1466 le temps des sorcières (Ed. Favre, 2025) - EXTRAIT

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Philippe Favre 1466 SORCIÈRES TEMPS LE DES

Éditions Favre SA

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Dépôt légal en Suisse en novembre 2025. Tous droits réservés pour tous pays. Sauf autorisation expresse, toute reproduction de ce livre, même partielle, par tous procédés, est interdite.

Couverture : dédikace

Intérieur : recto verso

Photo du Besso en tête de chapitre : © Yves Crettaz

Impression : Sepec, lot 1

ISBN : 978-2-8289-2328-0

© 2025, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse.

La maison d’édition Favre bénéficie d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2025.

Philippe Favre 1466 SORCIÈRES TEMPS

LE DES

À mémé Rose

« L’Église a davantage maintenu ses vérités par ses souffrances que par les vérités elles-mêmes. »

Liste des principaux personnages

ayant existé

Supersaxo

Walther Supersaxo évêque de Sion, comte et préfet du Valais de 1457 à 1482

Georges Supersaxo fils illégitime de l’évêque, nommé par lui, châtelain d’Anniviers

Victor Massenet vice-inquisiteur dominicain, couvent de la Madeleine à Lausanne

Kaspar Teiler bailli du Valais en 1467, accompagne Supersaxo à Vissoie

Laurent Grölly secrétaire-traducteur de l’évêque Walther Supersaxo, également défenseur de Françoise Bonvin (voir note p. 272)

Anthelm uff der Eggen grand bailli en 1475, il se distingue à la bataille de la Planta

Rarogne

Guichard de Rarogne grand bailli du Valais, contre lequel se soulèvent les patriotes en 1415

Hildebrand de Rarogne fils de Guichard, seigneur d’Anniviers

Petermann de Rarogne fils de Guichard, seigneur d’Anniviers

Petermann (bâtard) de Rarogne fils illégitime de Guichard, est nommé châtelain d’Anniviers par ses frères

Frisquina de Rarogne fille de Guichard, héritière de ses frères, épouse de Rodolphe Asperlin

Isabella de Rarogne fille de Guichard Asperlin

Rodolphe Asperlin noble valaisan, beau-frère de Hildebrand et Petermann de Rarogne, a des vues sur Anniviers

Jean Asperlin frère de Rodolphe, mandaté pour se présenter en Anniviers avec les lettres d’investiture de Torrenté

Perronnet (I) dou Tórrènn le grand-père notaire

Pierre (II) dou Tórrènn notaire d’Ayer. Il veut défendre l’autonomie et les libertés d’Anniviers en rachetant ses redevances à leurs seigneurs.

Antoinette Jacolat première épouse de Pierre, originaire de Fang

Catherine Cordolet deuxième épouse de Pierre, originaire de Loèche

Jean dou Tórrènn fils de Pierre, notaire

Francisquina son épouse

Pierre (III) dou Tórrènn fils de Pierre, notaire

Agnès Venetz épouse de Pierre III, fille du riche Anton Venetz, sœur de Martin

Nycollin dou Tórrènn fils de Pierre

Antoine dou Tórrènn fils de Pierre

Jeannette dou Tórrènn fille de Pierre

Perrette dou Tórrènn fille de Pierre

Antoinette dou Tórrènn fille de Pierre

Jaquette dou Tórrènn fille de Pierre

Nicoline dou Tórrènn fille de Pierre

tante Agnès sœur de Pierre (II) dou Tórrènn (Jésus) surnom inventé pour désigner le fils illégitime du curé de Vercoren cousin d’Antoine Supra Ecclesiam

Anthonia Supra Ecclesiam accusée de sorcellerie

Yaninus Supra Ecclesiam époux d’Anthonia, originaire de Zermatt Chufferel

Antoine Chufferel banneret d’Anniviers, notaire, juré, puis commissaire dans le procès en sorcellerie de Françoise Barras, où il signe « de Vallesio »

Perrod Chufferel fils de Chufferel

Perrussia épouse de Perrod, fille de Françoise Bonvin

Françoise Bonvin riche veuve de Chermignon ayant échappé au bûcher au terme de deux procès, en 1467 et 1469, mère de Perrussia

Jean Uldric (Uldrici/Udry) notaire, délégué du quartier de Louc, puis vice-châtelain

Johanetta Calo fille de Jean Fabri de Louc, femme de Jacodus Calo, mère de Marcal

Peter Bircher Zermattois

Hans Perrini ancien vidomne de Loèche où il possède une maison, il centralise les fonds rassemblés pour le rachat des redevances aux Rarogne

Jean de Platea bourgmestre de Sion décédé lors de la bataille de la Planta en 1475

Martin Venetz frère d’Agnès, donc beau-frère de Pierre III, châtelain de Sierre en 1475, décédé la même année à la bataille de la Planta

Élisa Macherel Elsa dans les textes, future épouse d’Antoine

Thomas Macherel père d’Élisa, originaire d’Agarn, localité située non loin de Loèche

Nessier Antoine bourreau sédunois qui procède en 1481 en Anniviers

François Galendat vicaire épiscopal

Pierre Rormatter bourgeois de Sion, proche de l’évêque, présent dans les tribunaux

Nicolas Dalliar notaire anniviard présent lors au procès de 1481 (Nycollin de son vrai prénom)

61 personnages réels, 10 personnages inventés

Lieux

Ayert à ne pas confondre avec Ayer. Ayert était le nom d’Agarn, avant d’être germanisé, dans la plaine du Rhône près de Leuk (Loèche)

le Bèchô le Besso, littéralement : le fourchu. Sommet du Val d’Anniviers

Chèïng-Zouánn Saint-Jean, dans le Val d’Anniviers

Chaley Chalais, dans la plaine du Rhône les Èchouvè dévaloir situé au-dessus de la galerie entre Fang et Vissoie

la Forcletta col le plus rapide entre Ayer et le val de Tourtemagne, 2875 m d’altitude

Grimenche Grimentz, val d’Anniviers ds’Hore le Cervin, en dialecte de Zermatt (la corne)

króu dè la Pontík lieu-dit, vers les Pontis

lô Lajèk un mayen isolé entre Louc et Ayer

Louc Saint-Luc dans le Val d’Anniviers. Ce n’est qu’à la fin du XIX e siècle que l’hôtelier Pierre Pont, bâtisseur de l’hôtel Bella Tola, changea ce nom en Saint-Luc col de la Mátta Meidpass : accès de Vissoie au val de Tourtemagne, 2789 m d’altitude

Missyoúng Mission

Náva alpage de Nava sur Ayer

la Navisenchie la rivière Navisence

Pènchèk

Pinsec

Kouïng-mè Cuimey, près de Vissoie roc d’Oúrzéouá le roc d’Orzival

la Rière la Lienne, affluent du Rhône, St-Léonard

Sándouling Chandolin

Sampèlèt clairière au bord de la Navisence, en amont de Fang

Sorebois alpage situé en face d’Ayer

la Tsarríri le ruisseau du centre du village de Saint-Luc, dont le nom signifie « la charrieuse » torrent de la Cort torrent de Nava

Tóugno montagne dominant Saint-Luc : Toûno / et diminutif d’Antoine

le Tsahélett étape la plus haute de l’alpage de Nava

Varone Varen

Véchóuy Vissoie

Vercoren Vercorin

Zilhoù Gillou, clairière située entre Saint-Luc et l’hôtel Weisshorn

Les Zorzières mayen situé à 1554 m d’altitude dans une clairière au-dessus de St-Jean

Avant-propos

C’est le hasard qui m’a mis sur la piste des sorcières, en particulier sur l’incroyable saga de la famille de Torrenté. Tellement incroyable que mon éditeur a estimé utile de préciser ceci au lecteur : les personnages de cette histoire sont bien réels, leurs destins aussi, les lieux où ils évoluent existent vraiment et les accusations dont ils font l’objet sont celles qui figurent dans les procès en sorcellerie, de même que les moyens de tortures infligés à cette période. Les rebondissements et autres retournements de situation doivent finalement assez peu à l’imagination de l’auteur car ils découlent pour une bonne part des faits historiques cités en notes de bas de page.

Tout comme dans mon premier roman, 1352, Un médecin contre la tyrannie, la réalité dépasse ici la fiction, les parties romancées venant combler les vides afin d’emmener le lecteur au cœur du XVe siècle pour une expérience intense en 1466, au temps des sorcières !

En fin d’ouvrage figurent :

• Une postface : contexte et analyse du phénomène de chasse aux sorcières au XVe siècle à la lumière des sources consultées

• La chronologie des évènements

• Quelques sorcières et sorciers exécutés dans le Val d’Anniviers

• Un extrait d’acte notarié mentionnant Pierre de Torrenté

• La liste des principaux traités de l’inquisition contre la sorcellerie

• Différentes cartes et illustrations des lieux

• La bibliographie complète

Si vous avez apprécié d’écouter les musiques proposées pour accompagner certaines pages du roman La princesse celte, ce QR code vous donne accès au site web.

I. Valle annIVIsII1

1 Valle Annivisii est la première mention connue d’Anniviers. De nombreuses hypothèses ont été émises quant à l’origine de ce nom : 1) latines : Anni viae, « les routes de l’année » 2) Ad nives « vers les neiges » 3) Anni-visio « visité une fois l’an par l’évêque » 4) celtique : Ana-av-isa « riche rivière » 5) hunnique : Hunnivar « forteresse des Huns ». Tant qu’à faire, j’y ajoute celle-ci 6) gauloise : An-uissu « la vallée inconnue » an = privatif + uissu = la connaissance.

1.

Sous la coupe des Rarogne

Quand tout cela a-t-il commencé ? Comment la folie a-t-elle pu s’abattre sur notre Vallée ? Les gens sont-ils subitement devenus mauvais, ou l’ont-ils toujours été ? Difficile de me prononcer car c’était avant ma naissance. Tout ce que je sais, je le tiens de ma famille : ma mère Catherine et mes demi-sœurs ; Nycollin, mon demi-frère ; et aussi un peu mon père, même s’il était taiseux par nature et discret par métier.

À cette époque, dès 1425, les seigneurs Hildebrand et Petermann de Rarogne venaient de recevoir la terre d’Anniviers en héritage. Ayant pris possession de leur nouveau fief, les deux frères voulurent y affirmer leur pouvoir, quitte à purger la Vallée de tous ceux qui n’étaient pas leurs partisans. C’est ainsi que leurs officiers de justice se mirent à poursuivre quiconque pouvait troubler l’ordre public. D’abord ce furent les voleurs, mais rapidement, les arrestations et les procès s’enchaînèrent ; on pourchassait désormais de possibles conjurés, ou les traîtres présumés.

À cette époque-là, mon père avait été envoyé à Sion, placé dès l’âge de seize ans dans la famille d’un notaire pour y apprendre le droit. Mais lorsque notre grand-père, Perronet dou Tórrènn, tomba malade, père dut rentrer pour s’occuper des affaires familiales.

À peine était-il de retour dans notre maison d’Ayer que des hommes libres de la Vallée, craignant d’être désignés par simple jalousie à la vindicte populaire, ont commencé à le solliciter pour qu’il leur écrive des lettres de bonne réputation. Ce genre de document pouvait constituer une protection face au juge

d’Anniviers. C’était même la seule parade pour espérer échapper à une inculpation.

Mais le zèle des dénonciateurs n’allait plus s’arrêter, à croire que le mal, telle une pestilence, avait contaminé le cœur des Anniviards. On se mit à soupçonner son voisin pour des crimes imaginaires. Il suffisait d’une parole déplacée, d’une vague menace proférée à la suite d’une fâcherie ou d’une mauvaise affaire, et sur dénonciation vous pouviez être déféré à la Cour neuve. C’est là, dans la tour érigée au centre de Véchóuy1 que le juge procède aux auditions, ou alors parfois il arrive que l’un des frères de Rarogne, Hildebrand ou Petermann, diligente luimême l’enquête quand il réside au château 2 .

Informé de ces condamnations, l’évêque de Sion, qui en ce temps-là se nommait André3, est intervenu pour que la haute justice revînt aux mains du seul pouvoir épiscopal. Non pas que l’évêque voulût gracier quelque condamné, mais si l’on prononçait la sentence capitale, c’était à la capitale, Sion, que devait avoir lieu l’exécution !4

Ce fut la diète5 qui trancha, en défaveur de l’évêque. Les biens confisqués aux criminels reviendraient désormais exclusivement au seigneur du fief concerné. Inutile de préciser que dans notre Vallée, les Rarogne eurent dès lors les pleins pouvoirs.

On aurait pu s’attendre à ce que cela calme les poursuites judiciaires. Il n’en fut rien. Le mal avait plongé ses racines jusque dans le bas peuple. Ceux qui avaient le malheur de tomber sous enquête s’inventaient parfois des complices, espérant s’attirer ainsi la clémence du juge. Mais selon ce que m’a raconté mon père, certains dénonçaient leurs voisins uniquement pour

1 Véchóuy : Vissoie.

2 La résidence principale de Hildebrand de Rarogne est à Sion (G.S p.68). En son absence, il nomme un châtelain pour le représenter et administrer la vallée (EZ1 p.343).

3 André de Gualdo, originaire d’Ombrie, que le concile de Constance impose comme administrateur du diocèse en juin 1487, avec pour rôle de pacifier le pays (Ch.A4 p.6).

4 Le différend entre l’ évêque et les seigneurs d ’Anniviers est marqué par la condamnation d’un certain Pierre Jote. L’ évêque et les frères de Rarogne se disputent son exécution. L’ évêque André de Gualdo avance l ’argument que les Rarogne n’ont ni tronc ni gibet dans la paroisse de Lens (Ch.A4 p.8).

5 La diète est l’assemblée où siègent l’évêque, le bailli nommé par les communes, parfois des chanoines du Chapitre, et des députés des sept dizains (Ch.A4 p.7). Voir annexes p. X.

ne pas être seuls à perdre fortune et réputation. Est-ce que le fait d’entraîner d’autres membres de la communauté dans son malheur offre une sorte de consolation à sa propre déchéance ? Le destin allait cruellement me donner réponse à cette question. Pour l’heure, sachez que c’est dans ces funestes circonstances que commença chez nous ce qu’on appelle la grande chasse aux sorcières.

Brûle !

Dans mon souvenir, c’est ce jour-là que mon innocence d’enfant me fut brusquement ravie. J’en ai conservé une sorte de fêlure de l’âme. Le monde dans lequel je vivais allait se révéler sous sa face noire et glaçante. Or, quand on est un garçon de douze ans, il faut bien prendre la réalité telle qu’elle est ; ce que j’ai fait.

Contrairement à mes frères qui, suivant la trace de mon père, sont devenus à leur tour notaires – une tâche qui consiste à enregistrer sur parchemin les transactions humaines –, je n’avais pour ma part d’intérêt que pour la montagne, les forêts et les torrents d’où vient d’ailleurs le nom de notre famille : les dou Tórrènn ; car nous habitions la maison en pierre de grand-père Perronet, près du torrent de la Cort1 dans le village d’Ayer.

Ma mère ne voulait pas que les enfants accompagnent mon père pour assister à l’exécution.

– Les garçons seulement, transigea mon père.

– Mais pas Antoine, objecta ma mère, il est trop jeune.

Anticipant ce désaccord, je m’étais déjà rangé auprès de mes demi-frères tout en me dressant sur la pointe des pieds. J’étais le plus jeune des garçons, les trois autres étant nés de la première épouse de mon père. Ce dernier me jeta un regard, puis sourit en remarquant mon stratagème censé réduire l’écart de taille avec les autres.

1 Ce torrent près du quartier de la Cort à Ayer porte actuellement le nom de torrent de Nava (l’orthographe de Cort est celle retenue par Erasme Zufferey EZ1 p.186). Voir annexes p. XI.

– Il restera en arrière avec sa tante Agnès, trancha mon père en m’informant d’un froncement de sourcils que cette condition était non négociable.

Je m’empressai d’opiner.

Les fumerolles s’élevaient en tourbillons. Crépitantes, les flammes enveloppaient le corps frêle de la sorcière figée dans une suprême douleur, la tête renversée et le menton invectivant le ciel plombé de cette journée de mars morne et grise.

Les yeux grands ouverts, je fixais le spectacle irréel. Un craquement sinistre ébranla le bûcher en soulevant des gerbes de particules étincelantes. Le souffle chaud qui me balaya le visage confirmait que je ne vivais pas un rêve. Le peuple de la Vallée groupé en cercle émit un soupir d’effroi, une addition de murmures étouffés où s’entremêlaient compassion, dégoût et horreur.

À cet instant, tout ce que j’éprouvais du haut de mes douze ans, c’était de la fascination. Je ne pouvais détacher mes yeux de la sorcière qui se tortillait, léchée par les flammes. Quand le mugissement sourd de la foule retomba, il me sembla entendre la plainte qu’exhalait la poitrine de la femme, à moins que ce ne fût le sifflement du bois qui dégaze.

J’avais évidemment déjoué la vigilance de tante Agnès et m’étais posté presque tout devant, mais hors de l’angle de vue de mes frères et surtout de mon père. De ma place, je n’avais pas entendu la réponse que la sorcière avait donnée au curé monté sur un escabeau pour recueillir une ultime confession. La femme semblait ne pas lui prêter attention, comme si elle cherchait dans la foule un regard compréhensif auquel se raccrocher.

Le curé se retira, lèvres pincées, la mine grave. Le sacristain aidé du premier servant de messe ôta l’escabeau et Marcal alluma le foyer avec une torche. Aujourd’hui je connais le nom du bourreau d’Anniviers mais quand j’étais enfant, tout le

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