Extrait Vivre nomade en van - Éditions Ulmer

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H. PETIT

Vivre nomade en van

Dans ce livre pratique sur la vie en van, Hélène Petit revient sur ses 9 dernières années passées à bord de son camion aménagé. Des contraintes à la liberté qu’offre la vie de nomade, elle invite à franchir le cap en connaissance de cause. Vivre nomade en van est un programme réjouissant, mais lorsque l’on se confronte à la réalité, une foule de détails auxquels nous n’avions pas pensé font surface : quel camion choisir et à quel prix ? Où se garer ? Où faire envoyer son courrier ? Comment lutter contre le froid en hiver ? Un vrai retour d’expériences sur la vie en van et le quotidien en véhicule aménagé !

15,90 € PRIX TTC FRANCE :

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ISBN : 978-2-37922-221-4

Vivre nomade en van

ou en camion aménagé

Hélène Petit est documentariste, photographe et autrice du livre Enquête d’un autre monde (Ulmer). Cela fait 9 ans qu’elle vit à l’année en camion aménagé et part à la rencontre de personnes qui mettent en accord leurs actions et leurs valeurs pour un monde plus juste et plus solidaire !

Vivre avec une seule planète

Hélène PETIT


Des nuages qui défilent devant mes yeux, comme des mers au-dessous de moi. Je me réveille au sommet d’une montagne… Les étoiles qui scintillent et émerveillent, me rappelant la beauté du monde pendant un réveil nocturne. Des rencontres bouleversantes, des histoires partagées avec des inconnus à peine rencontrés qui se baladent près d’un petit coin de nature où je suis installée. Des animaux sauvages observés depuis l’intérieur du camion quand je lève les yeux pour réfléchir alors que je travaille sur ordi. 20 °C au mois de février sur un bord de mer désertique en Espagne. La plus belle des télés : ce pare-brise dont le contenu évolue au fil des kilomètres, au rythme des petites routes de campagne, une séance de médiation quasi quotidienne. Vivre en van, en fourgon, en camion aménagé. Vivre avec sa maison qui nous accompagne partout où nous allons. Nomades. Vivants.

Ce livre est dédié à Ti’camion, mon plus fidèle compagnon…

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Sommaire Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1 Ode à la vie nomade.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 2 Choisir son camion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29. 3 L’aménagement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 4 Trouver un spot. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 5 La vie quotidienne.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75. 6 L’hiver en camion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 7 Nomade, ok. Mais avec quel projet ?. . . . . . . . . . . . . 109. Les applis utiles sur la route. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 Les nomades présentés dans le livre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 Annexes en ligne et contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

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Introduction NOMADE DANS L’ÂME Vivre en maison sur roues, je n’y avais jamais songé. Ça m’est tombé dessus sans que je m’y prépare. J’ai rencontré Benoit qui commençait une série documentaire. J’avais exactement le même projet que lui. Ça a été un coup de foudre. Il partait vivre en fourgon aménagé. J’ai embarqué dans l’aventure. Et j’ai adoré. À posteriori, j’ai tendance à dire que je suis nomade dans l’âme. Quand je vivais en appartement, je ne tenais déjà pas en place. À 25 ans, j’avais déjà déménagé six ou sept fois depuis que j’avais quitté la maison familiale. Je partais ici ou là dès que l’occasion se présentait. Je gardais précieusement mes énormes liasses de billets de train, souvenirs de ces multiples excursions. Quelques mois après le début de ma vie nomade, je pense que j’étais convaincue. La vie en fourgon me correspond, c’est une évidence. Et la preuve est sans doute que depuis que j’ai adopté le camion bleu, cela fait 9 ans que je n’ai pas déménagé !

UN LIVRE POUR DÉMYSTIFIER LA VIE NOMADE J’aime la vie nomade. Plus encore, la vie en camion fait partie de moi. J’adore rencontrer des personnes qui vivent à l’année en camion parce qu’on a forcément des choses en commun dans la manière d’être, de voir le monde, d’appréhender l’inconnu. Ce n’est pas facile de se lancer. Il faut déjà réussir à sortir de la norme imposée par la société (sacré challenge !), passer outre les appréhensions de l’entourage, mais aussi faire confiance en notre capacité à gérer cette situation nouvelle. Ce n’est pas comme si la vie en maison sur roues était quelque chose d’évident pour tout le monde. Je le vois bien avec les multiples questions que l’on me pose : comment fais-tu pour l’eau, pour l’électricité, pour l’adresse, pour travailler ? Tout est différent de la vie sédentaire que nous connaissons sur le bout des doigts et où il n’y a pas de questions à se poser pour gérer notre vie quotidienne.

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La vie nomade n’est pas très compliquée. Enfin, c’est comme tout, c’est facile quand on sait. C’est pour cela que j’ai eu envie d’écrire ce livre. Parce que j’adore parler de tout cela, que j’ai passé des heures, des jours, des semaines à discuter des aspects pratiques de la vie nomade, aussi bien pour apprendre moi-même que pour partager avec les autres. J’aime avoir des activités qui ont du sens et, pour moi, ça a beaucoup de sens de partager mon expérience pour aider d’autres à se lancer. J’espère, avec ce livre, réussir à donner des outils concrets pour démystifier la vie nomade et aider à prendre conscience que : oui, c’est possible ! C’est même à portée de main (enfin presque). Et si je n’ai pas répondu à toutes les questions, il est possible de me contacter. Je pourrais répondre directement et compléter ce livre via une partie disponible en ligne.

QUELQUES ÉLÉMENTS DE CONTEXTE Avant de commencer à expliquer les bases de la vie en fourgon, il me semble important de vous dire qui je suis. Je m’appelle Hélène, j’ai 34 ans et quand j’étais enfant, ma mère disait que : « je fais ce que je veux, quand je veux, comme je veux ». Je n’ai pas beaucoup changé : j’ai du mal avec l’autorité. J’ai essayé d’entrer dans les normes et d’avoir un travail salarié, mais ce n’est pas fait pour moi. Par contre, je suis entreprenante et obstinée. Je monte des projets qui m’intéressent et, en général, j’arrive au résultat escompté. Et si ce n’est pas le cas, j’ai appris plein de choses qui me seront utiles pour les prochaines expériences. Petite dernière d’une fratrie de 3 enfants, j’ai combattu mes peurs pour prouver que j’étais aussi capable que « les grands ». Ça m’est resté. À 21 ans, je partais à l’autre bout du monde pour faire un reportage de plusieurs mois dans un pays dont je ne connaissais pas la langue. Je vivais auprès de familles modestes rencontrées sur les chemins. Je me suis rendu compte que nous n’avons pas besoin de grandchose pour vivre au quotidien, que le système D (pour Débrouille) est particulièrement efficace, et que l’amour et l’entraide sont des leviers puissants pour soulever des montagnes.

Je pense que nous sommes nombreux à avoir ce nomadisme au fond de nous-même. Remarque : J’utilise indifféremment les mots van, fourgon, camion. Cela perturbe certains, mais pour moi, je vis en camion, même si c’est un tout petit véhicule.

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Conduire sur des petites routes m’apaise et m’aide à réfléchir à mes projets en cours. Au Nicaragua, à l’époque, le salaire moyen était de moins de 100 € par mois, à peine suffisant pour acheter de quoi manger pour 3 ou 4 personnes. À côté de ça, le prix d’un ordinateur portable est similaire à celui qu’on a en Europe. L’injustice, notamment monétaire, m’a beaucoup marquée. Cette réflexion m’a apportée un rapport à l’argent assez spécial : j’ai beaucoup de mal à dépenser si ce n’est pas indispensable. C’est peut-être pour ça que j’ai toujours vécu avec peu. Je trouve toujours le moyen d’avoir la quantité dont j’ai besoin, sans excès. Et je n’ai jamais manqué de rien. Si je suis sensible aux questions sociales, c’est aussi le cas pour les

questions écologiques. Je pense que si je n’avais pas envisagé la vie en camion avant de rencontrer Benoit, c’est parce que je ne pouvais envisager de vivre dans un véhicule polluant. Le fait d’utiliser 3 années d’empreinte carbone pour partir au Nicaragua m’a rendue malade, mais je me suis engagée à faire d’autant plus attention pendant au moins de nombreuses années par la suite pour « rééquilibrer » cette dépense énergétique. Les questions d’impact individuel et collectif sont omniprésentes dans ma manière de vivre. Enfin, pour moi, la vie en fourgon n’est pas un « voyage » ou un « road trip ». C’est un habitat qui a cette caractéristique d’être nomade.

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La caravane jaune, mini-cinéma nomade, permet de projeter les épisodes de SideWays dans les lieux les plus improbables. Je passe beaucoup de temps à travailler sur mon ordinateur dans mon camion sur les différents projets qui m’occupent. Il y a des périodes où je me déplace tous les jours pour profiter de différents coins de nature et d’autres où je reste plusieurs semaines au même endroit, dans un collectif, un squat ou une ZAD pour donner des coups de main. Je bouge pour aller d’un point à un autre en fonction des envies et des opportunités. D’année en année, je me suis rendu compte que je navigue essentiellement dans les mêmes régions : de la Bretagne au Sud-Ouest en passant par la région parisienne.

Je vous raconte tout cela parce que je pense que cela éclairera sans doute la façon dont j’aborde plusieurs points de ce livre. Mes expériences sont d’autant plus riches pour les personnes qui veulent vivre en camion à l’année, qui se débrouillent avec le système D, qui achètent des vieux camions pas chers et qui les entretiennent toutes seules. J’évoquerai peu de questions touristiques parce que je ne les pratique pas et je ne pourrai malheureusement pas donner de conseils sur la vie nomade en famille. Je souhaite cependant avoir une présentation qui puisse être utile au plus grand

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nombre, et, comme j’ai rencontré de très nombreux nomades sur les routes, je profiterai de leurs expériences pour pouvoir présenter des questions que je connais personnellement beaucoup moins.

monde plus humain et plus solidaire existe déjà, ici et maintenant. Que les solutions aux problèmes de notre temps sont là, il ne reste plus qu’à les prendre en main. Cette série est en libre accès sur Internet et a donné lieu à la publication d’un livre (sideways.net). Les rencontres faites dans ce cadre ont été d’une richesse incroyable et c’est pourquoi je fais référence à plusieurs reprises aux protagonistes des épisodes dans le texte. Depuis 2018, je navigue seule sur les routes, toujours avec le même fourgon bleu.

SUR LES ROUTES DEPUIS 2013 Je suis donc partie sur les routes en 2013. Pendant 6 ans, Benoit et moi naviguions en France et en Europe pour réaliser la série documentaire SideWays, des reportages sur des personnes qui démontrent qu’un

IL FAUT DE TOUT POUR FAIRE UN MONDE Mais qui sont-ils, tous ces nomades ? Tous ne se ressemblent pas, loin de là. Il y a des gens du voyage et des retraités fortunés. Il y a des jeunes, des vieux, des entre-deux, des familles, des femmes seules. Il y a ceux qui y passent leurs week-ends, ceux qui y sont tout l’été et ceux qui y sont toute l’année. Il y a ceux qui changent de vie et ceux qui n’ont pas choisi. Il y a des Kangoo, des breaks, des vans, des caravanes, des roulottes, des camping-cars, des tiny houses et de gros poids lourds. Version studio ou version 3 pièces, il y en a pour tous les goûts : aménagé à l’arrache ou fait maison de qualité, version grand luxe parfois peu fiable. Il y a ceux qui veulent rester incognito et ceux qui veulent se faire remarquer. Il y a des saisonniers, des « digital nomad », des ouvriers spécialisés, des artistes, des artisans, des passionnés, des rêveurs, des gens qui inventent, des gens qui se cherchent, des gens qui découvrent le monde. Il y a des animaux en liberté et d’autres enfermés. Il y a ceux qui cherchent la solitude et ceux qui ont peur d’être isolés. Il y a ceux qui bougent et ceux qui cherchent des endroits pour rester. Il y a ceux qui font 3 000 km en 3 jours et ceux qui font 300 km en 30 jours. Il y a ceux qui te regardent de travers et ceux qui t’invitent à boire un verre. Bref, il y a de tout. Tout un monde.

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Ode à la vie nomade poissons créent des vaguelettes à la surface de l’eau. La lumière du camion nous éclaire quand la nuit se fait plus noire. On lève la tête pour regarder les étoiles innombrables dans le ciel.

PREMIERS PAS DE(UX) NOMADE(S) Les premiers jours ressemblent à ceux que l’on imagine dans les films. Il fait beau, on prend la route, on met la musique qui nous plaît, qui bouge, qui donne de l’énergie, on discute, on rigole. On emprunte les petites routes de campagne, on n’avance pas vite, on regarde les paysages. On s’arrête dans un village, on prend des photos. On redémarre, le passager lit un livre à haute voix, un récit de voyage en camion, à la rencontre de ceux qui vivent différemment en Europe. On cherche un coin pour la nuit, on trouve un grand espace enherbé au bord d’un lac, avec des roseaux en bordure, un saule pleureur pour avoir un peu d’ombre. On discute de notre prochain documentaire, on écoute les oiseaux chanter, on profite du calme, de la chaleur, de cette ambiance de vacances qui fait tellement du bien. On se prépare un bon repas qu’on mange assis dans l’herbe tout en regardant la nuit tomber. Les grenouilles et les

POURQUOI PARTIR ? Pour le plaisir de la vie nomade. Parce que cette dernière nous attire sans doute. Parce que l’on souhaite ne plus payer de loyer, donc moins travailler, donc être plus libre de son temps, donc faire des choses qui nous plaisent. Parce que l’on veut aller rencontrer des personnes qui vivent autrement pour nous inspirer. Parce qu’on a envie de voyager. Parce qu’on veut faire du bénévolat, des saisons, des chantiers et que c’est pratique d’être autonome pour la vie quotidienne. Parce que notre travail actuel nous demande de bouger partout tout le temps et que, quitte à être sur les routes, autant que ce soit officiel. Parce qu’on travaille à distance, alors pourquoi ne pas télétravailler ailleurs que depuis un appartement ? Parce que

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H. PETIT

Vivre nomade en van

Dans ce livre pratique sur la vie en van, Hélène Petit revient sur ses 9 dernières années passées à bord de son camion aménagé. Des contraintes à la liberté qu’offre la vie de nomade, elle invite à franchir le cap en connaissance de cause. Vivre nomade en van est un programme réjouissant, mais lorsque l’on se confronte à la réalité, une foule de détails auxquels nous n’avions pas pensé font surface : quel camion choisir et à quel prix ? Où se garer ? Où faire envoyer son courrier ? Comment lutter contre le froid en hiver ? Un vrai retour d’expériences sur la vie en van et le quotidien en véhicule aménagé !

15,90 € PRIX TTC FRANCE :

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ISBN : 978-2-37922-221-4

Vivre nomade en van

ou en camion aménagé

Hélène Petit est documentariste, photographe et autrice du livre Enquête d’un autre monde (Ulmer). Cela fait 9 ans qu’elle vit à l’année en camion aménagé et part à la rencontre de personnes qui mettent en accord leurs actions et leurs valeurs pour un monde plus juste et plus solidaire !

Vivre avec une seule planète

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