Bruxelles Culture décembre 2023

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BRUXELLES CULTURE 5 décembre 2023 Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com

RENCONTRE : BERNADETTE GÉRARD-VROMAN


RENCONTRE : BERNADETTE GERARD-VROMAN La tête dans les étoiles, Bernadette Gérard-Vroman se laisse guider par la poésie et la musique au moment de coucher ses textes par écrit. Il y a plus d’un an, elle était invitée à présenter ses textes dans le cadre des Rencontres littéraires de Bruxelles, animées par notre collaborateur Thierry-Marie Delaunois. Portrait. À quel âge avez-vous commencé à mettre vos idées par écrit ? À quarante-deux ans, après que notre fille, alors âgée de treize ans, ait gagné le premier prix d’un concours de poésie. Poussée par un besoin d’écrire, j’ai eu un déclic et je me suis lancée dans la poésie. J’ai naturellement conservé ces textes. Après cinq ans, j’en ai sélectionné les meilleurs et je les ai retravaillés en vue d’une première publication en 2015. Comment ont réagi vos proches ? Mes proches, comme mes pairs, m’ont très vite encouragée à poursuivre l’écriture. Je pouvais ainsi passer des heures à lire, m’intéresser à la poésie et apprendre en autodidacte. Bien souvent la nuit, l’inspiration faisait irruption et me tenait éveillée. À quel type d’écriture vous adonnez-vous aujourd’hui ? Je me suis peu à peu détachée de la poésie pour une écriture plus libre, même si la poésie ne m’a pas entièrement quittée. De quoi traite le livre « Confidences d’un piano » ? C’est un récit autobiographique et plus particulièrement une tranche de vie. Ce livre ausculte un large éventail de sujets, dont la résilience et la libération par rapport au passé, la force du pardon, de l’amour, de la détermination et de l’importance de trouver sa thérapie. C’est en même temps un hommage à maman, qui s’est battue contre le cancer. Il évoque aussi l’importance des rêves et des signes. Il fait voyager également entre le Pays de Galles, qui m’est très cher de par ma famille éloignée qui y réside et avec laquelle j’ai toujours des liens serrés, la Savoie, la Bretagne et les coins de nature environnant les régions de Comines, où j’habite, et d’Espierres, d’où je viens. La poésie, les illustrations de David Durant, la musique et plus particulièrement le piano nous suivent tout au long de ce récit. Pour quelles raisons devrions-nous acquérir cet ouvrage ? L’écriture est fluide et beaucoup de personnes pourront se retrouver dans mon vécu. Ces confidences font écho chez bon nombre de lecteurs. Ce partage d’expérience peut donner à certains des pistes, notamment pour gérer le stress ou faire face à des situations difficiles, afin de vivre plus sereinement le présent. D’autres se laisseront tout simplement porter par la sensibilité de ma plume, par ce dialogue entre moi-même et mon piano qui, peu à peu, est venu s’intégrer au récit et fait désormais partie intégrante de ma vie. Il acquiert ici la place d’un personnage aux multiples facettes. À lire enfin par tous ceux qui croient que vivre consiste à cheminer et par tous ceux qui aiment réaliser de belles rencontres. Comme le titre pourrait le laisser supposer, entretenez-vous des rapports particuliers avec la musique ? La poésie m’a guidée sur cette voie, car elle est étroitement liée à la musique. Le piano s’est donc invité chez moi comme une évidence. Il occupe une place assez importante. J’essaie de jouer au minimum une heure par jour et, le reste du temps, je pense en musique, je travaille en musique, je chante. Que serait la vie sans musique ? Le piano, je l’ai commencé il y a sept ans en louant l’instrument pour douze mois, car je ne savais pas alors où cela me mènerait. J’ai derrière moi des années de solfège. Je joue aussi bien du classique et du contemporain. Bach fait partie des incontournables, avec Beethoven, Satie, Coldplay, Yiruma, Peer Gynt et Yann Tiersen. D’où vous est venu le besoin d’écrire ?


Écrire représente pour moi … mon pain quotidien. J’ai toujours eu, depuis mon plus jeune âge, ce besoin vital de rédiger puisque, à l’époque, je n’étais pas très bavarde mais plutôt introvertie. J’aimais beaucoup correspondre par ce moyen avec le peu d’amies que j’avais et ma famille galloise. En 2010, cette nécessité s’est affirmée pour plusieurs raisons. Un. Je voulais réaliser quelque chose de neuf dans ma vie. Deux. Je cherchais un moyen d’expression. Trois. J’ai ressenti le besoin de coucher sur papier ce qui était enfoui au plus profond de moi. Quatre. Le prix remporté par notre fille m’a donné l’envie de creuser cette voie. Aujourd’hui, on me dit plutôt bavarde mais l’écriture reste, avec le piano, mon moyen d’expression favori. Y a-t-il un ou plusieurs écrivains qui ont marqué votre vie ou influencé vos choix ? Il n’y en a pas un mais plusieurs ! Tout d’abord, les poètes suivants : Lamartine, Anna de Noailles, Victor Hugo, William Wordsworth, Shakespeare, Hélène Dorion et bien d’autres. Ensuite, Jean d’Ormesson, Marc Levy, Amélie Nothomb, Tatiana de Rosnay, Didier Van Cauwelaert, Raymond Moody, Antonia Iliescu, etc. Quel est le plus beau moment de votre parcours artistique ? Quand on m’a annoncé que j’étais artiste ! Mais aussi quand Antonia Iliescu et Alain Joret m’ont fait la surprise d’interpréter à la guitare deux de mes poèmes et d’en voir d’autres illustrés par David Durant. J’ai eu la joie de voir certains poèmes récompensés, puisque mon calligramme « soldat coquelicot » a reçu le troisième prix lors du concours « Guerre meurtrière : rimes d’espérance et de vie », organisé par Plugstreet 14-18 Experience en 2020. J’ai également été reprise parmi les lauréats du concours Poé’vies en 2022 sur le thème du temps, avec mon calligramme « En suspension ». Et certains de mes textes sont parus dans des anthologies poétiques et des revues littéraires, telles que Flammes Vives, Les Dossiers d’Aquitaine, Les Adex, Aura et Au fil de la Dendre. Les retours de mes lecteurs, visibles sur mon site, sont pour moi la plus belle reconnaissance de mon travail. Quelle est la chose que vous auriez aimé faire et que vous n’avez jamais réalisée ? À l’adolescence, j’aurais aimé partir en tant que jeune fille au pair au Pays de Galles pour perfectionner mon anglais, mais je n’ai pas reçu l’autorisation parentale. Notre fille est parvenue à faire bien plus aujourd’hui, puisqu’elle est actuellement en Australie, et j’en suis très fière. Mon rêve est qu’elle nous fasse un jour découvrir ce pays. J’aimerais beaucoup visiter les régions nordiques également. Enfin, je souhaiterais, en hommage à maman qui n’a pas pu réaliser le sien, de me rendre à Nevers et partir en pèlerinage à l’espace Bernadette-Soubirous. Avez-vous un jour affirmé : J’arrête tout ! Jamais de la vie ! Je n’ai jamais baissé les bras et cela dans aucune situation ! La persévérance est une de mes qualités reconnues. Comment s’est déroulé la publication de votre ouvrage ? J’ai d’abord commencé à écrire pour moi-même, car ça faisait partie de ma thérapie, de mon chemin de résilience. Après quelques années, j’ai commencé peu à peu à intégrer le piano dans le récit, partant de l’idée d’une publication en vue de partager mon expérience avec d’autres. Je cherchais une orientation un peu originale. Etant fort très exigeante avec moi-même, l’étape de la publication de mes livres prend toujours beaucoup de temps, car je suis rarement satisfaite du premier jet et de nombreuses relectures s’imposent avant de rendre le texte public. J’ai choisi cette fois l’autoédition avec, comme facilité, la liberté dans le processus de publication au niveau timing. De surcroît, l’imprimeur n’est pas loin de la maison. Nous évitons ainsi les frais de port. Ensuite, j’ai réalisé une bande-annonce moi-même et j’ai énormément appris en


même temps, car je n’y connaissais rien au départ. Celle-ci a incité les lecteurs à acheter l’ouvrage, interpelés aussi par le titre. En même temps, j’ai mis au point une courte vidéo de présentation de mes livres et créé un nouveau site web. Comme j’ai choisi l’autoédition, je m’occupe également de l’envoi de mes livres dédicacés sur demande. Nous avons l’avantage d’habiter à deux pas de la France ce qui, là aussi, réduit fortement les frais de port, contrairement aux envois depuis la Belgique pour les lecteurs, où qu’ils habitent en Europe. Pour vous, un manuscrit est achevé quand… Lorsque j’ai décidé que le dernier point serait le point final et que tout a été suffisamment travaillé. À quels événements littéraires avez-vous participé ? J’ai eu l’occasion, grâce aux maisons d’éditions Edilivre et Chloé des Lys, d’être présente à quelques Salons, dont celui de Tournai, Mons, Namur, Marchienne-au-Pont, Braine-L’Alleud, Bruxelles, Coudekerque, Bondues. Aujourd’hui, je privilégie les petits Salons comme celui de Pecq, Violaines, le Festival du Livre de Nieppe. J’ai été invitée à trois reprises à la rencontre auteurs organisée par Bibliolys à Comines et chez Fleur de Sel, toujours à Comines, un restaurant gastronomique qui organisait à l’époque des soirées thématiques. J’ai également participé à plusieurs demi-journées de dédicaces en compagnie d’autres auteurs. Mon dernier livre a été présenté à l’Open Jazz Club, avec accompagnement au piano. Enfin, en mai 2022, j’ai eu l’honneur d’assister aux Rencontres littéraires de Bruxelles menées par Thierry-Marie Delaunois, lui-même écrivain. Avez-vous l’une ou l’autre anecdote ? A Bondues en 2016, j’ai rencontré Francis Lalanne qui m’a dédicacé son recueil de poésie « De mémoire amoureuse ». Lorsque j’ai demandé à mon époux de me prendre en photo avec lui, il lui a répliqué que j’avais une belle veste rouge et ce détail est quelque chose qui est souvent revenu dans les conversations ultérieures. Pour vous, un livre réussi, c’est… Un récit qui vous tient en haleine jusqu’à la dernière page, avec une certaine originalité, de la recherche, beaucoup de créativité et une pointe d’humour. Pourquoi l’humour ? Il est l’adrénaline des optimistes, selon Serge Uzzan. Quelle erreur ne referiez-vous plus ? Me taire. Retrouvez Bernadette Gérard-Vroman sur https://bernadettevroman.wixsite.com/my-site-1 Propos recueillis par Daniel Bastié


EXPOSITION : ARMÉNIE. LE TEMPS DU SACRÉ Durant quatre mois, la Fondation Boghossian nous invite à découvrir à la Villa Empain l’histoire millénaire de l’Arménie avant le génocide de 1915. On y voit des objets exceptionnels en provenance du Musée Arménien de France : des miniatures, des manuscrits, des objets liturgiques précieux comme des lampes d’église, jamais exposés au public. Ils sont placés en regard d’artistes contemporains qui exposent leurs propres œuvres. Tous, ils répondent à la question posée par l’exposition : c’est quoi, le temps du sacré en Arménie ? En entrant dans les trois salles de l’exposition, vous chercherez peut-être une carte pour situer l’Arménie au cœur de l’actualité. L’Arménie d’aujourd’hui avec sa capitale Erevan et celle d’hier, beaucoup plus vaste, s’étendant sur la Cilicie et la région du lac de Van en Turquie. Ne la cherchez pas, elle ne figure pas dans cette exposition qui s’intéresse au temps des mémoires. Non aux lieux, qui se perdent dans la légende. « Le temps passe, écrit Bernard Coulie, commissaire de l’exposition, le temps passe de plus en plus vite, il s’écoule. Mais ce n’est pas lui qui passe, c’est nous qui passons. Le temps, lui, demeure éternel, et c’est ce qui le rend sacré. » La mémoire qui rend la vie Pour les Arméniens, ce qui permet à chacun de nous de dépasser sa nature éphémère et de s’inscrire dans la durée immémoriale du temps, c’est la mémoire : nous ne disparaissons pas aussi longtemps que quelqu’un se souvient de nous. Prononce notre nom. La mémoire, le souvenir, le rappel nous maintiennent en vie lorsque nous sommes morts. C’est pourquoi les murs des églises arméniennes sont couverts d’inscriptions rappelant les noms des donateurs, des princes et des évêques. Des noms se lisent sur les pierres tombales des cimetières et sur les stèles qu’on appelle khachkars, avec leur croix bourgeonnante. Celui qui lit ces noms maintient les disparus en vie. Arracher ces stèles, c’est refermer la tombe sur le disparu et l’oublier pour toujours. Un film nous montre dans l’exposition cet anéantissement à tout jamais, lorsque le cimetière de la vieille Julfa, sur la rive gauche de l’Aras qui sépare l’Azerbaïdjan de l’Iran, fut saccagé en 2005 par les Azéris. Ce cimetière est peuplé de tombes arméniennes fleuries de croix qui bourgeonnent, symboles de la vie prête à renaître. On y voit les Azéris musulmans tout enlever avec leurs grues pour en faire des matériaux de construction pour la route. C’est un massacre culturel qu’a nié l’ambassadeur azéri à l’ONU en 2005. Julfa dont la population arménienne avait déjà été expulsée par le passé vers l’Iran. L’écriture arménienne, elle aussi, est sacrée. Selon la tradition en effet, c’est Dieu lui-même qui inspira au moine Mesrop Mashots l’alphabet arménien en 405 de notre ère, comme il avait déjà dicté les Tables de la Loi à Moïse. Passer par l’écriture revêt ainsi une dimension sacrée. C’est pourquoi les copistes des manuscrits arméniens ajoutent souvent, à la fin de leur travail, un « colophon » : une note relatant les circonstances dans lesquelles ils ont œuvré. Ils y donnent les noms des rois, des catholicos (chefs religieux), des patriarches, et surtout leurs propres noms et ceux des membres de leur famille pour qu’on ne les oublie pas. Pour qu’on entretienne leur mémoire. En arménien, ces colophons sont appelés hishatakarank, les « immémoriaux » du temps. Les manuscrits arméniens L’alphabet arménien fut d’abord créé en lettres majuscules qui demandaient plus d’espace sur la page. Les lettres étaient tracées sur la pierre avec des poinçons de fer. C’est pourquoi on en parle comme de l’écriture du fer. Il en fut de même pour l’écriture grecque, devenue minuscule sous les Byzantins, et pour l’écriture latine, écrite en capitales jusqu’à l’époque de Charlemagne.


Vous verrez notamment un manuscrit sur parchemin de 400 pages, réalisé à partir de la peau de 200 bêtes au XVIIe siècle : cela représentait un coût faramineux à l’époque. Au bas d’une de ces pages, on voit encore l’empreinte du doigt qui l’a feuilletée. Comme dans le manuscrit du Nom de la Rose d’Umberto Eco, où un doigt avait laissé la marque du poison destiné aux profanateurs. Un autre manuscrit aux pages noircies nous indique qu’on a tenté de le brûler en 1342 parce qu’il représentait la foi chrétienne. Des œuvres plus récentes, dont celles de Jean Boghossian, montrent que le livre brûlé fait partie de l’histoire millénaire de l’Arménie, toujours en butte à l’hostilité de ses voisins. Dès le début, la religion officielle de l’Arménie fut le christianisme, introduit par saint Grégoire l’Illuminateur au début du 4e siècle de notre ère. Le best-seller d’alors, c’était la Bible et la vie des saints que parcourt l’exposition.

Images des monastères d’Arménie La dernière salle contient deux écrans, dont un grand panoramique sur lequel passent les images des monastères perdus dans la montagne. Vue imprenable, saisie par un œil d’aigle, de ces ruines qui émergent parmi la végétation et que survolent les drones. On voit l’intérieur des monuments sur un écran plus petit, où la mise au point se fait une fois que le portail du monastère est franchi. Ces vues panoramiques ont été réalisées par Iconem, la société fondée en 2013 par Yves Ubelmann, qui numérise le patrimoine mondial en danger. Ces numérisations associent des technologies complémentaires : photogrammé-trie, scan laser, scan à grande échelle via les drones. Comme pour Alep, voyage au cœur de 5000 ans d’histoire, qui fut présentée en 2020 à la Fondation Boghossian et qui a recueilli le label de la meilleure exposition au monde. Ce sont les sites d’Hayravank, Geghart, Deghdznut, Vahanavank, Sourp Arakelots, Surp Hovannes et Kirants qui sont ici filmés magistralement en Arménie. Inconnus sur la carte qui n’existe pas dans la salle. Les commissaires d’Arménie, le temps du sacré sont Bernard Coulie, auteur de plus de 440 publications sur les études arméniennes, et Louma Salamé, directrice de la Fondation Boghossian depuis 2016. Les pièces proviennent du Musée Arménien de France, dirigé depuis 2007 par Frédéric Fringlian, le fils du fondateur Nourhan Fringlian. L’exposition est visible à la Villa Empain, av. Franklin Roosevelt 67 à 1000 Bruxelles, jusqu’au 10 mars 2024. Visite guidée gratuite, sur inscription, le 1er dimanche de chaque mois. Plus d’informations sur le site www.boghossianfoundation.be. Michel Lequeux


RENCONTRE : GORFI L’artiste français Gorfi expose ses œuvres tout au long de décembre dans notre belle capitale. Ultérieurement, il les a fait connaître en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, au Portugal, en Grèce, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Tchéquie. Interview succincte. Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ? J’ai vu le jour en 1964, à Neuilly-sur-Seine dans la région parisienne. Ma famille pratiquait les métiers de l'art. Très jeune, j’ai été initié au dessin, ainsi que le modelage de l’argile, du plâtre et de la cire. Plus tard, je me suis tourné vers l'aquarelle pour acquérir des bases techniques. Ensuite, j'ai évolué vers la peinture à l'huile et au couteau, avant de trouver le vecteur d'expression qui me convient. En parallèle, par ma formation scientifique et technique, j'ai très rapidement exploité mes connaissances au profit de la sculpture sur différents supports tels que le bois, le plâtre et les métaux. Avec quels mots définissez-vous votre travail artistique ? Ma recherche de sérénité et d’apaisement par le canal des couleurs et de la lumière expriment le mieux mes ressentis. S'il fallait donner un nom à ma démarche de création, ce serait la Lumino-picturalité. Quels sont vos thèmes de prédilection ? Je puise mon inspiration dans les faits et gestes de la vie quotidienne. En peinture, mes thèmes favoris sont les situations de la vie courante. Je suis toujours animé par une émotion ressentie ou la volonté d'aborder un sujet sociétal. En sculpture, mes œuvres trouvent leur origine au travers d'expériences personnelles et sont traduites sous la forme de réalisations semi-abstraites et figuratives. De quelle manière êtes-vous entré en contact avec Espace Art Gallery ? Monsieur Delfosse, patron de l’enseigne, m’a contacté. Je sais qu’il prospecte sur Internet, qu’il visite des ateliers et que plusieurs personnes l’informent de l’activité artistique contemporaine. Je suppose qu’il a été séduit par mon travail, autrement il se serait abstenu de m’inviter à exposer chez lui. Qu’allez-vous y présenter ? Je compte montrer une sélection de toiles réalisées il y a peu, allant des paysages aux scènes de genre, et des sculptures colorées d’inspiration africaine et amérindienne. Selon vous, pourquoi faut-il venir voir votre exposition ? Pour s’immerger dans un univers coloré et regarder, entre autre, l’art, la mode et le design à travers le regard d’un artiste d’aujourd’hui. Découvrez les œuvres de Gorfi du 8 au 31 décembre 2023 à Espace Art Gallery. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié


EXPOSITION : PORSCHE DRIVEN BY DREAMS L'histoire de la marque Porsche tient de la saga. Elle a débuté avec une vision et une passion pour l'ingénierie automobile. Ferdinand Porsche, le fondateur de l'entreprise, a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'automobile, en créant l'une des marques les plus emblématiques et prestigieuses de l'industrie. Il était un ingénieur allemand talentueux et visionnaire. Il a fondé son entreprise en 1931, la "Dr. Ing. h.c. F. Porsche GmbH", à Stuttgart. L'une des premières réalisations notables de Porsche a été la conception de la Volkswagen Coccinelle, une voiture abordable et devenue une icône mondiale. La Coccinelle a connu un succès retentissant, qui a permis à son concepteur de poursuivre son rêve de créer des voitures sportives haut de gamme. La première véritable voiture de sport Porsche est apparue en 1948 sous le nom de Porsche 356. Elle était basée sur la plateforme de la Coccinelle, mais elle présentait des performances améliorées et un design élégant. La 356 a rapidement acquis une réputation pour sa maniabilité et son agilité, devenant la première Porsche à remporter des courses automobiles. Cette voiture a jeté les bases de ce que serait la marque Porsche. En 1963, Porsche a introduit l'une de ses créations les plus emblématiques, la Porsche 911. Conçue par Ferdinand "Butzi" Porsche, petit-fils du fondateur de l'entreprise, cette voiture est devenue l'icône incontestée de la marque. La 911 se caractérise par sa silhouette distinctive à l'arrière, son moteur six cylindres à plat et son incroyable maniabilité. Elle a évolué au fil des décennies, mais elle est restée fidèle à son héritage de performance et d'élégance. Au fil des années, Porsche a étendu sa gamme de produits pour inclure d'autres modèles, tels que la Porsche 924, la Porsche 944, la Porsche Boxster, la Porsche Cayenne (un SUV) et la Porsche Panamera (une berline de luxe). Cette diversification a permis à Porsche d'attirer une clientèle plus large tout en maintenant son engagement envers la performance et l'innovation. Le sport automobile s’est toujours tenu au cœur de l'identité de la marque, qui a accumulé de nombreuses victoires en compétition, notamment sur la célèbre piste du Mans. De nos jours, Porsche est synonyme de luxe, de performance et d'ingénierie de pointe. La société continue de développer des voitures de sport haut de gamme, des SUV performants et des véhicules électriques, marquant ainsi l'entrée de la marque dans l'ère de la mobilité durable avec la Porsche Taycan, sa première voiture électrique. Autoworld, en collaboration avec Porsche Belgium et avec le musée de Porsche à Stuttgart, propose une présentation de modèles uniques qui sont à voir du 8 décembre 2023 au 25 février 2024. Si cela vous tente, voyez les informations pratiques sur le site www.autoworld.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles Michel Weyo


EXPOSITION : ANTONI TÀPIES Bozar revient sur l'œuvre d'Antoni Tàpies (Barcelone, 1923-2012) avec une rétrospective qui voyage entre 1944 et les eighties. Il s'agit de la première grande exposition en Belgique à présenter une vision complète de l'œuvre de l'artiste, avec une sélection de cent vingt-deux œuvres connues ou qui le sont moins. Depuis les dessins et les autoportraits des débuts, l'exposition se poursuit avec les peinturesmatières des années 50 et les objets et assemblages des années 60 et 70. Elle se prolonge avec des vernis des années 80, commencés plus tôt alors que la démocratie amorçait ses premiers pas en Espagne, et se termine par des travaux des années 90, au cours desquelles l’artiste s’est engagé dans l'expérimentation formelle et matérielle qui a toujours été au cœur de sa pratique. Autodidacte qui a commencé à opérer durant l'entre-deux-guerres, Antoni Tàpies a réfléchi davantage que d’autres à la condition humaine, à son propre contexte historique et à la pratique artistique, en particulier aux limites et aux contradictions de la peinture. Sa production fort prolifique est actuellement dispersée dans le monde entier. Une décennie après son décès, ressusciter ses travaux apparaît comme une bénédiction pour les amateurs d’art. Une manière de se souvenir de créations qui baignent à la fois dans un univers poétique, politique, symboliste et réaliste, absolument universelles et profondément personnelles. Même si elle privilégie l’abstraction, sa peinture se veut paradoxalement concrète avec des lacérations, des raclements, l’ajout de matières telles que la poussière et des pigments épais. Mais il ressort surtout un appel à la liberté (à toutes les libertés !), loin du joug de la dictature franquiste qui a marqué sa jeunesse. Cette rétrospective est à découvrir à Bozar jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez les détails complémentaires sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JEAN PHILIPPY Jean Philippy, né à Seraing en 1954 et décédé à Bruxelles en 2023. Formé aux ateliers supérieurs de photographie de Jean Claude Van Dormael à l'Académie royale de Beaux-Arts de Liège. Photographe et prof en Street Photography, il apprenait à ses élèves de ne jamais recadrer et à toujours chercher l'humain, la lumière, le réel, la beauté du moment autant que la condition sociale. Son credo était que l'image doit raconter une histoire si elle veut exister. Il était le maître du clair-obscur et possédait un regard photographique à la fois aigu et tendre sur la société. Il jetait sur notre société un œil empreint de force, d'humilité, et d'humanité. Il nous laisse une œuvre qui témoignent de sa profonde humanité et


d’une réelle acuité. La Maison commune lui consacré une exposition hommage du 23 novembre au 15 décembre 2023. Rue Mercelis, 81 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : JACQUES CAUDA Jacques Cauda est un peintre contemporain, venu de l’autodidactisme, dont le talent et la créativité ont retenu l’attention des amateurs d’art non-académique. Né au Canada, il a cumulé des études de philosophie et une école de cinéma pour longtemps travailler comme documentariste. Son œuvre se distingue par sa capacité à capturer l'essence de la vie quotidienne et à la transformer en des tableaux vibrants et expressifs. Son style est souvent décrit comme une fusion entre le réalisme et l'abstraction, où il parvient à représenter des scènes familières avec une touche personnelle qui les rendent intrigantes et fascinantes. Ses peintures sont caractérisées par une utilisation habile de la couleur et de la lumière. Cauda a le don de jouer avec les ombres et les nuances pour créer des compositions visuellement stimulantes. Ses œuvres semblent souvent en mouvement, comme si elles racontaient une histoire en constante évolution. Jacques Cauda puise son inspiration ici ou ailleurs, dans les paysages naturels et les visages humains. Il possède une capacité exceptionnelle à saisir les émotions et les humeurs de ses sujets, qualité qui donne à ses portraits une profondeur émotionnelle remarquable. Au fil des années, Jacques Cauda a exposé ses œuvres dans de nombreuses galeries, où ses tableaux ont suscité l'admiration et la reconnaissance de la critique, ainsi que le respect de ses pairs artistes. Le Musée d’Art Spontané accueille ses travaux du 14 novembre 2023 au 7 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.musee-art-spontane.be Rue de la Constitution, 27 à 1030 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : CORINE LESCOP Corine Lescop est une artiste peintre française qui travaille en Belgique. Son parcours créatif a été enrichi par plusieurs résidences en Chine et au Japon, ce qui a profondément influencé sa pratique artistique, notamment par les peintures d'Extrême-Orient, les estampes japonaises Ukiyo-e et les Shunga. Cette influence transparaît aussi dans ses calligraphies. Corine Lescop se distingue également par l'utilisation habile des feuilles d'or et d'argent dans ses œuvres, conférant une aura aux corps qu'elle représente. Ses créations ont été exposées dans divers musées chinois et font partie de collections privées à travers le monde. L'exposition intitulée "Sensualité" met en lumière plusieurs de ses travaux majeurs, caractérisés par leur délicate volupté et leur profonde sensibilité. Une exposition à découvrir à la Galerie Arielle d’Hauterives du vendredi au dimanche de 14 à 17 heures et ce du 10 novembre au 24 décembre 2023. Voyez plus de détails sur le site www.arielledhauterives.be Rue Blaes, 118 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : HAMISH FULTON L'artiste Hamish Fulton, avec sa pratique artistique axée sur la marche et l'expérience directe de la nature, est connu pour ses "artistic walks" où il parcourt des paysages divers à pied, utilisant la marche comme moyen d'interaction artistique avec la nature et l'environnement. L'un des points clés de sa démarche s’ancre dans le refus de laisser une trace physique ou matérielle dans les environnements qu'il traverse. Au lieu de cela, la marche elle-même devient son mode d'expression artistique et il documente son expérience au moyen de photographies, de textes et d'autres éléments contextuels qui accompagnent son travail. Le concept de "mental sculptures" est particulièrement intéressant, car il suggère que ses œuvres ne sont pas seulement une représentation de l'expérience, mais aussi une invitation à la réflexion et à la reconstruction mentale de cette expérience. En mettant en avant les notions d'espace, de temps et de matière, il pousse les spectateurs à créer leur propre interprétation de ses marches. De surcroît, la dimension collective de ses marches, en particulier dans des contextes urbains, élargit l'aspect participatif de son art. Organiser de telles manifestations, où le protocole est révélé au dernier moment, permet d'impliquer le public d'une manière nouvelle et immersive. Chaque aventure devient de fait une performance partagée, qui fait que les participants deviennent partie intégrante de l'œuvre. Au demeurant, son approche n’est comparable à aucune autre, dans la mesure où elle explore la marche en tant que moyen de création et d'interaction. Ses clichés photographiques seront exposés à la galerie Baronian du 25 novembre 2023 au 13 janvier 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.baronian.eu Rue Isidore Verheyden, 2 à 1000 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : ROOTWORK Kapwani Kiwanga est une artiste multimédia conceptuelle qui travaille avec le son, le film, la performance et les objets. Son art est souvent basé sur des recherches d'archives. Elle s'intéresse non seulement au passé, mais aussi à l'avenir. Elle a été invitée à créer une nouvelle œuvre, dont la pièce maîtresse est un tapis au motif floral ornemental. L'allure décorative de ce revêtement de sol, baptisé Rootwork, s'inspire de l'Art nouveau et fait allusion aux histoires partagées entre les territoires qui ont abrité des espèces botaniques importées en Belgique. Elle a été lauréate inaurugale du Frieze Artist Award (2018), du Sobey Prize for the Arts (Canada 2018), du Prix Marcel Duchamp (2020) et du Zurich Art Prize (2022). Elle est boursière Guggenheim en 2023 et a été boursière Radcliffe à l'université de Harvard en 2022-23. Elle présente actuellement une exposition personnelle au MOCA, à Toronto, et sa première grande exposition sera inaugurée au Kunstmuseum Wolfsburg en septembre. Une exposition personnelle suivra en juin au Capc Musée d'art contemporain Bordeaux et plus tard cet automne à la Fundação de Serralves, Porto. En 2024, elle représentera le Canada à la Biennale de Venise. Sa création est à découvrir à Bozar du 10 novembre 2023 au 10 mars 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : FLOWERS OF BAKU, TRACES OF ART NOUVEAU IN AZERBAÏDJAN 1901, Bakou produit plus de la moitié du pétrole mondial. Attirant des investissements et une prospérité sans précédent, la ville se métamorphose en un laboratoire architectural foisonnant où se côtoient des architectes du monde entier, influencés par le courant Art nouveau contemporain de la révolution industrielle en marche. L’Art nouveau trouve un terreau fertile à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, grâce à l’essor économique fulgurant que la ville connaît à partir de la fin du XIXe siècle. Des Rothschild aux Rockefeller, les investisseurs viennent du monde entier pour participer à l’essor de l’industrie pétrochimique. Les frères Nobel font de la « Cité Noire » un cœur vital pour leur empire commercial. Mais la Révolution d’Octobre 1917 interrompt cette exploitation étrangère, faisant passer le pays sous contrôle communiste. L’Art nouveau laisse alors la place à l’innovation constructiviste. Face aux équilibres changeants du pouvoir, le paysage urbain de Bakou connaît ensuite de profondes mutations, reflétées par son éclectisme architectural actuel. Après “Le Carnet Perdu de Victor Horta” qui explorait les possibilités créatrices entre intelligence artificielle et Art nouveau, l’asbl Atabey est partie à la découverte de ce patrimoine méconnu du Caucase afin d’explorer ses liens organiques avec l’histoire architecturale et artistique de l’Orient Aux Halles Saint-Géry, sur plus de quatre cent cinquante mètres2, vous pourrez découvrir les traces que l’Art nouveau a laissées dans l’architecture de la capitale azerbaïdjanaise. Ainsi, au cœur de la “ville des vents”, dans le pays des feux éternels, les fleurs Art nouveau de Bakou continuent de fleurir. Une exposition à découvrir aux Halles Saint-Géry jusqu’au 30 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.hallessaintgery.be Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PAYSAGES ABSTRAITS Le changement de saison donne droit à un accrochage thématique autour du paysage. Il est souvent admis que les artistes abstraits composent leurs œuvres sans sujet d’inspiration : seule compte la mise en rapport – spontanée ou réfléchie – de formes et de couleurs. Et pourtant, bon nombre d’entre eux observent leur environnement quotidien pour investir l’espace de la toile ou sonder leurs émotions. La relation entre l’artiste et le paysage témoigne de l’évolution du rapport qu’il entretient avec le monde qui l‘entoure. Le 20ième siècle apporte avec lui son lot de grands bouleversements : ouverture à de nouvelles perspectives avec les premiers pas de l’homme sur la lune, industrialisation, changements climatiques, … Tant d’éléments qui auront un impact sur la création des œuvres d’art. Qu’il soit imaginaire ou réel, les peintres abstraits réinventent le paysage en expérimentant un nouveau langage formel. Leurs points de vue, très divers, pourraient être envisagés par le spectateur comme des itinéraires de promenade pour s’éloigner de la réalité afin de mieux l’envisager. Pour découvrir cet événement et vous rendre compte de la richesse de leurs créations, rendez-vous au Musée Magritte de Jette jusqu’au 2 juin 2024. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem, 137 à 1090 Bruxelles


EXPOSITION : TIM BURTON Après Paris, elle débarque chez nous. L'exposition immersive consacrée à Tim Burton offre une plongée captivante dans l'univers créatif singulier du célèbre réalisateur. À travers une expérience sensorielle unique, les visiteurs sont transportés dans un monde où l'étrange se mêle à la magie, et où l'obscurité coexiste avec l'émerveillement. Dès l'entrée, une atmosphère intrigante caractéristique s'installe. Le public est accueilli par des sculptures et des installations grandioses inspirées des personnages iconiques de ses films. Des créatures fantasmagoriques, mi-effrayantes mi-attachantes, peuplent les couloirs et les salles pour retranscrire l'imagination débridée de l'artiste. Chaque espace de l'exposition est conçu pour refléter l'esthétique particulière de ce raconteur d’histoires. Des jeux de lumières tamisées créent une ambiance mystérieuse, tandis que les murs sont ornés de croquis, de storyboards et de photographies inédites des coulisses de ses œuvres emblématiques. Au fil de la visite, les thèmes récurrents de son œuvre sont explorés en profondeur. La dualité entre le bien et le mal, la fascination pour le macabre, mais aussi la tendresse pour les marginaux et les outsiders sont mis en avant. Des zones dédiées à ses titres emblématiques tels que "Edward aux mains d'argent", "Beetlejuice", "L'Étrange Noël de Monsieur Jack" et "Batman" permettent de s’immerger dans les décors originaux et de revivre les moments marquants de ces films culte. L'’événement ne se limite pas au cinéma et souligne les talents artistiques variés de ce créateur à nul autre pareil, de ses premiers croquis aux peintures les plus récentes. L’opportunité de prendre le temps d’admirer plus de cent cinquante dessins, aquarelles et croquis originaux, dont énormément d’illustrations préparatoires, parfois rares ou inédites. Certaines d’entre elles s’animent sur de petits écrans. Une façon poétique et ingénieuse de montrer de quelle manière les idées prennent vie dans la tête de Tim Burton. Cet espace a d’ailleurs été conçu comme une plongée dans la psyché du réalisateur prolifique, pour accéder aux méandres de son esprit et de son inspiration. Cette exposition recèle bien sûr une multitude de trésors insoupçonnés car, on s’en doute, toutes les créatures nées du bout de crayon de ce magicien des images n’ont pas eu de prolongement et sont demeurées à l’état d’ébauches. Au passage, on découvre (si on ne le savait pas !) que l’homme a débuté chez Disney, avant d’acquérir son indépendance. Enfin, ce parcours fait l’impasse sur quelques classiques dont le remake de « Dumbo » et les protagonistes de « Sleepy Hollow », mais faut-il vraiment être exhaustif pour générer le plaisir de visiter ? Macabre et tordue certes, l’imagination de Tim Burton reste avant tout surtout celle d’un créateur hypersensible et singulier. Une exposition immersive sous la forme d’un labyrinthe à découvrir à Tours et Taxi à partir du 20 octobre 2023. Plus de détails sur le site www.timburtonexhibition.be Av. du Port, 86c à 1080 Bruxelles Paul Huet (Photographie de Federico Ariu)


EXPOSITION : LE LOMBARD, AFFAIRE DE FAMILLE

UNE

Depuis presque quatre-vingts ans, les Éditions du Lombard sont un acteur majeur de l'univers de la bande dessinée francophone. Fondée en 1946 par Raymond Leblanc, cette maison d'édition belge a su marquer de son empreinte l'industrie de la BD grâce à un catalogue riche, varié et de grande qualité. Aujourd'hui, les Éditions du Lombard continuent de briller grâce à leur engagement envers la créativité, la diversité et la narration graphique. Dès ses débuts, les Éditions du Lombard se sont distinguées en publiant des œuvres de renom, notamment les aventures de Tintin, créées par Hergé. Tintin est devenu un pilier de la culture populaire et un exemple de la qualité éditoriale de cette maison. En plus de Tintin, cet éditeur a publié des séries iconiques telles que "Ric Hochet", "Alix", "Blake et Mortimer" et bien d'autres. L'engagement envers la qualité et l'originalité a toujours été au cœur de la mission, avec des albums qui représentent le fruit du travail acharné de talentueux scénaristes et dessinateurs, encouragés à explorer de nouveaux horizons narratifs et visuels. Avec le temps, les Éditions du Lombard ont su élargir leur catalogue pour accueillir une grande variété de genres et de styles. Des thrillers aux comédies, en passant par la science-fiction et le fantastique, la maison d'édition propose une gamme diversifiée de titres qui répondent aux goûts de tous les amateurs. De plus, elles ont su rester à la pointe de l'innovation en intégrant des éléments high tech à leurs publications. Les lecteurs peuvent désormais accéder à des versions numériques de leurs bandes dessinées préférées, chose qui facilite la découverte de nouvelles histoires et l'expérience de lecture. Les Éditions du Lombard ont également joué un rôle majeur dans la promotion de la bande dessinée en tant qu'art à part entière. Elles ont soutenu des initiatives visant à mettre en lumière la créativité des artistes, que ce soit par le biais de festivals, d'expositions ou de collaborations avec des institutions culturelles. Le Centre belge de la Bande Dessinée renoue avec l’esprit initial des anciens magasins Waucquez et accueille une rétrospective avec un dispositif inédit. Conçue comme un showroom d’ameublement, cette exposition revient sur la genèse, la mythologie, les pionniers, les têtes d’affiche, es défricheurs et les francs-tireurs qui ont donné les lettres de noblesse au neuvième art. De pièce en pièce, les visiteurs découvrent l’extraordinaire richesse d’un catalogue d’abord construit autour du mythique journal Tintin et de la ligne graphique chère à Hergé, puis réinventé au gré des évolutions de la société et du monde de l’édition. Un regard à la fois ludique et inventif au travers de documents inédits, d’images, d’archives, de projections et de somptueux originaux… cachés dans de faux meubles. A voir jusqu’au 24 août 2024 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles Raphael Hautecœur


EXPOSITION : THE END OF THE WORLD La Fondation Roi Baudouin célèbre les cent vingt ans de I ‘expédition antarctique belge, épopée scientifique à bord du Belgica en proposant aux visiteurs d'embarquer pour une expédition climatique. Lors de ce voyage, l'on comprendra que la planète, telle que nous l'habitons, atteint les limites de ses ressources, mais aussi que chacun· peut être l'acteur d'un monde nouveau et durable. Cet événement rappellera d'abord l'extraordinaire défi humain que fut le voyage et l'hivernage du navire polaire, le Belgica, sur le Continent blanc, et la fabuleuse manne scientifique qu'en rapporta l'équipage du Commandant Adrien de Gerlache. Ces hommes, originaires de six pays différents, furent les auteurs de la première expédition scientifique d'envergure en Antarctique où ils se rendirent sans velléités territoriales ni commerciales. Mais l'Antarctique tel que le découvrirent les hommes du Belgica n'est plus le même aujourd'hui : fonte des glaces, espèces en péril., etc. De même, le monde dans lequel nous vivons touche aux limites de ses ressources dont l'exploitation provoque d'importants dérèglements climatiques. L'exposition prendra le pouls d'une planète à bout de souffle, qui met l'humain au défi de sa propre survie. II est donc temps de devenir des citoyens actifs d'un monde nouveau, ou chacun, en tant qu'individu et en tant que membre de la communauté humaine, agit pour créer les conditions de vie durables, pour tous. L'exposition proposera au public des moyens pratiques et concrets d'agir en faveur d'un monde auquel s'ouvrent de nouvelles perspectives Une aventure climatique à découvrir au Musée BelVue jusqu’au 4 février 2024. Plus de détails sur le site www.belvue.be Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : IN THE EYE OF THE STORM Le mouvement moderniste Ukrainien s'est développé sur fond d'effondrement des empires, de Première Guerre mondiale, de lutte pour l'indépendance et de création de l'Ukraine soviétique. Malgré ces profonds bouleversements, les débuts du XXe siècle ont été le théâtre d'expérimentations artistiques audacieuses et d'un véritable épanouissement de l'art, de la littérature et du théâtre. Mettant en lumière un éventail de styles artistiques et d'identités culturelles diverses, cette exposition présente plus de soixante œuvres, dont la plupart ont été prêtées par le Musée national d'art d'Ukraine (NAMU) et le Musée du théâtre, de la musique et du cinéma d'Ukraine, afin de les sauvegarder durant l’invasion russe actuellement en cours. L’événement rassemble des travaux d'artistes tels que Kazymyr Malevych, Alexandra Exter et El Lissitzky, ainsi que des figures moins connues, comme Oleksandr Boho-mazov, Sarah Shor et Mykhailo Boichuk, qui ont toutes laissé une marque indélébile sur l'art et la culture du pays. Apparaissent des tendances dont l’objectif est de transformer l’art et le monde. Face aux répressions staliniennes, l’art s’apparente à un refuge, à un îlot de liberté artistique et une niche dans laquelle chacun tente de s’exprimer. Aujour-d’hui, l’horreur des bombes qui pleuvent sur Kiev, autant que sur le reste de la nation, nous rappelle l’importance de la parole pour crier son besoin d’autonomie, de danser, de rire, de chanter, de peindre ou de dessiner. Cette découverte de l'art moderniste réalisé en Ukraine entre 1900 et 1930 est à voir jusqu’au 28 janvier 2024 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Voyez les informations pratiques sur le site www.fine-artsmuseum.be Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : RATTUS Le rat, cet habitant discret des égouts de Bruxelles, est un animal qui suscite à la fois fascination et répulsion. Il évolue dans l'obscurité des souterrains de la capitale, souvent invisible pour les habitants de la surface, mais néanmoins omniprésent dans le sous-sol de la ville. En tant qu'espèce, il possède une histoire longue et complexe avec l'humanité, souvent considéré comme nuisible en raison de sa capacité à se reproduire rapidement et à causer des dégâts matériels. Cependant, il est important de noter qu’il joue un rôle écologique essentiel en tant que prédateur d'insectes et de déchets organiques. Dans nos égouts, sa présence contribue à maintenir un équilibre biologique fragile. Au fil du temps, il a évolué pour prospérer dans les environnements urbains, où la nourriture foisonne et où les recoins sombres et humides des égouts offrent un abri idéal. Bien que sa réputation soit souvent entachée par des maladies transmissibles, il importe de souligner que la plupart des variétés ne présentent pas de danger direct pour l'homme, tant qu'elles ne sont pas provoquées ou dérangées. Les rats des égouts de Bruxelles reflètent l’image d'une ville en constante évolution. Au fil des décennies, ils sont devenus le symbole de la coexistence complexe entre l'être humain et l’animal sauvage dans un environnement bétonné et macadamisé. Les efforts de gestion des populations de rats maintiennent un équilibre entre les besoins des habitants humains et les habitants plus discrets à quatre pattes. Le rat mérite-il donc une exposition ? Les égoutiers vous l’affirmeront : Le rat ne manque ni d’intérêt, ni de qualités. Il constitue même un atout précieux pour nos sous-sols en ingérant une partie des déchets et évitant par ce fait les bouchons dans notre réseau. Intitulée « Rattus » (du nom d’un genre de gros muridés originaires d'Asie, dont deux espèces ont colonisé l'Europe et le reste du monde : le rat noir et le rat brun ou surmulot, cette manifestation se veut avant tout didactique et entend faire tomber les préjugés. Outre un parcours dans les égouts, elle permet d’être au plus près de ce rongeur grâce à des photographies et des vidéos. Si l’expérience vous tente, elle est menée jusqu’au 16 juin 2024 au Musée des égouts. Plus de détails sur le site www.bruxelles.be Porte d’Anderlecht à 1000 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : VISIONS OF TOMORROW & LIVING TOGETHER Cette exposition s'érige en véritable vitrine pour célébrer le talent des dix lauréats du projet Comic Art Europe. Ces artistes, aussi créatifs qu'engagés, nous invitent à explorer leur propre vision de demain, tout en nous incitant à remettre en question notre monde actuel. Il s’agit d’une rencontre fascinante entre l'art et la réflexion, une plongée au cœur de l'univers de la bande dessinée qui ne manquera pas de susciter l'admiration et l'interrogation. Depuis plus de deux ans, le Centre Belge de la Bande Dessinée s'est engagé avec détermination aux côtés du Lyon BD Organisation, du Lakes International Comic Art Festival et de l'Escola Joso dans le projet européen Comic Art Europe. Cette collaboration transfrontalière a permis de mettre en lumière la richesse de la création dans le domaine de la bande dessinée, tout en favorisant les échanges culturels et les dialogues interculturels. "Visions of Tomorrow & Living Together" se veut le fruit de cet effort collectif, avec une exposition qui transcende les frontières et ouvre les portes de l'imaginaire, tout en nous incitant à réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons. L'art de la bande dessinée, avec sa capacité unique à mélanger le visuel et le narratif, se présente comme un médium puissant pour explorer les enjeux de notre époque. Filipa Beleza, Marine des Mazery, Karrie Fransman, Maria Surducan, Meikel Mathias, Silvia L. Ballart, Bernard Hage, James Albon, Štěpánka Jislová et Eva Pavlič ont saisi cette opportunité pour donner vie à leurs visions, nous montrer des mondes possibles, des futurs alternatifs et susciter des discussions essentielles sur notre réalité présente. Leurs travaux sont à la fois des œuvres d'art visuel et des textes narratifs, des invitations à l'évasion et à la réflexion intrinsèque. Davantage qu'une simple exposition, cet événement peut être vu comme une exploration captivante de la créativité humaine et de la manière dont la bande dessinée peut servir de miroir à notre monde, de catalyseur de changement, de source d'inspiration pour un avenir meilleur et d’hommage à la diversité artistique de l'Europe en tant qu'outil de transformation sociale. Cette exposition est à découvrir au Centre belge de la Bande dessinée jusqu’au 10 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : ROLAND DEVOLDER Roland Devolder a vu le jour à Ostende en 1938 avec toutes les fées qui se sont penchées sur son berceau. Adulte, il a choisi la voie des arts en devenant peintre et en s’engouffrant dans les traces de James Ensor et de Léon Spilliaert, d’Emile Verhaeren et de Maurice Maeterlinck, dotant ses visions nocturnes d’une matérialité plastique digne de ses illustres prédécesseurs, mettant en scène des personnages entre une commedia dell’arte lunaire et des figures de carnaval réunies sur le théâtre du destin. Un bestiaire accompagne cette humanité errante, transformée en apparitions grotesques. Isolé ou perdu dans un cortège carnavalesque, l’homme est tour à tour l’acteur surprenant, ridicule, étrange ou pitoyable d’un univers onirique entre l’ironie de la représentation et la nostalgie d’un temps disparu. Rien ne nous sera révélé dans un récit si peu explicite. S’agit-il du prologue ou bien de l’épilogue d’une scène initiatique ? Quel symbole mystérieux se cache derrière ces masques, ces bucranes tenant lieu de tête à des personnages mimant une réalité tangible ? Ces saltimbanques inversent l’ordre naturel. Le sentiment d’irrationalité a supplanté toute logique. Pour décrire et animer ce monde fantasque, Devolder recourt à une palette sobre et dépouillée, privilégiant la grisaille, même si des blancs détenteurs d’une lumière surnaturelle dialoguent avec les noirs et les terres crépusculaires. Ce grand dessinateur renforce, par un graphisme fouillant jusqu’au fond du corps et de l’âme, le caractère halluciné de ses œuvres peintes. Des bronzes mettent en volume ces compositions dans un climat symboliste frappant de vérité. Pour lui, l’acte de peindre joue un rôle de catalyseur entre la société qui nous circonscrit et le spectateur qui est sensible à l'art. Une exposition à découvrir à la Galerie Albert 1er du 9 décembre 2023 au 14 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.galerie-albert1er.be Rue de la Madeleine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : GILLES VAN IMPE En associant la technique de la sérigraphie avec celle du cyanotype, imprimant sur du papier de riz, Gilles Van Impe développe une œuvre hors des sentiers battus et nous invite à plonger dans les limbes de son univers créatif. Il fait naître un contraste entre le trouble qu’il façonne dans ses créations et la limite du support employé. Ses réalisations artistiques aux formats variés s’inspirent de la Nature et mêlent le bleu intense et flou du cyanotype aux lignes et contours nets de la sérigraphie. L’artiste questionne la distance que l’Humain instaure entre lui et le reste du Vivant, ainsi que les limites qu’il trace pour s’en séparer et le dominer. Le flou présent dans ses œuvres crée un trouble qui permet d’autres représentations, rapports avec le Vivant et manières de voir ce qui nous entoure. A travers sa démarche, il nous invite à développer une conscience différente du Monde que nous habitons en étant attentif à ce qui pousse, vit et grandit autour de nous. Des œuvres à découvrir à la galerie Vertige jusqu’au 13 décembre 2023. Voyez les horaires d’accès sur le site www.galerievertige.be Rue de Veeweyde, 60 à 1070 Bruxelles


EXPOSITION : JOSEF HOFFMANN - SOUS LE CHARME DE LA BEAUTÉ En octobre 1955, l’architecte et designer viennois Josef Hoffmann (1870-1956) se rend à Bruxelles à l’occasion du 50e anniversaire de la maison Stoclet, projet qui deviendra connu sous le nom de « palais Stoclet » et marquera un tournant dans sa vie et sa carrière. Le mythe entourant ce bâtiment et la culture du produit ayant émergé du savoir-faire du Wiener Werkstätte (Atelier viennois) influencent encore aujourd’hui l’étude de son œuvre. Pour la première fois en Belgique, l’exposition JOSEF HOFFMANN - Sous le charme de la beauté a pour ambition de présenter de manière plus complète le travail de l’artiste autrichien et son évolution au cours de ses six décennies d’activité. La beauté intemporelle des créations de Hoffmann démontre sa pertinence non seulement en tant que figure historique, mais aussi en tant que source d’inspiration pour différentes générations d’étudiants, que ce soit à l’École des arts appliqués de Vienne ou ailleurs, ce qui fait de lui une référence internationale pour les pratiques postmodernes. Cette rétrospective, la première consacrée à Hoffmann à Bruxelles, vise à offrir une analyse plus approfondie des idéaux de l’artiste et de leur évolution, à la fois en raison et indépendamment des diverses circonstances idéologiques et sociales dans lesquelles ils ont pris forme. L’exposition présente un éventail d’œuvres connues ainsi que plusieurs pièces rares provenant de collections privées. Le récit est émaillé de détails biographiques et de nouvelles analyses d’aspects précédemment négligés permettant d’approfondir notre compréhension de cette figure centrale du design moderne. Chaque section de l’exposition est centrée sur une ou plusieurs maquettes, dont une nouvelle maquette du pavillon imaginé par Hoffmann pour l’exposition du Werkbund à Cologne en 1914, qui font figure d’exemples et de références clés pour appréhender une constellation de meubles, d’objets, de designs, de textiles et de documents. Une juxtaposition de récits est ainsi proposée, couvrant chaque aspect de la production artistique de Hoffmann : architecture, design, arts décoratifs, scénographie, écriture et enseignement. L’exposition se penche en outre sur sa méthode créative et son utilisation de la couleur. L’exposition Josef Hoffmann - Sous le charme de la beauté se tient au Musée Art & Histoire jusqu’au 14 avril 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : L’AVANT-GARDE EN GÉORGIE L’exposition L’Avant-garde en Géorgie (1900-1936) ouvrira le festival Europalia Georgia avec la présentation pour la première fois en Europe d’un chapitre largement tombé dans l’oubli de l’histoire de l’art des avant-gardes européennes. L’avant-garde en Géorgie sera présentée et contextualisée à travers un large corpus d’œuvres (peintures, dessins, livres, films, photographies, décors et costumes de théâtre et de cinéma, etc.) principalement conservées en Géorgie. C’est en 1918, à la suite de la chute de l’Empire russe et de la révolution d’Octobre, dans un contexte mondial tourmenté, que la Géorgie proclama son indépendance. Parenthèse enchantée de courte durée s’achevant avec l’invasion soviétique de 1921, elle permit néanmoins à une foisonnante et inspirante création d’avant-garde de se déployer. Les artistes développèrent de nouvelles pratiques artistiques redéfinissant une attitude générale par rapport à la vie. Celles-ci prendront de multiples formes et mélangeront traditions géorgiennes et influences d’Orient et d’Occident. Elles se répondront à travers des peintures, dessins, écrits, films, photographies, performances, recherches typographiques, éditions de livres


et pièces de théâtre. Des mouvements aussi divers que le (néo-)symbolisme, le futurisme, le dadaïsme, le zaoum, le toutisme, l’expressionnisme, le cubisme ou le cubo-futurisme y cohabiteront dans une effervescence créative inédite. L’année 1936 et les grandes purges ordonnées par le régime de Staline sonneront le glas de la création d’avant-garde, dont les idées perdureront malgré tout à travers les générations pour refaire surface dans les années septante. Avec, entre autres, les œuvres de Elene Akhvlediani, Gigo Gabashvili, Irakli Gamrekeli, Nutsa Gogoberidze, Lado Goudiashvili, David Kakabadze, Shalva Kikodze, Kote Mikaberidze, Petre Otskheli, Niko Pirosmani, Alexander Salzmann, Ilya et Kirill Zdanevitch. Un programme de performances et de visites guidées accompagne l’exposition et permettra au public de se plonger encore davantage dans les richesses créatives d’un pays dont le public lambda ne sait pas grand-chose. Une exposition à voir à Bozar jusqu’au 14 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : UNFREE LABOR Avons-nous toujours la possibilité de choisir notre travail ? Pourquoi certaines catégories de personnes sont-elles susceptibles d’être reléguées dans des emplois de seconde zone ? Sommes-nous invariablement déterminés à contribuer à un marché de l’emploi inégalitaire ou avons-nous, comme consommateur, la possibilité d’un choix ? L’exposition « Unfree Labor » nous invite à explorer la transition floue entre un travail libre et non libre. Loin d’être cantonné à des périodes les plus noires de notre histoire récente, le travail contraint demeure aujourd’hui encore une réalité. Les visiteurs y apprendront que l’absence de choix implique inévitablement une relation de dominance-subordination. Il s’agit bien sûr d’une exposition engagée qui invite les visiteurs à réfléchir et à prendre position sur des situations vécues aujourd’hui en Allemagne, en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Dans nos pays riches et dits démocratiques, quelle est notre marge de liberté en prenant un emploi ? Dans quelle mesure la coercition économique, juridique ou émotionnelle pousse-t-elle une personne à accepter un travail pouvant présenter des conditions injustes ? Cette manifestation informe, mais pose aussi beaucoup de questions qui dérangent. Elle souhaite aider le visiteur à mieux comprendre ce monde du travail que nous partageons. Cet événement se veut enfin le résultat d’une démarche active d’étudiants d’universités et d’établissements supérieurs de ces trois pays et qui apporte un regard novateur et inédit de la jeune génération sur des questions sociétales. A voir à La Fonderie jusqu’au 21 janvier 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.lafonderie.be Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles


PLAISIRS D’HIVER Grande roue place Sainte-Catherine, patinoire sur le Marché-aux-Poissons, spectacle son et lumière sur la Grand Place, marché de Noël autour de la Bourse, etc. Comme chaque année, « Plaisirs d’Hiver » s’étend sur plus de deux kilomètres pour attirer une foule considérable d’habitants et de touristes. Au fil des décennies, l’événement a acquis une reconnaissance telle qu’il se positionne parmi les plus beaux marchés de Noël d’Europe. Aujourd’hui, sa réputation est acquise. Plus de deux cents chalets accueillent les chineurs et proposent une kyrielle de spécialités gustatives (massepains, vin chaud, sangria, gaufres, etc.). Les petits ne sont pas oubliés, avec des animations spécialement conçues pour eux. L’opportunité surtout de flâner dans le cœur de la capitale et de se faire plaisir en respirant un parfum de fête et de se laisser saisir par la beauté des lumières qui poudroient au son de « White Christmas ». Bien entendu, toutes les mesures de sécurité seront prises pour éviter tout fâcheux contretemps. Les services de police seront présents, de façon ostensible et … discrète. Pas question de gâcher la Nativité par un attentat. Bruxelles est un poumon qui doit battre et qui n’a pas l’intention de se laisser euthanasier par le terrorisme. Les Plaisirs d’Hiver se clôturent le 31 décembre 2023. Qu’on se le dise ! Tout le programme détaillé a été mis en ligne sur le site www.plaisirsdhiver.be Sam Mas

INSTALLATION : L’ASCENSEUR DE L’ÉTRANGE Les ascenseurs de la place Poelaert accueillent L'Ascenseur de l'Étrange, une installation audiovisuelle qui vous plonge dans un univers surréaliste avec des poissons, des éléphants volants, des nuages flottants et des bulles de savon qui apparaissent comme par magie sur un fond de ciel bleu, créant un spectacle à la fois captivant et enchanteur. L'ascenseur des Marolles représente le trait d'union entre les quartiers commerçants du haut et du bas de la Ville. Le transformer en Ascenseur de l'Étrange vient compléter le projet Marolles Surréalistes en cette année anniversaire de René Magritte. Si vous souhaitez être éblouis, étonnés ou simplement vous offrir un but de promenade, pourquoi ne pas profiter de cette opportunité ? Une installation à découvrir jusqu’au 28 février 2024, de 17 heures à 1 heure du matin. Attention, Les horaires peuvent varier au fil des mois en fonction de la luminosité extérieure. Voyez les informations pratiques sur le site www.bruxelles.be/lascenseur-de-letrange Place Poelaert à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : STERLING RUBY Sterling Ruby est connu pour la nature multiforme de sa pratique, qui englobe la peinture, la céramique, le collage, la vidéo et la photographie, les textiles, la sculpture et les installations. Travaillant avec un large éventail de médias, du traditionnel au non conventionnel, Ruby a créé une œuvre qui, bien que remarquablement diversifiée, est fermement ancrée dans une stratégie artistique complexe et cohérente. S'appuyant souvent sur des sources autobiographiques, historiques de l'art ou sociologiques, la gamme visuelle apparemment « incompréhensible » de la pratique de Ruby incarne un état schizophrénique, « post-tout », de fragmentation et de synthèse perpétuelles. Sa pratique implique une combinaison d'enquête philosophique et d'enquête matérielle, cette dernière impliquant la réutilisation, la combinaison et la recombinaison apparemment sans fin de différentes techniques et médias. Cela reflète également une condition changeante de déconstruction et de reconfiguration constantes, ainsi que l’idée d’un univers non hiérarchique et sans frontières. Ses œuvres récentes dégagent une aura avec leurs cylindres et tes fragments saillants, mais ce sont aussi des objets fondamentalement organiques. Recouverts d’épaisses couches de glaçure chatoyante, ils ressemblent à des fouilles archéologiques miniatures. Son travail est à voir ou ç revoir à la galerie Xavier Hufkens jusqu’au 16 décembre 2023. Découvrez les modalités pratiques sur le site www.xavierhufkens.com Rue Saint-Georges, 6 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : KILLION HUANG Killion Huang, récemment diplômé d'un BFA de la School of Visual Arts de New York, s'est rapidement imposé comme un artiste prometteur. Reconnu pour son talent, il est choisi par son université pour exposer à la prestigieuse Untitled Art Fair de Miami dès l'obtention de son diplôme. Originaire de Hangzhou, en Chine, le voyage de Huang aux États-Unis l'a exposé à une communauté d'artistes dynamique et diversifiée qu'il n'avait jamais rencontrée auparavant. C’est dans cet environnement que son style artistique unique a pris forme, reflétant l’impact transformateur de ces nouvelles connexions. À travers ses peintures, Huang s'efforce de capturer l'essence de la liberté qui surgit lorsque des individus partageant les mêmes idées et issus de cultures différentes se réunissent. Sa technique témoigne du pouvoir de l'expression artistique pour combler les écarts et favoriser la compréhension au-delà des frontières. Il célèbre la beauté des échanges culturels et les liens profonds qui peuvent être forgés à travers l'art. Son travail est exposé à Edji Gallery jusqu’au 21 décembre 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.edjigallery.com Rue du Page 15, 1050 Bruxelles


EXPOSITION : DAVID ADAMO David Adamo est un sculpteur avant la lettre en raison de son engagement avec la forme et la matérialité. Ses sculptures en bois ébréché expriment très bien son intérêt pour la matérialité de l'objet. Ces sculptures sont souvent entourées de fragments de bois coupés, faisant ainsi référence au processus de création des sculptures. Dans ses petites sculptures humoristiques, il joue avec les attentes du public. Ces sculptures semblent être des objets du quotidien, mais en les examinant plus en profondeur, il devient clair que les objets sont retirés de leur contexte traditionnel en raison de l'utilisation de matériaux impossibles. Voilà de quelle manière David Adamo parle de sa troisième exposition à Bruxelles : « J'ai commencé le processus pour le spectacle assez drôle avec la peinture. Quelque chose que je n’ai pas vraiment exploré au fil des années en tant qu’artiste, quelque chose dont j’ai définitivement rêvé mais dont je suis trop gêné pour l’essayer. J'ai passé l'été en résidence en Ligurie dans l'ancienne résidence et atelier de l'artiste danois Asger Jorn. Pendant un mois, j’ai dormi dans son ancienne chambre, et je crois fermement qu’il est entré dans mes rêves, et j’ai obtenu la permission de peindre grâce à l’esprit d’Asger. Je suis revenu à Berlin et j'ai soudainement eu envie. Comme si une canalisation avait été soudainement débouchée, quelque chose s'est mis à couler. J'ai commencé par de petites études de natures mortes, en regardant beaucoup de vieux catalogues cosy de Cézanne, Manet, Bonnard. Et pour la première fois depuis longtemps, j'ai vraiment apprécié ça, j'ai aimé venir à l'atelier, j'ai aimé peindre, je me moquais de moi-même, je commençais à découvrir le monde d'une manière différente, à regarder les couleurs, la lumière, à remarquer les compositions. Totalement absorbé par le processus, s'en foutre, ce qui est une attitude qui manquait. Ce n’est peut-être pas toujours la manière la plus intelligente ou la plus stratégique, mais sans doute la plus importante, la plus honnête et la plus brute. Je montre ici quelques tentatives. » Un événement à découvrir à la galerie Rodolphe Janssen jusqu’au 16 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.rodolphejanssen.com Rue de Livourne, 35 à 1050 Bruxelles


EXPOSITION : LEON WUIDAR Le dessin fait partie intégrante de la pratique artistique de Léon Wuidar, mais rarement présenté au public. Après avoir étudié le dessin technique à l'Académie des Beaux-Arts de Liège, il devient ensuite professeur, enseignant le dessin et les arts graphiques dans la même institution pendant quarante ans. Le dessin est constitutif du quotidien de l’artiste et emprunte des formes variées : le matin, il colorie minutieusement les croquis dans ses carnets de préparation, posant les bases des peintures qui suivent Il conçoit des couvertures pour les journaux ou magazines de ses amis et il possède également tout un inventaire d'objets en papier comme ses ventilateurs sur pied. Léon Wuidar est passionné de livres et d'écriture. Il récupère parfois leurs reliures et les assemble en collages. À la manière d'études visuelles du langage, certaines de ses œuvres jouent avec les mots, révélant parfois un sens caché tout en établissant des liens entre la forme ou l'apparence d'un mot spécifique, son sens et sa phonétique. Finalement, l'esthétique de ces œuvres révèle des compositions de la même précision que ses peintures, bien qu'avec des tonalités généralement plus sobres. Ses travaux récents sont exposés à la galerie Rodolphe Janssen jusqu’au 16 décembre 2023. Voyez l’ensemble des informations pratiques sur le site www.rodolphejanssen.com Rue de Livourne, 35 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : LA MORT, MA MUSE Née à Bruxelles en 1940, Lisette Delooz a effectué des études de gravure et illustration du livre à l’Ecole Nationale Des Arts Visuels de la Cambre. Ensuite, elle a séjourné au Maroc où elle a travaillé comme graphiste et illustratrice free lance durant vingt-cinq ans, avec de nombreuses commandes pour l’Office marocain du tourisme et la Grande Encyclopédie du Maroc. Elle y a dessiné plus de soixante timbres pour les Postes et Télécommunications, principalement des séries faune et flore. A force de dessiner des animaux, elle en est arrivée au visage humain. Parallèlement, elle a poursuivi une carrière artistique personnelle en multipliant les expositions à Rabat et Casablanca. De retour en Belgique en 1995, elle a concentré son œuvre sur l’érotisme et le corps humain dans tous ses états, multipliant les images anatomiques, les corps momifiés, les tératologies, etc. Ses peintures se sont mises à osciller dans le domaine du fantastique, avec des toiles très inventives d’une formidable qualité et qui laissent grandes ouvertes les portes de l’imagination, tant pour elle que pour le public qui se presse à ses manifestations. Il n’a donc guère été étonnant de la retrouver ces dernières années à plusieurs reprises avec des tableaux accrochés aux cimaises du Musée d’Art Fantastique de Bruxelles. Elle nous convie à découvrir ses créations au Musée de la Vie ordinaire jusqu’au 21 décembre 2023. Le titre de cet événement ne laisse aucune place à l’équivoque : Ma muse, la mort. Tout un programme ! Rue Jean Volders, 40 à 1060 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : MORRIS

Maurice de Bevere, dit Morris, né le 1er décembre 1923 à Courtrai et décédé le 16 juillet 2001 à Bruxelles, était un auteur de bande dessinée belge connu comme créateur en 1946 de Lucky Luke, série populaire qu'il a dessinée jusqu'à sa mort, seul ou en collaboration avec divers scénaristes, dont René Goscinny. Lucky Luke, le cowboy solitaire et justicier de l'Ouest, est un personnage emblématique de la bande dessinée franco-belge. Il reste le poor lonesome cowboy qui parcourt sans relâche le Far West à dos de son fidèle cheval Jolly Jumper, en maintenant l'ordre et en faisant respecter la loi. Ce héros est reconnaissable à sa longue silhouette, son chapeau noir, sa cigarette toujours allumée et son inséparable cigare. Il est également doté d'une vitesse de tir inégalée, ce qui lui vaut le surnom de "l'homme qui tire plus vite que son ombre." Cette célérité lui permet de désarmer les bandits sans tuer, incarnant ainsi les valeurs de la justice et de l'héroïsme moral. Son univers se peuple de personnages mémorables tels que les Daltons, une bande de hors-la-loi incompétents, Rantanplan, le chien le plus bête de l'Ouest, et bien sûr, le mystérieux et toujours silencieux Jolly Jumper, qui n'est pas en reste quand il s'agit de raconter des histoires. À l'occasion des 100 ans de la naissance de Morris, la galerie Huberty & Breyne crée l’événement en dévoilant une exposition rétrospective de cent planches et dessins signés de l’artiste. Parmi la sélection, le public retrouve notamment quinze couvertures originales restées jusqu’à présent dans le cercle familial. Cette exposition lève le voile sur l’évolution du dessin de Morris et sur la pureté de son geste. Afin de poursuivre la plongée dans l’univers du créateur, des albums sont mis librement à disposition dans un espace lecture, spécialement aménagé. Une manifestation à découvrir à la galerie Huberty & Breyne du 1er décembre 2023 au 27 janvier 2024. Voyez l’ensemble des détails pratiques sur le site officiel www.hubertybreyne.com Place du Châtelain, 33 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : MELISSA SHOOK ET KEN OHARA Réunissant pour la première fois deux séries majeures des artistes américains Melissa Shook et Ken Ohara, toutes deux réalisées en 1972-1973, la Galerie La Patinoire Royale Bach met en parallèle deux approches singulières de l'autoportrait (non pas un autoportrait occasionnel, mais un autoportrait systématique) le portrait, une gymnastique esthétique, une exigence visuelle sous forme de thérapie, comme moyen d'être au monde, ici et maintenant. Née à New York en 1939, Melissa Shook a grandi à Port Washington et est décédée en 2020 dans le Massachussets. Le jour de son vingtième anniversaire, alors qu'elle était étudiante au Bard College, son père lui a offert un appareil Pentax. Elle a commencé à prendre des photos, mais n'est devenue sérieuse que lorsqu'elle a suivi le cours « Photographie du comportement humain » à l'Université de Columbia. Curieuse du problème de l'identité, elle a décidé de se photographier tous les jours pendant un an. Elle s'intéressait au moment où elle allait oublier qu’elle s'était engagée dans ce projet. Ken Ohara, né en 1942 à Tokyo, a brièvement étudié la photographie à l'Université Nihon, avant de s'installes à New York. Il propose des travaux qu’il sous-titre « mon regard intérieur du jour », associé à une photo de paysage, de personnage ou de nature morte Son travail a été présenté dans diverses expositions, faisant de lui une pointure de la photographie moderne et un artiste respecté. La Galerie Valérie Bach propose une exposition qui revient sur leurs œuvres jusqu’au 22 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.prvbgallery.com Rue Veydt, 15 à 1050 Bruxelles


EXPOSITION : EXPERIENE EUROPE Le travail, les priorités et les principales politiques de la Commission européenne sont des éléments cruciaux pour la construction et le fonctionnement. La Commission européenne est l'une des institutions clés de l'Union, responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques internes. Son rôle consiste à veiller à ce que les traités et les décisions prises par les États membres soient appliqués de manière cohérente dans tous les pays. Son travail repose sur plusieurs piliers fondamentaux. A savoir, la Commission est chargée de proposer de nouvelles politiques et de réviser celles existantes. Elle s'efforce de promouvoir le bien-être économique et social des citoyens européens, tout en respectant les valeurs et les principes sur lesquels ratifiés par les Etats membres. Elle élabore de fait un programme de travail quinquennal, définissant ses priorités pour la période à venir. Ces dernières peuvent varier en fonction des circonstances et des défis auxquels l'Union est confrontée. Par exemple, l'une des priorités de la Commission actuelle est la relance économique post-COVID, la transition vers une économie verte et la numérisation. Une fois que de nouvelles décisions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, la Commission est chargée de les mettre en œuvre. Cela implique la coordination avec les pays affiliés, la gestion des fonds de l'UE et la surveillance de la conformité. Bien entendu, les principales politiques de la Commission européenne demeurent vastes et variées. Elles comprennent l'Union économique et monétaire (UEM, la politique agricole commune (PAC.), la politique de cohésion qui contribue au développement économique et social des régions de l'UE en finançant des projets d'investissement, la politique environnementale, la politique de concurrence, la politique de migration et la politique de numérisation. Chacune évolue enfin avec le temps pour répondre aux défis changeants. Une exposition aide à saisir ses mécanismes de manière ludique et interactive. Elle est accessible tous les jours (saufs jours fériés) gratuitement de 10 à 18 heures. Voyez les détails pratiques sur le site www.commission.europa.eu Rue Archimède, 1 à 1000 Bruxelles André Metzinger


EXPOSITION : LE DIEWEG, MÊME PAS MORT ! À l'issue de leur master II en illustration, sept étudiants et étudiantes de l'ArBA-EsA ont collaboré à la création d'un projet collectif de bande dessinée qui s'inspire d'un lieu singulier évoquant l'essence même d'une "expérience" communautaire : le cimetière du Dieweg. Situé sur le territoire de la commune d’Uccle et complètement désaffecté depuis 1958, comme ce fut le cas de plusieurs cimetières bruxellois, la création du cimetière du Dieweg fit suite à la terrible épidémie de choléra qui frappa la ville en 1866, multipliant les décès. Installé le long de l’ancien chemin du Dieweg, son terrain en pente, qui occupe le versant nord de la vallée du Geleytsbeek, offrit une perspective vers la Forêt de Soignes. L’expansion démographique et la fermeture des cimetières de Saint-Job en 1971 et de Saint-Pierre en 1876 eurent pour conséquence sa rapide saturation, qui contraignit les autorités à prévoir un nouveau lieu pour accueillir les défunts. A savoir le cimetière de Verrewinkel en 1945. Depuis, le site du Dieweg est devenu un lieu de promenade parmi les plus insolites de la capitale. Là, la nature y a repris ses droits et un monde végétal florissant a alors émergé, offrant un refuge à une faune variée. Sur place, plantes et animaux cohabitent avec les tombes et les défunts. S'inspirant de ces multiples relations entre les "vivants" : êtres humains, faune, flore ; et les "non-vivants", cette bande dessinée a vu le jour. Ce projet collectif unit Beatrice Borso, Garance Coppens, Céleste Maurel, Fiona Meynier, Nicolas Nivesse, Agathe Payen et Jeanne Verlhac. La Maison CFC accueille une exposition qui explique leur travail à quatorze mains jusqu’au 30 décembre 2023 du mardi au samedi de 10 à 18 heures. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.maisoncfc.be Place des Martyrs, 14 à 1000 Bruxelles

CAMPAGNE : COLORS BELGIUM Les cultures, les langues et les traditions venues d’ailleurs apportent de la diversité à notre paysage belgo-belge. Néanmoins, ce tableau idyllique est entaché par le poids du racisme et de la xénophobie qui surgissent encore trop souvent. Qu'il s'agisse de rejet envers la couleur de peau, l'origine ethnique ou même les stéréotypes et préjugés ancrés dans notre société, il est essentiel de comprendre que ces formes de discrimination possèdent des impacts dommageables sur la vie de nombreuses personnes. La discrimination raciale blesse profondément ceux qui en sont victimes. Elle limite leurs opportunités, nuit à la confiance en soi et peut avoir des répercussions physiques et mentales dévastatrices. Personne ne devrait vivre dans la peur d'être jugé en fonction de pareils critères ! Federico Ariu et sa société de production ArtFusion viennent de lancer une campagne de prévention qui appelle chacun à se responsabiliser par l’éducation en invitant à s’informer davantage sur les différentes cultures et ethnies qui coexistent chez nous. L'éducation demeure la clé de voûte pour lutter contre les préjugés. Si vous êtes témoin de discrimination raciale, intervenez ! Soutenez ceux qui les subissent et assurez-vous qu'ils ne se sentent pas abandonnés. Dans votre entourage, engagez des discussions ouvertes sur le racisme et la discrimination. Plus nous en parlerons et moins il deviendra facile pour ces maux de perdurer. Ce projet, subsidié par Equal Belgium, vise à mettre en lumière les différentes facettes des modes ségrégatifs qui ont la vie dure. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir plus juste et égalitaire. Soyez actifs dans cette lutte pour un royaume chacun puisse s'épanouir librement. Un film et des témoignages ont été mis gratuitement en ligne sur le site www.colorsbelgium.be


EXPOSITION : ERWIN BLUMENFELD Ce photographe allemand surdoué dont la vie, ballottée de-ci de-là au rythme des affres du XXe siècle, n’a souvent tenu qu’à un fil, faites de tourments et d’épreuves. Ses clichés racontent une époque, les siens, la résilience, le pied de nez insolent qu’il a lancé au destin, les exils successifs et la réussite aux Etats-Unis. Connu pour ses clichés de mode à la créativité exceptionnelle, Blumenfeld (18971969) est l’auteur d’une œuvre polymorphe où se mêlent inspirations dadaïstes, engagements politiques et expérimentations artistiques. Présentant plus d’une centaine de photographies, cet événement revient sur le destin de ce juif berlinois qui a fait partie d es avant-gardes culturelles à Amsterdam, puis à Paris, avant de connaître les camps d’internement lorsque a éclaté la Seconde Guerre mondiale. Parvenant in extremis à se réfugier à New York en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une libre ex ploration de formes et de couleurs. Une exposition à admirer au Musée juif de Belgique du 29 septembre 2023 au 4 février 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SMALL IS BEAUTIFUL Dans un monde en perpétuelle expansion, où la grandeur et la démesure semblent être les objectifs ultimes, il est rafraîchissant de se plonger dans l'univers de Small is Beautiful. Cette exposition captivante nous invite à réfléchir sur la valeur de la petitesse, de la simplicité et de l'intimité dans notre société contemporaine. Lorsqu’on pénètre dans ce lieu, on est immédiatement frappé par la délicatesse des œuvres exposées. Des miniatures minutieusement confectionnées qui révèlent la joliesse qui peut être trouvée dans les détails les plus infimes. Ici, la petitesse est célébrée comme une forme d'art à part entière. Elle nous rappelle que la grandeur ne réside pas toujours dans la taille, mais dans la qualité de l'attention portée aux choses. Les artistes ont délibérément choisi de se concentrer sur les détails de la vie, qu'il s'agisse d'une fleur délicate, d'un oiseau en vol ou d'une scène de rue tranquille. Leurs créations nous montrent que la miniaturisation peut révéler des trésors cachés et des émotions profondes. Cet événement rassemble les œuvres de dix-huit artistes internationaux spécialisés dans le mini et présente au grand public leurs réalisations. Après le succès incontesté du phénomène #MiniatureArt sur les réseaux sociaux, voilà en vrai des travaux qui nous invitent à opter pour un regard différent, parfois insolite, toujours extraordinaire, sur le monde d'aujourd'hui. Afin de réveiller notre âme enfantine, cette collection incorpore des figurines, des bonbons, des crayons, des fruits et des photographies pleines de surréalisme pour faire sourire, interroger ou simplement détendre l’esprit. Une exposition du même type s’est récemment déroulée à Paris, attirant près de quarante mille visiteurs. Que demander de plus ? Si cela vous intéresse, elle se déroule à la Grand-Place dès le 20 octobre 2023. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.smallisbeautifulart.com Grand Place, 5 à 1000 Bruxelles Sam M as


EXPOSITION : LA DEUXIÈME VIE DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE Les instruments musicaux sont aussi individuels que les personnes qui les fabriquent et en jouent. Chacun a son propre style, ses couleurs préférées, son caractère sonore. Des instruments du monde entier sont venu des collections de la Maison de la création et de Music Fund, ils sont prêts à vous dévoiler leurs secrets, et certains sont prêts à créer de la musique avec vous ! Music Fund est une organisation belge qui collecte des instruments de musique vieux et cassés pour les réparer et les envoyer en République démocratique du Congo, au Maroc, en Haïti, en Palestine et au Mozambique afin de soutenir des écoles de musique et des projets socio-musicaux. La Maison de la création utilise également des instruments de musique pour permettre aux personnes des environs de pratiquer la musique et de développer leurs talents créatifs. Cette exposition vous permettra de découvrir, sous la forme d'un voyage musical à travers les pays et les continents, comment les instruments de musique usagés et cassés peuvent trouver une deuxième vie et aider leurs nouveaux propriétaires. A découvrir jusqu’au 19 décembre 2023 à la Maison de la Création. Plus de détails sur le site www.maisondelacreation.org Place Emile Boeckstael à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : NICOLE TOLLET Nicole Tollet nous emmène dans des univers réexplorés avec des paysages traités sous forme d’abstractions poétiques, de portraits d’êtres fragiles, d’animaux ou encore d’ombres croisées. Les œuvres qu’elle propose sont tactiles, sensibles et toujours émouvantes. Dès 1999, elle suit des cours de peinture à l’huile durant trois ans auprès de Jacqueline Devreux et y découvre les techniques mixtes, l’acrylique et les pigments. En 2002, elle trouve dans le travail de ces matières un moyen d’expression convenant à sa sensibilité. Elle poursuit son questionnement lors de stages et en bénéficiant des conseils artistiques de Mirèze Aerts. De 2011 à 2013, elle se perfectionne dans l’art du portrait au sein de l’atelier WAP de l’école d’art d’Uccle. La commune de Laeken met à sa disposition les cimaises de la maison de la Création pour une exposition qui permet de se familiariser avec son travail. Un événement à découvrir du 15 novembre au 19 janvier 2024 sur le site MC Gare. rue du Champ de l'église, 2 à Laeken. Voyez davantage de détails sur le site officiel www.maisondelacreation.org Rue du Champ de l'église, 2 à 1020 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : ART IN DEMOCRACY Qu’est-ce que la démocratie ? Pourquoi l’Union européenne a-t-elle fait le choix des valeurs démocratiques ? La collection d’art contemporain du Parlement européen contient de nombreuses œuvres propres à nourrir notre réflexion sur ces questions. Cette exposition nous propose de découvrir comment des artistes issus des quatre coins de notre continent interprètent le concept de démocratie. Les travaux sélectionnés sont représentatifs des visions critiques et personnelles de chacune et chacun des artistes exposés, qui affichent leur volonté de défendre la démocratie par leur production. Elles contribuent à sensibiliser à la nécessité de s’engager pour les libertés et rappellent qu’il est de notre devoir de rester vigilants et de participer aux temps forts de la vie civique tels que les élections européennes. Dans ce cadre, ces œuvres nous rappellent que les citoyens européens peuvent eux aussi concourir à la défense de la démocratie en votant lors des prochaines élections en juin 2024. Cette exposition est également conçue pour nourrir la réflexion sur ce dont une démocratie a besoin pour bien fonctionner comme, par exemples, le respect des règles du jeu et l’engagement politique des citoyens. Elle aborde aussi des problématiques qui mettent à l’épreuve nos valeurs, telles que la relation entre les citoyens et les institutions, le rôle des médias de masse et leur capacité à fournir des informations précises et fiables, les limites du pouvoir des États s’agissant de la vie privée et des initiatives personnelles des citoyens, ou encore les mouvements migratoires et transfrontaliers. Certains grands courants de l’art contemporain portent un regard analytique et critique sur les réalités sociales et politiques du moment, souvent avec une part d’ironie, de sarcasme, de scepticisme ou d’amertume. Ce faisant, ils sont fortement marqués par l’engagement intellectuel, éthique voire, parfois, ouvertement politique de nombreux artistes des XXe et XXIe siècles. Le regard critique de l’art peut permettre de contourner et de subvertir les apparences immédiates de notre quotidien pour mettre en lumière des aspects ignorés, révéler des vérités désagréables et soulever des questions éthiques et historiques. Cet art se veut lanceur d’alerte et conseiller, commentateur lucide et aiguillon pour la pensée. L’art demeure un puissant outil de communication et de sensibilisation aux problèmes les plus divers, car il offre des modalités d’expression différentes de l’énonciation écrite ou orale. L’art remue et relie. L’art éveille à des pensées, à des idées, il ouvre sur un dialogue citoyen, sur des conversations plus profondes quant à ce qui compte pour la collectivité et sur une prise de distance avec la polarisation qui entache certaines problématiques. Un événement à découvrir au Parlementarium jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.visiting.europarl.europa.eu Rue Wiertz, 60 à 1047 Bruxelles

EXPOSITION : ÉCHO L’Heure Atelier, Centre d’expression et de Créativité implanté dans le secteur psycho-social schaerbeekois, fête ses 30 ans. A cette occasion, certains travaux inspirés d’anciennes œuvres qui ont jalonné l’histoire de l’Atelier feront écho lors d’une exposition anniversaire. Au cœur d’un quartier défavorisé, le Centre se veut ouvert à toute personne désireuse de découvrir ou développer une recherche artistique. Sa liberté d’accès, sans stigmatisation, reste son parti pris depuis sa fondation. Cette liberté n’en est pas moins exigeante car elle suppose de chacun que sa démarche se soutienne de son propre désir… de rencontre, de création. Peinture, dessin, gravure, sculpture, sérigraphie, photo et vidéo…


L’écho y sera abordé de multiples manières depuis la mythologie jusqu’aux univers scientifique, métaphysique, relationnel, formel… Des travaux à découvrir jusqu’au 20 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.heureatelier.be Rue de Locht, 91/93 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : HANNE LYDIA OPOIEN FIGENSCHOU Les œuvres de Hanne Lydia Opøien Figenschou explorent les thèmes du genre et de l’identité à travers le dessin, le texte et la vidéo, exprimant un intérêt récurrent pour le flagrant et le public versus l’intime. Le texte est utilisé dans des installations aux thèmes narratifs, comme la prose dans les œuvres vidéo appelées « Video prosa », poésie recueillie dans des livres ou dans des performances. Sa dernière publication s'intitulait « Four in One, A Book Collection », contenant 115 poèmes en norvégien/anglais. La publication contient, comme le titre l'indique, une collection de tous ses livres publiés, Dans ses dessins, Figenschou travaille principalement aux crayons de couleur sur papier noir. Ses œuvres sont basées sur des instantanés pris avec un smartphone. L'immédiateté est mise en évidence grâce à des techniques fastidieuses et à des agrandissements qui les éloignent efficacement de la source numérique. De loin, certains dessins peuvent paraître relativement réalistes, mais un examen attentif révèle qu'ils sont constitués d'éléments bruts. Dans ses œuvres précédentes, l'autoportrait masqué est un thème récurrent en référence aux stratégies employées par diverses cultures pour exprimer leur identité en couvrant ou en découvrant le corps. Cette approche peut être considérée comme exprimant la nécessité de revendiquer la propriété de l’autoportrait, qui, tout au long de l’histoire de l’art, a été la domination des hommes. Une exposition à découvrir à la galerie Husk jusqu’au 23 décembre 2023. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.huskgallery.com Chaussée de Waterloo, 690 à 1180 Bruxelles


EXPOSITION : NEUVIÈME ART NOUVEAU Installé dans l’un des joyaux architecturaux conçu par Victor Horta, le Centre Belge de la Bande Dessinée évolue entre Art Nouveau et Neuvième Art depuis sa création. Aussi, lorsque Bruxelles célèbre l’Art Nouveau, le CBBD est heureux de proposer à ses visiteurs une exposition inédite, valorisant la richesse du thème et l’inventivité des artistes. Au-delà de la simple représentation de l’Art Nouveau dans la bande dessinée, l’exposition mettra en lumière la relation de ces deux arts en une découverte originale. Elle invitera à une immersion dans l’époque et explorera les sources d’influences et les auteurs majeurs, tel Alphonse Mucha, qui ont inspiré le Neuvième Art. Une sélection de planches et de reproductions permettra de (re)découvrir le travail des auteurs franco-belges qui ont revisité l’Art Nouveau pour livrer des œuvres à son image : fortes, rythmées, colorées, et d’une liberté créative exceptionnelle… Un événement à découvrir au Centre belge de la Bande dessinée du 1er décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE LOUP EN SLIP Né dans la série Les Vieux Fourneaux sous la forme D’un théâtre de marionnettes, Le Loup en slip vit ses propres aventures depuis 2016. Les auteurs unissent leurs talents pour s’adresser aux plus jeunes et mettent en scène un loup avenant, reconnaissable à son slip rayé rouge et blanc, qui se démarque par sa générosité et sa sympathie. Les récits écrits par Wilfrid Lupano sont dessinés et mis en couleur par Mayana Itoïz, avec la participation de Paul Cauuet. Empreints d’humour et de sens, ils revisitent des thèmes forts comme la peur, la différence, le travail ou les phénomènes de mode pour faire la part belle à la solidarité, l’amitié, les découvertes et les voyages. Pour notre plus grand plaisir, ce loup d’exception s’installe dans la Gallery du CBBD le temps d’une exposition. La petite vie de la forêt, avec Madame la Chouette, la brigade anti-loup ou Robert l’écureuil, roi des noisettes et des affaires, réserve bien des surprises. Petits et grands pourront célébrer cet univers tendre et attachant, placé sous le signe du rire et de la bienveillance ! Une exposition à voir au Centre belge de la Bande dessinée du 19 décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : LUCIE SENTJENS Née à Bruxelles en 1959, formée dans l’atelier de sculpture de Rik Poot à La Cambre, Prix Godecharle et de la Fondation de la Vocation (1982), Lucie Sentjens a enseigné la sculpture à l’Ecole des Arts d’Ixelles durant quarante ans, développant en parallèle ses talents originaux de sculptrice, peintre et dessinatrice. On lui doit notamment la sculpture Grégala face à l’hippodrome de Boitsfort. Palpitation, tel pourrait être le mot juste pour tenter de cerner l'énigme que nous propose Lucie Sentjens qui, en renversant la formule de Victor Hugo, nous fait percevoir les palpitations de la chair dans les entrelacs du bronze ou du cuivre. Hélas les mots sont lourds, les mots sont gras et que peuvent ils nous dire de la grâce d'un geste clair, de la palpitation spirituelle que l'on voit ici ondoyer sous le métal froid. Le royaume de l’artiste est peuplé de femmes à la nudité émotive, saisies dans l'intime urgence de leur féminité et de chevaux, sans autres maîtres que le vent des hautes plaines et d'un soleil en majesté. Quelques autres créatures complètent le bestiaire, mais l'essentiel est là : femmes et chevaux, sensualité et fierté des êtres, sa fierté à elle, ça va de soi. Là, c'est le cuivre qui parle et, comme si l'artiste n'avait confié qu'au seul bronze le soin de capter les mouvements, les flux secrets qui gravitent sous les peaux, elle explore au travers du cuivre les infinies nuances de l'immobile, du mutique, de l'intériorité nue face à de trop vastes énigmes. Ces travaux sont à voir à l’Espace Freddy Thielemans jusqu’au 17 décembre 2023. Voyez plus de détails sur le site www.bruxelles.be/exposition-luciesentjens Rue Saint-Ghislain, 19 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LIONEL SABATTÉ, DE LA TERRE À LA LUNE Né à Toulouse en 1975, Lionel Sabatté vit et travaille à Paris. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003, son travail fait l’objet de nombreuses expositions en Europe, aux EtatsUnis et en Asie, intégrant plusieurs collections institutionnelles. L’artiste vient de terminer une manifestation majeure dans le Château et les jardins de Chambord. Bruxelles lui consacre une deuxième exposition avec des œuvres expérimentales inédites faites pour surprendre, susciter la curiosité, encourager le dialogue et faire réfléchir avec des travaux qui enchevêtrent textiles, reptiles en bronze et matériaux oxydés, insistant sur le réemploi d’objets et de matières que d’autres voueraient à la benne aux ordures, ajoutant aux pigments des éléments tels que la rouille, des fibres de cheveux, de la cendre ou encore de la poussière. Il nous invite à entrer dans un bestiaire fantastique qui déploie les volets d’un nouvel imaginaire qui ne s’interdit rien du tout. Son travail invite bien sûr à une réflexion sur le réemploi et la place que nous occupons dans notre environnement. Une exposition singulière à découvrir jusqu’au 22 décembre à la galerie Laurentin. Voyez les détails pratiques sur le site www.galerie-laurentin.com Rue Ernest Allard, 43 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : ART(S) NOUVEAU(X) BELGE(S) L'Art Nouveau se définit comme étant un mouvement artistique qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il est apparu en réaction à l'esthétique rigide et conservatrice de l'époque victorienne, cherchant à créer un nouveau langage qui exprime la modernité de l'époque. Egalement connu sous le nom Jugendstil, il s'est développé dans différents domaines tels que l'architecture, le design d'intérieur, les arts décoratifs, les arts graphiques, la peinture, la sculpture et même la mode sous l’impulsion de visionnaires qui ont tenté de moderniser leur environnement, en faisant place au neuf et au beau. Ce mouvement se caractérise par l'utilisation de formes organiques inspirées de la nature, telles que des courbes élégantes, des lignes sinueuses et des motifs floraux. Les artistes de l'Art Nouveau ont également intégré des éléments géométriques et stylisés dans leurs créations, tout en mélangeant les matériaux. Plus que tout autre courant, l'Art Nouveau a cherché à fusionner les arts et l'artisanat, en mettant l'accent sur le travail manuel et l'attention aux détails. Les créations sont souvent ornées, luxuriantes et empreintes d'une certaine sensualité. On parle évidemment d’un état d’esprit et d’une foi insatiable dans la modernité. Pour sa première exposition, la Maison Hannon souhaite présenter l’Art Nouveau dans sa pluralité, au travers d'œuvres majeures, issues des plus grandes collections d'art belge, inédites pour la plupart. On ne le rappelle pas suffisamment, mais notre capitale s’est avéré le terrain d’expérimentations audacieuses en la matière, grâce à la révolution industrielle qui battait son plein et qui avait généré une classe bourgeoise bien nantie, soucieuse d’exposer sa richesse aux yeux d’autrui en faisant appel aux meilleurs ouvriers et en se référant à une poignée d’architectes ayant le vent en poupe. Si Victor Horta est le plus souvent cité dans les manuels, il importe de ne pas oublier Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy dont les interventions se sont avérées notables dans ce changement de cap, intervenant pour une existence plus décorsetée, un style simple et dépouillé. Cette exposition est à voir jusqu’au 5 juin 2024 à la maison Hannon. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisonhannon.be Avenue de la Jonction, 1 à 1060 Bruxelles Daniel Bastié

EXPOSITION : JEAN JULLIEN Jean Jullien (1983) propose une exposition immersive, au sein de laquelle ses œuvres prennent vie dans un environnement de commentaires peints sur les murs et de réflexions sur l’environnement. Cet événement célèbre la relation symbiotique entre l’art et le langage, pour mettre en valeur le talent exceptionnel de cet artiste qui fusionne les deux. L’occasion surtout de se lancer dans un voyage où le pouvoir de l’image et du mot écrit s’entrelacent, afin d’illuminer la richesse et la complexité de l’expérience humaine. Jean Jullien s’exprime par le biais de la peinture, de la photographie, de la vidéo, de la création de costume, de l’installation artistique in situ, de livres, d’affiches et de vêtements. Il est pour beaucoup le prototype de l’artiste pluridisciplinaire au parcours non-conventionnel, qui en partant des réseaux sociaux a bâti une carrière illustrant un redéploiement du champ de l’art contemporain par le biais des nouveaux canaux de communication. Son originalité tient en partie de son talent à créer une relation avec sa propre communauté basée sur une narration en continu. A force de commentaires et d’illustrations sur Instagram ou directement sur les murs des lieux d’exposition, il dessine un cadre affectif autour de ses créations, tout en les dotant d’une profondeur sémantique supplémentaire. Ses travaux sont à découvrir au Mima jusqu’au 31 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mimamuseum.eu Quai du Hainaut, 39-41 à 1080 Bruxelles


EXPOSITION DE SCULPTURES EN PLEIN AIR C’est une première ! Faisant suite à un appel lancé en 2021 par le Centre culturel Escale du Nord, le Parc des Etangs (Anderlecht) s’est transformé en écrin pour accueillir les œuvres monumentales de six sculpteurs, prouvant à quel point l’art ne doit pas se cantonner aux galeries et aux seuls musées. Il a pour vocation d’éduquer, de sensibiliser, d’émouvoir, de questionner et de générer des débats, tout en permettant aux riverains de découvrir des œuvres contemporaines dans leur environnement lors d’une promenade pédestre, en allant faire leurs courses ou en se déplaçant expressément pour venir à leur rencontre. Enfin, il s’agit de promouvoir le travail de celles et ceux qui pratiquent la sculpture en dilettante ou en professionnels, pour prouver la vitalité de notre royaume, ainsi que pour rendre la culture accessible gratuitement à tous. Une formule très éloignée des univers figés des académies et la présentation dans un espace public agréable et verdoyant de pièces faisant chacune plusieurs mètres pour une confrontation immédiate avec le public. La disposition des œuvres dans le parc offre plusieurs points de vue pour les contempler, sans ordre de visite nécessaire. On passe allègrement de l’une à l’autre pour un arrêt ou pour passer son chemin … si on n’a pas été séduit ! Une balade qui permet également de s’évader du bitume en côtoyant des canards et des oies, des joueurs de pétanque, des familles, des séniors et des jeunes s’échangeant le ballon. Les artistes retenus sont José Sahagun, Hubert Verbruggen, Jean Boghossian, François Canart, Brigitte Danse et Isabelle Van Wylick Zazie. Des identités artistiques peu banales ! Cette exposition en plein air est à voir jusqu’au 22 avril 2024. Avenue Marius Renard à 1070 Bruxelles Daniel Bastié

EXPOSITION : POP THE BUBBLES, BLUR THE BOUNDARIES Depuis 2014, le Centre culturel coréen organise chaque année une exposition de bandes dessinées en invitant des artistes belges et coréens. Au fil des ans, il a été observé que de nombreux dessinateurs s'éloignaient des schémas traditionnels pour explorer de nouveaux horizons artistiques. L'exposition "Pop the Bubbles, Blur the Boundaries" met en lumière huit créateurs qui ont étendu leurs champs d'exploration tant en Corée qu’en Europe. Parmi eux, Martin Panchaud, Jérémie Moreau, Mathilde Van Gheluwe, Valentine Gallardo, Yongkwan Kim, Silki, Yoojin Um et Leebinsoyeon. Cet événement dévoile une variété d'œuvres issues du neuvième art, dont "La couleur des choses" de Martin Panchaud, lauréat du prix du meilleur album au Festival de la bande dessinée d'Angoulême en 2023, et Silki, une auteure coréenne qui a été plusieurs fois présentée à la fête de la bédé d'Angoulême. De plus, les travaux de Lee Binsoyeon et Kim Yongkwan, deux artistes qui ont organisé de nombreuses expositions en Corée, trouvent ici une place pour leurs œuvres. N'oublions pas les planches de Yoojin Uhm, qui a gagné en popularité sur Instagram, ainsi que celles de Mathilde Van Gheluwe et Valentine Gallardo, deux artistes belges qui mettent en valeur le charme unique des romans graphiques belges. Leurs compétences s'étendent non seulement à la bande dessinée mais, également, à l'illustration et aux arts plastiques. A voir au Centre culturel coréen jusqu’au 29 décembre 2023. Plus de détails sur l www.brussels.koreanculture.org Rue de la Régence, 4, à1000 Bruxelles


EXPOSITION : URSULA SCHULZ-DORNBURG « Niemandslicht » propose un voyage à travers l’œuvre de la photographe allemande Ursula Schulz-Dornburg. Le tout via neuf séries, chacune portant sur la relation entre l’architecture, l’environnement et le passage du temps du fait de l’action humaine ou de phénomènes naturels. Ensemble, ces clichés parcourent de vastes étendues ancrées par des lignes d’horizon et plongent dans les couches temporelles en considérant leurs vestiges. « Niemandslicht », qui se traduit par « la lumière de personne », fait référence à la constellation photographique du temps, de la lumière et de l’espace. Nous pouvons également comprendre Niemandslicht comme étant une description poétique des ombres et l’absence déterminante d’une image. Le temps, qui se trouve au cœur de l’œuvre d’Ursula SchulzDornburg, se présente comme cyclique plutôt que marqué par des événements singuliers. Outre le Niemandslicht, nous découvrons dans ses photographies à un Niemandszeit ou no man’s time, structuré par des rencontres avec la récurrence plutôt que par des décisions et des changements individuels. C’est un temps qui se déroule dans les ombres et les plis de l’histoire enregistrée. Ursula Schulz-Dornburg (née en 1938 à Berlin) a vécu et travaillé à Düsseldorf. De 1959 à 1961, elle a étudié à l’Institut für Bildjournalismus de Munich. En 2016, elle a reçu le prix de photographie Aimia/Ago. Deux ans plus tard, elle a remporté le prix Aperture Foundation du meilleur catalogue de photographie de l’année pour « Land In-Between ». Une exposition à découvrir jusqu’au17 décembre 2023 à la Fondation A. Voyez tous les détails complémentaires sur le site officiel www.fondationastichting.com Avenue Van Volxem, 304 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : PRIVAT LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE ! L'œuvre et la vie de Privat Livemont, artiste bruxellois emblématique de l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site officiel www.autrique.be Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles Andrea Cerasi


EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenue une figure internationale de la mode. Cette exposition n’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de Diane von Furstenberg de façon libre. L’exposition invite le visiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. . Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout en soulignant son importance comme marqueur de changement social. Prenant comme point de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancs utilisés au XIXe siècle, des appareils électroniques obsolètes, etc. Qu’ils soient industriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site officiel www.historia-europa.ep.eu Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : DAVID CLAERBOUT L’artiste anversois David Claerbout répartit ses installations sur trois étages pour une exposition baptisée Birdsong, affichant des facettes distinctives de sa pratique. Dès le rez-de-chaussée, on est ébahi par l’intensité des couleurs chatoyantes de l’œuvre Birdcage et assistons à la perturbation d’un parcjardin pittoresque et tranquille en pleine floraison secoué par une explosion. Le plan distendu de l’éruption se réduit à une expérience purement visuelle augmentée par l’absence du bang anticipé, ce vide à la fois déstabilisant et réconfortant pour le spectateur. Non sans faire allusion à l'Empire des Lumières de René Magritte, une importante série de peintures représentant des images paradoxales d'un paysage nocturne au ciel ensoleillé, le plasticien souligne ici de quelle manière l'humanité bâtit activement le monde qu'elle habite. Un élément primordial de l'œuvre de David Claerbout demeure l'inversion de la relation premier plan/arrière-plan, la façon dont le changement de notre attention peut modifier notre regard sur le monde. Dans la lignée des idées sur l’anti-anthropocentrisme, l'Étourneau sansonnet et la Grive musicienne occupent un rôle central, avec un fort accent sur le changement d'aura qu'ils subissent dans des états de panique, glissant d'un registre de légèreté à un portrait expressionniste de la peur. Alors que nous assistons à l'échange progressif des qualités énergétiques de violence et de paix, Birdcage explore comment la mémoire complète notre perception visuelle, démontrant que le sujet humain est, par essence, le temps. L'accent mis sur la périphérie nous fait passer d'un contexte plutôt lyrique à un état de tension convaincant, le tout soutenu par une approche très picturale, une qualité picturale qui se poursuit clairement. Par exemple, Backwards Growing Tree nous montre un rendu numérique d'un arbre solitaire dans la campagne près de Salsomaggiore Terme (région de Parme, Italie). Entièrement numérique, et donc paradoxalement fait main, l'arbre est suivi sur une période de cinq ans. Partant d'une tentative de contrer l'aspect linéaire du temps, Backwards Growing Tree nous montre l'heure dans un miroir. Tous les processus naturels se déroulent complètement à l’envers, mais cela ne donne pas lieu à une expérience immédiate : à l’œil nu, il nous est impossible de percevoir les processus naturels inversés en temps réel. Un point aveugle dans notre perception se révèle. Ce n'est que grâce à une implication plus contemplative du spectateur que le film révèle sa véritable nature. L'aspect intime et révélateur se situe ici littéralement dans la dimension temporelle, où le déclin de l'arbre vers un état plus jeune nous met conceptuellement au défi de réfléchir aux notions de disparition et de perte. Au deuxième étage, nous trouvons des œuvres sur papier qui sont en relation directe avec Backwards Growing Tree et Birdcage, des études élaborées qui soutiennent le travail vidéo, disséquant et fournissant un aperçu à la fois à l'artiste et au spectateur. Ces pièces réaffirment la nature picturale, à travers ses qualités graphiques, les touches et les superpositions techniques créant une riche profondeur où le spectateur s'égare. Est également présentée dans le même espace Texas Border Piece, une série de neuf œuvres sur papier, entièrement travaillées en niveaux de gris et se terminant par une projection à petite échelle, un stop motion construit à partir des dessins eux-mêmes. Cette série capture un moment difficile à la frontière entre le Texas et le Mexique, où les rangers de la patrouille frontalière américaine interceptent des Haïtiens qui tentent de traverser le Rio Grande pour atteindre les États-Unis. La violente résistance des rangers à cheval souligne le contraste saisissant avec les intentions plutôt inconscientes des familles qui ne voient que leur malheur s'aggraver. Lorsque David Claerbout a vu les photos de presse de cet événement en 2022, il a été frappé par le style faussement pictural, qui contrastait fortement avec l'horreur de l'incident et les conventions du photojournalisme. La projection du film qui l'accompagne nous montre une transition quelque peu inconfortable dans notre concentration entre la confrontation brutale et l'étreinte tranquille de la nature. Symbolisant pour ainsi dire la destination et les aspirations des réfugiés, le motif de l’arbre forge une unité dans l’espace qui dissout la division spatiale entre les rives gauche et droite du fleuve et son équivalent politique. Une exposition à découvrir jusqu’au 3 février 2024 à la galerie Greta Meert. Voyez les informations complémentaires sur le site officiel de la galerie www.galeriegretameert.com Rue du Canal, 13 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : FRANCIS ALYS Jouer est un besoin fondamental de l’être humain, comme manger et dormir. Pendant l’enfance, nous l’apprenons instinctivement ou en imitant les autres. Le jeu doit être considéré comme une relation créative des enfants avec leur univers, activité qui peut parfois dissimuler une dimension sociopolitique. Comme les interactions sociales se déroulent de plus en plus en ligne dans un monde virtuel, Alÿs capture ce moment de profonde transition que vit notre société et rassemble une mémoire des jeux d'enfant avant qu’ils ne disparaissent. Si certains d’entre eux se rattachent à la tradition d’une région spécifique, d’autres sont plus universels, et nombre de ces jeux se retrouvent d'ailleurs dans le tableau du 16e siècle Jeux d’enfants de Bruegel, une œuvre qui a fortement impressionné Alÿs quand, à un âge précoce, il l’a vue pour la première fois. Dans l’œuvre d’Alÿs, observer et documenter le comportement humain dans l’environnement urbain est la constante principale. Ses films enregistrent tant les traditions culturelles que les actions spontanées et sans contrainte des enfants, dans la rue comme dans les zones de conflit et des turbulences de la vie moderne. Les jeux d’enfants ont acquis une place centrale dans la pratique d’Alÿs, lui permettant de capturer la culture et les modes de vie des gens, parfois même dans des endroits où ils semblent le moins susceptibles de se manifester. Une exposition à découvrir au Wiels jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : ART NOUVEAU - HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION L'Art Nouveau, également connu sous le nom de "Style nouille" en France, a été un mouvement artistique et culturel de la fin du XIXe siècle, qui s’est développé au début du XXe siècle. Il était caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une esthétique très ornementale. Il s’est manifesté dans divers domaines artistiques, tels que l'architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture et même le design graphique. Son objectif était de créer un style total, avec l’intention d’intégrer l’art dans toutes les strates de la vie quotidienne : du mobilier aux vêtements, en passant par les affiches publicitaires. Son architecture se distinguait par des lignes courbes, des façades richement ornées et des éléments décoratifs exubérants avec des vitraux pour réchauffer les façades, des ferronneries apparentes et des mosaïques colorées. Des architectes emblématiques de ce mouvement (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí) ont créé des bâtiments dont la renommée perdure. Dans le cadre de l’année Art Nouveau Brussels 2023, la Fondation Roi Baudouin expose une série de chefs-d’œuvre appartenant à ce courant et met en lumière cette période-clé du patrimoine. On l’a un peu oublié, mais Bruxelles a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion de l’Art nouveau. L’occasion d’aller admirer une variété d’objets usuels conçus dans ce style caractéristique et signés. Philippe Wolfers, Henry van de Velde, George Morren et, parmi d’autres, Gustave Serrurier-Bovy. Derrière chacun se cache un récit particulier ou une anecdote. Les œuvres présentées, habituellement exposées dans diverses collections publiques belges, sont exceptionnellement réunies au musée BELvue jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez les détails complémentaires sur le site www.belvue.be Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles André Metzinger


EXPOSITION : SHOSHANA WALFISH L'artiste Shoshana Walfish travaille des thèmes tels que le féminisme, l'identité et l'histoire collective. Elle explore le réel et l'imaginaire, recherchant le matériel et l'immatériel. Elle déterre des images, des objets ou des histoires et les réagence dans une nouvelle réalité. Ses portraits et études d'inspiration classique possèdent une connotation existentielle. L'homme reste fragile et égaré. Pour d’autres tableaux, cette artiste réalise des collages dans lesquels elle rassemble des personnages et des objets qui, à première vue, ne s’emboîtent pas. Les corps désirés entrent en dialogue avec les artefacts historiques. L'ensemble génère un fantastique cabinet de curiosités des désirs. Sans jamais se lasser, elle questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société. Ses œuvres sont à découvrir chez nous au Musée juif de Belgique du 7 septembre 2023 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pour organiser votre visite sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CAMILLE DE TAEYE Bon vivant à l‘humour subversif et au vécu tragique, Camille De Taeye (1938-2013) est un artiste peintre bruxellois évoluant en marge des tendances et mouvements artistiques. Sa première épouse Gerda Vancluysen, écrivaine et poétesse, l’a initié au monde de l’édition. Ensemble, ils ont réalisé une série de livres, développant un univers pictural et poétique qui leur est propre. L’artiste a également conçu avec plusieurs auteurs et autrices des ouvrages qu’il accompagnait de lithographies tirées sur sa presse à bras. Chaque estampe est un écho aux textes mais aussi aux multiples facettes du peintre qui se retrouvent dans ses tableaux. Pour Camille De Taeye, la peinture est une forme de résilience. Son œuvre est jalonnée de plusieurs thèmes transversaux, incarnés par des motifs récurrents qui traduisent et détournent les drames de son existence à travers un imaginaire singulier. Cette exposition propose de découvrir quelques aspects cruciaux de sa création : sa syntaxe, ses symboles, qui sont autant d’éléments grammaticaux nécessaires à son art relationnel, la cohabitation de l’éros et de thanatos, une forme d’identité belge et les équilibres précaires. Une exposition à découvrir jusqu’au 24 janvier 2024 à la Bibliothèque Wittockiana. Plus de renseignements sur le site www.wittockiana.org Rue de Bemel, 23 à 1150 Bruxelles


EXPOSITION : ATLANTIS Atlantis reste l'une des légendes les plus fascinantes de l'histoire, un secret immergé au cœur de l'océan qui continue de stimuler l'imagination humaine. Cette île mythique est mentionnée pour la première fois il y a plus de deux mille ans par Platon dans ses dialogues de "Timée" et "Critias". La description du philosophe grec fait d'Atlantis une civilisation avancée, située au-delà des colonnes d'Hercule (aujourd'hui le détroit de Gibraltar) et destinée à un destin tragique. La plupart des récits qui nous sont parvenus décrivent cet endroit comme paradisiaque, caractérisé par une technologie avancée, une société bien organisée, une richesse incommensurable et une puissance militaire quasiment invincible. Cependant, sa fierté et son arrogance auraient mené à sa chute spectaculaire. Selon la légende, en un jour et une nuit, la cité aurait été engloutie par les eaux, ne laissant derrière elle que des récits et des spéculations. Depuis des siècles, les chercheurs, les archéologues, les plongeurs et les érudits ont tenté de la localiser. Certaines théories ont suggéré qu’elle serait située en mer Méditerranée, tandis que d'autres la placeraient dans les Caraïbes, en Crète, en Espagne ou même en Antarctique. Cependant, malgré les recherches passionnées et les nombreuses expéditions qui se sont succédé, Atlantis demeure introuvable, avec pour corollaire que je mythe continue de susciter des débats et de nourrir l'imaginaire. Elle a inspiré de nombreux romans, films et documentaires, ainsi que des théories sur des civilisations antédiluviennes. Depuis, Atlantis est devenu un symbole de la quête de la connaissance, de la curiosité humaine et de l'énigme qui perdure au-delà des limites de notre compréhension. Vous adorez les fonds marins et les expériences hors du commun ? Alors, l’exposition immersive Atlantis est vraisemblablement pour vous. Une aventure à vivre entre amis, en amoureux ou en famille, puisqu’elle a été conçue pour ravir petits et grands ! Le but de cet événement est de plaire au plus grand nombre en investissant un univers sous-marin grâce à des décors somptueux et des projections à 360°. Le parcours inclut une aventure en réalité virtuelle qui se déroule en temps réel avec vos proches, afin d’interagir avec votre environnement tout au long de l’odyssée. Envie de nager avec les poissons, d’explorer des cités enfouies et de percer ses mystères ? N’hésitez plus ! L’exposition a ouvert ses portes mi-octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.atlantis-expo.com;. Rue du mail, 50 à 1050 Bruxelles Michel Weyo


EXPOSITION : FOREVER - A CLOSE-UP OF LOVE AND MARRIAGE Le mariage est l'un des événements les plus photographiés de la vie. Dans les années 1900, après avoir été laissé aux mains de photographes professionnels, il devient un sujet de prédilection pour les membres de la famille désireux de mettre en valeur leurs talents d'artistes amateurs. Cette exposition explore le voyage émotionnel entre joie vibrante et émotions de cette journée singulière qui se veut une porte d’accès vers les souvenirs et légendes familiales. Autrefois, la vocation de la photographie était de laisser les traces d'une cérémonie, mais on assiste aujourd'hui à sa mise en scène très codifiée par les jeunes époux lors de leurs mariages afin de contrôler les traces photographiques publiées en ligne. « a Closeup of Love and Marriage» pose une nouvelle question : quelle est la place et le destin des photographes amateurs lors des mariages ? À l’heure des selfies et du partage massif via les hashtags, la photo de mariage possède quelque chose de spécial. C'est celui qui est conservé, imprimé et agrandi. La Tiny Gallery rassemble treize artistes contemporains de dix nationalités ayant une passion commune pour les techniques photographiques anciennes. Depuis les débuts de la photographie, les amateurs ont utilisé ces techniques historiques, telles que les tirages sur papier salé, le cyanotype ou l'albumine, pour documenter la vie quotidienne. Chaque artiste a apporté sa contribution en utilisant sa démarche personnelle. Esthétique, instantané, kitsch et inclusif, le large parcours international s'enrichit d'images collectées par les artistes dans une approche profondément personnelle et familiale. Un événement à découvrir à la Tiny Gallery jusqu’au 31 décembre 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.tinygallery.photo Rue de la cuve, 26 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : FAZE Betty, Emma, Hanya, Joséphine, Mathilde et Sheryl, étudiantes à l’IHECS, se sont réunies autour d’une même idée de thématique de mémoire médiatique en septembre 2022 : elles adorent le cinéma, et, pourtant, elles ont manqué de représentations à l’écran en grandissant en tant que femmes – la plupart non-hétérosexuelles. Faze, c’est le cinéma en tant que lieu de construction identitaire : c’est parce qu’on se reconnaît à l’écran qu’on peut imaginer des possibles pour soi. C’est aussi le constat qu’une majorité des films de fiction sont produits à travers un regard masculin, qui omet une diversité des représentations des femmes. Mais encore, le fait que cette absence de différents modèles pose notamment problème dans la construction identitaire des spectatrices et dans la manière dont la société voit et considère les femmes. Faze, c’est devenu une exposition qui a pour double objectif de permettre d’adopter un regard plus critique et inclusif au niveau des représentations de genre, et des femmes en particulier, mais aussi de comprendre la dimension impactante du cinéma. Si le regard au cinéma est puissant et peut être vecteur d’émancipation, il peut être aussi un outil militant dans la lutte pour l’égalité de genre et l’émancipation des femmes. Faze, c’est avant tout la découverte d’œuvres multimédia qui vous invitera, vous, spectateur, à sortir du cadre prédominant et à proposer un autre éclairage, un autre cadre, un autre regard, ouvrant une fenêtre vers une culture nouvelle, intersectionnelle, plurielle, queer, mouvante où il y a place pour tous. Un événement à découvrir à l’espace Magh jusqu’au 9 décembre 2023. Plus d’informations sur le site www.espacemagh.be Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : N'APPELEZ PAS ÇA ART BRUT A l’instar d’un K-Way des années 80, le Musée Art et Marges se retourne sur lui-même pour déployer une étendue de couleurs et de formes que vous ne soupçonniez pas ! Au fond d’une poche, une mise en garde de Jean Dubuffet, le rhétoricien de l’Art brut : « Il vous faudra trouver une autre désignation ». La lettre date de 1984. Cette balise terminologique posée, Art en Marges commençait ses prospections pour trouver des créateurs qui poussent dans les lisières. Depuis, l’association est devenue un véritable musée. Comment a grandi sa collection, comment ont évolué ses ambitions et le champ tout autour, garni de toutes les appellations nées de l’interdiction dubuffetienne ? Les initiatives se sont succédé, mettant à l’honneur l’art des autodidactes, collecté ou non dans le secteur de la santé mentale. Pour célébrer son quarantième anniversaire, le lieu a choisi de se dévoiler tout entier pour montrer sa collection et ses moyens de diffusion, en passant par la conservation, la recherche et la médiation. C’est aussi rappeler l’exposition en 1983 d’Anne-Marie Potvliege, mise à l’honneur dans cet espace, et qui a fait partie des premiers artistes à être montrés par Art en Marges. Depuis, l’institution a glané quatre décennies de créations contemporaines. Au fil du temps, le regard porté sur ses collections a souvent amené à en ressortir les écritures les plus épurées, là où l’œuvre d’art brut trouve sa justification dans ses similarités avec l’œuvre d’art conceptuelle. À l’heure où l’on réhabilite la couleur et la matière, cet événement propose une sélection de ce que les réserves recèlent de plus grouillant, contrebalancée par des travaux plus sobres qui semblent (et qui sont !) d’une autre époque. La réserve récence actuellement plus de quatre mille travaux, toutes techniques confondues, qui constituent un immense patrimoine rangé en sous-sol de l’espace d’exposition. Jusqu’au printemps prochain, l’idée est de se mettre au service du travail muséal, de recréer un lieu d’étude des travaux additionnées, de faire prendre conscience de l’intérêt de ceux-ci, mais surtout de libérer des zones de rangement, afin de mieux les réorganiser. Dans cette exposition, les gestionnaires ne se sont pas cantonnés à montrer des créations déjà bien connues, mais de sortir des choses plus rares, voire confidentielles, et qui ont rarement eu droit à l’honneur des cimaises. Un événement à découvrir jusqu’au 21 avril 2024 au Musée Art et Marges. Voyez les détails pratiques sur le site www.artetmarges.be Rue Haute, 314 à 1000 Bruxelles Sam Mas


EXPOSITION : L’ART DE RIEN Cet événement collectif se veut une célébration de l'art dans sa forme la plus humble, mettant en lumière des artistes principalement bruxellois qui maîtrisent l'art du geste minimaliste et qui ont une préférence marquée pour les matériaux modestes. Leur démarche artistique repose sur la réutilisation et le détournement de matériaux modestes, redonnant ainsi une nouvelle esthétique et une dimension poétique à des objets qui sont souvent relégués au rang de l'ordinaire une fois leur utilité consumée, dans le tumulte du monde moderne. Ces plasticiens créent une nouvelle vie pour ces matériaux délaissés, leur conférant une dignité renouvelée au sein de leur expression artistique. Ils nous invitent à réfléchir sur la valeur intrinsèque des choses que nous considérons généralement comme insignifiantes, à travers leur œil artistique unique. Cette exposition présente donc une sélection d'artistes invités, dont le travail incarne cette philosophie de l'art minimaliste et de la réutilisation créative. Leur approche est teintée d'humour et de poésie, offrant aux visiteurs une expérience artistique à la fois stimulante et captivante. En plus de cette sélection soigneusement choisie, l'exposition propose également une plongée dans les collections de François de Coninck et de Galila Barzilaï Hollander. François de Coninck nous dévoile une fascinante collection d'œuvres qui reflètent sa sensibilité artistique personnelle, tandis que le cabinet de curiosités contemporaines de Galila Barzilaï Hollander nous transporte dans un monde d'objets insolites et surprenants. Ce qui rend cette exposition encore plus spéciale ressort de la mise en avant d'artistes internationaux, soulignant ainsi l'universalité de cette esthétique de l'art humble et minimaliste. "L'art de rien" nous invite à porter un regard neuf sur le monde qui nous entoure, à apprécier la beauté et la signification cachée dans les choses simples, et à célébrer l'ingéniosité de ces artistes qui transforment l'ordinaire en extraordinaire. C'est une expérience artistique qui éveille nos sens, élargit notre perspective et nous rappelle que l'art peut se trouver partout, même là où nous ne l'attendons pas. A découvrir à la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SOFHIE MAVROUDIS Pour Sofhie Mavroudis l’art l’expression d’une réflexion constante sur la complexité de l’existence. À travers la matière et une esthétique du bizarre, elle explore l’intangible et sonde les profondeurs de l’être humain, en abordant des sujets comme le deuil, le corps, les relations humaines ou encore l’angoisse. Tous participent à la noirceur qui émane de sa production. En choisissant la question migratoire, enjeu planétaire de ce XXIème siècle, la sculptrice poursuit son cheminement avec cohérence en nous plongeant, une fois de plus, dans une atmosphère troublante. Pour la présente exposition, elle questionne


là nouveau la notion de transmission, notamment à travers la langue et les traditions. Partant d’une connaissance incomplète de sa langue paternelle, elle utilise le geste comme initiateur d’un changement d’état et confère aux différents objets ainsi créés une symbolique qui leur est propre. Au départ d’un livre écrit en grec, dont l’artiste efface les mots dont elle ne comprend pas le sens, elle recherche un procédé de création permettant la transformation de cet objet ayant perdu son rôle premier de transmetteur d’histoire, en un processus proche de la résilience. Un événement à découvrir à la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Référez-vous aux détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

INSTALLATION : ANTOINETTE D’ANSEMBOURG L’étrangeté intemporelle qui émane des installations d’Antoinette d’Ansembourg, l’artiste la puise sur le territoire de la ville, celui où champignonnent quotidiennement de nouveaux chantiers. Eventrant les bâtiments et excavant les rues, ceux-ci mettent à nu les réseaux aériens ou souterrains de câbles qui l’alimentent de leurs fluides ou de leurs flux électriques tel un être vivant. Dans ces domaines interdits au public et à la temporalité́ incertaine, l’artiste relève les accointances entre les décombres et les plantes qui ont la capacité de croître dans des environnements hostiles. Elle est sensible à ces modifications de la nature des êtres et des choses, à leur potentialité́ transgénique. C’est une « confrontation entre la construction humaine et le développement de la nature » qu’Antoinette d’Ansembourg interroge dans la construction même de ses installations, où se forgent d’indicibles mutations, et où naissent des organismes hors nature, issus de la combinatoire improbable du vivant et du déchet. Cette installation est à découvrir dans la vitrine de la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Référez-vous aux détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : ANDERLECHT S’EXPOSE Peu de communes peuvent se targuer de proposer à la fois un moulin à vent et une meunerie industrielle transformée en musée, trois cités-jardins et plusieurs quartiers de hauts buildings d’inspiration moderniste, des fermes en activité et des friches industrielles en voie de réhabilitation, un béguinage et un site universitaire tourné vers le futur… La force d’Anderlecht, c’est sa diversité non seulement sur le plan urbanistique et patrimonial, mais surtout du point de vue humain. Cet ouvrage est aussi un hommage à ceux qui font notre vie quotidienne. Le décor est planté, place aux artistes ! À la demande de la Commune d’Anderlecht, neuf photographes (Lander Deldime, Lara Herbinia, Thomas Jean, Caroline Lessire, Jonathan Ortegat, Jules Toulet, Serena Vittorini, Dalil El Moqaddam et Robin de Saegher) ont sillonné la commune et posé leur œil d’artiste sur les quartiers. Le temps d’un été, le journaliste et historien d’art Gaspard Giersé a lui aussi arpenté la commune pour en humer l’air ambiant. Le résultat : un magnifique recueil de cent quatrevingts pages intitulé « Anderlecht dans l’œil des photographes » et dont le résultat est exposé à l’EDN Bar du mercredi au samedi de 10 à 16 heures jusqu’au 8 décembre 2023. Voyez plus de détails sur le site www.escaledunord.brussels Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : ENTER THE VOÏD - SAM BALLET & DIRK DE COCK Le travail de Sam Ballet et de Dirk De Cock présente des similitudes indubitables et intrigantes. Les deux artistes apportent une forte imagination à leur travail et leurs créations ont quelque chose de mystérieux et même d'« étrange ». Cependant, leurs approches sont assez différentes. Tandis que Sam Ballet part d'un monde onirique personnel, Dirk De Cock s'aventure dans des espaces et des paysages ouverts. Les dessins de Sam Ballet sont souvent petits, sombres et intenses. Ils ressemblent à des décors miniatures adaptés à une représentation cinématographique ou théâtrale. Sam invite le spectateur à se rapprocher et à découvrir par lui-même les détails. Le spectateur est entraîné dans un monde onirique personnel et mystérieux rempli d'événements inattendus. Bien que ces scènes puissent paraître idylliques à première vue, un examen plus approfondi révèle que ce n’est pas le cas. L’atmosphère devient menaçante et claustrophobe, et la mélancolie et le nihilisme ne sont jamais loin. Le support utilisé par Sam, de simples crayons de couleur et du papier, convient parfaitement à son travail. Dirk De Cock puise dans la mémoire collective. Contrairement au travail détaillé de Sam Ballet, les peintures de Dirk De Cock sont souvent de nature simple. De grands espaces ouverts servent de toile de fond à des scènes simples. Les détails sont absents et les paysages et scènes sont reconnaissables mais loin d'être réalistes. La composition est statique et l’atmosphère est changeante. Le spectateur est ici davantage un observateur et se tient en dehors de l’action. Ils regardent un instantané et ne savent pas si tout est déjà passé ou si tout est encore à venir. C'est précisément cette approche qui rend le travail de Dirk De Cock si particulier. Bien que le travail de Sam Ballet et de Dirk De Cock soit très différent, ils partagent la romance, la mélancolie et un sentiment de vide. « Enter the Void » est une invitation à une expérience unique à découvrir à la galerie Michèle Schoonjans jusqu’au 16 décembre 2023. Découvrez tous les détails pratiques sur le site officiel de la galerie www.micheleschoonjansgallery.be Chaussée de Waterloo, 690 à 1180 Uccle


EXPOSITION : LIEFDEVOLLE LIJVEN Jetez un coup d’œil à l’exposition de photos « Liefdevolle lijven » de Dito vzw, une association de et pour les personnes handicapées ou souffrant de maladies chroniques, conçue en collaboration avec la photographe Morgane Gielen. Cet événement propose de découvrir un aperçu de la vie intime de vingt personnes aimantes. Certaines handicapées, d’autres non. Certaines vivent avec un partenaire stable, d’autres non. Dans l’ensemble, chaque individu connaît une véritable intimité avec son ou sa partenaire, chacun, bien sûr, à sa manière, à son rythme, avec les gestes qu’il pose. Pourquoi cette exposition ? Parce que vivre sa sexualité représente un droit pour tous, que l’on soit ou non atteint d’un handicap ou d’une maladie. La sexualité des personnes handicapées est généralement niée. Nous n’en parlons pas. Nous faisons comme si elle n’existait pas. Pourtant, le désir de sexe et d’intimité fait partie des besoins de chaque adulte. L’homme s’entend sexué. A travers cette manifestation, il incombe d’éliminer les préjugés, de remettre certains points sur les i, de rappeler les droits fondamentaux de tout individu et de raconter une histoire positive sur les expériences sexuelles des personnes un peu ou fortement différentes. Des clichés à découvrir jusqu’au 30 décembre 2023 à Tour et Taxis. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.tourtaxis.com Rue Picard 7-11, 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ARNAUD KOOL Diplômé de l’École de La Cambre, Arnaud Kool est un peintre et illustrateur bruxellois. Avant d’entamer sa formation et de se lancer dans la peinture, Arnaud Kool fait partie d’un groupe de graffeurs et arpente les capitales européennes, non sans risque, à la recherche des meilleurs spots. Il s’affranchira par la suite du monde du Street Art pour se concentrer sur la peinture mais gardera des traces de son ancien univers dans ses créations. A travers la présente exposition centrée sur la forme humaine, il rend hommage à l’histoire du portrait. Autrefois réservées aux dieux et aux rois, les peintures constituent désormais une zone urbaine. Ses représentations intimes célèbrent l’émotion et capturent la profondeur éphémère des rencontres urbaines. Des moments d’intimité publique qui oscillent entre mystère et romantisme. Les esprits contemplatifs prennent vie dans la perfection du trait. L’artiste décrit son art comme instinctif, visuel, mais néanmoins nourrit d’une réflexion et d’une démarche bien affirmée, celle de l’authenticité et du sensible. Empreint d’une intention forte et d’une identité reconnaissable, sa peinture est composée de couleurs parfois douces et souvent fortes. Le présent évènement peut être interprété comme un hymne à la création et aux perpétuelles remises en question d’un peintre face à son propre chemin. Elle est à découvrir jusqu’au 23 décembre 2023 à la galerie Aliénor Prouvost. Voyez les détails complémentaires sur le site www.alienorprouvost.com Rue de Washington, 64 à 1050 Bruxelles


EXPOSITION : ERRÓ – LA BELLE ROSINE Erró fait partie de ces artistes prolifiques trop peu connus et qui, depuis un demi-siècle, pratique le collage. Favorisant les chocs visuels et mêlant les temporalités et les espaces, les créations de cet artiste s’avèrent cocasses, troublantes, empreintes d’humour et de dérision. Éminemment politique et critique, son œuvre dénonce les guerres, les pouvoirs totalitaires ou la consommation de masse. La conquête spatiale lui a inspiré également de nombreux collages, qui montrent des cosmonautes en train de côtoyer des odalisques d’Ingres. Ses œuvres datent de 1958 pour les plus anciennes et puisent à des sources variées, principalement dans la presse. Il sélectionne, découpe, colle et donne naissance à de nouvelles créations, totalement réinventées à partir de clichés ou de dessins existants qu’il revisite entièrement. Avec cette exposition intitulée « La belle Rosine », il se joue du concept de l’ego, représentation allégorique de la l’inanité de certains sentiments qui infatuent les gens d’euxmêmes, pour remettre chaque chose à sa place et rappeler que la vie ne doit pas se laisser traverser par les apparences, des feux rutilants certes mais qui ne font qu’éblouir un instant avant de révéler la nature profonde des êtres. Pour ceux qui l’ignorent « La belle Rosine » se veut à la base une toile du peintre Antoine Wiertz, qui oppose une jeune femme nue à un squelette (reflet du temps qui passe) et qui semblent ouvrir un dialogue sur les affres du temps qui passe, les fatuités à évincer et les opportunités à ne pas manquer. Une exposition à découvrir au Salon d’Art jusqu’au 23 décembre 2023. Voyez l’ensemble des informations supplémentaires sur le site www.lesalondart.be Rue Hôtel des Monnaies, 81 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : BRUSSELS QUEER GRAPHICS Dès les années 1950, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles utilisent le graphisme et développent un langage spécifique. Cette grammaire visuelle signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identités et de valeurs partagés. Marqué par la lutte et la célébration, l’agitation et le compromis, cet outil de résistance mais aussi de résilience promeut une forme alternative de collectivité. Par la matérialité, la composition, la typographie, l’itération et le langage utilisés, les graphistes, professionnels et amateurs, identifient et dirigent leurs messages vers des publics spécifiques. Organisée par thème, Brussels Queer Graphics, loin d’être un projet exhaustif, offre un panorama de ce langage visuel. Cette exposition propose d’explorer les façons dont les communautés LGBTQI+ se sont exprimées et rendues visibles au cours des septante dernières années à Bruxelles. De 1953 et la naissance du Centre Culturel Belge sous l’impulsion de Suzan Daniel à aujourd’hui, l’exposition et la publication qui l’accompagne nous invitent à se plonger dans une histoire culturelle du quotidien et de l’activisme des individus, des communautés, des associations et des groupes LGBTQI+. Tributaire de nombreux silences voire d’absence de matériaux, mais également de la surreprésentation de la lette G dans l’histoire et les archives, cette exposition est le reflet d’une époque, d’une histoire et de multiples mémoires. Un événement qui est prolongé jusqu’au 7 janvier 2024 au Design Museum. Voyez les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels Place de la Belgique,1 à1020 Bruxelles


EXPOSITION : LUCIE SENTJENS Sculptrice diplômée de la Cambre, Lucie Sentjens se perfectionne aux cours du soir en peinture à Uccle avec Arié Mandelbaum et à Etterbeek avec Jacques Muller. Fort vite, sa propension l’amène à traiter les sujets que son inspiration anime tels que la femme et le Cheval. Par ce truchement, elle cherche à évoquer le mouvement intérieur, la sauvagerie élégante d'un galop ou la sensualité contemplative du corps féminin par une gestuelle de la trace et l'intuition violente de l'instant capté. Cette rétrospective présente son travail à travers deux dimensions artistiques distinctes. D'une part, via son œuvre en 3D qui explore une variété de matériaux tels que la terre, le bronze, le bois, le cuivre et la tôle martelés, qui lui permet d’aborder avec force et sensibilité les thèmes qui lui sont chers. D'autre part, par l’intermédiaire de son travail pictural, réalisé à l'huile, au brou de noix, au pastel et à l'encre de Chine, avec des paysages tout en évoluant progressivement vers l'abstraction. Cette évolution se caractérise par la spontanéité de son geste intuitif et l'usage de la calligraphie. Le Mont-de-Piété accueille cet événement du 24 novembre au 17 décembre 2023. Voyez plus d’informations sur www.montdepiete.be Rue Saint-Ghislain, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : BELGOSCOPIE Mike Eppe, caricaturiste devant l’éternel (et tant d’autres !), a instillé dans le creuset de ses techniques artistiques l’essence de cet acquis pour le mettre au service d’œuvres sur toile ou sur papier, plongées dans l’acrylique et l’aquarelle. « Belgoscopie », rien que parle titre de cette exposition, nous met sur la voie du chemin qu’il a suivi. Le scientifique artiste est un profil bien connu. Toutefois, Mike Eppe, plutôt que de se tourner vers des standards contemporains ou les grands classiques qui illuminent les salons, est resté fidèle à l’esprit de ses premières caricatures de professeurs et aux techniques de l’illustration arrachées sur le tas avec la passion d’un gamin gourmand de tout. Autodidacte dans le sens moderne du terme, il n'a pas suivi d'études artistiques, mais a énormément observé le savoir-faire des créateurs qu’il admire (Jan Op De Beeck, Jota Leal, Jeremy Geddes et Jeff Stahl; pour n'en citer que certains !). Making-of, vidéos et tutoriels, tout était bon pour se perfectionner ! Et, à travers ses œuvres, il rend hommage à ces maîtres, dont les réminiscences se mettent au service de son art, décliné en diverses techniques. En-dehors du crayonné, qu’il s’agisse de crayon ou du stylo à bille, qui constitue toujours le début de ses illustrations, il affectionne particulièrement les coups de pinceau à l’acrylique et à l'aquarelle. Son terreau et son terrain de prédilection demeurent les personnages et univers qui l’ont bercé depuis l’adolescence jusqu’à aujourd’hui, avec une prédilection exprimée pour la galaxie belgo-belge. Il n’en fallait pas davantage pour que Mike Eppe et Home Frit’ Home se télescopent. L’exposition « Belgo-scopie » est à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024 au Micro musée de la Frite. Voyez les détails le site www.homefrithome.be Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles


EXPOSITION : POWER POWER relie les questions de l'énergie et de la politique. L'exposition et le programme qui l'accompagne incitent à réfléchir à la manière dont les infrastructures contemporaines sont liées à la vie quotidienne. Ceci à travers plusieurs questions et thématiques qui se rejoignent : les institutions politiques, la participation citoyenne, la géopolitique, la transition énergétique et la justice climatique. Des oléoducs et gazoducs au chauffage domestique, des éoliennes aux centres de recyclage, les infrastructures sont au cœur des débats actuels sur le changement systémique. Objets d'intenses contestations politiques, sociales et économiques, ces infrastructures divisent le pouvoir dans les deux sens du terme POWER : en tant qu'énergie et en tant que politique. Aujourd'hui, les architectes, les paysagistes, les artistes et les urbanistes sont encore souvent impliqués dans la perpétuation du régime actuel de la modernité carbonée. Pourtant, ils sont aussi dans une position clé pour faire évoluer le discours et la pratique vers une transition énergétique à grande échelle. Parallèlement à l'exposition, POWER comprend un programme public intense de conférences, tables rondes et projections auxquels participent notamment Rachel Armstrong, Thomas Auer, Alice Babini, Daniel Barber, BC Architects, Oana Bogdan, Kristiaan Borret, Arno Brandlhuber, Koenraad Danneels, Ludwig Engel, Olaf Gravert, Andrés Jaque, Stephan Kempelmann, Jeanette Kuo, Charlotte Malterre-Barthes, Sabine Oberhuber, Marina Otero Verzier, Dennis Pohl, Philippe Rahm, Tomàs Saraceno, Bas Smets, Paulo Tavares, Ola Uduku et bien d'autres. Un événement à découvrir au CIVA jusqu’au 25 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.civa.brussels Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : THEA DJORDJADZE La pratique de Thea Djordjadze se fonde sur une intuition éclairée. Ses sculptures et installations prennent racine dans son rapport engagé avec les énergies actives et latentes d’un espace. Ses œuvres sont conçues en relation au site, tantôt dans une approche réflexive, tantôt comme une réaction instantanée, viscérale, au contexte. Des images et des idées issues de la littérature, du design, de la peinture, de l’architecture – notamment, mais pas exclusivement, associées au modernisme – irriguent aussi souvent le travail de Djordjadze, laissant une empreinte subtile, comme un témoignage, ou l’écho, de leur rencontre avec l’artiste. Pour cette exposition, l’artiste crée un corpus d’œuvres, examinant et questionnant par ce biais tant les qualités formelles et matérielles du bâtiment du Wiels que sa fonction institutionnelle et inclut de nombreuses nouvelles œuvres, y compris une improvisation in situ pour déployer son éloquent vocabulaire de peintures sculpturales et sculptures picturales. Cet événement s’inscrit dans EuropaliaGéorgie et se tient jusqu’au 7 janvier 2024 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles


EXPOSITION : FILLING IN THE PIECES IN BLACK « Filling in the Pieces in Black », une émission de groupe organisée par June Sarpong OBE, une chaîne de télévision de premier plan, auteure et défenseur de la diversité, présentant les œuvres d'un éventail d'artistes internationaux, notamment Larry Achiampong, Cornelius Annor, Larry Amponsah, Ofun-ne Azinge. , Radcliffe Bailey, Kwame Akoto Bamfo, Kwesi Botchway, Wonder Buhle, Samuel Desaboia, Godfried Donkor, Esiri Erheriene-Essi, Johnson Eziefula, Modupeola Fadugba, Marcel Gyan, Lyle Ashton Harris, Yinka Ilori, Hassan Issah, Nate Lewis, Sthenjwa Luthuli, Alexis McGrigg, Mario Moore, Kaloki Nyamai, Joshua Oheneba-Takyi, Zak Ové, Patrick Quarm, Sheena Rose, Samuel de Saboia, Mickalene Thomas, Uthman Wahaab, Khari Turner, Lulama Wolf et Kwaku Yaro, entre autres, propose le présent événement. Inaugurée pour la première fois à Bruxelles, l'exposition se déroulera simultanément à la Saatchi Gallery de Londres, présentant différentes œuvres des mêmes artistes qui suscitent un dialogue international. Ils disent que « l'histoire est écrite par les vainqueurs » lorsqu'il s'agit de l'expérience du racisme qui l'impacte souvent. Les ramifications négatives de cette citation en relation avec le colonialisme et la traite transatlantique des esclaves ont corrompu toute la vérité de l'histoire des gens de couleur avant et après. Cette époque déplorable. « Filling in the Pieces in Black » vise à contribuer à redresser ce déséquilibre en réunissant une collection de certains des artistes les plus talentueux d'aujourd'hui. Grâce à la puissance de leur narration visuelle, nous allons redéfinir le passé, recentrer le présent et remodeler l'avenir. A voir jusqu’au 17 décembre 2023 à la galerie Maruani Mercier. Voyez les informations pratiques sur le site www.maruanimercier.com Avenue Louise, 430 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : GIANTS Il y a soixante-six millions d’années, l’impact d’une météorite provoquait l’extinction d’innombrables espèces animales : dinosaures, plésiosaures, mosasaures, etc. Une chance pour certains petits animaux qui, jusqu’alors, avaient vécu dans l’ombre des grands ! Ils se diversifient et certains d’entre eux grandissent jusqu’à, parfois, atteindre des tailles gigantesques. GIANTS vous invite à un voyage dans le temps, du Paléogène au Quaternaire. Rencontrez-y onze animaux aux dimensions spectaculaires comme Otodus megalodon, le plus puissant des requins de tous les temps, et Gigantopithecus blacki, le singe asiatique dont la taille équivaut à trois orangs-outangs. Admirez six représentations animales 3D à taille réelle et cinq squelettes (presque) complets et, tel un paléontologue, menez vos propres recherches à travers les interactifs et images multimédias. Explorez la vie de ces géants. Qui sont-ils ? Quels avantages leur procurait leur grande taille ? Quelles sont les raisons de leur extinction ? D’autres géants les ont remplacés depuis… mais pour combien de temps encore ? De nombreux géants actuels, éléphants, rhinocéros ou baleines, sont sous pression … Smilodon, Paraceratherium, Megatherium … Ils ont tous vécu sur Terre après les dinosaures. Les connaissez– vous? L’occasion d’un voyage dans le temps à la rencontre d’espèces qui nous ont précédés et dont ignore souvent qu’ils ont existé. Pour les amateurs et les curieux, cela se déroule au Musée des Sciences naturelles jusqu’au 25 août 2024. Une exposition ludique faire pour plaire au plus grand nombre, sans jamais verser dans la facilité et le vulgaire. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles


EXPOSITION : RÉSONNANCES Résonances propose une série de dialogues entre des objets de la the Plastic Design Collection et des pièces Art nouveau d’une collection privée bruxelloise. Au-delà de la définition classique d'un nouveau style ou d'un nouveau matériau, l’exposition met en lumière les aspects à travers lesquels la modernité s’est déclinée au cours de ces deux périodes de grande créativité technologique. Dans les années 1890, l'arrivée du métal dans l'intérieur des ménages ressemble à celle du plastique pendant le boom industriel des années 1950. Ces deux événements ont d'abord suscité des questions conflictuelles : ces améliorations technologiques doivent-elles déboucher sur un nouveau vocabulaire visuel ? Comment ces changements dans la production vont-ils transformer le processus créatif ? De quelles manières la société et son environnement en seront-ils impactés ? Les dialogues de l’exposition Résonances illustrent les réponses proposées à ces questions par différents créateurs. Des ressemblances formelles ponctuent l’exposition et font naître des rencontres inattendues. La relation complexe entre l'être humain et la nature dans un environnement de production industrielle ; l'intégration de l'ornement dans la structure, tant dans l'artisanat que dans la production en série ; la recherche de l'organicité, du mouvement et de la légèreté ; l'anxiété d'un siècle qui touche à sa fin. À la croisée de ces axes, l’Art nouveau entre en résonance avec le design plastique. Une exposition à découvrir jusqu’au 14 janvier 2024 au Design Museum. Plus de détails sur le site www.designmuseum.brussels Place de Belgique à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : CHRISTOPHE GEVERS, L’ARCHITECTURE DU DÉTAIL Quinze ans après la rétrospective « Inventaire d’un inventeur » à la Fondation pour l’Architecture, le Design Museum Brussels a voulu tirer parti de l’énorme richesse que constitue les archives mobilières et documentaires de Thierry Belenger, expert du design belge du XXème siècle. Actuellement conservées au musée, les archives de Christophe Gevers se devaient d’être partagées avec le public. Non pas dans le cadre d’une monographie mais plus dans l’esprit d’un parcours appelé à questionner son héritage et à le transmettre. Cette mission confiée à la commissaire Giovanna Massoni permet d’aborder l’actualité de sa démarche à travers des notions comme la production artisanale, la fonctionnalité et le choix de matériaux solides qui font parties intégrantes de l’œuvre de l’architecte d’intérieur. Au travers son regard, elle donne ainsi la chance aux publics de découvrir des réalisations nées d’un foisonnement créatif hors normes. L’activité prolifique de cet autodidacte, féru de lignes épurées, de matières tactiles, est consignée entre 1960 et 1980. Cette exposition, c’est l’esprit de Christophe Gevers, devenu designer, « car c’était le présent qui m’intéressait, c’était l’avenir et le passé bien dépassé. » Un créateur qu’on ne peut dissocier de son environnement. La « matériauthèque », l’atelier en ce compris les outils, la mécanique et l’ingénierie ou encore le graphisme font partie du cheminement de l’exposition. Tout comme cette collection aussi inédite qu’impressionnante de maquettes qui précédaient le dessin technique, une particularité propre à Christophe Gevers. A cela s’ajoutent les meubles et accessoires parmi lesquels on retrouve – entre autres – la chaise TBA conçue pour la Taverne des Beaux-Arts (1959) ou la lampe CG01, imaginée pour le restaurant Cap d’Argent. Ce parcours se voit complété par le film d’Alexandre Humbert, designer et réalisateur. Une respiration dans un paysage d’objets collectés, de réalisations encore existantes mais aussi et surtout de témoignages qui offrent à l’exposition un supplément d’humanité. L’humanité de chacune des réalisations de Christophe Gevers est marquée par son implication personnelle et ce souci du détail présent à chaque étape de la conception. Plus qu’une déclinaison d’objets, voilà une occasion de découvrir une figure majeure de l’architecture d’intérieur et du design belge et son univers unique, guidé par ce souci constant de d’humanisation des espaces construits. Un événement à découvrir jusqu’au 10 mars 2024 au Design Museum. Voyez davantage d’informations sur le site www.designmuseum.brussels Place de Belgique à 1020 Bruxelles


EXPOSITION : WATER L'eau, élément fondamental de notre planète, a toujours exercé une fascination sans pareille sur les artistes depuis la nuit des temps. Sa beauté, sa fluidité, son pouvoir de création et de destruction ont inspiré des peintres, des écrivains, des musiciens et des cinéastes à travers les époques. Dans cet article, nous explorerons la relation profonde entre les artistes et l'eau, et la manière dont cet élément a été une source inépuisable d'inspiration pour la création artistique. La Fondation Boghossian présente l’exposition Water, une réflexion poétique et sensible autour de l’œuvre de l’artiste sud-coréen Kim Tschang-Yeul, connu pour ses fameuses représentations de gouttes d’eau. L’exposition aborde les différentes manifestations de l’eau au travers de nombreuses œuvres contemporaines et installations in situ d’artistes de tous les horizons. Déployée au sein de l’architecture Art déco unique de la Villa Empain, Water propose une multitude de regards inédits d’artistes autour de cette thématique, à la fois intemporelle et universelle. De la goutte d’eau à l’espace infini de l’océan, Water explore les états variables de l’eau et la manière dont les artistes s’en emparent, convoquant chacun différentes intentions esthétiques, poétiques, sensorielles ou politiques. Avec comme intention de restaurer l’intime au cœur de la visite, l’exposition invite le visiteur à la création d’émotions et de souvenirs sensibles, cellulaires. Un événement à contempler jusqu’au 10 mars 2024 à La Villa Empain. Plus de détails sur le site www.villaempain.com Avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : DRÔLES DE TÊTES Aux XVIe et XVIIe siècles, les artistes déclenchent un véritable cataclysme artistique. Ils détachent le visage, la tête, du contexte biblique, mythologique, afin de le présenter de manière distincte, dans toute sa splendeur, afin de le modeler, de l'observer, de l’affubler de costumes et de grimaces. Drôles de Têtes n'est pas une exposition consacrée à l’art du portrait. De fait, c'est tout le contraire. Des artistes comme Rubens, Rembrandt et Vermeer choisissaient pour leurs expériences créatives volontiers des modèles anonymes. Des individus qui ne sont pas forcément identifiables. Des individus qui, délibérément, ont renoncé à leur droit au portrait. Ce sont ces têtes que nous montrons. Des gens ordinaires, des gens comme vous et moi, des gens dont le visage raconte sa propre histoire. Drôles de Têtes retrace l'évolution du genre à travers cinq thèmes. D'un prélude au XVe siècle aux déclinaisons au XIXe siècle, avec comme focus majeur, l'art du XVIIe siècle. Rubens et Rembrandt seront nos guides. Ils nous accompagneront tout au long de l'exposition. Publicité, selfies, TikTok : le visage humain est omniprésent. On pourrait croire que nous avons toujours été entourés de représentations de visages. Mais rien n'est moins vrai. Avant d'en arriver là, il a fallu parcourir un long chemin. Drôles de Têtes propose aux visiteurs un merveilleux voyage à travers le temps, jusqu'aux XVIe et XVIIe siècles, une rencontre en tête à tête avec des personnes de caractère, personnelle et intime. Cet événement est à découvrir aux Musées royaux des Beaux-Arts jusqu’au 21 janvier 2024. Plus d’informations sur le site www.kmska.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles


PRIX LITTÉRAIRE 2024 : APPEL AUX DRAMATURGES Le Prix littéraire du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera attribué en 2024 à l’œuvre théâtrale. Le lauréat se verra remettre un prix de 5000 €, ce qui n’est pas peu si on en juge par rapport aux autres prix Goncourt ou Renaudot. Peuvent y prétendre les auteurs d’expression française, belges ou non. Les non-Belges fourniront la preuve qu’ils résident en Belgique depuis cinq ans au moins avant l’expiration du délai de réception pour le dépôt des œuvres fixé au 1er février 2024. Chaque auteur ne peut présenter qu’un seul ouvrage, celui écrit en collaboration étant toutefois accepté. Il fournira également une brève notice biographique, ainsi que ses coordonnées complètes. Les manuscrits doivent être clairement dactylographiés, paginés et solidement reliés. Les ouvrages déjà parus ne peuvent avoir été édités avant 2020, ni avoir été couronnés par un autre prix important. Les auteurs ayant déjà participé au prix littéraire les années précédentes peuvent se représenter. L’œuvre proposée devra parvenir en cinq exemplaires pour le 1er février 2024 au plus tard, cachet de la poste faisant foi, à l’adresse du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Prix littéraire, à l’attention de Mme Dominique David, 72 rue Royale à 1000 Bruxelles. Le lauréat sera désigné par un jury composé de professionnels du monde littéraire et sera proclamé dans la première quinzaine d’octobre 2024. L’inscription à ce prix est gratuite. Plus d’informations au 02/28 28 523 ou par courriel à l’adresse du prix-littéraire-documentation@pfwb.be. Michel Lequeux

KIDS WINTER WONDERLAND Les lumières scintillantes éclairent chaque coin, posant une atmosphère magique en ce temps de Nativité. Les enfants, les yeux écarquillés, pénètrent dans ce royaume enchanté où la féerie de Noël règne en maître. Les sapins, majestueux et imposants, trônent fièrement, parés de boules aux couleurs chatoyantes, de toutes formes et de diverses dimensions. Les guirlandes enlacent les branches et semblent s'étirer à l'infini, créant un spectacle visuel envoûtant. Le doux parfum de fête emplit l'air, tandis que des étoiles suspendues veillent sur les festivités. À travers les coins et recoins, des touches de poussière de fée semblent avoir été déposées par des créatures invisibles, ajoutant une touche magique à cet endroit déjà magique. Le Kids Winter Wonderland se prépare pour sa deuxième édition et l'excitation reste palpable. Les petits se pressent autour des ateliers de confection de décorations, composant des œuvres d'art uniques pour orner leur propre sapin à la maison. Les rires et les chants se multiplient et les yeux pétillent d'anticipation. La découverte se poursuit avec des spectacles mettant en scène un show récréatif et des démonstrations. Les yeux avides de curiosité suivent chaque mouvement, chaque note de musique, chaque rire avant de se fixer sur un stand de grimage, une patinoire et, bien sûr, comment oublier la visite du Père Noël en personne ? Les enfants s'alignent avec impatience, espérant pouvoir partager leurs vœux avec le vieil homme jovial, heureux de son embonpoint rassurant. Les photographies demeurent bien entendu des images précieuces qui seront chéries durant des années. La magie de Noël enveloppe chaque enfant, générant de la sorte des souvenirs inoubliables. Le Kids Winter Wonderland revient pour émerveiller à nouveau. Si vous êtes prêts pour cette aventure, elle se déroule à Tour et Taxis jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.tourtaxis.com Rue Picard, 5/7 à 1000 Bruxelles Sam Mas


BRUSSELLES VILLE VERTE, UNE ZWANZE BIEN BRUSSELOISE Je vais vous parler d’un temps que les moins de cinquante ans ne savent pas connaître. — Awel, Rolle, des vieux qui ont connu ce temps-là y en a plus beaucoup, t’sais. — J’aurais su dire moins de soixante ans aussi, cameroet, mais là y en aurait encore moins. Qu’est-ce que tu veux, on leur dit de pas vieillir mais ils obéissent pas, potverdekke. Donc nous voilà dans les années 1950 ; à Woluwé Saint Lambert, c’est presque la campagne. Tu as juste une « grande » avenue Georges Henri ousqu’y a tous les magasins. Des grosses maisons collées les unes contre les autres, pas un brin d’herbe ou un arbre à voir. C’est un peu comme la rue Neuve chez les ploucs, si tu vois, car tout autour il y a des surfaces que nous les gamins on appelait « terrains vagues » et qui nous servaient bien de terrains de jeu. Le jour d’aujourd’hui on dirait « la ville à la campagne ». C’est une avenue chic, où tu trouves plein de choses à acheter. Au XXIe siècle toutes ces boutiques sont remplacées par le WSC (Woluwé Shopping Center). Ça veut dire qu’avant tu savais aller chercher ton kilo de patates à pied à maximum trois cents mètres de chez toi, et que maintenant tu dois prendre ta voiture (faut d’abord en acheter une), brûler pour quatre euros d’essence, payer six euros de parking juste pour avoir la même chose. Ils appellent ça le progrès, moi j’appelle ça une dépense inutile. Mais en 2023 tout est « intelligent », ta voiture, ton téléphone, jusqu’à tes godasses. Y a plus que l’homme à rendre intelligent, et quand je dis « homme », c’est au sens neutre comme dit Macron, sinon j’écrirais ho.fe.mme.s, si tu sais lire ça. Tu vois comme on est devenus… intelligents. Oué bon, je reviens à mon avenue de 1950 fréquentée par des ploucs. Une grande avenue, mais sans vert, t’sais ? Juste du bitume et des rails de tram. Mais avec des places qu’on appelle des « squares » (on sait pas ce que ça veut dire, mais ça fait in depuis qu’on a découvert le Coca Cola. On nous explique que « square » ça veut dire « carré » mais les places qu’on a c’est tout sauf carré, fieu. Alleï on n’est pas à ça près, hein ? Le premier sqwère (c’est comme ça qu’il faut dire) donc, c’est un demicercle avec une pelouse et quelques begoniasse et des arum schelpe qu’on enlève en hiver. L’autre moitié du rond est occupé par l’Institûut de Stoemme Duven en Blinne. Vert floral en été d’un côté, briques rouges noircies tout le temps de l’autre côté. Et l’avenue continue vers le deuxième sqwère beaucoup plus grand, avec l’entrée monumentale du cimetière d’Etterbeek. Oué je sais, on est à Woluwé et c’est le cimetière d’Etterbeek. Celui de Woluwé se trouve à Wezembeek. C’est comme si on n’aimait pas de garder ses propres morts tout près de soi, mais que ceux d’ailleurs ça nous dérangeait pas. On commençait déjà à être drôlement intelligents à cette époque. Au milieu de cette place il y avait un parc, avec des pelouses, des arbres et même une grande statue toute blanche d’une femme qui avait un énorme nez. Enfin moi je croyais que c’était son nez mais après on m’a dit que c’est son bras plié car elle tient sa tête comme ça tellement qu’elle a du chagrin. Place des Vaillants, que ça s’appelait. Rien que de la chlorophylle, menneke. Au fond c’était normal, une place des Vaillants à côté de l’avenue du Roi Chevalier. C’est aussi là que les trams s’arrêtaient pour retourner en ville. Car sur l’avenue Georges Henri on avait les trams et l’éclairage public. La rue Neuve, je te dis. Avec un grand poumon vert net devant le cimetière. Moi j’habitais dans une strotche longue de deux cents mètres, qui partait d’un côté de l’avenue du Roi Chevalier et donnait de l’autre côté dans le mur du cimetière. Je te dis tout ça pour bien te décrire l’endroit. Dans le cimetière, c’était plein d’arbres, on se serait cru au Père Lachaise, mais on n’avait pas la tombe de Jean de la Fontaine ni celle de Frédéric Chopin. Là on avait des arbres et de la verdure tant qu’on en voulait. Et vas pas croire qu’un cimetière comme ça on y va seulement le Jour des Morts, on y allait


pour flâner, pour s’asseoir sur un banc tout vert, pour regarder les arbres pousser, pour écouter les petits oiseaux. Les morts ils te laissaient tranquille dans ta rêverie de promeneur solitaire, sans venir te casser la gueule car tu les déranges au milieu d’un deal de blanche pure. Donc on vivait dans une commune champêtre avec une avenue semi-verdoyante et plein de commerces de proximité, comme on dit aujourd’hui. Arrivés dans les années soixante, c’est la mode des jumelages de villes et la commune s’acoquine avec Meudon. Pourquoi pas avec Montcuq, je te pose la question. Donc Meudon par çi, Meudon par là, et la place des Vaillants devient le sqwère de Meudon, on vire le parc, les arbres, la dame au grand nez, on bétonne tout le bazaar car ça fait quand même plus propre, un coup de pluie et tout est net. Et à propos de propreté, qu’il pense le technocrate des temps modernes (ici tu dois lire : intelligents), il serait temps de virer aussi ce cimetière qui est là comme un chancre dans ce merveilleux village aux allures de métropole ; I cœur (love) NY. Tout faire pour l’auto, le rêve américain enfin concrétisé ! On a eu le gaz, maintenant c’est le gaz de pétrole brûlé à tous les étages. C’est meilleur pour la santé que cette odeur de cadavre qui traine partout (?) Allez fourrer vos morts ailleurs que chez nous, les Etterbeekois ; votre cimetière, on va en faire un parc ou peut-être un complexe immobilier si Etrimo est intéressé. Quatre belles barres de vingt-huit étages chacune, de quoi loger quelques centaines de ménages qui payeront des taxes à la commune. Que du bonheur. On met des années à déménager les crânes, les tibias et autres cages thoraciques vers des terres plus accueillantes, et vlan, revoilà le béton. Ou presque. Les Écolos n’aiment pas la boue, ça colle à leurs Santiags et ça fait des taches sur leur pantalon vert. Les bulldozers passés, voilà les schieven architekte qui planchent. Des allées fortement damées de dolomies, des parterres floraux bien propres avec des écorces de bois exotique venus exprès de Nouvelle-Zélande, des petites pelouses plus engliches qu’à Kensington, des bancs en béton, tout bien ordonné. Un espace ouvert (lisez open space car ces gens ne baragouinent que le franglais américain) bien aseptisé ; on croit y voir des oiseaux empaillés dans les branches d’un saule pleureur en plastique, les entendre tu sais pas car la hi-fi n’est pas encore installée faute de budget. Voilà le travail, les gars, l’avenue Georges Henri débouche tout droit vers un parc digne du jardin botanique, en moins vivant. L’avenue elle-même ressemble à une galerie de mine de charbon à ciel ouvert, tant les façades sont couvertes de suie. Qu’est-ce que c’est beau, le béton non entretenu ! Même la neige ne parvient pas à le blanchir. Dans les années deux mille, le bout de l’avenue Georges Henri est devenu un coupe-gorge, et le parc du cimetière un repaire de dealers. T’as pas intérêt à te promener la nuit dans cet Éden écologique car on donne pas cher de ta peau. Même les flics n’osent plus s’y aventurer à leur poursuite. De mon temps, le cimetière fermait sa grande grille à cinq heures de l’après-midi, et pour franchir les murs, t’avais besoin de la grande échelle des pompiers. Les vilains murs de brique rouge qu’on a abattus ne préservent plus les flâneurs en quête de sérénité et de chants d’oiseaux. Au bout de ma strotche, là où on savait taper une balle contre les briques rouges, t’as maintenant une ouverture sur un espace non sécurisé, avec des arbres tellement frêles qu’on dirait qu’ils n’ont pas mangé depuis des années. « Il faut rendre Brusselles plus vert » qu’ils disent, nos zélus. Mais j’ai pas l’impression qu’ils pensent au même vert que celui qu’on avait pendant les années 1950. Le leur est plus sale, avec des épines vertes qui veulent te piquer, juste net comme un virus de Covid. Mais qu’est-ce qu’on est devenu intelligents ! Eh ben moi ça me fait rire… vert. Georges Roland Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.


THÉÂTRE : NINA La Comédie Volter, réputée pour son cadre bourgeois et douillet, nous entraîne cette fois dans l’intérieur cossu d’une garçonnière où le drame tourne aussitôt au vaudeville. Un mari jaloux, Adolphe, a décidé de tuer l’amant de sa femme, mais il succombe au charme du séducteur, Gérard, qui ne rêve qu’à une chose : en finir avec la séduction et les femmes mariées. Comme l’ivrogne qui regarde, l’œil consterné, son verre vide. Gérard rêve d’en finir avec la belle Nina, la voluptueuse Nina qui se complaît dans l’infidélité et s’accroche à ses basques, la robe au vent. André Roussin, qui avait créé le rôle en 1949 pour Elvire Popesco, la reine du boulevard à l’époque, développe avec Nina une comédie légère, fertile en rebondissements. Sur scène, trois personnages jouent à cache-cache derrière un paravent pour échanger leurs vérités sur l’amour. L’amant, séducteur folâtre, le mari, comptable, et la maîtresse qui domine les deux hommes à la lumière de son implacable logique féminine, ramenant le monde à elle comme un torrent qui emporte tout, pierres et cœurs. Disons-le tout net, Stéphanie Moriau qui interprète Nina ne fait qu’une bouchée de la salle, avec son air ingénu qui lui va comme un gant, et sa mauvaise foi qui sidère tout le monde, à commencer par les deux hommes qu’elle mène par le bout du nez. Nina, coupable d’infidélité, ose proclamer sa passion pour l’amour libre, alors que son mari, fonctionnaire sérieux et méthodique, et son amant, séducteur oisif aux mille conquêtes, vont se laisser entraîner dans d’invraisemblables péripéties. Tandis que les deux hommes l’écoutent à tour de rôle derrière le fameux paravent, elle parle à mots très libres de l’adultère qu’elle pratique depuis toujours, de la « demi-mort de plaisir » qu’elle savoure au moment de rejoindre son amant, du plaisir d’aimer et d’être aimée, et surtout du plaisir de dominer les hommes, plaisir qu’elle assume pleinement. Elle porte le féminisme en bandoulière, comme le dit si joliment la metteuse en scène Danielle Fire, avec une impertinence et une force du comique que lui confèrent ses réparties, qui fusent comme un tir nourri. Comme une salve d’éclats de rire. La comédie a certes un peu vieilli par son thème, par ses jeux de scène (le gag du paravent derrière lequel se cachent les acteurs), par ses quiproquos attendus, mais le troisième acte rachète ces défauts, et la belle Nina fait magnifiquement sentir le côté fragile, inquiet, dépendant des hommes qu’elle aime. Toujours prêts à s’enfuir pour retrouver leur liberté, mais si mal à l’aise avec eux-mêmes au moment de partir. Sous sa mauvaise foi affichée, Nina crève la scène et représente un type de femme libre, détachée de la morale et attachante tout à la fois, à une époque où les femmes l’étaient moins sans doute. Elle dit beaucoup de vérités sous la forfanterie et la boutade. La pièce sera fort applaudie par le public, comme elle l’a été fin 2016. Un tourbillon de rires pour les fêtes de fin d’année. Une comédie où l’on reconnaîtra la patte de Sacha Guitry sous la plume d’André Roussin, misogyne mais tellement amoureux des femmes. « Contre, tout contre elles », aurait dit le maître du boulevard parisien. Avec Stéphanie Moriau, Laurent Renard et Michel de Warzée à la Comédie Royale Claude Volter, du 6 au 31 décembre 2023. Plus d’infos sur www.comedievolter.be ou 02/762.09.63. Michel Lequeux


THÉÂTRE : LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS Tout le monde connaît ou a entendu parler de “ Le Crime de l'OrientExpress ”, l’un des plus célèbres romans d’Agatha Christie publié en 1934. Ce récit captivant se déroule à bord du train de luxe mythique qui reliait plusieurs capitales européennes, devenu le théâtre d'un meurtre mystérieux. L'histoire débute lorsque le détective belge Hercule Poirot décide de s'embarquer pour Londres. Cependant, dès le départ, le voyage prend une tournure inattendue lorsque l'un des passagers, un riche homme d'affaires du nom de Samuel Ratchett, est retrouvé mort dans sa cabine, poignardé à de nombreuses reprises. Poirot se voit confronté à un véritable casse-tête. Les circonstances du meurtre le troublent et le coupable semble avoir bénéficié d'une complicité. Au fil de l’enquête, le nombre de suspects augmente, car chaque passager semble posséder des motifs potentiels pour commettre pareil crime. Selon son habitude, Poirot interroge méticuleusement toutes les personnes à bord, passant de l’un à l’autre pour recueillir une légion d’indices et analyser les témoignages. Petit à petit, il commence à démêler les fils de l'intrigue et à reconstituer les événements de la nuit du meurtre. De la sorte, il découvre que Ratchett était un criminel notoire. Un règlement de comptes ou une vengeance, voilà vraisemblablement le mobile ! D’emblée, il sait que le meurtrier n’a pas quitté l’Orient-. Express. Reste à le débusquer et à le remettre aux forces de police à la prochaine gare. Entre-temps, il convient de ne pas tergiverser et d’aller à l’essentiel. Comme toujours, le détective se fie à son flair imputrescible, fort de nombreuses affaires résolues alors que les hommes de Scotland Yard peinaient à mettre sous les verrous le coupable. A l’aide de sa sagacité légendaire et de son flair de truffier, il parvient à relier les faits. Maintenant dévoiler la fin de l’histoire (même si elle est connue par beaucoup !) n’a aucun intérêt. Assurément, le cinéma s’est emparé de ce suspense pour offrir quelques longs métrages qui ont connu un réel engouement, servis par une pléthore de comédiens appréciés. Les aînés se souviennent certainement de la valse magnifique composée par Richard Rodney Bennett pour la version de 1974 avec Peter Ustinov dans le rôle principal et les plus jeunes de la version beaucoup plus récente de et avec Kenneth Brannagh. Pour connaître la résolution de l’enquête, il reste à relire le livre ou à se procurer un ticket pour assister aux représentations prévues du 6 décembre 2023 au 21 janvier 2024 au Théâtre royal des Galeries. Une version adaptée pour la scène par Ken Ludwig et dirigée par Fabrice Gardin. Un meurtre en et de première classe ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.trg.be Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

VENDREDI DE LA POÉSIE Voilà est un événement mensuel, au cours duquel des poètes chevronnés ou amateurs se réunissent pour partager leurs créations, échanger des idées et célébrer l'art de la rime. Ces rencontres adoptent une forme libre, totalement ouverte et décomplexée, sans qu’aucun jugement ne puisse brider le plaisir. Tous, s’ils le souhaitent, sont invités à réciter deux ou trois de leurs textes. L'objectif de ces rencontres est avant tout de créer un espace de convivialité où les auteurs peuvent sortir de leur isolement et partager leurs travaux, tout en bénéficiant de contacts pour élargir leur réseau relationnel ou trouver l'inspiration à travers la diversité des voix et des styles présents. Voilà également une occasion pour les passionnés de poésie de découvrir de nouveaux auteurs ou de réentendre d’autres qu’ils connaissent. Comme il s’agit pour l’essentiel de poètes bruxellois issus de la diversité culturelle, ces soirées sont enfin un trait d’union entre chacun d’entre eux, prouvant que la barrière de la langue, des origines ou de la religion ne pose aucun problème. Le prochain rendez-vous est fixé à la Maison de la Laïcité d’Anderlecht le vendredi 29 décembre 2023 à 19 heures. Pour davantage de détails, voyez au 02 520 39 99 Rue de Veeweyde, 38 à 1070 Bruxelles Daniel Bastié


THÉÂTRE : PARIS CANCAN Sous la houlette de l’excellente Daphné d’Heur : Gouaille parisienne, Cocottes, Chahuts, Froufrou, froufrou… Ode à la vie. Sous les lumières de l’artiste Philippe Catalano, voici venues Les années folles. Elles mettent un pied fabuleux sur le célèbre plateau du Théâtre Royal du Parc à Bruxelles. La Tour Eiffel, Le Moulin Rouge, le célèbre pont des vivants qui enjambe le cimetière des morts, nous sommes au cœur de Montmartre. Tout est là, avec cette merveilleuse complainte de la Butte. Un décor grandiose qui touche les étoiles et s’éteint dans la tombe est né dans l’imaginaire de Thibaut De Coster et Charly Kleinerman, amis d’enfance. Une ode à la vie, et même, pourquoi pas, à la splendeur de la lumière éternelle comme le souffle si finement la fin du spectacle. Tout cela, grâce à la très fertile plume de Thierry Debroux, qui enchaîne humour, modernité et moult connotations de notre joyeux patrimoine culturel. Grâce bien sûr aussi à l’ardente voix et au jeu gracieux de l’héroïne, Camille, une jeune fille marquée par une jeunesse tragique, qui ne cesse d’éclore et de se métamorphoser tout au long du spectacle. Dans cette création très réussie, on retrouve la juvénile Romina Palmeri, qui balance entre ombre et lumière, passion et retenue, sensibilité à vif et l’éclat étincelant de la réussite. Une ode à la vie grâce à l’omniprésence et l’humour débridé d’un certain … Toulouse Lautrec et ses cartons, un avatar élégamment moustachu, étonnant et malicieux campé par la talentueuse Karen de Paduwa, le pilier tellement bohême et excentrique du théâtre du Parc. Une ode à la vie, avec le clou du spectacle – bien décidé à le rester pour l’éternité,ce qu’elle fit – ce n’est ni plus ni moins que La Goulue en chair et en os, au coeur à la fois jaloux et généreux, sans cesse revisité par ses blessures, en perpétuel mode de raccommodage, via un argot parisien truculent, 100% garde républicaine. C’est Perrine Delers, un phénomène à elle seule, qui fait vraiment le poids et enflamme avec passion nos grandeurs et nos décadences. À ses côtés, Charles Zidler, ZiZi pour les intimes, en costumes extravagants, impressionnant par sa gouaille, ses avis tranchés, ses fragilités aussi, ses rêves de Don Quidanse…. C’est un formidable Emmanuel del’ Erba débordant de vitalité et d’humanité. Dans un monde qui nous révulse de toutes parts, alors que la planète souffre des délires humains les plus atroces, voici un spectacle captivant, résolument moderne et fondamentalement historique, pour ne pas oublier qu’il y a de la joie à travers les souffrances et pas seulement du chagrin et de la mort. Et si notre époque est bridée par mille et un wokismes, voici donc un spectacle qui ose la baliverne, les levés de jambe, qui évoque les soirées délurées du Moulin Rouge et de la place Pigalle, ne frémit pas devant de nouveaux interdits, épouse de près les sentiments, se moque de la police – merci Gauthier Bourgeois – et célèbre une musique vibrante jouée par l’inimitable Mickey Boccar dans son rôle de Gueule d’amour. Blagueur, il joue … à cache-cache et se veut invisible jusqu’au salut final: tout pour la musique. Ce miroir de l’âme, fait littéralement corps avec l’instrument préféré de Scott Joplin, bondissant à chaque nouveau tableau sur le plateau pour sonder les coeurs et faire avancer l’intrigue. Quant à Emmanuelle Lamberts, maître de la chorégraphie, elle nous ravit par son hommage à l’histoire de la danse. Dans son viseur : tant le ballet classique que le contemporain, le tango, le jazz, les claquettes et la danse percussive, le voguing, la valse… sont les éléments complices qui ourlent le spectacle. En tout, une vingtaine de chorégraphies, sans compter bien sûr les cancans de la Ville Lumière, authentiques ou parfois moqueurs. Le tout se déroule sous la baguette audacieuse d’un orchestre virtuel tou à fait crédible sur une composition musicale explosive et très éclectique d’Amélie Hayoz et Fabian Fiorini. Un dernier mot : ne manquez pas de vous procurer le petit joyau, ce splendide programme, numéroté ? rédigé avec humour gracieux par Sarah Forent et Daphné D’Heur, et qui marque pour le Théâtre Royal de Parc, l’avènement de la première comédie musicale signée Thierry Debroux. Franchement digne de ce nom, cette comédie musicale a été taillée sur mesures pour tous les artistes enthousiastes du théâtre du Parc, anciens et nouveaux. Une pièce à applaudir au Théâtre royal du Parc jusqu’au 31 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles Dominique-Hélène Lemaire


CONCERT : GRAND MESSE DE MOZART Avec « Le Requiem », « La Grande Messe en ut mineur » de Mozart partage le statut d’œuvre inachevée, s’accompagnant de supputations et de mystère. Après son mariage avec Constance, Mozart écrivit à son père en 1783 : « J’ai fait une promesse et j’espère la tenir. » Cette promesse consistait vraisemblablement à composer une messe. Une mission assez ambitieuse qu’il s’était donnée et qu’il n’achèverait jamais. Ce qu’il composa néanmoins s’écarte considérablement de ce que l’on trouvait couramment alors dans la musique d’église, avec une approche et une partition inhabituellement grandioses, des passages sombres entrecoupés de morceaux enjoués, tantôt avec tout l’orchestre, tantôt avec quelques sections de celui-ci. Ces sonorités particulières sont probablement dues à la grande admiration que Mozart vouait aux anciens maîtres comme Bach et Haendel, alors pourtant considérés comme démodés. Il s’inspira pour sa messe de leurs techniques typiquement baroques, écrivant des fugues et des doubles chœurs. Son amour pour Constance l’inspira certainement. Pour permettre à son épouse d’y briller, il intégra dans la partition certains des plus beaux solos pour soprano qu’il n’écrivit jamais. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que la reconstruction de ce chef-d’œuvre fut entamée, et même si, comme pour le « Requiem », les avis divergent à son propos, ce qui demeure marque le triomphe de la puissance créatrice humaine. Le Brussels Philharmonic et le Vlaams Radiokoor sous la direction de Bart Van Reyn interprèteront cette œuvre au Studio 4 le samedi 9 décembre 2023. La soirée comprendra également le « Concerto pour piano n° 23 en la majeur, KV 488 ». Pour davantage de précisions, référez-vous au site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Michel Weyo

CONCERT : CHANTS DE NOËL Chaque année, lorsque le sapin a été installé sur la Grand Place, la ville se prépare à célébrer la Nativité. Si la soirée de réveillon en famille reste un moment précieux de convivialité, ci et là s’organisent l’un ou l’autre concert de Noël. Plus qu’une simple réjouissance musicale, il s’ancre dans la tradition pour commémorer la naissance du Christ. Les mélodies intemporelles du répertoire, telles que "Silent Night", "Jingle Bells" et "O Holy Night", résonnent dans nos cœurs et rappellent l'importance de la paix, de la joie et de l'amour en cette période de l'année. Les chœurs d'enfants, les orchestres symphoniques, les groupes de musique folklorique et les solistes talentueux se réunissent pour interpréter ces chansons emblématiques avec passion et émotion. Les concerts de Noël offrent également une occasion de redécouvrir des traditions musicales uniques à chaque région du monde. Que ce soient les chants de Noël traditionnels allemands, les villancicos espagnols, les chants de Noël celtiques ou les chansons folkloriques russes. Chaque culture apportant sa propre saveur et son charme à cet instant empreint de communion entre les citadins. Les jeunes de Flagey Academy Youth Choirs interprèteront cette année les plus beaux chants de Noël lors d’un concert qui réchauffera le cœur des petits et grands. Fondée en septembre 2021, cette formation composée de jeunes bruxellois, âgés de dix à vingt ans, sans distinction de sexe, ont été recrutés dans les écoles de la capitale, reflétant la diversité sociale, culturelle et


linguistique de la ville. Si cela vous intéresse, laissez-vous enchanter par la magie de Noël le 21 décembre 2023 à Flagey. Voyez les modalités pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles André Farago

CONCERT : HÄNDEL - MESSIAH « Le Messie » de Haendel, également connu sous le titre de « Messiah » en anglais, est l'une des œuvres les plus emblématiques de la musique classique occidentale. Composé par Georg Friedrich Händel en 1741, cet oratorio se veut une célébration grandiose de la vie, de la mort et de la résurrection de JésusChrist. Divisé en trois sections distinctes, il témoigne de la religiosité du compositeur dans un siècle encore tourné complètement vers l’Eglise et la foi. La première partie dépeint les prophéties de la venue du Messie, sa naissance à Bethléem et la promesse de sa rédemption. Elle s'ouvre avec le célèbre chœur "Comfort Ye, My People" (Consolez-vous, mon peuple), chanté par le ténor, suivi du splendide air "Every Valley Shall Be Exalted" (Tout vallée sera relevée). Elle culmine avec le chœur majestueux "For Unto Us a Child is Born" (Car un enfant nous est né). La deuxième partie se concentre sur la passion, la crucifixion et la mort de Jésus-Christ. Elle contient le chœur puissant "Hallelujah", qui est peut-être la pièce la plus célèbre de l'œuvre et est souvent interprétée lors de célébrations et de festivités. La troisième partie magnifie la résurrection du Christ et la promesse du salut éternel. Elle s'ouvre avec le somptueux air "I Know That My Redeemer Liveth" (Je sais que mon Rédempteur vit), chanté par une soprano, et se termine par le majestueux chœur final "Amen". Le Messie de Händel est apprécié non seulement pour son écriture sublime, mais aussi pour sa profonde signification spirituelle. Souvent reprise lors de la période de Noël, cette œuvre transcende les frontières culturelles et religieuses, touchant les cœurs et les âmes de toutes les personnes qui l'écoutent, même des non-croyants. Son héritage perdure, continuant d'inspirer les musiciens, les choristes et le public. Le Vlaams Radiokoor & Il Gardellino en proposeront leur interprétation à Flagey le 23 décembre 2023 sous la baguette du chef Bart Van Reyn. Voyez toutes l s modalités pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles André Farago


THÉÂTRE JEUNESSE : LES IMAGES FLOTTANTES Patrick Corillon nous raconte l’histoire d’un petit garçon transporté dans un monde imaginaire. Enfant, il participe à un stage d’initiation à la peinture dans un musée d’Art moderne. Cette expérience lui permet de sortir de lui-même et, en quelque sorte, de sortir du cadre pour découvrir le monde. Avec un lutrin et quatre boites enfermant de petits objets à grande force symbolique, il nous prend par la main et par le cœur pour quitter le monde des images imposées et nous donner le pouvoir d’inventer nous-mêmes de nouvelles histoires. Une véritable déclaration d’amour à la peinture à travers les yeux d’un enfant. Soixante minutes de voyage dans le monde des images sans jamais en voir une à découvrir au Théâtre La montagne magique le 9 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.montagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE JEUNESSE : JEAN DE LA LUNE Seul habitant de la Lune, Jean s’ennuie un peu. Perché là-haut dans le ciel, il aimerait descendre sur la terre pour s’amuser avec les humains. Alors quand une comète du nom de Luigi lui propose de l’y emmener, il ne fait ni une ni deux et s’y accroche, direction : la Terre ! Seulement sur Terre, rien ne se passe comme prévu, plus de jeux, plus de glaces, plus de rires, le chef de tout en a décidé autrement, il a même décrété que Jean était dangereux et devait être jeté en prison ! Avec l’énergie et le pétillant qu’on lui connait, la Compagnie Dérivation met en scène une version décoiffante et attachante de cette fable sur l’indispensable désobéissance face aux ordres absurdes. Simon Espalieu et Julien Rombaux s’en donnent à cœur joie avec cette fable qui s’adresse aux enfants de six à dix ans. Un spectacle à découvrir au Théâtre de La Montagne magique le 10 et le 20 décembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.montagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : CES ENFANTS-LÀ C’est l’histoire d’une fille unique qui grandit dans les années 1960, les années folles de l’émancipation des femmes et de la libération sexuelle. Aux côtés de ses parents, elle fréquente un tas de personnages plus ou moins excentriques : Mamy Pilule, Papy au visage tout brûlé, Marraine, la petite voisine, Sœur Thérèse, Elvira Madigan, le dentiste et le docteur, l’amie du téléphone, le meilleur ami, l’Autre, l’architecte, le collabo, Karajan et Richter, le fils du bijoutier, l’âme sœur, la grande voisine, Woody (Allen), Bruno Cremer, Akerman (Chantal), l’impuissant… et Serge Reggiani. Le premier roman de Virginie Jortay adapté pour la scène se découpe en une trentaine de brefs tableaux, autant de séquences flash qui s’enchaînent comme on tourne avec frénésie les pages d’un livre palpitant. En une partition pour deux narratrices et une poupée, les deux actrices – Janine Godinas et Anne Sylvain – s’emparent des différentes voix et interprètent cette enfant-là, dans les étapes successives qui la lient à une mère probablement malade. Entre les deux : l’absence, les silences, et les non-dits. Une écriture cash qui nous emmène entre passé et présent comme dans un rallye d’étapes, jusqu’à la révélation finale, sous-tendue depuis le début. Le tabou d’une évidence inconcevable. Ces enfants-là est un spectacle complet où le décor, la musique et la lumière ont une importance primordiale. Ils sont les cocréateurs d’un univers vivant, parfois oppressant, parfois drôle : une moquette à longs poils qui a une vie propre, des objets hétéroclites qui renferment des souvenirs immémoriaux, des images projetées sur écran, etc. Une pièce à applaudir jusqu’au 9 décembre 2023 au Théâtre national. Voyez plus de détails sur le site officiel www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA DERNNIÈRE GÉNÉRATION OU LES 120 JOURNÉES DE SODOME Le metteur en scène Milo Rau fouille dans les parts d’ombre et les zones taboues de la société. Il décortique les événements tragiques de notre histoire et nous confronte à la violence du monde. La Dernière génération, ou les 120 Journées de Sodome associe librement le roman de Sade au film de Pasolini, en les situant dans le présent. Créée avec le Theater Stap, la pièce explore les notions de pouvoir et de voyeurisme. L'œuvre de Sade est souvent associée au mouvement littéraire du libertinage, qui explore des thèmes de transgression sexuelle et morale. "Les 120 journées de Sodome" est également considéré comme un exemple de la littérature érotique extrême. En raison de son contenu choquant, le livre a été interdit pendant de nombreuses années et n'a été publié intégralement qu'au XXe siècle. Il a influencé de nombreux écrivains, artistes et cinéastes, mais il continue de susciter des débats et des controverses en raison de sa nature extrême et de son exploration de la violence sexuelle. Entre recherche du plaisir et peur du déclin, La Dernière génération, ou les 120 Journées de Sodome exhibe les contradictions de notre époque, soulignant la coexistence du luxe et du supplice, l’obsession de la normalisation et le goût du scandale petit-bourgeois. Une pièce à découvrir du 19 au 21 décembre 2023 au Théâtre national. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : LES BORKMAN Christophe Sermet adapte l’une des dernières pièces de Henrik Ibsen, John Gabriel Borkman (1896), pour des acteurs et actrices avec lesquels il travaille régulièrement. Dans un dispositif simple et dépouillé, il se sert de l’énergie brute et rythmée du rock pour aborder ce texte à travers trois pulsions potentiellement dévastatrices : l’argent, l’art et l’amour. Suite à un scandale financier retentissant, l’exbanquier Borkman vit reclus au sous-sol de la villa familiale, maison où infuse encore le poison de la faillite sociale du patriarche. Son épouse Sarah, quant à elle, rumine l’échec et la honte à l’étage supérieur. Depuis la sortie de prison du paria, iels ont rompu tout lien. Tourmenté par des fantasmes de rédemption illusoires, il ne reste à Borkman que ses riffs de guitare électrique, les visites de son dernier ami, Vilhelm, et les leçons de Frida, jeune professeure de guitare, et par ailleurs amoureuse d’Adrien Borkman, le fils de la maison. Vany, une riche voisine à l’esprit libre, s’est donné pour mission d’arracher les deux jeunes amants au foyer mortifère et de leur permettre de faire fructifier leur passion musicale commune à l’étranger. Une visite précipite l’échéance du drame qui couvait : Gwendoline, amour de jeunesse de Borkman et sœur de Sarah, est venue solder les comptes. Adrien, son neveu, est au centre des convoitises et des investissements. Comme toujours, Christophe Sermet propose un théâtre qui interpelle, dérange, tout en mélangeant les genres, du tragique au comique. Un règlement de compte familial où amour et ressentiment sont inextricablement mêlés. Comme dans la vie…Une pièce à voir au Centre culturel d’Uccle le mercredi 31 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : FOXES Les Quat’z Amis ont trouvé un abri. Jusqu’à quand ? combien de temps dure le bonheur ? Lily, Prosper, Bambi et Hervé, pour des raisons différentes, ont quitté leur maison, leur école, leur quartier, et se sont retrouvés par hasard au même endroit : un vieux dancing abandonné depuis 20 ans. Que cherchent ils ? Lorsque l’insouciance se barre, quand la magie se déconstruit, que faire grandir à la place ? Foxes signe un spectacle solaire, fougueux et délicat, illuminé par une confiance intrépide en un pouvoir magique : celui de l’amitié qui, lorsqu’elle est réelle, peut redonner des couleurs à un monde qu’on croyait endormi. Les quatre comédiens réinventent une petite communauté humaine, généreuse et sensible, qui renverse l’ordre établi des choses, en laissant fleurir un territoire de rêves et d’illusions.Adrien Desbons, Éline Schumacher, Julie Sommervogel et Baptiste Toulemonde donnent vie à ce spectacle jeunesse écrit et mis en scène par Arthur Oudar et qui sera à découvrir au Centre culturel d’Uccle les 15 et 16 décembre 2023. Voyez davantage d’informations sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles


THÉÂTRE JEUNESSE : LE PETIT CHAPERON ROUGE Depuis des générations, l'histoire du Petit Chaperon Rouge captive les esprits en passant d’une génération à l’autre, traverse les époques et devient un récit intemporel. Cette histoire qui promeut le de courage et l'ingéniosité a résisté à l'épreuve du temps et continue de fasciner les lecteurs du monde entier. Le conte bien connu commence par la présentation d’une enfant, le Petit Chaperon Rouge, qui est chargée de porter un panier de nourriture à sa grand-mère malade qui vit dans la forêt. Elle reçoit un avertissement maternel : celui de ne pas s'attarder en chemin ni de parler à des étrangers. Cependant, la curiosité pousse la fillette à s'éloigner du chemin. Un peu plus loin, elle rencontre le loup, un prédateur rusé, qui se fait passer pour sa grand-mère. La confrontation entre le Petit Chaperon Rouge et l’animal, empreinte de tension et de mystère, resserre l'intrigue. La suite est évidemment bien connue et de nombreux psychologues et philosophes se sont dépêchés de l’interpréter pour en faire une leçon de vie, un rite de passage ou un avertissement adressé à toutes les jeunes filles sages esseulées dans une société entièrement dévouée aux garçons, qui peuvent parfois s’apparenter à un danger réel. Malgré sa simplicité apparente, ce récit offre de riches interprétations symboliques et morales. Il explore des thèmes tels que la maturité, la désobéissance, la confiance et la ruse, tout en suscitant des réflexions profondes sur les choix et les conséquences de ceux-ci. Il reste surtout un rappel que même les plus vulnérables peuvent triompher des prédateurs et souligne l'importance de rester sur le bon chemin, tout en étant prêt à faire preuve de détermination face à l'adversité. En conjuguant la danse, des chants, du mime, de l’humour et du théâtre, tout et ici mis en place pour offrir au public familial un agréable moment de divertissement. Cette libre adaptation du conte des frères Grimm est à applaudir le mercredi 27 décembre 2023 à 15 heures au Centre culturel d’Auderghem. Plus de détails sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Andrea Cerasi

THÉÂTRE : FAITES L'AMOUR AVEC UN BELGE Avec cette pièce, les spectateurs sont invités à un voyage hilarant à travers les intrications de l'amour, de la culture et des malentendus. Cette comédie légère, qui a fait rire des milliers de personnes, explore les différences culturelles de manière amusante et parfois déconcertante. L'intrigue tourne autour de deux personnages principaux : un Belge typique et une Française pétillante. Leur rencontre fortuite déclenche une série de quiproquos comiques, car ils essaient de surmonter les barrières linguistiques et culturelles pour trouver l'amour. Lui parle un français parsemé d'expressions belges, tandis qu’elle est convaincue que tous les Belges parlent comme Jean-Claude Van Damme. La pièce explore également les stéréotypes culturels et les préjugés de manière satirique. L'amour, bien sûr, se situe au cœur de cette comédie. Les protagonistes, malgré leurs différences, finissent par se rendre compte que l'amour transcende les frontières et rendent le public témoin de leur transformation, de l'agacement initial à la complicité croissante, en passant par des moments de pure hilarité. "Faites l'amour avec un Belge" est bien plus qu'une simple comédie romantique. Il s’agit d’une réflexion sur la façon dont les préjugés peuvent entraver la compréhension mutuelle, mais aussi sur la capacité de l'amour à triompher de toutes les barrières. Le texte résiste évidemment à l’épreuve du temps, prouvant ainsi que les contes de fées ne sont pas seulement destinés aux enfants, mais qu'ils offrent également des leçons de vie précieuses pour tous. Solène Delannoy et Michaël Dufour défendent bec et ongles ce qu’ils sont et dérident les zygomatiques des spectateurs au quart-de-tour. Un classique de l’humour à applaudir au Centre culturel d’Auderghem les 29 et 30 décembre 2023 à 20 heures 30 et le samedi 13 janvier 2024 également à 20 heures 30. Vous trouverez les informations pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Sam Mas


CONCERT : PIERRE PERRET Après plus de six décennies de carrière musicale, le légendaire chanteur français Pierre Perret a annoncé sa tournée d'adieux au public. Cette tournée exceptionnelle marque la fin d'une époque, avec un artiste dont les chansons ont marqué des générations entières. Âgé de quatre-vingt-neuf ans, l’artiste est connu pour ses textes drôles, ses mélodies entraînantes et son engagement social. Depuis ses débuts dans les années 1950, il a conquis le cœur de millions de fans à travers le monde. Ses chansons emblématiques, telles que "Le Zizi," "La Cage aux Oiseaux" et "Lili," sont ancrées dans la mémoire collective et continuent de résonner avec le public aujourd'hui. Sa tournée d'adieux, sobrement intitulée "Mes adieux provisoire," passera dans notre capitale. Elle comprendra plus de cinq dates à travers la France et la Belgique, avec des haltes prévues dans des salles emblématiques. Elle s'étalera sur une année entière, offrant ainsi aux fans une chance d’acclamer cet artiste légendaire sur scène. Pierre Perret, qui a écrit plus de quatre cents chansons au cours de sa carrière, a toujours su allier humour et engagement. Ses chansons abordent des thèmes aussi variés que l'amour, la politique, le sexe, l'environnement et la condition humaine. Il a su captiver son public par sa plume affûtée et son interprétation chaleureuse. Dans une déclaration récente, il a exprimé sa gratitude envers son public fidèle : "C'est avec une grande émotion que je m'apprête à faire mes adieux sur scène. J'ai eu la chance de partager ma musique avec vous pendant toutes ces années et je vous en suis infiniment reconnaissant. Cette tournée est un moment spécial pour moi, un moment où je peux vous dire merci du fond du cœur." La musique de Pierre Perret continuera à inspirer et à toucher les générations futures, tout en laissant une empreinte dans les mémoires. Pierre Perret sera au Cirque royal le 8 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.cirqueroyal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Sam Mas

BALLET : CARMINA BURANA « Carmina Burana » est une œuvre du compositeur allemand Carl Orff, créée en 1936 et 1937. Elle s’inspire de poèmes et de chants médiévaux en latin et en allemand, rédigés par des moines, des étudiants et des mendiants au XIIIe siècle. Cette partition puise son inspiration dans ce recueil, qui traite de sujets tels que l'amour, la fortune, la nature, la célébration de la vie, ainsi que la critique sociale. Principalement connue pour sa musique dynamique, rythmée et percussive, ainsi que pour ses chœurs puissants, cette partition reste souvent associée à des ballets ou à des productions scéniques en raison de son caractère théâtral prononcé. Divisée en trois parties distinctes, elle ébauche des thématiques chères au public. Sa


popularité réside dans sa capacité à capturer une large gamme d'émotions, de la joie à la mélancolie, en passant par l'humour et la réflexion. Son orchestration immédiatement reconnaissable a été utilisée dans de nombreux films, publicités et événements sportifs. La présente version nous propose un aperçu visuel de ce que pourrait être l’existence rituelle d'une colonie barbare humanoïde qui tente de survivre sur les ruines d'une civilisation détruite et qui se bat pour lutter contre ses peurs, essayant de happer tout ce que le destin lui apporte, avec le destin qui recèle parfois des bonnes choses, de l'amour, du bonheur, même si souvent il sème de la tristesse et la mort. Dans ce contexte, une fille se sent heureuse parce que l'amour lui fait oublier toutes les mauvaises choses et la pousse à croire à un futur plus amène. Mais le présent s’avère cruel et jamais ne se soucie de la préciosité d’un moment ! The Szeged Contemporary Dance Company nous emporte dès les premières notes dans un univers sonore et scénique de toute beauté. Les représentations ont lieu au Cirque royal les 15 et 16 décembre 2023. Un classique revisité de façon créative et respectueuse. Plus de détails sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Sam Mas

BALLET : CASSE-NOISETTE "Casse-Noisette" est l'un des ballets les plus emblématiques du compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski. Créée en 1892, cette œuvre a rapidement acquis le statut de classique de la danse et de la musique, appréciée par des générations de spectateurs du monde entier. Elle raconte l'histoire enchanteresse de Clara, une jeune fille qui reçoit en cadeau de Noël un casse-noisette en bois. Alors que la nuit tombe, le monde de l’enfant se transforme en un royaume féérique peuplé de jouets, de soldats de plomb et d'une armée de souris maléfiques dirigée par le Roi des souris. L'intrigue se déplie en deux actes distincts. Le premier s’articule dans le salon de Clara. Le second nous transporte dans le royaume des délices, où Clara et le Prince Casse-Noisette sont accueillis par la Fée Dragée. Ils assistent à une série de danses en l'honneur de leur courage et de leur victoire contre les souris. La musique de Tchaïkovski fonctionne au quart-de-tour, simplement sublime, avec des mélodies inoubliables et des orchestrations


chatoyantes qui donnent vie à chaque personnage et à chaque scène. Pour beaucoup, cette partition reste un chef-d'œuvre d'imagination, de créativité et de talent musical. Elle capture l'esprit enchanteur de la saison des fêtes et nous emmène dans un voyage magique à travers les rêves d'une jeune fille. Les danses des flocons de neige, des fleurs et des bonbons demeurent des moments de grâce pure, le plus souvent ponctués par une chorégraphie gracieuse qui s'accorde parfaitement aux portées du musicien. Davantage qu'un simple ballet de Noël, cette œuvre peut être considérée comme la célébration de l'innocence, de l'amour et de la magie de l'enfance. Un joyau orchestral à applaudir à Forest National le 22 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles Paul Huet

CONCERT : BENJAMIN BIOLAY Né le 20 janvier 1973 à Villefranche-sur-Saône, Benjamin Biolay s'est imposé comme l'une des figures marquantes de la scène musicale française contemporaine. Sa musique se veut une fusion audacieuse de divers genres, notamment de chanson française, de pop-rock et d'électro, qui lui confère une identité sonore unique. Il a débuté sa carrière musicale dans les années 90 en tant que bassiste au sein de plusieurs groupes, mais c'est en tant que chanteur, compositeur et arrangeur qu'il a véritablement brillé. Son premier album, "Rose Kennedy" sorti en 2001 a immédiatement attiré l'attention du public et de la critique. Depuis, il a proposé de nombreux disques acclamés, dont "Négatif" (2003), "La Superbe" (2009) et "Palermo Hollywood" (2016). Chacun de ces CD a apporté une nouvelle dimension à sa musique, explorant des thèmes divers allant de l'amour à la mélancolie, en passant par la société contemporaine. Son écriture se caractérise par des textes ciselés, poétiques et introspectifs. Les thèmes abordent souvent des sujets profonds tels que l'amour, la solitude, la nostalgie et l'identité. Ils reflètent une sensibilité artistique unique. Sa voix distinctive, à la fois grave et chaleureuse, ajoute une dimension émotionnelle supplémentaire à ses chansons. En plus de sa carrière solo, Benjamin Biolay a collaboré avec de nombreux artistes renommés, tant français qu'internationaux. Il a notamment travaillé avec Vanessa Paradis, Chiara Mastroianni et a été impliqué dans des projets musicaux et cinématographiques divers. Outre la musique, Benjamin Biolay est également acteur et n’hésite jamais à camper l’un ou l’autre personnage au cinéma, témoignant d’un mimétisme incroyable et d’un talent aux multiples facettes. Il sera sous les projecteurs de Forest National le 9 décembre 2023 pour un concert exceptionnel. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles


THÉÂTRE : NOUS. LES GROSSES Blanche a quarante-six ans. Elle est en surpoids, se trouve grosse et enchaîne les régimes. C’est à partir de ces trois réalités, somme toute assez banales, qu’elle va mener une réflexion sur son corps et son rapport à la nourriture. Déterminée à aller au fond des choses et d’elle-même, elle se confronte sans concession à ses démons intérieurs et révéle le mal qui la ronge : la boulimie ! Spectacle autour de la compulsion alimentaire, de l’ennui, du manque et des mécanismes pour les combler, ce monologue se révèle un cri, l’expulsion de colères et de désirs trop longtemps enfouis, la tentative de remplir par la parole tout ce qui l’a trop souvent été par la nourriture. De nos jours, les personnes en surpoids sont confrontées à de nombreux défis et stéréotypes dans la société. Même s’il ne faut pas tenir compte de tout ce qui est raconté, il peut s’agir d’une réelle souffrance et d’un vrai problème de santé. Généralement, la situation se conjugue à différents facteurs qui peuvent être d’origine génétique ou liés à la sédentarisation, à une alimentation inadaptée, à des facteurs psychologiques ou environnementaux. Stéphane Bissot (Melting Pot Café) évoque tout ce qui peut se passer dans le crâne d’une « grosse » pour évoquer les névroses qui bouffent littéralement celles et ceux qui souffrent de ce mal, qui les phagocyte de l’intérieur au point de perdre toute envie d’exister et de se retrouver de la sorte dans un état d’impuissance. Avec un vrai talent, l’actrice dégomme les tabous et bouscule les stéréotypes pour oser une langue vraie ! Un spectacle à applaudir aux Riches-Claires du 11 au 31 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles Sam Mas

KIDS WINTER WONDERLAND Les lumières scintillantes éclairent chaque coin, posant une atmosphère magique en ce temps de Nativité. Les enfants, les yeux écarquillés, pénètrent dans ce royaume enchanté où la féérie de Noël règne en maître. Les sapins, majestueux et imposants, trônent fièrement, parés de boules aux couleurs chatoyantes, de toutes formes et de diverses dimensions. Les guirlandes enlacent les branches et semblent s'étirer à l'infini, créant un spectacle visuel envoûtant. Le doux parfum de fête emplit l'air, tandis que des étoiles suspendues veillent sur les festivités. À travers les coins et recoins, des touches de poussière de fée semblent avoir été déposées par des créatures invisibles, ajoutant une touche magique à cet endroit déjà magique. Le Kids Winter Wonderland se prépare pour sa deuxième édition et


l'excitation reste palpable. Les petits se pressent autour des ateliers de confection de décorations, composant des œuvres d'art uniques pour orner leur propre sapin à la maison. Les rires et les chants se multiplient et les yeux pétillent d'anticipation. La découverte se poursuit avec des spectacles mettant en scène un show récréatif et des démonstrations. Les yeux avides de curiosité suivent chaque mouvement, chaque note de musique, chaque rire avant de se fixer sur un stand de grimage, une patinoire et, bien sûr, comment oublier la visite du Père Noël en personne ? Les enfants s'alignent avec impatience, espérant pouvoir partager leurs vœux avec le vieil homme jovial, heureux de son embonpoint rassurant. Les photographies demeurent bien entendu des images précieuces qui seront chéries durant des années. La magie de Noël enveloppe chaque enfant, générant de la sorte des souvenirs inoubliables. Le Kids Winter Wonderland revient pour émerveiller à nouveau. Si vous êtes prêts pour cette aventure, elle se déroule à Tours et Taxi du 23 novembre 2023 au 7 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.tour-taxis.com Rue Picard, 5/7 à 1000 Bruxelles Sam Mas

CONCERT : MOZART ET L’OPÉRA Les opéras de Wolfgang Amadeus Mozart sont incontestablement parmi les plus beaux et les plus influents de l'histoire de la musique. Sa capacité à créer des mélodies captivantes et des atmosphères dramatiques a fait de lui l'un des compositeurs les plus célèbres de tous les temps. Il a composé plusieurs opéras, dont voici les plus célèbres : "La Flûte enchantée", "Les Noces de Figaro", "Don Giovanni », "Cosi fan tutte" et "La Clémence de Titus". Au moment où le jeune Mozart écrivit son premier opera seria, le monde se trouvait en pleine mutation, même si la querelle entre la France et l’Italie au sujet de l’opéra ne semblait plus aussi véhémente qu’auparavant. Etat de fait qui a laissé au jeune prodigue le loisir de tout écrire à sa manière, sans tenir compte des conventions. S’il fallait retenir dans son œuvre un seul genre, là où le génie s’est épanoui comme jamais, ce serait sûrement celui de l’opéra. Ses œuvres regorgent de ces mélodies enchanteresses qui continuent de fasciner et d'émouvoir les auditeurs du monde entier. Chaque aria révèle la profonde compréhension de Mozart de la nature humaine, de l'amour, de la passion et de la tragédie, en faisant de lui l'un des plus grands créateurs de tous les temps. Marion Bauwens (soprano), Graciela Morales (soprano), Fleur Strijbos (soprano), Filip Filipović (ténor) et Oleg Volkov (baryton-basse) nous proposent un florilège du meilleur du meilleur. Un concert qui se déroulera à Flagey le 8 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles


SPECTACLE : KISS AND CRY Il n’est jamais trop tard pour voir ou revoir l’objet scénique non identifié créé en 2011 par Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael. Kiss & Cry, c’est le spectacle qu’on ne peut absolument pas manquer et celui dont on ne se lasse pas. De ceux qui vous laissent dans un état de grâce indéfinissable. Rien de tel pour les fêtes de fin d’année. Avec plus de trois cents représentations à travers le monde et plus de cent quatre-vingts mille spectateurs, ce spectacle indéfinissable bouscule toutes les disciplines artistiques. Sa magie ? Sa forme narrative unique. Simultanément, sous nos yeux, se tourne et se projette un film où de simples mains deviennent des personnages dansants au beau milieu de paysages miniatures. Un « nano monde » où une femme, seule sur un quai de gare, se demande où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire ? Kiss & Cry, c’est vivre un voyage onirique qui se recrée, chaque soir, en direct. Un chef-d’œuvre à voir ou à revoir à Wolubilis du 28 au 31 décembre 2023. Découvrez des informations complémentaires sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak à 1200 Bruxelles

THÉÂTRE : ONE SONG Quelle est votre histoire en tant que metteur en scène de théâtre ? À l'invitation du NTGent, Miet Warlop formule une réponse. Dans la série Histoire(s) du Théâtre, elle est le quatrième metteur en scène - après Milo Rau, Faustin Linyekula et Angélica Liddell - à relever le défi de créer une œuvre dans laquelle présent, passé et futur se rencontrent d'une manière surprenante. « One Song » se déroule dans l'univers de Warlop, où un groupe d'artistes pénètre l'arène pour un rituel enchanteur sur les adieux, la vie et la mort, l'espoir et la renaissance. À travers la métaphore d'un match en direct, avec commentateur et pompom compris, Miet Warlop nous invite à former une communauté et à nous transcender comme lors d'une célébration. De la sorte, le temporaire devient universel et le personnel se fait collectif. Tel est le sous-texte de « One Song » : de quelle manière une chanson peut donner un sens à toute une société, de l'unité dans la diversité. Ensemble, les artistes vont jusqu'à l'extrême, avec des textes chantés, des images et des objets, de l'oxygène et de la sueur. Ils évoquent notre condition humaine avec tous les moyens de la scène. Chaque fois, quelqu'un se lève pour repousser une frontière. Ils défient le temps et expriment un besoin humain profond : le moment où nous pouvons transcender notre corps pensant. Ce spectacle complet est à applaudir au Théâtre national du 5 au 9 décembre 2023. Voyez davantage d’informations sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111/115 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : ET SI VOUS N’ÉTIEZ PAS VENU.E.S CE SOIR ... Qu'auriez-vous fait ce soir si vous n'étiez pas venu voir ce spectacle ? Auriez-vous peut-être décidé de voyager dans le temps ? Auriez-vous exploré les ruelles sombres de la ville en quête de mystères oubliés ? Auriez-vous endossé le rôle d'un détective privé, à la recherche de vérités enfouies depuis longtemps ? Auriezvous sans doute embarqué dans une aventure spatiale, défiant les limites de l'univers connu ? Certains auraient vraisemblablement amorti leur abonnement Netflix en se gavant de séries. Enfin, l’un ou l’autre aurait été voir sa maîtresse en racontant des bobards à son épouse pour justifier son absence. Tout ce que vous n'avez pas fait ce soir, les comédiens de ce spectacle s'en chargent ! À partir de vos suggestions d'activités auxquelles vous avez renoncé, ils improviseront cinq scènes fascinantes où ils créeront des versions inattendues de ce que ces soirées auraient pu être. Cette HäagenDazs pourrait devenir une potion magique aux pouvoirs surprenants, votre amant pourrait se transformer en espion et votre déclaration d'impôts pourrait se métamorphoser en carte au trésor. Rejoignez-nous pour une soirée pleine de rebondissements et de surprises ! Une performance irrésistible à laquelle le public devient le fil conducteur à applaudir le 13 décembre 2023 au Théâtre de L’Improviste. Voyez tous les détails pratiques www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles Jacques Brisson

THÉÂTRE : DERRIÈRE LA PORTE Les portes ne sont pas forcément synonymes d’ennui ou de repli sur soi ! Elles représentent un mélange de fonctionnalité et d'esthétique, un élément de connexion entre les espaces, ainsi qu’un mystère à explorer. Elles s’imposent dans toutes les formes, tailles et couleurs et dotent chaque lieu d’une touche unique. Elles peuvent s’avérer douces et accueillantes ou résister fermement à toute intrusion. Elles représentent également le garde-fou entre le monde extérieur et l'intérieur, procurant sécurité et intimité. Cependant, ce qui se cache derrière chacune d’elle demeure encore plus fascinant. Chaque porte englobe un univers différent, un monde de découvertes et de révélations. En franchissant un seuil de porte, on peut être accueilli par des surprises inattendues, des secrets bien gardés, des moments d'amour ou de trahison, des histoires de passion et de raison. Plus que de conserver jalousement des mensonges et des vérités, des aventures et des expériences uniques qui attendent d'être découverts, l’autre versant de leur paroi est le challenge qui est proposé ce soir, en partant des propositions des spectateurs, afin d’improviser de bons moments ou des instants moins chaleureux, avec toujours la surprise en ligne de mire. Alors, n'ayez pas peur de forcer ces portes et de vous immerger dans le monde qui se cache au verso, car c'est là que réside la véritable magie de la vie. Un spectacle à découvrir au Théâtre de L’Improviste le 27 décembre 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles


THÉÂTRE : RÉVÉLATION ! Bienvenue dans ce théâtre interactif où l'intrigue est entre vos mains ! Vous êtes sur le point d'assister à une pièce improvisée unique en son genre. Avant que l’expérience commence, les comédiens comptent sur vous pour déterminer les éléments clés de l'histoire. Le point central de l'intrigue est la révélation. L'un des amis détient un secret et il a choisi ce moment pour le dévoiler au reste du groupe. La tension est palpable alors que chacun se demande ce que pourrait être cette grande annonce. Les spéculations vont bon train. Le suspense est à son comble. Est-ce que le protagoniste a gagné une somme colossale à la loterie ? Ou peut-être a-t-il décidé de refaire sa vie créant ainsi une situation des plus inattendues ? Ou encore, la vieille légende locale raconte-t-elle que cet endroit est hanté, avec à la clé un moment surnaturel à partager ? Les comédiens attendent votre décision. Quelle sera la phrase choc qui va bouleverser la vie de ces amis et faire basculer leur existence ? Faites votre choix et laissez la magie du théâtre opérer ! Bien entendu, puisqu’il s’agit d’improvisation, même si on se doute qu’il y a un fil conducteur prévu en amont, le ton pourra passer du rire au larmes, de la tragédie à la comédie, du burlesque au classique. Evidemment, pour celles et ceux qui souhaitent assister à plusieurs représentations, aucune ne sera jamais identique aux précédentes. « Révélation ! » est à applaudir au Théâtre de L’Improviste les 7, 14 et 28 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles André Metzinger

SPECTACLE : ALICE AU CABARET Les cabarets étaient ces lieux empreints de mystère et de glamour, où l'art et la fête fusionnait dans une lumière tamisée. Son origine remonte au XIXe siècle, où ces établissements devinrent des bastions de la vie nocturne artistique. Ils étaient souvent associés à une ambiance bohème, attirant des artistes, des écrivains et des musiciens en quête d'expression créative. Ils étaient également caractérisés par leur atmosphère intimiste, permettant au public de se rapprocher des artistes et de les tutoyer après leur show. Il s’y dévoilait des numéros variés allant de la chanson à la danse, en passant par le burlesque, le mime, la prestidigitation, la jonglerie et le théâtre. Les artistes de cabaret étaient souvent polyvalents, valsant entre diverses disciplines. Les costumes et les maquillages audacieux faisaient partie intégrante de l'esthétique, contribuant à générer un monde onirique qui échappait à la réalité. Les cabarets étaient également célèbres pour leurs maîtres de cérémonie charismatiques, capables de maintenir l'énergie et l'excitation tout au long de la soirée. Quant aux spectateurs, ils se voulaient tout aussi diversifiés que les performances elles-mêmes. Des couples élégants aux célibataires en quête de divertissement, avec un mélange de personnes partageant un intérêt commun pour le spectacle vivant. Certains cabarets offraient même la possibilité de savourer un repas tout en appréciant les performances, ajoutant une dimension gastronomique à l'expérience globale. L'héritage des cabarets persiste à travers le temps avec des établissements emblématiques tels que le Moulin Rouge à Paris, le Kit Kat Club à Berlin et le Copacabana à New York, tous ayant laissé une empreinte indélébile dans l'histoire du divertissement nocturne. Par contre, chez nous, les établissements ont fermé les uns à la suite des autres. Pour réveiller cette ambiance à nulle autre pareille, Tour et Taxis accueille le spectacle « Alice au cabaret ». Alors que le rideau va bientôt se lever et le public attend avec impatience l’entrée d’Alice. Pour les faire patienter, magiciens, chanteurs, acrobates, mimes et même le pianiste y mettent leur grain de sel. C’est quand on s’y attend le moins que la magie opère ! Un spectacle inédit à applaudir jusqu’au 31 décembre à Tour et taxis. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.aucabaret.be Rue Picard 7-11, 1000 Bruxelles


TOONE : LA NATIVITÉ La Nativité correspond à la célébration de la naissance du Christ, événement célébré par les chrétiens du monde entier le 25 décembre. Figé au cœur de la foi chrétienne, elle symbolise l'espoir et la lumière et la rédemption. Cette naissance se veut davantage qu'une simple histoire biblique, puisqu’elle se pare de spiritualité plus que d’authenticité. On le sait aujourd’hui, personne ne connaît la date exacte de la naissance du Messie. Sans doute aurait-il vu le jour quelques années avant notre ère ? Inutile d’aller chercher des informations de cet ordre dans la Bible, elle ne fournit aucun détail appuyant ou non cette affirmation. Le récit trouve ses origines dans les Évangiles, où il est raconté que Marie, une jeune femme de Nazareth, reçoit la visite de l'ange Gabriel. Le message porte sur le fait qu'elle portera un enfant conçu miraculeusement par l'Esprit Saint et que cet enfant sera le Sauveur du monde. Avec foi et humilité, Marie accepte. Peu de temps après, Marie et Joseph, son époux, entreprennent un long voyage vers Bethléem, pour se conformer au recensement ordonné par l'empereur romain. À leur arrivée, ils trouvent toutes les auberges pleines et il ne leur reste qu'une étable pour se réfugier. C'est là que Jésus naît, dans des conditions modestes, entouré de la chaleur des animaux et de l'amour de ses parents. Faut-il commenter ce passage décrit par les évangélistes Matthieu et Luc ? Tout le monde en connaît le déroulé. Par contre, lorsque Toone s’empare des textes originaux pour les présenter en version bruxelloise, cela devient une autre affaire ! A l’origine, Michel de Ghelderode a publié en 1929 dans la revue “La Scène” une courte version de “La Nativité et le Massacre des Innocents”, qu’il avait recueillie parmi bien d’autres textes de tradition orale auprès de vieux joueurs bruxellois. Celle-ci fut jouée pour la première fois par José Géal, à la demande de Jef Bourgeois, à la Maison des Architectes, sise rue Ernest Allard, fin 1963. En 1979, le Festival du cinéma n’a pas pu avoir lieu à Cannes, car d’importants travaux étaient en cours dans certaines salles. Le directeur de l’animation culturelle, Monsieur Roger Bidaud, a alors eu l’excellente idée d’organiser, en décembre de la même année, un Festival International de la Marionnette et de l’ouvrir avec le Théâtre de Toone. Comme « La Nativité » était un sujet de saison, José Géal et Andrée Longcheval se sont attelés, avec la bénédiction de Madame Jeanne de Ghelderode veuve de l’écrivain, de revoir et d’augmenter le texte ghelderodien pour en constituer la version actuelle. Si cela vous tente, découvrez-la durant ce mois de décembre au Théâtre de Toone. Rires garantis, mais respect des croyants ! Plus de détails sur le site www.toone.be Rue du Marché-aux-Herbes, 66 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles Daniel Bastié

MARIONNETTES : LES TROIS PETITS COCHONS Il était une fois trois petits cochons qui vivaient ensemble dans une petite ferme à la lisière de la forêt. Chacun des trois cochons était différent des autres, mais ils étaient tous frères et se soutenaient mutuellement. Le premier petit cochon était un peu paresseux. Il préférait jouer toute la journée plutôt que de travailler. Quand il était temps de construire sa maison, il décida de prendre la solution la plus rapide et la plus facile. Il rassembla quelques brindilles et construisit une petite maison de paille. Il


pensait que cela serait suffisant pour le protéger des dangers de la forêt. Le deuxième petit cochon était un peu plus travailleur que le premier, mais il cherchait toujours le moyen le plus rapide de faire les choses. Il construisit sa maison avec des bâtons et des brindilles. C'était un peu plus solide que la maison de paille de son frère, mais pas encore assez pour résister à de vrais problèmes. Le troisième petit cochon était le plus intelligent des trois. Il comprenait l'importance de travailler dur et de construire une maison solide. Il passa beaucoup de temps à rassembler des matériaux solides comme des briques et du mortier. Sa maison était solide, bien construite et capable de résister à n'importe quelle tempête. Un jour, un loup affamé se promenait dans la forêt et découvrit les trois maisons. Les Trois Petits Cochons, c’est bien sûr le grand méchant loup qui souffle les maisons. Mais c’est aussi une fable qui tourne en une immense farce sur nos peurs. Car le loup n’est qu’un loup de papier, prisonnier d’une affiche. Seuls les éléments le libèrent, comme les éléments transforment cette féérie de trois petits princes en trois petits cochons très gourmands. La farce médiévale rencontre la fable d’Esope de qui est le plus fort dans le ciel, comme aussi le conte avec les animaux amis des trois petits cochons, qui les aideront pour se sauver de la course effrénée du grand méchant loup qui veut les manger. Comme dans tout conte et dans toute farce, le plus malin et le plus fort ne sont pas nécessairement ceux que l’on croit. Un spectacle de marionnettes à voir ou à revoir au Théâtre royal du Perruchet jusqu’au 28 décembre 2023. Plus de détails sur le site theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles Cathy Humbert

MARIONNETTES : MAMAN HOLLE Agnelle vit avec sa mère et sa sœur Crapaudine. Elle n'est pas très aimée. Un jour, par mégarde, elle laisse tomber le tricot de cette dernière dans le puits. Crapaudine exige immédiatement d'Agnelle qu'elle y plonge pour y récupérer son bien. Que trouvera-t-elle au fond ? Un spectacle pour marionnettes à la Table, avec des marionnettistes qui manipulent les personnages grâce à des crochets situés à l'arrière du crâne et du dos. Certaines d'entre eux possèdent également des tiges attachées aux mains, ce qui permet de les faire vivre sans toucher directement la marionnette. Un spectacle à découvrir à la Cie des Cœurs de Bois du 9 décembre 2023 au 14 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.lescoeursdebois.be Rue Hubert Stiernet (entre le 2 et le 4) à 1020 Bruxelles Sam Mas


THÉÂTRE : LE MOCHE Lette, un ingénieur brillant, fait une découverte inattendue : sa laideur. Son patron lui refuse la présentation de sa nouvelle invention devant un parterre d’acheteurs au prétexte qu’on ne peut rien vendre avec une tête comme la sienne. Son assistant, lui qui possède un visage présentable, est donc envoyé au congrès. Complètement déstabilisé, Lette décide de faire appel à un chirurgien esthétique et en ressort miraculeusement transformé. Et, de surcroît, il devient un canon de beauté ! Il est devenu tellement beau que son supérieur ne se met plus qu’à jurer sur lui. De son côté, le chirurgien qui l’a opéré décide de dupliquer et de vendre ce nouveau visage, puisque out le monde veut tant lui ressembler. In fine, Lette en sera dépossédé. De quoi est fait un être humain et qu’est-ce qui en nous est humain ? semble se demander inlassablement Marius von Mayenburg au fil de sa pièce. Le Moche a des allures de fable philosophique. Il s’agit également d’une comédie caustique sur les apparences et le reflet que l’on porte autour de soi. Ici, les événements se déroulent sans que le protagoniste jamais ne se révolte vraiment, portant en lui un côté kafkaïen, coincé dans les méandres d’une aventure qui le dépasse totalement, nourri de dialogues drôles, cyniques et toniques, qui posent de justes questions pour une impitoyable satire sur notre culture des apparences. L’auteur y aborde aussi les rapports du monde du travail au corps. Quels liens tissonsnous entre notre physique et la rentabilité ? Quels critères définissent la laideur ? Qu’est-ce qui fait la singularité ? Qui décide que quelqu’un est catalogué moche ? À l’heure où chacun livre son image sur les réseaux sociaux, l’aventure de Lette nous renvoie à notre obsession du paraître et raconte les dangers de la standardisation dont profitent les requins à l’affut. Cette pièce est jouée au Théâtre Le Public jusqu’au 31 décembre 2023 avec Arnaud Botman, Valérie Lemaître, Michelangelo Marchese et Othmane Moumen. Découvrez toutes les informations sur le site www.theatrelepublic.be. Ça va secouer ! Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles Paul Huet

THÉÂTRE : RING C’est un terrain de jeu pour le couple. Une pièce au rythme aussi dense que la course dans laquelle la vie active nous plonge. Elle oscille nerveusement entre rire et drame : d’une étincelle un feu se propage, d’un malentendu éclate une guerre, malgré les efforts surhumains de chacun pour coexister avec l’autre. Il est si facile d’aimer, si difficile de « s’entendre » ! On va suivre ces deux-là dans leur histoire amoureuse enflammée. Au début, c’est un effleurement, c’est Adam et Eve. Et puis, une petite phrase et tout s’embrase pour le meilleur et le pire. « Je t’aime, tu es parfait... je n’ai rien à raconter à mes amies… Il y a forcément un problème ! » Amants, étrangers, Adam et Eve, divorcés, veufs, parents, tous se débattent avec leurs instincts, leurs idéaux, leurs réflexes d’enfants. Vous allez vous y retrouver aussi. Les clichés sautent, les étiquettes se décollent, pour questionner en profondeur le sens ou non-sens de la relation à deux. Avec ces deux interprètes, ce sera forcément troublant, énorme. Un corps à corps de deux acteurs qui se donnent sans compter. Ce sera forcément charnel, sexy, drôle, vivant. Pas question de tempérer ses efforts. Entre étreintes et uppercuts, cette pièce pulvérise avec une énergie euphorisante, toutes nos certitudes sur le ménage. Ariane Rousseau et Fabio Zenoni donnent la mesure de leur talent dans ce duo qui ressemble à tant d’autres. Un match à découvrir jusqu’au 31 décembre 2023 au Théâtre Le Public. Voyez davantage de détails sur le site officiel www.theatrelepublic.be. Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles


THÉÂTRE : L’AVARE Faut-il encore présenter « L'avare », une pièce écrite par Molière en 1668 et devenue un classique indémodable ? Elle raconte l'histoire d'Harpagon, un homme particulièrement économe qui ne pense qu'à son argent et aux bénéfices qu’il peut tirer de ses proches. Son propos dépeint les conséquences désastreuses de l'avarice sur les relations humaines et amoureuses et tout ce que cela peut engendrer comme quiproquos. Le rideau se lève avec Harpagon qui réprimande son fils Cléante, qu’il estime trop dispendieux, et lui ordonne de se marier avec une femme riche pour rétablir sa situation financière. Cependant, Cléante est amoureux de Marianne, une fille sans fortune, qu’Harpagon entend lui-même épouser, ignorant que son fils est épris d'elle. Pendant ce temps, Élise, la fille d'Harpagon, est éprise follement de Valère, un jeune homme qui travaille pour son père. Lorsque le vieil homme se déclare à celle qu’il convoite, elle se refuse, provoquant son courroux. Mais rien ne semble s’arranger pour lui avec la disparition de sa caissette qui contient toute sa fortune amassée au fil de plusieurs décennies. En fait, il s’agit d’un stratagème de Cléante, prêt à le soumettre à un chantage : ses écus contre l’autorisation de mener Marianne à l’autel. La confrontation du père et de ses enfants se solde par un happy end heureux. Harpagon retrouve son trésor et ses enfants épousent celle et celui qui leur tenaient tellement à cœur. Le comique de Molière fait ici merveille avec cette satire de la cupidité. Depuis, Harpagon est devenu l’archétype du ladre, ridicule et odieux, obnubilé par l’accumulation de biens au détriment de ses transports familiaux et amicaux. Offrir est un verbe que le personnage ignore. Sa soif de richesse le mène à perdre tout ce qui représente l’essence d’une vie, avant un final qui rétablit les choses dans leur bon droit et leur morale. Comme toujours, Molière ne se contente pas de dépeindre un trait de caractère qu’il grossit sous la loupe de la caricature, il nous livre une critique de la société française du XVIIe siècle, en dénonçant les hymens arrangés, la tyrannie domestique et, bien avant qu’on en parle, le sexisme. Plutôt que de faire appel à de grosses démonstrations ou de brandir des slogans frondeurs, l’auteur alimente les cinq actes de sa pièce avec un humour bienvenu, bien plus efficace que les coups de poing ou les reproches rageurs. Des tirades qui fusent, on retiendra sans doute celle-ci : Il faut vivre pour manger et non manger pour vivre !, prouvant à quel point Jean-Baptiste Poquelin possédait le sens de la formule. Cette pièce est à applaudir du 12 décembre au 27 janvier 2024 au Théâtre le Public avec dans les rôles principaux du 12 décembre 2023 au 27 janvier 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles Daniel Bastié


SPECTACLE : KOSH Kosh est un artiste inclassable, reconnu tout d’abord pour son incroyable talent de beatboxer. Cette discipline consiste à faire de la musique en imitant des instruments uniquement avec sa bouche. Il s’agit d’une production sonore a cappella, sans accompagnement instrumental, qui sur le plan strictement technique est aujourd'hui la seule discipline vocale à regrouper toutes les autres, allant puiser tour à tour dans les techniques du chant et du chant diphonique, les percussions vocales, l'imitation de voix ou d'instruments, les bruitages vocaux, etc. Kosh met aujourd’hui son talent au service de son premier seul en scène, qui mêle récits de vie, humour et forcément … bruitages ! Agrémenté de sons aussi fous que surprenants, comme la guitare électrique de son frère, le chant des oiseaux, l’ascenseur ou même le panda qui vomit, Kosh nous raconte avec drôlerie et tendresse son parcours de vie peu banal, la découverte du beatboxing et son désir de succès… Mais sa route est semée d’embûches. Ainsi à travers ses voyages et anecdotes il propose un spectacle tout public, hilarant et novateur. Il partage également son talent au quotidien sur les réseaux sociaux et compte plus d’un million d’abonnés sur TikTok et près de soixante mille sur Instagram. En première partie, découvrez deux talents belges : BigBen et Serdi ! Big Ben fait du beatbox depuis ses quatorze ans. Après avoir découvert des vidéos de sur le web, il s’est entraîné tout seul avant de se lancer dans les compétitions et se faire un nom dans le milieu. Il a voyagé en Allemagne, en Lituanie, en France… pour beatboxer ou pour juger d’autres beatboxers dans les compétitions. Il filme ses prestations et les dépose sur Youtube, ce qui lui assure une visibilité. Il est aujourd’hui champion belge de beatbox et est l’un des rares beatboxers belges à pouvoir vivre de sa passion. Serdi est un artiste complet. Mieux connu comme beatbox et acteur, il emmène le public dans des atmosphères plus profondes à travers de hautes performances. à applaudir à l’Espace Magh le 16 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

CONCERT : LES HÉRITIÈRES - HOMMAGE À CHEIKHA RIMITTI Disparue en 2006, Cheikha Rimitti, que l’on nommait « la mamie du raï » ou encore la «mère du raï moderne» est une figure emblématique, elle-même héritière du raï bédouin. Femme au talent exceptionnel et au caractère bien trempé, cette native d’Oran, aura fait grandir avec elle toute une nouvelle génération de chanteurs raï, des plus confidentiels aux plus connus, comme Cheb Mami, Cheb Khaled, Boutella Safi ou encore Cheb Abdou. La chanteuse et musicienne, accompagnée de ses tambourins guellal et de ses flûtes gasba, savait émouvoir ou provoquer, transformant des textes poétiques en pamphlets engagés au potentiel émotionnel ahurissant. Quand Rimitti montait sur scène, ce n’était pas franchement pour plaisanter : elle irradiait la salle, transcendait les codes du raï traditionnel pour en faire un langage féministe, engagé et éruptif. D’une modernité absolue, elle pouvait aussi bien évoquer la religion et la spiritualité que le sexe, la fête et l’hédonisme. » « Les Héritières » est un projet musical initié par Mouss Amokrane (Zebda) artiste associé à FGO Barbara Paris pour le Festival Magic Barbès qui rend hommage à Cheikha Rimitti en mettant en scène les talents de Souad Asla, Samira Brahmia, Hadjla et Nawel Ben Kraïem. Une soirée à applaudir à l’Espace Magh le 21 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : FRONTERA L’histoire de l’humanité a commencé par une grande migration. Nous nous sommes répandus à travers le monde. Puis, nous avons construit des campements permanents et nous sommes devenus sédentaires. L’Homo Sapiens a alors inventé la frontière. Et au 1XIXème siècle, il a créé le fil de fer barbelé. On découvre ici, de manière détournée et collective, l’histoire de Mohammed, un comédien sans papier qui, voulant fuir un pays ruiné par la guerre, a intégré notre projet. Ce spectacle, en tentant de dépeindre le système mondial actuel, fait le pari d’éveiller le jeune public à une réflexion sur l’essence même des frontières et de lui offrir l’occasion de donner un visage et une voix à toutes ces personnes qui quittent leur berceau natal. Naviguant entre univers décalé et réalisme, entre objets et humains, ce spectacle montre le processus et les difficultés de la migration. Fidèle à sa démarche engagée, le Théâtre des 4 Mains aborde la question des frontières, leur origine, et la folie de leur déploiement dans le monde, en se plaçant à hauteur du regard d’enfant. Le théâtre d’objets permet ici, tout en poésie et en émotions, une transposition symbolique des situations décrites et observées. Le spectacle a pour but d’éveiller le jeune public à une réflexion sur l’essence même des frontières et de lui offrir l’occasion de donner un visage et une voix à toutes ces gens qui laissent derrière eux leurs racines. Nous qui passons des frontières sans même y penser, réalisons-nous l’injustice que cela représente pour d’autres qui y meurent chaque jour ? Mohammed Al Mafrachi, Louison de Leu, Gloria Boateng et Jérôme Poncin donnent vie à ce spectacle d’une incroyable actualité pour dix représentations à voir en famille dans la capitale. Elles se dérouleront du 26 au 30 décembre 2023 l l’Atelier 210. Voyez les informations pratiques sur le site www.atelier210.be Chaussée St-Pierre, 210 à 1040 Bruxelles

CONCERT : ARRIVAL FROM SWEDEN – THE MUSIC OF ABBA ABBA, le légendaire groupe suédois formé dans les années 70, a laissé un héritage musical indélébile qui transcende les décennies. Composé d'Agnetha Fältskog, Björn Ulvaeus, Benny Andersson et AnniFrid Lyngstad, il a proposé une musique qui allie mélodies accrocheuses, harmonies vocales impeccables et production innovante. Son legs réside dans sa capacité à capturer l'essence même de la pop music. Ses chansons, telles que "Dancing Queen", "Mamma Mia" et "Waterloo", sont devenues des classiques intemporels, continuellement appréciés par des générations de fans. La simplicité et la sophistication de leurs compositions ont élevé le groupe au statut de maître de la pop, influençant de nombreux artistes contemporains. Un élément distinctif demeure son utilisation innovante de la technologie musicale de l'époque. Il at été parmi les premiers à exploiter pleinement les possibilités du studio d'enregistrement, incorporant des éléments tels que le synthétiseur et les effets sonores dans leurs titres. Cette approche a contribué à définir un son caractéristique et a influencé de manière significative l'évolution ultérieure de la pop. Les harmonies vocales impeccables sont une autre facette de sa transmission. Après avoir assisté à la performance d’un horrible tribute band, la fan d’ABBA Vicky Zetterberg, qui a vu le groupe cinq fois sur scène, a décidé de créer Arrival from Sweden: The Music of ABBA. Son groupe, dans son pays est rapidement devenu l’un des plus respectés et depuis tourne dans 70 pays, tout en passant dans des émissions de télévision. En agitant la clochette de la nostalgie, il s’octroie un passage chez nous pour titiller les souvenirs et offrir un spectacle 100% fidèle aux originaux. Ce groupe doit entre autres son succès à sa minutieuse préparation. Chaque détail des vrais concerts d’ABBA a été étudié et le résultat est si authentique que parfois on en arrive à oublier que ce ne sont pas les créateurs des tubes qui se produisent sous les projecteurs. Mimétisme oblige. Leur concert est à applaudir au Palais 12 le 27 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.ing.arena.brussels Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles Sam Mas


THÉÂTRE : BLOCKBUSTER La société est en crise et le gouvernement entreprend des réformes économiques. Il est, notamment, sur le point de mettre fin aux cadeaux fiscaux dont jouissent les entreprises et d’instaurer une taxe sur les transactions financières. Le tout-puissant Directoire de la Fédération des Entreprises prépare sa riposte. Dans le même temps, la journaliste Corinne Lagneau finalise un papier sur les entreprises richissimes qui ne paient aucun impôt sur leurs bénéfices. L’article est presque bouclé mais à la veille de sa publication, la journaliste est écartée et l’article censuré. Ulcérée et désespérée, Corinne Lagneau prépare sa riposte sur les réseaux sociaux : dans sa missive qui a toutes les allures d’une déclaration de guerre, elle invite les citoyens à prendre conscience de l’importance de l’enjeu et les incite à entrer en résistance. L’effet est immédiat, l’audience inespérée, fait le tour du monde. Les citoyens réagissent, tout se précipite et l’effet « boule de neige » se traduit par de multiples actions. Pour le Directoire de la Fédération des Entreprises, il faut réagir, vite et fort. Mortier, le patron des patrons va utiliser les grands moyens. Il contacte un ex-agent du service de renseignements, Trautman surnommé le nettoyeur. Parviendront-ils à stopper cette vague de révolte ? Les jeux de pouvoir réussiront-ils à faire taire les sans-voix qui parlent enfin ? Les coups les plus bas suffiront-ils pour que tout redevienne comme avant ? Blockbuster est un mashup, autrement dit l’association en continu de plans de films différents à des fins parodiques. Voici donc un grand détournement sur plus de mille quatre cents plans de films américains. Bien présents sur la scène, les acteurs du Collectif Mensuel assurent tour à tour le doublage des voix, les bruitages et la musique live. Une véritable performance où l’humour se conçoit comme un instrument de contestation et à applaudir au Théâtre de Poche du 12 au 22 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.poche.be Chemin du Gymnase, 1a à 1000 Bruxelles

OPÉRA : LE CONTE DU TSAR SALTANE Voilà un opéra en quatre actes signé Nikolaï Rimski-Korsakov, l’un des plus éminents membres du Groupe des Cinq. Pour le livret, il a fait appel à Vladimir Belski, qui s’est inspiré du poème éponyme d'Alexandre Pouchkine. Le prétexte se veut simple, ancré dans le folklore russe, avec trois sœurs qui rêvent d’épouser le tsar Saltane. Malgré les avances des aînées, il choisit de passer une alliance au doigt de la cadette, charmé par sa beauté et sa modestie. Ce faisant, il ne sait pas qu’il vient de déclencher la jalousie des deux autres, bien décidées à se venger. Elles se mettent en tête de salir l’honneur de la benjamine en colportant des rumeurs à son sujet. Des rumeurs qui ne devraient pas manquer d’aboutir aux oreilles du sultan fraîchement parti guerroyer. Le mensonge porte sur la prétendue naissance d’un bébé-monstre. Fou de rage, le sultan ordonne d’enfermer la mère et l’enfant dans un tonneau et de les précipiter dans la mer. Cet opéra met en valeur les thèmes de l'amour, de la trahison, de la magie et de la rédemption. La musique baigne dans des harmonies d’une grande richesse et une palette colorée, baignées d’influences russes folkloriques prononcées. Certains arias ont depuis vécu une existence en dehors du récit en devenant des classiques repris au répertoire des meilleurs concerts de musique classique. On songe ici à "Le vol du bourdon" et à "Le chant du cygne", des pièces devenues intemporelles. Naturellement, lors de sa création le 3 novembre 1900 au Théâtre Mariinsky de SaintPétersbourg, cet opéra a unanimement été acclamé par le public autant que par la critique, enthousiasmés par cette histoire empreinte de fantaisie. En 2019, La Monnaie avait présenté une version bouleversante de cet opéra, mise en scène par Dmitri Tcherniakov avec l’orchestre dirigé par le chef Timur Zangiev. Dire qu’une reprise de cette œuvre chez nous était attendue demeure un puissant euphémisme. Ce grand retour a été annoncé par voie de presse, avant d’être placé au programme de la saison 20232024 dans sa version originale russe, avec sous-titres français et néerlandais, interprétée notamment par


les chanteurs Ante Jerkunica, Svetlana Aksenova, Stine Marie Fischer, Bernarda Bobro, Carole Wilson et Bogdan Volkov à nouveau sous la baguette de Timur Zangiev. Des performances attendues à La Monnaie du 3 au 19 décembre 2023. Voyez davantage de détails sur le site www.lamonnaiedemunt.be Place de La Monnaie à 1000 Bruxelles Paul Huet

SPECTACLE : MA BIMBOSOPHIE Bimbo est un terme souvent utilisé pour décrire une femme qui, selon certains stéréotypes, met en avant son apparence physique, généralement en exagérant des caractéristiques considérées comme séduisantes ou sexy, tout en étant perçue comme ayant peu de profondeur intellectuelle ou d'intérêt pour des sujets sérieux. Utilisée de manière péjorative et considérée comme sexiste, cette expression réduit une personne à son apparence et suggère qu'elle n'a pas d'autres qualités ou compétences importantes. Les clichés associés peuvent varier en fonction de la culture et des normes sociales, mais certains clichés ont la vie dure. Ainsi, on prétend que les bimbos sont obsédées par des préoccupations triviales telles que la mode, les fêtes et les médias sociaux, sans aucun intérêt pour les activités intellectuelles. Pire, certains affirment qu’elles dépendent financièrement d’un homme riche, comptant sur lui pour subvenir à leurs besoins et à ses dépenses exagérées. A cela, elles peuvent être considérées comme inauthentiques, car elles sont soupçonnées de se conformer aux normes sociales de beauté et de comportement, plutôt que de vivre selon leurs propres valeurs et désirs. Ma Bimbosophie est plus qu’un one-woman-show. Daphné Huynh y joue avec les poncifs, fait rire tout en assénant quelques vérités. Elle résume le contenu du spectacle en quelques phrases : C’est du cabaret. C’est un pamphlet. C’est un miroir réfléchissant. C’est une foire aux vanités. C’est un emmerdement de la norme. C’est une injonction contradictoire. C’est de la sociologie tape-à-l’œil. C’est Britney Spears qui embrasse Simone de Beauvoir sous le regard de Nietzsche et de Madonna. C’est un esprit critique en string. C’est une ode à l’amour de soi. Une prestation à découvrir au Théâtre de la Toison d’Or jusqu’au 31 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.ttotheatre.com Galerie de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles Julie Plisnier


THÉÂTRE : TUNING La comédie qui a sketté l’baraque est de retour ! Les Tronquet vont à nouveau garer leur caravane au 396, Galeries de la Toison d’Or. Enfin, plutôt à l’emplacement 67 du camping de la Grosse Tour de Bourlin-en-Greux, mais c’est todi l’même. Branchezvous sur la fréquence 109.3 : la grand-mère Marlène, sa fille Jo et ses deux jumeaux Pipo et Esme(ralda) y font tourner la station radio locale : Tuning FM. Au programme : bal musette, libre antenne en forme de « coup de pouce pour trouver l’Amoûûûr » et mix techno qui pulse, da. Bardaf. Le 45 tours déraille le jour où Freddy Starlight, un producteur tchafiaud, fait miroiter à Esme une carrière dans la chanson. Qu’on le dise haut et fort (ce qui n’est jamais un problème pour les Tronquet) : la gamine va percer ! Mouais… Mè couille ti. Avec son écriture sur le fil (celui où on sèche le linge), cette comédie de Boris Prajer réussit la prouesse d’avoir à la fois des accents de tragédie grecque et du Borinage. Boris Prager crée la surprise avec une comédie désopilante. L’ensemble est une réussite. Le spectacle est maîtrisé par une excellente distribution qui assume totalement les excentricités, maladresses et fragilités de chaque personnage. Un spectacle à voir au Théâtre de la Toison d’Or du 6 décembre 2023 au 6 janvier 2024. Les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site www.ttotheatre.com Galerie de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : CHIMÈRES Y en a qui racontent que les ptérodactyles vivent toujours. C’est le cas de l’oncle de Victoria, qui était chercheur en zoologie et a voué plus de quarante ans de sa vie à poursuivre ce reptile volant datant de l’ère du jurassique. En 1976, son enquête le mène jusqu’au fond des grottes du Nuevo Leòn, au Mexique, où il s'établit. À sa mort en 2020, Victoria hérite de ses effets personnels ainsi que d’une prodigieuse quantité de cartes et graphiques, notes, lettres et manuscrits qu’elle rapatrie en Belgique. Naît alors le Comité. Ensemble, Victoria, Astrid et Marie se penchent sur les documents d’archive, sur ce qu’ils révèlent et ce qui s’y cache. Peu à peu, leur enquête se métamorphose. Chimères est une célébration des liens que nous entretenons avec nos morts, de leurs dimensions intimes mais aussi collectives voire politiques. Un spectacle à découvrir au Rideau de Bruxelles du 6 au 16 décembre 2023. Plus d’informations sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7A à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : PLONGER C’est la nuit, quelque part, au bord d’une piscine qui semble abandonnée. Traversant la pénombre, on devine une jeune femme, marchant au bord de l’eau. Qui est-elle, et que vient-elle faire là ? Son corps tremble parfois, et pourtant elle avance, progressant jusqu’au pied de ce plongeoir dont la silhouette imposante s’élève au-dessus du bassin. Elle gravit les quelques marches, avance encore, le corps en équilibre, jusqu’au bout de la planche. « Vous allez plonger ? » C’est la voix d’un homme, assis un peu plus loin, devant son micro, dans une sorte de cabine envahie de buée. Le gardien de nuit, peut-être ? Il continue à lui parler, mais la jeune femme est arrivée tout au bord du vide. Trop tard, maintenant, pour renoncer. Soudain, le vent se lève, figeant son corps dans la nuit, dans cette posture précaire, cette fugace éternité qui précède le grand saut … Que peut bien signifier « risquer sa vie » ? Et s’il s’agissait, au contraire, de laisser quelque part dans nos corps une petite place vacante, une brèche offerte à l’inconnu, à la rencontre, pour permettre à la vie de se risquer en nous ? Dans Plonger, Sarah Devaux nous invite à un voyage poétique à la lisière du réel et de l’inconscient. Circassienne de formation, elle explore un vocabulaire théâtral hybride et d’une immense générosité, fusionnant différentes pratiques artistiques pour forger l’identité singulière de cet essai aquatique, empreint d’humour et de mélancolie. Elle défie la gravité et marche en funambule sur le fil du destin, pour repousser l’horizon de sa propre existence. Du haut de ce plongeoir, qui devient une métaphore de la vie tout entière, elle s’abandonne à l’eau, à l’air, réinventant cet espace de l’entre-deux qui contient à la fois la suspension et la chute, l’envol et l’abîme. Un territoire intime, où les éléments naturels se rencontrent, pour éclairer l’humanité sur ses propres vertiges. Un étonnant essai aquatique, qui brouille les frontières entre théâtre et cirque, pour explorer ces vertiges intimes qui précèdent le grand saut à applaudir au théâtre Varia du 12 au 16 décembre 2023. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : POST-MORTEM Apprendre à vivre avec la mort de l’autre. Continuer à lui parler. Jasmina Douieb n’a pas su le faire après le décès de sa mère. Où la trouver quand il ne reste d’elle que quelques poussières dans l’air ? En rencontrant des personnes qui communiquent avec leurs morts, interprètent les signes et vivent des deuils réussis, Jasmina cherche le chemin de son propre deuil. La difficulté de surmonter un deuil reste une épreuve profondément personnelle et émotionnelle. Perdre un être cher, que ce soit un ami proche, un membre de la famille ou un conjoint, fait partie de ces expériences déchirantes qui peuvent laisser des cicatrices durables. Il s’agit d’un processus complexe qui peut varier d'une personne à l'autre, mais qui comporte généralement plusieurs étapes et défis universels. Un peu comme si le sol se dérobait sous


les pieds. On peut se surprendre à attendre que la personne décédée réapparaisse, comme si tout cela n'était qu'un cauchemar temporaire. Une réaction somme toute naturelle pour essayer de se protéger des émotions accablantes. Il peut également y avoir de la colère, de la tristesse ou de la culpabilité. On peut se sentir en colère contre la vie, contre le destin, voire contre la personne disparue. Toutefois, avec le temps, on commence à se raccrocher à l’existence et on retrouve des moyens de vivre sans elle. Cependant, cela ne signifie pas que la douleur s'atténue instantanément. Le deuil s’avère un processus qui peut s’étaler sur plusieurs années, voire davantage, et qui peut inclure des hauts et des bas constants. Pour ce seule-enscène réalisé à partir d’interviews audio, Jasmina Douieb est partie en quête de tous les moyens que les personnes ont développés pour entrer en contact avec leurs morts. Une performance à applaudir au Studio Varia les 5 et 16 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.varia.be Rue Gray, 154 à 1050 Bruxelles André Metzinger

THÉÂTRE : HÉRITAGE Les liens que nous entretenons avec nos aînés revêtent une importance capitale dans nos vies. Ils représentent une source de sagesse, d'expérience et de soutien inestimable. Ces relations intergénérationnelles sont profondément enrichissantes et contribuent à forger notre identité, à nous enseigner des leçons précieuses et à renforcer nos liens intimes. Nos aînés demeurent des gardiens de notre histoire. Ils ont traversé des époques différentes, accusé des événements difficiles ou non et vécu des expériences que nous ne pouvons qu'imaginer. Leurs récits et leurs témoignages nous permettent de mieux comprendre le passé, de préserver notre patrimoine familial et de maintenir un lien avec nos racines. En écoutant leurs histoires, nous apprenons non seulement sur l'Histoire en général, mais aussi sur l'histoire de notre propre famille, ce qui renforce notre sentiment d'appartenance. Que restera-t-il de cela lorsqu’ils disparaîtront et lorsque nous ne serons plus ici pour perpétuer leurs souvenirs ? À cheval entre le récit d’histoire, de mémoire et l’hommage, « Héritage » parle du lien que nous entretenons avec ceux qui nous ont devancés. Comme pour anticiper un deuil futur, Cédric Eeckhout convoque sur scène sa mère, Jo Libertiaux, une maman comme toutes les autres, mais une combattante de la tristesse et de la joie selon lui. A travers le portrait de Jo, il questionne l’héritage qu’une génération laisse à une autre. Sur scène, Jo, coiffeuse à la retraite, et son fils Cédric, acteur, racontent de concert la vie de cette mère à la fois ordinaire et extraordinaire. Née en 1945, elle s’est mariée à dix-huit ans. Mère de quatre enfants, elle a divorcé en 1982 et a élevé quasi seule sa progéniture. Cédric la voit comme une héroïne ayant, à sa manière, participé à l’émancipation des femmes. Jo se veut profondément libre et indépendante, s’est construite seule et avec fierté dans un monde d’hommes. Sa vie, au premier abord, nous apparait comme normale, le genre d’existence que l’on ne verrait pas au théâtre, ni représentée dans les grands discours des mouvements féministes. Mais si on l’écoute et si on prend la peine de la regarder de près, elle ne cesse d’étonner. Une pièce à applaudir au Théâtre des Tanneurs du 6 au 15 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs 75-77 à 1000 Bruxelles Sam Mas


THÉÂTRE : MOUSTACHE GRACIAS Sherlock Holmes et son indissociable Watson reviennent pour une enquête inédite signée Patrick Chaboud, maître d’œuvre du Magic land Théâtre, agitant la clochette de la parodie et du non-sens. L’occasion de flirter avec le miroir sibyllin des secrets péruviens et de plonger dans un passé quasiment inconnu des Européens. Tandis qu’il allait aboutir à mettre au point un filtre d’immortalité, le professeur Gomez disparait de tous les radars, ne laissant aucun indice sur sa volatilisation. Néanmoins, quelque chose intrigue le détective du 221B Baker Street. Tout lui laisse subodorer que des traces sur le continent sudaméricain devraient lui permettre de retrouver le bonhomme. Alors, n’écoutant que son flair de truffier, il se met en route, bagages serrés le long des hanches. Bien entendu, chemin faisant, le plus célèbre enquêteur de sa Majesté devra se confronter à maints périls, toujours prêt à rebondir lorsque la situation l’exige, capable de jouer des poings si nécessaire, même s’il préfère résoudre chaque enquête par la sagacité de la réflexion et la déduction. Si le suspense se place au menu de cette expédition, l’humour, le second degré et la parodie se hissent dans les dialogues saupoudrés d’un ton bien british, proche des Monty Python, avec un côté irrévérencieux et un versant bordélique qu’on ne trouve que chez eux et … au Magic Land Théâtre ! Cette pièce est l’occasion d’échapper aux brumes londoniennes si chères au héros créé par Sir Conan Doyle et de se laisser baigner de lumière sous le soleil irradiant du Matcha Picchu. Un spectacle décapant à applaudir du 8 au 23 décembre 2023 au Magic Land Théâtre. Plus de détails sur le site www.magicland-theatre.com Rue d'Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles Daniel Bastié

THÉÂTRE : POUVOIR Ne jamais prendre la moindre décision. Ne jamais penser. Ne jamais choisir. Toute une vie déléguée à d’autres : des manipulateurs. Est-ce fantastique ou est-ce terrible ? Et que peut faire une marionnette qui joue sans cesse le même spectacle ? Que peut-elle faire pour changer les choses ? Elle décide donc de prendre le pouvoir et de commander à son tour aux marionnettistes. Elle ne veut plus vivre par procuration et veut décider elle-même de ce qui lui arrive. Mais pour ça, il va falloir convaincre les marionnettistes, qui elleux, tiennent à leur emploi. La marionnette fait des promesses, mais chez les artistes, personne n’y croit vraiment. Alors on demande l’avis du public : « Peut-on rêver d’un autre système ? ». Cette pièce est présentée par Michel Villée et Noémie Vincart, deux artistes à la fois comédiens et marionnettistes. Pour Pouvoir, ils se sont associé le savoir-faire de Cécile Maidon, dont ils apprécient particulièrement le travail. Avez-vous déjà pensé à la vie d’une marionnette ? Voyez ce que cela peut donner le 29 décembre 2023 au Théâtre Les Tanneurs. Plus de détails sur le site www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs 75-77 à 1000 Bruxelles


THÉÂTRE : OURAGAN Par une nuit d’insomnie, un jeune homme fume, assis sur son canapé. Il s’appelle Abdeslam. Un prénom pas toujours facile à assumer ces derniers temps. Pourtant, en arabe, ça veut dire : celui qui va apporter la paix. En attendant, faute de paix, Abdeslam apporte plutôt des nouilles ou des pizzas. « Indépendant à titre complémentaire ». Autrement dit : livreur à vélo. L’un de ces êtres interchangeables, qu’on exploite sans trop y prêter attention. Mais ce soir-là, il ne travaille pas. Seul chez lui, entre les volutes de fumée qui s’élèvent et l’entourent peu à peu, il fait valser ses idées noires. Soudain, un autre homme apparaît. Puis deux, trois, quatre. Au final, ils sont cinq, debout autour du canapé. Ils ne se ressemblent pas, mais portent le même prénom. Cinq versions d’Abdeslam. Cinq corps qui se font face… Dressant le portrait saisissant d’un travailleur jetable en quête de lui-même, Ouragan nous invite à rencontrer un peuple d’invisibles, tapis au cœur d’un seul et unique personnage. En se démultipliant, ce jeune homme révèle ceux qui se cachent en lui : cinq corps, fragments d’une même solitude. Des carapaces viriles, bâties comme des armures face à cette jungle urbaine qu’elles sillonnent chaque jour à vélo. Peu à peu, ces corps se frôlent, se cognent, s’enlacent, s’apprivoisent. Ils dansent avec leurs paradoxes. Leur pudeur se craquelle, laissant deviner l’impasse d’une masculinité qui les empêchent d’explorer de nouveaux territoires du désir. Les mots tournoient, s’agglomèrent, et deviennent une tempête qui, sans prévenir, éclate sous leurs crânes, comme une nécessité vitale d’en découdre avec un monde qui leur renvoie sans cesse sa violence au visage. Mêlant théâtre et danse, Ilyas Mettioui, avec la complicité dramaturgique de Zoé Janssens, rassemble un quintette de performeurs époustouflants de justesse et d’énergie, qui mettent leur engagement total au service d’une fresque chorégraphique survoltée. Portés par une écriture résolument contemporaine et jamais moralisatrice, ils dissèquent au scalpel les aveuglements de notre société individualiste, pour redonner voix et dignité à celleux dont on oublie l’existence. Entre humour corrosif, tendresse et mélancolie, Ouragan nous emporte dans son souffle d’émotions puissantes, pour tracer un refuge de fiction au cœur de notre présent. A découvrir du 20 au 22 décembre 2023 au théâtre Varia. Voyez les informations pratiques sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : DANS LES BRAS NUS DE LA VIE Elle s’appelle Etty. Elle a vingt-sept ans. Elle est fantasque, passionnée, libre. Profonde et légère, piquante et sensible, grivoise et sentimentale. Paradoxale. Elle voudrait être un grand auteur pour éclairer le monde de ses formules brillantes. Mais elle est juive. On est en 1940. Le monde sombre dans les ténèbres. Il va lui falloir dégager un chemin pour apaiser la fureur du chaos qui la dévore. L’écriture la sauve. Son journal est une ode à la joie, à l’irréductible victoire de l’amour. Une réponse imparable à l’impasse existentielle dans laquelle notre monde s’épuise aujourd’hui. Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine, ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour. Je suis une femme heureuse et je chante les louanges de cette vie, oui vous l’avez bien lu, en l’an de grâce 1942, la énième année de guerre. Une création à la frontière entre réel et fiction, au cœur des parts d’ombre et de lumière de chacun d’entre nous. Un miroir de l’inextricable complexité de la vie. De son ineffable beauté. Une création à découvrir au Théâtre de la Vie du 5 au 16 décembre 2023. Plus d’informations sur le site www.theatredelavie.be Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles


THÉÂTRE : GISÈLE HALIMI, UNE FAROUCHE LIBERTÉ Gisèle Halimi était une avocate et militante féministe française très influente. Elle a écrit de nombreux textes et livres sur des questions liées aux droits des femmes, à l'égalité des sexes et à la justice. Elle est la seule avocate signataire du manifeste des 343 de 1971 réunissant des femmes qui déclarent avoir déjà avorté et réclament le libre accès à l'avortement, alors réprimé en France. Dans la foulée, elle fonde le mouvement Choisir la cause des femmes, aux côtés notamment de Simone de Beauvoir et Jean Rostand. En 1972, lors du procès de Bobigny, son action en tant qu'avocate de femmes accusées d'avortement illégal permet l'acquittement de trois des accusées ainsi qu'un sursis pour la quatrième, et contribue à l'évolution vers la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, en 1975. Ariane Ascaride et Philippine Pierre Brossolette incarnent la célèbre avocate et militante féministe Gisèle Halimi. Vibrantes et éloquentes, elles nous font traverser la vie de cette femme d’exception, éprise de justice et de liberté, en faisant ressortir son indéfectible ardeur. S’appuyant sur le livre d’entretiens menés par la journaliste Annick Cojean, ce spectacle inédit raconte les septante ans de combats et d’engagements de Gisèle Halimi au service de la justice et de la cause des femmes. Mêlant leurs talents et leurs âges, les deux comédiennes interprètent tous les visages de l’éternelle rebelle : la femme politique, la jeune fille, la mère, la grand-mère, l’amoureuse, … Au-delà de la leçon d’histoire, ce spectacle rejoint les préoccupations d’aujourd’hui nous invitant à rester vigilants et à prendre le relais. Une pièce à applaudir à Wolubilis les 7 et 8 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

HUMOUR : C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ TOI ! En décembre, pour les fêtes, il est bon de clore l’année écoulée en sketchs et en chansons. C’est ce que vous propose l’équipe de C’est arrivé près de chez toi !. Petit dernier dans le paysage des revues satiriques des fêtes de fin d’année, ce show un brin piquant mis en scène par Thibaut Nève et réunissant des talents de chez nous, alliera subtilement toutes les techniques du spectacle vivant pour nous amuser de l’actualité. Et qui sait, au terme de deux heures de rire, d’évasion, de pensée positive et surtout d’humour corrosif, nous arriverons à y comprendre quelque chose et à démêler le vrai du faux des informations auxquelles nous sommes confrontés chaque jour. Appréhender le monde par l’humour ? La meilleure voie pour en imaginer un autre : plus juste, plus responsable et surtout plus drôle ! Cette revue satyrique de Christophe Bourdon, , Dave Parcoeur, Céline Scoyer et Julien Demarche est à applaudir à Wolubilis du 19 au 21 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.wolubilis.be Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles


THÉÂTRE : LES MIETTES Trente ans de mariage ! Des amis ? De la famille... Et soudain : le Confinement. Implacable ! Décidé d’en haut. Impossible d’y échapper ! La loi reste la loi, même si certains tentent de la plier un peu (voire beaucoup !) et des sanctions sont mises en place pour qui tente d’y déroger. Choupet et Choupette se retrouvent à deux, vingtquatre heures sur vingt-quatre. Un vrai challenge, alors qu’ils allaient et venaient à leur guise, profitaient des charmes de la vie et la mordaient de toutes leurs dents. Assez vite, le couple se fragmente, étouffe, même s’il reste quelques miettes de tendresse, de rancœur et d'imagination. Trente ans de non-dits expulsés, qui stagnent dans le rectangle du domicile, amenés à être gardés encore tout un temps ou qui seront vomis d’une traite ! Louis Calaferte, auteur français de renommée mondiale, signe un texte incisif qui fait mal juste là où il faut, qui trouve les mots idoines pour faire ressentir les petites et les grandes frustrations qui pèsent lorsqu’on vit à deux. Mieux, ce spectacle souligne qu’on doit apprendre, en se mariant, à gérer des tracas, grands ou petits, qu’on n’aurait vraisemblablement jamais connus tout seul. Plutôt que d’emprunter le ton du drame, il opte pour un humour corrosif, un brin vachard, qui permet à chaque spectateur de se reconnaître dans les protagonistes. Et nous, de quelle manière avons-nous vécu cette période à nulle autre pareille ? Delphine Charlier et Marc Deroy s’amusent comme des fous sur scène pour darder des piques qui font mouche. Un spectacle à applaudir au Théâtre Fou Rire le 11 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.fourire.be Avenue des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles

SPECTACLE : 80s BRICE DEPASSE Né à Morlanwelz le 26 décembre 1962, Brice Depasse suit des études primaires et secondaires à Binche, ville dont sa famille est originaire. Ensuite, il décroche un diplôme en Droit à l’Université catholique de Louvain. Passé journaliste et animateur, on le retrouve sur Radio Nostalgie depuis de nombreuses années. Pour ceux qui aiment son humour, il foule les planches avec l’idée de raconter des anecdotes inédites et d’aller à la rencontre de ses fans. Un stand-up nostalgique et humoristique au cours duquel il convie le public à une conférence consacrée exclusivement aux années 80. Il ne s’agit pas de faire revivre le Live Aid vécu dans la peau de Phil Collins ou le tournage des Indiana Jones dans celle d’Harrison Ford. Non, il a décidé de vous faire rire en racontant le quotidien d’un petit gars bien de chez nous, qui fêtait ses dix-huit ans en 1980. De quelle le conteur de Nostalgie a-t-il traversé cette période considérée aujourd’hui comme bénie ? Et comment il en a un jour fait son métier ? Venez l’écouter ! Venez participer à un voyage temporel étonnant et détonnant, car ce que Brice raconte sur les planches, il ne le racontera jamais à la radio. Et, croyeznous, ça ne va pas être triste puisque son unique but est de répandre de la bonne humeur et de susciter de grands éclats d’hilarité. Une soirée prévue le 15 décembre 2023 au Fou Rire. Plus de détails sur le site www.fourire.be Avenue des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles


THÉÂTRE : LENCLOS OU LA LIBERTÉ Elles étaient deux amies… un amant les a désunies. Affrontement féroce et feutré entre Ninon de Lenclos, femme de plaisir, et Madame de Maintenon, femme de pouvoir, en une surenchère d’esprit et de drôlerie… Ninon de Lenclos, surnommée « Notre Dame des Amours », écrit dans une lettre au Marquis de Sévigné : « L'amour est la pièce du monde où les actes sont les plus courts et les entractes les plus longs ! ». Ninon de Lenclos, l'héroïne de la pièce est une femme de plaisir. Françoise d'Aubigné, devenue Madame de Maintenon, est une femme de pouvoir. Elles ont toutes deux pleinement réalisé les ambitions que leur proposait leur caractère. Chacune fut respectable et respectée. L'une mit son intelligence au service de son cœur, l'autre son cœur au service de son intelligence. L'avantage de la première est d'y être arrivée en s'offrant le luxe d'être simplement ce qu'elle était et d'avoir fait vivre en harmonie les élans de son corps et les exigences de son esprit. Une pièce de Hippolyte Wouters à applaudir au Théâtre de la Flûte enchantée du 22 au 31 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : SOUS MES AILES Véritables boucs émissaires d’une société régie par un pouvoir orwellien qui exerce un contrôle total et extrêmement culpabilisant, les mères de la pièce doivent répondre aux plus grandes attentes : mettre tout en œuvre, seules, pour faire de leur progéniture les tant attendus génies qui réinventeront le monde. Dans cette société de surveillance généralisée, conçue pour anéantir les velléités d’initiative et de liberté, une jeune mère, Maria, se débat pour offrir des temps de jeu et du rêve à son enfant. Mais le temps manque et la fatigue petit à petit commence à l’envahir. Tel Sisyphe, elle gravit chaque matin la montagne du quotidien et se retrouve tragiquement chaque soir au pied de la même montagne. Avant qu’il ne soit trop tard, elle débarque dans l’âtre d’une vieille nourrice à qui il est prévu qu’elle confie son enfant avant de rejoindre les autres mères en fuite. Une pièce sur la difficulté d’être mire dans cette société dystopique à voir au Théâtre Créanova du 8 au 10 décembre 2023. Plus d’informations sur le site officiel www.theatrecreanova.be Rue de la Victoire, 96 à 1050 Bruxelles


CONCERT : BIG BAND FT. DAVID LINX Incontournable de la scène nationale et internationale, le Jazz Station Big Band est devenu au fil des ans une partie intégrante du patrimoine bruxellois, véritable groupe mythique de vrais professionnels passionnés. Acclamé par la presse et reconnu par ses pairs, plusieurs albums sont sortis sur les labels Igloo, Hypnote Records, et bientôt sur Step By Records. Soutenir une résidence mensuelle dans un club (la Jazz Station) pendant près de vingt ans ne s’était encore jamais vu en Belgique. Mais il n’y a pas que cela : de nombreux festivals et salles extérieures font appel au big band, qui en profite pour collaborer avec des invités exceptionnels. De Dinant à Dubaï, ils ont croisé le fer avec e.a. Kenny Werner, Grégoire Maret, Jason Rebello, Emil Viklicky, David Linx, etc. Il semblerait même que le groupe, atteignant sa maturité artistique, ne serait qu’à la genèse de son histoire. En effet, leur son est à présent immédiatement identifiable, dû non seulement à l’alchimie unique entre des musiciens considérés comme la crème de la crème européenne, mais aussi grâce à la patte de leurs arrangeurs. Car ne vous méprenez pas : même si ce big band donne l’impression de légèreté à la belge, la sophistication et les émotions profondes sont toujours inhérentes à leur musique. Infatigable, le Jazz Station Big Band n’a pas fini de faire parler de lui. Cela se déroulera le 7 décembre à 20 heures 30 au Jazz Station. Plus de détails sur le site www.jazzstation.be Chaussée de Louvain, 193/A 1210 Bruxelles

CONCERT : ANNE NIEPOLD S’il y a une date qu’il ne faut pas manquer durant le festival, c’est bien celle-ci, tant la River Jazz Night se présente comme le fil rouge de cette quinzaine : une soirée unique durant laquelle un musicien, sélectionné avec soin, nous offre trois projets différents le même soir, dans chacun des lieux partenaires du Festival. Aussi, seul un artiste dôté d’une grande pluralité musicale peut se permettre d’endosser ce rôle. Anne Niepold est accordéoniste diatonique. Une musicienne avant tout. Elle vit avec passion sa musique sans frontière stylistique, en rendant son art accessible à tout un chacun. L’écriture de compositions et d’arrangements fait partie intégrante de son travail. Fait de rencontre, de mélange, nourri par différents courants et influences, son parcours d’artiste traduit un univers pluriel et une approche de l’instrument décalée et singulière. Anne est capable de traverser les époques, de faire cohabiter les styles, de décloisonner les esthétiques et les répertoires. Elle pousse les limites de son instrument toujours plus loin. Amis de longue date, Anne et Florejan se sont rencontrés il y a plus de vingt ans, alors sideman/woman au sein des mêmes groupes. Très vite, le courant passe et des liens se tissent, si bien qu’ils envisagent de créer un projet commun autour de leurs compositions. Faute de temps, le duo ne verra jamais le jour. Pourtant, les deux musiciens ont beaucoup en commun. L’un comme l’autre voyage à travers les styles, sans ornière. Pas véritablement issus du monde classique, et pas totalement issus du monde jazz, ils cultivent toutefois le plaisir de l’improvisation et des rythmes inattendus. Partisans d’une certaine sobriété musicale, ils partagent le goût des belles mélodies et des jeux en tout genre. Un concert à applaudir le 9 décembre 2023. Plus de détails sur le site www.jazzstation.be Chaussée de Louvain, 193/A 1210 Bruxelles


FIN DE BAIL POUR LE CINÉMA NOVA Dans quelques mois, le bail du Cinéma Nova arrivera à son terme ! La hausse des prix de l'immobilier dans le centre-ville de Bruxelles pourrait signifier la fin de cette salle de référence en termes de programmation originale et alternative, tant au niveau belge qu’international. L’ancien Studio Arenberg a rouvert ses portes en janvier 1997 en tant que “cinéma d’urgence” éphémère. Il s’est appelé Nova, comme les étoiles qui se mettent à briller très intensément durant un temps fort bref. Vingt-sept ans plus tard, Le Nova est toujours là et a bien envie d’exister encore longtemps ! Il se différencie de ses concurrents en projetant des films inédits ou rares, surtout contemporains et non distribués chez nous. Son ambition est de contextualiser les œuvres en les reliant autour de questions sociales, politiques, artistiques, ... Enraciné dans les réalités urbaines et sociales de Bruxelles, en lien avec un riche réseau associatif, il fait partie de ces endroits où l’expression publique peut se repolitiser. Une attention particulière est également portée à la valorisation technique des œuvres, en les proposant dans leurs formats originaux, notamment en pellicule. Malheureusement, en mai 2024, le bail du Cinéma Nova arrivera à son terme et la pression immobilière croissante à Bruxelles, particulièrement dans le centre-ville, pourrait signer la fin de ce cinéma. Pour échapper à ce sombre destin, le Nova s’est inventé un propriétaire idéal ! Un propriétaire qui lui garantirait l’usage de sa salle jusqu’en 2092 dans des conditions qui lui permettront de continuer à proposer ses activités en toute indépendance artistique et économique. Le cinéma pourrait ainsi consacrer ses moyens à sa vocation culturelle et au maintien de ses tarifs accessibles, plutôt qu’à un loyer au prix du marché en centre-ville. Pour ce faire, rien ne vaut le rachat du bâtiment, dont voici l’historique : L’actuel bâtiment a été reconstruit en 1899 à la place d’un immeuble qui avait notamment hébergé une imprimerie, un café doté d’une grande salle de billards et un cabaret proposant des concerts de musique ancienne et moderne. Le voisinage de l’illustre Théâtre Royal de l’Alcazar et de la célèbre Taverne Royale, qui drainaient alors les foules dans le quartier, allait influencer ses affectations successives. Dans les premières années du XXème siècle, cette salle située en intérieur d’îlot a accueilli un ateliermagasin de machines à vapeur, puis de passementeries et, enfin, de décoration et d’architecture d’intérieur. En 1907, ouverture de La Maison du Rire, éphémère théâtre et café-concert. En 1908, Pathé s’est installé dans les lieux et la salle est devenue le Cinéma Mondain. En 1911, retour aux planches avec le Théâtre du Bois Sacré et ses revues bruxelloises. En 1918, après la Grande Guerre, cela a été au tour du Théâtre des Capucines, spécialisé dans les pièces légères, revues et opérettes, de prendre la relève. En 1936, la salle a été transformée en style moderniste et est devenue cinéma avec le Studio Arenberg, décrit comme un lieu aux proportions intimistes, à l’atmosphère sobre et au décor raffiné, qui se consacrait aux films américains novateurs, avec plusieurs changements d’exploitants et transformations, mais qui est demeurée l’une des rares salles de la capitale à faire la part belle aux premiers films, aux cinéastes non reconnus et aux œuvres dites marginales. En 1987, le Studio Arenberg a fermé définitivement. Malgré une forte mobilisation pour sauver cette enseigne historique, la KredietBank, qui avait acheté l’immeuble, a tenté de le transformer en bureaux. Fin 1996, une bande de cinéphiles, en quête d’un ancien cinéma où programmer des films indépendants échappant à toute distribution, a découvert que l’ancien Studio Arenberg n’avait jamais été démoli et que La KredietBank, partie vers d’autres cieux immobiliers, n’avait pas exécuté son permis d’urbanisme, faisant que, durant dix ans, la salle avait servi à entreposer de vieux meubles ! Finalement, La KredietBank a accepté de signer une convention d’occupation précaire pour deux ans à titre gratuit. En quelques semaines, la salle a été réaménagée et équipée pour accueillir son public. Ensuite, un loyer de dix mille euros par an a été exigé. Une campagne vient de démarrer pour récolter des fonds, avec l’idée d’acheter le bâtiment et de pérenniser les activités. Si vous êtes tenté de participer à ce projet collectif ou d’en parler autour de vous, référez-vous au site www.supernova.coop Sam Mas


CINÉMA : INSIDE Film d’épouvante de Bishal Dutta, avec Megan Suri, Mahana Krishnan, Neeru Bajwa, Betty Gabriel et Gage Marsh. USA 2022, 99 min. Sortie le 8 novembre 2023. Résumé du film − Samidha pour ses parents, Sam pour ses amies, est une adolescente d’origine hindoue. Elle cherche à s’intégrer à l’école en rejetant sa culture et sa famille ancrée dans les traditions de l’Inde. Elle assiste un jour à un phénomène étrange dont sa meilleure amie Tamira est la première victime. Elle sera la suivante si ce qui est enfermé à l’intérieur d’un bocal parvient à s’en échapper. Le bocal a faim et n’est jamais rassasié de chair fraîche. Commentaire – A partir des traditions de l’Inde centrées sur la fête de Durga, la Durga puja, Bishal Dutta, scénariste et monteur indien élevé aux Etats-Unis, tire ce premier film d’horreur. Il s’est inspiré de sa propre expérience et d’une légende hindoue sur les pishâcha, les démons mangeurs de chair qu’affronte la déesse Durga, l’épouse de Shiva, lors d’une fête qui est célébrée en son honneur au mois d’octobre. Ces démons sont des ogres : si on laisse le bocal ouvert, ils s’en échappent pour semer la panique dans tout le village. Le village est ici une banlieue paisible des Etats-Unis que parcourt une jeune Indienne, un bocal dans les mains. Elle seule sait ce qu’il contient et elle voudrait s’en défaire en le confiant à son amie Sam, qui n’a que faire des traditions populaires. Alors que les parents de Sam, eux, veulent observer les traditions, étant d’un esprit plus conservateur. Ce conflit entre la modernité et la tradition alimente It Lives Inside, dont la chose surgira à l’extérieur après avoir rôdé dans l’ombre une bonne partie du film. Deux yeux noirs qui fixent Sam endormie depuis le placard de sa chambre, la nuit. Si l’on y ajoute les effets de son surround qui prennent les spectateurs dans le dos, avec les reniflements de la chose, la bête est au cœur de l’immersion, elle est prête à nous dévorer en même temps que la jeune Sam. Comme dans tout film d’horreur, elle apparaîtra à la fin, sous la forme d’un monstre hideux, tous crocs, toutes griffes dehors, après avoir semé la terreur sur son passage. On vous laisse le soin d’imaginer comment remettre le monstre à l’intérieur du bocal. Inside, titre français, est produit par Ray Mansfield et Sean McKittrick, qui avaient déjà assuré la production de Get Out (2017) et Us (2020) de Jordan Peele, deux films d’horreur psychologique, ou encore d’Antebellum (2020), un thriller américain avec Janelle Monáe dans le rôle d’une esclave noire. Megan Suri, qui interprète la jeune Sam, est une actrice américaine de 24 ans. Avis – Un film d’épouvante qui s’abreuve, le sang compris, aux sources de la mythologie hindoue. Rien que pour ça, ça vaut le détour. Michel Lequeux


CINÉMA : SIMPLE COMME SYLVAIN Comédie dramatique de Monia Chokry, avec Magalie Lépine-Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, FrancisWilliam Rhéaume, Monia Chokry, Steve Laplante, Micheline Lanctôt, Guillaume Laurin, Christine Beaulieu et Mathieu Baron. Canada 2023, 110 min. Sortie le 22 novembre 2023. Résumé du film – Sophia, 40 ans, enseigne la philosophie à l’université du 3e âge de Montréal. Elle vit en couple depuis dix ans avec Xavier, un professeur de science politique. Si leur vie intellectuelle et sociale va bon train, au lit, c’est autre chose, leur couple n’ayant plus de rapport sexuel depuis longtemps et chacun faisant chambre à part. Le quotidien paisible de Sophia sera chamboulé un matin d’automne, alors qu’elle fait la rencontre de Sylvain, un entrepreneur de bâtiment chargé de rénover le chalet que le couple vient d’acquérir au bord d’un lac des Laurentides, au Québec, pour leurs vacances d’été. Commentaire – Après les très bavards La femme de mon frère et Babysitter, l’actrice et réalisatrice canadienne Monia Chokry signe une œuvre plus délicate, plus mûre, qui revisite les codes de la comédie romantique. On y retrouve son humour caustique, des dialogues incisifs mais parfois difficiles à suivre dans le contexte de la langue québécoise, et surtout l’esthétique des plans léchés, où rien n’est laissé au hasard. Gros plan en effet sur les corps des deux amants qui s’étreignent, sur leurs lèvres qui se cherchent, sur leurs regards qui s’échangent avec passion. C’est le travail du chef-opérateur André Turpin qu’il faut ici saluer. Un travail tout en pudeur mais qui ne laisse rien ignorer de leurs ébats, où Sophia redécouvre sa féminité. A travers ces cadrages millimétrés, tournés le plus souvent en plans rapprochés, la réalisatrice explore la relation d’amour et de désir qui rend la joie d’aimer à l’intellectuelle un peu froide, voire frigide, que Sophia est devenue. Cette joie que lui cède peu à peu son amant qui perd la sienne. Il découvre, lui, la jalousie. On voit, c’est évident, que rien ne sera jamais possible entre eux deux, entre l’intellectuelle et le manuel. Si l’amour doit un jour l’emporter, il sera platonique à défaut d’être réel. Comme Platon que Sophia enseigne aux vieux qui sont ses étudiants. Leurs deux mondes sont trop différents : la campagne et la ville, la ruralité et l’université, la manière de dire et de sentir les choses. Ces deux mondes-là ne peuvent pas cohabiter, malgré l’envie de chacun de rejoindre l’autre. La scène finale de la bague au doigt est éloquente, mais la force de la réalisatrice est de nous le faire croire jusqu’au bout. Il faudra attendre le dernier plan du film pour en avoir la confirmation. Monia Chokry, qui interprète un des personnages, a poussé un peu trop loin, sans doute, l’antagonisme entre le terroir et le monde universitaire, entre les incultes et les nantis de l’esprit, sinon du beau langage (le mot juste pour chaque chose), mais c’est au bénéfice d’une bonne comédie romantique qui dresse le portrait en clair-obscur de la société québécoise. Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal forment un tandem survolté. La caméra les suit au corps à corps en écoutant leur cœur battre la chamade. Ils sont fous l’un de l’autre, fous de leurs étreintes, et c’est beau à voir, beau à ressentir. Plus encore : beau à imaginer. Tous deux se sont fait connaître, comme la réalisatrice d’ailleurs, en tournant dans les films de Xavier Dolan, le jeune prodige du cinéma québécois. Avis – Une comédie romantique sur l’amour impossible. Déjà vu, mais toujours bon à revoir pour nous donner des ailes. L’amour fait toujours des miracles. Michel Lequeux


CINÉMA : LA TRESSE Drame de Laetitia Colombani, avec Kim Raver, Fotini Peluso, Mia Maelzer, Avi Nash, Sarah Abbott et Manuela Ventura. France-Canada-Italie 2023, 120 min. Sortie le 29 novembre 2023. Résumé du film – Inde. Smita est une intouchable vouée à ramasser la « merde » des autres. Elle rêve de voir sa fille échapper à leur condition misérable en fréquentant l’école. Italie du Sud. Giulia travaille dans l’atelier de son père qui fournit des cheveux aux perruquiers. Elle va découvrir que l’entreprise est au bord de la faillite. Canada. Sarah, avocate de renom, va être promue à la tête de son cabinet, quand elle apprend qu’elle est gravement malade. Smita, Giulia et Sarah sont liées, sans le savoir, par ce qu’elles ont de plus singulier, leurs cheveux. Leurs destins vont former une tresse. Commentaire – Laetitia Colombani adapte elle-même son premier roman La Tresse, un best-seller paru chez Grasset en 2017. Un succès d’édition vendu à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde. Cette ode à l’espoir et à la solidarité féminine, sous la métaphore d’une tresse de cheveux, signe le troisième long-métrage de la réalisatrice après A la folie... pas du tout (2002) et Mes stars et moi (2008), suite à sa carrière d’actrice. Comme dans le roman écrit par petites touches nerveuses, les séquences s’enchaînent de plus en plus rapidement pour former la tresse, le destin conjugué de trois vies, de trois femmes, de trois continents qui mêlent la détresse des femmes. La condition humiliante des dalits, qui se transmet de mère en fille dans la caste des intouchables. Les filles du sud de l’Italie soumises au marchandage pour sauver un héritage en péril. L’intellectuelle occidentale enfin, qui doit cacher sa maladie pour tenter de percer le plafond de verre. Ces trois destins se conjuguent dans le drame tissé par Laetitia Colombani autour de trois femmes emblématiques. Les images sont belles, à la hauteur du récit qu’elles suivent fidèlement. Elles ont été tournées notamment à Monopoli, dans les Pouilles italiennes (qui prennent la place de Palerme en Sicile, dans le roman) et à Montréal pour le bureau de l’avocate. Celle-ci est interprétée par Kim Raver, l’actrice des séries télévisées 24 heures chrono et Grey’s Anatomy. Elle y perd ses cheveux au profit de toutes les cancéreuses mises de côté dans la société du pur profit. Un grand bureau d’avocats ne peut s’offrir le luxe d’employer une malade pour le représenter. La jeune Fotini Peluso, se rebellant contre son statut de marchandise, fournira à l’avocate la perruque dont elle a besoin pour se reconstruire et affronter la société. Un avenir se dessine pour cette jeune Italienne qui a fait ses classes de cinéma au Centro sperimentale di cinematografia et qu’on a vue récemment dans la série Salade grecque, dont elle maîtrise aussi la langue, sa mère étant d’origine grecque. Enfin, la star indienne Mia Maelzer prête ses traits à Smita l’intouchable dans une interprétation poignante de vérité. Avi Nash, l’acteur américain connu pour son rôle dans The Walking Dead, incarne le Sikh enturbanné qui dénouera la tresse et permettra à ces trois femmes de se rejoindre dans leur combat contre l’adversité. Avis – Une belle adaptation, avec des acteurs de séries, d’un best-seller consacré au destin croisé de trois femmes, tissé en forme de tresse. Touchant. Michel Lequeux


CINÉMA : PERFECT DAYS Drame intimiste de Wim Wenders, avec Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano, Aoi Yamada, Min Tanaka et Sayuri Ishikawa. Allemagne-Japon 2023, 123 min. Sortie le 29 novembre 2023. Résumé du film – Hirayama nettoie les toilettes publiques de Tokyo et se complaît dans cette vie simple, réglée comme une horloge. En dehors de sa routine quotidienne très structurée, il aime les arbres et les prend en photo. Il aime aussi les livres et la musique. Une série de rencontres inattendues révèle peu à peu son histoire. Commentaire – Une réflexion profondément émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans la vie quotidienne. C’est la même journée qui se répète, avec chaque fois une petite touche qui l’éclaire et nous révèle un aspect du personnage central. Koji Yakusho a reçu un prix d’interprétation pour son rôle au festival de Cannes 2023. « Il y a une énorme richesse si on vit au jour le jour, explique le réalisateur Wim Wenders, Palme d’or à Cannes pour Paris, Texas en 1984. Vivre le moment présent, seulement lire un livre, écouter une chanson, regarder quelque chose ou être en face de quelqu’un, c’est essentiel dans la vie. Le héros de Perfect Days, c’est un homme qui a choisi une vie simple au lieu d’une vie de privilégié. Une vie dont il est très content. Même s’il a une routine de travail, il fait ce travail tous les jours comme si c’était la première fois. » Cette poésie de la première fois inonde le film et nous fait partager la vie du personnage comme un rituel, comme une prière de chaque instant qui tombe goutte à goutte et nous rajeunit. On fait bientôt corps avec les gestes d’Hirayama qui, chaque matin, arrose ses plantes, se taille la moustache soigneusement, allume le moteur de sa fourgonnette et se rend aux toilettes publiques comme à un temple sacré dont il entretient la flamme. Ou plutôt les cuvettes et les rouleaux de papier. On est son regard qui scrute le feuillage des arbres, à la recherche du chatoiement délicat entre l’ombre et la lumière. Un moment magique qu’il va saisir avec son appareil photo pour l’immortaliser. Tout Wim Wenders est dans cet instantané, photo comprise, qui sublime le présent. Le réalisateur allemand revient sur ses thèmes de prédilection : paysages, mouvement, quête existentielle, difficulté de communiquer par les mots, intrigue circulaire – celle du film –, ellipse maintenant la narration en cours. C’est ce qui nourrissait déjà sa première trilogie sous forme de road movie dans Alice dans les villes (1974), Faux mouvement (1975) et Au fil du temps (1976). Il boucle tout cela dans un drame contemplatif, en accord avec la mentalité japonaise qu’il avait déjà explorée dans Tokyo-Ga sur le cinéaste Ozu, et qu’il nous fait découvrir ici par petites touches. Le film a été tourné à Tokyo en dix-sept jours, provoquant l’admiration de l’acteur Koji Yakusho qui a déclaré : « S’il y avait plus d’Hirayama dans le monde, il y aurait probablement plus de gens heureux. » Avis – Un film contemplatif sur le quotidien. A voir pour se ressourcer à la poésie de la légèreté de l’être. Michel Lequeux


CINÉMA : L’ENLÈVEMENT Drame historique de Marco Bellocchio, avec Paolo Pierobon, Enea Sala, Leonardo Maltese, Fausto Russo Alesi et Barbara Ronchi. Italie-France-Allemagne 2023, 125 min. Sortie le 6 décembre 2023. Résumé du film – En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du pape Pie IX font irruption chez les Mortara. Ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans baptisé en secret par sa nourrice. La loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents vont tout faire pour récupérer leur enfant, et leur combat prend rapidement une dimension politique. Commentaire – L’Enlèvement (Rapito), présenté à Cannes en avant-première, pourrait bien être le chant du cygne du cinéaste italien âgé de 84 ans, après Le Diable au corps, Le Traître ou encore Vincere. Steven Spielberg avait d’abord jeté son dévolu sur l’histoire vraie qui a inspiré ce film : l’affaire Mortara. Mais suite à son désaccord avec le producteur Harvey Weinstein, il y avait renoncé. En apprenant que le projet était de nouveau libre, Marco Bellocchio l’a repris, personne d’après lui ne connaissant cette histoire, à part quelques historiens ou spécialistes du Risorgimento, la période qui a abouti à l’unification de l’Italie dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le rapt par l’Eglise de cet enfant juif en 1858, joint à d’autres, a fait vaciller la confiance des Italiens dans l’Eglise. Douze ans plus tard, les Etats Pontificaux, dont faisait partie Bologne, étaient abolis et le pape confiné au Vatican comme un prisonnier. L’unification de l’Italie était proclamée en 1870. C’est l’histoire de cet enfant juif qui est racontée, même si le jeune Edgardo a renié ses origines juives et s’est laissé convertir. Mais avait-il le choix face à la toute-puissance de l’Eglise ? On le voit rapidement adopter les signes et les dogmes de la foi catholique la plus austère, sous la pompe vaticane. Les couleurs, dues à Francesco Di Giacomo, sont sombres, dans les bruns rougis, voire dans le noir des vêtements. Elles traduisent l’austérité de l’Eglise sous Pie IX, dont le pontificat de 31 ans fut le plus long de l’histoire. Un pontificat réactionnaire, sous lequel l’antisémitisme se développa, avec ses ghettos et les taxes imposées aux synagogues pour convertir les juifs. On peut tout pardonner, disait le pape, sauf une âme. Cette âme, il ne voulait pas la rendre à la communauté juive, même si l’Europe entière, avec Napoléon III, le lui demandait instamment. Toute la fresque historique défile ainsi sous nos yeux, à mesure que l’enfant grandit (il est interprété par deux acteurs différents) et que grandit le ressentiment des Italiens contre la papauté. Il est moins sûr que le prêtre Edgardo Mortara ait voulu jeter la dépouille du pape dans le Tibre en 1878, car il vouait à Pie IX une reconnaissance sans borne pour l’adoption dont il avait fait l’objet. C’est la part d’un réalisateur d’extrême gauche qui a tourné bien des films contre la religion et pour la contestation du pouvoir en place. L’acteur Fausto Russo Alesi, qui interprète le père de l’enfant, a tourné dans trois films de Bellochio, dont Le Traître (2019). L’Enlèvement, filmé à Bologne et à Mantoue, a été salué par la critique comme « une fresque ample et opulente » de l’histoire italienne. Toute l’œuvre du cinéaste a reçu la palme d’honneur à Cannes en 2021. Sept récompenses pour Rapito aux Rubans d’argent en 2023. Avis – Une fresque historique magistralement dressée à travers l’affaire Mortara. On y voit un enfant juif devenir l’enjeu de l’unification italienne. Haletant et d’une rare précision dans les images. Michel Lequeux


CINÉMA MÉDITERRANÉEN : PORTRAITS DE FAMILLES Cinemamed, le Festival du cinéma méditerranéen, organisera sa 23e édition du 1er au 8 décembre 2023 dans plusieurs salles emblématiques de Bruxelles : le Palace, l’Aventure, les Galeries et Bozar. Le Festival sera aussi présent à l’Espace Magh, le W. Hall et la Tricoterie à SaintGilles, qui l’accueille cette année. Cinemamed ouvrira le bal des images avec le nouveau long métrage du réalisateur italien Mateo Garrone qui porte à l’écran les enjeux de la migration vers l’Europe. Une migration qui a fait beaucoup de victimes. Io Capitano, coproduit par la Belgique (Tarantula), a été très applaudi à la Mostra de Venise. Ce drame nous conte l’incroyable périple de deux jeunes Sénégalais qui quittent Dakar pour rejoindre l’Europe. Une odyssée contemporaine à travers les dangers du désert, les périls de la Méditerranée et les ambiguïtés de l’âme humaine. Depuis sa création en 1989, Cinemamed jette ainsi des ponts entre les cultures et rassemble autour du cinéma les diverses nationalités qui se croisent à Bruxelles. Plus de 70 films seront programmés dans cette 23e édition avec une dizaine d’avant-premières. Ces longs, courts métrages et documentaires cristallisent les enjeux et les luttes d’un bassin souvent en proie à ses propres démons. Ils mettent aussi en lumière ses espoirs en un monde meilleur. Portraits de famille Cette édition prometteuse dressera de nombreux « Portraits de famille » essentiels à la culture méditerranéenne. Avant que les flammes ne s’éteignent de Mehdi Fikri, avec Camélia Jordana, retrace le combat acharné d’une sœur pour réparer l’injustice et l’hypocrisie autour du décès de son frère. Dans Rapito (L’Enlèvement), Marco Bellocchio raconte l’histoire d’Edgardo Mortara, un enfant de confession juive, arraché à ses parents sur ordre du pape Pie IX. Un drame sur les conversions forcées en Italie dans la seconde moitié du XIXe siècle. Avec le documentaire I’m not Lakit, Marie Surae met en lumière le phénomène des enfants illégitimes au Liban à travers le parcours de Saleh qui n’a ni nationalité ni passeport. Etiqueté comme « lakit », sans papier dans la société. Le lien indéfectible des saisonniers dans Animal de Sofia Exarchou montre que la famille ne se limite pas aux liens du sang. Notons aussi Backstage d’Alef Ben Mahmoud et Khalil Benkirane, qui suivent une troupe de danseurs en tournée au Maroc : une famille d’un autre genre encore. Le film est magistralement chorégraphié par le Belge Sido Larbi Cherkaoui qui y tient un rôle central. Des compétitions et d’autres films encore La compétition officielle est dotée d’un prix de 5 000 € et elle compte sept films, dont La chimera, nouvelle fable poétique de la réalisatrice italienne Alicia Rohrwacher qui fouille les cavités avec un pilleur de trésors. La compétition « Rêvolution » (3 000 € à la clé) propose elle aussi sept documentaires et longs métrages de fiction, échantillon du cinéma méditerranéen de demain. Parmi eux, HLM Pussy de la cinéaste Nora El Hourch brise la loi du silence sur une agression sexuelle à travers le combat de trois adolescentes sur les réseaux sociaux. Ou Notre Monde de Luàna Badjami, qui est un point de vue résolument féministe sur une jeunesse laissée pour compte dans le Kosovo. A travers un focus Espagne, qui fait écho à la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, Cinemamed invite aussi son public à explorer un cinéma ingénieux aux multiples facettes. The Girls Are Alright, premier film d’Itsaso Arana, est une rencontre de femmes autour d’une pièce de théâtre à interpréter : elles y partagent secrets et petites aventures.


Fenêtre ouverte sur le grand bassin méditerranéen, Cinemamed, avec ses 70 films tantôt bruts, tantôt poétiques, subversifs, renversants, intimes et criant d’humanité, reste après 22 éditions le rendez-vous indispensable pour celles et ceux qui s’intéressent aux autres cultures à Bruxelles.

Prix des places : 10 € pour les cérémonies d’ouverture et de clôture au cinéma Palace les 1 er et 8 décembre ; 7 ou 6 € selon l’âge pour les autres séances. Pass Cinemamed : 30 € pour cinq films. L’intégralité de la programmation dans les salles et la billetterie sont disponibles sur www.cinemamed.be. Michel Lequeux

PROCHAINEMENT SUR NOS ÉCRANS Sortie le 13 décembre de Freelance, une bonne comédie d’action signée Pierre Morel, le réalisateur de Taken 1. John Cena (Fast & Furious 9) et Alison Brie (GLOW et Promising Young Woman) sont envoyés en mission pour interviewer un dictateur peu recommandable d’un pays d’Amérique centrale. Lorsqu’un coup d’état militaire éclate durant l’interview, les trois protagonistes doivent fuir ensemble dans la jungle pour se mettre à l’abri. Le comique prend le relais d’une situation bien connue dans les républiques de la banane, aux mains des mercenaires des compagnies productrices. Le minerai y a remplacé le sucre, mais ça fait toujours plaisir d’être plongé dans le chaudron. Michel Lequeux


INTERVIEW DE JULIEN-PAUL REMY Chapitre XII, les douze vies de Monique Toussaint, retrace l’histoire fascinante d’une librairie pas comme les autres et d’une libraire ayant révolutionné le concept dans les années 70. Le livre se dévore comme un roman. Julien-Paul Remy, la languette du livre vous présente en tant que « jeune trentenaire signant son premier livre ». Qui êtes-vous ? Je me définis avant tout comme un passionné : d’art, de langage, de pensée, de création au sens large, de transmission et d’humain. J’allie deux vies, l’une comme métier-vocation, l’enseignement en école publique, l’autre comme projets-passion, l’écriture et la danse contemporaine. Chaque activité s’apparente à un bâton qui, s’il ne reposait pas sur les autres, s’écroulerait. J’ai eu la chance d’être bien entouré et de rencontrer des personnes inspirantes. Au point de rapidement dénicher des activités faisant palpiter mon cœur et des modes d’expression pour traduire ma vie intérieure. Consacrer un premier ouvrage à une librairie n’est pas anodin… Quel est votre rapport à la lecture et à l’écriture ? La lecture a joué le rôle d’oxygène, et l’écriture le rôle de respiration. Dans cette diversité, ce bouillonnement écartelé qu’on baptise la vie, j’essaye de façonner mon unité. De diviser ma vie pour ne pas diviser qui je suis. Vous terminez votre opus de manière époustouflante ! « Je remercie du fond du cœur Monique Toussaint, pour sa capacité à transformer une rencontre accidentelle en projet existentiel. Pour avoir transformé ma vie en destin, en me laissant mettre en récit le sien ». Ma rencontre avec Monique Toussaint appartient à ces événements qui bouleversent l’épicentre de la vie, et démentent, en partie, la théorie du déterminisme : la capacité d’une rencontre humaine à incurver la trajectoire d’un destin mérite d’être soulignée et célébrée. Malgré nos déterminations culturelles, sociales, biologiques, géographiques, etc., il existe des fenêtres d’où en sortir et grimper jusqu’à la voûte étoilée pour changer notre constellation. Quand et comment êtes-vous entré en relation avec Chapitre XII ? J’ai découvert Chapitre XII en 2018 grâce au concours de deux ‘chevaliers des arts et des lettres’ à mes yeux, dans mon système personnel de décoration : le metteur en scène de théâtre et d’opéra AlbertAndré Lheureux, et le comédien et performer Christophe Jaccard. On vous sent totalement fasciné par la personnalité de Monique Toussaint… Monique m’a semblé un personnage tout droit tiré de la littérature française, une sorte de comtesse à l’esprit libre et mordant, une dame à la fois truculente et prophétique. Une Madame de Merteuil humaniste. Elle passa vite d’objet de fascination à confidente, pour culminer en complice spirituelle et partenaire d’entreprises littéraires. Racontez-nous vos rencontres avec cette « héritière des salons littéraires ». Nous avons noué une double relation, à la fois privée et professionnelle. À l’image de la patte que Monique a donnée à Chapitre XII : légère et piquante, bienveillante et exigeante, intellectuelle et affective. J’admirais son sens de l’hospitalité : elle me recevait régulièrement à dîner pour penser la vie mais aussi la transformer, à travers des projets communs. Un jour, elle dévoila sa vision inédite : me confier les rênes de son char littéraire. Comment faire face à une telle responsabilité ? D’abord pusillanime et étouffé par la bourrasque de responsabilité associée à une telle mission, j’ai peu à peu pénétré et trouvé ma place dans sa Vision, son Tableau : transmettre l’histoire de sa vie et de son œuvre à travers la voix d’un membre d’une nouvelle génération. Elle m’a tellement fait confiance que j’ai fini par avoir assez confiance en moi pour l’assumer.


Et, ainsi, est née l’idée d’écrire ce livre ? J’ai trouvé idéal d’entrer dans le monde de l’écriture et de l’édition en mettant sa plume au service d’Autrui. Son murmure au service d’un autre souffle. Mon premier livre n’a pas répondu à une nécessité intérieure mais avant tout extérieure, l’urgence d’immortaliser un destin et d’en transmettre le suc singulier. La librairie a été installée dans le propre domicile de Monique Toussaint, une maison de « caractère », bâtie par son grand-père, face aux élégants étangs d’Ixelles… Le lieu a-t-il contribué au succès ? Absolument. D’un côté, la demeure familiale jetait pour ainsi dire un sort sur la plupart des visiteurs, fascinés par la beauté et le mystère en émanant, alimentés par les lustres, la luminosité, la vue donnant sur les étangs scintillants. D’un autre côté, par contraste avec son quartier résidentiel ixellois de belle endormie, Chapitre XII offrait une échappatoire, une Autre vie. Pour d’aucuns, une utopie intellectuelle, humaine et artistique. Elisabeth Badinter a signé la préface du livre avec cette phrase choc : « A mon avis, aucune autre librairie dans le monde n’offrait une telle expérience » A l’époque, les librairies accueillaient un auteur non pas comme une personne à part entière, mais comme simple signataire ou conférencier esseulé. Chapitre XII accordait à l’auteur invité une expérience globale, humaine et intellectuelle, intime et professionnelle, littéraire et gourmande. Une Rencontre au sens le plus noble du terme : rencontre avec un lieu, une atmosphère, une intervieweuse-interlocutrice, un public. Monique Toussaint mettait un point d’honneur à recevoir dignement ses invités, notamment en leur offrant amuse-gueules, mousseux. Aujourd’hui, la postérité lui donne raison puisque sa formule de rencontre littéraire se retrouve dans toutes les (bonnes) librairies. Un nombre incalculable d’écrivains, d’artistes, de personnalités du monde culturel, politique ont été reçus à Chapitre XII. Mais comment, diable, Monique Toussaint a-t-elle pu se créer un tel carnet d’adresses ? Elle vous répondrait probablement « grâce à ma bonne étoile », sur un ton faussement innocent dont elle avait le secret, car à ses yeux, son talent principal résidait dans un flair, une capacité à saisir les opportunités de l’existence pour transformer les étincelles du hasard en buisson ardent du destin. J’ajouterais bien sûr son audace. Elle provoquait la chance : tout d’abord, grâce à sa fine connaissance de la psychologie humaine. Ensuite, l’authenticité de sa manière de parler, d’interviewer, et d’être, inspirait la confiance. Sans oublier le travail inestimable des attachées de presse la fréquentant. De plus, Monique Toussaint a réussi à créer une véritable communauté d’âmes fidèles du Chapitre XII grâce à une communication judicieuse Enfin, l’effet domino d’un bouche-à-oreille retentissant. Ah, j’oublie un élément crucial : le rôle d’Yvon Toussaint, célèbre journaliste, auteur et rédacteur en chef du Soir ! Sa stature intellectuelle, sa position sociale et son engagement dans la librairie de sa femme ont grandement contribué au rayonnement du Chapitre XII à ses débuts. Pour paraphraser et retourner un dicton connu, « Derrière toute grande dame, se cache … un grand homme » ? Monique Toussaint s’est éteinte il y a quelques mois… Que va devenir Chapitre XII ? Le lieu va continuer à exister, car ses enfants, Jean-Philippe et Anne-Dominique Toussaint, ont déclaré vouloir « poursuivre l’oeuvre culturelle de Momo sous une forme ou une autre pour faire vivre à jamais sa mémoire ». Avez-vous un autre projet d’écriture ? En tout cas, je ne compte nullement me faire vacciner contre le virus de l’écriture ! À terme, je désire publier un recueil d’aphorismes personnels, un genre littéraire semblable à une flèche : d’un côté, légèreté de mouvement, souplesse vibratoire ; de l’autre, tension vers l’éternité en raison de sa forme condensée et définitive, granitique. Ensuite, une pièce de théâtre, afin de transformer les mots en paroles. On en revient à la passion ! Car comme dirait Monique, « Le passion est pire qu’un virus : on n’en guérit pas ». Propos recueillis par Kate Milie


VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D’UNE FEMME Pour qui n’a pas lu cette œuvre majeure de Stefan Zweig publiée en allemand en 1927, le titre peut prêter à confusion. En l’occurrence il n’est pas question de la vie quotidienne de quelqu’un, mais d’un événement bref survenu dans la vie d’une femme. Mais en quoi cette nouvelle est-elle extraordinaire au point d’avoir fait l’objet de multiples analyses, d’avoir été traduite, retraduite et rééditée à plusieurs reprises, d’avoir donné lieu à la réalisation de plusieurs films et pièces de théâtre (comme l’adaptation d’Éric-Emmanuel Schmitt en 2015) et à d’autres productions, y compris une bande dessinée ? La femme à laquelle le titre fait allusion est Mrs C… que l’auteur nous dépeint à deux époques de sa vie comme une aristocrate anglaise distinguée, une dame très convenable, dans la quarantaine au moment du décès de son mari. Elle n’envisage nullement de refaire sa vie et tiendra son engagement. Sauf qu’un événement imprévu se produit au cours d’une soirée banale, qu’il constitue une entorse à ses principes et qu’il restera pour toujours gravé dans sa mémoire comme une histoire indicible, odieuse et précieuse à la fois. L’histoire commence par le regard vague de Mrs C... dans la foule anonyme d’un casino. Son regard se fixe ensuite sur un joueur et se métamorphose petit à petit en une observation méticuleuse pour finalement amener celle-ci à un passage à l’acte. Ce cheminement dans la fébrilité d’une salle de jeu est habilement expliqué par l’auteur qui décrit ainsi le comportement et les émotions de Mrs C… et du joueur. Il nous montre qu’à son corps défendant, Mrs C... finit par faire sauter les inhibitions qui font d’elle une personne si respectable et qu’elle est prête à obéir à des pulsions qui semblent jaillir d’elle, comme mues par la force intérieure d’un volcan que l’on croyait éteint : …Ce qui me fit alors tant de mal, c’était la déception de voir… que ce jeune homme était parti si docilement… de voir qu’il obéissait humblement et respectueusement à ma première demande l’invitant à s’en aller, au lieu de me tirer violemment à lui… Car maintenant je ne m’abuse plus, si cet homme m’avait alors saisie, s’il m’avait demandé de le suivre, je serais allée avec lui jusqu’au bout du monde. Plus de vingt ans après cette anecdote, Mrs C... confiera pour la première fois son secret à la seule personne qui lui aura inspiré suffisamment confiance, le narrateur : Ça a été un bonheur pour moi d’avoir pu vous raconter cela. Je suis maintenant soulagée et presque joyeuse… Je vous en remercie. Stefan Zweig souligne ainsi le pouvoir libérateur de la parole mis en évidence par Sigmund Freud, avec qui il entretenait une correspondance. Ecrite dans un style délicat avec force détails, cette nouvelle aborde des thèmes tels que l’addiction, la passion brutale et la culpabilité, ce qui en fait un roman à caractère psychologique. Ed. Livre de Poche - 128 pages Martin Meyer

REDEVENIR PAPILLON, LA BOXE THÉRAPIE Ce témoignage de l’autrice est un bel espoir pour toutes les femmes ayant subi une agression. À vingt ans, alors que des jeunes tentent de lui voler son sac, Céline qui vit en banlieue parisienne, est violemment agressée. De cette agression, elle en sortira traumatisée. Grâce à son courage et à sa volonté d’avancer dans la vie, Céline va s’inscrire à la « boxe » et va pratiquer ce sport avec assiduité jusqu’à devenir vice-championne de la Coupe de France de kickboxing en 2019 et de musculation en 2022. La boxe deviendra sa thérapie. Céline démontre dans ces écrits que la douleur, les émotions, les souvenirs, d’un tel traumatisme ne disparaissent jamais, mais qu’être une victime ne signifie pas « être faible ». Chaque victime peut continuer à vivre et réapprendre à avoir confiance en elle, il suffit pour cela d’avoir la force de croire en soi, d’être entouré de personnes bienveillantes, de « trouver » une échappatoire qui vous permettra d’extérioriser vos émotions et surtout, de ne jamais vous sentir coupable d’un acte de violence dont vous n’êtes pas responsable. Un beau livre et une belle leçon de vie qui démontre une grande force de victoire et d’apaisement émotionnel. 7 Éditions – 86 pages Elise Jane


ACHILLE L., UN PEINTRE EN HIVER Qui était Achille Laugé, ce peintre discret et oublié du grand public ? Michèle Teyssere, également plasticienne, ose une réponse avec ce troisième roman publié aux éditions Serge Safran. Une biographie teintée de mélancolie et qui frappe juste. Né dans une famille paysanne qui le destinait au métier de pharmacien, le futur artiste a fréquenté l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, tout en effectuant des stages dans une officine de cette ville. Mais la vie de bohème rime avec pauvreté et ses amis créateurs ont été amenés à partager avec lui le pain rance. Après la mort de son père, il est revenu dans son village natal et a opté pour un travail de maçon. Une question se pose bien vite. En renouant avec ses racines languedociennes, n’a-t-il pas perdu tout contact avec les faiseurs de son époque, n’a-t-il pas vendu une partie de son âme et de son talent ? L’autrice s’invente un dialogue avec l’homme disparu. Une interrogation fiévreuse qui porte sur le destin d’un être qui a tout lâché pour cultiver un lopin de terre, abandonnant une œuvre originale et dont la discrétion a certainement nuit à sa renommée. Il suffit d’aller regarder ses toiles sur le Net pour se rendre compte à quel point on se trouve en présence de tableaux possédant un réel intérêt, d’une vraie maturité, enrichis par une palette qui s’inscrit dans la tonalité de Georges Seurat et autre Théo Van Rysselberghe. Une quête qui gravite par Paris, Toulouse, le lac Léman et bien d’autres lieux si chers à la mémoire. Ed. Serge Safran – 142 pages Paul Huet

SCÈNES DE LA VIE À SHANGHAI Shanghai sert de cadre à ce recueil de nouvelles rédigées par Lin Na’on, né à Taiwan en 1905 et décédé en 1940. Des récits brefs qui captent l’odeur d’une époque et qui la retranscrivent avec une plume trempée dans un réalisme qui passe par la cruauté et l’anecdote. Quelles analogies relient un homme qui a cherché à assassiner une employée de banque, une prostituée abandonnée par sa mère, une fleuriste qui se laisse courtiser par un touriste avant de lui avouer vivre en couple, une femme élégante qui flirte dans un train de luxe alors qu’elle s’apprête à rejoindre son époux, … ? Non sans ironie, l’auteur brosse des portraits à hauteur d’épaules et revient sur des aventures coquines, passant d’une classe sociale à l’autre, insistant sur les jeux de séduction qui animent les humains avec, toujours, une petite idée dans un coin du crâne et un peu de voyeurisme de biais. L’universalité du thème pourrait nous transporter ailleurs, faisant de la Chine le centre des ébats qui se déplieraient parfaitement en Europe ou en Afrique. Dans son univers littéraire, les relations insistent sur la prédominance de la femme qui dirige les opérations, dispose les pions et les active, décide et rompt à l’instant qui lui convient le mieux. Loin de leur rôle habituel de mâles dominants, leurs pendants masculins sont ici les dindons de la farce, souvent à leur grand dam ! la traduction est due à Marie Laureillard. Ed. Serge Safran – 190 pages Amélie Collard


SIMONE GUILLISSEN-HOA : ARCHITECTE 1916-1996 Simone Guillissen-Hoa (née à Pékin et décédée à Bruxelles) a marqué l'histoire de l'architecture en Belgique en tant que l'une des premières femmes à exercer cette profession chez nous. Son parcours professionnel, débuté après la Seconde Guerre mondiale, a été jalonné de réalisations significatives dans le domaine de la rénovation de complexes résidentiels, avec une prédilection pour le style moderniste. Sa contribution s'est concentrée sur la conception de maisons et d'immeubles résidentiels, témoignant d'une sensibilité artistique qui a transcendé son époque. Elle a réussi à imprimer sa marque dans le paysage belge en participant activement au deuxième courant moderniste de l'immédiat après-guerre. Malgré son talent incontestable, Simone Guillissen-Hoa a longtemps souffert d'un manque de reconnaissance. Son héritage professionnel, composé de plus d'une cinquantaine de réalisations, a contribué à redéfinir les normes de l'architecture résidentielle dans notre royaume. Cependant, en raison de diverses circonstances, elle est demeurée dans l'ombre de ses confrères pendant de nombreuses décennies. Aujourd'hui, ses réalisations commencent à être réévaluées, mettant en lumière son rôle crucial dans l'évolution de l'architecture. Sa capacité à fusionner fonctionnalité, esthétique et innovation a contribué à forger son statut d'architecte talentueuse et visionnaire. Bien que son nom ait pu rester méconnu pendant un certain temps, son héritage vient de faire l’objet d’un livre signé Caroline Mierop, qui retrace son parcours de femme coincée dans un univers masculin, militante, résistante, déportée, mère célibataire et auto-entrepreneuse. Cet ouvrage évoque également ses amours et ses amitiés, ses doutes, ses avancées et sa clientèle dans un ouvrage qui tient à la fois du récit intense et de la biographie fouillée, émaillée de documents d’archives inédits et de nombreux témoignages. Prisme Editions – 232 pages Paul Huet

MENTORS Cet ouvrage accompagne l'exposition « Mentors : Céramistes et enseignants en Belgique », organisée en 2023 par BeCraft en partenariat avec le Centre de la Céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il met en lumière le travail de soixante-six céramistes qui ont joué un rôle crucial dans l'histoire de l'enseignement de la céramique en Belgique, tout en explorant leur impact sur la pratique artistique. Le livre adopte une approche généalogique, mettant en évidence la transmission du savoir à travers les générations, avec une attention particulière portée au maillage territorial couvrant toute la Belgique, du XXe siècle à nos jours, tout en posant la question centrale de la transmission, soulignant la manière dont le passé et le présent s'entremêlent dans le domaine de la céramique. Les treize artistes interviewés par les commissaires Kris Campo et Ludovic Recchia apportent des témoignages riches en anecdotes, offrant des perspectives profondes sur la condition des enseignants, des artistes et sur la céramique en général. Autant catalogue que ressource précieuse pour celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire de la céramique, à la manière dont cette technique est enseignée et à son évolution au fil des décennies, ce livre fait naturellement la place belle aux photographies couleur qui mieux que de longs textes font vibrer les émotions. Prisme Editions – 256 pages


KNOW HOW 2 Cet ouvrage richement illustré de magnifiques photographies nous convie à une immersion dans le monde créatif de relieurs, encadreurs, orfèvres, designers textiles et autres. Tous pratiquent une technique séculaire, rare, voire oubliée. Par le biais de leurs réalisations, ils invitent à redécouvrir un savoir-faire mal connu et nous prouvent que rien ne demeure intangible. Au fil de leur inspiration, ils renouvellent ou adaptent des procédés utilisés par les aïeux et s’engagent dans la voie de la passion pour faire aimer leur art. Bien sûr, ils ne s’improvisent pas passeurs de savoirs, même s’ils font état d’une réelle maîtrise et d’excellentes connaissances dans leur discipline. L’occasion pour le lecteur de se rendre compte de la précision de leurs gestes en poussant la porte de leur atelier pour se familiariser avec la manière dont ils embellissent le monde, colorent la grisaille et nous aident à avancer dans une société enclavée dans l’individualisme, les repères qui se délitent et le manque de reconnaissance. Les quarante artisans bruxellois repris dans ce volume sont Juliette Amigues, Artem, Atelier Biermann, Atelier Charles Schambourg by Nacarat, Atelier Coperta, Atelier Flagey, Atelier La Gadoue, Atelier Mertens, Atelier V.O., Isabelle Azaïs, BedrossianServaes, Bel Albatros, Dorothée Catry, Citeco, Isabelle de Borchgrave, Claire de Quénetain, Design for Resilience, Design with Sense, Astrid Fieuws, Ana María Gómez, Adeline Halot, Laure Kasiers, Keriko Studio, Valérie Kools Fontibus, Jacqueline Lecarme, Emile Lorent, Lunetier Ludovic, Maak & Transmettre, Maison Cabay, Maison Van Thienen, Sylviane Merchez, Camille Meslay, Niyona, Alice Pilastre, Louise Richard, Madeleine Schilling, Studio Biskt, Annick Tapernoux, Pierre Van Nyverseel et Mahaut Van Peel. Prisme Editions – 176 pages Paul Huet

LES PÂTES, C’EST LA VIE ! Les pâtes, délicates et polyvalentes, sont bien plus qu'une simple composante de nos repas quotidiens. Elles incarnent l'essence même de la convivialité et de la diversité culinaire. Chaque forme et chaque texture racontent une histoire de tradition et de savoir-faire, créant une symphonie de saveurs qui transcende les frontières culturelles. Dès qu’on les plonge dans l'eau bouillante, une transformation magique opère. Les pâtes, humblement serties dans leur cocon de farine, se métamorphosent en un bouquet d'arômes qui chatouillent nos narines et éveillent nos papilles. Leurs formes variées, qu'il s'agisse de spaghettis élégants, de farfalles joyeuses ou de fusillis intrépides, se métamorphosent en invitation à l'aventure gustative. Dans la simplicité des ingrédients (farine et eau) réside leur beauté. Elles représentent l'incarnation d'une cuisine universelle, unifiant les palais du monde entier. De l'Italie à l'Asie, en passant par les Amériques, elles transcendent les frontières, entraînant avec elles des récits de fusion et d'échange. Ce livre rédigé par Maurane Crespin se veut d’abord une déclaration d’amour, un condensé de gourmandise et de passion pour la vie. Avec plus de septante-cinq recettes de différents degrés d’exigence, elle nous convie à une fête, tout en n’oubliant pas de s’adresser à chacune et à chacun. Evidemment, on passe de classiques telles que les pâtes agrémentées de scampis aux nouilles au curry et lait de coco pour découvrir une préparation à la crème de courgettes, crumble de jambon et burrata ou celle au ragù blanc. Si les restaurants ne posent aucun problème lorsqu’on les fréquente, le véritable plaisir gourmand passe évidemment par le bonheur de se mettre soi-même aux fourneaux, afin de mitonner des plats qu’on savourera en famille ou en compagnie d’amis. Cet ouvrage ne se veut naturellement pas exhaustif et est présenté comme un condensé de l’auteure, un projet devenu réalité après une longue période de confinement et une envie de faire goûter des saveurs parfois méconnues. Puis, on le sait, on réalise un vrai tour du monde en passant d’une assiette à l’autre, en achetant de nouvelles épices et, surtout, en osant relever ses manches pour faire mijoter le tout ! Ed. Kennes – 194 pages Julie Plisnier


TRENTE ANS AU COEUR DE LA FORMULE 1 On connaît Gaëtan Vigneron, commentateur sportif de la RTBF, qui depuis trente ans fait vibrer la Formule 1 dans le cœur des auditeurs. Regard dans le rétroviseur ! C’est en 1991 qu’il a commenté son premier Grand Prix de Formule 1 aux côtés de Richard Debeir en Espagne. Très vite, il a gagné ses galons pour devenir l’expert de cette discipline sur les ondes ertébéennes. Au fil de trois décennies, on lui doit près de six cents Grands Prix, avec le privilège de côtoyer les champions des circuits, dont notre compatriote Jack Ickx. Son carnet d’adresse représente un vivier que beaucoup lui envient, lui permettant des apartés avec Michael Schumacher, Fernando Alonso, Pierre Gasly, Esteban Ocon et, parmi bien d’autres, Charles Leclerc. Des noms qui font vibrer les oreilles de tous les amateurs de bolides. A travers cet ouvrage, il retrace ses souvenirs et multiplie les anecdotes. L’occasion de revenir sur les coulisses des compétitions, les écuries et de raconter des hommes à hauteur d’épaules, de parler de performances, d’efforts, d’endurance mais aussi, parfois, de fêlures. Un dictionnaire dit de l’amitié qui s’est émaillé d’empathie, d’échanges sincères et de sympathies réciproques. Cela sans éluder quelques drames, dont le décès d’Ayrton Senna qu’il avait interviewé quelques heures plus tôt. Chez nous, Gaëtan Vigneron fait l’unanimité pour la pertinence de ses commentaires, la clairvoyance de ses analyses et sa connaissance du milieu. Ce livre est préfacé par Jacky Ickx, Charles Leclerc et Bernie Ecclestone. Qui de mieux pour honorer un professionnel qui n’a jamais eu à rougir de son métier ? Ed. Kennes – 336 pages André Metzinger

L’ÉVEIL Parfois, il importe de tout quitter pour renaître et tourner le dos aux habitudes pour trouver un vrai sens à sa vie. Le protagoniste de ce roman croyait posséder l’essentiel et rutilait aux yeux des autres, malgré ses parcelles obscures que lui seul connaissait. Puis, tout ce qu’il avait accumulé lui a brusquement paru une vanité inutile. Boulot, argent et amis nombreux, tout l’envahissait au point de lui faire prendre conscience qu’une existence sur papier glacé ne sert à rien d’autre qu’à flatter un ego sans consistance. Alors, un beau jour, sans s’y attendre, tout a chaviré au point d’exiger une remise à zéro des compteurs. Poussé par une force pressante, le héros a mis fin à trente années de routine, a fermé la porte aux connaissances, a abandonné le ronron et ses amours pour s’isoler sur un bras de terre, loin de tout et de tout le monde. Voilà un extrait de cet ouvrage signé Thomas Van Hamme, animateur bien connu en Belgique et fils du célèbre scénariste Jean Van Hamme : « « Hier encore, ma vie semblait parfaite. Elle correspondait point par point aux critères de réussite affichés dans notre monde : la beauté, la notoriété, le pouvoir et l’argent. Une vie de papier glacé que je m’étais construite pour combler le terrible manque qui m’habitait, que je soupçonnais mais dont je n’étais pas conscient. Pour masquer aux yeux des autres de vastes zones d’ombre desquelles je m’accommodais tant bien que mal. » Ed. Kennes – 168 pages Sam Mas


DOUCEURS DES STARS Plongez dans l'univers envoûtant de la gastronomie sucrée avec « Douceurs de Stars », un livre exceptionnel qui vous emmènera dans un voyage culinaire à travers les desserts préférés de vedettes du cinéma, de la télévision et de la chanson, révélant leurs souvenirs d’enfance les mieux gardés en matière de cuisine. Au fil des pages, découvrez des recettes inspirées par les goûts exquis de certaines des personnalités les plus emblématiques de l'industrie du divertissement. De l'actrice primée aux César qui adore cuisiner des choses traditionnelles à la superstar de la pop qui raffole des desserts extravagants. Chaque recette raconte une histoire unique. Des anecdotes amusantes et des souvenirs partagés qui rendent cet ouvrage captivant. Du gâteau au chocolat de Charlotte Gainsbourg aux oursons en guimauve de Michel Blanc, du flan de Jean Dujardin au bras de gitan d’Olivia Ruiz, sans oublier la tarte aux quetsches de Pierre Hermé, toute une gamme de délices nous font prendre conscience des bonnes préparations d’antan qui ont accompagné notre propre enfance, au point de faire renaître un chapelet d’envies qui titillent l’envie de relever les manches pour nous mettre à notre tour aux fourneaux et revenir aux goûts essentiels. On passe évidemment de recettes faciles à d’autres qui le sont moins mais qui, toutes, exigent de la patience et de l’amour du travail bien fait. Le chef Jean-Philippe Darcis revisite chaque dessert avec talent et nous explique, étape par étape, comment le concrétiser à la maison. Nicolas Gaspard, journaliste et spécialiste des interviews de personnalités pour Radio Nostalgie, NRJ et Chérie FN, s’est chargé du recueil des informations. Souvent réconfortantes et nostalgiques, ces madeleines de Proust invitent à des instants de partage ! Ed. Kennes – 160 pages Sam Mas

L’ARMÉNIE VA-T-ELLE DISPARAÎTRE ? L’Arménie est marquée par une série de défis et d'opportunités, qui dépendront en grande partie des choix que le pays et ses dirigeants feront dans les années futures. Pour comprendre l'avenir, il est essentiel de jeter un regard sur l'histoire et les enjeux actuels qui façonnent le destin de cette nation. Située dans une région géopolitiquement complexe, l’Arménie a connu de nombreux bouleversements tout au long de son vécu. Les conflits territoriaux, les relations tendues avec les voisins et la diaspora à travers le monde sont autant de facteurs qui ont marqué son parcours. L'avenir dépendra de sa capacité à gérer ses relations internationales et à trouver des solutions pacifiques aux différends frontaliers. Sur le plan intérieur, l'Arménie est confrontée à des défis socioéconomiques importants. La corruption, le chômage et la pauvreté demeurent des problèmes à résoudre avec la mise en œuvre de réformes économiques et institutionnelles visant à améliorer la qualité de vie de sa population. Comme le prouve la guerre actuelle pour le Haut-Karabakh, la question n’est plus de savoir quand elle cessera, mais quels en seront les effets. Pris en tenaille entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, les Arméniens sont désormais seuls, lâchés par Poutine en prise avec l’Ukraine et la moitié du monde. Abandonnés à leur sort, comme l’ont été leurs ancêtres, ils se préparent à une catastrophe humanitaire. Grand reporter, Frédéric Pons raconte avec force le destin d’un peuple en proie à l’indifférence générale et met en garde : Si personne n’agit, c’est une population qui risque de disparaître ! Ed. Artège – 228 pages André Farago


LES MOTS DE MAUD Depuis tout un temps, Jean-Baptiste réside à Saint-Idesbald sur la côte belge. La soixantaine entamée, il vit de désabusements et d’errances. Toutefois, il n’a pas totalement raté son parcours terrestre, puisque sa plume lui procure des revenus et qu’il a même connu un petit succès en empruntant un pseudonyme littéraire. Quitter son confort implique de tout remettre sur le tapis et de poser de bonnes questions en vue de trouver des réponses satisfaisantes. Tous les mots qu’il a couché par écrit ne sont pas à lui et il tente de trouver une formule qui le mette en adéquation avec les personnages qu’il invente et à qui il donne vie. Pas une mince affaire ! Après une première partie entièrement consacrée au protagoniste, Jean Jauniaux fait intervenir Maud. Une femme fragile, rongée par le cancer et au crépuscule de son parcours. Elle lui formule une demande : l’aider à rédiger un livre. Alors, ne pouvant pas refuser, il se trouve en proie à une émotion intense qui réveille en lui de funestes souvenirs d’enfance. Une faute quasiment impardonnable pour un écrivain qui perd le fil de son écriture et se laisse entrainer à éprouver une empathie à laquelle il n’était pas habitué ! Avec Maud et Jean-Baptiste, Jean Jauniaux nous parle de ceux qu'il a fallu laisser partir et de ce qu'ils nous lèguent comme héritage, de don et de ce qu’il convient d’accepter et de préserver. Il s’agit d’un roman relativement court, qui exhume des bribes de mémoire, avec de souvenirs qui se concrétisent pour leur permettre de s’échouer lentement sur les brise-lames léchés par les vagues. Ed. MEO – 108 pages Julie Plisnier

CERTAINES OMBRES RÊVENT "J'ai beau regarder derrière moi, je ne vois rien d'anormal, mais il est évident que quelque chose ne va pas. On prend à droite... c'est une impasse... demi-tour ! Nous revenons sur nos pas. Joely cherche désespérément une issue... " La vie n'est-elle que fuite(s) ? Trouver le bonheur, est-ce continuellement au prix de multiples errances bien souvent solitaires qu'il nous faut vivre avant de décrocher la lune ? Ce Graal ? "Ce voyage intérieur est une merveille, par ses mots, ses silences, son mystère." Carl Norac. "Avec un art inégalé de la transition, ce récit animiste débouche sur ce que devrait contenir toute leçon de sagesse... " Carl Vanwelde. La magie au rendez-vous de ce Véronique Biefnot qui nous plonge dans un univers allégorique pas si éloigné du nôtre ? Deux êtres touchants, frémissants, de singulières métamorphoses en chemin, des moments de solitude, des retrouvailles inespérées, des périls et de nombreux rebondissements, sont les principaux ingrédients de ce récit à la fois roman onirique et conte philosophique, le titre : "Certaines ombres rêvent", d'une auteure également peintre, comédienne, réalisatrice et metteuse en scène, et qui a co-écrit cinq romans avec le regretté Francis Dannemark. Et qui dit Biefnot dit sensibilité, proximité, délicatesse et finesse tant sur la forme que sur le fond. "Certaines ombres rêvent", chemin de rédemption ? Elie et Joely se cherchent, se trouvent, se perdent, soupirent, parfois désespèrent, se retrouvent, sont à nouveau séparés face au danger ,... mais jamais le lien les unissant réellement ne se rompt, ce lien défiant toutes les lois, celles écrites par un monde peu enclin à les comprendre. "...je continue, je ne peux m'arrêter, pas maintenant (...). Au loin, je vois des arbres, la forêt. Je rassemble mes dernières forces et m'y précipite. Dans l'épaisseur du sous-bois, je m'effondre enfin... " Métamorphosé en chien, Elie fuit... En chien ? Durant son voyage, notre héros change plusieurs fois d'apparence mais en conservant toutes ses facultés la plupart du temps : ouvrir les yeux, soulever les paupières ou remuer la langue se révèle à l'occasion fastidieux, le lecteur vivant chacune des métamorphoses telle une étape obligée (on peu le dire) d'un parcours sortant sans conteste des sentiers maintes fois battus. Un cheminement que ne dénigrerait point Frédéric Lenoir. "Certaines ombres rêvent", le récit d'une errance entre pénombre et lumière(s) perpétuelle ? La réponse dans l'œuvre dont la lecture est vivement conseillée. Ed. MEO - 164 pages Thierry-Marie Delaunois


UNE PINCÉE DE PENSÉES "La vie n'est autre que la rébellion des couleurs, leur émancipation, leur soif de liberté. Mais chaque couleur du spectre solaire appartient à la fois au blanc qui les reflète toutes, et au noir qui les absorbe toutes. Et alors il ne faut pas s'étonner qu'on se batte toute la vie entre lumière et obscurité.", pensée élaborée et très juste extraite du recueil "Une Pincée de pensées - Antonismes" de Antonia Iliescu, également auteure de nouvelles, de romans, d'essais, ainsi qu'auteure - compositrice - interprète, chimiste - chercheuse et professeur de sciences, née d'un père d'origine grecque et d'une mère issue d'une famille italienne. Sa devise ? "Un cerveau qui cogite et un cœur pour aimer." Un recueil de 53 pages, c'est très vite lu, penserez-vous... Loin de là ! Se situant entre philosophie et poésie, il est un véritable concentré de plus de 300 antonismes, à assimiler un par un, se répartissant en 14 thèmes, tous inspirés et dans l'air du temps. Certains d'entre eux nous feront sourire, d'autres soupirer, d'autres encore soit cogiter soit méditer. "Les pensées ou les mini-maximes qui le composent sont des fleurs que j'ai cueillies avant que la brume de l'automne ne les détruise...", parole de Antonia Iliescu que l'on peut retrouver dans l'avant-propos, un "Motto" signé Pierre Dac introduisant l'œuvre, parmi les thématiques abordées : l'amour, l'amitié, les temps de la vie, le rêve, l'âme, les couleurs, la solitude. La pincée de pensées que nous propose ici l'auteure est le fruit de multiples distillations, un Albert Einstein ne l'aurait point dénigrée ni reniée, énergie et matière coexistant au fil de mots judicieusement choisis par Antonia Iliescu et nous connaissons tous le pouvoir des mots. Parmi les nombreuses pensées toutes teintées d'humanité et/ou d'humanisme, pointons-en deux au passage : "Si tu arrives à aimer tes ennemis, soit tu es un saint, soit tu es vraiment seul." ; "Si tu montres à tes amis leurs erreurs, ils t'apprendront la solitude." Des pensées - vérité ? Qu'en pensez-vous ? Notons, en guise de conclusion, que le style est simple, à la portée de tous, que ces antonismes se lisent et se comprennent aisément, nous livrant sans conteste une part loin d'être non négligeable de la personnalité de l'auteure... mais, au fait, pourquoi antonismes ? Devons-nous chercher la réponse du côté de Alexandre Dumas ? Qui sait... Ed. Baudelaire - 58 pages Thierry-Marie Delaunois

ROUGE WESTERN Et voici un bel ovni littéraire. Adepte du réalisme, de l’autoflagellation, de l’autofiction, de l’écriture âpre et sombre ; passez votre chemin ! Voici un livre à l’image de son titre coloré même technicolor, à l’écriture poétique, humoristique, esthétique et supercalifragilisticexpialidocious (cfr Mary Poppins !). Ces qualificatifs ne sont pas à l’origine d’un simple exercice de style d’un auteur en mal d’érudition stylistique mais sont au service d’une histoire certes surréaliste mais avec un réel sens et permet d’écrire sur un sujet traité sans pathos excessif : l’emprise. Le pitch : Une femme va fêter ses mille ans en Espagne dans un bed and breakfast, ce voyage cadeau de ses neveux va lui réserver bien des surprises et de rencontres où elle va se retrouver elle-même et solder un passé pas si simple. Le chat, le chien, la femme girafe vont l’accompagner dans ce chemin. Alors partez ! Allez vous chauffer au soleil de cet Espagne méconnue et mystique, Goutez aux fruits du soleil et buvez du mezcal à gogo sans risquer la gueule de bois. Le livre d’Isabelle Wéry est en lice pour le prix Victor Rossel et c’est amplement mérité. Ed. Au Diable Vauvert - 282 pages Elisabeth Brewaeys


DRUG CITY Thomté Ryam nous propose une métaphore sur l’exclusion et nous balade sur une île tropicale qui pourrait s’avérer idéale si on désire mener une existence paisible. Surgit un mais ! En effet, un mur gigantesque scinde le lieu en deux entités qui ne peuvent pas entrer en connexion. D’une part, se rassemble tout ce qui peut correspondre à notre idée du luxe et de la richesse. De l’autre, s’accumulent pauvreté et misère dans des bidonvilles immondes. Venant de fuir Paris, Malik dealeur débrouillard et audacieux, se trouve confronté à ce clivage. Dans un coin perdu de l’archipel, surnommé Durg City, le piège se referme sur lui. L’auteur s’adonne ici à une mise en abyme qui renvoie le lecteur à ses propres réalités, à la place de l’humain dans la société et à ses angoisses existentielles. Dans le contexte des violences sociales actuelles, ce récit se veut une parabole des cultures urbaines qui divisent plutôt que de fédérer, opposent les castes et engendrent des flambées de haine. Il suffit d’allumer son poste de radio ou son téléviseur pour découvrir que la fiction est bien souvent étayée par les flashs d’informations en direct lors d’émissions spéciales sur les émeutes, les montées d’adrénaline ou un assassinat. Issu des banlieues, Thomté Ryan n’a pas sa langue en poche et use d’images fortes pour décrire les malaises qui secouent la France contemporaine, en projetant ses préoccupations dans un lieu mal défini et réceptacle de toutes se craintes et appréhensions. Ed. Au Diable Vauvert – 164 pages Louis Strabel

DORIAND, UN HOMME DE PAROLES Doriand, de son vrai nom Arnaud Doriand, s'est fait connaître dans le paysage musical français par son style unique et son talent d'auteur. Sa musique décrite comme une fusion de pop, d'électro et de chanson française possède la capacité de modeler des univers sonores qui accompagnent des textes poétiques et parfois engagés. Les chansons de cet artiste explorent une variété de thèmes, allant de l'amour à la société, et ce dernier est reconnu pour sa capacité à exprimer des émotions complexes. De fait, Doriand a su conquérir un public grâce à sa voix distinctive et à sa présence scénique, tout en collaborant avec de nombreux confrères et consœurs tels que Michel Polnareff, Keren Ann et Julien Doré. Être l’auteur de tubes comme « Toutes les femmes de ta vie » et « Elle me dit » l’ont fait adouber par la profession. Avec cet ouvrage, il revient sur son métier, son parcours, ses défis et les coulisses du show-business, sans ménager sa joie de pouvoir vivre de son art, même si ce choix réclame des sacrifices et exige de parfois se remettre totalement en question. Bien sûr, à l’instar de tout créateur, il a vécu des moments de doutes, mais a su les surmonter par le travail, la ténacité et … le talent ! Cette biographie se veut un éclairage sur l’homme et son œuvre. Un texte émouvant remplit d’anecdotes pour ses fans qui désirent en savoir davantage. Ed. Léo Scheer – 286 pages Jeanne Alexander


LES AVENTURES D’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES Voilà un chef-d'œuvre de la littérature qui a captivé l'imagination des lecteurs depuis sa publication en 1865. Ce texte unique regorge de points forts qui ont contribué à sa renommée et à son statut de classique pour enfants et adultes. L’imagination débordante de Lewis Carroll en a fait l'un des attraits majeurs du récit, qui se déroule dans un lieu où tout peut arriver, où la réalité et la logique sont constamment remises en question. Situation qui permet à l'auteur d'explorer des concepts fantastiques et absurdes, créant un univers captivant. Le livre regorge également de personnages inoubliables tels que le Chat du Cheshire, le Chapelier Fou, la Reine de Cœur et le Lièvre de Mars. Chacun possède des caractéristiques uniques et excentriques, qui les rend mémorables et les transforme en archétypes. A cela, le roman a été truffé d'humour, de jeux de mots, de séquences qui bouleversent les certitudes et de dialogues loufoques. Le second degré est ici employé pour secouer les conventions sociales et intellectuelles, créant une satire subtile. Le voyage d'Alice au pays des merveilles se veut également une exploration de l'identité. La jeune fille se transforme physiquement et mentalement. Cette quête demeure même l’un des piliers de cette aventure peu ordinaire, autant qu’un rite de passage. Enfin, Lewis Carroll s’est amusé à subvertir délibérément les attentes du lecteur en brisant les codes de la narration. Les événements se déroulent de manière non linéaire, suscitant des incertitudes et multipliant les surprises. Les illustrations de Nicole Claveloux, réalisées en 1974, sont ici reproduites à l’identique, fidèles à la publication du milieu des seventies, considérée à l’époque comme étant d’une modernité incontestable, lumineuses, poétiques et … insolite ! Faussement catalogué comme un conte pour enfants, « Alice au pays des merveilles » aborde un panel de thèmes et d’idées qui peuvent être appréciés par les adultes. D’ailleurs, il n’est pas certain que les jeunes en saisissent toutes les subtilités ! Ed. Grasset Jeunesse – 96 pages Daniel Bastié

LE CERF-VOLANT « Le Cerf-Volant » est un roman de Laetitia Colombani paru en 2006. L'histoire suit les destins croisés de quatre personnages. L’un d’eux est Lalita, qui mène un combat afin de poursuivre sa scolarité quelque part dans le Sud de l’Inde. Amenée à travailler fort tôt, elle doit servir dans un restaurant tenu par des cousins. Son quotidien rime avec dresser des tables, débarrasser, balayer, sourire à la clientèle, laver, ranger. Mais cela ne l’empêche pas de rêver. Alors, chaque matin, tandis que beaucoup dorment toujours, elle se dirige vers la plage pour faire voler son cerf-volant. Elle y fait la rencontre de femmes qui ont choisi de prendre leur vie en main et sauve une nageuse de la noyade. Forcément des liens de gratitude, puis d’amitié, se nouent. Pour la remercier, Léna, enseignante venue de France, promet de lui apprendre à lire et à écrire. Un ancien garage s’apprête à devenir une salle de classe mais, lorsque les aménagements sont effectués, de nombreux parents refusent d’y envoyer leurs enfants. Après « La tresse » et « Le voyage de Lalita », voilà un nouvel album tiré d’un des romans d’une des auteures les plus acclamées de ces vingt dernières années. Les illustrations de Clémence Pollet réchauffent de couleurs une histoire qui parle d’espoir, de sororité et de persévérance. Une belle leçon de vie pour nous faire saisir la nécessité de mener des combats justes et ne pas se plaindre pour des futilités ! Ed. Grasset Jeunesse – 40 pages Daniel Bastié


DRÔLE DE MÉNAGE Il était une fois Monsieur Lesoleil et Madame Lalune. Ils se marièrent et eurent des enfants. Ensuite, préoccupés par de sérieux problèmes d’horaire, ils décidèrent de confier l'éducation de leurs petits à des chiens. Mais quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils découvrirent leurs drôles de méthodes d'enseignement. Lecture sens dessus dessous, illustrée de dessins comme tracés au stylo, voilà un livre que Jean Cocteau suggère de lire avec les parents, afin que père, mère et enfants puissent partager cet instant ensemble. Comme l’affirmait si bien l’auteur : « Vous deviendrez des grandes personnes. Voilà qui est drôle. Mais prenez garde à rester des enfants ! » Beau et savoureux, cet ouvrage initialement édité en 1948 se dévore d’une traite et doit être pris tel un conte un brin impertinent, qui prouve combien mener sa progéniture à l’âge adulte ne relève pas d’une sinécure. Cette édition en grand format, fidèle à l’originale, s’inscrit dans le cadre de l’anniversaire des soixante ans de la disparition du grand auteur (à la fois cinéaste, dessinateur, poète et critique littéraire), remis à l’honneur pour nous rappeler à quel point il a eu une influence sur les arts français du XXe siècle. Avis aux nostalgiques, aux collectionneurs et aux fans de Cocteau ! Ed. Grasset Jeunesse – 64 pages Sam Mas

LA TIRADE DU NEZ S’il est une tirade qui s’est imposée avec force, il s’agit bien de celle du nez, extraite de la pièce « Cyrano de Bergerac », écrite par Edmond Rostand à la fin du XIXe siècle et énorme succès public dès sa création. Elle intervient dans l'acte I à la scène IV, moment où Cyrano, un homme au grand nez, est la cible de quolibets de la part de Valvert, l’un de ses rivaux, à cause de son appendice nasal. En réponse, il sort son épée et délivre une réplique mémorable pour ridiculiser son détracteur. Plutôt que de chercher à trouver l’un ou l’autre défaut physique chez celui vers lequel il dirige sa lame, il se gausse de son propre nez, en utilisant l'ironie pour tourner en dérision les critiques sur son apparence et se moquer clairement de celui qui s’en est pris à lui. Il déclare avec énorme d’intelligence que son adversaire aurait pu faire preuve d’originalité au lieu de se rouler dans la fange de la banalité, soulignant la vacuité d’un homme infatué de luimême. Il le tacle en débutant : « Ah non ! C’est un peu court, jeune homme ! On aurait pu dire … » Et le voilà lancé, mettant de son côté tous les rieurs. Bien vite, la proéminence qui s’impose au milieu de son visage est comparée à un roc, à un pic, à la fois beau et laid, passant par tous les styles : agressif, amical, descriptif, curieux, … Plus que tout autre, ce passage incarne l'esprit du protagoniste, un personnage fier, courageux et plein d'esprit, qui prouve l'importance de l'art du langage et de l'éloquence dans une société qui manque cruellement d’esprit. Bruno Gilbert a magnifiquement illustré cet album en utilisant des aplats de couleurs pour faire connaître ce beau texte à la nouvelle génération et, qui sait, susciter chez elle l’envie de découvrir le manuscrit complet … Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages Daniel Bastié


VIN/20 Tout savoir sur les vins, de la vigne au chai et de la cave à la table se révèle une aventure fascinante, qui exige du temps, de la passion et de l'expérience. Voici un guide pour vous aider à approfondir vos connaissances en la matière. Apprenez les bases de la viticulture, comprenez les types de raisins, les cépages et les régions viticoles. Familiarisez-vous avec les différentes méthodes de culture, de taille et de gestion de la vigne. Etudiez les facteurs environnementaux tels que le sol, le climat et l'exposition au soleil qui influencent la croissance. Ensuite, explorez la vinification en découvrant les étapes successives de la vendange à la fermentation, en passant par le pressurage et la mise en bouteille, tout en distinguant les différents styles de vin (rouge, blanc, rosé, effervescent, doux, sec, etc.) et de quelle manière ils sont produits. Lorsque ces bases sont acquises, partez à la découverte des régions viticoles en voyageant à travers la France pour cerner leurs spécificités et reconnaître les produits d’ici ou d’ailleurs. Maîtriser la dégustation fait partie du parcours de tout œnologue amateur ou professionnel, en découvrant les techniques de base, notamment l'observation visuelle, olfactive et gustative, en identifiant les arômes, les saveurs et les caractéristiques de chaque crû. Bien sûr, tout cela ne peut pas aller sans rappeler la genèse de ce nectar ni son histoire, qui remonte aux débuts de notre civilisation. Pour les connaisseurs de la Bible, le vin demeure un bienfait de Dieu, car il a pu être produit grâce à l’eau, source de vie, et aux caresses du soleil. Même après la lecture du livre de Mathieu Doumenge, il importe de ne pas oublier que l’univers du vin est vaste et en constante évolution et que l’apprentissage ne cesse donc jamais. Prenez donc le temps pour lire assidûment cet ouvrage riche en explications et illustré de photographies de toute beauté. Ed. Larousse - 256 pages Jacques Brisson

L’ORACLE DES CONSTELLATIONS Mieux se connaître et trouver nos ressources en cas de difficulté sont des outils précieux pour traverser la vie en surfant sur ses vagues ! Les marins utilisaient les étoiles pour se repérer. L'Oracle des Constellations a l'objectif de faciliter, aux personnes qui l'utilisent, la lecture de leur boussole interne. Concrètement, ce coffret propose trente-quatre cartes de guidance, un livret complet avec le message que chaque astre délivre, ses différentes significations symboliques, mythologiques, etc., ainsi qu’une description de la constellation qui l’abrite. Bien entendu, diverses méthodes de tirage sont ici détaillées pour nourrir l’intuition et la créativité. Ce coffret se veut un outil pragmatique pour tous, que vous souhaitez vous familiariser ou non avec votre cheminement de vie. Pratiquement, il devrait vous aider à connecter votre sagesse intérieure et à voir votre intuition comme un miroir bienveillant. Il parle de chacun, de ses ombres et de ses lumières afin de répondre aux questions ou simplement saisir l'énergie qui gravite en tout être vivant. Un objet à utiliser en y croyant dur comme fer ou simplement pour s’amuser. De toute évidence, il aide à se poser des questions et à s’interroger sur soimême, tout en engendrant des réponses pour progresser avec intelligence. Ed. Larousse – 96 pages Sam Mas


PAUL NEWMAN, LA VIE EXTRAORDINAIRE D’UN HOMME ORDINAIRE Hollywood a vu naître et disparaître des étoiles, mais certaines continuent à briller sans tenir compte des générations qui défilent. Paul Newman, acteur légendaire, reste l’un des visages emblématiques dont la carrière exceptionnelle a laissé une empreinte indélébile dans le septième art. Plutôt que de faire l’apologie de son parcours, il a choisi de saisir la plume pour se raconter à travers une biographie sans fards ni vanités. En toute franchise, il évoque ses débuts, ses rencontres, ses écueils, ses succès, ses hésitations et ses doutes. Puis, mieux que tout autre, il se définit comme ayant été un franc-tireur, s’abstenant le plus souvent de suivre aveuglément les directives des studios pour se fier à son instinct, choisissant les rôles à bon escient, ne refusant jamais une gageure. Souhaitant passer à la réalisation, il s’est retrouvé de l’autre côté de la caméra à diverses reprises pour défendre personnellement ses projets. Pour lui, jamais de demi-mesures ! Son côté entier l’a d’ailleurs amené à s’investir dans une société alimentaire, dont les bénéfices étaient intégralement versés à une association caritative, tout en déployant une énorme énergie pour lever des fonds pour des initiatives allant de la recherche médicale à l’éducation. Il a toujours déclaré : « Je fais des films, je joue, je suis époux et père pour une seule et unique raison : me sentir vivre ! » Voilà un ouvrage qui plaira aux fans de toujours et qui revient sur un comédien primordial des années 60 à 90, marquant à jamais le public de son regard bleu hypnotique. Publié une première fois en 2015, ce livre a fait l’objet d’une traduction française de Serge Chauvin. Ed. La Table Ronde – 334 pages Michel Weyo

RADIO SIMENON En 2003, à l’occasion du centenaire de la naissance de Georges Simenon, l’association 813 avait posé la question suivante à ses adhérents : « Comment avez-vous rencontré Simenon et quelles sont vos premières lectures ? » Ce texte a été la réponse mais, rédigé trop tard, il n’avait jamais été proposé à la revue 813. Néanmoins, le 16 janvier 2004, sous le titre Passager clandestin, il a été tiré à trois cents exemplaires sur les presses de l’imprimerie de Brocéliande. La totalité du tirage a été aussitôt mise sous enveloppe pour être envoyée en guise de carte de vœux. En 2023, deux décennies plus tard et à l’occasion du cent vingtième anniversaire de l’écrivain belge, ce texte qui raconte notamment la préparation de l’émission « À la recherche de l’homme nu : Georges Simenon », diffusée sur les ondes de France Culture en août 1988 et qui a été l’occasion pour José-Louis Bocquet de rencontrer Simenon a réapparu. Un livre court qui plaira aux inconditionnels du père de Jules Maigret et qui apporte quelques détails supplémentaires sur l’un des auteurs le plus prolifiques du XXe siècle. Ed. La Table Ronde – 43 pages


UNE ABSURDE CRUAUTÉ Le Goulag était l’organisme central gérant les camps de travail forcé en Union soviétique. La police politique placée à la tête du système pénal développa le Goulag comme instrument de terreur et d'expansion industrielle. Cette administration pénitentiaire connut une croissance constante jusqu'à la mort de Joseph Staline à mesure que de nouveaux groupes étaient incarcérés et déportés et que ses prérogatives économiques se développaient. De vrais lieux concentrationnaires destinés à broyer ou à éliminer les opposants. Dans « Une absurde cruauté », Barbara Skarga parle de son passage dans l’un d’entre eux au fin fond de l’Oukhta en Oural polaire. Arrêtée en 1944 et interrogée durant treize mois par le Commissariat du peuple aux Affaires intérieures, elle a été condamnée à dix ans de camp, suivis d’une relégation perpétuelle en Union Soviétique. Dans cet ouvrage paru en France en 1985, elle retrace une page d’histoire méconnue chez nous et se sert de son expérience pour rappeler le souvenir de ses compagnons disparus, signaler des faits qui n’ont jamais été répertoriés, lancer une réflexion sur la violence d’une répression d’une force inouïe et dénoncer des méthodes inhumaines. Si ce manuscrit a circulé clandestinement dans sa Pologne natale jusqu’à la chute du mur de Berlin, il a reçu le prix Solidarnosc en 1987. Barbara Skarga s’est éteinte en 2009. Ed. Quai Voltaire – 446 pages Raphaël Hautecœur

VAMPIRES L'étrangeté d'une affiche du « Nosferatu » de Werner Herzog, aperçue au fronton d'une salle paroissiale. La frénésie d'une bande annonce de « Frankenstein s'est échappé », entrevue à l'entr'acte. De quoi marquer un adolescent pour qui ces films étaient encore, en cette fin des années 50, des spectacles interdits. Mathieu Orléan en a gardé une prédilection particulière pour cet âge d'or de l'épouvante que célébra, dans les effervescentes sixties et seventies, la mythique revue Midi-Minuit Fantastique. Après avoir sillonné ce cinéma-là dans tous les sens, il revient ici aux sources. Nourri lui aussi aux fastes de la Hammer, il a ouvert les trésors de sa collection, dont voici la quintessence : avec moult photographies d'une qualité aujourd'hui légendaire, d'une perfection oubliée, composant une symphonie glacée en noir et blanc. C'est un véritable mémorial filmographique qui est ici identifié : un panorama complet du cinéma horrifique, avec des films analysés, des acteurs répertoriés, des superstars aux troisièmes couteaux. Un ouvrage de référence, donc, qui est aussi un palpitant voyage jusqu'au bout de la peur. Ed. Réunion des Musées nationaux – 236 pages Louis Strabels


LA MAISON COMMUNE En littérature, l'art de la nouvelle représente une forme d'expression qui se distingue par sa concision. Contrairement au roman, la nouvelle offre une exploration intense et concentrée d'un thème, d'une idée ou d'une situation, généralement avec une économie de mots qui exige une précision et une finesse particulières de la part de l'auteur. Une de ses caractéristiques essentielles réside dans sa capacité à saisir l'essence d'une histoire en quelques pages seulement. Chaque terme, chaque phrase y détient donc une importance cruciale dans la construction de la trame narrative. Le choix du détail y est soigneusement pesé pour modeler une atmosphère, affiner des personnages et mener le lecteur vers une conclusion souvent inattendue. De surcroît, ces récits courts excellent dans l'art de la suggestion et de l'ambiguïté. Les auteurs jouent souvent avec les attentes du lecteur, laissant des indices qui peuvent être interprétés de différentes manières. Cette polyvalence permet à la nouvelle d'explorer des sujets complexes et de susciter la réflexion sans recourir à une exposition exhaustive. Brice Gauthier fait partie de ces écrivains qui manient cette technique avec brio et qui parviennent à capturer l'intensité d’un instant, sans jamais omettre qu’une histoire doit susciter l’envie de la lire jusqu’au bout. Avec « La maison commune », il nous invite à suivre des protagonistes saisis dans des situations peu ordinaires, avec des secrets de famille qui s’exhument sans crier gare, des trahisons, des réconciliations et des protagonistes qui décident de prendre leur vie en main. L’objectif des Editions Quadrature se veut à la fois modeste et ambitieuse : redonner ses titres de noblesse à la nouvelle, prisée au XIXe siècle et mal-aimée de nos jours. Ed. Quadrature – 94 pages Willy Smedt

FLEUR DE LOTUS – OU LE MYSTÈRE DE LA STATUE Un roman d’aventures, qui alterne la vitesse et le repos, les courses poursuites et les questions tranquilles. Nous sommes en Chine, à Hong Kong, parfois à Bruxelles. François et Lianhua, qui se sont connus dans « La Dame de Suzhou », cherchent à percer un mystère, à trouver un trésor dans la vallée des mausolées chinois. Poursuivis par un escroc sans scrupules et cruel, Meng Yizao, ils sillonnent le Pays du Milieu, soutenus par Liu Jingzhi, garde et champion d’arts martiaux. Ils s’installent près de Shenzhen, arrangent une maisonnette en style chinois, font construire un mini jardin comme ceux de Suzhou. Les fuites et les emprisonnements, les assassinats et les cachettes, le déchiffrage d’un manuscrit, les rencontres brutales ou les défis amicaux, des questions sur l’acupuncture répondues par François qui installe même un cabinet à Shenzhen. Bien accueilli par certains collègues acupuncteurs chinois, nié par d’autres qui essayent, en vain, de le discréditer par jalousie en utilisant un poison discret au bout des aiguilles. François et Fleur de Lotus, accompagnés par quelques guanxi, doivent s’enfuir car c’est la révolte des parapluies à Hong Kong, pacifique mais durement réprimée. Un ami est fait prisonnier et ils le libèrent, mais plus tard ce dernier est assassiné. François fait appel à son ami Roger Baggeley, colonel de Gurkhas à Hong Kong pour traquer les assassins. D’autres évènements parsèment ce livre, illuminé par l’amour de François et de Lianhua, souvent manifesté dans des rencontres sensuelles. Ed. Le Lys Bleu – 456 pages Nicolas Drossart


DANS L’ŒIL DE LA VENGEANCE On tombe les masques ! Littéralement avec la fin du confinement Covid pour permettre à l’existence de reprendre lentement ses droits mais, également dans l’ombre, avec un homme qui rumine sa vengeance. Surnommé Le Borgne par ses proches, il entame une vendetta personnelle, amené à châtier ceux qui l’ont fait souffrir. S’il a déjà réglé son compte à son père qui le battait alors qu’il était enfant, il décide maintenant de s’en prendre à trois individus à qui la vie sourit. Ensuite, lorsqu’il aura mené sa vengeance à terme, il s’occupera de son ancienne femme. Quant aux victimes collatérales, il n’en a cure. Il faut bien aller au bout de ses idées et balayer des coudes, si nécessaire, tous ceux qui endiguent sa trajectoire. Sur le plan moral, cela ne le gêne pas. Son parcours l’amène à croiser Louise Pariset, une avocate à la tête bien faite qui se remet difficilement d’une peine de cœur et se partage entre les dossiers de petits dealers et les divorces sans amiable, ainsi que celle de Kofi Diallo, un Sénégalais que son géniteur a forcé à prendre la route de l’exil et qui surnage comme livreur à vélo en redoutant constamment un contrôle de police. Un peu malgré lui, ce dernier se lance sur les traces du tueur, sans trop bien se douter de ce qui l’attend. Nathalie Gauthereau, assistante juridique, signe ici un thriller dur et sans concessions, qui ne fait pas dans la dentelle et ne prend jamais le lecteur pour ce qu’il n’est pas. Les descriptions sont d’une lucidité redoutable et le mental de l’assassin est sondé avec une froideur chirurgicale, L’intrigue policière est passionnante de bout en bout et l’immersion dans la vie personnelle des protagonistes la rend encore plus captivante. Ed. du Rouergue – 348 pages Daniel Bastié

LA JEUNE FILLE ET LE FEU Un incendie et le décès d’une femme brûlée vive dans son appartement poussent la justice à ouvrir une enquête. Jasmine et Tom, officiers de police, sont chargé de boucler l’affaire. Assez vite, ils subodorent qu’il pourrait s’agir d’un meurtre. Les soupçons portent sur Astrid, la fille de la défunte et lycéenne. Assez vite, ils cernent le profil d’Emilie : une mère de trois enfants, dont deux ont été placés dans une famille d’accueil, et qui boit plus que de raison. Claire Raphaël brosse le portrait d’une adolescente complexe, en proie à ses démons. Alors innocente ou coupable, victime ou fautive ? De toute évidence, elle semble manipuler avec talent les enquêteurs, au point que cela pourrait sembler inné. S’ensuit une succession d’interrogatoires et de filatures pour tenter de faire éclater la vérité. En évitant les poncifs inhérents au genre, l’auteure s’adresse directement au lecteur en inscrivant son roman dans un quotidien qui pourrait être le leur et présente son récit comme le fait divers qu’il est, sans manichéisme et sans juger les personnages. Qui est réellement Astrid ? Voilà le nœud de l’intrigue. A cela s’ajoute l’envie de comprendre comment on peut sortir sereinement d’une enfance perturbée par une succession d’abandons ? Rédigé en se basant sur une expérience de terrain, cet ouvrage porte un regard interrogatif sur la fonction de la justice, de l’école, des éducateurs et de la famille. Ed. du Rouergue – 208 pages Cathy Aumbert


AU PIF Lorsqu’on mitonne des petits plats, il n'est pas forcément nécessaire de suivre une recette à la lettre. Le passage aux fourneaux peut devenir un art créatif et il laisse souvent de la place pour l'expérimentation et la personnalisation des plats en fonction des préférences personnelles ou des ingrédients à disposition. Puis, il y a celles et ceux qui éprouvent du mal avec le grammage et les mesures, ne possédant ni les outils ni le talent ni les compétences. Alors, pourquoi ne pas se contenter de cuisiner pour l’unique plaisir des sens, en se fiant à l’instinct et au goût même si, de temps en temps, il peut résulter de mauvaises surprises. Le dicton le précise : C’est en forgeant qu’on devient forgeron. N pourrait donc convenir de cuisiner sans balises et faire de chaque étape une aventure empirique. La grande crainte qui taraude maints amateurs, la voilà : Que peut-il arriver lorsqu’on ne suit pas les directives ? Hormis, un plat complètement raté, on découvre mille autres manières de manger, avec de larges nuances gustatives qui se laissent accueillir par différents avis, plus subjectifs les uns que les autres. Victor Coutard propose une métaphore pour expliquer son concept. Suivre une recette équivaut à voyager en avion, tandis que de se lancer au pif dans une préparation consiste à multiplier les haltes pour partir de nulle part et sans destination préétablie. Puis, on le sait, c’est souvent le hasard qui pourvoie à de grandes découvertes. Il nous propose quarante-cinq propositions uniques en indiquant seulement les ingrédients qui interviennent dans la préparation mais sans aucune mesure. A chacune et à chacun de doser, poivrer, saler ou sucrer selon son envie. Cuisiner différemment ? Pourquoi pas ! Ed. du Rouergue – 267 pages Amélie Collard

LES MORTS DE BEAURAING Après l’attentat du Hamas qui a bousculé la sphère israélienne, la question de savoir si pareil drame pourrait se produire chez nous ? La réponse n’est plus de savoir où mais quand ? François Weerts nous livre un thriller glauque dont l’action se situe dans une Belgique en proie à ses contradictions et il démarre son récit lorsqu’une terrible déflagration marquée d’éclairs rouge sang décime un groupe de pèlerins à Beauraing. Les indices semblent accuser une bande de jeunes Belges, fanatisés au nom de l’Islam intégriste et revenus d’une zone de djihad. Deux associés d’une modeste agence de presse cherchent à rassembler les pièces du puzzle, tandis que les autorités mènent les investigations de leur côté. Une maman leur confie que son fils d’adoption, ancien enfant soldat au Congo, a disparu et que, selon elle, il aurait rejoint un groupuscule ultra catholique qui se fait appeler les Croisés ! L’auteur nous immerge dans le monde des cathos intégristes, accros à la baston et fanas d’armes. Des femmes et des hommes qui agissent sous les radars et veulent défendre la chrétienté, fascinés par la croix et la bannière. Ce roman nous renvoie à nos peurs viscérales, nous montre un autre visage de Bruxelles, méconnaissable et réceptacle de toutes les douleurs et de toutes les haines. D’emblée, le lecteur est surpris par la manière dont le récit se déplie et reçoit un uppercut qui laisse en voix. Ed. du Rouergue – 319 pages Daniel Bastié


HISTOIRES DE LOU On ne sait pas trop bien qui est Lou, ni quel est son âge. Cela importe finalement peu, puisque le propos n’est pas là ! Natali Fortier nous présente une série de petites aventures qu’elle dispose sur quelques pages. Des récits qu’elle illustre de dessins sommaires et dynamiques. Chaque saynète se veut heureuse et surprenante, rappelant les mille et unes originalités qui ponctuent notre quotidien, avec cette capacité de laisser germer le merveilleux de la banalité, de transformer en or le plomb le plus ordinaire. Avec son regard vif, Lou trouve des réponses à chaque chose ou se laisse entraîner dans ses rêveries. En sa compagnie, tout relève du possible : embarquer sur le dos d’un escargot, envoyer voltiger des loups, sauver le monde ou parier sur une course d’hippocampes. Un univers qui laisse toute latitude à l’imagination et qui parlera beaucoup aux enfants, pour qui la frontière entre le réel et ce qui ne l’est pas demeure intangible. Natali Fortier adore inventer et donner vie à des univers multiformes. Avec égale adresse, elle manie le pastel, l’huile, le crayon à mine, le plâtre, le bois, le carton, la terre… Ses réalisations soulignent la fragilité des êtres, la beauté du monde qui l’entoure, la poésie de chaque heure qui fuit et des objets qu’elle effleure de la pulpe des doigts. Son sens du jeu et la puissance de sa palette colorée restitue à merveille les sentiments et les émotions de ce territoire frais et aventureux qu’est celui de l’enfance. Ed. du Rouergue – 64 pages Daniel Bastié

ANIMAL TESTING L'utilisation d'expérimentations animales dans les entreprises suscite depuis longtemps des débats moraux, ainsi que des préoccupations en matière de bien-être animal. Ces travaux sont souvent effectués à des fins cosmétiques ou chimiques, ainsi qu’à d'autres applications, même si on tente de les dissimuler ou à aller jusqu’à prétendre qu’ils n’existent pas. Chaque année, en Europe, douze millions d’animaux subissent des tests, qu’ils soient rongeurs, singes, lapins ou poissons. D'un côté, les partisans de ces expérimentations arguent qu'elles sont nécessaires pour assurer la sécurité des produits destinés à la consommation humaine, développer des traitements médicaux et comprendre des aspects fondamentaux de la biologie. Certains affirment même que ces essais sont essentiels pour garantir la sécurité et l'efficacité des nouveaux médicaments et produits avant leur introduction sur le marché. A contrario, plusieurs opposants soulignent les préoccupations éthiques entourant le traitement des animaux en laboratoire, arguant que ces expérimentations causent des souffrances à des fins souvent inutiles. En créant l’association Animal Testing, Audrey Jougla a pu recueillir moult informations et des témoignages attestant de l’inhumanité de ces pratiques. Des années d’enquête lui ont permis de dresser un cadastre sans concessions de la situation telle qu’elle perdure. Ce livre fait l’effet d’un uppercut qui interroge notre responsabilité individuelle autant que collective ! Ed. Autrement – 334 pages Guy Duguet


APRÈS TOI Perdre un être cher représente l’une des expériences les plus pénibles à surmonter et il est parfaitement normal de passer par un large éventail d'émotions. Bien entendu, l'expression de la douleur peut varier d’un individu à l'autre, sans que personne ne puisse juger de la capacité de résilience propre à chacun. Chloé se retrouve veuve du jour au lendemain, alors que le malheur ne s’était jamais annoncé au portail. Claude, son époux, a perdu la vie dans un accident de la circulation, aussi brutal qu’inique. La faute à la guigne. Au malheur d’avoir été au mauvais moment au mauvais endroit. Un chauffard l’a percuté, ne lui laissant aucune chance. Comment se relever, alors qu’elle a deux gosses à charge ? Chloé ne sait pas à quel saint se vouer et, pour ne pas devenir folle, elle entretient une conversation avec le disparu, même si elle sait qu’il ne l’entend pas et ne pourra jamais lui répondre. Une période de deuil complexe, un temps nécessaire pour émerger des eaux glacées et réapprendre la respiration de l’existence. Puis, un jour, alors qu’elle ne s’y attendait pas, un courrier atterrit chez elle. Une missive du défunt. Des mots qu’elle n’aurait mille fois jamais voulu lire. Elle prend alors conscience que tout ce qu’elle croyait n’avait aucune assise, que son mariage heureux reposait sur un mensonge et que celui qu’elle avait épousé ne correspondait pas à ce qu’il était vraiment. Heureusement, des proches peuvent la soutenir. Entre rires et larmes, Camille Gaillard nous parle de résilience, de trahisons et de secrets. Elle évoque surtout la puissance de la vie qui permet de rebondir, de se remettre en marche sur le chantier du quotidien, de se laisser happer par ce que l’entourage peut fournir de positif et de regarder demain sans se lamenter du passé. Ed. City – 270 pages Daniel Bastié

PETITS MEURTRES CHEZ AGATHA Il fallait oser pareil postulat ! Agatha Christie, la reine du polar, devient l’héroïne d’un roman imaginé par Colleen Cambridge. Des festivités se déroulent à Mallowan Hall. Trois jours de réception qui accueillent les invités de la star de la littérature dans un cadre campagnard. Pourtant, bien vite, la convivialité dérape avec le meurtre d’un inconnu dans la bibliothèque. Il n’en suffit pas de plus pour titiller le sixième sens de l’autrice et de mettre en fébrilité toute sa sagacité. Appelée sur place, la police semple peu encline à résoudre cette énigme. Pourtant, le protagoniste le sait, on meurt toujours sous les coups d’un proche et le mobile doit aider à trouver le coupable. Cela ne fait aucun doute, le meurtrier fait partie du cercle des intimes. Un convive ou un membre du personnel ? D’ailleurs, ce ne sont pas les suspects qui manquent. Pour démêler les fils de cette intrigue, Agatha sait pouvoir compter sur sa fidèle gouvernante, miss Phyllis Bright, capable de relever les indices comme d’autres assemblent les pièces d’un puzzle. Une enquête qui fait son entrée dans le monde des romans cosy, qui lorgne du côté des classiques du genre et qui reprend à la lettre les codes mis en place par la susdite Agatha Christie. Dire que Colleen Cambridge s’en sort avec les honneurs est loin de s’avérer un euphémisme. En sa compagnie, les cellules grises de Miss Marple et d’Hercule Poirot trouvent une digne héritière ! Ed. City – 320 pages Daniel Bastié


MIDWAY - RUBINE TOME 15 C’est en mode "furie" que Rubine débarque d’un vol en provenance de Tahiti, vêtue d’un paréo très séant, certes, mais peu adapté au lieu, à la suite de la perte de ses bagages. Un malheur ne venant jamais seul, durant l’absence de la jeune inspectrice, Kavanach, une femme au visage coupé à la serpe et au caractère assez brut de décoffrage a pris la tête de son commissariat. Avec une belle économie de mots, elle explique à ses subordonnées que si les femmes veulent occuper des fonctions dans la police, le temps béni des jérémiades et des passe-droits pour les minorités féminines est désormais révolu. Enfin, last but not least, la ville de Chicago connaît une farouche guerre des gangs qui oppose les Younger et les Westwood. Un clan Westwood que ses ennemis imaginaient totalement démantelé ou passé à leur service depuis la mise sous les verrous de son chef, John. Mais une fois, ce dernier, sa peine accomplie et sorti de prison, semble avoir retrouvé tous ses moyens et toute sa puissance. Ayant échappé à une tentative d’assassinat de la part des Younger qui souhaitaient tourner définitivement la page, John multiplie les coups de forces contre son ennemi de toujours. Et Midway, dans tout cela, me direz-vous. Un étrange personnage, insaisissable dont il faudra percer le mystère et trouver le passé bien loin du continent nord-américain. Aux commandes de l’histoire : François Walthéry, Bruno Di Sano et Mythic. Editions du Tiroir – 48 pages Jamie-Lee Smit

HINAULT DANS LA LÉGENDE Bernard Hinault, né le 14 novembre 1954 à Yffiniac en Bretagne, fait partie des légendes du cyclisme français. Il a marqué l'histoire de ce sport par ses nombreuses victoires et son caractère bien trempé. Sa carrière professionnelle a débuté en 1975 au sein de l'équipe Gitane, où il a rapidement fait preuve d’un talent exceptionnel, affichant une détermination sans faille et une capacité à surmonter les obstacles. Cette attitude lui a valu le surnom de Blaireau, une référence à un animal réputé pour sa ténacité. Il a remporté cinq fois le Tour de France, l'une des compétitions les plus prestigieuses du cyclisme, en 1978, 1979, 1981, 1982 et 1985. Sa domination au cours des eighties a solidifié sa place parmi les grands noms du cyclisme mondial. Outre le Tour de France, Bernard Hinault a également été trois fois vainqueur µdu Giro d'Italia en 1980, 1982 et 1985; ainsi que deux fois dans le cadre du Vuelta España en 1978 et 1983. Sa carrière a été ponctuée de nombreuses rivalités épiques, notamment avec le célèbre cycliste belge Eddy Merckx. Ces duels ont contribué à renforcer sa réputation de concurrent acharné et prêt à tout pour atteindre la victoire. Cependant, au-delà de ses exploits sportifs, Bernard Hinault est également connu pour sa personnalité forte et son engagement envers l'éthique du cyclisme, exprimant son opposition au dopage et soulignant l'importance de la compétition équitable et de l'intégrité sportive. Cette bédé revient sur son parcours hors-normes et clôture la trilogie consacrée à ce grand professionnel. Si les victoires forgent les palmarès, les hommes bâtissent les légendes ! Ed. Mareuil – 64 pages Alexandre Verdheyen


LA MORT DE LOUIS XIV (Mémoires 3) Beaucoup d’hommes de lettres ont signé des écrits incomparables dans l’histoire littéraire ou journalistique de leurs pays. Mais rares sont ceux qui ont donné à leur langue natale un mode d’expression inédit et révolutionnaire. En France, il existe très peu d’exemples. Citons les plus célèbres et les plus incontestables, au XXe siècle : Charles Péguy, Marcel Proust et Louis Ferdinand Céline. Chacun de ces écrivains a inventé une manière d’écrire toute nouvelle. Ils ont bouleversé la syntaxe, innové le lexique et conféré à leurs phrases une forme reconnaissable entre toutes. A ce trio de tête, il est possible d’y adjoindre un quatrième méconnu du grand public : Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon (16751755), auteur d’un livre génial et colossal, ses « Mémoires » qui compte 8.000 pages. Sa carrière dans la littérature s’est faite sur le tard. Le paradoxe est que cet auteur ne cache pas son dédain pour les écrivains. Il ne leur porte que peu de considération. Ce qui l’intéresse le plus au monde, c’est la distinction nobiliaire entre les personnes et le rang que chacun occupe, auprès du Roi et dans la société, au sein d’une monarchie absolutiste de droit divin. Il apparaît évident que ce centre d'intérêt très conservateur l’oppose à notre époque et lui a attiré une antipathie marquée par plus d’un critique contemporain. Saint-Simon a passé la part la plus importante de son existence à être un courtisan les plus flatteurs. Voyant son monde peu à peu disparaître et ses amis, de façon progressive, rendre l’âme, il s’emploie à annoter le journal d’un noble, qui a connu comme lui la splendeur du règne de Louis XIV et de sa Cour. Stimulé par ce document, il entreprend, au soir de sa vie, ses fameux « Mémoires ». Les Éditions Gallimard ont eu l’excellente idée de donner à lire cet écrivain au grand public, à travers trois volumes. Les 2 premiers sont constitués de larges extraits de son œuvre monumentale. Le troisième, venant de la même source et qui retient ici notre attention, concerne les semaines qui ont précédé le décès du Roi Soleil, avec les luttes intestines entre les clans de la Cour pour la régence du Royaume de France. Il s’agit d’une narration d’un écrivain exceptionnel, tout empreinte de rebondissements, de suspense et de détails croustillants. Ed. Gallimard/Folio - 632 pages Serge Vassang

LE SOPHA Parmi les écrivains français du Siècle des Lumières, celui que la postérité a complètement négligé et qui ne le méritait pourtant pas, a composé des chefs-d’œuvre immortels, comme : « Les égarements du cœur et de l’esprit », « La Nuit et le Moment » ou encore « Le Sopha ». Ce dernier roman, publié en 1742, valut à son auteur, le très méconnu, Crébillon fils, plusieurs jours de prison. Il ne recouvra sa liberté que par l’intervention d’une personne influente, membre de la noblesse. Ce livre a été perçu par les contemporains, comme une critique au vitriol des privilégiés, de la royauté et de ses abus. L’intrigue en est simple et originale. Le personnage principal divertit son monarque, à la façon de Schéhérazade, en lui contant des histoires indiscrètes sur les penchants érotiques des hommes et des femmes, qu’il a rencontrés. Pour entrer dans leur intimité, il fait usage de son pouvoir exceptionnel de loger son âme dans des objets, comme un sopha, par exemple. Ainsi, il peut y surprendre les débauches que font les amants prétendument vertueux. Il peut aussi les entendre se dire des paroles salaces et se promettre des étreintes passionnées. Ces histoires sont variées car l’âme du protagoniste du roman se déplace dans des milieux très différents. En les écoutant, le souverain réagit de manière complaisante.


Dans ce roman, ce qui rend la lecture divertissante et d’un grand intérêt littéraire, c’est cet exploit stylistique de l’auteur, dont l’art d’écrire consiste à saisir le trait de caractère, qui commande l’attitude des personnages de cette fiction. De surcroît, l’écriture de ce romancier se distingue par l’emploi réitéré de subordonnées, un lexique efficace et recherché, ainsi que des tournures de phrases ciselées de mains de maître. Crébillon fils, dans cette œuvre comme dans les autres, se garde de la cruauté d’un Sade ou d’un Laclos, tout comme évite que ses personnages tiennent des conversations savantes sur l’amour, tels que le font ceux de Marivaux. Chez notre romancier, l’art de la séduction, l’emprise exercée sur l’objet de son désir ou les amants qui font chavirer les cœurs sont mis à l’honneur et occupent le devant de la scène. Ainsi, n’ayant pas la place qu’il mérite dans l’histoire de la littérature française, le voici tout entier, avec un esprit en verve, dans cet ouvrage remarquable, à plus d’un titre. Ed. Garnier Flammarion - 254 pages Serge Vassang

CENSURE ET CINÉMA EN ITALIE Au milieu des années 1970, l’apparition des magnétoscopes change radicalement la manière de consommer le cinéma, les spectateurs pouvant désormais louer sans aucun contrôle préalable des films que les salles ne projettent pas. Les éditeurs de cassettes vidéo remplissent alors les catalogues d’œuvres souvent inédites, parfois pornographiques, violentes ou interdites qui échappent à tout contrôle pour le plus grand plaisir des amateurs de Bis. S’il est un pays qui concentre dans son cinéma tous les excès et les contradictions de la société, l’Italie peut sans doute être celui-ci. La richesse de sa culture et les méandres de son histoire ont en effet toujours inspiré les intellectuels italiens parmi lesquels de nombreux cinéastes talentueux avides de montrer sur grand écran, dans les cris de joie ou de colère, le sentiment et les frustrations du peuple face aux puissants. Placés au cœur des intrigues, de la comédie populaire au giallo, la politique, la violence, le sexe et la religion ont donc naturellement polarisé l’attention des pouvoirs publics depuis les tout premiers jours du cinématographe. Ce recueil a fait appel à des journalistes et chercheurs en cinéma pour évoquer différents aspects d’un cinéma italien viscéralement en marge. Un ouvrage de passionnés érudits qui revient au fil des articles sur la fantaisie baroque de Fellini, l’entreprise de destruction de Pasolini, la farce (ou force) caustique de Marco Ferreri, les films de cannibales de Ruggero Deodato et d’Umberto Lenzi, le réalisme documentaire de Gomorra. Dans sa volonté d’ouverture et de diversité, cet ouvrage offre également un éclairage original sur deux réalisateurs connus pour leurs films gore, Lucio Fulci, anticlérical dans ses comédies, et Joe d’Amato, pornographe de l’extrême. Et d’évoquer la filmographie de Silvano Agosti, cinéaste révolté qui, face à la censure, a choisi la voie de la radicalisation et de la clandestinité. Ed. LettMotif – 246 Sam Mas


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