Planète Actu n°15

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Stop au massacre des éléphants Les éléphants du Tchad subissent une pression considérable. Il faut dire que le très lucratif commerce illicite de l’ivoire continue de tuer des milliers d’éléphants d’Afrique chaque année. Les braconniers tchadiens sont aussi largement impliqués. A ce sujet, Madame Sissler-Bienvenu ajoute que « par le passé, le braconnage pour l’ivoire était essentiellement perpétré, au Tchad, par des étrangers et permettait d’alimenter les conflits au Darfour et en République centrafricaine. Selon l’association SOS Éléphants du Tchad, l’ivoire serait passé en contrebande par des ressortissants chinois travaillant pour le compte de la China National Petroleum Company (CNPC) sur le projet de construction du pipeline dans la région du Chari. Le déclin de la population des éléphants du Tchad est effrayant puisque de seulement 4000 éléphants en 2006, on est passé à 2500 en 2010 soit une chute de 37,5%.« Malheureusement, le gouvernement tchadien ayant récemment dissolu sa brigade nationale anti-braconnage, les moyens répressifs à disposition s’avèrent insuffisants pour appréhender ces tueurs.Cela risque donc de les inciter à pourchasser les derniers éléphants restants », conclut Mme Sissler-Bienvenu. La menace s’étend au Cameroun puisque pour cette seule année, année, les braconniers affirmaient y avoir abattu 650 éléphants dans le pays afin de satisfaire une demande toujours aussi insatiable d’ivoire.

Fin juillet 2012, en pleine réunion de la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction), on apprend le massacre de 40 éléphants. C’est la présidente de SOS Eléphants du Tchad qui a informé IFAW, le Fonds international pour la protection des animaux (www.ifaw.org). Les éléphants ont été massacrés dans la région du Chari-Baguirmi, au sud-est du pays. Au vu du sombre avenir auquel semblent promis les éléphants, Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d’IFAW France et Afrique francophone a déclaré qu’il s’agit « d’un signal d’alarme on ne peut plus clair pour les décideurs de Genève, qui doivent comprendre que le temps nous est compté si nous voulons sauver les populations d’éléphants les plus vulnérables. ». « Nous avons appris hier que l’ivoire était en grande partie expédié vers la Chine, suivie par la Thaïlande, et qu’il transitait par l’Afrique de l’Est. Nous savons qu’il est prélevé sur les éléphants les plus vulnérables d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Mais pas un mot au sujet des barrissements des éléphants à l’agonie ni l’ombre d’une ébauche de plan d’attaque international cohérent qui permettrait de mettre un terme à ce commerce aussi lucratif que sanglant. ». Mme Sissler-Bienvenu ajoute que « l’Union européenne et les autres pays développés se doivent de mobiliser leurs ressources afin d’aider les pays de l’aire de répartition à protéger les éléphants et leur habitat, tout en prenant davantage de mesures en vue de fermer leurs frontières aux trafiquants d’ivoire ».

Le saviez vous : La Chine et le Japon ont acheté 108 tonnes d’ivoire provenant du Botswana, de l’Afrique du Sud, de Namibie et du Zimbabwe lors d’une vente « exceptionnelle » organisée en novembre 2008. Ces ventes légales sont le terreau de l’expansion du commerce illégal de l’ivoire. Un récent rapport d’IFAW illustrant la dynamique du marché chinois de l’ivoire et intitulé Le commerce meurtrier est consultable sur le site internet d’IFAW. Il a mis au jour des violations généralisées du dispositif de contrôle du commerce de l’ivoire. Il en ressort également que l’ivoire est désormais perçu en Chine comme un outil financier légitime et comme une réserve de valeur. Avec plus de 24,3 tonnes d’ivoire saisies à l’échelle mondiale, 2011 a été la pire année jamais enregistrée dans l’histoire des éléphants. IFAW mène des projets de lutte contre le braconnage afin de protéger les éléphants dans leur habitat. En mai dernier, IFAW a entamé une nouvelle mission dans le Parc national de Sena Oura, au Tchad. En outre, IFAW œuvre conjointement avec le Programme INTERPOL sur les atteintes à l’environnement afin de lutter contre les organisations criminelles internationales qui s’enrichissent grâce au trafic d’ivoire. Source : Communiqué de presse IFAW

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Après des mois de braconnage, le Cameroun vole au secours des éléphants optant pour un plan visant à recruter 2500 éco-gardes supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Le pays a également projeté d’établir une nouvelle autorité de gestion des parcs nationaux, après l’approbation du Premier Ministre pour un plan d’action d’urgence visant à sécuriser toutes les zones frontalières protégées. Basile Yapo, Directeur du WWF-Cameroun déclare que : « Aujourd’hui, les bandes de braconniers sont organisées, internationales et violentes. Quand ces braconniers envahissent nos pays, ils abattent non seulement notre faune, mais tuent aussi les gardes et terrorisent les communautés. Le Cameroun a fait le bon choix en allouant des ressources supplémentaires à cette question de sécurité nationale. D’autres pays d’Afrique centrale devraient suivre l’exemple et agir dès à présent pour stopper les gangs criminels avant qu’ils n’agissent ». Chaque année, des dizaines de milliers d’éléphants sont tués pour leurs défenses d’ivoire, la plupart étant destinées aux marchés asiatiques. En réponse à la recrudescence des massacres d’animaux sauvages, le WWF et TRAFFIC lancent une campagne mondiale visant à stopper le commerce illégal de l’ivoire, de la corne de rhinocéros ainsi que de la peau, des os et des organes du tigre.

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eléphant qui a été célébrée le dimanche 12 août 2012, le WWF a présenté une vidéo exclusive tournée sur les lieux du massacre de plusieurs centaines d’éléphants survenu, six mois plus tôt, dans un parc national du Cameroun. Si le braconnage d’ivoire et le commerce illégal d’espèces sauvages ne prennent pas fin, le WWF craint que très bientôt ces événements soient responsables de l’extinction de l’espèce en Afrique centrale. Il félicite, à travers cette vidéo, le gouvernement camerounais pour les actions prises en faveur de la lutte contre le braconnage d’ivoire et appelle les gouvernements d’Afrique centrale à mettre un terme à ces massacres. Le Cameroun augmente la protection des éléphants Entre les mois de janvier et mars 2012, des braconniers étrangers lourdement armés ont envahi le Cameroun et tué plus de 300 éléphants sur les 400 spécimens vivant au sein du Parc National de Bouba N’Djida. Récemment, deux éco-gardes ont été blessés par balles en poursuivant un homme suspecté de braconnage aux abords du parc. Face à l’ampleur des massacres, à l’augmentation des problèmes d’insécurité pour les éléphants comme pour les populations locales, et suite aux pressions croissantes d’organisations telles que le WWF Cameroun ou TRAFFIC, le gouvernement camerounais a pris à bras le corps la question du braconnage d’ivoire en

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Source : WWF


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