Gestion et Technologie Agricoles

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LA PROMOTION DE

L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

L’AGRICULTURE AU FÉMININ

Le point avec les Agricultrices de la Montérégie-Est

Le regroupement Agricultrices de la Montérégie Est a pour mission de valoriser toutes les femmes œuvrant en milieu agricole et forestier, tout en soutenant le développement de leurs capacités entrepreneuriales individuelles et collectives en reconnaissant leur contribution économique. Dans le cadre de notre première thématique L’agriculture au féminin, la tenue d’une entrevue relevait de l’impératif moral. Michèle Laberge, présidente des Agricultrices de la Montérégie Est, tout juste de retour d’une mission en Tunisie, fait le point sur différents sujets.

GTA : Détaillez-nous la mission et les informations de base du regroupement. Michèle Laberge : Agricultrices de la Montérégie Est, affiliée à l’UPA, compte environ 125 membres. C’est la branche qui compte le plus grand nombre d’adhérentes par rapport aux quelque 825 recensées pour tout le Québec. Le recrutement demeure l’une des priorités pour faire avancer la cause féminine en agriculture, car pour l’heure, le nombre d’adhésions s’avère bas par rapport au nombre d’agricultrices recensées par l’UPA. Nous travaillons sur différentes manières de convaincre les femmes que l’union fait la force. Notre gala annuel, Reconnaissance aux Agricultrices de la Montérégie Est, continue de mettre en avant les réussites féminines.

GTA : Le regroupement sera aussi présent lors de l’Expo agricole de SaintHyacinthe.

ÉDITEUR :

Benoit Chartier

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

ADJOINTE À LA RÉDACTION :

Annie Blanchette

TEXTES ET COORDINATION :

Yves Rivard

CONTRÔLEUR :

Monique Laliberté

DIRECTEUR DU TIRAGE : Éric Archambault

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ :

Guillaume Bédard

ADJOINT AU DIRECTEUR

DE LA PUBLICITÉ : Simon Cusson

DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière

PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Manon Brasseur

Luc Desrosiers

Linda Douville

Michel Marot

Brigitte O’Connor Isabelle St-Sauveur

M.L. : Oui, le 29 juillet, la 36e édition de l’événement Soirée Reconnaissancecocktail dînatoire sera tenue pour clore la Journée Expo. Encore une fois, il s’agit de reconnaître les efforts et la détermination des femmes actives en agriculture dans notre région. Cela leur permet de se démarquer dans un contexte loin d’être évident, avec seulement 4 à 5 % d’entreprises agricoles à propriété uniquement féminine, et environ 20 % de femmes copropriétaires. La balance se présente comme des conjointes d’agriculteurs qui n’ont aucune part dans l’entreprise. C’est encore trop peu, tout ça.

Mais, des événements tels que le nôtre permettent une mise en lumière, une reconnaissance publique. Cela s’impose quand on apprend que l’atteinte de l’équité en matière de revenus (des exploitantes agricoles gagnant des revenus moyens équivalents à ceux des exploitants masculins) ajouterait 5 G$ à la contribution de l’agriculture au PIB.

GTA : Mais vous offrez aussi beaucoup d’outils permettant aux femmes de se protéger financièrement, d’aller chercher des parts de propriété légalement. M.L. : Effectivement. On leur offre la possibilité d’aller rencontrer gratuitement des spécialistes : avocat, notaire, fiscaliste, conseiller agricole, médiateur, etc. Quand on pense que la cotisation de membre est de 45 $ par année, on comprend vite les bénéfices que les femmes peuvent en tirer. Une seule rencontre peut faire toute la différence et aider l’entreprise, le conjoint et la famille. Les femmes doivent prendre leur place de manière officielle.

Même constat pour ce qui est de notre accompagnement visant à intégrer les agricultrices au sein de conseils d’administration de syndicats locaux. L’intérêt

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de cette démarche est encore plus important en ce qu’elle intègre des femmes qui ne sont pas nécessairement propriétaires ou copropriétaires. Les conjointes d’agriculteurs sont acceptées. À travers cette initiative, l’UPA permet aux femmes de développer des compétences, de réseauter, de stimuler la participation à des instances décisionnelles. À noter : notre programme de mentorat contribue aussi à cette dynamique d’accompagnement, d’apprentissage.

La technologie, une amie?

GTA : L’intégration des technologies numériques de pointe et de l’intelligence artificielle dans le monde agricole peut-elle être perçue comme une

alliée pour les agricultrices, en ce qu’elle élimine une bonne partie du travail physique rude traditionnellement associé à l’homme? Ce qui, possiblement, pourrait abattre un obstacle persistant dans le cadre du démarrage d’une entreprise à propriété féminine?

M.L. : Oui, sans aucun doute. De plus en plus d’agricultrices détiennent des formations collégiales et universitaires, qui intègrent ces enseignements technologiques. Le processus de transformation numérique n’est pas pour tous les budgets d’entreprise, mais tout est en cours. Les agricultrices se sentent près de ces technologies et désirent les utiliser pour améliorer la performance de l’entreprise.

Publié 12 fois par année par DBC Communications inc. 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4 Imprimé par Imprimerie Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mirabeau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs. Prix d’abonnement : 1 an (taxes incluses)...............40 00$ Poste publication - convention : PP40051633

27 000 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par Postes Canada aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.

Prochaine édition 17 juillet 2025 Spécial Expo Agricole

La présidente d’Agricultrices de la Montérégie-Est, Michèle Laberge. Photo : gracieuseté
Yves Rivard

Le Conseil du statut de la femme

Le Conseil du statut de la femme (CSF) est un organisme gouvernemental de consultation et d’étude. Il conseille la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine ainsi que le gouvernement du Québec sur tout sujet lié à l’égalité, au respect des droits et au statut de la femme dans un objectif de justice sociale. De plus, il informe et sensibilise la population québécoise sur toute question en ces matières. Me Louise Cordeau, présidente, a accepté de répondre à nos questions, plus précisément en matière d’agriculture.

GTA : De quelle manière concrète le CSF intervient-il dans le développement de politiques regardant l’avancement de la cause féminine, plus précisément en agriculture?

Me Louise Cordeau : Le Conseil peut œuvrer de différentes façons. Il peut être amené à déposer des mémoires ou à témoigner en commission parlementaire au sujet d’un projet de loi, par

exemple, ou remplir des mandats assignés par la ministre ou le gouvernement portant sur des sujets précis. Le CSF peut aussi lancer des travaux de sa propre initiative sur des enjeux pertinents, notamment sur la relève féminine en agriculture et le portrait général des agricultrices du Québec.

Lors de mon arrivée en poste, les agricultrices sont devenues une préoccupation importante puisque j’ai grandi dans un environnement agricole, plus précisément dans la région de SaintHyacinthe. Mon père, Fabien Cordeau, a été député provincial du comté et secrétaire de la Société d’agriculture de SaintHyacinthe durant cinq ans. Je connais bien ce milieu.

GTA : Est-il raisonnable de croire que l’agriculture est le milieu dans lequel on retrouve davantage de zones grises, de contextes ne respectant pas les principes d’égalité?

L.C. : J’ai envie de retourner la question (rires). Ce n’est pas le seul où l’on retrouve des zones grises. Je pense, entre autres, au milieu de la construction. Pour moi, si le milieu agricole doit en être un d’égalité, il doit aussi faire preuve d’équité. Chaque personne qui désire œuvrer dans ce milieu doit

être en mesure de le faire. C’est effectivement un secteur d’activités où subsistent encore des préjugés et des stéréotypes. Le poids des traditions familiales est encore souvent très présent, telle l’idée du transfert de la terre de père en fils.

« Le conseil exécutif de l’UPA ne compte qu’une femme parmi les 7 membres. Au conseil général, on parle de 3 femmes sur 14 membres. Au niveau des présidentes et présidents de secteurs, on recense 4 femmes sur 25 sièges.

On demande encore trop souvent aux agricultrices qui opèrent de la machinerie lourde ou qui se rendent dans les encans ou les lieux d’approvisionnement : où est ton père, ton mari, ton cousin? La vision des rôles des hommes et des femmes en agriculture comporte aussi encore des préjugés en matière de

conciliation travail-famille, et cela est devenu un enjeu important. Les droits communs sont reconnus, mais la manière dont ils existent dans la réalité est parfois autre chose.

Du changement à l’horizon?

GTA : Au cours des derniers mois, deux communications ont certainement contribué à éveiller bien des esprits : le calculateur des heures invisibles à la ferme et un autre démontrant l’importance pour les agricultrices de bien se protéger légalement et financièrement, de ne pas craindre de revendiquer ce qui leur revient de plein droit. Vos commentaires.

L.C. : Le CSF n’a pas mené d’étude précise sur cet enjeu, mais l’enjeu du travail invisible en est un que détaille l’AFEAS depuis longtemps. L’arrivée du calculateur vient certainement quantifier la valeur du travail des agricultrices et des conjointes d’agriculteurs. En agriculture comme pour plusieurs organismes, si les femmes ne s’engageaient pas en tant que bénévoles, plusieurs entités cesseraient d’exister. Connaître ses droits, c’est bien, mais se protéger, c’est mieux. Pouvoir évaluer le travail accompli de manière invisible est certainement un pas important.

répond à nos questions

GTA : Quel constat dressez-vous de l’évolution des mentalités, des changements en matière de droit et de politiques visant les femmes en agriculture?

L.C. : L’évolution des mentalités est quelque chose qui s’accomplit progressivement. Elle passe par le fait de valoriser la contribution des travailleuses de l’agriculture et en démontrant la contribution essentielle de celles-ci. On sait que les femmes désirant vivre de l’agriculture ont des pratiques innovantes. On sait

également que la relève agricole est de plus en plus adéquatement formée. Cela passe aussi par une intégration de la féminisation des titres. Par exemple, on parle encore aujourd’hui dans les médias de « producteur de lait », comme s’il n’y avait pas de « productrice ». Ça peut ressembler à un détail, mais en réalité, cela fait partie d’un ensemble de choses à changer, question de reconnaître et de valoriser nos agricultrices. Autre élément de réponse :

l’intégration de femmes au sein de conseils d’administration et de hautes instances n’a certainement pas atteint la parité dans le milieu agricole. Par exemple : le conseil exécutif de l’UPA ne compte qu’une femme parmi les 7 membres. Au conseil général, on parle de 3 femmes sur 14 membres. Au niveau des présidentes et présidents de secteurs, on recense 4 femmes sur 25 sièges. Voilà un reflet de la réalité vécue par les agricultrices.

Pour la prise de conscience

GTA : Y aurait-il lieu de mener une campagne télévisuelle / imprimée choc pour faire avancer les choses plus rapidement, pour rejoindre non plus seulement les agricultrices concernées, mais la société en général afin de susciter une prise de conscience collective?

L.C. : Sensibiliser la population aux réalités vécues par les femmes fait partie de notre mission. En 2019, nous avons lancé un balado, Paroles d’agricultrices, qui donne la chance aux différentes femmes de parler de leur expérience, de leur vécu. Nos réseaux sociaux permettent aussi de diffuser de l’information et de recueillir des commentaires. Tout cela est très important et très utile, et gagne à être connu et reconnu.

GTA : Quels sont les dossiers particulièrement importants pour le CSF sur l’horizon 2025-2026?

L.C. : Nous avons célébré en 2023 le 50e anniversaire de fondation du CSF, ce qui a donné lieu à différentes activités, dont une exposition itinérante qui fait le tour du Québec et la publication d’une bande dessinée intitulée Cap Égalité, produite en collaboration avec l’autrice et illustratrice Anne Villeneuve, qui vise les 10 à 12 ans. Un documentaire, Les Héritières, a aussi été produit.

De la même manière, nous avons révisé les 300 recommandations du rapport Pour les Québécoises : égalité et indépendance, qui a posé les bases de plusieurs politiques publiques en faveur de l’égalité femmes-hommes en 1978. En est sorti le rapport L’égalité entre les femmes et les hommes : Regard sur 50 ans d’évolution au Québec, qui porte sur les progrès réalisés et les défis qui persistent. Ce document résonne fortement actuellement. Tout comme la publication de notre Avis sur l’intelligence artificielle : des risques pour l’égalité entre les femmes et les hommes, qui met en relief les risques que des systèmes d’intelligence artificielle reproduisent et accentuent des inégalités entre les femmes et les hommes.

Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme.
Photo : gracieuseté

CENTRE-DU-QUÉBEC

Les femmes, elles opèrent!

Les femmes, elles opèrent!, c’est le nom du nouveau projet coordonné par le Centre d’emploi agricole Centre-duQuébec avec la complicité du Service aux entreprises Centre-du-Québec. Il s’agit d’un projet de formation destiné aux femmes sans emploi qui souhaitent se lancer dans le secteur agricole.

Ce projet unique se concentre sur l’utilisation des machines agricoles, un aspect essentiel de nombreux métiers dans ce domaine, du brasseur à beurre d’érable à la moissonneuse-batteuse.

Les candidates et les employeurs doivent se choisir, comme lors d’une entrevue d’emploi. S’il y a atome crochu, une formation gratuite de 45 à 60 heures

sera préparée. La formation se déroule directement à la ferme. Un formateur spécialisé se déplace pour offrir un enseignement adapté aux besoins spécifiques.La candidate pourra ensuite intégrer l’équipe du producteur.

Le projet, débuté en septembre 2024, se terminera en mars 2026. Déjà deux femmes ont été formées. Il reste 8 places au Centre-du-Québec. L’admission se fait sur une base en continu : première prête, première formée.

Deux candidates sont déjà prêtes à intégrer le programme. La première cherche un emploi à temps partiel en production végétale à Drummondville et les environs. La seconde souhaite travailler en horticulture à Drummondville et les environs. Cette personne est ouverte à travailler en aviculture.

Les employeurs peuvent contacter Guylaine Martin, répondante en formation agricole. Tél. : 819 519-5838, poste 121, Courriel : gmartin@upa.qc.ca..

Faciliter l’intégration en emploi des femmes éloignées du marché du travail

Il n’est pas simple pour les nouvelles arrivantes au Québec de s’intégrer et de se trouver du travail, particulièrement lorsqu’elles ont une faible scolarité et un niveau de français limité. Pour les producteurs agricoles, c’est tout un défi de trouver de la main-d’œuvre de qualité et de la former adéquatement. C’est pourquoi le Centre d’emploi agricole (CEA) de la Montérégie a mis en place un projet qui non seulement aide les femmes éloignées du marché du travail à se trouver un emploi, mais qui permet aussi aux agriculteurs à former cette main-d’œuvre tout en travaillant, soit L’agriculture au féminin!

Le CEA travaille de concert avec Agrijob, qui est un service de recrutement et de placement agricole, afin de cibler la clientèle féminine qui n’a pas accès au marché du travail. Une fois sélectionnées, les femmes entreprennent un stage de huit semaines dans une entreprise agricole de la Montérégie qui leur permettra d’acquérir et de développer des compétences techniques agricoles requises par le secteur. Par ailleurs, L’Agriculture au féminin! offre un soutien salarial pour les producteurs, la possibilité d’accompagner les candidates pour trouver de la formation en francisation, un suivi de leur progression ainsi que de l’accompagnement personnalisés des participantes. À ce jour, ce sont environ dix femmes qui ont pu en bénéficier, principalement dans des productions

maraîchères, viticoles et d’œufs de consommation. Par ailleurs, ce projet vise à intégrer 20 femmes en milieu de travail et sera actif jusqu’en novembre 2025.

Des services afin de mieux soutenir les agricultrices Dans un tout autre ordre d’idée, la conciliation travail-famille comporte son lot de défis et de choses à penser. Les Agricultrices du Québec ont développé un outil qui permet autant aux femmes qu’aux hommes en agriculture de calculer le travail invisible qu’ils font. En quoi consiste-t-il? Soit du travail effectué au sein de la famille qui peut inclure les tâches domestiques et les soins aux personnes tout en incluant la charge mentale et la charge émotionnelle, du travail fait par les personnes proches aidantes, de soin et de soutien aux personnes malades, âgées, en perte d’autonomie ou avec des besoins particuliers et celui fait au sein de l’entreprise familiale ou de l’entreprise du/de la conjoint.e.

Cet outil a pour but de faire prendre conscience qu’il y a des déséquilibres au niveau des tâches à réaliser dans les couples et les entreprises agricoles. Le fait de le reconnaître permet de trouver des solutions qui déchargeront celui ou celle qui subit ce déséquilibre. Vous retrouverez cet outil sur le site Internet des Agricultrices du Québec : https://agricultrices.com/travail-invisi ble-outil-de-calcul/

Pour avoir plus d’information sur l’offre variée en formations agricoles en Montérégie, consultez le catalogue des formations U+ sur le site www.upa.qc.ca/producteur/formations ou Valérie Plante au 450 454-5115 au poste 6286 ou par courriel : vplante@upa.qc.ca.

Guylaine Martin agr. Répondante en formation agricole
Valérie Plante, agente en formation agricole

Le savoir-faire des femmes en agriculture

Voici le moment idéal pour valoriser l’implication des femmes œuvrant en agriculture, plus précisément les administratrices présentes et actives au sein du Conseil d’administration de l’ATA. Des bénévoles hors pair!

Tous les technologues en agroalimentaire ainsi que les technologues professionnels du domaine agroalimentaire inscrits à l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) constituent des acteurs clés, hautement qualifiés, du fait de leurs compétences et de leurs responsabilitéś professionnelles. Ils et elles sont des professionnels agiles, novateurs et rigoureux, ce dont le monde agricole en évolution a bien besoin.

Exemples concrets

L’ATA est administrée par huit technologues passionnés et ils sont à titre bénévole. De ce nombre, 5 sont des administratrices et elle donne de leur

temps et de leur connaissance pour le bien tant de l’Association que pour la clientèle agricole. Les voici :

Marie-Pierre Grimard

Elle est la 1ère vice-présidente de l’ATA et administratrice depuis 2018. Au niveau professionnel, Marie-Pierre travaille en productions végétales et elle est représentante en Montérégie Sud-Est, dans le secteur maraîcher, pour l’entreprise Norseco S.E.C.

Anne Leblond

Elle est la 2e vice-présidente de l’ATA et administratrice depuis 2019. Anne est spécialisée en productions végétales. Elle est directrice générale et conseillère en agroenvironnement au Club Agroenvirotech et active pour Conseils Maraîchers AL Salubrité, en productions maraichères.

Nathalie Dubé

Administratrice à l’ATA, Nathalie est active depuis 2012 et est la fidèle représentante de l’ATA dans la région de l’est du Québec. Elle demeure à Saint-Vallier.

Sa carrière s’est orientée à titre de Conseillère en agroenvironnement pour Opticonseils.

Geneviève Gauthier

Administratrice à l’ATA depuis 2017. Geneviève est Directrice des ventes laitières pour l’entreprise Lactech. Malgré que le siège social de l’entreprise soit situé en Beauce, elle travaille dans la région Montérégie-Est et Centre-du-Québec.

Sonia Filiatrault

Sonia est Directrice des ventes dans le secteur laitier pour l’entreprise Purina / Cargill . Elle est administratrice à l’ATA depuis 2018.

Une forte implication

Ces 5 femmes, actives en agricultrices, sont technologues, mères de famille, conjointes, impliquées dans divers organismes et conseils d’administration. Auprès de l’OTPQ et de divers organismes agricoles, elles partagent leurs connaissances et leurs expériences, selon leur secteur d’activité respectif.

Elles n’hésitent jamais à promouvoir les compétences et le savoir-faire des technologues en agroalimentaire pour assurer le développement des entreprises et des institutions québécoises.

Lors des événements agricoles, elles sont présentes pour y faire du réseautage et participer à l’organisation.

Vécu et réalités : paroles d’agricultrices

Dossier fort pertinent que celui des femmes en agriculture au Québec. Raison suffisante pour interroger quelques actrices du milieu et ainsi souligner notre premier numéro entièrement dédié à l’agriculture au féminin dans la région. Lors de cette prise d’échantillons, certes non exhaustive, quatre questions ont été posées à autant d’agricultrices, question de connaître leur ressenti, leur vision.

Q1 – Comment définiriez-vous votre parcours en tant qu’agricultrice? Facile (comment) ou difficile (pourquoi)?

Q2 – Depuis quelques mois, on parle davantage du besoin pour les agricultrices, propriétaires ou non, de bien se protéger légalement et financièrement de manière officielle, c’est-à-dire devant avocat ou notaire. On parle aussi de pouvoir calculer les heures de travail « invisibles » pourtant bien réelles. Votre opinion?

Q3 – Bien que plusieurs incitatifs et programmes existent pour soutenir les agricultrices, selon vous, quelles mesures devraient être instaureés ou bonifiées pour faciliter le transfert ou le démarrage d’entreprise à propriété féminine?

Q4 – Votre message aux jeunes femmes de la relève, dont le contexte actuel rend l’accès à la terre très difficile?

Q1 – Assez difficile, je dirais. Démarrer cette entreprise de maraîchage bio a été un saut dans le vide pour mon conjoint et moi, car nous ne venons pas du milieu agricole et n’incarnons pas la relève d’une entreprise existante. Difficile, car l’accès à la terre est ardu et les programmes d’aide ne sont pas vraiment orientés vers le maraîcher de plus petite surface. Nous avons dû faire preuve de grande détermination. Tout a débuté par un petit lopin de terre en location, auquel se sont joints deux autres associés. Je n’étais pas actionnaire de ce projet à ce moment, mais conjointe d’agriculteur et travailleuse. La présence d’associés a facilité l’accès à la terre. Plus tard, l’entreprise a été dissoute et les terres mises en vente. C’est à ce moment que nous nous sommes tournés vers la location, vu l’impossibilité d’acheter et l’absence

d’aide adéquate. Nous avons tout de même gagné une bourse, qui nous a permis d’implanter notre chambre froide et de conserver de plus gros volumes. Mais, dans l’ensemble, ce fut comme une virée en montagnes russes.

Q2 – Le travail des conjointes d’agriculteurs, à la terre et à la maison, fait souvent une grande différence. J’ai réalisé plus tard, lors de ma nomination au Gala Reconnaissance, que je me voyais encore comme « conjointe d’agriculteur », alors que j’étais devenue depuis propriétaire unique de l’entreprise. Ce travail, dit invisible, est nécessaire au succès d’une entreprise et peut être plus lourd qu’on le croit. Nous avons cinq enfants. Cela donne une idée de l’ampleur de la gestion exigée. Tout ce travail doit être évalué et reconnu sur papier. Le volet légal est de première importance.

Q3 – Notre projet maraîcher à plus petite échelle ne cadrait pas avec les exigences des instances financières. À ce niveau, il y a certainement des choses à changer. Et, pour compléter la réponse à la deuxième question, une agricultrice bien protégée légalement pourra certainement obtenir un meilleur accès aux différents programmes, son travail étant reconnu officiellement.

Q4 – Le parcours de notre entreprise se terminera en 2025, après presque 10 années d’activité. Ou du moins en pause indéfinie. Mon parcours a été tellement en mode accéléré que je désire maintenant prendre davantage de temps pour les enfants. Mon message serait de tout faire pour éviter la surcharge de travail, qui vient trop souvent écraser la passion, et de savoir bien s’entourer.

Q1 – Pas exactement l’un ni l’autre. Je dirais que c’est un parcours riche et rempli de défis, qui demande de la détermination et qui fait une belle place à l’apprentissage. En 2021, j’ai quitté un emploi que j’aimais à La Financière agricole du Québec, à Saint-Hyacinthe, pour travailler avec mes parents sur la ferme, mon père devant subir une chirurgie importante. Ce n’était pas prévu, et ce ne fut pas un choix simple et facile. Je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir fait ce choix pour l’entreprise familiale. J’ai amené mes idées de projets et fait évoluer l’entreprise depuis. En plus d’être mère de deux enfants, j’agis en tant que gestionnaire, planificatrice et productrice. C’est une grosse charge, mais c’est ce qui me garde vivante.

Q2 – C’est une réalité qui touche l’ensemble des agricultrices au quotidien. En tant que femme, chaque jour, on porte sou-

vent plusieurs chapeaux. Pourtant, nos journées ne comptent que 24 heures, comme pour tout le monde. Tout ce qui est accompli n’apparaît pas nécessairement dans les bilans financiers de l’entreprise… Sans cet apport invisible, la réalité des familles et des entreprises agricoles serait bien différente. Il faut se protéger, valoriser notre travail et s’assurer que tout le monde y trouve son compte. Prenez le temps de faire l’exercice avec le compteur officiel des heures invisibles, ça vaut vraiment la peine. Ça peut changer la vision des choses.

Q3 – Je ne pourrais pas vous dire quelle modification précise pourrait être apportée à ce qui existe actuellement. Je crois que l’on doit continuer d’encourager les gestionnaires et les intervenants de ces programmes à s’impliquer et à offrir les outils nécessaires, adaptés, aux différents contextes. En m’entou-

rant des bonnes personnes, j’ai bénéficié d’un accompagnement personnalisé. J’ai aussi suivi des formations adaptées. C’est tout cela mis ensemble qui m’a grandement aidée à avancer. Le mentorat féminin n’est pas à négliger. Certains services déjà offerts sont très intéressants et peuvent aider à toutes les étapes.

Q4 – Foncez, faites-vous confiance, croyez en vos projets. Chaque jour est une opportunité d’avancer et vous êtes souvent à une décision près de changer votre futur. Si l’on m’avait dit il y a 15 ans que je serais où je suis aujourd’hui, à faire grandir notre entreprise familiale avec mes parents et mon frère en bâtissant d’aussi beaux projets, je ne l’aurais probablement pas cru. Tout est possible. Il ne s’agit pas d’être parfaite, mais plutôt d’oser, apprendre et être en mode de recherche de solution.

Sandryne Pellerin du domaine Nos Racines, à Saint-Hugues. Photo : gracieuseté.
Carole Lussier de la Ferme Luco, à Saint-Dominique.
Photo : gracieuseté.

Q1 – Assez difficile. J’ai suivi ma formation GTEA à l’ITAQ alors que je venais de tomber enceinte. Lorsque j’ai démarré mon entreprise en 2018, j’ai rapidement constaté qu’il n’existait pas vraiment de ressources pour mon secteur d’activité choisi, soit celui des fleurs comestibles. J’ai donc dû tout monter de zéro. Si je ne rejoins pas mes clients de façon très régulière, principalement les restaurants, je risque de perdre des commandes. Je dois demeurer active au niveau des relations d’affaires. La plus grande difficulté rencontrée demeure la pandémie. Quelques semaines auparavant, j’avais investi 70 000 $ dans un agrandissement visant à cultiver davantage de variétés, à la demande des restaurants, qui ont ensuite fermé pour plusieurs mois. Quand, soudainement, on se met à livrer des mets dans des boîtes de carton, on a pas plus vraiment besoin de fleurs pour enjoliver le tout.

Q2 – Partir de zéro a été assez difficile, mais le fait d’être propriétaire unique a vraiment simplifié les choses quand est venu le temps de la séparation d’avec mon conjoint. C’était fantastique! Pour celles qui sont en mode copropriétaire ou conjointe d’agriculteur, il est impor-

Mélanie Massicotte de Fleurs et Feuilles Gourmandes, à Saint-Alexandre. Photo : gracieuseté.

ment, légalement. Les mentalités ont beau avoir évolué, certaines tâches restent encore automatiquement assignées aux femmes. Et cela représente une charge supplémentaire. J’ai eu la chance d’avoir un père avocat, qui m’a bien préparée aux réalités de la vie.

Q3 – Je n’ai eu qu’un accès très limité à ces programmes. Le fait d’être mère de deux jeunes enfants m’a tout de suite écartée des critères assignés aux agricultrices à temps plein. Assez spécial comme explication. C’est très restrictif. Toute une arnaque. Je sais qu’un dossier se monte actuellement contre une institution dans ma région. Plusieurs demandent à transférer leur dossier à Saint-Hyacinthe. De la même manière, dans différentes écoles de formation, on fait miroiter aux élèves des possibilités de financement faramineuses, mais la réalité est tout autre. Malgré toutes ces embûches, j’ai la chance d’avoir un métier qui me passionne et une entreprise qui roule bien.

Q4 – Soyez préparées, faites vos devoirs. Ne vivez pas dans une bulle, même si vos parents possèdent une entreprise qui roule bien. Faites attention aux con-

férenciers et formateurs qui proposent des concepts douteux, trop faciles pour

être réels. Entourez-vous de bonnes personnes.

Q1 – C’est le parcours du combattant. Surtout en tant que conjointe d’agriculteur et mère de trois enfants. Faire sa place dans un monde où tu n’es pas toujours perçue à ta juste valeur, c’est difficile. Lorsque j’ai réalisé que je pouvais me présenter comme « agricultrice », tant au champ qu’à la maison, ç’a été très bénéfique. Le tracteur que je conduis, les animaux que je soigne, les repas que je prépare, ça fait partie d’un tout. S’affirmer ainsi est l’une des plus belles choses qui soient arrivées au cours des dernières années.

Q2 – Je suis en faveur de se protéger à 1000 %, bien que je sois l’une de celles qui ne l’ont pas fait! (rires) Après 23 années passées en couple, j’ai dû créer de petites entreprises autour des activités de la ferme afin de me créer un revenu, jamais suffisant toutefois pour créer de l’épargne. Il faut que l’ensemble des actions posées par les conjointes d’agriculteur soient reconnues légalement, et ce, avant qu’une situation ne survienne. Après, il est trop tard. Les femmes doivent toujours recevoir une compensation pour ce travail pour leur permettre de repartir du bon pied. Pour ce qui est des heures invisibles, j’ai fait le test. C’est très intéressant. Je vais propo-

ser à mon conjoint de le passer aussi, question de découvrir son point de vue sur les heures invisibles qu’il croit aussi effectuer.

Q3 – Il y a parfois d’importantes différences entre ce qui est publicisé et la réalité dans un bureau. Je me souviens que lorsque le temps est venu pour mon beau-père de vendre du quota, c’était plus avantageux de le faire à un étranger qu’à son propre fils. La loi a été changée depuis, mais on a connu ce genre de situation. Si c’est difficile pour un homme, imaginez ce que ce devait être pour une femme! Encore aujourd’hui, certains représentants passent à la ferme et cherchent l’homme. La plupart des hommes veulent encore passer la terre à leur fils. Ici, ce sera plus difficile, car nous avons trois filles. Si une ou plusieurs d’entre elles veulent reprendre l’entreprise, nous ferons tout pour que ça se concrétise. Ça deviendra Ferme Teasdale et Filles!

Q4 – Le message est clair et simple : suivez une formation reconnue, entourez-vous des bonnes personnes, établissez-vous de nombreux contacts et parlez de votre rêve au plus grand nombre.

Marie-Ève Langlois Bilodeau, de la Ferme Teasdale et Fils, à Saint-Mathieu-de-Beloeil
Photo : gracieuseté.

Vos moutons ont chaud : problèmes et solutions

Agronome, conseillère en productions animales, Direction régionale du Centredu-Québec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Marie-Ève Dubuc

Agronome, conseillère en productions animales, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ

Au Québec, l’élevage ovin est une production importante pour le développement rural et l’occupation du territoire dans certaines régions. Il fait toutefois face à des défis croissants, dont les variations climatiques. Celles-ci se manifestent notamment par une température moyenne estivale plus élevée qu’auparavant et des vagues de chaleur plus fréquentes, c’est-à-dire des journées avec des températures supérieures à 30 °C. Les éleveurs ovins sont donc préoccupés par le stress thermique que subissent leurs animaux. Ce phénomène peut entraîner des conséquences graves sur la santé, le bien-être et la productivité du troupeau. Adapter les pratiques agricoles est essentielle pour assurer la durabilité de l’industrie ovine dans les années à venir.

Qu’est-ce que le stress thermique?

En zone de confort, aussi appelée « zone thermoneutre », les animaux parviennent eux-mêmes à réguler leur chaleur corporelle en la conservant ou en évacuant l’excès sans avoir à dépenser d’énergie supplémentaire. Cette zone varie selon l’âge et la longueur de la laine. Le stress thermique se manifeste lorsque les conditions ambiantes (température et humidité) ne permettent plus aux animaux de réguler efficacement leur température corporelle (figure 1).

Les signes de stress thermique chez les moutons sont les suivants : halètement, respiration accélérée, perte

d’appétit, léthargie et, dans les cas extrêmes, mort.

Quels sont les effets du stress thermique?

Non seulement le stress thermique affecte la santé physique des animaux, mais il a aussi une incidence directe sur leur productivité. Lorsqu’il fait très chaud, les moutons, les brebis et les agneaux sont moins enclins à manger puisqu’ils déploient plutôt leur énergie pour réguler leur température. Il faut savoir que la rumination est un processus qui accroît la chaleur corporelle. Conséquemment, les brebis produisent moins de lait et la croissance des agneaux sous leur mère est ralentie2

Le stress thermique peut également nuire à la fertilité des brebis. Les températures excessives influencent les cycles reproductifs en diminuant l’ovulation et le taux de conception. La survie embryonnaire ainsi que le poids du fœtus sont également affectés à la baisse. Chez les béliers, la qualité du sperme en pâtit, puisque ce stress freine la production et le développement des spermatozoïdes.

Plusieurs autres conséquences sont à retenir, notamment l’affaiblissement du système immunitaire et la dégradation de la qualité de la laine, d’où l’importance de travailler en prévention.

Comment prévenir le stress thermique?

Afin de minimiser les risques liés à ce phénomène, les producteurs doivent adapter leurs stratégies de gestion. L’élément primordial est le respect des normes de densité animale dans les bâtiments, en vue d’assurer le bien-être des animaux et d’optimiser les conditions ambiantes.

Voici quelques solutions possibles : 1. Conditions ambiantes : installez ou améliorez les systèmes de ventilation dans les bâtiments pour que l’air circule mieux. Une analyse des conditions ambiantes pourrait révéler, par exemple, un besoin de ventilation supplémentaire chez les animaux les plus vulnérables et dans les zones à faible circulation d’air. Pour plus de détails, consultez la fiche Normes de conditions d’ambiance –petits ruminants3 et l’article Forma-

tion ventilation et conditions ambiantes : les bonnes pratiques pour s’adapter aux changements climatiques4 , des publications du Centre d’expertise en production ovine du Québec (CEPOQ). En outre, n’hésitez pas à faire appel à des conseillers spécialisés au besoin.

2. Amélioration des infrastructures : modifiez les bâtiments d’élevage pour limiter l’accumulation de chaleur. L’isolation d’un bâtiment ou de son toit et l’absence d’infiltration d’air maximisent l’efficacité du système de ventilation. Par ailleurs, un toit de couleur pâle limite le transfert de chaleur au bâtiment.

3. Gestion de l’alimentation : ajustez la ration alimentaire et le moment des repas en fonction des conditions. Vous vous assurerez ainsi que l’alimentation réponde bien aux besoins des animaux en cas de stress thermique. Comme la consommation d’aliments risque de diminuer lors de périodes de chaleur, augmentez la concentration de certains nutriments essentiels dans la ration. De plus, il est préférable de donner plusieurs petits repas aux animaux, hors des heures de grande chaleur, par exemple plus tôt le matin et plus tard le soir. Cela optimisera la prise alimentaire.

4. Eau : rendez facilement accessible, à tout moment, de l’eau fraîche et propre. Lors des épisodes de chaleur, les

animaux consomment plus d’eau pour se rafraîchir et évacuer l’excès de chaleur corporelle. Prévoyez donc une source d’approvisionnement suffisante en eau et un bon débit à l’abreuvoir.

5. Surveillance régulière : soyez à l’affût des signes de stress thermique et prenez la température corporelle des animaux vulnérables au besoin. Des outils technologiques comme les capteurs de température ou les systèmes de surveillance à distance peuvent vous aider à détecter rapidement les signes de chaleur excessive.

6. Présence d’arbres : placez des haies agroforestières près des bâtiments pour rafraîchir l’air ambiant avant qu’il n’entre dans la bergerie. Au pâturage, les arbres offrent un espace ombragé pour les moutons. Informez-vous auprès de conseillers sur les stratégies qui conviennent le mieux à votre entreprise afin de prévenir ou de réduire les conséquences du stress thermique et ainsi de garantir le bien-être de vos animaux. Ils sauront vous en dire plus sur certains éléments à prendre en compte, notamment le choix de la race, la longueur de la laine et la manipulation des animaux lors de périodes plus fraîches.

Pour des informations additionnelles, consultez aussi la fiche Changements climatiques en production ovine et fourragère d’Agriclimat5 .

1 https://www.inn-ovin.fr/wp-content/uploads/2020/11/JTO2020_14oct_atelier_bergerie.pdf

2 https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11200645/

3https://cepoq.com/wp-content/uploads/2024/10/Fiche_Normes-conditions-ambiance_2024-1.pdf

4https://cepoq.com/wp-content/uploads/2025/01/Formation-ventilation-et-conditions-ambiantes-lesbonnes-pratiques-pour-sadapter-aux-changements-climatiques.pdf

5 https://www.upa.qc.ca/fileadmin/estrie/nouvelles/Fiche-ovin_ESTRIE.pdf

Photo : MAPAQ
Figure 1 : Les zones de températures de confort pour les brebis et les agneaux 1
Marika Savoie

Les biostimulants : des alliés à mieux comprendre

Myriam

Ouardani

Agronome, conseillère en agroenvironnement, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Poudre de perlimpinpin ou nouvel intrant à l’efficacité véritable? Les biostimulants intéressent par leurs propriétés qui améliorent la croissance, la résilience et la qualité des plantes.

Malgré les débats qu’ils suscitent depuis leur arrivée sur le marché, ils méritent d’être plus longuement observés au champ par des scientifiques pour que les agriculteurs tirent mieux avantage de leur usage. Il faut savoir que leur popularité augmente et qu’ils répondent à la demande croissante du marché en produits naturels, mais les opinions sur leur efficacité restent partagées.

Une classe d’intrants à part

Comme leur nom l’indique, les biostimulants stimulent les processus naturels bénéfiques dans la plante. Ils se distinguent donc des engrais et des pesticides, puisqu’ils ne nourrissent pas directement la plante et qu’ils n’agissent pas non plus comme remède à une maladie. Par conséquent, les biostimulants se classent à part : la fonction de ces intrants est de fortifier des processus naturels déjà présents dans la plante.

Substances complexes ou inoculants microbiens, les biostimulants se divisent en trois catégories :

a) inorganiques : substances minérales non nutritives;

b) microbiens : microorganismes comme les mycorhizes;

c) organiques : extraits de végétaux ou d’algues, hydrolysats de protéines, acides humiques et fulviques, polysaccharides (chitosane et autres) ou molécules simples bioactives (enzyme, vitamine, antioxydant).

Leur statut dans le monde

Celui-ci varie selon les régions. Au Canada, la Loi sur les engrais de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) régit leur utilisation et les classe comme suppléments, alors qu’en Europe, les biostimulants sont reconnus comme une catégorie réglementaire distincte. Sur le plan international, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) définit les biostimulants à travers la norme ISO/TC 134, qui s’applique aux engrais, amendements et substances bénéfiques. Aux États-Unis, ces produits sont régis par le Plant Biostimulant Act de 2023.

On remarque un consensus à l’international : les biostimulants se distinguent des pesticides et des engrais. Ils sont définis par leurs fonctions ou, en d’autres termes, selon les objectifs agronomiques visés.

Selon le règlement (UE) 2019/1009 du Parlement européen :

[Un biostimulant est] un produit qui stimule les processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’il contient, dans le seul but

d’améliorer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes des végétaux ou de leur rhizosphère :

a) l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs [ex. : amélioration de l’efficacité du système racinaire ou de l’utilisation des nutriments dans la plante];

b) la tolérance au stress abiotique [ex. : meilleure tolérance à la sécheresse ou au froid];

c) les caractéristiques qualitatives [ex. : valeur nutritionnelle ou calibre];

d) la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol ou la rhizosphère [ex. : activation de microorganismes bénéfiques dans le sol ou la rhizosphère].

De la théorie à la pratique, encore beaucoup d’ambigüité

Le potentiel des biostimulants est indéniable, comme le souligne déjà la littérature scientifique. La recherche a démontré plusieurs de leurs avantages par des tests en milieu contrôlé. Toutefois, on ne saisit pas encore tout sur leurs comportements et leurs bienfaits dans le champ. Alors, lorsqu’il s’agit d’établir le lien entre théorie et pratique, ce potentiel peut sembler moins évident. Il reste donc beaucoup de recherche et d’essais à réaliser pour que l’usage de ces intrants au champ atteigne les objectifs agronomiques visés.

On a d’abord besoin de plus de données sur les conditions d’utilisation des biostimulants : le dosage, la durée et le moment d’application, les combinaisons avec d’autres intrants, etc. C’est un défi de déterminer quelles conditions rendront le biostimulant performant

malgré la variabilité des conditions au champ : type de sol, météo, pH, etc. Ensuite, on connaît souvent mal les mécanismes physiologiques de la plante que l’on vise à stimuler avec un tel produit. De même, on connaît peu les communautés microbiennes d’un sol en particulier, et donc leurs interactions avec les biostimulants microbiens. Développer ces connaissances permettrait de mieux mesurer les bienfaits des biostimulants.

Finalement, la qualité des agents bioactifs dans les biostimulants peut aussi jouer sur les résultats attendus. Si on prend l’exemple des biostimulants à base d’algues, plusieurs facteurs influencent les effets du produit fini, comme le type d’algue, les conditions de récolte, les marées, etc.

Un avenir prometteur?

Dans les prochaines années, on peut s’attendre à ce que davantage d’instituts lancent des recherches sur le terrain. Ces recherches aideront à mieux évaluer les bienfaits des biostimulants sur une culture donnée et à établir leurs conditions d’utilisation. Il y a place au développement concernant l’encadrement des biostimulants sur le marché canadien. En Europe, un système inspirant a été mis en place pour garantir la crédibilité des biostimulants. Basé sur des standards européens harmonisés, il exige que toute revendication d’efficacité soit démontrée par des essais rigoureux, réalisée selon des protocoles standardisés.

D’ici là, ayez un regard critique sur la question et faites vos propres expériences tout en notant précisément les données liées à vos essais.

Photo : MAPAQ

L’état de chair, gage de rentabilité

Partie 2 : Impact sur votre entreprise et stratégies gagnantes

Carrolyn O’Grady

Agr., conseillère en productions animales, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Johanne Tessier Agr., conseillère en productions animales, Direction régionale du Centredu-Québec, MAPAQ

d’énergie pour se réchauffer si elle est exposée aux vents ou à la boue, ou si son pelage est mouillé.

Reproduction

Les entreprises visent à avoir un veau par vache annuellement. Les vaches doivent concevoir dans les 80 jours suivant le vêlage pour qu’il y ait un intervalle de 365 jours entre les mises-bas. Le tableau 2 montre le lien entre l’état de chair et plusieurs facteurs liés aux performances reproductives et à la productivité. Les vaches plus maigres au vêlage ont un taux de gestation plus faible et un intervalle de vêlage plus long.

Tableau 2 : Relation entre l’état de chair et les performances des vaches et des veaux

Comme présenté dans la première partie de l’article en avril dernier, un score moyen de 3 à 3,5 représente un état de chair idéal pour un troupeau de vaches de boucherie. Il est recommandé d’évaluer l’état de chair des vaches aux périodes suivantes : de 60 à 90 jours avant le vêlage, au moment du vêlage et au sevrage. Mais qu’en est-il lorsque le score visé n’est pas atteint?

Conséquences d’une vache trop maigre ou trop grasse

Température corporelle

La température critique inférieure (TCI) change en fonction de l’état corporel de la vache et des conditions météorologiques. Plus l’état de chair de l’animal est élevé, mieux il supportera les baisses de température. Par exemple, une vache avec un état de chair de 2,5 a une TCI de -3 °C, tandis qu’une vache avec un état de chair de 3 a une TCI de -10 °C. Concrètement, la vache ayant un état de chair de 2,5 devra consommer 8 % plus d’énergie pour maintenir sa température corporelle que celle dont l’état de chair est à 3. Il lui faudra beaucoup plus

Références :

La condition des vaches au vêlage a également une incidence sur la performance laitière, la santé et la vigueur du veau. Elles ne doivent être ni trop minces, ni obèses. Une vache maigre au vêlage fournit un colostrum de qualité inférieure et produit moins de lait. Les veaux sont alors plus légers, donc moins de livres de veau sont vendues.

À l’inverse, les vaches qui ont un bon état de chair au vêlage, soit 3 à 3,5, ont plus d’immunoglobulines dans leur colostrum et, par conséquent, assurent une meilleure protection de la santé des veaux.

Dans le cas des vaches obèses, on observe une augmentation des dystocies et du coût d’entretien, la réduction du taux de conception et la perte de mobilité des vaches.

Pour ce qui est du taureau, il doit avoir un état de chair de 3 à 3,5 avant la saison de reproduction. Un taureau actif peut perdre de 100 à 200 lb pendant cette période. L’évaluation de son état de chair est alors primordiale pour déterminer si on doit ajuster son alimentation ou s’il faut revoir le nombre de vaches mises à la reproduction. S’ils sont trop maigres ou trop gras pendant la saison de reproduction, les taureaux sont moins actifs, ce qui peut réduire le succès de la reproduction.

Adapté de l’article Guide to Body Condition Scoring Beef Cows and Bulls

Stratégies d’alimentation pour un bon état de chair Pour les vaches avec un état de chair inférieur à 3, il est recommandé de modifier le programme d’alimentation pour y inclure une supplémentation (fourrages de meilleure qualité et grains) au moins 90 jours avant le vêlage. L’analyse des fourrages est importante en vue de connaître leur apport en énergie, en protéines et en minéraux. Ainsi, on peut adapter l’alimentation aux besoins de la vache.

Il est possible de regrouper les vaches selon leur état de chair pour les nourrir en fonction de leurs besoins. À titre d’exemple, trois groupes peuvent être formés :

1. les vaches matures en bonne condition (3 à 3,5)

2. les taures gestantes et les taures à leur 2e veau

3. les vaches maigres ou âgées (2,5 et moins)

Dans le cas où il y aurait moins d’aliments disponibles, vous pouvez sevrer plus tôt les veaux des vaches qui ont un faible état de chair.

Il se peut que les vaches dominantes ingèrent une part plus importante de la ration. Il faut alors s’assurer de diminuer la compétition entre les vaches. Pour ce faire, chaque vache doit avoir un espace à la mangeoire de 75 cm. Certains con-

seillers recommandent 9 m entre les points de service (abreuvoir, mangeoire, minéraux) afin de laisser une bonne distance entre elles. Pour optimiser l’ingestion de la matière sèche fournissez une eau de bonne qualité et en quantité suffisante accessible à moins de 250 m de l’abreuvoir.

Vous devez également vérifier la dentition des vaches de 10 ans et plus afin de vous assurer qu’elles sont capables d’ingérer suffisamment d’aliments selon leurs besoins. Une vache avec une mauvaise dentition aura tendance à moins manger et donc à être plus maigre.

Amélioration de l’alimentation et du confort par temps froid En hiver, les stratégies d’alimentation doivent être revues pour que la ration offre plus d’énergie. Il est recommandé d’avoir un état de chair de 3,5 à l’automne. Afin de minimiser l’incidence du temps froid sur l’état de chair des troupeaux, il est essentiel de fournir un environnement adéquat aux bovins. La présence de brisevent comme une ligne d’arbres ou une structure artificielle réduit l’effet de refroidissement du vent. De plus, une litière abondante et sèche pour l’aire de couchage gardera les bovins propres et secs et évitera les engelures. Un pelage mouillé n’a aucune valeur isolante.

BEEF CATTLE RESEARCH COUNCIL. Winter management of beef cattle, [En ligne], décembre 2024. www.beefresearch.ca/topics/winter-management-of-beef-cattle/ GADBERRY, Shane. Feeding Beef Cows Based on Body Condition Scores, publication MP373, University of Arkansas, [Fichier PDF], s. d. www.uaex.uada.edu/publications/pdf/MP373.pdf

HERD, Dennis B., et L. R. SPROTT. Body Condition, Nutrition and Reproduction, Agrilife extension of Texas A&M University, [En ligne], s. d. https://beefskillathon.tamu.edu/body-condition-nutrition-and-reproduction/

JOHNSON, Mark Z. « Body Condition Scoring and Paying Attention to the Seven Percent », dans Drovers, [En ligne], septembre 2024. www.drovers.com/news/beef-production/body-condition-scoring-and-payingattention-seven-percent?mkt_tok=ODQzLVlHQi03OTMAAAGVnrkxhiIy4-OBivErMDtYK-Ego3boj-HpNk0hn6RV6VOa-jZcyn-jI5iTaHQCWQvgyaKu-wn0mLrfDE5le-ngIwea4umjfDEBdDeWIV4QyWwlrcUlfA JOHNSTON, Bethany, Karla H. WILKE et Mary DREWNOSKI. « Managing Cows Through Cold Stress », dans Drovers, [En ligne], décembre 2024. www.drovers.com/news/beef-production/managing-cows-through-coldstress?mkt_tok=ODQzLVlHQi03OTMAAAGXeLnQNHwCCN6V5Tg_xEZVxVtYRN9wpFfoSbc188YhNPhc-OD5lMGT-QatmyGDhmVZ70KvvszqaR0VLq2uyXB5R5CGVM7V-4lUfEv4N1jeonLJmSWEyw

Retour sur quelques réalisations en Montérégie en 2024-2025

secteur ouest, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Gaétan Pierre Directeur régional, secteur est, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ

La Montérégie est une région dynamique importante dans le paysage bioalimentaire québécois. La richesse de son sol, la topographie du territoire et les conditions climatiques favorables au développement de l’agriculture constituent des atouts majeurs. On dénombre 6800 entreprises agricoles et 530 entreprises en transformation alimentaire sur le territoirei, soit une grande proportion des entreprises de la province.

L’équipe de la Direction régionale de la Montérégie du MAPAQ s’investit quotidiennement pour faire de la région un chef de file du secteur agroalimentaire. En effet, par ses nombreuses interventions, l’équipe soutient l’innovation, la progression et l’adaptation des entreprises du territoire, le tout en collaboration avec des partenaires essentiels.

Alors que l’exaltante saison d’activités sur le terrain est officiellement lancée, il nous semble naturel de revenir d’abord sur quelques réalisations marquantes de nos différentes équipes pour la période du 1er avril 2024 au 31 mars 2025.

Agroenvironnement et santé des sols

• Présentation de 35 journées ou ateliers au champ de la Caravane Santé des sols, dont 13 en Montérégie, pour partager des connaissances techniques et vulgarisées sur les profils de sol, les caractéristiques d’un sol vivant, la porosité des sols, l’équilibrage d’un tracteur et la gestion de l’eau.

• Appui financier et technique pour la création de 36 cohortes; des regroupements de 5 à 15 producteurs mobilisés et accompagnés par des professionnels afin d’échanger sur des pratiques durables pour en favoriser l’adoption.

• Présentation de deux webinaires, l’un sur les aménagements qui favo-

risent la biodiversité et l’entretien des haies brise-vent et l’autre sur les changements climatiques et la résilience des sols.

Grandes cultures

• Organisation de plusieurs journées de transfert de connaissances avec des partenaires, dont la Journée grandes cultures Agri-Vision, les Webinaires grandes cultures et des journées au champ.

• Suivi d’un projet régional et d’une cohorte de producteurs sur les céréales d’automne, dont le blé pour la consommation humaine. L’objectif est de rehausser le niveau de connaissance afin d’appuyer la réussite dans l’implantation de ces cultures à la ferme.

• Présentation de plusieurs conférences à des groupes de producteurs sur la résistance de mauvaises herbes (ex. : amarante tuberculée ou vergerette du Canada) aux herbicides afin de leur permettre de mieux les reconnaître, de comprendre leur cycle de vie et les raisons pour lesquelles les bonnes pratiques culturales, dont la rotation des cultures, demeurent un outil essentiel pour éviter la prolifération de ces plantes.

Horticulture (maraîcher, petits fruits, pommes et vignes)

• Organisation, avec des partenaires, de différentes activités de transfert de connaissances pour les producteurs et les conseillers telles que les webinaires :

- Pucerons, virus et mauvaises herbes : un trio redoutable,

- Bleuets en corymbe,

- Phytohtora capsici : mieux le connaître pour mieux le prévenir, etc.

• Participation à la Séance d’échange sur la recherche en viticulture et œnologie (SERVO) avec des intervenants pour entre autres partager des résultats de recherche, échanger sur des stratégies de lutte contre diverses maladies de la vigne, et discuter des défis que représentent les changements climatiques, l’économie et les tendances du marché.

Production animale

• Coorganisation de la Journée bovine Montérégie-Ouest sur une ferme où les participants ont assisté à des conférences, à un panel de discussion et à des démonstrations.

• Envoi d’une quinzaine d’infolettres sur les plantes fourragères et les degrés-jours pour outiller les producteurs et les conseillers quant à la

prise de décision de la première coupe de foin appuyée sur des observations en champs et des données agroclimatiques.

• Tenue de la Journée Pâture-Action Montérégie au cours de laquelle les participants ont acquis de nouvelles connaissances sur la technique de pâturage intensif par le biais d’ateliers pratiques.

Aménagement du territoire, relève, transformation alimentaire et commercialisation

• Soutien à cinq municipalités régionales de comté (MRC) dans la mise en œuvre de leur plan de développement de la zone agricole ainsi que de trois MRC dans la révision de leur plan.

• Collaboration avec quatre organismes de bassin versant pour la révision de leur plan directeur de l’eau.

• Accompagnement de près de 150 entreprises agricoles de la relève dans leur projet d’établissement, de démarrage ou d’investissement.

• Organisation de l’Atelier coexploitation cédants-relève auquel cinq entreprises agricoles ont participé en vue d’entamer de façon éclairée la planification d’un processus de transfert de ferme, apparenté ou non.

• Accompagnement et soutien financier à plus de 170 entreprises en transformation alimentaire dans le développement ou le démarrage de projets.

• Soutien financier et accompagnement offerts à neuf initiatives collectives de projets de mise en marché de proximité, tels que des marchés publics, des pôles alimentaires (hubs), etc.

La Direction régionale de la Montérégie a également contribué à divers projets qui ont fait appel à la complémentarité des compétences de l’équipe, tels que :

• Participation, en collaboration avec le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, à la mise à jour et à la relance de l’outil Rotation$+ (rota-

tion.craaq.qc.ca/). Désormais offert gratuitement, il permet de chiffrer facilement les retombées de l’implantation de pratiques durables au champ;

• Organisation, avec des partenaires, des Journées horticoles et grandes cultures de Saint-Rémi où une centaine de conférences techniques ont été présentées;

• Contribution à la publication de 13 nouvelles grilles de référence en fertilisation notamment pour l’oignon vert, l’oignon sec et le radis en sol organique pour un usage optimal et raisonné des matières fertilisantes;

• Organisation de la Journée acéricole, axée sur l’amélioration des pratiques, offerte pour la toute première fois dans le cadre du Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe;

• Participation à la rédaction de plusieurs bulletins du Réseau d’avertissements phytosanitaires, qui visent à informer les producteurs et les intervenants de la présence de différents ennemis des cultures, de leur évolution ainsi que des stratégies d’intervention appropriées;

• Soutien financier à 7 expositions agricoles en Montérégie, événements par excellence pour promouvoir et faire connaître le secteur agroalimentaire à la population.

L’ensemble de ces réalisations ne représente qu’un aperçu de nos multiples contributions annuelles. Abonnez-vous à nos infolettres (quebec.ca/infolettre-mapaq) ou consultez le calendrier des événements du MAPAQ (quebec.ca/calendrierbio alimentaire) pour découvrir plus de projets dans lesquels l’expertise et la passion de nos collègues sont mises à profit.

Sans grande surprise, l’année 20252026 s’annonce toute aussi active et stimulante pour notre équipe et le secteur bioalimentaire de la Montérégie! i Ces données incluent les entreprises des MRC de Brome-Missisquoi et de La Haute-Yamaska qui sont desservies par la Direction régionale de la Montérégie, bien que situées en Estrie depuis 2021.

Photo : MAPAQ
Étudier l’impact à long terme des prairies sur le rendement et la santé des sols grâce aux parcelles « longue durée »

Les effets réels de certaines pratiques agricoles sur l’état des sols ou des cultures ne se manifestent parfois qu’après de nombreuses années. C’est notamment le cas de l’évolution de la matière organique, de l’accumulation de contaminants d’intérêt émergent ou encore de la baisse progressive du potentiel de rendement ou de fourniture en azote du sol. Pour bien comprendre ces dynamiques, il est essentiel de s’appuyer sur des dispositifs expérimentaux conçus pour durer, capables de traverser les décennies.

Lors de sa fondation en 1998, l’Institut de recherche et de développement

en agroenvironnement (IRDA) a bénéficié de l’héritage de parcelles expérimentales dites de « longue durée » mises en place par le MAPAQ, dont certaines des décennies auparavant. Dans certains cas, les suivis s’étendent aujourd’hui sur près de 50 ans. Depuis, des parcelles ont vu le jour pour documenter davantage d’enjeux agroenvironnementaux, tels que la compaction des sols, l’effet des matières résiduelles fertilisantes (MRF) ou les impacts hydrologiques de différents systèmes culturaux.

Ces parcelles constituent un patrimoine scientifique rare et précieux, d’autant plus qu’il en existe très peu de ce type au Québec, voire même au Canada et en Amérique du Nord Leur caractère unique leur confère une valeur inestimable pour la recherche agroenvironnementale. Ensemble, ces dispositifs forment un socle de connaissances essentiel pour appuyer le développement d’une agriculture durable.

L’un de ces dispositifs longue durée permet d’évaluer, à l’intérieur de 54 parcelles situées à la ferme expérimentale de l’IRDA à Saint-Lambert-deLauzon, l’effet de l’inclusion récurrente

(deux années sur une rotation de quatre ans) de prairies, ainsi que l’utilisation d’engrais organiques (fumier de bovin), en comparaison d’une rotation

reposant sur la seule fertilisation minérale depuis plus de 30 ans.

(Suite en p. 21)

Photo : IRDA
Christine Landry
Chercheure en fertilité des sols et nutrition des cultures
Vincent Pelletier Directeur adjoint R et D

La plus récente évaluation de fin de rotation dans la culture du maïs-grain a révélé pour la rotation incluant deux années de prairies avec apport de fumier un rendement de 8,1 t ha-1 et ce, malgré un été difficile sur le plan météorologique, où le rendement moyen de référence en Chaudière-Appalaches atteignait 7,4 t ha-1. En comparaison, les parcelles dont la rotation n’a jamais inclus de prairies ni reçu d’engrais organique n’ont produit que 3,1 t/ha et ce, malgré l’apport aux doses recommandées de NPK en engrais minéraux.

Documenter et comprendre

Mylène Marchand-Roy et Julie Mainguy, professionnelles de recherche de l’équipe en fertilité des sols et nutrition des cultures, ont mené les travaux visant à comprendre les mécanismes expliquant ces écarts, sous la direction de la chercheure Christine Landry. Grâce à une méthode de caractérisation simple basée sur la méthode Haney, elles ont observé que les parcelles ayant intégré des prairies présentaient trois fois plus d’azote disponible dans le sol que les parcelles ayant reçu uniquement de l’engrais minéral depuis 30 ans. Même les parcelles avec engrais organiques, mais sans prairies, affichaient plus de deux fois moins d’azote disponible dans le sol que celles avec prairies.

L’analyse a également révélé que les sols présentant une cote de santé plus faible sont davantage dépendants des apports en engrais pour maintenir leur productivité, tandis que ceux dont la santé est meilleure ont un potentiel de rendement plus élevé. Cette cote de santé a été influencée en premier lieu par l’ajout de prairies dans la rotation, et dans une moindre mesure par l’utilisation d’engrais organiques. À l’inverse, l’usage exclusif d’engrais minéraux depuis plusieurs décennies ne permet pas d’améliorer l’état de santé des sols.

Ce dispositif illustre avec force l’importance de documenter les effets à long terme des pratiques agricoles pour éclairer les choix qui soutiendront une agriculture plus résiliente et durable.

Nouvelles technologies en horticulture ornementale de juin

Ce numéro d’InfoMARIA vous présente huit nouvelles technologies innovantes sélectionnées pour leur pertinence en horticulture ornementale. Au programme : machinerie de précision, robotique autonome, outils de cartographie avancée et plus encore. En voici quelques-unes.

TRACTION AUTONOME : AUTO DRIVE, LINE ASSIST ET REMOTE CONTROL

Dévelopées par GOTRACK, les solutions AUTO DRIVE, LINE ASSIST et REMOTE CONTROL, permettent de transformer votre tracteur existant en machine autonome sans avoir à investir dans un nouvel équipement.

AUTO DRIVE : programmez des trajets et laissez votre tracteur opérer en autonomie complète. Idéal pour les longues tâches répétitives en serre, pépinière, gazonnière ou champ de sapins.

LINE ASSIST : dirigez automatiquement votre tracteur entre les rangées. Parfait pour maintenir des lignes droites précises tout en libérant l’attention du conducteur pour d’autres opérations.

REMOTE CONTROL : déplacez votre tracteur à distance via une application mobile et une télécommande, pour plus de flexibilité sur vos sites de production.

Avantage : les solutions de GOTRACK s’installent sur presque tous les modèles de tracteurs. Abordables pour gagner en efficacité et en productivité sans remplacer votre flotte de tracteur, elles permettent d’automatiser votre équipement actuel avec une installation rapide de 3 à 4 jours.

(Suite en p. 22)

Santé des sols et agriculture de précision : SOILOPTIX

Développé au Canada et distribué par GMABE, le système SOILOPTIX révolutionne l’agriculture de précision grâce à une cartographie des sols ultra-détaillée, rapide et réalisée sans avoir à creuser. Simple, précis et rentable.

Technologie de détection avancée : un capteur numérise vos champs en mesurant la radiation naturelle émise par certains éléments du sol, recueillant jusqu’à 800 points de données par hectare, sans avoir à creuser.

Échantillonnage intelligent : Le logiciel identifie précisément les zones à échantillonner, réduisant les analyses inutiles et augmentant la précision des diagnostics.

Cartes pédologiques haute résolution : les algorithmes croisent les données de terrain avec les analyses en laboratoires afin de générer des cartes de sol détaillées pour un épandage efficace.

Compatibilité universelle : SOILOPTIX

s’intègre facilement avec tous les principaux systèmes de communication utilisés en agriculture de précision.

Coût estimé : environ 25 $/acre, plus frais d’analyses.

Agriculture de précision et diminution des épandages : I-SPRAY

Développé par CARBON BEE en partenariat avec KUHN, le capteur I-SPRAY combine vision hyperspectrale et intelligence artificielle pour optimiser, en temps réel, l’application de fertilisants et d’herbicides. Il permet de réduire les intrants tout en préservant la santé des sols. Il s’agit d’une avancée prometteuse pour concilier rentabilité et respect de l’environnement, même en gazonnière.

Détection en temps réel : le capteur analyse en permanence l’état des plantes, détectant avec précision carences et mauvaises herbes au sol.

Épandage ciblé selon trois stratégies :

- Détection des mauvaises herbes sur sol nu (vert sur brun)

- Détection des plantes indésirables dans une culture établie (vert sur vert)

- Traitement à doses variables tité de produit appliqué est ajustée automatiquement selon les besoins spécifiques de la culture ou du sol à chaque endroit du champ.

Économie de produits : réduction possible de jusqu’à 95 % des produits chimiques, limitant la résistance aux herbicides et les impacts environnementaux.

Installation simple : s’installe sur certains pulvérisateurs existants (notamment KUHN). Vérification de compatibilité requise.

Note : la technologie peut être utilisée en gazonnière, mais la détection est parfois plus complexe lorsque les mauvaises herbes ressemblent aux graminées du gazon. Des essais à petite échelle sont recommandés avant un déploiement complet.

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Ce projet est financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du Programme de développement territorial et sectoriel 2023-2026

Photo : Carbon Bee
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