Pratiques européennes pour l'intégration sociale par le sport

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Pratiques européennes pour l’intégration sociale par le sport


Publié par le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus), cet ouvrage est issu du projet “Prix européen pour l'intégration sociale par le sport – SPORT+”, dont les travaux se sont déroulés de 2015 à 2016. Carla Napolano, chargée de mission, en a assuré la réalisation sous la supervision d'Elizabeth Johnston, déléguée générale, et avec la contribution des partenaires du projet. L’utilisation et la reproduction à des fins non commerciales sont libres de droits à condition d’en citer la source.

Rédaction et traduction : Nathalie Bourgeois Mise en page : Pollen Studio

Imprimerie : Cloître Imprimeurs, Saint-Thonan ISBN : 2-913181-49-X Dépôt légal : janvier 2017

Forum européen pour la sécurité urbaine 10, rue des Montiboeufs 75020 Paris - France Tel. : + 33 (0)1 40 64 49 00 contact@efus.eu - www.efus.eu @efusnews

Le soutien apporté par la Commission européenne à la production de la présente publication ne vaut en rien approbation de son contenu, qui reflète uniquement le point de vue des auteurs ; la Commission ne peut être tenue responsable d’une quelconque utilisation qui serait faite des informations contenues dans la présente publication.

Les présentations de chaque projet ont été rédigées à partir des informations transmises par leurs représentants. Toutes les affirmations ou opinions contenues ici ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l'Efus ou de ses membres.

Crédits photos :

Couv. Bart Homburg - vvg koeln, p.12-13 Real Madrid, p.14-15 Mondiali Antirazzisti Press Office / Nicolas Fossela, p.16-17 iStockphoto/jacoblund iStockphoto/vgajic, p.18-19 Marco Mastroianni, p.20-21 Real Madrid, p.22-25 PLAY International - Ville de Roubaix, p.26-27 Mark Henderson Ken Mc Cue, p.28-29 iStockphoto/Dangubic - iStockphoto/gpointstudio, p.30-31 Rushcliffe Borough Council and Nottingham Rugby Club, p.32-33 iStockphoto/FatCamera, p.34-35 vvg koeln, p.36-37 iStockphoto/FatCamera iStockphoto/Kalulu, p.38-39 BAGázs FC, p.40-41 City Pirates VZW, p.42-43 APCAS, p.44-45 Clube de Escalada de Braga, p.46-47 HC Feijenoord, p.48-49 iStockphoto/m-gucci, p.50-51 Icehearts, p.52-53 iStockphoto/ Bigandt_Photography - iStockphoto/janews, p.54-55 Freedom Skaters, p.56-57 Jeremy Burlen/Asptt Stade Bordelais, p.58-59 Bart Homburg, p.60-61 iStockphoto/jacoblund, p.62-63 RollerFootball, p.64-65 Carla Lima/ O Notícias da Trofa, p.66-67 iStockphoto/nenadpitarevic - iStockphoto/ jacoblund, p.68-69 Fan Coaching, p.70-71 Erik Hart, p.72-73 Fotogruppo 60 BFI di Reggio Emilia, p.76 RollerFootball - vvg koeln.


Pratiques européennes pour l’intégration sociale par le sport


Remerciements Le succès du projet SPORT+ est l’aboutissement de l’engagement des représentants des cinq partenaires : l'association à but non lucratif Fan Coaching-Eurofan (Belgique), l'Université de Saragosse (Espagne), le Forum italien pour la Sécurité urbaine (FISU), le Knowledge Centre for Sport Netherlands (Kenniscentrum Sport) et l'Institut supérieur de Sciences policières et de Sécurité intérieure du Portugal (Instituto Superior de Ciências Policiais e Segurança Interna). Nous tenons à adresser nos remerciements aux villes de Saint-Denis, Lomme, Béthoncourt (France), Bologne (Italie), Turku (Finlande) et Cologne (Allemagne) ainsi qu’à leurs élus et à leurs collaborateurs pour avoir accueilli la cérémonie de remise du prix et les événements locaux et avoir partagé leurs expériences et connaissances. Nous remercions aussi les membres du comité d’accompagnement du projet pour leur contribution et soutien, particulièrement Marco De Marchi, parrain de cette première édition. Nous exprimons notre reconnaissance à la Commission européenne pour son soutien financier sans lequel notre projet et cette publication n'auraient pu être menés à bien. Notre gratitude va également à toutes les personnes qui nous ont accueillis lors de la cérémonie de remise du prix et des événements locaux, et à toutes les villes, organisations et associations qui ont postulé au Prix.

Partenaires du projet

Salomon Aktan (Fan Coaching-Eurofan, Belgique), Marco Fernando Gimeno (Université de Saragosse, Espagne), Gian Guido Nobili (Forum italien pour la Sécurité urbaine), Anita Vlasveld, Dorien Dijk (Knowledge Centre for Sport Netherlands), Sergio Ricardo Felgueiras, Maria Isaura Silva Teixeira Marques De Almeida (Instituto Superior de Ciências Policiais e Segurança Interna, Portugal).


SOMMAIRE p.06/ Avant-propos p.07•11/ Introduction Pratiques : p.12•21/ Catégorie Prévention et lutte contre le racisme p.22•31/ Catégorie Promotion de l'égalité des genres p.32•47/ Catégorie Intégration des populations marginalisées p.48•59/ Catégorie Insertion des populations à risque p.60•73/ Catégorie Education à la citoyenneté active et au fair-play p.74•75/ Organisateur et jury


Avant-propos Depuis près de 30 ans, le Forum européen pour la sécurité urbaine promeut la sécurité comme reposant sur le triptyque prévention, sanction et cohésion sociale. C’est dans ce sens que l'Efus œuvre auprès des 250 autorités locales et régionales européennes membres de son réseau, leur apportant soutien technique et politique. Dans leur Manifeste d’Aubervilliers et de Saint-Denis (2012), les membres de l'Efus ont affirmé que “les politiques sociales de prévention sont particulièrement efficaces dans la lutte contre la violence et la criminalité” et que la prévention, par opposition à la sanction, “est moins coûteuse non seulement d’un point de vue économique mais aussi social”.

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Parmi toutes les mesures destinées à renforcer la cohésion sociale, le sport semble une voie particulièrement efficace parce qu'il favorise, notamment, l'esprit d'équipe, l'égalité des chances, et des valeurs civiques telles que la tolérance et le respect des autres, quelles que soient leur origine sociale et/ou culturelle. De nombreuses villes et régions en Europe soutiennent des programmes de sport, en particulier pour les jeunes, dans l'objectif de renforcer les liens sociaux. C’est pour donner de la visibilité à ces pratiques et qu’elles puissent en inspirer d’autres que nous avons lancé en 2015 le “Prix européen pour l'intégration sociale par le sport”. Cette initiative nous a permis de récolter près de 200 pratiques en provenance de 18 pays, témoignant ainsi du dynamisme et de la mobilisation locale en la matière. Cette publication rassemble une sélection de pratiques jugées particulièrement intéressantes par le jury du Prix européen pour l'intégration sociale par le sport, par leur impact positif, leur caractère innovant et parce qu'elles touchent des citoyens particulièrement vulnérables. Les pratiques présentées ici sont le reflet du vaste champ d'expérience en matière d’intégration sociale par le sport dont l'Europe est riche. C'est pourquoi l'Efus compte renouveler cette initiative et organiser une deuxième édition du Prix européen pour l'intégration sociale par le sport en 2017.

Elizabeth Johnston Déléguée générale


INTRODUCTION LE PROJET La présente publication est issue de travaux menés entre 2015 et 2016 dans le cadre du projet européen “Prix européen pour l'intégration sociale par le sport – SPORT+”. Ce projet a bénéficié du cofinancement de la Commission européenne et a rassemblé le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus), l'association à but non lucratif Fan Coaching-Eurofan (Belgique), l'Université de Saragosse (Espagne), le Forum italien pour la sécurité urbaine (FISU), le Knowledge Centre for Sport Netherlands (KCSport) et l'Institut supérieur de Sciences policières et de Sécurité intérieure du Portugal (Instituto Superior de Ciências Policiais e Segurança Interna). Le projet SPORT+ a eu l’ambition de recenser les pratiques de prévention par le sport qui participent au renforcement de la collectivité et à la transmission des messages de respect, de citoyenneté, de lutte contre la discrimination et le racisme, et de prévention de toute forme de violence. Les travaux se sont articulés autour de : la définition du prix ; l’appel à pratiques ; les critères de sélection des pratiques ; les réunions du jury ; la cérémonie de remise des prix en parallèle à la coupe de football Euro 2016 ; l’organisation de cinq “Local Sport Days” ; la production de vidéos de présentation des cinq pratiques gagnantes, et la dissémination, notamment grâce à cette publication, des meilleures pratiques sélectionnées. Un jury composé de l’Efus et des partenaires du projet a travaillé avec le soutien d’un comité d’accompagnement à la définition de l’appel à candidatures et à la sélection de ces pratiques. Le prix a été décomposé en cinq catégories distinctes afin de mettre en évidence l’angle d’action et les groupes cibles auxquels la pratique s'adresse, mais aussi de promouvoir un certain nombre de valeurs et principes partagés par les membres de l’Efus et les partenaires du projet. Nous avons ainsi choisi comme catégories la prévention et la lutte contre racisme ; la promotion de l’égalité des genres ; l’intégration des

populations marginalisées ; l’insertion des personnes à risque, et l’éducation à la citoyenneté active ou au fair-play. Dès l’appel à candidatures, les critères d’éligibilité et de sélection ont été communiqués de manière transparente par le jury. Était éligible toute collectivité territoriale, association, ONG ou organisation privée travaillant avec les collectivités territoriales appartenant au 28 pays membres de l’Union européenne. Les gouvernements et tout projet déjà financé par la Commission européenne ont été invités à partager leur pratique mais sans pouvoir cependant être candidat au Prix. Le jury a en effet considéré inapproprié de soutenir financièrement des organismes nationaux ou des projets financés par la Commission européenne. La sélection des pratiques s’est déroulée en deux temps. Premièrement, le jury a donné une appréciation globale aux projets reçus en considérant leur impact et leur pertinence par rapport à la catégorie retenue. Les projets ayant passé cette première phase ont été ensuite évalués plus en détail selon huit critères tels que la transposabilité, la durabilité, le rapport coûts/bénéfices ou encore le partenariat et l’innovation. Les cinq lauréats et les pratiques qui se sont distinguées ont été invités à assister à la remise du Prix européen pour l’intégration sociale par le sport à l’occasion des “Débats de l’Euro 2016” organisés par l’Agence pour l’Éducation par le Sport (APELS) à l’initiative de la ville de Saint-Denis (France). L’un des objectifs du Prix étant de soutenir la promotion et la transposabilité des pratiques dans d’autres contextes, les lauréats ont eu l’obligation d’utiliser le financement reçu pour renforcer leurs pratiques en organisant un événement de promotion que nous avons appelé “Local Sport Day”. C’est ainsi que les villes de Turku en Finlande, Lomme et Béthoncourt en France, Bologne en Italie, et Cologne en Allemagne ont organisé des Local Sport Days pour présenter leur pratique lauréate au public et à leur partenariat local.

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Catégorie Prévention et lutte contre le racisme

sportives, dans la mesure où la prévention des comportements discriminatoires peut aussi s’exercer en s’assurant que le plus grand nombre d’individus a la possibilité de pratiquer régulièrement un sport dans un environnement sain et éthique.

La catégorie “Prévention et lutte contre le racisme” avait pour but de stimuler le recueil d’expériences locales développées par des organisations sportives indépendantes afin de promouvoir la tolérance et la prévention de toutes formes de discrimination qui, directement ou indirectement, impliquent une distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur le genre, la couleur, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique, et les convictions et pratiques religieuses, individuelles ou collectives.

Les pratiques sportives qui récompensent les comportements vertueux de tolérance et de lutte contre la discrimination doivent être encouragées et diffusées. Les dispositions en faveur de la non-stigmatisation et celles sanctionnant les attitudes discriminatoires ou racistes doivent également être soutenues dans le cadre d’activités ludiques et sportives.

Nous remarquons que cette catégorie a reçu peu de pratiques, alors même que ce thème est particulièrement pertinent aujourd’hui en Europe. En effet, il convient d’observer qu’en Europe, certains sports, et notamment le football, continuent trop souvent de servir de prétexte à des manifestations d’intolérance et des violences à caractère xénophobe ou raciste. A partir de ces projets récoltés sur le thème de la prévention émergent un certain nombre d’éléments clés sur lesquels il est souhaitable d’investir dans un futur proche, et en premier lieu l’éducation. En effet, l’intolérance naît de l’ignorance et de l’incompréhension. Or le sport se prête particulièrement bien à l’enseignement de la tolérance, sur les terrains de jeu et dans les clubs de sport, en complément de ce qui est transmis à l’école. Un autre aspect intéressant concerne la sensibilisation. Aucune occasion de transmettre des messages de tolérance et de lutte contre la discrimination ne doit être manquée à l’occasion des diverses manifestations sportives, profitant ainsi du caractère médiatique de ces événements et de la large diffusion des diverses activités sportives. Il est également important de favoriser une plus grande participation aux activités

Enfin, pour que ces actions soient efficaces, il convient d’adopter un plan de communication clair, en collaboration avec les médias locaux et nationaux qui ont la capacité de diffuser efficacement les informations et les messages culturels positifs, aussi bien à travers les personnes que les organisations et institutions impliquées.

Catégorie Promotion de l’égalité des genres Étant donné les bénéfices bien connus du sport sur la santé, le développement moteur et mental et les aptitudes sociales, il semble évident que les femmes comme les hommes (et les filles comme les garçons) doivent y avoir accès. Dans le sport de haut niveau, les femmes ont beaucoup avancé depuis une vingtaine d'années. Il existe de grandes championnes qui sont aujourd'hui (presque) autant admirées et célébrées que les champions masculins. De même, de plus en plus de femmes pratiquent des sports longtemps considérés comme des bastions de la virilité, tels que le football et le rugby. Cependant, ces succès, aussi brillants et fréquents soient-ils, ne doivent pas masquer les inégalités qui demeurent. Dans de nombreux cas, les filles ne sont toujours pas considérées égales aux garçons dans le sport, ou pire, il leur est tout bonnement interdit de pratiquer.


L'Eurobaromètre spécial 412 sur le sport et l'activité physique1 (Commission européenne, mars 2014) met en lumière les inégalités à tous les niveaux du sport, que ce soit le nombre réduit de femmes dans les instances de direction, la rémunération moindre des femmes entraîneurs, et le nombre inférieur de femmes qui pratiquent un sport en Europe comparé aux hommes. Et ceci sans mentionner le fait que la presse donne moins de couverture au sport féminin, ou encore le ton qu'elle emploie lorsqu'elle parle des athlètes féminines (voir la controverse lors des Jeux Olympiques de Rio l'été 2016, lorsque la presse s'intéressait davantage au physique et à la vie privée de certaines grandes championnes plutôt qu'à leur performance).

des jeux en prenant en compte les questions de genre, de façon à favoriser l'égalité. Nous souhaitons aussi rappeler l'importance de briser le plafond de verre dans le sport : il faut davantage de femmes aux postes de direction à tous les niveaux, que ce soit dans les clubs de sport comme dans les instances internationales. En effet, l'expérience sur le terrain montre que lorsque des femmes dirigent des organisations sportives, elles sont plus à même de créer un environnement où les filles et les femmes se sentent en sécurité, ce qui encourage un plus grand nombre d'entre elles à pratiquer. De plus, elles peuvent servir de modèles pour les filles et les femmes.

Tout ceci explique que l'égalité de genre soit un thème prioritaire du programme Erasmus+ Sport de la Commission européenne. C'est aussi pour cette raison que nous avons choisi ce thème comme l'une des cinq catégories du Prix européen pour l'intégration sociale par le sport.

Catégorie Intégration des populations marginalisées

Il est intéressant de noter que nous avons reçu beaucoup moins de projets dans cette catégorie que dans les autres. Pourquoi cette différence ? Nous ne le savons pas. Est-ce parce que la plupart des projets qui nous ont été soumis viennent de pays d'Europe de l'Ouest, où les filles ont relativement facilement accès au sport ? Ou bien est-ce que les décideurs politiques et les professionnels locaux ne sont pas conscients de la situation défavorisée des filles et des femmes dans le sport et ne s'y intéressent pas ? Quoiqu'il en soit, cette différence n’est pas anodine. La majorité des projets reçus dans cette catégorie ont pour objectif d'accroître la participation des femmes tout en promouvant la responsabilisation, l'inclusion sociale, l'émancipation et la lutte contre la violence de genre. Trois projets proposent de former les professionnels locaux du sport aux aspects de genre et d'organiser des activités sportives et 1 . ec.europa.eu/health/nutrition_physical_activity/ docs/ebs_412_en.pdf

L'existence dans notre société de groupes de population marginalisés de façon de plus en plus fréquente et grave alimente une préoccupation grandissante dans les pays européens pour l'exclusion sociale. Depuis une vingtaine d'années déjà, l'Union européenne a adopté formellement comme politique d'inclusion sociale l'intégration de ces groupes de population par le sport. En 1998, le rapport “Évolution et perspectives de l'action communautaire dans le sport2” distinguait cinq fonctions spécifiques que les politiques européennes devaient renforcer : une fonction éducative, une fonction de santé publique, une fonction culturelle, une fonction ludique et une fonction sociale. En ce qui concerne cette dernière, le rapport soulignait que le sport est un outil adéquat pour promouvoir une société plus inclusive et pour lutter contre l'intolérance et le racisme, la violence et l'abus d'alcool ou de stupéfiants. Le sport peut aussi contribuer à l'intégration des personnes exclues du marché du travail. 2 . eurored-deporte.net/gestor/documentos/doc_evol_fr.pdf

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C'est pourquoi toutes les actions destinées à préserver et renforcer la fonction sociale du sport et à donner accès à tous à la pratique sportive, en particulier les groupes les plus en difficulté, ont de nos jours une valeur stratégique.

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Les propositions reçues de différents pays européens dans la catégorie “Intégration des populations marginalisées” cherchent à faire de l'activité physique et du sport une pratique éducative adaptée aux nécessités et aux expériences sociales des groupes marginalisés, contribuant ainsi à enrichir et améliorer la politique sociale de chacun des États membres, mais aussi de cette Union européenne que nous souhaitons construire entre tous. Il faut rappeler et reconnaître que les situations d'exclusion et de marginalité sont structurelles et que faire du sport n'offre pas en soi la garantie que l'on pourra mettre fin à ces situations. Les projets candidats au Prix qui utilisent le sport avec les groupes défavorisés ne sont pas une solution miracle pour lutter contre l'exclusion de différents groupes (toxicomanes, population carcérale, groupes ethniques, etc.) ou freiner la délinquance ou la consommation de drogue, mais ils peuvent être des outils efficaces s'ils sont accompagnés de la volonté politique de mettre en œuvre, sur la durée, des programmes intégrés.

Catégorie Insertion des populations à risque Quarante-cinq projets de toute l'Europe étaient candidats dans la catégorie “Insertion des populations à risque”. L'échantillon que nous avons reçu à travers ce prix est très encourageant : l'ensemble des projets sont efficaces, bien ciblés, créatifs et innovants. Proposant des actions pour les enfants de maternelle, les élèves du primaire, les jeunes adultes, les adultes et les seniors, ils s'adressent à presque toute la population, de quatre à 65 ans.

À partir des dossiers que nous avons reçus, nous pouvons extrapoler qu'il existe en Europe quantité de projets fondés sur le sport qui favorisent l'inclusion de toutes sortes de personnes en situation de risque, que ce soit les enfants vulnérables, les réfugiés, les personnes sans emploi, les jeunes délinquants, les personnes handicapées ou les seniors. Plus précisément, les projets qui se présentaient au Prix dans cette catégorie étaient ciblés sur les groupes de population suivants : enfants en situation de risque ; enfants avec différents types de handicap, comme les troubles du comportement ou la difficulté à se concentrer ; enfants et jeunes de milieux défavorisés ; jeunes vulnérables ; jeunes délinquants ; enfants et jeunes sans abri ; jeunes réfugiés ; personnes en processus de migration ; personnes souffrant d'un handicap physique ou de troubles de santé chroniques ; personnes souffrant de problèmes de santé mentale ; adultes de milieux défavorisés ; détenus, et jeunes NEET (ni dans l'éducation, ni en emploi, ni en formation). Il est intéressant de noter qu'une bonne partie de ces projets sont ciblés sur les enfants et les jeunes. Ceci montre que les qualités éducatives et inclusives du sport sont largement acceptées et utilisées pour aider les enfants et les jeunes en situation vulnérable. Il est important de souligner que ces qualités s'appliquent aussi aux adultes, tel que montré dans certaines pratiques présentées dans cette publication. Elles sont la preuve que le sport peut rapprocher des groupes sociaux différents et favoriser la compréhension et le dialogue, notamment avec et entre personnes considérées comme étant “à risque”. Les pratiques pédagogiques par le sport peuvent être un moyen efficace de promouvoir des valeurs telles que la solidarité, la diversité, l'intégration et l'acceptation d'autres cultures. Peu importe le sport choisi ; ce qui compte, c'est la pratique elle-même. D'ailleurs, les projets que nous avons reçus s'appuient sur toute une série de disciplines : boccia, boxe, capoeira, danse, escalade, football, handball et skate.


Les objectifs des projets soumis dans cette catégorie peuvent être classés de la façon suivante : développement des aptitudes sociales et personnelles ; prévention de l'exclusion sociale ; bien-être physique et psychologique ; amélioration de l'estime de soi ; échanges multiculturels, et accès aux loisirs et à la culture. Les environnements dans lesquels ces projets sont menés sont aussi variés : école, centres de loisirs, institutions de santé ou services sociaux, et domicile familial.

Catégorie Éducation à la citoyenneté active et au fair-play Nous avons souhaité promouvoir la citoyenneté active et le fair-play à travers le sport parce qu'il nous semble important de promouvoir les valeurs intrinsèques du sport de dépassement de soi et de respect de l’autre. Dans nos sociétés, l’esprit de compétition a pris une telle ampleur qu’il éclipse les valeurs qui font l’essence même du sport. Cet état d’esprit ultra-compétitif et individualiste est inculqué dès le plus jeune âge aux sportifs en devenir. Certes, la notion de compétition est louable, mais seulement si elle s'accompagne de la notion de fair-play. Si elle incarne uniquement un individualisme forcené, où seul l'individu est valorisé et reconnu, le sport est dénaturé. Mais que signifient fair-play et citoyenneté ? Les partenaires du projet Sport + entendent que le fair-play ou esprit sportif désigne une conduite honnête centrée sur le jeu. Cette notion englobe celles de respect – de l’adversaire, des règles, des décisions arbitrales, du public et de l’esprit du jeu –, d'honnêteté, de tolérance, de maîtrise de soi, de dignité dans les victoires comme dans les défaites, mais aussi le respect de son propre corps. Par citoyenneté, nous entendons la participation à la vie publique à travers l’école, la famille,

les mouvements associatifs et les espaces de réflexion et d’échange, dans le respect de la liberté de chacun quels que soient son origine, son sexe et sa culture. Le sport est un espace d'échange et un moyen de défendre ou de rétablir les notions de respect, de fair-play et de civilité. Comme le montrent les projets qui ont été soumis dans cette catégorie, il peut notamment renforcer la notion de civisme et de solidarité ; enseigner aux jeunes les principes d'une compétition saine ; véhiculer les valeurs de respect, de tolérance et de dépassement de soi ; contribuer à renforcer la cohésion sociale, et favoriser la mixité culturelle et de genre. Nous nous félicitons de la richesse des pratiques présentées dans cette catégorie. À une époque où le racisme et l'intolérance semblent gagner du terrain partout en Europe, il est rassurant de constater que sur le terrain, dans les villes, dans les quartiers, les notions de citoyenneté et de fair-play sont portées par une multitude de projets centrés sur le sport et toujours bien vivantes.

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CATÉGORIE

Prévention et lutte contre le racisme


Pratique lauréate

Mondiali Antirazzisti

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Organisation Unione Italiana Sport Per tutti (Union italienne du sport pour tous, UISP)

Calendrier Chaque été pendant 5 jours depuis 1997

Groupe cible L'événement est ouvert à tous mais il est plus spécifiquement destiné aux minorités, quelles qu'elles soient.

Informations complémentaires mondialiantirazzisti.org

Découvrez Mondiali Antirazzisti en vidéo sur bit.ly/epsis

Contexte Aujourd'hui en Europe, le multiculturalisme est un concept de plus en plus répandu et accepté. Ce n'est pas pour autant que l'exclusion sociale a disparu et des manifestations d'hostilité ou de discrimination se produisent tous les jours en Europe. Le football et le sport sont le reflet de nos sociétés et continuent d’occasionner de telles attitudes. Dans certains pays européens, il existe toujours des barrières institutionnelles et culturelles qui limitent l'accès au sport des groupes minoritaires ou marginaux tels que les homosexuels, les personnes transgenre, les réfugiés, les demandeurs d'asile et les handicapés.

Objectifs Les Mondiali Antirazzisti (Mondiaux antiracistes) veulent démontrer que le sport peut et doit être utilisé pour promouvoir la cohésion sociale et constituer un espace sûr où les droits civiques et humains sont défendus. Les objectifs de cet événement sont ainsi de rassembler des groupes de personnes provenant de cultures et de milieux différents, de favoriser la création de réseaux et les relations entre collectivités et organisations sportives et de jeunesse à travers l'Europe, de sensibiliser sur la discrimination dans le sport, et de contribuer à créer une culture européenne qui soit tolérante, inclusive et accueillante.


"Une campagne de sensibilisation a amené les institutions nationales du football à changer leur réglementation sur les étrangers"

(photographe) ; HERA (l'entreprise de gestion des déchets de la région) ; YAP et YouNet (associations qui travaillent avec de jeunes volontaires) ; le Bureau national contre la discrimination raciale (UNAR) ; la Confédération générale italienne du travail (CGIL) ; ainsi que la chaîne de supermarchés Conad et la marque All Promotion, en tant que sponsors.

Résultats Stratégie et activités L'originalité de l'événement est qu'il s'agit d'un festival durant lequel les participants vivent ensemble pendant cinq jours, ce qui leur donne de multiples occasions de rencontre et de partage. Le programme sportif comprend plusieurs tournois : football (184 équipes), basketball (30 équipes), volley (34 équipes), rugby et touch rugby (10 équipes) et des ateliers de tchoukball, yoga gymnastique, danse et jeux traditionnels. Le programme culturel comprend des concerts de nuit ; des expositions photo ; une exposition de documents/oeuvres produites par les équipes et les groupes participants sur leurs activités contre le racisme pendant l'année écoulée ; des débats, des présentations de livres et de films ; une web radio ; un camp d'été pour les enfants avec des activités liées au multiculturalisme, et des atelier créatifs. Un aspect important du projet est sa stratégie de communication et de relations publiques, ce qui est clé pour diffuser le message de tolérance et d'antiracisme. Le site web (en italien, anglais et allemand), la newsletter, les comptes Facebook et Twitter sont vus par des milliers de personnes dans le monde. De plus, l'événement reçoit une importante couverture presse.

Partenaires Un certain nombre d'associations et d'institutions sont partenaires des Mondiali Antirazzisti : Football Against Racism in Europe (FARE) ; La Città degli Alberi (hôte de l'événement) ; la Région Émilie-Romagne (contribution financière) ; la municipalité de Castelfranco Emilia (sponsor) ; la Fondation Matteo Bagnaresi ; Shoot4Change

Les Mondiali Antirazzisti réunissent quelque 8 000 participants européens chaque année, représentant plus de 70 nationalités/communautés. C'est l'un des événements antiracistes les plus importants d'Europe. Il a inspiré plus d'une centaine d'autres tournois antiracistes au cours des 20 dernières années et quantité d'autres événements. Il a aussi favorisé la création d'un réseau important d'individus, d'associations et de collectivités non seulement en Italie mais aussi en Europe. Les institutions européennes ont d'ailleurs remarqué cette initiative : les Mondiali Antirazzisti sont cités comme un exemple de bonne pratique dans le Shadow Report on Racism in Europe (rapport-fantôme sur le racisme en Europe, 2009) du Réseau européen contre le racisme (European Network Against Racism, ENAR) et par l'unité Sport de la Direction générale Éducation et Culture de l'UE. Outre son message fondateur contre le racisme, l'événement véhicule aujourd'hui un message de tolérance envers les réfugiés. Dix équipes de réfugiés ont été financées par les participants aux Mondiali Antirazzisti et une campagne de sensibilisation a amené les institutions nationales du football à changer leur réglementation sur les étrangers.

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programme mok

Formation en compétences culturelles pour les entraîneurs

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Organisation Fondation 09 Helsinki Human Rights (09 HHR), Finlande

Calendrier Depuis 2013

Groupe cible La cible principale sont les entraîneurs, les professeurs des clubs de sport et tout autre professionnel du sport, partout en Finlande, qui travaillent avec des groupes culturellement hétérogènes. La formation peut être adaptée à tout professionnel en contact avec des groupes multiculturels, comme par exemple les éducateurs qui interviennent auprès des jeunes ou les enseignants.

Informations complémentaires 09hhr.fi/mok

09hhr.fi

Contexte La fondation 09 Helsinki Human Rights a pour vocation de promouvoir les droits de l'homme, la justice et l'égalité au sein des services sociaux et de santé, l'éducation physique, les sports et les arts. L'une de ses activités consiste à développer des nouveaux modèles et des réseaux collaboratifs pour éliminer les obstacles auxquels font face les enfants et les jeunes d'origine immigrée dans leur vie quotidienne. En 2015, la Finlande (5,5 millions d'habitants) a reçu 32 476 demandes d'asile et a délivré un permis de résidence à 1 878 personnes1. Il s'agit du nombre le plus important de migrants jamais accueillis par ce pays.

Objectifs Le but de la formation est d'amener les entraîneurs sportifs à mieux comprendre non seulement l'environnement culturel des enfants migrants mais aussi leurs propres préjugés. L'objectif final est de contribuer aussi efficacement que possible à leur intégration dans la société finlandaise. La communication marche dans les deux sens et c'est pourquoi il est important que les entraîneurs et autres éducateurs construisent leurs messages et interprètent correctement ceux des enfants migrants, afin d'éviter les conflits.

1 • Source : Service d'immigration finlandais www.migri.fi/about_us/statistics/statistics_on_asylum_and_refugees


Stratégie et activités La formation est construite autour de cinq thèmes traités séquentiellement avec un enseignement à la fois théorique et pratique. À la fin de chaque thème, les élèves ont entre une et deux semaines pour appliquer l'enseignement reçu dans leur environnement de travail, avant d'aborder le thème suivant. Ces thèmes sont : • L 'influence de la culture : les participants sont amenés à réfléchir sur leur propre bagage culturel ; • A cquérir des compétences pour permettre l'échange interculturel : comprendre le répertoire verbal et non verbal d'autres cultures ; • D ynamique de groupe multiculturel : le rôle du coach ou leader dans la dynamique de groupe et comment enseigner aux jeunes à participer à un groupe quels que soient leur origine culturelle et problèmes de langue ; • D e l'“autre” à “nous” : le chemin qui mène des stéréotypes à l'esprit de communauté et d'équipe, donc vers “notre équipe”, “notre groupe” ; • L e racisme quotidien : examiner les différentes formes de racisme et, le cas échéant, les expériences de racisme vécues par les participants.

"Amener les entraîneurs sportifs à mieux comprendre l'environnement culturel des enfants migrants, mais aussi leurs propres préjugés."

Partenaires Les partenaires de ce programme sont la YMCA Helsinki & Tampere, l'ONG suédoise Fryshuset qui intervient auprès des jeunes, et les universités Metropolia de Sciences appliquées et Diaconia de Sciences appliquées, toutes deux à Helsinki. Le projet est financé par l'Association finlandaise des machines à sous (RAY selon le sigle en finnois).

Résultats Le programme MOK utilise l'Inventaire de Développement interculturel (IDI) développé par le Dr. Milton Bennett, outil réputé pour mesurer les compétences culturelles. Le questionnaire IDI est utilisé au début et à la fin de chaque cours pour mesurer les progrès des participants. En date de septembre 2016, 98% des participants évalués de cette façon avaient significativement progressé et acquis des outils pour interagir avec les personnes d'origine culturelle différente. La fondation a aussi réalisé en 2015 une enquête auprès des enseignants et des enfants par questionnaires et entretiens face à face. La majorité des enseignants juge que la formation les a aidés à comprendre les questions multiculturelles et a eu un effet positif sur leur club. Par ailleurs, 94 enfants ont été interrogés sur leur sentiment de sécurité dans leur club et sur le harcèlement, le racisme et leur perception de leur coach. La majorité comprend très clairement que tout comportement raciste est totalement interdit dans les clubs de sport et considère que le multiculturalisme est la norme.

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Liberi Nantes 18

Organisation Association Liberi Nantes, Rome, Italie

Calendrier Depuis 2007

Groupe cible Le projet s'adresse aux réfugiés et demandeurs d'asile à Rome. La majorité d'entre eux est arrivée en Italie par bateau, accostant à l'île de Lampedusa avant de gagner la capitale.

Informations complémentaires liberinantes.org

Contexte L'Italie est l'un des pays européens qui reçoit le plus grand nombre de réfugiés fuyant la guerre et la pauvreté1. Une fois arrivés à Rome, ils doivent attendre longtemps que leur cas soit traité et la plupart habite dans des camps de réfugiés, dont certains accueillent jusqu'à 300 résidents. La procédure administrative de traitement des cas peut durer plus d'un an, période pendant laquelle les réfugiés n'ont pas le droit de travailler bien qu'ils puissent apprendre l'italien et prendre part à des activités culturelles. Cette situation les affecte profondément, et certains peuvent être poussés vers l'économie parallèle.

Objectifs L'objectif primaire est de permettre aux migrants d’accéder à la pratique du sport et ainsi de prévenir la dépression, l'isolement et la marginalisation. Par le sport, les réfugiés demeurent actifs ; ils retrouvent une certaine estime de soi et établissent des relations avec des citoyens italiens. Le projet permet aussi à ceux qui le souhaitent de travailler dans le sport, par exemple dans l'entretien et la gestion d'équipements ou comme entraîneur ou arbitre. Au-delà, le projet cherche à construire un modèle d'inclusion sociale par le sport qui soit fondé sur un partenariat avec les associations, les autorités locales et les entreprises privées. 1 • Les chiffres varient selon les sources. Selon l'UNHCR, 103 540 réfugiés sont arrivés en Italie par voie maritime entre janvier et août 2016. Voir : http://data.unhcr.org/mediterranean/regional.php


"Par le sport, les réfugiés demeurent actifs ; ils retrouvent une certaine estime de soi et établissent des relations avec des citoyens italiens."

Stratégie et activités Liberi Nantes propose quatre types d'activités : une équipe de football composée entièrement de réfugiés qui joue en troisième division, des randonnées mensuelles dans la campagne autour de Rome, des cours d'italien et de culture contemporaine italienne (notamment les us et coutumes), et un espace physique où les gens peuvent se réunir. Les locaux de l'association, la “maison” et le terrain de football sont situés au stade XXV Aprile, dans le quartier populaire de Pietralata. Les locaux de l'association comprennent également une ludothèque pour les enfants et une bibliothèque avec des livres sur le sport et le multiculturalisme. Des travaux sont menés depuis plusieurs années pour moderniser les locaux, entièrement par des volontaires.

Partenaires Liberi Nantes est la première association sportive d'Italie à avoir été reconnue par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Les autres partenaires sont : la région du Lazio, la municipalité de Rome, la mairie du district IV de Rome, le Conseil italien des réfugiés (CIR), Centro Astalli (organisation jésuite d'aide aux réfugiés), le Comité olympique italien (CONI), la fédération italienne de football (FIGC), l'Union italienne du sport pour tous (UISP), la fédération européenne de football UEFA, le club de football AS Roma, l'association des réfugiés Comitato 3 Ottobre, le réseau NEAR, le réseau Écoles pour les migrants, et l'association Football Against Racism in Europe (FARE).

Résultats Depuis sa création, Liberi Nantes a reçu plus de 2 800 réfugiés de 30 camps. Quelque 200 migrants de 27 nationalités ont joué pour le club Liberi Nantes FC. Le club a gagné trois Coupes de la Discipline (Coppa Disciplina), dont l'édition 2016, ainsi que la coupe Mondiali Antirazzisti dans la catégorie meilleur projet d'inclusion par le sport, en 2009. Pour ce qui est de l'activité randonnée, 50 excursions autour de Rome ont été organisées, chacune rassemblant environ 25 participants. En ce qui concerne l'école de langue et culture italiennes, démarrée en 2012, environ 400 heures de cours ont été données. Chaque cours rassemble une vingtaine de participants. Le nombre de volontaires augmente régulièrement : il y en a une quarantaine actuellement. Au-delà des chiffres, le club a contribué, notamment par des campagnes sur les médias sociaux, à sensibiliser l'opinion sur les difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés et sur l'importance de combattre le racisme. Liberi Nantes a reçu des prix de la mairie de Rome et du Conseil de l'Europe. Il a aussi été reconnu comme l'une des 12 meilleures pratiques d'intégration par le sport par le Comité national olympique italien et le ministère de la Santé.

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Les écoles socio-sportives du Real Madrid

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Organisation Fondation Real Madrid (Real Madrid FC), Espagne

Calendrier L'école socio-sportive de la Fondation Real Madrid à Leganés a ouvert lors de la saison 2009/10.

Groupe cible Les écoles socio-sportives (escuelas sociodeportivas) de la Fondation Real Madrid sont destinées principalement aux enfants de 6 à 17 ans d'origine défavorisée ou d'origine gitane ou immigrée (principalement d'Amérique latine, d'Afrique et d'Europe de l'est). Cependant, l'un des principes clés du programme est d'éviter la ghettoïsation et les écoles sont ouvertes à tous les enfants.

Informations complémentaires realmadrid.com/sobre-el-realmadrid/fundacion

Contexte Club de légende et l'un des plus couronnés d'Europe, le Real Madrid est extrêmement populaire dans sa ville de Madrid, notamment parmi les enfants et les jeunes qui considèrent ses joueurs comme des modèles à suivre. À travers sa Fondation, le Real mène 419 projets d'action sociale partout dans le monde, dont 160 projets et écoles socio-sportives en Espagne destinés à favoriser l'intégration des enfants et leur transmettre des valeurs positives. Leganés (186 000 habitants) est une banlieue ouvrière et multiculturelle de Madrid qui a été particulièrement affectée par la crise économique de ces huit dernières années. En effet, selon le syndicat Comisiones Obreras (le plus important d'Espagne), 30% des mineurs de Leganés sont aujourd'hui considérés comme étant “en situation de pauvreté1” et 19,37% de la population est “en risque de pauvreté2”.

1 • cadenaser.com/emisora/2016/05/27/ser_madrid_sur/1464350109_553551.html 2 • leganesactivo.com/2016/06/01/mas-de-5-000-hogares-de-leganessufren-niveles-de-pobreza-extrema/


"Enseigner aux enfants des valeurs comme la camaraderie, le respect, l'esprit d'équipe et la tolérance."

Objectifs

Résultats

Les objectifs des écoles socio-sportives de la Fondation Real Madrid sont d'utiliser le football et le basketball pour favoriser l'intégration des enfants en risque d'exclusion et leur enseigner des valeurs comme la camaraderie, le respect, l'esprit d'équipe et la tolérance envers les cultures différentes de la leur.

Depuis 2010, l'école socio-sportive de Leganés a reçu chaque année 90 enfants en football et 40 en basketball. Au total, quelque 700 enfants ont participé au programme depuis l'ouverture de l'école, dont la moitié étaient/sont en risque d'exclusion. Chaque saison, 68 sessions de formation sont données, ainsi qu'une formation générale traitant de thèmes aussi variés que l'utilisation d'internet, les premiers secours ou le comportement civique à avoir quand on jette du plastique ou autres détritus.

Stratégie et activités Les écoles socio-sportives sont ouvertes d'octobre à juin. Elles offrent deux sessions par semaine de football ou de basketball, chacune de 90 minutes. Elles sont fondées sur la propre méthode pédagogique de la Fondation Real Madrid, qui allie le sport et l'éducation aux valeurs positives du sport. Les formateurs sont des professionnels recrutés au niveau central par la Fondation Real Madrid, qui sont supervisés par le directeur technique national, lequel visite deux fois par mois tous les projets mis en œuvre en Espagne. Chaque saison se termine par un “tournoi social” où tous les enfants jouent le même nombre de minutes, quelle qu'ait été leur performance pendant l'année.

Partenaires La Fondation Real Madrid a des partenaires locaux dans chacune des municipalités où elle gère une école socio-sportive. A Leganés, les partenaires sont la mairie, la Obra Social La Caixa (branche caritative de la caisse d'épargne La Caixa), et le centre commercial Parquesur (géré par Unibail et Rodanco).

Les enfants ont aussi eu l'opportunité de rencontrer certains joueurs du Real, de jouer dans la Cité du Sport du club, de voir des matchs officiels au stade Santiago Bernabeu, et d'assister au Tour du Bernabeu. Chaque famille a aussi reçu le guide du Real Madrid intitulé Le match commence à la maison.

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CATÉGORIE

PROMOTION DE L'ÉGALITÉ DES GENRES


Pratique lauréate

Playdagogie “filles garçons”

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Organisation PLAY International (anciennement Sport Sans Frontières), France

Calendrier La Playdagogie a été lancée en 2012, le kit "filles garçons" existe depuis 2014.

Groupe cible Praticiens (professeurs, éducateurs, animateurs périscolaire) et enfants de primaire (6 à 11 ans).

Informations complémentaires playdagogy.org

Découvrez Playdagogie en vidéo sur bit.ly/epsis

Contexte Plus de la moitié (52%) des Européens considèrent que les inégalités entre les hommes et les femmes sont un problème “sérieux” dans leur pays, selon l'Indice d'égalité de genre (2012) de l'Union européenne. Ces inégalités se mettent en place très tôt : dès l'enfance, les clichés sur le rôle et les comportements des garçons et des filles sont absorbés inconsciemment par les enfants, que ce soit à la maison, à l'école ou dans la rue. Les messages tels que “les filles sont mauvaises en sport” ou “les filles aiment les poupées, les garçons le sport” imprègnent notre société, diffusés entre autres par les médias, et contribuent à influencer notre perception de nous-mêmes et des autres.

Objectifs Le but du projet est de lutter contre les stéréotypes et les discriminations contre les filles, en éduquant les jeunes enfants à l'égalité des genres par le sport. En s'appuyant sur le kit Playdagogie, un dispositif pédagogique innovant qui utilise le sport comme outil de sensibilisation, les membres de la communauté éducative (professeurs d'éducation physique ou enseignants, animateurs, éducateurs sportifs, etc.) peuvent amener les enfants à prendre conscience des stéréotypes de genre et à corriger leurs idées reçues. Cela va contribuer à les faire changer de comportement envers les filles ; mais aussi permettre à ces dernières de mieux s'apprécier elles-mêmes et d'exprimer leur potentiel.


Stratégie et activités Le projet consiste à former les éducateurs à la méthode Playdagogie. Le kit Playdagogie “filles garçons” a été conçu par PLAY International en coopération avec un expert en genre de la Ligue française de santé mentale, plusieurs enseignants et une conseillère pédagogique. Il a été testé dans des écoles primaires de la région Île de France avant son lancement. Des séances de Playdagogie sur la thématique “filles garçons” ont également été incluses dans le kit “inclusion sociale” et le kit “rugby”. Une session Playdagogie dure 45 minutes et consiste en trois étapes : 1) une activité physique (sport ou jeu) ; 2) l ’introduction du thème : un vocabulaire et des symboles spécifiques sont intégrés dans le jeu utilisé précédemment ; 3) u n débat où les enfants sont invités à s'exprimer sur le thème et l'activité. En “vivant” le jeu en situation “réelle” et en prenant part au débat, les enfants sont amenés à remettre en question leurs comportements et à adopter d'autres références et valeurs. Le projet est principalement mis en œuvre dans les régions Île de France, Hauts-deFrance, Auvergne-Rhône-Alpes et Mayotte.

"Le kit a permis l’amélioration des connaissances et des compétences sociales des enfants notamment sur l’égalité fillesgarçons, et plus précisément, la complémentarité des deux sexes, l’égalité des droits et le refus des situations de discrimination liée au genre"

Partenaires Le projet a reçu le soutien des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l'Éducation nationale, ainsi que de bailleurs privés comme la fondation Niarchos. PLAY International a aussi établi des partenariats avec un certain nombre de municipalités, de clubs et d’autres structures.

Résultats Entre 2014 et fin septembre 2016, 420 kits Playdagogie ont été produits (sur les trois thématiques), plus de 1 300 personnes se sont inscrites sur la plate-forme en ligne où les contenus pédagogiques sont mis à disposition, et près de 350 éducateurs ont été formés. En tout, ce sont plus de 9000 enfants qui ont bénéficié des séances de Playdagogie. Une enquête a été conduite en 2015 auprès des praticiens de Roubaix pour mesurer s'ils avaient atteint leurs objectifs contre la discrimination de genre, 93% ont constaté que les garçons étaient plus tolérants envers les filles après avoir suivi le programme Playdagogie. Un constat positif confirmé par l’évaluation externe du kit inclusion sociale : “Le kit a permis l’amélioration des connaissances et des compétences sociales des enfants notamment sur l’égalité filles-garçons, et plus précisément, la complémentarité des deux sexes, l’égalité des droits et le refus des situations de discrimination liée au genre”.

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L'académie Hijabs and Hat Tricks

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Organisation Sport Against Racism Ireland (SARI), République d'Irlande

Calendrier Depuis 2014

Groupe cible Le projet cible les jeunes femmes musulmanes âgées de 15 à 20 ans quel que soit leur milieu d'origine. Indirectement, le projet cible aussi leur famille et la société en général.

Informations complémentaires sari.ie diversecitygirls.wordpress.com SARIMuslimSoccerteam

Contexte La République d'Irlande étant majoritairement catholique, les jeunes femmes musulmanes qui y vivent peuvent rencontrer des difficultés pour s'intégrer dans la société, autant socialement que culturellement. Elles peuvent subir des attaques islamophobes et racistes mais aussi se trouver en butte aux préjugés de leur propre communauté à l'encontre de l'égalité des genres. L'entreprise sociale Sport Against Racism Ireland (SARI) a créé le programme “Hijabs and Hat Tricks” à partir d'une étude qu'elle a conduite en 2011 et notamment un sondage auprès de 400 filles de confession musulmane, qui a révélé que le football est le sport préféré d'une majorité d'entre elles. Après que la FIFA a levé l'interdiction du voile en mars 2014, SARI a lancé le programme.

Objectifs L'objectif du programme Hijabs and Hat Tricks est de donner accès au football principalement aux jeunes Musulmanes mais aussi à toute jeune femme marginalisée vivant en République d'Irlande. Le projet utilise le sport comme moyen d'inclusion sociale et d'intégration culturelle, mais aussi de lutte contre toute forme de discrimination. Alliant activité physique et pédagogie sur mesure, le programme est conçu pour renforcer l'estime de soi des jeunes femmes, leur confiance en elles-mêmes et leur résilience. Le but est qu'elles se sentent capable de rejoindre un club de sport traditionnel, ce qui favorisera leur intégration dans la société irlandaise.


Stratégie et activités Basée à Dublin, l'académie Hijabs and Hat Tricks propose des sessions d'entraînement au football et des cours et ateliers sur des thèmes variés tels que les droits de l'homme, les usages et codes physiques, l'entrepreneuriat social, l'employabilité, la nutrition, la santé et la sécurité, la démocratie et la paix. L'académie est aussi un club social où les membres peuvent participer à des événements tels que des sessions de bowling, des visites culturelles, ou bien prendre part à un dialogue inter-confessionnel. Les jeunes femmes ont créé leur propre équipe de football, appelée Diverse City FC, qui est ouverte aux filles et aux femmes de toute confession ou agnostiques. Diverse City a fait ses débuts dans le tournoi Fairplay organisé par SARI et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Refugiés (UNHCR), lors de la Journée des Réfugiés 2014. SARI envisage à présent de développer l'académie pour atteindre un nombre plus important de jeunes Musulmanes et de proposer d'autres sports (hockey, cricket, arts martiaux, escrime, et tennis de table).

"Alliant activité physique et pédagogie sur mesure, le programme est conçu pour renforcer l'estime de soi des jeunes femmes, leur confiance en elles-mêmes et leur résilience."

Partenaires Le projet a 14 partenaires formels et informels. Les partenaires formels sont notamment l'Association gaëlique d'athlétisme (Gaelic Athletic Association) et les associations Football Against Racism Europe et Community Games Ireland. Parmi les partenaires informels figurent plusieurs associations de sport et de la société civile, notamment le think tank Institute for Strategic Dialogue (spécialisé dans l'extrémisme) et la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures. Le mentorat et les ateliers de formation sont fournis pro bono par l'Institute for Strategic Dialogue (youthCAN), Radio Telefis Eireann (la radio nationale publique irlandaise) et Facebook.

Résultats L'objectif initial d'avoir 35 joueuses actives a été dépassé et le nombre de personnes soutenant le projet, qui était projeté à 350, a pratiquement doublé. Sept des joueuses qui ont accompli le programme jouent maintenant dans leur collège et leur club, et cinq ont terminé la formation d'entraîneur. Le projet a reçu un prix de premier plan de l'organisation internationale Beyond Sport, en 2015. Au début, les familles, surtout les pères, étaient réticentes et les filles elles-mêmes étaient timides. Mais depuis, un mouvement très fort de jeunes femmes a émergé et il a obtenu le soutien total des mères. L'équipe Diverse City a aussi remporté des succès sur le terrain et son capitaine, Fadhila Hajji, a reçu en 2015 le prix “Jeune personne de l'année” représentant l'Irlande, dans la catégorie sport.

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Lady Fit 28

Organisation Ladyfit, Utrecht, Pays-Bas

Calendrier Depuis 2005

Groupe cible Club de sport et gymnase pour femmes, Ladyfit s’adresse à toutes les femmes et filles du quartier de Kanaleneiland, à Utrecht.

Informations complémentaires ladyfit.nl

Contexte Kanaleneiland est un quartier situé au sud-ouest de la ville d'Utrecht dont la population (15  000 habitants) est à 76% d'origine immigrée, notamment une importante communauté marocaine. Selon Djamila Achahchah, résidente du quartier et fondatrice de Ladyfit en 2005, les femmes et les filles de Kanaleneiland font rarement de l'exercice. Son idée était de créer un club de gym réservé aux femmes, pour que celles-ci puissent se sentir en sécurité et pratiquer un sport.

Objectifs Le principal objectif de Ladyfit est de permettre aux femmes et aux filles de Kanaleneiland de faire du sport dans un environnement réservé aux femmes et sûr. Le deuxième objectif est de permettre aux femmes du quartier de sortir de leur isolement et d’échanger sur toutes sortes de sujets en dehors de la famille, comme par exemple l'identité et la religion.

Stratégie et activités Lancé comme un club informel de fitness pour les femmes, Ladyfit a ouvert en 2014 un gymnase à Kanaleneiland où il organise des activités sportives, sociales et éducatives pour les femmes et les enfants.


"En 2015, le club s'est engagé aux côtés des réfugiées et a invité un groupe d'entre elles à un repas et à des sessions de sport gratuites."

Résultats Outre les sessions de fitness, d'aérobic, de Zumba et de football dirigées par une équipe de 22 professionnels volontaires, le club propose des activités telles que la Healthy Happy Hour consacrée à la nutrition et aux débats sur des thèmes tels que l'éducation des enfants, l'identité et la religion. Une autre activité est le Lady Business Club, qui donne aux femmes des conseils pour devenir auto-entrepreneurs. Pour les enfants de deux à sept ans, Ladyfit propose un programme intitulé “L'ordonnance pour les tigres” qui enseigne la santé, la confiance en soi et la résilience. En 2015, le club s'est engagé aux côtés des réfugiées et a invité un groupe d'entre elles à un repas et à des sessions de sport gratuites.

Partenaires Les partenaires de Ladyfit sont la mairie d'Utrecht, le Knowledge Centre for Sport Netherlands (KCSport), l'association des clubs de sport d'Utrecht (VSU), la fondation NutsOhra, plusieurs écoles, l'Institut Mulier, et des parrains privés.

Ladyfit est devenu un centre où, au-delà du sport, les femmes du quartier de Kanaleneiland peuvent se réunir et discuter des sujets qui les intéressent, comme l'éducation des enfants ou leur rôle dans la société. Il compte aujourd'hui 800 membres. Ladyfit a récemment été choisi comme partenaire pour un projet de promotion de la vie saine parmi les familles de Kanaleneiland : un certain nombre de membres du club seront ambassadrices de ce programme.

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The Positive Power of Sport

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Organisation Conseil local de Rushcliffe, Nottingham, Royaume-Uni

Calendrier Le projet a été mis en œuvre entre septembre 2014 et avril 2015 et a été prolongé pour la saison 2015-2016.

Groupe cible Le projet était avant tout dirigé envers les hommes, pour les encourager à prendre position contre les violences contre les femmes. Au-delà, le projet concernait aussi les familles, les enfants et le grand public.

Informations complémentaires rushcliffe.gov.uk/ domesticviolence/ whiteribboncampaign nottinghamrugby.co.uk/ community whiteribboncampaign.co.uk

Contexte Le Conseil local (borough council) de Rushcliffe, près de Nottingham en Angleterre, mène un travail important depuis une dizaine d'années pour lutter contre les violences faites aux femmes, via notamment le soutien aux victimes, la formation et la sensibilisation des organismes publics, des campagnes de sensibilisation dans la communauté locale et les écoles primaires et secondaires, et des événements culturels (théâtre). En reconnaissance de ces efforts, le Conseil local de Rushcliffe a été accrédité par la campagne White Ribbon en 2013. White Ribbon est une campagne mondiale de mobilisation des hommes, où ceux-ci s'engagent publiquement à ne jamais commettre, accepter ou ignorer les violences contre les femmes. S'appuyant sur les partenariats existants avec les clubs de sport local, le Conseil local a développé un projet en association avec le Nottingham Rugby Club (NRC) pour que celui-ci soit partenaire White Ribbon pour la saison septembre 2014-avril 2015.

Objectifs Le principal objectif du projet était d'encourager les hommes à adopter l'engagement de White Ribbon de ne jamais commettre, accepter ou taire les violences commises par les hommes contre les femmes. Au-delà, l'objectif était d'encourager la communauté locale à reconnaître la valeur de chacun de ses membres, quel que soit son genre, d'encourager les familles à aimer le sport ensemble, et de démontrer que tout le monde peut participer à construire une société forte et plus juste.


Stratégie et activités Le rugby est considéré comme un sport intrinsèquement masculin, voire macho. Le soutien du Nottingham Rugby Club (NRC) à la campagne White Ribbon, notamment en affichant le logo sur le maillot officiel, était en soi un message particulièrement fort. En outre, un certain nombre d'activités ont été réalisés, notamment : • L ors de chaque match à domicile, le programme comprenait une page éditoriale où des leaders d'opinion masculins appelaient à lutter contre les violences contre les femmes. • L ors de la journée White Ribbon (25 novembre), les joueurs, la mascotte du club et des employés municipaux de Rushcliffe ont passé l'après-midi dans le centre commercial pour parler avec le public. • L es joueurs et les coaches ont participé à un programme géré par l'association Family Care, qui intervient auprès des jeunes hommes qui ont subi des violences et ont manqué d'un référent masculin positif. • D es billets gratuits ont été offerts aux jeunes et aux parents affectés par la violence domestique. • U n match de charité et des événements associés ont été organisés au bénéfice des familles, notamment les enfants, victimes de violences domestiques. Le projet a été promu sur les médias sociaux du Conseil local de Rushcliffe tout au long de l'année.

Partenaires Piloté par le Conseil local de Rushcliffe, le projet avait pour partenaires l'ONG White Ribbon UK, le Nottingham Rugby Club, le Conseil local de la municipalité voisine de Gedling, et l'association Family Care.

Résultats Le projet a vu pour la première fois un club professionnel de rugby soutenir officiellement la campagne White Ribbon. Depuis, une douzaine d'autres clubs professionnels ont fait de même. Le projet a aussi eu des résultats positifs au niveau interne : dans le contexte de coupes drastiques dans les budgets locaux, il a démontré qu'il est possible de faire avancer des projets en établissant des partenariats locaux solides.

"Encourager la communauté locale à reconnaître la valeur de chacun de ses membres, quel que soit son genre."

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CATÉGORIE

INTÉGRATION DES POPULATIONS MARGINALISÉeS


Pratique lauréate

ComeTOgether-Cup

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Organisation Association Come-Together-Cup, Cologne, Allemagne

Calendrier Le tournoi a lieu tous les ans depuis 1994.

Groupe cible Les minorités de toute sorte et tous ceux qui veulent s'engager dans la société.

Informations complémentaires come-together-cup.de

Découvrez Come-Together-Cup en vidéo sur bit.ly/epsis

Contexte Beaucoup d'amateurs de sport sont freinés par des barrières socio-culturelles et les préjugés liés à leur orientation sexuelle, genre, foi, couleur de peau, nationalité, maladie/handicap et/ou statut social. Comme de nombreuses villes européennes, Cologne est affectée par ces préjugés. Mais le football, le sport le plus populaire d'Allemagne, peut contribuer à déconstruire les stéréotypes et à promouvoir le dialogue entre des publics qui se rencontrent et dialoguent rarement.

Objectifs Les objectifs des promoteurs de la Come-Together-Cup (CTC) sont de lutter contre les préjugés et les stéréotypes par l'échange direct entre divers groupes de population, de sensibiliser le public aux différentes formes de discrimination de groupe, et de faire campagne dans les médias. L'objectif à long terme est de créer à Cologne un climat où l’intolérance dans le sport n’a pas sa place.

Stratégie et activités La Come-Together-Cup est un tournoi amateur à vocation caritative, qui a lieu tous les ans à Cologne. D'une durée d'une journée, il se déroule sur un terrain situé juste en face du stade du FC Cologne, le RheinEnergie, l'un des plus grands d'Allemagne. Il rassemble une soixantaine d'équipes (environ 1 200 joueurs) et attire quelque 25 000 spectateurs. Outre la compétition, la journée s’apparente


Résultats

"Au fil des années, la CTC est devenue le tournoi de football amateur le plus populaire d'Europe.” aussi à un festival avec de la musique, des bars, une cérémonie en l'honneur des volontaires et une “Sunset party” le soir. La CTC étant une association caritative, tous les bénéfices sont reversés à deux associations, Aidshilfe Cologne (pour les personnes touchées par le SIDA ou séropositives) et Jugendzentum Anyway (communauté LGBT). Une quarantaine de volontaires travaillent tout au long de l'année à l'organisation de l'événement ; le jour-même, ils sont environ 250 à être mobilisés. La communication joue un rôle important dans la mesure où l'événement est aussi destiné à sensibiliser le public aux minorités, sexuelles ou autres. La CTC est très active sur les médias sociaux avec près de 8 000 followers et lecteurs sur Facebook et Youtube, chiffre qui monte à 60 000 si l'on prend en compte le partage des posts des partenaires. De plus, ses activités sont largement couvertes dans la presse LGBT et les médias locaux, notamment Radio Cologne, qui diffuse en direct la cérémonie de tirage au sort des groupes.

Partenaires L'association Come-Together-Cup est soutenue par les autorités des transports, le service municipal des déchets, l'équipe du FC Cologne, la mairie de Cologne, les associations Aidshilfe Cologne et Jugendzentum Anyway, Radio Cologne et d’autres magazines et journaux, ainsi qu'un certain nombre d'entreprises locales. Les parrains et donateurs fluence sur la structure tournoi. Des accords de signés avec les sponsors légales.

n'ont aucune inet le contenu du partenariat sont pour des raisons

Au fil des années, la CTC est devenue le tournoi de football amateur le plus populaire d'Europe. Son message de tolérance envers la communauté LGBT, qui était assez novateur à l'époque où le tournoi a été créé, en 1994, est aujourd'hui largement accepté et la municipalité de Cologne est fière d'être une ville particulièrement accueillante pour cette communauté. Un certain nombre de départements municipaux ont leur propre équipe pour le tournoi CTC, notamment le service de l'emploi, la police et les pompiers. Selon la fédération allemande de football, les incidents liés à l'appartenance à un groupe dit “minoritaire” pendant les matchs de ligue diminuent d'année en année, ce qui selon elle est en partie lié à l'action de la CTC. Certaines équipes participantes ont aujourd'hui des relations directes et se rencontrent pour des matchs amicaux tout au long de l'année. Depuis quelques années, la CTC a élargi son action et inclut notamment les réfugiés, autant comme joueurs que visiteurs. Ils disent qu'ils n'ont plus peur de jouer en public devant les autorités locales ou la police. L'Association fédérale de la migration et des réfugiés a d'ailleurs sa propre équipe dans le tournoi.

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All Inclusive Sport

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Organisation Association DarVoce, Reggio Emilia, Italie

Calendrier Le projet a démarré en juin 2014 pour une première phase de 18 mois (jusqu'au 31 décembre 2015). La deuxième phase se déroule de septembre 2016 à fin décembre 2017.

Groupe cible Les enfants et adolescents handicapés de la région de Reggio Emilia, et les communes de Sant’Ilario d’Enza et Castelnovo ne’ Monti.

Informations complémentaires darvoce.org/allinclusive

Contexte En général, les jeunes en situation de handicap qui souhaitent pratiquer un sport le font dans des structures dédiées, à l'écart des autres jeunes. Mais cette approche ne prend pas en compte le besoin pour ces jeunes d'enrichir cette expérience physique par des relations avec des personnes non handicapées, et la nécessité pour la société de les inclure sans discrimination. L'idée clé du projet était donc de permettre à ces jeunes de pratiquer un sport dans des clubs ouverts à tous. Ce projet est né d'une expérience conduite en 2012 à Reggio Emilia, qui avait pour objectif de promouvoir l'inclusion des personnes handicapées dans la communauté grâce à des formations destinées aux bénévoles sur l'accueil et l'organisation d'événements ouverts à tous.

Objectifs Les objectifs principaux étaient de fournir au personnel et bénévoles du secteur associatif des compétences et des outils pour encourager la pratique sportive pour tous ; d'augmenter l'offre sportive régionale pour les personnes en situation de handicap au sein des clubs traditionnels et de sensibiliser les institutions, les décideurs (politiques, éducatifs, sportifs) ainsi que le grand public à l'inclusion des personnes handicapées.


Stratégie et activités Le projet s'est déroulé en cinq étapes : 1) u n questionnaire sur les éléments qui favorisent l'inclusion des jeunes handicapés dans les clubs sportifs a été envoyé à plus de 150 clubs sportifs locaux ; 2) s ept jeunes âgés de 10 à 16 ans avec des handicaps physiques ou cognitifs ont rejoint des associations sportives (basket, patinage, tennis, football et judo), où ils ont été suivis par des accompagnants ; 3) l es encadrants des sept sportives impliquées ont journées de formation ;

associations reçu quatre

4) o rganisation d'initiatives publiques (“Jeux sans barrière”, soirée culturelle “Nous sommes tous des oeuvres d'art”, conférence de rendu des résultats de l'enquête d'évaluation dans le cadre de la semaine du handicap) ; 5) p roposition d'activités motrices pour les enfants en âge pré-scolaire (3-6 ans) ouvertes également aux enfants en situation de handicap dans deux écoles maternelles. Toutes ces activités ont été réalisées avec le soutien des municipalités engagées.

"Permettre aux jeunes handicapés de pratiquer un sport dans des clubs ouverts à tous."

Partenaires Les partenaires officiels sont les associations familiales Fa.Ce (familles de personnes atteintes de lésion cérébrale), Valore Aggiunto (familles de personnes handicapées), et GIS - Parents pour l'Inclusion Sociale. Au cours du projet, le partenariat a été élargi et comprend désormais diverses associations sportives, le Comité paralympique de Reggio Emilia et le service de neuropsychiatrie infantile ASL de Reggio Emilia.

Résultats Sur le plan quantitatif, les objectifs ont été atteints par rapport au nombre de partenaires engagés : sept associations sportives ont réalisé des expériences d'inclusion ; sept clubs ont participé à la formation ; six communes ont soutenu le projet et sept jeunes et leur famille ont pris part à cette action. De plus, environ 250 personnes ont participé aux événements promotionnels. Sur le plan qualitatif, ce projet a permis de promouvoir la vision d'une “normalité différente” et la reconnaissance des personnes en situation de handicap comme faisant partie intégrante de la société.

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Le club de football BAGázs

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Organisation L'association à but non lucratif BAGázs football club, Bag, Hongrie

Calendrier Le projet a démarré en novembre 2012 pour une durée de cinq ans, et les organisateurs espèrent pouvoir le prolonger.

Groupe cible Le projet s'adresse aux quelque 400 membres de la communauté rom de Bag, un village situé à 40 km de Budapest.

Informations complémentaires bagazs.org/en/projektjeink/ gyerek-projektek/bagazs-fc/

youtube.com/ watch?v=MWC84Hbr80g legyunkegybagazs

Contexte En Hongrie comme ailleurs en Europe, les Roms font face à l'intolérance, à la ségrégation et au racisme, ce qui a des conséquences graves pour les enfants1. Le chômage, la délinquance et les addictions sont monnaie courante dans la communauté de Bag, un village situé près de la capitale hongroise. Il y a quelques années, deux jeunes Roms ont eu l'idée de créer un club de football pour les Roms, entre autres parce qu'à ce moment-là, le club du village ne les acceptait pas. C'est ainsi que le BAGázs FC a été créé.

Objectifs Les objectifs du club de football BAGázs sont de donner aux jeunes Roms de Bag une certaine stabilité et un environnement sain ; de construire une équipe soudée dont les membres s'entraident et se soutiennent en dehors du terrain de football ; de permettre aux jeunes Roms d'améliorer leurs résultats à l'école et leurs chances dans la vie ; d'apprendre aux jeunes Roms à compter sur euxmêmes ; de former une nouvelle génération qui pourra gérer le club et lancer d'autres activités, et enfin d'établir

1 • Selon un rapport de 2014 de l'Agence des Droits fondamentaux de l'UE (Fundamental Rights Agency, FRA), les Roms sont la minorité ethnique la plus importante de l'UE et celle qui souffre le plus de la pauvreté, de l'exclusion sociale, de la discrimination et du manque d'accès à l'emploi, à l'éducation, au logement et à la santé. Poverty and employment: the situation of Roma in 11 EU Member States, FRA, Luxembourg: Publications Office of the European Union, 2014, p. 9.


des ponts avec la communauté non-rom de Bag et de rapprocher les deux groupes de résidents en brisant les préjugés et en luttant contre la stigmatisation.

Stratégie et activités Le cœur du projet est le club de football, qui accueille des joueurs des deux sexes et de tout âge : moins de 16 ans, moins de 14 ans (une équipe garçon et une équipe fille), et moins de neuf ans. Le club organise des entraînements hebdomadaires, des stages, des tournois, des matchs amicaux et des activités sociales telles que des excursions à Budapest. Un aspect important du projet est que le club est en contact avec les familles des joueurs. De plus, il noue des relations avec le club de football du village et sa population. Les sessions d'entraînement sont données par des jeunes Roms qui agissent comme tuteurs des nouveaux membres, ainsi que par des volontaires formés par l'association.

"Le projet a permis d'améliorer les échanges entre les deux communautés du village."

Partenaires Le Fonds civil norvégien, le club local de football – il a donné son ancien terrain de foot à l'association, qui l'a nettoyé et aménagé –, le collège local, et un club de football pour personnes sans abri de Budapest (pour des matchs amicaux).

Résultats Le projet a eu des résultats positifs pour les jeunes Roms qui y participent et il a permis d'améliorer les échanges entre les deux communautés du village. Les jeunes footballeurs nouent des relations fortes au sein du club et en dehors. Ils sont aussi plus assidus et attentifs à l'école. Faire partie du club leur donne une identité. Ils sont connus dans leur communauté et les plus jeunes veulent les imiter. Plus qu'une équipe, le BAGázs FC est devenu une famille. De plus, sept joueurs du BAGázs FC jouent maintenant dans le club du village, ce qui aurait été impensable auparavant en raison des préjugés ancrés des deux côtés.

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City Pirates d’Anvers

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Organisation City Pirates d'Anvers (CPA), Belgique

Calendrier Depuis 2011

Groupe cible Le programme jeunesse du City Pirates vise en priorité les jeunes des quartiers défavorisés d'Anvers.

Informations complémentaires citypirates.be

Contexte Deuxième plus grande ville de Belgique et l'un des principaux ports d'Europe, Anvers (500 000 habitants) se distingue aussi par son multiculturalisme : plus de 170 nationalités y sont représentées. Il n'existe pas de club de football pour les jeunes à Anvers et ceci affecte particulièrement ceux des quartiers défavorisés, qui ont accès à très peu d'activités de loisirs et se retrouvent souvent à traîner dans la rue. Le City Pirates est un club bien établi à Anvers. Fondé en 1921 et basé à Merksem, il joue régulièrement dans les divisions nationales.

Objectifs L'objectif est d'utiliser le football comme moyen d'éduquer les jeunes qui viennent d'un milieu défavorisé, en coopération étroite avec les écoles locales et leur famille. A long terme, il s'agit de renforcer la cohésion sociale et la capacité d'action des résidents des quartiers les plus défavorisés d'Anvers.

Stratégie et activités Le City Pirates travaille en coopération étroite avec la mairie d'Anvers, les écoles des quartiers, les associations de quartier et les familles afin d'offrir aux jeunes, autant les garçons que les filles, la possibilité de jouer au football. Le club supervise les résultats scolaires et le comportement des enfants, en liaison avec les enseignants et les familles.


Résultats

"C'est un lieu où tout le monde est le bienvenu, où les jeunes peuvent se développer socialement, et où les inégalités sociales sont dépassées."

Avant chaque session d'entraînement, le City Pirates offre aux enfants la possibilité de faire leurs devoirs. Il organise aussi des ateliers avec des activités telles que du hip hop ou de l'informatique. Pour les parents, il propose des cours de néerlandais. Leur participation au programme est essentielle et le comité de direction du programme jeunesse du club est d'ailleurs composé presque entièrement de parents, notamment de jeunes qui ont fait partie du programme.

Partenaires Pour ce programme, les partenaires du City Pirates sont la mairie d'Anvers, les écoles locales, les maisons de jeunesse, la police locale et des sponsors privés (International Food Services, Cronos, Heavy et Modero).

Plus d'un millier d'enfants participent chaque année au programme jeunesse du City Pirates, et environ 10% bénéficient d'un tutorat avant l'entraînement. Les parents disent qu'ils sont satisfaits de ce programme et beaucoup d'entre eux s'y impliquent. Selon une étude indépendante menée en 2015-2016 par l'Université de Louvain, “le City Pirates est beaucoup plus qu'un club de football. La force du projet est qu'il parvient à toucher un groupe très varié et à les rassembler au sein d'un club qui promeut la solidarité et la communauté. C'est un lieu où tout le monde est le bienvenu, où les jeunes peuvent se développer socialement, et où les inégalités sociales sont dépassées.” Cependant, les chercheurs ont aussi noté que les joueurs, les parents et les entraîneurs sont souvent confrontés au racisme lorsqu'ils sont en contact avec d'autres clubs de football. “Trouver comment gérer cela et en discuter avec les joueurs et les parents est un apprentissage,” concluaient-ils.

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Desporto com Sentido

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Organisation Association de paralysie cérébrale d'Almada Seixal (Associação de Paralisia Cerebral de Almada Seixal, APCAS), Portugal

Calendrier 1er novembre 2014 • 31 mars 2016 (calendrier de production de manuels et autres supports, avant leur diffusion).

Groupe cible Le dispositif s'adresse aux personnes handicapées qui n'ont pas accès au sport ainsi qu'aux enseignants et entraîneurs.

Informations complémentaires paralisiacerebral.pt Apcas

Contexte Au Portugal, la plupart des associations qui travaillent avec les personnes handicapées ont des ressources limitées et connaissent peu ou mal les activités qu'elles peuvent offrir afin de continuer à fonctionner et de croître. Par conséquent, ces personnes n'ont pas accès à toutes les activités dont elles pourraient bénéficier et se retrouvent en général isolées du reste de la population.

Objectifs L'initiative Desporto com Sentido (Le sport qui a du sens) a pour objectif d'informer les enseignants et professionnels du sport sur les pratiques de sport adaptées aux personnes en situation de handicap afin d'augmenter l'offre spécialisée. Le deuxième objectif est de sensibiliser le public sur les bénéfices du sport adapté et la nécessité de mieux intégrer cette catégorie de la population.

Stratégie et activités L'association a élaboré un modèle pour l'inclusion des personnes handicapées destiné aux écoles. Il a été diffusé dans un premier temps dans la région de Seixal, puis dans tout le pays. À cette fin, l'association a réalisé 21 manuels comprenant des informations générales sur les sports adaptés et des informations pratiques sur les types de sport qui peuvent être proposés, les équipements nécessaires et la pédagogie à employer. Chacun des guides est accompagné d'un DVD comprenant des tutoriels vidéo. En complément,


"L'objectif est de sensibiliser le public sur les bénéfices du sport adapté et la nécessité de mieux intégrer les personnes handicapées."

une plate-forme de e-learning et un forum d'échange sont disponibles en ligne sur un site dédié. L'association a également conçu un programme de formation pour les professionnels de l'éducation et du sport qui souhaitent accroître leurs compétences dans le domaine des sports adaptés.

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En décembre 2015, l'association a organisé une réunion nationale sur le sport et la paralysie cérébrale qui a permis aux participants d'échanger leurs expériences et bonnes pratiques. Parmi les thèmes abordés : la compétition, la thérapie, les loisirs et la dimension sociale du sport adapté.

Le projet est financé par la Fondation Calouste Gulbenkian dans le cadre du Programme Citoyenneté active – subventions EEA.

Partenaires

Résultats

Les partenaires officiels sont la direction générale de l'Éducation, la mairie de Seixal et la Faculté de Motricité humaine de l'Université de Lisbonne. Un certain nombre de mairies, d'écoles et de clubs et fédérations sportives sont également partenaires.

Le projet a atteint et même surpassé tous ses objectifs. Il a permis de produire une collection de 21 manuels (un sur le thème général des sports adaptés et les autres sur différentes disciplines) et leur DVD d'accompagnement.

L'Institut national de la réhabilitation (Instituto Nacional para a Reabilitação) a financé le développement de la plate-forme de e-learning Todos em Jogo (Tous en jeu).

Un centre de formation des formateurs a été mis en place. En date de septembre 2016, un total de 17 sessions ont permis de former 329 personnes (enseignants, techniciens des sports, étudiants et autres acteurs). De plus, 29 sessions d'information et de sensibilisation ont été menées dans 22 écoles, touchant plus de 3 200 élèves, 330 enseignants et techniciens et quelque 230 volontaires et parents.


Escalada adaptada

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Organisation Clube de Escalada de Braga (Club d'escalade de Braga), Portugal

Calendrier Depuis 2014

Groupe cible Personnes avec des handicaps mentaux, amputés et nonvoyants de Braga (Portugal).

Informations complémentaires Clube Escalada Braga

Contexte Le projet s'inspire de l'athlète brésilien Raphael Nishimura, vice-champion du monde de paraclimbing (escalade pour personnes handicapées). Souffrant de dystonie musculaire, Nishimura a lancé le projet Paraclimbing Brésil en 2011 pour promouvoir l'escalade comme moyen d'intégrer les personnes handicapées dans la société. Le grimpeur portugais Filipe Costa a décidé de suivre son exemple, dans sa ville de Braga.

Objectifs Les objectifs du projet sont de permettre aux personnes ayant un handicap de faire de l'escalade (paraclimbing) au Club d'escalade de Braga. Il s'agit de favoriser leur intégration sociale et d'améliorer leur bien-être mental et physique.

Stratégie et activités Des volontaires du club organisent chaque semaine des activités de paraclimbing pour les personnes handicapées, les personnes amputées et les non-voyants. Une compétition annuelle a lieu chaque été depuis juillet 2015. Le club fait la promotion de ses activités sur sa page Facebook et par des campagnes de presse (notamment à l'occasion du championnat annuel).


Partenaires Les partenaires sont la mairie de Braga, l'Université de Minho, et Academia Synergia. Le club est également partenaire d'associations de solidarité avec les personnes handicapées mentales (Coopérative pour l'éducation et la réhabilitation des citoyens avec des handicaps / Cooperativa de Educação e Reabilitação de Cidadãos com Incapacidades-CERCI, Association portugaise des compagnons et amis de citoyens avec des déficiences mentales / Associação Portuguesa de Pais e Amigos do Cidadão Deficiente Mental-APPACDM), les personnes aveugles (Association des aveugles et malvoyants du Portugal / Associação dos Cegos e Amblíopes de Portugal, ACAPO), et les amputés (Association nationale des amputés / Associação Nacional de Amputados-ANAMP). Le club a également des liens avec la communauté locale.

“Le projet a aussi eu un impact parmi les volontaires et la communauté locale, car il brise les barrières entre personnes handicapées et non-handicapées.”

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Résultats La plupart des participants disent que la pratique de l'escalade leur a permis d'améliorer leur confiance en eux et les a rendus plus forts physiquement. La plupart de ceux qui avaient une surcharge pondérale lorsqu'ils ont rejoint le club ont perdu du poids. Mais les bénéfices vont au-delà du sport : les participants pratiquent avec des personnes qui ne sont pas handicapées et peuvent participer à des activités sociales auxquelles ils n'auraient pas accès en dehors du club. Le projet a aussi eu un impact parmi les volontaires et la communauté locale, car il brise les barrières entre personnes handicapées et non-handicapées. La municipalité de Braga a récemment décidé d'ouvrir un centre de sport adapté à la suite d'une campagne à laquelle le Club de Escalada a participé.


Tout le monde peut jouer au hockey !

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Organisation Club de hockey Feijenoord, Rotterdam, Pays-Bas

Calendrier Depuis 2010

Groupe cible Enfants et jeunes de milieux défavorisés du quartier de Feijenoord, à Rotterdam.

Informations complémentaires hcfeijenoord.nl

Contexte La majorité de la population du quartier de Feijenoord, à Rotterdam-Sud, vit avec de faibles revenus (80% des 72 000 habitants). C'est aussi une population jeune et il y a de nombreuses familles avec enfants. Selon les organisateurs de ce projet, les enfants de Feijenoord grandissent dans un environnement où ils ne sont pas toujours encouragés à prendre une part active à la société.

Objectifs Les objectifs du club de hockey de Feijenoord sont de permettre aux enfants et aux jeunes du quartier de nouer des liens à travers la pratique du hockey sur gazon, et de promouvoir l'inclusion sociale des enfants de milieux défavorisés.

Stratégie et activités Le principe fondateur du club est d'offrir la possibilité de jouer au hockey à tous les enfants du quartier de Feijenoord, quel que soit leur milieu social, et de leur donner les moyens à travers ce sport de s'autonomiser et d'apprendre les valeurs civiques.


“Le club mène régulièrement des activités sociales pour les joueurs et leur famille afin de renforcer les liens entre tous les participants.”

Bien que le club ait depuis 2014 un court et un clubhouse, il organise aussi des sessions dans les parcs du quartier, dans quatre écoles locales, et sur les courts Cruyff et Krajicek. Il s'agit de permettre à autant d'enfants que possible de participer en organisant les entraînements près de leur domicile. Par ailleurs, le club mène régulièrement des activités sociales pour les joueurs et leur famille afin de renforcer les liens entre tous les participants, notamment au travers d’un dîner annuel. Les volontaires, les entraîneurs et les familles se rencontrent périodiquement pour discuter de la stratégie et des activités du club, ce qui selon les organisateurs est particulièrement important car de nombreux parents sont d'origine immigrée et ne sont pas familiers avec la culture sportive des Pays-Bas. Un spécialiste de pédagogie du sport intervient comme conseiller sur les méthodes permettant d'utiliser des situations sportives pour enseigner aux enfants des valeurs telles que le respect des autres joueurs, l'esprit d'équipe et la ténacité.

Partenaires Les partenaires du club de hockey de Feijenoord sont la municipalité de Rotterdam, l'association Rotterdam Sportsupport, l'association de hockey Royal Dutch, la fondation Richard Krajicek, et des sponsors privés.

Résultats Depuis la création du club de hockey Feijenoord, 400 enfants de milieux variés ont été membres du club. Quatre enfants particulièrement doués ont rejoint des clubs de très haut niveau de Rotterdam. Les jeunes joueurs ont non seulement appris le jeu mais aussi des valeurs telles que le respect de soi-même, le comportement positif et le fair-play. En 2014, le club a acquis un terrain et un clubhouse qui est devenu comme une deuxième maison pour les enfants. C'est aujourd'hui un centre multi-sports où les joueurs et les habitants du quartier peuvent se retrouver.

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CATÉGORIE

INSERTION DES POPULATIONS À RISQUE


Pratique lauréate

Icehearts 50

Organisation Icehearts de Finlande

Calendrier Cette initiative a été lancée en 1996. Les programmes durent 12 ans pour chacune des équipes.

Groupe cible Enfants vulnérables âgés de 6 à 18 ans.

Informations complémentaires icehearts.fi

Découvrez Icehearts en vidéo sur bit.ly/epsis

Contexte Les enfants dits vulnérables font face à toute sorte de difficultés : problèmes de santé mentale, pauvreté, manque d'aptitudes sociales. Beaucoup vivent dans des familles monoparentales et certains sont d'origine immigrée. Le plus souvent, ils n'ont pas accès aux ressources et aux activités dont bénéficient les enfants de familles plus aisées et/ou plus stables, notamment les loisirs organisés. De plus, ces enfants qui reçoivent un soutien de différents services sociaux ont souvent des difficultés à l'école. Il est prouvé qu'une intervention précoce et une aide à long terme sont le moyen le plus efficace de prévenir l'exclusion sociale.

Objectifs Les objectifs principaux des actions conduites pendant le programme sont de : • P révenir l'exclusion sociale, développer les aptitudes sociales et créer un environnement sûr à long terme pour ces enfants grâce à la présence d'un adulte de confiance, le coach Icehearts, tout au long des différentes périodes de transition entre l'enfance et l'adolescence. • U tiliser le sport pour réunir les enfants au sein d’un groupe et leur permettre de développer une relation personnelle à long terme avec les membres de l'équipe et le coach Icehearts. • D onner aux enfants un modèle adulte sain et qui les soutienne, qui ne les abandonnera pas lorsque des problèmes surgissent.


• P révenir l'obésité et améliorer la santé physique et psychologique des participants. • F aire en sorte que les enfants puissent devenir des adultes sains, à l’aise socialement, qui créent du bien-être autour d'eux, et qui bénéficient des mêmes opportunités que leurs pairs.

Stratégie et activités Pendant 12 ans, le programme accompagne les enfants en trois étapes distinctes. Le mode d'intervention de chaque période est défini en fonction de l'âge des enfants et de leurs besoins individuels. Le programme est mis en oeuvre dans les différentes localités en coopération étroite avec l'école, les services municipaux concernés et le partenariat local. Dans la première étape, un groupe d'une demi-douzaine d'enfants âgés de moins de 7 ans est sélectionné. Le coach Icehearts passe du temps avec eux et leur enseigne les rudiments du sport et des aptitudes sociales telles que gérer la colère, exprimer ses émotions de façon constructive, apprendre à présenter ses excuses et résoudre les conflits. Dans la deuxième étape (enfants âgés de 7 à 12 ans), l'équipe s'agrandit et accueille environ 20-25 enfants. Le coach Icehearts continue les activités quotidiennes après l'école et se concentre graduellement sur un sport en particulier. À la troisième étape (enfants de plus de 12 ans), les activités sont de moins en moins consacrées à l'école et de plus en plus au sport, à l'entraînement et aux compétitions.

“Le programme permet de réduire le décrochage scolaire et le nombre de cas où les parents perdent la garde de leur enfant.”

Partenaires Les familles qui participent aux actions Icehearts ; l'Association finlandaise des machines à sous ; les représentants des municipalités d'Helsinki, Espoo, Vantaa, Lahti, Turku, Tampere, Oulu, Seinäjoki, Pori et Riihimäki ; des fondations à but non lucratif telle que la Fondation culturelle suédoise en Finlande (Svenska kulturfonden) ; des écoles primaires ; les services sociaux ; des psychiatres et institutions psychiatriques ; des équipes de sport et des entreprises privées.

Résultats Le programme permet de réduire le décrochage scolaire et le nombre de cas où les parents perdent la garde de leur enfant. Il apporte un soutien aux familles en difficulté. En créant et en animant des partenariats multi-professionnels, il contribue à créer un climat de confiance et positif dans les écoles et dans d'autres environnements. De nouvelles équipes Icehearts sont régulièrement constituées dans de nouvelles villes et municipalités. Entre 2012 et 2015, Icehearts a connu une croissance importante : +87% de budget, +203% d’employés et +133% concernant les équipes en fonctionnement. Icehearts est désormais établi comme un partenaire de confiance et d'un bon rapport coût-bénéfice parmi les institutions et services finlandais d'aide à l'enfance.

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Liga Escolhas du Portugal

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Organisation La Liga Escolhas (la Ligue du Choix en français) est organisée dans les régions de Lisbonne, Porto, Guarda et Setúbal par le programme national Escolhas.

Calendrier Depuis 2011

Groupe cible Les enfants âgés de 10 à 14 ans de milieux défavorisés, dans les régions de Lisbonne, Porto et Setúbal.

Informations complémentaires programaescolhas.pt

Contexte Le tournoi de la Ligue Escolhas fait partie du programme national Escolhas, lancé par le gouvernement portugais en 2001 pour favoriser l'intégration sociale de jeunes de milieux défavorisés et pour renforcer la cohésion sociale. Ce vaste programme parraine des centaines d'initiatives dans tout le pays.

Objectifs L'objectif de la Ligue Escolhas est, à travers le football, de promouvoir auprès des jeunes une vie saine, la réussite scolaire, l'esprit d'entreprise et l'engagement dans la communauté.

Stratégie et activités Le principe clé de ce tournoi annuel de football à 7 est que les points ne sont pas seulement calculés sur le terrain mais aussi en fonction des résultats scolaires et de l'engagement communautaire des jeunes joueurs. La Ligue fonctionne comme une ligue “normale” de football, avec des points que chaque équipe, ou club, additionne au fil de l'année scolaire (neuf mois, d'octobre à début juillet). Au début de chaque saison, et après un processus de sélection, les équipes sont formées. Elles doivent avoir un minimum de 12 joueurs, dont au moins deux filles. Les familles sont encouragées à participer et à être co-responsables de leur projet local. Chaque club doit aussi mettre en place sa propre équipe de volontaires, notamment les entraîneurs et les arbitres.


amélioré leurs résultats scolaires, une augmentation de 30% en moyenne.

“Les points ne sont pas seulement calculés sur le terrain mais aussi en fonction des résultats scolaires et de l'engagement communautaire des jeunes joueurs.”

Dans la phase finale de la compétition, les meilleures équipes jouent pour le titre de champion. La finale a lieu dans le stade du Sporting Clube de Portugal, l'un des plus grands clubs professionnels du pays.

Partenaires La Ligue Escolhas fait partie du programme Escolhas “Espaço Jovem da Quinta do Lavrado E5G”, qui est porté par les partenaires suivants : Fondation Aragão Pinto pour la solidarité sociale ; Ensinus (une entreprise d'enseignement privée) ; Fondation Sporting et Sporting Clube de Portugal ; Commission pour la Protection des Enfants et des Jeunes-Lisbonne ; compagnie de gestion de logements sociaux Gebalis (Lisbonne) ; municipalité de Lisbonne, et compagnie de théâtre Levantado a Dois.

Résultats Entre 2011 et 2015, une cinquantaine de projets ont été menés dans le cadre du programme Ligue Escolhas, avec plus d'un millier d'enfants. Bien que les résultats varient légèrement d'une année sur l'autre, on constate une amélioration constante des résultats scolaires. Par exemple, une enquête réalisée à la fin de la saison 2015 a révélé que 80% des participants avaient

avec

En ce qui concerne l'aspect “engagement dans la communauté” du programme, les résultats sont également remarquables. En moyenne, les équipes mènent à bout la majorité des “challenges” qui leur sont donnés. Le taux était de 61% pour la saison 2013/14 de 74% pour la saison 2015. De plus, le taux de satisfaction général est de 5.2 sur une échelle de 7 pour la deuxième saison, et de 5.6 pour la troisième saison. En effet, un aspect intéressant du programme est que les jeunes sont invités à l'évaluer, notamment les activités qu'ils doivent accomplir dans le cadre du challenge “engagement dans la communauté”. Sur le plan qualitatif, le programme a permis d'instaurer une meilleure coopération entre organisateurs locaux, ce qui a eu pour effet de renforcer et d'élargir le partenariat. Ceci a abouti à la création de la Fondation Sporting nationale et au lancement d'un magazine national spécialisé. La presse a beaucoup parlé de cette initiative et Cristiano Ronaldo, star nationale du football, en a fait l'éloge sur les réseaux sociaux. Le projet est maintenant bien établi et s'étend. De nouveaux clubs ont récemment été créés à Porto et Guarda.

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Freedom skaters 54

Organisation Association Freedom Skaters, Karlsruhe, Allemagne

Calendrier Depuis août 2015

Groupe cible Les enfants et les jeunes de trois camps de réfugiés de Karlsruhe. Les enfants qui participent aux activités des Freedom Skaters sont en majorité syriens mais aussi irakiens, afghans et albanais.

Informations complémentaires freedomskaters.org Freeskarlsruhe

Contexte Alors que l'Allemagne a reçu pour la seule année 2015 quelque 360  000 réfugiés syriens1, Karlsruhe, comme d'autres villes allemandes, doit gérer l'accueil de milliers de réfugiés de Syrie et d'autres zones de guerre. La plupart vivent dans des camps en dehors de la ville, où ils reçoivent de la nourriture et des médicaments mais pratiquement rien d'autre. Les réfugiés vivent de façon isolée, ce qui est particulièrement nocif pour les enfants.

Objectifs Le principal objectif des Freedom Skaters (en français, les patineurs de la liberté), une association créée par des jeunes de Karlsruhe, est d'utiliser le sport pour aider les enfants réfugiés à s'intégrer dans la société allemande. Entièrement gérée par des volontaires, l'association entend aussi établir des ponts entre les Allemands et les réfugiés.

Stratégie et activités Les Freedom Skaters travaillent avec les enfants âgés de quatre à 16 ans qui vivent dans l'un des trois principaux camps de réfugiés de la ville. Plusieurs fois par semaine, des activités sont proposées : patinage, escalade, accompagnement des enfants aux terrains de jeux de la ville,

1 • Source : ministère allemand de l'Intérieur


Résultats “En patinant, les enfants éprouvent un sentiment de liberté et d'insouciance qu'ils ont peut-être rarement connu dans leur vie.” ateliers graffitis (en toute légalité) et construction de longboards. L'association organise également des événements liés au skate, comme l'Open Longboard. En patinant, les enfants éprouvent un sentiment de liberté et d'insouciance qu'ils ont peut-être rarement connu dans leur vie. L'association espère aussi que l'expérience leur donne confiance en eux et les amène à voir qu'ils ont un avenir. Les Freedom Skaters sont en contact avec des organisations locales de réfugiés et d'autres ONG pour explorer les moyens de développer cette action, notamment vers les enfants de la ville qui ne sont pas réfugiés. Un autre aspect des activités de l'association est la communication avec le public. La page Facebook et le site web donnent régulièrement des informations sur ses activités et l'association produit aussi des dépliants pour informer les réfugiés et le public sur les événements qu'elle organise.

Partenaires L'association de roller Rollbrett, l'association Tischlein Dek Dich, qui fournit des repas gratuits, et la marque de vêtements et accessoires Unikat.

Outre les bénéfices directs pour les enfants – les activités attirent une quarantaine d'enfants chaque semaine –, l'action a eu un effet positif sur la vie dans le camp. A l’origine aucune structure n'existait dans l’un des camps : les réfugiés étaient seuls toute la journée et les enfants ne s'éloignaient pas du camp sans leurs parents. À présent, une autre association, European Homecare, y a ouvert un jardin d'enfants. Les Freedom Skaters organisent également des cours d'allemand et ouvrent deux fois par semaine un salon de thé où les habitants du camp peuvent se réunir et discuter.

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PREPAS SPORTS 56

Organisation Stade bordelais-Asptt (Association sportive des Postes et des Télégraphes), Bordeaux, France

Calendrier Le projet a débuté le 1er janvier 2015 pour une durée de trois ans.

Groupe cible Jeunes de 16 à 22 ans sous main de justice et/ou en très grande difficulté d'insertion sociale et professionnelle, originaires pour la plupart des quartiers “Politique de la ville”1 de la métropole de Bordeaux. Tous les jeunes sont NEET (ni en emploi, ni en stage, ni en formation) à leur entrée dans le dispositif.

Informations complémentaires

Contexte Dans la région Aquitaine, le taux de chômage des 15-24 ans est de 25%. Les Missions locales, organismes publics chargés d'aider les jeunes à trouver un emploi, sont en contact avec quelque 60 000 personnes chaque année mais il reste une minorité de jeunes qui n'ont pas été repérés par les dispositifs existants ou bien qui présentent des cas de grande difficulté pour lesquels ces dispositifs ne sont pas efficaces. Outil pédagogique de resocialisation, le sport est particulièrement adapté pour ces jeunes en risque de grande précarité et d'exclusion sociale et professionnelle.

Objectifs L’objectif du projet est de permettre à des jeunes présentant un risque de marginalisation d’acquérir des compétences sociales et professionnelles qui leur permettront de se forger une place dans la société. Grâce au partenariat entre le Stade bordelais et la Protection judiciaire de la Jeunesse, des parcours personnalisés sont proposés aux jeunes par des spécialistes de l’adolescence et de l’insertion sociale.

stade-bordelais-asptt.com/ le-club/prepas-sports 1 • Dans le cadre de cette politique, l’État met en place dans ces quartiers (et ce dans toute la France) des mesures de revalorisation sociale et économique afin de réduire les inégalités avec les autres territoires.


“Dans les six mois suivant leur sortie du dispositif, 77 % étaient en emploi ou en formation.”

Stratégie et activités Le dispositif d'insertion Prépas Sport offre aux jeunes un parcours individualisé. Des activités physiques et sportives ainsi qu’un accompagnement soutenu et personnalisé leur permettent d’acquérir des compétences concrètes, validées par un diplôme ou une attestation, pour accéder à un emploi ou une formation de droit commun. Chaque parcours est bâti autour d’activités sportives – sports collectifs (futsall, rugby, basket) et individuels (escalade, boxe éducative, muay thai, tir à l'arc) – au travers desquelles les jeunes apprennent aussi le “savoir être” (respect des règles, hygiène de vie, esprit d'équipe, endurance).

Partenaires Les principaux partenaires sportifs sont l’Union Bordeaux Bègles (rugby) et le Centre de Voile de Bordeaux. Partenaires financiers : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE) via le Fonds social européen (IEJ) ; Fonds interministériel de prévention de la délinquance via la préfecture ; ministère de la Justice ; Conseil régional Nouvelle-Aquitaine ; département de Gironde ; direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale ; Métropole de Bordeaux ; mairie de Bordeaux.

Résultats En 2014, 30 jeunes ont été accueillis au lieu des 24 prévus à l'origine. Sept jeunes sont retournés en formation de droit commun, trois ont obtenu un contrat de travail, neuf ont eu accès à l'intérim et 15 se sont inscrits à la Mission locale pour poursuivre leur parcours d'insertion. En 2015, 28 jeunes ont été accueillis. Dans les six mois suivant leur sortie du dispositif, 77 % étaient en emploi ou en formation. Par ailleurs, la quasi-totalité des participants a obtenu un diplôme et/ou une formation (secourisme, brevet d’animateur BAFA, sécurité routière, conduite d'engins de chantier, informatique et internet).

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Trainers power 58

Organisation Le projet Trainers Power est piloté par le club de football amateur V.V. De Meern d'Utrecht (Pays-Bas), en collaboration avec l'Université d'Utrecht de Sciences appliquées.

Calendrier Depuis 2014

Contexte Le cas des jeunes NEET (qui ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni en emploi) ou qui décrochent de la société est un problème croissant aux Pays-Bas. La ville d'Utrecht a mis en place il y a de nombreuses années des politiques locales visant à favoriser l'inclusion sociale. Le projet Trainers Power forme des jeunes gens vulnérables à devenir entraîneurs de football, ce qui leur permet de trouver une place dans la société et d'assumer des responsabilités envers les plus jeunes.

Groupe cible Le projet s'adresse aux jeunes gens vulnérables (16-27 ans) d'Utrecht qui ont des problèmes familiaux (divorce, violences, maltraitance) et/ou qui sont pris entre deux cultures, manquent d'aptitudes sociales, ont des difficultés financières, sont en échec scolaire, ne trouvent pas de stage ni d'emploi, ou sont à la rue.

Informations complémentaires vvdemeern.nl

Objectifs L'objectif du programme Trainers Power est de responsabiliser les jeunes en difficulté en les formant pour qu'ils deviennent entraîneurs de football pour les joueurs plus jeunes qu'eux. Le programme de formation a pour objet de développer leur confiance en eux, de leur transmettre le sens des responsabilités et de les encourager à entrer dans la société.

Stratégie et activités Les jeunes deviennent entraîneurs-stagiaires pour les jeunes joueurs amateurs du club V. V. De Meern, qui compte environ 2 000 membres. Ils sont accompagnés de façon très étroite par des étudiants en travail social et pédagogie de l'Université de Sciences appliquées d'Utrecht. Le club de football s'occupe de la formation sportive tandis que les étudiants de l'Université d'Utrecht enseignent les compétences essentielles pour participer à la vie active.


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Partenaires Le programme est piloté par le Comité Betrokken du V.V. De Meern FC (betrokken signifie “engagé”), qui supervise les activités de responsabilité sociale du club. Le programme est fondé sur un partenariat avec l'Université de Sciences appliquées d'Utrecht et financé par le Oranje Fonds (le fonds d'aide sociale le plus important des PaysBas) et la municipalité d'Utrecht.

"Les jeunes jugent qu'ils ont beaucoup mûri. Certains sont retournés à l'école ou ont obtenu un emploi ou un stage."

Résultats Vingt jeunes ont suivi la formation depuis le début du projet. Les jeunes jugent qu'ils ont beaucoup mûri. Certains sont retournés à l'école ou ont obtenu un emploi ou un stage. Le projet a aussi été bénéfique pour le club, qui peut accueillir davantage d'enfants maintenant qu'il a suffisamment de coaches – notamment un “coach culturel” pour les réfugiés et un conseiller pédagogique – et de volontaires. Cependant, il s'est avéré difficile de recruter des participants, notamment parce que les associations qui orientent les jeunes vers le programme sont dans une situation incertaine en raison de la réforme de l'aide sociale.



CATÉGORIE

ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ACTIVE ET AU FAIR-PLAY


Pratique lauréate

RollerFootBall 62

Organisation Association française de RollerFootBall (AFRFB)

Calendrier Depuis 2004 Groupe cible Le projet s'adresse aux garçons et aux filles qui ont des difficultés scolaires et/ou qui viennent d'un environnement défavorisé.

Informations complémentaires rollerfootball.over-blog.com flickr.com/photos/projet_ rollerfootball

Découvrez RollerFootBall en vidéo sur bit.ly/epsis

Contexte La définition du RollerFootBall est : “Le jeu du respect et de la citoyenneté”. Ce sport non-violent et non-compétitif a été conçu comme une réponse au besoin d'éduquer les jeunes à la citoyenneté, au fair-play et à la démocratie, comme souligné notamment par la députée européenne Viviane Reding (anciennement Commissaire européenne) lors de la présentation de l'Année européenne de l'Éducation par le sport, en 2004.

Objectifs L'objectif des promoteurs du RollerFootBall est que ce sport soit utilisé à l'école ou en collectivité pour enseigner aux jeunes que le respect et l'égalité sont des valeurs qui les concernent et qu’elles peuvent même se conjuguer sur un mode ludique. Les objectifs de ce jeu éducatif sont de rétablir la notion de respect dans le sport et de changer les mentalités pour que le sport ne soit plus attractif uniquement pour ses aspects compétitifs et parfois violents. De plus, cette activité offre aux jeunes un espace de partage où ils ne sont pas jugés.

Stratégie et activités Le jeu utilise un ballon rond et des rollers. Il peut être pratiqué à l'école ou en dehors, autant par les garçons que par les filles. Un certain nombre de règles garantissent son déroulement sans violence : il est interdit de se pousser, de tacler et de s’insulter. De même, le vocabulaire est volontairement différent de celui du


Résultats "Enseigner aux jeunes que le respect et l'égalité sont des valeurs qui les concernent et qu’elles peuvent même se conjuguer sur un mode ludique."

football : il n'y a pas de matchs mais des rencontres, pas de carton jaune mais des tops, pas d'arbitre mais un référent extérieur, pas de capitaine mais un médiateur d’équipe signalé par sa toque, pas de penalty mais un shootroller. Avant chaque rencontre, les joueurs lisent à haute voix un “serment de conduite” dont le principe clé est qu'il n'y a pas de compétition mais avant tout le plaisir de jouer ensemble et avec fair-play. Le jeu lui-même consiste en deux équipes de cinq joueurs en roller équipés de casque, genouillères et gants. Ils utilisent un ballon spécial qui ne fait pas mal lorsqu'il frappe quelqu'un, même à grande vitesse. Les équipes sont composées de joueurs (filles et garçons) de taille, d'aptitudes et d’âge différents. Le score final est calculé non seulement en fonction du nombre de buts marqués mais aussi du comportement des joueurs, auxquels des bonus fair-play sont attribués.

Partenaires À l'heure actuelle, le projet n'a pas de partenaire financier. Il est entièrement financé par son promoteur. En 2008, l'AFRFB a reçu une subvention de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) via le Plan de Réussite Educative (PRE) de la ville de Bonneuil-sur Marne, et en 2014 une subvention du Sénat ainsi qu'un don de la compagnie d'assurance GMF. Le projet a aussi reçu le soutien d'un certain nombre d’institutions, de personnalités politiques, ainsi que d'anciens sportifs de haut niveau et de responsables d'organisations sportives.

Le RollerFootBall est pratiqué depuis 2005 dans la section d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) du collège Paul Éluard de Bonneuil-sur-Marne, dans le cadre du dispositif national “Réussite éducative”. Il a été transposé comme activité périscolaire/sport loisirs en Franche-Comté : en partenariat avec la Brigade de prévention de la délinquance juvénile (gendarmerie) d’Étupes dans la Communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard, dans des actions de maisons de quartier et dans une école du grand Besançon. Depuis 2004, environ 260 élèves ont pratiqué le RollerFootBall dans le cadre scolaire et quelque 430 enfants dans un cadre périscolaire. Au fil des années, l'expérience montre que ce sport contribue à donner aux enfants confiance en eux, en particulier aux filles, et que ceux-ci adoptent rapidement ses valeurs de non-violence et d'inclusion. Ainsi, l'auto-arbitrage est toujours un succès car il responsabilise les enfants. Ils comprennent très vite l'importance de leur comportement dans le calcul du score final qui prend en compte les buts marqués et le fair-play.

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Cross stars 64

Organisation Croix Rouge portugaise, délégation de Trofa (district de Porto), en partenariat avec l'école locale de kickboxing LifeCombat.

Calendrier Depuis 2013

Groupe cible Les enfants et les jeunes âgés de 6 à 18 ans de la ville de Trofa (municipalité de 39 000 habitants située au nord de Porto) qui viennent d'un environnement défavorisé, souffrent de négligence parentale, sont en décrochage scolaire et ont tendance à consommer des drogues.

Informations complémentaires cross-stars.webnode.pt livros-cvptrofa.webnode.pt trofa.cruzvermelha.pt Cruzvermelhatrofa

Contexte Depuis 2002, le nombre de bénéficiaires du Revenu Minimum d'Insertion sociale (Rendimento Social de Inserção, RSI) a augmenté à Trofa, de même que les cas signalés de violence domestique et d'enfants sous la tutelle de la Commission pour la Protection des Enfants et des Jeunes (Comissão de Protecção de Crianças e Jovens, CPCJ). Selon des données officieuses de la Croix Rouge locale, environ 30% des mineurs de Trofa vivent dans un environnement de pauvreté, d'alcoolisme et de violences domestiques et ne vont pas régulièrement à l'école.

Objectifs Les objectifs de ce dispositif sont de prévenir le décrochage scolaire et la consommation de drogue parmi les enfants et les jeunes des quartiers défavorisés de Trofa, afin de favoriser leur intégration sociale. Deux aspects clés de ce programme sont qu'il encourage l'esprit d'équipe et l'entraide entre les jeunes, et qu'il fait participer les familles et la communauté.

Stratégie et activités La stratégie est d'utiliser le sport comme activité de loisir saine pour ces enfants et ces jeunes. Outre ses bienfaits pour la santé, le sport renforce la confiance en soi et permet aux jeunes de développer un esprit d'équipe et des compétences sociales et de vie.


Les jeunes sont envoyés à la Croix Rouge par la municipalité de Trofa. Un partenariat a été établi avec une école locale de kickboxing, LifeCombat, qui donne aussi des cours d'auto-défense et d'aerokick. Après un examen médical par la Croix Rouge, les enfants peuvent assister aux cours de kickboxing et recevoir un soutien psychologique.

“Permettre aux jeunes de développer un esprit d'équipe et des compétences sociales.”

Partenaires

Résultats

Les partenaires officiels sont la mairie de Trofa, la Commission pour la Protection des Enfants et des Jeunes en Danger, la Sécurité sociale, l'association des parents, et l'école de kickboxing LifeCombat. Le projet a aussi un certain nombre de partenaires informels, dont l'association portugaise des parents et amis de citoyens handicapés mentaux (Associação Portuguesa de Pais e Amigos do Cidadão Deficiente Mental, APPACDM), l'association d'entreprises Baixo Ave (Associação Empresarial Baixo Ave, AEBA), le club de santé de Trofa, les conseils paroissiaux et les clubs de gymnastique locaux.

Le nombre de participants augmente régulièrement. Il est passé de 22 la première année à 25 en 2014 et 30 en 2015. Une enquête qualitative a été menée auprès des participants, par questionnaire. Une forte majorité déclarait “ressentir plus de courage et de joie”, “avoir découvert un nouveau talent”, “me respecter moi-même et respecter les autres”, “ne pas abandonner jusqu'à ce qu'une tâche soit finie”, et “sentir que j'ai des amis qui me soutiennent”. Un certain nombre de participants ont aussi déclaré “avoir trouvé une nouvelle famille sur qui m'appuyer en cas de problème”. En général, le projet a permis aux enfants de nouer des relations avec d'autres jeunes et avec les enseignants, qu'ils perçoivent “comme des parents”.

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Éducation citoyenne par le sport

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Organisation Association Esprit Savoir Sport Équité (E.S.S.E), Paris, France

Calendrier Depuis 1995

Groupe cible Les jeunes habitants du quartier Danube-Solidarité du 19e arrondissement de Paris. À l'heure actuelle, le projet concerne 450 jeunes âgés de 8 à 25 ans.

Informations complémentaires ESSEPARIS19

Contexte Situé dans le 19e arrondissement de Paris et composé à 84% de logement sociaux, le quartier Danube-Solidarité abrite une population particulièrement touchée par la précarité. 40% des familles avec enfants de moins de 25 ans sont monoparentales. La proportion de jeunes est la plus élevée de tous les quartiers dits “Politique de la Ville1” : 45% de la population a moins de 30 ans. Parmi ces jeunes, 49% sortent du système scolaire sans diplôme. Enfin, 22% des adultes en âge de travailler sont sans emploi, le double de la moyenne nationale française. Dans ce contexte, de nombreux jeunes du quartier sont en errance.

Objectifs Lancé en 1995 par six jeunes du quartier, le projet “Éducation à la citoyenneté par le sport” se fonde sur l'attrait du sport pour rassembler les jeunes dans un lieu de vie commun, le centre sportif Découverte, où ils se voient proposer des activités sportives et sociales.

1 • Dans le cadre de cette politique, l’État met en place dans ces quartiers (et ce dans toute la France) des mesures de revalorisation sociale et économique afin de réduire les inégalités avec les autres territoires.


"Les éducateurs et les animateurs sont d'anciens bénéficiaires qui ont été accompagnés et formés."

Les objectifs sont de : • favoriser l’éveil sportif et la découverte de nouvelles pratiques, • favoriser l’échange et la coopération au travers de sports collectifs, • partager et encourager les bonnes pratiques, • limiter l’errance des jeunes dans le quartier, • développer le sens critique chez les jeunes, • favoriser l'implication citoyenne.

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Stratégie et activités Les activités sont de quatre types : accueil quotidien aux horaires extra-scolaires pour une pratique sportive variée et encadrée par des éducateurs ; temps d'échanges entre les jeunes et avec les éducateurs ; moments conviviaux pour favoriser la communication et la cohésion sociale, et enfin accompagnement, orientation et formation des jeunes. Certains jeunes sont accompagnés tout au long de l'année par des éducateurs qui suivent leur parcours individuel et les orientent vers les structures partenaires adéquates. Le projet est co-construit avec les jeunes. Ceci se traduit notamment par le fait que certains d'entre eux deviennent encadrants. Ainsi, les sept éducateurs salariés et les animateurs sont d'anciens bénéficiaires qui ont été accompagnés et formés.

Partenaires • D irection de la Jeunesse et des Sports de Paris (financement à 100% par le biais d'un marché public). • Mairie du 19e arrondissement de Paris.

Résultats Le projet a eu pour principal impact de réduire l'errance des jeunes dans le quartier et de permettre à certains d'accéder à un poste d'éducateur. De plus, un certain nombre de jeunes sont devenus bénévoles au sein de l'association. Le centre sportif Découverte a atteint une certaine notoriété dans le quartier et au-delà. Il attire des pratiquants extérieurs mais aussi des intervenants reconnus (comédiens, acteurs, chanteurs et sportifs de haut niveau), ce qui est valorisant pour les jeunes et apporte une mixité sociale au quartier.


Fan Coaching 68

Organisation ASBL Fan Coaching-Eurofan, Liège, Belgique

Calendrier Le projet a été lancé en 1990 et œuvre de façon continue depuis 1995.

Groupe cible Le projet s'adresse en priorité aux supporters violents (hooligans) et à ceux de la mouvance Ultra du football à Liège. Il vise également les associations et clubs de supporters, les partenaires publics et les associations, ainsi que les habitants, notamment les jeunes et les enfants du quartier du stade du Standard de Liège.

Informations complémentaires fancoachingliege.blogspot.co.uk

Contexte Des groupes de supporters du Standard de Liège, club de 1re division, adoptaient parfois des comportements violents lors des matches. Née à l'Université de Liège en 1990, l'association à but non lucratif (asbl) Fan Coaching-Eurofan accompagne les supporters avant, pendant et après les matches pour que ceux-ci se déroulent pacifiquement. Elle est fondée sur un partenariat entre la municipalité de Liège, le club de football du Standard et l'Université de Liège, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin. Le principe d'accompagner de près les supporters pour éviter les troubles lors des matchs est né de façon concomitante dans plusieurs pays européens il y a plus d'une vingtaine d'années, avec des initiatives telles que Foot in the Community au Royaume-Uni, Aficiones Unidas en Espagne, et Fairfans au Danemark.

Objectifs Le projet a comme objectif de réduire les violences dans le football en accompagnant les supporters de façon proactive et “rapprochée”. Il vise aussi à favoriser la réinsertion sociale des supporters marginalisés.

Stratégie et activités Le Fan Coaching est un service de la municipalité de Liège qui s'inscrit dans le cadre du plan de prévention financé par le ministère belge de l'Intérieur. L'association Fan Coaching a pour principale mission de développer des


"L'ambiance au stade du Standard est désormais pacifique et les supporters se sentent en sécurité."

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Partenaires

projets sociaux et culturels destinés à réduire les problèmes qui apparaissent en marge des rencontres sportives, par l'intervention d'une équipe de travailleurs sociaux.

L'asbl Fan Coaching résulte d'un partenariat entre la municipalité de Liège, l'Université de Liège et le club du Standard, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin. La police de Liège est un partenaire opérationnel.

Le Fan Coaching s'adresse à tous les supporters ainsi qu'à toute personne concernée par une problématique sociale liée au sport.

Résultats

L'association est en contact permanent avec les différents acteurs de la sécurité à Liège, dont la police. Elle mène plusieurs types d'actions : apporter une aide sociale aux supporters qui le demandent (recherche d'emploi ou de logement, lutte contre la toxicomanie, résolution de cas juridiques...) ; agir comme médiateur en cas d'incident lors d'un match ; informer les supporters sur les différents aspects de la sécurité (règlement du stade, loi football) via le Point Info et le Guide du supporter ; promouvoir le fair-play dans le sport par des actions de sensibilisation dans le football amateur, et lutter contre le racisme et les discriminations dans le football par des campagnes de sensibilisation. Enfin, l'association organise des activités sociales et culturelles pour et avec les supporters (conférences-débats, spectacles…).

Depuis le lancement du projet, il y a plus d'une vingtaine d'années, plusieurs enquêtes d'évaluation ont été menées. Dans l'ensemble, elles confirment ce que l'on peut constater sur le terrain, c'est-à-dire que l'ambiance au stade du Standard est désormais pacifique et que les supporters se sentent en sécurité, comme eux-mêmes l'affirment régulièrement lors de réunions de clubs de supporters. La presse locale a aussi salué les effets positifs du Fan Coaching sur l'ambiance lors des matchs. Au-delà, le Fan Coaching de Liège a diffusé son expertise dans de nombreux pays européens et anime un réseau international d'étude et de prévention de la violence dans le sport, Eurofan. Les travaux d’Eurofan ont notamment contribué aux recommandations du Conseil de l'Europe sur la gestion préventive des grands événements sportifs.


Formation au sang-froid

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(coolness training)

Organisation La “formation au sang-froid” (coolness training) est assurée par l'association caritative Zweikampfverhalten, Hambourg, Allemagne.

Calendrier L'association a été fondée en 2008 et un premier projet pilote a démarré cette annéelà. La formation au sang-froid se poursuit depuis.

Groupe cible Cette formation est destinée aux enfants, aux jeunes et aux jeunes adultes qui viennent d'une famille ou d'un environnement difficiles et qui ont un comportement injuste ou irrespectueux dans les sports d'équipe et dans leur vie quotidienne (à l'école, à la maison, dans le quartier).

Informations complémentaires www.zweikampfverhalten.de www.youtube.com/user/ zweikampfverhalten Zweikampfverhalten

Contexte Lors de la saison de football 2006/7 à Hambourg, il y a eu de nombreux incidents. Dans la ligue junior, il y a eu au total 519 suspensions de jeu et 19 matchs interrompus. L'association Zweikampfverhalten a été fondée l'année suivante afin de former les jeunes au sang-froid pour qu'ils sachent réagir de façon positive et calme aux conflits et aux crises.

Objectifs L'objectif de cette formation est de permettre aux jeunes de répondre de façon appropriée aux situations de conflit et de contrôler les attitudes inconsciemment agressives, en leur enseignant des compétences sociales et pratiques qu'ils peuvent utiliser dans leur vie quotidienne, à l'école et au sport. L'objectif général est de favoriser l'intégration et de prévenir la violence.

Stratégie et activités La formation est fondée sur une théorie pédagogique sociale et cognitive (Albert Bandura, 1979) et sur une formation au sang-froid et à la maîtrise de la colère (Dr. Michael Heilemann et Gabriele Fischwasser-von Proeck, 1984). Les cours durent entre trois et six mois. Ils consistent en un enseignement social et pédagogique et des activités sportives. Les thèmes principaux sont le respect, l'équité, la tolérance et la résolution positive des conflits.


“Le nombre d'expulsions et d'interruptions de match a baissé de façon significative à Hambourg.”

Les étudiants peuvent mettre en pratique le fair-play et l'esprit d'équipe dans leur vie quotidienne. Outre les tuteurs, des volontaires et professionnels du sport participent aussi au programme. Enfin, l'équipe éducative rencontre les parents et autres personnes de référence pour les jeunes.

Partenaires Les partenaires officiels de l'association (financiers et autres) sont : les entreprises Achtung! GmbH et Boston GmbH, et les fondations Hoth Stiftung, Kids & Friends Stiftung, et ZEIT-Stiftung Ebelin und Gerd Bucerius. L'association coopère avec plusieurs équipes de football de première division et diverses associations sportives, ainsi qu'un certain nombre d'organisations non gouvernementales et partenaires privés.

Résultats Depuis 2008, 555 jeunes ont suivi le programme, et 466 d'entre eux (84%) l'ont achevé avec succès. Les “diplômés” se décomposent comme suit : 376 garçons (81%) et 90 filles (19%), et 356 (76%) issus de l'immigration (en date de juillet 2016). Selon l'association de football Fußball-Verband, le nombre d'expulsions et d'interruptions de match a baissé de façon notoire à Hambourg.

Les enseignants et entraîneurs des écoles participant au programme confirment que les comportements injustes, les exclusions et la violence diminuent quand les enfants et les jeunes suivent la formation “coolness”. De plus, ils agissent comme médiateurs sur le terrain. Quant aux enseignants et aux entraîneurs qui participent aux formations avancées, ils sont davantage capables de gérer les conflits de façon constructive. Sur le long terme, l'association Zweikampfverhalten veut créer un effet domino dans la société grâce au fait que les participants retransmettent ce qu'ils ont appris dans leur propre cercle social.

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Les jeux internationaux du Tricolore

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Organisation Les Jeux internationaux du Tricolore sont organisés par la province et la municipalité de Reggio Emilia, Italie, en coopération avec le Comité national olympique italien (CNOI), la Chambre de Commerce de Reggio Emilia et la branche locale de diverses associations sportives.

Calendrier La première édition a eu lieu en 1997 et la plus récente, la cinquième, en 2015. Les organisateurs souhaitent que les Jeux aient lieu tous les trois ou quatre ans.

Groupe cible Les Jeux du Tricolore sont réservés aux jeunes sportifs amateurs âgés de 11 à 19 ans. Tous les pays peuvent participer mais un nombre important d'athlètes viennent de villes jumelées avec Reggio Emilia.

Informations complémentaires giochideltricolore.it Giochitricolore

Contexte Les Jeux ont été conçus en 1997 pour célébrer le bicentenaire du drapeau italien (que les Italiens appellent il Tricolore, le Tricolore), qui a été utilisé pour la première fois à Reggio Emilia (alors en République cisalpine) en 1797. Inspiré par les valeurs olympiques, le projet a été conçu dès l'origine pour promouvoir une citoyenneté active et les échanges interculturels. Aujourd'hui, Reggio Emilia (170 000 habitants) est une ville multiculturelle où des citoyens de 123 nationalités cohabitent. C'est aussi la ville italienne avec le plus grand nombre d'équipements sportifs par habitant. Les organisateurs ont décidé de dédier les Jeux 2015 aux thèmes de l'inclusion sociale, du multiculturalisme et de la culture locale. C'est pourquoi l'événement, qui jusqu'alors était organisé dans des stades en périphérie, se déroule maintenant à l'intérieur de la ville et dans toute la province de Reggio Emilia.

Objectifs Le projet a pour but de promouvoir le sport et l'activité physique non seulement pour la santé et le bien-être mais aussi pour l'inclusion sociale et le respect des cultures différentes. Il veut également encourager le volontariat, notamment parmi les jeunes.


Stratégie et activités Les Jeux du Tricolore sont une compétition internationale de sport amateur qui s’inspirent des Jeux Olympiques (à une échelle beaucoup plus modeste). Trente-trois sports étaient représentés aux Jeux 2015, ainsi que des sports paralympiques. Cinquante stades et centres sportifs ont accueilli les épreuves dans la ville de Reggio Emilia et toute la province du même nom. Les Jeux du Tricolore sont aussi l'occasion de promouvoir la diversité culturelle, l'amitié, l'inclusion sociale et la culture locale. Ainsi, un festival de gastronomie locale a eu lieu pendant toute la semaine des Jeux. Par ailleurs, les autorités locales et régionales ont organisé trois conférences sur le thème de l'inclusion sociale, qui ont rassemblé des professionnels, des universitaires, des décideurs et des citoyens.

“En 2015, environ 3 000 jeunes athlètes de 14 pays ont participé à quelque 400 compétitions.”

Partenaires Les Jeux sont fondés sur un large partenariat comprenant trente fédérations sportives provinciales (pour la gestion des 50 stades et centres sportifs), le service Jeunesse de la municipalité de Reggio Emilia, la Fondation pour le Sport, et 21 sponsors privés. En 2015, 80 chefs et producteurs locaux ont participé au festival de gastronomie de rue avec l'aide de plusieurs associations culinaires. Trois associations musicales et des associations de résidents y ont aussi pris part.

Résultats En 2015, environ 3 000 jeunes athlètes de 14 pays ont participé à quelque 400 compétitions. Près de 80 volontaires d'une trentaine de clubs sportifs ont aussi pris part à l’événement. La fréquentation pendant la semaine a atteint 10  000 personnes, dont 6 000 pour les cérémonies d'ouverture et de clôture. Le festival de gastronomie de rue a attiré 30 000 personnes sur cinq jours. Les trois conférences sur les thèmes de l'inclusion sociale, de la santé et de l'égalité des chances ont rassemblé au total quelque 700 personnes. L'événement a aussi contribué à la notoriété de Reggio Emilia, ce qui a renforcé le sentiment d'appartenance de la population, entre autres grâce à la couverture presse obtenue.

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Organisateur et jury Créé en 1987 sous les auspices du Conseil de l’Europe, le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus, selon le sigle en anglais) est le seul réseau européen d’autorités locales et régionales consacré à la sécurité urbaine. Fondé par des maires, il rassemble aujourd'hui près de 250 villes et régions de 16 pays avec pour objectifs de : · Promouvoir une vision équilibrée de la sécurité urbaine, alliant prévention, sanction et cohésion sociale ; ·  Soutenir les autorités locales et régionales dans la conception, le déploiement et l’évaluation de leur politique locale de sécurité ; · Faire reconnaître le rôle des pouvoirs locaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques nationales et européennes. L’Efus est un lieu de soutien et d’inspiration pour les élus locaux et leurs équipes convaincus de la nécessité de travailler ensemble, au-delà des clivages politiques, pour une sécurité durable. Il favorise l'échange d’expérience et de pratiques entre ses membres selon le principe “les villes aident les villes”.

Fondée en 1542, l'Université de Saragosse est la seule université publique dans la communauté autonome d'Aragon. Tout au long de son histoire, l'Université de Saragosse a été un centre d'excellence à la fois dans l'enseignement et dans la recherche, où enseignent des enseignants et des scientifiques de renom, dont un prix Nobel. Aujourd'hui elle compte près de 35 000 étudiants qui étudient dans ses 22 facultés. Cellesci comprennent plus de 1 800 étudiants étrangers de plus de 75 nationalités et des dizaines de professeurs et chercheurs, contribuant ainsi à son caractère international. www.unizar.es

Son expertise et son influence sont reconnues tant au niveau européen qu'international. L'Efus bénéficie notamment d’un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et d’un statut consultatif auprès de la Commission européenne et de l'Organisation de Nations unies (ONU).

Institut Supérieur des Sciences de police et de sécurité intérieure (ISCPSI) est la seule institution publique portugaise d'enseignement supérieur dans le domaine des sciences de la police et de la sécurité intérieure, conformément à la Déclaration de Bologne. L'Institut a pour mission de mener des recherches et des études scientifiques en matière de sécurité notamment, en partenariat avec d'autres instituts de police et des universités. Au niveau international, l'Institut est membre du Collège européen de police (CEPOL) et de l'Association des écoles de police européennes (AEPC). En outre, il développe la coopération avec la police et les organisations universitaires des pays de langue portugaise, ainsi qu'avec d'autres pays européens.

www.efus.eu

www.iscpsi.pt

Fort d’un réseau d’experts issus d’universités, d’institutions et d’ONG, l’Efus travaille sur l’ensemble des thématiques liées à la sécurité urbaine et à la prévention de la délinquance.


L’association Fan coaching a été créée en 1990 en partenariat avec la ville de Liège, le “Club de foot Standard” et l'Université de Liège, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et le département de prévention du ministère de l'Intérieur belge. Elle effectue des recherches scientifiques sur la violence liée au sport, en particulier la violence dans le football, menant également des activités de prévention sur le terrain avec une équipe de professionnels spécialisés dans le travail social et l'éducation. Depuis 2003, l'association s’est développée à l’international en créant l'ASBL Fan Coaching-Eurofan qui vise à promouvoir le partage transnational d'informations et de bonnes pratiques et développe également des projets sociaux et culturels. fancoachingliege.blogspot.fr

Le Forum italien pour la sécurité urbaine (FISU) est une association créée en 1996, dans la lignée du Forum européen pour la sécurité urbaine. Réunissant plus de 40 villes, provinces et régions italiennes, elle vise à promouvoir les politiques de sécurité urbaine. Le Forum italien reconnaît le rôle central des villes et des maires dans le développement de politiques de sécurité intégrée et opère depuis sa création pour la construction d’une vision partagée de la sécurité urbaine entre villes, provinces et régions. Le FISU collabore aussi avec l'Association nationale des villes et la Conférence des Présidents des Régions et Provinces autonomes pour

promouvoir une législation nationale sur la sécurité urbaine, les politiques de sécurité intégrées et la qualification de la police locale. www.fisu.it

Le Knowledge Centre for Sport Netherlands (Kenniscentrum Sport) est un institut qui vise à renforcer l'impact positif du sport grâce à une meilleure utilisation des connaissances et une meilleure compréhension de l'activité physique. Le Kenniscentrum Sport travaille aux services des professionnels du sport et de la santé, des syndicats, des organisations patronales ou des entreprises. Le Kenniscentrum Sport est membre des réseaux internationaux, tels que TAFISA, HEPA et participe à des projets européens de coopération. www.kenniscentrumsport.nl


www.efus.eu


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