de la gare et avant que la congestion urbaine ne soit percep tible, la « frontière de Perrache » est déjà un lieu de mixité programmatique.

2 Mercuriali Mathieu, Concevoir à grande échelle -Modèles d’interfaces de mobilité et stratégies de transforma tions urbaines, thèse, Ecole polytechnique fédérale de Lausannne, 2015, page 127

Figure 28 : Coupe nord/sud du pôle multimodal de Perrache Figure 29 : Photographie du trafic routier de Perrache

L’actuel statut de la « frontière Perrache » pose question au vu de deux phénomènes urbains récents. En 19833 la gare de La Part-Dieu est mise en service, elle est à ce jour devenue la gare principale de Lyon. Le développe ment de la gare de La Part-Dieu a créé une nouvelle centralité dans la métro pole lyonnaise en devenant un lieu de croisement des flux. C’est à la gare de La Part-Dieu que la majorité des TGV arrivent et partent, c’est aussi le lieu de départ de la ligne Eurostar par exemple. Malgré la perte de son statut de gare principale de Lyon4, la gare de Perrache reste très desservie notamment par les TER5. Le pôle multimodal de Perrache est également la principale gare routière de Lyon, notamment pour tous les trajets à l’international. La proxi mité de l’autoroute lui donne un avantage par rapport à la gare routière de La 1 Propos recueillis lors d’un entretien avec Bruno Yvonnet, le 03/09/2021, dans les locaux de pratiques artistiques amateurs de Perrache.

L’expression de « frontière de Perrache » pose la question de son expression typologique à l’échelle de la presqu’île et de la ville de Lyon. Elle semble posséder plusieurs caractéristiques qui pourraient l’apparenter à un « mur urbain » coupant la presqu’île en deux. Il s’agit d’un élément massif comme nous l’avons vu précédemment, qui délimite un espace en délimitant le quartier de Perrache et qui occulte en partie la vue de l’autre côté. Ce mur aurait toutefois la particularité d’accueillir de nombreuses activités et des moments de vie. Au-delà d’un mur, il s’agit d’une masse habitée, le terme de mur habité pourrait être pertinent. La « frontière de Perrache » ne peut cependant pas être seulement définie comme un élément délimitant Lyon. Plusieurs activités qui s’y déve loppent permettent au contraire de relier les quartiers sud à ceux du nord de la presqu’île. Lors de son témoignage, Bruno Yvonnet a partagé l’anecdote de deux hommes que tout opposait mais qui grâce aux ateliers amateurs d’arts sont passés au-delà des différences de milieux sociaux pour devenir amis. 1 La « frontière de Perrache » n’est pas seulement un séparateur mais peut aussi créer du lien, notamment en étant le point de connexion. La « frontière de Perrache » peut être considérée comme un objet frontière selon le sens défini par P. Trompette et D. Vinck dans Retour sur la notion d’objet frontière.2 Ainsi le pôle multimodal de Perrache joue ce rôle paradoxal d’être à la fois marqueur d’une frontière et créateur de lien entre les deux côtés.

2 Trompette Pascale, Vinck Dominique, Retour sur la notion d’objet frontière, Dans Revue d’anthro pologie des connaissances, 2009, Vol. 3, n° 1, pages 5 à 27 3 Wikipédia, Gare de Lyon Part-Dieu, https://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Lyon-Part4Dieu#HistoriqueMoirouxFrançoise, De mémoire de presqu’île … Perrache XVIIIe-XXe, pour le Grand Lyon, 2002, 20 pages, page 19. fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Lyon-Perrache511plaquettehistoire.pdfhttps://www.lyon-confluence.fr/sites/default/files/media/downloads/2003-Wikipédia,GaredeLyon-Perrache,dernièremiseàjourle14décembre2020.https://

48 2.2. PERRACHE A L’ECHELLE DE LA VILLE

Part-Dieu. Avec l’effervescence engendrée par la gare routière de Perrache, le pôle multimodal de Perrache reste pertinent à conserver en service, malgré le développement de la gare de La Part-Dieu.

Ensuite le développement récent du quartier Confluence impacte le quartier de Perrache puisqu’il est voisin et par conséquent le pôle multimodal de Perrache. Le développement des transports et notamment des transports en commun6 jusqu’à la confluence ont permis de désenclaver les quartiers sud de la presqu’île. Le nombre de lignes de TCL traversant la « frontière » a aug menté. L’apparition de nouveaux services ont également été profitables pour le quartier de Perrache qui a profité du changement d’image de la partie sud de la presqu’île. On retrouve dans le choix des équipements qui s’y installent une volonté forte d’exprimer une nouvelle forme de centralité dans le quartier Confluence avec la construction de logements de luxe, un nouveau centre commercial, un musée ou encore l’hôtel de région Auvergne-Rhône-Alpes construit par l’architecte primé Christian de Portzamparc.

6 « Confluence, vitrine et arrière-boutique de la métropolisation lyonnaise » in Géo confluences [en ligne], 2020, mis en ligne le 05/11/2020, consulté le 13/05/2021. URL : tifiques/confluencefluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/lyon-metropole/articles-scienhttp://geocon

49

Pour Xavier Malverti, dans La grande échelle de Rem Koolhas 1, la richesse d’une réflexion à la grande échelle est dans l’étude de l’imbrication des différentes échelles entre elles. Cette cohabitation des échelles peut être observée dans le pôle multimodal de Perrache. Le rayonnement international du bâtiment grâce à ces lignes routières internationales, coexiste avec l’impact local du bâti qui s’exprime par exemple avec la vie associative propre au quartier qui se développe dans les jardins suspendus. Dans la thématique des transports, le réseau autoroutier qui connecte Lyon à la France et à l’Europe et sa vitesse cohabite avec le passage des piétons et leurs trajets au sein de la métropole lyonnaise.

32lehttps://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1999_num_82_1_2219?q=gare+et+grande+echelURLIbidpage18KoolhaasRem,

1 Malverti Xavier, «La grande échelle de Rem Koolhas » in Persée [en ligne], 1999, page 16 New York Délire, manifeste pour Manhattan, collection Architectures, Editions Parenthèses, 2002 4 Notion définie par Rem Koolhaas 5 Mercuriali Mathieu, Concevoir à grande échelle -Modèles d’interfaces de mobilité et stratégies de transforma tions urbaines, thèse, Ecole polytechnique fédérale de Lausannne, 2015, page 143 6 Ibid. page 77

50 2.3. PERRACHE ET LA GRANDE ECHELLE

Pour comprendre comment se fait l’imbrication des échelles dans le pôle multimodal de Perrache, il faut introduire la notion de Bigness, créée et définie par Rem Koolhaas comme un moyen de réunir des éléments dislo qués en un tout redéfinissant la forme des villes dont l’éclatement a produit une forme de chaos.2 Cette forme d’architecture à grande échelle permettrait même d’effacer les différences d’échelle en les absorbant dans un contenant tel un « trou noir ». Les différentes fonctions viennent ainsi se superposer sans structures prédéfinies pour les relier. Un ensemble finit tout de même par se créer, ainsi à la manière du New York Delire3 peut-être pourrait-on parler du Perrache Delire.Lepôle multimodal de Perrache se distingue malgré tout, d’autres projets de Bigness4 en étant un HUB. Il fait partie intégrante d’un réseau de transports et de flux qui l’ancre dans le grand territoire. Une hypothèse serait alors de considérer le pôle multimodal par rapport au réseau de flux dont il fait partie, et constater qu’il s’y fond. C’est ce qu’écrit Matthieu Mercuriali dans sa thèse5. Les villes sont devenues des « enchevêtrement de réseaux ». Ainsi lorsqu’ils sont étudiés à grande échelle, les pôles multimodaux perdent leur existence autonome pour ne devenir que des portes d’entrée sur le réseau de flux de circulation. La connexion du pôle multimodal de Perrache au réseau de transports le raccorde ainsi au lointain de manière symbolique. C’est un « lieu de l’entre deux : entre ici et ailleurs, entre un métro et un bus, entre une arrivée, une attente, une hésitation, un départ 6».

51

52 Figure 30 : Photographie de la passerrelle entre la gare et le centre d’échange de Perrache

3. ANALYSE PROSPECTIVE : EN QUOI LE FUTUR DE PERRACHE FAIT ECHO AUX ENJEUX URBAINSDEMAINDE

54 3.1. MISE EN AVANT DES CIRCULATIONS DOUCES ET PRIORISATION DES PIETONS Vouloir ouvrir Perrache, c’est aussi se demander pour qui la frontière doit-elle disparaitre ? La « frontière de Perrache » est protéiforme et si elle est difficile à traverser pour les piétons, elle facilite au contraire le passage des trains à Lyon. Pour mieux comprendre les motivations à l’origine des travaux, penchons-nous sur le dossier de concertation1 publié le 1er mai 2016. Dès le sommaire, trois objectifs sont clairement identifiés : « des déplacements piétons et cyclistes plus confortables entre le nord et le sud », « une gare ac cueillante et plus accessible », « un usage facilité des mobilités douces et des transports en commun ». Les piétons, les mobilités douces et les transports en commun sont très largement mis en avant, au détriment de l‘automobile. Nous pouvons par ailleurs noter que dans les différents croquis de projections, les voitures sont quasiment absentes au profit des piétons et des cyclistes.

1 In Medias Res pour Lyon Confluence, Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : de4www.youtube.com/watch?v=8evWUaE45YA3perceptif2sier-de-concertation-2016https://www.lyon-confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dosRachelThomas.L’accessibilitédespiétonsàl’espacepublicurbain:unaccomplissementsitué.Espacesetsociétés(Paris,France),Erès,2004,pp.233-249.BrefEcoTV,OuvronsPerrache,vidéomiseenlignele02/07/2018,Youtube.URL:https://MercurialiMathieu,Concevoiràgrandeéchelle-Modèlesd’interfacesdemobilitéetstratégiestransformationsurbaines,thèse,EcolepolytechniquefédéraledeLausannne,2015

On note une volonté de diminuer les barrières physiques au développement dans les nouveaux projets urbains2. C’est en effet, le résultat attendu après les travaux du pôle multimodal de Perrache. Dans une vidéo publiée par Bref Eco en 2018 3 on peut suivre de manière virtuelle le déplacement d’un cycliste dans le nouvel axe de circulation créé. La vidéo donne l’impression d’une grande continuité dans la traversée de la « frontière de Perrache », notamment grâce à la piste cyclable rectiligne et continue. L’effet succession de barrières et de seuils architecturaux est très largement atténué. Par ailleurs cette nouvelle piste cyclable permet la reconnexion entre les deux côtés de la presqu’île. Matthieu Mercurialli évoque la notion d’obsolescence comme fac teur de renouvellement, et ce de manière cyclique.4 Une hypothèse serait que le potentiel de réinvention du complexe de Perrache repose justement sur l’évolution des transports. Ainsi, après avoir été une gare ferroviaire, puis un nœud de la circulation automobile, Perrache pourrait tendre vers un lieu de promenade piétonne et cycliste. Les fonctions précédentes ne sont pas ou bliées, mais la nouvelle identité du lieu se superpose à l’existant.

Cependant, la mise en avant des piétons en ville démontre un chan gement de paradigme sur les mobilités urbaines depuis ces 25 dernières années.

Figure 31 : Croquis de la nouvelle piste cyclable sous la voûte est de Perrache.

Figure 32 : Croquis de la nouvelle piste cyclable sous la voûte est de Perrache.

1

4 Enseignement de Cécile Léonardi dans le cadre du cours de séminaire, semestre 7, EN SAG.

La disparition de la « frontière de Perrache » peut faire écho à un dernier enjeu urbain, celui de la ségrégation spatiale1. La ségrégation spatiale est une réalité qui peut être constatée en France. Avec le programme Ouvrons Perrache, il existe une volonté de faire disparaitre non seulement la frontière physique de Perrache mais surtout symbolique. Nous avons vu précédemment que le quartier « au-delà des voûtes » avait dans le passé souffert d’une mau vaise image. L’hypothèse serait donc la suivante : aujourd’hui dans la lutte contre la ségrégation spatiale, l’unification des tissus urbains est un outil poli tique contre les inégalités sociales. Dans le cas spécifique de la « frontière de Perrache » il s’agit de faire disparaitre cette rupture urbaine.

2 Propos de Rocio Hernandez, recueillis le 14/05/2021 suite à un entretien téléphonique.

3 Propos recueillis lors d’un entretien téléphonique avec Anaïs Fournier des visites Origami Architecture réalisé le 29/03/2021

Enseignement de Théa Manola dans le cadre du cours de sociologie urbaines : Théories et méthodes, semestre 4, ENSAG.

57 3.2. L’IDEAL DE LA VILLE SANS FRONTIERE CONTRE LA SEGREGATION SPATIALE

La réalité de la ségrégation spatiale du quartier Perrache a longtemps été visible en étudiant le fonctionnement des établissements scolaires. Dans les années 1990 et même au-delà, le collège Jean Monnet avait mauvaise réputa tion auprès de beaucoup de familles du 2ème. Les familles du quartier d’Ainay n’imaginaient pas un seul instant mettre leurs progénitures dans ce collège situé au-delà de « la frontière de Perrache ». La composition de la population des élèves du collège Jean Monnet n’avait rien à voir avec celle du collège Am père-Bourse également situé dans le 2ème. D’un côté, une majorité d’élèves de familles modestes, de familles immigrées ayant atterri là car le prix des loyers étaient abordables et de l’autre, des élèves issus à plus de 50% de familles de classes supérieures. La frontière sociale et symbolique de Perrache était claire ment perceptible. Les choses évoluent cependant comme le démontre la trans formation de l’ancienne prison Saint Paul en université privée accueillant un public majoritairement favorisé 2. A noter cependant que la nouvelle attractivité des quartiers sud de la presqu’île peut également avoir des effets négatifs. Par exemple, le prix du mètre carré a beaucoup augmenté3 , ce qui peut engendrer un High Line Ef fect4 malgré la présence de logements sociaux neufs. Il ne faudrait donc pas que le désenclavement des quartiers sud de la presqu’île soit défavorable aux moins aisés, qui seraient obligés de partir perdant ainsi leur réseau social et leurs repères dans leur quotidien.

Figure 33 : photographie de l’ancienne prison Saint-Paul Figure 34 : photographie de l’uni versité catholique de Lyon, dans l’ancienne prison Saint-Paul

59 3.2. LE ROLE DU CITOYEN POUR CONSTRUIRE LA VILLE DE DEMAIN

Lors du lancement du programme Ouvrons Perrache1, la partici pation citoyenne a été mise en avant grâce un programme de concertation citoyenne. Comme le prévoit le code de l’urbanisme, une concertation com mune a été réalisée au début du projet avec les différents acteurs. Une cam pagne de communication a été lancée auparavant grâce à de nombreux médias : réseaux sociaux, mails, couvertures de presse, affichage dans l’espace public, flyers, vidéos … Plusieurs outils ont ensuite permis la communication entre les différents acteurs présents comme par exemple différentes enquêtes, des réunions publiques ou encore des ateliers thématiques. On peut noter parmi ces outils l’exemple des balades urbaines organisée par l’association Nomade Land. Elles ont permis de faire découvrir le pôle multimodal et d’expliquer les travaux à venir. Il a plus tard été noté que c’était des « moments très participatifs ».2 La notion de participation interroge, l’avis des habitants a-t-il vraiment été pris en compte suite à ces moments d’échange ? Le degré de participation citoyenne étudié dans le cadre du programme Ouvrons Perrache semble relati vement faible. S’ils ont en effet pu exprimer leurs avis, il est difficile de savoir dans quelle proportion ils ont été pris en compte. Il n’y a pas d’évaluation sur le sujet. La participation politique des habitants semble avoir été limitée mais d’autres effets positifs ont émergé du programme Ouvrons Perrache. Pour certains habitants c’était l’occasion de partager leurs vécus au fil des années dans le quartier de Perrache et leur ressentis vis-à-vis du pôle multimodal. Ces moments de mémoires collectives ont sûrement permis d’enrichir la narra tion de l’histoire de ce lieu. Au-delà des informations historiques, les habitants ont aussi partagé de nombreuses informations sur la vie et les usages dans le pôle multimodal, bien utiles par la suite aux acteurs conceptualisant le résultat des travaux. Enfin, la communication autour des travaux a permis de pré senter pédagogiquement le contexte et les enjeux des travaux. Les travaux en cours du pôle multimodal soulèvent plusieurs enjeux, ce qui en fait un thème à débat. C’est que nous avons pu voir pendant la campagne municipale de Lyon de 2020. Plusieurs des candidats ont donné leurs avis sur la question du futur de la « frontière Perrache ». Le candidat Denis Broliquier du parti Les Républicains avait fait une proposition qui faisait totalement disparaitre le centre d’échange de Perrache.3 Cette proposition était utopiste au regard

1 In Medias Res pour Lyon Confluence, Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : centre-echanges-projet/main.fr/lyon-elections-municipales-denis-broliquier-positivons-lyon-perrache-metamorphose-»3de-la-concertation-2017Disponible2sier-de-concertation-2016https://www.lyon-confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dosInMediasRespourLyonConfluence,OuvronsPerrache,bilandelaconcertation(2017).àl’adresse:https://www.lyon-confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-bilan-BouchonGérald,«“ÔterlaverruedePerrache,c’estmétamorphoserlaMétropole”BroliquierinLyonDemain[enligne],2020,miseenlignele04/03/2020.URL:https://www.lyonde

des contraintes existantes sur ce lieu. On peut supposer que les Lyonnais ayant participé au programme Ouvrons Perrache ont eu conscience du manque de fondement de cette

Son enclavement lui avait donné auparavant des airs de village où tout le monde se connaissait. Dans l’implication des citoyens au futur du pôle multi modal, et par conséquent du quartier de Perrache on peut deviner une volonté de construire à plusieurs le projet. Peut-être pourrait-on aller plus loin dans cette hypothèse et voir dans l’engagement citoyen une volonté de réactiver le sens commun, écrire à plusieurs plumes une suite à la frontière de Perrache qui permettent de faire sens en commun.

60

L’intégrationproposition.delaparticipation

citoyenne témoigne cependant d’un changement de la culture du projet urbain. On peut y voir la conséquence d’une nouvelle forme de gouvernementalité bottom-up qui cherche à retrou ver le vivre ensemble urbain. On constate en effet une détérioration du tissu social de l’espace urbain . Ce phénomène s’applique au quartier de Perrache.

61 Figure 35 : proposition de Broliquier

62 Figure 36 : Photographie du centre d’échange de Perrache

CONCLUSION

Le potentiel de réinvention du pôle lui a permis de se transformer afin d’être plus en adéquation avec les besoins d’une ville et d’une société qui évoluent constamment. La multiplicité des fonctions du bâtiment le dote d’une histoire riche et intimement mêlée au développement de la presqu’île et de la ville de Lyon, tout en ayant permis une ouverture sur le plus lointain. L’histoire des réseaux ferroviaires, de l’autoroute du soleil, du passé industriel du quartier de Perrache se lisent sur cette frontière.

Pour conclure, raconter ma pérégrination autour de la « frontière de Perrache » m’a transportée au fil des siècles, au croisement de flux qui ont créé une coupure physique, sociale et symbolique de la presqu’île lyonnaise et parfois même une blessure ou un traumatisme.

Nous sommes aujourd’hui en train d’assister à une nouvelle phase de régénérescence du pôle multimodal. L’écriture de ce nouveau chapitre de l’his toire du pôle se fait avec sa complexité en superposant les différents niveaux de lecture, de perception et d’échelle. Pour apporter des réponses aux enjeux contemporains, cette complexité doit être embrassée dans sa totalité. Il n’existe pas de solution unique pour répondre à la congestion des flux, à la ségrégation spatiale et sociale engendrée ou encore à l’image symbolique de la frontière de Perrache. La difficulté réside dans l’apport de réponses multiples et évolutives pour mieux relever des enjeux sociétaux variés en conservant une ligne direc trice qui pourrait être une vision globale du projet.

Les multiples transformations du pôle multimodal démontrent sa capacité à traverser les époques, à se regénérer tout en causant parfois quelques fausses notes. Il peut aussi être le signe de tâtonnements, d’ajustements et doit peut-être à la culture de l’erreur positive.

Je comprends bien que devant tant de contraintes, une seule réponse globale ne peut pas être apportée mais le génie consiste à trouver des réponses qui résolvent plusieurs difficultés à la fois. Comment garder une cohérence dans un projet puzzle dont on ne peut changer ou modifier que certaines pièces ? Une piste pour étudier la cohérence future de la frontière de Perrache serait de réfléchir à la manière dont se construit sa narration. Il ne s’agit pas seulement de laisser passer les piétons, mais bien de changer la signification de l’expression « aller au-delà des voutes » et d’être le reflet de l’évolution des métropoles et de la société.

64 CONCLUSION

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TROMPETTE

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Figure 1 : Vue sur la basilique de Fourvière depuis les jardins suspendus de Perrache, photographie personnelle

Figure 8 : frise chronologique du pôle multimodale de Perrache. Réalisation personnelle avec carte postale, Auteur inconnu, scannée par Claude_villeta neuse, aux alentours de 1903 et croquis d’un auteur inconnu, illustration pour la métropole de Lyon.

4 : Limites de la presqu’île de Lyon. Travail personnel à partir d’une vue aérienne trouvée sur Google Maps.

Figure 9 : Evolution topologique du confluent lyonnais. Bouvier, J. A. (1945). La gare de Perrache. Ses conditions de site et les conséquences de son établis sement. Les Études rhodaniennes, 20(1), 97 111. https://doi.org/10.3406/ Figuregeoca.1945.658710:Lapointe sud de la presqu’île lyonnaise au croisement des flux. Bouvier, J. A. (1945). La gare de Perrache. Ses conditions de site et les consé quences de son établissement. Les Études rhodaniennes, 20(1), 97 111. Figurehttps://doi.org/10.3406/geoca.1945.658711:Cartepostaledelafaçadeprincipale de la gare ferroviaire de Per rache. Auteur inconnu, scannée par Claude_villetaneuse, aux alentours de Figure1903 12 : Carte postale de la façade principale de la gare ferroviaire de Per rache. Auteur inconnu, scannée par Claude_villetaneuse, avant 1914 Figure 13 : Carte postale de la façade principale de la gare ferroviaire de Per rache et de l’hôtel terminus depuis de cours Verdun. Auteur inconnu, 1914.

68 TABLE DES ILLUSTRATIONS

3 : Vue depuis les jardins suspendus de Perrache, photographie person Figurenelle

Figure 2 : Vue depuis les jardins suspendus de Perrache, photographie personFigurenelle

Figure 5 : Limites du quartier de Perrache Travail personnel à partir d’une vue aérienne trouvée sur Google Maps.

Figure 7 : Façade nord de l’échangeur de Perrache, vue depuis la place Carnot. photographie personnelle.

Figures 14 : Maquette du projet de « pont urbain » initialement pensé par

Figure 6 : La « frontière de Perrache » : le pôle multimodal. Travail personnel à partir d’une vue aérienne trouvée sur Google Maps.

Figure 24 : Rapport entre le plein et le vide en 1844, Réalisation personnelle

Figure 26 : Photographie aérienne de Perrache en 1945, photographie argentique, auteur inconnu.

Figure 20 : photographie de l’emplacement actuel de la façade de l’hotel Mer cure. Photographie personnelle.

Figure 28 : Coupe nord/sud du pôle multimodal de Perrache. Réalisation per Figuresonnelle29 : Photographie du trafic routier de Perrache, photographie person Figurenelle 30 : Photographie de la passerrelle entre la gare et le centre d’échange de Perrache, photographie personnelle

photographie depuis la passerrelle menant à la gare de Perrache. Photographie personnelle.

Figure 16 : Photographie de l’exposition Cent affiches de cinéma français de 1908 à 1960, 1978, catalogue d’exposition de la rétrospective des X ans de Figurel’ELAC.17

Figure 27 : Photographie aérienne de Perrache en 2020, photographie issue de Google Maps.

Figure 31 : Croquis de la nouvelle piste cyclable sous la voûte est de Perrache. Auteur inconnu. In Medias Res pour Lyon Confluence, Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : confluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dossier-de-concertation-2016https://www.lyon-

Figure 23 : Rapport entre le plein et le vide en 1844, Réalisation personnelle

69 René Gagès. 1969. Crédits : André Gamet

Figure 21 : photographie de la passerelle du centre d’échanges cachant la fa çade initiale de la gare de Perrache. Photographie personnelle.

: Photographie du noeud autoroutier de Perrache. Photographie Figurepersonnelle.18:

Figure 19 : photographie de l’emplacement actuel de la façade de la brasserie Georges. Photographie personnelle.

Figure 25 : Plan du quartier de Perrache en 1844. Image extraite du Nouveau plan topographique et pittoresque de la ville de Lyon par J.-B. Noêllat et J.-M. Refflé, 1844.

Figure 22 : Rapport entre le plein et le vide en 1844, Réalisation personnelle

70 Figure 32 : Croquis de la nouvelle piste cyclable sous la voûte est de Perrache. Auteur inconnu. In Medias Res pour Lyon Confluence, Ouvrons Perrache, dossier de concertation (2016). Disponible à l’adresse : sonnelleFigureFigureaires-519.html+chargee+d+histoire+situee+au+coeur+de+la+ville+de+lyon+pour+vos+seminpro/details-ucly+-+l+universite+catholique+de+lyon+-+une+ancienne+prisonprisonFigureRollandFigureconfluence.fr/fr/publications/ouvrons-perrache-dossier-de-concertation-2016https://www.lyon-33:photographiedel’ancienneprisonSaint-Paul,PhotographiedePaccard34:photographiedel’universitécatholiquedeLyon,dansl’ancienneSaint-PaulSource:siteinternetAstusséminaire.https://www.astus.35:propositiondeBroliquier.Crédits:HélèneDuhoo.36:Photographieducentred’échangedePerrache.Réalisationper

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