Bruxelles Culture février 2024

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BRUXELLES CULTURE 5 février 2024 Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com

RENCONTRE : JOYEAU


RENCONTRE : JOYEAU Joyeau, aquarelliste, se présente comme « philosophe de l’imaginaire », l’art lui a permis de transcender un handicap et de déployer ses ailes. Elle a accepté de répondre à quelques questions. Rencontre. Comment êtes-vous tombée dans le chaudron de la créativité ? J’ai la chance d’être née dans une famille d’artistes ! Mon papa a participé à la création d’une école de clowns lorsque j’étais petite. Cela a été une formidable aventure ! En parallèle, il a conçu des marionnettes, écrit de la poésie et s’est adonné à la peinture. Quant à ma maman, elle a réalisé des sculptures en terre glaise grandeur nature. A la maison, l’art a toujours été une manière de se parler, de respirer et de ne jamais flancher. Qu’est-ce que la pratique de la peinture vous a apporté ? Elle m’a apporté une proximité avec les miens. Cela m’a également doté d’une force qui ne jamais permis de me replier sur moi-même et m’a offert un tas d’expériences qui m’ont confortées dans l’idée d’aller toujours plus de l’avant. Étant porteuse d’un handicap visible, j’aurais pu mille fois préférer disparaître sous terre et ne pas être vue, mais l’art, la scène, le jeu et les clowns ne m’ont pas laissé cette option. J’ai toujours été placée dans la lumière et j’aime ça ! La peinture, plus spécifiquement, m’a offert le cadeau de me montrer par l’intérieur. Petit à petit, j’ai surtout pu intégrer mon image extérieure à la poésie de mon art et j’ai repris possession de mon reflet dans mes propres yeux. Qu’est-ce qui fait que l’aquarelle est devenu votre médium privilégié ? L’aquarelle ne me demande aucun effort physique pour ouvrir des bouchons de tubes. C’est son côté hyper-pratique ! Ensuite, j’en suis tombée amoureuse. L’eau, la transparence, l’intensité des couleurs et la lumière, tout parle de mon âme. L’aquarelle représente mon élément. Une relation quasiment charnelle. Je n’ai jamais aussi bien pu représenter le contenu de mon imaginaire qu’avec l’aquarelle. Quand je peins, je me trouve en extase instantanée et je débarque dans un espace intérieur porteur de paix. Comment décririez-vous votre univers de philosophe de l’imaginaire, terme que vous avez proposé pour vous représenter ? Juste à côté de l’art, la philosophie est mon deuxième amour. J’ai effectué une licence à l’Université Libre de Bruxelles. Aujourd’hui, ces deux disciplines vont de pair en moi, car la philosophie a énormément inspiré ma vision du monde. Je suis occupée à élaborer une poétique de la matière basée sur notre double nature d’onde-corpuscule. Evidemment, l’imaginaire y occupe une place centrale. La nature foisonne de formes. L’eau serait un médiateur entre la lumière de l’esprit et le spectre vibratoire qui mène la matière à fleurir. Bref, c’est assez ardu d’en parler en deux mots, mais si cela vous intéresse, n’hésitez pas à visiter de temps en temps mon agenda sur le site de Poème Vivant. Des conférences viendront. Un projet de livre doux et poétique a été concrétisé, puis édité. Pouvezvous nous en dire davantage sur son origine et son développement ? « Mélodie », c’est mon premier livre édité. Une petite nouvelle qui peut se lire comme une simple fiction mais, pour celui qui le désire, il y a en filigrane une lecture métaphorique qui traite de certaines découvertes métaphysiques. J’y aborde ma philosophie en lien avec le thème de la musique, tout en y parlant du deuil. Surtout, je l’ai illustré et j’en ai profité


pour créer ma propre maison d’édition nommée Poème Vivant. J’adore faire les choses en grand ! Où trouvez-vous l’inspiration ? Dans ma soif de beauté et mon besoin d’émerveillement ! Et aussi : Que représente « Poème Vivant » ? Poème Vivant, c’est le foisonnement de formes créées par le vivant, les espèces, les éléments et tout ce qui respire d’une manière ou d’une autre. Ces formes terriblement poétiques quand on prend conscience qu’elles sont habitées par la vie, comme celle qui anime chacun de nous, et encore plus poétiques lorsque on découvre que leur forme répond à leur propre intelligence et à leur propre manière d’être en relation avec ce vivant … Que rêveriez-vous d’illustrer à l’avenir ? Oh, n’importe quoi qui se trouve entre l’infiniment petit et l’infiniment grand … ou plus loin, vers l’intérieur ou vers l’extérieur... ou ailleurs aussi ça me va ! Retrouvez Joyeau sur le site www.poemevivant.com Propos recueillis par Mily

EXPOSITION : PAYSAGES ABSTRAITS Le changement de saison donne droit à un accrochage thématique autour du paysage. Il est souvent admis que les artistes abstraits composent leurs œuvres sans sujet d’inspiration : seule compte la mise en rapport – spontanée ou réfléchie – de formes et de couleurs. Et pourtant, bon nombre d’entre eux observent leur environnement quotidien pour investir l’espace de la toile ou sonder leurs émotions. La relation entre l’artiste et le paysage témoigne de l’évolution du rapport qu’il entretient avec le monde qui l‘entoure. Le 20ième siècle apporte avec lui son lot de grands bouleversements : ouverture à de nouvelles perspectives avec les premiers pas de l’homme sur la lune, industrialisation, changements climatiques, … Tant d’éléments qui auront un impact sur la création des œuvres d’art. Qu’il soit imaginaire ou réel, les peintres abstraits réinventent le paysage en expérimentant un nouveau langage formel. Leurs points de vue, très divers, pourraient être envisagés par le spectateur comme des itinéraires de promenade pour s’éloigner de la réalité afin de mieux l’envisager. Pour découvrir cet événement et vous rendre compte de la richesse de leurs créations, rendez-vous au Musée Magritte de Jette jusqu’au 2 juin 2024. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem, 137 à 1090 Bruxelles


EXPOSITION : HEAVEN'S HEART Âme émerveillée, HeAven’s Heart aime vivre à son rythme, s’attarder sur les beautés de la nature et de la vie, prendre le temps d’y voir tout l’amour et la beauté qu’elles recèlent. Rencontre succincte. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis artiste peintre autodidacte née en 1989 à Nouméa en NouvelleCalédonie et j’exerce en région parisienne. J’ai d’abord exposé mes œuvres dans une librairie éclectique, avant de franchir l’étape exaltante au SM’ ART à Aix-en-Provence. Une belle aventure et une révélation qui a permis à mon âme d’artiste de trouver sa place. Qu’exprimez-vous par le biais de votre travail ? Mes œuvres me permettent d’explorer la guérison, la connaissance et la reconnaissance de soi, ainsi que l’admiration pour l’univers et ses merveilles. Je navigue également à travers la nature dans toute sa plénitude, inspirée par les cultures de différents pays. Cette dernière fait renaître l’émerveillement, m’offre du rêve, de la paix, de l’espoir et du bien-être, tout en diffusant douceur, légèreté et chaleur qui me réconfortent. Transformer le négatif sombre et douloureux en positif lumineux et joyeux, tel est le super-pouvoir de l’art. Du moins chez moi ! Pourquoi la signature HeAven’s Heart ? Que signifie ce pseudo ? Que représente-t-il pour vous ? Une partie de l’explication réside dans le fait que ce qui m’inspire vient du ciel : soleil, lune, étoiles, nébuleuses, etc. Pour moi, l’univers entier devient source d’inspiration. En l’occurrence, en signant HeAven’s, dont la traduction française signifie ce qui appartient au ciel, je rends d’une certaine façon hommage à ces astres pour l’émerveillement et l’inspiration qu’ils me procurent. Où trouvez-vous l’inspiration ? Je puise essentiellement l'inspiration dans les prodiges de la nature qu’ils soient arbres, océans, comètes, univers mélodieux, osmose entre le soleil et la lune. Dans les tréfonds de l'inconscient, je puise les concepts temporels, les chemins du passé, la mythologie nordique et les légendes coréennes. Quelle technique utilisez-vous ? Je peins essentiellement à l’acrylique, même si je fais également appel à l’encre et aux marqueurs. Ma tendance va du côté des couleurs or, argent et cuivre, revêtant une signification toute particulière pour moi. Il s’agit de métaux nobles, purs, lumineux, solides et durables dans le temps. De quelle manière avez-vous découvert à Espace Art Gallery ? C’est Espace Art Gallery qui est venue à moi, en la personne de son patron. Cette galerie offre de très beaux espaces lumineux et chaleureux, qui mettent les œuvres en valeur. Cette enseigne jouit également d’une très belle structure intérieure et extérieure. Un autre point fort à mes yeux est que le galeriste est très à l’écoute et dans la bienveillance. Je suis très heureuse d’y exposer mes œuvres et j’espère y créer des contacts, dans l’intention d’élargir mon réseau et que mes œuvres trouveront une nouvelle demeure, où elles embelliront et adouciront les espaces de vie de ceux qui les adopteront. Qu’allez-vous y présenter ? Je vais y présenter une partie de mes rêves, de la douceur et de la sérénité. Des œuvres lumineuses qui guérissent l’âme. J’aimerais que, en rencontrant mes travaux, le public puisse renouer avec sa sensibilité et ses espoirs, tout en étant enveloppé de bien-être et de réconfort. HeAven's Heart expose ses travaux à Espace Art Gallery du 1er au 24 février 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié


EXPOSITION : KASPER SONNE « Last Goodbye » inaugure la première exposition personnelle de Kasper Sonne. De son studio de Brooklyn pendant dix ans à la maison de son enfance dans laquelle il a vécu à nouveau à son retour au Danemark, ce cycle de peintures représente des lieux physiques qui ont une signification réelle pour l’artiste. Que ces lieux soient attachés à des émotions positives, mélancoliques ou flottant quelque part entre les deux, ses travaux immortalisent des souvenirs évocateurs dans lesquels il cherche également à tourner la page. Le processus cathartique consistant à les peindre a constitué un dernier au revoir salutaire et, à l’instar de la nature de la chanson éponyme de Jeff Buckley qui a inspiré le titre de l’exposition, il subsiste une affinité nostalgique pour ces lieux. Les matériaux sources utilisés dans les peintures sont constitués d'images personnelles provenant de ses archives des 15 dernières années. Comme un collage, il rassemble divers fragments pour créer une seule image et ne peint jamais directement à partir d'une photographie. Il écrit : « Je ne suis pas intéressé à représenter la réalité, je suis intéressé à visualiser une ambiance… pour moi, il y a évidemment un lien clair entre toutes mes œuvres. Je ne souhaite pas trop en révéler sur mes motivations personnelles, car je veux que le spectateur puisse faire ses propres interprétations - mais peut-être que mes intérêts peuvent être identifiés comme une fascination pour les éléments destructeurs de l'homme et de la nature, combinée à un sentiment général de déplacement et de mélancolie. Une exposition à découvrir jusqu’au 11 février 2024 à la galerie Maruani Mercier. Voyez tous les détails techniques sur le site www.maruanimercier.com Avenue Louise, 430 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : LITA ALBUQUERQUE Lita Albuquerque est née à Santa Monica, en Californie et a grandi en Tunisie, en Afrique du Nord et à Paris. À l'âge de onze ans, elle s’est installée avec sa famille aux États-Unis. Dans les années 70, elle a émergé sur la scène artistique californienne dans le cadre du mouvement Light and Space et a été acclamée pour ses œuvres de pigments éphémères et poétiques créées pour les sites désertiques. Elle a attiré l'attention nationale à la fin de cette même décennie avec ses installations pigmentaires éphémères liées à la cartographie, à l'identité et au cosmos exécutées dans des paysages naturels. En 1980, sa renommée s’est accrue avec son installation baptisée The Washington Monument Project, présentée à la Conférence internationale de sculpture. La reconnaissance acquise par ce travail lui a valu des prix et des commandes bien nombreuses. Voir son travail à Bruxelles est un plaisir pour les amateurs d’art, avec toujours des œuvres surprenantes, loin des étiquettes et qui prouvent la vitalité d’une créatrice jamais en perte de vitesse. Par contre, on connaît beaucoup moins bien ses peintures qui se veulent la matérialisation d’idées sur la couleur et la lumière. La galerie Valérie Bach accueille ses travaux du 3 février au 30 mars 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.prvbgallery.com Rue Veydt 15 à1060 Bruxelles


EXPOSITION : JACQUES SONCK Le travail photographique de Jacques Sonck, né en 1949 et actuellement domicilié à Gand, révèle une exploration persistante des caractéristiques individuelles qui s'écartent de la norme. Ayant étudié la photographie à la LUCA School of Arts – Campus Narafi à Bruxelles, Sonck a enrichi son expérience en tant que photographe du département culturel de la province d’Anvers jusqu'en 2009. Depuis les années 1970, il se consacre à la réalisation de portraits en noir et blanc, capturant des individus aux styles vestimentaires et comportements originaux, transcendant les barrières d'âge, de genre et d'appartenance ethnique. Son approche artistique ne cherche pas à se moquer de ses sujets, mais plutôt à mettre en lumière ce qui s'éloigne des normes établies. La série de cent vingt portraits actuellement exposés offre un aperçu du processus sériel caractéristique de sa démarche. Pratiquant la photographie analogique, il aborde ses modèles avec une douceur particulière. Contrairement à certains de ses prédécesseurs tels qu'August Sander, Irving Penn, Diane Arbus et Richard Avedon, Jacques Sonck ne se concentre pas sur la mise en évidence de la position sociale de ses sujets. Au lieu de cela, il les photographie dans un cadre sobre, sans contexte explicite. Que ce soit dans l'espace public avec des arrière-plans de murs blancs ou de scènes naturelles, ou dans l'intimité de son studio où il invite ses modèles depuis les années 1990, Jacques Sonck utilise un écran sombre éclairé artificiellement. Son objectif se focalise sur les caractéristiques extérieures uniques de chaque individu, démontrant son talent à capturer la singularité sans préjugés sociaux. Son approche délicate et son choix d'arrière-plans sobres mettent en évidence l'individualité de ses sujets, soulignant ainsi la richesse et la diversité des expressions humaines. Les modèles ont été figés sur pellicule en rue ou dans le studio du photographe. Après Vincent Beeckman qui a eu l’honneur des cimaises en 2017, c’est la deuxième fois que la Fondation A organise une grande exposition d’un photographe belge. Ses travaux sont à découvrir jusqu’au 31 mars 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fondationastichting.com Avenue van Volxem, 304 à 1190 Bruxelles Guy Duguet

EXPOSITION : LES SŒURS NOIRES Un événement est consacré à la congrégation des Sœurs Noires, ordre qui est apparu durant la seconde moitié du XVème siècle, avec le regroupement de plusieurs béguines qui ont reçu de leur évêque l’autorisation de prononcer leurs vœux pour entrer en religion et suivre la règle de Saint Augustin. Leur supérieur hiérarchique leur a toutefois imposé de porter le scapulaire noir comme tenue distinctive, vêtement qui leur a valu le surnom de « Sœurs Noires ». Ces religieuses ont assez tôt bénéficié d’une forte popularité, car elles ne se contentaient pas d’être des contemplatives, mais exerçaient dès le départ un apostolat en s’occupant des malades en se rendant à leur domicile, faisant montre d’un dévouement total, notamment lors des épidémies de peste qui leur a valu l’admiration de tous. Finalement, devenues trop peu nombreuses, les Sœurs Noires se sont rattachées à un autre ordre en 1956. La Basilique de Koekelberg leur consacre une exposition dans son espace muséal, question de commémorer leurs actions et de les rappeler à notre mémoire, en regroupant une série d’objets tels que des peintures, du mobilier, des œuvres d'arts, de la vaisselle, des sculptures et de la dentelle bruxelloise ou flamande. En se rendant sur place, on découvre tout un pan de notre passé peu ou mal connu au XXIe siècle. A voir à la Basilique de Koekelberg pour une durée encore indéterminée l.es détails ont tous été mis le site officiel www.basilicakoekelberg.be Parc Elisabeth à 1083 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : RETHINKING COLLECTIONS L'exposition tant attendue (traduite en français par repenser les collections) ouvre ses portes au public, l’invitant à une réflexion profonde sur la recherche de provenance des pièces réencensées dans le patrimoine du lieu. Consacré à l'exploration des origines des collections de l'AfricaMuseum, principalement acquises pendant la période coloniale en République Démocratique du Congo, cet événement émerge au cœur des débats sociaux et politiques contemporains sur la restitution et la reconnaissance des contextes historiques. La question centrale de ReThinking Collections réside dans la manière dont nous pouvons retracer l'origine de ces collections, tout en proposant une perspective unique sur les défis et les opportunités liés à cette recherche de provenance, tout en rappelant l'importance des discussions entourant la restitution des objets culturels. À travers des pièces variées et parfois surprenantes, cette exhibition explore les multiples facettes de cet héritage controversé, mettant en lumière les implications éthiques et politiques qui découlent de la possession de ces artefacts. Elle pousse également les visiteurs à s’interroger sur la signification profonde de cet ensemble dans le contexte actuel, remettant en question les narrations établies. ReThinking Collections ne se contente pas de scruter le passé, mais se projette également vers l'avenir. L'exposition s'appuie sur le livre édité par le MRAC (Re)Making Collections : Origins, Trajectories & Reconnections rédigé par Sarah Van Beurden, Didier Gondola & Agnès Lacaille. Cette source d'inspiration sert de fil d’Ariane à la visite dans l »’intention de perspectives nouvelles. Concrètement, le public est invité à s’immerger dans cette expérience pour remettre en question ses perceptions et à participer à un dialogue essentiel sur la manière dont les institutions culturelles belges peuvent mieux comprendre, présenter et éventuellement restituer une partie ou l’ensemble de leur patrimoine venu d’Afrique centrale. ReThinking Collections promet d'être une expérience éducative et provocante, ouvrant une fenêtre sur un débat crucial. Rendez-vous à l’Africa Museum jusqu’au 29 septembre 2024. Plus de détails sur le site www.africamuseum.be Leuvensesteenweg, 13 à 3080 Tervuren André Metzinger

EXPOSITION : RÉINVENTER LE PASSÉ Cet événement offre une plongée captivante dans le monde créatif de la nouvelle génération d'artistes et de designers. Mettant en lumière des pièces historiques et ultracontemporaines récemment acquises, il explore les enjeux de notre époque à travers le prisme de femmes et d’hommes nés dans les années 1980 et 1990. Les créateurs et créatrices présentés, tels que Florent Seligmann, Meryll Rogge, Florentina Leitner et MIPINTA, se distinguent par leur approche novatrice et engagée. Ils réinventent des éléments anciens en déconstruisant les normes liées aux genres masculins et féminins, plaçant ainsi la déconstruction au cœur de leur travail. Cette démarche artistique reflète une volonté de repenser les conventions établies et de promouvoir une mode qui transcende les limites traditionnelles. Au-delà de son aspect sociologique, cette exposition sonde la recherche menée par ces artistes qui renouvellent les coupes, les matières, les techniques et les esthétiques, dévoilant une exploration constante et une expérimentation audacieuse. La conscience écologique se manifeste également dans les créations de cette nouvelle génération. Cette dernière souligne l'importance de l'éthique et de la durabilité, intégrant des pratiques respectueuses de l'environnement dans leurs processus de conception. Les expositions capsules présentées dans cet espace offrent enfin un aperçu singulier et éclairant des riches collections du musée. L'accent est non seulement axé sur la jeunesse créative qui forge l'avenir avec des pièces joyeuses, ludiques, colorées et empreintes de liberté, entre tradition et innovation. Des travaux à découvrir au Musée Mode et Dentelle jusqu’au 17 mars 2024. Voyez davantage d’informations sur le site officiel de l’organisateur www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION DE SCULPTURES EN PLEIN AIR C’est une première ! Faisant suite à un appel lancé en 2021 par le Centre culturel Escale du Nord, le Parc des Etangs (Anderlecht) s’est transformé en écrin pour accueillir les œuvres monumentales de six sculpteurs, prouvant à quel point l’art ne doit pas se cantonner aux galeries et aux seuls musées. Il a pour vocation d’éduquer, de sensibiliser, d’émouvoir, de questionner et de générer des débats, tout en permettant aux riverains de découvrir des œuvres contemporaines dans leur environnement lors d’une promenade pédestre, en allant faire leurs courses ou en se déplaçant expressément pour venir à leur rencontre. Enfin, il s’agit de promouvoir le travail de celles et ceux qui pratiquent la sculpture en dilettante ou en professionnels, pour prouver la vitalité de notre royaume, ainsi que pour rendre la culture accessible gratuitement à tous. Une formule très éloignée des univers figés des académies et la présentation dans un espace public agréable et verdoyant de pièces faisant chacune plusieurs mètres pour une confrontation immédiate avec le public. La disposition des œuvres dans le parc offre plusieurs points de vue pour les contempler, sans ordre de visite nécessaire. On passe allègrement de l’une à l’autre pour un arrêt ou pour passer son chemin … si on n’a pas été séduit ! Une balade qui permet également de s’évader du bitume en côtoyant des canards et des oies, des joueurs de pétanque, des familles, des séniors et des jeunes s’échangeant le ballon. Les artistes retenus sont José Sahagun, Hubert Verbruggen, Jean Boghossian, François Canart, Brigitte Danse et Isabelle Van Wylick Zazie. Des identités artistiques peu banales ! Cette exposition en plein air est à voir jusqu’au 22 avril 2024. Avenue Marius Renard à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : ANNA PUIGJANER / MAIO UNWORLDING CUBEX L'emblématique système de cuisine CUBEX de Louis Herman De Koninck a commencé à être commercialisé en 1931, diffusant les principes de la cuisine moderne en Belgique pendant des décennies. Basé sur un système modulaire fonctionnel de 60 cm, son agencement favorisait l'efficacité et les principes hygiéniques tout en renforçant les constructions de genre autour de la reproduction. L'architecture et les espaces domestiques en particulier ont historiquement contribué à promouvoir et à perpétuer des modèles sociaux biaisés autour des pratiques de soins. L'exposition Unworlding CUBEX revisite de manière critique le design original, en spéculant sur de nouvelles formes potentielles de parenté et de travail domestique. Anna Puigjaner (MAIO) est la deuxième chercheuse à réexposer les collections du CIVA dans le cadre du programme de Research in Residence, référant sa recherche Kitchenless Cities, où l'élimination de la cuisine de la maison permet la domestication de la sphère urbaine. Une exposition à découvrir au CIVA jusqu’au 28 avril 2024. Découvrez les informations pratiques sur le site www.civa.brussels Rue de l'Ermitage, 55 à 1050 Ixelles


EXPOSITION : GEOMETRIC ABSTRACTION Le mouvement de l'abstraction géométrique est un genre important et influent apparu au début du XXe siècle, caractérisé par l'utilisation de lignes et de formes géométriques pour créer des œuvres d'art non-figuratives. Rejetant la nature de l’art traditionnel, les artistes ont adopté l’abstraction comme moyen d’explorer des éléments visuels purs et transmettre des émotions à travers des formes et des couleurs simples. Le mouvement cherchant ici à ramener la réalité à son essence fondamentale, les plasticiens employaient souvent la symétrie, la précision et les principes mathématiques pour parvenir à une harmonie visuelle. L'abstraction géométrique a laissé un impact durable, inspirant les artistes à expérimenter de nouveaux langages visuels et ouvrant la voie à de futurs mouvements abstraits. La présente exposition permet de découvrir les travaux de Carlos Caballero, un artiste cubain, qui exprime les liens inhérents entre le monde et la géométrie, entremêlant l'organique et les mathématiques. Alberto Casari, originaire du Pérou, présente un mélange harmonieux de couleurs et de formes, en s'inspirant du textile et de son pays natal. Représentant le Mexique, la jeune Paula Cortazar apporte une perspective culturelle distincte à cet événement, entrelaçant des éléments traditionnels à une abstraction géométrique, mettant en valeur le riche patrimoine de l'Amérique latine dans un contexte actuel. Magdalena Fernandez, artiste vénézuélienne, explore habilement l'interaction de la nature, de la lumière et du mouvement, évoquant un sentiment de fluidité et de transformation. Jose Luis Martinat, également originaire du Pérou, repousse les limites du médium en incorporant la technologie et des éléments interactifs, créant ainsi des expériences politiquement engagées et immersives pour les spectateurs. La production créative de Mano Penalva découle de la transformation d’objets ordinaires, reflet de l’engagement profond de l’artiste avec l’anthropologie et la culture matérielle. Utilisant une gamme diversifiée de médiums, Penalva présente de nouvelles compositions esthétiques inspirées des tactiques de marketing de détail, de la collection narrative personnelle et de l'interaction dynamique entre les sphères domestique et publique. Rodrigo Sassi, connu pour son utilisation de matériaux de construction recyclés dans ses sculptures, joue avec des artefacts d'architecture géométrique et des éléments coloniaux dans ses compositions. « Geometric Primitive » propose à différents créateurs de présenter leur vision personnelle de l'abstraction géométrique. Une exposition à découvrir jusqu’au 16 mars 2024 à la Galerie Nosco. Voyez davantage de détails sur le site www.gallerynosco.com Rue Lebeau, 43 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LÉON KOSSOFF Leon Kossoff était membre éminent de la London School, une association informelle d'artistes qui comprenait également Francis Bacon, Lucian Freud, Frank Auerbach et David Hockney. Bien que stylistiquement divers, ils se sont tous concentrés sur la figuration et le réalisme expressif à une époque où l'abstraction et le minimalisme étaient les forces dominantes de l'art contemporain. Kossoff a peint Londres de manière presque obsessionnelle. Les œuvres de l'exposition comprennent des scènes du nord de la ville, où il a vécu et travaillé, et de l'East End, où il a grandi. Peints entre 1971 et 1992, ils témoignent de la fascination de Kossoff pour le renouveau de la ville d’après-guerre. Il était particulièrement attiré par les lieux de transformation et de transit, tels que les chantiers et les gares. Léon Kossoff est également réputé pour ses interprétations de peintures de maîtres anciens et modernes. Néanmoins, ce ne sont pas des copies académiques. La technique rapide et dynamique et les traits répétitifs de Kossoff lui sont indéniablement propres et les croquis, bien que fidèles aux originaux, ne leur sont jamais identiques. Captivé par certains maîtres anciens ou par les toiles de pionniers comme Cézanne et Courbet, Kossoff s'est toujours efforcé d'analyser l'impact psychologique et émotionnel des peintures en le recréant dans son propre travail. C'était à la fois un engagement intellectuel et un exercice pédagogique. Il écrivait en 1987 : « Dans mon travail réalisé à la National Gallery et ailleurs parmi les œuvres d'autrui, j'ai toujours été un étudiant. Dès le début… mon attitude face à ces œuvres a toujours été de m’apprendre à en tirer et, par des visites répétées, d’essayer de comprendre pourquoi certaines images ont un effet transformateur sur l’esprit. Kossoff était particulièrement attiré par les œuvres dramatiques et intenses, ou celles mettant en scène une lutte, comme on peut le voir dans l'exposition


qui se tient à la Galerie Xavier Hufkens jusqu’au 30 mars 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.xavierhufkens.com Rue Saint-Georges, 107 à 1050 Ixelles

EXPOSITION : HISTOIRE DE NE PAS RIRE. LE SURRÉALISME EN BELGIQUE Bruxelles commémore les cent ans du surréalisme avec une exposition consacrée au célèbre mouvement d'avant-garde belge sur une période de pas moins de soixante ans. Le surréalisme, ce mouvement artistique audacieux qui a émergé au début du XXe siècle, a trouvé en Belgique un terrain fertile pour son épanouissement créatif. Enraciné dans la volonté de libérer l'imagination des contraintes rationnelles, le surréalisme belge a apporté une contribution distinctive à ce mouvement international. Menés par le célèbre peintre René Magritte et le poète André Breton, les artistes belges ont cherché à transcender la réalité tangible, plongeant dans les profondeurs de l'inconscient. Les rêves, les visions énigmatiques et les jeux de mots absurdes sont devenus des outils d'expression privilégiés, permettant aux artistes de créer des œuvres empreintes de mystère et de questionnement. Le travail de Magritte, en particulier, a capturé l'essence du surréalisme belge. Ses peintures, souvent caractérisées par des éléments surréalistes juxtaposés de manière inattendue, ont défié les attentes de la réalité. "La trahison des images", avec son célèbre "Ceci n'est pas une pipe", incarne parfaitement l'approche subversive des artistes belges envers la représentation conventionnelle. Outre la peinture, le surréalisme belge a également prospéré dans la poésie, avec des poètes tels que Paul Nougé et Louis Scutenaire explorant le langage de manière expérimentale. Les mots deviennent des portes d'entrée vers des mondes imaginaires, créant des paysages linguistiques aussi étranges que les tableaux de Magritte. L'héritage du surréalisme belge persiste aujourd'hui, influençant des générations d'artistes qui continuent à puiser dans les profondeurs de l'inconscient pour inspirer la créativité. La Belgique demeure une terre d'émerveillement artistique, où le surréalisme a laissé une empreinte indélébile, invitant chacun à plonger dans les mystères de l'esprit humain. Les surréalistes singuliers de Belgique vont au-delà de l'esthétique pure et veulent transformer le monde avec leur art subversif. L’exposition Histoire de ne pas rire accorde une attention particulière à leurs contacts internationaux, au contexte politico-historique et aux femmes artistes importantes. L’occasion de voir des œuvres signées, entre autres, Paul Nougé, René Magritte, Jane Graverol, Marcel Mariën, Rachel Baes, Leo Dohmen, Paul Delvaux ainsi que Max Ernst, Yves Tanguy, Salvador Dalí, Giorgio De Chirico et bien d'autres. Un événement qui se tient à Bozar du 21 février au 16 juin 2024. Découvrez les modalités pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles Andrea Cerasi


EXPOSITION : JAMES ENSOR INSPIRED BY BRUSSELS Au cœur de l’art belge du XIXe siècle, émerge une figure singulière et énigmatique : James Ensor. Ce peintre et graveur, souvent considéré comme le père du symbolisme belge, a laissé derrière lui un héritage artistique riche et intrigant. Né en 1860 à Ostende, James Ensor a passé la majeure partie de sa vie dans l’ombre des conventions artistiques de son époque. Rejetant le réalisme et impressionnisme qui prédominaient alors, Ensor a opté pour une voie plus personnelle, explorant des thèmes sombres et souvent macabres. Son œuvre, parfois qualifiée de fantastique, dépeint un univers surréel où le grotesque côtoie le sublime. L’une des œuvres les plus emblématiques d’Ensor est sans doute « Les Masques de la Mort », une composition saisissante où des masques grotesques et des squelettes dansent dans une danse macabre. Cette fascination pour la mort et le masque deviendra une constante dans son travail, témoignant d’une profonde introspection et d’une critique subtile de la société de son temps. Mais l’artiste ne se contente pas de choquer. Son utilisation innovante de la lumière et de la couleur donne à ses œuvres une intensité particulière. Les jeux d’ombres et de lumières accentuent le caractère dramatique de ses scènes, créant une atmosphère mystérieuse et captivante. Ses œuvres, bien que souvent sombres, révèlent une maîtrise exceptionnelle de la technique artistique. Le peintre n’a pas manqué de susciter la controverse. Son refus des conventions artistiques a parfois été mal compris, et ses critiques ont oscillé entre l’admiration et le rejet. Cependant, avec le recul, l’œuvre de James Ensor est aujourd’hui saluée comme un jalon important dans l’histoire de l’art belge. On l’oublie souvent, il était davantage qu’un peintre de masques. Son œuvre est d’une diversité exceptionnelle, autant sur le plan technique que thématique. Ses peintures, dessins et gravures présentent un large éventail de styles et de sujets, allant du réalisme au symbolisme, en passant par les portraits, les natures mortes ou encore un bestiaire fait de monstres épars. Du 22 février au 2 juin 2024, plongez-vous dans le monde imaginaire de l’un des plus grands artistes belges. Découvrez ses peintures et travaux graphiques dans un lieu où Ensor a souvent fait escale durant les années passées à Bruxelles : le palais de Charles de Lorraine. À l’époque d’Ensor, ce palais abritait le Musée d’Art moderne. Dès 1887, l’artiste y a exposé, conjointement avec des cercles artistiques tels que « Les XX » et « La Libre Esthétique », des œuvres qui ont beaucoup fait parler d’elles. Ce palais historique était alors le lieu de rencontre par excellence de l’avant-garde. Cette période a d’ailleurs été le théâtre de changements dans le monde de l’art jusque dans ses fondements. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.kbr.be Mont des Arts, 28 à 1000 Bruxelles Michel Weyo


EXPOSITION : STOCLET 1911 RESTITUTION Cette exposition a été initiée à l’occasion de l’année Art Nouveau Brussels 2023 et est présentée dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. Cet événement et la reconstitution numérique qui est présentée sous forme de film ont pour ambition de permettre aux visiteurs de parcourir les intérieurs du palais Stoclet, inscrit sur la liste très fermée des quelques bâtiments bruxellois repris au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009 et, pourtant, encore peu connu du grand public. La reconstitution virtuelle de ce palais (qui reproduit l’état du palais entre 1911 et 1918 et qui ne représente pas la situation existante) est basée sur des sources archivistiques précises puis sur une analyse architecturale fine de ses espaces ; un travail qui a occupé pendant presque deux ans l’équipe d’experts. Son réalisme renforce l’impression d’immersion des visiteurs dans un état d’origine du bâtiment : nous découvrons le palais exactement comme l’ont rêvé le couple Suzanne Stevens et Adolphe Stoclet. Nous sommes tous aujourd’hui, le temps de cette exposition, leurs invités. Cet endroit est peut-être le chefd’œuvre de Josef Hoffmann, un architecte qui marque profondément l’architecture européenne. A la fin du siècle, les créateurs, architectes et artistes, vont progressivement s’autonomiser, cherchant à se distinguer des courants artistiques qui les précédents. C’est le début d’une succession effrénée de mouvements artistiques qui s’enchaînent au cours de cycles de plus en plus courts. Cette dynamique, motivée par la recherche de modernité et de progrès, marque une bonne partie de la fin des années 1900 et l’ensemble du XXe siècle. La société désigne alors, pour chacun de ces mouvements artistiques, quelques individus, généralement des hommes, présentés comme des mentors : Victor Horta, Frank Lloyd Wright, Henry Van de Velde, Le Corbusier, Mies Van der Rohe, Rem Koolhaas, Frank Gehry et d’autres deviennent, tout au long de cette histoire, une référence absolue placée au sommet de cette pyramide hiérarchique. On leur accorde le statut de génies, occultant par là-même ceux et celles qui développent parfois des carrières moins radicales, mais néanmoins intéressantes. Hoffmann fait partie de ces génies qui fascinent et alimentent ce mythe. Par son enseignement, sa présence dans de nombreuses expositions internationales et sa longévité, il touche plusieurs générations. Mais c’est surtout sa quête de modernité, d’élévation spirituelle à travers la beauté et de pureté des formes qui inspire des centaines d’architectes et designers de notre culture occidentale. Son œuvre, si radicale, a inspiré étonnement aussi bien les futurs modernistes des avant-gardes que les adeptes de l’Art Déco, pourtant si différents dans leur essence. Une fascination qui a perduré certainement jusqu’aux années 2000 avec le postmodernisme. À travers cette recherche, la Région bruxelloise souhaite non seulement rendre cette connaissance accessible au plus grand nombre, mais aussi construire une base d’information scientifique sur la spatialité du bâtiment et ses décors remarquables. Une reconstruction à voir jusqu’au 14 avril 2024 au Musée Arts et Histoire. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : PATCHWORK Cette exposition propose une expérience artistique singulière, où l'abstraction, l'évasion et l'étonnement se conjuguent harmonieusement. À travers un jeu subtil de matières et de structures intrigantes, elle plonge le visiteur dans un univers fascinant, où les symétries et les formes géométriques se mêlent aux perspectives captivantes. Les œuvres présentées, malgré leur apparence déstructurée ou décomposée, révèlent chacune une histoire unique. Patchwork transcende les frontières des différents styles artistiques, fusionnant photographies, peintures, broderies et travail du tissu. Ces éléments, assemblés telle une étoffe méticuleusement conçue, créent un ensemble visuellement harmonieux, où l'évasion prend tout son sens. L'exposition s'inscrit dans une volonté claire de partage et d'échange. Elle se présente comme un lieu de rencontre privilégié entre le public et les artistes, favorisant ainsi un dialogue authentique. Chaque pièce exposée est une invitation à explorer la diversité artistique, à s'émerveiller devant la richesse des compositions, et à découvrir les multiples facettes de l'expression créative. Les couleurs vives ou les teintes intimistes utilisées dans les œuvres contribuent à renforcer l'impact émotionnel de l'exposition. Les contrastes saisissants entre les différents éléments renforcent la dynamique visuelle, captivant l'attention du spectateur à chaque coin de l'espace dédié. Cet événement ne se contente pas d'être une simple exposition artistique ; c'est une immersion dans un monde où la créativité et l'originalité sont célébrées. Chaque détail, chaque nuance, chaque composition témoigne du talent des artistes et de leur capacité à transcender les frontières conventionnelles de l'art. L'exposition "Patchwork" est à découvrir au Mont-de-Piété du 3 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.montdepiete.be Rue Saint-Ghislain, 19-23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : VAN GOGH – THE IMMERSIVE EXPERIENCE Vincent van Gogh, l'un des maîtres incontestés de l'art postimpressionniste, a laissé un héritage artistique empreint de passion et de couleur. Né en 1853 aux Pays-Bas, sa vie tumultueuse a été marquée par des hauts et des bas, mais c'est son génie artistique qui perdure à travers les âges. La réputation du peintre porte surtout sur ses œuvres emblématiques telles que « La Nuit étoilée », « Les Tournesols » et « La Chambre à coucher ». Sa technique distinctive, caractérisée par des coups de pinceau expressifs et une palette de couleurs audacieuse, a redéfini la façon dont nous percevons l'art. Révolutionnaire dans son approche artistique, il a souvent été incompris de son vivant. Cependant, son impact sur le monde de l'art s'est amplifié au fil des décennies. Afin de rendre hommage à son génie créatif, des expositions immersives ont émergé, transportant les visiteurs dans l'univers vibrant et tourmenté du maître néerlandais. Ces expositions d’un nouveau gente permettent de fusionner l'art visuel avec la technologie moderne. À travers des projections dynamiques, des effets sonores et des animations 3D, les visiteurs sont plongés dans les toiles tourbillonnantes de van Gogh. Chaque détail, chaque coup de pinceau est amplifié, créant une expérience presque mystique qui transcende le simple fait d'admirer une peinture. L'interaction entre la musique, la lumière et les mouvements visuels crée une atmosphère envoûtante, révélant l'âme tourmentée de ce créateur hors-normes. Les visiteurs ont donc l'impression de marcher à travers ses pensées, de ressentir la passion qui a animé son pinceau et d'explorer les recoins les plus profonds de son imagination. Après avoir conquis plus de cinq millions de personnes à travers le monde et après une première édition en 2019, cette exposition revient à Bruxelles avec un dispositif technologique et immersif complètement revisité à la Galerie Horta. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.vangoghexpo.com Rue du Marché Aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles Sam M as


EXPOSITION : JEF GEYS Indisciplinée et inclassable dans les catégories classiques de l’histoire de l’art, telle est généralement la description qui est faite de l’œuvre de Jef Geys (1934-2018). Bien que l'exposition ambitieuse organisée au WIELS insiste sur l’attitude subversive et non académique de l’artiste elle révèle tout autant l’humour et la sensualité de sa pratique, à la fois engagée et socialement critique. L’œuvre de Jef Geys, qui part toujours de questions et de problèmes particuliers, peut être comprise comme un processus d’apprentissage à vie, correspondant à une acquisition continue de connaissances, à laquelle il a associé divers publics, principalement en marge des cercles artistiques et académiques traditionnels. Dès le début des années 1960, Jef Geys accumule sa documentation dans son archive personnelle, qu’il organise à l’aide de « listes d’œuvres » de toutes les activités qu’il considérait comme faisant partie de sa pratique artistique. Sa liste finale, qui comporte 844 numéros, s’ouvre sur des photos et des dessins datant de ses années d’école chez les Frères de la Charité, pour donner ensuite un aperçu de quelque 60 ans de travail. Du case-study d’un cycliste débutant à la réalisation d’une étude botanique pour l’automédication; de la conception de pédagogies alternatives pour sa classe à l’organisation de conseils de quartier pour une démocratie directe dans son village; de dessins d’étude de formes et des peintures modèles qui s’amusent des goûts et des genres traditionnels aux poupées laquées et aux reliefs sensuels de fruits; d’actions performatives à la photographie conceptuelle; de textes « ouverts » aux films instructifs, les œuvres répertoriées sont très hétérogènes, dialoguant avec la pratique artistique mais aussi d’autres disciplines comme la biologie, l’architecture, la sociologie et l’anthropologie, faisant de l’artiste un précurseur de l’approche interdisciplinaire. Cette exposition est à découvrir au Wiels du 2 février au 19 mai 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : OSCAR MURILLO Oscar Murillo (né en 1986 en Colombie) vit et travaille à Molenbeek, Londres et La Paila. Il a obtenu un bachelier en Beaux-Arts à l’Université de Westminster en 2007 et un master du Royal College of Art, à Londres, en 2012. En 2019, Murillo a été un des quatre artistes à recevoir collectivement le prestigieux Prix Turner. Oscar Murillo est un des artistes les plus marquants et inventifs de sa génération. Cette exposition individuelle, intitulée Masses, établit une cartographie des masses – liquide, matérielle, sonore – à travers une installation à grande échelle, qui s’ouvre sur un panorama de vastes peintures gestuelles. Ces nouvelles œuvres sont fortement marquées de différentes nuances de bleu, telle une marée obscure déferlant dans l’espace. Elles sont le résultat de la situation actuelle dans laquelle Murillo se trouve, près d’une décennie après avoir lancé un projet à long terme, dans le cadre duquel lui et son équipe de collaborateurs ont distribué des toiles brutes dans des écoles du monde entier. Après les avoir fixées sur leurs pupitres, les écoliers les ont couvertes de dessins, de graffitis et d’illustrations pendant plus de six mois, avant de les renvoyer à l’artiste. Oscar Murillo traite ces toiles comme des dispositifs d’enregistrement analogiques, dont le seul volume lui permet de puiser dans une conscience collective – une fréquence culturelle et sociale – loin de subtilités anecdotiques comme le lieu ou la personne qui ont créés les dessins. Ancrés dans une tradition abstractionniste, ils sont fondés sur une profonde compréhension des réalités matérielles et sociopolitiques actuelles. Cette exposition solo est à découvrir au Wiels du 2 février au 28 avril 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles


EXPOSITION : ART NOUVEAU, UN ART POUR TOUS·TES ? Présentée en fin de programmation de l’année Art Nouveau, l’exposition “ART NOUVEAU, un art pour tous·tes ?” invite à se réapproprier les objets et sujets des maisons musées de l’Art Nouveau bruxellois. Par le biais d’une expérience participative et pluridisciplinaire, le projet fait dialoguer des enjeux sociaux contemporains et ouvre de nouvelles perspectives narratives. Exposés au sein d’un Salon des Fascinations, divers chemins d’explorations invitent à se captiver et s’interroger sur l’Art Nouveau. Les ambivalences de ce mouvement, présentées sous forme de stands fascinants, mènent à des interprétations multiples et subjectives. L'exposition questionne les défis du post-musée par la création d’un espace où les visiteurs peuvent s'exprimer, toucher et entendre des voix multiples. Le programme Art Nouveau Bruxelles 2023 est porté conjointement par urban.brussels et visit.brussels. Ce projet réunit un groupe hybride composé de chercheurs, d'associations, d'artistes et de citoyens. L’exposition de ce laboratoire raconte des nouveaux regards et réinterprète le slogan de l’époque : l’Art nouveau est un art pour tous ! Une exposition à découvrir aux Halles Saint Gery jusqu’au 14 avril 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.hallessaintgery.be Place Saint Géry à 1000 Bruxelles

AFFORDABLE ART FAIR BRUSSELS En février 2024, la magie de l'art contemporain s'apprête à enchanter une nouvelle fois les visiteurs, car l'Affordable Art Fair Brussels revient pour sa quinzième édition. Cette manifestation promet une aventure artistique captivante, réunissant un éventail impressionnant d'œuvres d'art contemporain provenant de quatre-vingt-cinq galeries, tant belges qu'internationales. Lorsque vous franchirez les portes de cet événement incontournable, préparez-vous à être accueilli chaleureusement par une équipe spécialisée. Tout au long de la semaine, vous aurez l'opportunité de rencontrer des représentants de galeries, des artistes passionnés et d'autres amateurs d'art, tous réunis pour célébrer la créativité et l'expression artistique. Parmi les moments forts de cette édition, plongez dans un monde artistique riche et diversifié, où chaque coin révèle une nouvelle perspective. Explorez des œuvres uniques qui transcendent les frontières, repoussant les limites de l'imagination et de la créativité. Les exposants offrent un panorama varié d'expressions artistiques, du contemporain émergent aux œuvres établies, créant ainsi un véritable melting-pot culturel. Participez activement à cette expérience artistique immersive en assistant à des ateliers interactifs animés par des artistes talentueux. Laissez-vous inspirer et créez votre propre chef-d'œuvre, établissant ainsi un lien direct entre l'artiste et le spectateur. Ces moments d'échange et de création contribuent à rendre l'art plus accessible et à renforcer les liens entre la communauté artistique et le public. En plus des stands, préparez-vous à être émerveillé par des installations artistiques qui transforment l'espace en une toile vivante. Ces créations uniques défient les conventions, invitant les visiteurs à repenser la manière dont l'art peut interagir avec son environnement. Cette semaine exceptionnelle dédiée à l'art abordable, à la découverte et à la célébration de la créativité sous toutes ses formes se déroule du 8 au 11 février 2024 à Tour & Taxis. Voyez les modalités pratiques sur le site www.tour-taxis.com Avenue du Port,86c à1000 Bruxelles


EXPOSITION : PORSCHE DRIVEN BY DREAMS L'histoire de la marque Porsche tient de la saga. Elle a débuté avec une vision et une passion pour l'ingénierie automobile. Ferdinand Porsche, le fondateur de l'entreprise, a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'automobile, en créant l'une des marques les plus emblématiques et prestigieuses de l'industrie. Il était un ingénieur allemand talentueux et visionnaire. Il a fondé son entreprise en 1931, la "Dr. Ing. h.c. F. Porsche GmbH", à Stuttgart. L'une des premières réalisations notables de Porsche a été la conception de la Volkswagen Coccinelle, une voiture abordable et devenue une icône mondiale. La Coccinelle a connu un succès retentissant, qui a permis à son concepteur de poursuivre son rêve de créer des voitures sportives haut de gamme. La première véritable voiture de sport Porsche est apparue en 1948 sous le nom de Porsche 356. Elle était basée sur la plateforme de la Coccinelle, mais elle présentait des performances améliorées et un design élégant. La 356 a rapidement acquis une réputation pour sa maniabilité et son agilité, devenant la première Porsche à remporter des courses automobiles. Cette voiture a jeté les bases de ce que serait la marque Porsche. En 1963, Porsche a introduit l'une de ses créations les plus emblématiques, la Porsche 911. Conçue par Ferdinand "Butzi" Porsche, petit-fils du fondateur de l'entreprise, cette voiture est devenue l'icône incontestée de la marque. La 911 se caractérise par sa silhouette distinctive à l'arrière, son moteur six cylindres à plat et son incroyable maniabilité. Elle a évolué au fil des décennies, mais elle est restée fidèle à son héritage de performance et d'élégance. Au fil des années, Porsche a étendu sa gamme de produits pour inclure d'autres modèles, tels que la Porsche 924, la Porsche 944, la Porsche Boxster, la Porsche Cayenne (un SUV) et la Porsche Panamera (une berline de luxe). Cette diversification a permis à Porsche d'attirer une clientèle plus large tout en maintenant son engagement envers la performance et l'innovation. Le sport automobile s’est toujours tenu au cœur de l'identité de la marque, qui a accumulé de nombreuses victoires en compétition, notamment sur la célèbre piste du Mans. De nos jours, Porsche est synonyme de luxe, de performance et d'ingénierie de pointe. La société continue de développer des voitures de sport haut de gamme, des SUV performants et des véhicules électriques, marquant ainsi l'entrée de la marque dans l'ère de la mobilité durable avec la Porsche Taycan, sa première voiture électrique. Autoworld, en collaboration avec Porsche Belgium et avec le musée de Porsche à Stuttgart, propose une présentation de modèles uniques qui sont à voir jusqu’au 25 février 2024. Si cela vous tente, Découvrez les informations pratiques sur le site www.autoworld.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles Michel Weyo


EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY Banksy, l'artiste énigmatique dont l'identité demeure un mystère, a marqué le monde de l'art contemporain par son style distinctif et son engagement social. Ses œuvres, souvent politiquement chargées, se manifestent à travers des graffitis, des peintures murales et des installations provocantes. En dépit de son succès mondial, Banksy reste dans l'ombre, se cachant derrière le voile de l'anonymat. Son talent artistique transcende les frontières conventionnelles, fusionnant l'art de la rue avec une critique audacieuse de la société. Ses images emblématiques, telles que la fillette relâchant un ballon en forme de cœur ou le manifestant jetant un bouquet de fleurs, sont devenues des symboles de la contestation pacifique et de la quête de justice sociale. Banksy utilise l'art comme moyen de communication, mettant en lumière des questions cruciales telles que les inégalités sociales, les conflits politiques et les méfaits environnementaux. Ses œuvres transmettent souvent un message puissant, incitant le spectateur à réfléchir sur le monde qui l'entoure. L'artiste se sert de l'espace urbain comme supports, transformant des murs gris en toiles vibrantes qui suscitent la réflexion. Sa renommée mondiale n'a pas émoussé son engagement envers l'anonymat. Sa capacité à rester incognito malgré la célébrité témoigne de son désir de focaliser l'attention sur ses créations plutôt que sur sa personne. Cette mystérieuse aura entourant sa personne alimente le mystère et l'intrigue, renforçant l'impact de ses œuvres dans le monde entier. Bien que certaines critiques considèrent son travail comme purement subversif, d'autres louent son ingéniosité et son audace. Son influence sur le street art contemporain est indéniable, ouvrant la voie à de nouveaux dialogues sur la place de l'esthétique dans l'espace public et son pouvoir de provoquer des changements sociaux. The World of Banksy propose une exposition qui rassemble le plus grand nombre d’œuvres murales grandeur nature de cet artiste. Ces œuvres reconstituées à la perfection, ainsi que d’autres pièces relatant la riche carrière de Banksy, ont été installées dans les locaux mythiques d’une ancienne maison de tissus au cœur de la ville de Bruxelles. On le sait, la plupart des travaux exposés et reconstitués à l’identique d’après des photographies ont disparu. Une occasion unique de faire connaissance avec la figure la plus énigmatique du monde de l'art moderne ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : DINOS ALIVE Bienvenue dans l'univers extraordinaire de Dinos Alive, une immersion palpitante dans le passé lointain où d'imposants monstres gouvernaient la Terre. Cette expérience unique, récemment débarquée à Bruxelles, propose aux visiteurs un voyage dans le temps, plongeant petits et grands au cœur de l'ère des dinosaures, une période qui a façonné la vie sur notre planète pendant cent quarante millions d'années. Dinos Alive vous invite à aller à rebours des millions d'années dans le passé et à fouler un monde gouverné par des dinosaures redoutables, des majestueux herbivores aux prédateurs redoutables, créant un écosystème préhistorique unique. L'exposition offre une opportunité exceptionnelle d'observer des reproductions grandeur nature et articulées de quatre-vingts spécimens, recréant de manière réaliste l'atmosphère unique de l'ère du Jurassique et du crétacé. Parmi les vedettes incontestées, on compte les redoutables T-rex, les majestueux Stégosaures, les imposants Ankylosaures, les mélodieux Parasaurolophus, les agiles Vélociraptors, les redoutables Suchominus et bien d'autres encore. Au fil de la visite, explorez les abysses à travers un aquarium virtuel, permettant de croiser la route des créatures marines qui peuplaient les océans à l'époque de ces reptiles imposants. Plongez dans les différentes époques de ces créatures préhistoriques, découvrez leurs secrets et vivez une expérience encore plus intense avec la réalité virtuelle. Les jeunes sont également à l'honneur grâce à un espace interactif, qui propose de devenir de véritables apprentis paléontologues. Pour les moins de douze ans, un manège à thème Dino garantit une aventure ludique et captivante. Dinos Alive représente bien plus qu'une simple exposition. Il s’agit d’un retour en arrière vers une époque lointaine, alliant éducation et divertissement. Pourtant, malgré leur domination indiscutable, les dinosaures demeurent entourés de mystères fascinants, notamment en ce qui concerne leur extinction massive. La question de ce qui a conduit à la disparition soudaine de ces géants mystérieux reste l'une des énigmes les plus intrigantes de l'histoire de la planète, même si les scientifiques proposent différentes théories pour expliquer leur disparition, avec l'hypothèse de l'impact d'une météorite en tête de liste. Selon cette théorie, un astéroïde aurait frappé la Terre il y a environ soixante-six millions d'années, créant le cratère de Chicxulub au Mexique. L'impact aurait déclenché des incendies massifs et obscurci le ciel avec des particules, entraînant un refroidissement climatique, perturbant l'équilibre écologique et contribuant ainsi à la fin des dinosaures. D'autres facteurs tels que l'activité volcanique intense sont également envisagés comme des contributeurs potentiels à cet événement cataclysmique. Les mystères entourant la disparition des dinosaures ajoutent une couche de fascination à leur histoire déjà captivante, alimentant l'imaginaire collectif et incitant les chercheurs à percer les secrets enfouis dans les strates du temps. La période où les dinosaures régnaient en maîtres reste un chapitre extraordinaire de l'histoire de notre planète, imprégné de questionnements qui continuent d'inspirer la curiosité scientifique et la fascination du grand public. Ces créatures, jadis omniprésentes, ont laissé derrière elles un héritage de mystères qui perdurent, invitant les esprits avides de connaissances à veiller à en apprendre toujours davantage et se tient dans le métro Rogier. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.dinosaliveexhibit.com Place Rogier à 1000 Bruxelles Paul Huet


EXPOSITION : ÉCHOS DU RWANDA Le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda est l'un des événements les plus tragiques de l'histoire récente. Ce génocide a été perpétré par le gouvernement hutu au pouvoir à l'époque, dirigé par le président Juvénal Habyarimana. Le génocide a été planifié et exécuté principalement par des milices. La propagande, diffusée par les journaux ou la radio a été un élément important de conditionnement des esprits qui a favorisé le génocide. Elle s'appuie sur l'hypothèse, héritée du colonialisme, d’une différence raciale entre Hutus et Tutsis et enseignée dans les écoles. Les Tutsis y sont présentés comme des envahisseurs étrangers. Elle assimile également les Tutsis de l'intérieur du Rwanda aux Tutsis de l'extérieur Les tensions ethniques entre les Hutus et les Tutsis remontent à l'époque coloniale, lorsque les autorités belges ont favorisé les Tutsis au détriment des Hutus. Après l'indépendance en 1962, les conflits ethniques ont persisté, culminant en 1994 avec le déclenchement des massacres entre voisins. Rappel des faits. Le 6 avril 1994, l'avion transportant le président Habyarimana a été abattu, déclenchant une vague de violence. Immédiatement après l'assassinat, des tueries ont commencé à Kigali et se sont rapidement étendues à tout le pays. Les Tutsis et les Hutus modérés ont été ciblés de manière systématique. Les milices, avec le soutien du gouvernement, ont organisé des carnages de masse, utilisant des machettes, des haches et d'autres armes rudimentaires. Les forces de maintien de la paix de l'ONU présentes au Rwanda à l'époque n'ont pas été autorisées à intervenir de manière significative et la communauté internationale a largement échoué à prévenir ou à stopper l’hécatombe. Des estimations suggèrent que jusqu'à un million de personnes, principalement des Tutsis, ont été liquidées en l'espace de trois mois. Le génocide a laissé des cicatrices profondes dans le pays et dans le monde entier. La reconstruction du pays a représenté un défi immense et la nécessité de justice et de réconciliation persiste.

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été créé pour juger les responsables du génocide, mais la tâche pour faire face aux conséquences sociales, psychologiques et politiques du génocide demeure complexe. Le Rwanda a depuis fait des progrès remarquables en termes de reconstruction et de réconciliation, mais les événements de 1994 restent un rappel sombre de la capacité de l'humanité à infliger des souffrances indicibles dans un contexte de haine ethnique et de violence. Le génocide des Tutsis est un appel à la vigilance contre le génocide et les atrocités de masse, et une incitation à œuvrer pour la paix, la justice et la prévention des conflits à l'échelle planétaire. Chaque année, Escale du Nord organise Devoir de mémoire, un événement de sensibilisation autour d’un phénomène qui a marqué l’Histoire. Cette fois, elle aborde le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, dont on commémore le trentième anniversaire, et propose une exposition jusqu’au 15 février 2024 au Centre culturel d’Anderlecht. Celle-ci propose des repères et des clés de compréhension sur la mise en place de ce génocide et les mécanismes psychosociaux en place dans tous les génocides. Voyez les détails pratiques sur le site www.escaledunord.brussels. Rue du Chapelain, 1 à 1070 Bruxelles


EXPOSITION : LE LOMBARD, AFFAIRE DE FAMILLE

UNE

Depuis presque quatre-vingts ans, les Éditions du Lombard sont un acteur majeur de l'univers de la bande dessinée francophone. Fondée en 1946 par Raymond Leblanc, cette maison d'édition belge a su marquer de son empreinte l'industrie de la BD grâce à un catalogue riche, varié et de grande qualité. Aujourd'hui, les Éditions du Lombard continuent de briller grâce à leur engagement envers la créativité, la diversité et la narration graphique. Dès ses débuts, les Éditions du Lombard se sont distinguées en publiant des œuvres de renom, notamment les aventures de Tintin, créées par Hergé. Tintin est devenu un pilier de la culture populaire et un exemple de la qualité éditoriale de cette maison. En plus de Tintin, cet éditeur a publié des séries iconiques telles que "Ric Hochet", "Alix", "Blake et Mortimer" et bien d'autres. L'engagement envers la qualité et l'originalité a toujours été au cœur de la mission, avec des albums qui représentent le fruit du travail acharné de talentueux scénaristes et dessinateurs, encouragés à explorer de nouveaux horizons narratifs et visuels. Avec le temps, les Éditions du Lombard ont su élargir leur catalogue pour accueillir une grande variété de genres et de styles. Des thrillers aux comédies, en passant par la science-fiction et le fantastique, la maison d'édition propose une gamme diversifiée de titres qui répondent aux goûts de tous les amateurs. De plus, elles ont su rester à la pointe de l'innovation en intégrant des éléments high tech à leurs publications. Les lecteurs peuvent désormais accéder à des versions numériques de leurs bandes dessinées préférées, chose qui facilite la découverte de nouvelles histoires et l'expérience de lecture. Les Éditions du Lombard ont également joué un rôle majeur dans la promotion de la bande dessinée en tant qu'art à part entière. Elles ont soutenu des initiatives visant à mettre en lumière la créativité des artistes, que ce soit par le biais de festivals, d'expositions ou de collaborations avec des institutions culturelles. Le Centre belge de la Bande Dessinée renoue avec l’esprit initial des anciens magasins Waucquez et accueille une rétrospective avec un dispositif inédit. Conçue comme un showroom d’ameublement, cette exposition revient sur la genèse, la mythologie, les pionniers, les têtes d’affiche, es défricheurs et les francs-tireurs qui ont donné les lettres de noblesse au neuvième art. De pièce en pièce, les visiteurs découvrent l’extraordinaire richesse d’un catalogue d’abord construit autour du mythique journal Tintin et de la ligne graphique chère à Hergé, puis réinventé au gré des évolutions de la société et du monde de l’édition. Un regard à la fois ludique et inventif au travers de documents inédits, d’images, d’archives, de projections et de somptueux originaux… cachés dans de faux meubles. A voir jusqu’au 24 août 2024 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles Raphael Hautecœur


EXPOSITION : RATTUS Le rat, cet habitant discret des égouts de Bruxelles, est un animal qui suscite à la fois fascination et répulsion. Il évolue dans l'obscurité des souterrains de la capitale, souvent invisible pour les habitants de la surface, mais néanmoins omniprésent dans le sous-sol de la ville. En tant qu'espèce, il possède une histoire longue et complexe avec l'humanité, souvent considéré comme nuisible en raison de sa capacité à se reproduire rapidement et à causer des dégâts matériels. Cependant, il est important de noter qu’il joue un rôle écologique essentiel en tant que prédateur d'insectes et de déchets organiques. Dans nos égouts, sa présence contribue à maintenir un équilibre biologique fragile. Au fil du temps, il a évolué pour prospérer dans les environnements urbains, où la nourriture foisonne et où les recoins sombres et humides des égouts offrent un abri idéal. Bien que sa réputation soit souvent entachée par des maladies transmissibles, il importe de souligner que la plupart des variétés ne présentent pas de danger direct pour l'homme, tant qu'elles ne sont pas provoquées ou dérangées. Les rats des égouts de Bruxelles reflètent l’image d'une ville en constante évolution. Au fil des décennies, ils sont devenus le symbole de la coexistence complexe entre l'être humain et l’animal sauvage dans un environnement bétonné et macadamisé. Les efforts de gestion des populations de rats maintiennent un équilibre entre les besoins des habitants humains et les habitants plus discrets à quatre pattes. Le rat mérite-il donc une exposition ? Les égoutiers vous l’affirmeront : Le rat ne manque ni d’intérêt, ni de qualités. Il constitue même un atout précieux pour nos sous-sols en ingérant une partie des déchets et évitant par ce fait les bouchons dans notre réseau. Intitulée « Rattus » (du nom d’un genre de gros muridés originaires d'Asie, dont deux espèces ont colonisé l'Europe et le reste du monde : le rat noir et le rat brun ou surmulot, cette manifestation se veut avant tout didactique et entend faire tomber les préjugés. Outre un parcours dans les égouts, elle permet d’être au plus près de ce rongeur grâce à des photographies et des vidéos. Si l’expérience vous tente, elle est menée jusqu’au 16 juin 2024 au Musée des égouts. Plus de détails sur le site www.bruxelles.be Porte d’Anderlecht à 1000 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : ROOTWORK Kapwani Kiwanga est une artiste multimédia conceptuelle qui travaille avec le son, le film, la performance et les objets. Son art est souvent basé sur des recherches d'archives. Elle s'intéresse non seulement au passé, mais aussi à l'avenir. Elle a été invitée à créer une nouvelle œuvre, dont la pièce maîtresse est un tapis au motif floral ornemental. L'allure décorative de ce revêtement de sol, baptisé Rootwork, s'inspire de l'Art nouveau et fait allusion aux histoires partagées entre les territoires qui ont abrité des espèces botaniques importées en Belgique. Elle a été lauréate inaurugale du Frieze Artist Award (2018), du Sobey Prize for the Arts (Canada 2018), du Prix Marcel Duchamp (2020) et du Zurich Art Prize (2022). Elle est boursière Guggenheim en 2023 et a été boursière Radcliffe à l'université de Harvard en 2022-23. Elle présente actuellement une exposition personnelle au MOCA, à Toronto, et sa première grande exposition sera inaugurée au Kunstmuseum Wolfsburg en septembre. Une exposition personnelle suivra en juin au Capc Musée d'art contemporain Bordeaux et plus tard cet automne à la Fundação de Serralves, Porto. En 2024, elle représentera le Canada à la Biennale de Venise. Sa création est à découvrir à Bozar du 10 novembre 2023 au 10 mars 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : JOSEF HOFFMANN - SOUS LE CHARME DE LA BEAUTÉ En octobre 1955, l’architecte et designer viennois Josef Hoffmann (1870-1956) se rend à Bruxelles à l’occasion du 50e anniversaire de la maison Stoclet, projet qui deviendra connu sous le nom de « palais Stoclet » et marquera un tournant dans sa vie et sa carrière. Le mythe entourant ce bâtiment et la culture du produit ayant émergé du savoir-faire du Wiener Werkstätte (Atelier viennois) influencent encore aujourd’hui l’étude de son œuvre. Pour la première fois en Belgique, l’exposition JOSEF HOFFMANN - Sous le charme de la beauté a pour ambition de présenter de manière plus complète le travail de l’artiste autrichien et son évolution au cours de ses six décennies d’activité. La beauté intemporelle des créations de Hoffmann démontre sa pertinence non seulement en tant que figure historique, mais aussi en tant que source d’inspiration pour différentes générations d’étudiants, que ce soit à l’École des arts appliqués de Vienne ou ailleurs, ce qui fait de lui une référence internationale pour les pratiques postmodernes. Cette rétrospective, la première consacrée à Hoffmann à Bruxelles, vise à offrir une analyse plus approfondie des idéaux de l’artiste et de leur évolution, à la fois en raison et indépendamment des diverses circonstances idéologiques et sociales dans lesquelles ils ont pris forme. L’exposition présente un éventail d’œuvres connues ainsi que plusieurs pièces rares provenant de collections privées. Le récit est émaillé de détails biographiques et de nouvelles analyses d’aspects précédemment négligés permettant d’approfondir notre compréhension de cette figure centrale du design moderne. Chaque section de l’exposition est centrée sur une ou plusieurs maquettes, dont une nouvelle maquette du pavillon imaginé par Hoffmann pour l’exposition du Werkbund à Cologne en 1914, qui font figure d’exemples et de références clés pour appréhender une constellation de meubles, d’objets, de designs, de textiles et de documents. Une juxtaposition de récits est ainsi proposée, couvrant chaque aspect de la production artistique de Hoffmann : architecture, design, arts décoratifs, scénographie, écriture et enseignement. L’exposition se penche en outre sur sa méthode créative et son utilisation de la couleur. L’exposition Josef Hoffmann - Sous le charme de la beauté se tient au Musée Art & Histoire jusqu’au 14 avril 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ART(S) NOUVEAU(X) BELGE(S) L'Art Nouveau se définit comme étant un mouvement artistique qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il est apparu en réaction à l'esthétique rigide et conservatrice de l'époque victorienne, cherchant à créer un nouveau langage qui exprime la modernité de l'époque. Egalement connu sous le nom Jugendstil, il s'est développé dans différents domaines tels que l'architecture, le design d'intérieur, les arts décoratifs, les arts graphiques, la peinture, la sculpture et même la mode sous l’impulsion de visionnaires qui ont tenté de moderniser leur environnement, en faisant place au neuf et au beau. Ce mouvement se caractérise par l'utilisation de formes organiques inspirées de la nature, telles que des courbes élégantes, des lignes sinueuses et des motifs floraux. Les artistes de l'Art Nouveau ont également intégré des éléments géométriques et stylisés dans leurs créations, tout en mélangeant les matériaux. Plus que tout autre courant, l'Art Nouveau a cherché à fusionner les arts et l'artisanat, en mettant


l'accent sur le travail manuel et l'attention aux détails. Les créations sont souvent ornées, luxuriantes et empreintes d'une certaine sensualité. On parle évidemment d’un état d’esprit et d’une foi insatiable dans la modernité. Pour sa première exposition, la Maison Hannon souhaite présenter l’Art Nouveau dans sa pluralité, au travers d'œuvres majeures, issues des plus grandes collections d'art belge, inédites pour la plupart. On ne le rappelle pas suffisamment, mais notre capitale s’est avéré le terrain d’expérimentations audacieuses en la matière, grâce à la révolution industrielle qui battait son plein et qui avait généré une classe bourgeoise bien nantie, soucieuse d’exposer sa richesse aux yeux d’autrui en faisant appel aux meilleurs ouvriers et en se référant à une poignée d’architectes ayant le vent en poupe. Si Victor Horta est le plus souvent cité dans les manuels, il importe de ne pas oublier Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy dont les interventions se sont avérées notables dans ce changement de cap, intervenant pour une existence plus décorsetée, un style simple et dépouillé. Cette exposition est à voir jusqu’au 5 juin 2024 à la maison Hannon. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisonhannon.be Avenue de la Jonction, 1 à 1060 Bruxelles Daniel Bastié

EXPOSITION : SHOSHANA WALFISH L'artiste Shoshana Walfish travaille des thèmes tels que le féminisme, l'identité et l'histoire collective. Elle explore le réel et l'imaginaire, recherchant le matériel et l'immatériel. Elle déterre des images, des objets ou des histoires et les réagence dans une nouvelle réalité. Ses portraits et études d'inspiration classique possèdent une connotation existentielle. L'homme reste fragile et égaré. Pour d’autres tableaux, cette artiste réalise des collages dans lesquels elle rassemble des personnages et des objets qui, à première vue, ne s’emboîtent pas. Les corps désirés entrent en dialogue avec les artefacts historiques. L'ensemble génère un fantastique cabinet de curiosités des désirs. Sans jamais se lasser, elle questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société. Ses œuvres sont à découvrir chez nous au Musée juif de Belgique du 7 septembre 2023 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pour organiser votre visite sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles


PORTRAIT & TRAVAUX DE FLORENCE HUENS, COLLAGISTE Après avoir obtenu à Bruxelles le diplôme de Régendat en sciences, Florence a travaillé pendant une quinzaine d’années dans le secteur pharmaceutique. Toutefois, plongée dans le milieu artistique depuis sa plus tendre enfance, elle n’a pu résister à l’envie de marcher sur les traces de son père, qui était artiste peintre. Elle a changé de cap et s’est lancée, non dans la peinture, mais dans les collages. Cette technique consiste à réaliser une création artistique en employant divers matériaux, plats ou non plats. Pour sa part, elle se contente d’une paire de ciseaux, d’un pot de colle et de vieux magazines. Si les moyens sont modestes, le résultat est étonnant de richesse, parfois fulgurant. Et pour cause, Florence est une artiste bouillonnante qui a toujours une émotion ou un message à transmettre. Elle a une pensée profonde et un esprit empreint de fantaisie et de fantasmes. Comme un metteur en scène, elle pense en images. Ses créations sortent des tripes, elles sont parfois étranges, difficiles à comprendre, mais justement l’étrangeté est un élément riche et important dans l’expression artistique. En l’occurrence, cette richesse un brin canaille a séduit certains esprits libres dans le milieu des arts. Cela lui a permis d’exposer ses collages dans diverses galeries, entre autre à Bruxelles, à Barcelone en mars 2020 (où elle été semi finaliste à l’exposition Artbox.Projects), à Zurich en mai 2020, à nouveau à Bruxelles en avril 2021 à l’Expo No Stress et enfin au Centre d’art fantastique en juin 2022. Comment vous est venue l’idée de faire des collages ? J’avais 25 ans lorsque j’ai réalisé un peu par hasard mon premier collage. Il se fait que j’avais amassé chez moi des piles de vieux magazines dont j’étais sur le point de me débarrasser. Distraitement, j’y ai jeté un dernier coup d’œil, j’en ai feuilleté quelques-uns et, tout à coup, j’ai été frappée par la richesse des couleurs de certaines illustrations. A ce moment-là, il s’est passé quelque chose d’important en moi, une sorte de révélation, et j’ai été prise d’une forte inspiration. Je me suis munie d’une paire de ciseaux avec lesquels j’ai découpé des morceaux de papiers que j’ai ensuite assemblés. C’est ainsi qu’a été créé mon premier collage. Il fallait tout de même avoir une idée en tête. Que représentait ce premier collage ? Il représentait une coccinelle voletant dans une zone industrielle. Pourquoi une coccinelle ? Avez-vous une tendresse particulière pour ces coléoptères ? Tendresse, c’est le mot juste ! En effet, quand j’étais encore très jeune, je me rappelle qu’une fois je me trouvais dans la cuisine avec mon père. Ce jour-là, il faisait un temps radieux et la fenêtre était grande ouverte. Une petite coccinelle est venue se poser sur l’un de ses doigts. Loin de la chasser, il m’a expliqué qu’en l’observant, je découvrirais la beauté de la vie. Cette phrase de mon père m’a beaucoup touchée et restera gravée à jamais dans ma mémoire. C’est donc tout naturellement que j’ai pensé à la coccinelle pour ce premier collage. Pourquoi avoir représenté la coccinelle dans une zone industrielle ? C’est une question délicate et plus intime qu’il n’y paraît. A cette époque, je n’avais pas à me plaindre car j’habitais une belle maison, j’avais la chance d’avoir un très bon travail et sur le plan de la vie privée, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, peut-être même trop bien. C’est justement le point délicat, je ne pouvais pas clairement m’expliquer ce « trop bien », j’avais parfois le sentiment d’être prisonnière et de vivre dans une cage dorée. Alors la petite coccinelle est venue à la rescousse. Je l’ai fait voleter là où la fantaisie me poussait, y compris dans les zones industrielles, qui ne sont pas des lieux paradisiaques. Justement ça me plaisait d’errer çà et là, même dans un environnement crasseux et dans le vacarme des machines. Inutile de préciser que la coccinelle, c’était moi ! Ce premier collage, c’était ma façon d’échapper à cette vie trop bien réglée qui à cette époque m’opprimait sourdement.


Quelle est votre formation artistique ? Je n’ai fréquenté aucun cours, je ne suis entrée dans aucune académie. Ma démarche est totalement autodidacte. Je suis sensible à de nombreuses formes d’art et j’aime particulièrement la photographie et le graphisme. Techniquement, mes compositions reposent sur le découpage de photos, ce qui permet d’aborder divers thèmes comme l’oppression, le désir, l’insouciance, la folie de vivre, l’envie de se lâcher… Je remarque que ces tableaux étonnent ceux qui les regardent, peut-être parce qu’ils racontent des histoires faites pour attirer leur attention, peut-être aussi parce qu’ils sont comme un clin d’œil à leurs préoccupations ou à leurs souvenirs. Une fois ces morceaux de papier assemblés et collés, c’est une véritable scène qui plonge le spectateur dans une ambiance parfois vibrante d’émotion. A lui de saisir le message que j’essaie de faire passer. Personnellement, qu’est-ce le collage vous a apporté ? Il y a toujours en moi la petite coccinelle qui me pousse là où elle veut, notamment vers la liberté de faire n’importe quoi, d’aller n’importe où, de me lancer sur n’importe quel sujet. Bref, mes collages me permettent d’extérioriser tout ce que je ressens fortement. Ils montrent ce qui peut me faire plaisir. Si j’ai envie d’évoquer la sensualité ou le désir sexuel, je le fais sans la moindre inhibition. Est-ce qu’avant d’entreprendre quoi que ce soit, vous réfléchissez au type de collage que vous allez faire ? Quand je commence un collage, je ne sais jamais comment il sera une fois terminé, à moins qu’il ne s’agisse d’une commande. Je me laisse aller au gré de ma sensibilité, de mon imagination et de mes fantasmes. Ceci dit, dans tous les cas, je commence par rechercher et assembler des couleurs. Dès lors, chaque tableau va signifier quelque chose que j’ai envie de partager avec les autres. Et tant pis s’ils sont choqués ! Voici quelques exemples : La raie qui pique (ci-dessus à gauche) : ce tableau évoque un homme qui a tout pour lui et pourtant il est égaré. Il aime sa femme, ses enfants, ils ont une maison confortable, une voiture rutilante. Bref, il a une vie enviable, mais il ne parvient pas à être heureux. Il ne sait même plus ce qu’il ressent. Alors il décide de briser les barreaux et une fois sorti, il respire à nouveau, se laisse tenter par la raie et il redécouvre le désir, il peut enfin jouir de la vie. Notons que ce collage rappelle ce que la coccinelle avait déjà exprimé. Le cycle de la vie (ci-contre à droite) : un renouveau continuel tellement commun et en même temps unique à chacun. Rencontre, amour, passion charnelle, reproduction, famille, construction, évolution … recommencement éternel. Dans ce tableau, la raison de vivre est « collée ». Rêver le temps d’une évasion (ci-contre à gauche): sortir juste un moment de cette vie quotidienne qui est une course effrénée contre la montre. Profiter de ces précieuses minutes pendant lesquelles on attend le métro, et pourquoi ne pas laisser passer une rame, gagner


quelques minutes avant de monter dans la suivante, ne serait-ce que pour jouir un moment de notre monde imaginaire. A chacun de se laisser emporter en regardant ce collage. Voici ma vision à cet instant : percer ce mur avec la clé de nos rêves. S’imaginer être au repos avec un ange, mélanger les buildings avec comme façade des portraits d’indiens, pouvoir se mettre à l’abri dans une maisonnette avec ce fantasme d’être protégé(e) par Dracula. Enfin juste se poser et se laisser vagabonder. Une note grecque (ci-contre à droite) : voici un homme qui est à la recherche de son équilibre et réalise que le proverbe « pour vivre heureux, vivons cachés » lui correspond. Il pense au panache de Diogène et décide de s’évader avec sa femme dans une barque. Arrivé sur une île déserte, il se lâche dans l’écriture, ses fantasmes n’ont plus de limite. Le soleil devient cubique, sa barque devient volante, sa femme devient sa muse coquine… Où peut-on trouver vos collages ? Toutes mes créations sont visibles sur Instagram, Huens Florence, Propos recueillis par Martin Meyer

FAÇADE D’ANNE-MIE VAN KERCKOVEN Pour la deuxième édition de Façade, une série d'œuvres monumentales d’Anne-Mie Van Kerckoven rend hommage à la ville. Sur une immense bâche, elle a créé ce qu'elle appelle une scène pour Bruxelles. À travers son style coloré, stratifié et son propos féministe et porteur d'une critique sociale, elle nous présente des tableaux et des personnages qui composent l'image intuitive que l'artiste se fait de la capitale et de son histoire. Des êtres quasi-mythiques, petits et grands, jouent dans la rue. Un arlequin évoque à la fois la culture populaire des cafés bruxellois du célèbre Grand Jojo et les multiples facettes de l'identité de la ville. De nombreuses femmes fortes tiennent des places centrales et remettent en question les rapports de domination. Elles dansent aussi dans les parcs avec joie telles des déesses de la nature. Un fantôme figure le chaos du trafic ou la tension des rapports sociaux. Tous ces personnages forment une grande farandole métaphorique qui fait allusion à l'histoire de la capitale, comme par exemple son rôle dans le mouvement surréaliste et le café La Fleur en Papier Doré où les artistes se réunissaient. Elle puise dans le folklore et joue avec les références au haut-lieu d'alchimie qu'a été Bruxelles, à l'intelligence artificielle, à l'histoire de l'art et de l'architecture. L'artiste ajoute à ces inspirations nouvelles des fragments de ses propres œuvres et des images collectées ailleurs et manipulées. Sa touche de fantaisie appliquée à une étude de perspectives du peintre et architecte de la Renaissance flamande Hans Vredeman de Vries datant de 1583 évoque la jonction entre le matériel et le spirituel, le micro et le macro, le haut et le bas. Tantôt trompe l'œil, tantôt clin d'œil, l'œuvre voit les contradictions se dissoudre entre le chaos et l'ordre, la logique et le mysticisme, l'érotisme et la technologie. Un travail à découvrir à Kanal jusqu’au 10 mars 2024. Voyez les détails complémentaires sur le site www.kanal.brussels Place Sainclette, 11-12 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : NEUVIÈME ART NOUVEAU Installé dans l’un des joyaux architecturaux conçu par Victor Horta, le Centre Belge de la Bande Dessinée évolue entre Art Nouveau et Neuvième Art depuis sa création. Aussi, lorsque Bruxelles célèbre l’Art Nouveau, le CBBD est heureux de proposer à ses visiteurs une exposition inédite, valorisant la richesse du thème et l’inventivité des artistes. Au-delà de la simple représentation de l’Art Nouveau dans la bande dessinée, l’exposition mettra en lumière la relation de ces deux arts en une découverte originale. Elle invitera à une immersion dans l’époque et explorera les sources d’influences et les auteurs majeurs, tel Alphonse Mucha, qui ont inspiré le Neuvième Art. Une sélection de planches et de reproductions permettra de (re)découvrir le travail des auteurs franco-belges qui ont revisité l’Art Nouveau pour livrer des œuvres à son image : fortes, rythmées, colorées, et d’une liberté créative exceptionnelle… Un événement à découvrir au Centre belge de la Bande dessinée du 1er décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE LOUP EN SLIP Né dans la série Les Vieux Fourneaux sous la forme D’un théâtre de marionnettes, Le Loup en slip vit ses propres aventures depuis 2016. Les auteurs unissent leurs talents pour s’adresser aux plus jeunes et mettent en scène un loup avenant, reconnaissable à son slip rayé rouge et blanc, qui se démarque par sa générosité et sa sympathie. Les récits écrits par Wilfrid Lupano sont dessinés et mis en couleur par Mayana Itoïz, avec la participation de Paul Cauuet. Empreints d’humour et de sens, ils revisitent des thèmes forts comme la peur, la différence, le travail ou les phénomènes de mode pour faire la part belle à la solidarité, l’amitié, les découvertes et les voyages. Pour notre plus grand plaisir, ce loup d’exception s’installe dans la Gallery du CBBD le temps d’une exposition. La petite vie de la forêt, avec Madame la Chouette, la brigade anti-loup ou Robert l’écureuil, roi des noisettes et des affaires, réserve bien des surprises. Petits et grands pourront célébrer cet univers tendre et attachant, placé sous le signe du rire et de la bienveillance ! Une exposition à voir au Centre belge de la Bande dessinée du 19 décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : DARREN ROSHIER Né en 1990 à Vevey en Suisse. Darren Roshier vit et travaille actuellement entre Bruxelles et sa ville natale. Artiste multidisciplinaire, il est ce qu’on appeler un véritable couteau suisse, on ne pourrait pas dire mieux ! Quelle technique utilisez-vous ? Je travaille diverses techniques, passant de la vidéo à la performance, de l’installation au dessin et de la publication à la peinture. Depuis combien de temps exposez-vous ? 2009 a été l’année se ma première exposition. Quel est votre meilleur souvenir d’exposition ? Après une performance présentée au Festival des Arts Vivants de Nyon en 2018, j'ai été invité dans un contexte assez singulier. Une compagnie d'assurance privée organisait, en collaboration avec la municipalité de Lyon, un week-end dédié aux arts. L'objectif principal consistait à mettre en valeur sa collection, tandis que la municipalité cherchait à réaliser une opération d’art washing. J'ai été convié pour réaliser une performance au cours de l'inauguration et j’ai présenté ce que l'on pourrait qualifier de non-performance, exposant les raisons pour lesquelles je refusais de participer à un tel événement, principalement pour des motifs politiques. À la suite de ma présentation, une personne au profil plutôt bourgeois est venue me féliciter, qualifiant ce que je venais de faire de très provocant. Je lui ai directement expliqué qu'il ne s'agissait pas d'une performance artistique, mais plutôt de l'expression de ma position en tant qu'individu. À cet instant, son sourire a disparu et il s'est éclipsé. C'est là que j'ai réalisé qu'une personne de sa catégorie sociale pouvait apprécier l'art politique, pour autant qu'elle puisse le définir comme de l'art. Et le pire ? Chaque expérience se veut intéressante, car on peut en tirer des leçons et mieux comprendre le système de l’art. Je n’ai donc pas de mauvais souvenir ! De quelle manière avez-vous découvert Espace Art Gallery ? J’ai découvert Espace Art Gallery suite à une invitation du galeriste. Il s’agissait d’une opportunité pour montrer mon travail dans un contexte de galerie. Contexte que je ne connais pas trop bien. Qu’allez-vous y exposer ? L'exposition intitulée Arty Commie se compose d'une série de six à sept toiles spécialement réalisées pour cet événement. Toutes de même format, elles représentent des captures d'écran d'une chaîne TikTok fictive, traitant des liens entre l'art et la politique. La consommation de contenu sur Internet est intrigante en raison de son caractère souvent futile et de sa rapidité. À l'inverse, l'art aspire à créer un contexte paisible, où l'expérience est lente et intemporelle. Introduire l'esthétique des réseaux sociaux dans le contexte de l'art contemporain peut susciter une friction intéressante. De plus, il y aura un aspect captivant à créer ces fenêtres vers un contenu potentiellement intéressant, que l'on pourrait vouloir cliquer, mais qui n'existe pas réellement. L'exposition devient ainsi à la fois une porte ouverte vers un contenu imaginaire et un prétexte à une discussion sur les liens entre Internet, l'art contemporain et la politique. Retrouvez les œuvres de Darren Roshier du 2 au 25 février 2024. Plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Sam Mas


EXPOSITION : EXPERIENE EUROPE Le travail, les priorités et les principales politiques de la Commission européenne sont des éléments cruciaux pour la construction et le fonctionnement. La Commission européenne est l'une des institutions clés de l'Union, responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques internes. Son rôle consiste à veiller à ce que les traités et les décisions prises par les États membres soient appliqués de manière cohérente dans tous les pays. Son travail repose sur plusieurs piliers fondamentaux. A savoir, la Commission est chargée de proposer de nouvelles politiques et de réviser celles existantes. Elle s'efforce de promouvoir le bien-être économique et social des citoyens européens, tout en respectant les valeurs et les principes sur lesquels ratifiés par les Etats membres. Elle élabore de fait un programme de travail quinquennal, définissant ses priorités pour la période à venir. Ces dernières peuvent varier en fonction des circonstances et des défis auxquels l'Union est confrontée. Par exemple, l'une des priorités de la Commission actuelle est la relance économique post-COVID, la transition vers une économie verte et la numérisation. Une fois que de nouvelles décisions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, la Commission est chargée de les mettre en œuvre. Cela implique la coordination avec les pays affiliés, la gestion des fonds de l'UE et la surveillance de la conformité. Bien entendu, les principales politiques de la Commission européenne demeurent vastes et variées. Elles comprennent l'Union économique et monétaire (UEM, la politique agricole commune (PAC.), la politique de cohésion qui contribue au développement économique et social des régions de l'UE en finançant des projets d'investissement, la politique environnementale, la politique de concurrence, la politique de migration et la politique de numérisation. Chacune évolue enfin avec le temps pour répondre aux défis changeants. Une exposition aide à saisir ses mécanismes de manière ludique et interactive. Elle est accessible tous les jours (saufs jours fériés) gratuitement de 10 à 18 heures. Voyez les détails pratiques sur le site www.commission.europa.eu Rue Archimède, 1 à 1000 Bruxelles André Metzinger


EXPOSITION : N'APPELEZ PAS ÇA ART BRUT A l’instar d’un K-Way des années 80, le Musée Art et Marges se retourne sur lui-même pour déployer une étendue de couleurs et de formes que vous ne soupçonniez pas ! Au fond d’une poche, une mise en garde de Jean Dubuffet, le rhétoricien de l’Art brut : « Il vous faudra trouver une autre désignation ». La lettre date de 1984. Cette balise terminologique posée, Art en Marges commençait ses prospections pour trouver des créateurs qui poussent dans les lisières. Depuis, l’association est devenue un véritable musée. Comment a grandi sa collection, comment ont évolué ses ambitions et le champ tout autour, garni de toutes les appellations nées de l’interdiction dubuffetienne ? Les initiatives se sont succédé, mettant à l’honneur l’art des autodidactes, collecté ou non dans le secteur de la santé mentale. Pour célébrer son quarantième anniversaire, le lieu a choisi de se dévoiler tout entier pour montrer sa collection et ses moyens de diffusion, en passant par la conservation, la recherche et la médiation. C’est aussi rappeler l’exposition en 1983 d’Anne-Marie Potvliege, mise à l’honneur dans cet espace, et qui a fait partie des premiers artistes à être montrés par Art en Marges. Depuis, l’institution a glané quatre décennies de créations contemporaines. Au fil du temps, le regard porté sur ses collections a souvent amené à en ressortir les écritures les plus épurées, là où l’œuvre d’art brut trouve sa justification dans ses similarités avec l’œuvre d’art conceptuelle. À l’heure où l’on réhabilite la couleur et la matière, cet événement propose une sélection de ce que les réserves recèlent de plus grouillant, contrebalancée par des travaux plus sobres qui semblent (et qui sont !) d’une autre époque. La réserve récence actuellement plus de quatre mille travaux, toutes techniques confondues, qui constituent un immense patrimoine rangé en sous-sol de l’espace d’exposition. Jusqu’au printemps prochain, l’idée est de se mettre au service du travail muséal, de recréer un lieu d’étude des travaux additionnées, de faire prendre conscience de l’intérêt de ceux-ci, mais surtout de libérer des zones de rangement, afin de mieux les réorganiser. Dans cette exposition, les gestionnaires ne se sont pas cantonnés à montrer des créations déjà bien connues, mais de sortir des choses plus rares, voire confidentielles, et qui ont rarement eu droit à l’honneur des cimaises. Un événement à découvrir jusqu’au 21 avril 2024 au Musée Art et Marges. Voyez les détails pratiques sur le site www.artetmarges.be Rue Haute, 314 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : L’ART DE RIEN Cet événement collectif se veut une célébration de l'art dans sa forme la plus humble, mettant en lumière des artistes principalement bruxellois qui maîtrisent l'art du geste minimaliste et qui ont une préférence marquée pour les matériaux modestes. Leur démarche artistique repose sur la réutilisation et le détournement de matériaux modestes, redonnant ainsi une nouvelle esthétique et une dimension poétique à des objets qui sont souvent relégués au rang de l'ordinaire une fois leur utilité consumée, dans le tumulte du monde moderne. Ces plasticiens créent une nouvelle vie pour ces matériaux délaissés, leur conférant une dignité renouvelée au sein de leur expression artistique. Ils nous invitent à réfléchir sur la valeur intrinsèque des choses que nous considérons généralement comme insignifiantes, à travers leur œil artistique unique. Cette exposition présente donc une sélection d'artistes invités, dont le travail incarne cette philosophie de l'art minimaliste et de la réutilisation créative. Leur approche est teintée d'humour et de poésie, offrant aux visiteurs une expérience artistique à la fois stimulante et captivante. En plus de cette sélection soigneusement choisie, l'exposition propose également une plongée dans les collections de François de Coninck et de Galila Barzilaï Hollander. François de Coninck nous dévoile une fascinante collection d'œuvres qui reflètent sa sensibilité artistique personnelle, tandis que le cabinet de curiosités contemporaines de Galila Barzilaï Hollander nous transporte dans un monde d'objets insolites et surprenants. Ce qui rend cette exposition encore plus spéciale ressort de la mise en avant d'artistes internationaux, soulignant ainsi l'universalité de cette esthétique de l'art humble et minimaliste. "L'art de rien" nous invite à porter un regard neuf sur le monde qui nous entoure, à apprécier la beauté et la signification cachée dans les choses simples, et à célébrer l'ingéniosité de ces artistes qui transforment l'ordinaire en extraordinaire. C'est une expérience artistique qui éveille nos sens, élargit notre perspective et nous rappelle que l'art peut se trouver partout, même là où nous ne l'attendons pas. A découvrir à la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SOFHIE MAVROUDIS Pour Sofhie Mavroudis l’art l’expression d’une réflexion constante sur la complexité de l’existence. À travers la matière et une esthétique du bizarre, elle explore l’intangible et sonde les profondeurs de l’être humain, en abordant des sujets comme le deuil, le corps, les relations humaines ou encore l’angoisse. Tous participent à la noirceur qui émane de sa production. En choisissant la question migratoire, enjeu planétaire de ce XXIème siècle, la sculptrice poursuit son cheminement avec cohérence en nous plongeant, une fois de plus, dans une atmosphère troublante. Pour la présente exposition, elle questionne


là nouveau la notion de transmission, notamment à travers la langue et les traditions. Partant d’une connaissance incomplète de sa langue paternelle, elle utilise le geste comme initiateur d’un changement d’état et confère aux différents objets ainsi créés une symbolique qui leur est propre. Au départ d’un livre écrit en grec, dont l’artiste efface les mots dont elle ne comprend pas le sens, elle recherche un procédé de création permettant la transformation de cet objet ayant perdu son rôle premier de transmetteur d’histoire, en un processus proche de la résilience. Un événement à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 mars 2024. Référez-vous aux détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

INSTALLATION : ANTOINETTE D’ANSEMBOURG L’étrangeté intemporelle qui émane des installations d’Antoinette d’Ansembourg, l’artiste la puise sur le territoire de la ville, celui où champignonnent quotidiennement de nouveaux chantiers. Eventrant les bâtiments et excavant les rues, ceux-ci mettent à nu les réseaux aériens ou souterrains de câbles qui l’alimentent de leurs fluides ou de leurs flux électriques tel un être vivant. Dans ces domaines interdits au public et à la temporalité́ incertaine, l’artiste relève les accointances entre les décombres et les plantes qui ont la capacité de croître dans des environnements hostiles. Elle est sensible à ces modifications de la nature des êtres et des choses, à leur potentialité́ transgénique. C’est une « confrontation entre la construction humaine et le développement de la nature » qu’Antoinette d’Ansembourg interroge dans la construction même de ses installations, où se forgent d’indicibles mutations, et où naissent des organismes hors nature, issus de la combinatoire improbable du vivant et du déchet. Cette installation est à découvrir dans la vitrine de la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Référezvous à l’ensemble des détails pratiques mis en ligne sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : POWER POWER relie les questions de l'énergie et de la politique. L'exposition et le programme qui l'accompagne incitent à réfléchir à la manière dont les infrastructures contemporaines sont liées à la vie quotidienne. Ceci à travers plusieurs questions et thématiques qui se rejoignent : les institutions politiques, la participation citoyenne, la géopolitique, la transition énergétique et la justice climatique. Des oléoducs et gazoducs au chauffage domestique, des éoliennes aux centres de recyclage, les infrastructures sont au cœur des débats actuels sur le changement systémique. Objets d'intenses contestations politiques, sociales et économiques, ces infrastructures divisent le pouvoir dans les deux sens du terme POWER : en tant qu'énergie et en tant que politique. Aujourd'hui, les architectes, les paysagistes, les artistes et les urbanistes sont encore souvent impliqués dans la perpétuation du régime actuel de la modernité carbonée. Pourtant, ils sont aussi dans une position clé pour faire évoluer le discours et la pratique vers une transition énergétique à grande échelle. Parallèlement à l'exposition, POWER comprend un programme public intense de conférences, tables rondes et projections auxquels participent notamment Rachel Armstrong, Thomas Auer, Alice Babini, Daniel Barber, BC Architects, Oana Bogdan, Kristiaan Borret, Arno Brandlhuber, Koenraad Danneels, Ludwig Engel, Olaf Gravert, Andrés Jaque, Stephan Kempelmann, Jeanette Kuo, Charlotte Malterre-Barthes, Sabine Oberhuber, Marina Otero Verzier, Dennis Pohl, Philippe Rahm, Tomàs Saraceno, Bas Smets, Paulo Tavares, Ola Uduku et bien d'autres. Un événement à découvrir au CIVA jusqu’au 25 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.civa.brussels Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : WATER L'eau, élément fondamental de notre planète, a toujours exercé une fascination sans pareille sur les artistes depuis la nuit des temps. Sa beauté, sa fluidité, son pouvoir de création et de destruction ont inspiré des peintres, des écrivains, des musiciens et des cinéastes à travers les époques. Dans cet article, nous explorerons la relation profonde entre les artistes et l'eau, et la manière dont cet élément a été une source inépuisable d'inspiration pour la création artistique. La Fondation Boghossian présente l’exposition Water, une réflexion poétique et sensible autour de l’œuvre de l’artiste sud-coréen Kim Tschang-Yeul, connu pour ses fameuses représentations de gouttes d’eau. L’exposition aborde les différentes manifestations de l’eau au travers de nombreuses œuvres contemporaines et installations in situ d’artistes de tous les horizons. Déployée au sein de l’architecture Art déco unique de la Villa Empain, Water propose une multitude de regards inédits d’artistes autour de cette thématique, à la fois intemporelle et universelle. De la goutte d’eau à l’espace infini de l’océan, Water explore les états variables de l’eau et la manière dont les artistes s’en emparent, convoquant chacun différentes intentions esthétiques, poétiques, sensorielles ou politiques. Avec comme intention de restaurer l’intime au cœur de la visite, l’exposition invite le visiteur à la création d’émotions et de souvenirs sensibles, cellulaires. Un événement à contempler jusqu’au 10 mars 2024 à La Villa Empain. Plus de détails sur le site www.villaempain.com Avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles


GOLF IMAGINARIUM Le mini-golf, c'est bien plus qu'un simple jeu de précision sur un parcours parsemé d'obstacles. On peut le concevoir comme une aventure ludique qui éveille nos sens, stimule notre esprit compétitif et nous procure un plaisir insoupçonné. Tout le monde a pratiqué un jour ou l’autre cette activité, au point de pouvoir en parler en se référant à son expérience. Alors, pourquoi pas réinventer le parcours ? Voilà l’idée qui a germé dans l’esprit de Michel Diercken, créateur du Musée d’Art Fantastique. Il nous propose donc une atmosphère détendue et joyeuse qui louche du côté des films d’épouvante de notre jeunesse, jamais bien méchants, avec des mondes imaginaires où les créatures défilent, les architectures deviennent spectrales ou ressemblent à des machines extirpées des mondes de Metropolis et là où les tunnels mystérieux défient le cartésianisme. Chaque trou devient une porte ouverte vers l'aventure, invitant les participants à plonger dans un univers miniature où la réalité se mêle à la fantaisie. Si la variété des obstacles constitue l'un des charmes de cette expérience, les virages inattendus, dont chaque élément représente un défi, stimulent l’envie d’aller jusqu’au bout. Bien entendu, l'anticipation de la manière dont la balle rebondira sur les obstacles ajoute une couche d'excitation à chaque coup. Le golf Imaginarium, avec ses dix-huit trous, est de retour jusqu’au 10 mars au Centre d’Art Fantastique pour rassembler les familles. Pour connaitre les jours d'ouverture et les horaires d'accessibilité, merci de vous reporter au site www.fantastic-museum.be Rue de la glacière, 18 à 1060 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : IL ÉTAIT UNE FOIS LA BELGIQUE L’histoire de la Belgique commence bien avant son indépendance en 1830. C’est bien Jules César qui, à l’époque romaine, disait des Belges qu’ils étaient les plus braves ! De nombreuses descendances aux nationalités différentes font que la Belgique constitue un véritable melting pot de cultures ! Elle se construit également à coup d’épées, de batailles et de luttes religieuses. Savez-vous que la révolution de 1830 a éclaté à la suite d’un opéra ? Plongez dans l’histoire captivante et à la fois complexe qui fait de la Belgique le pays que nous connaissons aujourd’hui et découvrez ce qu’est la « belgitude ». Enfin, venez également découvrir l’histoire de ce petit village de Bruxelles qu’est Berchem-Sainte-Agathe ! Une exposition à découvrir du 20 janvier au 18 février 2024 les mercredis, samedis et dimanches de 13 à 18 heures à la salle culturelle de l‛Ancienne église de Berchem-Sainte-Agathe. Voyez plus d’informations sur le site www.berchem.brussels/fr/exposition-il-etait-une-fois-labelgique Place de l’église à 1082 Bruxelles


EXPOSITION : SCULPTURA #2 « Sculptura #2 » sort de la Gare Maritime pour une deuxième édition qui qui met en lumière la sculpture contemporaine et l’art de l’installation. Cette année, l’événement s’étend et s’insère dans l’espace public. En plus de l’exposition à la Gare Maritime, un parc de sculptures sur le site de Tour & Taxis et des expositions dans divers lieux de la capitale viennent s’ajouter à l’ambitieux programme du festival. Pendant huit semaines, cette exposition s’articule autour du thème Art Moves, Art Connects qui place sous ses radars la découverte de créations issues de différents mouvements artistiques, en passent d’œuvres monumentales à celles de plus petite taille. L’objectif de cette rencontre consiste à encourager le public à s’attarder sur la sculpture et de l’amener à regarder consciemment ce qu’il croise plus facilement dans la ville. Ainsi, plusieurs sculptures pourront être découverte dans Bruxelles même, notamment au Pixel Museum, au MigrationMuseumMigration à Molenbeek et à l’hôtel The Dominican, avec les travaux de quarante artistes venus des quatre coins de l’Europe. Sous le label de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne du premier semestre 2024, ce festival a été reconnu comme activité culturelle officielle. Qui plus est, une partie de l’évènement met en valeur la collection d’œuvres d’art du Parlement européen. Ces dernières ont été sélectionnées dans le cadre du programme Art in Democracy et un espace distinct leur est consacré lors de « Sculptura #2 ». Pour les amateurs de pièces tridimensionnelles et les curieux, cela se passe jusqu’au 14 mars 2024 à Tour et Taxis. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.tour-taxis.com Rue Picard, 11 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : VESTIGE Nicolas Gutierrez Munpz est un artiste bruxellois actif depuis 2013. Il a été sélectionné pour une résidence à la Maison Stepman en janvier 2019, a reçu le Lauréat au concours d’art plastique de la Fondation privée Carrefour des arts et a également été sélectionné pour le Festival Bam à La Roche-enArdenne en 2016. Ce qui caractérise son travail est avant tout une passion pour la matière et la transparence. Résolument non figuratives, ses compositions semblent hésiter entre peinture et sculpture, ce qui pour Nicolas Gutiérrez est une excellente manière de remettre en question le support, le médium et jusqu’à la destination de l’œuvre. De la toile à son ossature mise à nu, du béton aux pigments, de la couche picturale à l’amalgame de fragments de matière, son univers oscille entre légèreté et pesanteur, entre opacité et transparence, entre esthétique et questionnement sur nos modes de vie. La notion de vestige est ce le pousse à se réinventer sans cesse. Ses tableaux, sculptures et installations deviennent comme les résidus d’une époque en voie de disparition. Se projetant dans le futur qui connaîtra bientôt les conséquences inévitables de nos excès, à commencer par la surconsommation et la destruction de l’environnement, il se fait le gardien des traces d’une civilisation à travers ses matériaux qu’il


transforme, non sans ironie, et qu’il récupère dans la rue pour les valoriser et leur redonner une valeur esthétique à travers des jeux de matière et une transparence propres à chacun des éléments qu’il s’approprie. Ses œuvres sont à découvrir jusqu’au 22 mars 2024 à Enabel. Voyez plus de détails sur le site www.nicolasgutierrezmunoz.be Rue Haute, 147 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : OCEANA Cette exposition vise à mettre en lumière les paysages marins, tout en permettant à chaque artiste d'exprimer sa vision unique des mondes aquatiques à travers divers médiums artistiques. On le sait, les océans qui couvrent plus de 90 % de notre planète et abritent une multitude d'espèces sont des réservoirs cruciaux de biodiversité. Malheureusement, cette biodiversité marine est en déclin depuis plus de cinquante ans, principalement en raison des activités humaines, notamment la surpêche, la pollution des cours d'eau, des estuaires, des ports et des zones côtières. Cinq artistes talentueuses donnent vie à cet événement. Brigitte Ber utilise avec habileté le procédé photographique ancien du cyanotype pour créer des tirages photographiques monochromes en bleu de Prusse, capturant ainsi la beauté des oursins marins. Corine Lescop s'inspire de l'art chinois et japonais et fait briller le corail et la biodiversité en utilisant des feuilles d'or et d'argent dans ses œuvres, créant ainsi des pièces d'une grande finesse. Antonia Donate peint des coquillages multicolores avec une touche de positivité, transmettant ainsi la joie et la vitalité des océans à travers son art. Victoria Calleja explore le jeu de la lumière pour donner pour façonner des sensations d'étrangeté et des vibrations qui nous plongent dans les profondeurs mystérieuses des eaux marines. Irène Philips donne vie à des céramiques évoquant la nostalgie des origines et des sculptures sur os de seiche, en utilisant la technique ancestrale de la gravure. Enfin, Valérie Alter propose des œuvres uniques, en transformant les détails de ses photographies en tableaux saisissants. Son style distinctif se démarque par l'utilisation habile de l'impression sur miroir et de la matière résine. À la frontière de l'abstraction, ses œuvres évoquent une fusion entre réalité et interprétation, invitant les spectateurs à s’immerger dans un univers visuel où la beauté se révèle à travers la métamorphose de l'ordinaire en extraordinaire. Valérie Alter transcende les limites de la photographie traditionnelle pour offrir une expérience artistique sensorielle, où la lumière, la texture et l'émotion se conjuguent harmonieusement. Une exposition à découvrir à la Galerie Arielle d'Hauterives jusqu’au 21 avril 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.arielledhauterives.be Rue Blaes, 118 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : ANDRO WEKUA – STRANGER IN PARADISE Andro Wekua, né à Soukhoumi en 1977, fait partie des artistes internationaux précurseurs pour qui l’identité ne relève pas du déterminisme, mais d’une catégorie non définie, versatile et fluide. L’explication pour le déracinement, la nostalgie d’un lieu de vie perdu et la perte du père – thèmes omniprésents dans son travail – est souvent cherchée dans les événements de sa biographie. Or, Andro Wekua réfute et ignore précisément ces faits, car pour lui, ils ne concernent que partiellement le mystère de ses personnages et de ses œuvres. Soukhoumi, sa ville d’origine, est une station balnéaire subtropicale aux abords de la mer Noire. Elle est située en Abkhazie, un territoire autonome de Géorgie. En 19921993, les tensions ethniques entre les séparatistes nationalistes abkhazes soutenus par la Russie et les autorités géorgiennes mènent à une guerre ouverte. L’Abkhazie séparatiste demeure depuis une zone de conflit inaccessible aux citoyens géorgiens. Militant politique qui luttait contre l’ingérence russe dans le conflit, le père d’Andro Wekua fut assassiné par des nationalistes dans les affrontements, décès qui força la famille à fuir pour Tbilissi. Les présentations d’Andro Wekua se caractérisent par une mise en scène épurée, à la croisée du souvenir, du rêve, de la fantaisie, du désir ou encore d’un frisson de l’ordre de la science-fiction. C’est dans ce même style qu’il présente ici, sur une scène dépouillée, l’horizon complet des dimensions mélancoliques et imaginatives invoquées par son travail. Les quelques images soigneusement choisies évoquent un lieu au bord de la mer Noire : une architecture aux néons nostalgiques, la présence d’un mystérieux personnage androgyne relié à l’image d’un dauphin et de flore marine, et un relief schématique au sol éclairant le clapotis des vagues. Dès qu’une œuvre est achevée, Andro Wekua s’en détache totalement. Comme il le dit lui-même : « Dès que mon œuvre est exposée quelque part, la relation intime s’achève. L’œuvre n’est pas l’ambassadrice de mes idées, elle devient et continue d’exister de manière totalement autonome. Lorsque je vois l’une de mes œuvres dans une exposition, je suis autant spectateur que toi. Si une œuvre n’est pas en mesure de mener sa propre vie, elle ne doit pas quitter l’atelier ». Les titres de ses œuvres et de ses expositions sont tout aussi énigmatiques et génériques, sans renvoi à sa biographie. Néanmoins, aucun détail, couleur ou ligne n’échappe au constat que son œuvre, bien qu’en filigrane, traite de la perte de sa famille, de la guerre, de l’exil, du choc culturel et de la solitude. Son désintérêt affirmé pour ses protagonistes, son dégoût de l’autobiographie et son détachement marqué par rapport à son œuvre peuvent être interprétés comme de l’autoprotection. Pour autant, il semble qu’Andro Wekua refuse que son œuvre soit cataloguée en fonction des circonstances et événements de sa vie. Lartiste ébauche dans son travail des scènes d‘une grande intensité psychologique et somatique. Les mots et les images y voyagent entre conscient et inconscient. Ses installations comportent également des sculptures ressemblant à des mannequins de vitrine. Les siens sont toutefois créés à partir d’un modèle vivant moulé dans la cire, puis reproduit en silicone. Il obtient ainsi des mannequins à la fois très réalistes, artificiels et schématiques. Présentés dans des poses très théâtrales et des tableaux vivants architecturaux, ils interagissent avec d’autres éléments tels des collages et peintures. Andro Wekua interroge ainsi l’intériorisation et l’extraversion, l’intérieur et l’extérieur, le privé et le public, le performatif et la retenue. Il cherche à susciter l’ambiguïté et le malaise auprès du public. Cet événement se tient au Musée Art & Histoire jusqu’au 18 février 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire, 10 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : GÉORGIE, UNE HISTOIRE DE RENCONTRES La Géorgie se retrouve à l’honneur grâce à Europalia. L’occasion de découvrir dans ce contexte une exposition patrimoniale qui se penche sur la culture, l'histoire et l’art de ce pays depuis le néolithique. À la charnière entre Orient et Occident, traversée par des voies commerciales reliées aux routes de la soie et objet des ambitions des grandes puissances qui l’ont de tout temps entourée, la Géorgie a été un lieu de rencontres et d’échanges dont elle a nourri sa culture. En résulte un patrimoine d’une richesse inouïe. On produit du vin en Géorgie depuis au moins 8000 ans. Il accompagne un art de la table ritualisé, à la cuisine raffinée, qui fait partie à part entière du patrimoine. Bien culturel le plus ancien de Géorgie, il servira de point de départ à l’exposition. Le travail du métal - or et bronze - occupera également une place cruciale dans le parcours. Dès l’âge du bronze, on développe sur les terres géorgiennes des pièces d’orfèvrerie d’une délicatesse et d’une somptuosité inouïes. C’est d’ailleurs en Géorgie que le mythe de la Toison d’Or trouve ses racines : la région était connue des Grecs pour sa grande richesse en or. Après les Grecs, qui y installèrent des comptoirs commerciaux, de nombreuses puissances se croiseront et s’affronteront sur ce petit territoire tant convoité du Caucase : Romains, Perses, Arabes, Byzantins, Mongols et Ottomans contribueront au métissage si particulier de la culture, mais sèmeront parfois aussi la destruction sur leur passage. Chrétienne depuis le 4e siècle, la Géorgie a lutté pour s’affirmer au milieu des grandes puissances qui l’entouraient. Elle y parviendra brillamment entre le XIe et le XIIIe siècle, période de l’âge d’or de la Géorgie unifiée, qui rayonne alors économiquement et culturellement dans tout le Moyen-Orient, sous le règne de son emblématique Reine Tamar. Un événement à découvrir jusqu’au 18 février 2024 au Musée Art & Histoire. Voyez les informations complémentaires sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire, 10 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : CHRISTOPHE GEVERS, L’ARCHITECTURE DU DÉTAIL Quinze ans après la rétrospective « Inventaire d’un inventeur » à la Fondation pour l’Architecture, le Design Museum Brussels a voulu tirer parti de l’énorme richesse que constitue les archives mobilières et documentaires de Thierry Belenger, expert du design belge du XXème siècle. Actuellement conservées au musée, les archives de Christophe Gevers se devaient d’être partagées avec le public. Non pas dans le cadre d’une monographie mais plus dans l’esprit d’un parcours appelé à questionner son héritage et à le transmettre. Cette mission confiée à la commissaire Giovanna Massoni permet d’aborder l’actualité de sa démarche à travers des notions comme la production artisanale, la fonctionnalité et le choix de matériaux solides qui font parties intégrantes de l’œuvre de l’architecte d’intérieur. Au travers son regard, elle donne ainsi la chance aux publics de découvrir des réalisations nées d’un foisonnement créatif hors normes. L’activité prolifique de cet autodidacte, féru de lignes épurées, de matières tactiles, est consignée entre 1960 et 1980. Cette exposition, c’est l’esprit de Christophe Gevers, devenu designer, « car c’était le présent qui m’intéressait, c’était l’avenir et le passé bien dépassé. » Un créateur qu’on ne peut dissocier de son environnement. La « matériauthèque », l’atelier en ce compris les outils, la mécanique et l’ingénierie ou encore le graphisme font partie du cheminement de l’exposition. Tout comme cette collection aussi inédite qu’impressionnante de maquettes qui précédaient le dessin technique, une particularité propre à Christophe Gevers. A cela s’ajoutent les meubles et accessoires parmi lesquels on retrouve – entre autres – la chaise TBA conçue pour la Taverne des Beaux-Arts (1959) ou la lampe CG01, imaginée pour le restaurant Cap d’Argent. Ce parcours se voit complété par le film d’Alexandre Humbert, designer et réalisateur. Une respiration dans un paysage d’objets collectés, de réalisations encore existantes mais aussi et surtout de témoignages qui offrent à l’exposition un supplément d’humanité. L’humanité de chacune des réalisations de Christophe Gevers est marquée par son implication personnelle et ce souci du détail présent à chaque étape de la conception. Plus qu’une déclinaison d’objets, voilà une occasion de découvrir une figure majeure de l’architecture d’intérieur et du design belge et son univers unique, guidé par ce souci constant de d’humanisation des espaces construits. Un événement à découvrir jusqu’au 10 mars 2024 au Design Museum. Voyez davantage d’informations sur le site www.designmuseum.brussels Place de Belgique à 1020 Bruxelles


EXPOSITION : ARMÉNIE. LE TEMPS DU SACRÉ Durant quatre mois, la Fondation Boghossian nous invite à découvrir à la Villa Empain l’histoire millénaire de l’Arménie avant le génocide de 1915. On y voit des objets exceptionnels en provenance du Musée Arménien de France : des miniatures, des manuscrits, des objets liturgiques précieux comme des lampes d’église, jamais exposés au public. Ils sont placés en regard d’artistes contemporains qui exposent leurs propres œuvres. Tous, ils répondent à la question posée par l’exposition : c’est quoi, le temps du sacré en Arménie ? En entrant dans les trois salles de l’exposition, vous chercherez peut-être une carte pour situer l’Arménie au cœur de l’actualité. L’Arménie d’aujourd’hui avec sa capitale Erevan et celle d’hier, beaucoup plus vaste, s’étendant sur la Cilicie et la région du lac de Van en Turquie. Ne la cherchez pas, elle ne figure pas dans cette exposition qui s’intéresse au temps des mémoires. Non aux lieux, qui se perdent dans la légende. « Le temps passe, écrit Bernard Coulie, commissaire de l’exposition, le temps passe de plus en plus vite, il s’écoule. Mais ce n’est pas lui qui passe, c’est nous qui passons. Le temps, lui, demeure éternel, et c’est ce qui le rend sacré. » La mémoire qui rend la vie Pour les Arméniens, ce qui permet à chacun de nous de dépasser sa nature éphémère et de s’inscrire dans la durée immémoriale du temps, c’est la mémoire : nous ne disparaissons pas aussi longtemps que quelqu’un se souvient de nous. Prononce notre nom. La mémoire, le souvenir, le rappel nous maintiennent en vie lorsque nous sommes morts. C’est pourquoi les murs des églises arméniennes sont couverts d’inscriptions rappelant les noms des donateurs, des princes et des évêques. Des noms se lisent sur les pierres tombales des cimetières et sur les stèles qu’on appelle khachkars, avec leur croix bourgeonnante. Celui qui lit ces noms maintient les disparus en vie. Arracher ces stèles, c’est refermer la tombe sur le disparu et l’oublier pour toujours. Un film nous montre dans l’exposition cet anéantissement à tout jamais, lorsque le cimetière de la vieille Julfa, sur la rive gauche de l’Aras qui sépare l’Azerbaïdjan de l’Iran, fut saccagé en 2005 par les Azéris. Ce cimetière est peuplé de tombes arméniennes fleuries de croix qui bourgeonnent, symboles de la vie prête à renaître. On y voit les Azéris musulmans tout enlever avec leurs grues pour en faire des matériaux de construction pour la route. C’est un massacre culturel qu’a nié l’ambassadeur azéri à l’ONU en 2005. Julfa dont la population arménienne avait déjà été expulsée par le passé vers l’Iran. L’écriture arménienne, elle aussi, est sacrée. Selon la tradition en effet, c’est Dieu lui-même qui inspira au moine Mesrop Mashots l’alphabet arménien en 405 de notre ère, comme il avait déjà dicté les Tables de la Loi à Moïse. Passer par l’écriture revêt ainsi une dimension sacrée. C’est pourquoi les copistes des manuscrits arméniens ajoutent souvent, à la fin de leur travail, un « colophon » : une note relatant les circonstances dans lesquelles ils ont œuvré. Ils y donnent les noms des rois, des catholicos (chefs religieux), des patriarches, et surtout leurs propres noms et ceux des membres de leur famille pour qu’on ne les oublie pas. Pour qu’on entretienne leur mémoire. En arménien, ces colophons sont appelés hishatakarank, les « immémoriaux » du temps. Les manuscrits arméniens L’alphabet arménien fut d’abord créé en lettres majuscules qui demandaient plus d’espace sur la page. Les lettres étaient tracées sur la pierre avec des poinçons de fer. C’est pourquoi on en parle comme de l’écriture du fer. Il en fut de même pour l’écriture grecque, devenue minuscule sous les Byzantins, et pour l’écriture latine, écrite en capitales jusqu’à l’époque de Charlemagne.


Vous verrez notamment un manuscrit sur parchemin de 400 pages, réalisé à partir de la peau de 200 bêtes au XVIIe siècle : cela représentait un coût faramineux à l’époque. Au bas d’une de ces pages, on voit encore l’empreinte du doigt qui l’a feuilletée. Comme dans le manuscrit du Nom de la Rose d’Umberto Eco, où un doigt avait laissé la marque du poison destiné aux profanateurs. Un autre manuscrit aux pages noircies nous indique qu’on a tenté de le brûler en 1342 parce qu’il représentait la foi chrétienne. Des œuvres plus récentes, dont celles de Jean Boghossian, montrent que le livre brûlé fait partie de l’histoire millénaire de l’Arménie, toujours en butte à l’hostilité de ses voisins. Dès le début, la religion officielle de l’Arménie fut le christianisme, introduit par saint Grégoire l’Illuminateur au début du 4e siècle de notre ère. Le best-seller d’alors, c’était la Bible et la vie des saints que parcourt l’exposition. Images des monastères d’Arménie La dernière salle contient deux écrans, dont un grand panoramique sur lequel passent les images des monastères perdus dans la montagne. Vue imprenable, saisie par un œil d’aigle, de ces ruines qui émergent parmi la végétation et que survolent les drones. On voit l’intérieur des monuments sur un écran plus petit, où la mise au point se fait une fois que le portail du monastère est franchi. Ces vues panoramiques ont été réalisées par Iconem, la société fondée en 2013 par Yves Ubelmann, qui numérise le patrimoine mondial en danger. Ces numérisations associent des technologies complémentaires : photogrammétrie, scan laser, scan à grande échelle via les drones. Comme pour Alep, voyage au cœur de 5000 ans d’histoire, qui fut présentée en 2020 à la Fondation Boghossian et qui a recueilli le label de la meilleure exposition au monde. Ce sont les sites d’Hayravank, Geghart, Deghdznut, Vahanavank, Sourp Arakelots, Surp Hovannes et Kirants qui sont ici filmés magistralement en Arménie. Inconnus sur la carte qui n’existe pas dans la salle. Les commissaires d’Arménie, le temps du sacré sont Bernard Coulie, auteur de plus de 440 publications sur les études arméniennes, et Louma Salamé, directrice de la Fondation Boghossian depuis 2016. Les pièces proviennent du Musée Arménien de France, dirigé depuis 2007 par Frédéric Fringlian, le fils du fondateur Nourhan Fringlian. L’exposition est visible à la Villa Empain, av. Franklin Roosevelt 67 à 1000 Bruxelles, jusqu’au 10 mars 2024. Visite guidée gratuite, sur inscription, le 1er dimanche de chaque mois. Plus d’informations sur le site ;www.boghossianfoundation.be. Michel Lequeux


EXPOSITION : GIANTS Cet événement propose un fascinant voyage à travers les ères, remontant à il y a soixante-six millions d'années, à un moment où une météorite bouleversa la planète, provoquant l'extinction de nombreuses espèces emblématiques telles que les dinosaures, plésiosaures et mosasaures. Cette tragédie a ouvert la voie à de nouvelles opportunités pour des petits animaux qui, jusque-là, avaient évolué dans l'ombre des géants. « Giants » se veut une immersion temporelle du Paléogène au Quaternaire, mettant en avant onze créatures spectaculaires, dont le redoutable Otodus megalodon, le plus puissant des requins de tous les temps, et le Gigantopithecus blacki, un singe asiatique dont la taille défie l'imagination, équivalant à trois orangs-outangs. Les visiteurs peuvent également admirer six représentations animales en 3D à taille réelle, ainsi que cinq squelettes presque complets. Comme de véritables paléontologues, ils sont invités à mener leurs propres recherches à l'aide d'interactifs et d'images multimédias. L'exposition explore la vie de ces géants, dévoilant leurs identités, les avantages que leur procurait leur gigantisme, et les mystères entourant leur extinction. Au fil du parcours, le public se confronte confrontés à une question cruciale : d'autres géants ont émergé depuis, mais pour combien de temps encore ? Des animaux contemporains de grande taille tels que les éléphants, les rhinocéros et les baleines font face à des pressions environnementales croissantes. « Giants » incite ainsi à la réflexion sur la préservation de ces actuels titans, tout en éveillant la conscience sur les défis auxquels ils sont confrontés dans un monde en constante évolution. Une expérience immersive qui transcende le temps et l'espace, Giants offre une occasion unique d'explorer les merveilles et les mystères des géants qui ont dominé la Terre et ceux qui la peuplent encore aujourd'hui. Une exposition à découvrir au Musée des Sciences naturelles jusqu’au 25 août 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : ENCORE ET ENCORE Voilà une exposition autour de la thématique des rituels. Le rituel se lit ici non pas au sens religieux, même si une dimension métaphysique peut y être associée, mais dans la répétition d’actions investies d’un sens particulier et qui s’inscrivent dans le temps. Cette rencontre interroge les pratiques artistiques associées à des protocoles. Pourquoi certains artistes plasticiens cherchent-ils à refaire, à reprendre le même geste ou le même motif ? Quand et pourquoi débute un rituel artistique et où s’arrêt e-t-il ? Elle interroge aussi les pratiques de tout un chacun, tout à fait personnelles ou reconnues de tous, comme par exemple gratter un billet de lotto toujours de façon identique pour conjurer le sort… A travers les œuvres d’une dizaine d’artistes qui créent, au fil des jours ou des années, en additionnant une œuvre à une autre, l’exposition est l’occasion de se rendre compte de nos propres rituels, gestes répétés, trajets, traditions, qu’ils soient individuels ou collectifs, conscients ou non. Les travaux présentés sont signés Juan D’oultremont, Yves Gobart, Barbara Iweins, Côme Lequin, Katherine Longly, Cécile Hupin, Roman Opalka, Laurent Quillet, Sahar Saâdaoui, Vincent Solheid, Marie Van Elder et Claude Viallat. Cela se passe à la Maison des Arts du 23 février au 5 mai 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.lamaisondesarts.be Chaussée de Haecht, 147 à 1030 Bruxelles


EXPOSITION : ANIMALIA Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la vie sur Terre. La préservation de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique constituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat. PierreYves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protection de notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir à découvrir à Trainworld jusqu’au 10 mars 2024. Plus d’informations sur le site www.trainworld.be Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

MUSÉE DES ILLUSIONS Plongez dans l'univers captivant du Musée des Illusions, où chacun de vos sens sera mis à contribution, transformant une simple visite en une aventure inoubliable. Ce monde singulier est conçu pour défier les esprits les plus cartésiens, tout en offrant une expérience éducative enrichissante. Êtes-vous prêt à suivre un parcours qui bouscule les frontières de l'imagination ? Faites preuve d'audace et osez plonger les yeux fermés dans l'univers tridimensionnel créé par le Tunnel Vortex ! Sous une apparence de stabilité apparente, cette illusion a le pouvoir de rendre totalement inopérant votre sens de l'équilibre. En essayant de marcher, vous vous retrouverez incapable d'avancer. Pouvez-vous y croire ? Observez votre propre reflet déformé dans la Salle des Miroirs, bravez le comportement imprévisible de la Salle de l'Infini et défiez les lois de la gravité et des dimensions. Capturez des images de vous-même dans toutes les positions possibles ! Situé au cœur notre capitale, ce lieu pas comme les autres se veut autant intrigant qu’interactif. L'espace extraordinaire de l'ancien théâtre « La Gaité » sert de toile de fond à cette exposition unique, basée sur la science des illusions d'optique. Partagez cette expérience exceptionnelle avec votre famille, vos amis ou vos collègues. Les visiteurs de tous âges s'amuseront à explorer les limites de leur propre perception, élargissant ainsi leur compréhension de la réalité qui les entoure. Vous êtes un groupe d’au moins dix personnes et vous souhaitez découvrir pourquoi vos yeux perçoivent des choses que votre cerveau a du mal à comprendre ? Planifiez votre visite à l’avance afin de vous assurer d’obtenir la date qui vous convient. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.museumofillusions.be Rue du Fossé aux Loups, 18 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : MAGRITTE-FOLON Cette exposition célèbre la rencontre imaginaire et le dialogue fécond entre les œuvres de René Magritte et celles de Jean-Michel Folon, deux artistes belges majeurs. Alors que Bruxelles commémore les cent ans du surréalisme, le Musée Magritte saisit l'occasion pour jeter un pont entre l'univers fascinant de Magritte (1898-1967) et les créations poétiques de Folon (1934-2005). Cette réunion artistique se présente comme davantage qu'une simple exposition et représente une exploration des connexions profondes entre deux imaginaires singuliers. L'impact de René Magritte sur Jean-Michel Folon remonte à 1954, lorsque ce dernier, âgé de vingt ans, découvre la série de peintures murales intitulée le Domaine enchanté, réalisée par Magritte à la demande du casino de Knokke. Pour Folon, cette expérience fait office de révélation, l’assurant que tout est possible en peinture, y compris l'invention de mystères. Bien que Magritte et Folon n'aient jamais eu l'occasion de se rencontrer en personne, la présente exposition met en lumière les connexions profondes entre leurs univers picturaux. Folon considérait Magritte, trente-six ans son aîné, comme l'un des pères de sa génération. Magritte, en explorant les chemins du surréalisme en peinture, a semé les graines de l'art de Folon qui, à son tour, s'est consacré à explorer les voies de la poésie visuelle. Cet événement crée une résonance entre les œuvres de ces deux artistes, mettant en lumière leurs liens artistiques et les langages spécifiques qu'ils ont développés. Il est à découvrir jusqu'au 21 juillet 2024 au Musée Magritte, offrant aux visiteurs une plongée immersive dans l'univers enchanteur de deux plasticiens qui nous ont malheureusement quittés. Pour plus d'informations sur les modalités de visite, veuillez consulter le site www.musee-magritte-musuem.be Place Royale, 1 à 1000 Bruxelles André Metzinger

EXPOSITION : POPCORN Quinze artistes qui peignent avec une dose de surréalisme comparable à celui des années 30, voilà ce que propose cette exposition. Chacun de ces artistes contribue à créer une image colorée, décalée et onirique de notre société contemporaine. Cette expérience artistique, teintée d'humour, promet d'être à la fois un choc pictural et un antidote à la mélancolie hivernale. Popcorn ne se limite pas à être une simple exhibition, mais plutôt une fenêtre atypique, offrant une perspective locale et vivante sur l'art d’aujourd’hui. Réunissant des acteurs jeunes et expérimentés, cet événement explore les multiples facettes de la créativité à travers le prisme de ce qui se peignait durant l’entre-deux guerres autour d’André Breton. Les plasticiens qui participent à ce projet sont Mrzyk et Moriceau, Pol-Edouard, Fabien Karp, Gary Card, Adèle Aproh, Elene Usdin, Michael Polakowski, Julien Colombier, Amandine Urruty, Delphine Somers, Antoine Carbonne, Davor Gromilovic, Nina Vandeweghe, Silio Durt, Mrzyk et Moriceau. Leurs travaux sont à découvrir au Mima jusqu’au 26 avril 2024. Voyez tous les détails techniques sur le site www.mimamuseum.eu Quai du Hainaut, 39-41 à 1080 Bruxelles


EXPOSITION : ATLANTIS Atlantis reste l'une des légendes les plus fascinantes de l'histoire, un secret immergé au cœur de l'océan qui continue de stimuler l'imagination humaine. Cette île mythique est mentionnée pour la première fois il y a plus de deux mille ans par Platon dans ses dialogues de "Timée" et "Critias". La description du philosophe grec fait d'Atlantis une civilisation avancée, située au-delà des colonnes d'Hercule (aujourd'hui le détroit de Gibraltar) et destinée à un destin tragique. La plupart des récits qui nous sont parvenus décrivent cet endroit comme paradisiaque, caractérisé par une technologie avancée, une société bien organisée, une richesse incommensurable et une puissance militaire quasiment invincible. Cependant, sa fierté et son arrogance auraient mené à sa chute spectaculaire. Selon la légende, en un jour et une nuit, la cité aurait été engloutie par les eaux, ne laissant derrière elle que des récits et des spéculations. Depuis des siècles, les chercheurs, les archéologues, les plongeurs et les érudits ont tenté de la localiser. Certaines théories ont suggéré qu’elle serait située en mer Méditerranée, tandis que d'autres la placeraient dans les Caraïbes, en Crète, en Espagne ou même en Antarctique. Cependant, malgré les recherches passionnées et les nombreuses expéditions qui se sont succédé, Atlantis demeure introuvable, avec pour corollaire que je mythe continue de susciter des débats et de nourrir l'imaginaire. Elle a inspiré de nombreux romans, films et documentaires, ainsi que des théories sur des civilisations antédiluviennes. Depuis, Atlantis est devenu un symbole de la quête de la connaissance, de la curiosité humaine et de l'énigme qui perdure au-delà des limites de notre compréhension. Vous adorez les fonds marins et les expériences hors du commun ? Alors, l’exposition immersive Atlantis est vraisemblablement pour vous. Une aventure à vivre entre amis, en amoureux ou en famille, puisqu’elle a été conçue pour ravir petits et grands ! Le but de cet événement est de plaire au plus grand nombre en investissant un univers sous-marin grâce à des décors somptueux et des projections à 360°. Le parcours inclut une aventure en réalité virtuelle qui se déroule en temps réel avec vos proches, afin d’interagir avec votre environnement tout au long de l’odyssée. Envie de nager avec les poissons, d’explorer des cités enfouies et de percer ses mystères ? N’hésitez plus ! L’exposition se tient au Cupra Garage jusqu’au 31 mars 2024.Voyez tous les détails pratiques sur le site www.atlantis-expo.com;. Rue du Mail, 50 à 1050 Bruxelles Michel Weyo


EXPOSITION : FEMMES DU SUD DU MAROC Durant plusieurs décennies, entre 1930 et 1967, le photographe français René Bertrand (1910-1979) a capturé le sud du Maroc, la région de Marrakech et le Haut-Atlas. Témoin privilégié, il a photographié, à l’aide de son appareil moyen format argentique, des scènes de vie et des coutumes aujourd’hui quasiment disparues. Durant sa carrière, il a focalisé son intérêt sur les villes et sur les régions du Sud. Pratiquant une photographie dite documentaire, il nous a offert quelques traces incroyables de la richesse culturelle et de l’histoire marocaine. René Bertrand (1910 - 1979), photographe marocain qui durant prés de 50 ans (47) mis sa fonction de photographe au service de l’édition de carte postale. L’impact de René Bertrand dans le domaine de la photographie ont été déterminant. En effet il a entre autres été sélectionné pour participer a la mise en place du premier ministère du tourisme au Maroc. Un ministère né après la déclaration d’indépendance. Suite à son décès en 1979, son fils, André Bertrand a autorisé la numérisation des films de son père et a offert une partie de sa collection à la Maison de la Photographie de Marrakech. Aujourd’hui, sous la direction artistique du photographe bruxellois Bertrand Vandeloise, nous vous proposons de vous plonger dans ses fardes de négatifs et de découvrir une partie de sa collection privée jamais exploitée à ce jour. La présente exposition a été sélectionnée par le PhotoBrussels Festival et fait partie de leur parcours 2024. Découvrez-la à l’Espace Magh du 11 janvier au 29 février 2024 et ce du lundi au vendredi de 13 à 17 heures et les jeudis de 13 à 21 heures. Voyez toutes les autres informations sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : NOÉMIE BARSOLLE & SIMONE F. BAUMANN Noémie Barsolle est née à Paris en 1981. Très tôt, il lui est apparu que tenir un crayon entre était une bonne idée. Elle a publié un ouvrage chez United Dead Artists en 2004 « Suture à point », puis plusieurs autres ouvrages chez de petits éditeurs. De 2005 à 2013, elle réalise le fanzine "Saignante” et, depuis 2016, le fanzine “Snack fatal” avec des bandes dessinées, des dessins divers. En 2022, elle publie sa bédé "Ugly Babies" chez l'éditeur belge La cinquième couche, réunissant des épisodes autoédités depuis 2005 dans "Saignante" et entièrement redessinés pendant la période du confinement. Aujourd’hui, après des études en art thérapie, elle vit et travaille à Bruxelles où elle jongle entre le dessin, l’autoédition, ses deux enfants et son boulot dans le social. En 2015, à dix-huit ans, Simone F. Baumann débute "2067", un fanzine autobiographique qui paraît tous les deux mois. En six ans, elle autoédite une quarantaine de ces petits carnets de quarante pages (soit plus de mille six cents pages dessinées) qu’elle photocopie et vend à ses amis, puis à un cercle restreint de quelques dizaines d’abonnés. Avec son hypersensibilité, ses angoisses et son humour décalé, la jeune artiste nous offre un regard atypique sur sa vie quotidienne et notre société, à la fois clairvoyant, piquant, implacable et empreint d’une sensibilité artistique hors du commun. Comme elle le dit elle-même : « A part dessiner, je ne fais pas grand-chose dans la vie ». Elle possède un chat, dont elle s’occupe très bien, et un petit appartement à Zurich dont elle arrive à payer tant bien que mal le loyer. Son équilibre se joue chaque jour entre sa main qui dessine et la feuille blanche sur laquelle elle raconte les curieuses expériences de sa vie intérieure. Les travaux de ces deux jeunes artistes sont exposés au Sterput du 11 janvier au 18 février 2024. Découvrez les détails complémentaires sur le site www.sterput.org Place du Jeu de Balle, 68 à 1000 Bruxelles


LA BATAILLE DE SCHEUT OU KWOË GOENCHDAG J’avais promis de t’en parler alors je fais ça. Le mercredi 17 août 1356 ça n’a pas été une zwanzpartie pour les Brusseleirs tu sais, ils en ont parlé pendant des siècles, si tellement ils en avaient gros sur la patate. Tu vas encore une fois me dire que je remonte au temps des casernes où on allumait son smart avec deux silex, mais moi l’histaure avec un grand HI j’aime bien ça. Awel voilà : Le duc Jean III van Brabant est déjà kalle comme un scholvis depuis quelques mois et par son testament il donne le duché à sa fille ainée Jeanneke, qui s’est mariée avec un ambrasmoeker qui est en plus le breu de l’empereur du Saint Empire. Venceslas qu’il s’appelle. Ce peï ne pense qu’à taper sur tout ce qui bouge et il rate pas une okkoje pour sortir son estoc, mais gérer le duché il laisse ça à bobonne. La petite sœur de la nouvelle duchesse, c’est Marguerite. Son poepa lui a promis que Jeanneke lui payerait chaque année son abonnement au tram comme compensation de pas devenir la duchesse de Brabant. Elle, elle a épousé un veuivechter de première : Louis de Male, le comte de Flandre ; c’est un vassal du roi de France, il cause plutôt le français mais il milite quand même sérieusement à la Nouvelle Alliance Flamande, va une fois comprendre ça. Même Simon-Arthur Verstopt le chef des Bleus il s’y retrouve pas, tu vois comme c’est ingewikkeld car lui il sait même t’expliquer pourquoi un œuf tient pas debout. Tout ça pour te dire que de la castagne, il va y en avoir, et pas qu’un peu. D’un côté le Venceslas il est bien content car il peut aller chasser comme il veut et de temps à autre aller casser la gueule à un de ses voisins, juste pour s’amuser. Avec le steun de son frère l’empereur il agrandit bien son domaine. C’est tof. De l’autre côté, le Lowie il est pas content du tout car comme il est un politique avant tout (net comme le Simon-Arthur susnommé), il trouve dommage de donner un si beau duché de Brabant à cette zottin de Jeanne et son deugeniet de mari, et que sa femme doit payer son abonnement elle-même car la grande zuster joue plattezak. C’est trop de la triche, fieu. Alors il accepte pas le testament de son schûvoeder, et il envoie sa cavalerie vers notre belle province. Il avait vu La Belle et le Clochard au cinema et il disait comme ça que tout ce qui est à toi est aussi à moi. La Jeanneke elle aime pas ça du tout, fieu. Ce beauf qui vient rammeler ses villes, c’est pas permetté, ça. Alors comme son mari manie bien la batte de baseball et le sabre japonais, elle lui demande d’aller donner une bonne douffeling à cet intruseur de flamingant. Le Venceslas il fait ni une ni deux, il téléphone à son copain Jean D’Aa, le guidon de Brusselles (un peu comme Eddy, si tu vois ?) pour venir lui donner un aëngke pour corriger cet amelaaiken doeiker. Une armée, men, des fantassins, des chevaliers, tout le bataclan. Pour le Venceslas, c’est autre chose qu’une meute de wouwous derrière un sanglier. Le Lowie ne se prive pas non plus, t’sais, il a comme ça 10.000 hommes devant lui (il préfère rester derrière car si ça tourne au vinaigre, il rentre direct à Gent pleurer dans les cottes de Marguerite) et il paie un coup de Blanche à son ami le groef de Namur, qui dit qu’il vient aussi avec ses chevaliers. Les Flamands arrivent près d’Asse, et buttent dans l’abbaye d’Affligem, une vraie forteresse. Les Brusselois – enfin, plutôt le Venceslas tout seul – ont tellement les poepers devant une si grosse armée qu’on signe la paix en vitesse. C’est Venceslas qui signe car la duchesse Jeanne ne sait de rien et il va pas aller lui raconter qu’il a fait caca dans sa culotte devant les Flamands. Mais le Lowie il est toujours pas content, et sa femme non plus. Janvermille qu’il dit le Lowie, si je sais pas tout droit dans Brusseles, je fais le tour, et il prend Mechelen comme on cueille une marguerite (ça


il sait juste bien faire). Ça compense drôlement, ça dis ! c’est mieux qu’un abonnement au tram... Mais c’est pas encore assez. C’est le duché qu’il veut, le deujoeger, et le duché, c’est Brusselles ! Alleï, les gars, on va aller faire une vechpartee avec ces Keekefretters comme on a fait à Mechelen avec les Moeneblussers. Ils nous attendent du côté d’Asse eh bien ça va leur faire tout drôle de nous voir venir par le nord. Pendant ce temps-là le Venceslas court vite à Luxembourg (non, non il avait pas des cense cachés làbas) chez son breu pour demander de l’aide. Donc le 17 août 1356 – et si tu me crois pas va voir sur Wikimanchin qui remplace La Rosse – les Flamands de Lowie sont pépères dans un camping de Scheut, occupés à zoeipe et à savourer leur victoire à Mechelen, quand les Brusselois arrivent avec Jean d’Aa le guidon et son étendard en tête. Il a passé sa plus belle armure, son heaume swiet heaume reluit bien car il l’a fait blinker au Sidol et son écu porte les couleurs du Brabant. Tu me diras que c’est les mêmes que celles des Flamands sauf que c’est le contraire. Les peïs de Lowie sont là avec leur bouche pleine de dents, à se demander « Hau kan da ? Va woe komme dei na ? » Le combat est inévitable. Mêlée générale, corps à corps, coups de goedendag, tout y passe, et les Brusselois sont prêts à aframmeler ces vilains Flamands qui étaient déjà strondzat avant de commencer. Net le contraire comme à Affligem, tu sais croire ça ? La bataille fut gigantesque, tous les Flamands moururent ou presque, à l’exception des plus trapus qui s’accrochèrent à leurs écus. Le Lowie commence à se demander si Brusselles vaut bien un carnage. Tout d’un coup, le copain Jean d’Aa, on ne sait pas si il devait aller d’urgence à la cour ou quoi, mais il plante son drapeau dans la terre de Scheut et il joue schampavie. Quand ils voient ça les Brusseleirs se demandent ce qui se passe et ils partent derrière le Jean comme un seul homme. Tu vois le tableau : presque tous les Flamands sont par terre, morts ou blessés, et les Brusseleirs s’encourent. Explique-moi ça une fois, dis. Potverdekke le comte de Flandre qui était déjà prêt à retourner pleurer à Gent chez sa Marguerite, quand il voit ça il reprend son courage à deux mains et en avant, les gars, on file vers Brusselles ! Pendant que le Venceslas est parti chercher du secours chez son breu, les Brusseleirs se font laminer par des bras cassés et des éclopés ! Tout ça car le Jean d’Aa devait aller faire caca, dis ! Kwoë goenchdag pour les Brusseleirs ! Retraite générale et le vilain Lowie rentre dans notre bonne ville comme un flierefloeiter. Ses Flamands plantent leur drapeau sur la Grûte Ploch et Jeanneke qui n’y comprend rien va se réfugier chez les Keiskoppe de Maastricht en attendant le retour de son mari. Brusselles aux mains des Flamands, dis ! C’est un stûut qui peut jamais arriver, ça, hein ? En tous cas ça sait pas rester durer, je te le dis. Et tu sais aller le crier très fort sur la place des Martyrs, fieu. Recevoir une aframmeling comme ça alors qu’on gagnait haut la main, il faudra que le Jean d’Aa explique ça. C’est pas des maneere de comme ça au milieu d’une bataille ousqu’on gagne crier « Ouïe ouïe je dois aller à la cour ! », qu’on plante son étendard là et qu’on fout le camp. C’est des streike de broekschaaiter, ça. Un kwoë goenchdag comme çui-là, on n’en veut plus à Brusselles. Heureusement que le chevalier Éverard t’Serclaes a sauté au-dessus du mur d’enceinte et qu’il a libéré notre bonne ville, sinon on serait encore toujours aux bottes de ces envahisseurs, ket. Tu peux aller sur la Grûte Ploch, lui dire merci et aller caresser son coude, son genou ou son nez pour ça, tu fais comme tu veux. Et donne-lui aussi une dikke beise de ma part. Georges Roland Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.


SPECTACLE : KANO C’est décidé. Ils partiront. Expatriés pour certains, migrants pour les autres. Les autres ce sont eux. Deux hommes, deux femmes… et un violon. Mais, ça compte ou pas ? Sur les quatre, ils sont trois. Trois voyages. Trois histoires. Autant de corps et un même bateau. Bref, ils seront quatre ou presque et ils iront sur les routes. Sans tambour, sans trompette, juste un petit air de déjà vu. Un air de violon, en terre inconnue. L’herbe sera grasse, dit-il, et les arbres chargés de fruits. De l’or coulera au fond des ruisseaux, et des carrières de diamants à ciel ouvert réverbèreront les rayons du soleil. Les forêts frémiront de gibiers, et les lacs seront poissonneux. Tout sera doux là-bas. Et la vie passera comme une caresse. En fait, l’histoire ne fait que répéter les mêmes mouvements. Toujours. Les hommes cherchent leur vie ailleurs quand leur territoire ne peut plus rien pour eux. Il faut savoir préparer les bateaux et partir quand le vent souffle et que les présages sont bons. Tarder, c’est renoncer. Les Argonautes sont nés depuis longtemps, autour de quatre gobelets en plastique blancs, pleins de café noir et de pensées roses. C’était à Bruxelles. Avant, ils étaient un peu partout. À la recherche du chemin le plus courbe entre deux lignes droites, ils ont créé, ensemble leur méthode de création cogérée, collusive, concomitante, comique, colérique parfois, complice toujours. Un spectacle de cirque aux couleurs d’Eldorado où s’entrecroisent espoir et cigognes, musiques traditionnelles, contorsions et instinct de vie à voir au Marni les 6 et 7 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatremarni.com Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

CONCERT : QUENTIN DUJARDIN & OLIVIER KER OURIO Un langage commun des îles qu’ils affectionnent tout particulièrement Olivier Ker Ourio nous raconte à merveille son pays natal, La Réunion, le guitariste quant à lui nous parle notamment de ses nombreuses aventures malgaches. Il s’agit bien ici de la traversée d’un océan de belles notes bleues. Le mot ’Sérendipité’ est entré dans la langue française très récemment. Sa définition au sens large est le don de faire par hasard des découvertes fructueuses. Une forme de compréhension des choses obtenue par ce hasard lui-même. Olivier Ker Ourio et Quentin Dujardin se rencontrent ainsi en 2016 lors d’un studio en compagnie de Richard Bona, Manu Katché et Ivan Paduart. La vibration commune qu’ils partagent pour les mélodies les place devant cette évidence : faire un jour un disque ensemble pour graver l’intensité de ce son original qu’ils pressentent. Depuis cet heureux croisement, le temps a fait son oeuvre autour de leurs approches musicales respectives : jazz pour l’harmoniciste, crossover pour le guitariste. C’est avec la reprise étonnante du fameux standard de jazz de Charles Mingus, "Goodbye Pork Pie Hat" qu’ils ouvrent ce disque en grande pompe. Le décor d’ouverture est planté : un univers sonore empli de couleurs vives & chaudes. Olivier Ker Ourio n’est en effet jamais loin de son pays natal, La Réunion et de ses réminiscences rocailleuses dans le blues qu’elle porte ; Quentin Dujardin quant à lui, nous transporte avec fraîcheur sur ce groove quasi malien survolé de guitares slides. A leur grand étonnement, une seule journée de studio s’avèrera nécessaire pour graver l’intensité de ce moment posé entre douceur (Eva) et tempo lent (Serendipity). Le travail d’orfèvre de Rémi Bourcereau, ingénieur du son révèle à merveille cette diversité du dialogue qui oscille entre flamenco (Song for Paco), classique (Ave Maria) ou encore blues (Blues for M&N). Par ailleurs, leur imaginaire commun autour des îles n’est jamais loin, il suffit pour s’en convaincre d’écouter Madagascar. Notons aussi ce clin d’oeil à Toots Thielemans dans cette nouvelle version du titre En t’attendant que le guitariste avait enregistré à ses côtés en 2010 pour son album intitulé Impressionniste. Olivier Ker Ourio nous en livre une version très personnelle et magnifiquement inspirée. Un concert à découvrir au Marni le 16 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.theatremarni.com Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : L'IMPRESARIO DE SMYRNE Cette comédie en un acte, écrite par Carlo Goldoni et créée en 1759, se focalise sur les préparatifs d'une représentation théâtrale, relatant les conflits et les intrigues entre un nabab turc qui s’improvise producteur, un metteur en scène, un auteur, des acteurs et une chanteuse, chacun ayant ses propres intérêts et ambitions à défendre. Le directeur du théâtre souhaite composer avec tous et, pour ce faire, doit entendre les demandes exigeantes de chaque maillon de l’entreprise. De son côté, la diva, exagérément capricieuse, exige d'importantes modifications pour mettre en valeur son talent. L'auteur n’a de soucis que de défendre son travail artistique, tandis que les comédiens rivalisent pour obtenir les rôles les plus importants. Cette satire se moque allègrement des vanités, des prétentions et de l’égo des personnes impliquées dans ce projet. Avec drôlerie, Carlo Goldoni explore le thème de l'art et du divertissement, ainsi que la nature humaine lorsqu’elle s’exacerbe devant et derrière le rideau d’une scène. Cette pièce se veut un exemple classique du style de comédie italienne du XVIIIe siècle, mettant en lumière les caractéristiques de la commedia avec des personnages types et des situations caustiques. Dans la flamboyante Venise, les esprits s’échauffent et l’amour-propre s’infatue de lui-même. Férocité et tendresse, humour et cruauté agitent ce petit monde des artistes et leurs travers sur l’aveuglante envie de réussir jusqu’à l’excès. Autour des intrigues qui se nouent et se dénouent, le maître italien nous entraîne dans un pétaradant tourbillon de joie, de disputes et d’inventions au charme irrésistible qui, malheureusement, n’a rien perdu de son actualité. L'impresario de Smyrne devient surtout l’occasion d’applaudir en Belgique la grande chanteuse lyrique Natalie Dessay, Louise Acabo au clavecin, Octavie Dostaler-Lalonde et Arthur Cambreling au violoncelle, ainsi qu’Ugo Gianotti au violon. Un spectacle (en)chanté à découvrir au Théâtre royal du Parc jusqu’au 17 février 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

THÉÂTRE : BÉTELGUEUSE Voilà l’histoire de Bételgeuse, une étoile géante rouge à l’aube de sa mort. Elle peut exploser à tout moment. Maintenant, demain ou dans cent mille ans. Les années lumières faisant, il est même possible qu’elle ait déjà explosé et qu’on ne soit pas encore au courant (ce que tout le monde se demande !). C’est également l’histoire d’un groupe de scientifiques, coincées depuis des années dans un laboratoire d’expérimentations pluridisciplinaires de révolte in vitro. À force d’observer le micro-métagène de la révolte sous tous ses angles, leur désir s’est émoussé. Mais une expérience empathique ratée vient bousculer leur routine et remet leurs existences en branle. Cet ensemble forme Bételgeuse, une comédie philosophique de science-fiction, un hommage aux femmes qui essaient, à celles qui ratent, à celles qui rêvent et à celles qui ont abandonné. Cette pièce est avant tout une envie de parler des femmes d’une manière trop peu vue au théâtre. L’envie de voir sur un plateau un groupe de femmes au travail sur quelque chose, occupé à résoudre des problèmes et qui n’attend pas. Le souhait surtout de mettre la sororité en question, pas pour la discréditer, mais pour en déconstruire l’évidence. Dans cette perspective, pas question de faire l’économie de la violence, présente dans tant de relations entre femmes. On ne parle pas ici de violences physiques ou sexuelles, mais de ces violences sourdes, coloniales, racistes, hétéro-patriarcales et autres qui parlent à travers nous et nous conduisent à reproduire du même. Bref, une réflexion féministe à la scène tout en évitant l’écueil de la morale. Une création à découvrir au Théâtre La Balsamine du 15 au 24 février 2024. Découvrez d’autres informations sur le site www.balsamine.be Avenue Félix Marchal, 1 à 1030 Bruxelles


TOONE : LES TROIS MOUSQUETAIRES Le roman « Les trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas est un classique de la littérature française qui a été adapté en de nombreuses formes d'art, y compris le théâtre, le cinéma et la télévision. Cependant, une adaptation unique et intéressante de ce roman est le spectacle de marionnettes tel qu’il est proposé par le Théâtre de Toone. Une version qui met en scène les aventures de D'Artagnan, un jeune Gascon qui quitte sa famille pour rejoindre les mousquetaires du roi Louis XIII, muni d’une lettre de recommandation pour monsieur de Tréville, capitaine des gardes. Il y rencontre les trois célèbres Athos, Porthos et Aramis, avec lesquels il s'engage dans une série d'aventures dangereuses. Pour gagner son uniforme, il commence par défier en duel ceux qui deviendront ses amis indéfectibles. Mais l’amour que le jeune homme porte à Constance Bonacieux (Constanske chez Toone !), femme de chambre d’Anne d’Autriche, le pousse à braver toutes les menaces pour lui plaire. De fait, il doit rapatrier douze ferrets de diamants, présents du roi, que la souveraine a offerts au duc de Buckingham, son amant. A l’instigation du cardinal de Richelieu, qui entend la discréditer, Louis XIII somme son épouse de les porter au prochain bal de la cour. Evidemment, le souffle de l’action est présent dans chaque scène, avec des bruits de ferraille lorsque les épées s’entrechoquent et des râles convaincants quand les bretteurs menés par le perfide Rochefort passent de vie à trépas. Comme souvent, Dumas père s’empare d’anecdotes de l’Histoire de France pour les mixer à sa manière, sublimant la réalité en la combinant à des faits inventés de toutes pièces, faisant se croiser des grands de l’époque à des sujets nés de son imagination fertile. Comme il se doit, Toone donne un coup de pied dans le ronron pour proposer sa propre déclinaison d’un récit qui n’est plus vraiment à présenter. Le Paris du XVIIe siècle est donc transposé dans les ruelles de Bruxelles et les protagonistes s’expriment avec un accent bien de chez nous, usant d’un vocabulaire local avec des expressions telles que ; « Snot », « mokke » et « boentche ». qui apportent de la saveur à tout ce qui est mis en scène par le diligent Nicolas Géal alias Toone VIII. Ambiance brusseleir garantie. Cela se passe jusqu’au 17 février 2024. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.toone.be Rue du marché-aux-herbes (impasse Sainte-Pétronille), 66 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

TOONE : NAPOLÉON ET WATERLOO Vaincu sur le champ de bataille, Napoléon n’a cependant rien perdu de son aura. L’empereur exerce toujours une fascination sur le public. Déjà en 1903, Jean-Antoine Schoonenburg alias Toone III jouait avec succès Napoléon, sur base d’un canevas dont le journaliste Louis Quiévreux relata quelques savoureux passages. Toone VII a écrit un récit parodique de la naissance du héros jusqu’à Waterloo, en passant par la lutte pour l’indépendance de la Corse (toujours d’actualité !), la rencontre avec Joséphine, le Directoire, la Campagne d’Egypte, le Consulat, le Sacre, les épousailles avec Marie-Louise et enfin, l’ultime affrontement non loin de chez nous. Comme dans toutes ses œuvres, le marionnettiste met également en scène des personnages de la tradition populaire. Ici, le grognard Jef Pataat raconte ses campagnes à son ami Woltje, aide de camp de l’empereur. A l’instar de ses prédécesseurs, Toone se permet des anachronismes et des allusions à la vie politique belge. Ce spectacle est à applaudir chez Toone du jeudi 22 février au samedi 16 mars 2024. Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site www.toone.be Rue du marché-aux-herbes (impasse Sainte-Pétronille), 66 à 1000 Bruxelles


MARIONNETTES : LE PETIT ELÉPHANT CURIEUX Rudyard Kipling nous propose une farce zoologique. Peu de gens le savent, mais il fût un temps où les éléphants n’avaient pas de trompe. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, un petit éléphant trop curieux serait à l’origine de cette trouvaille ! Flon-Flon adore poser des questions et, un jour pas comme les autres, il lui vient à l’esprit cette question déroutante qui consiste à savoir ce que mange le crocodile à midi. Bien plus qu’une question anodine et ridicule, Flon-Flon s’aventure tout seul à la recherche d’une réponse auprès de chaque membre de la famille des animaux (l’oncle gorille, la tante girafe, la cousine autruche ou encore le cousin chameau). Il interroge donc tout le monde avec l’intention de savoir et personne ne se trouve en mesure de lui répondre. Son ami l’oiseau Colo-colo lui conseille d’aller voir directement le crocodile. Librement inspiré d’une nouvelle du père de Mowgli, ce spectacle pour marionnettes s’adresse aux enfants de plus de trois ans et est à voir au Théâtre du Peruchet udu 10 février au 24 mars 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Ixelles

THÉÂTRE JEUNESSE : LE PETIT CHAPERON ROUGE "Le Petit Chaperon Rouge" est un conte populaire européen, qui a été transmis de génération en génération. L'une des versions les plus célèbres est celle des frères Grimm. Le récit commence avec une enfant surnommée Petit Chaperon Rouge en raison de sa cape rouge. Un jour, sa mère lui demande de porter des gâteaux et un petit pot de beurre à sa grand-mère malade, qui vit dans une maison à l'orée de la forêt. Elle la met en garde de ne pas parler à des étrangers et de rester sur le chemin. En route, Petit Chaperon Rouge rencontre un loup rusé. Celui-ci l'interroge sur sa destination. La fillette, sans se méfier, lui révèle tout. Le loup, qui possède des intentions malveillantes, propose alors au Petit Chaperon Rouge de prendre un chemin plus long pour cueillir des fleurs, tandis qu'il emprunte un raccourci. Arrivé le premier sur place, il dévore la vieille dame et se déguise pour prendre son apparence. Lorsque Petit Chaperon Rouge entre à son tour dans la maisonnette, elle est surprise par l’aspect inhabituelle de sa grand-mère et pose de nombreuses questions, auxquelles le loup répond avec des excuses telles que "C'est à cause de la maladie". Finalement, le loup dévoile sa vraie nature et dévore la gamine. Dans certaines versions, un chasseur intervient à temps pour sauver les protagonistes, en ouvrant le ventre de l’animal endormi et libérer la petite et l’aïeule. Le conte se termine souvent par une leçon morale sur l'importance de suivre les avertissements et de ne pas parler à des étrangers. La compagnie des Cœurs de Bois interprète ce classique dans une variation pour marionnettes. Bien que l'histoire soit souvent considérée comme un avertissement pour les enfants sur les dangers des étrangers, elle peut également être interprétée de manière plus complexe, explorant des thèmes tels que la désobéissance et la ruse. Ce spectacle pour petits est à applaudir du 3 février au 10 mars 2024 au Théâtre des Cœurs de Bois. Découvrez les informations pratiques sur le site www.lescoeursdebois.be Rue Hubert Stiernet (entre le n°2F et 4) à 1020 Bruxelles Sam Mas


THÉÂTRE : LETTRES DE MON PÈRE En 1959, la famille Limbos déménage au Congo encore colonie belge. Le père vient d’y être chargé de la direction de l’École des cadres, où il forme de jeunes hommes congolais à devenir instructeurs. Un an plus tard lors de l’indépendance, les enfants sont renvoyés chez leur oncle Pierre, curé du petit village de Dongelberg. Durant douze mois, ils vivent séparés de leurs parents restés au Congo. Ils sont les « enfants du curé ». Agnès Limbos avait huit ans à cette époque et a été traumatisée par cet abandon. Une soixantaine d’années plus tard, elle a rassemblé les quarantesix lettres adressées aux enfants par le père, qui constituent le matériau des « Lettres de mon père ». Avec le désir de dialoguer avec la fillette d’alors, elle cherche à comprendre ce que fut la vie de ses parents, comment ils se sont dépatouillés avec leur propre histoire familiale dans la grande Histoire et à apprendre comment leur pardonner les blessures, les frustrations et les manques. Le tout au travers de la magie du théâtre d’objet, la marque de fabrique d’Agnès Limbos dont elle use avec une inventivité sans cesse renouvelée. Une pièce à applaudir au Théâtre de la Montagne Magique du 13 au 18 février 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du marais, 57 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA SOURICIÈRE "La Souricière" est la seule pièce de théâtre écrite par Agatha Christie, la célèbre auteure britannique de romans policiers. Elle a été créée en 1952 à Londres et est devenue l'une des œuvres les plus emblématiques du genre. À Monkswell Manor, maison d’hôtes, Mr et Mrs Davis travaillent main dans la main pour offrir le plus agréable des séjours en paisible campagne anglaise. Il faut dire que la tâche se révèle beaucoup plus ardue que ce qu’avaient imaginé nos jeunes mariés. La tempête de neige, les comportements étranges des pensionnaires, la discorde qui règne dans le grand salon, la ligne téléphonique coupée, et un assassin qui s’est sournoisement glissé dans l’intrigue en attendant l’heure de son crime. Le plus urgent reste ceci : sera-t-il démasqué avant qu’il ne soit trop tard ? The Mousetrap a connu un succès international qui ne s’est pas démenti depuis sa création. Elle est encore jouée sans interruption sur les planches du West End et est reprise ici pour la première fois en Belgique depuis douze ans. A nouveau, le génie de la romancière s’exprime au-delà des iconiques Hercule Poirot et Miss Marple et laisse à ses fidèles lecteurs l’occasion de s’engager dans un dédale de mystères, dont elle détient la clé jusqu’à l’heure de l’épilogue, avec un suspense tendu. La tension monte rapidement lorsque les personnages apprennent qu'un tueur en série est en liberté et qu’il pourrait être parmi eux. La recherche du meurtrier, les soupçons qui s’accumulent et la pression qui s'intensifie font que chaque intervenant recèle ses propres secrets et motivations. Agatha Christie, maîtresse du thriller, joue avec les attentes du public en semant des indices subtils et en tissant une toile complexe qui maintient l'attention jusqu'à la fin. Les dialogues pointus, les caractères bien définis et les retournements de situation font de "La Souricière" un classique du théâtre policier à voir le 25 février 2024 au Centre culturel d’Auderghem. Découvrez les informations pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Andrea Farago


THÉÂTRE : CHAMP DE BATAILLE L’ennui avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. C’est qu’un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées et écoutent de la mauvaise musique (...) Ça coûte une fortune en crème anti-boutons, ça change d’humeur toutes les six minutes, ça a le nez qui pousse. Ça se traîne du divan au lit en mettant un point d’honneur à vous rappeler que vous n’êtes absolument pas à la hauteur de votre rôle de père. Ça vous empoisonne. Ça vous déteste. C’est cruel un enfant qui grandit. Comble de tout, une fois dépassé le mètre 50, ça cesse de vous considérer comme Dieu en personne. Et ça, il faut l’encaisser ! Désormais vous n’êtes plus rien, juste un étranger programmé pour leur gâcher l’existence et les empêcher de vivre. La quarantaine galopante, voilà ce que se dit ce père, enfermé dans les toilettes, ultime forteresse inviolable, où il consulte des dépliants de voyage, manière d’échapper pour de bon à la pesanteur du quotidien, avec d’un côté un fils aîné en pleine adolescence, de l’autre son couple en crise, sexuelle notamment. Jérôme Colin, Denis Laujol et Thierry Hellin nous offrent un spectacle sur l’amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille. Un spectacle qui questionne la violence sociale, notamment produite par l’école et la famille, mais qui n’est jamais dénué d’espérance car il est porté par une plume pleine de tendresse et de dérision. Une pièce à redécouvrir le 13 et le 14 février 2024 au Théâtre 140. Voyez les informations détaillées sur le site www.le140.be Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

CONCERT : LOIC NOTTET Après avoir impressionné les juges et le public lors de sa participation à « The Voice Belgique », Loïc Nottet a signé un contrat avec une maison de disques et a lancé sa carrière musicale. Son single « Rythm Inside », qui était sa chanson pour l'Eurovision, a été un succès instantané et a atteint la quatrième place lors de la compétition, propulsant le jeune chanteur sur la scène internationale. Depuis lors, il n’a pas cessé de créer de la musique originale et a développé un style artistique distinctif. Sa voix, ses chorégraphies innovantes et ses clips vidéo ont contribué à forger sa notoriété, le propulsant en haut des charts. Loïc Nottet est également un danseur accompli et a montré son savoir-faire dans nombreuses de ses performances musicales. Après avoir rempli deux fois le Cirque Royal en 2023, il occupe pour la première fois le Palais 12. Quelques mois après avoir vu son single « Mr Mme » certifié single d’or en France, il refait son come-back en français avec un premier titre intitulé « Mélodrame », servi par une écriture directe et brute. Il y dépeint une société addict. Addict à la gloire, à l’argent, aux drogues et au regard des autres. Avec le titre « Danser », il évoque évidemment la danse, prépondérante dans sa vie, et la thématique du harcèlement. Il sera en concert au Palais 12 à l’ING ARENA le 17 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.ing.arena.brussels Avenue de Mirama à 1020 Bruxelles


THÉÂTRE JEUNESSE : DANS LES BOIS Au son du violoncelle commence une balade sensorielle dans les bois. Au coin d’un arbre ou d’une feuille, nous y rencontrons cerf, coccinelle, renard, papillon et autres habitants. Les dimensions se mélangent, le minuscule devient géant, le vent nous emporte alors nous chantons et l’enfant est invité dans une bulle imaginaire que nous explorons en douceur. Sur scène, vêtue de noir, une comédienne s’installe derrière l’instrument et frotte ses cordes. “Moi, je marche dans les bois”, chante-t-elle. Dix marionnettes peuplent cet espace sylvestre. Toutes mignonnes. Mais pas seulement ! Tout un univers s’anime avec beauté, force et poésie. Charlotte Bouriez se transforme tour à tour en protagoniste, en narratrice et en manipulatrice des marionnettes, secondée par Hanna Kölbel à l’archet. Il s’agit bien sûr d’un spectacle mitonné pour les petits, mais qui réveillera l’âme d’enfant endormi chez les grands frères et les grandes sœurs, ainsi que chez les adultes qui accompagneront. « Dans les bois » est à applaudir au Centre culturel d’Uccle les 6 et 7 février 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE JEUNESSE : KOSMOS Qui ne s’est jamais demandé ce qu’il y avait avant ? Avant la préhistoire, avant les dinosaures, avant le Big Bang, avant le temps ? Et depuis toujours, sans réponse, on invente des histoires… Parmi toutes celles-ci, Jasmina Douieb et Lara Hubinont en ont choisi une, très vieille, qui nous vient des Grecs. Les amateurs de mots compliqués l’appellent « mythologie », mais, en réalité, c’est l’histoire d’une fille qui s’appelait Gaïa, « Terre », qui a fabriqué le ciel, les montagnes, les rivières et même les chips ! Puis qui a eu un fils, un certain Kronos, qui lui-même eut des enfants assez célèbres. Équipées d’une multitude d’objets, les deux comédiennes jouent aux démiurges transformistes et revisitent la cosmologie grecque avec humour et poésie. Pour tous ceux et celles qui veulent continuer à fabuler… « Raconte-moi une histoire » est à découvrir au Centre culturel d’Uccle les 9 et 10 février 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles


FIESTA LATINA : CARNIVAL EDITION La Fiesta Latina revient en force pour sa deuxième édition consécutive et, cette fois-ci, elle se pare des couleurs vibrantes du Carnival ! Préparez-vous à être transportés pendant deux jours au cœur des traditions carnavalesques les plus emblématiques d'Amérique Latine. Avec un programme des plus alléchants, vous pourrez déambuler parmi quarante stands, bars et food trucks qui vous feront voyager à travers les délices sud-américains. Les saveurs exquises des plats vous transporteront directement sur les marchés animés de Lima, Bogotá, ou encore Rio. Mais la Fiesta Latina ne s'arrête pas là : des concerts envoûtants, des DJ sets endiablés, des spectacles ambulants, et une multitude d'activités caliente seront au rendez-vous pour vous plonger dans une atmosphère latine et festive. Comme lors de l'édition précédente, des parades spectaculaires vous attendent, véritables explosions de couleurs et de rythmes entraînants. Les danses endiablées et les costumes extravagants vous transporteront dans un tourbillon de folie carnavalesque. Ne manquez pas les chars titanesques qui défilent, véritables œuvres d'art mouvantes, témoignant de la richesse du folklore des pays d'Amérique latine. Préparez-vous à vivre deux journées exceptionnelles où la Fiesta Latina vous invite à célébrer la diversité, la joie de vivre et la passion propre à la culture latino-américaine. Attendez-vous à être éblouis, émerveillés et transportés dans un univers festif où la musique, la danse et la gastronomie fusionnent pour créer une expérience inoubliable les 23 et 24 février 2024 à Tour & Taxis. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fiesta-latina.be Avenue du Port, 88 à 1000 Bruxelles Jeanne Borrens

THÉÂTRE JEUNESSE : ŒIL DE COBRA Franz a rendez-vous chez l'ophtalmologue. Son œil droit est paresseux, très paresseux. Un vrai tire-au flanc ! La seule option consiste à porter un morceau de plastique couleur peau que les adultes appellent un cache-œii. Un cache-œil ridicule qui lui donne l’allure d’un vrai pirate. Quel effet cela fait-il de ressembler à un frère de la côte ? Le lendemain à l'école, la vie de Franz bascule et le voilà prêt à rejoindre les rangs d'une organisation ... top secrète ! « Œil de Cobra » est un spectacle de marionnettes pour ceux, forcément, qui n'ont pas froid aux yeux ! La Compagnie La P'tite Canaille, spécialisée dans le théâtre jeune public et le théâtre de marionnettes, propose ce nouveau spectacle destiné aux plus de six ans. « Œil de Cobra », adapté du roman de Pedro Mañas, raconte l'histoire de Franz qui voit sa vie basculer du jour au lendemain à cause d'un cache-œil. Exclusion, rébellion et amitié, ce récit retrace les sentiments que nous affrontons petits et grands et se révèle un véritable petit bijou bien pensé et sans longueur. Il résume bien la cruauté des enfants et leur manière, bien à eux, de faire face à l'adversité tout en transformant la différence en force. Une histoire pleine d'humanité qui parle de l'enfance, de l'amitié


et des autres : ceux qui ne sont pas comme nous ! Un spectacle de marionnettes à découvrir à l’Antenne Scheut le mercredi 21 février 2024 à 14 heures. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.escaledunord.brussels Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles Sam Mas

VENDREDI DE LA POÉSIE Voilà est un événement mensuel, au cours duquel des poètes chevronnés ou amateurs se réunissent pour partager leurs créations, échanger des idées et célébrer l'art de la rime. Ces rencontres adoptent une forme libre, totalement ouverte et décomplexée, sans qu’aucun jugement ne puisse brider le plaisir. Tous, s’ils le souhaitent, sont invités à réciter deux ou trois de leurs textes. L'objectif de ces rencontres est avant tout de créer un espace de convivialité où les auteurs peuvent sortir de leur isolement et partager leurs travaux, tout en bénéficiant de contacts pour élargir leur réseau relationnel ou trouver l'inspiration à travers la diversité des voix et des styles présents. Voilà également une occasion pour les passionnés de poésie de découvrir de nouveaux auteurs ou de réentendre d’autres qu’ils connaissent. Comme il s’agit pour l’essentiel de poètes bruxellois issus de la diversité culturelle, ces soirées sont enfin un trait d’union entre chacun d’entre eux, prouvant que la barrière de la langue, des origines ou de la religion ne pose aucun problème. Le prochain rendez-vous est fixé à la Maison de la Laïcité d’Anderlecht le vendredi 23 février 2024 à 19 heures. Pour davantage de détails, voyez au 02 520 39 99. Rue de Veeweyde, 38 à 1070 Bruxelles Daniel Bastié


THÉÂTRE : LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! « Les garçons et Guillaume, à table ! » est une œuvre a su conquérir les cœurs et les esprits du public avec sa profondeur et son humour subtil. Il s'agit bien entendu du film de Guillaume Gallienne, amis aussi de son adaptation scénique. Le récit retrace l'histoire de Guillaume qui grandit dans une famille aristocratique où il se sent décalé et mal compris en tant que garçon efféminé. Le texte explore la complexité des relations familiales, les stéréotypes de genre et les questionnements identitaires avec une touche d'humour et de tendresse. Voilà un extrait du spectacle : « Le premier souvenir que j’ai de ma mère, c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse, ma chérie ». Eh bien , disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. Encore jeune garçon, Guillaume pense qu’il est une fille. Du moins se comporte-t-il comme tel, ce qui n’est pas pour déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d’entretenir la confusion. Au fil d’un récit touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d’un garçon perdu, sujet d’une confusion sexuelle troublante. Confronté à un entourage peu compréhensif, il s’interroge sur sa propre identité, construite à travers les « normes » sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s’amuse de cette « fragilité » et rend hommage à la féminité. Sans en avoir l’air, et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu’il ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur, dans une société qu’il rêve inclusive. » Une pièce à redécouvrir du 15 au 17 février 2024 au Centre culturel d’Uccle. Voyez les informations pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : DERRIÈRE LA PORTE Les portes ne sont pas forcément synonymes d’ennui ou de repli sur soi ! Elles représentent un mélange de fonctionnalité et d'esthétique, un élément de connexion entre les espaces, ainsi qu’un mystère à explorer. Elles s’imposent dans toutes les formes, tailles et couleurs et dotent chaque lieu d’une touche unique. Elles peuvent s’avérer douces et accueillantes ou résister fermement à toute intrusion. Elles représentent également le garde-fou entre le monde extérieur et l'intérieur, procurant sécurité et intimité. Cependant, ce qui se cache derrière chacune d’elle demeure encore plus fascinant. Chaque porte englobe un univers différent, un monde de découvertes et de révélations. En franchissant un seuil de porte, on peut être accueilli par des surprises inattendues, des secrets bien gardés, des moments d'amour ou de trahison, des histoires de passion et de raison. Plus que de conserver jalousement des mensonges et des vérités, des aventures et des expériences uniques qui attendent d'être découverts, l’autre versant de leur paroi est le challenge qui est proposé ce soir, en partant des propositions des spectateurs, afin d’improviser de bons moments ou des instants moins chaleureux, avec toujours la surprise en ligne de mire. Alors, n'ayez pas peur de forcer ces portes et de vous immerger dans le monde qui se cache au verso, car c'est là que réside la véritable magie de la vie. Un spectacle à découvrir au Théâtre de L’Improviste le 21 février 2024. Plus de détails sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles


THÉÂTRE : DADDY Les sugar daddy (ou "papas gâteau" en français) sont des personnes plus âgées qui entretiennent financièrement des partenaires jeunes, souvent dans le contexte d'une relation amoureuse ou purement sexuelle. Cette dynamique peut susciter des opinions diverses. Certains considèrent cela comme une forme de soutien mutuel consenti, tandis que d'autres voient la chose comme une relation déséquilibrée, voire une forme de prostitution, avec des inquiétudes quant à la possibilité que des séquelles puissent apparaître par la suite. Il est cependant important de noter que toutes les relations sont complexes et uniques et qu’il peut y avoir des nuances et des exceptions dans chaque situation. Le consentement et la transparence dans la communication sont essentiels, quel que soit le type de relation. Inspirée par ce phénomène croissant, Marion Siéfert s’est basée sur des témoignages de jeunes filles abusées sur les réseaux sociaux et nous propose une puissante réflexion sur la jeunesse. Dans la vraie vie, Mara a treize ans. Elle rêve de devenir actrice. En attendant de réaliser son projet, elle mène une existence morose dans un petit lotissement de la banlieue perpignanaise, au sein d’une famille empêtrée dans des problèmes d’argent. Elle s’évade en s’adonnant aux jeux vidéo, ces jeux de rôles où des dizaines de passionnés se rencontrent en ligne. L’avatar qu’elle s’est choisi tombe sur celui d’un homme qui a le double de son âge. Julien mène une vie parfaite et, surtout, il s’intéresse à elle et lui propose de l’aider à réaliser son rêve. Mais peu à peu, le jeu va perdre de sa légèreté et virer au cauchemar. Notons que, ici, la jeune fille est mineure et que cette relation tombe sous le coup de la pédophilie. Un spectacle qui nous amène à réfléchir sur un sujet qui fâche et à découvrir au Théâtre National du 7 au 10 février 2024 ? Plus de détails sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : NOUS NE SOMMES PLUS Tatiana Frolova et sa troupe ont quitté leur pays, la Russie, au lendemain du déclenchement de la guerre en Ukraine. Exilée aujourd’hui en France, la compagnie tente de recoller les morceaux de cette existence qui a volé en éclats. Comment faire entrer dans une valise trente-sept années de vie portées par le théâtre ? Aujourd’hui en exil, le Théâtre KnAM poursuit son travail de dénonciation et de résistance. Partant d’une matière documentaire – souvenirs d’enfance, récits de vie, témoignages, expériences personnelles –, Nous ne sommes plus… se déroule comme un tapis dont chaque fil, chaque petite histoire individuelle, est unique et tient une place essentielle qui la relie aux autres. Un spectacle qui interroge la perte de sens endurée par les habitants d’un pays tentaculaire et agressif, le rêve inassouvi d’une société meilleure. Une pièce qui témoigne du combat quotidien mené par une famille d’artistes engagés et exilés à découvrir au Théâtre National du 20 au 24 février 2024. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles


CONCERT : LAURA PAUSINI Laura Pausini, une étoile rayonnante de la scène musicale internationale, continue d'enchanter le monde avec sa voix et son charisme indéniable. Originaire d'Italie, cette artiste exceptionnelle a conquis les cœurs du public avec son talent exceptionnel et son dévouement à son art. Née le 16 mai 1974 à Faenza, en Italie, elle a débuté sa carrière musicale à un jeune âge. Son premier album a marqué le début d'une ascension fulgurante vers le succès. Depuis lors, elle a enregistré de nombreux titres encensés et a accumulé une liste impressionnante de récompenses, dont des Grammy Awards et des World Music Awards. La polyvalence de Laura Pausini est une caractéristique qui la distingue. Elle excelle dans plusieurs genres musicaux, de la pop au latin à la ballade romantique. Sa capacité à transmettre des émotions profondes à travers sa musique a établi une connexion durable avec son public, la transformant en icône. Au-delà de sa carrière musicale, Laura Pausini est également reconnue pour son engagement philanthropique. Elle a soutenu diverses œuvres caritatives et a utilisé sa notoriété pour sensibiliser aux problèmes sociaux. Qu'elle chante en italien, en espagnol, ou dans d'autres langues, sa musique transcende les frontières linguistiques et culturelles, unifiant les auditeurs du monde entier. Laura Pausini continue de faire évoluer son art, restant une force dominante dans l'industrie musicale. La star italienne a entamé sa tournée mondiale à la fin de l'année 2023, avec une escale chez nous. Un marathon incroyable pour fêter ses trente ans de carrière et un retour vers le public depuis le dernier concert de 2019. Si le coup d’envoi a été donné à Rome, le world tour passera par Madrid, Barcelone, Lisbonne, Paris, Zurich, Stuttgart, Mexico, Monterrey, Quito, Buenos Aires, São Paulo, Lima et Bogota, Miami, Houston, Chicago, Orlando et Los Angeles. De nouvelles dates viendront ensuite s’ajouter à cette tournée incroyablement longue. Le samedi 10 février2024, elle se produira à Forest National. Un concert à ne pas manquer ! Voyez toutes les modalités précises sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1180 Bruxelles Andrea Farago

SPECTACLE : DISNEY ON ICE Disney on Ice, une expérience enchantée qui transporte petits et grands dans un monde de magie et d'aventures sur glace, est de retour chez nous. Les célèbres personnages des studios Disney prennent vie sous la forme de spectaculaires performances de patinage artistique, proposant un show familial fédérateur Imaginez-vous plongés dans l'univers féérique du dessin animé, où les princesses gracieuses, les héros intrépides et les méchants emblématiques prennent vie avec grâce et élégance sur un miroir gelé. Chaque numéro devient une célébration visuelle et musicale, mettant en avant les chansons emblématiques qui ont marqué des générations. Les costumes somptueux, les effets spéciaux époustouflants et les chorégraphies impressionnantes transportent les spectateurs dans un voyage extraordinaire à travers les classiques intemporels qui ont enchanté des millions d’enfants. Disney on Ice ne se contente pas de raconter des histoires, il les fait vivre. Ce spectacle va au-delà de l'expérience cinématographique, offrant une dimension immersive qui émerveille les spectateurs de tous âges. Que vous soyez un fan inconditionnel de Disney ou que vous découvriez ces histoires pour la première fois, cette performance promet une aventure pour donner vie aux rêves et rappeler une série de classiques vus et revus sur grand écran ou à la télévision. Faites la fête avec Mickey et ses amis tout en revivant les aventures de vos histoires préférées. Venez admirer Mirabel et les héros d’Encanto pour la première fois sur la glace, montez à bord du voilier avec Vaiana, faites revenir l’été avec Anna, Elsa et Olaf, chantez et dansez avec les Princesses Disney ! Laissez-vous inspirer par les beaux récits d’amitié au sein de la


bande de Toy Story, Dory et Nemo. A applaudir sans modération à Forest National du 16 février au 18 février 2024 à Forest National. Référez-vous aux modalités précises sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1180 Bruxelles Julie Plisnier

BALLET : SWAN LAKE Pour beaucoup, le « Lac Des Cygnes » est synonyme de ballet. Ce conte romantique met en scène le jeune prince Siegfried, qui tombe amoureux de la princesse cygne Odette et veut la libérer du mauvais sort jeté par un sorcier renégat, parle d’amour et de pouvoir. Cette partition fait partie du répertoire standard de toutes les grandes compagnies. L'Allegro Moderato du deuxième acte, en particulier, continue d’enchanter les mélomanes et est connu bien au-delà du public amateur de musique classique. Créée en 1876, cette œuvre intemporelle de Tchaïkovski donne vie à l'émotion à travers chaque note, posant une atmosphère envoûtante qui transporte le public dans un royaume rempli de magie et de rêves. Néanmoins, derrière cette poésie se terre une profonde tragédie. L'histoire d'amour des protagonistes se voit entravée par les machinations d’un prétendant malintentionné. « Le lac des Cygnes » vient enchanter les spectateurs bruxellois et apporter un peu de chaleur au cœur de l’hiver dans une version proposée par le Festival Orchestra, fondé par des musiciens talentueux de Moldavie, de Hongrie, d'Ukraine et de Lettonie, mené par le chef Normunds Vaicis. Cette féerie est à acclamer le 25 févier 2024 à Forest National. Voyez les informations complémentaires sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1180 Bruxelles Louis Strabels


CONCERT : TUBULAR BELLS Il s’agit davantage d’une expérience musicale épique que d'un simple album ! Sorti en 1973, ce disque instrumental a révolutionné le monde de la musique progressive. Mike Oldfield a joué lui-même la plupart des instruments, créant ainsi une symphonie qui traverse différents genres, du rock au folk en passant par le classique. L’intérêt de « Tubular Bells » est généré par chaque écoute qui révèle quelque chose de nouveau, une subtilité qu’on n’avait pas remarquée au préalable. Le voyage musical se scinde en deux parties, avec des thèmes qui se déroulent et se transforment, équilibrant une atmosphère à la fois mystique et captivante. Les célèbres bells (cloches), qui donnent leur nom à l'album, sont jouées à la perfection, ajoutant une dimension presque céleste à la partition. Il est de notoriété publique que Mike Oldfield a commencé à composer cette œuvre en 1971, alors qu’il avait à peine dix-sept ans. Il a aussi s’agit du premier disque enregistré sur le label britannique Virgin Records. Après des débuts hésitants, l’utilisation de son thème d’ouverture dans la bande originale du film d’horreur « L’Exorciste », version de William Friedkin, a boosté les ventes et le 33 tours est devenu l’instrumental le plus vendu de tous les temps. Beaucoup ignorent aujourd’hui qu’il n’a pas été composé pour le cinéma et continuent de l’associer à une gamine possédée, qui envoie le Père Merrin vérifier si sa mère suce bien des bites en enfers ! Lors de la tournée « Tubular Bells, the 50th Anniversary Celebration Tour », la musique à plusieurs couches sera jouée par un groupe live élargi, dirigé par Robin Smith, ami et collaborateur de longue date de Mike Oldfield. Robin Smith se réjouit d’interpréter un disque qu’il aime depuis qu’il l'a découvert et a depuis collaboré avec Mike Oldfield sur plusieurs projets : Tubular Bells II, Tubular Bells III, les représentations en live au Château d’Édimbourg, à la place Horse Guards Parade à Londres, l’album The Millenium Bell – Live in Berlin et la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres en 2012, où il a parlé pour la première fois à Mike Olfield de son idée d’une version revisitée. Cinquante ans après sa sortie initiale, de nouveaux arrangements insufflent donc une nouvelle vie à cette partition culte. Le programme de la soirée comprend, outre l’intégrale de « Tubular Bells », d’autres compositions telles que Moonlight Shadow, Summit Day, Family Man, To France et les thèmes d’Ommadawn. Un événement à ne pas manquer au Cirque Royal le 16 février 2024. Tous les détails pratiques ont été mis en ligne sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Jeanne Alexandre


CONCERT : RENAUD Avec une vingtaine d’albums totalisant plus de quinze millions d'exemplaires vendus, Renaud est l'un des chanteurs les plus populaires en France et l'un des plus connus dans la francophonie. Longtemps, il a utilisé ses chansons pour critiquer la société, rendre hommage aux laissés pour compte ou faire sourire par un usage intensif d'argot dans ses paroles. Il s'est lui-même surnommé le chanteur énervant, en raison de ses multiples engagements pour des causes comme les droits de l'homme, l'écologisme ou l'antimilitarisme, qui transparaissent fréquemment dans ses textes et qui ont parfois suscité de nombreuses réactions tout au long de sa carrière. Si quelques titres ont parfois été contestés, il est devenu au fil du temps une icone. Avec le grand retour de Renaud, après des années de galère entachées d’ennuis de santé et de picole, le bonhomme revient pour prouver à ses détracteurs qu’il a toujours la banane et est encore debout. Sa tournée correspond à la promo de sa dernière galette « Dans mes cordes », prévue en toute intimité et au cours de laquelle il sera accompagné au piano par son ami Alain Lanty et un ensemble d’instruments à cordes. Après La Scala, Le Casino de Paris et l’Olympia, l’artiste s’arrêtera au Cirque Royal le 6 février 2024. Découvrez davantage d’informations sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Paul Huet

CONCERT : VÉRONIQUE SANSON Véronique Sanson, icône intemporelle de la chanson française, continue d'ensorceler le public avec sa voix envoûtante et ses textes poignants. Née le 24 avril 1949 à Boulogne-Billancourt, cette chanteuse et compositrice exceptionnelle a marqué l'histoire de la musique depuis les années 70. Son parcours artistique ressemble à une saga vibrante, où chaque album a jalonné sa vie artistique. De la douce mélancolie de « Amoureuse » à l'énergie débordante de « Besoin de personne », elle explore l'amour, la vie et les rencontres avec une sincérité qui résonne dans le cœur de ses auditeurs. Au-delà de son talent vocal, elle demeure une compositrice hors pair avec des mélodies graves, douces ou puissantes. Ses textes, ciselés comme des poèmes, dévoilent son âme d'artiste et sa capacité à capturer l'essence même de l'existence. On le sait, elle a traversé des moments difficiles, mais c'est aussi dans l'adversité qu'elle a puisé sa force créatrice. Les albums tels que « Laisse-la vivre » ou « D'un papillon à une étoile » révèlent sa résilience et son engagement à exprimer des émotions profondes. Elle incarne également une femme engagée, aux convictions fortes. Son œuvre reflète son regard lucide sur le monde, abordant des thèmes sociaux et politiques avec une sensibilité rare. Elle se positionne comme une voix porteuse de messages, invitant à la réflexion et à l'action. Au fil des décennies, elle a su évoluer tout en restant fidèle à elle-même. Son répertoire, riche et varié, résonne à travers les générations, captivant tant les nostalgiques des seventies que les nouvelles générations en quête d'authenticité. Elle débarque chez nous avec sa fougue, son inspiration et son expérience pour le concert « Hasta Luego », que beaucoup qualifient d’exceptionnel. Elle sera à applaudir au Cirque Royal le 22 février 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Raphael Hautecœur


THÉÂTRE : LOIN DE LINDEN Depuis une rencontre à Linden à l’hiver 1960, Eugénie, fille de garde-chasse à l’accent teinté d’un patois flamand, et Clairette, fille du général De Witte, francophone cosmopolite embourgeoisée, ne se parlent plus. Leur unique consensus étant la certitude qu’elles n’ont plus rien à se dire. Silence familial, silence de l’histoire. Nous sommes en Belgique, pas de doute ! Leur petit-fils, orphelin de ses racines, réussit à les réunir à nouveau. Et c’est autour d’une traditionnelle table en formica, dans la cuisine d’Eugénie, que nous les retrouvons. Les langues se délient et dessinent un pays commun tel qu’il était il y a deux générations. Entre souvenirs de guerre, conflits linguistiques du plat pays, anecdotes chaleureuses et contrastées sortent des tréfonds d’une époque lointaine. Loin de Linden s’apparente à un bond dans le temps où se croisent tant l’histoire nationale belge que les mémoires qui l’ont traversée. Un rendez-vous des existences, des silences et des héritages, à déguster de nouveau et sans modération. La reprise d’un immense succès porté par deux comédiennes époustouflantes mérite vraiment le déplace ment. Véronique et Valérie Bauchau incarnent deux femmes très terre-à-terre, enveloppées dans un passé qui s’est éloigné et qui ne trouvent plus de repères dans la société actuelle. Une pièce à applaudir au Théâtre des Martyrs du 9 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatremartyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : GIRLS AND BOYS Seule sur scène, une femme se fait l’enquêtrice de sa propre vie et revient sur la rencontre avec son amoureux, la vie de couple, la confiance partagée, la fierté de celui qu’elle aime d’être son élu, les enfants qui naissent, sa vie professionnelle, le poste qu’elle a obtenu au culot, la boîte fondée avec un collègue qui atteindra bientôt les sommets. Elle nous ressemble et nous fait rire, puis l’humour s’estompe et le drame infuse peu à peu sa voix comme l’encre se laisse absorber par un buvard. Son récit, débuté comme un stand-up, se poursuit insidieusement en thriller rongé par l’acide d’une masculinité toxique et aboutit à la tragédie. Construit comme un puzzle, nous faisant passer du rire à l’effroi, Girls and boys est un texte où l’on retrouve le ton acerbe et critique, l’humour noir et le regard sans concession du scénariste et dramaturge qui ont valu à Dennis Kelly d’être catalogué comme écrivain d’un théâtre coup de poing. France Bastoen, comme l’a écrit le journaliste Didier Béclard, habite magistralement cette femme et l’actrice désignée meilleure interprète par les Prix Maeterlinck de la Critique en 2022, épouse


les émotions contrastées de son personnage avec une force et une justesse impressionnantes. Si vous ne souhaitez pas rater les six dernières représentations bruxelloises d’un spectacle magistral, procurez-vous votre ticket pour le Théâtre des Martyrs du 16 au 22 février 2024. Les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site détails pratiques sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : ADN ADN aborde un sujet terriblement d’actualité. En Belgique, on pense que 50.000 personnes sont nées d’une procréation médicalement assistée. C’est plus que le nombre de Nathalie ou de Philippe dans notre royaume, plus que le nombre de Portugais ou de Turcs que l’on y compte. Pourtant, tout le monde connaît une Nathalie ou un Turc. Mais combien connaît-on de personnes issues d’une PMA ? Et combien d’entre elles sont le fruit d’un don de sperme anonyme ? Myriam Leroy est partie de son histoire personnelle pour écrire ce texte inédit sur la filiation, l’identité et les tabous d’une société qui refuse ces informations aux « enfants de donneurs ». Sa pièce documentaire, tirée de témoignages authentiques, donne la parole aux protagonistes et tente de lever le voile sur les secrets de leurs histoires. Mis en scène par Nathalie Uffner, ce spectacle universel et touchant n’en est pas moins drôle et poétique. Une pièce avec Julie Duroisin, Emmanuel Dell’Erba, Sandy Duret et Antoine Cogniaux à découvrir à Wolubilis le 8 février 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles


THÉÂTRE : THE SOFT PARADE Comment réconcilier nos envies de douceur et nos élans de révolte ? C’est l’été, quelque part, en bordure de la ville. Dans un square de quartier, un peu à l’abandon. Un soir comme tous les autres ou presque, deux amies, Adel et Frankie. On trouve deux adolescentes, qui viennent là depuis toujours, même si elles n’ont plus vraiment l’âge de jouer au toboggan. Il y a aussi le nouveau, Aimé, un garçon tout timide qui a surgi de nulle part. Et puis il y a cette nuit, qui est peut-être la dernière : au lever du soleil, des machines arriveront pour construire, ici, un centre commercial. Le parc sera rasé, et tout disparaîtra. Ce refuge de l’enfance. Cet îlot pour rêver, loin du regard des adultes. Plus une seconde à perdre, alors : en attendant l’aurore, il faudra tout se dire, tout oser, tout inventer. Il faudra de la joie, et puis du réconfort, et même un peu d’amour. Mais surtout, il faudra une révolte. Une belle et douce révolte, avant que tout ne s’efface. Pour leur première création commune, Gaspard Dadelsen et Anna Solomin ont souhaité s’entourer d’une cinquantaine d’adolescents âgés de seize à vingt ans. Leurs échanges réguliers ont nourri l’écriture de cette fiction théâtrale poétique et dissidente, où s’entremêlent les doutes et les indignations d’une jeunesse en quête d’identité. Amitiés infrangibles, intimités amoureuses, déconstruction des genres, effacement des paysages : aucun thème, aucun défi ne semble résister à l’imaginaire indocile de cette génération nouvelle, qui proclame haut et fort sa marginalité, son refus d’obéir au tracé d’un monde qui lui laisse si peu de place. Gorgée de désir et de révolte, cette jeunesse incandescente amorce sa parade, son tourbillon nocturne, comme une douce sécession. Un long cri d’espoir, déchirant la nuit sourde. Résolument destiné à tous les publics, « The Soft Parade » chemine entre des scènes habitées par un élan vital brut, et des moments plus mélancoliques dans lesquels, du crépuscule à l’aube, des souvenirs enfouis refont surface, des fantômes apparaissent et de nouveaux horizons se dessinent. Dans un univers visuel et sonore rempli de délicatesse, ces personnages d’ados idéalistes et rebelles, interprétés par trois acteurs aussi justes qu’attachants, creusent dans un héritage pas toujours facile à porter, et s’inventent un nouvel avenir à la hauteur de leurs rêves. Ils se livrent à une joyeuse insurrection, comme un souffle d’air vif, une ode puissante à la jeunesse d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Un spectacle à découvrir au Théâtre Varia du 9 au 16 février 2024. Découvrez le programme détaillé sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : TADAM Un secret peut-il résister bien longtemps, quand un enfant décide de partir sur ses traces ? Yves était un grand magicien. Et puis, un beau jour, il a voulu réaliser le tour de trop : « La Grande Disparition ». Et il a raté son coup ! Depuis, rien ne ressemble plus comme avant. Ses petits numéros sont devenus désuets et sa fille, Louison, en connaît par cœur toutes les ficelles. Pourtant, il en reste un qu’elle n’a jamais réussi à comprendre jusqu’au bout : c’était quoi, cette histoire de disparition ? Elle a beau essayer d’en parler avec Yves, ce dernier se dérobe toujours, préférant s’enfermer dans sa propre illusion et jouer aux échecs en compagnie d’un étrange personnage, avec qui il passe le plus clair de son temps. Mais Louison n’est pas du genre à lâcher l’affaire : face aux silences de son père, elle va tout essayer pour le démasquer, par-delà les fêlures qu'il cherche à lui cacher. Après Foxes, présenté au Varia la saison dernière, la Compagnie Renards / Effet Mer conti-


nue de nous émerveiller, avec une nouvelle fiction intime et remplie de tendresse. L’histoire d’un adulte, empêtré dans ses doutes et ses silences, et d’une enfant qui, pour grandir, va chercher à percer ses arcanes, pour renouer le dialogue avec lui. Comment réparer cette relation, abîmée par l’absence de réponses ? Comment dissiper le brouillard des non-dits, pour retrouver la joie d’être ensemble ? Une véritable quête initiatique, au fil de laquelle cette jeune héroïne va explorer les méandres parfois sinueux de l’existence, pour découvrir les zones d’ombre d’une figure paternelle aussi complexe qu’attachante, un homme craquelé de toutes parts qui, sans vraiment se l’avouer, a besoin de sa fille pour retrouver son chemin. Dans un univers visuel enchanteur, les trois interprètes de Tadam creusent un sillon poétique entre l’enfance et le monde des adultes, au sein duquel le réel et l’illusion s’entrechoquent sans cesse, pour dévoiler le merveilleux sous toutes ses coutures. Aussi drôle qu’audacieuse, cette fable est aussi émaillée de métaphores sensibles, qui élargissent le champ de nos interprétations. S’il est question d’échecs, il ne s’agit pas simplement de ceux auxquels on joue, mais également de ceux que l’on cherche à oublier, par honte, ou par peur. Tous ces petits ratés, ces moments de faiblesse, ces discrets renoncements que l’on préfèrerait cacher mais qui, pourtant, nous constituent. Et si, pour mieux nous reconstruire, nous commencions par accepter nos failles ? Spectacle réparateur et lumineux, Tadam nous rappelle qu’au fond de nos cœurs sommeille le plus grand des pouvoirs magiques : la richesse de notre imaginaire, et la puissance de notre vulnérabilité. A applaudir au Théâtre Varia du 20 au 24 février 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THEATRE : LES POSSEDES D’ILLFURTH L’imaginaire n’est-il pas le plus beau des refuges, pour venir à bout des démons qui nous hantent ? En 1864, le petit village d’Illfurth, dans le sud de l’Alsace, fut secoué par de mystérieux phénomènes qui défrayèrent la chronique. Dans la modeste famille Burner, deux jeunes frères, Joseph, sept ans, et Theobald, neuf ans, se sont soudainement mis à tourner sur eux-mêmes, comme de vraies toupies. Ils s’en prenaient violemment aux meubles, se contorsionnant, convulsant, avant de basculer, des heures durant, dans un tel état de prostration qu’on les croyait morts. Ce mal étrange dura plusieurs années. Impuissante, la médecine ne parvint pas à les soigner et, rapidement, les autorités catholiques déclarèrent les deux enfants possédés par le démon, avant de procéder à leur exorcisme. Un siècle et demi plus tard, mêlant son histoire personnelle à la sombre légende du village où il a passé son enfance, le comédien et metteur en scène Lionel Lingelser part sur les traces de ses propres démons. À travers le personnage d’Hélios, son alter ego de fiction, il remonte le courant de la mémoire pour affronter, sans faux-semblant, les épisodes de possession qui ont jalonné son parcours. Dans une succession de tableaux, d’allersretours dans le temps et de fragments de vie entremêlés, il nous livre un récit d’une grâce folle : la métamorphose d’un apprenti comédien, découvrant la puissance salvatrice du théâtre. La scène comme un nouveau royaume, une forteresse inébranlable face aux assauts du réel, où ce jeune homme solaire, pleinement possédé par ses personnages, va peu à peu exorciser ses blessures intimes et se dévêtir d’un passé douloureux, pour cheminer vers la renaissance et la réconciliation. Avec ce magnifique seul-enscène, acclamé en France depuis sa création et que nous nous réjouissons d’accueillir pour la première fois en Belgique, Lionel Lingelser nous invite à le suivre dans un voyage initiatique, un récit lumineux de résilience et d’émancipation. Entouré de ses fidèles complices du Munstrum Théâtre, il a confié son histoire intime à l'auteur Yann Verburgh, dont il interprète les mots à la façon d'une expérience cathartique, sidérante de justesse et d'intensité. Traçant une ligne de fuite entre ses traumas, le comédien navigue d’un personnage à l’autre pour transformer le plateau en un territoire de liberté et de reconstruction intime, qu’il arpente corps et âme. Il se met à nu, saute, tombe, se relève, danse, tirant les fils invisibles d’une histoire où les époques se croisent, où le réel et le merveilleux s’entremêlent, et où l’imaginaire devient le plus beau des refuges. Un hommage vibrant à la part d’enfance et d’innocence qui sommeille en nous. Une performance à applaudir au Studio Varia du 21 au 23 février 2024. Bien entendu, vous trouverez davantage d’informations sur le site www.varia.be Rue Gray, 154 à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : FALLAIT PAS LE DIRE Salomé Lelouch, le nom vous dit vraisemblablement quelque chose ! Lelouch comme son papa. Oui, le célèbre réalisateur de films qui s’est fait connaître grâce aux chabadabadas que s’échangeaient JeanLouis Trintignant et Anouck Aimée sur la plage de Deauville, portés par la musique de Francis Lai. Fille de l’union du metteur en scène et de la comédienne Evelyne Bouix (engagée pour “Edith et Marcel” en 1983), la petite a bien grandi depuis et, plutôt que de suivre la voie parentale, elle s’est faufilée dans l’écriture, affichant bien haut un tempérament indépendant et une plume intéressante. Il a souvent été raconté (et cela est vrai !) qu’elle a écrit ce texte pour sa mère et Pierre Arditi, le compagnon de cette dernière depuis quelques décennies. Une joute verbale reprise par de nombreux théâtres et filmée en live pour une retransmission dans la petite lucarne qui a fédéré de nombreux téléspectateurs il y a plusieurs mois. On le sait, par les temps qui courent, l’humour met tout le monde d’accord. D’où l’idée de partir d’un couple et d’imaginer ses dialogues en aparté. Bien sûr, pour tuer l’ennui qui risque de laminer le quotidien, ils se disputent à propos de tout et de rien. Les mauvaises langues diront plutôt : à propos de rien. Comme si la vie n’était pas suffisamment compliquée sans qu’on y ajoute une poignée de poivre ? Le duo croise le fer sans se faire prier dans la cuisine, le salon ou un bistrot avec un sens de la répartie qui épate. Rien n’est épargné aux bretteurs : économies, famille, réseaux sociaux, chirurgie esthétique, amis, politique, religion, etc. Alors, quand il s’agit de se lâcher, tous deux s’en donnent à cœur joie, gorge déployée, alimentant de mauvaise foi leurs arguments, prêts à se montrer plus fins que l’autre. Assurément, à plus d’un instant, la discussion tend vers le gouffre, risque de vriller. Mais, comme ils s’opposent dans une compétition qui n’a pas d’autre enjeu que celui de se prouver qu’on est le meilleur, cela n’a jamais eu aucune conséquence dans leur existence à deux. Entêtés, engoncés dans leur position de départ, refusant tout pas de côté, ils s’obstinent et tiennent bon. Leur connivence permet de darder des coups de griffes avec ce qu’il faut de vacheries et d’autodérision. Le théâtre royal des galeries du 7 février au 3 mars 2024 avec dans les rôles principaux Catherine Cornet, Alain Leempoel, Hélène Theunissen et Bernard Yerlès. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.trg.be Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

THÉÂTRE : FILS DE BÂTARD C’est l’histoire vraie d’un fils qui part à la recherche de son père. Sauf que son père est mort il y a 15 ans et qu’il n’a jamais vécu avec lui. Dans les mains du fils, il reste trois cartes : une carte du Congo, d’Antarctique et de Libye. Trois pays où son père a vécu et travaillé. Carnet en main, le fils prend la route … Pour créer Fils de bâtard, Emmanuel De Candido a enquêté et voyagé durant sept ans, traversé trois continents et près d’un siècle d’histoire. Entre les chants d’indépendance congolais et l’euthanasie ratée de sa mère, entre le crépitement des armes libyennes et la naissance de son fils, entre les vents


catabatiques et le souffle haletant qui le tient debout, Emmanuel trace une épopée fulgurante et intime qui déconstruit les notions de filiation, d’héritage et de virilité. Comme dans son précédent spectacle Pourquoi Jessica a-t-elle quitté Brandon?,la Cie MAPS mêle performance théâtrale et enquête documentaire. De fausses pistes en révélations, la mise en scène multiplie les surprises, pour finalement nous adresser cette question intime et politique : « A quel passé doit-on se confronter pour devenir soimême ? ». Une création à applaudir au Théâtre de Poche du 6 au 24 février 2024. Voyez plus de détails sur le site www.poche.be Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : CHEZ COLETTE Chez Colette. De quoi s’agit-il ? C’est selon, un resto-bistro ou une maison kangourou ? D’un côté, il y a Manu et Nikita, les jeunes qui ont repris l’endroit avec l’idée mi-utopiste, mi-maladroite de mettre à la carte des sujets sociétaux comme la guerre en Ukraine, l’écologie ou la décolonisation. Ils ont placardé une annonce : « cherche serveureuses ». De l’autre, il y a Claude et Dominique, deux amies récemment retraitées qui viennent d’emménager en face avec l’idée mi-utopiste, mi-maladroite de recommencer une nouvelle vie pleine de projets et de mouvement. Tiens, une annonce, ça tombe bien ! Entre les deux, il y a Max, un gars en rupture. Max et ses chiens Max et son désenchantement. Max et sa grandiloquence. Chez Colette, on n’aime pas les idées toutes faites ! Alors, Chez Colette, on refait le menu, on bat les cartes et ça cause crise énergétique, âgisme, appropriation culturelle, chiens, hauteur des tabourets de bar, Gouzoul Banosch et pêches au thon. Ça se toise, ça se bouscule, ça s’apprivoise, ça saute comme des kangourous. Et puis ça s’aime. Et ça, c’est tout sauf boomer. Jeanne Cazelles, Timothée Journot, Emma Seine, Marie-Paule Kumps et Nathalie Uffner incarnent les protagonistes imaginés et mis en scène par les deux dernières. Un feu d’artifice qui dézingue les zygomatiques et qui est à découvrir au Théâtre de la Toison d’Or du 22 février au 30 mars 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.tto.be Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : LA TÊTE DANS LE FRIGO Dans sa maison de retraite, Granny a été retrouvée morte, la tête dans le frigo. Bim ! Mourir la tête dans le frigo franchement, a-t-on idée ! Sa fille, ses deux petites-filles et leur cousine se retrouvent pour organiser les funérailles. Un noyau féminin explosif qui va faire fondre la glace des non-dits, de la langue de bois et du politiquement correct. Un spectacle qui raconte avec une dérision bienvenue la période des funérailles. Car quand tout s’arrête, en fait rien ne s’arrête : du cercueil aux dernières volontés, des pompes funèbres à l’héritage, du cimetière à la vie d’avant, et puis les souvenirs... Écrite au cordeau pour quatre comédiennes épatantes, la pièce nous parle du chagrin, de la douleur, d’amour. Et l’on rit. Parce que ce n’est jamais facile un enterrement. En cette période contrastée, ça fait un bien fou. Le deuil, tout le monde passe par là. C’est une épreuve, un passage. Faut traverser. Ici c’est le début du voyage, il est lumineux et tendre. Un road trip sur scène pour un voyage intra-familial et une palette d’actrices qui forment une famille vraie. Un peu comme les nôtres, en somme. Julie Dacquin, Alexia Depicker, Jo Deseure et Laure Godisiabois donnent vie à ce texte écrit par la première de ces quatre dames. Cette comédie joue la carte de l’absurde et nous fait perdre la notion de temps, de règles, de convenances et de vérité. L’occasion d’épier les émotions volées des protagonistes jusqu’ au 24 février 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1120 Bruxelles

THÉÂTRE : CERISE SUR LE GHETTO Sam Touzani nous invite à partir sur les traces de sa famille. Homme de spectacle, mais aussi de cœur, de lettres et de paroles, Sam jongle avec les mots, les idées, et travaille avec obstination à la liberté d’être et de penser. Son récit traverse trois générations, des montagnes du Rif marocain, où la misère est si écrasante que même les enfants rêvent de partir, jusqu’au bitume de Molenbeek, où le petit Sam verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon. Plus tard, afin d’échapper au danger du communautarisme, c’est de lui-même qu’il s’exile. Le fils d’immigrés commence alors un dialogue et une odyssée intérieure. Entre sa culture d’origine et sa culture d’adoption, il relie les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule… Comme ces rencontres sont belles ! Infatigable pourfendeur des racismes, il souffle un vent chaud, et en déconstruisant les préjugés à l’emporte-pièce ou les caricatures de tous poils, il nous parle de fraternité en somme. Soutenus par les instruments de Mathieu Gabriel, il incarne tour à tour tous les personnages de l’histoire. Sam Touzani est de retour. Lucide et engagé. Avec ce sourire du Rif qui éclaire la grisaille des intolérances. Avec un franc-parler, une énergie solaire et un optimisme généreux. Avec une confiance en l’humanité qui nous fait du bien, il occupe la scène du Théâtre le Public jusqu’au 18 février 2024. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1120 Bruxelles


SPECTACLE JEUNESSE : TAAMA Les frontières musicales s'effacent et les cultures se rencontrent dans un spectacle envoûtant intitulé : « Taama », terme qui signifie voyage en langue dioula. Au cœur de cette aventure musicale, une chanteuse burkinabé, portant en elle les échos envoûtants de son pays lointain, trouve sur son chemin un compagnon inattendu, un violoniste breton. Ensemble, ils tissent un lien musical unique, mêlant les sons envoûtants des comptines traditionnelles burkinabés aux mélodies classiques du violon breton. Dans ce spectacle, les notes deviennent les mots d'un langage universel, transcendant les frontières linguistiques pour créer une respiration légère et complice. Ce périple au rythme enivrant des traditions se veut une invitation à la découverte des harmonies qui naissent lorsque deux mondes se croisent. Laissez-vous emporter par cette expérience sensorielle, un temps suspendu où la musique devient le fil conducteur d'une histoire partagée. Cette performance est bien plus qu'un simple spectacle, c'est une célébration de la diversité musicale, une ode à la rencontre et à la communion entre les cultures. Préparez-vous à vivre une immersion magique, avec les remparts qui s'effacent pour laisser place à l'unité harmonieuse de deux traditions lointaines. « Taama » vous promet une soirée inoubliable au Théâtre de la Montagne magique le 10 février 2024. Vous trouverez toutes les informations pratiques sur le site Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du marais, 57 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE JEUNESSE : FAST Vous allez en avoir pour vos désirs de nouveauté, vous allez en avoir pour votre portefeuille ! Toutes nos ambiguïtés face à la consommation de vêtements vont défiler pour vous. Craignez-vous un spectacle documentaire moralisateur et culpabilisant ? Ne vous fiez pas aux apparences. Certes, Fast explore les chiffres d'affaires mirobolants de Zara, H&M, Shein... et les conditions de travail proches de l'esclavagisme, ainsi que les conséquences écologiques désastreuses qui y sont associées. Mais au-delà de ces aspects rationnels, Fast touche aussi à notre rapport intime au vêtement, au plaisir que porter celui-ci nous apporte. Ludique à souhait, il creuse des questions complexes : peut-on se réapproprier nos désirs dans une société de consommation ? Comment ne pas laisser nos choix être guidés par les injonctions incessantes de la publicité subies au quotidien ? Quand vient le moment de choisir d'acheter ou non un t-shirt, où se situe la frontière entre l'intime et le politique ? Fast s'engage dans une exploration fascinante de la psyché du consommateur moderne, dévoilant les fils invisibles qui relient nos préférences vestimentaires aux mécanismes sociaux et politiques qui façonnent notre quotidien. En dévoilant les coulisses de l'industrie de la mode, le documentaire invite à une réflexion profonde sur notre responsabilité individuelle dans un monde de surconsommation. À travers des images percutantes et des témoignages éloquents, Fast met en lumière le paradoxe entre le plaisir éphémère de la nouvelle acquisition et les implications durables sur la planète et la vie humaine. Il incite à repenser notre relation avec la mode, à trouver un équilibre entre l'expression de soi et la conscience sociale. Alors, prêts à plonger au cœur de cette aventure cinématographique qui vous fera remettre en question vos choix


vestimentaires et redéfinir votre place dans le grand tableau de la consommation contemporaine ? Fast promet bien plus qu'une simple critique de l'industrie de la mode ; il offre une opportunité de transformation personnelle et collective. Cela se déroule au Théâtre de la Montagne magique le 22 février 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du marais, 57 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LES POULES MOUILLÉES VOLONTAIRES Vêtues de bleu, rouge et vert, trois poules pas comme les autres sont prêtes à affronter toutes les peurs qui hantent petits et grands. Monstres sous le lit, orages terrifiants, disputes qui dégénèrent en bagarre – rien ne fait peur à nos héroïnes. Elles sont là pour vous montrer que la peur, c'est bien connu, ça n'a qu'à bien se tenir ! Avec un simple coup de téléphone, nos poules mouillées volontaires se lancent dans l'aventure, chacune apportant sa touche spéciale pour résoudre les situations les plus délicates. De l'humour, de la tendresse, et surtout beaucoup de courage, voilà ce que promet ce spectacle drôle et attachant. "Les Poules Mouillées Volontaires" vous invitent à un voyage plein d'éclats de rire et de moments tendres. Un spectacle qui célèbre le courage et qui réchauffe les cœurs des petites et grandes poules mouillées du monde entier. Alors, n'hésitez pas à rejoindre Pipo, Vermel et Dee pour une aventure inoubliable au Théâtre de la Montagne Magique. C'est le moment de montrer que même les poules mouillées peuvent devenir de véritables héroïnes ! Un trio à voir le 14 février 2024. Davantage de détails sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du marais, 57 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : LES TROIS MARIA Voilà une performance théâtrale pour une comédienne mêlant créations vidéo et sonores, d’après les Nouvelles Lettres Portugaises de Maria Teresa Horta, Maria Isabel Barreno et Maria Velho da Costa, ainsi que des fragments des Lettres de la Religieuse Portugaise de Gabriel de Guilleragues. C’est l’histoire de trois autrices qui s’unissent en 1971 pour affirmer le droit des femmes à investir l’espace public dans une société figée, ultra-conservatrice et fasciste. En l’occurrence, le Portugal de Salazar. L’histoire d’une révolte et d’une tentative de résistance à trois. Le choix de transmuter la colère en poésie. La certitude que la littérature est active, qu’elle détient un pouvoir de transformation. La passion est leur point de départ et le mien. Passion amoureuse, passion des mots : la chair et l’idée. Comment la passion impacte-t-elle un être ? Est-ce possible de maintenir de la passion seulement sa force de vie ? Réponses du 7 au 23 février 2024 au Centre culturel Les Riches-Claires. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : L’ENTRÉE DU CHRIST À BRUXELLES Le Christ est revenu ! Et comme l’avait imaginé James Ensor, il a choisi Bruxelles pour son grand retour. Le 21 juillet qui plus est ! Tandis que l’église se prépare à rendre des comptes, le pays accueille la nouvelle avec allégresse, le Manneken Pis se pare d’une couronne d’épines, les chauffards changent de ton et les quartiers se pavoisent de fleurs. C’est l’effervescence au sein des différents gouvernements réunis à Val Duchesse. Car la venue du Christ n’est pas sans créer des problèmes linguistiques : qui accueillera le Sauveur ? Et dans quelle langue ? Georges Lini, séduit par le regard corrosif de Dimitri Verhulst, s’empare de cette farce sans concession et nous envoie son messager colporter la bonne nouvelle : Le Christ est revenu ! En quelques « stations », le spectacle explore ce que cette annonce porte en elle d’espérances et de questionnements et dessine avec insolence et tendresse, le portrait de notre Belgique et de notre société. Mais faut-il donc l’arrivée d’un Dieu pour rendre le monde meilleur ? Eric De Staercke interprète dans un seul en scène le texte original dans une transposition française les 23 et 24 février 2024 au Centre Culturel Les Riches-Claires. Voyez davantage d’informations pratiques sur le site www.lesrichesclaires.be Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles


SPECTACLE : ZAÏ ZAÏ Après l’incroyable Blockbuster, le Collectif Mensuel a créé un road-movie délirant inspiré de la BD de Fabcaro. Une fable absurde, à l’humour proche du nonsense britannique, qui dresse le portrait d’une société devenue folle. Mené à un tempo d’enfer, ce spectacle composite mêle le charme désuet du romanphoto, la minutie du bruitage, le plaisir du jeu d’acteur et l’énergie de la musique live. Que se passe-t-il quand un quidam oublie malencontreusement sa carte de fidélité du magasin, alors qu’elle se trouve finalement dans son autre pantalon ? A priori, rien. Pourtant, très vite, il devient le sujet d’un récit médiatique où il est tantôt ennemi public n°1, tantôt chouchou des médias. Composé d’une dizaine d’artistes, le Collectif Mensuel poursuit son exploration d’un théâtre de sens, festif, drôle, politique et populaire. Avec Zaï Zaï, ils mettent en évidence que n’importe quoi peut faire l’objet d’un gros plan, d’un suivi haletant minute par minute et de commentaires en direct d’un vide abyssal… Ou comment l’insignifiant finit par être au centre des préoccupations. A découvrir avec Sandrine Bergot, Quentin Halloy, Baptiste Isaia, Philippe Lecrenier et Renaud Riga à Wolubilis le 15 février 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

SPECTACLE : SANS FEU SANS FLAMME, CABARET POMPIER Ce spectacle émerge comme une expérience théâtrale inédite, où l'humour et la gaîté s'entremêlent pour révéler un personnage d'une grande fragilité. Laure Osselin, artiste audacieuse, se réapproprie avec brio l'univers du cabaret et du cirque. Guidée par un imaginaire ingénieux, elle façonne un monde onirique à travers son mobilier familier et son excentricité singulière. Dans cet univers fantaisiste, elle trouve son bonheur en se surpassant, comme dans le vrai cirque et avec du vrai danger. Les numéros s'enchaînent avec une dynamique unique, oscillant entre force et fragilité. Elle jongle avec ces contrastes, offrant au public des performances variées : du fouet chorégraphique au quickchange, de la trompette sur casserole à la pyrotechnie maison, sans oublier le spectaculaire dressage de bêtes sauvages. Chacune de ses prouesses révèle un équilibre subtil entre la puissance brute et la délicatesse artistique, captivant l'auditoire et créant une expérience théâtrale inoubliable. « Sans feu sans flamme, cabaret pompier » transcende les frontières du divertissement conventionnel pour plonger le spectateur dans un monde où l'humour, la gaîté et la fragilité se conjuguent harmonieusement. Cela se passe à Wolubilis le 16 février 2024. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles Sam Mas


THÉÂTRE : LA LÉGENDE DE TARZAN Dans les profondeurs de la jungle africaine, un enfant est abandonné après la mort de ses parents dans un tragique accident. Élevé par une famille de singes, il apprend à se battre pour sa survie dans un environnement hostile et devient un véritable roi de la jungle. Mais lorsque des explorateurs occidentaux viennent perturber la paix de la jungle, Tarzan doit faire face à un choix difficile : rester avec sa famille de singes ou découvrir le monde des hommes. À travers des épreuves dangereuses et des ennemis redoutables, Tarzan doit prouver qu’il est plus qu’un simple animal sauvage. Dans ce récit épique plein d’aventure et d’action, suivez le parcours de Tarzan alors qu’il se bat pour trouver sa place dans le monde. Avec des paysages à couper le souffle, des personnages fascinants et des moments de bravoure inoubliables, cette histoire intemporelle est un classique de la littérature et de la culture populaire qui a captivé l’imagination de générations entières. Découvrez la légende de Tarzan, le héros légendaire qui a inspiré des millions de fans à travers le monde. Après le succès du spectacle Alice qui a réuni plus de neuf mille spectateurs, Felipe Garcia présente La légende de Tarzan, en tournée en Belgique. Une performance live qui allie musique, danse, cirque, chant et bien plus ! Plus de trente artistes belges sur scène dont Pilou et Saléna, les vainqueurs de l’émission The Dancer dans les rôles de Tarzan et Jane. Felipe Garcia est un artiste complet qui a construit sa carrière d’interprète et créateur ; danseur, chorégraphe, musicien ; sur les scènes du monde entier. Né de parents artistes il est immergé, dès son plus jeune âge dans les différentes facettes du monde créatif. À 17 ans il se lance dans le secteur professionnel de la danse et décroche son premier contrat publicitaire pour la célèbre licence de jeu vidéo Just Dance. Un spectacle complet à applaudir à Wolubilis les 24 et 25 février 2024. Découvrez davantage d’informations sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

BALLET : CASSE-NOISETTE « Casse-Noisette » est une ode à l’imagination, à la magie et à la fantaisie. Le soir du réveillon de Noël, Clara, dix-huit ans, reçoit un casse-noisette de son oncle. La nuit tombée, elle le tient dans ses bras jusqu’à sombrer dans un sommeil profond. Elle s’évade alors dans un monde où les soldats de plomb, les rats et autres affreuses créatures s’affrontent. Son casse-noisette, devenu beau prince, l’aide à affronter ses peurs et à la sauver de cette impasse. La magie opère et Clara tombe amoureuse pour la première fois… Sous l’impulsion du chorégraphe et danseur Laurent Drousie, fondateur de l’Europa Danse a compagnie, ballet junior qui rassemble des danseurs venus de toute l’Europe afin de vivre une première expérience professionnelle. Créé et joué à guichet fermé en 2023 à Wolubilis, « CasseNoisette » est l’exemple éclatant d’un ballet moderne inspiré. Jouant avec l’univers féérique de Tchaïkovski, Laurent Drousie propose une version plus actuelle, mais néanmoins fidèle à l’originale, dans laquelle chacun peut s’y retrouver. Véritable fable sur le passage de l'enfance à l'adolescence, cette œuvre se fonde sur le thème immortel de l'amour et des forces du mal, à l'instar du « Lac des cygnes ». Dans certaines productions, Clara se prénomme Marie. Mais ce détail importe peu, puisque tout l’intérêt réside dans la beauté de la partition et l’excellence de la mise en scène. Un ballet à applaudir à Wolubilis du 19 au 21 février 2024. Tous les détails ont été mis en ligne sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles


THÉÂTRE : L’ŒIL DU CERF Au milieu de quoi, d’une forêt, d’un bosquet, d’un parc au cœur même de la ville, sur la pente raide des terrils, au détour du fleuve, à fleur de champ, quelque part dans le mystère touffu des lieux : un cube, un poste, une station. Sept Mulots aux aguets traquent le paysage, pistent le sensible. Il se pourrait que ces bestioles-là aient perdu le nord et le reste, le souvenir du vent sur la peau et le plaisir de l’herbe sous les pieds. Il se pourrait qu’il ne leur reste rien du corps à corps avec les arbres, le ciel et les rivières. Il se pourrait pourtant qu’un cerf traverse la plaine par temps de pluie, d’averse, d’orage. C’est ce que dit Mulot. Pourtant, rien n’est moins sûr. L’œil du cerf est une performance poétique et musicale dans laquelle les spectateurs sont invités à se mettre à l’écoute de ce qui bruisse, ce qui chante, ce qui rampe, ce qui plane : tout ce qui fait la voix, la texture et la langue des paysages de l’enfance. Une pièce à découvrir au Théâtre de la Vie du 13 au 17 février 2024. Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site www.theatredelavie.be Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles

THEATRE : TIRAILLEURS Après sa contribution au succès de la pièce Djihad, Reda Chebchoubi, comédien belgo-marocain, aborde à nouveau une thématique qui lui tient particulièrement à cœur : la construction identitaire et se plonge désormais dans l’Histoire universelle. Son nouveau spectacle, Tirailleurs, explore l’histoire encore méconnue des tirailleurs africains recrutés, dans leur pays d’origine, par l’Armée française pendant la guerre. Ces hommes, venus combattre en Europe, y sont restés, y ont fondé des familles mais se retrouvent aujourd’hui au ban de la société, totalement marginalisés. « Ce sont des oubliés de l’histoire. Mon spectacle sera avant tout un devoir de mémoire. Il s’appellera « Tirailleurs » et se présentera sous forme de dialogue entre deux amis de longue date qui se remémorent la guerre qu’ils ont vécue ensemble. Assis sur un banc, l’un à côté de l’autre, ils racontent l’histoire de leur vie, de celle de milliers de marocains venus en Europe pour combattre sur les fronts. Bien que cette guerre n’était pas la leur au départ, elle l’est devenue. Aujourd’hui, et malgré cette marginalisation, « ils n’en veulent pas à la France ou à la Belgique. C’est une acceptation de son destin… peut-être une résignation ? J’ai voulu montrer que nos grands-pères avaient une telle foi que la rancune n’était pas au rendez-vous, simplement la réconciliation » (Reda Chebchoubi). Ils ont acquis le statut de « fils de la France », non pas par la filiation, mais par le sacrifice de leur propre sang. « Ne vous contentez pas de vivre ensemble, mais œuvrez à bâtir un monde meilleur ensemble ! » nous confiait Mohamed Mechti (ancien combattant marocain engagé à 18 ans dans l’armée française et décédé en 2010). Cette histoire s’inspire de la sienne et de celle d’autres héros africains tombés au champ d’honneur pour la liberté. C’est indéniablement un superbe hymne à la paix. A découvrir à l’Espace Magh du 23 au 25 février 2024. Voyez tous les détails sur le site www.espacemagh.be Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : LA COUR DES GRANDS Et si c’était à la récré que commençait le changement ? Là où l’espace infini de l’imagination explose les limites de l’étroitesse du monde. Maxime, Cham’s, Léone et Djibril sont éducateurs à l’école 77, les pions comme on les appelle. Dans la cour de récré, ils sont les gardiens du monde en concentré. Il y est affaire de jeux, d’amitiés, de disputes, mais aussi de pouvoir, de territoire, d’inégalités, de justice et d’injustice. A force de patience, d’écoute, de générosité et de créativité, ils emmèneront les élèves dans une épopée humaine hors du commun. Et si ces hommes et femmes qui transmettent sens et valeurs à nos enfants, étaient des super-héros aux superpouvoirs ? À travers une fiction inspirée du réel, La cour des grands questionne un système qui sait l’urgente nécessité de réinventer ses modèles économiques et sociaux, mais qui méprise celles et ceux qui accompagnent les premiers pas des adultes de demain dans le difficile apprentissage du vivre ensemble. Une pièce complexe qui parle du présent, de l’avenir et du rôle de celles et ceux qui ont en charge une jeunesse appelée à devenir les adultes de demain. Une pièce diablement vivante, drôle et enlevée portée à bout d’épaules par Annette Gatta, Marion Lory, Ilyas Mettioui et Jérémie Zagba. Ce quatuor est à applaudir au Rideau de Bruxelles du 6 au 14 février 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7a à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : RECORDAGE, C’EST VIVRE À NOUVEAU On connait David Méndez Yépez comme auteur-compositeur-interprète avec son groupe Chicos y Mendez, comme ancien président de la Fédération des étudiants francophones (FEF), ou pour son implication dans des mouvements citoyens comme « Tout autre chose ». Aujourd’hui, il prend la plume et il monte sur scène pour sa toute première création théâtrale, aux côtés de sa sœur Marisel Méndez Yépez. En mots et en musique, ils s’approprient leur histoire familiale et les années de conflit au Pérou, accompagnés artistiquement par Ilyas Mettioui. Un texte qui parle de souvenirs, de passé et, naturellement, de présent à recomposé. Recordar veut dire “se souvenir” en espagnol et, justement, toute la pièce s’articule autour de ces éléments qui ne doivent pas s’étioler dans la mémoire, qui doivent s’enregistrer à jamais car ils participent au vécu et aux racines de chacun qui les a éprouvés. Une pièce à découvrir au Rideau de Bruxelles du 19 au 30 mars 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7a à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : LES BIJOUX DE LA COURONNE Avec ce nouveau spectacle, Patrick Chaboud promet une aventure palpitante, plongeant le public dans l'atmosphère tumultueuse de la cour de France. Tout juste remis de L’Affaire des Ferrets, un nouveau scandale plane sur le palais royal. La reine, d'origine Milanaise et aussi fière qu'une escalope, cherche à échapper à l'ennui qui la consume. Malheureusement, elle succombe aux charmes d'un amant de passage, ignorant qu'il est en réalité un espion à la solde du cardinal. Le destin de la reine est ainsi scellé, et la cour est plongée dans une nouvelle crise. Les mousquetaires, toujours prêts à défendre l'honneur de la couronne, se lancent dans une mission périlleuse pour récupérer les précieux bijoux. D'Artagnan, fidèle à lui-même, accepte la mission sans faiblir. Une promesse d'action et d'intrigues où se mêlent cascades, combats à l'épée, quiproquos, déclarations enflammées et alexandrins. Cette nouvelle aventure s'inscrit dans la tradition de la commedia dell'arte, mettant en lumière le savoir-faire de la compagnie. Les lecteurs peuvent s'attendre à être transportés dans un tourbillon d'émotions, de rires et de rebondissements, alors que les fins bretteurs luttent contre les forces obscures qui menacent la stabilité de la monarchie. Amélie Segers, Anne-Isabelle Justens, Elsa Erroyaux, Juan Marquez Garcia et Bastien Craninx campent les protagonistes avec conviction du 7 au 10 février 2024 au Magic Land Théâtre. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.magicland-theatre.com Rue d’Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles

HUMOUR : CE SOIR, CHÉRI Sophie de Tillesse et Diana Gonnissen,, chanteuses lyriques aguerries associent le meilleur et le rire dans une vraie fausse conférence chantante et joyeuse sur l'amour. Avec la complicité de Purcell, Haendel, Offenbach, Vian, Satie, de fleurs, de papillons et de l'Amour, ces musiciennes classiques, issues du Conservatoire Royal de Bruxelles, s'affranchissent des carcans parfois étroits des récitals traditionnels et offrent une ouverture à la musique dite " sérieuse " pour le grand public. Ce spectacle est interactif, simplement parce que le public est invité à y chanter. De quoi parle ce spectacle ? D'amour évidemment et, comme elles sont un chouia dingues, les deux divas se baladent parmi les oiseaux, les insectes ... ou, encore, des plantes pour identifier les processus amoureux autant que les jeux splendides de la séduction. Elles illustrent ces propos scientifiques par des chansons d'amour. Et c'est drôle ?En duo, elles campent des personnages étonnants qui sont aux antipodes de la rigueur scientifique escomptée. Pourtant, toutes les anecdotes sont authentiques. Voilà une petite merveille pour lutter contre la morosité, découvrir des


choses que vous aviez toujours eu envie de connaître sans jamais oser le demander et, pourquoi pas, initier la jeunesse actuelle aux arcanes de la passion amoureuse. L’occasion de réveiller le tigre qui à côté de vous. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé est voulue ! Ce soir, chéri est à découvrir le 11 février 2024 au Magic Land Théâtre. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.magicland-theatre.com Rue d’Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles

HUMOUR : FIDÈLE AU POSTE Le Facteur sonne toujours deux fois ! Découvrez le nouveau solo postal de Vincent Pagé, mis en mouvement par Norman Taylor C’est quoi être facteur aujourd’hui ? Ce n’est plus vraiment déposer des lettres parfumées dans des boîtes aux lettres romantiques c’est surtout apporter des montagnes de colis à l’heure et à l’endroit voulu par le destinataire, distribuer les myriades de folders publicitaires que vont dévorer les clients et gérer un parcours chronométré dans des délais qui ne permettent plus guère une pause-café. Survivent pourtant dans ce travail minuté des moments totalement incontrôlables et les dérapages savoureux de la comédie humaine. Vincent Pagé aime raconter sa carrière postale et sa mutation en agent Bpost. Avec le temps, tout a bien changé. De l’uniforme aux véhicules en passant par les horaires et l’accumulation des colis. D’où l’idée de raconter ce qu’est le quotidien du postier moderne, tout en pronostiquant son avenir. Avec comme titre « Fidèle au poste (qui aurait pu être sous-titré Self acteur), l’artiste nous fait rire avec des anecdotes croustillantes, des menus détails qui caractérisent le métier et une bonne humeur contagieuse. Il est à applaudir le 16 février 2024 au Magic Land Théâtre. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.magicland-theatre.com Rue d’Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles


CONCERT : LEVI SCHECHTMANN - BACH TO THE FUTURE Préparez-vous à une expérience musicale révolutionnaire, où les mondes du classique et du hip-hop fusionnent de manière inattendue. Ce concert promet une exploration unique des œuvres célèbres de Bach réinventées avec audace et créativité par le pianiste allemand Levi Schechtmann. Elève surdoué d'Anna Vinnitskaya à la Hochschule für Musik und Theater de Hambourg, Il a déjà gravé son nom dans le monde de la musique classique en remportant plusieurs concours de piano. Ce jeune prodige, au-delà de ses succès académiques, s'est démarqué en tant qu'artiste crossover, avec plus de cent cinquante mille followers sur Instagram. Sa renommée découle principalement de ses arrangements novateurs des œuvres emblématiques de Bach, Liszt et Chopin. Ces adaptations, imprégnées d'une énergie moderne, ouvrent la voie à une nouvelle perspective musicale, fusionnant la grandeur classique avec la vitalité contemporaine du hip-hop. Attendez-vous à être captivés par sa virtuosité, qui redéfinit les frontières musicales avec des performances électrisantes. Les mélodies intemporelles des maîtres classiques s'entrelaceront avec les rythmes percutants du hip-hop, créant un mélange enivrant qui transcende les genres. Chaque note résonnera comme un pont entre les époques, unissant le passé et le présent dans une symbiose harmonieuse. Attachez vos ceintures pour un voyage musical qui promet d'ébranler vos sens et de vous laisser émerveillés par la créativité audacieuse de Levi Schechtmann. Ce concert révolutionnaire s'adresse à tous ceux qui cherchent à repousser les étiquettes et qui admirent l’audace et le talent ? Cette fusion entre le classique et le hip-hop est à applaudir à Flagey le jeudi 8 février 2024 à 22 heures 15. Découvrez tous les informations pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Jeanne Alexandre

CONCERT : JOSÉ GALLARDO Bienvenue à ce récital exceptionnel de clavecin, où la délicatesse, la subtilité et la mélodicité se rencontrent sous les doigts habiles de l'illustre musicien argentin, José Gallardo. Dans ce voyage musical, les œuvres des grands maîtres baroques français, François Couperin et Jean-Philippe Rameau, se mêlent harmonieusement aux compositions empreintes de nostalgie du génie romantique Frédéric Chopin. L'univers délicat du clavecin s'ouvre comme un livre d'histoire, révélant les riches textures sonores des pièces de Couperin et Rameau. José Gallardo, avec sa virtuosité exceptionnelle, donne vie à ces chefs-d'œuvre baroques, offrant au public une expérience sensorielle unique. Les nuances subtiles et les lignes mélodiques complexes transportent l'auditeur dans l'époque raffinée de la cour française, où la musique était une expression élégante de l'art. Chopin, le poète du piano, trouve également sa place dans ce récital, avec des compositions qui évoquent la nostalgie et l'émotion profonde. José Gallardo explore les profondeurs de ces pièces, révélant la sensibilité du compositeur polonais à travers le timbre riche et les phrasés délicats du clavecin. Mais la surprise ultime réside dans la finale, où José Gallardo nous transporte dans un autre univers musical en interprétant des chansons du célèbre Charles Trenet. Surnommé "Le Fou Chantant", Trenet a marqué le XXe siècle français avec ses mélodies poétiques. Ces chansons, arrangées pour le clavecin par Alexis Weissenberg, apportent une touche contemporaine inattendue au récital, créant un pont entre les époques et les styles musicaux. Ainsi, ce récital devient une véritable exploration de l'histoire musicale, de la cour baroque aux rêveries romantiques, pour


finalement atterrir dans la France du XXe siècle. José Gallardo est à applaudir à Flagey le vendredi 9 février 2024 à 12 heures 30. Découvrez tous les informations pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Jeanne Alexandre

RÉCITAL : ANNA VINNITSKAYA Lors de son récital personnel, la talentueuse pianiste Anna Vinnitskaya nous convie à un voyage musical unique, mariant avec finesse le passé et le présent à travers deux œuvres captivantes : le Carnaval op. 9 de Robert Schumann et les Zirkustänze du compositeur contemporain Jörg Widmann. La juxtaposition de ces compositions offre une expérience auditive riche, révélant des similitudes fascinantes qui transcendent les époques. Schumann, avec son Carnaval op. 9, nous plonge dans un tourbillon de caractères et de masques, créant une fresque sonore qui explore la diversité des émotions humaines. Anna Vinnitskaya interprète avec maîtrise cette œuvre emblématique, nous invitant à redécouvrir l'enfance à travers le regard curieux et innocent d'un enfant. Chaque note résonne comme une invitation à pénétrer dans un monde fantastique où la musique exprime la gamme infinie des sentiments humains. Les Zirkustänze de Jörg Widmann, fervent admirateur de Schumann, nous transportent ensuite dans un univers plus moderne et audacieux. Les similitudes entre ces deux compositions émergent de manière subtile, tissant des liens entre le romantisme du XIXe siècle et l'expression contemporaine. La proximité de l'environnement musical crée une connexion intime entre le spectateur et la scène, invitant chacun à imaginer les tableaux vivants qui se déploient à travers la musique. Anna Vinnitskaya, guidée par sa virtuosité et sa sensibilité artistique, nous offre une interprétation captivante de ces œuvres, soulignant les parallèles entre deux époques musicales. Son récital devient ainsi une expérience immersive, nous invitant à explorer les nuances et les similarités qui transcendent le temps, tout en célébrant la beauté intemporelle de la musique. Un récital à applaudir au Studio 4 à Flagey le dimanche 11 février 2024 à 20 heures 45. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Michel Weyo


CONCERT : CÉDRIC TIBERGHIEN Au Studio 4, l'excitation sera palpable, car le moment tant attendu est enfin arrivé ! Cédric Tiberghien, pianiste virtuose de renom, se prépare à nous emporter dans un voyage musical extraordinaire en interprétant la suite tant attendue du cycle pour piano de Kris Defoort, intitulée Dedicatio Book II. Près de deux décennies après le succès de cette oeuvre, le compositeur de jazz belge nous offre une nouvelle exploration musicale qui promet de captiver les auditeurs avec son originalité et sa profondeur. Dans cette deuxième itération de son cycle, Kris Defoort nous invite à plonger dans son monde musical, révélant les nuances profondes des émotions, des humeurs, des couleurs, des formes et des sons. Il trace un chemin artistique personnel à travers les touches du piano, créant un univers sonore unique qui ne demande qu'à être découvert. Ce voyage musical promet une expérience sensorielle exceptionnelle, où chaque note résonnera comme une expression authentique de l'âme du compositeur. Cédric Tiberghien, pianiste exceptionnellement talentueux, est le guide idéal pour cette première mondiale. Sa virtuosité, son interprétation sensible et sa compréhension profonde de la musique de Defoort promettent de donner vie à cette nouvelle création d'une manière mémorable. Le Studio 4 devient ainsi le théâtre privilégié de cette rencontre entre un compositeur visionnaire et un pianiste d'exception, offrant au public une expérience musicale inoubliable. Également au menu de cette soirée : Préludes I : La cathédrale engloutie de Claude Debussy. Préparez-vous à être transportés dans un univers sonore envoûtant, où la magie de la musique rencontre la virtuosité pianistique. Ce récital s'annonce comme un moment privilégié, où l'émotion et la créativité fusionnent pour créer une symphonie d'émotions qui restera gravée dans les mémoires. Un moment à vivre à Flagey le dimanche 11 février 2024 à 16 heures. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Willy Smedt

CONCERT : ARTHUR POSSING Considéré comme l'un des pianistes prometteurs de sa génération, Arthur Possing possède une approche très naturelle de la musique. Né en 1996, il a grandi dans une famille où les notes tient une place importante et est omniprésente à la maison. Le Luxembourgeois a débuté avec les percussions classiques et a rapidement ajouté le piano classique, avant de découvrir le monde du jazz. Après avoir terminé ses études secondaires, il poursuit ses études de piano jazz au Conservatoire Royal de Bruxelles auprès d'Eric Legnini. Le Arthur Possing Quartet a été formé en 2013 et a sorti à ce jour deux albums : Four Years (2018) et Natural Flow (2021), qui ont été acclamés tant par la critique que par le public. Leur répertoire se compose de compositions personnelles, ainsi que d'airs de jazzmen qu'ils apprécient beaucoup. Le quatuor joue du jazz moderne, avec des influences de tous genres, sans oublier la tradition. Au cours des cinq dernières années, le groupe a eu l'occasion de faire de nombreuses tournées en Europe, mais aussi au-delà. Dès son jeune âge, Arthur Possing fait preuve d'une polyvalence musicale dans ses différents projets, laissant néanmoins une marque claire et reconnaissable. Arthur Possing présente son premier album solo. ID:entity qui se veut une invitation à découvrir, tout en intensité et en profondeur ce pianiste et compositeur exceptionnel. Afin d’installer son univers intime, il s'inspire du format singersongwriter et cherche à instiller l'essence de la chanson au cœur de sa musique. Il nous propose ainsi un mélange impressionnant de reprises de chansons inspirantes et d'improvisation libre. Sa performance est


à applaudir à Flagey le 16 février 2024 à 12 heures 30. Voyez les détails pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

CONCERT JEUNESSE : PIWI LEMAN Plongez au cœur de l'extraordinaire avec Piwi Leman, artiste aux multiples facettes, à mi-chemin entre coureur des bois, chamane, apprenti clown, poète et enchanteur. Son univers singulier nous transporte dans une aventure musicale exceptionnelle, où la forêt devient scène et le peuple des arbres et des animaux devient public. Piwi Leman, tel un magicien du son, donne vie à des instruments insolites, façonnés à partir d'objets du quotidien détournés et récupérés. Rosie, la "pelle-guitare", Pépé, l'uku-lélé, des tuyaux de PVC métamorphosés en tambours, le "buta-gong", ainsi que des sifflets et appeaux en bois deviennent les protagonistes d'une symphonie inattendue. Chaque objet, chaque machinerie à bruit révèle un langage sonore propre, créant un kaléidoscope musical où l'imagination et l'inventivité fusionnent. Le style musical de Piwi Leman flotte entre les frontières de la musique du monde, du blues, du rock 'n roll et de la chanson française. À travers sa voix envoûtante et ses compositions riches, il nous narre un périple captivant au cœur de la sagesse animale. Les oiseaux, le chevreuil, le putois, tous sont conviés à la fête, célébrant l'arrivée du printemps avec une allégresse contagieuse. Assistez à un concert qui transcende les frontières du conventionnel, où la musique devient un langage universel, établissant une connexion profonde entre l'homme et la nature. Piwi nous guide à travers un paysage sonore où l'on découvre la magie cachée dans chaque bruit, chaque note, et où le spectateur devient partie intégrante de cette célébration musicale en communion avec la nature. Un voyage sensoriel et poétique qui éveille les sens et nourrit l'âme. On songe évidemment un peu à ce que réalise Max Vandervorst qui, depuis des décennies, invente des instruments avec n’importe quoi et se produit en spectacle pour étonner et amuser les enfants et leur famille. Un concert à applaudir à Flagey le mercredi 21 février 2024 à 14 heures 30. Vous trouverez les informations complémentaires sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : MANGER LES PISSENLITS Voilà une pièce de théâtre imaginée et interprétée par les talentueux Laurent Cadet et Laurent van der Rest qui imaginent les aventures de deux autres Laurent, fondateurs de l'agence « Epitaph » dédiée à l'accompagnement holistique du deuil. Au cœur de ce sujet théâtral, ils transcendent le thème universel de la mort avec une approche inédite, audacieuse et dynamique. Leur agence est bien plus qu'un simple accompagnement, mais un voyage unique au service du client, où même dans la mort, le client reste Roi. Avec « Manger les Pissenlits », l'improvisation devient le fil conducteur d'une pièce dédiée à un défunt imaginaire, inspirée par les suggestions recueillies en début de spectacle auprès du public, Les Laurent se transforment donc en acteurs polyvalents et endossent tous les rôles nécessaires pour créer la vie de ce personnage fictif, de sa naissance à son dernier souffle. Les scènes qui se dévoilent sur scène sont à la fois drôles, absurdes, touchantes et intimes. À travers ces moments d'improvisation, « Manger les Pissenlits » offre une perspective inattendue sur la mort, invitant les spectateurs à revisiter ce thème délicat avec légèreté et humanité. Chaque réplique, chaque geste, chaque instant contribue à tisser une toile unique où la vie et la mort se rencontrent dans une danse théâtrale poignante. Préparez-vous à rire, à être ému et à voir la mort sous un autre jour au Théâtre de la Flûte enchantée du 7 au 11 février 2024. Plus de détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles Jacques Brisson

THÉÂTRE : DÉLICAT La nuit des temps, 2 heures 34 du matin. Une plage qui semble impossible à fuir, entre l’océan et une paroi rocheuse trop lisse pour l’escalade. Une femme et un homme condamnés à vivre une suite de scènes issues de la tragédie grecque et de Shakespeare – le genre de scènes qu’on aimerait mieux voir au théâtre que de les vivre pour de bon. Comme téléportés sans cesse dans la peau de différents personnages mythiques de ces univers, ils deviennent chacun la source des épreuves de l’autre. Toujours ensuite ils se retrouvent à leur point de départ, sur cette bande de sable infinie sous les étoiles. Vont-ils parvenir à rompre le cycle, trouver un mode de relation autre qu’une mise en charpie mutuelle, trouver la sortie de la nuit ? Délicat est conçu comme une invitation aux voyages que permet le théâtre. Telle la vie, le spectacle mêle les genres et est garanti sans panneau stipulant qu’il est défendu de rire, y compris dans les moments tragiques ou épiques. Ecrit, mis en scène et interprété par Pierre-Olivier Ferry, cette performance convoque des extraits de Shakespeare, Eschyle, Sophocle et Alfred Jarry en guise de références. Sans eux, bien sûr, le théâtre ne serait pas pareil ! Sarah Cavenaile donne la réplique à l’auteur-metteur en scène et acteur principal. Une performance à découvrir au Théâtre de la Flûte enchantée du 16 février au 3 mars 2024. Voyez Plus de détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles


CONCERT : WINTERREISE "Winterreise" est un célèbre cycle de chansons composé par Franz Schubert sur les poèmes de Wilhelm Müller. Il se compose de vingt-quatre chansons et est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre du musicien. Ce cycle a été composé en 1827, la dernière année de la vie de Schubert, et il s’agit d’une partition profondément introspective et mélancolique. Les poèmes de Müller racontent l'histoire d'un voyage à travers des paysages hivernaux et la musique capture la profondeur émotionnelle et les thèmes existentiels du texte. Le protagoniste, rejeté par l'amour, se lance dans un voyage solitaire et désolé à travers un territoire hostile, confronté à l'isolement, au désespoir et finalement à la mort. Les chansons de "Winterreise" sont connues pour leurs mélodies expressives, leurs harmonies riches et leur accompagnement au piano évocateur. Chaque chanson explore différentes facettes de l'état émotionnel et psychologique du jeune homme, héros malgré lui, créant un narratif puissant. Certaines des chansons notables de "Winterreise" incluent "Gute Nacht" (Bonne nuit), "Der Lindenbaum" (Le tilleul), "Der Wegweiser" (Le panneau) et "Der Leiermann" (La vielle à roue). Le cycle est souvent interprété dans son intégralité par un chanteur soliste accompagné d'un pianiste. "Winterreise" est considéré comme l'apogée de la tradition du lieder allemand et reste une pièce importante et stimulante dans le répertoire de la chanson artistique. Ce travail est souvent étudié et interprété à la fois par des chanteurs et des pianistes, avec des thèmes universels qui évoquent l'amour, la perte et la réflexion existentielle. Le metteur en scène Rafael R. Villalobos, le contre-ténor Xavier Sabata et le pianiste Francisco Piyato relèvent le défi de porter à la scène ces morceaux si peu théâtraux en apparence, mais d’une grande intensité dramatique. Avec quelques emprunts à l’univers de Samuel Beckett et en s’aidant d’accessoires (deux strapontins de théâtre, quelques fleurs séchées, une bouteille), ils bâtissent une chronique qui touche en plein cœur et qui propose en même temps une réflexion sur deux grands tabous de notre société moderne : la solitude et la santé mentale. A redécouvrir à La Monnaie le 10 février 2024. Voyez plus de détails sur le site www.lamonnaie.be Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles Guy Duguet

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CONCERT : LIEDER EINES FAHRENDEN GESELLEN En musique, la magie se pare de nombreuses couleurs. Les films de la saga Harry Potter doivent une grande partie de leur succès aux premières partitions de John Williams. Ses mélodies immédiatement reconnaissables ont insufflé une identité sonore à cet univers qui a stimulé l’imagination de toute une génération. La Monnaie a choisi d’associer ses partitions au Concerto pour violon d’Erich Wolfgang Korngold, dont l'influence sur le cinéma se ressent encore aujourd’hui. Son concerto est d’ailleurs émaillé de plusieurs motifs empruntés aux films dont il a signé la musique. Les Lieder eines fahrenden Gesellen de Gustav Mahler sont plus mélancoliques. L’orchestration féérique de ce cycle reproduit l’émerveillement face à la nature d’un voyageur meurtri par la perte de son grand amour. La violence expressionniste des Fünf Orchesterstücke d’Arnold Schoenberg complète ce programme dans lequel Alain Altinoglu fera jaillir toute la palette sonore de notre orchestre symphonique. Une soirée idéale


pour les sorciers et les moldus. Un concert conçu autour de quatre compositeurs du XXe siècle à applaudir à Bozar le 18 février 2024. Découvrir tous les détails pratiques sur le site www.lamonnaie.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE JEUNESSE : J’AI ENLEVÉ MAMIE Lou va rendre visite de temps en temps à sa grand-mère en maison de retraite. Un lieu triste, qui sent la fin de tout, sans aucune joie et où les résidents attendent une fin inéluctable. Difficile de ne pas éprouver de sentiments quand on aime énormément la personne déplacée de chez elle pour « mieux vivre » selon les médecins et les assistants sociaux. Dire que, avant, elle était remplie de vie sa grand-mère, qu’elle mordait l’existence avec force ! Alors plutôt que de fermer les paupières, Lou voit bien que sa Mamie ne va pas très bien, mais elle se rend surtout compte qu’elle ne la connait pas bien, cette mamie. Alors, quand, dans un moment de perte de mémoire, sa Mamie parle de partir pour rejoindre son mari, le grandpère que Lou n’a jamais connu, celle-ci la prend au mot et la fait évader de la maison de retraite. Là commence un tendre et surréaliste road trip où elles apprendront à se découvrir mutuellement et renoueront avec le passé enfoui de Mamie. Une histoire familiale suspendue dans le temps à travers quelques jours d’escapade, de révélations, de découvertes, de complicité, de tendresse et de fantaisie. Un spectacle avec comédiens et marionnettistes à découvrir le 15 novembre 2023 à 15 heures. Une pièce sensible qui parle de la vieillesse, de l’isolement et de l’abandon avec beaucoup de poésie et qui invite le public à prendre conscience de la détresse des aînés. Que faire ? Des pistes sont bien sûr évoquées. Un spectacle à découvrir les 23 et 24 février 2024 à l’Espace Senghor. Toutes les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site www.senghor.be Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles


CONCERT : HETTY KATE Au cours de la dernière décennie, la talentueuse Hetty Kate a marqué son empreinte musicale en dévoilant pas moins de dix albums, érigeant ainsi son statut de figure incontournable dans le monde du jazz. Son parcours exceptionnel l'a conduite à se produire sur les scènes prestigieuses des principaux festivals de jazz en Europe, en Asie et en Australie, attirant l'attention et l'admiration des amateurs de musique du monde entier. Hetty Kate s'est également distinguée en tant que voix emblématique des tournées du renommé multi-instrumentiste australien James Morrison. Sa collaboration fructueuse avec Morrison l'a conduite à être la chanteuse vedette d'un concert symphonique primé intitulé « The A to Z of Jazz ». Ce spectacle innovant a conquis les mélomanes à travers le monde, étant interprété avec brio aux côtés de huit orchestres symphoniques différents. Cette expérience unique a permis à Hetty Kate de démontrer sa polyvalence et son adaptabilité artistique à une échelle mondiale. Parmi les caractéristiques qui distinguent cette artiste, on retrouve non seulement sa musicalité naturelle, son timbre vocal distinctif et son timing impeccable, mais aussi son esprit vif et son charme indéniable. Elle sait mêler avec habileté équilibre et humour dans son interprétation, créant ainsi une connexion authentique avec son public. Son amour profond pour la musique transparaît à travers chacune de ses performances, captivant les auditeurs et les transportant dans un univers sonore où l'émotion et la virtuosité se rencontrent. Lors de sa première représentation à la Jazz Station, Hetty Kate promet une expérience musicale captivante. Le répertoire soigneusement sélectionné comprend des compositions allant de Dameron à Brubeck et de Porter à Kern, offrant ainsi une diversité qui met en lumière la richesse de son répertoire. Attendez-vous à un voyage sonore qui explore les différentes facettes du jazz, le tout interprété avec la touche distinctive et l'élégance artistique qui caractérisent le style unique de cette championne hors pair. Un rendez-vous incontournable pour les amateurs de jazz et les connaisseurs de musique qui cherchent à être transportés par la magie de la voix et du talent exceptionnels à ne pas manquer le samedi 17 février 2024 au Jazz Station. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.jazzstation.be Chaussée de Louvain, 193-195 à 1210 Bruxelles Henri Bodson

CONCERT : CAMILLE-ALBAN SPRENG’S ODIL FEAT. NINA KORTEKAAS Le Jazz Station est ravi de présenter "Unheimlich", le troisième opus captivant du projet ODIL par Camille-Alban Spreng. Plongez dans une expérience musicale unique, fusionnant le jazz contemporain avec des influences du mouvement beatnik, inspiré par la poésie d'Allen Ginsberg. Le titre de l'album vient de l’allemand et évoque quelque chose d'étrange, mais de familier. Camille-Alban partage son affection pour la façon d'écrire d'Allen Ginsberg, décrivant son style comme à la fois drôle, tordu, excentrique et spirituel. Selon lui, "Unheimlich" capture cette étrangeté familière, évoquant l'image d'un chat noir dans le hall d'un hôtel miteux, une atmosphère à la "Matrix". L'album présente la voix envoûtante de Nina Kortekaas, qui ajoute une dimension saisissante à chaque piste. La musique d'ODIL se distingue par son caractère narratif, ses compositions non conventionnelles et son penchant pour l'improvisation. Bien qu’ancrée dans l'esthétique du jazz contemporain, chaque morceau est également


une chanson à part entière, conférant à l'album une unicité remarquable. "Unheimlich" offre une expérience sonore qui transcende les genres, invitant l'auditeur à explorer les frontières entre le jazz et le pop-rock. Rejoignez-nous au Jazz Station pour une soirée inoubliable, où la musique d'ODIL résonnera avec une étrangeté familière Un rendez-vous musical à ne pas manquer au Jazz Station le 22 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.jazzstation.be Chaussée de Louvain, 193-195 à 1210 Bruxelles Sam Mas

CYCLE : CINÉMA ITALIEN DES ANNÉES 70 Le cinéma italien des années 70 a été marqué par une diversité de styles et de mouvements, reflétant les changements sociaux et politiques de l'époque. Bien que le néoréalisme ait atteint son apogée dans les années 40 et 50, ses influences ont perduré dans les années 70. Des réalisateurs tels que Ermanno Olmi ont continué à explorer les thèmes sociaux et économiques de manière réaliste. Le giallo a fait trembler les foules, bien que sous-genre, ces thrillers mêlant horreur ont connu un essor inattendu. La tradition de la comédie italienne a continué dans les années 70 avec des réalisateurs comme Ettore Scola et Mario Monicelli. Ces films explorent souvent les aspects comiques et tragiques de la vie quotidienne en Italie. En raison du contexte politique tendu de l'Italie au cours des seventies, certains cinéastes se sont tournés vers des drames politiques et sociaux, osant parfois la confrontation avec le pouvoir et réveillant le couperet de la censure. Surtout, cette période extrêmement prolifique a vu apparaître de nouveaux cinéastes, chacun apportant sa propre vision au cinéma. Si l’an dernier, la Cinematek s’était concentrée sur la génération qui a suivi celle de Rossellini et de Visconti, Fellini faisant office de figure de transition., cette année elle met à l’honneur une nouvelle génération de metteurs en scène ou revient sur ceux qui ont émergé au cours des sixties pour être définitivement installés au pinacle des meilleurs. L’occasion de revoir Amarcord (1973) de se repencher sur la magistrale chronique familiale en deux parties, Novecento (1976) de Bernardo Bertucelli, de reparler de Una giornata particolare (1977) d’Ettore Scola et d’exhumer, entre autres, Fatto di sangue fra due uomini per causa di una vedova. Si sospettano moventi politici (1978) de Lina Wertmüller. Si vous êtes partant pour ces madeleines de Prouts, cela se passe jusqu’au 28 février 2024. La programmation a été mise en ligne sur le www.cinematek.be Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles Sam Mas


CONCERT : EIN DEUTSCHES REQUIEM Avec ce requiem, Johannes Brahms, l'un des compositeurs les plus éminents du romantisme allemand, a créé une œuvre magistrale qui va au-delà des frontières liturgiques et culturelles. Composé entre 1865 et 1868, ce chef-d'œuvre choral se distingue par son approche novatrice du requiem, éloignée des traditions liturgiques classiques. Contrairement aux requiems en latin qui se concentrent sur le jugement dernier et la rédemption individuelle, Brahms a élaboré un texte en allemand à partir de passages bibliques, mettant l'accent sur le réconfort et la consolation pour les vivants. Il a délibérément évité d'inclure des références directes au Christ, mettant en avant des thèmes plus universels de la vie, de la mort et de la résurrection. L'œuvre se compose de sept mouvements, chacun reflétant une diversité émotionnelle allant de la solennité à l'espoir. Le chœur et les solistes vocaux interagissent de manière dynamique avec un orchestre somptueux, créant une atmosphère majestueuse et émotionnelle. Les choix harmoniques audacieux de Brahms et son utilisation habile de l'orchestre font de "Ein deutsches Requiem" une expérience musicale profondément expressive. Ce requiem allemand a acquis une renommée mondiale pour sa puissance émotionnelle et son impact spirituel. Il continue d'être interprété dans des salles de concert prestigieuses du monde entier, captivant les auditoires par sa beauté poignante et son message intemporel. "Ein deutsches Requiem" de Brahms demeure un pilier de la musique chorale et orchestrale, témoignant de la capacité de la musique à transcender les frontières culturelles et à toucher l'âme humaine de manière profonde et significative. L’ensemble Balthasar-Neumann, dirigé par Thomas Hengelbrock, nous plonge une heure durant dans un bain d’émotions intérieures mais intenses. Une pièce majeure du répertoire classique à redécouvrir à Bozar le 20 février 2024. Tous les détails pratiques ont été mis en ligne sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles Sam Mas

CONCERT : SOUAD MASSI Le concert de Souad Massi à Bruxelles s'annonce comme un événement exceptionnel, mettant en lumière l'artiste franco-algérienne de renommée mondiale. Sa voix pure et authentique, louée par The Times, résonnera dans le cadre prestigieux de la Salle Henry Le Bœuf. Considérée comme la plus belle voix féminine d'Afrique du Nord, Souad Massi a été comparée à des légendes telles que Joan Baez et Tracy Chapman, soulignant ainsi son talent exceptionnel. Fortement ancrée dans le paysage folk/rock, Souad Massi a conquis le public depuis son arrivée en France il y a plus de vingt ans. Sa détermination sans faille pour les valeurs de liberté et de justice transparaît dans son parcours marqué par le succès, les distinctions et les éloges internationales unanimes. Elle viendra faire découvrir son dernier album intitulé "Sequana", qui sera au cœur de sa performance. Ce cd a déjà été salué par quatre nominations internationales, remportant même deux prix. À travers ce titre,


l'artiste exprime ses convictions et ses combats de manière inédite, offrant au public une expérience musicale riche en émotions et en profondeur. Aux débuts de la cinquantaine, elle n’a pas renoncé à ses amours de jeunesse et, armée de sa guitare et de sa voix, elle reprend la route pour élargir davantage son horizon, nappant ses compositions maintenant de teintes qui lorgnent du côté du Sahel, du Brésil, des CaraÏbes. Elle a également entièrement renouvellé l’équipe qui l’entoure, ouvrant de la sorte un nouveau chapitre à une carrière débutée à l’aube des années 90, rappelant qu’elle entend rester une femme de son tempsn engagée et émancipée, qui chante ses combats comme jamais. Elle sera à Bozar le 9 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles Sam Mas

CONCERT : REQIEM DE MOZART Le Requiem en ré mineur de Wolfgang Amadeus Mozart reste l'une des pièces les plus emblématiques et mystérieuses du répertoire musical classique. Composé en 1791, pendant les derniers mois de la vie du musicien, le Requiem a été commandé anonymement et demeure inachevé, conférant à cette œuvre une aura de mystère qui la rend encore plus poignante. Cette messe pour les morts se déploie en plusieurs mouvements, chacun caractérisé par une profondeur émotionnelle et une expressivité remarquable. Des chœurs puissants, des solos émouvants et des orchestrations magistrales se combinent pour créer une œuvre qui transcende le genre, touchant les auditeurs au plus profond de leur être. Le début majestueux du "Requiem aeternam" établit une atmosphère solennelle, annonçant la gravité du sujet. Le "Dies Irae", avec ses accords percutants et son tumulte orchestral, évoque le jour du jugement avec une intensité dramatique inégalée. Mozart utilise des éléments de contraste saisissants, passant de la fureur du "Dies Irae" à la tendresse du "Lacrimosa", créant ainsi une palette émotionnelle riche et variée. Le mystère entourant la composition du Requiem ajoute une dimension particulière à son interprétation. Mozart, atteint par la maladie et conscient de sa fin imminente, aurait ressenti un sentiment de fatalité en travaillant sur cette œuvre funèbre. La légende veut qu'il ait pressenti que cette messe serait pour luimême. Bien que Mozart n'ait pas eu l'occasion de compléter le Requiem avant sa mort, les travaux ultérieurs de Franz Xaver Süssmayr ont permis à l'œuvre d'être présentée au public. Le Requiem de Mozart continue de captiver les auditoires du monde entier, suscitant des interprétations passionnées et émouvantes qui rendent hommage à la grandeur de ce chef-d'œuvre musical immortel. La cheffe d'orchestre Kristiina Poska accueille une fois de plus ses compatriotes du Chœur de chambre philharmonique estonien pour ce concert qui exprime l’expression d'une angoisse ardente, mais aussi d’une pulsion de danse qui se consume dans une consolation timide. En plus de ce programme, le chœur interprète également l'intrigant Kreek's Notebook du compositeur estonien Tõnu Kõrvits. Un voyage à travers des paysages sonores hypnotiques, chargés de mélancolie et de couleurs harmoniques subtiles à applaudir à Bozar le 26 février 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles Sam Mas


MOUNTAINIZER FILM FESTIVAL A la fin du XIXe siècle, un médecin se prononçait sur le fait que la montagne n'était pas un lieu approprié pour les femmes. À cette époque, la société était figée dans des préjugés tenaces mais, depuis, l'évolution a été mise en marche, même si elle peine parfois à s’arracher aux clichés. Aujourd’hui, sur 1230 guides de montagne recensés, seulement 32 sont des femmes. Malgré cette sous-représentation, des pionnières aux quatre coins du monde ont entrepris de réécrire cette histoire, en défiant les normes établies, que ce soit à travers des exploits sportifs, des carrières osées ou la mise en lumière de femmes déterminées à briser le plafond de verre. C'est dans cet esprit de changement qu’est né un tout nouveau festival, consacré aux femmes en montagne. Organisé par Mountainizer, un organisme belge dédié aux trekkings féminins, cet événement se veut une célébration de l'audace féminine dans un environnement bienveillant et stimulant. Au cœur de ce festival au concept totalement inédit, une soirée exceptionnelle avec la projection de plusieurs longs-métrages qui permettront aux spectateurs de voyager au sein de paysages époustouflants, tout en découvrant des récits d'aventures 100% féminins. Alice Khelifa, réalisatrice du film « Des femmes au sommet » sera présente. Une occasion de dialoguer avec cette artiste engagée. Cela se passera le 11 février 2024 à 18h30 à la Tricoterie. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.tricoterie.be Rue Théodore Verhaegen, 158 à 1060 Bruxelles Jane Alexandre

THÉÂTRE : L'AMICO DEL DIAVOLO Cette pièce de Peppino de Filippo est une brillante comédie inspirée de « L'Avare » de Molière. Une histoire intemporelle comme l'est la cupidité de l'homme. Le protagoniste Bartolomeo, obsédé par l'avarice, est un personnage sympathiquement tordu, prêt à vendre sa propre femme par appât du gain. Croyant faire le bien de la famille, il sème au contraire la pagaille avec des conséquences tragiques. Au cœur de cette pièce se trouve une exploration satirique de la nature humaine, mettant en lumière les excès de l'amour pour l'argent. Bartolomeo incarne la cupidité à son paroxysme, dépeignant un homme prêt à sacrifier tout, y compris ses proches, pour satisfaire son désir insatiable d'accumulation de richesses. L'humour subtil de Peppino de Filippo trouve sa force dans la manière dont il ridiculise les travers de ses contemporains, tout en soulignant la triste réalité de la cupidité. Les dialogues vifs et les situations humoristiques éclairent le caractère absurde de la quête effrénée de Bartolomeo, créant ainsi une satire sociale incisive. La pièce puise dans la tradition de la comédie italienne, mélangeant farce et critique sociale. Le personnage de Bartolomeo, avec sa personnalité excentrique et ses choix égoïstes, devient un miroir déformant reflétant nos excès, mais d'une manière qui suscite le rire plutôt que le mépris. Les conséquences tragiques qui découlent de ses actions ajoutent une dimension sombre, rappelant au public que derrière le rire se cache souvent une analyse pointue de nos travers. En revisitant le classique de Molière, Peppino de Filippo transpose les thèmes universels de « L'Avare » à la réalité italienne, tout en conservant l'esprit vif et sarcastique du modèle original. En hommage à la famille De Filippo, l'histoire se déroule à Naples, avec la touche folklorique d'une tarentelle intemporelle. Ce spectacle sera joué en langue originale italienne et sous-titré en français du 21 au 25 février 2024 au Théâtre Mercelis. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.culture.ixelles.be Rue Mercelis, 13 à 1050 Bruxelles André Metzinger


43e ÉDITION D’ANIMA À FLAGEY Retour vers le futur avec Anima 2024 qui porte la SF sur le devant de la scène. Plus de 120 films d’animation seront projetés à Flagey et au théâtre Marni pendant 10 jours, du 23 février au 3 mars 2024. Ils seront rythmés par du festif pendant les vacances du carnaval. Un régal pour les petits et pour les grands. Cette 43e édition s’ouvrira donc le 23 février avec le film virtuose de science-fiction Mars Express (2023). Préparez-vous à un voyage plein de rebondissements vers la planète Mars dont on parle tant aujourd’hui. Réalisateur de la série télévisuelle à succès Lastman, Jérémie Périn s’essaie ici pour la première fois au long-métrage. Sa vision explore et critique l’évolution de la science et de la technologie dans un monde de plus en plus artificiel. Il questionne la place de l’humain dans ce monde en pleine mutation. Un univers graphique et des décors surprenants qui ont ravi la critique à Cannes et au Festival d’Annecy où le film a été présenté au public. On vous donne quelques éléments pour vous faire saliver. En l’an 2200, Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera, son partenaire androïde, enquêtent sur une célèbre hackeuse qui les conduit à s’aventurer dans les entrailles de Noctis, la capitale martienne, à la recherche d’une étudiante en cybernétique qui a disparu. Ils seront confrontés aux plus sombres secrets de la cité : ses institutions corrompues, ses trafics, ses fermes cérébrales et les magouilles des puissantes corporations. Le pire qui puisse arriver pour nous mettre en garde contre notre avenir. La programmation du festival Anima proposera cette année de nombreux et nouveaux longs-métrages inédits pour enfants et pour adultes, des séances de courts-métrages thématiques, des rencontres professionnelles axées sur le son et la musique, un espace enfin consacré aux nouvelles expériences d’animation. Et une nouvelle salle de jeux optiques ouverte au théâtre Marni, à deux pas du Paquebot Flagey qui embarque les voyageurs du festival. Les films d’animation, non tournés en prises de vue réelles mais image par image (dessins animés, marionnettes, pâte à modeler, numériques) proviennent de tous les pays du globe. De toute longueur, du format pub ou clip au format long-métrage, ils sont destinés à tous les publics : des très jeunes enfants au public professionnel, en passant par les familles et les adultes. Ces films sont sélectionnés par l’équipe du festival et sont répartis dans plusieurs catégories, dont les fameux Best of Shorts, C’est du belge ou encore les Focus qui sont de retour cette année. L’affiche d’Anima Le concepteur de l’affiche du festival est Cyril Pedrosa, d’abord animateur et intervalliste chez Disney France (Le Bossu de Notre-Dame et Hercule). Son métier le disposait à créer les images manquantes du mouvement fluide de chaque personnage. Malgré une carrière bien remplie et très prolifique, il signe l’affiche officielle d’Anima 2024 avec une image d’arthropodes oscillant entre menaces futuristes et espoir d’un monde nouveau. Son visuel percutant et vibrant inspire un des focus de l’édition 2024 : la science-fiction. En BD, Cyril Pedrosa a sorti des albums ambitieux aux récits intimes, comme Trois Ombres, Portugal, Les Equinoxes ou L’Age d’Or. Albums encensés au festival emblématique d’Angoulême. Sa carrière en animation s’est poursuivie avec des recherches graphiques sur Le Peuple Loup de Tomm Moore ou Prends garde à toi ! de Sébastien Laudenbach. Il travaille actuellement sur son premier long-métrage d’animation, La Longue Nuit, une fiction post-apocalyptique dans un Paris en ruine. Anima disposera d’une nouvelle salle en 2024 au théâtre Marni. Situé à deux pas de la place Flagey, le Marni offrira un programme dynamique, avec des projections supplémentaires en journée pour les adultes. A partir du 30 janvier, le programme complet sera en ligne et vous pourrez acheter vos billets pour le festival le plus animé de Belgique. Prix des places : 8 € la séance, avec un pass de 5 entrées pour 32 € ou un passeport pour toutes les séances, sauf les masterclass, à 75 €. Renseignements sur www.animafestival.be/fr. A Flagey et au Marni du 23 février au 3 mars prochain. Michel Lequeux


CYCLE : HANNA SCHYGULLA Égérie de Werner Rainer Fassbinder qui voyait en elle la femme allemande d’après-guerre, Hanna Schygulla est immanquablement associée au renouveau du cinéma allemand des années 1960-1970, le Neuer Deutscher Film, dont elle est une des principales figures. Collaborant avec les plus grands cinéastes de son époque, sa carrière est jalonnée de nombreux rôles d’exception, qui font d’elle l’une des plus grandes actrices du cinéma d’après-guerre. Née en 1943 en Pologne et fille de parents réfugiés, elle passe son enfance à jouer, comme elle le dit elle-même, dans les ruines de l’Allemagne défaite. Elle grandit à Munich, où elle aspire à devenir professeur de langues, avant d’opter pour des cours d’art dramatique. C’est lors d’un de ceux-ci qu’elle fait la rencontre de Fassbinder. Convaincu de ses possibilités, le jeune metteur en scène lui propose un rôle dans la pièce de théâtre Les Criminels, adaptée de Bruckner. Débute une longue et prolifique collaboration comme il en existe peu dans l’histoire des arts. Sans délaisser le théâtre, Fassbinder se tourne vers le cinéma et réalise une série de longs métrages dans lesquels Schygulla fait ses premières apparitions à l’écran : L’amour est plus froid que la mort, Katzelmacher et Les Dieux de la peste. Tous trois sont salués par la critique pour leur originalité de ton et leur singularité formelle. On découvre une actrice dont la beauté à la chevelure blonde, aux yeux bleus et aux pommettes saillantes, dégage une apparente froideur qui lui confère une puissance de tragédienne quasi naturelle. Fassbinder, qui enchaîne les projets à un rythme effréné, va faire tourner Schygulla dans presque tous ses films, au point que le duo deviendra inséparable dans l’imaginaire collectif. Prenez garde à la sainte putai , Les Larmes amères de Petra von Kan, Effi Bries, Le Mariage de Maria Brau et Lili Marleen offrent à Hanna Schygulla ses rôles les plus notoires. Toutefois, la relation fusionnelle qu’elle entretient avec Fassbinder, dont le caractère devient de plus en plus irascible et exigeant, se dégrade, et l’actrice, quelque peu lassée de l’image façonnée par son mentor, se tourne vers d’autres horizons. D’abord en Allemagne, où elle tourne pour Wim Wenders (Faux Mouvements), Volker Schlöndorff (Le Faussaire) et Margarethe von Trotta (L’Amie). L’étranger l’adoube, où ses prestations dans les films de Fassbinder lui ont conféré une certaine notoriété : La Nuit de Varenne (Ettore Scola), Passion (Jean-Luc Godard) ou, encore, L’Histoire de Pierra (Marco Ferreri) s’enchaînent. Aujourd’hui, Hanna Schygulla reste dans les mémoires comme l’une des plus grandes actrices du cinéma d’après-guerre, raison pour laquelle la Cinematek a tenu à lui rendre hommage à travers une programme sélective qui reprend ses plus grands rôles. Une rétrospective qui se déplie jusqu’au 22 février 2024. Voyez le détail de la programmation sur le site www.cinematek.be Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles


CINÉMA : LA COULEUR POURPRE Comédie musicale de Blitz Bazawule, avec Fantasia Barrino, Taraji T. Henson, Danielle Brooks, Colman Domingo, Corey Hawkins, HER et Halle Bailey. USA 2023, 141 min. Sortie le 24 janvier 2024. Résumé du film – En 1909, sur la côte de Géorgie aux Etats-Unis, Celie Harris, une adolescente noire, vit avec sa sœur Nettie et un père violent qui abuse d’elle. Il l’a mise enceinte deux fois. Lorsque Celie accouche, son père lui enlève l’enfant, comme il l’a déjà fait la première fois, et il cède sa fille à un propriétaire terrien aussi brutal que lui. Celie devra compter sur deux amies, la chanteuse de jazz Shug Avery, fille d’un révérend, et Sofia, une femme de poigne, pour échapper à sa condition dans une communauté noire issue de l’esclavage, où règne la violence à l’égard des femmes. Commentaire – Remake de la comédie musicale de Spielberg (1985), The Color Purple raconte l’histoire de trois femmes noires affrontant des épreuves que seule l’amitié leur permet de franchir. Relecture audacieuse d’un grand classique de la littérature américaine, cette nouvelle version haute en couleur (et en chansons gospel) est signée par Blitz Bazawule, un réalisateur ghanéen touche-à-tout, également auteur et rappeur, dont le premier long-métrage, The Burial of Kojo (2018), a été fort acclamé. Les producteurs du film sont Oprah Winfrey, qui jouait le rôle de Sofia dans le film de Spielberg, Steven Spielberg lui-même, Scott Sanders et Quincy Jones qui ont produit l’adaptation musicale de la comédie en 2005. Quincy Jones était également le compositeur du film. Ils se retrouvent donc ici pour produire cette nouvelle adaptation cinématographique du roman épistolaire d’Alice Walker, faisant d’elle la première femme noire à remporter le prix Pulitzer en 1983. Un prix contesté à cause de la représentation de la violence des Noirs dans le Sud des Etats-Unis au début du XXe siècle. Les Noirs imitaient celle des Blancs. Le livre dérangeait aussi pour son contenu sexuel, son langage explicite, sa cruauté et son lesbianisme. Spielberg avait d’ailleurs gommé le caractère lesbien des héroïnes, même s’il s’en est voulu par la suite. Ce côté est ici seulement suggéré dans la scène où les deux femmes, Celie et Shug, partagent le même lit. Côté distribution, Fantasia Barrino reprend le rôle de Celie dans sa première apparition à l’écran. Elle le fait avec un mélange de soumission et de révolte contre l’injustice de sa condition sociale. Quand elle accouche, c’est Whoopi Goldberg qui l’aide le temps d’un plan. Whoopi qui incarnait son rôle dans la première comédie musicale de Spielberg et dont c’était aussi le premier film. Regardez bien : vous reconnaîtrez le visage rond, au sourire moins éclatant, de celle qui reçut le prix de la meilleure actrice dans un film dramatique. Mais cela ne dure qu’un instant. Ses deux amies sont interprétées par Taraji P. Henson, sélectionnée aux Oscars 2009 pour L’étrange histoire de Benjamin Button dans la catégorie du meilleur second rôle, et par Danielle Brooks qui rafle la mise en interprétant Sofia, la femme de poigne qui prône la révolte des femmes dans la communauté noire. Elle sera emprisonnée pour avoir décliné l’offre d’emploi que lui proposait la femme du maire et pour s’être battue avec les Blancs. Elle apporte du feu, de l’humour et du courage au personnage qu’elle incarne. Egalement sélectionnée pour le second rôle aux Golden Globes 2024. La musique est signée Kris Bowers, le compositeur remarqué de Green Book et de La méthode Williams. Il compose avec des musiciens venus du Ghana, tout comme le réalisateur. Tourné sur l’île Jekyll, en Géorgie, de mars à juillet 2022. Avis – Remake de la comédie musicale de Spielberg, avec trois actrices noires au meilleur de leur forme dans du gospel qui chante l’émancipation noire. Michel Lequeux


CINÉMA : UN SILENCE Drame de Joachim Lafosse, avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos, Matthieu Galoux, Jeanne Cherhal et Louise Chevillotte. Belgique-France-Luxembourg 2023, 99 min. Sortie le 24 janvier 2024. Résumé du film – Silencieuse depuis 25 ans, Astrid, la femme d’un célèbre avocat des mœurs, voit son équilibre familial s’effondrer lorsque son fils et sa fille se mettent en quête de justice. L’avocat mène en effet une double vie. Le jour, il est le chevalier de la veuve et de l’orphelin. La nuit, il scrute l’ordinateur à la recherche d’images pédopornographiques. Il fait régner la loi du silence chez lui. Commentaire – Joachim Lafosse, réalisateur belge, poursuit, lui, sa quête de l’intime à travers ce 10 e long-métrage sur une affaire de mœurs inspirée de celle de Victor Hissel, avocat liégeois qui avait défendu les parents de Julie et Mélissa dans l’affaire Dutroux. L’avocat fut déféré devant les tribunaux en 2009, suite à la tentative de meurtre perpétrée contre lui par son propre fils qui l’accusait de sévices sexuels. C’est tout le silence, toute la honte qui est au cœur de ce drame familial. La honte du côté de la mère qui a laissé agir son mari pendant si longtemps, se réfugiant dans le déni et entretenant une relation œdipienne avec son beau-fils. La honte aussi chez Raphaël qui, tout jeune encore, partageait les images de l’avocat sur l’ordinateur qu’il consultait en cachette et qui inoculait en lui un goût malsain pour la pédophilie. « J’avais peur de devenir à mon tour un pédophile », dira-t-il plus tard, dans la réalité des faits, pour justifier son geste à la fin du film. Comme dans toute tragédie, et Un silence en est une, l’issue sera fatale, inévitable, dévastatrice. Astrid, jouée par une Emmanuelle Devos fuyante, est une femme qui a vécu dans le silence pendant trente ans, développant une grande fragilité narcissique. Elle a reporté sur leur fils adoptif son besoin d’être choyée, aimée, protégée. Une scène la montre dans les bras de Raphaël, le fils, s’adonnant à une danse lascive, les yeux langoureusement clos, pour échapper au silence mortifère que fait régner l’avocat dans la famille. Daniel Auteuil interprète cet avocat à double face. Attentionné auprès de ses clients dont il défend les intérêts mordicus. Miné d’autre part par le passé, avec cette passion sourde, dévorante, qui le poursuit et à laquelle il consacre une partie des nuits, devant son ordinateur qu’il caresse du regard et qui alimente le cours de ses fantasmes. Il s’y revoit en train d’abuser du frère de sa femme, qui lui fait aujourd’hui payer le prix d’un procès pouvant mettre un terme à sa carrière. C’est un homme qui n’ose pas regarder la vérité en face et qui fuit avec méthode la thérapie. Daniel Auteuil est, dans le film, cet homme méthodiquement froid, qui a mis sa vie et ses affaires dans des tiroirs. Tout le contraire de ses autres contributions. Tout est filmé en caméra Dolly, montée sur rails, en longs travellings qui suivent les personnages à hauteur de leur visage, s’accrochant à chaque mouvement du regard pour saisir le frémissement de leurs pensées. Tout est filmé à l’horizontal, jamais en plongée pour ne pas les écraser sous le poids du jugement. C’est l’intime qui est filmé, parfois de façon excessive. Un peu lente et dérangeante. Tourné à Metz, dans le cadre d’une bourgeoisie de province qui élève ses enfants comme il faut, leur donne de l’argent de poche pour s’acheter de la drogue et leur laisse conduire la décapotable des parents. Cette bourgeoisie ferme les yeux sur les malheurs du monde et sur ses fils. Avis – Un drame de l’intime, avec des moments oppressants qui nous révèlent les dessous glauques d’une famille de province. C’est glauque, disions-nous. Inspiré de l’affaire Victor Hissel. Michel Lequeux


CINÉMA : LES POINGS SERRÉS Drame de Vivian Goffette, avec Yanis Frisch, Mila De Mol, Lucie Debay, Paulo Schmit, Wim Willaert, Laurent Capelluto et Patrick Descamps. Belgique 2022, 87 min. Sortie le 7 février 2024. Résumé du film – Lucien, 11 ans, vit dans la solitude d’un petit village des Ardennes. C’est un garçon secret qui fuit les contacts et les questions indiscrètes. Lorsque sa grand-mère décède et qu’une sortie pénitentiaire est accordée à son père pour assister aux funérailles, tout bascule. Voir son père éploré, menotté et protégé de la fureur populaire par un cordon de force, bouleverse le jeune garçon. Contre l’avis de son entourage, il décide de rendre visite à son père détenu. Au risque de tout perdre. Commentaire – Il a de beaux yeux, le petit Yanis Frisch qui regarde le monde sans le comprendre. Elevé dans la peur du quotidien, dans la peur des ragots, il a fui la ville avec sa mère et son frère aîné qui sont venus chercher la paix dans un hameau perdu. Mais les ragots les ont rattrapés. Ses yeux, ce jour-là, ont croisé ceux de son père, l’ennemi public n°1, emprisonné pour les actes atroces qu’il a commis sur des enfants. Son père ne lui a jamais rien fait pourtant. Dans sa petite tête se rejouent les scènes de son enfance, quand il les emmenait à la mer, dans la caravane du grand-père. Il ne sait pas encore que ce père est un maître de la manipulation. Qu’il les a fait servir d’appâts. Il va bientôt le découvrir. Dans ce deuxième long-métrage tourné dans la province du Luxembourg, Vivian Goffette, réalisateur gaumais enseignant à l’Insas, nous met dans la peau des enfants de détenus. Ici, l’un des pires qui soient : rusé, manipulateur, violeur d’enfant et assassin. Mais tous les détenus ayant charge de famille pourraient prendre la place du monstre en larmes venu aux funérailles de sa mère. Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant de criminel ? Comment affronte-t-il la réalité qui, tôt ou tard, se révèle à lui ? Comment vit-il avec ses rêves brisés ? C’est le sujet des Poings serrés que le réalisateur belge avait terminé juste avant l’interruption du Covid-19, et qu’il a repris en 2022. Il a gardé le jeune Yanis Frisch, au doux regard de fils complice, mais il a dû se séparer de son amie Lies qui avait trop grandi pour le rôle. Les jeunes filles deviennent vite des adolescentes. De là peut-être une certaine froideur entre le garçon et la fille que la scierie d’un parent rapproche. On note aussi dans la distribution la présence de Patrick Descamps vu dans de nombreux téléfilms, qui tient ici le rôle du grand-père. Et celle de Laurent Capelluto dans celui du manipulateur écroué. Il est italien. Le film a été présenté au 38e Festival du film francophone de Namur en septembre dernier. Avis – Moins frontal qu’Un silence mais plus incisif pour nous faire partager la peine d’un enfant dont le père est un criminel pédophile. On est pris par l’histoire. Michel Lequeux


CINÉMA : LE PREMIER JOUR DE MA VIE Drame de Paolo Genovese, avec Toni Servillo, Valerio Mastandrea, Margherita Buy, Sara Serraiocco, Gabriele Cristini et Vittoria Puccini. Italie 2021, 122 min. Sortie le 7 février 2024. Résumé du film – Sept jours pour recommencer à espérer, malgré le désir d’en finir avec l’existence. Une policière en deuil de sa fille. Un coach au bout du rouleau. Une gymnaste en chaise roulante. Un jeune influenceur obèse, victime du harcèlement scolaire. Un homme mystérieux les embarque une nuit dans sa voiture pour leur donner une nouvelle chance. Celle de renoncer à leur geste fatal. Commentaire – Le réalisateur italien Paolo Genovese signe ce drame métaphysique. Ses Parfaits inconnus ont fait en 2016 l’objet de 18 remakes dans le monde, dont Le Jeu de Fred Cavayé en France (2018) sur ce qui se passerait si les couples échangeaient leurs portables. Le réalisateur s’inspire ici du roman éponyme qu’il a publié en 2018 sur une rencontre magique. Celle d’un homme mystérieux avec quatre suicidés qu’il tente d’arracher à leur destin en leur montrant ce que leur vie aurait pu être s’ils avaient accepté de la vivre. Le réel se teinte ici d’une sorte de magie, comme si on était dans un rêve éveillé où se projettent les quatre personnages, sous la houlette d’un « homme sans nom », clin d’œil à Sergio Leone. Les deux enfants du maître des westerns spaghetti sont d’ailleurs les producteurs du film. Ce côté onirique est la marque du réalisme magique qui imprègne tout le film, comme il imprégnait déjà The Place (2017) où l’homme mystérieux, assis à une table de café, reçoit dix personnes pour exaucer chacun de leurs désirs. Le désir ici, c’est de rendre le goût à l’existence à quatre suicidés arrivés au bout du rouleau, au bout d’eux-mêmes, une nuit où la pluie tombe à verse sur leur solitude. Le réalisateur d’Il primo giorno della mia vita a confié à Toni Servillo, le vieux sans nom, le soin d’incarner cet ange tombé du ciel. Une scène le montre d’ailleurs s’élevant avec un de ses protégés de quelques pouces au-dessus du quai d’une gare pour lui montrer ses pouvoirs surnaturels. Acteur et metteur en scène hautement récompensé pour Gomorra de Matteo Garrone et Il divo de Paolo Sorrentino en 2008, il a reçu aussi une nomination du Hollywood Film Festival pour La Grande Beauté du même réalisateur Paolo Sorrentino (2013). Un bon acteur tiré des fagots, qui revient sur la scène avec bonheur. On le voit dans son sourire bon enfant. Une autre âme perdue est la jeune gymnaste en chaise roulante qu’incarne Sara Serraiocco qui vient de recevoir, elle aussi, une nomination pour la meilleure actrice dans un second rôle aux Rubans d’argent de 2023. Argent, c’est le titre que la gymnaste a chaque fois remporté dans les compétitions auxquelles elle participait, sans jamais gagner la médaille d’or. Un peu faible sans doute pour justifier son désir d’en finir avec la vie. On trouvera d’ailleurs que leur désir à tous d’en finir ne justifie pas leur intention finale. C’est le point faible du film. Un des quatre maintiendra cependant sa décision, comme dans la réalité du suicide. Avis – Le suicide revu et gommé à la lumière du réalisme magique : et si quelqu’un nous donnait la chance d’y renoncer ? Belle interprétation des acteurs pour y parvenir, même s’il y manque un brin de réalisme. Mais c’est ça, le réalisme magique. Michel Lequeux


CINÉMA : CAT PERSON Thriller psychologique de Susanna Fogel, avec Emilia Jones, Nicholas Braun, Geraldine Viswanathan, Isabella Rossellini et Hope Davis. USA-France 2023, 118 min. Sortie le 14 février 2024. Résumé du film – Margot, jeune étudiante, rencontre Robert, de 15 ans son aîné, à l’accueil du cinéma art et essai où elle travaille chaque soir. Entre eux, les messages reçus sur portable ne tardent pas à fuser, assortis de blagues et de références culturelles. Car ils sont cinéphiles dans l’âme. Jusqu’au soir où elle raccompagne Robert chez lui. Elle a envie de lui, mais il se comporte maladroitement, mettant dans leur première étreinte de la pornographie. Saura-t-elle mettre un terme à leur relation fondée sur des références cinématographiques ? Commentaire – Cat Person est tiré d’une nouvelle publiée en 2017 dans le magazine The New Yorker par une inconnue, Kristen Roupenian, qui s’inspirait du témoignage du dragueur. La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux, allumant des débats houleux sur la drague contemporaine et sur la zone grise du consentement. Margot a-t-elle bien fait de céder à celui qui avait deux fois son âge ? De s’abandonner à ses caprices sexuels, alors qu’elle n’y trouvait aucun plaisir. Alors que cela la remplissait de dégoût quand elle le voyait multiplier avec elle les positions pour atteindre l’orgasme. Pourquoi ne s’est-elle pas ravisée en quittant définitivement son partenaire ? Par peur de le décevoir et de se décevoir elle-même, confiet-elle dans la nouvelle. On est là dans la zone grise du consentement d’une femme qui ne peut pas dire non durant l’acte. Susanna Fogel, réalisatrice de la comédie loufoque L’Espion qui m’a larguée (2018), en tire ce thriller psychologique dont la première partie est conforme à la nouvelle. La suite dérive au gré du scénario de Michelle Ashford qui imagine comment Margot peut échapper à l’emprise de son dragueur. Il est clair que ce couple en partance mélange la réalité et les références cinématographiques dont chacun est imbibé. Margot superpose à son ami les fragments des films d’horreur qu’elle a vus : nombreux plans d’inserts qui brouillent sa vision et polluent son jugement sur l’autre. L’autre, c’est un infirmier qui est obsédé par L’Empire contre-attaque et par les séquences pornos qu’il digère à longueur de nuit. Comment ces images, qui les hantent chacun, ne bouleverseraient-elles pas leur relation ? Les images sont plus fortes que les sentiments qui en naissent. Plusieurs plans montrent leur relation perturbée par ces images qui les enferment dans deux mondes à part, les empêchant de communiquer. On en vient à se dire que ce que ce film dénonce, c’est l’emprise des images sur les relations amoureuses. Ce qui attire chacun des partenaires, ce n’est pas la personne, c’est le fantasme né dans leur esprit. Emilia Jones, jeune actrice anglaise souvent employée dans des films fantastiques et d’horreur, incarne l’étudiante Margot. En face d’elle, Nicholas Braun, acteur américain de séries, joue le rôle d’un homme ventru, peu séduisant, mais aimant la réglisse rouge et les films de SF. Le titre Cat Person évoque les chats de Robert que Margot n’a jamais vus chez lui. Mais Robert a-t-il seulement des chats ou n’est-ce qu’une blague de cinéphile sur Cat Woman ? Avis – Un thriller psychologique sur l’emprise médiatique des films qui affecte une rencontre amoureuse. Un duo en subit les déboires jusqu’à ce que chacun poursuive l’autre pour se débarrasser de ses fantasmes. Michel Lequeux


CINÉMA : QUITTER LA NUIT Drame de Delphine Girard, avec Selma Alaoui, Guillaume Duhesme, Veerle Baetens, Anne Dorval, Adèle Wismes et Alba Casado. Belgique-Canada-France 2023, 108 min. Sortie le 21 février 2024. Résumé du film – Une voiture roule à vive allure dans la nuit sur une route déserte. Dans l’habitacle, un homme et une femme. Elle appelle sa sœur au téléphone. Du moins, c’est ce qu’elle fait croire à l’homme, alors qu’elle passe un appel d’urgence à la police pour faire comprendre qu’elle a subi un viol et qu’elle est en danger à côté de son agresseur. Commentaire – Elargissement d’un court-métrage en un long, avec les mêmes circonstances, le même trio et les mêmes acteurs. A partir d’Une sœur qui avait obtenu l’Oscar du meilleur CM en 2020, Delphine Girard réalise Quitter la nuit, son premier film sélectionné aux Journées des auteurs de la 80e Mostra de Venise en 2023. Une femme est violée à bord d’une voiture. Elle s’est débattue et elle en porte les ecchymoses. La réalisatrice étudie comment ce viol est perçu par la victime et par la société à travers le procès qui s’en suit. Elle le fait en confrontant les points de vue de l’agresseur et de l’agressée devant la justice mais surtout devant eux-mêmes. Confrontation faite d’aller et de retour depuis la soirée jusqu’au procès. Ces flash-back incessants brouillent un peu l’enquête et mènent le spectateur à se demander où la réalisatrice veut en venir. Il est clair que le violeur se cantonne dans le déni, dans le silence, et que celle dont il a abusé se sent coupable d’avoir cédé. Elle est montée avec lui dans la voiture avec l’intention de passer un bon moment ensemble. Il lui plaisait. Ils ont acheté une bouteille de vodka et l’ont bue. Tout a foiré sur l’appartement où ils iraient terminer la soirée : ni chez lui, ni chez elle. Restait la voiture où elle ne voulait pas. L’homme n’a pas su refouler son désir et il l’a violée. Peut-être pour se venger d’une femme facile qui se refusait à lui dans cette voiture. Facile, c’est l’image qu’Aly donne pour se laver de sa culpabilité en s’abandonnant dans les bras d’autres hommes, dont son ex-mari. Ou dans ceux d’un type qu’elle a dragué au bar et qu’elle ramène chez elle. Il faut cependant des preuves pour prouver le viol, et Aly s’est soustraite à l’examen gynécologique qui devait les établir. Car elle avait peur du regard d’autrui. Selma Alaoui, actrice française installée à Bruxelles, incarne cette jeune femme trop libre qui tente de surmonter son statut de victime qu’elle refuse d’endosser. Guillaume Duhesme est le violeur, dont l’image de bon fils et de bon voisin ne peut coïncider avec l’agresseur. Il est pompier et son métier est de porter secours aux victimes. Non de les agresser. Il a donc tout intérêt à se taire. Veerle Baetens enfin est Anna, l’opératrice qui capte l’appel d’urgence. Un appel qui l’obsède et la pousse à suivre le cheminement de cette femme, encore une, victime, comme elle peut-être, du viol puis du dédale de la justice qui se met en branle. Film mosaïque, fait d’une suite de flash-back, Quitter la nuit, tourné dans des scènes nocturnes, explore la façon dont nous abordons les zones grises du consentement et la façon dont les violences sexuelles s’inscrivent dans un temps long, le temps de la justice, en transformant la vie des victimes et celle, parfois, des agresseurs. Avis – Malgré un montage compliqué, un drame sur la difficulté de faire reconnaître le viol et d’en parler. L’histoire aussi de se reconstruire après l’avoir subi. Dans l’air du temps. Michel Lequeux


RENCONTRE : LAETITIA GODFROID « Prendre soin de leurs vieux jours… Récits de soignantes en maison de repos… » emmène lecteurs et lectrices au cœur de l’humaine condition, celle de la vieillesse… Laetitia Godfroid a rencontré et questionné plusieurs soignantes. Les récits sont à la fois doux, forts, durs, jamais dépourvus de générosité et de poésie. Laetitia, peux-tu te présenter ? Je suis sociologue de formation. Mes expériences professionnelles sont ancrées dans le secteur non-marchand et font lien avec la formation des travailleurs. Donner à ces professionnels, des outils pour être plus à l'aise dans la fonction qu'ils occupent est un fil conducteur. Ton job actuel t’a-t-il incitée à t’intéresser au travail de soignantes en maison de repos ? J'organise les formations au sein d'une ASBL qui regroupe plusieurs maisons de repos ainsi qu'un service résidentiel pour adultes qui accueille, quant à lui, des personnes en situation de handicap. Dans ce cadre, je suis amenée à m'intéresser à toutes les fonctions, à accueillir mes collègues lors des formations, etc. Depuis plusieurs années, j'anime également des groupes de travail regroupant des travailleurs, d'abord sur les valeurs de l'ASBL et ensuite, depuis 2 ans, sur les projets de vie de chacune des maisons. Pourquoi t’intéresses-tu autant au monde du travail ? Je m'y intéresse depuis mes études en sociologie, avec, à l'époque, une orientation en ressources humaines qui m'a sensibilisée aux questions d'organisation du travail ainsi qu'aux matières qui touchent directement les travailleurs, tels que le recrutement, la formation, etc. Par la suite, j'ai travaillé quelques années en tant que gestionnaire des ressources humaines. J'ai également eu l'occasion d'approfondir cette question en dispensant un cours de sociologie du travail. Le travail prend beaucoup de place dans la vie des gens. Malgré cela, ils en parlent très peu… Il faut remédier à cela, a minima pour ne pas laisser la parole à des employeurs, des actionnaires ou des détracteurs du travail. Parler de son travail, c'est reconnaître son utilité, lui donner une place aussi dans l'espace public. Ton livre est passionnant ! Comment l’as-tu construit ? C'était très clair, je souhaitais réaliser des récits de travailleurs, comme la coopérative française « Dire le travail » le fait depuis plusieurs années. J'ai pris contact avec celle-ci et ai bénéficié de conseils avisés. Pour le reste, ça a été un travail de prise de contacts avec des travailleuses en maison de repos, de rencontres, de transcriptions et de mises en récit. Les entretiens menés se sont échelonnés sur presque dix mois. Quelles « soignantes » as-tu rencontrées ? Je crois que j'ai rencontré des soignantes qui avaient déjà de la bouteille, mais je n'ai pas spécialement cherché cela. Ça s'est fait comme ça, de fil en aiguilles, une infi-cheffe m'a parlé d'une aide-soignante, une autre coordinatrice de soins m'a parlé d'une infi de jour, une autre d'une infi de nuit… Sans doute m'ont-elles adressé des collègues qui avaient déjà plusieurs années d'expériences pour pouvoir relater leur travail dans ses différentes facettes…. À refaire, je ferais plusieurs récits d'aides-soignantes, en rencontrant notamment des personnes avec moins d'années d'expérience. Tu n’as pas rencontré « d’hommes soignants » ? À moins que ceux-ci aient refusé l’interview ? Je n'ai pas proposé d'entretien à des soignants. Ils sont peu nombreux dans le secteur, même s'ils sont davantage présents dans les fonctions qu'on appelle « non-soignantes » : en cuisine, service technique. Mais à vrai dire, je n'ai même pas pensé leur proposer. Les métiers de soin sont principalement occupés


par des femmes : ce sont ces fonctions dont on parle à propos de la ségrégation horizontale. Cela renvoie à la concentration des femmes dans certains secteurs d’activité́ . Il fallait refléter cela. Ce sont des femmes qui occupent ces postes, et d'ailleurs principalement dans des temps partiels parce que, pour l’employeur, c'est plus facile d'organiser un horaire avec deux temps partiels ou de remplacer une personne malade dans un temps partiel que dans un temps plein. Du coup, cela donne aussi des temps partiels subis. Ce type d’emploi mérite également qu’on lui fasse une place dans l'espace public. Que dire « en gros » de la vie en maison de repos en 2024? Le secteur se remet pas mal en question, a déjà bien bougé ces dernières années. Néanmoins, à mon sens et malgré le gros travail des équipes paramédicales, la vie en maison de repos reste trop enclavée, trop isolée du reste de la société. La vie en maison de repos évoluera vraiment de façon positive quand, collectivement, nous réfléchirons à la manière d'intégrer le vieillissement et les fins de vie au sein de nos vies, de nos lieux de vie plutôt que de les cacher. Manque d’argent, manque de personnel, désinvestissement des pouvoirs publics, vieillissement de la population… ces données sont-elles suffisantes pour dresser un état des lieux ? L'état des lieux tient en partie dans ces éléments, également dans la pénurie des fonctions de soignantes, dans le secteur des soins mais je dirais peut-être plus dans le secteur des maisons de repos et de soins que dans le secteur hospitalier. Les prochaines années ne vont pas être faciles : sans autre décision politique, on va continuer à manquer de personnel, dans un secteur qui manque de reconnaissance, avec une population issue du baby-boom qui va arriver en maisons de repos et de soins et qui sera, à mon avis, bien plus exigeante que les générations précédentes…. Il faut continuer à inventer le secteur et à le désenclaver ! Ce qui frappe dans ton bouquin, c’est que les soignantes rencontrées sont très motivées par leur travail et ont à cœur à ne jamais oublier l’humain dans les soins… Peut-on dire que ces personnes sont un peu des exceptions ? J'ai plusieurs réponses à apporter…. Quelqu'un m'a dit « ce sont les sept meilleures de l'ASBL ». Quand bien même ce seraient les meilleures, elles vaudraient la peine qu'on les entende, elles aussi. Mais ce ne sont pas des exceptions : les soignantes sont vraiment nombreuses à être attentives aux personnes qu'elles ont en face d'elles ! Je n'ai aucun doute à ce sujet. En disant cela, je ne dis pas que les maltraitances n'existent pas en maisons de repos, ou qu'il n'y a rien à améliorer. La réalité est nuancée. Maintenant que le livre est paru… Avec le recul, quelles idées, quelles infos, quels enthousiasmes, quelles émotions te reviennent en vrac ? Ce qui m'a le plus touchée, c'est l'émotion de l'infirmière quand elle parle des remerciements d'un résident ou d'une famille, l'enthousiasme de l'animatrice à dire qu’elle voudra vivre en maison de repos, la connaissance très fine que l'infi de nuit a des résidents et sa manière d'en parler, etc. C'est aussi me rappeler l’une ou l’autre ayant accepté de me rencontrer, peut-être un peu pour me faire plaisir… qui pensaient n'avoir rien d'intéressant à me raconter… et qui une fois lancées, furent intarissables… :-) Dans ton livre, chaque récit est précédé d’un haïku… Pourquoi ce choix ? C'est une manière de faire un lien avec une autre activité de ma vie, celle de la pratique du journal créatif® qui allie le dessin, l'écriture et le collage avec une visée d'expression de soi. J'ai découvert les haïkus à cette occasion et je trouve qu'ils permettent de mettre en exergue des détails de la vie avec légèreté. Cela m'a permis de mettre en avant un élément qui m'a marqué durant l'entretien. C'est une façon de mettre du relief sur l'entretien… Avec quel haïku souhaiterais-tu terminer cette interview ? Observer Un instant arrêter le temps La voir sourire Propos recueillis par Kate Milie Éditions Couleur Livres 112 pages


MORTELLE ASSEMBLÉE DE COPROPRIÉTÉ Le roman de Frank Andriat explore les méandres tumultueux de la vie en copropriété, avec ses hauts et ses bas, ses moments de convivialité et ses épisodes houleux. Vivre sous le même toit que d'autres peut être une expérience complexe et l'auteur dépeint cette réalité avec finesse. L'histoire atteint son point culminant lors de l'assemblée générale annuelle, un événement redouté par tous les résidents. C'est le jour où les frustrations refoulées et les griefs accumulés éclatent au grand jour. Certains préfèrent garder le silence, espérant que cela se termine aussi vite qu’un passage chez le dentiste. Cependant, d'autres voient cette réunion comme une véritable arène, prêts à livrer une bataille verbale sans merci. Cette année-là, la surprise générale vient de l'absence de Marius Van Eyck, connu comme le pire revendicateur de l’assemblée. Sa nonprésence suscite des murmures perplexes parmi les résidents, qui s'attendent instinctivement à un moment de répit. L'assemblée commence dans une atmosphère incroyablement sereine, mais comme dit le proverbe : Le calme précède la tempête. Au fil des pages, le lecteur est plongé dans l'intrigue captivante qui se déroule dans un lieu clos. Les personnages, chacun avec ses propres névroses et motivations, ajoutent une profondeur psychologique au récit. Les relations complexes entre voisins se révèlent et les alliances se forment ou se brisent au gré des circonstances. Frank Andriat réussit à mêler humour, drame et suspense dans ce tableau vivant. Les chapitres se tournent rapidement et ajoutent une nouvelle couche à l'intrigue. Finalement, le lecteur est confronté à la réalité incontournable du vivre ensemble, des égocentrismes, des tempéraments extrêmes, des insatisfactions et de la bêtise humaine. Ed. Deville – 177 pages Daniel Bastié

WOKE ! LA TYRANNIE VICTIMAIRE Le wokisme est un mode de pensée qui est arrivé chez nous il y a peu et qui, lentement, grignote notre société. Nadia Geerts, à travers son essai, nous plonge dans une analyse de cette idéologie en train de prendre de l'ampleur en Europe, après avoir émergé aux États-Unis. Le wokisme, présenté comme une lutte pour la justice sociale, révèle ses dangers insidieux au fil des pages. L'auteure décrit comment, sous prétexte d'inclusivité et de respect de la diversité, il pousse à l'effacement et au déboulonnage de certains aspects culturels et historiques. Elle met en lumière les politiques inclusives qui, paradoxalement, peuvent être perçues comme excluantes en imposant des normes rigides et en étouffant la diversité d'opinions. Selon l’essayiste, l’un des aspects les plus préoccupant du wokisme repose sur son encouragement à la censure et à la dénonciation. Les voix discordantes, jugées contraires à l'idéologie prônée, doivent être réduites au silence. Cette oppression s'étend à tous les aspects de la vie quotidienne, de la langue à la création artistique, en passant par les choix alimentaires et les relations interpersonnelles. Cet ouvrage souligne le danger d'une pensée unique qui nie toute contradiction et nuances, présentant le wokisme comme une nouvelle forme de domination, convaincue de détenir la vérité absolue et de représenter le camp du bien. Le livre soulève ainsi la question cruciale de chercher à comprendre ce en quoi cette apparente lutte pour la justice sociale est en train de phagocyter la raison. À travers ces pages, le lecteur est confronté à la possibilité d'une épouvantable régression, remettant en cause des principes fondamentaux au nom d'’idées qui, malgré leurs intentions affichées, pourraient compromettre la diversité et la liberté individuelle. Le wokisme, sous un vernis de justice sociale, serait-il un danger réel pour notre façon de vivre ? Ed. Deville – 208 pages Sam Mas


LE MONDE EST IMMENSE Le monde est immense, lorsqu’on n’est pas plus haut que trois pommes. Chaque jour apporte cependant son lot d'énigmes à résoudre, de mystères à percer et de découvertes. Les adultes semblent maîtriser cet univers complexe mais, pour un enfant, chaque étape prend l’allure d’une aventure remplie de défis. Pourtant, c'est dans cette complexité que résident tous les bonheurs de grandir. Chaque petite victoire, chaque épreuve surmontée devient une source de fierté. La première fois que l'on atteint tout seul le sommet d'une chaise, c'est comme conquérir une montagne majestueuse. La vision élargie du monde depuis cette hauteur modeste suscite l'impression de toucher le ciel du bout des doigts. Les rêves d'enfant sont tissés avec des fils d'imagination infinie, transformant chaque espace en challenge. La curiosité, cette force motrice, pousse les jeunes esprits à explorer l'inconnu. Chaque pas est guidé par la soif insatiable de comprendre le monde qui les entoure. Les questions fusent comme des étoiles dans le ciel nocturne et les réponses, souvent fournies par des adultes bienveillants, éclairent le chemin vers une compréhension plus profonde. Et plus l’enfant progresse dans la vie et plus il s’ouvre à un univers qui affiche son immensité. Pour faire comprendre tout cela, Anne Cortey et Marion Cocklico ont conçu un album qui fait passer de l’intérieur d’une maison à l’extérieur, de l’absence à la présence, du foyer au cocon. Enfin, il convient de reconnaître que rien n’est plus rassurant que les bras d’une maman pour consoler, dodoloter et aimer. Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages Mathilde Timbre

ONOMATOPIA Les onomatopées, ces petites notes mélodieuses du langage, jouent un rôle singulier et puissant dans notre façon d'appréhender le monde. Elles représentent des joyaux linguistiques, des bribes de son qui capturent l'instant et donnent vie à notre expérience sensorielle. Imaginez un album king size où chaque page est une symphonie de bruits, un orchestre de mots qui évoquent des images et des émotions. Les endroits familiers de notre quotidien se muent en scènes sonores toujours fascinantes. À la piscine, le plouf des plongeons et les flac flac de l'eau nous transportent instantanément au bord du bassin. Dans les toilettes, le chuchotement de la chasse d'eau ou le ronronnement du robinet rythment nos instants de solitude. Dans la rue, c'est un concert effervescent de pas, de klaxons, de rires et de conversations animées. Ces onomatopées deviennent des fragments de réalité et des clins d'œil sonores qui nous permettent de ressentir le monde d'une manière nouvelle. Elles ajoutent une dimension sensorielle à notre langage, nous invitent à écouter autant que nous parlons. Les mots se métamorphosent en sons et les sons deviennent des images, créant ainsi un tableau vibrant de notre environnement. Emilie Gleason, aux origines belgo-mexicaines, nous immerge dans une ville bien sûr fictive nommée Onomatopia et nous prend par la main pour une visite à travers un paysage fourmillant de détails et d’humour, dont l’unique but consiste à mettre en ébullition notre imagination et notre diction. Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages Mathilde Timbre


ENTRE ABSURDE ET ABSENCE D’un sujet qui peut apparaître plombant : l’accompagnement par l’autrice de son père qui petit à petit sombre dans la démence Alzheimer; Nadine Rosa Rosso en tire un carnet de vie oscillant entre l’émotion et le rire .Sous sa plume le vide se créant dans le cerveau de son père fait place à la vie et aux anecdotes amusantes, poétiques et sensibles du quotidien de cet homme. Ce livre est aussi un hommage à toutes les personnes s'occupant des personnes fragiles de notre société, devant nous se déploie tout un monde peu connu nécessitant une organisation sans faille bien difficile à tenir vu le manque de personnel. Si vous désirez entreprendre une lecture qui donne du sens, de l’énergie (si si !) et apprendre avec le regard des proches ce qu’est le cheminement avec un parent qui petit à petit devient une autre personne, lisez ce livre qui devrait être d’utilité publique. En plus vous soutenez une petite maison d’édition belge à découvrir. Editions Antidote - 285 pages Elisabeth Brewaeys

MEURTRES À LA GRANGE-AUX-BELLES Le double meurtre à la Grange-aux-Belles a laissé des cicatrices dans les annales parisiennes. Dans l'obscurité du 11 au 12 janvier 1924, le trente-trois rue de la Grange-aux-Belles se transforme en scène de chaos, une ancienne usine cachée au fond de l'impasse Chausson dans le Xe arrondissement. La fusillade qui éclate dans ce lieu, siège de la Confédération générale du Travail unitaire (CGTU), fait deux morts et laisse derrière elle plusieurs dizaines de blessés. Au cœur de ce drame, les tensions entre deux forces politiques majeures de l'époque : les communistes et les anarchistes. Le Parti communiste organisait ce soir-là une réunion publique dans ce local contesté, tandis que des militants anarchistes exprimaient leur désaccord, protestant contre l'utilisation d'un lieu syndical à des fins politiques, surtout de la part d'un parti qu'ils percevaient comme inféodé à Moscou. Sylvain Boulouquenous plonge dans les méandres de cette nuit fatidique. Il démêle les fils du récit en s'appuyant sur les rapports de police, les procès-verbaux d'interrogatoires et en replaçant chaque minute dans le contexte historique de l'époque. Son approche oscille entre une enquête policière à suspense et une analyse critique des auditions, ainsi que des articles de presse. En choisissant la micro-histoire comme angle d'approche, il nous invite à comprendre les enjeux plus vastes qui se cachent derrière cet incident en apparence isolé. Les rivalités féroces entre anarchistes et communistes, déjà tendues à l'échelle nationale, trouvent ici une expression violente et tragique. La fusillade à la Grange-aux-Belles devient ainsi le reflet d'une époque tourmentée ! Ed. du Cerf -266 pages Michel Weyo


L’ÉCHEC Pour Claro, l'échec, loin d'être une impasse, devient une chance à travers la lentille de la littérature. Dans cet essai très personnel, il explore cette thématique en commençant par son expérience de traducteur, qu'il qualifie de grande école de l'échec. Convaincu que la littérature reste la vraie vie, il évoque la traduction comme un acte qui confronte inévitablement l'intraduisible, faisant de l'échec une réalité incontournable. Pour lui, traduire revient à écrire par défaut et cela pourrait bien constituer la vérité profonde de la littérature. Claro n'est pas seulement traducteur, il est également écrivain ou plutôt récrivain. Il dévoile le processus de création comme une série d'effacements, de ratures, de recommencements et de tentatives de dissimulation des échecs. Il se décrit comme un embrouilleur doublé d'un brouillonneur, soulignant que l'acte d'écrire implique constamment des obstacles linguistiques. Pour lui, rédiger n'est pas réussir, parce que la langue résiste sans relâche. L'échec devient ainsi la véritable condition de création. Dans son essai, il utilise des interludes poétiques pour définir l'échec, pasticher les premiers mots de grands textes ou dresser la liste de ses propres écueils. Il s'inspire également de la vie et des œuvres d'autres auteurs tels que Fernando Pessoa, Jean Cocteau et Franz Kafka. La passion de la défaite anime sa plume, entraînant ses écrivains de prédilection et même le cinéma d'Alfred Hitchcock dans sa propre exploration. En fin de compte, pour Claro, écrire consiste à détourner, à contourner sans cesse et l'échec demeure la seule véritable condition de création. Ed. Autrement – 232 pages Louis Strabels

GAGNER Selon les auteurs, il est impératif de repenser entièrement notre approche politique et de rétablir la confiance perdue entre les citoyens et les institutions. Le point de départ consiste à reconnaître et à comprendre les raisons de ce désenchantement massif. Pour eux, les politiques doivent écouter attentivement les préoccupations de la population et travailler activement à résoudre ce qui affecte son quotidien. Selon leur analyse, il importe d'adopter une approche inclusive et participative dans la prise de décisions et d’impliquer davantage les électeurs dans l'élaboration des politiques publiques, afin de garantir une représentation équitable de toutes les voix et perspectives. La démocratie participative peut ainsi s’avérer un moyen efficace pour rétablir le lien entre les gouvernants et les gouvernés. Toujours selon les auteurs, la gauche, en tant que force progressiste, doit surmonter les divisions internes et unir ses forces pour élaborer un projet politique cohérent, commun et fédérateur. Cela nécessite assurément un dialogue ouvert et constructif entre les partis politiques, les syndicats, les militants, les résistants, les intellectuels et les ouvriers. La bataille culturelle doit également s’imbriquer au cœur de cette renaissance, avec la nécessité de lutter contre les discours de haine, de promouvoir la solidarité et de défendre les valeurs fondamentales de l'égalité, de la justice sociale et de la démocratie. Enfin, en œuvrant main dans la main, la gauche peut être à la hauteur des défis écologiques, sociaux et démocratiques qui se posent à la société. Pricillia Ludosky est initiatrice du mouvement des Gilets Jaunes, Mahaut ChaudetDelmas est militante féministe et Samuel Grzybowski se positionne à la fois comme activiste et entrepreneur social. Indispensable de le savoir avant d’entreprendre la lecture de leur essai ! Ed. Au Diable Vauvert – 274 pages Raphael Hautecour


7 OCTOBRE 2023 – ISRAËL GAZA Depuis le 7 octobre 2023, le Proche-Orient est le théâtre d'une série d'événements sanglants, qui marquent profondément la région. Les journalistes chevronnés Benoît Christal et Gallagher Fenwick, anciens correspondants à Jérusalem, ont ressenti le devoir impérieux de plonger dans cet abîme sombre pour témoigner de la situation complexe qui prévaut entre Israël et Gaza. Ils ont recueilli la parole des acteurs principaux de ce drame humain : des survivants de l’attentat perpétré par le Hamas, des proches des otages et des habitants de Gaza. Parmi eux, se trouvent des médecins débordés par l'afflux de blessés, des journalistes risquant leur vie pour rendre compte de la réalité, des soldats en première ligne, des diplomates tentant de négocier la paix, des enfants de déportés portant sur leurs épaules le poids de leur histoire, des personnalités politiques aux prises avec des décisions difficiles, d'anciens ambassadeurs confrontés à la complexité des relations internationales et des négociateurs cherchant désespérément un terrain d'entente. Le 7 octobre a été le point de départ de leurs récits, de leur Israël ou de leur Palestine intime. À travers leurs témoignages, leurs émotions, leurs idées et leurs analyses, les journalistes aspirent à dé-sidérer les esprits, à nommer les crimes et les douleurs sans passer sous silence la colère, tout en laissant transparaître la soif commune de paix. Dans ce conflit, deux peuples s'affrontent autant qu'ils s'ignorent, séparés par un gouffre abyssal. Leurs narrations se font écho, mais la non-rencontre persistante alimente l'affrontement des tragédies et des souffrances. Ce livre ne cherche ni à convaincre ni à accuser, mais à consigner les faits et à témoigner de la réalité vécue par ceux qui ont été pris dans cette tourmente. L'objectif est clair : éviter que ces drames ne sombrent dans l'oubli, qu'ils soient déformés ou effacés par ceux qui les nieront. En consignant les paroles des protagonistes, les auteurs espèrent contribuer à une compréhension plus profonde des enjeux et favoriser un dialogue nécessaire pour construire un avenir pacifique dans une région où la souffrance a trop longtemps dicté le quotidien. Ed. du Rocher – 205 pages Henri Bodson

LA VENGEANCE EN HÉRITAGE Manuella Bouchet avait réuni à Besançon une assemblée d'invités prestigieux pour célébrer le triomphe international de sa société de fromageries. Cependant, la soirée avait viré au cauchemar, lorsqu'elle s'est effondrée au cours du cocktail, victime d'une violente allergie alimentaire. Si cette femme d'affaires dure et jusqu’au-boutiste comptait de nombreux ennemis, une question demeure : Qui pouvait lui en vouloir au point de planifier une mise en scène aussi risquée ? Clémence Rossi, capitaine de gendarmerie, se voit confier l'enquête. Forte d'une solide expérience, elle ressent une étrange familiarité avec Manuella, notamment en découvrant sur la victime un tatouage d'une mouette à l'aile brisée. Alors que Clémence plonge dans le passé de cette dernière, elle réveille douloureusement des souvenirs enfouis. L'intrigue se dessine, dense et sombre, interrogeant les aléas de la vie, la destinée et le droit au bonheur. Clémence se retrouve bientôt face à des secrets enfouis, des rancœurs dissimulées et des zones d'ombre dans le parcours de celle sur qui portent ses investigations. Les alliances et les trahisons se succèdent, révélant une complexité insoupçonnée derrière la façade brillante de la réussite sociale. L'enquête devient alors bien plus qu'une recherche du ou des coupables, mais une exploration des nœuds de l’existence, des détours du destin et des sacrifices consentis pour réussir coûte que coûte. Entre énigmes et révélations, Clémence doit démêler des arcanes nuancés qui imbriquent la condition humaine et tout ce dont on peut être capable de faire pour rutiler au firmament, laissant derrière soi parfois des cicatrices indélébiles et un désir de … vengeance ! Ed. Presses de la Cité – 292 pages Jeanne Alexandre


L’HÉRITAGE D’ESMERALDA Courir après son passé, délier les arcanes qui occultent des parties de l’histoire d’une famille : voilà à quoi s’engage Claudia ! Certaines douleurs guérissent, d’autres peinent à cicatriser. Hope House était avant la guerre une maternité destinée aux filles-mères, un lieu de honte dans une société puritaine et toujours prompte à jeter la vindicte sur celles qui avaient fauté. Lorsqu’elle apprend que sa grand-mère Esméralda est y née, elle décide d’investiguer, bravant les conseils qui fusent autour d’elle. Le blason familial des Diaz l’amène à Cuba. A l’autre bout du monde, elle découvre que leur domicile n’est plus que ruine et qu’il ne reste plus rien du faste d’autrefois. Son enquête l’amène à découvrir l’histoire d’une jeune fille de la bourgeoisie, amoureuse d’un homme qu’elle n’avait pas le droit d’aimer. Une relation passionnée qui a donné naissance à un enfant. A partir de cet indice, tout s’embrase ! Soraya Lane dévoile au fil des chapitres des éléments qui fusionnent dans un puzzle complexe, parle d’un temps sans aucune analogie avec le nôtre et raconte le parcours d’une femme qui a connu la honte et qui, malgré cela, a dû faire face pour continuer d’exister, en renonçant à ses sentiments et à son amour-propre, broyée dans un monde qui ne permet pas ou difficilement aux fragiles de se relever une fois qu’ils sont à terre. Un récit virulent contre l'hypocrisie et le puritanisme, avec une histoire qui bouleverse tout ce que l’héroïne croyait d’elle-même autant que de ceux qui lui sont chers. Un roman qui exhume des non-dits vieux de plusieurs décennies et qui bouleverse à nouveau le destin d’une famille. Le sujet de ce roman est hélas toujours d'actualité dans certains lieux et milieux. Ed. City – 349 pages Amélie Collard

MAÏ ET MOUNA Ce roman de Béatrice Castanier dépeint l'histoire captivante de deux sœurs jumelles, Maï et Mouna, nées d'une union entre un père français et une mère burkinabée. Le récit se déroule entre le Burkina Faso pendant l'année scolaire et la France durant l'été, offrant ainsi une perspective riche sur la diversité culturelle et les défis de l'identité métisse. Les jeunes filles sont confrontées aux préjugés de Cynthia, qui insulte leur mère, une griotte qui, par moments, s'absente pour rejoindre des sages dans la forêt. Les vacances chez leur grand-mère, propriétaire d'un bar dans le Limousin, marquent leur adolescence. C'est là qu'elles font la rencontre déterminante de Gabrielle, une archéologue, qui influence leur destin de manière significative. La complicité quasi fusionnelle des jumelles se heurte aux réalités de la séparation à l'aube de l'âge adulte. La disparition soudaine de Maï après la mort de leur mère laisse à Mouna une lettre énigmatique, devenant le fil conducteur d'une histoire secrète. Béatrice Castanier tisse avec subtilité une trame narrative originale, explorant la complexité de la gémellité. Son roman, imprégné de poésie, offre une plongée dans un univers peu connu, tout en abordant des thèmes universels tels que la famille, l'identité et la perte. « Maï et Mouna » nous invite ainsi à explorer les profondeurs émotionnelles de la relation entre les sœurs et à découvrir un monde teinté de mystère et de beauté. Ed. Serge Safran – 142 pages Julie Plisnier


DANS QUEL MONDE ON VIT Cet ouvrage ouvre grand une porte à l’art de la nouvelle, un recueil signé Ralph Vendôme, né à Beyrouth et résidant à Bruxelles depuis son adolescence. L’ensemble de ces histoires de longueur moyenne dresse un panorama saisissant de la réalité contemporaine, explorant des thèmes complexes et souvent déconcertants, dont celui d’une mère courage qui révèle à ses enfants une perspective inédite : celle d'une existence possible sans maternité, option qui s’avère un écho déstabilisant à la norme sociale, une brèche dans les attentes traditionnelles. Ensuite, le récit d’un patron charismatique qui orchestre une logique industrielle bien particulière, défiant les conventions et repoussant les limites du raisonnable. Vient alors une jeune fille en prise à un dilemme moral, incapable de discerner les bons des méchants dans un monde de plus en plus complexe. Les artistes modernes, quant à eux, repoussent les frontières de l'absurde, mettant en lumière une réalité où la logique semble s'effacer au profit de l'étrange. L’occasion de prouver dans un autre texte que la dictature en tant qu'affaire de famille peut exister au sein des pouvoirs autoritaires. Que penser de ce routier confronté à une pente honteuse de la vie et qui opte pour une fin tragique, soulignant les pressions insoutenables qui pèsent parfois sur les individus ? Quant à l'ange d'affaires, personnage mystérieux, il fait volte-face et révèle son côté démoniaque, illustrant peut-être la dualité omniprésente dans la nature humaine. « Dans quel monde on vit » ne pose pas une question, mais offre un constat percutant sur les difficultés du monde actuel. Onze nouvelles, chacune unique dans son approche, qui dirigent le projecteur vers des aspects sombres et énigmatiques de la réalité, créant ainsi d'immenses ombres au tableau du quotidien. Ed. MEO – 130 pages Sylvie Van Laere

L’ARAIGNÉE Dans ce thriller, l'inspecteur Joona Linna se trouve confronté à un tueur en série redoutable dont le mode opératoire glace le sang. Chaque crime est précédé par l'envoi à l'enquêtrice Saga Bauer d'une sinistre figurine en étain, contenant des indices cruciaux pour déterminer le lieu du prochain meurtre. Le compte à rebours s'engage, avec neuf victimes annoncées, toutes liées de près ou de loin à Saga. Dans une course contre la montre, les deux flics doivent décrypter des énigmes déconcertantes et dénouer une toile machiavélique qui semble les piéger. Chaque figurine devient une des clés d'un puzzle morbide, les rapprochant inexorablement de la neuvième et ultime cible : Joona luimême ! Les liens entre Saga et les victimes ajoutent une dimension personnelle déchirante à l'enquête, intensifient le drame et épaississent l'intrigue. À travers une pléthore de rebondissements, Lars Kepler maintient une tension palpable et plonge le lecteur dans une atmosphère angoissante où chaque heure compte. Les pages se tournent frénétiquement, transportant chacun dans cette chasse au serial killer, faisant que la frontière entre le chasseur et la proie se transforme en ligne de plus en plus floue. Enfin, il est question de décortiquer le cerveau d’un criminel sans scrupules et d’anticiper ses prochains meurtres. Ed. Actes Sud – 544 pages Jacques Brisson


LA PESANTEUR ET LA GRÂCE Il existe des personnalités hors du commun dans le monde des lettres, qui apportent des témoignages de leurs expériences intérieures. Ce fut, à coup sûr, la situation de Simone Weil, cette philosophe française, si singulière, à ne pas confondre avec la femme politique, Simone Veil (1927-2017), étant membre du gouvernement du Président francais, Giscard d’Estain. Notre Simone Weil (1909-1943) s’intéresse beaucoup à un changement significatif pour un monde meilleur, sans riches et sans pauvres. En conséquence, après des études brillantes, à l’École normale supérieure et son engagement dans la carrière d’enseignante, elle se voue corps et âme dans le militantisme politique, en faveur des ouvriers. Pour connaître leur condition de travail, de façon concrète, elle n’hésite pas à exercer une activité professionnelle, en qualité d’ouvrière. Ce qu’elle fera des mois durant, à Alstom et aux Forges de Basse-Indre. À ce moment de son existence, mue par des certitudes sur la lutte des classes et la dictature du prolétariat, elle se trouve proche de l’anarchie. Mais un évènement imprévu surgira soudainement et transformera de manière radicale sa trajectoire : son expérience mystique avec la foi chrétienne. En effet, au terme de son travail éreintant en usine et de sa courte participation active auprès des anarchistes dans la Guerre d’Espagne, commencée en 1936, elle prend du repos au Portugal, la même année, où entrée dans une église, une force toute spirituelle la saisit de part en part. Elle l'interprète, comme la présence du Christ, à ses côtés. De ce jour, toute sa vie sera changée. De retour en France, tombant sous le coup des lois antisémites du Régime de Vichy, elle se voit contrainte de vivre cachée, vu sa judaïté. Combattive et condamnant ce climat politique et la collaboration avec l’occupant nazi, elle sollicite un emploi. À l’aide de son carnet d’adresse, elle parvient à exercer la profession d’ouvrière agricole. Dans ce contexte, elle rencontre Gustave Thibon, son employeur improvisé, pour qui elle occupe cette activité. Celui-ci finira par être son ami cher. Avant de se diriger vers les États-Unis avec sa famille, en vue d’échapper à l’Hexagone, devenu un péril de mort pour la communauté israélite, cette philosophe avait accumulé des liasses de notes de son cru depuis plusieurs années. Ayant une confiance pleine et entière envers cet ami cher, elle les lui remet en mains propres. Arrivée en Amérique, elle y séjourne un certain temps et choisit d'aller en Angleterre pour combattre le nazisme, aux côtés de Churchill et de De Gaulle. Dans ce dernier pays, elle décide de mettre fin à ses jours, en 1943, complètement désespérée par ce combat mondial et acharné contre les nazis. Gustave Thibon, son ancien employeur, agencera lui-même les liasses de notes reçues dans un livre, publié en 1947 et lui donnera un titre de son invention : « La pesanteur et la grâce ». Un tel livre mérite d’être découvert, en raison de sa réflexion sur le fait d’être chrétien, sur des passions humaines lucidement décryptées, ainsi que sur la signification à attribuer à la vie. De plus, son contenu est écrit dans une prose précise et digne des plus grands auteurs de la philosophie. Ed. Pocket - 277 pages Serge Vassang

SOUS LE SOLEIL DE SATAN Il y a des noms oubliés et que l’histoire a relégués dans le musée des gloires passées. Parmi tous ceux tombés injustement dans le gouffre de l’oubli, voici un écrivain talentueux, qui peut faire naître chez le lecteur un engouement littéraire. Il s’agit de Georges Bernanos. Son parcours singulier, à plus d’un titre, peut expliquer la particularité de sa vocation d’écrivain. Il débute sa carrière d’homme de lettres à l’extrême- droite, dans l’entourage des Camelots du Roi, de l’Action française et de Charles Maurras,


depuis les années 1920 à 1930. Néanmoins, pendant la Guerre d’Espagne, en 1936, il prend conscience du péril que représente le fascisme pour les sociétés démocratiques. Il sonnera la sonnette d’alarme dans un livre retentissant, en 1938, « Les grands cimetières sous la lune », où il dénoncera toute forme de racisme et la répression franquiste toute sanguinaire. À la capitulation de la France, en 1940, il condamna de façon absolue Philippe Pétain et sa politique. Tel est ce parcours original : commençant à l’extrême-droite pour terminer, décidément, conservateur antifasciste et antinazi. Un des ouvrages de cet écrivain, publié en 1926, qu’a retenu la postérité, a pour titre : « Sous le soleil de Satan ». Il a été écrit contre « Les Années folles », qui correspondent à celles de 1920. Il s’agit d’une période historique que l’on a nommée ainsi, pour désigner une croissance économique, qui permettait à quelques catégories de personnes de tirer leur épingle du jeu et d’engranger de grands profits pécuniaires. Contre cet état de choses, ce roman fut composé. Il décrit le combat contre les forces invisibles, celles du Mal, qui se manifestent dans le monde, à travers le désir concupiscent de la chair, l’orgueil de s’imposer et de soumettre autrui, le fait de commettre des actions répréhensibles, à l’égard des autres ou de soi-même, le péché de s’entêter dans ses mauvaises résolutions et Satan lui-même qui ne manque pas de surgir dans cet ouvrage, face au héros, en prenant possession d’une personne de son entourage. Ce héros se nomme Donissan. Il exerce le métier d’abbé. Il aspire à la sainteté. Peut-il s’y élever et se rendre semblable à tous les êtres extraordinaires, détenteurs d’une foi inextinguible? Telles sont les interrogations obsessionnelles qui hantent les jours de ce personnage. Avec « Sous le soleil de Satan », Georges Bernanos signe un ouvrage, qui prend toute sa signification dans notre actualité et pose la question du sens de la vie dans un monde social, dominé par la présence du Mal. C’est une des œuvres les plus emblématiques de cet écrivain et la plus belle qu’il ait écrite. Ed. Pocket - 459 pages Serge Vassang

MA RÉSURRECTION - TOME 2 Au cœur de destins tourmentés et de vies marquées par l'adversité, l'histoire de Samanta, Rose, Matt, Vince et Greg se tisse tel un fragile lien d'espoir. Samanta, jadis étreinte par les affres d'un mariage violent, voit son existence basculer lorsqu'elle croise le chemin de Matt, un jeune et séduisant médecin. S’accordera-t-elle à cet homme qui semble être son salut ? Pendant ce temps, Rose, une âme brisée par l'alcool, la drogue, la violence et la prostitution, fait la connaissance de Vince, éternel amoureux de Livy qui l'a quitté de manière abrupte. La question demeure : Rose pourra-t-elle se reconstruire à ses côtés de Vince ou sera-t-elle condamnée à replonger dans les abîmes d'une spirale infernale ? Quant à Vince, sera-t-il capable de survivre sans son premier amour ? L'histoire se complexifie avec Greg, épris de Stella, dont la vie bascule lorsqu’il découvre une vérité sombre sur sa femme. Elise Jane nous propose un portrait croisé de personnages abimés par l’existence, à la recherche d’eux-mêmes, en proie à la résilience. Entre les décombres du passé et les promesses de lendemains incertains, l'espoir demeure, fragile et précieux, tissant l'étoffe complexe du futur (qu’ils espèrent heureux) et qui s'offre à eux. A travers ses personnages, elle pose des questions qu’on ne doit jamais occulter. Combien de temps peut-on supporter la violence physique ? De quelle manière se reconstruire lorsqu’on a vécu sous les coups de son conjoint ? Independant Publishing - 171 pages Sam Mas


LE PROPHETE BLANC – RUBINE The 90th / TOME 1 Spring Falls City. Melany, une adolescente au cœur rempli de rêves éveillés se fait larguer sans délicatesse par son boyfriend sur les bascôtés de la jolie route provinciale qui devait les amener à Hollywood. Trente années passent, usant les souvenirs en arrondissant leurs arêtes vives. Le Montana, l’un des états américains les plus allergiques au pouvoir central de Washington, connaît soudain une vague de violences. De l’obscurantisme de la seconde moitié du XIXe siècle surgissent à nouveau des images d’hommes cagoulés, les membres du Klan mis en exergue par D.W. Griffith dans le film Naissance d’une nation, tourné en 1915. La terreur blanche que l’on croyait agonisante est de retour, tentaculaire et puissamment armée avec à sa tête un mystérieux prophète blanc, un orateur visionnaire et mystérieux. Alors qu’elle musarde au volant d’un vieux pick-up sur la jolie route où Melany connut ses déboires amoureux, Rubine s’arrête, tripatouille le moteur de son véhicule, redémarre pour s’arrêter quelques centaines de mètres plus loin, dans un nuage de vapeur. Et il ne faut guère de temps pour que le shérif local s’intéresse à elle et lui fasse découvrir la justice on ne peut plus expéditive de la région. Presque au même moment, au bord d’une falaise abrupte, le frère du vice-président des EtatsUnis, rencontre son destin sous l’apparence d’une fillette désespérée d’avoir perdu sa poupée. Sous la plume du dessinateur Nico (Adelin et Irina) et avec Mythic au scénario, une aventure de Rubine qui se déroule bien avant que la jeune femme devienne l’une des figures de proue de la police de Chicago. Editions du Tiroir – 48 pages Jamie-Lee Smit

MARGOT ET OSCAR – JARDIN SECRET Cet album pour la jeunesse nous narre les aventures de Margot, devenue une jeune adolescente au profil longiligne en mal de métamorphoses et surtout de formes et d’Oscar, son chien, un bâtard devenu âgé et dont les flancs se sont arrondis au fil de pâtées trop riches. Ah ! Cette fichue adolescence qui nous a marqué de manière indélébile et fait fuir les miroirs révélateurs de nos disgrâces. Nous avons tous connu cet état tampon entre l’enfant émerveillé et l’adulte inquiet, toutefois, certains s’y perdent, éternels polymorphes. Une période où se construit notre psyché et où l’enfer : c’est les autres. Pour Margot, ces autres, ce sont les membres de sa famille et ses condisciples. L’histoire est simple, commune, mais décuplée quand elle est vue àtravers le prisme de l’adolescence. Le petit monde de Margot est en mutation, son amie Zoé se découvre une passion pour l’agriculture qui va bouleverser leur univers de jeux et un nouveau professeur de mathématiques intègre l’équipe pédagogique de son lycée. Un homme bien étrange une fois franchies les limites de l’école. Racontées mille fois, comme les histoires d’amour, ces anecdotes qui nous parlent des premières fois sont toujours aussi innovantes pour ceux savent bien les décrire avec les encres du cœur. Margot va affronter avec courage, peur et tristesse les frontières inéluctables de la vie. Sans effets de manche ou de décors peaufinés, De Brab au dessin et Falzar au scénario nous décrivent avec simplicité et efficacité cette période clé de notre existence. Editions du Tiroir – 64 pages Jamie-Lee Smit


PARIS SUR MER – L’EMBOUTEILLAGE DU SIÈCLE Cette bande dessinée animalière pour les 7 à 13 ans signée par Gilbert Lions et Jean-Pierre Terrien paraît pour la première fois dans le défunt magazine Pistil : l’hebdomadaire des jeunes et de la nature (9 mensuels et 71 hebdomadaires publiés de janvier 1977 à juin 1979). Réalisée par les éditions parisiennes « Cinq Pouce », la publication désire indéniablement surfer sur la vague naissante de l’écologie. Cette œuvre est bien conçue dans l’air de son temps et si elle est parfois désuète une remise en couleurs contemporaine l’a considérablement rajeunie. L’histoire se déroule sur l’île improbable de Paris sur Mer dont la forme générale rappelle singulièrement l’Hexagone et dont les monuments les plus importants ne sont autres que l’Arc de Triomphe, la cathédrale Notre-Dame de Paris ou encore la Tour Eiffel, le Moulin-Rouge et l’aéroport d’Orly. D’ailleurs, on découvre au début de l’album une carte format A4 assez précise de ce qui meuble ce bout de terre. (Procédé courant à l’époque qui permet aux gamins de situer l’univers proposé dixit la carte de Mocano parue dans l’album de Bob et Bobette « La clef de bronze » ou le panorama chiadé de « Hallucinaville » dans la série Olivier Rameau.) L’histoire est aussi simple que ahurissante, alors que le capitaine Rokoko arrive enfin à réaliser son vœux le plus cher, c’est-à-dire devenir le Grand-Amiral de Paris sur Mer, le méchant mage Dodududo réussit à faire l’impossible… Mais Shuuut ! Je n’en dirai pas plus sauf peut-être que finalement tout n’est jamais qu’une histoire de « Si ». Editions du Tiroir – 48 pages Jamie-Lee Smit

PSYCHOPOMPE Amélie Nothomb nous ouvre les portes de sa psyché, où l'observation des oiseaux se transforme en une métaphore puissante de sa vie tumultueuse. Fille d'un diplomate, elle a appris à tisser son nid là où les migrations familiales la conduisaient. Un périple qui l'a menée à développer une fascination grandissante pour les volatiles. Des rues du Japon aux horizons du Bangladesh, en passant par les vastes étendues de la Chine et les vastes plaines des États-Unis, elle nous confie avoir tracé son parcours parsemé d'ailes et de plumes. À travers une écriture introspective, l'autrice partage des fragments de sa vie, dévoilant des pans douloureux de son passé. Les « mains de la mer » évoquent avec délicatesse un traumatisme enfoui sur une plage du Bangladesh et le récit se transforme en une traversée intime de son existence. Les ombres de l'anorexie planent également, modelant son corps en un moineau léger, à la limite de l'apesanteur terrestre. Ce voyage introspectif se révèle être une libération, une délivrance symbolisée par le style dont elle se sert avec une dextérité magistrale. L'écriture, initialement un rempart contre la chute, se transforme en une aile salvatrice, permettant de prendre son envol. Néanmoins, « Psychopompe » demeure un récit parfois hermétique, enveloppé d’images qui peuvent rendre l'approche de l'autrice évasive. Comme un oiseau survolant des réalités essentielles mais indomptables, le lecteur peut ressentir par instants de la distance, rendant la capture de l'essence de l'œuvre aussi délicate que la capture d'un regard qui plane un peu trop haut. De fait, la suite d’une exploration autobiographie entamée voilà trois décennies. Ed. Albin Michel – 162 pages Jeanne Hernal


FEMMES FATALES ! La première phrase de l’auteur, Mathieu Alterman, pose la question de savoir ce qu’est une femme fatale. Cet ouvrage, dédié en majeure partie à des actrices, permettra peut-être au lecteur de s’en faire une idée. On trouve trace de femmes dites fatales dans la mythologie, dans l’histoire, dans la littérature et dans la mode. Une modernité très antique, précise l’auteur. Dans l’Ancien testament, Dalila symbolise la femme fatale en profitant de l’amour qu’elle inspire à Samson afin de lui soutirer le secret de sa force et l’en priver. Métaphore castratrice, enchaîne l’auteur en citant également Cléopâtre qui fascinait les hommes. Plus tard apparaît Messaline, nymphomane, belle et charismatique. En fait, l’histoire est jalonnée de femmes que l’on peut considérer comme fatales. La littérature n’est pas en reste avec par exemple Madame Bovary de Flaubert et une quarantaine d’années plus tard, La femme et le pantin de Pierre Louÿs. Cependant, c’est le cinéma qui, dès la période du muet, montera en épingle ce genre de femme, à commencer par Theda Bara, puis Louise Brooks, dont la notoriété a traversé le siècle puisqu’on parle encore d’une « coupe à la Louise Brooks ». Ces célébrités incarnent des femmes qui ne se donnent jamais complètement, mais vivent sur leur capacité à séduire et piègent ainsi les hommes. Elles préfigurent la femme plus moderne et indépendante qui apparait dans les décennies suivantes : depuis l’époque de Greta Garbo et Marlène Dietrich jusqu’à ce jour, d’autres artistes jouant le rôle d’une femme pouvant être qualifiée de fatale se sont succédé dans les productions hollywoodiennes et européennes. Dans le cinéma de la Nouvelle vague, l’auteur qualifie Brigitte Bardot d’OVNI au pouvoir foudroyant, mais observe que la femme fatale italienne apparaît comme plus sympathique et donc plus dangereuse. Ce livre, qui cite une soixantaine d’artistes et contient autant de photos, laisse au lecteur le soin d’apprécier si elles ont vraiment tenu un rôle de vamp ou non, ou même si certaines d’entre elles l’ont été à la ville. L’auteur écrit que Les femmes fatales ont décidé ce qu’elles voulaient montrer au monde et, par cette liberté, sont modernes à jamais. Ce thème est d’ailleurs d’actualité avec le film Les trois mousquetaires, sorti fin 2023, dans lequel Eva Green interprète le rôle de Milady. Un article de presse titre : …Eva Green se joue des clichés sur les femmes fatales qui ne sont pas toujours celles que l’on croit. Dans cet article, la comédienne déclare : …Mon personnage a une colonne vertébrale. Un évènement l’a changée à jamais. Ses blessures l’ont construite, et elle considère sa féminité comme une arme. Ed. Quai des brumes – 128 pages Martin Meyer

JEANNE PAR JEANNE MOREAU Dans les annales du cinéma, le nom de Jeanne Moreau résonne comme une mélodie envoûtante. Son charisme, sa beauté énigmatique et son talent indéniable ont marqué plusieurs générations de cinéphiles. Ce livre, "Jeanne par Jeanne Moreau", plonge au cœur de la vie et de la carrière de cette icône du cinéma français. Dès ses débuts, elle s'est imposée comme une étoile montante dans le ciel du cinéma français. De ses premiers pas au théâtre à ses premiers pas sur grand écran, cet ouvrage explore les moments clés qui ont façonné sa jeunesse et ont jeté les bases d'une carrière extraordinaire. Son éclectisme artistique était reconnu par toute la profession, l’amenant à travailler avec des réalisateurs de renom tels que François Truffaut, Louis Malle et Orson Welles. De "Ascenseur pour l'échafaud" à "Jules et Jim", chaque film devient une pièce maîtresse du puzzle qui compose son héritage cinématographique. Au-delà des projecteurs, une femme de son temps se cachait derrière l'actrice. Jeanne Moreau possédait une


personnalité complexe, engagée dans des causes sociales et politiques, une intellectuelle passionnée et une amoureuse de la vie. À travers ses relations, ses amitiés et ses convictions, nous découvrons la profondeur de son humanité. Aujourd’hui, on constate que sa filmographie demeure un trésor cinématographique qui continue à captiver les spectateurs du monde entier et montre que ses performances intemporelles ont résisté à l'épreuve du temps et comment elle a laissé une empreinte indélébile dans le marbre du septième art. Mixant photographies rares, textes inédits et correspondances, cet album fait office de joyau conçu à l’attention des fans de toujours. Ed. Gallimard – 304 pages Louis Strabels

LA GRANDE HISTOIRE DU JAZZ L’aventure du jazz est une fascinante odyssée qui trouve ses germes dans les chants de travail des esclaves, les work songs, entonnés dans les champs de coton du Sud des États-Unis. Ces premières mélodies portaient en elles la tristesse, l'espoir et la résilience des AfroAméricains, créant ainsi les prémices d’un nouveau genre musical. Cette musique émergea également des sonorités envoûtantes des gospels, imprégnés de spiritualité, qui ont nourri les émotions des communautés afro-américaines pendant des générations. Le jazz a été intrinsèquement lié à l'expérience des gens de couleur dans une société marquée par la ségrégation et la discrimination. Cependant, il témoigne également de la résilience et de la créativité de cette communauté, qui a su transformer la douleur en une expression artistique riche et influente. Parmi les légendes du jazz, des noms tels que Louis Armstrong, Duke Ellington, Thelonious Monk, John Coltrane, Miles Davis, Ornette Coleman, Wynton Marsalis et Louis Sclavis se détachent. Chacun a apporté sa contribution unique à l'évolution du jazz, façonnant un paysage musical dynamique et diversifié. Comprendre le jazz nécessite une immersion dans son langage, souvent complexe. Des schémas et une exploration du vocabulaire du jazz peuvent aider à décrypter cette forme d'art unique. Pour vraiment apprécier cette musique, il importe de l'écouter activement, en découvrant les nuances subtiles de chaque improvisation et en capturant l'essence même de cette matière sonore en constante évolution. L’intérêt de ce livre tient dans ses chapitres simples, loin des explications techniques qui pourraient échapper au lecteur lambda, et dans ses nombreuses photographies qui ont le mérite d’aider à la vulgarisation. Ed. Larousse – 265 pages Michel Weyo

PSYCHOSE Le meurtre de Marion Crane est sans nul doute l'un des plus célèbres de l'histoire du cinéma. Il est néanmoins surprenant que le tableau qui ferme le dispositif qu'a conçu Norman pour épier ses victimes n'ait jamais été identifié autrement que par son thème, le voyeurisme. Sa mère est folle. Norman le sait, mais il l'aime trop pour l'envoyer à l'asile. Alors, il se débarrasse des cadavres. Mary vient de dérober quarante mille dollars à son employeur. Partie retrouver son fiancé, elle s'arrête pour la nuit dans un motel isolé. Le propriétaire, un grand garçon à l'air timide, finit, par accepter de lui donner une chambre. Epuisée par dix-huit heures de route, elle décide de s'accorder une douche bien méritée... La suite est connue ! « Psychose » est un concentré de toutes les obsessions du cinéaste : alliance de désir et de culpabilité, double maléfique, persécution d'un personnage féminin, mère castratrice et faux coupable. Norman est condamné à la solitude et la frustration. Avec ce film en noir et blanc, initialement conçu pour la télévision, Alfred Hitchcock fournit son chef-d’œuvre. Ed. Mad Movie – 100 pages Louis Strabels


QUAND SORT LA RECLUSE "Cela faisait dix-huit jours que le lieutenant observait son araignée. "Loxosceles rufescens". Ce matin, il avait consulté les principaux journaux locaux du Languedoc-Roussillon, et de nouveau parcouru plusieurs forums de discussion sur le sujet. On y débattait avec acharnement de cette araignée recluse. (...) Six morsures d'araignées recluses, non mortelles, avaient réussi à semer la panique jusque dans certains hebdomadaires nationaux. Tout cela parce qu'une rumeur, venue d'on ne sait où, soufflait son vent mauvais : l'araignée recluse brune de l'Amérique du Nord avaitelle fait son apparition en France ?" Jusqu'à ce que la petite araignée en question fasse soudain trois victimes. Trois vieillards. Cela ne regardait-il en fin de compte que les médecins, les épidémiologistes et les zoologues ? Pour le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, personnage-fétiche de Fred Vargas, qui voit en fait très bien dans les brumes, ces trois hommes ont indubitablement été assassinés ! Assassinés ? Ni plus ni moins ? Dix-neuvième roman de Fred Vargas - de son vrai nom Frédérique Audoin-Rouzeau - archéozoologue, médiéviste et auteure née en 1957 lue et appréciée notamment pour la qualité de ses intrigues, auteure entre autre de "Temps glaciaires", "Quand sort la recluse" aurait très bien pu être titré "Arachnophobie" ou "Arachnofolie" tant nous voyageons ici au coeur d'une véritable toile soigneusement tissée par l'écrivaine autour de cette araignée pourtant très peureuse et non agressive qui vit dans son trou, d'où un risque fort limité de rencontre avec l'être humain. Quel point commun Adamsberg pourrait-il trouver entre Albert Barral, 84 ans, Fernand Claveyrole, également 84 ans, et Claude Landrieu, 83 ans, à part leur proximité d'âge ? C'est à une véritable énigme que s'attaque bientôt Adamsberg, ceci en dehors de tout sentier battu, sa hiérarchie ignorant ses investigations, toute la brigade plus que sceptique quant au bien-fondé de l'enquête, Danglard, son fidèle et obstiné adjoint, ne le suivant pas sur ce coup-là. Réellement seul dans ses brumes, le commissaire ? Des brumes en fait apaisantes ou inquiétantes ? Menant plusieurs affaires de front, dont une relativement délicate qui concerne le lieutenant Froissy manifestement menacée par un pervers potentiel, Adamsberg, que les lecteurs de Vargas connaissent à présent bien - le petit écran aussi par l'adaptation de certains de ses ouvrages -, s'interroge : comment une telle dose de venin de recluse a-t-elle pu se retrouver dans le corps des victimes ? Aurait-il ici affaire à une araignée mutante ? Le commissaire met finalement peu de temps à plonger cœur et âme dans cette toile, malgré tout suivi par trois de ses adjoints les plus efficaces : Veyrenc, Retancourt et Froissy, mais c'est sans compter avec les fausses pistes, les impasses, les étocs... Lâcher prise ? Abandonner ? Non car à sa manière l'araignée l'a mordu, le commissaire étant également aidé par la vieille Irène Royer-Ramier, personnalité volubile, attachante et fantasque, à laquelle il n'a pourtant au départ rien demandé. Une aubaine ! Une brique, cette œuvre de Fred Vargas ? Elle fait certes 478 pages mais l'on suit sans difficulté nos enquêteurs dans les méandres de la toile qui n'arrête pourtant pas de leur donner du fil à retordre, les victimes de la recluse s'accumulant au fil - encore un! - de récit. Complot ? Vengeance ? Une idée apparemment absurde : "On l'estimait dangereuse. Où était-elle, et en quel nombre ? Un vacarme assez ahurissant jusqu'à ce qu'une véritable spécialiste s'en mêle - s'emmêle ? - pour y mettre un terme sans appel : non, l'araignée américaine n'avait pas posé patte en France. Une de ses cousines en revanche y avait toujours habité, dans le sud-est du pays, et n'était pas mortelle... Mais cette fois-ci, la recluse avait bel et bien tué..." Tué ? D'une belle densité psychologique et d'une charpente solide, "Quand sort la recluse" nous parle également de ces femmes recluses, phénomène loin d'être rare au Moyen-âge mais il semblerait bien qu'il s'agisse ici de cette "Loxosceles rufescens" dont le venin n'est en théorie point mortel, ne provoquant que d'infimes dégâts corporels... Mais si sont touchés des enfants qui ont à peine atteint l'adolescence, qu'en est-il? N'y a-t-il pas un véritable risque de traumatisme accompagné d'irréversibles séquelles autant psychologiques que physiques ? A vous de le découvrir, Vargas et sa recluse vous attendent à présent afin de dénouer et même de défaire complètement cette toile digne d'Internet. Bonne chance, camarade-lecteur/lectrice ! Ed. J’ai lu – 478 pages Thierry-Marie Delaunois


L'ENFANT DE PERSONNE "S'il s'était montré, j'aurais pu m'expliquer avec lui, m'en faire une idée, me confronter à lui. Ainsi, il resta un fantôme. Mais je sentais qu'il était là. Et c'était le plus effrayant. Je sentais qu'il y avait des gens dans cette ferme qui semblait abandonnée et morte. De plus, il y avait un indice : les traces de pneus de la voiture qui traversaient la cour, constituées d'herbes écrasées qui n'avaient pas encore eu le temps de se relever. J'estimai que cette voiture avait été garée là, environ une heure auparavant." Grande dame du suspense psychologique, d'origine allemande, n'ayant rien à envier à des consœurs d'Outremanche, Charlotte Link a le don d'embarquer son lecteur dans des récits prenants, touchants, un réel talent de conteuse et un style plaisant inné lui permettant ici de l'entraîner dans les arcanes et méandres d'une intrigue habilement conçue, au cœur des secrets et non-dits de la Seconde Guerre. Ample fleuve où se mêlent savamment passé et présent, de jolies narrations et des dialogues élaborés, "L'enfant de personne" représente une véritable étude de caractères et de comportements, des interrogatoires parfois serrés émaillant une œuvre voyageant aux confins des cœurs et des âmes, œuvre où les éléments se mettent en place progressivement, n'assommant pas le lecteur. Celui-ci a le temps de s'imprégner, de bien s'imprégner des personnages, les principaux: Fiona Barnes, dame de 79 ans froide, autoritaire, déterminée, distante; Chad Beckett, octogénaire taciturne, replié, renfermé, traumatisé par ses quelques années passées au front; Dave Tanner, jeune beau sympa, intelligent mais faible, désordonné, sans situation et sans avenir; Gwendolyn, fille de Chad insignifiante, déphasée, émotive et aucun allant; Leslie, petite-fille de Fiona, 39 ans, radiologue, divorcée, pensive, qui doute et se cherche; Jennifer Brankley, amie de Gwen, mariée mais de tendance dépressive, qui aime Cal et Wotan, ses deux dogues, et tente de se reconstruire; Colin, mari de Jennifer, médecin lucide aimant son épouse; Valerie Almond, inspecteur de police, enquêtrice faiblarde, hésitante, tendue mais intuitive et décidée; Semira Newton, témoin traumatisée. Dès le départ, on est entraîné à la suite de cette Semira : "Elle avait intérêt à décamper, et vite. A aucun prix les habitants de cette ferme isolée ne devaient s'apercevoir de sa présence. Mais l'homme se dressa...". Happé, le lecteur plonge, bien vite confronté à Fiona, sa vindicte, ses craintes, puis à cet étrange couple que forment Dave et Gwen. Un mariage au bout du compte ? Dans un tel contexte de doutes et d'incompréhension ? Qui a tué aussi sauvagement cette baby-sitter, la jeune Amy Mills ? Qu'est-ce qui motive les Beckett ? Qui harcèle Fiona par téléphone ? Leslie parviendra-t-elle à couper les ponts avec Stephen, son ex ? Fiona, qu'a-t-elle fait ? Quel acte répréhensible a-t-elle commis avec la complicité de Chad ? Et n'a-telle donc aucun remords ? Aucun regret ? "Sans pouvoir le prouver, je savais simplement que je n'étais pas seule. Je sentais les regards qui se dirigeaient sur moi à travers la fenêtre. Je sentais que le silence qui régnait là n'était pas le silence de l'abandon, mais celui de l'horreur. Le silence du mal. La nature elle-même retenait son souffle. Des années auparavant, j'avais lu une phrase dans un livre : Un lieu que Dieu avait laissé échapper de ses mains. A présent, je comprenais ce que l'auteur avait voulu dire." Toujours là ? Votre cœur commence à battre la chamade ? A s'emballer ? Vous aussi, vous aimeriez comprendre ? "L'enfant de personne" vous attend, bon Charlotte Link selon la presse, relativement bien traduit (le féminin de enquêteur n'étant pas enquêteuse ni dans l'hexagone ni dans le Benelux), prenant, intéressant et attachant par la psychologie fouillée de ses personnages et... ce drame de la non-assistance remontant à plus de soixante ans, alors que Londres était bombardée par les Nazis. Faut-il toujours prendre un enfant par la main quelles que soient les circonstances ? Le contexte ? Affaire à lire ... Ed. J’ai lu – 608 pages Thierry-Marie Delaunois


L’OPÉRATION CICÉRON Cicéron est le nom de code attribué par les Allemands à Elyesa Bazna, un membre du personnel de l’ambassade de Grande-Bretagne en Turquie, pays neutre durant la Seconde Guerre mondiale. Cet Albanais de naissance, sujet turc, valet de chambre personnel de l’ambassadeur, vendit sous forme de pellicules photo à l’ambassade d’Allemagne à Ankara, durant plusieurs mois en 1943 et 1944, des documents d’un intérêt exceptionnel dont l’exploitation aurait pu modifier en faveur des Allemands le cours de la guerre. Il livra notamment les plans du débarquement de Juin 1944 ! Mais les services de renseignement nazis à Berlin ne tinrent jamais compte de ces informations capitales, soit qu’ils redoutassent un piège cachant une opération d’intoxication, soit qu’ils refusassent de tirer les conséquences de la perspective d’une défaite que les renseignements obtenus laissaient entrevoir. L'enquête est bien menée, alternant entre plusieurs "possibilités" (qui d'ailleurs n'en sont pas vraiment) selon vers quel acteur de l'intrigue on se tourne et même le film de Mankiewicz est convoqué par l'auteur. Sans être véritablement spectaculaire, pas de filatures, d'actions, ni de codes secrets et autres "ficelles" de l'espionnage, l'ouvrage de Ludwig Carl Moyzisch reconstitue avec précision et clarté cette opération. Ed. Caban – 258 pages Jean Vandersteen

LES ANNÉES COVID : COMMENT Y SURVIVRE Cet ouvrage décrit la situation actuelle du Covid-19, plus de trois ans après le début de la pandémie. Malgré l'immunité vaccinale qui a permis de réduire l'impact sur les hôpitaux, le virus continue de circuler et de causer des infections, avec des dizaines de milliers de décès signalés en 2023 selon l'OMS. Les effets du Covid long demeurent également un sujet préoccupant. L'ouvrage dirigé par le Professeur Christophe Scavée, regroupant une trentaine de spécialistes scientifiques internationaux, explore les séquelles de la pandémie dans divers domaines médicaux tels que l'allergologie, la cardiologie, la chirurgie, la psychiatrie, la sociologie, et bien d'autres. Les experts fournissent des réponses accessibles à tous, soulignant l'importance de la surveillance continue de la situation pour minimiser les impacts négatifs du virus sur la vie quotidienne. L'objectif est de transformer le Covid-19 d'une fatalité en un obstacle surmontable, permettant à chacun de retrouver une vie aussi normale que possible. Ce livre apporte de multiples réponses dans un langage accessible à tous, sans langue de bois et en évitant les termes complexes pour quiconque ne fait pas partie du corps médical. Ed. Caban – 120 pages Jean Vandersteen


JIMI Jimi Hendrix, de son nom complet James Marshall Hendrix, était un guitariste et chanteur américain de rock, considéré comme l'un des plus grands musiciens de l'histoire de la musique. Né le 27 novembre 1942 à Seattle et décédé le 18 septembre 1970 à Londres, Jimi Hendrix a laissé une empreinte indélébile sur le monde de la musique avec son approche novatrice de la guitare et son style de jeu révolutionnaire. Il a acquis une renommée mondiale au cours des années 1960, notamment grâce à son passage au Festival de Woodstock en 1969, où il a livré une performance légendaire de l'hymne américain, "The StarSpangled Banner," avec sa guitare électrique. Sa virtuosité à la guitare, son utilisation novatrice des effets sonores et sa fusion audacieuse de différents genres musicaux, tels que le rock, le blues, le jazz et le funk, ont redéfini les possibilités de l'instrument et influencé de nombreux musiciens par la suite. Parmi ses albums les plus emblématiques figurent "Are You Experienced" (1967), "Axis: Bold as Love" (1967) et "Electric Ladyland" (1968). Hendrix a également formé le Jimi Hendrix Experience, un trio avec Noel Redding à la basse et Mitch Mitchell à la batterie, avec lequel il a enregistré la plupart de ses œuvres majeures. Malheureusement, sa carrière a été brève en raison de sa mort prématurée à l'âge de vingt-sept ans. Son héritage perdure toutefois, son influence transcendant les frontières musicales et inspirant des générations de musiciens à repousser les limites de la créativité musicale. Hendrix est souvent cité comme l'un des pionniers du rock psychédélique et du hard rock, et son impact sur la culture musicale demeure indéniable. Cautionnée par les ayants-droits, cette biographie revient sur l’homme et son œuvre et puise dans des archives remarquables pour en faire un objet de collection. Avis aux nombreux fans ! Ed. Glénat – 318 pages André Metzinger

LED ZEPPELIN, L'ART DES VINYLES L'histoire fascinante et iconique de Led Zeppelin est capturée de manière unique à travers une collection de pochettes vinyles, réunie par le célèbre photographe Ross Halfin. Durant douze années de carrière, le groupe a marqué l'histoire de la musique en lançant huit albums studio mythiques, mais curieusement aucun single officiel. Cependant, son impact sur la scène rock est indéniable, avec plus de mille singles et deux mille LP différents qui ont envahi le marché au fil du temps. Cette collection exceptionnelle de 33 tours offre une immersion visuelle dans l'univers artistique de Led Zeppelin. Les quatre cents pochettes reproduites dans cet ouvrage (non seulement les versions studio des albums, mais également des enregistrements live, des éditions promotionnelles, des singles rares et même des pirates) reflètent la diversité de l'héritage musical du groupe, capturant des moments uniques et des performances mémorables. Parmi les trésors visuels se trouvent des éditions étrangères, des copies vendues sous le manteau, parfois illustrées à la main, et ajoutent une dimension artisanale à cet ensemble, soulignant l'impact culturel et la passion que les membres de cette formation ont suscité chez les fans. À travers ces pochettes, on peut retracer l'évolution du style graphique associé à Led Zeppelin, ainsi que les différentes phases de leur carrière musicale. Chaque pochette raconte une histoire visuelle, capturant l'esprit rebelle, l'énergie brute et l'innovation musicale Ross Halfin, en tant que photographe de renom, et offre un regard intime sur ces artefacts visuels. Cette collection de pochettes vinyles réunies dans un livre au format des 33 tours originaux devient ainsi une célébration visuelle de l'héritage musical et artistique, rappelant aux inconditionnels autant qu’aux amateurs la puissance artistique de ces musiciens autant que leur contribution à l'histoire du rock. Ed. Glénat – 215 pages André Metzinger


BRUXELLES-PENTAGONE Plonger dans l'histoire de notre capitale revient à embarquer pour un voyage captivant à travers les méandres de cette ville aux origines fascinantes. Roel Jacobs, guide émérite, nous convie à une exploration inoubliable, une visite urbaine empreinte de découvertes et d'émotions. Il décrit avec justesse le plaisir que procure chaque instant passé à partager son enthousiasme, qui devient le fil conducteur d'une aventure ponctuée par la joie de l'intelligence. Le périple débute sur la Grand-Place, véritable joyau au cœur historique de Bruxelles, entourée des premières murailles datant du XIIIe siècle. Au fil de la balade, les secrets du passé religieux et économique de la cité se dévoilent, éclairant les lieux de pouvoir qui ont façonné son destin. Roel Jacobs, avec son savoir exceptionnel, nous guide à travers les rues, révélant la vie de quartier et dévoilant les institutions culturelles qui ont marqué Bruxelles au fil des siècles. "Bruxelles-Pentagone" condense plus de trente années de passion dédiées au patrimoine, offrant un condensé des conférences, visites guidées et publications de Roel Jacobs. Ce conférencier hors pair nous fait revivre l'évolution de la ville, depuis les premières murailles du XIIIe siècle jusqu'aux quartiers emblématiques du Béguinage et des Quais, à l'intérieur de la seconde enceinte érigée au XIVe siècle. Une œuvre qui témoigne de l'engagement profond de l’auteur pour partager la richesse du passé bruxellois, faisant de chaque lecture une plongée passionnante dans les racines d'une cité aussi complexe que captivante. Ed. CFC - 400 pages Amélie Collard

DICTIONNAIRE DU BRUXELLOIS Plonger dans le "Dictionnaire du bruxellois" de Georges Lebouc, consiste à s'aventurer dans un univers linguistique aussi riche que pittoresque. L'auteur, conscient de la diversité des langues qui façonnent la culture bruxelloise, nous guide à travers une mosaïque de graphies, reflétant la vivacité et la spontanéité propres à la langue de la rue. Dans sa démarche, il fait preuve d'une admirable rigueur, tout en se confrontant à une réalité linguistique complexe, où l’orthographe n’a jamais été officialisée, générant des confusions avec la prononciation propre aux différents dialectes bruxellois. On le sait, ces patois mêlent moult influences, mâtinés de flamand et de français, mais également d’autres horizons. Puis, il s’agit d’un langage extrêmement imagé, avec des expressions colorées qui ont fait le succès d’humoristes locaux (Virgile du « Pourquoi pas ? », Jef Kazak …), servi par un franc-parler et un bon sens très terreà-terre. Ce gros livre, loin d'être simplement un dictionnaire, se feuillette avec un énorme plaisir, enrichi par sa truculence et en même temps son sérieux, révélant l'histoire et la richesse locale. Il offre aux francophones un accès privilégié à un nombre considérable d'expressions authentiquement de chez nous et qui disparaissent avec le temps, directement héritées de nos grandsparents et arrière-grands-parents. En découvrant cette palette de mots, le lecteur s'immerge dans la culture des Marolles et de la Place du Miroir à Jette, lieux où l’on peut entendre parfois encore des personnes âgées s’exprimer de la sorte. Georges Lebouc, à travers ce dictionnaire, nous offre ainsi une clé pour déchiffrer le langage du temps où Bruxelles brussellait. Ed. Samsa – 706 pages Amélie Collard


LES INDOMPTÉS Ce nouvel opus débute par une scène où le légendaire cow-boy de l'Ouest américain, Lucky Luke, aspire enfin à un repos bien mérité après une série de missions périlleuses. Cependant, son rêve de tranquillité est brusquement interrompu par l'arrivée d'une petite fille déterminée du nom de Rose. Armée d'une arme miniature, elle ordonne à Lucky Luke de lever les bras, le surnommant affectueusement "coyote". L'intrépide Lucky Luke réussit à reprendre le contrôle de la situation et découvre que Rose et son frère Casper vivent seuls dans une cabane isolée, leurs parents ayant mystérieusement disparu. Malgré son désir initial de simplement les ramener au shérif en ville, Lucky Luke se rend compte que son rôle ne sera pas aussi simple. Il se retrouve alors dans un rôle inattendu de nounou, devant jongler avec les caprices et la turbulence des deux enfants. Cette responsabilité, éloignée de son quotidien habituel de justicier sans attache, représente un défi pour Lucky Luke, mais il s'engage à protéger et à guider Rose et Casper à travers les dangers du Far West. Ainsi, cette nouvelle bédé offre un mélange savoureux d'action, d'humour et de moments touchants alors que notre héros, habitué à poursuivre des bandits et à rendre la justice, se trouve confronté à la tâche inattendue d'assumer le rôle de gardien pour ces enfants particulièrement turbulents. Le récit promet une aventure pleine de rebondissements et d'émotions, montrant une facette inédite du célèbre cow-boy. Un hommage dans les règles rendu à Morris par Blutch ! Ed. Lucky Comics – 48 pages Jacques Brisson

LE RETOUR DE LAGAFFE Le nouveau livre de Gaston Lagaffe célèbre les soixante-six ans de ce personnage emblématique de la bande dessinée franco-belge, né du génie d'André Franquin. Dès ses débuts, Gaston incarne l'antihéros paresseux par excellence mai,s au fil du temps, il se transforme en une figure dotée d'une imagination débordante et d'une énergie inépuisable, du moins lorsqu'il s'agit d'éviter le travail. La série met en scène une galerie de personnages hauts en couleur, tels que Moizelle Jeanne, l'amoureuse transie de Gaston, qui semble être totalement inconsciente des signaux qu'elle envoie. On y trouve également M. De Mesmaecker, un homme d'affaires irascible constamment incapable de signer des contrats, et Prunelle, le patron stressé de Gaston, qui devient la cible favorite de ses inventions farfelues. Considéré comme la série la plus drôle de l'histoire de la bande dessinée franco-belge, "Gaston" combine un humour irrésistible avec un graphisme expressif et ultradynamique. L'auteur, Delaf, a entrepris un travail d'analyse méticuleux afin de respecter au mieux l'esprit et l'œuvre originale d'André Franquin, malgré de violences diatribes lancées par les héritiers de l’artiste décédé. Qu’en déplaise aux esprits chagrins, le résultat est à la hauteur des attentes, offrant une interprétation incroyablement fidèle et magnifique de l'univers qui ravissait déjà les plus de cinquante ans. Les fans de longue date et les nouveaux lecteurs peuvent ainsi plonger dans cet ouvrage qui rend hommage à un personnage intemporel, riche en humour et en situations loufoques. Ed. Dupuis – 48 pages Jacques Brisson


L’IRIS BLANC La nouvelle aventure d’Astérix et Obélix introduit une toute nouvelle dimension dans leur univers hilarant. Cette fois-ci, une école de pensée positive originaire de Rome, baptisée "L'Iris Blanc", commence à se répandre dans les grandes villes, de la capitale romaine jusqu'à Lutèce. Intrigué par les possibles bénéfices de cette méthode, Jules César décide d'expérimenter son impact sur les camps romains qui entourent le fameux village gaulois indomptable. L'intrigue prend un tournant comique lorsque les préceptes de l'école "L'Iris Blanc" commencent à exercer leur influence sur les villageois, créant une série de situations cocasses et imprévues. La planche annonciatrice, parue en décembre, a d'ailleurs donné un avantgoût des effets délirants de cette nouvelle école de pensée. Les lecteurs peuvent s'attendre à des scènes hautement drôles, où nos héros bien-aimés se retrouvent confrontés aux enseignements, dont ils ignorent tout. Comment ces Gaulois résolus et résistants réagiront-ils face à cette philosophie inattendue qui tente de semer la bonne humeur et la positivité dans leur vie quotidienne mouvementée ? Avec sa dose habituelle de satire sociale et de comédie, cette bédé promet de divertir les fans tout en offrant une réflexion sur les tendances de pensée positives et leurs implications dans le contexte unique du monde d'Astérix, avec forcément un clin-d ’œil à notre société aseptisée. Fabcaro au scénario et Didier Conrad pour les dessins n’ont pas à rougir de succéder à Goscinny et Uderzo ! Ed. Albert René – 48 pages Jacques Brisson

MENACES SUR L’EMPIRE "Menaces sur l'Empire" plonge les lecteurs dans une aventure délicieusement loufoque mettant en scène deux gentlemen anglais hors du commun : Philip, un scientifique renommé et inventeur du célèbre Espadon, et Francis, un membre du MI5. Leur mission ? Enquêter sur un phénomène dévastateur qui frappe Londres, rendant les femmes indépendantes et totalement incontrôlables. Pour l'Empire britannique, cette émancipation féminine représente une menace majeure, et nos héros sont déterminés à rétablir l'ordre. Pierre Veys et Nicolas Barral, déjà complices sur l'irrévérencieuse "Baker Street", s'attaquent ici à un nouveau mythe britannique en dynamitant avec brio les codes de la bande dessinée franco-belge. Dans cette parodie savamment orchestrée de l'univers de Blake et Mortimer, les deux auteurs réinventent l'humour et la satire. Les protagonistes sont campés de manière à la fois reconnaissable et décalée. Philip, identifiable par sa barbe rousse et son léger embonpoint, est un savant passionné d'archéologie, à l'origine du fameux Mérou, un avion amphibie. Francis, quant à lui, arborant une moustache, est un membre éminent du MI6, prêt à tout pour défendre les intérêts de l'Empire. L'histoire, teintée d'ironie et d'absurdité, dépeint une quête visant à ramener les femmes à un comportement jugé plus conforme aux valeurs de l'époque. La parodie de Blake et Mortimer s'inscrit dans la lignée des précédents succès des auteurs comme leur hilarante relecture de l'univers de Sherlock Holmes. Une aventure iconoclaste à lire avec un second degré jubilatoire. Ed. Dargaud – 56 pages Jacques Brisson


LA DOUBLURE Mélissa Da Costa plonge le lecteur dans un univers sombre et envoûtant où passion, faux-semblants et emprise se mêlent de manière complexe. L'histoire suit Evie, une jeune femme fragile en quête d'un nouveau départ, qui croise le chemin du couple magnétique et fascinant formé par Clara, une artiste peintre émergente sous le nom de Calypso Montant, et son mari Pierre. Au fil du temps, Evie découvre que son rôle en tant qu'assistante de Clara va bien au-delà de l'organisation d'expositions et de la gestion des emails. Clara, refusant de se plier aux exigences médiatiques, attend d'Evie qu'elle devienne sa doublure, son image publique. Ainsi, Evie se trouve entraînée dans un jeu cruel et une dépendance fatale, oscillant entre les identités de Calypso et d'Evie. Les frontières entre réalité et fiction se brouillent, et les sentiments d'Evie s'entremêlent, la plongeant dans un monde inattendu de drogues, d'échangisme et de romantisme noir. Mélissa Da Costa, connue pour ses romans "feelgood", surprend avec "La Doublure", un récit bien trop sombre et malaisant pour être classé dans cette catégorie. Loin de procurer une sensation de bien-être, la lecture suscite un sentiment étrange, proche du glauque, qui entrave l'appréciation totale de l'œuvre. L'auteure prend le temps de développer ses personnages et son contexte, plongeant le lecteur dans le milieu de l'art, plus spécifiquement du romantisme noir. À travers des références à des œuvres artistiques réelles et des théories sur des figures mythologiques telles qu'Adam, Ève, Lilith, le Serpent et Satan, le lecteur découvre un univers riche et complexe., créant une ambiance générale malsaine qui imprègne toute l’histoire. Ed. Livre de Poche – 704 pages Sylvie Van Laere

LIBÉRATION Ce roman transporte les lecteurs dans l'univers captivant de Nancy Wake, une figure méconnue mais fascinante de la Seconde Guerre mondiale. Tant pour les Alliés que pour la Gestapo, elle incarne une farouche combattante de la liberté, une légende des opérations spéciales et la personne la plus recherchée de France. Alors que le pays lutte pour se libérer des griffes du nazisme, Nancy, une jeune journaliste australienne, se retrouve à la tête d'un réseau de la Résistance marseillaise. Traquée par le nouveau commandant allemand chargé de l'épuration de la ville, Nancy connaît l'arrestation de l'homme qu'elle aime, forçant sa fuite précipitée vers la Grande-Bretagne. Elle rejoint ensuite le Special Operations Executive et est parachutée en Auvergne, où elle s'engage dans une lutte acharnée contre les nazis aux côtés des maquisards. Le récit dépeint avec intensité les défis et les dangers auxquels Nancy fait face, tout en mettant en lumière son courage et sa détermination exceptionnels. Ce portrait édifiant de femme et ce livre historique palpitant offrent un hommage vibrant à une héroïne souvent oubliée de l'histoire. L'écriture immersive et captivante des auteurs, Imogen Robertson donne vie à cette période tumultueuse, transportant le lecteur au cœur de l'action et des émotions de Nancy. Il n'est pas surprenant que ce récit soit en cours d'adaptation pour le cinéma, avec Anne Hathaway dans le rôle principal, car l'histoire puissante et l'écriture remarquable méritent d'être partagées sur grand écran, capturant ainsi l'attention et l'admiration d'un public plus vaste. Ed. Livre de Poche – 480 pages Sylvie Van Laere


BIBLIOTHÈQUE DE SURVIE Cette œuvre a pour objectif de proclamer que la littérature ne doit en aucun cas être édulcorée, nettoyée ou purifiée. Selon l'auteur, les meilleurs livres sont souvent provocateurs, répugnants, couverts de crachats, obscènes, exploitant nos pulsions les plus voyeuristes, exposant ce que la société préférerait dissimuler, et révélant ainsi la face obscure de notre humanité. Plus que tout, ces ouvrages s'immiscent dans des domaines qui ne les concernent pas directement. Selon Frédéric Beigbeder, un bon livre est celui qui ne cherche pas à donner des leçons. Dans ce recueil, il érige un panthéon littéraire où cinquante titres sont immortalisés, croisant les destins de Philip Roth, Simone de Beauvoir, Isaac Bashevis Singer, Virginie Despentes, Octave Mirbeau, Simon Liberati, Thomas Mann, Colette, et bien d'autres. Ces choix ne sont pas basés sur la bienséance, mais plutôt sur la puissance brute et provocatrice de ces écrits. C'est un manifeste pour la littérature dans sa forme la plus pure et impure, refusant toute concession à la normalité ou à la morale préétablie. L’auteur nous invite à embrasser la diversité des expressions littéraires, à affronter le dérangeant, à apprécier l'inconvenant. Ce manifeste défend la liberté artistique et encourage le lecteur à se confronter à des œuvres qui bousculent les conventions et dévoilent la complexité de l'âme humaine. En défendant la littérature audacieuse, l'auteur nous rappelle que la véritable beauté se trouve souvent dans les recoins les plus sombres et inexplorés de notre existence. Ed. Livre de Poche – 192 pages André Farago

LA FEMME DU BANQUIER Dans ce roman, l'intrigue débute au lendemain d'une tempête de neige dans les Alpes, où l'épave d'un avion privé à destination de Genève est découverte. Parmi les victimes se trouve Matthew Lerner, un cadre dirigeant de la Swiss United, une célèbre banque offshore. Sa jeune veuve, Annabel, se retrouve seule face aux mystères laissés par son mari et comprend progressivement que le crash n'était pas un accident. Elle se trouve alors plongée dans un jeu de cache-cache terrifiant, confrontée à des ennemis puissants et menaçants. Pour échapper au danger, elle se tourne vers Marina Tourneau, une journaliste ambitieuse enquêtant sur un scandale récent lié à la société de son époux défunt. Une question persiste : osera-t-elle publier son article malgré les risques ? Christina Alger explore le monde opaque de la haute finance et de la corruption, mettant en lumière la quête de vérité d'une femme qui croyait connaître son mari. Ce thriller mêle intrigue autant économique que politique et s'inscrit parfaitement dans l'actualité en évoquant des scandales tels que le Panama Papers. L’occasion d’explorer les relations bancaires troubles entre des individus influents, les malversations financières et les montages visant à cacher ou à blanchir de l'argent. Ce roman se distingue par son réalisme, citant des noms de personnalités célèbres, ce qui lui confère une réelle pertinence. "La Femme du Banquier" expose ainsi les rouages complexes d'un monde financier impitoyable, où la légalité peut souvent être contournée grâce à la complicité d'instances financières et de juristes. Ed. Livre de Poche – 448 pages André Farago


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