Mustapha Bouras
L
e contexte de la mondialisation a accéléré et amplifié de profondes migrations transcontinentales entre l’Europe et l’Afrique considérées comme une mobilité géopolitique et géoéconomique.
1.Un rappel historique permet de constater que les 30 dernières années qui furent «glorieuses « sur le plan économique qui ont suivi la décolonisation et l’accès à l’indépendance de la plupart des pays d’Afrique dans les années 1960, ont été le fait des millions d’immigrés (Algériens, Marocains,Sénégalais, Congolais, Maliens, Tunisiens, Ivoiriens....et d’autres encore) venus en Europe nourrir ce développement et la croissance économique des principaux pays de l’Union européenne. L’émigration des années 60 des Africains vers les anciennes métropoles de la colonisation était activée par des programmes d’émigration, mis en œuvre pour maintenir une certaine cohésion sociale dans les anciennes colonies et ce, en résorbant le chômage provoqué par le vide de l’employabilité laissé par elles. >> Mais, depuis une trentaine d’années les moins glorieuses, l’Europe n’accueille plus les plus démunis d’Afrique et l’Afrique n’a pas cessé
Le plaidoyer pour une organisation fédérative des diasporas africaines de connaître des politiques migratoires favorisant l’arrivée sur le continent Européen de migrants venus seuls, ou en famille. L’Afrique connaît en effet, depuis les années 80, un exode continu de ses cerveaux et de sa matière grise. Tous ces Africains scientifiques, universitaires, médecins, artistes, entrepreneurs et politiciens quittent l’Afrique vers des destinations comme la France, l’Europe et les Amériques, à la recherche d’un standing et d’un statut social correspondant à leur niveau intellectuel et culturel. Les raisons sont multiples : les régimes dictatoriaux de leurs pays, les crises économiques et sociales provoquées par les Programmes d’ajustements structurels, imposés aux pays africains par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) et enfin, les flux migratoires écologiques engendrés par la désertification et la sècheresse impliquant la pauvreté du continent.
issue d’une double culture, nourrissons l’espoir de pouvoir faire émerger un modèle résilient d’intelligence et de coopération entre des pays européens et africains en général et, entre la France et des pays francophones d’Afrique en particulier. Et ce, afin d’enclencher le processus de mobilisation des diasporas africaines de l’étranger pour leur implication, dans la stabilisation politique et le développement économique de leurs pays d’origine. Nous considérons en effet, que la planète ne supporte plus, ni sur le plan social, ni sur le plan économique, ni sur le plan tout simplement humain,
Ils sont aujourd’hui des milliers. Ils constituent deux générations d’Africains établis en Europe et ailleurs et, une troisième est en cours d’un établissement durable et définitif ! 2. Devant l’urgence des défis multidimensionnels qui guettent aussi bien les gouvernants européens que Africains, nous, citoyens du monde et militants associatifs, ayant une expérience
13 Magazine mensuel Dounia News - juin 2021
les forts et profonds exodes de continent à continent... Nous constatons en effet, chaque jour, des milliers de réfugiés de nombreux pays d’Afrique quittant et fuyant leurs pays en famille, avec des enfants parfois, pour des raisons économiques, politiques... Celles à venir, seraient d’ordre climatiques. Il est malheureux de voir encore aujourd’hui, la difficulté qu’ont eu et continuent d’avoir, les gouvernances européennes qui opèrent et réalisent une politique migratoire au coup par coup et spécifique à chaque pays d’accueil, échouer l’intégration sociale,