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« Ballade des pendus »
Frères humains, qui après nous vivez, N’ayez les cœurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
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De notre mal personne ne s ’ en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n ’ en devez Avoir dédain, quoique fûmes occis Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n ’ont pas bon sens rassis. Excusez-nous, puisque sommes transis, Envers le fils de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l’infernale foudre. Nous sommes morts, âme ne nous harie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés, Et le soleil desséchés et noircis Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés, Et arraché la barbe et les sourcils. Jamais nul temps nous ne sommes assis Puis çà, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie, Garde qu’Enfer n ’ait de nous seigneurie : A lui n ’ ayons que faire ne que soudre Hommes, ici n ’ a point de moquerie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Amourdemotsplusquemotsd’amour: Amourdemotsplusquemotsd’amour: EdmondRostand,CyranodeBergerac EdmondRostand,CyranodeBergerac
Ah,la déception amoureuse ! N’est-ce pas un des grands thèmes, un des thèmes récurrents de la littérature française ?
« Elle ne sait pas que je l’aime » ou encore « il en aime une autre » n ’est-ce d’ailleurs pas toujours un thème d’actualité. Ne sommes-nous pas toujours tiraillés par l’idée de savoir si telle ou telle personne nous aime en retour ? Désemparés face à ce mystère qu ’est l’Amour ? Mais vous viendrait il jamais à l’idée d’aider votre rival à séduire celle que vous aimez de toute votre âme ? Ou même de vous taire pour toujours alors que ce rival n ’est plus ? Bien sûr que non ! Mais c 'est bien ce que fera le héros éponyme du dernier auteur romantique Edmond Rostand dans Cyrano de Bergerac.

Nous sommes au XVIIème siècle, au cœur des intrigues de la cour de Louis XIII. Un quotidien ponctué d’intrigues, de complots, de mousquetaires et de duels mais où se descelle aussi, nous le verrons, la passion des Hommes. Cyrano de Bergerac, membre émérite des Cadets de Gascogne nourrit une passion secrète et enflammée pour sa cousine Roxane, dont la beauté n ’ a d’égale que le grand nez de Cyrano vient de rejoindre les cadet Roxane qui n ’est pas insensible mais voilà, Roxane est une P une femme d’esprit et Christ ne pas être à la hauteur.
Follement épris de Roxane, de sa laideur, Cyrano n’hési prêter ses vers à son rival af séduire la jeune femme. Sou s’épanche enfin et peut exp passion dans les lettres enf écrit à longueur de journée, que Roxane tombe sans le sav non pas de Christian qu ’elle a physique mais de l’âme de que la vérité ne puisse écl meurt à la guerre et Cyrano taire pour toujours. Mais garder ce lourd secret?
Cyrano, c ’est l’éloge d’un amour caché, d’un amour pur peut-être. D’un amour tel, qu’il n ’ y a plus que l’âme qui compte et grand nez ou pas, il survivra. Les mots sont des baisers, les vers des caresses, et le monde autour n ’ a plus d’importance Ce récit est à contrecourant de toute attraction physique, d’une conception superficielle de l’histoire d’amour. La fidélité à l’état pur, des années de secret par respect pour celui qui n ’est plus
Cyrano du fait de son côté grotesque est un héros tout droit tiré de la Commedia dell’arte. Mystérieux, portant un large chapeau, une vaste cape, une seule caractéristique ressort : son grand nez.



