Ensemble 148 Novembre 2018

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B u l l et in du dio cèse de Rabat - Année 2 0 1 8 - N° 1 4 8 - Nov em b r e

DOSSIER LA BéATIFICATION DES MARTYRS D’ALGéRIE

Le Pape François va venir au Maroc les 30 et 31 mars 2019


Échos des régions

Vie du diocèse

Dossier

06-13

14-18

19-22

Caritas au Maroc

26-27

Vie au Maroc

28-29

Église et monde

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Nouvelles du diocèse

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L’accès à la revue au format numérique est gratuit, pourtant elle a un coût. Vos dons nous aident à maintenir la gratuité. Abonnement et don en ligne possibles sur le site du diocèse

www.dioceserabat.org Responsable de rédaction : Pascale Bonef Adresse : Archevêché de Rabat - B.P. 413 RP 10 001 Rabat Tél.  : +212 619 143 369 www.dioceserabat.org Conception et mise en page : FILIGRANE Graphiste : Choumicha Chahim

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Correspondants locaux À Beni-Mellal À Casablanca À El Jadida À Er Rachidia À Fès À Kénitra À Marrakech et Safi À Midelt À Oujda À Rabat À Settat

Ben-Zevy Moussoukoula Dreid Cédric Batossi, Cyril Bouazo et Christophe Sidiguitiebe Polo Assabe Félix Nkurunziza Georges Pascal Millimono Georges Epoupa Ilassy Keren Manzenge Corinne Arfeux Michel Masindraoka Jérôme Afangnibo, Raymond Allou et Magaly Nguema Lizzie Assare

Merci aux correspondants locaux d’avoir accepté cette mission de communication et de lienn°148 au service du diocèse. Ensemble Novembre 2018 Coordonnées sur demande à : communication@dioceserabat.org


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oie de cette bonne nouvelle de la venue du Pape François au Maroc. Il vient nous visiter, nous chrétiens au Maroc qui sommes si peu nombreux : Félix nous écrit qu’à Er Rachidia, ils ne sont que 5 catholiques résidents. Nous sommes très peu nombreux mais pour l’Église universelle, notre présence parmi nos frères et sœurs musulmans a du sens. Le pape lui-même vient nous visiter… Joie de voir le dynamisme et la vitalité des communautés du nord au sud et de l’est à l’ouest du diocèse : la mission est une « boussole sûre » pour la jeunesse rappelle le Document final du synode des jeunes. Oui, nos communautés sont réellement missionnaires, dans le respect des limites qui nous sont imposées. Joie de cette autre bonne nouvelle : la béatification des 19 martyrs de l’Algérie voisine. Le P. Paul Desfarges écrit que nous pouvons aussi « recevoir leur béatification comme une confirmation de la vocation de notre Église à être “sacrément de la charité du Christ” pour tout le peuple où elle est plantée. » Et en écho lui répond le témoignage de la vie du P. Antoine Riobé, semeur de graines d’Évangile au Maroc. « La sainteté de la porte d’à-côté » à laquelle nous sommes tous appelés. Joie encore que la venue du Pape François au Maroc coïncide avec le 800ème anniversaire de la rencontre de François d’Assise avec le Sultan, en Égypte, pendant la 5ème croisade, en 1219. Ce jour-là, un autre François viendra rencontrer un autre roi, chez lui. Et ce jour-là, chacun sera porteur de plus grand que lui-même, et le lendemain ne sera plus tout à fait comme la veille, tout comme au jour de la Visitation…

Éditorial

Quelle joie !

Sœur Pascale Bonef, Responsable de la rédaction

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Mot du pasteur

À Rabat, le 13/11/18

Chères sœurs et chers frères chrétiens, Aujourd’hui, à midi, le Saint-Siège a publié une grande et bonne nouvelle qui nous remplit de joie :

« Le Pape François viendra au Maroc » Sa visite, brève, sera les samedi 30 et dimanche 31 mars 2019. Le Pape vient en réponse à l’invitation de Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, et de l’Église qui pèlerine au Maroc. Il rend visite au peuple marocain et à la communauté ecclésiale, y compris les nombreux frères qui sont au Maroc de passage et qui migrent vers l’Europe péniblement et dans des situations de grande difficulté. La mémoire de la visite de Saint Jean-Paul II, le 19 août 1985, est encore vivante. Cette visite apporta au peuple marocain et à l’Église beaucoup d’espérance, d’amour et des bénédictions. La mission du Pape, en tant que successeur de l’apôtre Pierre, est celle de nous confirmer dans la foi. C’est cela le but principal de sa visite. Il veut nous connaître, partager un peu notre vie, nous encourager, prier avec nous et nous bénir. Il veut aussi entrer en contact avec le peuple marocain et ses autorités, notamment Sa Majesté le Roi, dans l’esprit d’un dialogue interreligieux islamo-chrétien que tous les deux veulent promouvoir.

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Mot du pasteur Pour nous, qui voulons vivre et faire grandir la communion entre nous et avec le peuple marocain, la visite du Pape François sera une occasion magnifique pour manifester et vivre notre communion avec l’évêque de Rome et, à travers lui, avec l’Église universelle. Le programme de la visite du Pape n’est pas encore entièrement établi. Nous attendrons un peu pour le connaître, mais, sans aucun doute, il célébrera l’Eucharistie avec tous les chrétiens qui pourront et voudront se rassembler. Il vient de loin pour nous rencontrer : nous devrons nous rendre aussi disponibles pour nous déplacer en allant à sa rencontre. Dès maintenant, rendons grâce à Dieu pour cette bénédiction attendue, désirée et demandée. Réjouissons-nous de cette « bonne nouvelle » (c’est-à-dire évangile), partageons-la autour de nous et prions pour le Saint-Père et pour la fécondité de sa rencontre avec nous. Organisons-nous pour bien nous préparer ; la meilleure façon de le faire sera de vivre notre foi chrétienne avec plus d’ardeur, plus d’authenticité et plus d’amour. Pour le moment c’est tout. Nous vous communiquerons les détails du programme ultérieurement. Mais, dès à présent, je vous engage tous à prier chaque jour, personnellement, en paroisse, en groupe et en famille, pour le fruit de ce voyage papal. Loué soit Dieu ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

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Échos des régions

À Beni-Mellal Un début d’année riche en émotions

« Comment être missionnaire au Maroc ? »

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n ce début d’année scolaire 2018-2019, la communauté de Béni-Mellal a eu la chance d’être légèrement agrandie. En effet si nous avons connu un départ, nous avons eu la chance de quelques arrivées en plus. Pour démarrer cette année 3 dimanches successifs et pleins de joie nous ont été proposés. Le premier, le dimanche des missions nous a redonné courage en nous montrant que nous ne sommes pas seuls et que bien qu’étant au Maroc, nous pouvons être missionnaires. Cela a été fait grâce à l’homélie du père Franklin qui était venu célébrer avec nous et, après la messe nous avons partagé un moment de recollection présidé par Jean-Bosco sur le thème « Comment être missionnaire au Maroc ? ». Par la force des choses le dimanche qui a suivi, après la célébration de la Parole nous avons vécu un grand moment de joie et de dynamisme par l’élection du nouveau bureau de l’AECAM qui compte tenu de la petite taille de la communauté est composé de Marcelin Bagre président et de Fidèle, chargé à la communication. Comme si cela ne suffisait pas, le dimanche qui a suivi, le 4 novembre, nous avons eu notre journée d’intégration durant laquelle nous avons officiellement accueilli les nouveaux venus dans notre communauté. Les examens de la première session étant proches, la fête ne s’est pas poursuivie longtemps. Mais, c’est plein de joie et riche d’émotions chaleureuses que nous nous sommes lancés dans cette année et plaise à Dieu, nous enrichirons tout au long de cette année notre communauté de moment joyeux et riches en émotions. La voix de Beni-Mellal

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Dimanche récréatif

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our bien démarrer la nouvelle année pastorale, le nouveau bureau de l’AECAM Casablanca a lancé le dimanche 4 novembre, à la salle des fêtes de l’église Notre-Dame de Lourdes, une nouvelle activité dénommée « Dimanche récréatif ». Ce nouveau rendez-vous va permettre à la communauté catholique de Casablanca en général, et aux jeunes étudiants en particulier, de se retrouver chaque premier dimanche du mois, après la messe. L’objectif est avant tout de leur permettre de passer un après-midi convivial, de partager d’agréables moments autour de repas, de jeux de société et d’activités divertissantes. Lors de cette première édition, qui a connu un franc succès, l’AECAM a proposé aux nombreux participants, en ce qui concerne le volet restauration, des repas (riz au poisson) et boissons à moindre coût. L’AECAM a également mis à la disposition des fidèles présents des produits de première nécessité à des prix défiant toute concurrence, afin de leur permettre de faire les emplettes pour la semaine. Plusieurs jeux de société étaient également au rendez-vous avec notamment du scrabble, le jeu de dame, jeu de cartes, jeux vidéo etc. La prochain rendez-vous est d’ores et déjà pris.

Échos des régions

À Casablanca

Christophe Sidiguitiebe

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À Settat

Échos des régions

Journée missionnaire mondiale

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ors de son ascension, Jésus confia à ses apôtres la mission de répandre la bonne nouvelle afin que ceux qui y croient soient sauvés. Pour les fortifier et les accompagner, il leur envoya l’EspritSaint. Tout chrétien se trouve donc investi de cette mission et bénéficie de la grâce de l’Esprit. Ainsi, la journée mondiale de la mission est un moyen de montrer qu’à la suite des apôtres, nous continuons d’annoncer l’évangile. À Settat, nous avons décidé pour cette journée spéciale du 21 octobre placée sous le sigle « Seigneur, viens… J’ai soif » de faire une présentation de nos différents pays d’origine. Elle s’est faite suite à un partage à propos de l’évangile. C’était pour nous l’occasion de mettre en évidence la particularité de notre communauté mais aussi se retrouver dans la paix et la joie comme chaque dimanche. Notre communauté est particulière en ce sens qu’elle est enrichie de différentes cultures, de personnes qui viennent d’horizons différents mais qui sont tous unis par l’amour du Christ. Nous cultivons et tenons à cette originalité qui rend notre témoignage du Christ unique et commun. C’est aussi montrer que nos activités peuvent nous conduire loin de chez nous mais nous restons fermement rattachés à nos origines, notre patrimoine culturel sans oublier notre appartenance en Lui. D’autre part, en plus de passer un moment de convivialité et de prière ensemble et en parallèle avec les textes lus ce dimanche, confesser que même si ici, la foi est expérimentée de manière différente et parfois difficile, prêcher et parler Jésus demeure au centre de nos vies et de nos actes, bien qu’ils ne soient pas toujours parfaits, de sorte à maintenir l’Église en marche. Lizzie Assaré

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À Rabat Soirée Retrouvailles de l’AECAM

Échos des régions

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fin de regrouper les étudiants avant le lancement de ses activités, l’AECAM-Rabat a organisé une soirée Retrouvailles le samedi 6 octobre 2018 à l’église St Pie X. L’idée de cadre convivial qui était sa base a entraîné la mise en place dès 14 heures de stands de jeux de scrabble, de dames, de Monopoly, de cartes et de tennis de table. On était encore peu à cette heure quand tout à coup, un nombre conséquent d’étudiants est sorti d’on ne sait où pour remplir les stands. Que d’éclats de rire, de joie l’on entendait, que d’odeurs de mets succulents l’on sentait, l’équipe de cuisine faisant ardemment son travail à côté. Après nous être repus d’égaiement avec les stands de jeux, nous nous sommes dirigés vers le terrain de foot. Là, nous avons vu les filles livrer un spectacle de foot assez amusant. Puis un petit tournoi mis en place pour 4 équipes s’est déroulé, sous les visages émerveillés des spectateurs qui criaient de tout cœur, en liesse. À la fin du tournoi, nous nous sommes regroupés pour le partage. Le président de l’AECAM-Rabat, Villerval Kassé remercia les étudiants de leur présence, les invita à la messe de rentrée AECAM puis présida la prière d’avant-repas. Les plats étaient irrésistibles, couronnant ainsi une soirée amusante et simplement réussie. Jérôme Afangnibo

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Échos des régions

À Taroudant Laisser les morts enterrer les morts ?

Une unité dans la simplicité qui donne à ce lieu une belle sérénité.

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e cimetière des « non-marocains » à Taroudant regroupe une centaine de tombes, dont la plupart de personnes bien identifiées, les premières inhumations datant des années 1932. Un cimetière un peu atypique puisque toutes les tombes sont conçues de la même manière : pas de monuments funéraires, juste une maçonnerie blanche surmontée, pour un certain nombre, d’une croix. Ces dernières années, suite à l’envahissement végétal et à la dégradation des lieux, l’Amicale des francophones a relevé le défi de prendre soin de ce cimetière et de l’entretenir. Quelques-uns viennent défricher, tailler, et nettoyer une matinée par trimestre. Le lieu est reposant. Pas de privilège, pas d’ostentation, pas de particularisme, mais une unité dans la simplicité qui donne à ce lieu une belle sérénité. Certains ont exprimé leur souhait de reposer dans ce cimetière et pas un autre. Ce sont des Européens qui se sont enracinés petit à petit dans l’ambiance marocaine, ayant créé aussi des liens avec des habitants de la ville ou se sont fidélisés les services d’une employée de maison ou d’un jardinier. Chemin faisant, il leur est presque devenu naturel d’y « reposer » pour toujours. Au soir de la Toussaint, les Européens ont été invités à se rendre au cimetière. Une fois la prière exprimée, les personnes présentes sont passées devant chaque tombe pour faire mémoire et y déposer une fleur. Mais à la surprise de tous, une famille marocaine nous avait déjà précédés, ayant délicatement orné chaque tombe d’une rose. Elle s’est associée à notre prière. Ensemble n°148 - Novembre 2018


P. Marc (curé de Taroudant)

À Marrakech Ouverture de l’année pastorale

Une communion verticale et horizontale

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Échos des régions

Le comité de soutien propose même mi-novembre une « journée festive » au cimetière avec un piquenique, des petites animations de jeux, et des questions-réponses autour de l’inhumation. Dans ce lieu on ne « laisse pas les morts enterrer les morts », mais communautairement se vit un accompagnement des uns et des autres.

a paroisse des Saints Martyrs a célébré sa messe d’ouverture pastorale dimanche 21 octobre dernier, messe présidée par notre Père évêque Cristóbal López. Un autre élément marquant de cette journée dominicale était l’installation du nouveau curé, le Père Thaddée Musas. Le Père évêque a donné dans son homélie l’objectif de notre diocèse durant cette année pastorale : la / koinonia, « comCommunion ! Du grec : munion » désigne d’une manière générale, des choses communes à plusieurs personnes, auxquelles elles participent ensemble, dans lesquelles elles sont unies. C’est une communion verticale c’est-à-dire notre relation avec Dieu. Ensuite une communion horizontale qui est notre rapport avec les autres, nos prochains (dont les juifs et les musulmans également). Notre évêque insistera sur nos frères musulmans pour inciter les fidèles à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux. Originaire de la RD Congo, le Père Thaddée, actuel curé de Marrakech l’avait déjà été entre 2013 et 2016. En 2016 il s’est rendu en Italie pour étudier la missiologie durant 2 années. Joyeux, les fidèles l’ont à nouveau accueilli après sa nomination par l’Évêque Cristóbal, ainsi que les Pères Zenon Duda (de Pologne) et Manuel Yepez (du Mexique), également affectés à Marrakech. Keren Manzenge Sarah Assistante Pastorale au service de l’AECAM

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Échos des régions

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À Er Rachidia Au cœur de la quiétude

La petite taille de notre communauté permet d’être mieux présent à la messe.

ous vous présentons la paroisse d’Er Rachidia, une des plus petites paroisses du diocèse de Rabat, qui a comme curé Père Marc Boucrot. Elle est située dans la région de Draa-Tafilalet. Pour cette nouvelle année 2018/2019, nous sommes six : trois étudiants, un Rwandais et deux nouveaux Burkinabè, un migrant Camerounais, une Américaine ainsi que le prêtre. Nous espérons être rejoints dans les jours à venir par des nouveaux étudiants ou fonctionnaires. Nous célébrons la messe toutes les deux semaines le dimanche. Notre petite communauté nous permet de célébrer chaque messe avec une présence plus approfondie et ensuite, nous partageons ensemble, temps d’échanges pendant le repas. Cette année, le P. Jean-Pierre, de la communauté des moines de Notre-Dame de l’Atlas à Midelt, est venu célébrer une des 3 messes que nous avons vécues, en l’absence du P. Marc, retenu par une autre mission. D’habitude le dimanche où nous n’avons pas de messe, nous nous rencontrons dans un endroit fixé et nous essayons de partager une prière ensemble. La messe à Er Rachidia nous semble plus intéressante, peut-être parce qu’elle n’est pas célébrée toutes les semaines, cela développe en nous le besoin de la messe. En vérité, nous aimerions avoir au moins une messe chaque dimanche ! Félix Nkurunziza

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Échos des régions À Fès Célébration de la Journée Missionnaire Mondiale

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a célébration de la Semaine Mondiale Missionnaire 2018 enclenchée depuis le dimanche 14 octobre 2018 à travers le monde a connu son apothéose le dimanche 21 octobre 2018 sous le thème : « Avec les jeunes, portons l’Évangile ». Cette célébration n’a pas fait l’exception sur la paroisse Saint François d’Assise de Fès. Lors de son homélie, le Père célébrant n’a pas manqué de rappeler quelques points du message du Pape à l’endroit des jeunes à l’occasion de la journée des missions 2018. Selon lui, toute personne n’a pas seulement une mission mais « est une mission » également. La célébration de la Journée Missionnaire Mondiale fut essentiellement marquée par la traditionnelle présentation par des différentes communautés présentes sur notre paroisse suivie de la remise d’un cierge allumé représentant chaque communauté. De la Méditerranée jusqu’à l’océan Atlantique en passant par les océans Pacifique et Indien, plusieurs pays étaient au rendez-vous témoignant ainsi de l’universalité de l’amour du Christ qui nous rassemble et qui fait de nous des frères et sœurs. Sonia Douti

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Vie du diocèse Aumônerie des Étudiants Catholiques au Maroc

(AECAM Maroc), page sur laquelle vous

➻➻Quoi de neuf au sein du Bureau interdiocésain de l’AECAM ? otre diocèse a connu bien des nominations et affectations en ce début d’année pastorale. Le bureau interdiocésain de l’Aecam n’y échappe pas ! Toujours constitué de 4 personnes, son aumônier national demeure le Père Daniel Nourissat (curé de Rabat) et ses membres sont le Père Thaddée Musas Kapend (Curé de Marrakech), le Père Jean Baptiste Kashaba Makiro (Curé de Tanger) et de l’assistante pastorale Keren Manzenge Sarah qui prend la suite de Ngarob Dimanche. ➻➻Flashback sur l’Université d’été 2018 Cette année comme toutes les précédentes, l’université d’été à Ifrane est une réussite ! Espace de détente et d’ambiance estivale dans la petite Suisse du Maroc, l’université d’été est également un moment de rencontre avec le Christ. Trois sessions sont organisées chaque année : la session Ouverture pour ceux ayant déjà participé et deux sessions Fondations pour ceux qui y participent la première fois. Nous vous proposons de prendre connaissance du contenu à travers le témoignage de Jennifer Eloundou.

pouvez également nous écrire si besoin.

Sarah Keren Manzenge

Pour nous suivre de près, nous vous invitons à aimer notre page Facebook

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Session d’Ifrane, en août 2018

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Vie du diocèse

Session d’Ifrane en août 2018

« Je commencerai ce témoignage par deux citations. Paul Valéry : “ Mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous de nos mutuelles différences ”. Saint Exupéry : “ Si tu diffères de moi, loin de me léser tu m’enrichis ”. Il était une fois, le jeudi 16 Août 2018 la session Fondation I d’Ifrane 2018, 35 jeunes chrétiens catholiques venus des 4 coins du Maroc faisaient leur entrée dans le chalet Lalla Meryem pour vivre une expérience commune ! L’aventure commença dans un climat de partage, de prière, de détente et de connaissance mutuelle dans lequel nous avons baigné 7 jours durant. Pour mieux nous organiser nous étions repartis en 5 groupes. Les jours se succédèrent et les activités s’enchaînèrent. L’un des moments forts de cette session fut la fête de l’Aïd El Kebir avec Monsieur Brik et sa famille. Quoi de plus beau que de vivre une expérience de dialogue interreligieux en pleine session d’Ifrane ? Nous étions loin de nos amis musulmans dans nos villes respectives, mais l’ambiance ne nous a pas manqué et ce grâce à Monsieur Brik et à sa famille qui sont restés pour fêter avec nous. Aussi, ils nous ont offert un mouton que nous avons savouré ensemble et avec plein de joie. Je ne saurai finir ce témoignage sans remercier nos encadrants (Père Vincent, Père Christophe, Père Francis, Sœur Marie Christine et l’assistante pastorale Keren) pour leur disponibilité et le temps mis à notre service. La présence de notre Père évêque Cristóbal était aussi de mise sans oublier toutes les fois où il nous a fait chanter et danser ! Merci à l’AECAM ! Merci à l’Université d’été car nous en sortons plus heureux et satisfaits. Nous sommes désormais des sujets moraux matures aptes à concilier vie humaine et affective avec foi chrétienne. »

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Vie du diocèse P. Antoine Riobé, semeur de graines d’Évangile au Maroc

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riginaire du diocèse d’Angers, dans l’ouest de la France, P. Antoine est arrivé au Maroc en 1987. Toute sa vie, il n’a cessé d’écouter, de scruter la vie des hommes et des femmes que le Seigneur mettait sur sa route. « À sa façon, il savait discrètement semer des graines d’Évangile dont les fruits témoignaient de la qualité de l’esprit du semeur. » dit de lui Ida, une jeune femme membre d’une équipe Vie & Foi MIAMSI qu’il a accompagnée à Rabat. Semer des graines d’Évangile au cœur de la vie des hommes et femmes qu’il lui était donné de rencontrer, ce fut la passion apostolique d’Antoine. Et il pouvait le faire car il fut un homme pétri d’Évangile dans l’esprit de frère Charles de Foucauld, converti à Jésus sur les routes du Maroc grâce au témoignage de vie et de prière des musulmans marocains. Il a découvert le cœur de sa mission au Maroc en voulant apprendre la langue du pays afin de pouvoir parler en chemin avec les Marocains. Au cours qu’il suivait, il a rencontré des femmes chrétiennes épouses Ensemble n°148 - Novembre 2018


de Marocains ; bien vite elles lui ont demandé de les aider à vivre fidèlement le chemin de Jésus tout en vivant fidèlement avec leur époux musulman. Alors dans le dynamisme de Vatican II qui a pétri sa formation de prêtre, en s’appuyant sur la fraternité des petites sœurs de Jésus, il a longuement cheminé avec elles et tout au long de son ministère marocain, il a cherché à servir ces « prophètes » en actes et en vérité du dialogue interreligieux

Vie du diocèse

Il a longuement cheminé avec les femmes de couples mixtes.

Rencontre de Vie & Foi MIAMSI

Il contemplait le travail de Dieu dans la vie des hommes.

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De même il fut un des premiers à repérer la présence de jeunes adultes subsahariens construisant leur vie au Maroc, et il a cherché à les soutenir dans leur volonté de conjuguer leur foi et leur vie. Antoine aimait recevoir la vie comme un cadeau du créateur et savait en manifester la beauté en peignant de belles aquarelles. Mais son vrai trésor, qu’il contemplait avec une persévérance aimante, c’était la vie des hommes, le travail de Dieu dans la vie des hommes. Le travail de Dieu dans la vie des hommes, de tous les hommes qu’il observait, il le communiquait à travers la revue Ensemble, « son enfant » qu’il a entièrement renouvelé et accompagné pour qu’il devienne la belle revue qu’il est aujourd’hui. Un prêtre de Rabat disait il y a quelques années : « Au presbytère, souvent, nous ne sommes plus seulement 2, mais nous sommes 3 : Antoine, Ensemble et moi ! ». 17


Vie du diocèse

Dans chacun des 137 numéros de la revue dont il a été le rédacteur en chef, il a fait en sorte que « vivent ensemble communication et communion ». Le P. Vincent Landel, ancien évêque de Rabat, a écrit : « Antoine s’était beaucoup engagé dans tout de qui est la communication, si bien qu’il a véritablement écrit une page des 20 dernières années du diocèse. » Sa dernière collaboration à Ensemble a été un gigantesque travail de relecture la vie du diocèse à travers la revue pendant les 18 années d’épiscopat du P. Vincent. Son travail a été la trame de la rétrospective de la vie du diocèse qu’était le numéro 145. À sa dernière messe à Rabat, le 13 août 2017, il nous a laissé ainsi un profond témoignage de ce que peut être une vie et un ministère de prêtre aujourd’hui : « petit à petit il m’a été donné de découvrir, avec les groupes que j’ai accompagnés (tant chrétiens que musulmans) combien la vie ici était porteuse de bonnes nouvelles qui devenaient même révélatrices de La Bonne Nouvelle. Au Maroc, nous réalisons que « l’appel missionnaire » consiste beaucoup plus à recueillir et discerner cette Bonne Nouvelle vécue dans notre vie relationnelle, dans le quartier, dans le travail ou la vie professionnelle, dans la vie culturelle, dans la rencontre de personnes venues du monde entier, dans la presse locale aussi… Ainsi la mission de prêtre que m’a fait approfondir mon ministère au Maroc, consiste à s’aider en communauté à vivre cet accueil au cœur de la vie, à nous en nourrir et à révéler, à en rendre public le contenu. » Merci Antoine, pour ta vie donnée, merci d’avoir patiemment, chaque jour, su discerner et recueillir la Bonne Nouvelle dans les rencontres que tu faisais, merci pour cette belle revue que tu nous laisses en héritage. Sœur Pascale Bonef, responsable de la rédaction d’Ensemble, avec l’aide de P. Daniel Nourissat.

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e 8 décembre, à Oran, l’Église catholique d’Algérie célébrera la béatification de 19 martyrs. Parmi eux il y a Pierre Claverie évêque d’Oran, les moines de Tibhirine, des Pères Blancs de Tizi-Ouzou, et aussi des religieuses et des religieux d’Alger. Tous ont choisi librement de rester en Algérie durant la tragédie appelée « décennie noire » (à partir de 1991), pour rester aux côtés du peuple algérien dans l’épreuve. Cette béatification est un événement pour l’Église toute entière, mais plus particulièrement pour notre Église d’Afrique

Dossier

« La béatification de nos frères et sœurs, une grâce pour notre Église »

du Nord. Ensemble vous donne quelques éléments de compréhension, à travers des extraits de la lettre pastorale que Mgr Paul Desfarges, évêque d’Alger, a écrite en novembre 2018. Cette lettre est consultable sur le site www.eglise-catholique-algerie.org

L’Église offre à notre Église et à notre monde, dix-neuf de nos frères et sœurs comme modèles pour notre vie de disciple aujourd’hui et demain. Bienheureux, ils sont en avant de nous sur le chemin du témoignage que notre Église est appelée à rendre sur cette terre d’Algérie qui depuis le premier siècle a été irriguée du sang des martyrs. Nous pouvons maintenant demander leur intercession. Car, bienheureux, ils continuent leur mission, associés plus que jamais à l’œuvre du Seigneur dont l’Esprit travaille sans cesse dans les cœurs. Nous pouvons recevoir leur béatification comme une confirmation de la vocation de notre Église à être, comme nous le demandait le Saint-Père (Visite Ad Limina mars 2015), «sacrement de la charité du Christ » pour tout le peuple où elle est plantée.

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Ils sont dix-neuf. Ils s’appellent : Henri et Paul-Hélène, Esther et Caridad, Jean, Alain, Charles et Christian, Angèle-Marie et Bibiane, Odette, Christian, Luc, Christophe, Michel, Bruno, Célestin et Paul, Pierre. Leur vie ne leur a pas été prise. Comme l’a dit sœur Paul-Hélène peu de temps avant sa mort : « Père, nos vies sont déjà données ». Leur vie était donnée à Dieu et au peuple auquel l’amour les avait liés. Nous pouvons les prier tous ensemble pour demander une grâce de fidélité pour notre Église dans sa mission.

Ils ont scellé dans notre peuple une fraternité dans le sang versé. Leur vie a été prise en même temps que celle de milliers de leurs frères et sœurs algériens qui, eux-aussi, ont perdu la vie en choisissant de rester fidèles à leur foi en Dieu, à leur conscience et par amour de leur pays. Parmi eux il y eut 114 imams qui sont morts parce qu’ils ont refusé de justifier la violence. Nous n’oublions pas non plus les 12 frères Croates qui ont été égorgés parce qu’ils étaient chrétiens. Le groupe venu pour les prendre, après avoir pris les douze premiers, s’arrêta ensuite dans une autre pièce. Le premier interrogé déclara : « Je suis bosniaque et musulman ». On lui demanda de le prouver en prononçant la shahâdâ. Ce qu’il fit et il ajouta en montrant ses collègues : « Ici tous musulmans ! » Or, parmi eux, trois étaient chrétiens. Ceux-ci furent ainsi épargnés. Les frères de Tibhirine écrivaient le 22 janvier 1994 : « Or les trois autres étaient chrétiens. C’est donc à leur compagnon musulman qu’ils doivent d’avoir pu retourner vivants dans leur pays. Un verset coranique dit : « …et celui qui sauve un seul homme est considéré comme s’il avait sauvé tous les hommes » (Coran 5, 23). Cela nous ne pouvions le taire ».

Nos dix-neuf bienheureux font à notre Église un appel communautaire. Ensemble, ils font signe à notre Église. C’est, ensemble, en Église, qu’ils ont vécu et donné leur vie. Le Pape François à propos de nos frères moines de Tibhirine nous dit « qu’ils se sont préparés ensemble au martyr » (G&E 141). Chacun, chacune de nos dix-neuf bienheureux garde sa personnalité, et nous pouvons être attirés par la figure de l’un ou l’autre. Mais l’Église nous les donne ensemble, comme témoins de l’amour le plus grand préparé par l’amour dans le plus ordinaire de chaque jour.

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Ensemble, ils sont une grâce ecclésiale. Leur oui à rester proche de leurs amis dans la souffrance, au moment de l’épreuve était et est encore le oui de notre Église aujourd’hui. L’Église n’est pas l’Église si elle n’est pas l’Église dedans et avec tout son peuple. Comme nos bienheureux, sans faire de différence, elle se fait proche de tous. Ils sont dix-neuf de huit familles religieuses différentes. Quoi de commun entre tous ? Ils ont donné leur vie dans l’amour et le service du peuple algérien. Leur vie était liée d’un lien d’alliance avec celles et ceux dont ils partageaient le quotidien. Telle est bien la vocation de notre Église depuis le temps de Saint Augustin. Chacun de nos dix-neuf bienheureux aurait fait sienne la parole de Christian de Chergé dans son testament : « J'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. » La vie de nos bienheureux est une fidélité quotidienne à ce don et ils en appellent à notre fidélité d’aujourd’hui.

Ils nous entraînent sur le chemin de la sainteté ordinaire. Ils étaient simples et fraternels. Mais ils avaient comme nous tous des défauts d’impatience, de colère, de négligence, de mauvaise humeur ou autre… (…) Ils avaient donné leur vie à Dieu et dans le quotidien, ils la donnaient au service des autres. C’est le secret de la grâce baptismale. Elle fait de nous des fils et des frères. La vie nous est donnée pour la vivre en se donnant au quotidien.

Nos bienheureux martyrs d’Algérie nous signifient que nous sommes ensemble sur le même chemin de sainteté. La béatification de nos frères et sœurs est une grâce communautaire qui nous appelle tous, mais ensemble, à la sainteté. Ils prennent la main de chacune et de chacun pour entraîner toute l’Église sur le chemin d’une vie qui se donne dans l’ordinaire de chaque jour.

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La sainteté n’est pas une perfection vertueuse ou morale. Elle est une vie dont le fil rouge, la marque de l’Esprit, est le don de soi. La sainteté n’est pas l’arrivée, mais la marche sur cette route, en vivant chaque jour la grâce de notre baptême et pour les religieux et religieuses, de leur consécration. Désirons-nous devenir des saints ? En récitant le Notre-Père, nous disons : Que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite… Désirons-nous cela dans nos vies, par nos vies ? Notre vocation à tous est la sainteté. C’est même la vocation de tout homme. Il n’y a de vie que de se donner.

On pourrait résumer ainsi ce qui a été le cœur de la vie de nos bienheureux : s’occuper des autres, surtout les plus fragiles, puiser sa force dans la prière et dans l’amitié. Une grâce qui est faite, je crois à notre Église : nous faire sentir, chacun personnellement et ensemble, la profondeur spirituelle et mystique de nos vies par ailleurs toutes simples et ordinaires.

L’Évangile continue de s’écrire avec nos vies d’aujourd’hui. Elles seules peuvent rendre crédible l’Évangile. Continuons ensemble d’écrire de nouvelles pages. La vie de nos dix-neuf bienheureux a été une de ces belles pages. Pierre Claverie à propos de Fr Henri et de Sr Paul-Hélène écrivait : « Ils ont vécu et ils sont morts comme leur maître. Ils ont mené jusqu’au bout le don de leur vie par amour pour Dieu et pour l’humanité. Ils ont demandé à être ensevelis dans cette terre où ils avaient semé, dans la discrétion et l’humilité, des semences d’espérance pour les jeunes d’Algérie. Ils sont l’honneur de notre Église et nous reconnaissons en eux ce que nous voulons encore vivre avec les Algériens aussi longtemps qu’on nous le permettra. » (1994)

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Vie du diocèse Impressions sur la rencontre des prêtres du diocèse

Suite

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u 5 au 7 novembre 2018, j’ai eu le plaisir de participer à la rencontre du presbyterium de Rabat. La première bonne impression que je souhaite exprimer c’est l’esprit fraternel et convivial qui règne entre tous les confrères avec l’archevêque dont la simplicité frappe tout d’un coup. « La communion », ce mot d’ordre qu’il a lancé comme ligne d’orientation pour le ministère pastoral en cette année 2018/2019 ne semble pas être un vain mot pour lui. On note que l’archevêque lui-même essaie de la vivre avec ses prêtres. J’ai noté qu’il envisage d’engager des réformes pastorales et de mettre en place de nouveaux organismes de participation et de coresponsabilité tels que le conseil presbytéral, le conseil pastoral tant au niveau paroissial que diocésain. Toutefois, il ne veut rien imposer. Il a adopté une méthode de large consultation au sein du clergé, des instituts religieux et des laïcs. Il me semble que cette manière de faire est bien appréciée par les membres du presbyterium. En effet, au cours de l’évaluation le dernier jour de la session, tout le monde a pris la parole pour louer l’ambiance des relations fraternelles et cordiales qu’on a vécues pendant ces trois jours ensemble. Certains même ont souhaité qu’à l’avenir cette session soit plus longue. Pour finir, au-delà des impressions sur la session des prêtres avec l’archevêque, je souhaite dire que je me suis senti accueilli et inséré au sein de ce presbyterium comme si je me trouvais dans mon diocèse d’origine de Douala au Cameroun. J’ai eu l’impression que c’est le même sentiment qui habite tous les nouveaux prêtres arrivés ces derniers temps dans l’archidiocèse de Rabat comme fidei donum ou pour diverses raisons. P. Oscar Eone Eone

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Vie du diocèse

Certificat Al Mowafaqa 2019 : une 5ème aventure

Une étudiante du Certificat 2018, la Sœur Edwige Raherimalala, en train de soutenir son mémoire de fin de formation à l’Institut Al Mowafaqa. Juin 2018.

I

nitié en janvier 2015, le Certificat Al Mowafaqa pour le dialogue des cultures et des religions ouvrera le 21 janvier 2019 sa 5 ème édition. Quelles attentes, quels contenus pour cette formation et quel impact sur la vision 2019 de l’Institut ? C’est depuis juin que les inscriptions pour ce Certificat ont été lancées et les premières demandes d’inscriptions sont arrivées dès juillet. Si les profils des postulants sont souvent satisfaisants, la question du financement de la formation demeure un défi pour bon nombre d’entre eux ; mais le directeur et son staff accompagnent lesdites demandes dans la mesure des moyens humains et techniques disponibles. C’est un processus fastidieux, mais l’Institut reste confiant sur la réussite de cette 5ème odyssée. Depuis sa première édition, le Certificat a toujours poursuivi le but d’offrir une formation dans un cadre œcuménique, associant un enseignement de niveau universitaire à une expérience de vie dans un pays musulman. Cette formation comprend, en plus des cours, un programme de rencontres et de visites sur le terrain, ainsi qu’un circuit thématique de 6 jours à l’intérieur du pays qui, pour la première fois, sera mené en collaboration avec l’association Pont des cultures. En 2019, le Certificat contribuera à matérialiser la volonté du nouveau directeur de « consolider les acquis et structurer » l’avenir de l’Institut. En effet, avec le colloque d’avril, le séminaire d’été d’islamologie, le recrutement de la 4ème promotion de licence de théologie et le lancement du Master, le Certificat 2019 participera d’un orchestre dont les « sonorités » entendent bien répondre à l’appel de Jean 17, 22 : « (…) Qu’ils soient un comme nous sommes un. » Le service de communication

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À lire Âme sœur De David-Marc d’Hamonville Éditions Ouverture Collection Son mot à dire… 2017 Ce petit livre se déguste jour après jour. Il est une invitation au voyage intérieur, à la rencontre de l’âme sœur, cette part de moi-même enfouie au plus profond de mon être si présente alors que je ne la connais que bien peu. « Il n’y a que deux manières d’avoir une âme : la savoir en soi qui demeure, cachée, presque imperceptible, vermisseau ronge-bois qu’on ne voit pas, ou bien se savoir en elle minuscule et perdu, explorateur étonné d’une ruine immense sur les murs de laquelle il y a tant de signes que leur déchiffrement prendrait des milliers de vies. Âme sœur, je ne te demande pas de me suivre, mais de chercher en toi l’entrée, trouve le passage, car il existe. Pousse un peu les portes, écarte un peu les rideaux. Ne laisse pas ta vie devenir un couloir, un tunnel, même équipé de tapis roulant, même placardé de mille images distrayantes. Ne te laisse pas conduire si facilement où tu sais. Ne va pas plus vite là-bas, descends lentement ici. Ici commence le voyage. Au premier carrefour, échappe-toi, tu n’es pas fait pour le programme, tu es fait pour l’aventure, dès le premier pas. » Un livre proposé par sœur Pascale, de Mohammedia

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Appui aux petites exploitations agricoles Douar Al Khoudoud à Beni Yakhlef Mohammedia

Distribution de 1949 arbres fruitiers (oliviers, citronniers, figuiers et grenadiers) adaptés à la région

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ace à la pénibilité du métier d’agriculteur, assorti de revenus inférieurs à ceux qui seraient perçus en milieu urbain, un certain nombre de jeunes ne sont plus nécessairement intéressés à rester sur leurs terres. Dans ce contexte, Caritas Rabat a lancé le PASC II (programme d’appui à la société civile marocaine 2016-2019) dont l’objectif global est de contribuer à la réduction de la précarité au Maroc des petites exploitations agricoles familiales. Le programme vise à renforcer l’autonomie et la pérennité des petites exploitations familiales en s’appuyant sur six éléments de cadrage : ➻➻ Intervenir dans certains douars auprès de collectifs constitués d’agriculteurs, intéressés et motivés par la démarche. ➻➻ Travailler avec ces collectifs dans une logique de partage d’expérience et des savoir-faire paysans, d’expérimentation de nouvelles approches et de formation-action sur le terrain. ➻➻ Développer et coordonner un réseau de partenaires qu’ils soient publics, privés ou associatifs pour bénéficier des complémentarités techniques, et assurer un effet de levier. ➻➻ Adopter une approche raisonnée de l’agro-écologie avec une attention particulière sur la teneur des sols en matières organiques, et la gestion durable de la ressource en eau. ➻➻ Favoriser la diversification des sources de revenus grâce à des stratégies de polyculture-élevage et des logiques de mise en marche et de commercialisation. ➻➻ Valoriser le travail des femmes investies sur certaines activités agricoles.

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Dotation en poules et appui à l’aménagement des poulaillers

Caritas au Maroc

Sur cette base, Caritas Rabat a volontairement identifié le douar Al Koudoud situé dans la commune de Béni Yakhlef, à 8 km au Sud-est de la ville de Mohammedia, région de Casablanca-Settat situé à 70 km de la ville de Rabat. En novembre 2017, le programme d’appui de Caritas Rabat au douar Al Khoudoud a officiellement démarré avec 25 exploitations agricoles familiales (plus de 200 bénéficiaires). Pour 63% d’entre elles, l’agriculture est la seule source de revenus. Le programme consiste prioritairement en un appui aux activités agricoles existantes, afin d’aider les agriculteurs à améliorer leur conduite et leur maîtrise technique des différentes activités actuellement menées dans une logique durable et agro-écologique. L’appui et l’accompagnement des exploitations se basent sur la proximité et la durabilité : un technicien agricole suit le déroulement et les techniques des différentes activités sur place 5 jours par semaine. Son principal rôle est : ➻➻ L’animation des ateliers de formation et de démonstration technique ➻➻ La réalisation des appuis individuels en maraichage, élevage, arboriculture et la gestion de l’exploitation par l’enregistrement des données pour mesurer les résultats des activités ➻➻ L’accompagnement des bénéficiaires à identifier les solutions pour améliorer les résultats En plus de la disponibilité permanente du technicien, les interventions d’appui et d’accompagnement au niveau de ce douar sont : ➻➻ L’analyse du sol ➻➻ L’introduction et le développement de l’arboriculture fruitière ➻➻ L e développement de la production d’œufs beldi ➻➻ L’introduction du maraîchage sur des parcelles pilotes

Introduction du maraîchage

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Vie au Maroc À l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte, SM le Roi Mohammed VI lance un appel à l’Algérie pour tourner « concrètement » la page de la discorde.

«

Je voudrais revenir sur l’état de division et de discorde qui sévit actuellement au sein de l’espace maghrébin. Il s’inscrit en opposition flagrante et insensée avec ce qui unit nos peuples : des liens de fraternité, une identité de religion, de langue et d’histoire, un destin commun. Cet état contraste avec l’ambition de concrétiser l’idéal unitaire maghrébin, qui animait la génération de la Libération et de l’Indépendance […]. Nous savons aussi que l’intérêt de nos peuples réside dans leur unité, leur complémentarité, leur intégration ; et nul besoin qu’une tierce partie joue, entre nous, les intercesseurs ou les médiateurs. Néanmoins, nous devons faire preuve de réalisme et convenir que les relations entre nos deux pays échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable. […] C’est donc en toute clarté et en toute responsabilité que Je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations. À cet effet, Je propose à nos frères en Algérie la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. […] Le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères.[…] Mus par l’affection et l’estime que nous portons à l’Algérie, à sa direction et à son peuple, nous ne ménagerons aucun effort, au Maroc, pour asseoir nos relations bilatérales sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage. […] » Extraits du discours tenu le 6 novembre 2018

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Une nouvelle loi contre les violences faites aux femmes

La loi s’applique au harcèlement de rue, mais aussi par SMS ou messages vocaux.

L

a loi 103-13 relative à la lutte contre la violence envers les femmes est entrée en vigueur mercredi 12 septembre 2018. Lors de son adoption par la Chambre des représentants, le 14/02/18, elle avait été largement critiquée par les activistes et associations marocaines comme internationales. Pour plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, la loi reste bien en-deçà de ce qu’attendaient les femmes marocaines. Pourtant, la ministre de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, B. Hakkaoui, qualifie cette loi comme « l’un des plus importants textes renforçant l’arsenal juridique national dans le domaine de l’égalité des sexes, aux côtés de la Moudawa qui a créé une “ révolution ” en la matière ». La loi impose des sanctions sévères aux harceleurs, notamment un à six mois d’emprisonnement et une amende de 2 000 à 20 000 dirhams. La loi s’applique non seulement au harcèlement de rue mais aussi aux propos à caractère sexuel tenus ou envoyés par SMS, messages vocaux, ou encore à travers des photos. Malgré cet avancement, la loi reste pointée du doigt pour son manque de protection de la victime. « La loi pourra mettre un mari qui bat sa femme derrière les barreaux pendant une dizaine d’années, mais une fois libéré, l’homme voudra se venger de sa femme qui a porté plainte et celle-ci n’aura alors personne pour la protéger », illustre une militante des droits de l’homme au Maroc. « Il n’y a rien de nouveau, les sanctions ont peut-être été renforcées mais il n’y a pas de véritable prise en charge de la femme », déplore-t-elle.

Vie au Maroc

L’ONG Oxfam Maroc veut faire appel à la créativité des Marocains pour interpeller sur les violences faites aux femmes.

Source Huffpost

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Église et monde Synthèse du Document final du Synode des Jeunes… Du 3 au 27 octobre 2018, s’est tenue la XVème assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques, sur le thème « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Nous vous livrons quelques éléments du Document final, qui comporte 60 pages, sans toutefois reprendre tous les thèmes abordés. Le texte intégral ainsi qu’une synthèse sont disponibles sur le site vaticannews.va. Le texte « est le résultat d’un vrai travail d’équipe » des pères synodaux avec les participants au Synode et « d’une façon particulière avec les jeunes ».

◗◗« Il cheminait avec eux » Le Document regarde d’abord le contexte dans lequel vivent les jeunes, en mettant en évidence les points de force et les défis. Tout part d’une écoute empathique qui, avec humilité, patience et disponibilité, doit permettre de vraiment dialoguer avec la jeunesse, en évitant des « réponses préconçues et des recettes toutes prêtes ». Les jeunes veulent être « écoutés, reconnus, accompagnés » et désirent que leur voix soit considérée comme « intéressante et utile dans le domaine social et ecclésial ».

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Le Document synodal s’arrête sur le thème des migrants, « paradigme de notre temps » en tant que phénomène structurel. De nombreux migrants sont des jeunes ou des mineurs non accompagnés, qui fuient et finissent par devenir victimes de la traite, de la drogue, d’abus psychologiques et physiques. La préoccupation de l’Église se situe surtout pour eux dans l’optique d’une authentique promotion humaine passant par l’accueil de réfugiés. Les migrants sont aussi une opportunité d’enrichissement pour les communautés et les sociétés dans lesquelles ils arrivent et qui peuvent être revitalisées par eux, est-il rappelé dans le Document, où résonnent les verbes que le pape François invite sans cesse à conjuguer : « accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ».

Église et monde

◗◗Les migrants, paradigme de notre temps

◗◗Abus : faire la vérité et demander pardon Le Document développe une large réflexion sur les « différents types d’abus » commis par certains évêques, prêtres, religieux et laïcs. Pour les victimes, cela provoque des souffrances qui « peuvent durer toute la vie et pour lesquelles aucun repentir n’apporte de remède ». Le Synode appelle donc à « un ferme engagement pour l’adoption de mesures rigoureuses de prévention qui puissent empêcher la répétition de ces actes, à partir de la sélection et de la formation de ceux à qui seront confiés des devoirs de responsabilité et d’éducation ». Il faudra donc éradiquer ces déviances comme la corruption ou le cléricalisme, sur lesquelles se greffent de tels abus. Dans le même temps, le Synode remercie tous ceux qui « ont le courage de dénoncer le mal subi », parce qu’ils aident l’Église « à prendre conscience de ce qui est arrivé et de la nécessité de réagir avec décision ». « La miséricorde exige la justice ». Toutefois, le Document n’oublie pas les si nombreux laïcs, prêtres, consacrés et évêques qui se dédient chaque jour avec honnêteté au service du prochain, et qui peuvent offrir « une aide précieuse » pour une « réforme d’une portée historique » dans ce domaine. Ensemble n°148 - Novembre 2018

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◗◗Promotion de la justice contre « la culture du déchet »

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Le Synode s’est arrêté ensuite sur certaines formes de vulnérabilité vécues par les jeunes dans différents secteurs : le travail, où le chômage appauvrit les jeunes générations, en minant leur capacité de rêver ; les persécutions jusqu’à la mort ; l’exclusion sociale pour des raisons religieuses, ethniques ou économiques ; le handicap. Face à cette « culture du déchet », l’Église doit lancer un appel à la conversion et à la solidarité, en devenant une alternative concrète face aux situations de malaise. Mais les domaines dans lesquels l’engagement des jeunes réussit à s’exprimer avec originalité ne manquent pas.

◗◗La culture, la musique et le sport sont des « ressources pastorales » Le monde du sport et de la musique offre aussi aux jeunes la possibilité de s’exprimer le mieux possible. Dans le premier cas, l’Église invite à ne pas sousévaluer les potentialités éducatives, de formation et d’inclusion, dans l’activité sportive. La musique peut être une « ressource pastorale » qui interpelle aussi en vue d’un renouvellement liturgique, parce que les jeunes ont le désir d’une « liturgie vivante », authentique et joyeuse, un moment de rencontre avec Dieu et avec la communauté. Dieu parle à l’Église et au monde à travers les jeunes, qui sont l’un des « lieux théologiques » dans lesquels le Seigneur se fait présent. Porteuse d’une saine inquiétude qui la rend dynamique, la jeunesse peut être « plus avancée que les pasteurs » et doit donc être écoutée, respectée, accompagnée. Grâce à elle, l’Église peut se renouveler, en abandonnant « pesanteurs et lenteurs ».

◗◗L’accompagnement Accompagner est une mission pour l’Église à développer au niveau personnel et en groupe : dans un monde « caractérisé par un pluralisme toujours plus évident et par une disponibilité d’options toujours plus grande », rechercher avec les jeunes un parcours destiné à accomplir des choix définitifs est un service nécessaire. 32

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Une autre « boussole sûre » pour la jeunesse est la mission, un don de soi qui mène à un bonheur authentique et durable : Jésus ne retire pas la liberté, mais la libère, parce que la vraie liberté est possible seulement en relation à la vérité et à la charité. Le concept de vocation est aussi lié à celui de mission : chaque vie est vocation en rapport à Dieu, elle n’est pas le fruit du hasard ni un bien privé à gérer en propre, et chaque vocation baptismale est un appel à la sainteté. Chacun doit donc vivre sa propre vocation spécifique dans chaque domaine : la profession, la famille, la vie consacrée, le ministère ordonné et le diaconat permanent, qui représente une « ressource » à développer encore pleinement.

Église et monde

◗◗Mission et vocation

◗◗La synodalité, un style missionnaire Dans chaque Église particulière doit se poursuivre ce processus de discernement, cette assemblée synodale n’ayant été qu’une étape. Il faut valoriser les charismes que l’Esprit donne à tous, en évitant à la fois le cléricalisme qui exclut beaucoup de gens des processus décisionnels et la cléricalisation des laïcs qui freine l’élan missionnaire. L’autorité doit être vécue dans une logique de service, en ayant bien conscience du fait que l’expérience concrète de vie est le meilleur témoignage à donner aux jeunes.

◗◗Le défi numérique Le Document rappelle l’importance du monde numérique dans la vie quotidienne des jeunes. Malgré tous les aspects négatifs et les vrais dangers d’internet, ces outils sont appelés à être des outils d’évangélisation. Le Document mentionne aussi l’idée d’un système de certification des sites catholiques, afin de contrer la diffusion de « fake news » concernant l’Église. La protection des mineurs doit aussi être une priorité sur internet. Ensemble n°148 - Novembre 2018

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◗◗Reconnaître et valoriser les femmes dans la société et dans l’Église

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Le Rapport final met aussi en évidence le besoin d’une meilleure reconnaissance et d’une valorisation des femmes dans la société et dans l’Église, parce que leur absence appauvrit le débat et le chemin ecclésial : il faut d’urgence un changement d’attitude de la part de tout le monde, à partir d’une réflexion sur la réciprocité entre les sexes. « Une présence féminine dans les organes ecclésiaux à tous les niveaux, aussi dans des fonctions de responsabilité » et « une participation féminine aux processus décisionnels ecclésiaux, dans le respect du rôle du ministre ordonné » sont souhaitées dans ce texte, qui rappelle qu’il s’agit ici d’un « devoir de justice qui trouve son inspiration en Jésus et dans la Bible ».

◗◗Corps, sexualité et affectivité Le Document s’arrête sur le thème de la sexualité, en évoquant des interrogations éthiques et des dangers, mais surtout en rappelant que les familles et les communautés chrétiennes doivent faire découvrir aux jeunes que la sexualité est un don. L’Église est souvent perçue comme « un espace de jugement et de condamnation », alors que les jeunes recherchent « une parole claire, humaine et empathique », et « expriment un désir explicite de débat sur les questions relatives à la différence entre l’identité masculine et féminine, à la réciprocité entre les hommes et les femmes, ou à l’homosexualité ».

◗◗Appel universel à la sainteté « Les diversités vocationnelles se rassemblent dans l’appel unique et universel à la sainteté. Malheureusement le monde est indigné par les abus de certaines personnes de l’Église plutôt que ravivé par la sainteté de ses membres », est-il écrit dans la conclusion du Document final. L’Église est donc appelée à « un changement de perspective ». À travers la sainteté de nombreux jeunes disposés à renoncer à la vie au milieu des persécutions en se maintenant fidèles à l’Évangile, elle peut renouveler son ardeur spirituelle et sa vigueur apostolique. 34

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Jubilé de 800 ans de la présence franciscaine au Maroc

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endant que les armées de la 5 ème croisade assiégeaient les musulmans devant la ville de Damiette, en Égypte, François d’Assise, quitta le camp des croisés avec son compagnon pour aller trouver le Sultan. Ils allaient sans arme et sans escorte. Contrairement à ce que pensaient l’immense majorité de leurs contemporains, ils voyaient dans les musulmans des créatures de Dieu qui avaient droit à la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Et le Sultan les reçut avec courtoisie… Si invraisemblable que cela paraisse, la visite de Frère François au Sultan Al-Malik al Kâmil est un fait historique qui a bien eu lieu en 1219. Peu après, François d’Assise envoyait ses premiers frères au Maroc. Depuis cette date, les Franciscains sont présents au Maroc. En 2019, la famille franciscaine du Maroc fait mémoire de ces événements. ➻➻16 janvier : Ouverture de l’année jubilaire franciscaine à Marrakech

➻➻20 janvier : Ouverture à Tanger ➻➻27 janvier : Ouverture à Rabat ➻➻Du 5 au 7 avril : « La rencontre de François et du sultan, modèle pour nos rencontres aujourd’hui ? » Session de formation à Rabat pour les sœurs et laïcs franciscains ➻➻6 avril : 800 ans de la présence franciscaine au Maroc. Journée de la session ouverte à tous, sur inscription ➻➻22 et 23 avril : Chapitre des nattes pour toute la famille franciscaine au Maroc, à Rabat ➻➻27 octobre : Commémoration de la rencontre de François et du Sultan par une célébration dans l’esprit d’Assise

Renseignements : Frère Manuel Corullón, ofm cfmanuel@gmail.com

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Nouvelles du diocèse Agenda de l’évêque 1-2 décembre 3 décembre 5 décembre 7-9 décembre 12-13 décembre 15-16 décembre 17 décembre 22 décembre 5 janvier 14 janvier 16 janvier 18-21 janvier 23 janvier 27 janvier 31 janvier 2 février 5 février 9 février 25-29 février

Week-end des confirmands Bureau de l’Institut Al Mowafaqa Réunion des prêtres de la région de Casa Participation aux béatifications des martyrs d’Algérie, à Oran Rencontre des partenaires d’Al Mowafaqa Visite à la paroisse de Fès Conseil presbytéral Récollection avec les Sœurs des Saints Cœurs à Casa Vœux du Nouvel An aux directeurs de l’ECAM Bureau Al Mowafaqa Début de la célébration des 800 ans des franciscains au Maroc, à Marrakech Visite à la maison générale des Sœurs de Saint François d’Assise, à Montpellier (France) Réunion des prêtres de la région Sud, à Essaouira Début de la célébration des 800 ans des franciscains au Maroc, à Rabat Fête de Saint Jean Bosco, à Kénitra Journée de la Vie Consacrée, à Rabat Réunion des prêtres de la région de Rabat-Kénitra Conseil d’administration d’Al Mowafaqa Réunion de Caritas pour les évêques responsables de Caritas, au Liban

Communion dans l’espérance… Nicolas, le Papa de Sœur Prisca Simtaya, sœur de Saint François d’Assise à Mohammedia, est décédé le 10 novembre 2018. Nous l’entourons de notre prière et de notre affection.

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Des arrivées

Des départs

Prêtres diocésains

P. Henoch Malonga (Rabat) P. Oscar Eoné Eoné (Rabat) P. Landry Keuny (Meknès) P. Massimo Rizzi (Casablanca) Franciscains

P. Papa Paulo Nanque (Marrakech) P. Antoine Collot (Marrakech) P. Zénon Duda (Marrakech) P. Thaddée Musas Kapend (Marrakech) Salésiens

P. Samuel AMAGLO (Kénitra) P. Alexandre Damians (Kénitra) Passionnistes

P. Claudio Ghilardi Monastère Notre-Dame de l’Atlas à Midelt

Frère Alberto, postulant, venu d’Espagne Franciscaines Missionnaires de Marie

Sœur Mariangela Barrano, de Casablanca, sa nouvelle mission est à Porano (Italie) Sœur Lavina Dias, de Marrakech, a été envoyée à Yaoundé, au Cameroun, dans la maison de formation de jeunes sœurs. Sœur Huguette Gosset, de Ouarzazate, est arrivée à Marseille (France) après 60 ans de présence au Maroc. Sœur Francesca Leonardi. Elle a été responsable provinciale, mais auparavant, elle est restée plus de 30 ans à Ouarzazate. Sa nouvelle mission est à Assise (Italie) Prêtres arrivés qui sont de passage ou pour des soins

P. Rémy Bergeret (Dominicain) P. André Fils (Congo-Brazzaville) P. Laurent Berté (Mali-Sikasso) P. Slavomir Kielbasa, (Société des Missions Africaines) Ensemble n°148 - Novembre 2018

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P. Christian Chessel

Sr Odette Prévost

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P. Jean Chevillard P. Charles Deckers

Mgr Pierre Claverie

Pêle-mêle Des martyrs d’Algérie Sr Caridad Alverez Martin

Frère Henri Vergès

Sr Bibiane Lecler cq

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Saint-Raym

P. Alain Dieulangard

n Sr Angèle-Marie Littlejoh

Les sept moines de Tibhirine



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