RÉALITÉS CULTURELLES - Extrait - Manuel - 2e secondaire

Page 1

Manuel de l’élève

2e secondaire

Culture et citoyenneté québécoise

Julie Charette

Vicky Corich

Mélanie Dubois

Mélodie Lavigne

Avec la collaboration de :

Nellie Brière spécialiste du numérique

Laurence Desjardins sexologue

EXTRAIT En cours d’approbation par le MEQ

Direction de l’édition

Marie-Josée Charette

Direction de la production

Manon Boulais

Direction adjointe de la production

Dimitri Lesage

Charge de projet

Marie-Ève Leclerc-Parker

Garance Mousseau-Maltais

Monique Pratte

Révision linguistique

Nicole Blanchette

Correction d’épreuves

Marie Théorêt

Conception graphique

Geneviève Guérard

Réalisation graphique

Illustrations

Patrick Bizier : p. 34, 35, 38, 45, 54, 57, 78

Yves Boudreault : p. 32, 33, 36, 57, 86, 89, 90, 94

Catherine Gauthier : p. 26, 45, 52, 82, 87, 91, 105

François Samson-Dunlop : p. 92, 96

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction d’œuvres sans l’autorisation des titulaires des droits.

Or, la photocopie non autorisée – le photocopillage –a pris une ampleur telle que l’édition d’œuvres nouvelles est mise en péril. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans l’autorisation écrite de l’Éditeur.

Les Éditions CEC inc. remercient le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC.

Remerciements

Les autrices et l’Éditeur tiennent à remercier les personnes suivantes pour leurs commentaires et suggestions.

Rédaction

Nellie Brière, spécialiste du numérique et des réseaux sociaux

Laurence Desjardins, sexologue

Consultation scientifique

Nellie Brière, spécialiste du numérique et des réseaux sociaux

Laurence Desjardins, sexologue

Laurence Hamel-Charest, anthropologue, chercheuse postdoctorale, Université du Québec à Montréal

Sivane Hirsch, sociologue et didacticienne, Université Laval

Marie-Hélène Houle, travailleuse sociale

Isabelle Laflamme, psychologue

Mélissa Mollen Dupuis, réalisatrice, animatrice et autrice Innu

Consultation pédagogique

Catherine Lemay, enseignante, Centre de services scolaire de l’Énergie

Gilles Morin, enseignant, École Marcelle-Mallet

Anne Normandeau, enseignante, Centre de services scolaire des Phares

Martin Lévesque, enseignant et conseiller pour le dossier CCQ, Centre de services scolaire des Affluents

Hugues Martineau, enseignant, Juvénat Notre-Dame du Saint-Laurent

Audrey Magne, enseignante, Centre de services scolaire des Affluents

L’Éditeur remercie également les participantes et les participants aux sondages et aux groupes de discussion qui l’ont aidé à développer la collection en fonction des réalités et des pratiques de la classe.

Réalités culturelles — 2e secondaire

© 2024, Les Éditions CEC inc. 9001, boul. Louis-H.-La Fontaine

Anjou (Québec) H1J 2C5

Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’adapter ou de traduire l’ensemble ou toute partie de cet ouvrage sans l’autorisation écrite du propriétaire du droit d’auteur.

Dépôt légal : 2024

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliothèque et Archives Canada

ISBN 978-2-7662-1078-7 (Manuel, incluant les exercices interactifs)

ISBN 978-2-7662-1079-4 (Manuel, accès étudiants, Web 1 an, livraison électronique)

ISBN 978-2-7662-1080-0 (Manuel, accès étudiants, Web 1 an, livraison postale)

Imprimé au Canada

1 2 3 4 5 28 27 26 25 24

Culture

Manuel de l’élève 2e secondaire Avec

Julie Charette

Vicky Corich

Mélanie Dubois

Mélodie Lavigne

9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada H1J 2C5 Téléphone : 514-351-6010 • Télécopieur : 514-351-3534
la collaboration de : Nellie Brière spécialiste du numérique Laurence Desjardins sexologue
citoyenneté
et
québécoise RÉALITÉS CULTURELLES

Table des matières

Présentation II INTRODUCTION 1

Finalités du programme

Qu’est-ce que la citoyenneté ? 2

La citoyenneté numérique 4

Fondements du programme

La pensée critique et le dialogue 6

Objet de la compétence 1

Qu’est-ce que la sociologie ? 8

La démarche en sociologie 8

Trois techniques de recherche empirique 9

Les réalités culturelles 10

Objet de la compétence 2

Qu’est-ce que l’éthique ? 12

La démarche de réflexion éthique 14

Comparaison entre la démarche sociologique et la démarche de réflexion éthique 15

Démarche en sociologie : exemple 16

Démarche de réflexion éthique : exemple 17

Éducation à la sexualité

Qu’est-ce que la sexualité ? 18

Les cinq dimensions de la sexualité 19 À chacun sa sexualité ! 20

Le consentement sexuel : un consentement enthousiaste ! 21

34

38

II Réalités culturelles
Thème 1 > AUTONOMIE ET INTERDÉPENDANCE
1 > Autonomie
Qu’est-ce que l’autonomie ?
sphères de l’autonomie
L’autonomie au fil de la vie
Développer son autonomie
L’autorégulation
L’autodétermination
La sexualité au fil de la vie 22
24 Chapitre
26 1.1
28 Les
29
30 1.2
34

1.3 Ce qui influence l’autonomie 40

La liberté de choix 40

L’individualisme 46

Bilan du chapitre 1 48

Activité de fin de chapitre (C1) — Ados au travail 49

Chapitre 2 > Interdépendances 52

2.1 Qu’est-ce que l’interdépendance ? 54

L’écosystème 57

L'interdépendance chez les Premiers Peuples 60

2.2 Interdépendance entre les individus 62

Les liens intergénérationnels 62

La solidarité sociale : l’entraide familiale et entre proches 68

2.3 L'Interdépendance dans la collectivité 70

L'interdépendance liée à la division du travail 70

La solidarité sociale : l’entraide collective 74

Bilan du chapitre 2 78

Activité de fin de chapitre (C1) — Enquête gourmande 79

Chapitre 3 > Les relations intimes à l’adolescence 82

3.1 Vie affective et amoureuse à l’adolescence 84

La nature des sentiments 84

Le cercle d’amis et les premières fréquentations 85

L’approche et la séduction 86

Les trajectoires amoureuses 87

3.2 À la découverte des relations intimes 90

La mutualité 90

Les caractéristiques de l’agir sexuel 92

Des éléments qui favorisent une vie sexuelle positive 94

Les défis relationnels 96

3.3 Le consentement et les violences sexuelles

Bilan du chapitre 3 104

Activité de fin de chapitre (C2) — Un amour secret 105

Table des matières III
100 Comprendre le consentement 100 Reconnaître une situation de violence sexuelle 101 Agir et soutenir 102

3.2

Thème 2 > DÉMOCRATIE ET ORDRE SOCIAL

Chapitre

1.1

1.2

3.3

3.1

Chapitre

2.2

Les

Activité de fin de chapitre (C2) —

IV Réalités culturelles
108
1
Démocratie 110
>
Qu’est-ce que la démocratie ? 112 Les sociétés libres et démocratiques 113 Les valeurs et les principes démocratiques 114 Les types de démocratie 116
Les institutions démocratiques 118 Les paliers gouvernementaux 118 Le système politique fédéral 120 Le système politique provincial 122 La démocratie municipale 124 L’organisation politique des Premiers Peuples 126
Les élections et l’engagement politique 128 Le fonctionnement des élections au Québec 128 L’implication politique 130
du chapitre 1 134
de fin de chapitre (C1) — Les gens et la politique au Québec 135
1.3
Bilan
Activité
2 > Ordre social 138
Qu’est-ce que l’ordre social ? 140 Un « contrat social » 141 Les normes et les valeurs collectives au Québec 142 L’ordre social et les contre-pouvoirs 144
2.1
Les droits et les responsabilités 146 Les lois et les chartes 146 Les droits des personnes 147 Les intérêts de la collectivité 149 Les responsabilités citoyennes 154
Transgresser l’ordre social 156 Choisir de transgresser 156 Les comportements hors normes 157 Transgresser les lois 158 Le contrôle social 160 Bilan du chapitre 2 162 Activité de fin de chapitre (C1) — Le droit de manifester 163 Chapitre 3 > Les frictions sociales en démocratie 166
2.3
Droits individuels ou intérêts collectifs ? 168 Des tensions et des choix de société
La laïcité et la liberté de religion 170
liberté d'expression et la démocratie 172 L'individualisme et l'égalité 174
168
La
Le dilemme démocratique : entre la majorité et les minorités 176 La tyrannie de la majorité 176 La parité et la discrimination positive 178 Les limites de la démocratie représentative 180
182
L’ordre social : se conformer ou remettre en question ?
enjeux liés
de la violence par les forces de l’ordre 184
à la désobéissance civile 182 L’usage
186
Bilan du chapitre 3
Quoi
faire quand la liberté d’expression offense les gens ? 187

Boîte à outils > PENSÉE CRITIQUE ET DIALOGUE

190

Développer sa pensée critique 192

Des biais sociocognitifs pour évaluer les savoirs 192

Biais de confirmation, Effet de répétition 192

Biais d’ancrage, Effet de halo 193

Reconnaître des types de jugements 194

Jugement de réalité (ou de fait), Jugement de valeur 194

Jugement de prescription, Jugement de préférence 195

Repérer des erreurs de raisonnement 196

Double faute, Faux dilemme 196

Argument d’autorité, Appel au stéréotype 197

Appel à la popularité, Généralisation abusive 198

Attaque personnelle, Appel au clan, Caricature 199

Appel à la tradition, Appel à la nouveauté, Appel aux émotions 200

Des moyens pour appuyer ses idées 202

Liste de moyens et définitions 202

Texte 1 avec exemples : donner des exemples, faire des liens avec les idées des autres, définir, donner des raisons, distinguer 203

Texte 2 avec exemples : formuler un désaccord, donner des contre-exemples, reformuler les propos des autres, résumer 204

Texte 3 avec exemples : nuancer, faire des analogies 205

Pratiquer le dialogue 206

Des formes de dialogue 206

La narration, La conversation, La discussion, L’entrevue 206

La table ronde, La délibération, Le débat 207

Des conditions favorables à l’interaction 208

Table des matières V
Glossaire 210 Index 212 Sources iconographiques 216

Présentation

Le manuel Réalités culturelles propose des contenus et des activités d’apprentissage présentés selon les thèmes du programme Culture et citoyenneté québécoise.

Le manuel s’ouvre sur une introduction qui explique les éléments autour desquels s’articule le programme : la citoyenneté, la pensée critique, le dialogue, la sociologie, l’éthique et l’éducation à la sexualité.

1re secondaire

THÈME 1 : Identités et appartenances

THÈME 2 : Vie collective et espace public

2e secondaire

THÈME 1 : Autonomie et interdépendance

THÈME 2 : Démocratie et ordre social

Les dernières pages du manuel présentent une boîte à outils qui vise à aider les élèves à reconnaître différentes ressources associées à la pensée critique et au dialogue, pour leur permettre de s’enraciner dans des réflexions éthiques et sociologiques éclairées.

Structure d’un thème

Chaque thème est composé de trois chapitres : les chapitres 1 et 2 mobilisent avant tout la sociologie et le chapitre 3 mobilise plus particulièrement l’éthique.

Structure d’un chapitre

Chaque chapitre est divisé en trois unités et se termine par un bilan et une activité de fin de chapitre qui propose une démarche en sociologie ou en éthique.

> Chapitre 1 : Unité 1, Unité 2, Unité 3. Bilan et activité de fin de chapitre 1 (sociologie).

> Chapitre 2 : Unité 1, Unité 2, Unité 3. Bilan et activité de fin de chapitre 2 (sociologie).

> Chapitre 3 : Unité 1, Unité 2, Unité 3. Bilan et activité de fin de chapitre 3 (éthique).

Le bilan de fin de chapitre présente de manière schématique les contenus essentiels du chapitre.

Les activités de fin de chapitre proposent une démarche complète qui mobilise l’une ou l’autre des compétences. Elles sont accompagnées d’une fiche reproductible permettant à l’élève de conserver des traces de sa démarche. Une grille d’évaluation est également offerte pour chaque activité.

Trois questions de réflexion sont proposées pour donner un aperçu du contenu des unités. On peut faire un échange en groupe ou simplement inviter les élèves à faire une courte réflexion dans leur tête ou à échanger entre eux.

VI Réalités culturelles

Structure d’une unité

Amorce sociologie

Au début de chaque unité des chapitres 1 et 2, une question de sociologie amène les élèves à explorer certains concepts à l’étude en déclenchant une réflexion sur le sujet de l’unité. Ils puisent dans leurs connaissances antérieures et se questionnent pour en savoir plus. Les concepts se préciseront au fil de l’unité.

Mission sociologie

À la fin de chaque unité des chapitres 1 et 2, une question de sociologie impliquant une démarche simple est proposée. La première partie de la démarche, Circonscrire l’objet d’étude, est modélisée en classe, par exemple à la fin d’un cours : on prend connaissance de la question, on formule des réponses provisoires et on envisage des moyens d’effectuer la collecte de données.

Par la suite, les élèves partent avec cette mission pour recueillir des données dans leurs milieux (observations, lectures, entretiens, etc.) et tentent d’en faire une première analyse. Au début du cours suivant, une mise en commun des observations et une modélisation en groupeclasse peuvent être faites pour amener les élèves à Analyser les relations sociales et à Évaluer les savoirs. Le tout permet aux élèves de développer, ensemble, une compréhension enrichie de l’objet d’étude.

Amorce éthique

Au début de chaque unité du chapitre 3, une question éthique amène les élèves à explorer certains concepts à travers une réflexion sur le sujet de l’unité.

Mission éthique

À la fin de chaque unité du chapitre 3, une question éthique impliquant une démarche de réflexion simple est proposée. La première étape de la démarche de réflexion éthique, Dégager la dimension éthique d’une situation, est modélisée en classe, par exemple à la fin d’un cours.

Par la suite, les élèves partent avec cette mission pour Examiner différents points de vue dans leurs milieux et tenter d’identifier les réponses possibles. Au début du cours suivant, une mise en commun des observations et une modélisation en groupe-classe peuvent être faites pour amener les élèves à Élaborer leur point de vue et Dialoguer

Présentation VII

Rubriques

Sexualité

Un mot de Laurence

La sexologue et animatrice en éducation à la sexualité Laurence Desjardins est également coautrice du livre On SEXplique ça. Au fil des pages, elle précise et vulgarise des contenus liés à la sexualité.

Espace numérique

Un mot de Nellie

La spécialiste du numérique et des réseaux sociaux Nellie Brière précise et vulgarise des contenus liés à l’espace numérique.

Des statistiques, des faits historiques et scientifiques viennent alimenter l’étude des réalités culturelles et nourrir la réflexion éthique.

Mieux se comprendre

Cette rubrique vise à clarifier ou à démystifier quelques notions ou contenus.

Autres composantes de la collection

> Notes pédagogiques

- Une planification annuelle qui propose des options pour gagner du temps

- Des tableaux d’adéquation des contenus au programme

- Des pistes pour la posture enseignante à adopter pour chaque compétence et pour les éléments de contenus du programme (concepts, éléments du dialogue et de la pensée critique, éducation à la sexualité)

> Fiches reproductibles

- Des fiches pour réaliser les activités de fin de chapitre

- Des canevas de travail pour Étudier des réalités culturelles et Réfléchir à des questions éthiques

- Un test de connaissances par chapitre pour valider la maîtrise des connaissances des concepts

- Une évaluation par thème qui mobilise les deux compétences

- Des grilles d’évaluation adaptées aux tâches

> Suppléments numériques

- Des hyperliens vers des contenus multimédias

- Des exercices interactifs

- Des vidéos en lien avec l’éducation numérique et l’éducation à la sexualité

VIII Réalités culturelles
Laurence Desjardins Nellie Brière

L’introduction du manuel vise à familiariser les élèves avec les fondements du programme Culture et citoyenneté québécoise. Vous y trouverez des pages thématiques qui présentent les éléments essentiels du programme.

Les fondements du programme

> La citoyenneté

> La pensée critique

> Le dialogue

C1

Autres éléments de contenu

> L’éducation à la sexualité

Les compétences

> Étudier des réalités culturelles (sociologie)

> Réfléchir sur des questions éthiques

Les deux compétences du cours Culture et citoyenneté québécoise

Étudier des réalités culturelles

> Circonscrire l’objet d’étude

> Analyser les relations sociales

> Évaluer les savoirs

> Exposer une compréhension enrichie

C2

Réfléchir sur des questions éthiques

> Dégager la dimension éthique d’une situation

> Examiner une diversité de points de vue

> Élaborer un point de vue

> Dialoguer

Introduction 1

Qu'est-ce que la citoyenneté ?

La citoyenneté, c’est la manière dont les individus vivent en relation avec la société à laquelle ils appartiennent. La citoyenneté implique des droits, des devoirs et des responsabilités qui lient ensemble les individus, les différents groupes de la société et l’État. En tant que citoyenne ou citoyen, je prends part à la vie en société.

JE RECONNAIS QUI JE SUIS :

> mon identité ;

> mes valeurs et mes préjugés ;

> l’influence des autres sur mon identité.

JE COMPRENDS CE QUI M’ENTOURE :

> il y a des perspectives et des valeurs différentes des miennes dans la société ;

> les autres ont les mêmes droits que moi et ils sont mes égaux.

JE DÉVELOPPE MA PENSÉE CRITIQUE :

pour Exercer ma citoyenneté, je peux :

1 2

> Je prends de la distance par rapport à mon idée de départ pour accueillir celles des autres.

> J’évalue la validité et la pertinence des faits.

> Je tente de comprendre et de reconnaître les biais sociocognitifs ainsi que les erreurs de raisonnement et de jugement pour limiter leur influence.

> Je réfléchis pour faire évoluer ma pensée.

OBSERVER ET ANALYSER

DIALOGUER ET PARTICIPER

J’EXPRIME MA PENSÉE :

> J’élabore mon point de vue à partir de mes observations.

> J’exerce ma liberté d’expression en respectant les autres.

> Je garde en tête que mon point de vue n’est pas partagé par tous et que cela peut créer des tensions.

2 Introduction > Finalités du programme

JE GARDE LE CAP SUR L’OBJECTIF :

> Je collabore avec les autres pour mon propre mieux-être et celui de la collectivité puisque chaque personne a besoin des autres au quotidien.

VISER LE BIEN COMMUN 3

Pour exercer sa CITOYENNETÉ, on peut

:

> reconnaître les droits et les responsabilités de chaque individu ;

> participer aux dialogues impliquant différents points de vue dans le respect des normes et des règles de la vie en société ;

> s’engager à poursuivre le bien commun dans la société.

Exemples d’actions citoyennes

Voter, manifester, exprimer son point de vue (discussion, débat, texte), s'engager dans les communautaires,organismes etc.

Qu'est-ce que la citoyenneté ? 3

La pensée critique et le dialogue

La pensée critique et le dialogue sont les deux fondements du programme Culture et citoyenneté québécoise. Cela signifie que ce sont des outils clés pour permettre le développement de chacune des compétences : étudier des réalités culturelles et réfléchir sur des questions éthiques.

La pensée critique

La pensée critique nous aide à distinguer les informations sur lesquelles nous baser pour faire des choix. Est-ce que ces informations sont fiables ? Est-ce qu’elles sont utiles, pertinentes ?

Est-ce que je suis sur la bonne voie ? Les outils de la pensée critique nous aident à évaluer nos connaissances, les informations utilisées et le raisonnement sur lequel s’appuie un point de vue.

Les clés de la pensée critique et du dialogue

Les biais sociocognitifs

Boîte à outils, p. 192

Raccourcis de la pensée qui permettent le traitement rapide, mais parfois erroné, des informations. Ce sont des pièges à identifier afin de mieux les comprendre pour les déconstruire.

• Le biais de confirmation

• L’effet de répétition

Les erreurs de raisonnement

Boîte à outils, p. 198

Un raisonnement, c’est un enchaînement logique d’idées menant à une conclusion. Une erreur de raisonnement, c’est un raisonnement ou un argument qui semble valide à première vue, même s’il est erroné.

L’enchaînement n’est pas logique.

• La double faute

• Le faux dilemme

• L’argument d’autorité

• L’appel au stéréotype

• L’appel à la popularité

• La généralisation abusive

• L’attaque personnelle

• L’appel au clan

• La caricature

• L’appel à la tradition

• L’appel à la nouveauté

• L’appel aux émotions

• Le biais d’ancrage

• L’effet de halo

Les types de jugement

Boîte à outils, p. 196

Un jugement est une idée que l’on a sur quelqu’un ou quelque chose. Il y en a plusieurs types. Il peut se baser sur un fait, une réalité, une valeur, etc. Reconnaître le type de jugement permet d’évaluer la pertinence des informations recueillies.

• Le jugement de réalité (ou de fait)

• Le jugement de valeur

• Le jugement de prescription

• Le jugement de préférence

6 Introduction > Fondements du programme

Les moyens pour appuyer ses idées

Boîte à outils, p. 202

Stratégies à utiliser pour transmettre ses idées et faire progresser le dialogue.

• Donner des exemples

• Faire des liens avec les idées des autres

• Définir

• Donner des raisons

• Distinguer

• Formuler un désaccord

• Donner des contre-exemples

• Reformuler les propos des autres

• Résumer

• Examiner l’envers d’une position

• Nuancer

• Faire des analogies

Les favorablesconditions à l’interaction

Boîte à outils, p. 208

Conditions pour favoriser un dialogue enrichissant, ouvert et respectueux.

• Respecter des règles de fonctionnement de l’interaction

• Cerner l’intention et l’objet du dialogue

• Porter attention aux propos de ses interlocuteurs

• Faire attention aux manifestations non verbales de sa communication et à celles des autres

• Répondre aux questions posées par les autres

• S’assurer de comprendre les idées émises par les autres

Les formes de dialogue

Boîte à outils, p. 206

Différentes façons de dialoguer pour s’exprimer ou pour s’enquérir des idées des autres.

• La narration

• La conversation

• La discussion

• L’entrevue

• La table ronde

• La délibération

• Le débat

Le dialogue

Le dialogue est un échange d’idées, de pensées que l’on a avec les autres ou avec soi-même à différents moments. Le dialogue permet de penser ainsi que de reconnaître et de comprendre différents points de vue dans une situation donnée. Il est essentiel d’intégrer au dialogue une diversité de connaissances, de points de vue et d’expériences pour qu’il soit enrichissant. À travers le dialogue, nous développons notre capacité d’écoute, notre estime personnelle et notre ouverture à l’autre.

La pensée critique et le dialogue 7

Qu’est-ce que la sociologie ?

La sociologie, c’est la science qui cherche à comprendre la société à travers les relations sociales, soit entre les individus, les groupes et les institutions (école, organisme, gouvernement, etc.). Pour faire de la sociologie, on étudie des réalités culturelles.

La démarche en sociologie

Je me questionne et je m’informe

Je formule des questions sur une réalité culturelle.

Je formule des réponses provisoires (compréhension initiale).

J’entreprends une démarche d’enquête pour recueillir des données ou des faits sur les relations sociales.

J’analyse les relations sociales

Je décris les relations sociales à partir des informations recueillies.

Je compare différentes perspectives sur la réalité culturelle.

Je formule des constats.

Je réfléchis et j’évalue

J’évalue la pertinence et les limites des informations recueillies.

Je tiens compte des biais sociocognitifs dans mon analyse.

J’identifie les limites de mon interprétation (ex. : des éléments non couverts qui auraient pu être pertinents).

J’enrichis ma compréhension

Je comprends mieux la réalité culturelle, car :

> je tiens compte de ma compréhension initiale ;

> j’intègre des perspectives autres que la mienne dans mon interprétation ;

> je compare des interprétations en dégageant des similarités et des différences.

Les outils de la pensée critique et du dialogue contribuent à la démarche sociologique.

Boîte à outils, p. 190

Quand je fais de la sociologie :

> J’utilise des informations existantes à partir de documents fournis en classe (statistiques, textes, analyses, etc.).

OU

> J’utilise une stratégie de recherche d’information en effectuant une recherche empirique*.

*

Recherche empirique : Recherche qui s’appuie sur des données vérifiables et recueillies par l’observation, le questionnaire, le sondage ou l’entretien.

Quand j’utilise la démarche en sociologie :

> Je peux réaliser les étapes dans un ordre différent.

> Je peux revenir en arrière et retravailler des étapes plus d’une fois.

> Je ne fais pas toujours toutes les étapes.

Tout cela dépend de la tâche ou du projet à réaliser.

8 Introduction > Objet de la compétence 1

Sociologie

Exemple de question

> Comment se caractérisent les relations entre parents et adolescents ?

réalité culturelle

TROIS TECHNIQUES DE RECHERCHE EMPIRIQUE

L’observation

J’examine une réalité culturelle dans des situations réelles et je note ce que j’observe. Mon observation peut être formelle (avec une grille d’observation) ou informelle (sans grille).

> J’observe comment mes amis parlent avec leurs parents : leur langage, leur ton de voix, les sujets qu’ils abordent, etc.

Le questionnaire ou sondage

Je prépare des questions pour interroger un échantillon de personnes sur la réalité culturelle que j’étudie. Mes questions visent des réponses courtes et simples. Je peux interroger les gens par écrit ou oralement.

> Je demande à plusieurs adolescents et à plusieurs parents de répondre à un formulaire en ligne de 5 questions sur leurs relations parent-adolescent.

L’entretien

J’élabore des questions ouvertes pour interroger quelques personnes sur leur expérience en lien avec la réalité culturelle que j’étudie. Je rencontre ces personnes individuellement ou en groupe. Je peux les rencontrer virtuellement.

> Je recueille les témoignages de deux parents et de deux adolescents. Je pose des questions qui les amènent à raconter leurs expériences personnelles sur leurs relations parent-adolescent.

La démarche en SOCIOLOGIE permet :

> d’observer la société avec des données ou des faits ;

> de mettre de côté mes préjugés, mes opinions, mes perceptions et ce que je pense savoir en identifiant mes biais sociocognitifs et mes limites ;

> de mieux comprendre les différentes perspectives sur les réalités culturelles ;

> de mieux comprendre la société ainsi que les dynamiques et les enjeux qui l’animent.

Qu’est-ce que la sociologie ? 9

Qu’est-ce que l’ éthique ?

L’éthique s’intéresse aux repères qui orientent les comportements humains dans la société. La réflexion éthique porte sur les actions considérées comme étant acceptables ou à privilégier dans une situation en tenant compte des réalités de chacun et des effets sur soi et sur les autres.

Des questions éthiques surviennent quand il y a des tensions concernant des repères comme des principes, des valeurs ou des normes. Ces questions impliquent un problème à résoudre et un choix d’actions à privilégier. La démarche de réflexion éthique permet de chercher des solutions pour viser la reconnaissance de soi et de l’autre, et la poursuite du bien commun.

Qu’ est-ce qu’ un repère ?

Un repère est un élément sur lequel s’appuie une réflexion éthique pour élaborer un point de vue.

Des exemples de types de repère

• Repères moraux (valeurs)

• Repères légaux (chartes, lois, normes)

• Repères scientifiques (ex. : résultats de recherche)

• Repères historiques (ex. : ligne du temps)

• Repères religieux (ex. : Bible)

• Repères artistiques (ex. : film, roman, œuvre d’art)

• Etc.

Qu’est-ce qu’une valeur ?

Repères

parole objet

Valeur

fait donnée texte

conduite religion tradition ressenti préférence

œuvre artistique expérience

Norme

connaissance scientifique

Qu’est-ce qu’une norme ?

Une valeur est un repère moral qu'une personne peut considérer comme important. Cela peut être un idéal à atteindre ou une cause à défendre. Les valeurs nous servent de guide pour faire des choix et orienter nos comportements. Elles servent de repère dans une réflexion éthique. Nous en avons souvent hérité de notre entourage ou de la culture dans laquelle nous évoluons.

• Altruisme

• Dignité

• Foi

• Neutralité

• Respect

• Amitié

• Amour

• Autonomie

• Bienveillance

• Confiance

• Confort

• Connaissance

• Courage

• Créativité

• Curiosité

• Dépassement de soi

• Discipline

• Dynamisme

• Éducation

• Égalité

• Empathie

• Engagement

• Entraide

• Espoir

• Excellence

• Famille

• Fidélité

• Fierté

• Générosité

• Gentillesse

• Gloire

• Gratitude

• Honnêteté

• Humour

• Intelligence

• Inclusion

• Justice

• Liberté

• Loyauté

• Modestie

• Obéissance

• Optimisme

• Ouverture d’esprit

• Paix

• Partage

• Patience

• Persévérance

• Plaisir

• Propreté

• Prudence

• Résilience

• Responsabilité

• Richesse

• Sagesse

• Santé

• Sécurité

• Sincérité

• Solidarité

• Succès

• Tolérance

• Tradition

• Etc.

Une norme est une règle, une manière de penser ou un comportement attendu dans une société ou à l’intérieur d’un groupe. Le non-respect des normes peut engendrer des sanctions ou des réactions négatives de la part des membres du groupe. Une norme peut servir de repère dans une réflexion éthique.

Des exemples de normes

• Les lois et les règlements (règles écrites)

• Le code vestimentaire (règle écrite)

• La politesse (règle non écrite, principe)

• Faire la file pour attendre son tour (règle non écrite, principe)

• L’attitude que nous avons face aux personnes aînée s (règle non écrite, attitude attendue)

• Etc.

12 Introduction > Objet de la compétence 2

Les outils de la pensée critique et du dialogue contribuent à la démarche de réflexion éthique.

Boîte à outils, p. 190

Mise en situation : Tu regardes depuis quelques semaines une série télévisée que tu adores. Tu meurs d’envie de t’exprimer à propos de ce qui est arrivé dans le dernier épisode et de connaître l’avis d’autres personnes.

Éthique

Exemple de question

Exemple d’ une situation éthique A B

Question éthique

Une question éthique porte sur une situation ou un problème à résoudre qui implique des tensions entre des valeurs, des normes, des conduites, des préférences, des expériences ou des ressentis, ou encore lorsqu’il est difficile ou impossible de satisfaire tout le monde. C’est le point de départ d’une réflexion éthique. La question peut changer en cours de route.

> Comment agiras-tu ? Choisiras-tu ou non de partager en ligne des éléments clés de la série télévisée, considérant que certains ne l’ont pas encore vue ?

Identification des tensions en présence

Point de vue : Je partage mes impressions en ligne, car j’ai envie d’échanger avec d’autres personnes qui ont vu la série et de connaître leur opinion sur certains détails. Aussi, c’est bon pour alimenter la communauté d’amateurs de la série.

REPÈRES

Valeur : le plaisir de partager

Norme : la liberté d’expression

Point de vue : Je ne partage pas mes impressions en ligne, car je ne veux pas gâcher l’expérience de visionnement des autres. Aussi, dévoiler des éléments de la série peut violer les droits d’auteurs et entraîner des conséquences.

REPÈRES

Valeur : le respect de l’œuvre Norme : la nétiquette*

*

La nétiquette : La c’estnétiquette,l’ensemble des bons àcomportements adopter lors des échanges sur Internet.

Qu’est-ce que l’éthique ? 13

La démarche de réflexion éthique

La démarche de réflexion éthique permet d’examiner différents points de vue pour choisir des repères et des réponses qui visent le bien commun. La réflexion éthique favorise l’ouverture à l’autre et la prise en compte des ressentis et des expériences de chacun.

Je dégage la dimension éthique de la situation

Quel est le contexte ? (Comprendre la situation.)

> De quoi est-il question ? Qui est concerné ?

Où et quand la situation se déroule-t-elle ? Comment et pourquoi cela se produit-il ?

> Quels sont les enjeux éthiques ou les tensions éthiques ?

> Quelles questions éthiques peut-on poser face à cette situation ? (Comment devrait-on agir ? Que faire ?)

J’élabore mon point de vue

J’en pense quoi ?

> Sur quels repères (valeurs, normes ou autres) je choisis de m’appuyer dans cette situation et pourquoi ?

> Quelles sont les réponses possibles à la question éthique (actions possibles) ?

> Quels sont les effets possibles de ces réponses (sur moi, sur les autres, sur mes relations, sur la société) ?

> Quelle réponse je choisis et pourquoi ?

Quand je fais la démarche de réflexion éthique :

> Je peux réaliser les étapes dans un ordre différent.

> Je peux revenir en arrière et retravailler des étapes plus d’une fois.

> Je ne fais pas toujours toutes les étapes.

Tout cela dépend de la situation éthique à analyser ou du projet à réaliser.

J’examine une diversité de points de vue

Qui pense quoi et pourquoi ?

> Quels sont les points de vue (idées) des différents acteurs en jeu ?

> Sur quels repères (valeurs, normes, etc.) les points de vue se basent-ils ?

> Par quoi les repères sont-ils influencés (culture des groupes d’appartenance, époque, etc.) ?

> Les points de vue comportent-ils des erreurs de raisonnement ?

> Sur quels types de jugement les points de vue se basent-ils ?

Je dialogue

Comment communiquer mon point de vue ?

> Quels sont mes ressentis, mes réactions et mon point de vue initial sur cette situation ?

> Comment je tiens compte des ressentis, des réactions et des expériences des autres ?

> Comment favoriser une interaction positive entre les personnes concernées ?

> Quels moyens je mobilise pour appuyer mes idées ?

14 Introduction > Objet de la compétence 2

L’ÉTHIQUE permet :

> de comprendre les enjeux éthiques ou les tensions éthiques dans une situation ;

> d’examiner différents points de vue et d’en comprendre les repères ;

> d’élaborer un point de vue réfléchi ;

> de faire des choix éclairés en tenant compte de leurs effets sur nous-mêmes et sur les autres ;

> d’établir un dialogue nuancé, dans un esprit d’ouverture.

Comparaison entre la démarche sociologique et la démarche de réflexion éthique

La démarche sociologique

Démarche de recherche qui implique l’analyse de  relations sociales selon différentes perspectives

Objectif : Comprendre et expliquer des relations sociales.

Démarche

> Je me questionne et je m’informe sur une réalité culturelle.

> J’analyse les relations sociales.

> Je réfléchis et j’évalue les informations et mon interprétation.

> J’enrichis ma compréhension.

Sociologie

Exemples de questions sociologiques

> Comment la technologie influence-t-elle les relations interpersonnelles ?

> Quels sont les comportements humains vis-à-vis des problèmes environnementaux ?

La démarche de réflexion éthique

Démarche de raisonnement qui implique l’analyse de différents points de vue

Objectif : Identifier les réponses ou les actions possibles dans une situation où il y a des tensions éthiques.

Démarche

> Je dégage la dimension éthique de la situation.

> J’examine une diversité de points de vue.

> J’élabore mon point de vue.

> Je dialogue dans un esprit d’ouverture.

Éthique

Exemples de questions éthiques

> De quelle(s) façon(s) les élèves devraient-ils utiliser les technologies à l’école ?

> Quels rôles les gouvernements devraient-ils jouer en lien avec les problèmes environnementaux ?

Les deux démarches permettent des regards complémentaires sur les réalités culturelles et une compréhension nuancée de la société et de la culture québécoises. Elles favorisent :

> la prise en compte de différentes perspectives et de différents points de vue ;

> le développement de la pensée critique ;

> la pratique du dialogue ;

> l’exercice de la citoyenneté pour mieux vivre ensemble.

Comparaison entre les démarches sociologique et de réflexion éthique 15

Qu’est-ce que la sexualité ?

La sexualité, c’est l’ensemble des comportements, des pensées et des sentiments associés aux activités à caractère sexuel qui nous amènent au plaisir, à la réalisation de soi ou à la reproduction. Elle est au cœur de l’identité de chaque personne, de sa relation à l’autre, de son épanouissement et de son bien-être. Elle ne se limite pas à des gestes sexuels. Elle est vécue, imaginée et ressentie.

Pourquoi c’est gênant de parler de sexualité ?

La sexualité se vit dans la tête, le cœur et le corps.

La SEXUALITÉ permet :

> la communication des émotions d’une manière intime avec l’autre : par l’expression de son affection et de ses sentiments ;

> l’exploration du corps et du plaisir ;

> la régulation de l’humeur et des émotions ;

> la reproduction.

La sexualité est considérée comme intime et privée. Adopter une manière d’en parler qui la respecte peut représenter un défi. On peut ressentir un malaise, de la honte, de la gêne ou de la peur quand il en est question. Ces émotions proviennent d’une diversité d’influences : notre vécu, notre entourage, notre culture, notre religion, les médias, etc. On reste souvent dans notre coin avec nos questions. Ou pire, on se tourne vers des sources plus ou moins fiables ! Pourtant, les liens d’affection et la sexualité font partie de nous, ils occupent nos pensées et chavirent notre cœur.

Qu’est-ce que l’éducation à la sexualité ?

L’éducation à la sexualité, c’est essentiellement l’apprentissage des relations humaines :

> la relation à soi : changements du corps, construction de l’image corporelle, etc. ;

> la relation aux autres : comment on vit sa sexualité avec les autres, mais aussi les lois entourant les comportements, les normes sociales, les stéréotypes, etc. ;

> la relation interpersonnelle : compréhension des émotions et des sentiments, établissement de relations affectives et amoureuses, reconnaissance des signes de violence, etc.

L’éducation à la sexualité permet à la personne :

> de mieux comprendre son ressenti et celui des autres ;

> d’apprendre à tisser des relations affectives respectueuses ;

> de développer son jugement et son sens des responsabilités par rapport à ses choix et à ses comportements.

18 Introduction > Éducation à la sexualité

LES CINQ DIMENSIONS DE LA SEXUALITÉ

La sexologie, c’est la science qui étudie la sexualité humaine, de la conception de l’enfant à la vie adulte. Cette science sert à accumuler des connaissances et des aptitudes pour mieux comprendre les comportements en matière de sexualité.

La sexologie permet d’expliquer de façon globale la sexualité humaine. Elle s’intéresse à la vie affective et sexuelle dans une approche globale présentée selon cinq grandes dimensions : biologique, relationnelle, socioculturelle, éthique et psychoaffective.

Dimension biologique

> Le développement et le fonctionnement du corps : changements corporels en lien avec la puberté, organes génitaux internes, externes et reproducteurs

Dimension psychoaffective

> La capacité d’affirmation de soi : image corporelle, identité de genre, orientation sexuelle, développement de l’intimité avec l’autre

> L’expression des émotions et des désirs

> La santé sexuelle et la santé reproductive

LA SEXUALITÉ

Dimension Éthique

> Les valeurs et les croyances d’un individu : ce qui est acceptable ou non selon chacun

Les personnes qui étudient la sexualité humaine sont des SEXOLOGUES .

Dimension relationnelle

> Le besoin d’être en relation avec les autres ainsi que les types de relations affectives

> Les aptitudes à communiquer, à négocier et à résoudre des conflits amicaux ou amoureux

Dimension socioculturelle

> Les influences de la culture : standards de beauté, rôles et stéréotypes sexuels, normes et attentes sociales

> Le cadre légal : droits et libertés des individus, consentement sexuel, gestion des naissances

Qu’est-ce que la sexualité ? 19

La sexualité au fil de la vie

CONCEPTION ET GROSSESSE

Dès le début de la grossesse, la sexualité de l’enfant est déjà une préoccupation des parents. Ils ont hâte de connaître le sexe pour choisir le prénom et préparer l’environnement du futur bébé selon le genre.

> Un univers genré est déjà associé à l’enfant à naître.

William Emma Naissance

Conception et Grossesse

• Rencontre ovule et  spermatozoïde : bagage génétique mâle-femelle

• Développement  de l’embryon en fœtus et chromosomes mâle-femelle

• Différenciation sexuelle  vers 7e-8e semaine

• Développement  des organes sexuels

• Sexe assigné à la  naissance, attribution d’un genre : garçon ou fille

• Possible intersexualité  attribuée

NAISSANCE

> Un sexe est assigné à la naissance par le personnel soignant et, selon l’organe extérieur, un genre est attribué : garçon si le bébé a un pénis et fille si le bébé a une vulve. Dans certains cas, l’organe extérieur est ambigu : il y a intersexualité.

Petite enfance (0-5 ans)

• Exploration du corps

• Rôles associés  aux genres

• Début des réflexions  sur le genre

Enfance (6-11 ans)

• Éducation à  la sexualité en milieu scolaire au primaire

• Stéréotypes

PETITE ENFANCE (0-5 ans)

> Les enfants aiment être nus. Ils explorent leur corps par curiosité et recherche de plaisir, sans avoir conscience que leurs comportements concernent la sexualité.

> Vers 2 ou 3 ans, les enfants comprennent qu’il y a des différences entre les corps des hommes et des femmes.

> Certains enfants s’exposent entre eux ou reproduisent des comportements vus chez les adultes. Mettre en action des représentations familiales ou amoureuses est une forme d’exploration du corps, des sensations et des relations humaines.

ENFANCE

(6-11 ans)

> L’enfant poursuit l’exploration de son corps en observant son organe sexuel. Il le compare, l’analyse et l’explore.

> Au contact des autres, l’enfant commence à intégrer certains stéréotypes et certaines attentes sociales basés sur son sexe.

22 Introduction > Éducation à la sexualité

ADOLESCENCE (12-17 ans)

> La puberté est vécue durant la période de l’adolescence. L’enfant transitionne vers son corps d’adulte avec le début des fonctions reproductives : cycle menstruel et fabrication des spermatozoïdes.

> Les adolescents concrétisent leur identité et construisent leurs choix personnels en prenant conscience de leurs souhaits, besoins et limites.

> Avec l’éveil à la sexualité, l’ado vit ses premiers ressentis vers l’autre, comme l’amour et l’attirance sexuelle.

> La sexualité fait vivre des expériences tantôt positives, tantôt décevantes, c’est l’apprentissage par essais et erreurs !

> Au Québec, l’âge de consentement sexuel est de 16 ans, mais propose quelques exceptions pour les 12 ans et plus.

JEUNE ADULTE (18-24 ans)

> L’âge de la majorité au Québec est de 18 ans. Bien que, légalement, on ne soit plus considéré comme un enfant à cet âge, on n’est pas totalement autonome.

Adolescence (12-17 ans)

• Éducation à la sexualité  en milieu scolaire au secondaire

• Développement des  fonctions reproductives

• Confirmation de  l’identité de genre

• Premières expériences  sexuelles

Jeune adulte (18-24 ans)

• Âge de la majorité :  droits, devoirs et responsabilités

• Stéréotypes liés  au monde du travail

• Relations affectives  et sexuelles

• Soins de santé sexuelle

ADULTE (25-64 ans)

> L’adulte navigue entre ses envies, la réalisation de ses objectifs et les normes de son environnement. Les attentes sociales peuvent être liées à la classe sociale, à la culture, à la religion ou au genre.

> La vie affective et sexuelle se complexifie avec la diversification des relations : célibat, couple à partenaire unique ou couple à partenaires multiples, ainsi qu’avec la réalisation de buts socialement souhaitables comme se marier, fonder une famille, etc.

> Vers la fin de l’âge adulte, il y a une détérioration lente des fonctions de reproduction. Fin du cycle menstruel (ménopause) et baisse de la testostérone (andropause).

Adulte (25-64 ans)

• Vie selon les choix  (célibat, couple, famille, etc.)

• Ménopause, chez  les femmes (entre 45 et 60 ans)

• Andropause, chez  les hommes (entre 45 et 65 ans)

Vieillissement (65 ans et plus)

• Baisse des réponses  sexuelles

• Spermatozoïdes toujours  présents (hommes)

Vieillissement (65 ans et plus)

> Le désir et la libido sont toujours présents selon les individus.

> La sexualité est encore possible, mais changée ou limitée selon les capacités physiques, cognitives et l’intérêt de la personne.

Qu’est-ce que la sexualité ? 23

Tout au long de notre développement, on devient de plus en plus autonome pour prendre des décisions et combler nos besoins. Certains liens sociaux et affectifs demeurent indispensables dans l’organisation de notre vie. Ces liens sont des relations d’interdépendance.

Chapitre 1 > Autonomie 26

1.1 Qu’est-ce que l’autonomie ? 28

1.2 Développer son autonomie 34

1.3 Ce qui influence l’autonomie 40

Bilan du chapitre 1 48

Activité de fin de chapitre (C1) Ados au travail ! 49

Chapitre 2 > Interdépendance 52

2.1 Qu’est-ce que l’interdépendance ? 54

2.2 L’interdépendance entre les individus 62

2.3 L’interdépendance dans la collectivité 70

Bilan du chapitre 2 78

Activité de fin de chapitre (C1) Enquête gourmande 79

Chapitre 3 > Les relations intimes à l’adolescence 82

3.1 Vie affective et amoureuse à l’adolescence 84

3.2 À la découverte des relations intimes 90

3.3 Le consentement et les violences sexuelles 100

Bilan du chapitre 3 104

Activité de fin de chapitre (C2) — Un amour secret 105

24
Les oiseaux, ça reste pas dans le nid, ça s’envole. C’est la loi.

> Janette Bertrand, journaliste, comédienne et écrivaine québécoise

Autonomie et interdépendance

Thème 1 > Autonomie et interdépendance 25

L’adolescence est une période de la vie où tu deviens de plus en plus autonome en faisant des choix selon tes besoins, tes valeurs et tes aspirations. À travers tes expériences, tu testes tes limites et celles de ton environnement.

Ainsi, tu acquiers des compétences nécessaires à la vie adulte.

??

26 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Autonomie

> Qu’est-ce que ça veut dire être autonome ?

> Quels choix peut-on faire pour favoriser le développement de notre autonomie ?

> Peut-on être pleinement libre de ses choix ?

Chapitre 1 > Autonomie 27
Chapitre
PISTES DE RÉFLEXION
1

Ton besoin d’autodétermination devient de plus en plus important à l’adolescence, mais tu seras toujours dans un état de dépendance réciproque dans de nombreuses relations. Les relations d’interdépendance peuvent être interpersonnelles, sociales, politiques ou économiques. Dans ce type de relations, les actions et les décisions d’une personne ou d’un groupe peuvent avoir un impact significatif sur les autres. Par conséquent, le bien-être d’une personne est souvent lié à celui des gens qui l’entourent.

??

52 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Interdépendance

> Quelles relations les êtres vivants entretiennent-ils entre eux et avec leur milieu ?

> Quels sont les avantages de l’entraide entre les individus ?

> Comment la solidarité sociale crée-t-elle des liens entre les membres d’une communauté ?

Chapitre 2 > Interdépendance 53
Chapitre 2
PISTES DE RÉFLEXION

2.1 Qu’est-ce que l’interdépendance?

Amorce

So Sociologie

De quelles façons les personnes autour de toi sont-elles interdépendantes ?

Interdépendance

Lien de dépendance réciproque et dynamique entre des personnes ou des êtres vivants qui s’observe dans les relations interpersonnelles, à l’échelle de la société ou entre les individus et les structures collectives.

Réciproque

Qui implique un échange équivalent entre deux personnes ou deux groupes.

Structure collective

Groupe de personnes qui travaillent ensemble dans un but commun (ex. : services à la population mis en place par un conseil de ville).

??

L’interdépendance, c’est une relation de dépendance réciproque et dynamique entre des personnes ou des êtres vivants. Elle peut se manifester dans les relations interpersonnelles, dans les sociétés ou entre les individus et les structures collectives

Pour comprendre l’interdépendance, on peut la comparer avec la dépendance et l’indépendance, qui sont des concepts liés.

La dépendance

Relation à travers laquelle un individu ou un groupe a besoin de l’autre pour satisfaire ses besoins.

Exemple : Un jeune garçon se fait garder par sa grande sœur pendant l’absence de leurs parents.

L’indépendance

Relation à travers laquelle les individus ou les groupes sont autonomes l’un par rapport à l’autre. Chacun subvient à ses besoins physiques, psychologiques ou affectifs.

Exemple : À l’adolescence, le frère et la sœur évoluent dans des écoles et des groupes d’amis différents.

L’interdépendance

Relation à travers laquelle les individus ou les groupes sont dépendants de manière réciproque. Les deux donnent et reçoivent, tout en demeurant individuellement capables d’autonomie. L’interdépendance s’observe dans les relations interpersonnelles ou entre les sociétés, mais aussi entre les individus et leur collectivité.

Exemple : Jeunes adultes, le frère et la sœur décident de louer un appartement ensemble pour partager les responsabilités, les tâches d’entretien et les coûts.

54 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Les relations d’interdépendance

Les relations d’interdépendance peuvent exister entre les générations, dans les relations intimes et dans la division du travail, ou encore lier les êtres humains au reste des êtres vivants.

L’interdépendance... Exemple

... entre les générations

Des grands-parents aident leurs enfants en gardant les petits-enfants.

Les enfants aident leurs parents en effectuant certaines tâches ménagères. Les petits-enfants aident leurs grands-parents à utiliser les nouvelles technologies..

... dans les relations intimes ou interpersonnelles

Les partenaires dans un couple s’écoutent attentivement et expriment leurs émotions pour mieux se comprendre : lorsque l’un travaille plus tard, l’autre s’occupe de la préparation du repas.

S’engager dans des activités qui plaisent aux deux partenaires est aussi un exemple d’interdépendance.

... dans la division du travail

Des employés de la Ville s’entraident pour la collecte des ordures. Cela contribue à maintenir l’hygiène du milieu.

Au printemps, des équipes de bénévoles participent au nettoyage des berges.

À la maison, après une journée de travail, une famille se partage les tâches ménagères.

... qui lie les êtres humains au reste des êtres vivants

Les arbres produisent de l’oxygène, un gaz essentiel à la survie de l’humain. Leur bois peut servir, entre autres, à construire des maisons.

Les êtres humains plantent des arbres pour assurer leur approvisionnement en bois ou favoriser une saine qualité de l’air.

Chapitre 2 > Interdépendance 55

Exemple de relations d’interdépendance entre des individus et des groupes

Les agriculteurs québécois produisent des aliments qui peuvent être vendus aux consommateurs ou encore être transformés puis distribués dans les épiceries et les marchés. L’aliment ou le produit acheté et consommé est le résultat de relations d’interdépendance entre des individus et des groupes.

L’interdépendance dans la consommation

Agriculture (ferme)

Consommateurs

Transformation des aliments (usine)

Épiceries et marchés

Des pomiculteurs vendent leurs pommes directement aux consommateurs dans leurs vergers. Ils les vendent aussi dans les marchés publics et les épiceries, ou encore dans des usines où elles seront transformées en produits préparés (compote, tartes, etc.).

Exemple de relations d’interdépendance entre les individus et les structures collectives

Les décisions et les actions individuelles et collectives d’une société en matière d’exploitation des ressources naturelles et de contrôle de la pollution ont un impact direct sur la qualité de vie des gens.

L’interdépendance dans la communauté

Structure collective : usine d’épuration

Environnement : l’eau, ressource naturelle

Individus et groupes : usines, entreprises, familles, individus

Une ingénieure qui s’assure du rendement d’une usine d’épuration des eaux usées afin de préserver l’environnement dont dépendent les êtres vivants.

56 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

L’ écosystème

Tous les êtres vivants évoluent dans un écosystème. Les humains ne font pas exception : ils font partie d’un écosystème dans lequel ils interagissent avec l’environnement. Les relations entre les humains et les autres êtres vivants et non vivants ont des effets sur l’écosystème. Or, on n’a pas toujours conscience de certaines relations d’interdépendance.

Les relations entre les êtres vivants

Les êtres humains vivent en interdépendance entre eux et, dans certains cas, avec d’autres êtres vivants. Comprendre la réciprocité des relations entre vivants permet un meilleur maintien de l’équilibre de l’écosystème dans lequel ils évoluent.

L’élevage des poules est un bel exemple d’interdépendance entre les vivants au sein d’un écosystème, qu’il s’agisse d’une cour, d’une ferme, d’une usine, etc. L’humain assure la survie des poules pour qu’elles puissent le nourrir. Cela définit son lien d’interdépendance avec elles. Quand on achète des morceaux de poulet prêts à manger à l’épicerie, on ne sait pas toujours d’où vient le poulet, comment il a été élevé ni même comment il est arrivé au comptoir des viandes.

Les relations d’interdépendance entre les êtres vivants dans un écosystème régional

Écosystème

Ensemble formé par les êtres vivants qui cohabitent sur un même territoire et interagissent entre eux et avec les éléments non vivants de leur environnement (relief, climat, cours d’eau, etc.).

L'ÉLEVAGE DES POULES EN VILLE

En 2021, plus de 70 villes du Québec autorisaient l’élevage des poules dans certains quartiers. Un tel élevage permet de prendre conscience des dynamiques d’interdépendance entre l’être humain et les autres êtres vivants d’un écosystème et de les expérimenter. Les gens prennent soin de leurs poules dans leur propre cour, puis se nourrissent de leurs œufs !

Chapitre 2 > Interdépendance 57
Cette situation montre bien l’interdépendance entre les personnes et les groupes dans la consommation.

Communauté biotique

Ensemble des espèces vivantes qui cohabitent sur un territoire donné et qui interagissent entre elles.

L’interdépendance dans la communauté biotique

Une forêt, un lac ou un désert sont tous des écosystèmes où les êtres vivants forment ce que l’on appelle une communauté biotique

Les herbivores se nourrissent de végétaux, tandis que les carnivores se nourrissent d’espèces d’origine animale. Puis, les décomposeurs, tels que les champignons et les bactéries, transforment les matières organiques mortes de la chaîne alimentaire en nutriments pour les plantes et le cycle recommence !

Le cycle de la vie repose donc sur des relations d’interdépendance entre les vivants. Si l’équilibre d’une communauté biotique est perturbé, cela peut avoir un impact sur l’écosystème. Par exemple, si l’être humain brûle une forêt ou surexploite un sol, cela peut entraîner la disparition de nombreuses espèces animales et végétales, car elles ne peuvent plus trouver de nourriture ou d’abri. L’équilibre de la communauté biotique est brisé, et les relations d’interdépendance dans l’écosystème sont alors affectées.

L’avenir du caribou au Québec

L’exploitation de la forêt boréale a des conséquences néfastes sur les écosystèmes où vit le caribou. La destruction de son milieu de vie par l’industrie forestière et minière compromet sa survie en le privant de son habitat et de sa nourriture.

La disparition du caribou déséquilibrera la chaîne alimentaire, la composition de la forêt et la régénération des écosystèmes, et privera les Premiers Peuples d’un élément essentiel à leur mode de vie traditionnel.

Un groupe de caribous traversant un lac gelé lors de la migration d’automne dans la région de la baie James

58 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

L’impact des comportements humains sur le déséquilibre des écosystèmes

La société québécoise actuelle peut être qualifiée de société de consommation, c’est-à-dire une société dans laquelle les individus répondent à leurs besoins principalement en consommant des biens et des services. Ce type de fonctionnement peut nous amener à percevoir la nature comme une ressource à exploiter plutôt que comme un écosystème dont il faut préserver l’équilibre.

La consommation implique souvent une utilisation intensive des ressources naturelles, ce qui conduit à une exploitation excessive des écosystèmes dans le but de répondre à nos besoins et à nos désirs.

Le déséquilibre dans nos relations avec la nature a des conséquences importantes, à la fois pour l’écosystème et pour les vivants. Les ressources naturelles s’épuisent, le climat se réchauffe et la pollution menace la santé des vivants, y compris celle des êtres humains.

Les comportements évoluent…

Il y a une prise de conscience croissante des conséquences de la rupture entre l’être humain et la nature. De plus en plus de personnes reconnaissent l’importance de rétablir ce lien et de développer une relation plus équilibrée avec les autres êtres vivants. Plusieurs organisations déploient des efforts pour promouvoir la préservation de l’environnement, l’écotourisme et l’agriculture durable, et pour encourager les individus à passer plus de temps à l’extérieur et à se reconnecter avec la nature. Diminuer sa consommation est aussi un moyen de minimiser l’exploitation des ressources et de respecter la nature.

Statistique

Le réchauffement climatique

Au cours des 100 dernières années, les températures mondiales ont augmenté de manière significative.

Changement de la température terrestre par décennie 1910-2022 (en degrés Celsius)

Zéro déchet

Le mouvement zéro déchet incite les gens à adopter un mode de vie qui réduit au minimum la quantité de déchets produits par un individu, une famille ou une communauté. L’objectif principal est de minimiser la production de déchets en réduisant la consommation de produits jetables, en recyclant et en réutilisant autant que possible. Le zéro déchet est un idéal à atteindre et il gagne en popularité au Québec.

Chapitre 2 > Interdépendance 59
Source : National Centers for Environmental Information, 2023. -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5 Écart de température en degrés Celsius Années 1910 Années 1920 Années 1930 Années 1940 Années 1950 Années 1960 Années 1970 Années 1980 Années 1990 Années 2000 Années 2010 Années 2020

Un univers de relations

« Selon notre conception de l’univers, celui-ci comprend six directions.

Pour nous, la santé est tributaire de l’interrelation et de l’équilibre entre elles. Quatre directions composent la totalité de la personne : les aspects physique, affectif, intellectuel et spirituel.

S’ajoutent la cinquième direction, la terre, et la sixième, soit le monde des esprits de nos ancêtres, de nos héros mythiques, des éléments de la nature et des animaux. Ce modèle de santé holistique basé sur une dynamique d’interdépendance constante entre ces six directions s’est heurté au modèle de la médecine occidentale qui, jusqu’à tout récemment, affirmait que la santé se résumait à "l’absence de maladies physiques". Dans notre perspective, guérir implique le mieux-être de l’entièreté du système. »

Source : Musée McCord, exposition permanente, Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience

L’ interdépendance chez les Premiers Peuples

Certaines communautés maintiennent un lien fort avec la nature malgré les développements de la société québécoise moderne. C’est le cas de plusieurs communautés des Premiers Peuples, chez qui les connaissances traditionnelles mettent en valeur l’interdépendance entre les êtres humains, les autres êtres vivants et la nature. Les Premiers Peuples peuvent offrir des perspectives précieuses pour rétablir ce lien dans les sociétés comme le Québec.

Perspective de l’interdépendance entre les éléments de l’univers

LES ESPRITS DE NOS ANCÊTRES

Héros mythiques, êtres humains, éléments de la nature

Selon la conception des Autochtones, l’univers est composé de six directions. La santé dépend de l’interaction et de l’équilibre entre ces six éléments.

60 Thème 1 > Autonomie et interdépendance
Musée McCord, exposition permanente, Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience CORPS PENSÉE ESPRIT ÉMOTIONS TERRITOIRE HUMAIN HUMAIN U N I VERS UN I VERS
Source :

Les cultures ancestrales des Premiers Peuples au Québec et au Canada sont fondées sur l’animisme, c’est-à-dire une vision du monde où tout a une « âme », un esprit, une « vitalité ». La nature y est considérée comme un être qui a des droits et non comme un objet à exploiter. Chaque vie, chaque élément, chaque réalité a son importance ainsi que sa fonction dans le monde et mérite le respect.

Les peuples aux croyances animistes sont sensibles à la nature. Certains considèrent la Terre comme la source de la vie, comme notre mère à tous. C’est pourquoi ils l’appellent la Terre-mère. Ces peuples ont développé un lien intime d’interdépendance avec le territoire et ils ont un respect pour tous les êtres, humains et non-humains, qu’ils considèrent comme les fondements de la vie : les pierres, les arbres, l’eau, le feu, les plantes, les animaux… Pour ces peuples, la protection de la Terre et de ses ressources est une responsabilité sacrée.

Les Premiers Peuples estiment que lorsque l’on surexploite notre environnement dans le but de satisfaire nos désirs immédiats, on se cause du tort, puisqu’on détruit notre propre source de vie et que l’on compromet l’existence des générations futures. Chez plusieurs peuples autochtones, on dit que lorsque l’on prend des décisions importantes, il faut tenir compte de leurs impacts sur les sept prochaines générations. De cette façon, on s’assure de respecter la nature et d’assumer ses responsabilités envers les générations futures en préservant les ressources.

La reconnaissance de la Terre-mère en Amérique du Sud

Sous l’influence de mouvements issus de communautés autochtones, la Bolivie adopte en 2010 la Loi sur les droits de la Terre-mère. L’Équateur avait auparavant modifié sa constitution en 2008. Ces deux pays ont été les premiers à modifier leurs lois pour que la nature ait légalement le droit à l’existence, à la régénération, à l’équilibre, etc.

Sociologie

Maintenant que tu as exploré le concept d’interdépendance, observe autour de toi, plus particulièrement à l’école, comment l’interdépendance se manifeste.

Note des exemples de relations d’interdépendance à l’école (avec la nature, entre les individus, entre les groupes).

Chapitre 2 > Interdépendance 61
So Mission

2.2 Interdépendance entre les individus

Amorce

So Sociologie

Comment deux personnes d’âges différents peuvent-elles être interdépendantes ?

Génération

Groupe de personnes nées à une même époque (ex. : les enfants, les parents, les grands-parents, etc.).

L’interdépendance entre les individus se manifeste d’abord dans les relations familiales. Elle se manifeste aussi dans les relations interpersonnelles et d’entraide que l’on a avec des personnes ou des groupes de personnes de notre entourage.

L’être humain a besoin de se rassembler, de coopérer et de communiquer avec ses pairs pour assurer sa survie, se protéger et transmettre ses repères culturels aux générations futures.

Les liens intergénérationnels

Les liens intergénérationnels sont des liens tissés entre des personnes d’âges différents. Ils contribuent à la transmission des traditions, des expériences et des valeurs. Ils renforcent les relations au sein de la famille, et ils peuvent diminuer les préjugés entre les générations. Il s’agit d’un échange bénéfique qui profite à la fois aux individus et à la société.

En effet, les générations dépendent tour à tour d’une autre, selon la situation où elles se trouvent. Par exemple, les générations plus âgées peuvent apporter leur expérience aux plus jeunes, tandis que les générations plus jeunes peuvent apporter leur soutien aux plus âgées. Ces types de liens peuvent créer ou renforcer un sentiment d’appartenance et de solidarité envers le groupe ou la société.

En revanche, certaines générations se développent dans un climat de violence, dans leur famille ou dans leur pays (ex. : guerre). Souvent, les personnes de ces générations souffriront de chocs traumatiques qui auront des impacts sur leur développement et sur leur capacité à développer de saines relations d’interdépendance. Il leur faudra se libérer de leurs souffrances pour empêcher que cette violence soit transmise aux générations suivantes.

62 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

L’importance des liens familiaux dans l’enfance

Dès l’enfance, l’être humain construit des liens affectifs avec des adultes signifiants de qui il dépend. Plus les liens d’attachement avec les parents et les personnes de l’entourage sont sécurisants, plus l’enfant explore le monde avec confiance.

Dans un lien d’attachement sécurisant, l’enfant sait qu’il peut compter sur ses parents pour répondre à ses besoins. Les enfants qui ont développé un tel lien d’attachement s’adaptent en général plus facilement sur le plan social, car ils ont appris tôt à faire confiance aux autres et à créer des relations positives.

À l’inverse, il est possible qu’un enfant n’ayant pas bénéficié d’un lien d’attachement sécurisant ait besoin d’une aide professionnelle pour bâtir sa confiance (par exemple s’il est issu d’une famille où il y a de la violence). Cela pourrait l’aider à développer des liens d’attachement sécurisants tout au long de sa vie.

La confiance dans les relations humaines aide les enfants à acquérir des compétences sociales et émotionnelles qui favorisent l’interdépendance par la collaboration, le partage et le soutien mutuel.

Science

La théorie de l’attachement

John Bowlby, un psychologue britannique, a développé la théorie de l’attachement. Il a affirmé que les interactions précoces entre les nourrissons et leurs figures d’attachement jouent un rôle crucial dans le développement émotionnel et social de l’enfant.

Chapitre 2 > Interdépendance 63

La transmission de la culture

La famille, la communauté et la société sont des lieux où on partage des coutumes et des traditions (fêtes, récits, croyances, plats, etc.), de même que des valeurs (respect, partage, solidarité, etc.).

La famille est un lieu privilégié de transmission de la culture première par les liens intergénérationnels. Les générations plus âgées transmettent des enseignements aux plus jeunes, par exemple la langue maternelle, les croyances religieuses, des recettes traditionnelles, des danses folkloriques ou des techniques artisanales.

Ce partage culturel fait en sorte que les traditions se perpétuent de génération en génération. Ainsi, l’interdépendance entre les individus va bien au-delà du simple fait de travailler ensemble et de parler ; elle inclut aussi la préservation et le partage de l’histoire et de la culture.

L’héritage de la cabane a sucre

C’est aux Premières Nations qu’on doit la tradition de la cabane à sucre, autrefois appelée « tente à sucre ». Avant la colonisation, les Autochtones récoltaient et transformaient l’eau d’érable, qu’ils considéraient comme une eau médicinale. On en faisait aussi des pains de sucre, que l’on plaçait dans des paniers d’écorce de bouleau pour les conserver et les transporter. Il s’agissait de l’un des seuls sucres à leur disposition.

Au 19e siècle, les premières cabanes à sucre artisanales sont apparues. Puis, au 20e siècle, le temps des sucres est devenu un moment festif où l’on partage nourriture, chants et danses. Les cabanes à sucre commerciales ont fait leur apparition dans les années 1970. Aujourd’hui, le temps des sucres demeure une tradition qui célèbre la fin de l’hiver.

Des Atikamekw de Manawan veillent à l’évaporation de l’eau d’érable qui bout sur un feu de bois dans un récipient de métal.

64 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Une coupure intergénérationnelle : les pensionnats pour Autochtones

Le système des pensionnats pour Autochtones au Canada a été mis en place par le gouvernement canadien en collaboration avec les Églises. Ce système a eu un impact profond au sein des communautés autochtones en séparant de force les enfants de leurs familles. Les enfants autochtones étaient envoyés dans ces établissements, souvent loin de leur communauté d’origine, et ne pouvaient pas voir leurs parents durant toute l’année scolaire. Cette séparation forcée a entraîné la rupture des liens familiaux et intergénérationnels, privant les enfants de l’amour, du soutien et de l’enseignement culturel et traditionnel de leurs parents, grands-parents et autres membres de leur famille.

Les pensionnats pour Autochtones avaient pour objectif d’assimiler les enfants autochtones à la culture canadienne. Il leur était interdit de parler leur langue maternelle et de pratiquer leurs coutumes sous peine d’être punis physiquement. En conséquence, de nombreux enfants ont été privés de leurs racines et de leur culture. De plus, les conditions de vie dans ces établissements étaient souvent marquées par des abus physiques, sexuels et émotionnels. Les enfants ont vécu des traumatismes profonds qui se sont perpétués au fil des générations, affectant la capacité de nombreux survivants à former des liens intergénérationnels sains avec leurs enfants et petits-enfants. Certains survivants ont reproduit les violences qu’ils avaient eux-mêmes subies dans les pensionnats. En effet, comme leur milieu de vie était principalement le pensionnat, ils n’ont pas pu apprendre les compétences parentales dans leur famille.

Mieux se comprendre

La Commission de vérité et réconciliation

De 2008 à 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a recueilli des milliers de témoignages d’Autochtones pour connaître leur vécu et leur expérience. Elle a recommandé au gouvernement des actions à poser pour aider les communautés touchées. Le 30 septembre a été désigné la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada. Elle est symbolisée par le port du chandail orange en l’honneur des survivants des pensionnats.

Traumatisme intergénérationnel

Bien que le dernier pensionnat au Canada ait fermé ses portes en 1996, les répercussions du système des pensionnats sont toujours présentes. Les traumatismes, les blessures, les souffrances, la toxicomanie et les abus se sont perpétués au sein des communautés. Les pensionnats pour Autochtones ont transmis aux enfants un profond sentiment de honte et de dévalorisation de leur identité et de leur culture. Lorsqu’un groupe social a subi autant d’abus, cela peut prendre plusieurs générations avant d’atteindre la guérison.

Groupe de religieuses avec des élèves autochtones à Port Harrison (Inukjuak, Québec), vers 1890

Chapitre 2 > Interdépendance 65

Statistique

Vieillir au Québec !

En 2021, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient environ 20 % de la population québécoise. On prévoit que ce pourcentage passera à 25 % en 2030. Au Québec, l’espérance de vie moyenne est de 82,3 ans. Le Québec est l’endroit où l’on vit le plus vieux en Amérique du Nord.

Sources : Institut national de santé publique du Québec et Institut de la statistique du Québec, 2022.

Âgisme

Toutes formes de discrimination, de mépris ou de préjugés fondés sur l’âge d’une personne.

La place des personnes aînées au Québec

Dans les statistiques de la société québécoise, on considère une personne comme étant aînée lorsqu’elle atteint l’âge de 65 ans.

Les aînés du Québec vivent plus longtemps et sont en bonne santé, mais certains se sentent inutiles et mis à l’écart. Pourtant, les aînés ont acquis une expérience personnelle et professionnelle utile aux générations plus jeunes. En 2012, le gouvernement du Québec a instauré la politique Vieillir et vivre ensemble pour lutter contre l’âgisme, soutenir les aînés afin qu’ils puissent rester chez eux le plus longtemps possible et favoriser leur participation active à la société québécoise. Cela inclut davantage de services de soutien à domicile, des logements abordables et des activités culturelles ou intergénérationnelles. L’objectif est de créer une société ouverte et inclusive en valorisant l’expérience et l’intégration des personnes aînées. Les personnes aînées dans les cultures autochtones

Chez les Autochtones, les personnes aînées ont toujours eu une place privilégiée, puisqu’elles sont les porteuses et les gardiennes du savoir ancestral et de la tradition orale. Ce sont elles qui assurent la transmission ainsi que la survie et la continuité de la culture. Elles inspirent le respect dans leurs rôles, qui consistent entre autres à conseiller, enseigner, soigner et guérir.

66 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

L’exemple de la cohabitation intergénérationnelle

Cultiver les liens intergénérationnels a des bienfaits sur l’ensemble de la collectivité, puisque les personnes aînées peuvent être des mines de savoirs profitables à tous. Les projets de cohabitation intergénérationnelle visent à renforcer ce type de liens.

Les maisons intergénérationnelles sont fréquentes au Québec. Il arrive souvent qu’un grand-parent s’installe avec son enfant et ses petits-enfants. Les liens d’interdépendance alors créés sont riches. Il existe aussi d’autres formes de cohabitation intergénérationnelle.

Le jumelage

Le jumelage consiste à associer des étudiants à la recherche d’un endroit où loger avec des personnes aînées vivant seules. Cela présente plusieurs avantages : d’une part, la personne âgée a de la compagnie et de l’aide pour réaliser certaines tâches quotidiennes et, d’autre part, les étudiants profitent d’un environnement propice à leur réussite scolaire. Ils peuvent se concentrer sur leurs études tout en disposant d’un logement abordable.

Des jeunes en résidences pour personnes âgées

Certaines résidences pour personnes âgées offrent à des étudiants le logement, la nourriture et un accès à Internet en échange d’une dizaine d’heures de bénévolat par semaine. L’implication des étudiants dans ce projet peut prendre différentes formes, telles que la création d’activités, la proposition de jeux ou encore des conversations avec les personnes aînées.

Ces formes de cohabitation présentent des avantages pour tous ! Elles rompent l’isolement des personnes âgées et les aident à vivre plus longtemps dans leur domicile. Pour les étudiants, elles réduisent le fardeau financier et le stress lié à la recherche d’un logement convenable. En outre, l’établissement de nouveaux liens entre des générations qui ont peu l’occasion de se côtoyer contribue à éliminer les stéréotypes envers les personnes âgées et envers les jeunes.

Chapitre 2 > Interdépendance 67

Solidarité sociale

Devoir réciproque d’aide, d’assistance ou de collaboration que les membres d’un groupe établissent les uns avec les autres.

LA SOLIDARITÉ SOCIALE : L’ entraide

familiale et entre proches

La qualité des liens que l’on développe avec notre famille et nos proches est essentielle à notre bien-être et à notre épanouissement. Il est réconfortant, sécurisant et même valorisant de savoir qu’on peut compter sur eux en cas de coup dur, et qu’ils peuvent aussi faire appel à nous en cas de besoin. L’entraide familiale et entre proches constitue une forme de solidarité sociale

L’entraide familiale et entre proches inclut l’aide, le soutien et les échanges entre des membres d’une famille ou d’une communauté. Elle peut prendre différentes formes. Même si le niveau d’entraide diffère d’une famille à l’autre et d’un contexte à l’autre, le soutien de l’entourage immédiat est très utile. Il peut, par exemple, participer à certains soins personnels et d’hygiène (prise de médicaments, soutien aux rendez-vous médicaux, tâches ménagères, etc.). Malheureusement, certains problèmes dans la famille (conflits, abus, etc.) peuvent parfois limiter l’accès à cette entraide familiale.

Caractéristiques de l’entraide familiale et entre proches

Épanouissante : L’entraide renforce le sentiment d’appartenance en offrant des lieux de relations, d’échanges et d’activités.

Accessible : Un membre de la famille ou un proche est souvent accessible rapidement pour apporter son aide.

Souple: Les gestes d’entraide s’ajustent au contexte.

Réciproque : Il y a souvent un partage mutuel dans les services rendus.

Polyvalente : L’entraide consiste en divers services tels que le gardiennage, la préparation de repas, l’aide domestique et financière, l’accompagnement aux rendez-vous ou pour les courses, etc.

Gratuite : Les services rendus sont souvent réalisés de façon gratuite.

68 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Des contextes d’entraide familiale

Les gens peuvent avoir besoin de l’aide de leurs proches pour plusieurs raisons. Par exemple, les enfants et les personnes en perte d’autonomie sont souvent pris en charge par la famille ou les proches en raison d’un contexte social ou économique difficile.

> La garde et les soins aux enfants

De nombreux parents font appel à des membres de leurs familles ou à des personnes de confiance pour garder les enfants. C’est entre autres le cas des gens qui ont des horaires de travail particuliers et qui doivent s’absenter de la maison le soir ou la fin de semaine. Sur les médias sociaux, de plus en plus de pages sont dédiées à l’entraide entre parents d’un même quartier.

> La prolongation du soutien parental

L’accès aux études supérieures accroît la dépendance financière des jeunes envers leurs parents. Cela repousse souvent le moment du départ de la maison familiale. La contribution parentale et familiale aux frais des études supérieures d’un membre de la famille est aussi un exemple d’entraide.

> L’aide aux aînés

En 1960, l’espérance de vie des Québécois était d’en moyenne 75 ans. Aujourd’hui, elle est passée à 83 ans. La proportion de personnes âgées au sein de la population québécoise a donc considérablement augmenté. Cela implique une demande croissante d’aide et de soutien aux personnes âgées dans les familles. So Mission

Sociologie

Il est de plus en plus fréquent de voir vivre quatre générations d’une famille en même temps !

Après avoir observé différentes formes d’interdépendance entre les individus, recueille des exemples d’entraide dans tes groupes d’amis ou dans ta famille.

Comment l’entraide se manifeste-t-elle dans ton entourage ?

Qui a besoin d’aide ? Qui lui en procure et comment ?

Chapitre 2 > Interdépendance 69

2.3 L’interdépendance dans la collectivité

Amorce

So Sociologie

Comment les jeunes peuvent-ils apporter leur aide à la communauté ?

Autosuffisance

Capacité à subvenir à ses besoins sans dépendre des autres. Cela implique de répondre à ses besoins (se nourrir, se loger, se vêtir) uniquement au moyen de ses compétences et de ses ressources.

Interdépendance ne veut pas dire équité

Même si des métiers et des professions sont interdépendants, ils ne sont pas tous payés de manière égale. Ces différences salariales dépendent de divers critères comme le degré de complexité des tâches effectuées et les risques qui peuvent leur être associés. Elles sont aussi le résultat d’autres facteurs historiques et économiques.

Les sociétés humaines sont des écosystèmes où les individus dépendent les uns des autres. Cette interdépendance entre les personnes s’est d’ailleurs accentuée au fil du temps. Aujourd’hui, on n’est plus seulement dépendants de nos proches, on dépend aussi de la société dans laquelle nous vivons et d’autres sociétés du monde.

L’ interdépendance liée à la division du travail

Avec la révolution industrielle et l’urbanisation, les gens se sont éloignés de l’autosuffisance. Les entrepreneurs industriels considéraient qu’il était plus efficace et plus avantageux de se spécialiser dans certains domaines que d’assurer toutes les étapes de la production d’un objet. La division du travail a permis de produire plus de choses plus vite. Toutefois, elle a augmenté nos liens d’interdépendance, puisque le travail de chacun des membres de la collectivité est complémentaire à celui des autres.

La spécialisation professionnelle

Les métiers et professions sont de plus en plus spécialisés. Cela fait en sorte que chaque individu dépend du travail d’un autre pour satisfaire ses besoins. Par exemple, pour se nourrir, l’infirmier a besoin du travail de l’agriculteur et de l’épicier ; l’entrepreneur en construction fait appel à une comptable pour s’occuper de ses finances ; l’athlète professionnelle a besoin d’un physiothérapeute pour soigner ses blessures.

La spécialisation ne se limite pas aux individus ; elle s’étend également aux services offerts par les organisations et les entreprises : école, hôpital, institution financière, etc. L’interdépendance peut donc exister aussi entre les organisations et les entreprises d’une société.

La plupart des gens sont incapables de fabriquer les biens qu’ils consomment ou utilisent. C’est pourquoi la spécialisation des professions et des métiers a rendu les sociétés et leurs populations interdépendantes, et ce, à l’échelle mondiale. Pour produire les biens de consommation, les entreprises utilisent des matières premières, des infrastructures, de la main-d’œuvre et des technologies qui dépendent d’un grand nombre de personnes sur plusieurs territoires.

70 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

L’interdépendance dans la fabrication d’un objet

Le « Toaster Project »

En 2010, le designer Thomas Thwaites a décidé de montrer les relations d’interdépendance à travers la conception et la fabrication d’un grille-pain. Il a appelé ce défi « The Toaster Project ». Pour ce faire, il s’est procuré des matériaux de base provenant de divers pays, par exemple du fer, du cuivre, du mica et du plastique recyclé. Puis, il a appris à faire fondre ces matériaux afin de les transformer et de fabriquer les 404 pièces de son grille-pain ! Il a aussi dû acquérir des compétences en moulage, en électricité, en conception, etc. Au bout de neuf mois de travail acharné, il a enfin terminé son projet.

Thomas Thwaites avait relevé le défi, mais son grille-pain était laid, il avait coûté 250 fois plus cher qu’un autre offert sur le marché et il avait cessé de fonctionner au bout de quelques minutes. Conclusion de l’expérience : ça prend toute une civilisation pour fabriquer un grille-pain ! Son projet a mis en évidence la complexité liée à la fabrication d’un simple objet de notre quotidien ainsi que les liens d’interdépendance essentiels à sa réalisation.

Le grille-pain du « Toaster Project » que Thomas Thwaites a créé de A à Z lui a coûté une fortune en argent et en énergie, et il n’a fonctionné que quelques minutes.

La fabrication d’un téléphone cellulaire

> Équipe de conception : élabore le modèle de téléphone.

> Équipe d’ingénierie et de développement : conçoit la technologie et les logiciels nécessaires à son fonctionnement.

> Entreprises minières : fournissent les différents métaux requis.

> Entreprises de fabrication de pièces et matériaux : fournissent les matières plastiques, les microprocesseurs, les batteries et autres pièces.

> Personnel d’usine et technique : veille à l’assemblage de l’appareil.

Chapitre 2 > Interdépendance 71

Rémunération

Somme d’argent que l’on reçoit pour un travail ou un service (salaire).

L’interdépendance dans le travail non rémunéré

Dans la société, on répond à une partie des besoins par du travail effectué sans rémunération. Dans ce type de travail aussi, l’interdépendance est très présente. Par exemple :

> Le travail domestique et parental (préparer les repas, entretenir la maison, se procurer les choses dont on a besoin, s’occuper des enfants, etc.)

> La proche aidance (subvenir aux besoins essentiels d’un proche vulnérable.)

Statistique

S’absenter du travail pour prendre soin des enfants

Selon un rapport du Conseil du statut de la femme publié en 2018, les mères d’enfants de moins de 4 ans consacrent dans une journée environ 1 h 24 de plus que leur conjoint aux activités domestiques. Cela équivaut à près de 65 jours de travail non rémunéré par année. De plus, selon Statistique Canada, les femmes s’absentent deux fois plus que les hommes quand leurs enfants sont malades. De fait, en 2017, 45 % des femmes de 35 à 39 ans ont choisi de travailler à temps partiel pour prendre soin de leur enfant.

Sources : Conseil du statut de la femme et Statistique Canada, 2018.

> Le bénévolat (donner du temps et de l’énergie en soutien à une cause.) Ce type de travail n’est pas moins important que le travail rémunéré, car il répond à des besoins essentiels des individus et de la collectivité.

Le travail domestique et parental

Le travail domestique et parental n’est pas toujours réparti de façon équitable dans les familles et les communautés. Par exemple, il arrive encore que les femmes héritent de plus grandes charges de travail non rémunéré que les hommes. Ainsi, bien que le Québec soit une société qui reconnaît l’égalité des genres dans ses lois, cela ne se reflète pas toujours dans la réalité.

72 Thème 1 > Autonomie et interdépendance
Aujourd’hui, au Québec, les hommes s’impliquent davantage dans les tâches domestiques et parentales que le faisaient ceux des générations précédentes.

Le travail bénévole

Plusieurs organismes dépendent du travail bénévole pour pouvoir fonctionner. Sans lui, ils ne pourraient pas exercer leurs activités et offrir des services à la population.

Les personnes bénévoles sont des citoyens et des citoyennes prêts à donner de leur temps et de leurs compétences pour aider les autres et contribuer à améliorer les choses. Dans plusieurs collectivités, des bénévoles œuvrent au sein d’organismes qui répondent à différents besoins de la population. Ces organismes offrent souvent des espaces où les gens peuvent se rencontrer, partager des expériences et des connaissances, et s’entraider.

Les interactions entre les personnes qui fréquentent ces organismes renforcent le tissu social et créent un sentiment d’appartenance à la communauté, aux projets et aux initiatives locales. Cela renforce le sentiment de responsabilité envers autrui et favorise une participation active à la résolution des problèmes sociaux.

Exemples d’actions bénévoles au Québec

Héma-Québec

Héma-Québec est un organisme qui se consacre à sauver des vies grâce au don de sang, de plasma, de cellules souches, de tissus humains et de lait maternel. Ses bénévoles offrent leur temps et leur énergie pour recruter des donneurs, organiser des collectes, accueillir les gens sur les lieux d’une collecte et y créer une atmosphère conviviale. Ils contribuent à garantir un approvisionnement en sang et autres produits biologiques d’origine humaine pour répondre aux besoins de la population.

Les guignolées

Certaines personnes s’impliquent en participant aux guignolées. D’ailleurs, plusieurs écoles du Québec en organisent. Au mois de décembre, des bénévoles récoltent des denrées et des dons en argent pour aider les familles dans le besoin qui habitent dans leur région.

Différentes formes de bénévolat

Le bénévolat peut prendre de nombreuses formes. Par exemple, il peut s’agir d’aider les personnes âgées dans leur quotidien, de participer à des collectes de nourriture pour les plus démunis, de soigner les animaux dans les refuges, de nettoyer l’environnement ou d’organiser des activités pour les enfants défavorisés.

Chapitre 2 > Interdépendance 73

Solidarité sociale

Devoir réciproque d’aide, d’assistance ou de collaboration que les membres d’un groupe établissent entre eux.

Organisation publique

Institution mise en place par l’État pour servir les intérêts de la population.

Organisme

Institution formée de différents services et bureaux assurant une fonction déterminée.

Organisation de la société civile Organisation non gouvernementale.

Objectifs de l’entraide collective

Favoriser la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance à la société : Encourager les gens d’une même communauté à se soutenir mutuellement.

La solidarité sociale : l’ entraide collective

Si l’entraide familiale et entre proches est un soutien de première ligne, l’entraide collective offre elle aussi de l’aide à la population. C’est une autre forme de solidarité sociale.

L’entraide collective occupe une place importante au Québec. Certaines mesures d’aide sont prises en charge par l’État à travers les organisations publiques : ministères, organismes, services publics, etc. D’autres moyens sont mis en œuvre par des organisations de la société civile : groupes religieux, fondations privées, organismes philanthropiques, etc. Enfin, les outils numériques sont essentiels à l’organisation de l’entraide collective.

Depuis des décennies, le Québec fait des choix qui vont dans le sens d’une grande entraide collective. Les mesures prises par l’État coûtent cher, mais elles ont des avantages : elles favorisent le développement d’une société plus juste, équitable et inclusive en donnant à chacun et chacune plus de chances de s’y épanouir.

Lutter contre la pauvreté : Aider les personnes vulnérables à subvenir à leurs besoins.

Contribuer au soutien économique des familles : Apporter une aide financière ou des ressources aux familles pour qu’elles puissent subvenir à leurs besoins de base.

Garantir l’accès aux soins de santé et à l’éducation : Offrir des services gratuits dans les hôpitaux et les écoles publiques pour toute la population.

Protéger les droits fondamentaux des citoyens : S’assurer du respect des droits des individus, comme le droit à un niveau de vie décent.

Réduire les inégalités: Agir pour que tous aient les mêmes chances et une vie meilleure.

74 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Les organisations publiques

Les organisations publiques correspondent aux ministères et organismes qui administrent des services, des politiques et des programmes publics. Plusieurs de ces organisations soutiennent l’entraide collective, surtout depuis les années 1960. L’un des principes des organisations publiques est de mettre en commun les ressources des citoyens au moyen des impôts et de les redistribuer par le biais de services, d’allocations ou d’assistance financière.

Des exemples d’organisations publiques au Québec Organisation publique

Ministère de la Santé et des Services sociaux

Ministère de l’Éducation

Exemple de politique ou de programme public Mission

Le régime d’assurance maladie

La Loi sur l’aide financière aux études

Ministère de l’Enseignement supérieur

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale

La Loi sur les collèges d’enseignement général et  professionnel

La Loi sur l’aide aux personnes et aux familles

(Programme d’aide sociale et Programme de sécurité sociale)

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Le Régime québécois d’assurance parentale

Retraite Québec Le Régime des rentes du Québec

Le régime d’assurance maladie du Québec permet aux résidents du Québec de recevoir des soins de santé gratuitement.

Les personnes poursuivant des études postsecondaires peuvent recevoir une aide financière. Cette aide rend l’éducation plus accessible.

Les cégeps offrent des formations postsecondaires financées par l’État. Ces formations préparent à l’université ou mènent à un diplôme spécialisé.

Les personnes à faible revenu peuvent obtenir un montant d’argent (prestation) pour payer la nourriture, le logement, etc.

Ce régime permet aux nouveaux parents de recevoir des prestations pendant un congé de maternité ou de paternité, ou un congé parental. Cela assure aux parents un soutien financier et facilite la conciliation travail-famille.

Le Régime des rentes du Québec verse des prestations de retraite à tous les travailleurs qui y ont cotisé. Cela offre une sécurité financière aux personnes qui n’ont pas d’autre revenu de retraite.

Allocation

Somme versée par l’État pour faire face à une dépense ou répondre à un besoin particulier (ex. : aide au logement, aide à la famille).

Prestation

Aide financière versée par l’État qui a pour but d’assurer une sécurité économique aux personnes dans une situation précaire.

Chapitre 2 > Interdépendance 75

C’ est quoi un organisme sans but lucratif (OSBL) ?

Un OSBL est une association ou un organisme dont l’objectif principal est de veiller au bien-être de la collectivité et à l’amélioration d’infrastructures locales (loisir, divertissement, etc.), sans faire de profits. Tout surplus d’argent est réinvesti dans l’organisme ou la communauté. Dans un OSBL, un conseil d’administration formé de plusieurs personnes, souvent bénévoles, prend les décisions.

Exemples : un club de hockey Bantam, la Croix-Rouge

Les organisations de la société civile favorisent la solidarité sociale en encourageant la collaboration et l’ interdépendance entre les citoyens.

Les organisations de la société civile

Les organisations de la société civile sont des organismes non gouvernementaux sans but lucratif. Ces organisations ne relèvent pas de l’État et ne font pas de profits. Elles travaillent dans l’intérêt de la population pour défendre des causes comme l’environnement, les droits de la personne, la démocratie, etc.

Les organisations de la société civile viennent en aide aux personnes n’étant pas entièrement prises en charge par les organisations publiques ou collaborent avec celles-ci. Elles peuvent également offrir un soutien précieux aux personnes qui n’ont pas accès à l’entraide familiale ou entre proches.

Des exemples d’organisations de la société civile

GROUPES RELIGIEUX

Certaines communautés religieuses organisent des activités de financement et des initiatives bénévoles pour aider les personnes de leur communauté qui sont dans le besoin.

Exemples :

> Aide à l’intégration des personnes immigrantes

> Comptoirs familiaux (vente d’articles de seconde main à bas prix)

ORGANISMES COMMUNAUTAIRES

Groupes créés et gérés par la communauté qui visent à répondre à des besoins spécifiques. Ces groupes sont généralement financés par des subventions gouvernementales et soutenus par l’action bénévole.

Exemples :

> Grands Frères Grandes Sœurs

> Maison des jeunes

FONDATIONS PRIVÉES

Créées par des individus, des familles ou des entreprises fortunés pour soutenir financièrement des causes particulières comme la recherche médicale, l’éducation, les arts ou la culture.

Exemples :

> Fondation Lucie et André Chagnon : prévention de la pauvreté et de l’exclusion sociale chez les enfants au Québec

> Fondation de Gaspé Beaubien : conservation de l’eau

ORGANISMES PHILANTHROPIQUES

Un organisme philanthropique est le plus souvent financé grâce à une variété de dons d’individus et au moyen d’événements comme des collectes de fonds.

Exemples :

> Moisson Montréal : lutte contre l’insécurité alimentaire

> Centraide : accompagnement et soutien financier d’organismes communautaires luttant contre la pauvreté et l’exclusion sociale au Québec

76 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Bref, par leurs activités, les organisations peuvent soutenir des personnes immigrantes, en situation de handicap, d’itinérance, de pauvreté, victimes de violence conjugale, de racisme ou en perte d’autonomie. Les organismes communautaires et les fondations privées mettent en place des programmes et des services qui donnent accès à de l’aide alimentaire, à des services d’hébergement pour les sans-abri, à l’insertion sociale, à de l’aide juridique, à l’éducation, etc. Grâce à ces services, les citoyens et les citoyennes peuvent bénéficier de l’aide dont ils ont besoin pour surmonter leurs difficultés. Les organisations tentent aussi de sensibiliser le public aux problèmes sociaux et aux enjeux locaux. Elles peuvent également plaider en faveur de politiques publiques plus inclusives et équitables auprès des instances gouvernementales.

Pourquoi s’impliquer dans les organisations de la société civile ?

Les bénévoles et les membres de ces organisations retirent plusieurs bienfaits de l’entraide collective. En plus de leur donner le sentiment d’être utiles, cela leur permet de rencontrer des gens. Le bénévolat peut d’ailleurs briser la solitude de certaines personnes. Les organisations de la société civile reposent sur les actions et les dons volontaires de nombreux individus, et le bien-être de beaucoup de gens dépend de ces organisations. Contribuer à changer les choses est certainement une belle motivation pour s’y impliquer !

Un mot de Nellie

Espace numérique

Le rôle des outils numériques dans l’entraide

Le numérique joue un rôle essentiel dans l’entraide collective en permettant aux gens de se connecter et de collaborer plus facilement, même à distance. Grâce aux plateformes en ligne, aux réseaux sociaux et aux applications, les individus peuvent échanger, partager des informations, proposer des services ou de l’aide, et se mobiliser dans l’action solidaire. Par exemple, on trouve sur les réseaux sociaux des pages d’entraide pour les parents, pour l’entraînement, pour la communauté d’un quartier, pour la recherche de logement, pour le gardiennage, pour le covoiturage, etc.

So Mission

Sociologie

Maintenant que tu as exploré la division du travail et l’entraide collective, observe dans ton milieu la réalité du travail non rémunéré.

Trouve autour de toi des exemples de travail non rémunéré (bénévolat, tâches domestiques, etc.). Qui fait quoi ? Pourquoi ces personnes font-elles du travail non rémunéré ?

De plus, les réseaux sociaux et les médias numériques sont souvent utilisés pour les collectes de fonds et pour la promotion d’activités de financement. Les défis organisés pour sensibiliser les gens et recueillir des fonds pour une cause en sont un exemple.

Chapitre 2 > Interdépendance 77

Bilan du chapitre 2

Interdépendance

Lien de dépendance réciproque et dynamique entre des personnes ou des êtres vivants qui s’observe dans les relations interpersonnelles, à l’échelle de la société ou entre les individus et les structures collectives.

Interdépendance

Division du travail

> Spécialisation professionnelle

> Travail salarié

> Travail non rémunéré

Liens intergénérationnels

> Enfance

> Aînés

> Transmission de la culture

Écosystème

> Êtres vivants

> Communauté biotique

> Consommation

Solidarité sociale

Organisations publiques, organisations de la société civile

Garde et soins des enfants, soutien parental, aide aux aînés

Entraide collective Entraide familialeetentre proches
78 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Activité de fin de chapitre 2

Enquête gourmande Interdépendance

Mise en situation

Compétence mobilisée : Étudier des réalités culturelles

Tu participes à un festival des traditions du monde. Chaque personne doit apporter un plat important pour sa famille. Sur les tables, la diversité des plats attire ta curiosité. Ton amie Myrlande te présente le griot, un plat traditionnel haïtien qu’elle a cuisiné avec sa grand-mère. Elle t’explique que cuisiner ce plat est une occasion pour elle d’en connaître plus sur sa culture d’origine et de créer des liens avec sa grand-mère.

Le griot, un plat haïtien

La queue de castor, un dessert canadien

Le panettone, un dessert italien

Le pâté chinois, un plat québécois

La sagamité, un plat wendat

Cet événement te fait réfléchir sur la transmission des traditions culinaires. Tu décides donc de mener une petite enquête dans les familles autour de toi pour en apprendre davantage.

Chapitre 2 > Interdépendance 79

Mission Sociologie

Mène une petite enquête sociologique sur la transmission des traditions culinaires dans les familles autour de toi.

Je me questionne et je m’informe

Qu’est-ce qui rend un plat important pour les familles de ton entourage ?

1. Formule ta réponse provisoire à la question ci-dessus.

2. a) Prépare ta collecte de données. Utilise l’entretien comme technique de recherche empirique. Choisis cinq collègues de ta classe ou personnes de ton entourage.

Astuces pour ta collecte de données

> Tu peux choisir des personnes de ta classe, des amis, des membres du personnel de l’école, des voisins, etc.

> Tu peux interroger les participants en présence ou virtuellement, et individuellement ou en groupe.

b) Rencontre chaque participant et recueille leurs témoignages à l’aide des questions de la grille d’entretien.

c) Note l’information recueillie sur le plat important pour la famille de chaque participant.

Grille d’entretien

Enquête gourmande

Q1. Nomme un plat important pour ta famille.

Q2. Qui participe à la préparation de ce plat dans ta famille ?

Q3. À quel moment ou pour quelle occasion le plat est-il préparé ?

Q4. Pourquoi ce plat est-il important pour toi et ta famille ?

Participant 1

Participant 2

Participant 3

Participant 4

Participant 5

J’analyse les données et je formule des constats

3. Observe et analyse les réponses que tu as notées lors de tes entretiens. Formule deux constats en t’aidant des questions suivantes.

a) Qu’est-ce qui semble commun aux plats importants des familles des personnes interrogées ?

b) Selon ton échantillon (tes cinq participants), que remarques-tu sur la ou les personnes qui préparent le plat ?

Thème 1 > Autonomie et interdépendance

80

Je réfléchis et j’évalue les limites et la pertinence des données

Attention : Notre cerveau peut nous jouer des tours au moment d’interpréter des informations. Il tombe parfois dans des pièges que l’on appelle « biais sociocognitifs ».

4. Comment ton analyse des données peut-elle être influencée par un ou des biais sociocognitifs (biais de confirmation, effet de répétition, biais d’ancrage ou effet de halo) ? Explique.

5. Est-ce que le nombre de personnes interrogées était suffisant pour que les données soient représentatives des familles en général ?

Oui Non Explique pourquoi.

6.

a) Comment as-tu choisi les personnes interrogées ?

Au hasard Mes amis Explique pourquoi.

b) Selon toi, comment la méthode utilisée pour choisir l’échantillon peut-elle influencer les résultats de l’enquête ?

7. Comment pourrais-tu présenter les résultats de ton échantillon (tes cinq participants) sans tomber dans la généralisation* ?

J’enrichis ma compréhension

Généraliser veut dire tirer une conclusion générale à partir d’un échantillon trop petit ou non représentatif.

8. Relis ta réponse provisoire, puis coche l’énoncé qui correspond à ta situation.

Ma réponse provisoire se rapproche des informations que j’ai recueillies.

Ma réponse provisoire est très différente de ce que j’ai constaté.

Un peu de ces deux réponses.

Décris ce qui est semblable ou différent, et explique pourquoi c’est comme cela selon toi.

9. Selon ton enquête et tes échanges avec tes collègues, comment les traditions culinaires peuvent-elles contribuer au développement des liens intergénérationnels dans une famille ?

Pour aller plus loin

moyens pour appuyer ses idées, p. 202

10. Quelles activités familiales, autre que la cuisine, favorisent la transmission de la culture entre les générations ? Explique ta réponse en te basant sur les concepts que tu as vus dans le chapitre et en utilisant un moyen pour appuyer tes idées.

Va voir les pages 62 à 65 du manuel.

Chapitre 2 > Interdépendance 81
BIAIS SOCIOCOGNITIFS, p. 192
!
*

L’adolescence est une période d’exploration des relations affectives. Les liens intimes que tu construis impliquent des sentiments comme l’amitié, l’amour et l’attirance.Tu comprends mieux tes émotions et les liens que tu développes.

Les relations affectives comportent des défis tels que bien communiquer avec l’autre, gérer des conflits et faire l’expérience de la rupture.

??

82 Thème 1 > Autonomie et interdépendance

Les relations intimes à l’adolescence

> Que signifie « être en amour » ?

> Qu’est-ce qui contribue à une relation intime positive ?

> Comment demander et exprimer un consentement ?

Chapitre 3 > Les relations intimes à l’adolescence 83
Chapitre 3
PISTES DE RÉFLEXION

Dans la société québécoise, tu peux participer à la vie collective comme tout le monde : c’est la démocratie. Pour ce faire, tu as des droits et des responsabilités. Puisque les gens ont des points de vue et des intérêts différents, des règles ont été établies pour assurer un climat social pacifique. Ces règles peuvent être contestées et évoluer. C’est ce que l’on appelle l’ordre social.

Chapitre 1 > Démocratie 112

1.1 Qu’est-ce que la démocratie ? 114

1.2 Les institutions démocratiques 120

1.3 Les élections et l’engagement politique 130

Bilan du chapitre 1 136

Activité : Comment les gens perçoivent-ils la politique au Québec ? 137

Chapitre 2 > Ordre social 138

2.1 Qu’est-ce que l’ordre social ? 140

2.2 Les droits et responsabilités 146

2.3 Transgresser l’ordre social 156

Bilan du chapitre 2 164

Activité : Comment exerce-t-on le droit de manifester au Québec ? 165

Chapitre 3 > Les frictions sociales en démocratie 166

3.1 Droits individuels ou intérêt collectif ? 168

3.2 Le dilemme démocratique : entre la majorité et les minorités 174

3.3 Contester ou se conformer ? 180

Bilan du chapitre 3 185

Activité : Les écoles en font-elles assez pour lutter contre les propos discriminatoires ? 186

108

Les citoyens doivent en tout temps surveiller le gouvernement et conserver une influence sur lui, ce qui suppose un débat public constant et des élus à l’écoute.

> Louis Cornellier, écrivain et chroniqueur

DÉmocratie et ordre social

Thème 2 > Démocratie et ordre social 109

Cet ensemble didactique, conçu pour le cours Culture et citoyenneté québécoise, a été créé par des enseignantes qui partagent vos réalités.

Complète et actuelle, la collection stimulera l’engagement de vos élèves !

La collection propose une approche SIMPLE et EFFICACE !

> Une planification annuelle qui permet d’optimiser votre enseignement.

> Des textes accessibles.

> Des activités réalistes dans le temps pouvant servir à l’évaluation formative.

> Une évaluation par thème conçue pour une correction rapide

Un contenu NUMÉRIQUE riche et pratique

!

Sur maZone CEC, accédez aux composantes de la collection en format numérique ainsi qu’à de nombreux enrichissements.

> Des exercices interactifs

> Des contenus supplémentaires et des hyperliens intégrés aux pages

> Des vidéos de spécialistes

COMPOSANTES de la collection

■ Un manuel de l’élève

■ Un guide d’enseignement incluant : - une planification annuelle et des notes pédagogiques - des fiches reproductibles

■ Des enrichissements numériques

www.editionscec.com

Les autrices

Des enseignantes passionnées, motivées par la création de matériel et le partage de pratiques gagnantes !

Vicky Corich Enseignante d’ECR, a créé et anime le blogue La prof d’ECR. (Rouyn-Noranda)

Mélanie Dubois Enseignante d’ECR, chargée de cours à l’UQAM et superviseure de stage. (Montréal)

Mélodie Lavigne Enseignante d’ECR, a une maîtrise en ECR, essai portant sur l’éthique du care. (Sherbrooke)

Julie Charette Enseignante d’univers social, est autrice de plusieurs collections aux Éditions CEC. (Mont-Tremblant)

Les spécialistes

Nellie Brière

Spécialiste du numérique et des réseaux sociaux, elle porte la mission de guider les jeunes vers une citoyenneté numérique responsable.

Laurence Desjardins

Sexologue, elle présente les contenus d’éducation à la sexualité dans les écoles secondaires. Coautrice du livre On SEXplique ça.

Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.