Périodes Cahier d'apprentissage sec 4

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1980 à 1995

Une ère de changements et de questionnements

LEÇON 4

Au début des années 1980, un changement se produit dans la composition des familles canadiennes : elles sont désormais plus petites (un ou deux enfants) et souvent monoparentales. Le taux de natalité est si bas qu’il ne permet plus le renouvellement de la population. Par conséquent, la croissance démographique est faible, particulièrement au Québec. Pour assurer la croissance de la population, le gouvernement du Québec compte sur l’immigration et prend des mesures pour intégrer les immigrants à la majorité francophone. Dans les années 1980 et 1990, la plupart d’entre eux s’établissent à Montréal, dans des quartiers habités depuis longtemps par des personnes issues de l’immigration, par exemple d’origine italienne ou chinoise. À la fin du siècle, ces quartiers se multiplient et accueillent des communautés de plus en plus diversifiées. L’appartenance ethnoculturelle des nouveaux arrivants varie. Certains choisissent de s’installer au sein de leur communauté immigrante. D’autres préfèrent un milieu où ils s’associent plutôt à la société d’accueil. Dans les années 1980 et 1990, les débats sur la langue occupent l’actualité, et le gouvernement du Québec soutient la culture québécoise francophone. En 1992, il adopte une politique culturelle qui vise à affirmer l’identité culturelle du Québec, à soutenir le financement de productions culturelles et la création d’organismes de financement, à permettre l’accès des citoyens à la vie culturelle et à développer des lieux de diffusion de la culture. En parallèle, l’industrie de la câblodistribution croît rapidement au pays, et les gouvernements en prélèvent une partie des profits pour financer la production et la diffusion d’émissions de télévision canadiennes et québécoises. DES MESURES DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC EN MATIÈRE D’IMMIGRATION

1981 Création du ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec Adoption d’une politique en matière d’immigration et d’intégration visant à valoriser l’apport 1990 des populations immigrantes sur le plan économique et à promouvoir le français en tant que langue commune Signature avec le gouvernement fédéral de l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration, 1991 permettant à la province de sélectionner les personnes immigrantes qui s’installent sur son territoire DES ORGANISMES DE FINANCEMENT DE LA CULTURE AU QUÉBEC

Organisme créé En 1983 : Société générale du cinéma du Québec

Rôle Financer les productions cinématographiques dans la province.

Verser des subventions et des bourses, décerner des prix pour encourager les productions d’artistes et d’écrivains dans la province. En 1995 : Société de développement Financer des productions culturelles dans divers domaines des entreprises culturelles (SODEC) (cinéma, musique, émissions de télévision et littérature).

En 1994 : Conseil des arts et des lettres du Québec

Câblodistribution Système de distribution de chaînes de télévision utilisant un réseau de fils conducteurs appelés « câbles ». Démographique Relatif à une population et à ses caractéristiques (nombre, évolution, âge, natalité, mortalité, etc.). Ethnoculturel Qui réfère à un groupe ethnique et à sa culture (langue, religion, coutumes, etc.). DES GÉNÉRATIONS DIFFÉRENTES

Dans les années 1980 et 1990, la génération des bébé-boumeurs a une forte influence en politique et sur le marché du travail. En 1995, les bébé-boumeurs ont entre 30 et 50 ans et constituent la majeure partie des électeurs. Quant aux jeunes, leurs perspectives d’emploi sont moins intéressantes que celles qui s’offraient à leurs parents. On surnomme ces jeunes la « génération X ». En 1995, ils ont entre 15 et 30 ans. L’ÉVOLUTION DE LA QUESTION LINGUISTIQUE AU QUÉBEC

Dans les années 1980, la Charte de la langue française (loi 101), adoptée en 1977 au Québec, suscite le débat. Cette loi permet l’enseignement en anglais seulement aux enfants dont les parents ont étudié en anglais dans la province. Des Québécois anglophones sont mécontents de cette loi, car elle les empêche de choisir la langue d’enseignement de leurs enfants et elle impose l’affichage public en français. Dans les années 1980, ces deux dispositions de la loi 101 sont jugées inconstitutionnelles et doivent être modifiées. Ainsi, à partir de 1984, les parents ayant étudié en anglais au Canada peuvent envoyer leurs enfants à l’école de leur choix, en français ou en anglais. Puis, en 1988, l’affichage en anglais est permis, mais uniquement dans les commerces. L’ÉVOLUTION DE LA QUESTION DE L’AFFICHAGE AU QUÉBEC

Loi adoptée Règle concernant l’affichage L’affichage public doit être unilingue Loi 101 français. L’affichage en anglais est (en 1977) interdit. L’affichage public doit être unilingue Loi 178 français. L’affichage en anglais est (en 1988) autorisé à l’intérieur des commerces. L’affichage en français et dans d’autres Loi 86 langues est autorisé, dans la mesure où le (en 1993) français prédomine visuellement.

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Une population qui se diversifie, des communautés qui s’expriment


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