Grands Textes - Candide

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VOLTAIRE

sous la direction de Céline Thérien

Texte intégral

Imprimé sur papier contenant 100 % de fibres recyclées postconsommation. CODE DE PRODUIT : 210468 ISBN 978-2-7617-2629-0

Édition adaptée par François Garceau

VOLTAIRE

Le texte intégral annoté Un questionnaire bilan de première lecture Des questionnaires d’analyse de l’œuvre Cinq extraits accompagnés d’ateliers d’analyse, dont un atelier de lectures croisées Une présentation de Voltaire et de son époque Une description du genre littéraire Un aperçu de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire

VOLTAIRE

« Il y avait en Vestphalie, dans le château de monsieur le baron de Thunderten-tronckh, un jeune garçon » appelé Candide. Il admirait beaucoup son précepteur Pangloss, théoricien de l’optimisme, et aimait secrètement sa cousine Cunégonde. Tout allait pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles ». Mais, un jour, le jeune Candide, chassé de la baronnie « à grands coups de pieds dans le derrière », est jeté dans les turbulences d’un réel où la cruauté des hommes s’ajoute aux catastrophes naturelles. Voltaire promène ainsi son personnage naïf à la surface du globe. Sous sa plume incisive, Candide se fait des amis mais aussi des ennemis, retrouve Cunégonde puis la perd, devient riche et se fait voler… Autant de déconvenues qui vont réveiller sa conscience, aiguiser son jugement, et nourrir notre propre réflexion.


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Direction de l’édition Isabelle Marquis

Correction d’épreuves Marie Théorêt

Direction de la production Danielle Latendresse

Conception et réalisation graphique Interscript

Direction de la coordination Rodolphe Courcy

Illustration de la couverture André Dubois

Révision linguistique Nicole Lapierre-Vincent

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction d’œuvres sans l’autorisation des titulaires des droits. Or, la photocopie non autorisée – le photocopillage – a pris une ampleur telle que l’édition d’œuvres nouvelles est mise en péril. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation écrite de l’Éditeur. Les Éditions CEC inc. remercient le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC.

Candide, collection Grands Textes © 2008, Les Éditions CEC inc. 8101, boul. Métropolitain Est Anjou (Québec) H1J 1J9 Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’adapter ou de traduire l’ensemble ou toute partie de cet ouvrage sans l’autorisation écrite du propriétaire du copyright. Dépôt légal : 2008 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 978-2-7617-2629-0

Imprimé sur papier contenant 100% de fibres recyclées postconsommation.

Imprimé au Canada 2 3 4 5 6 15 14 13 12 11 Édition originale Bibliolycée © Hachette Livre, 2002, 43 quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15, France. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.


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Sommaire Présentation ...................................................................................................... 5 Voltaire, toujours actuel Voltaire, sa vie, son œuvre .............................................................................. 8 Un jeune homme brillant et provocateur .......................................................... 9 Voltaire se fait un nom ...................................................................................... 10 Une compagne de valeur .................................................................................. 11 Les voyages et les retraites ................................................................................ 12 Description de l’époque : la France du XVIIIe siècle ...................................... 15 Quelques renseignements préliminaires ........................................................... 15 Le contexte social ................................................................................................ 16 Le contexte politique .......................................................................................... 18 Les contextes religieux et philosophique ........................................................ 22 L’art et la littérature ............................................................................................ 23 Tableau synthèse : le récit, le théâtre et l’essai des Lumières ........................ 27 Présentation de l’œuvre ................................................................................ 28 Liens avec la description de l’époque ............................................................ 28 Liens avec les courants artistiques, littéraires et philosophiques de l’époque ........................................................ 29 Voltaire en son temps ............................................................................................ 33 Chronologie .......................................................................................................... 34 Candide ou l’Optimisme (texte intégral) Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

premier ...... deuxième .... troisième .... quatrième .... cinquième .... sixième ........ septième ...... huitième ...... neuvième .... dixième ........

41 45 49 53 58 63 66 70 74 77

Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

onzième ............ 80 douzième .......... 86 treizième .......... 91 quatorzième...... 94 quinzième ........ 99 seizième .......... 102 dix-septième.... 109 dix-huitième .... 115 dix-neuvième .. 123 vingtième ........ 132

Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

vingt et unième ..136 vingt-deuxième....139 vingt-troisième ....153 vingt-quatrième ..156 vingt-cinquième ..162 vingt-sixième........169 vingt-septième ....174 vingt-huitième ....179 vingt-neuvième....183 trentième ............185

Test de première lecture ........................................................................................................192

L’étude de l’œuvre Quelques notions de base ....................................................................................194 L’étude de l’œuvre en s’appuyant sur des extraits ......................................199 L’étude de l’œuvre dans une démarche plus globale ................................ 215 Sujets d’analyse et de dissertation .................................................................. 220 Glossaire ........................................................................................................ 223 Bibliographie, filmographie, adaptations théâtrales et picturales ................................................ 225


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Portrait de Voltaire par Jean Huber, dit Huber-Voltaire, Genève, 1790.

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Présentation Aux yeux d’un étudiant québécois, quel intérêt peut présenter Candide de Voltaire, daté du XVIIIe siècle ? Candide de Voltaire s’inscrit dans la Cunégonde et Candide, lignée des œuvres incontournables, gravure de C. Monnet. comme Les Fables de La Fontaine ou le théâtre de Molière, qu’étudieront des générations d’étudiants. C’est une œuvre classique, c’est-à-dire qui peut servir de modèle, dont la valeur est universellement reconnue et qui, par-dessus tout, mérite qu’on s’y attarde pour l’enseignement qu’elle transmet. L’écriture de Candide a sans doute commencé en janvier 1758 et s’est achevée à la fin de cette même année. Au moment d’écrire ce conte, Voltaire a soixante-quatre ans, mais sa plume n’en est pas moins acérée. D’une plume redoutable comme un scalpel, il ridiculise les autorités religieuses et intellectuelles, véritables cibles de sa vaste entreprise de dénonciation de la bêtise humaine. Pour ne pas être victime de la censure, il prend bien soin de publier son œuvre sous un pseudonyme, celui du docteur Ralph, précisant que ce dernier est décédé ! Voltaire se fait prudent… Candide – un jeune homme dont le nom évoque l’innocence – est expulsé d’un monde où tout allait pour le mieux pour tomber dans un enfer terrestre où il sera confronté, à travers de multiples péripéties, aux contradictions des hommes. Loin de son précepteur et de ses livres, la formation de Candide consistera à exercer son esprit critique par rapport à certaines idées philosophiques que Voltaire trouve réductrices. Le récit des aventures rocambolesques de ce jeune héros a pour fil conducteur la recherche de Cunégonde dont on l’a séparé et dont il est amoureux. Pour la retrouver, rien ne le rebute : il traverse des champs de bataille et des mers, descend des rapides, assassine si nécessaire. Et, ce faisant, il pose sur le monde qu’il tente de comprendre un regard interrogateur, un regard jeune. Ici, l’enseignement de Voltaire est que les meilleures leçons ne se trouvent pas uniquement dans les livres, mais aussi (et surtout) dans

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Voltaire, sa vie, son œuvre Faut-il connaître la vie de Voltaire pour comprendre le conte ? Voltaire par Jean-Baptiste Pigalle.

Cynique Qui agit souvent avec désinvolture et mépris.

Bastonnade Volée de coups de bâton infligés à quelqu’un.

De toute l’histoire de la littérature française, Voltaire est sans doute l’un des écrivains ayant suscité les réactions les plus vives. Il fut autant adulé que détesté de son vivant. Au XIXe siècle, il est l’objet de railleries de la part des romantiques, qui lui reprochent sa rationalité cynique* alors qu’eux privilégient les émotions. Malgré ce dur constat, une chose demeure : à l’instar de JeanPaul Sartre pour le XXe siècle et de Victor Hugo pour le XIXe siècle, Voltaire est l’écrivain-phare du XVIIIe siècle. Tout comme Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau qu’il a côtoyés, Voltaire est profondément engagé dans son époque. Tout en incarnant l’image du philosophe des Lumières, son œuvre nous parle, encore aujourd’hui, de tolérance et de liberté. Cette volonté de ne pas se conformer et même d’affirmer l’autonomie de sa pensée se retrouve dans son Candide, ajoutant une dimension supplémentaire à cette œuvre d’une formidable densité. On retiendra de Voltaire qu’il incarne très bien les changements dans le statut d’écrivain au cours du siècle. D’abord, il recherchera la reconnaissance chez les aristocrates en fréquentant les cafés littéraires et les salons. Mais Voltaire n’a aucune immunité puisqu’à la moindre provocation trop hardie, on peut lui donner la bastonnade*, l’exiler et surtout lui rappeler qu’il 8

* : Cf. Glossaire

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Biographie

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n’appartient pas à cette noblesse, à ces privilégiés qui, à l’époque, ont pratiquement tous les droits. Pourtant, à la fin de sa vie, ce sont eux qui se déplacent pour le consulter, lui, le maître de l’opinion publique. Ensuite, il cherchera la reconnaissance aussi chez le roi, incertain toutefois du sort qu’on lui réservera s’il crée un scandale. Il comprendra à la fin de sa vie que le véritable interlocuteur à séduire désormais est ce lectorat, qui s’est constitué progressivement au cours du siècle (plus grande circulation des livres et moins d’analphabètes) et qui a le goût du savoir, avant que ne lui vienne le goût du pouvoir. Finalement, comme écrivain, Voltaire a pratiqué tous les genres considérés comme nobles à son époque, notamment la tragédie* et l’épopée*, et il a cru asseoir sa réputation sur la maîtrise du vers. Or, c’est en excellant dans des genres considérés comme mineurs, en particulier le conte philosophique, c’est en exerçant son esprit, en intervenant dans l’opinion publique, à l’image des grands reporters d’aujourd’hui, et en peaufinant le style de sa prose qu’il passera à la postérité.

Un jeune homme brillant et provocateur Né le 21 novembre 1694, sous le règne du roi Louis XIV, François-Marie Arouet est le fils du notaire François Arouet et l’aîné de trois enfants. Ayant grandi dans un milieu bourgeois, il posera sur celui-ci un regard critique, allant même jusqu’à renier ses origines lorsqu’il prétendra être le fils du poète monsieur de Rochebrune. Il perd très tôt sa mère, en 1701. 9

* : Cf. Glossaire

Tragédie Pièce de théâtre mettant en scène des personnages importants, qui suscite chez le spectateur des émotions vives comme de la pitié et de la terreur. Elle culmine généralement par la mort d’un des protagonistes.

Épopée Poème d’une certaine longueur relatant les exploits d’un héros, souvent teinté de merveilleux.


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Contexte

À retenir

premières choses que l’on remarque est la liberté de pensée et la liberté de mœurs dont fait preuve l’écrivain des Lumières. D’une part, il ne se contente pas de répéter bêtement les choses, il dénonce, il s’insurge, il participe à un monde dont on remet en cause les repères et les fondements. Pour combattre les préjugés et les idées reçues, la science lui sera d’un inestimable recours. D’autre part, l’écrivain des Lumières a un goût certain pour l’interdit, proposant parfois des sujets audacieux qui créent les scandales. Ensuite, les œuvres s’intéressent d’une façon marquée à la question du bonheur terrestre. On tente de concilier la recherche du bonheur individuel et le bien-être collectif. Quant au style, la clarté et l’ironie, mêlées à une tonalité sensible et optimiste, sont mises de l’avant. Ceci permet de rejoindre le lectorat qui augmente de jour en jour. L’écrivain a le souci de trouver la façon de rejoindre ses lecteurs en vulgarisant les éléments théoriques ou en optant pour la confidence dans les récits. L’ironie aide à révéler l’humour, qui témoigne de la vivacité d’esprit et de la profondeur de l’observation. Pour terminer, il est impératif de souligner un changement fondamental en ce qui concerne l’art, dont fait partie la littérature : l’art a une utilité sociale. Il permet de faire changer les choses, il se doit désormais d’accompagner l’homme dans sa quête de liberté et de bonheur. • La littérature se transforme : le roman et l’essai sont les genres privilégiés. Le théâtre et la poésie demeurent fidèles au classicisme. • Les auteurs affichent une liberté de pensée et, dans certains cas, une grande liberté de mœurs. • Les auteurs tentent de se rapprocher des lecteurs en vulgarisant les théories ou en optant pour la confidence dans le récit. • L’art a une utilité sociale.

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Tableau synthèse Le récit, le théâtre et l’essai des Lumières Caractéristiques générales

Composantes et intention des auteurs Personnages Concevoir les personnages comme les porte-parole des idées de l’auteur dans la polémique du siècle.

• Personnages d’étrangers ou de « bons sauvages ». • Personnages stéréotypés, surtout dans les contes, mis au service de l’argumentation. • Au théâtre, le représentant du peuple est un valet débrouillard et revendicateur.

Intrigue Faire réfléchir sur les faits de l’actualité ; illustrer les « jeux de l’amour et du hasard ».

• Conflits sociaux opposant le maître (la noblesse) à son valet (le peuple), et triomphe de ce dernier. • Action complexe à rebondissements multiples. • Déguisements et feintes. • Raffinement dans l’analyse psychologique.

Structure (s’applique dans certains cas à l’essai) Explorer différentes avenues en rejetant les règles de composition classiques.

• Textes hybrides, mêlant argumentation et fiction, comique et tragique. • Le dialogue s’impose dans la structuration du texte. • Juxtaposition libre des épisodes sans enchaînement chronologique, en suivant la loi du hasard. • Complexité des intrigues au théâtre. • Finalité morale ou philosophique : le lecteur doit pouvoir dégager un message à propos de Dieu et de la religion.

Thématique (s’applique à l’essai) Réformer la société, combattre les injustices et le fanatisme. Favoriser la liberté de pensée et de mœurs.

• Le bonheur sur terre pour l’individu et la société en général ; le progrès social. • L’amour et l’érotisme.

Style (s’applique aussi à l’essai) Adopter un style naturel et souple, se prêtant à la fiction, à l’argumentation et à l’humour. Exprimer sa sensibilité.

• Vulgarisation, dans tous les genres, des idées dominantes du siècle. • Vocabulaire accessible et phrases alertes. • Audace de certaines descriptions ou de certains raisonnements. • Goût pour l’humour et les jeux de mots brillants ou raffinés. • Tonalité optimiste ou plutôt confidentielle (cette dernière, surtout chez Rousseau).

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Candide chassé du château par le baron, gravure de Jean Dambrun d’après un dessin de Moreau-le-Jeune.

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Chapitre premier

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omment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui1

Il y avait en Vestphalie2, dans le château de monsieur le baron de Thunder3-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple ; c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était fils de la sœur de monsieur le baron et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser, parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers4,

notes 1. icelui : pronom démonstratif en ancien français (celui-ci) ; il n’est plus employé au XVIIIe siècle. 2. Vestphalie : Westphalie (province de l’Allemagne).

Dans Candide, les lieux sont évocateurs. Celui-là évoque, pour l’époque, un lieu soumis aux guerres européennes. 3. Thunder : orage (en anglais).

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4. soixante et onze quartiers : 71 ascendants dont la noblesse est certaine (64 ascendants représentent six générations).


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passage analysé

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et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps. Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d’une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin, ses palefreniers étaient ses piqueurs1, le vicaire2 du village était son grand-aumônier3. Ils l’appelaient tous Monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes. Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres4, s’attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l’oracle5 de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère. Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause6, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux, et madame la meilleure des baronnes possibles. « Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes ; aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous

notes 1. piqueurs : cavaliers en charge de la meute lors d’une chasse à courre. 2. vicaire : prêtre d’une paroisse, adjoint du curé.

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no 3. grand-aumônier : prêtre attaché à la cour d’un prince ou d’un roi. 4. trois cent cinquante livres : plus de 110 kilos (1 livre = 321 g).

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5. oracle : personne qui parle avec compétence, dont les propos sont incontestables. 6. point d’effet sans cause : allusion aux Essais de théodicée de Leibniz.

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Chapitre premier r a a s s n t

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avons des chausses1. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux ; aussi monseigneur a un très beau château : le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l’année. Par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien2 ont dit une sottise : il fallait dire que tout est au mieux. » Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment : car il trouvait mademoiselle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu’il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu’après le bonheur d’être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d’être mademoiselle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous les jours ; et le quatrième, d’entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la Terre. Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu’on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre de sa mère3, petite brune très jolie et très docile. Comme mademoiselle Cunégonde avait beaucoup de disposition pour les sciences, elle observa, sans souffler4, les expériences réitérées5 dont elle fut témoin ; elle vit clairement la raison suffisante6 du docteur, les effets et les causes, et s’en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d’être savante, songeant qu’elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne.

notes 1. chausses : bas. 2. ceux qui ont avancé que tout est bien [...] : allusion à l’écrivain anglais Alexander Pope, Essai sur l’homme (1733).

3. femme de chambre de sa mère : il s’agit de Paquette (cf. chapitre 4). 4. sans souffler : sans un mot, sans bruit.

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5. réitérées : répétées. 6. raison suffisante : terme de la philosophie de Leibniz.


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Quelques notions de base En préliminaire: quelques renseignements sur le genre littéraire Comment un conte traditionnel est-il construit ?

Le conte est un genre littéraire dont la structure répond à des règles bien définies. On peut créer différentes formes de contes, mais toutes ont pour origine le conte traditionnel. Le conte traditionnel se caractérise par les traits suivants : • Une formule ou une expression qui sert de signal de départ à l’histoire : « Il était une fois ». • Un cadre merveilleux. • Un héros qui sert de fil conducteur. • Des personnages secondaires, souvent merveilleux, qui se définissent par leur fonction. • Un récit comprenant une situation initiale* et un événement perturbateur, des péripéties et une situation finale.

Candide, une œuvre hybride*

p l n

t m c t l

œ t t r l i D V c d a b d a r L •

En quoi Candide diffère-t-il du conte traditionnel ?

Lorsque Voltaire écrit Candide, il connaît les contes traditionnels français mais aussi les contes orientaux, dont les Mille et Une Nuits. Pourtant, il n’utilise pas cette veine orientale dans son œuvre. Il 194

* : Cf. Glossaire


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Quelques notions de base puise sans doute dans les récits de voyages, très populaires à l’époque, pour imaginer les péripéties que connaissent ses personnages dans le Nouveau Monde (l’Amérique du Sud). Le roman picaresque constitue également une source d’inspiration pour Voltaire. On y retrouve des héros miséreux, infortunés, marginaux, souvent orphelins, vivant des aventures extravagantes en comparaison de celles des honnêtes gens. Le personnage principal traverse une série d’aventures rocambolesques pour tenter d’améliorer sa condition, ce à quoi il n’arrive jamais. s s

à

t

Plusieurs critiques s’accordent pour dire que Candide est une œuvre hybride, c’est-à-dire qu’elle s’inspire de plusieurs formes littéraires. En effet, on peut lire Candide comme un roman d’aventures, un roman d’amour, d’initiation, et même une parodie* du roman. Toutefois, il est indéniable que la principale source demeure le conte traditionnel, à la manière de Voltaire bien entendu. Les premiers mots de l’œuvre, que l’on désigne sous le terme de incipit, présentent toutes les marques du conte traditionnel. D’abord, la tournure impersonnelle* d’ouverture « Il y avait en Vestphalie » est l’écho du « Il était une fois » si caractéristique du conte. S’ajoute à cette ouverture l’utilisation de l’imparfait, le temps d’un passé indéfini laissant libre cours à toutes les fantaisies. On apprend plus loin que le cadre de l’action est un « château », « le plus beau des châteaux » de surcroît appartenant au « plus grand baron de la province » et à la « meilleure des baronnes possible ». Cette abondance de superlatifs et d’accumulation inscrit le récit dans le registre* du merveilleux. La construction d’ensemble du récit suit également celle du conte : • Situation initiale et élément perturbateur : la baronnie est un monde heureux d’où Candide est chassé. • Péripéties : elles sont très nombreuses et composent un long voyage à la surface du globe.

s . l

• Situation finale : Candide a retrouvé Cunégonde et a reconstitué un univers qui est la réplique de la baronnie initiale.

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* : Cf. Glossaire


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Voltaire, Candide, chapitre premier

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Premier extrait, pages 41 à 44, lignes 1 à 84

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Étape préparatoire à l’analyse ou à la dissertation : compréhension du passage en tenant compte du contexte

s s l d d

a Indiquez, dans le chapitre 1, les éléments qui permettent de situer le lecteur par rapport au cadre spatio-temporel. z Analysez la dynamique des personnages en tenant compte des éléments suivants : a) La description de chacun des personnages principaux présentés. b) Le statut de chacun d’eux.

f d g

c) Les relations qu’ils entretiennent. e Parmi les différents traits du conte, quels sont ceux qui, dans le chapitre 1, définissent la situation initiale* ? r En quoi la précision « Un jour » (l. 52) marque-t-elle un changement ? Expliquez votre réponse en vous référant aux temps de verbes dominants de part et d’autre de cette précision. t En quoi la première phrase de Candide indique-t-elle que le lecteur se trouve dans l’univers du conte ?

h

y Quelle expression ou construction revient tout au long du chapitre ? a) Commentez l’effet recherché par cette reprise. u Dans quelle mesure peut-on affirmer que la baronnie ressemble au « paradis terrestre », comme le laisse entendre la première phrase du deuxième chapitre ? 200

* : Cf. Glossaire

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Extrait, pages 41 à 44 i Quel(s) sens peut-on donner aux différentes appellations du baron ? o Faites un relevé des noms propres. Parmi ceux-ci, desquels pouvez-vous dégager un sens précis ? q Quel est le reproche adressé à l’aristocratie dans le premier paragraphe ? s Les articles indéfinis singuliers un (« un des plus puissants seigneurs », l. 12), une (« une porte », l. 13) et une (« une tapisserie », l. 14) ont-ils la même valeur ? d Dans le deuxième paragraphe, sur quels éléments la puissance du baron repose-t-elle ? e s s.

a) Quel est l’effet produit ? b) Quelle phrase, dans le troisième paragraphe, fonctionne de la même manière ? f En quoi le discours de Pangloss (l. 32 à 43) est-il une parodie* de discours philosophique ? a) Quelles autres phrases participent également de cette parodie ? g Plusieurs traits d’humour prennent comme cible le baron :

e e e u

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e

a) Comment Voltaire insinue-t-il que sa puissance se résume à peu de choses ? b) En quoi sa famille est-elle caricaturale ? c) Pour quelles raisons Voltaire prend-il le baron comme cible (tenez compte notamment de vos connaissances de la vie de Voltaire et de l’époque) ? h Situez l’extrait en procédant de la façon suivante : a) Expliquez en quoi ce chapitre joue bien son rôle d’entrée en matière. b) Établissez le lien qui unit le premier chapitre (la situation initiale) au dernier (la situation finale). j En quoi le premier chapitre de Candide illustre-t-il les caractéristiques du conte traditionnel ? En quoi s’en démarque-t-il ? 201

* : Cf. Glossaire


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Candide

Questionnaire sur le texte de La Fontaine a Comment La Fontaine fait-il pour humaniser les animaux ? En quoi cette humanisation est-elle absolument nécessaire pour donner un sens au texte ?

Lectures croisées: le sacrifice

z Analysez la dynamique des relations entre les animaux et montrez la structure hiérarchisée de l’Ancien Régime à laquelle elle renvoie. e Montrez que le texte peut être lu comme une critique de la société de l’Ancien Régime (ou société du XVIIe siècle, à votre guise). r Quelles sont les différentes valeurs du présent de l’indicatif, dans cet extrait ?

a p (

t Par quels procédés le contraste entre le crime du lion et celui du baudet est-il souligné ?

z e

Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique Dans Vendredi ou les limbes du Pacifique, comme dans la version destinée à la jeunesse Vendredi ou la Vie sauvage, Michel Tournier réécrit le roman de Daniel Defoe à sa manière. Avant de rencontrer l’Araucanien qu’il appellera Vendredi, Robinson Crusoé est amené à observer une cérémonie particulièrement cruelle. Grâce à des récits qu’il avait entendus en Araucanie, il devinait le sens de la cérémonie qui se déroulait actuellement sur le rivage. Une femme décharnée et échevelée, chancelant à l’intérieur du cercle formé par les hommes, s’approchait du feu, y jetait une poignée de poudre et respirait avidement les lourdes volutes blanches qui s’élevaient aussitôt. Puis, comme soulevée par cette inhalation, elle se tournait vers les Indiens immobiles et semblait les passer en revue, pas à pas, avec de brusques arrêts devant l’un ou l’autre. Ensuite elle revenait près du foyer, et le manège recommençait, si bien que Robinson se demandait si la sorcière n’allait pas s’écrouler asphyxiée avant l’achèvement du rite. Mais non, le dramatique dénouement se produisit tout à coup. La silhouette haillonneuse tendait le bras vers l’un des hommes. Sa bouche grande ouverte devait proférer des malédictions que Robinson n’entendait pas. L’Indien désigné par la voyante comme responsable d’un mal quelconque dont la communauté devait souffrir – épidémie ou sécheresse – se jeta à plat

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Q a le z d S F


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Extrait, pages 63 et 64

n -

ventre sur le sol, secoué de grands frissons. L’un des Indiens marcha vers lui. Sa machette fit d’abord voler le tablier du misérable, puis elle s’abattit sur lui à coups réguliers, détachant sa tête, puis ses bras et ses jambes. Enfin les six morceaux de la victime furent portés dans le brasier, tandis que la sorcière, accroupie, recroquevillée sur le sable, priait, dormait, vomissait ou pissait. Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique © Éditions Gallimard, 1977.

z

Questionnaire sur le texte de Tournier a ). s

a Dans cet extrait, peut-on situer la position de l’auteur par rapport à la violence qu’il expose ? Expliquez votre point de vue (approbation ? dénonciation ? distanciation ironique ? etc. ?).

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z Quelles sont les marques du point de vue* dans le texte ? e Dressez le champ lexical de la violence.

e n l e

a e ps r se n t a e t e t

Vers la rédaction – Analyse croisée

Questions préliminaires : a Comparez les trois textes en faisant ressortir les convergences et les divergences. z Quelles sont les raisons qui motivent la cérémonie du sacrifice dans les différents textes ? Sujet : Faites le plan de rédaction du sujet suivant : • Les personnages des textes cités en extraits sont des victimes. Exposez les raisons qui expliquent cette situation.

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* : Cf. Glossaire


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Sujets d’analyse et de dissertation

V d

Plusieurs pistes d’analyse portant sur l’œuvre complète sont maintenant accessibles, et certaines sont plus faciles à emprunter que d’autres. Pour favoriser votre progression vers le plan, les premiers sujets ont été partiellement planifiés (comme suggestion d’exercices : compléter ou détailler ces plans) ; en revanche, les derniers sujets laissent toute la place à l’initiative personnelle. a Dans Candide, Voltaire dénonce les sources du mal. Esquisse de plan pour le développement.

e

Introduction : Sujet amené : puisez une idée dans la biographie de Voltaire ou dans le contexte historique du XVIIIe siècle ; Sujet posé : reformulez le sujet en situant les différents thèmes du conte ; Sujet divisé : prévoyez un court résumé et annoncez les idées directrices des trois paragraphes du développement.

r f

Développement

i à

• Dans le premier paragraphe, répertoriez un certain nombre d’inégalités sociales dénoncées par Voltaire. • Dans le deuxième paragraphe, tracez le portrait fait par Voltaire des autorités religieuses et de leur immoralité. • (Facultatif) Dans le troisième paragraphe, montrez que, selon Voltaire, le rang social pousse l’homme au mal. Conclusion

t y c u l

o d q p l s l

• Idée synthèse : voyez à maintenir l’intérêt du lecteur en rapportant les idées essentielles du texte.

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• Idée d’ouverture: situez l’œuvre dans le contexte d’aujourd’hui.

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z Analysez le personnage de Candide en faisant ressortir les éléments qui en font un héros et ceux qui en font un antihéros. 220


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Glossaire Pour étudier le conte : lexique de base et autres termes Épistolaire : caractérise ce qui appartient au genre (correspondance par lettres, éditées en tant qu’œuvres littéraires).

Archétype : caractéristique exemplaire et récurrente. Argumentation : démonstration d’une thèse à l’aide d’éléments de preuve, aussi appelés arguments. Autobiographie : genre littéraire où l’auteur et le personnage principal sont les mêmes personnes.

Épopée : poème d’une certaine longueur relatant les exploits d’un héros, souvent teinté de merveilleux.

Bastonnade : volée de coups de bâton infligés à quelqu’un.

Exotisme : caractère de ce qui est étranger.

Candeur : franchise, pureté.

Fanatisme : croyance aveugle.

Caricaturaux (caricature) : qui déforment les traits d’une personne ou d’une chose pour la présenter sous un angle comique ou déplaisant.

Hybride : se dit d’une chose constituée d’éléments provenant de plusieurs sources. Impersonnelle (tournure) : tournure grammaticale dans laquelle le pronom sujet de troisième personne ne représente personne.

Cynique : qui agit souvent avec désinvolture et mépris.

Incipit : les premiers mots d’une œuvre forment l’incipit dans lequel on retrouve l’amorce (lieu, temps, personnages) et les thèmes qui seront abordés dans le reste de l’œuvre.

Diptyque : tableau formé de deux volets ; par extension, une œuvre en deux parties. Dogmatique : relatif aux dogmes, aux idées reçues. Dramatique : relatif au théâtre ; un auteur dramatique (Molière) est un dramaturge ; une pièce de théâtre est une œuvre dramatique.

Inquisition : enquête qui procède de façon indiscrète et vigoureuse, et dont le pouvoir est énorme. Ironie : manière de se moquer en disant le contraire de ce que l’on veut faire comprendre.

Drame : étymologiquement, action, mouvement, toute situation théâtrale.

Mondialiste : qui présente une approche du monde dans sa totalité.

Épicurien : relatif à l’épicurisme, philosophie qui prône la recherche du plaisir (doctrine du philosophe grec Épicure).

Néologisme : terme inventé par l’auteur.

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VOLTAIRE

sous la direction de Céline Thérien

Texte intégral

Imprimé sur papier contenant 100 % de fibres recyclées postconsommation. CODE DE PRODUIT : 210468 ISBN 978-2-7617-2629-0

Édition adaptée par François Garceau

VOLTAIRE

Le texte intégral annoté Un questionnaire bilan de première lecture Des questionnaires d’analyse de l’œuvre Cinq extraits accompagnés d’ateliers d’analyse, dont un atelier de lectures croisées Une présentation de Voltaire et de son époque Une description du genre littéraire Un aperçu de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire

VOLTAIRE

« Il y avait en Vestphalie, dans le château de monsieur le baron de Thunderten-tronckh, un jeune garçon » appelé Candide. Il admirait beaucoup son précepteur Pangloss, théoricien de l’optimisme, et aimait secrètement sa cousine Cunégonde. Tout allait pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles ». Mais, un jour, le jeune Candide, chassé de la baronnie « à grands coups de pieds dans le derrière », est jeté dans les turbulences d’un réel où la cruauté des hommes s’ajoute aux catastrophes naturelles. Voltaire promène ainsi son personnage naïf à la surface du globe. Sous sa plume incisive, Candide se fait des amis mais aussi des ennemis, retrouve Cunégonde puis la perd, devient riche et se fait voler… Autant de déconvenues qui vont réveiller sa conscience, aiguiser son jugement, et nourrir notre propre réflexion.


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