« En 2015, j’étais graphiste en CDI à temps plein pour une multinationale où je me rendais en voiture, je mangeais de la viande tous les jours et je vivais en colocation dans un appartement en ville. Aujourd’hui, 5 ans plus tard, je travaille à mi-temps pour une ferme en maraîchage bio, je vis dans ma tiny house, le vélo est mon moyen de transport principal et je suis végétarien. Mon mode de vie a complètement changé et, dans l’ensemble, cela s’est fait de façon très enthousiasmante. » Comme un guide de développement personnel, Alexandre donne de nombreux conseils pratiques pour y arriver.
Recette pour réaliser vos rêves • Hachez finement vos habitudes. • Passez au mixeur les conventions sociales. • Ajoutez vos aspirations les plus mûres. • Mélangez le tout dans votre imagination. • Laissez reposer jusqu’à l’apparition d’enthousiasme. • Servez bien chaud et passez à l’action !
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ISBN : 978-2-37922-146-0
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Alexandre Leroux
En TRANSITION DOUCE VERS LA DéCROISSANCE
Revenir à l’essentiel, se libérer du superflu, consommer moins, ne plus se créer de besoins fictifs, Alexandre Leroux partage un témoignage inspirant et sincère pour une transition douce vers un monde sain et durable.
sommaire
En
Pourquoi suis-je en transition douce vers la décroissance ? .................................................................. 4
transition douce
Le végétarien qui raffolait de la viande............................12 Un nouveau travail, pour trouver du sens......................26 L’enfant qui rêvait d’une cabane........................................34 La grande démission..................................................................54 Le cycliste qui a donné sa voiture.......................................68 L’aventure woofing....................................................................84
vers la
L’aventure tiny house............................................................100 Place à l’activité professionnelle......................................114
decroissance Alexandre Leroux
Consommer local et zéro déchet par facilité.............124 Moins numérique, plus authentique..............................138 Des loisirs qui évoluent naturellement.........................148 Épilogue : L’à venir...................................................................156
L’AVENTURE TINY HOUSE
MA TINY HOUSE ARRIVE COMME UN CHEVEUX SUR LA SOUPE faire de mon couple une priorité Dans la période entre ma vie urbaine et la réception de ma tiny house, je me rapproche d’une amie d’enfance et une histoire d’amour commence. Avant d’être en couple avec Amélie, mes rêves voguaient entre l’envie d’apprendre la permaculture, de travailler moins pour avoir plus de temps libre et d’habiter dans ma tiny au milieu de la nature. Mais Amélie n’a pas ce même appel pour l’écologie : elle s’y implique plus pour me faire plaisir que par conviction. Puisque je veux faire de notre relation une priorité, j’imagine intégrer mes démarches écologiques dans notre vie de couple. Comme je n’ai pas de logement et que je passe déjà plusieurs jours par semaine chez Amélie, j’emménage tout naturellement chez elle après mon aventure woofing. La réjouissance de nous retrouver chaque soir est un véritable bonheur. Mais dans son petit appartement en copropriété, je ne me sens pas pleinement chez moi. Au même moment, je suis embauché à mon centre de yoga à mitemps. J’y travaillerai seulement quatre mois avant de faire ma demande de rupture conventionnelle : la salle se trouve dans une zone d’entreprises où je ne me sens pas à ma place, et les horaires de travail en tant que professeur de yoga empiètent beaucoup sur le temps libre que nous pourrions avoir Amélie et moi. Je décide alors de rechercher un travail de graphiste à temps partiel qui se situerait proche du village d’Amélie. En un mois, je trouve un poste de graphiste au siège d’une grande entreprise : me revoici plongé dans le monde de la multinationale.
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Me sentir limité dans mes démarches écologiques L’entreprise Baluchon termine la construction de ma tiny house et je l’installe sur le terrain de l’une des fermes que j’ai côtoyée en woofing ! En guise de loyer, je travaille à la ferme un jour par semaine, ce qui me permet de garder une activité en plein air tout en continuant de découvrir l’agriculture biologique. Malheureusement, l’arrivée de ma tiny house ne se fait pas dans la réjouissance espérée. Je rêverais de partager cette vie à la ferme avec Amélie, mais ce n’est pas réciproque. J’entre alors dans une phase désagréable de frustration : si je passe du temps seul dans ma tiny house, je sais qu’Amélie sera déçue, et si je n’y suis pas suffisamment, j’ai la sensation de passer à côté d’un rêve tant attendu. Plusieurs mois s’écoulent et je ne suis toujours pas vraiment installé dans ma tiny. Avec Amélie, nous nous projetons dans l’acquisition d’une petite maison en campagne. J’imagine installer ma tiny dans notre futur jardin pour en faire un gîte. Mais ces compromis ne me satisfont pas. Au fond de moi brûle l’envie d’explorer pleinement la décroissance. Comme je ne suis pas soutenu par Amélie, mon enthousiasme s’éteint. Nous arrivons au bout de notre relation. Après ces nombreux mois à organiser ma vie autour d’Amélie, je n’étais plus sûr qu’une vie célibataire me conviendrait. J’avais peur de me sentir seul. Mais à la ferme, je retrouve l’ambiance joyeuse de la vie collective dans laquelle je ne pouvais pas me projeter avec Amélie. Cette histoire d’amour m’aura appris que mon futur couple devra s’inscrire dans le tout harmonieux du mode de vie auquel j’aspire. Pour l’heure, la tristesse de la séparation est consolée par la joie de mon Bien que nous ne choisissons emménagement dans ma tiny house ! pas de qui nous tombons amoureux·se, nous pouvons choisir nos cercles de fréquentations et ainsi rencontrer des personnes qui partagent nos valeurs les plus importantes.
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L’aventure Tiny house
UNE TINY HOUSE, C’EST QUOI ? Le concept Littéralement, une « tiny house » est une micro-maison. Ce concept est né aux États-Unis en réponse à la crise immobilière de 2008. Une tiny house mesure moins de 20 m², l’idée étant de devenir propriétaire sans s’endetter pendant des décennies et d’avoir de faibles charges mensuelles grâce à sa petite surface. En France, la tiny house se démocratise depuis 2015 auprès d’un public sensibilisé à l’écologie puisque ces maisonnettes sont conçues principalement en bois et matériaux recyclables. Ce qui différencie la tiny house des maisons à ossature bois classiques, c’est qu’elle est construite sur une remorque. Immatriculée, elle est soumise à la législation qui régit les caravanes : pas besoin de permis de construire pour l’installer sur un terrain, seule une déclaration préalable de stationnement doit être remplie par la mairie.
Poids et permis remorque La contrainte principale d’une tiny house est son poids : elle ne doit pas excéder 3,5 tonnes chargée pour sillonner les routes. Le passage du permis BE est requis pour tracter une telle remorque. Il m’a coûté 580 € pour un forfait de 8 h de conduite, 2 h de théorie et le passage de l’examen, le tout étalé sur 6 semaines.
PRÉSENTER SON PROJET À LA MAIRIE Avec l’importance que prend la transition écologique dans les discours politiques, les communes s’ouvrent de plus en plus aux habitats légers tels que les tiny houses. Avant de rechercher un terrain où installer votre maisonnette, contactez des municipalités qui s’impliquent pour la cause écologique. Demandez à les rencontrer pour leur présenter votre projet d’installation, en expliquant qu’il s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire votre impact environnemental. Le maire doit sentir que votre projet est gagnant-gagnant : par exemple, annoncez que vous souhaitez dynamiser la vie communale en proposant d’organiser des visites de votre maison ou des ateliers sur le mode de vie minimaliste, résilient ou zéro déchet.
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Une maison sur-mesure Il existe trois façons de se procurer une tiny house : • Clef en main : des professionnels construisent la maison en entier, de l’ossature au mobilier en passant par la plomberie et l’électricité. À sa réception, elle est prête à être habitée (budget total : de 45 000 € à 85 000 €) •H ors d’eau hors d’air : des professionnels construisent toute l’ossature et la charpente. À sa réception, il faudra mettre l’isolant, la plomberie, l’électricité et le mobilier (budget total : de 35 000 € à 50 000 €) •A uto-construction : les futurs propriétaires fabriquent eux-mêmes leur tiny house de A à Z (budget total : de 20 000 € à 30 000 €). Quelle que soit l’option choisie, une tiny house est, la plupart du temps, construite sur-mesure selon les besoins et les habitudes de vie de ses futur·e·s résident·e·s. Les possibilités de personnalisation sont infinies.
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L’aventure Tiny house
Ma tiny house installée au milieu des champs, auprès d’un noyer et d’un grand chêne
Visite guidée de ma tiny house Holz Hisla Les constructeurs Baluchon
Ayant décidé d’acheter une tiny house après avoir abandonné mon projet d’achat d’appartement (voir chapitre 3), j’ai choisi l’option « clef en main », la plus simple pour moi. Séduit par l’esthétique des réalisations de Baluchon, j’ai fait appel à cette entreprise nantaise spécialisée dans la conception de tiny houses sur-mesure. Pour suivre la tradition, j’ai donné un petit nom à ma maison : Holz Hisla, qui signifie « maisonnette en bois » en alsacien !
Dimensions
La remorque de ma tiny house mesure 6 m de long et 2,55 m de large. Ayant un porche extérieur de 80 cm de profondeur, des murs de 17 cm d’épaisseur et deux mezzanines, je dispose d’une superficie intérieure de 18,50 m². Du bas des roues jusqu’au sommet du toit, elle mesure 4,15 m, ce qui est important à savoir pour choisir son itinéraire routier selon la hauteur des ponts. Dedans, j’ai une hauteur sous plafond de 1,96 m sous le plancher des mezzanines et de 3,10 m du plancher du rez-de-chaussée au plafond du toit.
Découverte de ma tiny house fraîchement sortie de l’atelier de Baluchon, les fabricant·e·s
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Aménagement et équipement
Ma micro-maison est constituée de cinq espaces : • Un porche d’entrée (1,77 m²) équipé d’un coffre-banc dans lequel je range mes chaussures et des accessoires comme un enrouleur à prises électrique, un jeu de Mölkky et de pétanque. Le porche est idéal par temps de pluie pour laisser mes chaussures à l’extérieur et me défaire de mes vêtements sales avant d’entrer. Il permet aussi de profiter d’un bain de soleil en bouquinant. • Une pièce principale (8,84 m²) composée d’une cuisine équipée (grand évier, plan de travail de 62 x 123 cm, frigo éteint qui me sert d’étagère à produits secs, gazinière à 4 feux avec four, VMC double flux), deux tables à rabats de 70 x 70 cm chacune (pouvant créer une grande table de 70 x 140 cm ou être totalement repliées afin de faire de l’espace pour pratiquer le yoga), un petit poêle à bois, un coin zen (avec une table de massage pliée et une bibliothèque), des meubles de rangements et une échelle-escalier amovible qui me sert à accéder à chaque mezzanine. • Une salle de bains (1,77 m²) équipée d’une douche de 80 x 80 cm, de toilettes sèches, d’un miroir, de petites étagères et d’un extracteur d’air. • Une chambre en mezzanine (5,30 m²) avec un sommier de lit deux places (160 x 190 cm) à même le plancher, un matelas de 10 cm d’épaisseur, deux petites tables de chevet et des caisses de vin en bois réutilisées comme commodes à vêtements. • Une mezzanine secondaire (2,65 m²) où j’ai installé un piano numérique auquel je joue assis, une bibliothèque, des enceintes et mes jeux de société.
J’ai créé un garde-manger sous terre au pied de la façade nord de ma tiny house. Ce garde-manger maintient naturellement une température de 15 °C, suffisante pour des fruits et légumes
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L’aventure Tiny house
Les espaces, les volumes et la luminosité
Si l’on m’avait dit qu’un jour je vivrais dans 18 m², je n’y aurais pas cru. Pourtant, dans ma tiny house, je n’ai pas la sensation d’être à l’étroit. Je l’explique grâce à plusieurs facteurs : • Les matériaux et les couleurs. Les murs et les meubles sont principalement en bois clair et blancs, ce qui augmente la luminosité intérieure et la sensation d’espace. • La luminosité. Ma maison a beau être petite, elle possède 9 fenêtres de 60 cm de large réparties sur 17 m linéaires de murs, soit une fenêtre tous les mètres. La maison ne faisant que 2,5 m de large, elle est traversée par la lumière naturelle de part en part. Quelle que soit mon activité, je ne suis jamais loin d’une fenêtre : ainsi, je n’ai pas besoin d’allumer la lumière en journée, même par temps nuageux. • L’environnement extérieur. La haute densité de fenêtre présente un deuxième avantage : j’ai toujours vue vers l’extérieur. Étant situé au milieu des champs, mon regard peut se porter au loin dans les quatre directions, sur un paysage naturel aéré. • La hauteur sous plafond. Mon regard apprécie se porter au loin par les fenêtres, mais il apprécie aussi se porter au loin à l’intérieur. La hauteur sous plafond de 3,10 m crée un sentiment appréciable d’espace.
Depuis la porte d’entrée, vue de la pièce principale et de ma chambre en mezzanine
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Alimentation énergétique
Une tiny house peut être équipée de manière à tendre vers l’autonomie énergétique (panneaux solaires, récupération de l’eau de pluie). Cela présente les avantages de se fournir en énergie renouvelable et de pouvoir s’installer sur un terrain non constructible (donc non équipé en arrivée d’eau et d’électricité). L’autonomie énergétique implique des investissements financiers conséquents : comptez environ 2 000 € pour le système d’autonomie électrique (panneaux solaires, batteries, convertisseur, générateur…) et 700 € pour le système complet de récupération, purification et pompage de l’eau. Prenez aussi en compte l’encombrement de ces dispositifs ainsi que la charge supplémentaire qu’il faut inclure dans le poids total de la maison5. Selon moi, les dispositifs d’autonomie énergétique intégrés à la tiny house se justifient dans le cadre d’un mode de vie nomade ou d’un projet de voyage. Ayant l’idée de stationner ma tiny house au même endroit pour une période d’au moins 2 ans, j’ai opté pour le raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité. L’idée de l’autonomie énergétique me séduit, mais je l’envisagerais plutôt dans le cadre d’un investissement collectif pour l’ensemble des bâtiments du terrain afin de gagner en rendement. Ma gazinière est simplement raccordée à une bouteille de gaz. L’hiver, je chauffe la maison au bois. Une prise pour une arrivée de câble ethernet est en place mais j’ai fait le choix de ne pas avoir internet chez moi (voir chapitre 10).
Mon poêle à bois, modèle Grizzly Cubic Mini Wood Stove, pour des bûchettes de 20 cm de longueur
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L’aventure Tiny house
5 Liens utiles d’autoconstruction et d’autonomie énergétique pour tiny houses : Collectif Tiny House : www.collectif-tinyhouse.fr ; Vidéos tutorielles sur la chaîne YouTube : tiny house livingston
VIVRE AVEC MOINS POUR VIVRE PLUS S’occuper dans si petit Dans ma tiny house, je fais vœu de sobriété. Pour moi, cela commence par supprimer internet afin d’être moins distrait pour être plus présent. « Avoir moins pour être plus. » Internet donne accès à une quantité infinie de contenus dans laquelle je me noie et m’oublie. En ayant moins de distractions dans ma maison, je m’offre l’opportunité de faire des activités plus saines pour mon cerveau et mon corps : yoga, piano, lecture, réflexions, dessin…
Les espaces fonctionnels Il est important que les espaces soient rangés en permanence afin qu’ils restent fonctionnels. Pour ne pas consacrer des dizaines de minutes par jour au rangement, j’ai défini trois espaces qui ont pour vocation à être vides dès que je ne les utilise plus : • une partie du plan de travail de ma cuisine • ma table à rabat • le premier mètre du meuble d’entrée. Je les considère rangés lorsque plus rien ne les occupe. Ainsi, je suis certain de toujours trouver un endroit où poser des affaires provisoirement. Cela m’offre aussi un environnement épuré reposant pour l’œil et pour l’esprit.
Les espaces décoratifs Être minimaliste, ce n’est pas se séparer radicalement de tout ce qui n’a pas d’utilité purement fonctionnelle. Les éléments décoratifs sont importants. J’ai consacré une place généreuse de mon intérieur à des arrangements décoratifs souvent composés de souvenirs d’enfance.
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« En 2015, j’étais graphiste en CDI à temps plein pour une multinationale où je me rendais en voiture, je mangeais de la viande tous les jours et je vivais en colocation dans un appartement en ville. Aujourd’hui, 5 ans plus tard, je travaille à mi-temps pour une ferme en maraîchage bio, je vis dans ma tiny house, le vélo est mon moyen de transport principal et je suis végétarien. Mon mode de vie a complètement changé et, dans l’ensemble, cela s’est fait de façon très enthousiasmante. » Comme un guide de développement personnel, Alexandre donne de nombreux conseils pratiques pour y arriver.
Recette pour réaliser vos rêves • Hachez finement vos habitudes. • Passez au mixeur les conventions sociales. • Ajoutez vos aspirations les plus mûres. • Mélangez le tout dans votre imagination. • Laissez reposer jusqu’à l’apparition d’enthousiasme. • Servez bien chaud et passez à l’action !
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ISBN : 978-2-37922-146-0
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Alexandre Leroux
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Revenir à l’essentiel, se libérer du superflu, consommer moins, ne plus se créer de besoins fictifs, Alexandre Leroux partage un témoignage inspirant et sincère pour une transition douce vers un monde sain et durable.
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Pourquoi suis-je en transition douce vers la décroissance ? .................................................................. 4
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Le végétarien qui raffolait de la viande............................12 Un nouveau travail, pour trouver du sens......................26 L’enfant qui rêvait d’une cabane........................................34 La grande démission..................................................................54 Le cycliste qui a donné sa voiture.......................................68 L’aventure woofing....................................................................84
vers la
L’aventure tiny house............................................................100 Place à l’activité professionnelle......................................114
decroissance Alexandre Leroux
Consommer local et zéro déchet par facilité.............124 Moins numérique, plus authentique..............................138 Des loisirs qui évoluent naturellement.........................148 Épilogue : L’à venir...................................................................156