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LES INSÉPARABLES
SIMONE DE BEAUVOIR Les épreuves des filles bourgeoises
Récemment couverte Dé l'histoire
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Simone de Beauvoir continue de nous honorer de ses écrits, même longtemps après sa mort en 1986, avec son dernier roman récemment découvert, Les Inséparables, publié en 2020. Ce roman de fiction autobiographique a été écrit en 1954, la même année que la publication des Mandarins, mais on ignore pourquoi elle ne l'a jamais publié.
Nous connaissons Beauvoir pour son travail de philosophe et de mémorialiste avec ses autres œuvres emblématiques telles que Le Deuxième Sexe, Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force des choses et plus. La priorité accordée à ces travaux fondamentaux a fait que Les Inséparables a été mis de côté et oublié pendant des années.
Cette œuvre présente la longue amitié fraternelle de Beauvoir avec Zaza, malheureusement décédée en 1929 à 22 ans. Dans le livre, Beauvoir est représentée par le personnage de Sylvie et Zaza par Andrée.
Ce n 'est pas la première fois que nous entendons parler de Zaza ; les lecteurs assidus de Beauvoir l'ont rencontrée dans son autobiographie Mémoires d’une jeune fille rangée. On sait que la mort de Zaza a beaucoup affecté Beauvoir et ce livre s 'attache à montrer la profondeur et la signification de leur amitié
Nous commençons par la première rencontre de Sylvie et d'Andrée à l'école, alors qu 'elles avaient toutes deux 9 ans Sylvie est immédiatement happée par Andrée et le mystère qui l'entoure Sylvie et Andrée viennent toutes deux d'un milieu chrétien et bourgeois similaire, mais cela ne signifie pas qu 'elles ont vécu les mêmes expériences
Sylvie est décrite comme ayant plus de liberté dans sa vie, puisqu'elle se tourne vers l'athéisme et mène et n 'est pas contrainte à se conformer aux traditions bourgeoises, c 'est-à-dire de se marier tôt et d'accomplir les devoirs chrétiens. Et bien que cette histoire soit racontée du point de vue de Sylvie, elle place Andrée comme protagoniste et nous avons tendance à ignorer la stabilité de Sylvie au profit du caractère turbulent d'Andrée.
La famille d'Andrée est plus proche de la tradition bourgeoise typique où l'on attend d'Andrée qu 'elle remplisse ses devoirs de fille chrétienne. Elle entre souvent en conflit avec ses croyances en Dieu, où elle est souvent plongée dans l'incertitude et incapable d'agir librement. Des détails mineurs comme les arrangements pour dormir et les heures de coucher lorsque Sylvie est de retour sont contrôlés par sa famille. Ses grandes histoires d'amour sont dictées par sa mère et son propre devoir de mère chrétienne.
Tout au long du livre, Andrée n 'est presque jamais heureuse ; elle est étouffée par les commissions constantes que sa mère, Madame Gallard, lui impose et est incapable de s 'adonner à ses propres joies, comme jouer du violon.
Cette microgestion du corps rappelle les Corps dociles de Foucault, où le corps est discipliné pour accomplir des tâches qui assurent le fonctionnement constant du capitalisme. Ici, Madame Gallard discipline le corps de sa fille pour perpétuer la tradition bourgeoise, mais ce qu 'elle ne voit pas, c 'est la détérioration de son état.
La seule grâce salvatrice d'Andrée est Pascal, son amant qu 'elle a rencontré par l'intermédiaire de Sylvie, dont l'amour la met dans le plus bel état qu 'elle ait connu Cependant, cela s 'arrête brusquement lorsqu'on lui annonce qu 'elle sera envoyée en Angleterre pour deux ans s'il ne s ' engage pas encore à l'épouser Andrée est une fois de plus freinée par cette tradition qui ne lui permet pas de rester telle qu 'elle est – une fille amoureuse
Alors qu'Andrée se détériore lentement en une feuille sèche, Sylvie ne peut que regarder On peut presque ressentir un sentiment d'impuissance de la part de Sylvie, car quoi qu 'elle fasse, elle ne peut pas libérer Andrée