Christian Lecomte Sous les débris d’étoiles


Christian Lecomte
Sous les débris d’étoiles
roman
Éditions Favre SA
29, rue de Bourg
CH-1003 Lausanne
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Dépôt légal : août 2025
Imprimé en Pologne par Arka
Rang : 01
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Sauf autorisation expresse, toute reproduction de ce livre, même partielle, par tous procédés, est interdite.
Mise en page : SIR
ISBN : 978-2-8289-2259-7
© 2025, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse
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Le lieu et les personnages de ce livre sont imaginaires. Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé ne serait cependant pas fortuite.
Le jour où Mathilde m’est apparue, le vieux Stan a cru bon de me mettre en garde. « C’est sûrement un leurre », a-t-il prévenu.
Dans la Vallée, tout le monde est la proie des mirages. Ce type de phénomène est fréquent parmi les populations vulnérables. Les gens se figent parmi les ruines et leurs yeux se mettent à briller bizarrement, sous le coup d’un prodige vécu en temps réel et grandeur nature. Les enfants croient voir tout à coup un chapiteau de cirque, les vieillards un grand-oncle qui passe au loin, les adultes une zibeline ou un costume trois-pièces pure laine en vitrine d’une boutique de confection réduite évidemment à l’état de débris. À plusieurs reprises, j’ai moi-même cru voir une dune de sable jaune.
Le jour donc où Mathilde m’est apparue, j’ai pleinement revendiqué la paternité de ce mirage car il avait belle allure.
J’ai décrit avec moult détails au vieux Stan la jeune femme qui venait à moi : son doux visage où un ange installé là comme chez lui avait tenu à l’accompagner parmi les dédales de cette Vallée lépreuse, ses menus pieds de ballerine ancrés avec force dans la terre mais qui esquivèrent avec légèreté et sans lui vouloir de mal un rongeur repu, ses seins qui se balançaient sous le t-shirt au rythme invariable d’un pendule inusable.
Depuis quand n’avais-je pas vu des seins en parfaite santé ? Ceux de la Vallée tombent, faute de nourriture. Ou ne poussent pas, faute de temps. Les francs-tireurs visent les toutes jeunes filles en plein dans le cœur. Dans le mille de mille toutes jeunes filles, j’avais donné comme titre à l’une de mes dépêches.
J’ai donc attendu avec la sérénité de l’homme comblé que Mathilde s’évapore comme une bulle de savon se scindant en mille particules de mousse fraîche.
« Écoute le frottis mélodieux de la culotte de soie sur la hanche, a alors cru bon d’ajouter sous ses grosses lunettes de natation le vieux Stan. Et le balai prévenant des cils quand la brise se lève, et le soupir du cheveu quand un peu d’air venu de la bouche le rafraîchit. Cela doit être assurément une jolie personne. »
Que soit parvenue aux oreilles d’un aveugle la rumeur selon laquelle Mathilde avait enfilé une culotte en soie rompit l’enchantement et brisa l’illusion. Si apparition il y avait, elle était collective. Il ne s’agissait donc pas d’un mirage car Mathilde poursuivait sa marche en avant sans émettre la moindre bulle.
Pire, la Vallée était sortie de ses caves. La peuplade rachitique balbutiait dans la lumière violente du jour, ahurie et incrédule face à l’espace anéanti. Des gamins en haillons ont gravi les fragments de plâtre puis ont ébauché les règles d’un jeu dit de société. À savoir, jouer à la balle au prisonnier à l’aide de bouts de chiffons graisseux et d’un sac en plastique portant la marque d’une chaîne de supermarché n’existant bien sûr plus. Tous les autres se sont attroupés et ont battu péniblement des mains. Certains se sont dispersés pour flairer les vents, le nez collé au ciel, profitant du périmètre de marche qui s’offrait tout à coup à eux, s’enlaçant avant de s’asseoir parmi les herbes brûlées et de se mettre à pleurer.
C’était jour de fête.
Un convoi était arrivé, à vocation humanitaire d’après les grosses lettres peintes sur les portières des véhicules. J’ai eu beau me creuser la tête, je ne me souvenais plus quand une autre colonne de Land Rover avait dévalé avant celle-ci le seul versant offrant un accès à la Vallée.
Tandis que je sondais ma mémoire, l’éclaireuse approchait avec son sourire d’ange. La Vallée versait ses chaudes larmes et le gouvernail de mon cœur battait comme un volet livré à la bourrasque.
C’est en touchant Mathilde que j’ai mesuré pleinement combien il est doux d’effleurer quelque chose qui ressemble à un songe. Ce fut fait au prix d’une poignée de mains.
« Vous êtes bien le journaliste de l’Agence, n’est-ce pas ? demandat-elle.
– C’est bien cela et mon nom est Sohl. »
Tandis qu’à son tour elle dévoilait son identité (il apparaissait qu’elle était psychologue pour enfants et fut une danseuse de ballet classique) et que chacun de ses traits me devint familier (des yeux de fougère, une bouche en accroche-cœur), il se passa ceci : le pourpre sur mon visage s’effaça pour faire place à la pâleur réglementaire dans la Vallée, chassée à son tour par une teinte plus claire encore, inconnue du commun des mortels mais très à la mode ici.
De grosses perles de sueur froide coulèrent et les petites veines exténuées qui couraient sur mes tempes cognèrent dans ma tête. Je me décomposai, menaçai de fondre aux pieds de Mathilde en un rebut vaseux. Le gouvernail de mon cœur qui ignorait ce type d’émoi et continuait à poindre comme le périscope d’un engin amphibie me sauva la face.
« Vous vous sentez bien ? » s’enquit Mathilde.
Je n’allais pas trop mal. Mathilde n’était pas un mirage. Elle était beaucoup mieux. Je bafouillai qu’elle devait me suivre immédiatement, si toutefois elle n’avait pas d’autres obligations à satisfaire. Elle n’en avait pas. Elle me suivit donc et ce fut une bonne idée parce que c’est à ce moment-là que nous avons commencé à vivre vraiment ensemble.
Je l’ai emmenée dans ma cave. Je la partage avec le docteur Maïter et sa fille, une gosse de neuf ans dont le cerveau va mal.
J’ai assis Mathilde sur une chaise en osier attaquée par la gangrène. Je lui ai dit en désignant la fille de Maïter : « Son cerveau va mal ».
Mathilde a regardé. Elle a vu un rideau de cheveux noirs, des souliers trop grands avec des semelles qui montraient leurs incisives, une chiffe bouffante en guise de pantalon et un anorak troué de partout.
Derrière tout ça, il y avait Zelda.
Je suis allé fouiner dans une caisse en bois et j’en ai sorti une boîte à musique avec une petite danseuse en porcelaine dedans qui avait l’air de s’ennuyer.
« Ça, c’est la boîte à musique de Zelda. C’est moi qui la lui ai offerte. »
Mathilde établissait déjà un rapport entre l’enfant, l’objet et ellemême. J’avais compris cela en examinant de près le mouvement de ses doigts. Ils semblaient formuler une équation arithmétique à trois facteurs plus une inconnue. J’étais encore l’inconnu dans sa vie. Mais tout le reste, la foule des zombies, les édifices réduits à des moignons de béton noirci, Zelda et la boîte à musique ne semblaient pas trop lui poser de problèmes de compréhension.
Et puis je me suis mis à pleurer. Mais ça ne coulait pas par les yeux et ce n’était pas des larmes. Ça sortait par la bouche sous la forme de mots écorchés. Comme l’écho d’un long chagrin enfoui au fond d’un puits à sec.
« Toute la journée, elle joue avec un gros morceau de gaze noué autour de son doigt. C’est sa poupée. Personne ne peut la toucher. Il n’y a que Zelda qui change la gaze lorsqu’elle est trop sale et elle se cache pour faire cela. C’est comme un habit propre. Elle sourit en la regardant. Puis elle l’embrasse et la caresse et elle dit : maman, petite maman, Poupée maman. »
J’ai adouci ma voix et Mathilde a tendu l’oreille.
« Poupée maman porte le matricule 2835 sur la liste des personnes disparues. Je n’en sais pas plus et son père m’a fait comprendre que je ne devais surtout pas chercher à enquêter. Il se raconte qu’elle était une Vodine, Maïter lui est un Bosko, les couples mixtes étaient nombreux ici. Elle est peut-être morte ou alors elle a rejoint le camp des Vodine.
– Les Vodine, ce sont ceux des Montagnes et dans la Vallée vous êtes les Bosko, n’est-ce pas ?
– Oui mais pas moi car je suis le journaliste de l’Agence.
– Bien entendu. »
J’ai baissé de ton et Mathilde a lu sur mes lèvres.
« Tous les soirs, je veille Zelda parce que son père rentre tard des containers. C’est là qu’il ausculte ses malades, dans un bloc de tôle rouillée, il touche peu aux blessés. Il dit que ce n’est pas son domaine. Il aime à diagnostiquer une grippe, un emphysème, un calcul rénal, une syphilis. En fait, il en décèle peu. Excepté les fièvres foudroyantes qui nous clouent régulièrement au lit, on tombe rarement malade. Les gens meurent sous les obus ou sont amputés mais la maladie les épargne comme si le corps, préoccupé par tout autre chose, se mettait à fabriquer des immunités. C’est le docteur Maïter qui soutient ça. Il dit qu’il existe un moratoire sur les maladies pendant les guerres. Il a entamé une étude là-dessus et il tient donc une permanence dans le container numéro 5. Dessus, il a placardé un écriteau : Docteur Maïter, médecine générale, je suis souvent là. Souvent en effet au point que tous les soirs, je dois bercer Zelda et lui raconter une histoire en regardant ses dents mordre dans ses lèvres jusqu’à ce qu’elles saignent. Et elle s’endort paisiblement. Alors je dégage, fil après fil, la mèche de cheveux qui reste collée à sa bouche en sang. Chacune de mes journées se termine ainsi. Et je me fiche si le lendemain, Zelda paraît ne jamais reconnaître en moi celui qui la veille l’a bercée en silence jusque tard dans la nuit. Le lendemain, Zelda parle à Poupée maman. Elle se moque du reste. Que ce soient les déflagrations, la faim ou les absences de son père pour cause de permanence dans le container numéro 5. »
Submergée par ma logorrhée, Mathilde demanda une pause.
« J’écouterai, si vous le voulez bien, la suite de votre exposé demain, où si je ne me méprends pas, il devrait être question de cette boîte à musique, suggéra-t-elle. Pour l’heure, j’ai des choses à faire en ville. »
Mathilde avait décidé de rester dans la Vallée et je ne fus pas outre mesure surpris par cette première annonce. La seconde m’émut car en qualifiant de ville l’espèce de gigantesque ruine où elle avait échu, Mathilde avait restitué à la Vallée un peu de sa beauté perdue.
« Pour retrouver votre chemin, visez entre ces deux gros amas de pierres symétriques qui furent jadis des lieux du culte, mieux connus à présent sous le nom de téton juif et de mamelon musulman, j’ai averti Mathilde.
– Je reviens », n’en finit-elle pas de répondre parce que son regard rivé dans le mien traîna en longueur.
J’ai contacté Victor Georges, du bureau régional, à quatre cent vingt kilomètres de là. Il concéda que l’arrivée d’une cohorte humanitaire méritait bien que je multiplie par deux le nombre de mes dépêches quotidiennes, à la condition que l’écriture soit enjouée et le style agréablement atmosphérique.
Victor Georges est un type assez négligent qui ne m’appelle qu’une fois l’an, à la date d’expiration de mon contrat. Il lâche à chaque fois :
« Tu n’as qu’un mot à dire et on ferme la boutique. Tu dis adieu à cet endroit de malheur, l’Agence t’offre un an de congé sur une île de ton choix avec le soleil de ton choix. Réfléchis bien.
– Pourquoi tu ne m’appelles pas plus souvent ? je lui demande tous les ans.
– Tu sais bien qu’à cause de ces foutues montagnes, ça passe mal, il répond.
– Mais avec moi, ça passe, j’insiste.
– Faut croire que les montagnes sont plus hautes dans l’autre sens, il blague à chaque fois et il se met à rire. »
Je le coupe net :
« Veux-tu bien noter ceci. »
Il ne prend pas la peine de noter. Il a sous la main toutes mes requêtes des années précédentes. Elles sont, au point-virgule près, les mêmes :
« Je considère du devoir de l’Agence de maintenir sur place une correspondance permanente, ceci afin de continuer à transmettre fidèlement à qui voudra bien l’entendre et répercuter l’écho de plus en plus faible en provenance de cette Vallée plongée dans le désarroi
et la solitude. Dois-je rappeler la courbe exponentielle du taux de suicides, les entraves totales à la bonne circulation des biens et des individus, les famines, les obus qui certes tombent moins mais mieux, c’est-à-dire là où on relève au minimum cinq victimes ? Sans parler, à titre plus personnel, de Zelda dont la santé mentale demeure fragile. Tous ces facteurs ainsi que bon nombre d’autres éléments ayant fait l’objet par mes soins de publications antérieures justifient la prolongation de mon contrat.
– Tu parles… », balance à chaque fois Victor Georges en laissant traîner un million de pointillés.
Ses pointillés sous-entendent : « Le monde entier se fout de ce qui se trame autour de toi et il a bien raison vu que la couche d’ozone est percée de partout, que les glaciers sont en train de fondre et que ce soir je mange un poulet-coco-curry. »
Pour m’inciter à plier bagage, Victor Georges use de toutes sortes de stratagèmes, plus indélicats les uns que les autres.
Comme le rappel du sort réservé à mes deux prédécesseurs.
Le premier, un étourdi, a croisé la trajectoire d’une balle d’un franc-tireur alors qu’il se croyait à l’abri derrière un container. Il était placé du mauvais côté du container.
Le second a souffert de bouffées délirantes et de crises de chagrin.
Victor Georges l’a récupéré et il a été transféré dans un hospice spécialisé. L’Agence paie les prix de journée. De temps en temps, il appelle Victor Georges et lui tient des propos incohérents.
Cette première manœuvre d’intimidation échouant à tous les coups, Victor Georges passe à la seconde phase de son offensive éhontée, à savoir l’énoncé du bilan annuel :
« Tes meilleurs et presque uniques lecteurs vivent sur un archipel du Pacifique si étroit que les voitures n’ont que trois vitesses, en passant la quatrième elles se retrouveraient à la mer. Les journaux de là-bas en demandent et en redemandent sur ta Vallée. Tu es une espèce de gloire, un mythe. Mais sache que l’archipel en question vient de sortir de cinquante ans de dictature. S’ils veulent bien de tes récits d’épou-
vante, c’est que ça aide au sevrage de l’opinion publique locale qui, paraît-il, a bien du mal à s’habituer aux saveurs de la démocratie.
– Pourquoi dis-tu mes lecteurs ? Ne sont-ils pas aussi les tiens ? Les nôtres ? Ceux de l’Agence ? », je rectifie.
En général, Victor Georges raccroche sitôt posé le point d’interrogation final. Il ne veut surtout pas entrer dans un débat où serait induite la notion de solidarité. Il a définitivement banni ce mot dans nos conversations.
Je sais bien qu’une guerre qui n’en finit pas est le plus souvent reléguée dans les journaux en panne de remplissage à la rubrique « Que deviennent-ils ? » Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut bien que quelqu’un raconte avec concision la vie au fond d’une petite Vallée délabrée.
J’ai donc rédigé une dépêche enjouée, quitte à perdre temporairement un ou deux lecteurs dans l’Archipel du Pacifique.
Je fis vibrer les cordes sensibles, évoquai les yeux alléchés des gamins devant un quartier d’orange, l’émotion de chaque mère à qui fut offert un bâton de rouge à lèvres lie-de-vin. Du point de vue politique, j’insistai sur le fait que plus rien ne serait pareil dorénavant, qu’une porte avait été forcée et que la lueur entraperçue avait transpercé à tout jamais l’océan des ténèbres. Ce fut ma chute et j’estimais devoir à celle-ci les quelques reprises dans certaines publications réputées fameuses.
Quand les clowns humanitaires descendirent de leurs échasses, que les musicothérapeutes cessèrent de taper sur leurs tambours à peau d’éléphant, que les financiers eurent évalué le coût total de la reconstruction, et que les diplomates achevèrent leurs tours de table sur la promesse que tout serait fait pour mettre fin rapidement à une situation inacceptable, la caravane s’en alla en adressant de grands et interminables gestes d’au revoir auxquels leurs hôtes répondirent pareillement, mais moins longtemps.
Puis la Vallée écouta son silence, se regarda et mesura la misère de son existence ainsi que le grotesque de sa dégaine : chacun
avait été affublé d’un blouson fluo jaune d’œuf remis gracieusement au nom d’une firme de vêtements spécialisée dans les sports de glisse.
Dans la soirée, les francs-tireurs qui n’aimaient pas la Vallée dans sa version colorisée abattirent sans se forcer deux jaunes d’œufs qui se déhanchaient et roulaient des épaules.
J’envoyai une dépêche au ton morose, histoire de remettre les choses à leur place et de récupérer les quelques lecteurs de l’Archipel du Pacifique embarqués par mégarde dans un des Land Rover de la colonne humanitaire.
Quand le ciel eut vissé au plafond du monde ses petites veilleuses, Mathilde revint avec un sac à dos dans le dos, une musette de couchage, un roman japonais et une lampe de poche frontale qui lui accordait une liberté totale de mouvement tout en y voyant clair. Ça faisait comme un troisième œil et je trouvais cela très pratique.
En même temps, j’ai fait un nœud à ma langue pour ne pas omettre de lui rappeler d’éteindre son troisième œil lorsqu’elle irait marcher la nuit dans la Vallée, à cause des francs-tireurs. Ce genre de détails ne m’échappe plus.
« Si vous le permettez, j’aménage ici. L’endroit me plaît. Je crois que je m’y sentirai bien, elle annonça après avoir balayé du haut de son mirador l’hospitalité de ma demeure.
– Vous avez tout à fait raison. C’est une cave exiguë mais aménagée de sorte que chaque chose soit à sa place et que chaque place ait sa chose. Et puis la cohabitation se passe plutôt bien avec mon voisin et ami le docteur Maïter. Il suffit de pousser cette porte et chacun se sent aussitôt chez soi. »
Mathilde écarta délicatement mes effets personnels et posa les siens, des sous-vêtements en soie, des lainages, un poudrier, des paquets de serviettes anatomiques et des trucs de fille comme une brosse à dents ergonomique et des sachets de thé cultivé dans les contreforts de l’Himalaya.
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