Gestion et technologie agricole

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FAMILLES EN AGRICULTURE

L’avenir se construit aujourd’hui!

LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

CULTIVER la réussite

Aussi dans cette édition : Entrevue avec Martin Caron, président général de l’UPA ..........................................................p.6

Détresse psychologique : ACFA Réseaux répond à nos questions ................................. p.8

Lancement de plusieurs communautés nourricières en Montérégie ...........................p.16

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LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

Familles en agriculture

Ferme écologique Petit-Brûlé : cultiver le sens de la famille

nouveau projet mené de front par Marie-Pierre Gauthier et David Théorêt… et leurs cinq jeunes enfants.

Lorsque vient le temps de traiter des familles œuvrant dans le milieu agricole, on célèbre souvent, avec raison, les entreprises intergénérationnelles, celles qui en sont à trois ou quatre générations. Mais, on parle plus rarement des familles agricoles qui se forment, qui décident de se lancer ici et maintenant dans ce noble secteur d’activité. En lisant ce qui suit, vous en apprendrez plus sur la Ferme écologique Petit Brûlé, sise à Rigaud, un

Si rien de prime abord ne destinait le couple à la vie agricole, Mme Théorêt étant propriétaire de CMPG Architecture et M. Théorêt, PDG de Groupe Roxboro Bauval, ils sont aujourd’hui propriétaires d’une ferme écologique, d’un garage agricole, d’un enclos, d’étables, d’une érablière, d’une flotte de véhicules électrifiés et d’une nouvelle serre en verre 100 % québécoise, d’une superficie de 3969 m2, qui permet la production de dizaines de fruits et légumes toute l’année. Comment en arrive-t-on là?

« On parle de plus en plus d’autosuffisance alimentaire et d’alimentation saine et durable, mais, au Québec, l’hiver étant ce qu’il est, le consommateur doit acheter des fruits et des légumes dans les épiceries. Lorsque le gouvernement du Québec a lancé un programme de subventions pour aider les entreprises à développer davantage de projets de serres, on a décidé de se lan-

cer », explique Mme Gauthier. L’initiative du couple s’inscrivant parfaitement dans les orientations ministérielles, le projet a bénéficié d’un investissement de 6 M$, appuyé par le Mouvement Desjardins et Investissement Québec, et d’une aide gouvernementale de plus de 1,4 M$.

Des résultats plein les paniers

« Notre modèle d’affaires se définit comme multiespèce et multiculture, révèle David Théorêt. Nous avons des élevages de bœuf, de porc, de volailles – incluant poulet, perdrix, canard et faisan – et d’agneau. Tous nos animaux vivent en semi-liberté, en pâturage de rotation », souligne M. Théorêt.

Côté maraîcher, l’entreprise applique les méthodes et les pratiques de la culture bio intensive. « L’écoresponsabilité guide l’ensemble de nos actions. Par exemple, nous avons créé un bassin de rétention de 3 millions de litres qui permet la récupération des eaux de l’écoulement pluvial, eau qui est réutilisée pour l’arrosage des cultures, sans avoir recours aux réserves phréatiques », note-t-il.

Chaque semaine, 1200 paniers de fruits et légumes sont produits et offerts par la quarantaine d’employés en place. Les 100 familles membres ont aussi droit à l’achat de viandes. Leur adhésion exige qu’ils viennent contribuer à la production à raison de deux jours par année. « Plantations et récoltes sont au programme, ce qui permet un important transfert de connaissances, notamment avec les enfants », souligne la copropriétaire.

Et ce n’est pas tout. Avec l’objectif d’offrir un plus large accès à ses produits, la Ferme écologique Petit Brûlé a lancé le 17 mai sa toute première boutique mobile. Celleci prend la forme d’une roulotte dans laquelle on trouve les produits de l’entreprise agroalimentaire. « On aimerait possiblement prendre part à des marchés locaux estivaux pour faire découvrir nos produits au plus grand nombre de gens possible », note Marie-Pierre Gauthier. Une terrasse devrait aussi être aménagée sous peu devant la remorque, question d’ajouter à l’expérience. Les jeunes pousses actives sur le terrain « Dès le début du processus de réflexion, le plus vieux de nos cinq enfants posait de bonnes questions. Et depuis le lancement de la production, les enfants continuent à la fois de découvrir ce milieu et de proposer des solutions portant sur différents aspects, notamment le recyclage, la récupération et le gaspillage, des notions dont ils sont pleinement conscients », confie Mme Gauthier. Qu’à cela ne tienne, la marmaille en apprend plus jour après jour, au rythme des saisons. « Un enfant qui a planté un arbre ou des plantes, par exemple, retire une grande fierté de cette action, et ce, pour très longtemps. C’est très concret et valorisant pour eux. »

De ce qui précède, il va sans dire que la famille Gauthier-Théorêt conjugue au quotidien les apprentissages de la nouvelle agriculture. Et, il y a fort à parier que là, dans le chemin du Petit-Brulé, une nouvelle histoire intergénérationnelle s’écrit au présent.

PUBLIÉ PAR:

ÉDITEUR : Benoit Chartier

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette

TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard

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26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est

Montérégie-Ouest Centre-du-Québec

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien. Merci de recycler ce journal. journalgta.ca
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Les heureux membres de la famille Gauthier-Théorêt, qui se sont lancés récemment dans la production agricole et d’élevage. Photo : gracieuseté. RIVARD
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Entrevue avec Martin Caron, président de la Fondation

La Fondation de la famille agricole vise à valoriser les entreprises qui illustrent de façon remarquable la réussite familiale, sociale et économique. Par le biais de son concours annuel, Famille agricole de l’année, la Fondation reconnaît la formation professionnelle et l’agriculture durable comme des éléments clés pour l’avenir de la ferme familiale. Martin Caron, président général de l’UPA et président de la Fondation, a accepté de se prêter à l’exercice de l’entrevue visant à tâter le pouls de la situation des familles québécoises.

GTA : Débutons par la tenue du concours annuel. On dit que depuis plusieurs années, très peu d’entreprises agricoles montérégiennes posent leur candidature. Qu’en est-il exactement? Des causes ont-elles été identifiées?

Martin Caron : Il est possible d’avoir cette impression, mais il faut garder en tête que la Montérégie est la région où l’on recense la plus grande partie de l’activité agricole du Québec. Sur les 66 familles ayant remporté les honneurs du concours annuel, on compte 15 entreprises montérégiennes. Il s’agit d’un nombre tout de même appréciable. De plus, plusieurs de ces familles lauréates étaient des premières éditions du concours. Par contre, il y a peut-être un enjeu de communication. Je m’explique. De façon générale, les familles agricoles sont constituées de personnes très hum-

bles. Lorsqu’on parle d’excellence des méthodes et des pratiques globales, elles croient souvent que cela ne les concerne pas, qu’elles n’accomplissent rien qui mérite d’être reconnu. On remarque que les gagnants annuels du concours avaient souvent cette première impression. Une fois comprise la notion que le concours se base avant tout sur les personnes, sur l’implication humaine dans l’agriculture, sur la formation et le concept de communauté, cela peut changer les perceptions.

GTA : L’organisation du concours annuel désire-t-elle ajouter de nouvelles possibilités, explorer de nouvelles avenues afin de valoriser la famille agricole? Passer par une série télévisuelle, par exemple?

M.C. : Le concours a su s’adapter au fil des ans. Je pense, entre autres, à l’ajout il y a quelques années, de la catégorie Environnement. Il en est maintenant rendu au développement durable, à la santé des sols. Je trouve intéressant également de présenter les différentes méthodes de gestion de l’humain, au-delà des chiffres. Quel est l’investissement réalisé dans les personnes, les maîtres d’œuvre des entreprises agricoles?

La famille en détresse

GTA : Depuis quelques mois, on parle de plus en plus de la détresse de certaines familles œuvrant dans le milieu, ce qui constitue un peu l’image inversée de celles qui se distinguent dans le cadre du concours.

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Martin Caron, président général de l’UPA et président de la Fondation de la famille agricole. Photo : gracieuseté.

de la famille agricole

M.C. : La hausse des taux d’intérêt et du coût des intrants frappe effectivement très fort. On assiste à un contexte unique et inquiétant : huit hausses de taux d’intérêt consécutives en un an. Du jamais vu. L’impact financier est grave, notamment sur les entreprises en démarrage ou en phase de transfert. On a demandé aux entreprises de répondre et de s’adapter aux enjeux des changements climatiques, de transition écologique et d’optimisation du bien-être animal, mais dans un tel contexte de hausse de taux d’intérêt, cela devient difficile, voire impossible. J’ajouterais également un autre élément fort significatif : la hausse de la valeur des actifs. Une des analyses de l’UPA démontre qu’en 2013, pour obtenir un dollar de recettes monétaires agricoles, il fallait investir 5 $. Dix ans plus tard, pour le même dollar, l’investissement se chiffre à 8 $. Le milieu agricole se classe donc dans les secteurs nécessitant le plus de capitalisation pour produire un dollar de recettes, la norme du secteur du détail, par exemple, se chiffrant davantage entre 1,5 et 2 $ pour obtenir un dollar de recettes. L’impact s’en ressent sur les actifs et sur les nouvelles technologies, entre autres.

GTA : Cette fragilisation du statut des entreprises agricoles, l’observe-t-on davantage depuis la pandémie?

M.C. : C’est certainement un élément important. Si on recensait une croissance avant la pandémie, on notait tout de même une diminution des marges des

Prolongation du Programme pilote sur l’agroalimentaire

producteurs agricoles. Que les ventes soient en hausse, c’est bien, mais si les marges s’amoindrissent, c’est moins bien. Certains pays ont pris des mesures pour contrer l’inflation, notamment les ÉtatsUnis qui ont injecté 22,6 G$ en mesures de soutien au milieu agricole.

GTA : Ce contexte met-il la table pour les spéculateurs fonciers, un sujet de première importance dont on entend moins parler depuis plusieurs mois?

M.C. : Oui, et d’autres acteurs viennent compliquer la donne, notamment l’étalement urbain, l’éolien, les autoroutes, les GES et le marché du carbone. Les gens commencent à se poser la question : estce que j’achète une terre pour séquestrer du carbone et entrer dans ce marché? La Montérégie échappe à ce marché en raison du coût des terres, mais pour d’autres régions, c’est différent. On constate qu’en matière de ventes de terres agricoles, il y a une tendance voulant que les acquéreurs ne soient pas des agriculteurs. C’est inquiétant.

Le gouvernement du Canada annonce qu’il prolonge le Programme pilote sur l’agroalimentaire, qui durera désormais jusqu’au 14 mai 2025. Lancé en mai 2020, le programme pilote facilite la transition des travailleurs et travailleuses expérimenté(e)s des industries agricoles et alimentaires vers la résidence permanente au Canada.

Le ministère a également annoncé la suppression des plafonds professionnels annuels, ce qui permettra à un plus grand nombre de candidat(e)s admissibles de postuler. Il élargit également l’accès au permis de travail ouvert aux membres de la famille de tous et toutes les participant(e)s au Programme pilote sur l’agroalimentaire.

Un changement important est que les syndicats sont maintenant autorisés à attester de l’expérience professionnelle d’un(e) candidat(e), au lieu de devoir fournir une lettre de recommandation de

l’employeur. Cela permettra à des syndicats comme les TUAC Canada d’apporter un soutien direct aux membres du secteur agricole pour qu’ils participent au programme pilote, en réduisant les obstacles et en contournant les employeurs.

Le représentant national Santiago Escobar a déclaré à propos de ces changements : « Cela facilitera l’accès à ce programme grâce à la représentation syndicale », explique-t-il. « Notre syndicat soutient ses membres tout au long du programme pilote, qui est la seule voie dont disposent les travailleur(euse)s agricoles pour obtenir la résidence permanente. »

« Ce programme renforce les travailleur(euse)s, leurs familles et les communautés locales », ajoute M. Escobar. « Les travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s peuvent passer deux ans, voire quatre ans, sans voir leur famille. » Cette prolongation est l’occasion de changer cette situation.

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ACFA : la santé mentale avant tout

La communauté agricole n’a pas la vie facile depuis quelques années. Plusieurs facteurs sont devenus de grandes sources d’inquiétude et de stress : hausse du coût des intrants, épidémies, pénurie de main-d’œuvre, relève, spéculation foncière et autres. Dans un tel contexte, il est normal d’avoir de la difficulté à se retrouver. Au cœur des familles agricoles (ACFA Réseaux) est là pour aider. Sa mission : accueillir sans jugement les personnes, les écouter et les accompagner dans la recherche de solutions. Suffit de prendre le téléphone pour s’en convaincre. Ginette Lafleur, directrice adjointe, répond à nos questions… et possiblement aux vôtres.

GTA : En quelques mots, décriveznous Au cœur des familles agricoles. Ginette Lafleur : C’est un réseau d’aide psychosociale pour producteurs et productrices agricoles qui vise à améliorer leur bien-être par l’accompagnement, le soutien et par des actions de dépistage et de prévention. À l’origine, notre offre de services découle des problèmes observés plus spécifiquement dans les processus de transfert d’entreprise, là où les problématiques sont souvent nombreuses. Comme une ferme est une entreprise familiale, des interventions sont nécessaires pour permettre à ces personnes de continuer d’être un famille, d’être une équipe. Les donnée statistiques que l’on cite encore aujourd’hui au sujet de la détresse psychologique, soit qu’un producteur agricole sur deux manifeste de la détresse psychologique, datent d’une étude réalisée en 2006.

GTA : Vu le contexte des trois dernières années, une nouvelle étude ne seraitelle pas de mise?

G.L. : Ces données avaient été recueillies en pleine crise de stigmatisation sociale des producteurs porcins, aux prises avec des épidémies et des fluctuations de prix.

Pour répondre à votre question, je crois que oui. Aujourd’hui, le niveau d’endettement, la pénurie de main-d’œuvre, les problèmes de transfert d’entreprise, les coupes de marché et les accords de commerce internationaux contribuent à créer de l’inquiétude, voire de l’angoisse.

GTA : L’absence de réelle valorisation de cette vocation au sein de la société doit aussi influer sur l’humeur générale, non?

G.L. : Oui, le besoin de reconnaissance est toujours là. Et il y a de nouveaux ennemis à cet égard, notamment les factions antispécistes et les végans agressifs.

Une main tendue, une oreille attentive

GTA : Pouvez-vous décrire concrètement les types d’aide offerts?

G.L. : Certainement. Au niveau des services d’aide psychosociale, il faut souligner que les travailleurs de rang connaissent la réalité agricole. Disponibles et à l’écoute, ils travaillent pour votre bien-être. Les services sont gratuits et confidentiels. Il est possible de demander de l’aide pour soi ou pour une autre personne.

GTA : Quel est le rôle du travailleur de rang?

G.L. : Tisser des liens avec les producteurs agricoles en allant à leur rencontre dans une approche préventive proactive. Par notre accessibilité et notre visibilité dans les milieux agricoles, et ce, de multiples façons, notamment lors de nos visites ponctuelles, des réunions de l’UPA, de la tenue de conférences ou par notre présence sur les médias sociaux, nous visons à normaliser la santé mentale et la demande d’aide. ACFA propose des rencontres de toutes sortes : individuelles, familiales, de couple, de groupe. Un plan d’action est établi selon les besoins ou les problèmes. Dans tous les cas, le rythme et le besoin d’accompagnement est respecté.

GTA : Il existe également un service de répit pour les agriculteurs…

G.L. : Oui, la Maison ACFA, sise à SaintHyacinthe. Dans un environnement extérieur aux activités de la ferme, l’endroit offre aux producteurs et aux productrices agricoles la possibilité d’un répit et d’un soutien. La priorité est à la détente et au ressourcement. Certaines périodes sont néanmoins consacrées à la discussion des problématiques, le but étant d’apporter un soulagement et d’amorcer un changement. Pour rappel, la Maison ACFA a été entièrement financée par les partenaires du milieu agricole, les dons privés et une contribution de différents députés et des ministères de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) du Québec.

Historique

GTA : Vous êtes le filet de sécurité humain du milieu agricole, pourrait-on dire.

G.L. : Oui, nous ne pouvons pas changer les taux d’intérêt ou prêter de l’argent, mais nous permettons aux personnes de prendre du recul, d’identifier les réelles solutions aux problèmes qu’ils rencontrent, d’établir un plan permettant le règlement de la situation.

GTA : Les conflits familiaux doivent peser beaucoup dans la balance psychologique.

G.L. : Oui. Il faut comprendre que ces gens doivent travailler ensemble et ensuite se faire face à table au souper, dans le salon et parfois dans la même chambre. Il ne faut pas laisser ce genre de situation perdurer.

Au cœur des familles agricoles a été légalement constitué en décembre 2003 et possède un statut d’organisme à but non lucratif de bienfaisance. ACFA a été un pionnier dans l’aide aux agriculteurs traversant des périodes difficiles sur le plan psychosocial. L’organisme communautaire est né du besoin ressenti par une intervenante psychosociale issue du milieu agricole, Maria LabrecqueDuchesneau. Alors qu’elle est affectée au dossier des transferts de ferme, cette employée du Centre régional d’établissement en agriculture (CRÉA) est témoin de plusieurs cas de détresse. Elle crée en 2001, dans la région de la Montérégie Est, un service capable de leur venir en aide. Pour information : 450 768-6995 ou info@acfareseaux.qc.ca.

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Ginette Lafleur, directrice adjointe de l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA Réseaux). Photo : gracieuseté
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Le besoin de reconnaissance est toujours là. Et il y a de nouveaux ennemis à cet égard, notamment les factions antispécistes et les végans agressifs.
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en formation agricole - Centre-du-Québec

Horaire parfaitement adapté

L’horaire de l’attestation d’études collégiale (AEC) en gestion d’entreprises agricoles est parfaitement adapté pour les participants qui doivent concilier travail-àla-ferme-études-famille.

Les participants se rendent au Cégep de Victoriaville ou se branchent deux jours par semaine sur deux hivers. Les inscriptions sont ouvertes.

Le Cégep de Victoriaville va accueillir son 19e groupe le 19 octobre prochain. Le programme dure 765 heures et rend les candidats éligibles à une prime à l’établissement de 20 000$.

Autonomie alimentaire et achat local

Comme son titre l’indique, les contenus touchent la gestion. A la fin de la formation, les participants seront capables de faire de la tenue de livres, de comprendre des états financiers, d’élaborer un budget, d’analyser des ratios de rentabilité, de gérer des ressources humaines, de faire un plan de commercialisation et de défendre un plan d’affaires.

Pour les personnes pour qui cet horaire n’est pas parfaitement adapté, le Cégep de Beauce-Appalaches la propose de soir à compter de janvier 2024 et d’autres collèges aussi.

Pour plus d’information, consultez uplus.upa.qc.ca

85 % des institutions publiques achètent maintenant des aliments québécois

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) annonce, pour une seconde année consécutive, l’atteinte de l’objectif voulant que 85 % des institutions publiques se soient dotées d’une cible d’achat d’aliments québécois dans le cadre de la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois (SNAAQ).

Le ministre André Lamontagne a confirmé la participation à la SNAAQ de 442 écoles publiques supplémentaires par l’entremise de leur adhésion aux programmes de petits déjeuners. Leur approvisionnement auprès d’entreprises bioalimentaires d’ici atteint déjà 73 %. Ce résultat dans le milieu scolaire est le fruit d’un partenariat entre Aliments du Québec et le Club des petits déjeuners.

Le gouvernement du Québec annonce également que le déploiement de la SNAAQ entrera dans une nouvelle phase de quantification afin de permettre un suivi étroit de l’évolution des achats effectués par les institutions publiques. En collaboration avec l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et Aliments du Québec, le déploiement de cette approche permettra de faciliter l’engagement des institutions publiques à l’égard de l’achat local.

ments visés par la cible de la SNAAQ participent au programme Aliments du Québec au menu, incluant 442 écoles publiques adhérentes au Club des petits

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Collectif
GUYLAINE MARTIN AGR. Répondante en formation agricole
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TRAVAUX À FORFAIT

Immigrant Québec finance 28 projets pour soutenir les TET

Fort du succès du projet pilote mené en soutien aux travailleurs lors de la Covid19, Immigrant Québec conduit de nouvelles actions pour soutenir encore davantage les travailleurs étrangers temporaires. Dans le cadre du PSTM, Immigrant Québec donne ainsi le coup d’envoi à 28 projets portés par des OBNL dans l’optique d’informer et d’accompagner les travailleurs étrangers temporaires (TET) .

Alors que 17 projets avaient été mis en œuvre lors du projet pilote, ce sont 28 initiatives qui ont obtenu l’aval d’Immigrant Québec pour soutenir les TET. Cette première phase avait permis d’octroyer plus de 2,5 M$ aux organismes, de rejoindre 116 000 TET par des communications ou des activités et de soutenir 33 718 TET via des initiatives sur le terrain ou des services d’accompagnement.

Encore une fois, différentes actions sont menées directement auprès des travailleurs migrants des domaines agricole et agroalimentaire, entre autres, en portant une attention particulière à ceux qui sont isolés, afin de les aider à connaître leurs droits et les encourager à les exercer. Celles-ci visent également à améliorer leur qualité de vie lorsqu’ils séjournent et travaillent au Québec.

Certains projets « plateformes » sont positionnés au centre des opérations et

redirigent dans certains cas les requêtes des travailleurs vers des ressources locales ou spécialisées. Parmi eux, une ligne téléphonique en français, en anglais et en espagnol permettant notamment de répondre aux besoins d’ordre juridique des travailleurs. L’objectif est d’assurer une assistance immédiate, un suivi et un accompagnement personnalisé durant leur séjour, mais aussi une offre de services harmonisée et coordonnée.

Mieux informés, mieux outillés

En ayant accès à des informations fiables et vérifiées dans leur langue, les TETse sentiront mieux outillés et développeront une plus grande autonomie dans leur communauté d’accueil. Immigrant Québec leur fournira gratuitement en plus du site Web infotetquebec.com, un guide trilingue dans lequel ils trouveront les informations essentielles ainsi que les ressources pouvant les soutenir dans différentes situations.

Immigrant Québec a aussi embauché deux animateurs de projets supplémentaires qui sont déployés dans les régions accueillant le plus grand nombre de TET et a mis en place des cliniques mobiles offrant de l’information générale, juridique et de santé aux travailleurs.

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INFORMATION
CIBLEZ VOTRE CLIENTÈLE AVEC 2023
450 773-6028
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Aide financière disponible pour les projets de Programme Alimentation santé

Souhaitez-vous améliorer la valeur nutritive de vos aliments transformés? Produisez-vous des aliments transformés dans votre usine, en sous-traitance ou dans une cuisine centrale? Votre objectif est-il de réduire les teneurs en sucre, en sel ou en gras saturés, ou d’augmenter la teneur en fibres? Si tel est le cas, une aide financière pouvant atteindre 150 000 $ est disponible pour vos projets d’amélioration et de développement d’aliments de bonne qualité nutritive à travers le Programme Alimentation santé, selon trois volets.

L’appel de projets en cours pour les volets 1 et 2 se détaille comme suit. L’aide financière peut atteindre 100 000 $ par demandeur pour le volet 1, Soutien à la réalisation d’études diagnostiques, et 150 000 $ par demandeur pour le volet 2, Soutien au développement et à la modification de la valeur nutritive de produits transformés. Le minimum de dépenses admissibles s’élève à 10 000 $ pour les deux volets. Le dépôt des projets se fait en continu jusqu’au 31 mars 2025.

Volet 3 : mieux vaut être accompagné

En ce qui a trait avec le volet 3, Soutien aux activités et aux projets structurants, il vise à augmenter le nombre d’aliments de bonne qualité nutritive, d’aliments à valeur nutritive améliorée et d’aliments à valeur santé parmi les aliments transformés et offerts au Québec. La sélection se fait par appel de projets. Un nouvel appel de pro-

jets débutera le 28 août 2023 et prendra fin le 28 septembre 2023.

L’aide financière maximale atteint 900 000 $ par demandeur pour la durée du programme et 300 000 $ par année financière. Le minimum de dépenses admissibles se chiffre à 40 000 $.

Il est fortement conseillé de bénéficier d’un accompagnement avant le dépôt de votre demande en communiquant le plus rapidement possible avec les conseillers en alimentation santé du MAPAQ à l’adresse courriel suivante : alimentation. sante@mapaq.gouv.qc.ca. Il est à noter toutefois que cette formule d’accompagnement ne garantit pas la recevabilité ni l’acceptation de la demande.

Attention : seules les demandes d’aide financière complètes, qui incluent l’ensemble des documents obligatoires, seront traitées. Veuillez consulter le texte du programme et le Guide du demandeur de chacun des volets pour obtenir la liste des documents requis. Notez que seules les dépenses effectuées après le dépôt d’une demande d’aide financière complète dans le cadre du présent programme sont admissibles, sous réserve de l’acceptation officielle du projet par le Ministère.

Clientèle admissible

Les entreprises de la filière bioalimentaire qui transforment des aliments et les offrent aux consommateurs québécois sont admissibles aux volets 1 et 2, à condition de remplir les critères précisés

dans le programme. Le volet 3 s’adresse aux regroupements d’entreprises, aux établissements de recherche ou de transfert technologique, aux organismes à but non lucratif, aux centres de diffusion, aux entreprises de services-conseils

Pour toute question relative au programme Alimentation santé, veuillez écrire à l’adresse courriel transfo@ mapaq.gouv.qc.ca ou appeler au numéro 418 380-2209.

Pour connaître les critères d’admissibilité et déposer une demande : www.mapaq.

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Lancement de plusieurs communautés nourricières en Montérégie

de vie optimisé. À ces ingrédients s’ajoute une gouvernance alimentaire locale, qui vise à partager les responsabilités et à mettre à contribution les différents acteurs pour assurer une mise en œuvre active du plan.

Faits saillants des PDCN adoptés

des projets ou des requêtes en matière d’initiatives nourricières).

Deux appels de projets pour la réalisation de Plans de développement d’une communauté nourricière (PDCN) ont été lancés par le MAPAQ en janvier et en juillet 2021.

En Montérégie, la majorité des projets sélectionnés lors de ces deux appels ont été adoptés dernièrement, ou le seront prochainement, par les conseils municipaux concernés. Ces adoptions font suite à environ 18 mois de consultation des différents acteurs qui contribuent au système alimentaire local.

On parle ici des villes de Contrecœur, de Candiac, de Boucherville et de Granby, ainsi que du regroupement (projet pilote) de sept municipalités de la MRC de Brome-Missisquoi, soit Bolton-Ouest, Cowansville, Farnham, Saint-Ignace-deStanbridge, Notre-Dame-de-Stanbridge, Frelighsburg et Lac-Brome.

Qu’est-ce qu’un PDCN?

Un PDCN est un exercice de planification qui vise à développer un système alimentaire local et à le mettre en valeur. Le plan comprend un état de situation, sous forme de portrait et de diagnostic, et présente des possibilités de développement pour les cinq « ingrédients » du sys-

Des actions ou des constats communs se dégagent de certains PDCN. En effet, la plupart des villes évalueront le potentiel des sites identifiés comme propices au développement de projets nourriciers ainsi que de tenir des événements citoyens pour favoriser le sentiment d’appartenance à la communauté nourricière (et pour faire connaître leur PDCN).

Peu importe la taille des communautés, des actions visant à favoriser l’agriculture urbaine ont été définies parmi les outils urbanistiques (ex. : intégrer des espaces d’agriculture urbaine dans les nouveaux ensembles résidentiels, espaces publics, bâtiments municipaux). D’autres milieux ont plutôt opté pour inclure, dans tout nouveau projet urbain, des critères liés à l’accès à une saine alimentation (ex. : jardins comestibles, épiceries à proximité).

Dans les villes à caractère plus urbain, le déploiement de l’agriculture urbaine recoupe plusieurs secteurs au sein d’une même ville (ex. : urbanisme, loisirs et vie communautaire, transition écologique et innovation). L’élaboration du document en tant que tel permet de bien partager les enjeux et les expertises des différents services, et ce, au profit d’un plan d’action concerté et mobilisateur pour les

Les plans d’action des communautés rurales sont généralement plus courts. Des activités nourricières qui mettent de l’avant le maillage des acteurs et des organisations (ex. : écoles, producteurs, valorisation des résidus) ou qui visent une meilleure sécurité alimentaire ressortent davantage, bien que ces thèmes soient aussi abordés par les plus grandes villes.

Tous les milieux consacrent une part importante de la gouvernance (mise en œuvre) à favoriser l’implication de l’ensemble des citoyens de la communauté nourricière et à leur communiquer les projets.

Importance des prochaines étapes

Pour les villes qui possèdent des terres agricoles, le potentiel nourricier est très prometteur. Bien que l’intention de ces villes soit de pérenniser la vocation agricole de leurs terres et de prioriser des projets d’agriculture de proximité, certaines étapes importantes doivent être planifiées. Par exemple, il faut réfléchir à la possibilité de concilier les objectifs nourriciers lorsque des pratiques agricoles sont déjà en place ou encore à la nécessité d’établir un cadre d’aménagement pour la réalisation de nouveaux projets (ex. : identification des besoins et des demandes, intégration des pratiques écologiques, gestion des récoltes).

La formation d’un comité interne responsable de la gouvernance et du suivi du plan d’action, notamment auprès des

l’absence d’une personne affectée aux activités d’agriculture urbaine et au développement de l’écosystème nourricier.

Heureusement, certaines communautés ont instauré des rencontres régulières et concertées (ex. : partenaires externes, citoyens) qui ont déjà débuté grâce à des mandats octroyés rapidement après l’adoption du PDCN. D’autres ont choisi d’affecter une ressource à ces activités en misant sur la flexibilité des tâches selon les besoins définis annuellement.

Selon les milieux, certaines actions sont déjà financées par les budgets internes, autant que faire se peut, ou déléguées aux organismes communautaires. Toutefois, d’autres leviers financiers seront nécessaires pour la réalisation de projets de plus grande envergure. Les villes continueront leur veille dans le domaine (ex. : inventaire des programmes disponibles) et les collaborations à des initiatives régionales ou multisectorielles en matière de communauté nourricière pourraient trouver un financement extérieur.

La démarche du PDCN vous intéresse? Restez à l’affût d’un nouvel appel de projets pour le soutien à l’élaboration d’un PDCN.

Saviez-vous que?

Un appel de projets pour des aliments québécois dans nos écoles est en cours. Celui-ci s’inscrit dans la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois et permet d’améliorer au moins deux ingrédients d’un système alimentaire local (accès amélioré à une saine alimentation et une demande de proximité accrue). Pour plus d’information, consultez la section Appels de projets du site Web de 100° (https://centdegres.ca/) et trouvez le Pour des aliments québécois

16Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles
Photo : Ville de Boucherville. MÉLISSA NORMANDIN, conseillère en aménagement et en développement rural, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

La paille des céréales, on la laisse ou on la sort du champ?

ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

MATHIEU, agronome, conseillère en grandes cultures, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ

Cette question revient souvent. La réponse peut paraître évidente pour plusieurs, mais, comme vous vous en doutez sûrement, la réponse n’est pas tranchée au couteau et comporte des subtilités à prendre en considération dans la prise de décision.

Pour un producteur qui utilise la paille comme litière pour ses animaux, la question ne se pose pas, car la céréale est cultivée à deux fins : pour le grain et pour la litière. La paille récoltée sera éventuellement retournée au sol puisqu’elle deviendra une composante des déjections animales. Jusqu’ici, pas de grandes révélations!

Cependant, pour un producteur n’ayant pas d’animaux, la question se pose : je la retourne au champ comme amendement pour mon sol ou je la sors de mon système afin d’en tirer un revenu substantiel?

Pour y répondre, il faut se pencher sur la véritable valeur de la paille. On pourrait dire qu’il existe en réalité trois valeurs à la paille :

1. La valeur commerciale

2. La valeur en éléments nutritifs

3. La valeur liée au carbone

La valeur commerciale

C’est la valeur qui provient de l’offre et de la demande. Elle varie beaucoup d’une région à l’autre et d’une année à l’autre. Lorsqu’on pense à une bonne année de céréales, l’offre est plus abondante et le prix est affecté à la baisse. En 2022, le prix de la paille prise au champ en Montérégie oscillait entre 120 et 160 $ la tonne métrique (tm). Pour un rendement de 3 tonnes l’hectare (t/ha) de paille, le revenu variait donc de 360 à 480 $/ha. Il va sans dire que pour les céréales d’automne, les rendements en paille et en grain sont souvent plus élevés que pour les céréales de printemps.

La valeur en éléments nutritifs

La paille contient divers éléments nutritifs tels que l’azote (N), le phosphore (P2O5), la potasse (K2O), le soufre (S) et bien d’autres. La valeur de ces éléments nutritifs est calculée en fonction de la valeur des engrais minéraux que la paille contient. Ainsi, comme le présente le tableau 1, une tonne de paille (avec une teneur en matière sèche [MS] de 100 %) possède une valeur d’environ 64 $ en éléments nutritifs.

la confondre avec la valeur fertilisante, car, comme dans le cas des fumiers et des lisiers, il faut tenir compte de la disponibilité des éléments.

Vous remarquerez dans le tableau que la potasse est l’élément que l’on retrouve en plus grande quantité dans la paille, avec 16,2 kg/tm de paille (100 % MS). La potasse peut être retournée au sol très rapidement et profiter aux autres cultures de la rotation.

La valeur liée au carbone

On retrouve environ 45 % de carbone dans la biomasse des plantes, y compris dans la paille. Le carbone est le principal constituant de la matière organique des sols. On connaît l’importance de la matière organique des sols à l’égard de leur fertilité, de leur résilience et de leur productivité. Ainsi, le carbone de la paille a une valeur. Mais comment la chiffrer? Cette mission est quasi impossible en raison de toutes les interactions possibles des paramètres qui entrent en jeu dans la dynamique des sols. Une chose est certaine, la paille possède une valeur pécuniaire plus élevée que la valeur de ses éléments nutritifs.

Éléments à considérer dans la prise de décision

1. Quand on retire la paille d’un champ, on retire une fraction de la partie aérienne du plant. Une grande partie de la biomasse demeure au champ, que ce soient les feuilles, les glumes, le chaume ou, de manière plus importante, les racines. Fait à noter : des études démontrent que le carbone pro-

bue cinq fois plus à l’accumulation durable du carbone dans le sol que les résidus de la partie aérienne.

2. Le choix de vendre ou de garder la paille dans votre système agricole dépend du système en question. Il faut conserver une cohérence dans le système pour s’assurer de préserver la matière organique, la structure du sol et l’activité biologique. Par exemple, si vous souhaitez améliorer les conditions de votre sol en conservant de la biomasse (paille), mais que vous négligez votre structure de sol en effectuant des passages répétés de machineries trop lourdes qui créent de la compaction, il n’y aura pas d’amélioration.

3. Le revenu provenant de la paille peut être un incitatif non négligeable menant à la décision d’inclure une céréale dans la rotation. Si vendre la paille vous apporte la rentabilité souhaitée, vendez-là. Vous découvrirez que la culture de céréales procurera à votre entreprise plusieurs avantages, tant économiques qu’agronomiques. L’aspect le plus important à considérer est que l’ajout d’une céréale dans la rotation augmente souvent le rendement de toutes les cultures de la rotation, selon le type de rotation de culture que vous avez.

4. Si la paille est laissée au champ, doiton ajouter de l’azote pour la décomposer? La paille possède un rapport carbone/azote de 80 à 100. Ce rapport est très élevé et les microorganismes doivent utiliser l’azote du sol (et de la paille) pour décomposer les résidus. À court terme, il y aura une immobilisa-

tion de l’azote du sol. En revanche, à moyen ou à long terme, cet azote sera de nouveau disponible aux plantes grâce à la minéralisation. Si vous n’utilisez pas de fertilisant (organique ou minéral) à la suite de la récolte de céréales et que vous semez une culture de couverture exigeante en azote, il y aura une compétition pour l’azote entre les résidus de paille en décomposition et la culture de couverture. Une légumineuse est donc recommandée comme culture de couverture dans ces conditions.

5. Si vous laissez la paille au champ, il est important de bien la gérer. Les résidus doivent être bien hachés et répartis. Il faut aussi éviter que la paille crée une barrière isolante au sol pour l’année suivante. Il est également possible qu’un léger travail du sol soit nécessaire. Selon la littérature, un semis de trèfle intercalaire dans le blé permettrait une décomposition plus rapide de la paille.

Approche raisonnée de la gestion de la paille

Voici un tableau résumé pouvant vous aider dans votre prise de décision :

• Pas d’amendements dans la rotation

• Rotation avec des cultures laissant des résidus au sol et ayant un bon système racinaire (ex. : prairie, maïs-grain)

• Culture de couverture avec une bonne biomasse

• Sol plutôt argileux avec un taux de potassium élevé

• Prix de vente adéquat

• Sol léger et faible en potassium

• Sol déstructuré

• Prix de vente faible

Pour une entreprise agricole qui possède des sols plutôt argileux avec un taux de potassium élevé, qui a accès à des amendements organiques tels que des fumiers ou des lisiers, des matières résiduelles fertilisantes ou du compost, ou qui insère des cultures de couverture dans sa rotation, l’impact du retrait de la paille du système une fois tous les trois ou quatre ans est minime.

Pour conclure, chaque entreprise doit prendre des décisions éclairées pour assurer sa rentabilité et sa pérennité. Insérer une céréale dans la rotation, particulièrement une céréale d’automne, apportera beaucoup à son sol et à son système de culture.

à la croyance populaire, faire des céréales rentables, c’est possible.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 8 juin 202317
Contrairement Photo : Yvan Faucher, MAPAQ. YVAN FAUCHER, agronome, conseiller en grandes cultures, Direction régionale de la Montérégie,
STÉPHANIE
Éléments nutritifs kg d’éléments fertilisants/
de
(100 %
$/kg d’engrais* $/tm
(100 %
$/ha (3 tm
à 90 % MS) N 7,8 2,9923,3262,97 P2O5 2,9 2,176,2916,99 K2O 16,21,9731,9186,17 S 1,2 2,162,597,00 Total64,11 $/tm173,13 $/ha
Tableau 1. Valeur pécuniaire (en dollars) des éléments nutritifs de la paille
tm
paille
MS)
de
paille MS)
de paille
Exportation
non souhaitée
* Source : Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Fertilisants et amendements – Prix – Avril 2023, AGDEX 540/855.
possible Exportation
• Application d’amendements organiques

Bien réussir son projet d’entreprise : des astuces pour y arriver!

demeure élevé. Selon un rapport d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, près de 35 % des petites entreprises ne survivent pas après cinq ans3. Le contexte actuel n’aide en rien : hausse du prix des terres, taux d’intérêt élevés, exigences du marché, adaptation aux changements climatiques…

Avant de démarrer une entreprise, il importe de bien planifier son projet dès les premières étapes pour en assurer le succès. Voici quelques éléments à ne pas négliger.

Acquérir des compétences techniques et entrepreneuriales

rentabilité. Par la formation continue ou par une formation complète en agriculture, l’acquisition de compétences entrepreneuriales permet aussi de bien s’outiller pour faire face aux défis de gestion d’une entreprise.

ments à venir ainsi qu’une planification financière sur un horizon de cinq ans.

De plus en plus de personnes répondent à l’appel de la terre. Dans les dernières années, nous avons en effet pu observer une recrudescence des démarrages en agriculture. Au Québec, il y a eu une hausse de 600 exploitations agricoles (1,6 %) entre 2019 et 20211,2. Toutefois, bien que la popularité de l’agriculture soit grandissante, le nombre d’entreprises qui ne dépassent pas le stade du démarrage

La gestion d’une entreprise agricole est une tâche qui se complexifie puisque les méthodes de production, les innovations et le marché évoluent rapidement. Un producteur agricole doit donc posséder des connaissances et des compétences dans différents domaines, notamment en ce qui concerne le respect des exigences réglementaires et environnementales, la gestion des ressources humaines et la commercialisation des produits. De bonnes connaissances techniques amélioreront la productivité et, du même coup, la

En vue de se former, diverses options sont offertes. Plusieurs établissements scolaires proposent des formations agricoles de différentes durées. Les collectifs en formation agricole sont aussi une bonne avenue pour ceux qui ne souhaitent pas s’engager dans un parcours scolaire en agriculture. L’offre de formation est variée et répond aux besoins des producteurs. La réalisation d’un stage au sein d’une entreprise agricole est une autre possibilité intéressante pour acquérir des compétences techniques.

Élaborer un plan d’affaires

Un plan d’affaires détaillé est un outil essentiel pour tout démarrage. Il permet de bien définir les différents aspects du projet et comprend habituellement des sections portant sur le profil de l’entreprise, les activités, la commercialisation et les détails financiers. Idéalement, il contient un plan d’action pour les investisse-

Comme ce document est souvent utilisé pour avoir accès à du soutien financier et démontrer la viabilité de l’entreprise, il est important d’éviter le piège des prévisions financières trop optimistes. Un plan d’affaires structuré avec des prévisions réalistes a plus de crédibilité auprès des institutions, donne une idée plus juste des résultats à venir et évite les mauvaises surprises en période de démarrage. Les références technicoéconomiques provenant d’organismes de confiance sont des sources utiles dans cette démarche.

Différents outils et ressources sont accessibles pour rédiger un plan d’affaires : guides de rédaction et modèles de plan d’affaires, formation en lancement d’entreprise, accompagnement par un organisme de développement économique local ou par un conseiller spécialisé. Faciliter

la prise de décisions avec des concepts financiers clés

Dans l’élaboration de son projet de démarrage, il importe de bien comprendre certains concepts. Ils peuvent faire une

18Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles
KIM DESPRÉS, conseillère en transformation alimentaire et répondante en relève, Direction régionale du Centre-du-Québec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) BONY DON PIERRE, conseiller en gestion de programme, Direction régionale du Centre-du-Québec, MAPAQ

grande différence et éviter de mauvaises surprises.

• Coût de la vie

Dans le budget prévisionnel du projet, une étape du plan d’affaires, il est primordial de calculer le coût de la vie de l’entrepreneur. Cet exercice permet à l’entrepreneur d’avoir une idée du revenu minimal qui devra être généré pour conserver son rythme de vie actuel.

Il est suggéré de séparer le compte bancaire de l’entreprise de ses comptes personnels pour mieux suivre les transactions effectuées. Il faut calculer le coût de la vie en tenant compte des sorties d’argent liées aux loisirs familiaux, aux cadeaux, à l’éducation, etc. Cela permet d’avoir un regard plus réaliste sur la rentabilité de son projet. Cet exercice sera utile

pour calculer précisément la capacité de remboursement maximale pour un éventuel financement.

Un conseiller en gestion saura vous aider à effectuer cet exercice. Vous pouvez aussi trouver un exemple de budget prévisionnel dans la plupart des modèles de plan d’affaires disponibles en ligne.

• Capacité de remboursement maximale La capacité de remboursement (CDR) est un indicateur important pour l’entreprise en démarrage, car elle permet d’évaluer sa capacité d’emprunt. La CDR est un ratio essentiel pour l’analyste financier; elle permet d’anticiper le montant annuel maximal de paiement que l’entreprise pourra effectuer pour ses emprunts. On peut dire qu’elle représente la solvabilité de l’entreprise. Il est donc crucial de bien prévoir tous les postes de dépenses de l’entreprise pour que la CDR estimée soit le plus réaliste possible.

La CDR peut être calculée à partir du bénéfice d’exploitation (BE), en l’additionnant aux intérêts à moyen et long terme (IMLT) et aux amortissements (A), et en soustrayant de ce total les impôts (I) et le coût de la vie (CV).

(BE + IMLT + A) – (I + CV) = CDR

• Budget de trésorerie

Le budget de trésorerie est un tableau des flux monétaires qui permet de situer l’entreprise dans le temps, d’anticiper ses besoins en financement et de réduire les

risques de pénalités de frais financiers. Puisque, la gestion financière est fondamentale pour l’entreprise en démarrage, il est fortement recommandé d’inclure cet outil dans son projet. Le budget de trésorerie présente aussi l’avantage de guider l’entrepreneur dans ses prises de décisions quotidiennes.

Par exemple, selon le type de production, il est possible qu’aucun revenu ne soit généré avant plusieurs mois, mais que des dépenses soient engagées. Il est donc nécessaire de pouvoir réaliser une bonne estimation des rentrées et sorties d’argent. Cela permet de prendre des mesures pour répondre aux besoins de liquidités de l’entreprise, en plus d’évaluer sa propre capacité à investir dans l’entreprise et ses recours possibles pour en assurer la croissance.

Bâtir un réseau de contacts et de soutien

S’entourer en contexte de démarrage d’une entreprise agricole est un élément à ne pas négliger. Cela permet d’accéder à des ressources utiles pour développer ses compétences et partager ses idées et expériences, ou simplement de briser l’isolement. En établissant un contact avec d’autres personnes du secteur agricole, on peut aussi découvrir des possibilités de collaboration, telles que des partenariats commerciaux, des projets conjoints ou des initiatives communautaires ou locales.

Développer un bon réseau de contacts professionnels vous assurera d’avoir accès à un soutien en période de démarrage et d’obtenir des informations pertinentes sur les différentes ressources et les différents programmes offerts dans le secteur agricole. Vous pourriez commencer votre réseautage en communiquant avec les organisations du secteur agroalimentaire. Par exemple, au MAPAQ, un conseiller en relève et en établissement peut vous orienter et vous accompagner dans vos démarches.

En conclusion, les cinq premières années demeurent une étape critique dans le cycle de vie d’une entreprise. Les différents éléments présentés ici constituent un échantillon des aspects à considérer en démarrage. Pour mettre toutes les chances de son côté et assurer la pérennité de son entreprise, il ne faut pas hésiter à consulter des professionnels.

Notes de bas de page

1Profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec : estimations pour l’année 2021 (Québec.ca).

2Le Quotidien, « Recensement de l'agriculture de 2021 du Canada : une histoire sur la transformation de l'industrie agricole et l'adaptabilité des exploitants agricoles canadiens » (statcan.gc.ca).

3Principales statistiques relatives aux petites entreprises (2022), Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 8 juin 202319
Photo : Sodawhiskey – stock.adobe.com.

Des efforts soutenus contre le thrips

rence pour le creux des fleurs où il se cache, car il raffole du pollen.

Le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) est un insecte qui occasionne des pertes économiques importantes en serriculture ornementale. Cet insecte cause des dommages esthétiques importants sur les plantes ornementales, tels que des stries argentées sur les feuilles et des déformations sur les feuilles ou sur les fleurs. Ce ravageur cause bien des maux de tête aux producteurs, car il est souvent présent dans les cultures et son contrôle est difficile.

Son cycle de vie particulier explique en partie pourquoi il donne autant de fil à retordre aux producteurs. L’œuf est d’abord pondu par la femelle à l’intérieur même des feuilles de la plante. Après l’éclosion, la larve se cache parfois sous le feuillage où elle peut se nourrir discrètement en raclant la surface. L’insecte réalise deux stades larvaires et deux stades de pupes avant de compléter son développement au stade adulte.

Lors de la pupaison finale, il se laisse tomber au sol. Une fois émergé, l’adulte s’installe sur la plante avec une préfé-

On retrouve donc les différents stades à différents endroits sur la culture et ceuxci sont difficiles à atteindre avec les insecticides. Des applications répétées sont souvent nécessaires. De plus, le thrips des petits fruits est résistant à plusieurs insecticides. Il développe rapidement de nouvelles résistances, d’où l’importance d’effectuer la rotation des insecticides utilisés. Enfin, plusieurs insecticides homologués contre le thrips ont un impact négatif important sur la santé et l’environnement.

Ayant pour objectif de trouver de nouveaux produits à faible impact environnemental pour favoriser la rotation et limiter l’apparition d’insectes résistants, l’IQDHO a réalisé un projet de tamisage de produits à faibles risques pour l’environnement qui avaient un potentiel pour lutter contre ce ravageur. Les essais de tamisage permettent d’évaluer l’efficacité de produits phytosanitaires sur les ravageurs en dépistant le nombre d’individus présents avant et après les traitements. Les produits sont comparés à un témoin à l’eau et à un produit conventionnel.

Les produits mis à l’essai n’étaient pas homologués contre le thrips des petits fruits dans la production d’annuelles en serre au moment de réaliser le projet, mais l’étaient dans d’autres productions horticoles. Sept produits en pulvérisation foliaire ont été appliqués sur des plants de verveines. L’essai fut répété sur trois années.

20Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles IQDHO
ROXANE BABIN, agr., Conseillère en serre et en R et D en entreprise, IQDHO Un thrips des petits fruits, vu au microscope, un insecte qu’il importe de tenir loin des récoltes. Photo : IQDHO.

des petits fruits

mages causés par les thrips deux années sur trois, mais laissaient des résidus blanchâtres qui rendaient les plants non commercialisables. Un des produits a causé une légère phytotoxicité observée sur le feuillage.

Le projet de tamisage mené par l’IQDHO n’a pas permis de mettre en évidence l’efficacité de nouveaux produits à faible

faible risque pour l’environnement

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 8 juin 202321
Photo du dispositif expérimental du projet. Photo : IQDHO. Les dommages de thrips sont apparents sur ce plant de verveine. Photo : IQDHO.

La 3e édition des bourses agrEAUresponsables Desjardins est lancée!

La Fédération de l’UPA de la Montérégie en partenariat avec Desjardins lance la 3e édition des bourses agrEAUresponsables Desjardins. Cette année, jusqu’à 92 000 $ seront remis en bourses aux entreprises agricoles de la région qui réaliseront des aménagements durables de 0,25 ha et plus et répondant à l’objectif d’améliorer la qualité de l’eau et de la biodiversité des cours d’eau.

Encore cette année, des bourses agrEAUresponsables Desjardins, variant

d’un montant de 300 $ à 1500 $ selon le type et la superficie de l’aménagement, seront remises aux productrices et producteurs agricoles de la région. En 2022, c’est un montant de 40 900 $ qui a été remis en bourses.

Deux bourses distinctives pour des fermes exceptionnelles Pour une troisième année, deux bourses agrEAUresponsables Or Desjardins, d’un montant de 10 000 $ chacune, seront

remises à deux entreprises agricoles qui se seront démarquées soit par un projet exceptionnel ou en tant qu’entreprise exceptionnelle. NOUVEAU POUR L’ÉDITION 2023 : des 2e et 3e places pourraient être octroyées dans chacune des catégories, pour des bourses d’un montant respectif de 5000 $ et 2 500 $.

« La Fédération de l’UPA de la Montérégie est fière d’encourager et de valoriser les entreprises agricoles de la Montérégie qui travaillent à mettre en place des aménagements agroenvironnementaux durables en bordure de cours d’eau ou le long d’un fossé agricole. Merci à Desjardins, car grâce à notre partenariat, les productrices et les producteurs agricoles peuvent maintenant profiter d’un soutien financier à la hauteur de leur contribution au développement de l’agriculture durable. J’invite tous les agricultrices et agriculteurs à soumettre leur candidature dès maintenant pour l’édition 2023 », a déclaré Julien Pagé, 1er vice-président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Mise en candidature

Les productrices et les producteurs agricoles ont jusqu’au 29 septembre 2023 pour soumettre leur candidature. Pour connaître les conditions d’admission et pour télécharger les formulaires de candidature, rendez-vous sur le site Web de l’UPA Montérégie au : monteregie.upa. qc.ca/ producteur/outils-et-ressources/ bourses-agreauresponsables.

Rappelons qu’un montant total de 450 000 $ sur trois ans est investi par Desjardins afin de mettre en place un programme de soutien et de reconnaissance agroenvironnementale régionale.

Rappel

En mars 2021, la Fédération de l’UPA de la Montérégie en partenariat avec Desjardins a mis en place le programme de soutien et de reconnaissance : Ferme agrEAUenvironnementale. Ce programme comprend deux volets :

• Volet #1 : Bourses agrEAUresponsables Desjardins

Les bourses sont remises aux entreprises agricoles qui mettent en place des aménagements durables de plus de 0,25 ha et répondants à l’objectif d’améliorer la qualité de l’eau et de la biodiversité des cours d’eau.

• Volet #2 : Reconnaissance Ferme agrEAUenvironnementale

La reconnaissance Ferme agrEAUenvironnementale permet de valoriser les entreprises agricoles qui mettent en place au moins trois pratiques agroenvironnementales touchant au moins trois des cinq thématiques suivantes :

> Réduction de l’usage de pesticides;

> Amélioration de la santé et de la conservation des sols;

> Amélioration de la gestion des matières fertilisantes;

> Optimisation de la gestion de l’eau;

> Amélioration de la biodiversité.

22Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles

Programme des technologies propres

Nouvelles demandes acceptées depuis le 1er juin

Ottawa lance une nouvelle période de réception des demandes pour le Programme des technologies propres en agriculture (PTA) – volet Adoption afin d’aider les productteurs agricoles à rendre leurs activités de plus en plus durables. Depuis le 1er juin, le programme des TPA, qui cible trois domaines prioritaires, soit l’énergie verte et l’écoénergie, l’agriculture de précision et les solutions de bioéconomie, il est possible de poser sa candidature.

Cette nouvelle période de réception des demandes du volet Adoption offrira des subventions non remboursables de 25 000 $ à 2 000 000 $ pour aider les producteurs agricoles à acquérir et installer des équipements pouvant réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou présentant d’autres avantages connexes pour l’environnement.

Priorité

La priorité sera accordée à l’écoresponsabilité et aux projets qui se montrent les plus prometteurs à réduire de façon mesurable les émissions des GES et celles liées au méthane et aux engrais, conformément aux objectifs du gouvernement du Canada.

À noter : les organisations qui ont obtenu du financement du volet Adoption par le passé ne sont pas admissibles.

Investissements majeurs

Les 249 projets annoncés jusqu’à présent dans le cadre du Programme des TPA se chiffrent jusqu’à 95,8 M$.

L’entreprise Entosystem de Drummondville a, par exemple, reçu 2 M$ dans le cadre du volet Adoption des TPA pour l’achat et l’installation de technologies et

d’appareils écoénergétiques de pointe, simplifiant ainsi la production de produits à base d’insectes utilisés dans les engrais et les aliments pour animaux. Pour rappel, dans le cadre du Plan climatique renforcé et du Plan de réduction des émissions, le gouvernement du Canada a accordé plus de 1,5 G$ pour accélérer les progrès de réduction des émissions du secteur agricole et rester un

chef de file mondial de l’agriculture durable. De ce montant, 495,7 M$ ont été affectés au Programme des TPA.

Pour information : aafc.act-a-tpaa.aac@agr.gc.ca ou composez le 1-877246-4682. Des renseignements sur le programme sont aussi publiés sur le site https://agriculture.canada.ca/fr/programmes/ technologies-propres-agriculture-voletadoption.

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 8 juin 202323

Conférence Expo-juges 2023

Une activité pour aiguiser le sens de l’observation

Entre juges, participants, bénévoles et préparateurs, plus de 75 personnes étaient présentes sur le site de Crackholm Holsteins, dans le cadre de l’édition 2023 de la Conférence Expo-juges, tenue le 24 mai. En plus des vaches fournies par la ferme, une collaboration a été faite avec l’École de préparation en accueillant sur le site, plusieurs génisses préparées lors de cette formation. Les fermes Fleury Holstein, Fortale Holstein, Ferme Milibro et Ferme Margot ont généreusement fourni des animaux pour les deux évènements.

Cette activité, animée par Yvon Chabot, a permis à 29 juges officiels et juges aspirants, de même qu’à 19 participants, de mettre en pratique leurs connaissances par le jugement de six différentes classes dont une composée de génisses Ayrshire, pour un total de 37 sujets présentés. Parmi les 19 participants présents, sept était des candidats-juge tentant leur chance d’avoir une future place au centre des arènes de jugement.

Cette année, le placement officiel des trois classes de génisses et des trois classes de vaches était déterminé par un panel formé de juges officiels d’expérience, soit Callum Mckinven, Pierre Boulet ainsi que Richard Landry.

Le juge Martin Poirier, président du comité Expo de Ayrshire Québec, s’est joint au panel pour sélectionner le classement officiel pour les génisses Ayrshire. Le classificateur Bruno Jubinville était également sur place et a su répondre aux questionnements des juges et expliquer

en détail l’évaluation de certaines parties d’une vache comme la capacité laitière.

Discussions et panel

Plusieurs discussions animées ont abordé le futur de l’industrie laitière en lien avec l’adaptation des jugements d’animaux d’exposition. Dans les animaux d’aujourd’hui, on recherche une bonne largeur du poitrail et la largeur de l’animal dans toutes ses parties est importante. Le positionnement du trochanter a aussi eu sa place dans les discussions.

Le panel a mis en garde les juges d’évaluer l’ensemble des parties d’un animal au lieu de mettre l’emphase sur une seule grande force et/ou faiblesse de l’animal. Le panel a aussi pris le temps de couvrir l’importance d’avoir de bons pieds et membres chez les génisses ainsi qu’une stature raisonnable. On recherche des qualités chez des génisses qui permettront de devenir des vaches durables, dans n’importe quel environnement.

Sur l’heure du dîner, une mise au point générale a été fait. Plusieurs recommandations du comité Expo-juges ont été partagées avec les participants :

Pour les expositions provinciales de la fin de l’été et de l’automne, les gagnantes de la classe 3 ans senior paraderont maintenant dans le Grand championnat et les jugements Holstein régionaux tenus après le 1er août sont invités à faire de même. Pour des jugements présentant plusieurs classes de jeunes vaches, cette recommandation vient équilibrer les

championnats. Elle permet également aux 3 ans senior, qui ont de plus en plus trois vêlages à leur actif, de compétitionner dans le Grand championnat avec des animaux qui ont également trois vêlages ou plus.

Les expositions sont aussi encouragées à retirer la classe des 1 an automne non-vêlée de leur jugement tenu à partir du premier juillet afin de promouvoir un âge au premier vêlage de 24 mois ou moins.

Un rappel a été fait aux juges d’utiliser les nouveaux noms de classes lors de leurs allocutions.

Lors des deux championnats de la journée, les juges et participants ont eu la chance de mettre à jour leurs techniques de jugement lors de ce type de classe. À leur tour, Daniel Brochu et Steve Comtois ont fait part de leurs processus de jugement, en plus des bons coups et des erreurs à éviter pendant un championnat.

24Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles
Image captée lors de l’événement du 24 mai. Photo : Holstein Québec.

Tout savoir sur la mise en marché de proximité

prise de production agricole ou de transformation alimentaire et la clientèle (circuits courts de distribution). Elle participe également à réduire la distance parcourue par les aliments entre le lieu de production et le point de vente.

Depuis longtemps, la mise en marché de proximité est étroitement associée aux marchés publics et aux kiosques de vente à la ferme. Au fil des années, de nouvelles formes novatrices ont émergé, telles que :

de faire découvrir aux consommateurs les saveurs régionales et le savoir-faire des artisans. Ils leur donnent la possibilité de se procurer, à un même endroit, tous les produits nécessaires pour cuisiner un repas 100 % local.

KATHERINE DUCHARME, conseillère en agrotourisme et en mise en marché de proximité, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

MOHAMMED ADLI, conseiller en agrotourisme et en mise en marché de proximité, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Ce mode de commercialisation permet aux consommateurs d’aller à la rencontre des entreprises agroalimentaires et d’en apprendre davantage sur leurs produits et leurs pratiques, mais aussi sur la réalité des personnes qui y travaillent. Se procurer des produits directement auprès d’une entreprise, c’est soutenir les efforts de gens passionnés qui s’emploient à mettre des aliments frais et de qualité dans notre assiette.

La mise en marché de proximité favorise un rapprochement entre l’entreprise et le consommateur en faisant intervenir tout au plus un intermédiaire entre l’entre-

• les marchés virtuels et les boutiques en ligne;

• les paniers de l’agriculture soutenue par la communauté;

• l’autocueillette;

• l’agrotourisme et le tourisme gourmand;

• la vente directe à un détaillant, à un restaurant, à un hôtel, ou encore à un établissement scolaire ou un établissement de santé.

Une avenue de plus en plus populaire

Les produits offerts directement par l’exploitant agricole ou le transformateur alimentaire sont demandés. Cette tendance a été accentuée par la pandémie de COVID 19. Voici le portrait de ce mode de mise en marché en Montérégie :

• La région compte plus de 20 marchés publics.

• Plus de 415 producteurs écoulent le fruit de leur production dans des marchés publics. Ces derniers permettent

• Quelques marchés possèdent une plateforme virtuelle. Ils permettent de commander des produits locaux en ligne et de les recevoir à la maison ou à un point de chute donné. Grâce aux marchés virtuels et à l’achat en ligne, manger des produits locaux toute l’année devient plus facile. Le consommateur a accès à une grande variété de produits tout en limitant ses déplacements. Par ailleurs, un nombre croissant d’entreprises offrent la possibilité d’acheter des produits en ligne. Diverses options existent, que ce soit directement sur le site Web d’un producteur agricole ou encore sur un site Web transactionnel collectif de vente.

• Plus de 130 fermes offrent des paniers selon la formule de l’agriculture soutenue par la communauté. Selon cette formule, le consommateur conclut une entente avec un producteur en achetant à l’avance une part de ses récoltes pour une période déterminée. L’abonnement à des paniers maraîchers garantit un revenu régulier au producteur en échange de fruits et de légumes fraîchement cueillis.

• Dans le secteur de l’agrotourisme et du tourisme gourmand, plus de 370 producteurs agricoles offrent des activités d’agrotourisme. La plupart proposent :

• des activités d’interprétation;

• des visites et des activités d’animation à la ferme;

• de l’hébergement;

• de la restauration mettant en valeur les produits de la ferme et de la région.

• Les expositions agricoles sont l’occasion de se familiariser avec le monde agricole et de rencontrer des producteurs et des transformateurs dans une atmosphère agréable et festive. En plus des stands de produits agroalimentaires, les expositions agricoles proposent de nombreuses activités pour toute la famille : concours d’animaux, rencontres avec les exposants agricoles, présentation de la machinerie agricole, mini-ferme, jeux et manèges.

Les avantages de la mise en marché de proximité

Ce type de mise en marché profite à un grand nombre de personnes. Au nombre des avantages, soulignons :

• l’accès à des produits frais, diversifiés et de qualité fournissant une alimentation saine;

• une meilleure connaissance de la provenance des aliments et des modes de production;

• une plus grande visibilité des produits locaux;

• la mise en valeur du secteur bioalimentaire, des produits et du métier d’agriculteur et de transformateur;

• une contribution à l’occupation dynamique du territoire et à l’économie locale et régionale.

Des occasions d’affaires à saisir

La commercialisation axée sur la proximité réduit le nombre d’intermédiaires. Les producteurs agricoles et les transformateurs artisans qui optent pour ce type de mise en marché le font pour plusieurs raisons, notamment :

• diversifier leurs sources de revenus;

• nouer une relation directe avec les consommateurs et profiter d’une rétroaction sur leurs produits;

• établir la notoriété des produits et de l’entreprise.

De façon générale, à travers la Montérégie, plus de 1300 fermes sont prêtes à accueillir les consommateurs avec une offre de produits très diversifiée : légumes, fruits, viande, alcools, fromages et produits du miel ou de l’érable.

Il ne faut pas hésiter à aller à leur rencontre cet été!

Liens utiles

- Association des marchés publics du Québec (www.ampq.ca)

- Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (www.cape.coop)

- Terroir et Saveurs du Québec (www.terroiretsaveurs.com)

- La Montérégie, le Garde-Manger du Québec (www.gardemangerduquebec.ca)

- Tourisme Montérégie (www.tourisme-monteregie.qc.ca)

Gestion et Technologie AgricolesJeudi 8 juin 202325
Photo : Éric Labonté, MAPAQ.

Bilan 2022 positif pour pour la politique bioalimentaire et l’autonomie alimentaire

C’est sur le thème Fiers d’alimenter l’économie durable du Québec que le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, André Lamontagne, a ouvert la 4e rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire 2018-2025 – Alimenter notre monde

Le ministre a dévoilé un bilan positif des actions de la dernière année. Alors que certains résultats dépassent les cibles, le bilan démontre que le gouvernement est engagé vers une plus grande autonomie alimentaire au Québec.

Des chiffres, des faits Notamment, les investissements cumulés devancent largement les projections pour 2022, avec 2,2 G$ de plus cette année, pour un total de 13,8 G$. Tout indique que la cible de 2025 sera atteinte, voire dépassée en 2023.

La Stratégie de croissance des serres 2020-2025 demeure un levier d’investissement efficace. Depuis décembre 2020, 387 projets ont été acceptés, pour des investissements totalisant 502 M$. Déjà 54 % de l’objectif de la Stratégie est atteint, soit de doubler la superficie des serres de fruits et légumes qui était de 123 hectares en 2018.

Le réflexe d’acheter local se cristallise de plus en plus au Québec et les objectifs d’achat d’aliments québécois du gouvernement sont en voie d’être atteints dans

les institutions publiques. En outre, le nombre d’adhérents à Aliments du Québec est maintenant supérieur à 1 600, soit une augmentation de 25 % par rapport à avril 2020, pour plus de 26 240 produits certifiés (hausse de 19 %). Les Québécois ont d’ailleurs davantage confiance dans les aliments d’ici qu’avant, et Aliments du Québec se démarque grâce à la confiance que 7 consommateurs sur 10 ont exprimée dans son logo en 2023.

Vers une plus grande autonomie

L’appui du gouvernement au développement de l’autonomie alimentaire porte ses fruits, au bénéfice des Québécois. Ceuxci trouvent davantage de produits d’ici à l’épicerie. La croissance des ventes se poursuit et elle est particulièrement attribuable à la performance des petites et moyennes entreprises québécoises, lesquelles ont connu des gains de 11 % et de 12 % entre 2021 et 2023.

L’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales contribue significativement à l’accélération du virage écologique au Québec. Depuis 2022, plus de 2 800 entreprises agricoles se sont engagées, sur une période de trois ans, à adopter des pratiques générant des gains environnementaux importants et allant au–delà des exigences réglementaires. C’est une entreprise sur dix.

Cette année encore, les exportations sont en hausse et affichent 11 % de plus

qu’en 2021. Les céréales ainsi que les fruits et légumes ont contribué à cette hausse. La diversification des produits exportés et des marchés constitue un élément positif. Par exemple, les Philippines, le Mexique, l’Indonésie et le Royaume-Uni sont des marchés où les exportations ont plus que doublé depuis 2019, passant de 286 M$ à 728 M$ en 2022.

À noter

• La valeur du contenu québécois a atteint 34,4 G$ en 2022, ce qui représente une augmentation de 7,6 % par rapport à 2021;

• Les exportations bioalimentaires internationales du Québec se sont élevées à 11,4 G$ en 2022, une hausse de 11 % par rapport à 2021;

• Le Québec compte maintenant plus de 121 000 hectares en production biologique, une hausse de 6,5 % par rapport à l’année 2021.;

• Dans le budget 2022-2023, le gouvernement a prévu 562 M$ sur trois ans, c’est-à-dire jusqu’en 2025, pour assurer la poursuite d’initiatives dans le cadre de la Politique et pour maintenir l’accélération des investissements pour une plus grande autonomie alimentaire;

• Dans le budget 2023-2024, le gouvernement a annoncé 856,3 M$ pour soutenir le secteur bioalimentaire, dont 175 M$ supplémentaires pour accroître l’autonomie alimentaire du Québec.

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, a dévoilé des indicateurs à la hausse pour la productrion et l’exportation bioalimentaire.

26Jeudi 8 juin 2023Gestion et Technologie Agricoles
Photo : gracieuseté.
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