Gestion et Technologie Agricoles

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LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE

EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

HORTICULTURE

La FSHEQ fait le point et annonce des nouveautés

En tant qu’organisme national de loisir, la Fédération des sociétés d’horticulture et d’écologie du Québec (FSHEQ) a pour mission de soutenir le développement de l’horticulture comme pratique active du loisir à travers l’information, les activités et les promotions offertes à ses membres. Annie Houle, directrice générale, répond à nos questions et en profite pour actualiser certaines informations.

GTA : La Fédération compte-t-elle toujours 160 associations membres? Cela représente-t-il toujours environ 143 000 personnes?

Annie Houle : On parle de 148 associations membres en date du 31 mars. Pour ce qui est du nombre de personnes, il faut savoir que ce nombre incluait, il y a encore quelques années, les amis du Jardin botanique. Ce nombre n’est maintenant plus comptabilisé dans nos statistiques. Il est aujourd’hui plutôt question d’environ 20 000 membres réels.

GTA : Y a-t-il toujours trois programmes offerts : Horti-jeunes, Horti-aînés et Écologie et environnement?

A.H. : Oui, nos montants ont été bonifiés à 20 000 $ pour la prochaine année.

GTA : Différents événements se profilent à l’horizon. Quelques mots à ce sujet?

A.H. : Certainement. Les Journées québécoises de l’horticulture auront lieu cette année du 15 au 25 mai. Elles sont organisées par la Fédération des sociétés d’horticulture et d’écologie du Québec (FSHEQ), en collaboration avec les sociétés d’horticulture et les centres jardins, sous la thé-

ÉDITEUR :

Benoit Chartier

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette

TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard

CONTRÔLEUR :

Monique Laliberté

DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ : Guillaume Bédard

ADJOINT AU DIRECTEUR

DE LA PUBLICITÉ : Simon Cusson

DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière

PUBLICITAIRES : Louise Beauregard

Manon Brasseur

Luc Desrosiers

Linda Douville

Miriam Houle

Michel Marot

Brigitte O’Connor Isabelle St-Sauveur

matique Cultivez nos racines, fleurir nos quartiers. L’objectif est et demeure de sensibiliser les gens aux bienfaits de l’horticulture et de les inciter à joindre une société d’horticulture ou un comité d’embellissement, question de bénéficier de plusieurs conseils et expériences. La FSHEQ sera officiellement présente du 23 au 25 mai au Jardin botanique dans le cadre du Rendez-vous horticole.

GTA : Plusieurs autres événements ponctuent l’année. Comment se tenir au fait?

A.H. : En consultant notre calendrier, publié sur notre site Internet. On y trouve toutes les activités, conférences et ateliers organisés par les sociétés membres de chaque région. Pour les passionnés, c’est la référence, et ce, tout au long de l’année.

GTA : L’adhésion offre-t-elle d’autres bénéfices?

A.H. : Oui. Plusieurs municipalités ou organismes demandent une preuve d’assurance pour l’organisation et la tenue d’activités. La Fédération offre à ses membres en règle deux programmes d’assurances très abordables : Assurances administrateur et dirigeant et Responsabilité civile générale. J’ajouterais également l’envoi d’une infolettre et de liens vers des capsules vidéo informatives.

GTA : La FSHEQ pourrait-elle bonifier les taux d’escompte accordés aux membres et élargir ses partenariats avec différentes bannières?

A.H. : Notre partenaire majeur est W.H. Perron. La bannière offre 10 % de rabais aux membres. Nous avons récemment conclu des partenariats avec la corporation Les Fleurons du Québec et Québec Vert en matière de visibilité. La FSHEQ est en plein remaniement, en plein renouveau. Je suis entrée récemment en

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des jeunes et sur la visibilité des membres. Sous peu, la FSHEQ publiera des brochures portant sur les jardins à visiter dans chaque région. Des rabais pourraient être offerts aux membres.

Pour fleurir et se nourrir

GTA : Depuis la pandémie et l’inflation généralisée, plusieurs personnes ont joint les rangs de regroupements de locataires dédiés à l’agriculture urbaine et de jardins communautaires. Quel est le portrait actuel? Hausse ou baisse de l’intérêt?

A.H. : Ce n’est pas encore confirmé pour l’instant, mais on note une baisse au niveau des adhésions de sociétés et du

Publié 12 fois par année par DBC Communications inc. 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4

Imprimé par Imprimerie Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mirabeau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs. Prix d’abonnement : 1 an (taxes incluses)...............40 00$ Poste publication - convention : PP40051633

recrutement d’administrateurs, bien que les membres soient toujours présents,

GTA : Quel ratio de vos membres est davantage intéressé par l’horticulture alimentaire par rapport à l’horticulture ornementale?

A.H. : Pour l’heure, nos statistiques indiquent que 74 % des sociétés membres sont dédiées à l’horticulture, alors qu’environ 21 % sont des jardins communautaires. Il en existe évidemment d’autres, mais qui ne sont pas affiliés. Les données exactes seront publiées et détaillées dans notre rapport annuel qui paraîtra sous peu. Cela dit, il se fait probablement de l’horticulture maraîchère au sein des sociétés d’horticulture, mais ces données ne nous sont pas communiquées.

fsheq.com/calendrier-principal

27 000 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par Postes Canada aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec

Prochaine édition 12 juin 2025 Spécial femmes en agriculture et sylviculture

Annie Houle, directrice générale de la FSHEQ. Photo : gracieuseté
Yves Rivard

Le Château de Cyr : la piqûre de l’apiculture

Le Château de Cyr est une ferme apicole faisant la production de reines abeilles, de nucléis et de miel local non pasteurisé, qui a ruches sur rang à Saint-Marc-sur-Richelieu. Cofondée par Marie-Ève Cyr et Steve Martineau, la petite exploitation de 200 ruches se distingue par son offre de miel extrait à froid et non pasteurisé de même que par plusieurs services et formations, dont l’offre de reines sélectionnées. Steve Martineau nous en dit plus.

Pour le couple, tout débute en 2008, en Australie, alors que ces deux Québécois se rencontrent en travaillant pour un apiculteur local sur différents projets. Si Mme Cyr est déjà une spécialiste des abeilles, M. Martineau est pour sa part diplômé en électricité industrielle. De retour au Québec en 2009, l’entreprise débute avec 40 ruches, déjà avec l’idée de faire les choses différemment.

« Nous faisons l’élevage et la vente de 1500 à 2000 reines annuellement et vendons aussi environ une centaine de petites colonies, appelées nucléis, aux

apiculteurs qui en ont besoin, ce qui est peu courant. Le nucléi comprend quatre cadres avec les abeilles adhérentes, dont une jeune reine pondeuse bien

établie, trois cadres de couvain de tous âges ainsi qu’un cadre de réserve de nourriture avec les abeilles adhérentes. En cas d’année de grandes pertes, nous les conservons pour assurer la prochaine saison », explique M. Martineau.

Le Château de Cyr fait aussi la différence en matière de formation. « Nous offrons des cours traitant de différents aspects de l’apiculture, note M. Martineau. Nous sommes aussi sollicités pour participer à différents événements pour y partager nos connaissances. Devenir le meilleur apiculteur au Québec, c’est intéressant comme objectif, comme rêve, mais il est beaucoup plus important pour moi de contribuer à optimiser les méthodes et les pratiques des apiculteurs débutants ou de ceux qui peinent à obtenir les meilleurs résultats. Mon objectif est davantage d’être un apiculteur fort dans

Des miels d’exception

Au Château de Cyr, chaque produit est extrait avec patience et respect des conditions de vie de la ruche. Non chauffé et non pasteurisé, le miel est purifié par décantation afin de lui conserver ses vitamines, minéraux et antioxydants. « Nous produisons du miel de saison, soit

au printemps, à l’été et à l’automne, au rythme des fleuraisons. Les miels n’ont évidemment pas le même goût, ce qui rend ces produits intéressants. Nous offrons aussi le miel baratté, ce qui vient compléter notre offre en boutique. Le miel est offert en format de trois kilos à notre clientèle bien établie. Nous n’offrons plus beaucoup d’autres produits dérivés, bien que ce fut le cas il y a plusieurs années. L’idée est que nous ne désirons pas concurrencer des apiculteurs qui nous ont acheté des reines », conclut Steve Martineau.

L’entreprise se distingue dans le milieu par sa vente de reines et de colonies.

Photo: gracieuseté

chateaudecyr.com/boutique-miellerie

Marie-Eve Cyr, celle par qui les abeilles produisent dans les meilleures conditions qui soient. Photo : gracieuseté

Gala Agristars : voici les lauréats de la région

Pas moins de six producteurs et entreprises de la région maskoutaine ont été honorés lors de la 12e édition du Gala Agristars de la grande Montérégie qui s’est récemment déroulée à Brossard.

Près de 320 convives étaient présents pour célébrer les 34 lauréats qui se sont

distingués pour leur contribution au secteur agricole. Cette année, une partie des profits de l’événement a été remise à l’organisme maskoutain Au cœur des familles agricoles et à UPA Développement international, soit un montant de 7000 $ pour le premier et 3500 $ pour le deuxième.

Ariane Desrochers, rédactrice en chef de La Terre de chez nous, a remis le prix Relève 2025 à Cédric Bousquet, de Saint-Damase. Photo : gracieuseté
Le prix Réussite entrepreneuriale 2025 a été remis à la Ferme Ludrey et Fils, de SaintValérien-de-Milton, par Pascal Thériault, de l’Université McGill. Photo gracieuseté
André Mousseau, de Cactus fleuri à Sainte-Marie-Madeleine, lauréat du tout premier prix Distinction agroenvironnementale, en compagnie de David Messier, directeur général de la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe. Photo : gracieuseté

COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE CENTRE-DU-QUÉBEC

Profitez des AEC en ligne

Guylaine Martin agr.

Répondante en formation agricole

Le Catalogue des formations est bien garni de formations de courte durée. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il comporte aussi une offre d’attestations d’études collégiales (AEC) en agriculture. La plupart sont offertes en ligne et sont donc très accessibles.

Le Cégep de Victoriaville a révisé son AEC en gestion agricole pour lui donner une touche entrepreneuriale. Le nouveau titre est « Entrepreneuriat et gestion d’entreprise agricole ». La formation est offerte deux jours par semaine sur deux hivers. Le prochain départ est en octobre 2025. On y apprend bien sûr à faire de la comptabilité, à préparer des budgets, à planifier sa mise en marché, à gérer des ressources humaines, mais on y offre aussi des cours aux choix pour s’adapter davantage à la réalité d’affaire de chaque individu. La première session débute avec le nouveau cours L’entreprise agricole, sa gestion et moi.

Le Cégep de Victoriaville offre également un programme en production maraichère biologique. Le Cégep a repris la formule gagnante de deux jours par semaine sur deux hivers. Cette AEC comporte un stage d’été. On y voit des notions de planification, de production, de mise en marché et de gestion. Le prochain départ est prévu en septembre 2025.

Le Cégep de Lanaudière propose de

départ est le 22 septembre 2025. On y voit les mêmes contenus que l’AEC du Cégep de Victoriaville sans le contenu sur l’entrepreneuriat.

Le Cégep de La Pocatière forme les participantes et les participants à la gestion d’une érablière avec son programme Gestion et optimisation d’une entreprise acéricole. Le prochain départ est le 29 septembre 2025. La formation est disponible en différé. Des laboratoires sont prévus durant 3 fins de semaine au Témiscouata. Il est possible de réaliser le projet intégrateur sur sa propre entreprise. On apprend à gérer la forêt, les équipements, les finances, la sécurité et les ressources humaines.

Le Collège d’Alma organise une attestation en cultures fruitières et une seconde en apiculture. Dans Exploitation d’un verger diversifié, les participantes et les participants apprennent à cultiver des pommes, mais également la camerise, l’amélanchier, l’aronia, l’argousier, le sureau et autres productions similaires. Fait intéressant, le programme comporte un bloc sur la transformation des fruits.

L’AEC Exploitation d’une entreprise apicole rend capable de proposer un service de pollinisation et de produire du miel. Le prochain départ est prévu pour le 12 janvier 2026.

Rappelons que la plupart des attestations d’études collégiales rendent éligible à une prime à l’établissement de 20 000$. La prime est administrée par la Financière agricole du Québec.

Pour plus d’information, consulter le Catalogue des formations agricoles ou contactez le collège concerné.

www.upa.qc.ca/producteur/ formations/catalogue-des-formations

Heureux d’un printemps

Aministratrice, ATA

Les abeilles émergent au printemps et ont besoin de trouver de la nourriture et vite!

Qu’est-ce qu’on peut faire à la ferme pour aider ces petites bêtes sans nécessairement augmenter la liste de choses à faire? On ne peut rien faire!

Avant de faire le ménage des bordures de champs, des chemins et des fossés, on peut attendre que certaines plantes aient fini de fleurir. Par exemple, le tussilage ou pas-d’âne (Tussilago Farfara), fourni du nectar et du pollen au tout début de saison et les Brassicacées (moutarde, bourse-à-pasteur, etc.) qui fleurissent en mai sont aussi très utiles.

On peut planter de la végétation pour les abeilles en faisant du pouce

sur d’autres projets, par exemple: les haies brise-vent.

Pourquoi ne pas planter des espèces qui fleurissent très tôt en saison? Plusieurs arbres et arbustes sont très importants au printemps. Le saule (les fameux chatons du printemps), l’aulne, les érables, les amélanchiers offrent un beau buffet aux abeilles.

Les engrais verts : on peut aussi introduire des plantes mellifères non seulement dans nos bandes végétalisées, mais dans nos engrais verts, le trèfle, le mélilot, la luzerne fleurissent peut-être plus tard en saison, mais aident énormément.

Les bandes végétalisées (on peut inclure les bords de chemin et les terrains vagues).

Il existe des entreprises qui offrent des semences d’espèces indigènes mellifères vivaces. Si on choisit bien nos espèces, on peut y retrouver des plantes bénéfiques non seulement pour les abeilles, mais pour les prédateurs des ennemis des cultures. Parlez-en avec vos conseillers qui seront en mesure de vous aider dans vos projets ou encore de vous diriger vers les bonnes ressources.

La production de framboises : des éléments à considérer

Marc Poirier

Agr., conseiller en développement pour le secteur des petits fruits, Direction régionale du Centre-du-Québec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

L’intérêt pour les petits fruits est indéniable. Les fraises, les framboises, les bleuets et les mûres sont recherchés. On peut supposer qu’au-delà du fait que les consommateurs en apprécient le goût, ils les choisissent aussi pour leurs bienfaits sur la santé, sachant qu’ils regorgent de vitamines et d’antioxydants. Les productions de petits fruits sont en croissance au Québec, sauf pour les framboises de champ.

En effet, depuis plusieurs années, la production de framboises de champ au Québec est en chute libre. Selon Statistique Canada, depuis 2015, la province a perdu près de 30 % des superficies de production. Si l’on recule encore un peu, c’est près de 50 % des superficies qui ont disparu depuis 20071. Plusieurs causes expliquent ce déclin de production au fil des ans.

La rentabilité

Celle-ci a diminué graduellement et est maintenant moins intéressante, ce qui incite les entreprises à se tourner vers des productions plus rentables. La baisse de rentabilité peut entre autres s’expliquer par l’augmentation des coûts, notamment ceux rattachés à la maind’œuvre pour la cueillette des fruits.

Les ravageurs

L’arrivée de la drosophile à ailes tachetées au début des années 2010 a eu une incidence très néfaste. Ce nouvel insecte a fait son apparition dans les framboisières et a causé de lourdes pertes pour certains producteurs.

Le goût

Présentement, les cultivars de framboisiers d’été ne peuvent rivaliser avec les belles grosses framboises du supermarché auxquelles le consommateur est habitué. Elles sont plus petites, se conservent difficilement, et leur goût varie d’une semaine à l’autre. Il est presque

impossible d’envisager une grande distribution de ces framboises.

Il est légitime de se poser la question suivante : est-ce possible de contrer ces éléments et de mousser l’engouement pour la production de framboises de champ au Québec?

La recherche suggère que oui. En effet, depuis quelques années déjà, des recherches sont effectuées en vue d’optimiser la production. L’une des avenues proposées est de produire des framboises d’automne à l’été ainsi qu’à l’automne dans une même framboisière.

L’évolution des techniques

La méthode préconisée autrefois, chez la plupart des producteurs, était de faucher à ras le rang de framboises après sa production d’automne. Au printemps suivant, les tiges repoussaient et donnaient une récolte à l’automne.

Avec l’arrivée de nouveaux cultivars, une façon repensée de cultiver émerge tranquillement. Des cultivars de framboises d’automne ayant de longues tiges qui survivent aux hivers permettent de croire à un potentiel de production intéressant.

Même si plusieurs questions demeurent quant au potentiel de production au Québec, on sait qu’il est possible de produire des framboises d’automne en été.

En effet, plusieurs cultivars de framboisiers d’automne semblent bien s’adapter à la production d’été2

Au Michigan, la recherche démontre que l’on peut augmenter en moyenne de 48 % à 58 % la production de framboises en récoltant à l’été et à l’automne. De plus, selon le cultivar, la production lors des deux saisons peut être équivalente.

La plupart des framboises d’automne ont un calibre plus important que les cultivars de framboises d’été. Elles se récoltent donc plus rapidement, ce qui aide à diminuer le coût de production. Tout comme les framboises d’été, elles sont plus ou moins hâtives selon le cultivar choisi. En outre, la production d’été arrive relativement tôt en saison, une période où la pression de la drosophile est beaucoup moins importante. De plus, la framboise semble se conserver plus longtemps, ce qui aide également à la mise en marché.

La double production

La méthode est relativement simple (figure 1). D’abord, il faut savoir que la

tige du framboisier est bisannuelle. Puis, il y a une différence entre le framboisier d’automne et celui d’été. Le premier produit des fruits sur la tige dès sa première année, alors que l’autre n’en produit qu’à sa deuxième année.

Pour effectuer une double production de framboises, il faut absolument un cultivar de framboises d’automne. Tard à l’automne, après la production, on taille le bout des tiges qui ont produit. On coupe juste en dessous du bourgeon de la dernière latérale produite. On peut également réduire le nombre de tiges sur le rang. Cela libère de la place pour les prochaines tiges et permet d’aérer le rang.

Au printemps suivant, les tiges laissées en place vont débourrer graduellement et les latérales se mettront à pousser. Simultanément, les tiges qui produiront à l’automne vont émerger.

Au début de l’été, les tiges ayant été conservées produiront leurs fruits. Lorsque la récolte sera terminée, on rabattra au sol les tiges qui mourront afin de libérer de l’espace et de laisser le soleil atteindre les nouvelles tiges qui produiront sous peu.

Pour d’autres précieux conseils, contactez vos conseillers régionaux du MAPAQ. Québec.ca/MAPAQ-coordonnees-regions

1 Statistique Canada. Tableau 32-10-0364-01 Superficie, production et valeur à la ferme des fruits commercialisés https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3210036401

Il est également possible de ne pas récolter la production automnale si l’on ne désire pas gérer la drosophile à ailes tachetées.

Des essais sont en cours chez certains producteurs dans le but de déterminer quels cultivars montrent un potentiel intéressant.

Nous savons notamment qu’il faut un cultivar qui produit de longues tiges avant que sa production d’automne ne débute. Cela permet de conserver un nombre suffisant de bourgeons latéraux en prévision de la production de l’été suivant.

On doit également s’assurer de la survie à l’hiver des tiges ayant produit à l’automne. Le système racinaire survit habituellement bien sous la neige. Cependant, les tiges de plusieurs cultivars meurent ou sont sévèrement affectées par les grands froids d’hiver.

Il faut aussi s’assurer que la framboise répond à la demande du marché. Elle doit être suffisamment grosse, juteuse et de la bonne couleur.

Si vous pensez démarrer, replanter ou agrandir une framboisière, considérez la possibilité d’y implanter un ou deux cultivars de framboisiers d’automne.

2 PALONEN, Pauliina, Tuomo LAINE et Katriina MOUHU. « Floricane yield and berry quality of seven primocane red raspberry (Rubus idaeus L.) cultivars », Scientia Horticulturae, vol. 285, no 110201, 2021. doi : 10.1016/j.scienta.2021.110201.

Figure 1 : Entretien des framboisiers pour une double production, MAPAQ

ProfilSol : une application mobile pour qualifier la structure des sols agricoles du Québec

Face aux défis croisants liés à la dégradation des sols, ProfilSol se positionne comme une solution innovante pour améliorer la gestion des sols agricoles au Québec. Développée par l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM), cette application mobile combine expertise scientifique et technologies modernes pour qualifier la structure des sols minéraux.

Une approche intégrée pour comprendre et gérer les sols ProfilSol propose deux méthodes complémentaires pour évaluer la structure des sols minéraux :

1. Par l’évaluation visuelle des caractéristiques pédomorphologiques spécifiques à la structure (type, classe et grade), la consistance et la porosité des sols. Celle-ci s’appuie sur le Manuel de description des sols sur le terrain (SISCan, 1982) avec une pondération assortie aux descripteurs, pour qualifier la structure du sol sur une échelle de 0 à 10 en fonction de cinq groupes texturaux et d’horizons de sols ;

2. Par l’évaluation de la structure à l’aide de l’analyse d’image du sol échantillonné, déposé sur un coroplaste blanc pour en exprimer la structure. Les résultats sont rapportés en quatre classes pour l’évaluation visuelle et en trois classes pour l’analyse d’image, de façon à comparer les méthodes et à visualiser rapidement où se trouvent les problèmes dans le profil de sol de même qu’à déterminer à quelle profondeur du sol ils se situent.

Un outil géolocalisé pour le suivi des sols

ProfilSol permet également de géolocaliser les profils et de les répertorier selon l’emplacement et la date du diagnostic. L’utilisateur peut ainsi comparer les pro-

fils de sols faits à divers endroits ou dates et évaluer le niveau de dégradation d’un sol cultivé par rapport à un sol témoin ou encore l’évolution du sol dans le temps, après la mise en place de mesures correctives ou de conservation.

Un large éventail d’usagers Conçue pour répondre aux besoins variés du secteur agricole, ProfilSol s’adresse principalement :

• aux agronomes et producteurs ayant des notions en profil de sol ;

• aux techniciens et technologues œuvrant dans le domaine agricole ;

• aux enseignants en agronomie voulant offrir un outil pédagogique pratique.

Une expertise scientifique collaborative

ProfilSol est le fruit d’un travail multidisciplinaire. L’IRDA a développé l’évaluation visuelle sous la direction de Marc-Olivier Gasser, chercheur en conservation des sols, et Catherine Bossé, pédologue et agronome. L’analyse d’image repose sur le savoir-faire du Laboratoire bio-informatique de l’UQAM, dirigé par le professeur Abdoulaye Baniré Diallo. Mamadou Malahdo Barry

(UQAM), Eduardo Chavez (IRDA) et Armand Bandiang Massoua (UQAM) ont respectivement contribué au développement de l’application mobile, de l’évaluation visuelle et de l’analyse d’image.

Conclusion

Cet outil, rendu possible grâce au soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, promet de devenir un pilier essentiel pour une agriculture résiliente face aux enjeux environnementaux. En intégrant les dernières avancées technologiques et scientifiques, ProfilSol représente une avancée majeure pour les producteurs agricoles et professionnels souhaitant mieux comprendre et améliorer la structure des sols.

Numérisez le code QR pour télécharger l’application sur votre cellulaire :

Google Play App Store

Catherine Bosse Chargée de projet en pédologie
Marc-Olivier Gasser Chercheur en conservation des sols

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