Gestion et technologie agricoles

Page 1

Jeudi 14 septembre 2023 | Volume 44 | 2 e Numéro PP40051633 CULTIVER la réussite CULTIVER la réussite LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC Aussi dans cette édition : Entrevue avec Johane Tanguay de TransformAction .........................................p.4 Le CTAQ fait le point ........................................p.8 Conseils du MAPAQ pour vendre son entreprise de transformation alimentaire ... p.14 TRANSFORMATION ALIMENTAIRE Le savoir-faire, ça se Le savoir-faire, ça se sent, ça se goûte!
2Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles

LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

Miel Dubreuil : l’esprit de la ruche

La marque Dubreuil, qui célébrera son centenaire de fondation dans quelques années seulement, a visiblement le vent en poupe. Entreprise familiale de troisième génération dirigée par Myriam Dubreuil depuis 2016, Miel Dubreuil, à l’image de ses milliers d’ouvrières ailées, se distingue par sa proactivité et sa vision d’affaires industrieuse. Patrick Malo, copropriétaire, nous le prouve dans ce qui suit.

Bref rappel : fondée par Lucien Dubreuil en 1930, l’entreprise se spécialise dans l’apiculture et les grandes cultures. Au cours des années, la ruche familiale a été dirigée par François et Jeannine. Aujourd’hui, la famille Dubreuil continue la tradition familiale alors que Marc-André (Culture Dubreuil), David (Entreprises Dubreuil) et Dominique (Entreprises F. Dubreuil) gravitent autour de Miel Dubreuil et collaborent à différents projets.

« L’entreprise, qui se limitait seulement à la production et à la vente de miel, s’est vraiment diversifiée lorsque Myriam a repris les rênes, précise M. Malo. Nous avons alors développé plusieurs produits dérivés tels que la moutarde au miel, le caramel au miel, les bonbons, la guimauve et la tire-éponge. L’idée est d’amener le miel à un autre niveau, de réussir à l’imposer en tant que substitut au sucre traditionnel. La transformation est vraiment au cœur de nos activités. »

D’ailleurs, l’expérience acquise au cours des dernières années a permis à l’entreprise de développer un miel naturel qui se différencie par la constance de sa qualité. D’un suivi rigoureux des abeilles jusqu’à un souci du détail lors du processus d’embouteillage, voilà ce qui a garanti ce gage de qualité au fil des ans.

Autre produit transformé connaissant un vif succès : le mélange maison miel, caramel et sirop d’érable. « Audacieux, n’est-ce pas? », lance avec humour M. Malo.

ÉDITEUR : Benoit Chartier

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette

TEXTES ET COORDINATION :

Yves Rivard

CONTRÔLEUR :

Monique Laliberté

DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

offre actuellement une vingtaine de produits transformés, dont cinq catégories de miel : le miel de trèfle, le miel crémeux, le miel de fleurs sauvages, le miel de bleuet et le miel de sarrasin. Sa boutique de vente permet aux consommateurs de remplir leurs propres contenants, une

ceptionnelles du miel sont encore trop méconnues. « On le connaît comme aliment sans date de péremption, par exemple, mais on ignore que les vétérinaires l’utilisent comme antiseptique pour soigner les plaies des chevaux ou que certains utilisent la cire pour confectionner

des crèmes et des chandelles ou pour cirer le bois. On ne perd rien de la production d’une ruche », confirme-t-il. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, pourrait-on dire…

Distinguer le miel du fiel

Mais Miel Dubreuil ne se démarque pas seulement par l’originalité et l’excellence de ses produits. Son implication dans le milieu apicole et agricole est réelle. À preuve : l’entreprise collabore avec l’ITAQ en permettant la visite de ses aires par les étudiants.

De plus, Sylvain Pelletier confirme un récent partenariat avec l’entreprise maskoutaine Cintech agroalimentaire, qui vise à éliminer les produits de faux miel ou de miel altéré qui parasitent le marché. « Ensemble, nous visons à implanter un programme de contrôle de la qualité ciblant la provenance du miel et à instaurer un programme de certification fédéral du miel », explique M. Malo, qui agit également à titre de président du Conseil de créneau – Transformateur alimentaire au sein de TransformAction. « Il s’agit d’une collaboration à long terme incluant un projet de recherche sur la traçabilité du miel », conclut-il. À suivre, donc.

PUBLIÉ PAR:

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ : Guillaume Bédard

DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière

PUBLICITAIRES : Louise Beauregard

Manon Brasseur

Luc Desrosiers

Linda Douville

Miriam Houle

Isabelle St-Sauveur

TÉL. : 450 773-6028

TÉLÉCOPIEUR : 450 773-3115

SITE WEB : www.dbc.ca

COURRIEL : admin@dbc.ca

Publié 12 fois par année par DBC Communications inc.

655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4

Imprimé par Imprimerie

Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mirabeau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7.

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada

Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs.

26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes :

Montérégie-Est

Montérégie-Ouest Centre-du-Québec

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 20233
Les installations permettent aux consommateurs d’utiliser leurs propres contenants pour faire le plein de miel. Photo : François Larivière I GTA Myriam Dubreuil, présidente de l’entreprise de troisième génération, et Patrick Malo, copropriétaire. Photo : François Larivière I GTA RIVARD
incluses)...............35
Poste publication - convention
PP40051633
Prix d’abonnement : 1 an (taxes
00$
:
Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien. Merci de recycler ce journal. PEFC/01-31-106 CertifiéPEFC Ceproduitestissude forêtsgérées durablementetde sourcescontrôlées www.pefc.org journalgta.ca Prochaine édition 19 octobre 2023

Cascajares, l’expert de la cuisine sous vide

et de nombreuses viandes, dont le bison, le poulet, l’agneau, le canard, la dinde et le bœuf. IGC dessert plusieurs clientèles aussi diverses que les chaînes de restauration, l’aérien, les résidences pour aînés et le marché du détail. Comme quoi sa diversité ne s’observe pas que dans l’assiette.

nement de nos marques. L’idée, pour l’heure, est donc d’optimiser notre production sans agrandir. L’achat d’équipements numériques est aussi à l’agenda. Puis, un projet d’agrandissement de

l’usine devrait être mené quelque part sur l’horizon 2025-2026, le temps que le contexte économique se replace et soit davantage propice à l’expansion », conclut Isabelle Eysseric.

Sa mission commerciale est connue : faciliter la vie des cuisiniers professionnels et domestiques en proposant des solutions culinaires sous vide prêtes à cuire. Ses produits, principalement concoctés à base de viande, sains et écoresponsables, répondent aux exigences les plus élevées. Un constat qui confère indubitablement à l’entreprise maskoutaine Industrie Gastronomique Cascajares (IGC) un statut de premier assistant-chef dans chaque cuisine.

« L’historique de Cascajares débute en Espagne, en 1994, avec la fondation de Cascajares par deux amis, Francisco Iglesias et Alfonso Jimenez. Ces derniers décident alors de promouvoir un produit traditionnel de la gastronomie espagnole, le chapon confit, mais surtout, de faciliter le travail des chefs en offrant des produits semi-transformés haut de gamme », raconte Isabelle Eysseric, directrice générale et membre de TransformAction. Face à la demande des cuisiniers avec qui ils collaborent, les deux complices passent rapidement au développement d’une plus large gamme de viandes confites et perfectionnent leur maîtrise des techniques de cuisson sous vide.

L’Espagne choisit Saint-Hyacinthe

Avance rapide à 2009, date à laquelle Saint-Hyacinthe est choisie comme ville d’expansion nord-américaine et que le projet Chef Brigade s’installe dans les aires du Centre de recherche et de développement sur les aliments (CRDA). Il ne faudra que trois années pour que la filiale maskoutaine inaugure ensuite sa nouvelle usine de 8700 pi2 certifiée HACCP, un protocole permettant la vérification du système de sécurité alimentaire en place.

L’entreprise de transformation alimentaire, qui compte aujourd’hui 30 employés, offre actuellement 120 produits sous deux marques distinctes pour autant de clientèles : Chef Brigade, pour la clientèle restauration, et Le Chef et Moi, pour la vente au détail. Son offre de produits inclut le végé

Comme le souligne Mme Eysseric, le développement de certains produits s’effectue parfois en fonction de demandes émanant d’entreprises partenaires, telles que Famille Fontaine (veau et agneau) et Nagano (porc), entre autres. « Ce processus implique de poser les bonnes questions en matière de positionnement, de type de produit recherché, afin qu’IGC puisse ensuite développer les bonnes saveurs. Recherche-t-on un produit plus familial ou davantage axé pour deux personnes? », précise la directrice générale, qui ajoute du même souffle que l’entreprise se garde au fait des tendances, notamment européennes, par l’entremise de sa maison mère.

Nouveaux produits pour différents appétits

Pour IGC, le développement de nouveaux produits fait partie du quotidien. À preuve : en juin, les cuisses de poulet confites au gras de canard et le flanc de porc précuit ont fait leur apparition sur le menu de différents restaurants et de résidences pour aînés. « Nous travaillons actuellement à offrir ces produits au détail pour 2024 », note Mme Eysseric. Quant au porc à la bière, il vient tout de juste faire son entrée chez IGA sous l’appellation Pork Shop. D’ici Noël, date gastronomique de prédilection, IGC entend remettre un produit populaire sur les tables québécoises, soit la dinde entière cuite sous vide, disparue des étagères des supermarchés depuis la pandémie. « Nous assurerons nousmêmes la vente en ligne de cette Dinde festive, entièrement préparée avec des produits du Québec, volaille et canneberge incluses », confie Mme Eysseric.

Recrutement rime avec développement

Pour IGC, la prochaine grande date se trouve dans la phase de recrutement qu’elle entend mener sous peu pour assurer le développement de ses activités et ainsi atteindre son plein potentiel dans le marché. « Nous entendons aussi développer davantage le côté marketing de nos produits et contribuer au rayon -

4Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles TRANSFORMATION ALIMENTAIRE
RIVARD
Isabelle Eysseric, directrice générale d’IGC, posant en compagnie d’un des produits vedettes de l’entreprise maskoutaine. Photo : gracieuseté. Pommes de terre à l’ail et au romarin et osso buco de veau au Marsala et olives, deux spécialités maison. Photos : gracieuseté.

TransformAction : une ressource de premier plan

La mission de TransformAction dans l’écosystème montérégien de la transformation alimentaire est claire : mobiliser les transformateurs par le développement de réseaux visant à générer des projets collaboratifs répondant aux enjeux de

vantes. Le tout dans l’objectif de permettre à ces 450 transformateurs d’atteindre leur plein potentiel. Johanne Tanguay, directrice générale de TransformAction, nous entretient des différentes stratégies à l’œuvre.

« Le milieu montérégien de la transformation change chaque semaine, indique d’entrée de jeu Mme Tanguay. Si plusieurs initiatives poussent chaque semaine,

Vous innovez? Faites-le savoir!

Les Prix Innovation en alimentation offrent un rayonnement remarquable aux entreprises qui font preuve d’une grande créativité en développant des projets porteurs qui deviennent une source d’inspiration pour l’ensemble du secteur. Les inscriptions sont attendues jusqu’au 6 octobre.

Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) et ses partenaires veulent reconnaître les entreprises alimentaires qui font preuve d’innovation et de créativité exceptionnelles dans le cours actuel de leurs activités. Pour ce faire, ils lancent l’édition 2023 du concours Prix Innovation en alimentation, comprenant les catégories : Produits, Emballage, Technologie et Productivité.

Sous chacune de ces catégories, les membres du jury sélectionneront les projets les plus novateurs.

L’évaluation des candidatures sera faite confidentiellement par des professionnels qui représentent ou gravitent autour de l’industrie alimentaire.

L’industrie de la transformation alimentaire joue un rôle important pour l’économie québécoise. Elle est composée de nombreuses entreprises, dont plusieurs PME, établies sur tout le territoire et qui transforment près du deux tiers de la production agricole québécoise. Pour continuer de prospérer et demeurer compétitives, les entreprises

doivent faire preuve d’innovation dans leurs procédés, leurs technologies et leurs gammes de produits.

Chaque année, Québec appuie de multiples projets d’innovation pour soutenir le secteur de la transformation alimentaire. Ce levier de développement agit comme un moteur pour accélérer la productivité et la compétitivité de nos entreprises et pour soutenir une offre québécoise d’aliments transformés de qualité qui répondent aux exigences des consommateurs sur les marchés d’ici et d’ailleurs.

Des questions? Écrivez à concours@ conseiltaq.com.

d’autres fusionnent ou quittent le marché pour différentes raisons. Il est donc difficile d’observer des tendances lourdes, mais je dirais que le nombre de transformateurs de produits locaux est en pleine effervescence. »

« Que pouvez-vous faire pour mon entreprise? »

Plusieurs transformateurs l’ignorent, mais TransformAction pourrait changer la donne en leur donnant accès à des ressources, à des entreprises œuvrant dans des créneaux similaires. « Nous réseautons beaucoup avec environ 180 entreprises de transformation de 10 employés et plus, mais pas uniquement. Les plus petits transformateurs nous intéressent aussi, mais ils sont souvent très discrets », note Mme Tanguay.

Lorsqu’un transformateur alimentaire, petit ou grand, décide de s’informer des possibilités, Johanne Tanguay lui propose tout d’abord de s’abonner à l’infolettre TransforMatin, qui révise l’actualité quotidienne des fils de presse et tient les abonnés informés des nouvelles orientations de marché, des innovations, des subventions et des événements liés à la transformation alimentaire. Elle peut aussi orienter vers des possibilités de maillage, de collaboration, mentionne Mme Tanguay. Par exemple, une entreprise peut publier un message disant qu’elle a des sousproduits à offrir ou qu’elle en cherche.

Autre exemple, possiblement plus significatif, un employeur devant procéder à cinq mises à pied a entrepris lui-même

de contacter des entreprises afin de réassigner ces personnes, et ce, sans passer par Emploi Québec ou autre. « Avec succès », commente Mme Tanguay.

Le Réseau RH de TransformAction permet aussi des échanges fructueux pour les transformateurs participants, comme le fait valoir la directrice générale. « Depuis environ quatre ans, 25 entreprises réseautent ensemble et lancent des appels à tous de manière anonyme. C’est un milieu certes compétitif, mais où l’entraide existe », confie cette dernière.

Toujours dans l’objectif de soutenir ses membres, TransformAction tient annuellement huit activités : des cercles d’échange, des rencontres thématiques, etc. « En compagnie d’experts, on y aborde autant la Loi 25 que le télétravail ou les travailleurs étrangers temporaires. Par exemple, en septembre et en octobre, on parlera de la rémunération directe et indirecte », annonce Mme Tanguay.

Autre fait pertinent : en vertu de sa mission, TransformAction peut aussi monter des dossiers de financement, comme le prévoit son appartenance aux créneaux d’excellence ACCORD. « Certains projets impliquant cinq entreprises ou plus désirant travailler ensemble peuvent être financés par le programme ACCORD. Il m’est alors possible d’éviter aux transformateurs de monter chacun leur dossier à soumettre en l’effectuant moi-même avec l’aide de spécialistes. Plusieurs entreprises apprécient ce genre de services », explique Mme Tanguay.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 20235
ALIMENTAIRE
TRANSFORMATION
La directrice générale de TransformAction, Johanne Tanguay. Photo : François Larivière I GTA. Yves RIVARD GTA
6Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 20237

Le CTAQ en entrevue!

la pratique de l’agroalimentaire et de la transformation.

Regroupement des forces de l’industrie alimentaire représentant 80 % du volume annuel d’affaires d’une industrie de 24 G$ (incluant le secteur tertiaire et l’agriculture), le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) a pour mission d’assurer la représentation, la promotion et la défense des intérêts de ses membres et de les soutenir dans l’atteinte de leur plein potentiel. Dimitri Fraeys, viceprésident, Innovation et affaires économiques, a accepté de se prêter à l’exercice de l’entrevue, question de faire le point.

GTA : Débutons par un rappel des plus récentes données visant le CTAQ.

Dimitri Fraeys : Le Conseil compte actuellement environ 650 membres, petits et grands. L’adhésion est en croissance continue. On note donc, en examinant les données du MAPAQ, que tous les indicateurs sont à la hausse. Mais, les volumes de vente de produits ont tendance à être en stagnation actuellement. La hausse est donc attribuable à l’inflation, aux prix qui montent. C’est un bémol important à apporter. Sinon, on parle toujours d’environ 2000 établissements reliés et d’un secteur d’activités se chiffrant à 8,2 G$ annuellement, selon les données de 2021. Celles de 2022 devraient être dévoilées dans les prochains jours.

GTA : À quoi ressemble l’état du marché de la transformation alimentaire?

D.F. : De façon générale, les quantités stagnent. On constate même que les quantités diminuent, notamment du côté des épiceries. La baisse d’achat des consommateurs se situerait entre 1 % et 1,5 %. Encore une fois, l’inflation y serait pour quelque chose.

GTA : À quel point la croissance du secteur de la transformation est-elle affectée par la pénurie de main-d’œuvre?

D.F. : Presque partout, il y a des postes vacants. Ce manque de travailleurs met un certain frein à la croissance, même si les entreprises de transformation alimentaire peuvent embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Mais, selon moi, actuellement, le plus grand frein à la croissance demeure le portefeuille du consommateur. L’inflation alimentaire, à environ 8 %, est supérieure à celle de l’Indice des prix à la consommation (IPC), qui se situe entre 3,5 % et 4 %. Cela dit, pour ce qui est de la main-d’œuvre, l’enjeu se situe à l’échelle des inscriptions dans les écoles spécialisées. Il est important de valoriser les métiers de notre industrie, de faire comprendre aux jeunes et aux personnes en réorientation de carrière que notre milieu offre de nombreuses opportunités et une grande diversité de métiers. Au niveau du comité sectoriel sur la maind’œuvre, on constate qu’il est rare que les jeunes s’orientent ou soient orientés vers

GTA : La génération montante ne devrait-elle pas être attirée par ce mode de vie? Un travail physique gratifiant, effectué souvent en pleine nature, un horaire atypique, la possibilité d’œuvrer en mode coopératif, un cadre souvent moins rigide, moins traditionnel…

D.F. : Absolument, le principe d’équité de la coopérative devrait les rejoindre. De plus, comme le créneau de la transformation alimentaire doit nécessairement prendre le virage numérique, cette génération, qui baigne dans ce monde depuis sa naissance, pourrait être davantage interpellée par la possibilité, entre autres, d’utiliser des systèmes GPS et des drones.

IMPACTS

GTA : Un récent article mis en ligne sur votre site Web parle d’un impact météorologique plus présent que jamais. Comment peut-on agir ou réagir en conséquence dans un tel contexte?

D.F. : L’eau n’a pas manqué cet été. Les producteurs de fruits et légumes, fraises, framboises et concombres en tête, en ont grandement souffert. Dans pareilles situations, on oublie aussi que l’accès aux champs est aussi souvent impossible, le temps que cette eau se résorbe. La machinerie ne peut se déplacer sous peine d’abîmer les sols. Certaines récoltes n’ont ainsi pu être effectuées et ont été perdues. Je pense, entre autres, à celles des pois.

GTA : Du côté de la chaîne d’approvisionnement, quel est le constat?

D.F. : Ça s’améliore. La grève d’un mois des employés du port de Vancouver a affecté les importations d’Asie et bloqué les exportations de certains produits québécois et canadiens. Je pense à certains conteneurs de viande, notamment de porc, qui n’ont simplement pas été pris en charge, une situation fort problématique et coûteuse pour plusieurs producteurs d’ici.

GTA : On se rend compte, une fois de plus, après la pandémie et les blocages massifs recensés dans les ports internationaux, notamment de Chine et de Los Angeles, que la chaîne actuelle d’import et d’export est très fragile. Plusieurs se demandent si le jeu de l’export en vaut la chandelle… En même temps, on parle de politique d’autosuffisance alimentaire au Québec. Comment voyez-vous la situation?

D.F. : Je crois que le Québec continuera d’importer certains fruits et légumes, notamment pendant l’hiver. Pour la transformation alimentaire, rien ne change : on stocke, on congèle, on met sous vide. Je suis d’avis que la croissance de l’agriculture en serre contribuera énormément à la stabilité de la production de plusieurs produits. Et selon les derniers chiffres publiés en mai 2023, ce créneau connaît une hausse importante.

GTA : Depuis la pandémie, observez-vous une tendance dans le secteur de la transformation?

D.F. : Oui, le volet des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) gagne en importance. En vertu de la modernisation de la collecte sélective, plusieurs entreprises sont en révision de leurs méthodes et pratiques en matière d’emballage. La fameuse étiquette nutritionnelle les oblige à revoir l’ensemble du procédé, ce qui les amène vers un processus d’écoconception, de recyclabilité de l’emballage.

GTA : L’incitatif pouvant aller jusqu’à 60 000 $ est-il suffisant pour couvrir un tel processus, souvent très complexe?

D.F. : Je crois que c’est un bon coup de pouce. Ce n’est probablement que le début. Et c’est souvent effectivement très complexe. Il faut choisir un emballage monomère qui peut être trié par la suite, sélectionner l’emballage qui sert au transport, choisir l’encre et l’étiquette écoresponsables, etc.

GTA : D’autres tendances, possiblement du côté des produits? Certains en émergence, d’autres en baisse?

D.F. : En observant les différents concours organisés par le CTAQ et autres institutions, on recense une hausse de la transformation de produits à base de protéines alternatives. On parle de produits à base de protéines végétales, d’algues ou d’insectes. Mais je crois que l’inflation a freiné quelque peu cette croissance. Peut-être faudra-t-il attendre que l’inflation cesse pour confirmer s’il s’agit d’une tendance lourde.

GTA : Comment est-ce que les normes et rapports annuels de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) servent de balises, de référence pour le CTAQ?

D.F. : Le CTAQ demande à l’ACIA une équité et une réciprocité des normes : que les normes appliquées aux produits importés au Canada soient les mêmes que celles imposées aux produits canadiens et québécois. Le CTAQ exige la même rigueur en matière de traçabilité, d’utilisation de pesticides, de transport, etc.

8Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles ENTREVUE
Dimitri Fraeys, vice-président, Innovation et affaires économiques, pour le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ). Photo : gracieuseté.
« En observant les différents concours organisés par le CTAQ et autres institutions, on recense une hausse de la transformation de produits à base de protéines alternatives. On parle de produits à base de protéines végétales, d’algues ou d’insectes. Mais, je crois que l’inflation a freiné quelque peu cette croissance. »
RIVARD

Les Jardins d’Émilie vous régale 100 fois plutôt qu’une!

Situé dans le superbe environnement champêtre de Rougemont, plus précisément au 1255 du rang Double, le verger Les Jardins d’Émilie cultive et transforme la pomme de même que plusieurs autres fruits et légumes. Sylvain Pelletier, propriétaire depuis 2016 de cette entreprise familiale, nous en dit plus sur la centaine de produits maison qu’offre sa boutique et ailleurs.

« Les visiteurs ont accès à un vaste choix de produits maison : gelées, confitures, relish, confits, marinades, beurres de pomme, jus de pomme sans agent de

à la viande, au saumon, au poulet, au porc effiloché, notre jambon et nos côtes levées fumés ici, nos lasagnes, etc. Tout cela est produit et/ou transformé ici. Nos mets pour emporter sont aussi très prisés », souligne M. Pelletier.

Cette année, la compagnie, qui emploie une vingtaine de personnes en haute saison sur son domaine de neuf hectares (16 hectares en incluant le Verger La Vieille Grange - NDJ), a décidé de se lancer dans une nouvelle entreprise : la production de cidre. « Auparavant, nous achetions d’un fournisseur. Mais nous avons retenu l’aide de professionnels du milieu, notamment Elnova, pour développer nos recettes et produisons maintenant à l’interne. Pour

l’instant, huit variétés de cidre sont distribuées dans une centaine d’établissements, notamment des dépanneurs », révèle Sylvain Pelletier.

Dès le mois d’octobre, l’entreprise ajoutera à son carnet de réalisations un nouveau cidre à base de bourbon et un autre à base de prosecco, deux produits sans pareils sur le marché. Cela s’appelle l’innovation.

Croissance planifiée, aires réaménagées

D’autres variétés de produits étant d’ores et déjà prévues au cours des prochaines saisons, le verger a entrepris une phase de modernisation de ses installations et un redécoupage de ses aires de culture.

« Deux hectares ont été réassignés à de nouvelles plantations, et deux autres suivront. Cela permettra d’offrir de nouveaux produits transformés », note le propriétaire.

Une expérience pour les papilles… et la famille

Outre les nombreuses expériences gustatives possibles, le verger offre également une destination de villégiature familiale. Le site comprend ainsi des aires de jeux pour les enfants, une mini-ferme et même des balades de tracteur gratuites. En saison d’autocueillette, les fins de semaine, la présence de musiciens et d’une artiste en maquillage pour les jeunes pousses s’ajoute à la visite.

« Le verger Les Jardins d’Émilie offre aussi, en toutes saisons, des services de traiteur sur place pour de grands événements corporatifs et sociaux (période des fêtes, mariage, etc.) de même que des méchouis et services d’animation », souligne M. Pelletier, qui prend bien soin de mentionner en conclusion que Les Jardins d’Émilie est le traiteur officiel des loges de l’équipe de soccer CF Montréal.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 20239 TRANSFORMATION ALIMENTAIRE
Yves RIVARD GTA
Sylvain Pelletier, propriétaire du verger Les Jardins d’Émilie, capté devant seulement quelques-uns des nombreux produits offerts en boutique. Photo : Robert Gosselin I GTA Aperçu d’une aire de repos, d’un étalage de boissons et d’un équipement de transformation (arrière-plan). Photo : Robert Gosselin I GTA
10Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202311

COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE CENTRE-DU-QUÉBEC

Des formations vedettes qui font la différence

chez nous sa formation sur la ventilation, le séchage et l’entreposage des grains. Il est l’un des spécialistes de la question. Il aidera les participants et les participantes à conduire efficacement leurs installations de stockage, à évaluer leurs capacités et à améliorer leurs pratiques.

a mis en ligne ses premières formations express. Elles durent entre 10 et 60 minutes. Celle sur l’utilisation du harnais et de la ligne de vie est digne de mention.

Les lignes de vie sont des équipements de base sur les silos verticaux depuis janvier 2019. Elles permettent aux producteurs, productrices ou aux

pour ne pas être blessé par celui-ci en tombant.

Pour connaitre les centaines de formations offertes en salle et ligne, consultez le site uplus.upa.qc.ca. Vous pouvez aussi contacter votre répondante en formation agricole.

Deux cents formations sur mesure en agriculture seront offertes dans les régions de la Montérégie et du Centre-duQuébec. Certaines sont dignes de mention. On peut les qualifier de vedette.

La formation A-Tribu revient pour une 2e année. Il s’agit d’une formation en gestion des ressources humaines destinée aux agricultrices. La formation a été bâtie pour tenir compte de leur réalité. Elle est offerte en ligne en formule de codéveloppement. La formatrice est Valérie Côté, elle-même agricultrice et formée en gestion des ressources humaines.

Voici ce que les anciennes participantes ont dit : « J’adore la formation avec Valérie. Je peux dire que moi aussi j’aime les ressources humaines plus que je pensais finalement! Les coéquipières apportent beaucoup aussi. »

Le prochain départ est prévu pour le 15 novembre à 9h30.

De la visite du Lac

Le formateur, Nicolas St-Pierre, agronome et enseignant au Collège d’Alma sera à Drummondville les 24 et 25 janvier pour donner pour la première fois

Pour la Montérégie, Karina Salazar, 450 454 5115, poste 6288, rfamonteregie @upa.qc.ca ; pour le Centre-du-Québec, Guylaine Martin, tél. : 819 758-6401 poste

12Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
GUYLAINE MARTIN AGR. Répondante en formation agricole
Pas moins de 200 formations pour améliorer vos méthodes et pratiques. Informez-vous des possibilités. Photo : Pixabay.

Transformation alimentaire et perfectionnement vont de pair!

Les thématiques suivantes sont abordées dans le cadre de la formation continue dans le domaine de la transformation alimentaire.

• Boissons alcoolisées;

TRANSFORMATION ALIMENTAIRE

Québec octroie plus de 15 M$ à Maison Russet

L’industrie agroalimentaire est en pleine effervescence dans un tel contexte la formation est un outil indéniable pour se démarquer et développer l’entreprise agricole. Les collectifs régionaux en formation agricole offrent bon nombre de cours pour ceux et celles qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences dans le domaine.

Nous avons la chance de pouvoir compter sur l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) qui a développé une expertise hors du commun et qui est accessible à l’ensemble des producteurs agricoles de la région. Cette maison d’enseignement réputée offre des cours dans domaines très diversifiés et répondant à un réel besoin de perfectionnement.

• Mise en conserve industrielle et artisanale;

• Hygiène et salubrité;

• Management de la sécurité alimentaire;

• Produits laitiers et végétaux.

Une offre adaptée et pertinente

Toutes les formations offertes en Montérégie sont disponibles sur le site www. upa.qc.ca En le consultant, vous trouverez que nous avons mis en place un programme de perfectionnement qui s’adresse à tous les producteurs, peu importe leur spécialisation.

Nous avons également le souci de suggérer des activités qui intéresseront à la fois des agriculteurs ayant bon nombre d’années d’expérience tout autant que des membres de la relève ou des employés d’entreprises.

Si vous avez des questions, n’hésitez surtout pas à communiquer avec nous.

Le gouvernement du Québec annonce une aide financière de plus de 15 M$ à Maison Russet, une entreprise spécialisée dans la transformation de la patate douce. Cette aide permettra à l’entreprise d’augmenter sa capacité de production et d’améliorer sa compétitivité grâce à l’agrandissement de son usine et à l’achat d’équipements. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, par l’intermédiaire d’Investissement Québec, accorde un prêt à terme de 13 605 000 $, provenant du programme ESSOR, tandis que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation octroie une somme maximale de 1 500 000 $, issue du budget

destiné à assurer la poursuite d’initiatives dans le cadre de la Politique bioalimentaire 2018-2025.

« Grâce aux engagements financiers provinciaux et fédéraux, nous pourrons maintenant concentrer nos efforts de développement et d’innovation à partir de Huntingdon. L’investissement de 45 M$ sur trois ans nous permettra de terminer notre automatisation, de diversifier notre gamme de produits en ajoutant une ligne de produits formés ainsi que d’ajouter d’un congélateur. Cela nous permettra également de poursuivre nos efforts environnementaux, sociaux et de gouvernance, afin de devenir un leader autant sur le plan local qu’international », a déclaré Lépold Moyen, président de Maison Russet.

Faits saillants

• Le coût total du projet de Maison Russet s’élève à près de 41,455 M$ et se réalisera sur trois ans.

• Les investissements réalisés dans le cadre de ce projet permettront d’augmenter la capacité de production de l’entreprise de 25 %.

• Le projet a également bénéficié d’une aide financière de 3,2 M$ de Développement économique Canada pour les régions du Québec pour la modernisation des procédés de fabrication et de manutention de l’usine. Cette aide vise à améliorer la compétitivité de Maison Russet.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202313
TANCREDI Chargée de projets Centre d’emploi agricole Montérégie

Vendre son entreprise de transformation alimentaire : par où commencer?

3. En vue de réaliser une transaction réussie, autant pour le vendeur que pour l’acheteur et l’entreprise, il faut connaître les informations clés sur celle-ci :

Sa santé financière

L’appel de la retraite se fait entendre?

Vous souhaitez ralentir le rythme ou diminuer la charge de travail en commençant un processus de transfert? Rassurezvous, vous n’êtes pas différent de plusieurs propriétaires d’entreprises. En effet, l’Indice entrepreneurial québécois1, chapeauté par le Réseau Mentorat et ses partenaires, fait état de chiffres à la fois intéressants et préoccupants.

En voici quelques-uns :

• D’ici 10 ans, 6 entrepreneurs sur 10 pensent vendre ou céder leur entreprise.

• Entre 2020 et 2025, 34 000 personnes comptent céder leur entreprise et 11 600 pensent la fermer, en raison entre autres d’un manque de préparation du transfert.

• Seulement 4 propriétaires sur 10 ont un plan de relève formel ou non formel.

• Ce sont 6 gestionnaires sur 10 qui ne connaissent pas la vraie valeur marchande de leur entreprise.

La lecture de ces données nous permet de croire que nous sommes dans un marché favorable aux acheteurs, mais qui comporte de grands défis pour les vendeurs. Que vous souhaitiez transférer l’entreprise à une relève familiale ou à un employé, ou que vous planifiiez de la vendre à un concurrent ou à un acheteur non apparenté, il faut bien vous préparer à cette étape importante pour vous et pour l’entreprise.

Quel est le temps requis pour réaliser un transfert?

Il n’y a pas de réponse unique, mais pour favoriser la réussite d’un transfert d’entreprise, il faut prévoir de deux à cinq ans. Pour y arriver le plus sereinement possible, voici quelques éléments à considérer :

1. Faites-vous accompagner dans cette démarche. L’œil d’une personne externe à l’entreprise offre le recul nécessaire pour minimiser les décisions émotives et impulsives. Vous pourriez, par exemple, faire appel au Centre de transfert d’entreprise du Québec, à un cabinet comptable, à un fiscaliste ou à un consultant privé. À vous de trouver l’expert qui vous convient et vous inspire confiance.

2. Une réflexion s’impose à l’égard de vos besoins et de vos attentes, tant en ce qui concerne la vision et les valeurs qu’en ce qui a trait au volet financier et aux échéances. Vous devrez évaluer les différentes avenues et leurs avantages afin de pérenniser l’entreprise, tout en vous permettant une retraite intéressante pour les nombreuses années à venir.

Les revenus sont-ils satisfaisants et permettent-ils de dégager des bénéfices? Quelle est la répartition de la clientèle : un seul gros client, plusieurs petits, un mélange des deux? Quel est l’état des comptes clients? Il est important que ce volet soit en ordre avant la transaction, car il y a un lien direct avec les liquidités de l’entreprise. Si vous payez vos fournisseurs selon les délais, mais que vous négligez l’entrée d’argent provenant de vos clients, votre marge de crédit sera sollicitée et vos frais financiers augmenteront.

Qu’en est-il des dépenses et des actifs? Sont-ils tous essentiels et rentables? Faites un ménage dans tout cela. C’est maintenant qu’il faut présenter l’entreprise sous son meilleur jour!

Sa capacité financière

Au-delà des revenus, des frais variables et des frais fixes, est-ce que l’entreprise sera en mesure de remplir ses obligations financières envers ses créanciers? A-telle les reins assez solides pour soutenir sa croissance, donc possiblement de nouveaux emprunts? L’analyse en profondeur des états financiers, le calcul de certains ratios financiers ainsi que l’avis de professionnels valent leur pesant d’or.

Sa valeur marchande

En plus des points précédents qui influencent la valeur de votre entreprise, il faut examiner l’offre et la demande sur le mar-

bles sur les entreprises de votre secteur d’activité pour bien positionner la vôtre, dont la valeur de l’achalandage, s’il y a lieu. En fait, plusieurs méthodes de calcul existent, soit l’approche fondée sur le revenu, celle fondée sur les actifs et celle fondée sur le marché. Pour en apprendre plus sur ces méthodes, consultez l’article Comment déterminer la valeur d’une entreprise que vous souhaitez acquérir de la Banque de développement du Canada (www.bdc.ca/fr/articles-outils/demarreracheter-entreprise/acheter-entreprise/comment-determiner-valeur-entrep rise-vous-souhaitez-acquerir).

Son mode de gouvernance actuel

Vous travaillez avec un comité de direction ou de gestion? Bravo! Cela signifie qu’une équipe est déjà en place pour bien planifier, organiser, diriger et contrôler vos procédés. Vous n’avez pas encore adopté cette pratique? C’est un bon moment pour le faire, car vous aurez encore un peu de temps devant vous pour établir de bonnes bases. Vous responsabiliserez et mobiliserez vos employés. Le transfert pourrait en être facilité.

4. Vous êtes rendu au point culminant du processus : la transaction. À ce moment-ci, prenez le temps de bien lire l’offre d’achat et de passer en revue tous les détails du scénario de transfert, notamment le financement ainsi que la vérification des acheteurs (leur capacité de payer, le respect de certaines clauses du contrat de vente, etc.), du contrat et des conventions. Vous pensez demeurer présent dans l’entreprise pour faciliter la transition? C’est une option qui peut rassurer les nouveaux propriétaires, les employés, les prêteurs, les clients et les fournisseurs.

ner clairement votre nouveau rôle pour ne pas créer de confusion et éviter l’interférence.

5. Finalement, un volet important à ne pas négliger est le capital humain de l’entreprise. Vos employés, vos clients ainsi que vos fournisseurs vivront du stress et de l’insécurité à différents égards. Pour cette raison, vous aurez besoin :

• D’un plan de communication pour la gestion du changement. Il est important de tenir informés vos employés tout au long du processus.

• De beaucoup d’écoute et de patience pour comprendre leurs préoccupations et y répondre.

• D’une stratégie d’accompagnement dans la gestion du changement qui inclura des rencontres régulières.

Une formation en gestion du changement ou l’intervention d’un expert dans ce domaine peuvent aussi être utiles. N’oubliez pas que votre réflexion a débuté bien avant celle de votre entourage.

Vous ne savez pas par quoi commencer? Plusieurs consultants spécialisés en agroalimentaire ont développé une expertise en transfert et en démarrage d’entreprise. Vous pouvez consulter le répertoire des conseillers sur le site Internet d’Agriconseils (https://agriconseils.qc.ca/). De plus, si vous êtes un agrotransformateur, vérifiez votre admissibilité au programme Transfert de ferme auprès du réseau Agriconseils de votre région.

Transférer adéquatement une entreprise est une démarche qui demande du temps, de la patience, de la réflexion et de l’accompagnement. C’est un bel investissement pour passer le flambeau de la bonne façon.

1 Indice entrepreneurial québécois 2022 (indiceentrepreneurialqc.com)

14Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Photo : Pixabay. SANDRA DAGENAIS, T.P., conseillère en transformation alimentaire, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Les cohortes du Plan d’agriculture durable : le codéveloppement comme pratique pour améliorer la production des plantes fourragères

Journée bovine en Montérégie

Retenez la date du 14 octobre 2023 : vous êtes invités à la Journée bovine qui aura lieu au Ranch Covey Hill, à Havelock.

Vous pourrez visiter les installations de la ferme, écouter le panel de discussion Bœuf : le temps de se positionner! et déguster un souper steak frites.

Pour vous inscrire : https://lepoint devente.com/billets/journeebovine

Le MAPAQ a annoncé à l’automne 2020 la mise en place du Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD). Ce plan d’agriculture durable met les producteurs et les productrices au cœur de l’action grâce à des mesures destinées à appuyer les entreprises dans l’amélioration de leur performance en matière d’environnement. L’une des mesures phares du PAD est la création de cohortes régionales. Composées de producteurs agricoles et d’experts, ces cohortes favorisent le transfert de connaissances adaptées aux particularités régionales. Elles constituent un modèle flexible, simple et mobilisant pour le milieu agricole.

Les défis des plantes fourragères

En Montérégie, la direction régionale compte actuellement plus d’une vingtaine de cohortes parmi lesquelles trois portent sur les plantes fourragères. Bien que ces cultures ne soient pas nouvelles ou méconnues, les producteurs sont confrontés à plusieurs défis liés aux changements climatiques (sécheresse, mortalité hivernale, espèces moins bien adaptées, etc.). Le fait de soutenir les producteurs qui exploitent des pâturages ou qui cultivent des prairies, par des outils et des formations, les encourage à conserver cette culture dans leur plan de rotation et freine du même coup la conversion des cultures pérennes en cultures annuelles. Cela peut aussi influencer d’autres producteurs à ajouter cette culture à leur rotation pour bénéficier de ses avantages.

Des bénéfices pour le milieu agricole

L’un des objectifs du PAD est d’améliorer la santé et la conservation des sols et, pour y arriver, la culture de plantes fourragères, qui englobe autant les prairies récoltées que les pâturages, est extrêmement bénéfique.

Les plantes fourragères sont des plantes pérennes qui produisent durant plusieurs années consécutives. Il n’y a donc pas de travail de sol à faire durant ces années, et les sols sont couverts durant les hivers. Cela permet de séquestrer du carbone dans le sol, ce qui joue un rôle crucial dans l’atténuation des changements climatiques, en plus de contrôler

l’érosion. Par leur système racinaire, les plantes fourragères permettent d’améliorer la structure du sol et d’augmenter la matière organique dans les champs. Il s’agit d’une culture qui nécessite peu d’intrants. Les plantes fourragères contribuent également à améliorer la biodiversité dans le milieu agricole.

Trois cohortes mobilisées autour des plantes fourragères Une bonne gestion des pâturages permet d’éviter le surpâturage, améliore la santé des sols en favorisant une plus grande présence de racines dans le sol et un couvert végétal pérenne et, par conséquent, améliore la gestion de l’eau.

Deux cohortes sur la régénération des pâturages ont été mises en place en Montérégie en 2022-2023 et sont organisés par Philip Lavoie, agronome et conseiller Bovi-Expert. La première, dans la municipalité de Brome, vient de terminer sa première année d’activité, et la seconde, en Montérégie-Ouest, a été mise en place au printemps dernier. Les cohortes se rencontrent mensuellement, de mai à octobre, sur les fermes participantes afin de visiter les pâturages de chaque entreprise, de discuter de leur modèle de gestion et de leurs défis et d’échanger sur les meilleures pratiques à adopter pour une gestion plus intensive des pâturages. Les échanges permettent aux participants de discuter des stratégies à ajouter dans leur plan de pâturage annuel afin de l’adapter lors de sécheresses ou de périodes de forte croissance des plantes. Par exemple, lors d’un manque de pluie, il est parfois nécessaire de ralentir la rotation dans les parcelles et d’alimenter le troupeau au

foin sec ou à l’ensilage pour une période afin de laisser suffisamment de temps de repos aux plantes. Les cohortes ont également bénéficié de formations sur les clôtures électriques et sur l’identification des plantes fourragères et ont pu assister à une présentation sur la gestion intensive des pâturages. Les producteurs ont beaucoup d’intérêt pour le pâturage de balles de foin (bale grazing ), qui sera un des sujets de formation à venir.

Une cohorte sur les prairies de plantes fourragères, menée par le Groupe ProConseil, a également vu le jour ce prin temps en Montérégie. La première activité a eu lieu en juillet et portait sur l’utilisation d’Agrométéo et l’indicateur

des degrés-jours de croissance comme outil de décision pour la fauche lors de la première coupe. Lors de la deuxième activité, les producteurs ont pu discuter des différentes plantes-abris pour l’implantation d’une prairie et visiter une entreprise qui a implanté de la luzerne avec du triticale-pois. Les participants ont également identifié leurs besoins de formation concernant les méthodes et les équipements d’implantation, la gestion de la fertilisation, la compréhension des effets de certaines pratiques au champ sur les analyses de fourrages et l’exploration de certaines espèces moins connues.

Embarquerez-vous

dans une cohorte?

Vous souhaitez améliorer vos connaissances et vos pratiques agricoles? Les cohortes sont une belle occasion pour le faire. Plusieurs cohortes sont à venir. Comment participer? Contactez votre agronome pour lui mentionner votre intérêt à participer à une cohorte et le sujet qui vous interpelle le plus ou pour vous joindre à l’une des cohortes existantes.

Pour en savoir plus sur les cohortes régionales du PAD, consultez le document disponible sur le site Internet du MAPAQ : www.mapaq.gouv.qc.ca/ SiteCollectionDocuments/Formulaires/ PV_2.1_PAD_Cohortes_regionales.pdf.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202315
CARROLYN O’GRADY, agronome, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) MARIE-ÈVE DUBUC, agronome, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ Photo : MAPAQ. Photo : MAPAQ.

Plus de 15 500 visiteurs pour Expo-Champs!

camion-pompe était encore sur place. Plus de 200 000 litres d’eau ont été pompés. De plus, de la ripe de paille a été étendue dans les endroits les plus boueux et le soleil ainsi que le vent ont aidé à assécher un peu le site.

Les aléas de la météo auront donné du fil à retordre aux organisateurs d’ExpoChamps qui se déroulait du 29 au 31 août à Saint-Liboire. Malgré tout, l’objectif d’attirer 15 000 visiteurs a été atteint avec un grand total de 15 592 grâce à la dernière journée qui fut ensoleillée.

Après un mardi où la pluie s’est pointée plus tôt que prévu en fin d’avantmidi, dame Nature s’en est donné à cœur joie le mercredi 30 août en matinée pour déverser sa pluie avec une forte intensité. Heureusement, le soleil a été de retour en après-midi. Cela a permis de faire du tout premier Tailgate party un succès avec une forte participation à cette activité de réseautage. C’est le Roi de la saucisse qui a concocté le repas et les artistes Francis Degrandpré et Pierre-Luc Belval ont mis de l’ambiance à la soirée.

Toutefois, afin de faire de cette journée un succès, huit camions ont dû se déplacer pour pomper l’eau sur le site. Trois entreprises spécialisées sont arrivées graduellement au cours de la journée pour effectuer ce nettoyage. L’opération était toujours en cours le lendemain, en après-midi, mais un seul

Pour ce qui est du stationnement principal, qui avait été partiellement fermé le 30 août, il était à nouveau ouvert à compter de 10 h 30 le 31 août. Toutefois, certains automobilistes restaient pris dans la boue à l’entrée de certaines rangées de stationnements. La veille, les organisateurs avaient dû venir en aide à environ une quarantaine de visiteurs. C’est pourquoi le jeudi matin, les deux stationnements alternatifs ont d’abord été remplis. L’attente pour la navette était d’environ 20 minutes. Les visiteurs rencontrés se sont dits satisfaits de leur expérience malgré tout.

Les exposants croisés estiment aussi que les organisateurs ont bien géré la situation. Par contre, certains ont dû s’ajuster. « On a travaillé avec le groupe d’Expo-Champs qui a fait de son mieux pour enlever l’eau et ç’a bien été. Chaque exposant a aussi pris les moyens de s’occuper de son espace », a déclaré Jean-Frédéric, directeur de territoire Québec et Maritimes chez Deutz Fahr. Le représentant de Jolco Lely, Jean Prince, a donné le même son de cloche et s’est aussi dit satisfait de l’achalandage.

La 24e édition a permis d’amasser 925 $ pour l’organisme Au Cœur des familles agricoles. L’événement sera de retour pour une 25e édition du 27 au 29 août 2024.

16Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
L’événement, toujours très prisé, a ravi les visiteurs et exposants. Photo Robert Gosselin | Le Courrier © Démonstrations commentées, rencontres avec différents représentants de l’industrie et navettes pilotées de main de maître ont confirmé l’attrait d’Expo-Champs.
Adaée BEAULIEU GTA
Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©
Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202317

L’avenir de l’utilisation des insectes stériles dans le secteur serricole

Des efforts sont en cours pour adapter une technique de lutte biologique en vue de l’utiliser contre des ravageurs dans la production serricole. Il s’agit de la technique de l’insecte stérile, une méthode qui n’est pas nouvelle en agriculture, mais qui pourrait un jour être adaptée commercialement au secteur de la serriculture.

Une solution potentielle

D’abord développée dans les années 1950 pour lutter contre des insectes nuisibles dans les élevages de bétail, cette méthode est aujourd’hui utilisée commercialement avec succès dans certaines cultures en champ. En Colombie-Britannique, on l’utilise contre le carpocapse de la pomme et ici au Québec, contre la mouche de l’oignon. Le principe consiste à relâcher dans l’environnement une quantité massive d’insectes ravageurs qui sont au préalable, rendus stériles ou infertiles afin que les œufs issus de leur accouplement avec les insectes de la population locale ne soient pas fécondés. Généralement, ce sont les mâles qui sont stérilisés, puisque ceux-ci peuvent ensuite s’accoupler avec plusieurs femelles et la population d’insectes se trouve alors à diminuer de façon importante, parfois jusqu’à 90 %, grâce à ce subterfuge.

recherche aux producteurs en serre et autres intervenants en serriculture en juin dernier lors de la conférence annuelle Grower Day à St. Catharines en Ontario. Le charançon du poivron est présent depuis 2010 dans les serres canadiennes. Il cause des dommages économiques importants sur les poivrons et sur d’autres cultures de la famille des solanacées. L’insecte pond ses œufs à l’intérieur du poivron et les larves le rongent de l’intérieur, causant la chute prématurée du fruit, tandis que les adultes endommagent le fruit et les feuilles en se nourrissant.

Comme le décrivait M. Basso lors de sa conférence, au niveau opérationnel, la technique des insectes stériles requiert quatre principales composantes. Les insectes doivent d’abord être élevés en quantité massive en milieu artificiel contrôlé. Ils doivent ensuite être stérilisés soit chimiquement, soit par irradiation avec des rayons gammas ou des rayons X, à une dose non létale. La fécondité, la compétitivité et la survie des insectes à la suite du traitement doivent être évaluées. Finalement, la fréquence et l’exécution des lâchers doivent être déterminées et le suivi des populations doit être effectué pour en mesurer l’efficacité. Il est important de mentionner que les insectes traités ne deviennent pas radioactifs et ne propagent pas de radiation dans l’environnement. Pour garantir le succès de l’opération, les insectes doivent demeurer sains et compétitifs contre les individus de la population non traitée.

Les résultats du projet

Les deux objectifs de son projet visaient les premières étapes de la technique soit

individus mâles et femelles stériles. Pour ce faire, les paires d’insectes stériles et non stériles ont été isolées et les œufs fertiles et non fertiles produits par accouplement ont été comptés. Ensuite, les insectes ont été étudiés en détail : la longévité, la fréquence d’activité de vol, la production de sperme et la compétitivité reproductive des mâles ont été observées. Ses conclusions sont notamment qu’une dose minimale de rayons gamma de 110 Gy (gray) rend les insectes stériles à plus de 97 %. Également, les spécimens irradiés vivent moins longtemps et volent moins que les spécimens non irradiés. Les mâles produisent moins de sperme que les individus non irradiés et ils sont aussi moins compétitifs lors de l’accouplement. À première vue, ces résultats positifs montrent que le charançon se prête bien à la méthode.

Les prochaines étapes pour développer la technique sont donc de préciser la dose de radiation optimale afin d’obtenir l’infertilité complète en abaissant le moins possible la vigueur des mâles. De plus, l’élevage à grande échelle et la méthode de séparation des sexes doivent être peaufinés. Enfin, il reste à faire des essais en situation de production pour évaluer l’applicabilité et l’efficacité de la technique.

Les défis à relever

L’utilisation d’insectes stériles semble une solution de lutte biologique très attrayante, mais il faut savoir qu’elle ne s’applique pas à toutes les espèces d’insectes. Parfois, les insectes ne survivent pas convenablement au processus de stérilisation, dans d’autres cas le sexe des juvéniles n’est pas facilement discernable ou

ture et l’efficacité du contrôle de la population en situation commerciale. Comme les charançons adultes causent des dommages sur le poivron, l’introduction massive de mâles stériles pourrait être problématique. Dans le cas des mouches de l’oignon par exemple, les adultes ne causent pas de dommage, c’est donc un défi de moins à relever. Cependant, en serre, contrairement au champ, les individus relâchés se retrouvent contenus davantage dans la culture, ce qui pourrait être un avantage au niveau de l’efficacité. L’élevage massif des insectes est définitivement l’étape qui nécessite le plus d’investissements, car il faut une bâtir une installation, former la main-d’œuvre et développer une diète artificielle. Malgré tout le travail qu’il reste à accomplir, il est probable que cet outil fera éventuellement son entrée dans le secteur de la serriculture. Ailleurs dans le monde des travaux sont en cours pour étudier cette méthode de lutte contre d’autres ravageurs des cultures en serre : la drosophile à ailes tachetées, la mineuse de la tomate et le ver de la capsule du cotonnier qui s’attaque aussi aux tomates et aux aubergines. Il s’agit d’un outil de lutte biologique fort intéressant qui, combiné à la gestion intégrée des ennemis des cultures, pourrait réduire l’utilisation d’insecticides en serre.

Références :

Basso, J. (2023). Future applications of the sterile insect technique for greenhouse pests. Conférence présentée au Grower Day, le 20 juin, St. Catharines, Ontario, Canada.

Basso, J., C. Scott-Dupree et R. Labbé (2023). SIT for managing the pepper weevil and other challenging . Greenhouse Canada, 6 juin.

L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de

18Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles IQDHO
Adulte du charençon du poivron. Photo : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection – MAPAQ. ROXANE BABIN, agr., conseillère en serre, IQDHO

L’amarante tuberculée, sauriez-vous la reconnaître?

DARQUISE FROMENT, agronome

Conseillère régionale en grandes cultures, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

L’amarante tuberculée ou Amaranthus tuberculatus est considérée comme l’une des espèces les plus problématiques en grandes cultures. On la trouve le plus souvent dans les cultures de soya, de maïs-grain ou de fourrage. Espèce annuelle présente ailleurs en Amérique du Nord, l’amarante tuberculée est maintenant indigène au Québec. Elle a été détectée pour la première fois en 2017 dans la Montérégie. Depuis, d’autres foyers ont été trouvés au Centre-duQuébec, dans les Laurentides et en Chaudière-Appalaches.

L’identification et le dépistage de l’amarante tuberculée sont essentiels afin de prévenir la propagation de cette mauvaise herbe. Et pour cause. Cette plante est résistante aux herbicides des groupes 2, 5, 9, 14 et 27. Toutes les populations présentent de la résistance multiple à deux, à trois ou à quatre groupes d’herbicides, majoritairement au groupe 2 (exemples : Pursuit , Classic, Freestyle , Destra, Broadstrike) et au groupe 9 (glyphosate; exemple : Roundup).

Savoir reconnaître l’amarante tuberculée

L’amarante tuberculée est souvent confondue avec d’autres espèces d’amarantes déjà présentes au Québec, telles que l’amarante à racine rouge ou l’amarante de Powell (figure 1).

L’amarante tuberculée se distingue par les caractéristiques suivantes : des feuilles plus étroites et luisantes (aspect ciré), une tige et des feuilles complètement glabres (sans poils) et une inflorescence moins compacte et comportant plus de branches. En outre, l’amarante tuberculée est la seule amarante au Québec dont les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des plantes différentes

(plante dioïque). À l’automne, le dépistage de l’amarante tuberculée est facilité par la taille du végétal, qui peut atteindre jusqu’à 2 m de hauteur, dépassant les plants de soya (Figure 2).

Un protocole de surveillance des espèces du genre Amaranthus, dont l’amarante tuberculée, est mis en place depuis 2021 pour harmoniser les procédures de biosécurité et les étapes d’identification pour l’ensemble des provinces canadiennes.

Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) offre le service de différenciation des espèces d’amarantes (10 espèces). L’identification et les tests de résistance pour les différentes espèces d’amarantes sont gratuits en 2022 et le seront possiblement en 2023. Les résultats de détection de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides sont compilés à des fins de statistiques provinciales. La confidentialité des entreprises agricoles concernées est assurée en tout temps.

Quelques photos peuvent également être envoyées par courriel à l’adresse mauvaiseherbe@mapaq.gouv.qc.ca. Une personne-ressource du LEDP les analysera et répondra au message rapidement. Le service est gratuit.

Réduire sa propagation

L’amarante tuberculée est extrêmement prolifique et compétitive. Elle peut grandir jusqu’à 3 cm par jour. Une seule plante peut produire jusqu’à 1 million de graines (moins de 1 mm) et peut germer en continu du mois de mai jusqu’au mois d’octobre. La fenêtre pour le traitement herbicide est donc très courte. Pour ralentir sa propagation à grande échelle, il faut éviter qu’elle produise des graines.

Il faut porter une attention particulière à l’achat de machinerie d’occasion ou lors de l’utilisation de machinerie pour le travail à forfait provenant d’une région contaminée. Les premiers cas d’infestation au Québec semblent liés à l’utilisation d’une moissonneuse-batteuse d’occasion en provenance des ÉtatsUnis. Il est donc indiqué de nettoyer adéquatement la machinerie pour éviter la dispersion des graines de mauvaises herbes problématiques. Pour plus de détails à ce sujet, consultez la trousse d’information sur la biosécurité dans le secteur des grains à l’adresse https://tinyurl.com/biosecurite .

D’ailleurs, un plan de lutte contre l’amarante tuberculée a été mis en place en 2020 pour une durée de quatre ans. Les entreprises agricoles aux prises avec l’amarante tuberculée peuvent profiter d’un soutien agronomique et financier. Pour plus d’information, visitez le site www.amarantetuberculee.ca.

Références

• RAP Grandes cultures. Fiche technique –Malherbologie : Amarante tuberculée. www.agri reseau.net/rap/documents/97744/

• RAP Grandes cultures. Alerte - Grandes cultures : Amarante tuberculée : un second site au Québec. www.agrireseau.net/rap/documents/100975/grandescultures-alerte-no-1-4-septembre-2019

• RAP Grandes cultures. Fiche technique –Malherbologie : Différenciation entre les espèces d’amarantes. www.agrireseau.net/documents/101077

• CEROM. Amarante tuberculée : ayez à l’œil cette nouvelle mauvaise herbe résistante et envahissante. Amarante tuberculée : ayez à l’œil cette nouvelle mauvaise herbe résistante et envahissante AgriRéseau | Documents (agrireseau.net)

• IRIIS phytoprotection. Fiche technique – Amarante tuberculée. www.iriisphytoprotection.qc.ca/Fiche/ MauvaiseHerbe?imageId=9689

• Flores-Mejia, S., Obeid K., Schnell J., Sharpe S., Simard M.-J., Picard A. (2021). Protocole de surveillance harmonisé pour l’amarante tuberculée (Amaranthus tuberculée) et d’autres espèces d’Amaranthus. Canadian plant health council. www. agrireseau.net/documents/Document_109395.pdf

À gauche : un plant d’amarante tuberculée. À droite : un foyer d’amarante tuberculée dans lequel certains plants mesurent plus de deux mètres. LEDP (MAPAQ).

Figure 1. Caractères permettant de distinguer l’amarante tuberculée des autres espèces d’amarante (A-D); Plant végétatif et inflorescence mâle de l’amarante tuberculée; (B-E); Plant végétatif et inflorescence de l’amarante de Powell; (C-F) Plant végétatif et inflorescence de l’amarante à racine rouge.

Photo A : Peter Smith (U. de Guelph); Photos B, C, D, E et F : LEDP (MAPAQ).

L’amarante tuberculée n’est pas une espèce réglementée. Les entreprises affectées par cette mauvaise herbe ne sont pas tenues de déclarer sa présence ni contraintes de respecter des mesures telles que la quarantaine. Cependant, il est important de poser les actions nécessaires le plus rapidement possible pour assurer son contrôle. Il est souhaitable que votre conseiller agricole et les intervenants appropriés (MAPAQ, Coordination services-conseils et ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs) en soient informés pour favoriser des initiatives concertées et mettre en place des programmes d’aide.

Un rendez-vous à ne pas manquer!

Vous êtes producteur, étudiant ou intervenant? Vous restez à l’affût des nouveautés et des informations de pointe dans les secteurs des chèvres laitières ou de boucherie? Cette journée est pour vous!

Le 27 octobre aura lieu la Journée caprine au centre communautaire de SainteBrigitte-des-Saults. Une occasion de rencontrer les acteurs dynamiques de ces secteurs de production tout en faisant le plein de connaissances.

En avant-midi, des thèmes d’intérêt autant pour le secteur laitier que pour celui de boucherie seront abordés, comme l’identification permanente et la qualité des fourrages. Un spécialiste animera un atelier sur l’évaluation de la qualité du fourrage et un producteur témoignera de ses observations sur le terrain sur ce même sujet.

En après-midi, deux blocs de conférences et de capsules d’information seront offerts simultanément, l’un destiné au secteur laitier et l’autre au secteur de boucherie. Le premier permettra d’en savoir plus sur la production de chevrettes de qualité, sur les composantes du lait qui sont importantes pour les fromageries, sur l’évolution d’un projet portant sur la santé mammaire et, enfin, sur un nouvel outil d’analyse technicoéconomique de la performance des entreprises. Le second permettra de se familiariser avec les outils de prise de données et le rôle des informations recueillies dans le secteur de boucherie. La sélection des reproducteurs basée sur la conformation y sera aussi abordée, de même que la détection de la paratuberculose.

Au cours de l’événement, il sera possible de visiter des kiosques de partenaires et d’échanger avec les conférenciers et les autres participants lors de moments prévus à cet effet, notamment le matin au café-causerie ou à la fin de la journée autour de quelques bouchées.

Le programme complet est accessible en consultant la page suivante : www.mapaq.gouv.qc.ca/journeecaprine.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202319

Le savoir faire en agroalimentaire, on connaît!

Dès l’édition du mois d’octobre du journal GTA, l’Association des technologues en agroalimentaire (ATA) s’exprimera sur différents dossiers d’actualité à travers une chronique identifiée. Rappel de sa mission dans ce qui suit.

L’ATA regroupe tous les technologues en agroalimentaire ainsi que les technlogues professionnels du domaine agroalimentaire inscrits à l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ). Ces derniers, sont reconnus par l’Office des professions du Québec et sont régis par un Code de déontologie et par le Code des professions, au même titre que les membres des 45 autres ordres professionnels au Québec. Ils sont membres à part entière du système professionnel.

Les technologues professionnels en agroalimentaire représentent des acteurs clés hautement qualifiés du fait de leurs compétences et leur responsabilité professionnelle. Ils sont des professionnels agiles, novateurs et rigoureux dont nécessite le monde agricole en évolution. Les technologues en agroalimentaire sont les spécialistes de terrain. Depuis toujours ( plus de 60 ans), les technologues professionnels œuvrant dans le secteur agroalimentaire sont des partenaires privilégiés des producteurs.trices agricoles. Ils sont reconnus pour être proches d’eux et de fiers conseillers hors pair. On les retrouve dans le secteur des productions animales, des productions végétales, de la transformation des aliments et du génie agricole. Ils sont également des intervenants.es incontournables au service de l’intérêt du public. Les technologues professionnels ont su gagner la confiance des agriculteurs.trices ainsi que des intervenants.es du milieu.

Formation et encadrement

Les technologues professionnels diplômés de l’Institut de technologie agroali-

mentaire du Québec (ITAQ) ou encore d’un programme technique collégial en agroalimentaire ont la formation nécessaire pour conseiller les agriculteurs.trices. Titulaires d’un permis de l’Ordre des technologues professionnels du Québec, ils sont encadrés par le Code des professions du Québec, ils sont soumis a un corpus règlementaire permettant d’assurer leur encadrement et leur compétence.

Mission

Promouvoir les compétences et le savoir-faire des technologues professionnels ou non, en agroalimentaire: une ressource vouée au développement des entreprises et des institutions québécoises.

Activités

• Promotion de la profession par la remise annuelle du Mérite technologique agroalimentaire et de bourses aux finissants de l’ITAQ et dans les cégeps avec option en agroalimentaire;

• Promotion des aptitudes professionnelles en collaboration avec l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) par de la publicité aux événements des partenaires;

• Représentation et défense des intérêts des technologues en agroalimentaire devant les organismes règlementaires (dont la reconnaissance professionnelle).

Événements annuels

• Rencontre de réseautage entre technologues

• Déjeuner-conférence ATA-ITAQ (lors de Salon de l’agriculture)

• Publication du bulletin électroniqueLe Technologue agroalimentaire

• Collaboration avec l’ITAQ pour l’actualisation des programmes d’enseignement

Pour information :

Gaston Doré, T.P.

Directeur général, ATA

3230 rue Sicotte (Local AA-2025)

Saint-Hyacinthe, Québec, J2S 2M2

Téléphone : 450-778-6504 p. 6349

Cellulaire : 438 403-2260

assotechnologues@gmail.com technologuesagroalimentaire.com

20Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles L’ATA EN PARLE
GASTON DORÉ, Directeur général de l’ssociation des technologues du Québec

Bourse agricole de la MRC des Maskoutains

Jusqu’au 8 novembre pour s’inscrire

Vous êtes un jeune entrepreneur en voie de devenir propriétaire, en partie ou en totalité, d’une entreprise agricole? Vous avez un bon projet et beaucoup d’ambition? Une bourse agricole offerte par la MRC des Maskoutains, de concert avec ses partenaires, pourrait vous fournir le soutien nécessaire à la réalisation de votre projet.

Cette bourse vise à favoriser l’établissement de la relève agricole maskoutaine par la formation et par l’accompagnement à chaque étape du processus d’établissement ainsi que par le mentorat.

Une bourse, d’un montant de 10 000 $, sera remise à la candidate ou au candidat qui présentera le meilleur projet d’établissement agricole. Elle servira à défrayer les coûts relatifs aux services-conseils, à l’acquisition d’équipements, aux services professionnels ainsi qu’aux activités de formation non couvertes par d’autres programmes.

Critères d’admissibilité

• Être domicilié au Québec et être citoyen canadien ou avoir le statut de résident permanent;

• Avoir entre 18 et 40 ans;

• Être (ou en voie de devenir) propriétaire, en partie ou en totalité, de l’exploitation agricole située sur le territoire de la MRC des Maskoutains, en détenant un minimum de 20 % des parts;

• Démontrer la viabilité économique de l’entreprise;

• Être membre ou en voie de l’être de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ);

• Avoir au moins un an d’expérience en agriculture.

Il est à noter que la formation académique sera prise en compte lors de l’analyse du dossier du candidat.

Catégories et outils

Vous pouvez présenter votre candidature dans l’une des catégories suivantes.

Catégorie 1

• Multigénérationnelle, production traditionnelle;

• Grandes exploitations hautement spécialisées;

• Marchés domestiques et internationaux.

Catégorie 2

• Créneaux spécialisés;

• Agriculture en émergence;

• Marché de niche et local.

Deux outils seront utiles si vous voulez déposer une candidature : Plan d’affaires d’une nouvelle exploitation agricole d’un plan d’affaires pour le démarrage d’une entreprise agricole, retrouverez à cette adresse : www. mrcmaskoutains.qc.ca/bourse-agricole.

En cas de doute quant à la catégorie dans laquelle vous devriez poser votre candidature, veuillez communiquer avec Steve Carrière au 450 774-9000, poste 1250.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202321
22Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles

Concours Tournez-vous vers l’excellence!

Voici les finalistes du concours 2023

La Financière agricole a récemment dévoilé les 10 finalistes 2023 du concours Tournez-vous vers l’excellence!, qui en est cette année à sa 18e édition. Cette initiative permet de découvrir les parcours de ces agricultrices et agriculteurs de la relève, des personnalités qui se démarquent par leur profil d’entrepreneur et de gestionnaire, ainsi que par la somme et la qualité de leurs réalisations.

Les 10 finalistes accèdent dès maintenant à la seconde phase du concours. Un jury indépendant déterminera le grand gagnant et les deux lauréats. Deux bourses seront aussi remises, l’une pour la qualité du mentorat reçu, soit la bourse du Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA), et l’autre pour les meilleures pratiques en matière de développe-

son expérience en tourisme, M. Langlois apporte une vision unique à l’entreprise en mettant en place des activités comme un parcours d’interprétation extérieur, des ateliers de dégustation animée et des visites guidées aux champs. En plus, il est possible de devenir membre de La Grange Pardue avec le bierclub, qui donne une foule d’avantages au client. La ferme brassicole permet de créer une richesse locale grâce à l’attraction touristique qu’elle crée et aux emplois qu’elle offre aux gens de la région. Les idées novatrices pour les années à venir bouillonnent chez Philippe, l’agrotourisme de la région et l’expérience des visiteurs sont au cœur de ses projets.

• Pépinière Abbotsford (horticulture ornementale, Saint-Paul-d’Abbotsford)

« Ce dont je suis le plus fier est de pouvoir reprendre les rênes d’une entreprise que mon grand-père a fondée et qui est pérenne après trois générations », a révélé Pierre-Marc Paquette.

La Pépinière Abbotsford est une grande entreprise familiale depuis 60 ans. C’est en 2015 que Pierre-Marc Paquette a repris l’entreprise qui fait sa fierté. Il a doublé le chiffre d’affaires, notamment en doublant

les superficies de production en serre et en développant des relations d’affaires avec de grandes chaînes. Cette évolution est allée de pair avec des pratiques agroenvironnementales comme la réduction au maximum du gaspillage d’eau grâce à des systèmes d’irrigation et à des planches de cultures. Pierre-Marc est fier d’avoir une équipe de plus de 180 personnes en saison, dont une centaine provient de l’étranger. Pour lui, ils sont tous les membres d’une grande famille.

Centre-du-Québec – Démarrage

d’une nouvelle entreprise

• Ferme brassicole La Grange Pardue (agrotourisme brassicole, Ham-Nord)

« Un des objectifs de notre projet est d’augmenter la cohésion sociale des différentes tranches d’âge. Toutes nos actions visent à ce que les membres de la population s’approprient le projet et se sentent chez eux », a déclaré Philippe Langlois, propriétaire.

La Grange Pardue est devenue un incontournable dans le domaine agrotouristique de la région, de par sa diversité en bières, mais aussi pour son lieu rassembleur. Grâce à sa formation et

Transfert d’entreprise familiale

• Les Fermes Longprés (2009) ltée (production grandes cultures biologiques et transformation, Les Cèdres)

« Je suis particulièrement fier de contribuer à nourrir le monde de manière saine et respectueuse de l’environnement », a témoigné Matthew Dewavrin, nouveau propriétaire. Agronome de formation, il se joint à la ferme familiale en 2020. Celle-ci a plus de 600 hectares de grandes cultures et produit environ 1200 tonnes de farine blanche biologique annuellement. Ses objectifs et projets pour les prochaines années sont nombreux : carboneutralité, consolidation des acquis, augmentation de la capacité d’entreposage, diversification de l’offre de produit, etc. Déterminé à acquérir de nouvelles connaissances, Matthew participe à diverses formations et colloques chaque année. Sa vision très positive pour l’avenir de l’entreprise se démarque en termes de pratiques financières, agronomiques et environnementales.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202323
Philippe Langlois. Photo : MRC des Maskoutains Matthew Dewavrin. Photo : MRC des Maskoutains

Suprême Laitier 2023

Shakira toujours à l’honneur!

Le Suprême Laitier de Saint-Hyacinthe, tenu les 23 et 24 août, a vu quelque 372 animaux de races Holstein, Holstein rouge et blanc, Jersey et Ayrshire, issus de 127 fermes du Québec, de l’Ontario et des Maritimes être présentés.

La vache Shakira, copropriété de la Ferme Jacobs, a fait un retour en force, lors de l’événement en décrochant les titres de grande championne Holstein et de grande championne suprême - toutes races confondues.

Pour rappel, après avoir raflé plusieurs honneurs en 2021 à titre de grande championne de la World Dairy Expo de Madison, au Wisconsin, Shakira n’a participé à

était tarie. Il s’agissait de sa première participation en 2023.

Montana chez les Ayrshire

Bianca Foley, de la Ferme Vieux Village, en Estrie, s’est quant à elle réjouie de la victoire de sa vache Montana, qui s’est démarquée parmi les Ayrshire. De plus, son autre vache, Joy, a été sacré championne de réserve.

Les grandes championnes par race :

• Holstein : Erbacres Snapple Shakira, propriété de la Ferme Jacobs, Attaboy Holstein, la Ferme Antelimarck, Kilian Theraulaz et TY-D Holsteins;

• Jersey : Lone Pine Touchdown Booster, propriété de Pierre Boulet et Mike Berry;

• Ayrshire: Vieux Village G. Montana, propriété de Florent,Vicky et Bianca Foley;

• Holstein R & B : K-Hurst Jordy DenaliRed, propriété de Blondin Sires, Clarkvalley Holsteins, Fairbanks Cattle Company, Ferme Blondin et Pierre Boulet, de Saint-Placide.

Les championnes junior :

• Holstein : Cal-Denier-I DI Alexus-ETpropriété de Velthuis Farms (Ontario);

• Ayrshire : True-Blessing ks Cherry Candypropriété de Lookout Farm (Estrie);

• Holstein R & B : Jacobs Unstopabull Lisa-Red - propriété de la Ferme Jacobs;

• Jersey : Elegance Kidrock Pink propriété de D. Fossaert, Marie-Claire Girod et la Ferme Elegance.

Reconnaissance

Pierre-Léonard

Les éleveurs Claire Ouellet et Germain Lehoux ont été honorés pour leur carrière exceptionnelle. En 1982, ils intégraient la ferme familiale B. Lehoux et Fils de Saint-Elzéar en Beauce. Au fil des ans, ils ont laissé une empreinte remarquable dans le secteur. Le couple a été impliqué à de nombreux niveaux : local, provincial, national et international. L’une des plus grandes œuvres de Germain Lehoux est la participation à la fondation de l’École d’élevage Holstein Québec.

Les résultats peuvent être consultés sur assistexpo.ca.

24Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Les éleveurs Claire Ouellet et Germain Lehoux ont reçu la Reconnaissance PierreLéonard pour leur carrière exceptionnelle. Photo : gracieuseté.
TRAVAUX À FORFAIT INFORMATION 450 773-6028 CIBLEZ VOTRE CLIENTÈLE AVEC 2023
La grande championne, Shakira, revêtue de la couverture d’honneur remise par Ville de Saint-Hyacinthe et son représentant, Donal Côté. Photo : gracieuseté.
Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202325

La génomique pour réduire l’empreinte carbone en agroalimentaire

Un projet conjoint de l’Université de Montréal (UdeM), de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et de l’Université Western reçoit un financement d’un montant total de 6,5 M$ pour réaliser des travaux menant à la réduction des sous-produits agroalimentaires et de leurs émissions de gaz à effet de serre.

nécessaire de développer de nouvelles approches pour réduire l’empreinte carbone du milieu agroalimentaire au pays.

L’équipe, codirigée par les professeures Joan Laur (IRBV) et Louise HénaultEthier (INRS), s’est donné pour objectif de mieux comprendre et d’optimiser le processus de transformation des résidus organiques par les microorganismes.

« On a l’ambition d’optimiser des bioréacteurs à transformation naturelle, comme les champignonnières et les fermes d’insectes, déjà exploités par les agriculteurs urbains. Grâce à ce processus, on transformera les résidus en aliments ou en engrais », lance Joan Laur, cochercheuse du projet, membre de l’Institut de recherche en biologie végétale. lement réduire l’empreinte carbone du système agroalimentaire, en faisant de l’économie circulaire qui s’inspire du fonctionnement naturel des écosystèmes.

Nous voulons maintenant optimiser ces applications en utilisant la puissance de la génomique », poursuit Louise HénaultÉthier, également cochercheuse du projet, professeure associée de l’INRS et directrice du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS.

Modus operandi

Dans un premier temps, la recherche se concentrera sur les réalités urbaines, avec un véritable laboratoire vivant à l’échelle. Avec sa superficie de près de 500 km2 où on retrouve une douzaine de microbrasseries, près de 150 boulangeries et bien d’autres générateurs de matières organiques dispersés sur le territoire, Montréal était un lieu de prédilection pour ce projet.

L’utilisation d’outils de génomique, donc liés à la structure génétique et à l’ADN, permettra aux scientifiques d’étudier les associations entre les microorganismes qui interagissent lors du processus de biodégradation.

« Nous pourrons tester comment les processus biologiques peuvent être exploités pour améliorer ce que les bactéries, les insectes et les champignons consomment et réduire les émissions de gaz à effet de serre avant, pendant, après la bioréaction. La biodiversité microbiologique qui se retrouve là est possiblement d’intérêt pour l’agriculture et le secteur agroalimentaire tout entier », explique Joan Laur.

26Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Joan Laur, membre de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal. Crédit : Adrien Frémont (Groupe CNW/Institut National de la recherche scientifique (INRS).
Gestion et Technologie AgricolesJeudi 14 septembre 202327
28Jeudi 14 septembre 2023Gestion et Technologie Agricoles
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.