L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERNACULAIRE DE LA POLYKATIKIA À ATHÈNES

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U.E RE1 - RE2 INITIATION À LA RECHERCHE MÉMOIRE DE MASTER

ÉTUDIANT: Dimitri KATSAMPALOS M2/ SPAA DIRECTRICE DE MÉMOIRE: Alena KUBOVA

L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERNACULAIRE. POINTS DÉCIFIS DANS LE PROCESSUS DE CRÉATION DE LA POLYKATIKIA À ATHÈNES?

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE LYON LYON 2011-2012





INDEX

1. INTRODUCTION pages 11-19

2. CONTEXTE pages 21-31

3. DÉVELOPPEMENT DU SUJET pages 33-51

1. I. Initiation au sujet 1. II. Questionnement 1. III. Origine du questionnement 1. IV. Champ scientifique 1. V. Cadre Spatio-temporel 1. VI. Méthodologie 1. VII. Hypothèses 1. VIII. Apports Attendus 1. IX. Faisabilité

page 13 pages 14-15 page 16 page 17 page 17 page 18 page 19 page 19 page 19

2. I. Descriptif : Poly-katoikia 2. II. Descriptif: La ville grecque.

pages 23-27

3. I. Le rôle de l’architecte 3. II. Lévi-Strauss, bricolage 3. III. Adaptabilité et Polyvalence

pages 35-40

A. La Stratégie Politique B. Le Plan. Type C. Le Système Constructif

3. IV. La stratégie de la «non-stratégie» 3. V. «Neutralité Relative» - Polyvalence

4. CORPUS pages 53-93

ANNEXE: Études de Cas

5. CONCLUSION pages 95-98

6. BIBLIOGRAPHIE pages 101-105

A B.1 -> B.6 C D

5. I. Enjeux Scientifiques 5. II. Conclusion. Réponse à la question 5. III. Extro

pages 28-31

pages 41-43 page 44-47 page 44 page 45-46 page 47 page 48-49 page 50-51

pages 57-60 pages 61-90 pages 91-92 page 93

page 97 page 97-98 page 98



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L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERACULAIRE DE LA POLYKATOIKIA, DANS LA VILLE GRECQUE

MÉMOIRE DE MASTER Dimitri KATSAMPALOS



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ABSTRACT This essay on architecture, focused in the grade of a master’s degree, points out the pluralistic and the programmatic unstable character of the “polykatikia” in Athens and generally in the contemporary Greek city. Comparing to other European cities, the Greek metropole presents some characteristics that make it distinct. Athens is certainly not the issue of urban planing practices but the result of a process in which the city gets its form by the private initiative, having the participation of the entire society by the means of helping at one’s personal interests. That process is regulated by an open system named “antiparohi” regulating an exchange between earth and constructed surface. Athens’ creation during the second half of the 20th century recalls “tinkering practices” and presents a vernacular face. In a Greek city, spatial effects are caused by physical decisions, based on legal preconditions. It is formed by the people for the people by the constant repetition of one and only element: the polykatikia, which once repeated, forms the entire city. The differences between the center and periphery are not as obvious as with other cities, especially those who followed the functionalist strategies. The luck of public space is balanced-out by the ability of the polykatikia to externalize its privacy but mostly, to absorb the public activities in its body. A typical polykatikia, either it was initiated to establish housing or not, accommodates often other activities such as trading, offices, theaters and cinemas, workshops, medical or lawyer offices, hairdressing, retail stores, public equipment even a ministry! That way the much criticized cubic collective housing building becomes a lively multifunctional block of flats which sculptures an extremely intense city. The aim of that essay is to understand through a typo-morphological analysis and the comprehension of the social, political and legislative context of the Greek society, the reasons why and by what means Athens and its polykatikia is able to be adapted during time, in order to host various activities, others than housing. Moreover, the subject here is to achieve a comprehension of what consists the vernacular of the Greek city? A hypothesis is that there is probably a potential link between the programmatic adaptable, unstable and multipurpose character of the polykatikia and the vernacular of the Greek city in a way that the comprehension of the one can aliment the understanding of the other and vice versa. The polykatikia is a building type that proofed its sustainability and variability in space and time, and it is able to offer a new, alternative and distinct approach about the future of western cities.

MOTS CLÉS Polykatikia,

immeuble collectif,

vernaculaire,

habitat collectif,

Athènes,

Pluralité,

unité, Grèce, bricolage, adaptabilité, mixité programmatique, évolutivité, polyvalence,

multifonctionnalité,

mêtropole,

neutralité relative,

public-privé,

usages,

centre-peripherie,

Domi-ino, antiparohi, typo-morphologique, Lévi-Strauss,

usages,

R.Woditch,

instabilité programmatique,

typologie,

contexe social,

Koolhaas,

la ville grecque,

Aesopos & Simeoforidis

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1. INTRODUCTION

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1. I. Initiation au sujet

La ville grecque présente une série de caractéristiques qui la rendent distincte d’autres villes européennes, peu ou beaucoup dessinées et formées par un ou nombreux plans globaux. Le paysage urbain grec soumet toute raison formelle ou esthétique en faveur de la pluralité et la recherche d’activités. Ce sont moins des schémas directeurs et des concepts spatiaux que des actions arbitraires répondant à une offre ou une demande et des décisions familiales qui ont permis sa formation. Les effets spatiaux viennent seulement après, dérivés par des décisions physiques, le tout inscrit dans un cadre réglementaire des préconditions légales. Constituée principalement par une seule unité, la polykatikia, expression de l’immeuble collectif en Grèce. Le terme signifie initialement l’habitat collectif (multi-résidence) mais il a évolué au fil du temps pour arriver à signifier aujourd’hui l’immeuble collectif abritant une multiplicité d’usages parmi elles, celle du logement. Ce modèle constructif consiste plus que le 80% de l’environnement bâti en formant l’ensemble de la ville. Ainsi la polykatikia est l’unité, élément de base, laquelle multipliée forme l’ensemble du territoire, du centre à la périphérie. Il s’agit en même temps de l’infrastructure et de la superstructure de la ville grecque parce que souvent, s’est développée seule de manière arbitraire, face à l’incapacité de l’état de développer des réseaux et de l’équipement public. De la même manière l’espace public n’est pas d’une échelle importante et il n’est pas structuré comme dans la plupart des grandes villes d’Europe. L’état grec possédant peu des terres, l’espace public n’est donc pas hiérarchisé et se définit par les polykatikias à l’espace qui est formé entre elles mais aussi en rentrant dans ces dernières. La ville grecque fut construite par des petites actions individuelles disséminées par-ci, par là. Il s’agit du « bricolage » tel que Lévi Stauss l’entend. Si ce bricolage ne provient pas d’une connaissance théorique bien définie ou bien publiée, nous estimons qu’il s’agit du produit d’une connaissance culturelle et sociale.

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1. II. Développement de la problématique. Questionnement A nos jours, la morphologie de nos sociétés évolue de plus en plus vite. Les mutations sociales qui prennent lieu autour de nous, entraînent des nouveaux modes d’habiter et de nouvelles manières de travailler. Les changements sociaux qui occurrent et les changements spatiaux dérivés ne peuvent, ou plutôt doivent, qu’être liés les uns aux autres. L’échec des théories fonctionnalistes et l’exemple des grands ensembles en France ne cesse pas de nous rappeler le besoin de répondre constamment en terme de spatialité et d’architecture à l’évolutivité de nos sociétés. Ceci implique de remettre en question les théories, les opérations et les réponses architecturales ainsi que l’évolution de nos villes durant le XXe siècle. Mais avant tout nous sommes face à une remise en question de la place et de l’utilité même du métier de l’architecte. Dans ce contexte, des notions comme la pluralité et la flexibilité programmatiques sont d’une extrême actualité. Aujourd’hui nous sommes plus que jamais conscients de la nécessité d’avoir des lieux d’habiter caractérisés d’une évolutivité à l’image de nos sociétés. La polykatikia, ainsi que le ville grecque générée, malgré leur provenance moderne ont prouvé au fil du temps leur capacité à se transformer tout en restant polyfonctionnelles au service de la société. En effet, malgré le fait que la polykatikia a été et reste fortement critiquée par la majorité de la société elle forme des métropoles qui ont su répondre dès l’origine à des questions comme la mixité programmatique et la mixité sociale, très actuelles, mais aussi très répandues et répétées aujourd’hui. A travers cette étude je souhaite comprendre pourquoi et par quels moyens la polykatikia est apte, ou dans plusieurs cas s’adapte, pour abriter différents usages, autres que celui du logement? Par « pourquoi », j’entends comprendre si initialement, lorsqu’on formait les normes constructives et urbanistiques et les prévisions pour l’extension des villes, a t’-on voulu former une seule unité-typologie qui forme la ville ? Quels sont les inconvénients et quelle est la richesse de ce phénomène ? De la même manière, lorsqu’on construisait une polykatikia censée abriter des logements et dont on régulait les usages, est-ce qu’on pensait aux potentiels de transformations possibles ? A-t-il été voulu de mettre en place la mixité d’usages ? La mixité programmatique de la ville grecque fut-ce une volonté accomplie, ou une simple expression de la mutation des besoins de la population non régulée ? Ensuite, par « quels moyens » je vise à comprendre quels sont les dispositifs de transformation possibles sur la polykatikia. Nous adoptons le programme au plan ou la typologie est facilement adaptabletransformable ? Autrement dit, Il s’agit du « bricolage subit » pour les usagers ou bien le type présente t’-il une certaine liberté réussissant des véritables adaptations qui méritent d’être comprises et pourquoi-pas transmises et transformées à d’autres situations ? Ceci entraîne une étude typo-morphologique du type et de la ville avec une parallèle compréhension des dynamiques et des fonctionnements sociétales.

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L’intérêt s’inscrit dans une réflexion globale sur l’évolution de la ville grecque et du logement moderne. Il s’agit de comprendre sous quelles procédures la ville grecque contemporaine a pris sa forme par la mise en place et l’évolution de cet élément qui est l’immeuble collectif. Il a été explicité qu’il y a un intérêt parallèle, aux lois de la construction, les plans d’urbanisme (existants ou pas), les politiques, les conditions sociales, mais avant tout la culture qui ont généré de manière indirecte ces architectures. Sans analyser ces éléments et sans une réflexion sur l’évolution de l’objet analysé il n’est pas évident de cerner et de démontrer qu’une grande métropole européenne constituée des types modernes (même si hybrides) peut être issue d’une pratique vernaculaire. Cette réflexion et cette recherche me permettent donc de comprendre en quoi consiste le vernaculaire dans l’environnement urbain grec.

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1. III. Origine du questionnement Le questionnement est fondé, comme ça a été expliqué précédemment, sur un intérêt et une réflexion contemporaine sur la multifonctionnalité et l’évolutivité du bâti et des nos villes. Il s’agit de deux notions qui m’intéressent et que j’aimerais « pousser plus loin » également dans le cadre de mon projet de fin d’études. Il y sûrement des croisements qui se tissent entre le travail sur le mémoire et le projet [ DEM SPAA ]. Ce dernier porte sur Annemasse et sa place dans la métropole Genèvoise. Annemasse est une ville qui s’est développée par des pratiques dîtes modernes mais du fait de l’absence du domaine public, par l’initiative privée, prenant ici des formes de spéculation immobilière accentuée, et contrairement à la ville grecque suivant des pensées fonctionnalistes et des opérations de « zoning ». Annemasse et généralement nos villes européennes aujourd’hui, peuvent peut-être en tirer plusieurs leçons par l’évolution spontanée de la ville grecque et sa capacité de s’adapter pour répondre aux besoins des habitants tout en créant un ensemble mixte et extrêmement vivant. Plus loin, ce mémoire me permet d’approfondir ma connaissance et ma compréhension de la ville grecque étant donné que j’ai opté dans le cadre de mes études pour une école française. Un architecte en Grèce va sûrement s’occuper dans sa vie professionnelle d’un l’immeuble collectif qui est la polykatikia. Encore plus, certains passent toute leur vie d’architecte en dessinant ce modèle d’habitat. Très probablement notre génération va être confrontée au dilemme de la démolition de la polykatikia dans la ville grecque qui aujourd’hui se « sculpte » par du « bricolage ». Le fait que probablement à la fin de mes études je vais exercer le métier en Grèce, rend cet intérêt encore plus justifié. Enfin, ce serait important de mentionner que mon intérêt personnel sur le sujet provient également, en dehors de mon identité et de mes références, d’un intérêt sur les questions de préservation de l’environnement bâti produit pendant la période de la modernité. Le sujet étant de plus en plus actuel et plusieurs architectes se questionnant ou se positionnant déjà sur le regard de la richesse moderne en tant que patrimoine. Quels exemples, ensembles ou types font partie de ce patrimoine et lesquels n’en font pas partie? Qu’est-ce qu’il faut préserver? Dans quels cas nous avons la possibilité « d’y toucher » et de modifier? Où est-ce qu’il faut intervenir pour modifier et améliorer, mais avant tout de quelle manière? Serait-il « sage » d’arrêter de produire la ville grecque à travers ce savoir faire et cette culture collective anonyme ou bien estce le temps d’assumer cette constitution vernaculaire de l’environnement bâti habité et de mettre en valeur ses spécificités aux transformations futures ? Ces questions sont encore plus actuelles en se plaçant dans un contexte économique fragile qui offre moins de moyens, notamment en Grèce. Serait-t-il légitime de procéder en recyclant l’environnement bâti par un neuf, comme ça a été fait dans le passé lorsque le patrimoine néoclassique a été remplacé par ce, (pourquoi pas), patrimoine moderne? Comment faut il améliorer l’existant ? Des solutions simples et universelles, applicables dans tous les cas ca n’existe pas dans l’architecture, comme dans aucun autre domaine. Je suis particulièrement intéressé par ces questions.

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1. IV. Appartenance dans un domaine des connaissances. Champ scientifique Pour pouvoir effectuer ce travail en architecture et comprendre comment et pourquoi la polykatikia est une typologie polyfonctionnelle et en quoi consiste le vernaculaire dans la ville grecque, il faut d’abord passer par la compréhension de la culture et du mode de fonctionnement de la société qui l’a construite. Ensuite il faut comprendre le cadre constructif, législatif et économique dans lesquels elle s’est inscrite. Une analyse de typologies de bâtiments en soi n’est pas suffisante pour extraire des résultats et avoir des réponses. Il s’agit de comprendre comment des processus sociaux, économiques, culturels et politiques peuvent produire de l’architecture. Ainsi, cette étude ne va pas se limiter au domaine de l’architecture mais elle aura des entrées provenant des sciences sociales, de l’éthique et des entrées socio-économiques.

1. V. Cadre Spatio-temporel Pour réaliser une telle étude sur les transformations d’usages qui est en lien directe avec l’évolution même de l’objet, il est jugé nécessaire de ne pas se limiter en une seule période. Nous considérons que les changements d’usages dans la ville, ainsi que dans l’élément la constituant, analysé ici, ne sont pas faits pendant une période précise. La ville évolue et se transforme constamment et à long terme et peut-être ceci participe au caractère vernaculaire de la ville grecque et de la polykatikia. Il est donc jugé nécessaire de traiter la ville comme un résultat figé aujourd’hui, de la regarder à son état actuel et comprendre quelles opérations et quelles volontés ont engendré ses mutations et sa transformation vis-à-vis de son caractère multifonctionnel. Pourtant ceci n’entraîne pas une étude exhaustive de la polykatikia de sa naissance jusqu’à nos jours. Par une série de premières analyses nous pouvons commencer à remarquer que les transformations des usages de la ville ont connu une intensification à partir des années 70’ et notamment les années 80’, jusqu’à aujourd’hui. En effet, c’est dans cette période que l’attention doit être portée. De la même manière nous situons l’insertion dans la ville des versions, ou si l’on veut, des variations du modèle de la polykatikia dans lesquelles était prévu initialement d’abriter des usages autres que celui du logement, à partir et prioritairement des années 70’ ainsi que des années 80’. Il s’agit des immeubles de bureaux, des locaux artisanaux, de ministères etc qui s’insèrent dans le paysage urbain par le même système ouvert d’initiative privée, par le même savoir faire du petit ou moyen entrepreneur et régulés par le même code de construction que les immeubles de logement. Ainsi je vais me focaliser sur des polykatikias qui ont été construites entre les années 60’ et les années 80’, situées prioritairement à Athènes, exprimant la polyvalence et le changement d’usage, notions abordées dans cette étude. Concernant le cadre spatial il est considéré indispensable de situer ce travail, qui fait appel à l’évolution de la ville grecque, prioritairement à la ville d’Athènes et en deuxième dégré et partiellement à Thessalonique, véritables métropoles Grecques. Ceci puisque par leur taille et leur histoire, elles rassemblent toutes les caractéristiques qui peuvent être étudiées vis-à-vis de l’évolution de la polykatikia. Nous considérons qu’elles constituent un échantillonnage complet en englobant toutes ses expressions, typologies, éléments d’évolution qui peuvent former un corpus pour cette étude, mais pas seulement. Par la taille et le rayonnement des ces deux villes, notamment d’Athènes, ces caractéristiques sont plus accentués et donc lisibles, abordables et compréhensibles par rapport à une ville de moyenne ou petite échelle. 17


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1. VI. Méthodologie Pour effectuer cette étude en architecture nous allons considérer la polykatikia comme un objet-produit « in fine » à son état actuel, qui a obtenu ses caractéristiques et pris sa forme par une série de processus caractérisés d’une « simplexité ». Ce système d’analyse du produit peut être appliqué également à la ville générée qui est strictement liée à la mise en place de la polykatikia. Les processus consistent à la formation de la ville par des petites actions provenant de l’ensemble de société, La compréhension de ce processus et l’étude des typologies architecturales dérivées permettront de comprendre en quoi consiste le vernaculaire dans la ville grecque, mais aussi elles permettront de répertorier si il y a des caractéristiques et des typologies architecturales et urbaines transposables à d’autres ville européennes. L’outil exigé pour réussir cela, va être l’élaboration d’un corpus d’exemples variés de typologies de polykatikias à étudier. Typologies sélectionnées selon leur localisation, leur date de construction mais avant tout selon leur état programmatique. En effet, j’envisage de collecter une série d’exemples situés dans le centre, sa ceinture et la périphérie dans le cadre d’une réflexion en terme métropolitain. Ce choix me permettra de démontrer la proximité entre le fonctionnement des typologies dans le centre et les communes environnantes, mais aussi le rapport particulier entre centre et périphérie dans la ville grecque. Étant dans une période de forte « problématisation » autour du sujet des périphéries à l’échelle mondiale, porter le regard sur Athènes, où le zoning et les pensées fonctionnalistes n’ont pas eu lieu d’être, peut devenir enrichissant, étant donné qu’« il n’y pas de centre ou de périphérie » (Aesopos, Simeoforidis, 2001). Le centre et la périphérie ne sont pas deux choses disparates ou bien pas autant que d’autres villes européennes . Ensuite, le but est de constituer un corpus riche en entités qui vont illustrer la complexité et la richesse programmatique pour pouvoir les analyser. Jusqu’à présent il y a certaines catégories qui ressortent. On pourrait hiérarchiser en deux grandes catégories. D’une part les bâtis qui ont été initialement construits pour abriter des usages liés au logement , mais ensuite se sont adaptés pour accueillir une multiplicité d’usages et d’autre part, ceux qui abritaient dès le départ des usages autres que celle du logement, mais qui s’inscrivent dans le même mode de production avec les mêmes normes de législation et de construction. Cette deuxième catégorie forme ainsi une variation du type de base. Des bâtis qui sont retrouvés au fil des années avec une mixité d’usage plus riche qu’au départ, souvent abritant aussi des logements, constat qui fait penser à la tendance internationale de création de logement du type Loft. Cette catégorie devient encore plus intéressante dans le cadre actuel de crise économique et sociale, notamment dans le centre ville d’Athènes où l’on peut remarquer une hybridation de phénomènes précédents de pluralité programmatiques avec des usages, nouvelles provenant des nouvelles conditions socio-économiques. Des conditions liées à la crise ainsi qu’une grande vague d’accueil des immigrants clandestins.

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1. VII. Hypothèses Ce travail pose l’hypothèse d’une potentielle relation qui s’établit entre le caractère multifonctionnel et évolutif de la polykatikia et l’aspect vernaculaire de la création de la ville grecque. L’enjeu ici est de mettre en relation les deux pour que la compréhension de l’un alimente la compréhension de l’autre. La ville grecque contemporaine peut être définie comme une construction faisant appel au vernaculaire. Elle s’est construite par la population pour la population, dans une constante quête de répondre à de vrais besoins. Elle reflète parfaitement la culture de la société qui l’a formée. Prenant ce caractère vernaculaire comme donné, la polykatikia aussi ; élément de base ; s’est rendue polyfonctionnelle afin de répondre a de vrais besoins.

1. VIII. Apports Attendus L’objectif de ce travail est de m’apporter les outils nécessaires pour comprendre comment peut-on produire une architecture qui se veut évolutive et multifonctionnelle au service de l’usager. Dans un cadre actuel restreint en terme de moyens, la remise en question des modes d’habiter produits et des modes de consommation établis, semble impérative. Dans ce cadre, le vernaculaire et la connaissance provenant de la pratique et la connaissance socioculturelle partagée semblent capables de nous fournir une série de leçons et de réponses. Pour tourner la page, il faut d’abord comprendre ce que veut dire s’adapter et comment peut-on nous adapter dans le cadre actuel. La réponse va-t-elle venir de l’utilisation et de la bonne maîtrise de nos ressources existantes, là où ceci se veut possible et « solide » ?

1. IX. Faisabilité Étant donné qu’il est nécessaire de passer par l’évolution de la ville (pour comprendre par quels outils elle a été constituée) le travail risque d’aller vers l’exhaustivité ou de prendre une forme narrative. Pour éviter ça et être capable de donner des réponses l’outil nécessaire sera l’analyse des études de cas en portant le regard sur des typologies architecturales à laide des plans et d’autres éléments qui permettront d’étudier la multifonctionnalité en se basant sur des données concrètes. L’analyse typologique est utile ici pour donner de l’objectivité à une réflexion basée sur des constats.

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2. CONTEXTE

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2. I. Descriptif : Poly-katoikia Étymologie et définition lexicale : la polykatikia : (en grec : πολυκατοικια, en greeklish: polykatoikia. prononcé : polykatikia. Par: poly: préfixe signifiant beaucoup, nombreux et katikia: le logement, habitat Le contraire de la mono-katikia : la maison privée) Le terme signifie initialement l’habitat collectif (multi-résidence) mais il a évolué au fil du temps pour arriver à signifier aujourd’hui l’immeuble collectif abritant une multiplicité d’usages parmi lesquels, l’usage primaire, celle du logement. Malgré la signification des mots constituant le terme-signifiant, le signifié a été transformé dans le subconscient de la population en tant qu’unité qui fait la ville, «le bloc des paliers » qui n’est pas forcément lié à l’usage du logement. Cette redéfinition est due à l’adaptation de la polykatikia à d’autres usages mais aussi au fait que les typologies abritant initialement des usages autres que celle de l’habitat, tels qu’un immeuble des bureaux, un ministère etc ont eu peu ou pas des variations par rapport au modèle de l’immeuble d’habitation. Le terme va donc être utilisé dans le cadre de cette étude afin de signifier l’immeuble collectif avec une mixité d’usages et non pas un immeuble d’appartements. L’image de la polykatikia pour quelqu’un qui ne connaît pas ce modèle est celle de bâtiments cubiques en béton qui occupent la quasi intégralité du bassin Athénien ( 11 ), s’arrêtant seulement au pied des montagnes environnantes ou des collines du centre. Un ensemble homogène et dense implanté de manière presque anarchique qui reflète la lumière du ciel attique en se dotant d’une couleur presque blanche, faisant appel pour certains à l’image stéréotypée des villages blancs implantés aux paysages secs des îles de la mer Egée. Y. Aesopos et G. Simeoforidis (2001) voient la polykatikia comme la réalisation du système Domino de Le Corbusier : une structure en béton armé et un noyau central ressemblant l’escalier et l’ascenseur. Mais malgré le caractère pertinent de la remarque il ne faut pas oublier que la polykatikia en dehors de ses références internationales héritées du mouvement moderne s’inscrit depuis sa genèse dans un contexte sociétal et économique précis qui sont ceux de la société grecque. La polykatikia a pris vie et a connu une telle diffusion initialement pour répondre à des besoins précis qui étaient ceux de l’accueil de l’exode rural, la rapatriement des grecs de l’Asie Mineure et de la mer Noire et enfin la situation de pauvreté qui a succédé à la participation de la Grèce à la grande guerre. Le choix du système Dom-ino ( 22 ) est donc celui d’un modèle constructif qui permet de la simplicité, de l’économie de construction et une grande durée de vie. Modèle qui peut être répété à l’infini comme une base pour une nouvelle architecture populaire qui répondra aux besoins mentionnés. Nous estimons ici que probablement ce système constructif a contribué de manière déterminante pour offrir à la polykatikia une flexibilité programmatique. 1. page 12 2. page 12

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Il y a eu des périodes qui étaient marquantes pour l’évolution de la polykatikia. Insérée à partir des années 30’ dans la ville grecque, elle a remplacé le tissu préexistant de l’architecture néoclassique, vu à l époque ; malgré ses origines classiques ; comme une configuration réimportée de Munich par les rois grecs d’origine bavaroise. Les architectes grecs sont ainsi rentrés dans l’ère moderne en remettant en cause la culture grecque néoclassique, étant dans une recherche continue d’une identité architecturale propre à la culture grecque. Dans ce processus ils ont été fortement influencés par le courant moderne mais en l’hybridant dans la psychosynthèse de la nation hellénique. Il faut rappeler ici qu’à la constitution de l’état en 1830 le pays n’a aucune grande ville et compte dans son territoire prioritairement des villages, situation qui a persisté dans le temps. Les villes ont été construites avec l’infrastructure formée par l’ensemble des polykatikias remplaçant les petites villes néoclassiques qui étaient construites entre temps. Plus loin, nous pouvons constater aussi une certaine crise identitaire au pays entre son histoire et ses origines helléniques qui ont tant influencé l’occident et les 400 ans de mélange culturel sous l’occupation de l’empire ottoman que la Grèce essayait d’effacer. Ceci peut être expliqué par le fait que lorsque la Grèce va vouloir se réidentifier à l’aube de la modernité, elle va opter pour une solution moderne et internationale mais traditionnelle et locale à la fois. Nous pouvons ainsi dire que la construction de la ville grecque a peut-être été inspirée par là où le pays reconnaissant ses identités, c’est-à dire dans la variété et l’aspect vernaculaire de ses magnifiques villages dispersés dans l’ensemble de son territoire. Blancs et pittoresques dans le paysage sec de la mer Egée ( 4 p.13), en pierre et aisés sur le continent et les montagnes enneigées, modestes et recyclables sur les vallées agricoles du Centre ou imposants et riches en détails aux îles ioniennes, mélangés culturellement aux vallées de la Macédoine et de la Thrace, ils ont tous un point en commun. C’est leur caractère vernaculaire qui les a formé au fil des siècles à travers le savoir-faire, les besoins et les mutations locales. Peut-être qu’au final, la manière de construire une grange, sur les montagnes grecques ( 5 p.13) ; et la transformation de celle-ci au fil du temps ; a autant influencé la formation de la polykatikia que le modèle Dom-ino du grand Le-Corbusieur transnational. 24


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4. a. Bernard Rudofsky, Oia, Grèce / b. Point Supreme architects, Athènes comme une ïle

5. Archetypes*, exposition, Giorgos Triantafyllou

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Nous pourrions dire qu’aujourd’hui la culture d’urbanité qu’on retrouve dans les vieux films du cinéma grec (par exemple aux années 60’) est presque complètement disparue. Les années 90’ et 00’ ont apporté dans la ville grecque comme partout en Europe des nouveaux modes d’habiter liés aux rêves d’individualisme suburbain, l’automobile et des nouveaux modes de consommer. La ville grecque très compacte jusqu’à ce niveau là, a connu son étalement et des nouvelles entités qui font la ville, autres que la polykatikia, notamment la maison individuelle et le centre commercial. Ces phénomènes d’urbanisation ont été des catalyseurs d’une baisse de la culture urbaine dans la ville grecque. Le modèle de la polykatikia est vu aujourd’hui d’une manière très négative par une grande partie de la société grecque à cause : • du tissu dense généré avec des rues parfois étroites et peu de place pour l’espace public. Cet espace public fini souvent par être un espace résiduel qui se crée notamment dans la rue, entre les polykatikias, ou rentre dans celles-ci. Un espace public sous-estimé certes, mais extrêmement animé, jour et nuit accueillant un ensemble social et une multiplicité d’événement. • de la démolition du patrimoine bâti préexistant, • des villes construites souvent de manière anarchique ou arbitraire sans un plan-cadre global, • de la dévalorisation du « vivre en public », dehors, à l’égard du “vivre chez soi”, ce qui peut se contredire car la polykatikia mélange la sphère du privé avec la sphère du public. Elle dégage de son intériorité vers le public une extension, via les balcons sur toute la longueur, l’appropriation de la façade du bâtiment par chaque occupant etc. De la même manière, la vie du public immerge dans le corps et l’intériorité de la polykatikia, à cause de la mixité d’usages et de programmes. L’entrée, le noyau central, les circulations et les paliers de la polykatikia, avec cet ordre, obtiennent un caractère, plus ou moins intense de fréquentation et de vie publique. Ceci est exprimé par le fait qu’une grande partie des polykatikias situées au centre ville de Salonique possèdent à l’entrée un poste de concierge, métier en voie de disparition aujourd’hui mais qui était là en exprimant le besoin de contrôle de l’accès public à la polykatikia. • des lois de construction et des PLU peu fiables en terme de continuité et viabilité.

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1950

1960

1970

1980

Évolution de la façade1, Polykatikia

1950

1950 1950

1960

1980

1960

1970

evolution of plans [plan 01]

source: Paschou 2001

1960

1950

1960

1970

1980

1980

Évolution du Plan2, 1980 Polykatikia

• • •

4 floors - 2 apart. per floor Flats symmetrical organised Spacious flats with modern outlook of integraded common spaces

• • •

5 floors - 4 apart. per floor Staircase and corridor to serve 4 flats 4 light wells, 2 very small

• • • •

Ground floor designed for shops Small flats at the back Shops with attics WC with small light pipe

• • •

5 floors - 5 apart. per floor Flats served with 1 staircase and corridor Less but bigger light wells

• •

Squized motive of many shops Small single flat

• • •

5 floors - 4 apart. per floor Small squeezed flats Light pipes unefficient

Ground floor formed with arcades Shops with no supplementary facilities Small shops with attics

• •

• •

• • • •

Facades visualize the horizontal and vertical openings Balcony slabs and its breast walls treated as detached rectangular motives

No decorative motives Same material follows the foreheads of balcony slabs Facade is organized by surfaces-panels in recess, openings or balconies are grouped Corners of the buildings are dissolved in meeting point of solid walls and panels with openings

Concrete slab and concrete beam joined in one surface and treated as one continuous horizontal forehead in recess or excess

Surrounding forefronts of balconies exaggerated in height

Déscription de l’évolution chronologique en anglais description of the evolution [table 07 ]

source: 1. source: Paschou 2000 Paschou 2001 2. source: Paschou 2000

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2. II. Descriptif: La ville grecque. Polis-katoikia

« Athènes est certainement la ville moderne par excellence, […] » ( Frampton, 2001) «[…] un très beau exemple de ce qu’on appelle une ‘ville générique » ( Cristiansee, 2001) « En regardant Athènes, on voit une qui est en contradiction avec les modèles du XXe siècle. Athènes n’est pas divisée à des zones mono-fonctionnelles et n’illustre en aucune manière la structure d’une ville fonctionnaliste » ( Woditch R, 2009 ). Le but de la ville fonctionnaliste étant la séparation des usages non ressemblants, ce qui n’est pas le cas dans la ville grecque où tout se mélange et tout s’hybride. Woditch compare la dimension sociale d’Athènes aux villes médiévales dans lesquelles les marchands et les artisans, les jeunes et les vieux, nécessairement vivaient et travaillaient l’un à coté de l’autre. Selon Aesopos et Simeoforidis ( 2001 ) « ...il n y a pas de centre dans la ville grecque contemporaine... il n’y a pas de périphérie dans la ville contemporaine grecque... ». Richard Woditch poursuit leur réflexion : « A chaque partie de la ville, la variété ainsi que la combinaison et densité imprévues de programmes prouvent que le zoning n’a pas ça place ici. Le caractère urbanisé de la ville grecque n’est pas réduit lorsque la ville s’agrandit... » Ce paysage urbain a été formé et continue d’être formé par un système d’urbanisation sans un fond théorique bien défini. Quasiment l’ensemble de la ville a été formé à travers un système ouvert de construction basé sur l’initiative privée. Ce système s’appuie sur la loi qui s’appelle « antiparochi » signifiant un « contreéchange », qui se réfère à un échange immobilier. L’antiparochi encadre librement un échange de terrain entre le propriétaire avec l’entrepreneur ,de petite à moyenne échelle, contre de la surface construite, exprimée en un ou plusieurs appartements. Le but étant de construire une polykatikia l’entrepreneur va vendre ensuite le reste des appartements. Cette relation terre-capital a été initiée aux conditions de l’après guerre suite à des raisons socio-économiques mais aussi suite à des raisons portant sur la construction et l’espace avec par exemple la majorité de la terre appartenant au peuple et peu à l’état, cette terre étant divisée en des petites parcelles. Il faut souligner la valeur sociale et économique du système, ayant comme but de construire des villes rapidement avec peu de moyens publics tout en facilitant l’accession à la propriété de chaque foyer grec. Avec une représentativité de 0% de parc locatif social sur le parc total le logements 1 nous pouvons constater que le système de l’antiparochi et le développement de la polykatikia ont prouvé jusqu’à présent leur valeur opérationnelle et sociale. Ils ont su répondre à une grande demande de logement et aux grandes vagues d’arrivée de migration tout en remplaçant le bâti préexistant. Système qui s’est montré efficace et opérationnel, l’antiparochi s’est appliquée dès l’après guerre, intensivement pendant trois décennies et continue d’être appliquée jusqu’à aujourd’hui en formant la ville. 1. CECODHAS-DEXIA-USH, Dexia Editions, Paris 2007

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Selon Nikos Papamichos ( 1999 ), la notion de la propriété horizontale qui a permis le fonctionnement de l’antiparochi annule la répétition de ce mécanisme comme un moyen de réintégration de la parcelle à la construction de bâti puisque le terrain se retrouve presque toujours morcelé entre plusieurs propriétaires. Plus loin, la réduction des COS et des SHON depuis la dernière grande loi sur la construction datant de 85’ ; tendance irréversible face à la nécessité d’amélioration des conditions environnementales ; ne permet pas le remplacement des polykatikias existantes par d’autres faisant le même volume. Nous constatons donc que les mêmes procédures qui ont facilité la mise en place de la polykatikia et les réponses aux besoins de la population font qu’à ce jour, ce modèle est difficilement remplaçable sans passer par des procédures de spéculation immobilières et de gentrification. Cette situation explique peut-être partiellement le besoin pour la polykatikia d’être évolutive et de se transformer afin de pouvoir continuer à répondre aux besoins sociétales et continuer à exister. Faisant preuve d’un aspect vernaculaire cette situation nous incite aussi fortement à se questionner à savoir, comment nous allons nous positionner et comment, avec quelles réponses, nous allons procéder demain. « Comment de l’espace pourrait-t-il être défini de beau ou de laid ? » ( Zevi, 1957) Cette citation de Zevi sur la subjectivité de la beauté est fournie ici pour nous permettre de ce questionner sur ce qui fait finalement l’architecture. Est-ce plus important le fait que la polykatikia forme la ville à travers des façades vues comme « laides », ou bien le fait d’avoir prouvé ; avec 0% de logement social dans la ville grecque ; sa capacité de répondre à un vrai besoin d’habitat (entouré de vie) tout en facilitant l’accession à la propriété et formant une ville dynamique ?

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Tissus Athéniens

1. Petroupolis- Ilion, 2. Kifissia, 3. Gerakas, 4. Eleonas, 5. Kypseli, 6. Psychiko, 7. Peristeri, 8. Athènes-Centre, 9. Agia Paraskevi, 10. Le Pirée, 11. Kalithea, 12. Ilioupoli. Seulement les 6, 12 et le 8 (Centre d’Athènes) font preuve d’un plan global d’urbanisme. Pour Athènes l’application de ce plan fût moins que partielle. Les 1, 10 et 11 font preuve de l’application d’une trame. Pour le 10 ( Le Pirée ) celle ci date depuis l’antiquité quant à l’1 et le 11 la formation de la ville reste initialement un résultat d’urbanisme «spontané».

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

(La sélection est plus représentative en terme de variétés possibles qu’en terme quantitatif)

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Trames

Elia Zenghelis, Les trames de la mêtropole Athénienne

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3. DÉVELOPPEMENT DU SUJET

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3. I. Le rôle de l’architecte Selon Hillier B. (2007) L’architecture est un « art social » non pas simplement parce que les bâtiments sont des symboles visuels d’une certaine société, mais aussi car à travers la manière que les bâtiments, individuellement ou collectivement, créent et mettent en ordre l’espace, nous sommes capables de reconnaître la société : qu’elle existe et prend une certaine forme. « La société rentre dans l’expression, la nature et la forme des bâtiments. La demande d’espace par le client-usager dans un bâtiment, est en même temps une demande sociétale, une demande ou plutôt un besoin de mettre en place et de gérer des relations entre un certain nombre d’individus-usagers. » Suivant la logique de Hillier et dans le sens inverse, comprendre le contexte de société et la implication des architectes à la formation de la ville grecque, nous permettra d’analyser la nature et la qualité de son architecture.

3. I. A Le rôle de l’architecte au fil des siècles. Du maître d’œuvre à l’architecte décorateur

Le rôle de l’architecte a fortement évolué à travers les siècles en se trouvant aujourd’hui sur un point critique. Depuis l’antiquité jusqu’au XVe siècle l’architecte était à la fois le concepteur-planificateur et le constructeur en justifiant son titre de «maître d’œuvre». L’architecte maîtrisait à la fois toutes les techniques qui étaient liées avec la construction et l’art de la conception. A partir du XVe siècle cette union entre l’art et la technique, l’architecte à la fois artiste et artisan, va commencer à disparaître 1. Le domaine de la construction aura une tendance à se complexifier comme tout domaine de l’activité humaine. Cette tendance va être accentuée plus tard notamment avec la Révolution industrielle. Pour répondre à la complexité qui ne cesse d’augmenter l’homme développera une spécialisation des activités pratiquées en les répartissant à l’image des «sous-problèmes». Dans cette logique, la spécialisation des techniques de construction ont fait que l’architecte n’était plus apte à répondre à toutes les exigences puisqu’il ne maîtrisait plus la parfaite connaissance de chaque activité liée à la construction. Ainsi, l’architecte n’a pas su conserver son rôle de maître d’œuvre dans le vrai sens du terme. Depuis, l’architecte se trouve dans une constante baisse vis à vis de son rôle dans le domaine de la construction, ayant perdu en partie le caractère prestigieux qu’il portait autrefois. Aujourd’hui nous pouvons dire que l’architecte influence moins que jamais dans le milieu de la construction. En effet, il se place dans un moment critique où l’utilité de son métier est souvent remise en question et il est menacé de disparaître complètement. Pourtant nous sommes face à une situation paradoxale. Malgré la perte de son influence, le travail de l’architecte est plus médiatisé que jamais. Jamais l’architecture n’a été un art aussi populaire, avec autant de revues et de livres publiés, la naissance des star-architectes très populaires et généralement la transformation de l’architecture d’une utilité et d’une qualité intrinsèque à une série d’images des modes de vie médiatisées à travers des outils de marketing. 1. La fondation de l’École des Ponts et des Chaussées en 1747 illustrera historiquement la rupture de cette union et le métier de l’architecte va se dissocier de celui de l’ingénieur.

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3. I. B Le rôle de l’architecte dans le vernaculaire.

« Architecture sans architectes » (voir aussi Claude Lévi-Strauss et la notion du bricolage p.29)

Mais quel était et continue d’être le rôle de l’architecte à la constitution d’ensemble faisant appel à la notion du vernaculaire ? Bernard Rudofsky ( 1964) donnera la réponse à l’intitulé de son influente exposition au MoMA en 1964 et son livre qui l’a succédé, « Architecture Without Architects ». Pour Rudofsky il y avait un vrai besoin pour les architectes de connaître, comprendre et théoriser sur les constructions n’étant pas issues du travail d’un architecte mais du travail des constructeurs anonymes. Pour lui les architectes devaient apprendre par les formes architecturales pré-modernes. Ces constructions constituaient auparavant une connaissance peu diffusée et publiée. Selon lui nous connaissions si peu qu’il n’y avait pas un terme précis pour les définir. Il s’agit des architectures que « nous pouvons appeler vernaculaires, anonymes, spontanées, indigènes, rurales selon leur cas ». Vernaculaire 1 : « Qui est propre à une région ou à un pays ou à ses habitants. » Architecture Vernaculaire 2 : « Un état de la question de l’architecture vernaculaire dans le monde a été fait en 1997 par le professeur Paul Oliver, maître d’œuvre des trois volumes de l’ «Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World», vaste somme publiée aux éditions Cambridge University Press. Le premier volume passe en revue les théories, les principes et les philosophies ayant cours dans l’étude de l’architecture vemaculaire, définie comme étant l’architecture des gens, l’architecture sans architecte, faisant appel aux matériaux disponibles sur place et mettant en œuvre des techniques traditionnelles (par opposition à l’architecture pour les gens, l’architecture d’architecte). Encore n’est-il pas question des architectures vernaculaires du passé, seules sont concernées celles encore observables à la fin du xxe siècle. Sont également abordés : l’influence des traits culturels, l’impact des milieux physiques, le rôle des matériaux et des techniques, les étapes de la construction, les détails d’aménagement, l’importance des éléments symboliques et décoratifs, les méthodes de classification typologique, la variété des usages et des fonctions. Les volumes 2 et 3 abordent les traditions constructives dans le cadre de grandes zones culturelles plutôt qu’au sein de contextes nationaux qu’elles transcendent bien souvent d’ailleurs ».

1. Wiktionnaire 2. Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World

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Le rôle de l’architecte dans le vernaculaire.

Suite.

Nous pourrions dire que si l’on considère une ville comme un objet en soit, toutes les villes font preuve d’une construction dite vernaculaire puisqu’elles reflètent une certaine spécificité locale de la population qui les ont construites. A travers la population elle reflètent le contexte dans lequel leurs habitants les ont édifiées et construites. Ainsi à l’image de la ville nous pouvons théoriquement faire une lecture du cadre sociétal, culturel, politique topographique et chronologique dans lesquels elle a été sculptée. Les architectures soviétiques renvoient à un autre cadre que les architectures indigènes en Australie qui à leur tour renvoient à un autre cadre que la ville New-yorkaise etc. Mais nous ne pouvons pas généraliser en proclamant que toutes les villes sont des constructions vernaculaires car nous allons associer leur création uniquement avec «l’architecture des gens» en effaçant la contribution de «l’architecture pour les gens», celle de l’architecte et toutes ses visions. Pourtant nous estimons qu’il existe des ensembles construits ou des unités qui reflètent particulièrement la culture de la société locale et le travail de leur constructeur dans son contexte plus que d’autres et nous les classifions comme vernaculaires. Des architectures et des styles qui reflètent les habitudes et les besoins locaux ainsi que les ressources matérielles disponibles. Nous ne pouvons pas attribuer l’architecture vernaculaire à l’œuvre d’un architecte, un constructeur donné, ou généralement une seule personne pour deux raisons. D’une part l’architecture vernaculaire ne consiste pas en un objet architectural isolé mais s’inscrit dans un style qui crée un ensemble uniforme. Le créateur emprunte de ce style de ces pratiques des savoir faire et une connaissance et pratique commune partagée. D’autre part, ces connaissances et pratiques formant un style vernaculaire ne sont pas issues d’une période courte mais elles sont dérivées de plusieurs générations d’expérimentations, erreurs, améliorations et transmission de techniques et du savoir faire. Ainsi l’architecture vernaculaire n’appartient pas au constructeur mais à cette connaissance partagée diachronique et évolutive. Les pratiques vernaculaires, l’architecture sans architectes produit-elle des villes informelles?

Athènes

Rudofsky, Marrakesh

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3. I. C Le rôle de l’architecte à la création de la ville grecque.

Jeux des Rôles : l’Architecte, l’Ingénieur et l’entrepreneur.

Le métier de l’ingénieur civil en Grèce prend le pas sur celui de l’architecte (ainsi que sur celui du topographe-géomètre qui est chargé de l’élaboration du plan topographique d’insertion dans la parcelle et la définition précise des limites). Cette domination de l’architecte par l’ingénieur était encore plus marquée pendant les décennies de la reconstruction massive des villes (début 60’- fin 80’). C’est d’ailleurs à cause de cela que pour la conscience collective, la ville grecque fût plus un produit dérivé des ingénieurs et des entrepreneurs que des architectes. Cette situation est due au fait que l’ingénieur est capable de signer une étude architecturale ainsi que le dossier de permis déposé auprès du service d’urbanisme, jusqu’à un certain seuil en terme de surface. De la même manière un architecte peut techniquement assurer la statique d’une petite maison ayant des limitations en terme de surface et de hauteur. Un architecte en Grèce obtient son diplôme à l’école polytechnique et porte le titre d’architecte-ingénieur même si ses compétences et ses droits de signature en terme d’ingénierie sont limités. Cependant, l’architecte n’est pas apte à assurer une étude statique sur le comportement parasismique de la structure, un objectif primordial dans le contexte constructif grec. Le résultat en est que, finalement, l’architecte n’a pas de droits sur ce qui concerne l’étude de la statique ; et son métier ne se chevauche pas sur celui de l’ingénieur comme dans le cas contraire. Si l’on fait le parallèle avec le jeux des rôles et les droits équivalents en France nous allons constater certaines différences. D’abord la similitude consiste au fait que dans les deux cas c’est l’architecte qui est chargé de déposer le permis de construire auprès des services d’urbanisme. Malgré cela, un architecte en France a le droit par la loi de prendre une complète et parfaite responsabilité du dossier et de se porter responsable pour la statique de son bâtiment ce qui n’est pas le cas en Grèce. Même si un architecte en France va préférer habituellement s’adresser à un bureau d’étude pour la partie statique afin de ne pas prendre la responsabilité, législativement il a le droit de le faire. Plus loin et en parallèle de cela, un ingénieur en France n’a pas le droit de signer une étude architecturale (même pour une petite échelle) ou de déposer un permis à construire. Seule exception c’est lorsqu’il s’agit de sa propre maison et d’une taille limitée (extension, garage, etc) Distinction en deux parties : • A. une œuvre privée • B. une œuvre basée sur la loi d’ «antiparohi» avec un contre-échange entre propriétaire et entrepreneur. A. Pour une œuvre privée, le propriétaire de la parcelle s’adresse habituellement à un architecte de son choix. Mais il peut également s’adresser à un ingénieur civil. L’architecte peut s’adresser à un collaborateur ingénieur et topographe-géomètre pour les études préalables et prendre en charge les sujets comme le choix et la supervision des métiers de la construction, le choix des matériaux etc. C’est l’architecte ou l’ingénieur civil qui supervisent le chantier. Une supervision remarquable pour cette catégorie d’œuvres privées qu’effectue également le propriétaire. C’est ainsi que fût construite une grande partie des maison privées. 38


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Ne font pas partie des constructions arbitraires-illégales (6 p.24). Ces dernières sont d’habitude l’issu de deux procédures de construction. Pour la première, il s’agit d’une négociation directe entre le propriétaire et un entrepreneur faisant les choses rapidement. Pour la seconde il s’agit d’une procédure d’autoconstruction avec le propriétaire qui supervise les corps de métiers de la construction (ou même il peut s’agir de lui construisant ou participant à la construction : à très petite échelle et si il possède la connaissance technique nécessaire). Suite aux deux cas le propriétaire attend et compte sur une régularisation qui se fait tous les 10 ou 15 ans après avoir payé une amende et seulement si la construction n’est pas située dans une forêt ou un ensemble protégé pour des raisons naturelles ou patrimoniaux. B. Si la construction se base dans le système de l’« antiparohi », le ou les propriétaires s’adressent à un entrepreneur avec qui ils vont se mettre en accord et négocier la qualité de l’échange. Ce contreéchange va être exprimé par le nombre d’appartements que l’entrepreneur va verser au propriétaire en échange de sa parcelle et la possibilité de la construire. L’entrepreneur qui n’est pas forcement un ingénieur (il n’a même pas forcement suivi un parcours universitaire..) choisira un ingénieur, un architecte et un géomètre-topographe pour effectuer le nécessaire. L’entrepreneur supervise et se porte responsable face aux clients à travers un acte contractuel signé avec ceux-ci. C’est ainsi qu’a fût construite la majorité des polykatikias dans les villes grecques à partir de la fin des années 50’. L’ingénieur civil a la responsabilité de l’étude statique d’un immeuble qui est vérifiée par le bureau adéquat du service d’urbanisme. L’étude statique, ainsi que l’étude parasismique concernant l’immeuble sont examinées par les bureaux du service d’urbanisme en accord avec le Règlement Général Constructif (GOK). Le GOK se met à jour tous les 10-15 ans en devenant de plus en plus exigeant en terme de résistance parasismique, emprise au sol, COS, prédiction de stationnement etc. Le GOK devient plus exigeant par rapport aux années de la reconstruction quand ceci était très avantageux pour le constructeur et le propriétaire, favorisant la construction, secteur important de l’économie nationale. Comme en France, le dossier-permis de construire est déposé au service de l’urbanisme par l’architecte pour être examiné par rapport au coefficient d’emprise au sol, le coefficient d’occupation des sols, la hauteur de l’immeuble, la décomposition des volumes, le respect des prescriptions architecturales ; si prévues pour le quartier ; la façade minimum prévue, la distance par les bâtis environnants etc. Dans le dossier est compris aussi le plan topographique élaboré par le géomètre-topographe qui est examiné pour la surface de la parcelle, l’altitude au point le plus haut de celle-ci, la précision et le respect des lignes de construction et des lignes d’aménagement des sols-alignements etc. Comme mentionné ci-dessus, un architecte (un topographe ou bien un autre ingénieur) peut se charger de l’étude constructive d’une petite construction (jusqu’à R+1) même si il préfère ne pas prendre cette responsabilité (comme en France aussi où passer par un bureau d’étude n’est pas une obligation légale) En tous cas l’étude parasismique doit impérativement être faite par un ingénieur civil.

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L’entrepreneur n’a aucun rapport avec le service de l’urbanisme. Sa responsabilité consiste à gérer sa boite de construction et à la maintenir prospère, à organiser les différents corps de métiers en terme de planification. Sa responsabilité consiste aussi évidement à acquérir les terrains nécessaires pour la construction ou trouver des propriétaires de terrains intéressés et arriver en accord pour mettre en place le système d’« Antiparohi ». Ensuite, il est responsable pour trouver et superviser les métiers de la construction concernés. Plus loin, il est responsable face à l’Institution d’Assurances Sociales (IKA) à laquelle il doit verser les cotisations d’assurance des employées. Enfin, il effectue les commandes des matériaux pour lesquels il est suivi par l’architecte qui veut assurer la qualité de ceux-ci. L’architecte en dehors de la rémunération pour l’étude architecturale est aussi rémunéré pour le suivi du chantier. Enfin si le projet est d’une moyenne à grande échelle, l’étude est également signée par d’autres ingénieurs pour les sujets relatifs (ingénieur électricien, ingénieur en mécanique). Nous constatons que l’architecte dans ce processus du système libre d’« Antiparohi » à participé moins que l’ingénieur à la création de la ville grecque, même si son rôle était toujours là. Son rôle ne consistait pas à concevoir des objets « remarquables » qui allaient remettre en question tout le processus, mais respecter un système qui a été mis en place pour le bien commun en laissant à coté son « égoïsme de concepteur ». Sans être appelé de mettre en place des stratégies urbaines, la conception de l’urbain se concrétise par le dessin et les différentes variations que l’architecte va donner à l’unité qui forme la ville.

6. Constructions arbitraires se rapprochant de la seule chose intacte sur le bassin Athénien, ses collines.

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Architecte Vafiadis, polykatikia de standing. rue Irodou Atikou, Athènes. Les polykatikias des années 60’ font plus souvent l’objet d’un travail d’architecte et de l’expérimentation spatiale et formelle


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3. II. Claude Lévi-Strauss et la notion du bricolage C’est Claude Lévi-Strauss qui a défini en 1962 dans son œuvre « La pensée sauvage » la notion du « bricolage ». Lévi-Strauss définira le bricoleur comme celui qui va utiliser la matière existante qu’il peut trouver dans une culture donnée comme une méthode d’expression à travers la sélection et l’assemblage de cette matière. Bricoler c’est « faire avec ce que l’on dispose ». C’est une démarche qui se veut libre, intégrée dans un « certain état de civilisation » en facilitant ceux qui disposent peu ou moins des ressources. La finalité de ces processus, devient un produit nous permettant de faire une lecture de la culture ou du contexte (social, historique, économique) dans lequel l’œuvre du créateur s’inscrit. Ainsi, ce produitfinalité de la création d’un créateur peut devenir selon Lévi-Strauss un moyen de se définir soi-même et un moyen d’expression pour une personne ou pour une société. Le produit du bricolage peut donc devenir un outil de lecture du contexte sous lequel il a été créé. Le mot bricoler vient de l’italien “bricola” qui lui vient du mot latin “brihil” signifiant casser, provoquer une rupture. De telle manière, le bricoleur n’hésitera pas à « casser et réutiliser des matériaux de manière qu’ils ne soient plus situés dans leur contexte traditionnel ou historique ». Lévi-Strauss fera dans son œuvre le parallèle entre le bricoleur et l’ingénieur-savant qui dispose d’avance des matériaux et des outils nécessaires pour arriver au but de son projet. Le bricoleur au contraire se situe dans une démarche expérimentale et peut être vu plus comme un “artiste” ou un artisan. Il n’est pas dans un processus “académique” disposant d’une connaissance «unique» mais dans une démarche instable et unitaire et non pas répétitive. Claude Lévi-Strauss distingue « le savant et le bricoleur par les fonctions inverses que, dans l’ordre instrumental et final, ils assignent à l’événement et à la structure, l’un faisant des événements (changer le monde) au moyen de structures, l’autre des structures au moyen d’événements ». Cependant, l’œuvre de l’ingénieur ne discrédite pas l’œuvre du bricoleur puisqu’ils sont tous deux fondés sur une démarche solide et un contexte particulier qui n’est pas le même. Les deux ne sont pas forcement deux rôles du créateur complémentaires mais si l’on emprunte le cas de l’architecte, son statut intégrait depuis toujours simultanément le rôle de l’ingénieur-savant et celui du bricoleur. Selon l’architecte et le contexte concerné, l’un rôle peut être prépondérant par rapport à l’autre. « L’art s’insère à mi-chemin entre la connaissance scientifique et la pensée mythique ou magique ; car tout le monde sait que l’artiste tient à la fois du savant et du bricoleur : avec des moyens artisanaux, il confectionne un objet matériel qui est en même temps objet de connaissance » [LéviStrauss C, 1962] Derida J. [1966] se basa sur la notion de l’espace mythique développé par Lévi-Strauss pour définir l’ingénieur comme un mythe produit par le bricoleur. Si le bricolage est défini comme « la nécessité d’emprunter son concept à partir du texte d’un patrimoine qui est plus ou moins cohérent ou ruiné », dans ce cas, tout le discours est une forme de bricolage. Selon Derrida, il ne peut exister un «ingénieur» qui, contrairement au bricoleur, allait bâtir son langage à partir du «néant» pour devenir « l’origine absolue de son propre discours ». Selon Derida, « il y a un point d’origine, ou un centre, que le bricoleur peut «détruire», ou par lequel le bricolage peut différer ».

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C Lévi-Strauss, (1962) « Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées; mais, à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils, conçus et procurés à la mesure de son projet : son univers instrumental est clos, et la règle de son enjeu est de toujours s’arranger avec les «moyens du bord», c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures. » « L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie); il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que «ça peut toujours servir». De tels éléments sont donc à demi particularisés: suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de l’équipement et du savoir de tous les corps d’état mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d’opérations quelconques au sein d’un type.» Le Bricolage et la ville grecqu Cette étude défend l’opinion et essaye de démontrer que la constitution de l’environnement urbain athénien et plus généralement celui de la ville grecque, fait appel à la notion du bricolage. En effet, la ville grecque fut un ensemble constitué par une série d’actions provenant de l’ensemble des individus en mettant en place la « matière existante » que les cadres socio-économiques et politiques permettaient d’utiliser. Quasiment l’intégralité de la société grecque a contribué à ce système-processus de construction possédant des rôles diverses : celui du propriétaire de la parcelle qui veut l’utiliser pour subvenir à ses besoins familiaux, de l’auto-constructeur qui bâti (parfois de manière arbitraire), de l’entrepreneur, de l’architecte (parfois écarté de la procédure), l’ingénieur ( le rôle duquel est quelques fois surestimé ou surexploité). L’ensemble de ces individus, traversant les générations, a fabriqué une ville par des petites actions disséminées. Une ville constituée de différentes expressions de la même typologie-infrastructure qui est la polykatikia pour la ville grecque. Ça ne fut pas un processus « in fine » mais une démarche qui se veut évolutive ancrée fortement dans le contexte et le système social, économique et culturel. Cependant, nous pouvons considérer ici que la constitution de toute ville à travers le monde peut faire preuve de caractéristiques similaires. C’est-à-dire être le dérivé d’un ensemble d’actions, traversant le temps, qui sont inscrites dans un système évolutif selon le moment et les circonstances sociétales.

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Ce qui est particulier à Athènes et à la ville grecque ce sont les dimensions que ces pratiques de «bricolages» représentent face à la création de la ville. Comme ça a été dit précédemment, Athènes n’est pas une ville dessinée. Les pensées fonctionnalistes n’ont pas eu lieu d’être dans le contexte grec et les pratiques d’urbanisme encadrées par l’état ont eu peu d’applications. Plus loin, les actions caractérisant l’urbanisation du bassin Athénien ne sont pas simplement disséminées et isolées mais font preuve de processus arbitraires et instables présentant une certaine complexité. Nous pouvons parler des expressions d’une démarche de «bricolage» provenant en même temps du «citadin» et de l’état. Dans le premier cas il s’agit de la personne propriétaire d’un terrain ou bien ceux qui se sont installés sur des terrains à qui ils n’appartiennent pas en causant une situation prédéterminée. Plus loin, nous pouvons distinguer ceux qui sont tournés vers des modes d’auto-construction pour loger leur familles, ou bien ceux qui sont appuyés sur la loi d’« Antiparohi » (échange de terrain contre une surface construite) et qui, à l’aide d’entrepreneurs ont profité de la construction d’une polykatikia pour se loger ou pour s’enrichir. L’inscription de la polykatikia dans le territoire de manière arbitraire a engendré la prise de responsabilité par le propriétaire (ou le maître d’ouvrage) pour la mise en place des réseaux primaires inexistants, comme l’état ne participe pas à la procédure. Dans le deuxième cas, l’état traverse, dès l’après-guerre jusqu’aux années 80’, des situations sociétales fragiles comme la Guerre, une Guerre civile, une dictature avec une invasion en Chypre, mais avant tout le besoin de répondre aux besoins de l’exode rural et le courant migratoire de la diaspora qui retourne au pays. Un état donc instable, préoccupé par les les situations sociétales et ayant peu de moyens, se contente par la prise en main par la population de l’extension urbanistique et la mise en place des réseaux nécessaires. Ensuite, pour l’état, l’objectif essentiel, qui n’est pas autre que de loger les populations arrivant à Athènes est atteint à travers cet urbanisme de bricolage. La validité de l’efficacité de ce système pour loger rapidement une population est prouvé par l’absence du logement social en Grèce. En effet, il y a eu besoin de mettre en place que peu d’exemples de logement ouvrier (s’approchant du 0% du parc total) pour répondre à la demande de logement. La dispersion des polykatikias dans le territoire, souvent par une série d’actions arbitraires comme celles décrites ci-dessus, ainsi que la forte augmentation de la population ont causé un étalement urbain. L’intégralité du bassin Athénien entouré de montagnes s’est trouvé recouvert par une écorce organique car instable, mutable expression de la société et de la culture qui l’a créée et le transforme. Malgré cet étalement « à l’infini » du modèle et le caractère arbitraire des actions, il faut préciser que Athènes représente jusqu’au milieu des années 90’ une ville extrêmement compacte et dense.

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3. III. Adaptabilité et Polyvalence

( voir études de cas B.1 -> B.6 p. )

Comme ce fut expliqué auparavant, la polykatikia abrite également d’autres usages que celui de l’habitat. La polykatikia selon Aris Konstantinidis, fameux architecte de l’ère moderne n’est pas et ne doit pas être simplement un immeuble de logement collectif mais un « récipient de vie ». Un conteneur où la ville trouve sa place et qui alimente la ville avec sa privacité et sa vitalité. Nous estimons ici que ce qui a permis à la polykatikia d’avoir ce caractère polyvalent sont trois choses ; A. un choix d’une stratégie politique, B. son plan et C. son système constructif.

A. La Stratégie Politique ( voir éxtrait «La stratégie de la «non-stratégie»» p. ) Le choix de la stratégie politique expliqué ci-dessous, mis à part sa volonté de répondre aux circonstances et contraintes sociales et économiques, avait comme but de déplacer la formation de la ville à l’initiative privée et à la responsabilité de tous. Ainsi l’état n’est plus responsable, ou plutôt moins responsable, de veiller et préparer la formation de la ville qui en partie s’auto-organisera toute seule. Ce reniement de la part de l’état, d’une part de sa responsabilité a eu des effets positifs mais aussi des faiblesses. Le manque des espaces verts ou/et vides et la qualité de l’espace public qui prend une forme libre et autogérée, et le manque relatif d’équipement publics en font une illustration de ses faiblesses. A l’opposé, la bonne répartition d’usages dans la ville qui font que son fonctionnement se rapproche, bien au centre comme à la périphérie, d’une ville à l’ancienne (prenons l’exemple de la ville médiévale) pluraliste s’oppose à la mono-fonctionnalité et aux échecs du zoning. Plus loin le caractère animé, jour et nuit, de l’espace public lui offre le vrai sens du terme public et le rend exceptionnel. Ce caractère et qualité des usages répartis et de l’espace public font partis des résultantes d’une ville autogestionnée.

Façade caractéristique des années 60’

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rue Réaumur, Paris

Kypseli, un de quartiers les plus denses à Athènes et au monde


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B. Le Plan. Type ( voir étude de cas A pages ) Cette étude défend l’opinion que le plan, le type de la polykatikia a une contribution à son potentiel caractère de « récipient de vie », exprimé par son instabilité programmatique. Néanmoins, on ne peut certainement pas dire que toutes les polykatikias présentent une seule typologie commune. Malgré cela on a pu constater et on constate qu’il y a une série de caractéristiques que la polykatikia regroupe qui sont présents à toutes ou bien à une grande partie de ses différentes expressions. Des caractéristiques qui la rendent distincte et nous permettent de parler de « La polykatikia » : • Sa typologie, ni rigide ni neutre mais polyvalente tout en étant délimitée (7), • son plan tramé (7), • la situation d’un noyau de circulation à son centre (8), • la taille relativement importante des espaces et des pièces, • le caractère semi-public de ses accès et de sa circulation et leur dimensionnement supérieur au nécessaire (9), • sa capacité d’absorber le public dans son intérieur tout en dégageant le privé à l’extérieur par ses vastes espaces extérieurs ;constitués principalement des grands balcons longitudinaux; (10 p.28), • son poste de concierge qui assurait autrefois un certain contrôle à la pénétration libre dans son intérieur, (11) • l’espace semi-public destiné à tous, qui se crée à son toit terrasse (12 p.27) • les retraits aux étages supérieurs formant des terrasses, (13 p.28) • la constante réservation de son RDC à des espaces semi-publics (commerces, théâtres, cinémas, services), • le pilotis au RDC, lorsque celui-ci n’est pas réservé aux espaces semi-publics, visant à dégager de la place pour le public (même si ces espaces sont utilisés le plus souvent comme des places de stationnement pour les habitants), (14 p.28) • les « stoa » (galeries), reservées au RDC offrent plus de place à l’espace public (15 p.28)

7. Étude de cas A structure, [1/500]

8. Étude de cas A circulation, [1/500]

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Tous ces éléments forment une série de caractéristiques permettant de parler d’un type de polykatikia regroupant toutes ses différentes expressions exprimées par des typologies-variations changeantes au fil du temps. La définition d’un type de polykatikia est également validé par son caractère unique par rapport à d’autres immeubles d’habitations ou immeubles collectifs dans le reste du monde. Ce caractère unique dérive du contexte (historique, législatif, sociétal, climatique, économique). Rebois Didier, architecte à Paris, ancien directeur de l’ENSA de Clermont Ferrand, et secrétaire de l’Europan fait une différenciation entre deux variations de la polykatikia (l’une concernant initialement l’habitat, quant à l’autre concerne des bureaux-tertiaire) tout en décrivant le même objet-type, la polykatikia. ( voir étude de cas C pages ) Rebois Didier (2001) : « La polykatikia a été mise en place par l’initiative de centaines de milliers d’individus (privés)...Même si l’hétérogénéité morphologique est à la mode ; après la période moderne qui a produit une architecture de très haute qualité ; le postmodernisme incontrôlé est prépondérant aujourd’hui, un mixe des formes et des matériaux offrant au kitch urbain un sentiment glorieux, les notions typologiques de la polykatikia, restent paradoxalement fixes et précises : le type de l’habitat dom-ino avec une structure « poteau-poutre » est généralisé avec différents types de variations. Pour l’habitat, le volume du bâtiment est entouré de balcons longitudinaux qui étendent « la privacité » de l’habitat vers la ville, quant aux immeubles de bureaux, le bâtiment est revêtu d’un « écran » décoratif, qui a comme but de démontrer la réussite économique et la richesse de l’entreprise propriétaire. Cette incroyable vitalité concernant la construction privée, trouve sa correspondance dans une visée sociale intense qui est installée dans l’environnement bâti, et respectivement, à la rue, où trouvent leur place et se mélangent l’esprit de solidarité, la volonté d’échange-transaction, la volonté de démonstration, l’esprit commercial, à tel point que quelqu’un reste impressionné quand il rencontre cette sociabilité même loin du centre, à la périphérie. »

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C. Le Système Constructif Concernant le système constructif, Y. Aesopos et G. Simeoforidis [2001] voient la polykatikia comme la réalisation du système Dom-ino de Le Corbusier : une structure en béton armé et un noyau central rassemblant l’escalier et l’ascenseur. Mais malgré le caractère pertinent de la remarque il ne faut pas oublier que la polykatikia en dehors de ses références internationales héritées du mouvement moderne s’inscrit depuis sa genèse dans un contexte sociétal et économique précis qui sont ceux de la société grecque. La polykatikia a pris vie et a connu une telle diffusion initialement pour répondre à des besoins précis qui étaient ceux de l’accueil de l’exode rural, le rapatriement des grecs de l’Asie Mineure et de la mer Noire et enfin la situation de pauvreté qui a succédé à la participation de la Grèce à la grande guerre. Le choix du système Dom-ino est donc celui d’un modèle constructif qui permet de la simplicité, de l’économie de construction et une grande durée de vie. Modèle qui peut être répété à l’infini comme une base pour une nouvelle architecture populaire qui répondra aux besoins mentionnés. Nous estimons ici que probablement ce système constructif a contribué de manière déterminante pour offrir à la polykatikia une flexibilité programmatique.

structure, [1/500] Étude de cas A

système en “poteau-poutre”

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3. IV. La stratégie de la «non-stratégie» En effectuant cette étude, une question m’est venu en tête. À-t’-on voulu que la ville grecque se forme de manière libre et arbitraire se rapprochant du vernaculaire ou bien cela peut-il être interprété comme une forme de hasard résultant de l’organisation sociétale et du parcours historique ? À-t’-on voulu former une unité-typologie, la polykatikia, laquelle à sa répétition forme l’ensemble du tissus urbain ? Mon expérience et mon vécu de la ville grecque ne me donnaient pas les indices pour répondre à cette question que je ne m’étais jamais posé auparavant. Je saurais répondre que la ville grecque présente une homogénéité apparente due en premier degré à son système de création qui est celui de la loi d’« anti-parohi » et puis en second degré à la ressemblance des codes de construction qui l’ont régulée depuis. Après avoir effectué des recherches sur le sujet dans le cadre de ce mémoire, je me suis posé de plus en plus fortement la question de savoir si il y avait une véritable stratégie et une décision politique derrière ce mode de formation et ce résultat exceptionnel puisqu’unique ou bien est-ce un résultat évident d’une organisation moins que partielle par un état qui dysfonctionnait ? Aucune véritable source, à ma connaissance ne prouvait pas une stratégie et une volonté politique derrière la formation de la ville grecque. Yannis Tsiomis, architecte-urbaniste à Paris et professeur à l’ENSA Paris la Vilette voit une « stratégie de la non-stratégie » derrière les politiques de formation de la ville grecque. « La ville grecque de l’après-guerre n’est pas caractérisée par le manque de stratégie mais par le choix conscient d’une stratégie de la non-stratégie. Il s’agissait d’un choix politique » Selon Tsiomis Y. (2001) la conscience collective grecque qui « repère le problème de la ville grecque de l’après-guerre principalement dû à un manque de stratégie et de programmation » est partiellement erronée. « Il est généralement estimé que la polykatikia fut l’expression de ce manque... La conscience que la ville a besoin d’une stratégie, la volonté pour former cette stratégie ainsi que le début d’application de cette stratégie avec des « projets », n’ont pas forcement une relation avec la dynamique que la ville développe dans le temps. Entre la définition d’une stratégie/programmation d’une part, et sa faisabilité et réussite d’autre part, il y a une inéquivalence, laquelle est due au fait que la ville est créée par des stratégies disséminées, fragmentées, divergentes, indépendantes ou pas, groupées ou pas, peu importe leur qualité, dans une temporalité courte et une simultanéité, sans la notion du temps historique continu (parfois du mythe). Cette inéquivalence est due à la difficulté de compréhension non pas seulement de la relation qui se crée entre le tissu social et le tissu urbain, mais aussi du tissu social lui même... une difficulté de définir et comprendre le phénomène d’urbanité. » Le choix politique derrière la stratégie de la non-stratégie pour la création de la ville grecque a un sens. La polykatikia en dehors de son utilité et son sens évident en tant que récepteur de la notion de l’habiter avec ses différentes expressions a eu d’autres rôles. Un rôle économique en transformant la construction à un moteur de l’économie du pays, mais aussi un rôle social puisque la polykatikia a neutralisé la pression et le besoin de construire du logement social en soulageant l’état de cette responsabilité. Tsiomis défend un autre « héritage » méconnu provenant de la polykatikia. Pour lui, la polykatikia « a calmé la tension idéologique qui a suivi la guerre civile (46’-49’ entre le parti communiste et le royaume grec) par l’avènement de la loi d’« anti-parohi », assez libérale, qui a « corrompu » « les consciences de gauche ».

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Avec ses différents rôles et son utilité multiple la polykatikia est rapidement devenue un modèle. Elle a su répondre aux besoins de la société et aux différentes circonstances et elle a fondé une manière de l’habiter propre à elle. Selon Yannis Tsiomis la polykatikia « est l’une des seules productions architecturales de cette époque qui peut s’appuyer sur sa localité. » Ces constats et remarques aident à comprendre et à répondre partiellement à la question d’origine. C’est-à-dire pourquoi on est arrivé à avoir une seule unité qui forme la ville et qui s’adapte pour abriter, réussir cela en abritant différents usages. Je voulais comprendre, entre autres si cette condition était voulue et cherchée initialement par les politiques urbaines et nationales, les lois et les règlements. Je vois apparaître derrière cette « stratégie de la non-stratégie » méconnue un véritable choix politique de construire la ville de manière libre, presque accidentelle par la polykatikia. Ceci est démontré par les rôles expliqués ci-dessus que la polykatikia a été appelée de jouer pour répondre aux circonstances de la deuxième moitié du XXème siècle et aux besoins de la société. Son rôle de moteur économique et de stabilisateur social ont transformé la polykatikia en un véritable outil qui a contribué à la prospérité et la stabilité de l’état sans que son utilité soit véritablement comprise et reconnue. Il y a avant tout un choix qui fait confiance à la ville apte à se créer et s’auto-organiser toute seule par la somme des actions de toute la société comme historiquement les villes ont montré savoir le faire. N’oublions pas que le terme « polis » signifiant la ville en grec provient de l’organisation de la société.

Utilité du concierge Il est estimé que ce n’est sûrement pas un simple hasard qu’une grande partie des polykatikias construites entre le début des années 60’ et le milieu des années 80’ conservaient dans leur halle d’entrée, souvent vaste, un poste de concierge. L’utilité de celui ci, métier en voie de disparition aujourd’hui était, entre autres, d’assurer le contrôle d’accès dans un immeuble collectif présentant un caractère semi-public dû à la mixité d’usages.

Postes de concierge

Grande polykatikia abritant le ministère des finances

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3. V. Les notions de la «neutralité relative» et de la polyvalence

3. V. A Hertzberger et la notion de polyvalence. Herman Hertzberger, en explorant la notion d’adaptabilité dans un de ses écrits, non pas comme une expression de flexibilité mais en tant que qualité intrinsèque de l’espace, s’est intéressé à une comparaison de différentes familles de types permettant d’aller vers le sens de cette qualité spatiale. Pour lui un plan qui est neutre est apte à répondre à de différentes circonstances et exigences « mais ne répondra jamais, de manière optimale à une question-besoin donné ». Hertzberger refuse la neutralité et prône la qualité de polyvalence d’un espace afin d’offrir à cet espace des qualités, lui permettant de durer dans le temps et les changements de modes de vie et de devenir pérenne.

3. V. B La notion de la «Neutralité Relative». À l’opposé de la neutralité rejetée par Hertzberger, une série infinie des typologies « rigides » et variées dessinées pour répondre à des différentes exigences peut être une solution pour répondre aux différents modes de vie et d’habiter de sorte que chaque individu puisse choisir l’espace qui lui convient le mieux. Néanmoins, cette variété ne répond pas au phénomène de mutation et d’instabilité des modes de vie et donc de l’usage que l’on fait de l’espace. Il ne s’agit pas des typologies adaptables ni programmatiquement ni purement en terme d’espace et de ce que l’ont fait avec cet espace. Si il existe une famille de typologie plus adéquate que d’autres pour répondre à une demande de mutabilité et d’adaptabilité, celle-ci n’est sûrement pas ni « le neutre » qui n’est pas apte à répondre de manière optimale à une certaine demande, ni la somme de typologies rigides qui répondent à des exigences précises et seulement à celles-ci. La recherche d’une adaptabilité tout en répondant à une demande peutelle se trouver entre ces deux postures ou bien simplement en appliquant toutes les deux ? L’application de deux postures consiste à une solution mais pas à l’objet recherché. L’hybridation de ces deux postures peut être intéressante seulement si le résultat est un plan qui n’est ni rigide ni neutre. Un plan faisant appel à une neutralité relative. Une typologie à la fois délimitée-orientée et mutable-adaptable. Une telle neutralité relative peut être recherchée par des dispositifs de conception architecturale tels que : • premièrement, la taille importante des pièces (prenons l’exemple de l’appartement et de l’immeuble haussmannien), • la manière de disposer et l’emplacement des espaces de circulation à la partie privative mais aussi à la partie collective, • la création des espaces semi-publics et la dotation à ceux-ci d’une taille importante, • probablement la disposition d’un deuxième coin d’eau et un accès indépendant à une pièce de l’appartement, • le refus de séparations du type « jour-nuit » etc.

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Il me semble qu’il y ait un rapprochement qui se réalise entre la notion de polyvalence développée par Hertzberger et celle de la neutralité relative. Toutes les deux notions sont à la recherche d’une pérennité de l’espace essayant de répondre aux mutations, marquant de plus en plus nos sociétés. L’hypothèse veut que la polykatikia présente certaines qualités en terme de polyvalence et de neutralité relative ( x ) qui se font lire à travers les études de cas présentées plus loin. Ces qualités en combinaison avec le contexte social qui promeut des pratiques de « bricolage » ont permit à ce type d’immeuble collectif d’évoluer et de durer dans le temps.

x. Adaptabilité et Polyvalence.Takis Zenetos, immeuble avenue Amalias

A

B

C

espace 1

utility 1

utility 1

espace 2

utility 2

utility 2

utility 1

utility 2

Étude de cas A: trois différentes possibilités de repartir et utiliser l’espace

Three different possibilties of the space use M 1:500

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L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERNACULAIRE DE LA POLYKATOIKIA DANS LA VILLE GRECQUE Dimitri KATSAMPALOS M2/ SPAA LYON 2011-2012 U.E RE1 - RE2 INITIATION À LA RECHERCHE - Alena KUBOVA ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE LYON

4. Corpus

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L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERNACULAIRE DE LA POLYKATOIKIA DANS LA VILLE GRECQUE Dimitri KATSAMPALOS M2/ SPAA LYON 2011-2012 U.E RE1 - RE2 INITIATION À LA RECHERCHE - Alena KUBOVA ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE LYON

4. Corpus de références- Études de Cas Pour construire ce corpus je me base sur un choix de bâtiments au centre, sa ceinture et la périphérie de la ville. J’ai élaboré une collecte grâce à quatre sources:

• A. Un bâtiment de l’architecte moderne, Takis Zenetos, situé au centre ville d’Athènes pour lequel j’ai pu trouver les éléments graphiques. Celui ci est regardé par rapport à son plan, sa structure et son caractère polyvalent (différentes possibilités d’adaptabilité permise par sa typologie). • B. Six bâtiments parmi le corpus d’études de cas de l’étude doctorale de Richard Woditch, professeur à Berlin. Les éléments empruntés ici concernent dans le cadre de l’étude; Les plans graphiques de chaque bâtiment, les schémas de structure, le chiffrage, l’état actuel des usages abritées dans le bâti, des schémas représentant la mixité et l’adaptabilité vis-à-vis aux usages et des schémas illustrant le rapport public-privé. L’étude de Richard Woditch porte sur les espaces publics et privés de la polykatikia à Athènes [2009]. • C. Deux bâtiments parmi une récolte des données que j’ai effectué durant le mois de décembre [2011] sur des bâtiments de la rue ‘Agias Sofias’ dans le centre de Thessalonique. La rue est caractérisée par une forte transformation et une mixité d’usages avec un effet de tertiairisation. • D. Un Bâtiment parmi les analyses récentes du studio ‘sarcha’, de l’école polytechnique d’Athènes portant sur un quartier du centre ville d’Athènes qui fait face, à la situation actuelle, à des phénomènes de dévalorisation avancée.

Tout le corpus d’études de cas consiste à des bâtiments construits entre la période d’étude: ( 1960- 1985 )

55



A. AMALIAS

5,700m

2,700m

19,350m

Syntagma, Centre

19,400m

coupe, [1/500]

Année: 1959-1960 Adresse: Avenue Amalias/ rue Dedalou Quartier: Athènes, Syntagma Type: Bâti faisant angle terrain: 366m2 CES: 0,91 COS: 5,1 Surface batie: 333,68m2 SDP (SHOB): 1705m2

17,200m

plan, [1/500]

Etages: 5 Unités par étage: 2 Dimensions: 17,2m x 19,4m x 19m RDC: 5,70m, étage: 2,70m Habitations: 4 Bureaux: 3 Commerces: 3

57


A. AMALIAS

Oeuvre de l’architecte Takis Zenetos, cette polykatikia se situe au centre d’Athènes. structure, [1/500]

circulation, [1/500]

L’immeuble en 1960

téchnique, service [1/500]

58


A. AMALIAS

A

espace 1

utility 1

espace 2

utility 2

B

C

utility 1

utility 1

utility 2

utility 2

trois différentes possibilités de repartir et utiliser l’espace d’un étage courant.

Three different possibilties of the space use M 1:500

état actuel

59


A. AMALIAS

façade balcon

RDC café

60


B.1 PATISION

storage

storage

storage

storage

storage

storage

Exarhia, Centre

theatre

stage

backstage

storage

SStotuorn ua

dressing room

anriari

building service

storage

basement,

building service

[1/500]

9 stockages [26 à 80m2] 1 théatre [548m2]

PatiPsaotn

ison

R-1, [1/500]

9 sto rage [26 1 theater [

41,92m

1/2000 shop

shop

29,85m

shop

box office

shop

shop

shop

shop

shop

shop

shop

Année: 1959/1971 37rue Patision/ 57rue Stournari Quartier: Exarhia Type: bâti faisant angle terrain: 1225m2 CES: 0,98 COS: 9,6 Surface batie: 1198m2 SDP (SHOB): 11700m2

shop

shop

shop

ground RDC, [1/500] floo r, [1/500]

shop

14 shops

[2

14 commerces [25 à 154m2]

storage

storage

storage

storage

Etages: 10 Unités par étage: 9 [R+1, R+2: 22] Dimensions: 41,9m x 29,8m x 32m RDC: 3,7m [+3,3m] Façade: 2324m2, vitrés: 836m2 Habitations: 73 Bureaux: 19 Commerces: 14 Cabinets Medicaux: 6 Extra: 1 Théatre

shop

storage

storage

storage

storage

storage

storage

storage

storage

12 sto rages semi floo r, [1/500] entre-sol, [1/500]

12 stockages [25 à 154m2] 61

[2


B.1 PATISION

flat

flat

flat

flat

flat

flat

flat

flat

flat

flat

flat

Une polykatikia d’une très grande échelle par rapport à l’échelle Athénienne, présentant une forte pluralité programmatique et 22 flats abritant un théâtre au RDC

flat

flat

[11 to 56m2] social housing

flat

flat

flat

flat

flat

1st - 2nd r,floo[1/500]

R+1, R+2,

flat

[1/500]

K

flat

flat

flat

22 habitations [11 à 56m2] logement social

flat

office flat

flat

office flat

office flat

flat

K

4 flats [58 to 133m2] 5 offices [48 to 181m2] office flat

flat

4th R+4,floo r,

[1/500] [1/500]

flat

office flat

4 habitations [58 à 133m2] 5 bureaux [48 à 181m2]

flat

flat

flat

flat

flat

9 flats

[44 to 166m2] flat

8th floo r,

elevation, [1/500]

R+8,

[1/500]

[1/500]

flat

flat

9 habitations [44 à 166m2] 62


B.1 PATISION

R+8floor

08

RDCfloor

00 (a) [a]

(b) [b]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution[b], [1/1000] + 35,60m + 33,10m + 32,00m

+ 28,80m

+ 25,60m

+ 22,40m

+ 19,20m

+ 16,00m

+ 12,80m

+ 09,60m

+ 06,40m + 03,70m

± 00,00m

coupe, [1/500]

- 05,22m

63


B.1 PATISION

Statut de l’espace

R+8

circulation: 4145,5 m2 public: 2416,1 m2 semi-public: 1271,3 m2 privé: 9081 m2 total: 16913,9 m2 floor 08

RDC

floor 00

[a]

[b]

Usages- Services R-1 1 théatre RDC 6 commerces 3 bistrots entre-sol 1 stockage pour chaque commerce R+1 logement social R+2 logement social R+3 1 appartement 1 bureau 2 cabinets d’avocats 2 cabinets médicaux 1 cabinet déntaire 1 centre de “group-therapy” 1 autre

bureau office habitat flat commerce shop théatre theater

public

private

public

privé

schematic plans ities util (a), 1/1000 [ public-privé ] [plan (b), 04] Plan schématique d’usages [a] etpublic/private du rapport [b],

[1/1000]

Usages- Services suite R+5 suite R+4 1 cabinet d’avocat 4 appartements 2 cabinets d’avocats 1 autre R+6 2 bureaux 1 agence publications 2 appartements 3 cabinets d’avocats R+5 1 agence assurances 6 appartements 1 business centre 1 bureau

R+6 suite 1 cabinet médical 1 psychologue R+7 5 appartements 3 cabinets d’avocats 2 cabinet médicaux R+8 9 appartements

64


B.1 PATISION

couloir et accès au “puits de lumière”

porte d’appartement

“puits de lumière” distribution

porche

distributions

concièrge

interphone

entrée

entrée

ervice dans le passage

entrée au théatre

théatre

65


B.1 PATISION

balcon

façade arrière

façade arrière

R+

R+

R+

RDC sandwicherie

RDC sandwicherie

RDC commerce

“stoa”, galerie

passage

passage, entrée au R+1, R+2

66


B.2 VEIKOU

16,76m

butcher

19,00m

Galatsi, Semi-Périphérie

TraT lale r

fabrique shoph

bakery

air dresser

loln eo

storage

children clothes

n

VeikVe oikuou

RDC 2 [R-1] ,

[1/500]

2 commerces [84 à 99m2]

RDC ,

[1/500]

4 commerces [39 à 105m2]

1/2000

flat

driving school

1 habitation [94m2] 1 auto-école [165m2] R+1 ,

Année: 1966 Adresse: 67 rue Veikou/ rueTralleon Quartier: Galatsi Type: bâti faisant angle terrain: 386m2 CES: 0,87 COS: 3,0 Surface batie: 336m2 SDP (SHOB): 1149m2

[1/500]

medical center

1 habitation [98m2] 1 bureau [41m2] 1 centre medical [124m2]

medical center

wedding dresses

R+2,

[1/500]

R+3,

[1/500]

Etages: 4 Unités par étage: 2-3 Dimensions: 19m x 16,76m x 12m RDC: 3m Façade: 433m2 dont vitrés: 161m2 Habitations: 2 Bureaux: 1 Commerces: 5 Centre Medical: 1 Extra: 1 Auto-école

67


B.2 VEIKOU

Une polykatikia de la semi-périphérie d’Athènes présentant une véritable mixité programmatique et un double RDC. Prévue initialement pour du habitat.

R+2

RDC [a]

[b]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution [b], [1/1000]

elevation, [1/500] + 10,80m + 10,00m + 09,00m

+ 06,00m

+ 03,00m

± 00,00m

- 03,00m

coupe, [1/500]

68


B.2 VEIKOU

Statut de l’espace

R+2

circulation: 30,6 m2 public: 95,65 m2 semi-public: 115,25 m2 privé: 95,65 m2 total: 314,25 m2

RDC [a] education education centre med. médical center bureau office habitat flat commerce shop

[b]

public

private

public

privé

schematic plans ities util (a), public/private 1/1000 [ ] [plan (b), 12]

Plan schématique d’usages [a] et du rapport public-privé [b], [1/1000]

Usages- Services R-1 1 boutique des tissus 1 salon de coiffure RDC 1 boucher 1 boutique, vetement pour enfants 1 boulangerie R+1 1 appartement 1 auto-école R+2 1 appartement 2 cabinets médicaux 1 bureau

69


B.2 VEIKOU

balcon

façade arrière

panneau publicitaire

R+ habitation

R+ bureau

R+ boutique de marriage

RDC commerce

RDC boulangerie

RDC boucher

RDC boucher

RDC et R-1

R-1 (RDC 2)

70


B.2 VEIKOU

couloir et escalier

ascenceur et porte d’entrée

escalier

plaques de noms

RDC trottoir et kiosque

entrée

entrée

71


72


B.3 KANINGOS

14,40m

11,90m

electronics shop

painters shop

2 commerces [104m2] RDC, [1/500]

Exarhia, Centre SoSloom loomuou

acoustics company

ingos KKaannig gos

office

1 flat

[56m2]

1 appartement [56m2] 1 office [63m2] 1 bureau[63m2]

flat

office

1 flat [65m2] appartement [65m2] 1 1company [73m2]

office

1 entreprise[73m2]

5th floo r,

1st floo r, [1/500]

[1/500]

R+5, [1/500]

R+1, [1/500]

1/2000

office office

2 offices

[44-74m2]

office

office

2 bureaux[44-74m2]

terrain: 184m2 CES: 0,93 COS: 6,6 Surface batie: 171m2 SDP (SHOB): 1204m2

[58-59m2]

office

office

2 bureaux[58-59m2]

2nd floo r,

Année: 1959 Adresse: 28 rue Kaningos Quartier: Exarhia Type: insertion urbaine

2 office

6th floo r,

[1/500]

R+2, [1/500]

[1/500]

R+6, [1/500]

flat acoustics company

1 company

[118m2] 1 entreprise[118m2]

3rd floo r,

1 flat

[88m2]

1 appartement[88m2] 7th floo r,

[1/500]

R+3, [1/500]

Etages: 8 Unités par étage: 9 [R+1, R+2: 22] Dimensions: 12m x 14,4m x 26,3m RDC: 5,3m Façade: 697m2, vitrés: 226m2

[1/500]

R+7, [1/500]

acoustics company flat

Habitations: 2 Bureaux: 5 Commerces: 2 Extra: 1 Entreprise éléctronique

flat

1 appartement[65m2] 1 flat [65m2] company [73m2] 11 entreprise[73m2]

office

2 flats

[31-35m2]

2 appartements[31-35m2]

R+4, [1/500] 4th floo r, [1/500]

73 8th floo r, [1/500] R+8, [1/500]


B.3 KANINGOS

Cette polykatikia située au quartier de l’Exarhia obtient par sa forme ainsi que son insertion urbaine, la forme archétypale de l’immeuble collectif grec.

R+8

RDC [a]

[b]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution [b], [1/1000]

elevation, [1/500]

+ 29,30m + 27,20m + 26,30m

+ 23,30m

+ 20,30m

+ 17,30m

+ 14,30m

+ 11,30m

+ 08,30m

+ 05,30m

± 00,00m

coupe, [1/500]

- 02,30m

74


B.3 KANINGOS

Statut de l’espace circulation: 102 m2 public: 366 m2 semi-public: 454 m2 privé: 333 m2

R+404 floor

total: 1255 m2 RDC00 floor (a) [a]

bureau Office habitat Flat commerce Shop

(b) [b]

Public

Privat

public

privé

Plan schématique d’usages [a] et du rapport public-privé [b], [1/1000]

Usages- Services RDC 1 commerce d’équipement électrique 1 commerce de peinture

R+5 1 bureau 1 entreprise d’acoustique

R+1 appartement 1 cabinet d’avocat

R+6 1 bureau 1 cabinet d’avocat

R+2 2 cabinets d’avocats

R+7 1 appartement

R+3 1 entreprise d’acoustique

R+8 2 appartements

R+4 1 bureau 1 entreprise d’acoustique

75


B.3 KANINGOS

balcon

porte d’un appartement

panneau publicitaire

escalier

R+ appartement

R+ bureaux d’entreprise

RDC commerce

RDC commerce

escalier et ascenceur

RDC

interphone et signaletique d’usages

entrée

76


B.4 ALKYONIS

36,55m

flat

Palaio Faliro, Semi-Périphérie 29,41m

flat

ALK

flat flat

YAOlk NyISo

ni s flat

flat

[45 to2]130m

flat

Ai

do

u

8 flats

flat

OU

ound Floo r, [1/500] 8Gr appartements [45-130m2]

RDC, [1/500]

1/2000

flat

flat

Année: 1963-1966 Adresse: 8 rue Alkyonis/ rue Aidou Quartier: Palaio Faliro Type: Bâti faisant angle

6 flats

flat

flat

[52 to2]127m Floo r, [1/500] 61st appartements [52-127m2]

terrain: 866m2 CES: 0,91 COS: 4,1 Surface batie: 791m2 SDP (SHOB): 3551m2

R+1, [1/500]

flat

Etages: 5 Unités par étage: 6 Dimensions: 36,5m x 29m x 14,5m RDC: 4,9m Façade: 1065m2, vitrés: 257m2 Habitations: 22 Bureaux: 7 Commerces: 4 Cabinet médical: 1 Extra: 1 Auto-école

flat

flat

flat

5 flats [60 to2]130m 2 offices [56 2-] 66 m

flat

office & flat

3r Floo r, [1/500] 5dappartements [80-130m2]

2 bureaux [56-66m2]

office

flat

K

R+3, [1/500] 77


B.4 ALKYONIS

R+2

R-1 coupe, [1/500]

[a]

[b]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution [b], [1/1000]

elevation, [1/500]

driving school

pharmacy

pet shop flat clothing shop flat

shop

office

office

storage

basement, [1/500] 2 appartements 2 flats [30 2-] [30-89m2] 89m 2 to [53-77m2] 77m ] 4 shops [53 4 commerces 2 1 school [96m ] 1 école [96m2] 2 ] 38m 5 offices [18 to

5 bureaux [18-38m2]

office

office

office

R-1, [1/500] 78


B.4 ALKYONIS

Statut de l’espace circulation: 312,23 m2 public: 265,92 m2 semi-public: 434 m2 privé: 2361,16 m2

R+4

total: 3373,32 m2

ci rculation RDC 312.23 m private public

2361.16 m 265.92 m

semi-public total

[b]

[a] public

public

434 m

3373.32 m

bureau office habitat flat

private

privé

Plan schématique d’usages [a] et du rapport public-privé [b], [1/1000]

Usages- Services R-1 1 appartement [sur cour] 1 appartement gardien [sur cour] 1 auto-école [sur rue] 1 pharmacie [sur rue] 1 animalerie [sur rue] 1 PMU [sur rue] 2 commerces [sur rue] 3 bureaux [sur rue] 1 entreprise d’assurances [sur rue] 1 entrée à la cour [sur rue]

R+2 5 appartements 1 appartement avec bureau R+3 4 appartements 1 appartement avec bureau 1 bureau

RDC 5 appartements R+1 6 appartements

79


B.4 ALKYONIS

couloir

interphone et plaques de fonctions

ascensceur depuis la cour

porte d’appartement

escalier

concièrge

entrée

entrée

80


B.4 ALKYONIS

balcon

façade arrière

R+ appartement

R+ appartement

R+ appartement

R-1, auto-école

R-1

R-1, association

R-1

R-1

accès au R-1

81



B.5 PEUKON

Ne yNkeo ynk o

n

Nea Ionia, Périphérie

koy ah

8,45m

1/2000

8,32m

Mn apk oyaM hnap

1 commerce [8m2] 1 café [44m2]

shop

bar

RDC, [1/500]

Année: 1973 Adresse: rue Peukon / rue Barkouli Quartier: Nea Ionia Type: Bâti faisant angle

1 appartement [63m2]

terrain: 102m2 CES: 0,86 COS: 1,6 Surface batie: 88m2 SDP (SHOB): 161m2 Etages: 3 Unités par étage: 1 Dimensions: 8,5m x 8,3m x 7,1m RDC: 4,00m Façade: 143m2, vitrés: 45m2 Habitations: 2 Commerces: 1 Extra: 1 bar

flat

R+1, [1/500]

1 appartement [20m2] 1 terasse [16m2]

flat

R+2, [1/500] 83


B.5 PEUKON

R+1

elevation, [1/500]

RDC

[a]

[b]

+ 09,60m + 08,00m + 07,10m

+ 04,00m

± 00,00m

coupe, [1/500]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution [b], [1/1000]

84


B.5 PEUKON

Statut de l’espace circulation: 35,7 m2 public: 43,7 m2 semi-public: 2,5 m2 privé: 200,5 m2

R+1

total: 282,4 m2 RDC

[a]

[b]

public ci rculation private public

total

35.70m

200.50m 43.70m

semi-public

public

bureau office habitat flat

private

privé

2.50m

Plan schématique d’usages [a] et du rapport public-privé [b], [1/1000] 282,40m

Usages- Services RDC 1 kiosque- tabac 1 café R+1 1 appartement R+2 1 appartement

85


B.5 PEUKON

balcon

RDC, café

escalier

RDC, épicerie- tabac

RDC, épicerie- tabac

RDC, café

RDC

86


B.6 ALEXANDRAS

Gyzi, Centre

5,75m

1 commerce [50m2]

shop

ThT heer re ei iaa nnoo yy

A leAxla ex nadnr rda ass AAvveen ue n ue

10,30m

RDC, [1/500] 1/2000

1 bureau [65m2]

R+1, [1/500] R+2 R+5

Année: 1982 Adresse: 31 rue Alexandras / 14 rue Thereianou Quartier: Gyzi Type: Bâti faisant angle terrain: 91m2 CES: 0,91 COS: 5,6 Surface batie: 83m2 SDP (SHOB): 513m2 Etages: 6 Unités par étage: 1[2 au R+3, P+4] Dimensions: 10,3m x 10,7m x 20m RDC: 5,00m Façade: 528m2, vitrés: 175m2

office

flat

2 appartements [27-40m2]

flat

R+3, [1/500] R+4

Habitations: 3 Bureaux: 3 Commerces: 1 R+6, [1/500]

87


B.6 ALEXANDRAS

R+3

RDC [a]

[b]

Plan et coupe schématiques de construction [a] et de distribution [b], [1/1000]

elevation, [1/500]

+ 22,60m + 21,00m + 20,00m

+ 17,00m

+ 14,00m

+ 11,00m

+ 08,00m

+ 05,00m

± 00,00m

- 03,00m

coupe, [1/500]

88


B.6 ALEXANDRAS

Statut de l’espace circulation: 132,07 m2 public: 131,24 m2 semi-public: 308,33 m2 privé: 127,56 m2 total: 699,20 m2

R+3

RDC [a]

[b]

bureau office habitat flat office commerce shop flat

public

private

public

privé

Plan et Coupe schématiques d’usages [a] et du rapport public-privé [b], [1/1000]

Usages- Services RDC 1 commerce R+1 1 bureau [à louer] R+2 1 bureaux d’un parti politique

R+4 1 appartement 1 entreprise de construction R+5 1 cabinet d’ingenieur 1 agence immobilière

R+3 2 appartements

89


B.6 ALEXANDRAS

balcon

façade arrière

panneau publicitaire

appartement

appartement

couloir et porte d’un appartement

exposition du commerce sur le trottoir

RDC, commerce de carrelage

entrée et escalier

trottoir

porte d’un bureau

entrée

90


C. AGIAS SOFIAS Thessalonique

Rebois Didier, architecte à Paris, ancien directeur de l’ENSA de Clermont Ferrand, et secrétaire de l’Europan fait une différenciation entre deux variations de la polykatikia (l’une concernant initialement l’habitat, quant à l’autre concerne des bureaux-tertiaire) tout en décrivant le même objet-type, la polykatikia.

Poly- Habitat ( Initialement )

91


C. AGIAS SOFIAS Thessalonique

Poly- Tertiaire ( Initialement )

Rebois Didier (2001) : « La polykatikia a été mise en place par l’initiative de centaines de milliers d’individus (privés)...Même si l’hétérogénéité morphologique est à la mode ; après la période moderne qui a produit une architecture de très haute qualité ; le postmodernisme incontrôlé est prépondérant aujourd’hui, un mixe des formes et des matériaux offrant au kitch urbain un sentiment glorieux, les notions typologiques de la polykatikia, restent paradoxalement fixes et précises : le type de l’habitat dom-ino avec une structure « poteau-poutre » est généralisé avec différents types de variations. Pour l’habitat, le volume du bâtiment est entouré de balcons longitudinaux qui étendent « la privacité » de l’habitat vers la ville, quant aux immeubles de bureaux, le bâtiment est revêtu d’un « écran » décoratif, qui a comme but de démontrer la réussite économique et la richesse de l’entreprise propriétaire. Cette incroyable vitalité concernant la construction privée, trouve sa correspondance dans une visée sociale intense qui est installée dans l’environnement bâti, et respectivement, à la rue, où trouvent leur place et se mélangent l’esprit de solidarité, la volonté d’échange-transaction, la volonté de démonstration, l’esprit commercial, à tel point que quelqu’un reste impressionné quand il rencontre cette sociabilité même loin du centre, à la périphérie. »

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D. GERANI Athènes, Centre.

L’adaptabilité en période de crise

Gerani: quartier du centre ville actuellement en situation de dévalorisation avancée due à la crise économique , la forte concentration des imigrants clandestins, la prostitution et la drogue

R+4: loft pour des personnes aisées R+3: appartements où les clandestins trouvent refuge collectivement (à 20, 30...) R+2: actuellement: espaces inoccupés.auparavant: des bureaux et un atelier d’artisan R+1: auparavant: des caves pour les commerces du RDC. actuellement: des lieux de “l’économie parallèle” cachée, vente de drogue etc RDC: auparavant: des commerces. actuellement: inoccupés ou/et squattés Source: Sarcha: School of Architecture for All. NTUA

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5. Conclusion

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5. I Nouvel Regard ? Enjeux Scientifiques Comme ce fut expliqué la polykatikia est l’unique et seule typologie, ou bien la typologie primordiale formant la ville. Malgré son application massive en terme de construction et son rôle dans la ville, le travail sur le fond théorique n’est pas conséquent. Ce paysage urbain a été formé et continue d’être formé par un système d’urbanisation sans une réflexion, un fond théorique bien défini à la hauteur de la quantité de production. C’est ce qui exprime partiellement son coté vernaculaire. Mon travail sur les aspects vernaculaires à travers la polyfonctionnalité de la polykatikia se place sur un domaine où peu ou aucune étude n’a été réalisée. Ainsi, cette étude contribue à définir une connaissance théorique sur une des caractéristiques de la polykatikia, essentiel pour son identité, son adaptabilité programmatique ; mais aussi définir une connaissance théorique sur son aspect vernaculaire.

5. II Conclusion

Réponse au questionnement

A travers mon questionnement qui était formulé de telle manière : « A travers cette étude je souhaite comprendre pourquoi et par quels moyens la polykatikia est apte, ou dans plusieurs cas s’adapte, pour abriter différents usages, autres que celui du logement? » je cherchais à comprendre deux choses ; La première, formulée par un « pourquoi » et apparue en moitié de parcours de recherche, il s’agissait de comprendre si derrière la formation de la ville grecque et du fonctionnement de la polykatikia il y avait une volonté accomplie ? Ou bien ces deux constats dérivent-ils, presque comme un hasard, du contexte social et législatif ? La réponse au point où j’en suis arrivé est que ; les deux hypothèses sont valables. L’image et le fonctionnement de la polykatikia (y compris son caractère instable programmatiquement), ainsi que l’image et le fonctionnement de la ville grecque, sont évidement en partie la résultante et le mirage de la société qui les a créées à travers différents procédés (les actions faisant appel à la notion du « bricolage » en faisant partie). Mais la première hypothèse, celle qui veut une stratégie politique et urbaine de la « non-stratégie » comme également une composante de la formation de cet ensemble urbain, particulier et exceptionnel, semble être plus que cohérente. En effet, elle est validée par le contexte historique et particulièrement par le rôle-catalyseur que ce type de développement urbain a joué en contribuant à la prospérité et la stabilité de la société grecque. Plus loin, cette volonté stratégique de laisser la ville se former et de s’organiser avec peu de contrôle, mais l’initiative de tous, est également validée par le choix et la conservation des lois ainsi que les Codes de Construction promettant ce mode de formation urbaine pendant des décennies. Enfin, on ne peut pas omettre que des architectes tels que Y. Tsiomis ont fait appel à cette « stratégie de la non-stratégie ». Ces deux constats sur le « pourquoi la polykatikia et la ville grecque est apte à s’adapter et muter », c’est-à-dire le contexte sociétal et l’intégralité de la société qui forment la ville et la stratégie sous-jacente,

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La deuxième partie du questionnement, celle qui est formulée ainsi : « par quels moyens l’adaptabilité, en terme de programme et d’espace, prends lieu dans l’exemple de la polykatikia ? Y-a-t il des véritables dispositifs à retenir, ou cette instabilité et adaptabilité s’-agit-elle d’une résultante des formes de bricolages et donc du caractère vernaculaire de la ville grecque ? ». Cette partie du questionnement m’a accompagné depuis le démarrage de ce parcours de recherche. Ici aussi les deux hypothèses sont bien fondées. Nous ne pouvons pas omettre que la ville grecque et la polykatikia se forment par des actions et des formes de bricolage. Ceci est pertinent, mais ce n’est pas pour autant que toutes ces formes de bricolage mènent à une « adaptabilité subie ». Une telle supposition aurait annulé toute la validité et la pérennité de toute architecture vernaculaire, ce qui est en porte-à-faux puisque ce sont elles (les architectures vernaculaires) qui ont su le mieux perdurer dans le temps. Plus loin, si l’on peut parler de la typologie de la polikatikia, constituée par des nombreux éléments qui se croisent entre ses différentes variations et expressions, nous avons constaté que cette typologie présente à l’aide de divers dispositifs architecturaux (structure, plan tramé, accès, circulations, rapport public-privé) deux caractères lui permettant d’opter pour une véritable adaptabilité, mutabilité, pérennité. Ces deux caractères sont liés à sa typologie. Son plan qui n’est ni rigide, ni neutre mais délimité qualifié d’une neutralité relative, ainsi que le caractère polyvalent de sa typologie. Ces deux qualités, plus le caractère vernaculaire de la démarche, rendent la polykatikia apte à muter et à s’adapter dans le temps. Ils la rendent pérenne. À travers cette volonté de comprendre à quoi est dû le caractère instable et adaptable de la polykatikia j’ai réussi à prendre connaissance et comprendre en quoi consiste le caractère vernaculaire de la ville grecque et vice versa. Pour expliciter, avant d’effectuer ce mémoire je n’aurais pas été capable de m’exprimer sur l’existence et la forme de ce caractère vernaculaire de la constitution de la ville grecque Ainsi cette recherche m’a permis d’approfondir ma connaissance et ma compréhension vis-à-vis de l’environnement urbain grec et de l’unité le constituant, ainsi que de comprendre en quoi consiste le vernaculaire dans l’environnement urbain grec.

5. III Extro Ce phénomène d’urbanité avec une seule unité, doté d’une pluralité (programmatique et sociale), d’une polyvalence et d’évolutivité, forme une ville produite en parfait lien avec la société en question et peut nous donner plusieurs leçons. Des leçons sur la manière de former nos environnements urbains, apprendre à s’adapter et voir nos villes et nos sociétés autrement. Selon Keneth Frampton ( 2001), ce phénomène, « cette ‘expression civilisée’ de construction d’un environnement urbain, sans un autre pareil dans le monde contemporain, consiste à la ‘réussite inconsciente’ de la société grecque ». La polykatikia en étant un type de bâtiment qui a prouvé sa variabilité et sa soutenabilité dans le temps peut offrir une approche alternative exemplaire pour le développement de la ville européenne de demain. 98




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6. Bibliographie

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Bi bl i ogr aphi e • • •

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Si t esI nt er net • • •

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Vi déos •

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Vi déos • • •

At hani t i sDi mi t r i s ,pr oj ect i ons“ At hènesCachée.6+1fil mspourAt hènes”par t r aduct i on:“ At hensUnder gr ound6+1fi l ms ”CAMP ,At hènes ,j anv i er -f év r i er2012 ET1Chanel :SegouN,Gai t ani di sG,Ki aosTh,Mi l i ouP&al ,2012,“ mi kr opol i s ”par t r aduct i on:“ μικροπόλεις” ,ht t p: / / mi kr opol ei s . t umbl r . com/ webt v ,ET1 Kat s aouni sNi kos ,Pas chal i douMar i a&al ,2011,“ ThePr i sm GR2011. Document at i onCol l ect i vedel aGr ècependantl ' Hi ver2010”27épi s odes : ht t p: / / t hepr i s m. t v ,At hènes Kot i oni sZi s s i s ,“ Mul t i domes.Mul t i t ude,CommonsandAr chi t ect ur e”engr ec “ Pl ét hodomes ” ,Mus éeBenaki ,s ect i onPi r eosSt . ,26j anv i er2012-19f év r i er2012, ht t p: / / v i meo. com/ 35693786 Papagi anopoul osGi or gos ,“ Ar chi t ect ur eenT empsdeCr i s e”part r aduct i on: “ Αρχιτεκτονική εν μέσω κρίσεως” ,web: ht t p: / / www. gr eekar chi t ect s . gr / gr / αρχιτεκτονικεςματιες/ αρχιτεκτονικήενμέσωκρίσεωςομιλίαγπαπαγιανόπουλουi d5246 T r i ant af y l l ouGi or gos ,“ Ar chet ypes* ” ,Vi meo,Gr angess url esmont agnes d' Ai t ol oakar nani a.Ar chi t ect ur es pont anéedesber ger s .Ver nacul ai r e,Sens i bl e, Ar bi t r ai r e,ht t p: / / v i meo. com/ 11904213

Ex pos i t i ons •

At hani t i sDi mi t r i s ,pr oj ect i ons“ At hènesCachée.6+1fil mspourAt hènes”par t r aduct i on,“ At hensUnder gr ound6+1fi l ms ”CAMP ,At hènes ,j anv i er -f év r i er2012, ht t p: / / campoi nt . gr / ?p=800&l ang=en Geor gakopoul osGeor gi os&Di mi t r i s ,«Losti nAt hens» ,CAMPCont empor ar yAr t Meet i ngPoi nt ,At hens ,13j anv i er2012-13f év r i er2012,ht t p: / / campoi nt . gr / ? p=28&l ang=en Kot i oni sZi s s i s ,“ Mul t i domes.Mul t i t ude,CommonsandAr chi t ect ur e”engr ec “ Pl ét hodomes ” ,Mus éeBenaki ,s ect i onPi r eosSt . ,26j anv i er2012-19f év r i er2012, ht t p: / / v i meo. com/ 35693786 Rudof s ky ,“ Ar chi t ect ur eWi t houtAr chi t ect s” ,Mus eum ofModer nAr t ,9Nov ember 1964-7Febr uar y 1965,wascommi s s i onedbyt heDepar t mentofCi r cul at i ng Ex hi bi t i onsundert heaus pi cesoft heI nt er nat i onal Counci l oft heMus eum ofModer n Ar t T r i ant af y l l ouGi or gos ,“ ar chet ypes* ,Fr om Gr eekHut sandSheepf ol dst o Cont empor ar yGr eekAr tandAr chi t ect ur e” ,Mus éedeCul t ur eBy z ant i neet t p: / / v i meo. com/ 11904213 Chr et i enned' At hènes ,19Av r i l 2010-5Sept embr e2010,ht

nf er ences ,Lect ur es 104 Co •

Papagi anopoul osGi or gos ,“ Ar chi t ect ur eenT empsdeCr i se”part r aduct i on:


Rudof s ky ,“ Ar chi t ect ur eWi t houtAr chi t ect s” ,Mus eum ofModer nAr t ,9Nov ember 1964-7Febr uar y 1965,wascommi s s i onedbyt heDepar t mentofCi r cul at i ng Ex hi bi t i onsundert heaus pi cesoft heI nt er nat i onal Counci l oft heMus eum ofModer n L’ADAPTABILITÉ PROGRAMMATIQUE ET LE VERNACUAr t LAIRE DE LA POLYKATOIKIA DANS LA VILLE GRECQUE Dimitri KATSAMPALOS M2/ SPAA LYON 2011-2012 T r i ant af y l l ouGi or gos ,“ ar chet ypes* ,Fr om Gr eekHut san dSheepf ol dst o U.E RE1 - RE2 INITIATION À LA RECHERCHE - Alena KUBOVA ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE LYON Cont empor ar yGr eekAr tandAr chi t ect ur e” ,Mus éedeC ul t u r eBy z a nt i neet Chr et i enned' At hènes ,19Av r i l 2010-5Sept embr e2010,ht t p: / / v i meo. com/ 11904213

Conf er ences ,Lect ur es •

Papagi anopoul osGi or gos ,“ Ar chi t ect ur eenT empsdeCr i se”part r aduct i on: “ Αρχιτεκτονική εν μέσω κρίσης” ,Gr eekAr chi t ect s

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NOMBREUX RÉMERCIEMENTS À MA DIRECTRICE DE MÉMOIRE: Alena KUBOVA AINSI QU’À: François FERREIRA MARTINS POUR LA CORRECTION DE L’ORTHOGRAPHE.




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