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de développement rural
communautaires et des parents a n d’expliquer les conséquences négatives du travail des enfants. À Tamil Nadu, en 2009, 93 llettes déscolarisées ont été repérées en une fois et il a été possible d’en replacer 69 à l’école. À Odisha, 369 llettes déscolarisées ont été repérées en une fois et 212 ont été admises à l’école. À Uttar Pradesh, l’étude a été conduite dans deux districts. En 2009, 1,222 enfants (547 garçons et 675 lles) ont été repérés et admis à l’école. Selon l’AIPTF, c’est la pression de la communauté qui a rendu ces scolarisations possibles. Très peu des enfants admis ont abandonné l’école. Les enseignants ont été formés grâce à des techniques pédagogiques novatrices et la qualité globale de l’éducation a progressé.
4.6 Le rôle des syndicats dans la promotion des programmes de développement rural
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L’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de hôtellerierestauration, du tabac et des branches connexes (UITA) soutient les stratégies de développement rural visant à réduire la pauvreté, à améliorer les moyens de subsistance à la campagne et à intégrer les préoccupations relatives au travail des enfants dans les politiques agricoles. Au niveau national, de nombreux syndicats de travailleurs agricoles et de travailleurs des plantations collaborent également avec d’autres partenaires a n de soutenir des projets de développement rural intégrés et durables concernant le travail des enfants. Les syndicats et les ONG collaborent pour créer des foyers exempts de travail des enfants, comme dans les communautés de culture du cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Etude de cas: Les groupements d’entraide au Kirghizstan
Au Kirghizstan, un projet vise à éliminer le travail des enfants dans l’industrie du tabac dans deux districts. Il comprend des programmes de sensibilisation dans les villages, avec les enseignants et les travailleurs du secteur de la santé et les enfants eux-mêmes. Les agriculteurs pauvres étaient encouragés à former des groupes d’entraide de manière à recevoir des prêts à des taux intéressants. Ces prêts sont octroyés au groupe d’entraide et pas individuellement et la principale condition est que le groupe accepte de ne pas avoir recours au travail des enfants. De 2005 à 2009, on estime que près de 3 000 enfants (dont 47% de lles) ont été soustraits du travail dans les champs de tabac et inscrits à l’école. De nombreuses familles ont été à même d’améliorer leur situation économique et les groupes d’entraide mutuelle ont pu faire des économies pour réaliser de nouveaux investissements pour améliorer la productivité. (www.iuf.org/wdacl/2010)
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Etude de cas: Enfants travailleurs domestiques et développement rural participatif en Tanzanie
Dans les zones rurales de Tanzanie, les jeunes lles des familles pauvres commencent le travail domestique dès l’âge de sept ans. Elles sont recrutées par leurs employeurs, des amis, des connaissances ou des agents. Le travail domestique des enfants se caractérise par une lourde charge de travail, de nombreuses heures de travail, des sévices physiques et souvent sexuels, une négligence générale, le harcèlement et l’exploitation. Le Syndicat des travailleurs de la conservation, de l’hôtellerie, des services domestiques et connexes (CHODAWU), af lié à l’UITA, travaille au niveau de la communauté dans plusieurs provinces qui sont les principales zones de recrutement et réservoirs d’enfants travailleurs domestiques. Celles-ci comprennent notamment Singida, Iringa et Dar-es-Salaam, cette dernière constituant la plus importante région réservoir. Approche participative: Le CHODAWU utilise une approche participative, impliquant les parents et les familles, les responsables de district, de circonscription et de village, les autorités religieuses, les enseignants et les ONG et les organisations à base communautaire. Ils ont tous pris part à une cartographie initiale a n de repérer les enfants travailleurs domestiques ou ceux qui pourraient risquer de le devenir. L’approche participative réunit les personnes à la base qui, si elles s’impliquent, s’approprient le problème et dé nissent un plan d’action. Les activités comprenaient la formation de comités contre le travail des enfants, l’établissement de registres dans chaque village pour les enfants déscolarisés ou exposés au travail des enfants, la promulgation d’arrêtés pour protéger les enfants engagés dans le travail et l’identi cation d’alternatives pour les enfants soustraits à l’exploitation. Des visites dans les foyers et dans les écoles ont été entreprises. Les responsables de la circonscription et du village ont aidé à identi er les enfants déscolarisés en collaboration avec les enseignants, à l’aide des registres scolaires. Des actions de sensibilisation ont été menées à l’aide de chants, de pièces de théâtre, de danses locales et de poèmes. Les comités sur le travail des enfants étaient chargés de dresser un plan d’action attribuant des rôles et des tâches aux différents groupes du village. Les comités respectaient la parité dans leur composition et la distribution des rôles. De 2004 à 2006, le CHODAWU a pu sortir du travail domestique ou empêcher d’y entrer plus de 8 500 enfants. Un soutien direct pour les uniformes, l’écolage et autres frais scolaires était fourni aux familles les plus pauvres, ainsi qu’aux orphelins et aux enfants handicapés. Des alternatives, notamment un enseignement secondaire selon le cas, ou une formation professionnelle, ont été proposées aux enfants sauvés du travail
domestique qui ne pouvaient pas revenir à l’école primaire ou dans le système d’instruction de base complémentaire (COBET) créé par le gouvernement a n de fournir une éducation de transition.
L’un des résultats signi catifs du programme a été l’établissement d’un conseil tripartite sur le salaire minimum pour les travailleurs domestiques. Un représentant du CHODAWU est membre de ce conseil. A los niños, cuya incorporación en el trabajo doméstico se evitó, o que se retiró de ese tipo de trabajo, y que no pudieron reintegrar la escuela primaria o el sistema de educación básica complementario (COBET), puesto en marcha por el Gobierno para suministrar educación de nivelación o transición, se les ofreció alternativas, entre ellas, educación secundaria, dado el caso, o una formación profesional. Un resultado importante del programa fue el establecimiento de un consejo tripartito sobre el salario mínimo para los trabajadores domésticos. Un representante de la CHODAWU es miembro de este consejo.
Vicky Kanyoka, Coordinatrice régionale du Réseau international des travailleurs domestiques-UITA, Afrique
CONCLUSIONS
Cette section a fourni quelques idées et exemples de l’action que les syndicats mènent pour promouvoir l’Education pour tous et éradiquer le travail des enfants. Elle s’est penchée sur différentes stratégies de campagne consacrées à l’in uence des politiques nationales, des programmes et des budgets a n de faire de l’enseignement gratuit et obligatoire pour tous une réalité. Elle a présenté quelques études de cas montrant comment les syndicats ont travaillé en partenariat pour développer des politiques et des programmes d’éducation nationale. Cette section a également examiné le rôle de la négociation collective dans le dialogue social et la manière dont les syndicats peuvent collaborer avec les employeurs et les in uencer a n d’interdire le travail des enfants, à la fois dans les situations d’emplois directs et indirects, à travers les sous-traitants et les chaînes d’approvisionnement. Elle a examiné le rôle potentiel des protocoles d’accord ou des codes de conduite à l’échelle de l’industrie, en particulier lorsqu’ils s’appuient sur des études détaillées de l’ampleur et de l’impact du travail des enfants. Elle s’est référée au rôle spéci que des syndicats d’enseignants pour promouvoir l’accès universel à l’éducation parmi les parents et dans les communautés comportant des enfants exposés. En n, elle a étudié le rôle plus large des syndicats dans le soutien aux programmes de développement intégrés, en particulier dans les zones rurales à forte prévalence de travail des enfants.
En fonction de leur propre organisation de base, de leurs priorités stratégiques et de la situation nationale, les syndicats identi ent les objectifs et actions les mieux à même de soutenir leurs priorités et d’avoir le plus d’effets. Collaborer avec
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d’autres organisations de la société civile, en particulier la Campagne mondiale pour l’éducation, apporte l’avantage supplémentaire de parler d’une seule voix au niveau national. Le travail à l’échelle internationale, par le biais d’actions de sensibilisation, de campagnes et de partenariats peut compléter et renforcer le travail accompli au niveau national.
Thèmes de discussion
Quelles sont les trois choses que votre syndicat pourrait faire pour sensibiliser sur les effets négatifs du travail des enfants? Dans votre pays, quels devraient être, selon vous, les principaux objectifs de lutte d’un plan de syndicat pour promouvoir l’éducation pour tous? Quels seraient vos arguments pour convaincre d’autres syndicats de donner la priorité à une campagne contre le travail des enfants et en faveur de l’éducation pour tous? Qui, selon vous, seraient vos principaux alliés dans cette campagne? Dressez une liste pouvant comprendre les gouvernements ainsi que des organisations d’employeurs ou professionnelles. Pourquoi pensez-vous qu’il soit important de tenir compte de la situation des llettes dans toute stratégie de campagne? Pensez-vous que votre campagne doive porter sur un secteur ou une zone géographique en particulier? Enumérez vos raisons. Est-il nécessaire d’améliorer la législation nationale concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi ou de développer le système actuel d’éducation obligatoire? Faites la liste de ce qui doit être amélioré. Le gouvernement a-t-il rati é des accords internationaux importants reconnaissant le droit à l’éducation comme un droit de la personne humaine? Y a-t-il besoin d’harmoniser la législation de manière à faire coïncider l’âge minimum d’admission à l’emploi avec la n de l’instruction obligatoire? Comment, selon vous, la négociation collective peut-elle soutenir le travail d’éradication du travail des enfants? Quel devrait être le rôle des inspections du travail et quelle est la situation actuelle de votre pays en la matière? Comment pensez-vous que les syndicats puissent développer des stratégies pour lutter contre le travail des enfants dans l’économie informelle? En lisant l’étude de cas sur la Tanzanie, pensez-vous qu’un tel projet pourrait être mis en œuvre dans votre pays?