Bruxelles Culture septembre 2020

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PRÉNOM MARLÈNE La quête d’identité est la base de ce roman signé Jean Ghyssens, un homme curieux de tout et inlassable randonneur. Avec un habile art de la description, il aime décrire les paysages qu’il découvre et s’arrête, le temps d’une histoire, afin de peaufiner la trame d’un récit qu’il développera plus tard devant le clavier de son ordinateur. Avec ce livre aux accents nostalgiques, il revient sur le parcours d’une héroïne née de parents yougoslaves, les Doubinsky, dans le Pas-de-Calais. Des gens qui ne parlent pas la langue nationale. Une voisine se charge de déclarer l’enfant à la mairie sous le nom Kaufman, celui du mari décédé de sa propre mère. Sans le savoir, elle enclenche une mécanique qui ne s’arrêtera que de nombreuses années plus tard. Inspiré librement de faits authentiques, ce roman baigne dans une atmosphère de fiction et entraîne le lecteur au cœur de la seconde guerre mondiale. Passé recherché, méprises, hontes, joies, histoire occultée, l’auteur développe successivement différents thèmes tout en ne perdant jamais de vue les difficultés rencontrées au quotidien par les migrants pour s’intégrer dans une société alors repliée sur elle-même, malgré le fait qu’elle réclame de plus en plus de bras étrangers pour accomplir une série de tâches rebutantes pour les nationaux. Ed. Marcel Dricot-164 pages Sam Mas

MA VOISINE CONNAÎTRAIT-ELLE FLAUBERT ? Voilà quelques jours que je me suis mis à relire « L’éducation sentimentale de Flaubert, vingt-cinq ans -à quelques mois près- de sa première lecture. Expérience roborative, comme certains se plaisent à utiliser le mot, certes, jouissive -j’ai toujours aimé Flaubert, été rétif à Balzac- avant tout empreinte de nostalgie car, même si je suis conscient du cliché, ce livre m’a sauvé à l’époque. Voilà de quelle manière Denis Riguelle, professeur de français, débute son roman ! Un livre empreint de références littéraires et qui déploie sa passion immodérée pour le grand Gustave, prosateur de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle et qui a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci du réalisme, la force de son style et l’acuité de son regard sur la société de son époque. Mais l’idée n’est pas ici de dresser une biographie du fameux écrivain. Plutôt de travailler la relation qui unit un libraire de quartier à sa nouvelle vosine : jeune femme curieuse et mystérieuse. Hanté par la mort de sa sœur, le protagoniste se réfugie dans la lecture et redécouvre une série de chefs-d’œuvre passés. Assez vite, la nouvelle venue qui se prénomme Marie, lui déclare adorer, elle aussi, les ouvrages de Flaubert. Mais peut-il se fier à ce qu’elle raconte ? « Ma voisine connaîtrait-elle Flaubert » se veut un roman désabusé, qui se sert de Namur pour planter le décor. Ed. Marcel Dricot – 244 pages Sam Mas


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