208
Disparités et montée du nationalisme
1815 à 1830 LEÇON 1
En 1815, le bois est le produit le plus exporté du Bas-Canada. Des Britanniques créent plusieurs compagnies forestières qui rivalisent les unes avec les autres. La coupe du bois se fait pendant l’hiver car la sève ne circule pas dans les arbres et le bois, plus sec, est plus facile à bûcher. Les bûcherons entassent les billes de bois sur les rivières et les lacs gelés. Au printemps, ces billes sont portées par le courant des rivières jusqu’au fleuve, avec l’aide des draveurs. Ces hommes les regroupent ensuite pour en faire des radeaux, qu’ils conduisent jusqu’au port, souvent celui de Québec, ou vers des scieries, qui emploient une main-d’œuvre nombreuse. L’organisation du commerce du bois entraîne toutefois une disparité : les Britanniques occupent dans cette industrie les postes de direction et les emplois les mieux rémunérés, alors que les Canadiens et les Irlandais sont confinés dans des métiers moins bien payés. Compte tenu de l’augmentation du nombre de transactions commerciales liées au commerce du bois, la monnaie vient à manquer dans la colonie. Il devient nécessaire de mettre plus d’argent en circulation. Dans ce contexte, plusieurs marchands souhaitent la création de banques au Bas-Canada. À l’été 1817, trois marchands créent la première banque de la colonie, la Banque de Montréal. Cette même année, deux autres banques ouvrent aussi leurs portes. Le développement du commerce du bois entraîne une plus grande circulation des marchandises sur le fleuve Saint-Laurent. Celui-ci est toutefois impraticable en amont du port de Montréal, en raison des rapides de Lachine. C’est pourquoi, à partir de 1815, plusieurs marchands font valoir l’importance de construire un canal qui permettrait de contourner ces rapides et faciliterait le commerce avec le Haut-Canada et les États-Unis. Le canal de Lachine devient en 1825 le premier canal achevé dans la colonie. La zone de peuplement se développe là où se trouvent des lieux d’exploitation du bois.
L’ÉVOLUTION APPROXIMATIVE DU TERRITOIRE HABITÉ ENTRE 1791 ET 1840
Légende Zone approximative de peuplement en 1840
Tadoussac
Riv. Sagu enay
ent aur t-L ain S e uv
Riv i
è re
Rivière Gatineau
s Outa oua is
Québec Trois-Rivières Montréal Bytown (Ottawa)
HAUT-CANADA
LES EFFETS DE L’ESSOR DU COMMERCE DU BOIS
Développement de chantiers forestiers dans certaines régions, notamment en Mauricie et en Outaouais Construction de scieries dans la vallée du Saint-Laurent Apparition de nouveaux métiers comme bûcheron ou draveur Demande importante de main-d’œuvre et augmentation du nombre de salariés dans la colonie
LE DÉVELOPPEMENT DES CHEMINS ET DES ROUTES DU BAS-CANADA
Rivière Saint-Maurice
de
Au Bas-Canada, les bûcherons sont pour la plupart des agriculteurs qui, une fois l’hiver venu, s’engagent dans les chantiers forestiers pour obtenir un revenu supplémentaire. Au printemps, lors de la fonte des glaces, plusieurs d’entre eux deviennent draveurs.
Accroissement du niveau de vie dans les villes et dans les campagnes
BAS-CANADA
Ville
UN DRAVEUR
Fle
Zone approximative de peuplement en 1791
Disparité Manque d’égalité dans une situation ; écart de revenus entre des catégories sociales ou entre des régions. Draveur Personne qui assure le transport du bois sur un cours d’eau en le faisant flotter. Scierie Établissement où l’on transforme les billes de bois avec des scies pour en faire du bois équarri ou du bois d’œuvre.
Halifax
Kingston York (Toronto)
ÉTATSUNIS 0
157
314 km
Plusieurs infrastructures sont nécessaires pour développer le réseau de transport dans la colonie et ainsi améliorer les communications et favoriser le commerce. En 1815, la Chambre d’assemblée adopte un projet de loi pour financer l’entretien et la construction des routes. La loi priorise quatre types d’infrastructures, en plus des canaux : les grands chemins menant d’une colonie à l’autre, les chemins de poste, les chemins locaux et les ponts qui enjambent les grandes rivières.
© 2018, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite
La richesse des uns…