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1.2 Causes du travail des enfants

«Malgré les efforts acharnés des gouvernements, la crise de l’emploi ne connaît pas de répit: un travailleur sur trois dans le monde – environ 1,1 milliard de personnes – est chômeur ou vit sous le seuil de pauvreté», a déploré le Directeur général du BIT lors de la publication du rapport sur les tendances mondiales de l’emploi 2011.

La pauvreté et l’absence d’enseignement gratuit, obligatoire et de qualité sont les principaux facteurs à l’origine du travail des enfants.

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Les familles pauvres sont découragées d’envoyer leurs enfants à l’école et les mettent au travail pour de nombreuses raisons. Au niveau national, il s’agit de repérer les obstacles empêchant la scolarisation des enfants et de fournir aux parents suf samment d’incitations pour les convaincre que l’éducation est un investissement qui en vaut la peine.

La pauvreté des foyers est la principale cause sous-jacente du travail des enfants, qu’elle soit le résultat de bas revenus familiaux, de mauvaises récoltes, de l’absence, la maladie ou du décès d’adultes ou de l’endettement de la famille. La grande majorité des enfants astreints au travail sont des travailleurs familiaux non rémunérés.

Pauvreté des ménages

Les enfants travaillent parce que leurs familles sont pauvres et manquent de facteurs de production, tels qu’une quali cation, un travail, un crédit ou des terres. Il s’agit parfois même d’un choix crucial – travailler ou mourir de faim. Lorsque les foyers sont pauvres au point que les revenus d’un enfant sont nécessaires pour survivre, la qualité de l’enseignement n’in uencera pas la décision de maintenir les enfants au travail. Dans les familles pauvres, il se peut aussi que les enfants travaillent pour disposer d’un fonds de réserve pour les mauvais jours, en raison de mauvaises récoltes, de maladie ou de la perte de travail d’autres soutiens de famille. Dans des situations encore plus extrêmes, les enfants sont obligés de travailler pour rembourser les dettes de leur famille. La fertilité, la pauvreté et le travail des enfants sont souvent corrélés. Il est davantage probable que les plus jeunes enfants de familles nombreuses travaillent et ne soient pas scolarisés. Et ces derniers sont susceptibles d’avoir des enfants tôt, perpétuant ainsi le cycle de la pauvreté. Dans de telles situations, les seules stratégies ef caces pour scolariser les enfants passent par la réduction de la pauvreté, et notamment l’investissement dans des services de base comme l’eau potable et l’assainissement, l’électricité et les routes et l’introduction de lets de protection sociale.

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Les bas salaires des adultes, inférieurs au niveau de subsistance ou fondés sur des systèmes de rémunération à la pièce, et l’absence d’opportunités de travail décent pour les adultes, qui a sensiblement augmenté au cours des dernières années sous l’effet de la crise nancière mondiale. Les habitudes du marché de l’emploi peuvent parfois augmenter le recours au travail des enfants, étant donné que certaines entreprises recrutent délibérément des enfants travailleurs parce qu’ils les rétribuent moins ou les considèrent comme mieux aptes à répondre à leurs besoins. L’absence d’application des lois et réglementations, particulièrement dans l’économie informelle et dans les zones rurales, crée un environnement qui ne dissuade guère les employeurs de freiner le recrutement d’enfants. Des systèmes d’inspection du travail dé cients et l’inexistence de syndicats, en particulier dans les plus petites entreprises, ainsi que l’économie informelle accentuent cette situation. L’absence de détermination des gouvernements pour appliquer la législation relative à l’âge minimum ou pour doter les systèmes d’inspection du travail des moyens adéquats. Les coûts de l’enseignement peuvent s’avérer trop élevés, soit les frais de scolarité, soit des coûts indirects, tels que les chaussures, l’uniforme, le matériel, le transport, les repas et autres frais, y compris le manque à gagner d’un enfant qui ne travaille pas. L’accès à l’enseignement peut être dif cile en raison de la distance par rapport au domicile, de l’absence de déclaration de naissance ou de justi catif de résidence dans le cas de travailleurs migrants. Il peut ne pas y avoir d’école dans certaines régions, à la suite d’une mauvaise politique en matière d’éducation et de l’impossibilité de nommer suf samment de professeurs dans certaines régions. L’année scolaire et les emplois du temps manquent de souplesse et ne tiennent pas compte des besoins des familles. Les enfants sont victimes de discrimination (pour des motifs de genre, de race, d’appartenance à une ethnie ou à une caste, en raison du statut de migrant, du VIH/SIDA.) On peut avoir besoin des llettes pour accomplir des tâches ménagères et elles ont du mal à combiner école et travail domestique. Les mariages précoces et les grossesses à l’adolescence constituent d’autres obstacles à la scolarisation. La qualité de l’enseignement peut être mauvaise, en raison de l’absentéisme des enseignants ou des faibles quali cations de ces derniers, souvent la conséquence de conditions de travail inadéquates et d’un statut médiocre. Les infrastructures et installations sont parfois mauvaises (et notamment l’absence d’installations sanitaires séparées pour les lles), le matériel scolaire et les outils pédagogiques font défaut.

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