Gestion technologique et agricoles

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CULTIVER L A Pla R Oréussite MOTION DE L’A G R I C U LT U R E E N MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

CULTIVER la réussite

e Jeudi 77 avril 47 | 444 Numéro avril2022 2022| Volume | Volume | 2 e Numéro

Aussi dans cette édition : Jardiner est bon pour la planète

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Un gala hommage aux agricultrices

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Les cultures intercalaires

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Une relève agricole formée et engagée


2 - Jeudi 7 avril 2022 - Gestion et Technologie Agricoles


L A P R O M O T I O N D E L’A G R I C U LT U R E E N M O N T É R É G I E E T A U C E N T R E - D U - Q U É B E C

DOMAINE VINÉTERRA - MONT-SAINT-HILAIRE

Du rêve à la réalité Eliane TREMBLAY-MOREAU GTA

Lorsqu’est venu le temps de faire son choix de carrière, Éliane Martin n’aurait jamais pensé vivre de l’agriculture. Elle avait opté pour devenir médecin ou encore vétérinaire, mais c’est lorsque ses parents, Isabelle Beauchemin et René-Carl Martin, se sont lancés dans la viniculture qu’elle a eu une étincelle. Étant propriétaires d’une ferme familiale de grandes cultures et d’une érablière, ils ont eu le désir de se diversifier. Le Domaine Vinéterra s’est concrétisé en 2016 par la plantation de 9000 vignes. Chaque année, de nouveaux plants ont été ajoutés et le vignoble compte aujourd’hui 22 000 plants d’une quinzaine de variétés. C’est en 2020 que le chai a été construit aux abords de l’autoroute 20 à Mont-Saint-Hilaire et qu’il a ouvert ses portes au public. La jeune femme de 22 ans a fait un diplôme d’études collégiales en Technolo-

gie des procédés et de la qualité des aliments à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec ainsi qu’un diplôme d’études professionnelles en Services en sommellerie. Elle fait actuellement un baccalauréat multidisciplinaire en administration des affaires et gestion de la relation client à l’Université Laval. « Nous sommes les trois propriétaires du vignoble. La famille nous aide beaucoup. Je prévois de prendre les rênes de l’entreprise dans une dizaine d’années. Mes parents seront toujours là, mais ils ne seront plus actionnaires et pourront prendre leur retraite », explique Éliane Martin. Ce qui passionne la jeune femme est la technique derrière le vin. La chimie et la science du vin la fascinent. Elle aime également le travail en famille et le partage de ses connaissances avec les clients.

Démystifier le vin

Sulfite et maux de tête sont des mythes très présents en lien avec le vin. « En rencontrant notre clientèle, nous nous rendons compte que les gens ont plusieurs préjugés, notamment avec les sulfites. Il y en a dans plusieurs aliments, dont les fruits séchés et les noix. Les

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES ET COORDINATION : Eliane Tremblay-Moreau CONTRÔLEUR : Monique Laliberté

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ ET PRODUCTION : Guillaume Bédard PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Luc Desrosiers Isabelle St-Sauveur

DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

journalgta.ca

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Publié 12 fois par année par DBC Communications inc. 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4

Visite au vignoble

Les gens sont invités à venir visiter le vignoble et les propriétaires. Dégustation, autocueillette ou pique-nique, quelques activités peuvent être faites sur le site. Pour agrémenter la faim, des pizzas maison ainsi que des plateaux de fromages et charcuteries locaux sont au menu. Des produits maraîchers et autres produits locaux sont également disponibles à la boutique. Éliane Martin a plusieurs projets en tête pour compléter son offre, notamment produire de la bière ou encore confectionner des beignes artisanaux. www.vineterra.ca

26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec

Imprimé par Imprimerie Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mira­beau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs. Prix d’abonnement : 1 an (taxes incluses)...............3500$ Poste publication - convention : PP40051633

Elle a d’ailleurs raconté qu’elle a le sentiment du devoir accompli lorsqu’un client change d’avis en dégustant son vin.

Merci de recycler ce journal.

Prochaine édition 5 mai

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maux de tête sont plutôt causés par l’alcool. Il ne faut pas oublier que le vin a un taux d’alcool plus élevé que la bière. Nous aimerions donner des formations pour partager nos connaissances avec notre clientèle », souligne Isabelle Beauchemin. Les vins du Québec ont souvent eu une mauvaise réputation. Certaines personnes ont dégusté quelque chose qu’ils n’ont pas aimé et ont depuis un blocage envers les vins québécois. « Nous avons pour mission de faire changer cette réputation. Lorsque nous faisons des dégustations, il n’est pas rare d’entendre que nos vins sont bons pour des vins québécois. Les temps ont changé et il y a plus d’expertise qu’avant. Nous avons de bons œnologues qui nous accompagnent dans le processus », poursuit Éliane Martin.

Les noms des leurs vins sont des légendes de Mont-Saint-Hilaire. Photos François Larivière | Le Courrier ©

ÉDITEUR : Benoit Chartier

René-Carl Martin, Éliane Martin et Isabelle Beauchemin sont les propriétaires du Domaine Vinéterra.


LA BROUETTE MARAÎCHÈRE - SAINT-LOUIS

Une pépinière comestible diversifiée Eliane TREMBLAY-MOREAU GTA

Pour Émilie Guérard, il est important de comprendre le processus de l’alimentation. Fille d’agriculteurs et bachelière en sociologie, elle a suivi des formations agricoles et c’est en 2016 qu’elle a fondé la Brouette maraîchère. L’entreprise se spécialise dans la production de plants potagers, fines herbes, fleurs comestibles et médicinales en pot, le tout dans une production maraîchère intensive et diversifiée. Sa production s’élève à 40 000 plants en pot par an avec

une variété de 250 plants. Elle aimerait augmenter sa production à 75 000 plants d’ici cinq ans. Ses végétaux sont certifiés biologiques. « J’aime comprendre comment les choses sont faites. Il est important de savoir qu’à partir d’une graine, on peut faire pousser des légumes et de comprendre chaque propriété. C’est de là qu’est partie l’idée de la Brouette maraîchère », indique Mme Guérard. En 2020, Émilie Guérard a trouvé le coin parfait pour établir sa production et y vivre. « C’est difficile pour la relève agricole de trouver un terrain abordable. Je suis

vraiment tombée en amour avec SaintLouis. C’est paisible. Il y a l’espace pour mettre deux serres. Il y avait aussi une maison qui venait avec la terre, donc c’est un bonus », souligne Mme Guérard.

L’écoresponsabilité

L’écologie est une valeur importante pour elle. « L’exploitation de serres nécessite énormément d’eau. La consommation d’eau à Saint-Louis est assez limitée. Nous en avons suffisamment pour nos plants. J’avais vu qu’il était possible d’installer un système de récupération d’eaux de pluie pour arroser ses plantations. Il suffit de filtrer l’eau et nous ne sommes plus dépendants de la municipalité », ajoute Émilie Guérard. Son idée originale lui a d’ailleurs fait remporter la bourse agricole de la MRC des Maskoutains 2021. Elle utilisera le

montant de 10 000 $ pour réaliser son projet et ainsi avoir une pépinière écoresponsable.

Choisir l’agriculture

Pour elle, l’agriculture est un métier valorisant qui n’est pas routinier. Chaque année lui apporte de nouveaux défis et la porte à adapter ses techniques au fil de ses expériences. « C’est important que le Québec ait sa relève agricole pour être autonome. C’est un métier stressant et qui est souvent mal représenté, mais c’est un métier fabuleux qui est à la base de notre alimentation. La relève s’approprie l’agriculture et la réinvente », poursuit-elle. Il est possible de commander ses plants sur le site de la Brouette maraîchère au www.labrouettemaraichere.com

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L’équipe de la Brouette maraîchère compte cinq personnes, dont Émilie Guérard qui est la propriétaire de l’entreprise. Photo François Larivière | Le Courrier ©


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FERME JEAN CLAUDE ET GABY BELVAL - SAINTE-HÉLÈNE-DE-BAGOT

Suivre les traces de sa famille Eliane TREMBLAY-MOREAU

GTA

Pour Laurie, Audrey et Michaël Belval, il était impensable de ne pas prendre la relève de la ferme Jean-Claude et Gaby Belval de Sainte-Hélène-de-Bagot. « Nous allons à l’étable depuis toujours. Il était naturel pour nous de suivre les traces de nos parents. Ça fait longtemps que la ferme existe. Notre mission est d’améliorer la génétique et de moderniser l’étable », explique Audrey Belval. Fondée en 1956 par leur arrière-grandpère, Armand Belval, la ferme laitière de 70 têtes a bien évolué au fil du temps. Elle vient d’ailleurs d’être agrandie et de se munir d’un système à stabulation libre pour une quarantaine de vaches.

La relève

Laurie et Audrey Belval, âgées respectivement de 21 et 19 ans, sont toutes les deux finissantes à l’Institut de technologie

agroalimentaire du Québec de Saint-Hyacinthe. Laurie Belval termine son diplôme d’études collégiales (DEC) en Technologie des productions animales afin d’en apprendre sur les différentes techniques d’élevage, tandis que Audrey Belval complète son DEC en Gestion et technologies d’entreprise agricole pour s’occuper du côté administratif. Michaël Belval, âgé de 15 ans, est encore au secondaire. Il prévoit quant à lui de compléter un diplôme d’études professionnelles dans un domaine connexe à l’agriculture. Ce qui l’intéresse est la mécanique agricole. Ensemble, ils vont se compléter et se séparer les tâches. Le bien-être animal est une des priorités des Belval. « En stabulation libre, les vaches sont libres d’aller se faire traire quand elles sont prêtes. Ça augmente leur qualité de vie et c’est beaucoup plus facile pour la conciliation travail-famille. Nous savons que nous allons avoir des enfants et ça nous permettra d’avoir des horaires plus normaux. La stabulation libre est le futur », mentionne Laurie Belval. Celle-ci a d’ailleurs effectué un stage au sein de l’entreprise Jolco Equipements, qui distribue l’équipement de traite robotisé afin de se familiariser avec le système.

La bourse agricole

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Les rénovations de la ferme sont terminées depuis la mi-février.

Audrey et Laurie Belval sont les récipiendaires de la bourse agricole 2021 de la MRC des Maskoutains. Elles ont reçu un montant de 10 000 $ qui leur servira à rénover une partie de l’étable.

Michaël, Laurie et Audrey forment la 4e génération de la ferme. Photos Robert Gosselin | Le Courrier ©

« Nous allons faire une pouponnière et des parcs de vêlage. Nous aimerions aussi avoir plus de vaches », indique Audrey Belval. Possédant 20 % des parts de l’entreprise chacune, elles sont choyées d’être aussi bien encadrées par leurs parents et grands-parents.

« Nous avons pris beaucoup de décisions quant aux rénovations. Notre famille nous fait confiance et nous en sommes reconnaissantes. Lorsqu’on compare avec d’autres étudiants de nos programmes, on constate que certains n’ont pas le même soutien que nous », souligne Audrey Belval.


La Fédération de la relève agricole du Québec fête ses 40 ans Depuis sa fondation en 1982, la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) a contribué à améliorer les conditions de démarrage et de transfert d’entreprises pour les jeunes agriculteurs et agricultrices d’ici. Les actions posées par la FRAQ s’inscrivent dans une volonté de représenter les jeunes entrepreneures et entrepreneurs agricoles dans les lieux de décision, de défendre leurs intérêts lorsque la situation l’exige et de valoriser la profession agricole. La FRAQ est affiliée à l’Union des producteurs agricoles (UPA), et regroupe près de 2000 membres de 16 à 39 ans qui gravitent dans le milieu de l’agriculture et son adhésion est volontaire. L’organisation ne représente pas que ces membres, mais bien l’ensemble de la relève agricole du Québec. Aujourd’hui, la FRAQ compte 13 syndicats régionaux établis sur l’ensemble du territoire du Québec. Cela n’a cependant pas toujours été facile pour la Fédération de défendre ses points. À titre d’exemple, les jeunes de la relève ont dû se battre pendant près de 15 ans afin d’obtenir gain de cause dans le dossier des iniquités fiscales entre les transferts apparentés et non-apparentés des entreprises agricoles. Jusqu’à tout récemment, il était plus avantageux pour un parent de vendre sa ferme à un étranger plutôt qu’à ces propres enfants. C’est grâce à la mobilisation de milliers de jeunes sur plusieurs années que la FRAQ a finalement réussie à mettre fin à cette iniquité.

À travers les activités et mobilisations de ses groupes régionaux, ses groupes locaux et ses activités nationales, la FRAQ tente d’offrir des occasions pour ces membres, et même les non-membres, de s’informer, se former, développer un réseau de contacts pour leurs projets agricoles et développer leurs compétences de gestionnaires. Cela fait ainsi déjà 40 ans que partout à travers le Québec, les jeunes se rassemblent pour discuter et parfaire leurs connaissances sur une grande diversité de sujets et enjeux qui les touchent. À l’automne dernier, la FRAQ a lancé un sondage visant à consulter non seulement ces membres, mais également l’ensemble de la communauté agricole afin de brosser un portrait de la perception quant aux prix et à l’accès à des terres cultivables. Au cours de cette consultation, les répondants et répondantes étaient également invités à se positionner sur des solutions potentielles pour favoriser l’accès aux terres et diminuer l’impact de la hausse des prix. L’accès à des terres agricoles de qualités pour nos agriculteurs et agricultrices est d’un grand intérêt pour la relève, c’est pourquoi près de 700 réponses ont été enregistrées en une semaine, dont 86% étaient âgés de moins de 39 ans. Pour ses 40 ans, la FRAQ est fière d’annoncer que son conseil d’administration atteint la parité avec 7 administratrices et 6 administrateurs. La représentation des femmes, particulièrement dans le milieu agricole, est un enjeu central afin d’assu-

Au Rendez-vous des décideurs, les administratrices et administrateurs de tous les syndicats régionaux affiliés se sont rassemblés pour étudier les résultats du sondage de l’accès et du prix des terres. Photo gracieuseté

rer une diversité des voix dans nos lieux décisionnels. La relève agricole est fière de prendre une part active dans la marche pour une plus grande présence des fem-

mes dans le milieu agricole. De plus, madame Julie Bissonnette a été réélue pour un troisième mandat à titre de présidente de la Fédération.

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PÉPINIÈRE ABBOTSFORD

Jardinez! C’est bon pour la planète

Les bienfaits de l’horticulture sont nombreux pour la santé physique et mentale. Cela permet de prendre l’air, de rester actif et de réduire le stress. Dans cet article, nous nous attardons surtout aux bénéfices environnementaux de cette activité! Bien sûr, à la base, toute plante produit de l’oxygène et capte le carbone, filtrant l’air. Voilà déjà une excellente raison d’en retrouver le plus possible dans notre environnement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Lutter contre les îlots de chaleur

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Les îlots de chaleur! Ils rendent la vie dure aux citadins, quand la canicule estivale s’installe! On se trouve en présence d’un îlot de chaleur quand la température varie, durant une période donnée, entre un milieu urbain et un milieu rural. Quand l’asphalte, les voitures, les bâtiments captent et emprisonnent la chaleur. Mais en s’entourant de végétaux, on se trouve à pratiquer la végétalisation, qui se

définit comme « l’action de couvrir des surfaces avec des végétaux en tout genre1 ». C’est là le moyen le plus accessible et le plus simple de lutter contre les îlots de chaleur! Comment? Grâce à ces deux impacts positifs de la végétalisation : • Elle crée de l’ombre sur les stationnements, les édifices et les routes; • Les plantes rejettent de l’eau (évapotranspiration), ce qui contribue à rafraîchir l’air. De plus en plus de villes déploient des efforts pour réduire l’accumulation de chaleur, en augmentant leurs quotas de plantation minimale, donc en y accordant des budgets plus importants, et en multipliant les parcs et les espaces verts, notamment. Le mot qui désigne la superficie du couvert végétal, le sommet des arbres vu comme un tout, est très joli : canopée. En ville, on parlera de la canopée urbaine, et on y accorde de plus en plus d’importance, sachant à quel point celleci a des effets bénéfiques sur la santé d’une population et sur l’environnement. C’est logique! Plus il y a d’arbres, moins il y aura de soleil au sol, moins il fera chaud! Le soleil sert alors à la plante, plutôt que de tout bonnement réchauffer le sol et les autres surfaces.

Captation des eaux de surface

Les espaces végétalisés favorisent aussi la bonne captation des eaux de surface. En fait, les plantes permettent de filtrer

l’eau de pluie et de l’absorber, l’empêchant de se diriger vers les canalisations. Le sol joue alors un rôle très important de décontamination de l’eau, alors que les racines vont capter et dégrader des éléments comme le sel de déglaçage, l’huile ou les métaux lourds. Vous devez composer avec des accumulations d’eau? Saviez-vous que vous pourriez vous installer un jardin de pluie (ou jardin pluvial)? Il s’agit d’un espace où vous planterez des végétaux qui sont particulièrement efficaces pour capter l’eau de pluie et la garder assez longtemps

pour qu’elle puisse s’infiltrer dans le sol. L’eau s’absorbe tranquillement plutôt que de ruisseler en surface ou de partir vers les égouts. En plus, ces zones peuvent servir d’habitat et de garde-manger à des oiseaux ou des insectes pollinisateurs! Ce sujet nous passionne! Passez nous voir pour en discuter et découvrir quelles plantes vous pourriez sélectionner pour participer à la végétalisation de votre environnement! 1http://www.monclimatma-


CONCOURS TOURNEZ-VOUS VERS L’EXCELLENCE

La crème de la relève agricole invitée à se manifester dès maintenant Afin de contribuer à la réussite et au rayonnement des jeunes entrepreneurs, La Financière agricole du Québec tient son concours annuel Tournez-vous vers l’excellence! La période de mise en candidature pour l’édition de 2022 débute aujourd’hui. Celles et ceux qui se distinguent par leurs aptitudes professionnelles et leurs qualités de gestionnaire dans le secteur de l’agriculture sont dès maintenant invités à s’y inscrire. Les jeunes entrepreneurs agricoles ont jusqu’au jeudi 28 avril 2022 pour soumettre leur candidature auprès de leur centre de services de La Financière agricole. Dix finalistes seront sélectionnés en fonction de l’excellence de leur profil d’entrepreneur, de leurs réalisations ainsi que des qualités de gestionnaire qui les animent. Le formulaire d’inscription et les critères d’admissibilité se trouvent sur la page Web du concour.

Faits saillants

• Le grand gagnant recevra une bourse de 5000 $. • Deux lauréats obtiendront chacun 2500 $. • Un candidat recevra une bourse de 1 500 $ pour ses actions en matière de développement durable. • Le Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA) décernera une bourse de 1500 $ à l’un des candidats qui se sera illustré notamment par l’importance de son encadrement ou de son mentorat. • De plus, tous les participants admissibles recevront un chèque cadeau d’une valeur de 150 $ applicable sur l’un des produits, l’une des activités ou l’une des formations du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). • Le dévoilement des gagnants aura lieu le 23 novembre prochain, dans le cadre de l’édition 2022 du Colloque gestion du CRAAQ.

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COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE DE LA MONTÉRÉGIE

Des nouveautés en Formation agricole en Montérégie Pour une formation initiale

KARINA SALAZAR,

Répondante en formation agricole

Le printemps, amène de nouvelles activités de perfectionnement tout aussi diversifiées et qu’intéressantes.

Formation sur les pesticides pour les producteurs participants au programme CANADAGap

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Cette organisation exige dorénavant que les personnes qui manipulent les pesticides aient une formation axée sur la sécurité et la salubrité. D’une durée d’une heure et demie, elle permettra aux travailleurs d’acquérir les connaissances nécessaires pour assurer leur sécurité dans toutes les étapes liées à l’épandage des pesticides. Afin d’accommoder l’ensemble des producteurs, cette formation est offerte en français et en ligne. Les frais d’inscription sont de 50 $+ taxes par participant. Pour vous inscrire, ou en savoir davantage, veuillez visiter le site www.cible.agricarrieres.qc.ca et sélectionner « Utilisation des pesticides sous surveillance ».

L’école professionnelle de SaintHyacinthe offre un diplôme d’études qui vise à donner les compétences nécessaires à la production de divers types de végétaux : préparation du sol, implantation, entretien, récolte et mise en marché d’une culture, entretien de la machinerie et des bâtiments nécessaires à la production. Il peut s’agir de la production de légumes, de fruits ou de fleurs, en serre ou en champ. Le programme couvre également la pomiculture, la viticulture, la production de petits fruits, de pommes de terre, de gazon ou de sapins de Noël. D’une durée de 1200 heures réparties sur 11 mois ce programme met l’accent sur l’aspect pratique et dispensé en alternance travail études. Ce qui donne au programme un volet pratique très important. Avec cette formation nous pourrons compter sur des ouvriers agricoles qualifiés en production maraîchère.

Une nouvelle formation : Initiation à la fabrication de kombucha et lactofermentation – à distance.

Madame Marie-Eve Gaudet viendra partager son expertise pour outiller les producteurs agricoles qui ont des surplus de récoltes à valoriser et souhaitent commercialiser en utilisant une autre méthode que la congélation. Faites vite pour vous inscrire, le nombre de places est limité!

Institut de technologie agroalimentaire Service de la formation continue Sans frais : 1 800 383 6272 fc@itaq.ca Pour plus d’information, visitez www.uplus.upa.qc.ca ou contactez

votre répondante en formation agricole, pour la Montérégie, Karina Salazar, tél. : 450 454-5115, poste 6288 ou ksalazar @upa.qc.ca, pour le Centre-du-Québec, Guylaine Martin, tél. : 819 758-6401 poste 2702, gmartin@formationagricole.com


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COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE CENTRE-DU-QUÉBEC

De beaux rabais pour la relève Tél. : 450 454 5115 poste 6288, rfamonteregie@upa.qc.ca et pour le Centre-duQuébec, auprès du Syndicat des producteurs de bois du Centre-du-Québec. GUYLAINE MARTIN AGR.

Répondante en formation agricole

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Les membres de la relève agricole qui suivent la formation sur l’abattage d’arbres peuvent bénéficier d’un rabais de 150 $. La formation est obligatoire pour les travailleurs qui font de l’abattage manuel d’arbres lors de travaux d’aménagement forestiers ou pour le propriétaire qui est couvert par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Les travaux d’aménagement forestier sont notamment des travaux de récolte de bois de sciage, de bois de chauffage, d’aménagement et d’entretien d’une érablière, etc. Par contre, l’abattage ponctuel d’un arbre dans une cour, dans un verger, près d’un bâtiment, un fossé, dans une haie brise-vent ou qui bloque un chemin n’est pas de l’aménagement forestier. Il en va de même pour le tronçonnage de bois de chauffage livré en billot. Pour être éligible au rabais, l’entreprise doit être inscrite à la CNESST et le participant doit être membre de la Fédération de la relève agricole du Québec. Pour la Montérégie, le rabais peut être réclamé auprès de Karina Salazar Tancredi.

Pour être tenu au courant des prochaines formations d’abattage, vous pouvez laisser vos coordonnées à votre syndicat des propriétaires forestiers,

pour la Montérégie, tél. : 819 346-8905 (Sans frais : 1 855 741-8905); pour le Centre-du-Québec, tél. : 819 697-2922 poste 240.


Le gala hommage aux agricultrices de retour pour une 33e année Eliane TREMBLAY-MOREAU GTA

La 33e édition du Gala hommage aux agricultrices aura lieu le samedi 23 avril à 18 h au Centre BMO de Saint-Hyacinthe. Organisée par le conseil d’administration des Agricultrices de la Montérégie Est, cette soirée d’envergure souligne les compétences, la créativité, la capacité entrepreneuriale, le courage, la passion et les réalisations des productrices agricoles de la région par leur présence soutenue tant au sein de leur entreprise que dans leur milieu social. Les organisatrices travaillent d’arrache-pied pour permettre la tenue de cet événement après deux ans de pause. « Nous sommes heureuses de pouvoir organiser le gala cette année. Ce gala est l’occasion d’obtenir du financement. Cette édition est l’édition de 2020 qui avait été reportée. Nous nous dirigeons cette année vers une formule hybride, avec une présence en salle respectant les règles sanitaires en vigueur ainsi qu’une retransmission virtuelle en direct. Ainsi, la visibilité sera élargie », mentionne la 1re vice-présidente et secrétaire des Agricultrices de la Montérégie Est, Hélène Frappier. Cette année, quatre agricultrices recevront des mentions honorifiques. Les candidates en lice sont Johanne Cameron des Bergeries Marovine à Saint-Charles-sur-Richelieu (syndicat Vallée-du-Richelieu), Linda Lazured d’Au Gîte des Oies à Roxton Falls (syndicat Rivière Noire), Ana-Maria Martin de la

Le conseil d’administration. De gauche à droite à l’avant, Michèle Laberge, Marylène Gemme et Hélène Campbell. De gauche à droite à l’arrière, Hélène Frappier, Sophie Brodeurs, Marie-Lou Provost, Mylène Ostiguy, Mylène Surprenant et Gisèle Dubé. Photo gracieuseté

Ferme Lorami à Henryville (syndicat Haut-Richelieu) et Caroline Pelletier de Fromagerie et Ferme Missiska de SaintArmand (syndicat Brome-Missisquoi). Parmi ces candidates, une sera nommée Agricultrice de l’année de la Montérégie Est. La décision sera rendue en fonction d’un formulaire que chaque agricultrice devait remplir. Un repas sera servi et des surprises attendent les convives qui participeront à cette soirée.

Les Agricultrices de la Montérégie Est

Les Agricultrices du Québec est un syndicat professionnel affilié à l’Union des producteurs agricoles (UPA). La mission est de valoriser toutes les femmes œuvrant en milieu agricole et forestier, tout en soutenant le développement de leurs capacités entrepreneuriales individuelles et collectives ainsi qu’en reconnaissant leur contribution économique.

Une journée des agricultrices aura lieu à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe. Lors de cette journée festive, une agricultrice recevra le trophée Pauline-Laliberté. Pour assister au dévoilement de l’agricultrice de l’année de la Montérégie Est, il est possible de se procurer des billets au prix unitaire de 80 $ auprès d’André Young à la Fédération de l’UPA de la Montérégie par téléphone au 450 774-9154 poste 5124 ou par courriel à l’adresse ayoung@upa.qc.ca.

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De plus en plus d’enjeux pour la relève agricole Eliane TREMBLAY-MOREAU

GTA

La relève agricole fait face à différents enjeux. Les assurances, l’accessibilité aux terres agricoles et la mise en marché difficile poussent certaines entreprises agricoles à déménager en région éloignée. C’est ce qui est arrivé à la ferme maraîchère La Pagaille, qui s’était implantée sur des terres de Saint-Pie en 2018. Différents obstacles ont forcé la coopérative maraîchère à transporter

ses pénates du côté de Saint-Germainde-Kamouraska, au Bas-Saint-Laurent, en 2020. Si différentes aides financières s’offrent à la relève agricole, ces aides nécessitent d’obtenir une couverture d’assurance, ce qui semble plus facile à dire qu’à faire. « Nous avons fait des demandes de subventions et d’aide financière auprès de la Financière agricole, mais les assureurs nous ont mis des bâtons dans les roues. La Financière agricole nous a demandé de faire assurer les biens qui seront rénovés et

aménagés ainsi que l’outillage afin d’avoir accès au financement octroyé. Là où cela est problématique, c’est qu’aucune compagnie d’assurances ne veut nous assurer. Nous avons tenté de n’avoir qu’une assurance entreprise, mais dès que quelque chose pousse en terre, nous sommes alors considérés comme agricoles et une assurance agricole ne peut être octroyée sans assurer également la maison », explique la membre de la coopérative maraîchère Camille Perron-Thivierge. Les compagnies d’assurances ont refusé d’assurer la ferme en raison de l’âge et de l’état des bâtiments. Pourtant, l’aide financière aurait entre autres servi à la réfection des bâtiments. « Les compagnies d’assurances demandent de plus en plus de conditions pour assurer. Elles sont plus sévères puisque les dommages agricoles sont beaucoup plus coûteux que la somme versée par les agriculteurs au fil des ans. Plusieurs compagnies d’assurances font entre autres des inspections tous les cinq ans pour vérifier que le système électrique est conforme », confirme le président de l’Association de la relève agricole de Saint-Hyacinthe, Vincent Angers-Desaulniers.

Terres agricoles dispendieuses

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De gauche à droite, Camille, Benoit, Raphaël, Élise et Florence de La Pagaille Coop paysanne. Photo gracieuseté

La valeur des terres agricoles a poursuivi sa hausse constante. Au Canada, la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 8,3 % en 2021. Ce sont de tels chiffres qui ont limité La Pagaille dans ses projets d’expansion.

« Nous étions chanceux à Saint-Pie puisque nous louions une parcelle de 1000 m2 d’un membre de la famille en échange d’un panier d’environ 325 $ de légumes par an. Nous avions une autre parcelle de 1000 m² qui venait avec notre maison. Nous avions estimé qu’elle nous aurait coûté 400 $ en location. Au Kamouraska, nous payons 1000 $ pour 18 000 m2 », mentionne Camille PerronThivierge. D’après le rapport de Financement agricole Canada sur la valeur des terres agricoles en 2020, la valeur d’un acre de terre agricole est de 16 500 $ en Montérégie, tandis qu’elle est estimée à 3400 $ dans le Bas-Saint-Laurent. « La relève a de la difficulté à trouver un lopin de terre. Ils réussissent à démarrer leur entreprise à l’aide de leurs proches ou bien par le bouche-à-oreille. Il existe différents programmes, dont l’ARTERRE, qui permet d’accompagner la relève dans tout le processus », ajoute Vincent Angers-Desaulniers. La mise en marché des produits est également un enjeu qui a poussé La Pagaille à quitter la région. « Nous voulions avoir un point de chute chez une autre entreprise agricole, mais on nous a dit que ce n’était pas permis. Nous avions donc distribué nos produits au marché public, mais la location est très dispendieuse. J’y vois une contradiction. On dit encourager la relève agricole, mais il y a un problème structurel. Il y a un manque de soutien et d’ouverture quelque part », conclut Camille Perron-Thivierge.


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AGRICULTURE DURABLE

Plus de 380 hectares de cultures de couverture implantés pour la santé des sols

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Deux ans se sont écoulés depuis que la Fédération de l’UPA de la Montérégie s’est dotée d’un semoir à céréales de semis direct dans le cadre de son projet par bassin versant de la rivière des Hurons et les résultats sont concluants. Cette acquisition visait à créer un service forfaitaire gratuit facilitant l’accès à une machinerie adaptée et à un accompagnement technique agronomique nécessaire à la réussite de l’implantation des cultures de couverture. En 2021, 34 producteurs ont profité de ce service et 383,4 hectares en cultures de couverture ont été implantés à échelle réelle de champs dans le bassin versant de la rivière des Hurons. Un projet de cette envergure n’avait jamais encore été réalisé au Québec. Les effets bénéfiques des cultures de couverture sur l’environnement et la santé des sols ont été documentés à travers de nombreuses études. Nous savons maintenant qu’à court et moyen terme, les productrices et les producteurs qui ont adopté cette pratique verront l’érosion de leurs sols réduite. À plus long terme, c’est toute la santé de leurs sols (structure, compaction, matière organique et activité biologique) ainsi que la productivité de leurs terres (rendement et rentabilité), qui s’en verront améliorées. La Fédération espère faciliter l’adoption de cette pratique avec son service forfaitaire.

« L’UPA Montérégie est la première entité à réaliser un projet de cette envergure au Québec. Nous sommes très satisfaits de voir l’étendue du projet et la réalisation de parcelles à si grande échelle, soit environ 10 hectares par entreprise. De plus, nous sommes fiers de pouvoir offrir ce service gratuitement à nos membres », a souligné Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Résultats 2021

Pas moins de 19 producteurs du bassin de la rivière des Hurons ont réussi à semer 170 hectares d’un mélange de cultures de couverture en intercalaire (entre les rangs de maïs). Malgré les canicules vécues, cette technique de semis a limité l’influence des conditions climatiques sèches du printemps 2021, tout en réduisant les coûts du semis à l’hectare, car elle consiste à semer sur une superficie concentrée. De plus, 15 producteurs ont couvert leurs sols avec 213,4 hectares de différentes espèces de cultures de couverture à la dérobée après la récolte des céréales et du soya. Un suivi agronomique visant à quantifier les bienfaits des cultures de couverture implantées fut réalisé pour chacun des champs, grâce à la collaboration des Clubs conseils en agroenvironnement du territoire.

Pas moins de 383,4 hectares de cultures de couverture ont été implantées dans le bassin versant de la rivière des Hurons, pour la santé des sols. Photo gracieuseté

Recrutement pour la saison 2022

La Fédération de l’UPA de la Montérégie est toujours à la recherche de productrices et de producteurs agricoles de ce bassin versant souhaitant recevoir un coup de pouce pour s’initier à l’implantation des cultures de couverture en intercalaire (entre les rangs de maïs) et à la dérobée (après céréales et soya). Pour ce faire, le projet met à votre disposition gratuitement le service forfaitaire avec semoir à semis direct de 15 pieds et barre CPH. L’accompagnement technique pour la sélection et l’achat de semences pour les superficies inférieures à 10 hectares pourront aussi être remboursés.

Si vous êtes une productrice ou un producteur agricole du bassin versant de la rivière des Hurons et que vous désirez bénéficier de ce service, contactez dès maintenant César Largaespada, coordonnateur du projet, au 514 774-0264 ou par courriel à clargaespada@upa.qc.ca. Ce projet est rendu possible grâce à l’appui financier du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril de Pêches et Océans Canada, et à l’aide à la coordination des activités du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du Plan d’action de l’approche régionale.


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Et si « production maraîchère » rimait avec « cultures intercalaires » ISABELLE COUTURE,

Conseillère en horticulture maraîchère, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

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Tous les producteurs maraîchers connaissent les mérites des cultures de couverture. Par contre, pour plusieurs, les cultures horticoles sont souvent récoltées trop tard pour implanter ces précieux alliés. Et si les cultures intercalaires étaient intégrées aux cultures maraîchères comme les tomates tuteurées, les cerises de terre, les aubergines et les poivrons? Il serait ainsi possible de profiter des avantages de ces engrais verts! Depuis plusieurs années, des producteurs de tomates de la Montérégie et des Laurentides introduisent un mélange de graminées entre leurs rangs de tomates. L’avantage immédiat : ne plus avoir à appliquer d’herbicide. Terminés les risques de dérive ou de phytotoxicité! Autre avantage : les cueilleurs sont heureux puisqu’ils ne récoltent plus leurs fruits et légumes dans la boue et que leurs paniers et le fruit de leur récolte restent propres. Plusieurs autres bénéfices peuvent également être observés tout au long de la saison. D’ailleurs, dans le cadre d’un projet d’introduction de raygrass intercalaire dans la culture de tomates tuteurées, l’entreprise Potager Mont-Rouge a pu mesurer les avantages de cette introduction. Deux taux de semis de ray-grass annuel turf-type ont été comparés à une parcelle témoin sans ray-grass, soit 35 kg/hectares (ha) et 60 kg/ha. Le ray-

Photo : Isabelle Couture, MAPAQ

grass a été semé dans l’entre-rang, après la plantation des tomates, au début juin. Il a été semé à l’aide d’un tracteur à gazon muni d’un semoir à la volée et de déflecteurs pour limiter le semis à l’entre-rang. Avant le début de l’essai, la vitesse du tracteur et l’ouverture du semoir ont été réglées afin d’obtenir les doses de semis désirées, puis les graines ont été laissées à la surface. Des entre-rangs sans ray-grass ont été laissés dans la parcelle pour comparer diverses mesures liées aux propriétés du sol, avec ou sans ray-grass. Le ray-grass s’est rapidement implanté dans les entre-rangs, pour les deux taux de semis. Au mois de juillet, les entrerangs dans lesquels le ray-grass avait été semé présentaient une couverture végétale vigoureuse, et les mauvaises herbes y étaient peu nombreuses.

Effets du ray-grass sur les propriétés du sol

Macroporosité et masse volumique apparente du sol Un des nombreux avantages des cultures intercalaires de graminées est l’amélioration de la structure du sol et de son aération. Les racines fasciculées, surtout concentrées dans les 10 premiers centimètres (cm) du sol, augmentent la macroporosité essentielle à une bonne aération et au drainage du sol. Pour mesurer cet effet, la masse volumique apparente de la surface du sol (0-6 cm) des divers traitements a été comparée. Pour prélever un échantillon de sol, un cylindre creux de 6 cm de hauteur par 6 cm de diamètre est enfoncé dans le sol. Le sol non perturbé est ensuite séché et pesé. Pour un même type de sol, plus la masse volumique apparente exprimée en gramme par cm3 est faible, plus le sol est aéré.

Photo : Isabelle Couture, MAPAQ

Dans ce cas-ci, la masse volumique apparente du sol était significativement plus faible pour les entre-rangs semés à un taux de semis de 60 kg/ha par rapport au témoin (1,62 g/cm3 et 1,73 g/cm3 respectivement) en juillet. Le taux de semis de 35 kg/ha (1,68 g/cm3) ne se démarquait pas des deux autres traitements. Le semis de 60 kg/ha de ray-grass a donc augmenté significativement la quantité de macropores du sol par rapport à celle de la parcelle témoin. Les masses volumiques apparentes mesurées sont élevées, car les entre-rangs subissent une compaction par le passage des cueilleurs et de la machinerie agricole. Porosité et infiltration de l’eau Si la porosité du sol est plus grande, la capacité de stockage d’eau du sol et sa perméabilité sont généralement augmentées. Par conséquent, lors d’une forte pluie, le risque de ruissellement est atténué. Pour mesurer cet effet, la conductivité hydraulique du sol à 10 cm de profondeur dans les entre-rangs des différents traitements a été comparée. Dans l’essai, la conductivité hydraulique du sol a été mesurée à l’aide d’un perméamètre de Guelph, à la fin juillet. Cet instrument permet d’évaluer la facilité qu’a un sol saturé de transmettre l’eau à travers ses différentes couches. Selon les résultats obtenus, l’infiltration de l’eau dans le sol est significativement supérieure dans l’entre-rang avec 60 kg/ha de ray-grass que celle de la parcelle

témoin sans couverture végétale (0,037 cm/heure (h) et 0,003 cm/h respectivement). Le taux de 35 kg/ha (0,02 cm/h) ne se démarquait pas des deux autres traitements. Il est normal que les conductivités hydrauliques mesurées dans les entre-rangs plus compactés soient plus faibles que celles qui sont habituellement mesurées en plein champ.

Bienfaits des cultures intercalaires

En plus de diminuer les herbicides, d’accroître le confort des cueilleurs et de diminuer l’érosion hydrique et éolienne, les résultats des mesures confirment qu’une culture intercalaire de ray-grass, à un taux de semis de 60 kg/ha, augmente l’aération du sol par rapport à celui de la parcelle témoin sans couverture végétale. L’augmentation de la porosité, quant à elle, accroît l’infiltration de l’eau, diminue le ruissellement et accroît la capacité de stockage d’eau du sol.

Importance des pratiques durables

Si ce type de pratique agroenvironnementale vous intéresse, communiquez avec un conseiller du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) qui pourra vous outiller dans l’intégration de ces nouvelles méthodes. En accélérant l’adoption de pratiques agricoles durables dans votre entreprise, vous répondrez aussi aux attentes des consommateurs, qui souhaitent s’approvisionner de produits ayant moins d’effets sur l’environnement. Pensez-y bien!


Paniers du réseau d’Agriculture soutenue par la communauté : une formule doublement gagnante KATHERINE DUCHARME,

Conseillère en agrotourisme et en mise en marché de proximité, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Les abonnements aux paniers de légumes et de fruits biologiques sont de plus en plus populaires auprès des Québécois. Le concept en attire plus d’un par la fraîcheur et la diversité de ses produits, mais aussi par le sentiment d’encourager un producteur maraîcher de sa région. Cette formule, qui soutient l’économie locale, implique un partenariat entre un citoyen et un producteur afin d’aider ce dernier en lui fournissant des revenus en début de saison. Ainsi, le citoyen partage les risques et les bénéfices qu’implique l’agriculture, et ce, avec la ferme de son choix.

Avantages pour le producteur

Comme mentionné ci-dessus, la formule des paniers du réseau d’Agriculture soutenue par la communauté (ASC) est profitable pour le citoyen, mais aussi pour le producteur. En effet, chaque ferme peut choisir son nombre d’abonnés maximal, sa quantité d’aliments par panier, son prix de vente des paniers, la variété des légumes produits et la durée de la vente. Cela lui permet

de planifier sa production et ses récoltes et d’éviter le gaspillage. De plus, les consommateurs qui s’engagent dans cette entente doivent payer leur abonnement en début de saison, ce qui assure une stabilité de revenus aux agriculteurs, puisque leurs plus grosses dépenses se font en début de saison. Finalement, les paniers sont livrés dans différents points de chute, ce qui permet aux producteurs d’éviter les intermédiaires. Le total du prix d’un panier revient au producteur ce qui lui assure un meilleur revenu. La livraison des produits offre aussi l’occasion aux producteurs d’échanger avec leur client et d’en apprendre plus sur leurs préférences, leurs habitudes, leur appréciation des produits, etc. Un autre avantage d’adopter la formule des paniers du réseau d’ASC : elle force les agriculteurs à diversifier leurs cultures. Pour offrir une variété de légumes et de fruits intéressante, une diversification des produits est essentielle. En évitant les monocultures, les producteurs de paniers remarquent également que leurs cultures sont moins vulnérables aux insectes ravageurs.

Comment y adhérer?

Pour en savoir davantage sur ce modèle d’affaires, visitez le site Web www.fermierdefamille.org ou communiquez avec le conseiller ou la conseillère en mise en marché de proximité du Ministère de votre région.

Photo : Éric Labonté, MAPAQ.

La standardisation d’une recette : le comment et le pourquoi JULIE PIVIN,

Conseillère en transformation alimentaire, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Bien que l’outil permette d’évaluer la rentabilité ou la non-rentabilité d’une recette, il ne permet pas de calculer le

coût de production ni le coût de revient. D’autres outils, comme l’Agro-calculateur, existent pour faire l’évaluation complète des performances d’une entreprise.

Accès à la formation

La formation est disponible à partir de la plateforme d’enseignement MOODLE. Vous y trouverez le tableau de formulation à télécharger ainsi que les capsules vidéo explicatives pour faciliter son utilisation. D’une durée approximative de cinq heures, cette formation en ligne peut être réalisée à un rythme variable en fonction des disponibilités de chacun. En terminant la formation, vous aurez été initié et sensibilisé à plusieurs concepts de base essentiels au développement de produits alimentaires et à leur commercialisation. Voici les principaux concepts abordés : • Initiation à la standardisation des produits alimentaires; • Initiation au respect des normes de nomenclature des produits, par exemple en comparant de la confiture à de la tartinade; • Initiation à l’utilisation du fichier canadien sur les valeurs nutritives;

• Introduction aux lots de production et à la traçabilité des produits; • Réflexion approfondie sur la recherche d’intrants et de fournisseurs; • Réflexion approfondie sur la faisabilité d’un projet de démarrage ou la rentabilité d’une recette; • Réflexion sommaire sur la capacité de production commerciale. Vous serez également invité à donner votre opinion, par l’intermédiaire d’un sondage, afin d’améliorer l’offre de formations et d’outils gratuits qui facilitent et consolident les projets de développement dans le domaine de la transformation alimentaire. Cette formation vous intéresse? Inscrivez-vous sur le site Web de l’ITAQ au www.ita-formationcontinue.omnivox.ca/ cncr/Main.ovx. La formation se trouve dans la section Formations gratuites sous l’onglet Formations alimentaires. Ce projet a été financé par le MAPAQ dans le cadre du Programme d’appui au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire en région, en collaboration avec l’ITAQ.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 avril 2022 - 21

La Direction régionale de la Montérégie du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) connaît une hausse importante des demandes de renseignements sur le démarrage d’une entreprise de transformation alimentaire. C’est pourquoi l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) a été mandaté pour développer une formation qui permettra aux agrotransformateurs et aux entrepreneurs dans le domaine de la transformation agroalimentaire d’acquérir les connaissances et les compétences essentielles à la réussite d’un projet de mise en marché de ces produits. M. Patrick Leduc, le concepteur de cette formation, est professeur à l’ITAQ depuis 2015. Il enseigne notamment la transformation des aliments, c’est-à-dire la formulation et la standardisation de

recettes, l’hygiène et la salubrité alimentaire, la transformation de la viande ainsi que celle de l’alcool. Il est également chef d’équipe du programme Technologie des procédés et de la qualité des aliments depuis trois ans. La formation proposée a pour but de soutenir et d’aider les nouveaux promoteurs dans le développement de leurs activités de transformation alimentaire. Pour y arriver, un outil de formulation et de standardisation des recettes a été conçu. Cet outil, qui prend la forme d’un tableau, vise à évaluer la rentabilité d’une recette en fonction du coût des intrants, de l’emballage du produit et de la maind’œuvre requise afin de la comparer avec le prix de vente espéré. Plus précisément, le tableau de formulation permet de : • Respecter les standards de la fabrication alimentaire; • Déterminer les quantités d’ingrédients selon la formulation; • S’assurer de la constance de chaque lot de production; • Respecter les normes de traçabilité.


Le Mérite technologique agroalimentaire décerné à Patrick Sullivan L’Association des technologues en agroalimentaire (ATA) a attribué le Mérite technologique agroalimentaire à Patrick Sullivan, diplômé de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) en zootechnologie en 1976. Ce Mérite lui a été décerné à l’occasion du Rendez-vous végétal organisé par le Réseau végétal Québec en collaboration avec l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière. Remis chaque année par l’ATA, le Mérite technologique agroalimentaire vise à rendre hommage à une ou à un technologue qui, par son travail et par ses réalisations, a contribué de manière exceptionnelle au développement du secteur agroalimentaire, à la promotion de la profession de technologue et, de façon générale, au progrès de la société québécoise. « L’Institut se réjouit que cette distinction soit décernée à l’un de ses diplômés. Nous félicitons chaleureusement M. Sullivan pour ses exploits et pour son parcours professionnel exceptionnel. Nous le remercions de contribuer ainsi au rayonnement de l’ITAQ et à la promotion de la profession », a commenté Aisha Issa, directrice générale de l’ITAQ.

logue en agroalimentaire. Curieux de nature, générateur d’idées et innovateur, il est un excellent vulgarisateur et conférencier. Il a transmis sa passion et ses connaissances à de nombreux jeunes

technologues et agronomes au cours de sa carrière. Après ses études, M. Sullivan travaille d’abord en contrôle laitier dans le cadre du Programme d’analyse des troupeaux

Un parcours hors du commun

22 - Jeudi 7 avril 2022 - Gestion et Technologie Agricoles

Formé dans le domaine des productions animales au campus de La Pocatière, M. Sullivan a consacré une partie de sa vie professionnelle au secteur maraîcher et à la défense de la profession de techno-

Patrick Sullivan, récipiendaire du Mérite technologique agroalimentaire 2022, et Vincent Giasson, président de l’ATA. Photo Gaston Doré

laitiers du Québec, puis au bureau régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) pendant 24 ans. Il s’oriente ensuite vers l’enseignement en culture maraîchère au campus de Saint-Hyacinthe de l’ITAQ jusqu’en 2012. En 1990, il devient technicien principal, spécialiste en horticulture, pour le MAPAQ et, en 1995, avertisseur pour le Réseau d’avertissement phytosanitaire du Québec. Ses publications hebdomadaires sont alors des références pour les producteurs maraîchers du Québec et leurs conseillers. M. Sullivan est aussi reconnu comme un spécialiste et une référence en plasticulture, une technique de production qui a donné un essor extraordinaire aux fermes maraîchères de la région de Saint-Hyacinthe. En 2003, la Fédération des producteurs maraîchers du Québec lui remet le Méritas Frédérick-Trudel pour souligner son apport à la vulgarisation et à l’implantation de nouvelles technologies sur les fermes maraîchères. M. Sullivan est également un des pionniers fondateurs de l’Association des anciennes et anciens de l’ITA de SaintHyacinthe de laquelle il est encore aujourd’hui administrateur. De même, il est reconnu pour son engagement dans la valorisation de sa profession, pour sa passion pour la défendre et la rigueur de ses arguments en tant qu’administrateur et directeur général de l’ATA.


Le marché des terres agricoles demeure résilient au Canada La valeur des terres agricoles du Canada a augmenté malgré les répercussions des perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie et les conditions météorologiques défavorables qui ont affligé certaines parties du pays. En effet, selon le rapport Valeur des terres agricoles de Financement agricole Canada (FAC), le Canada a enregistré une hausse moyenne nationale de 8,3 % en 2021. Le rapport, qui met en lumière les fluctuations de la valeur des terres agricoles du Canada survenues entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, couvre une année complète de perturbations causées par la pandémie, et souligne les baisses de rendements occasionnées par la sécheresse dans une grande partie des Prairies. FAC a fait état d’une hausse moyenne nationale de 5,4 % en 2020. Au Québec, la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 10 % en 2021, après avoir progressé de 7,3 % en 2020 et de 6,4 % en 2019. « La faiblesse des taux d’intérêt et les prix avantageux des produits agricoles semblent avoir atténué une partie des nombreuses difficultés qui auraient pu restreindre la demande de terres agricoles et faire baisser le prix que les producteurs sont prêts à payer pour ces terres », explique Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC. « Cela témoigne de la résilience et de la confiance des exploitants agricoles, qui contribuent grandement à la

vigueur du marché canadien des terres agricoles. » Les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Ontario (22,2 %) et en Colombie-Britannique (18,1 %), suivies de l’Île-du-Prince-Édouard (15,2 %), de la Nouvelle-Écosse (12,3 %) et du Québec (10 %). Les autres provinces ont enregistré des hausses plus modestes : 3,6 % en Alberta, 5,2 % au Nouveau-Brunswick, 7,4 % en Saskatchewan et 9,9 % au Manitoba. Le nombre de transactions rendues publiques à Terre-Neuve-et-Labrador était insuffisant pour évaluer pleinement la valeur des terres agricoles dans cette province. C’est également le cas du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. M. Gervais souligne que l’incertitude continue de planer sur l’industrie agricole canadienne en raison des pénuries de main-d’œuvre, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des tensions géopolitiques, de la montée des prix des intrants agricoles et des hausses graduelles de taux d’intérêt qui sont attendues cette année. Parallèlement, FAC prévoit que la demande vigoureuse et les stocks mondiaux restreints entraîneront une augmentation des recettes pour les céréales, les oléagineux et les légumineuses au Canada en 2022. Les augmentations de la valeur des terres agricoles enregistrées au pays affichent des écarts importants et reflètent

les différents facteurs ayant influé sur ces fluctuations. La valeur moyenne des terres agricoles a grimpé chaque année depuis 1993; toutefois, de 2011 à 2015, les hausses ont été plus prononcées dans de nombreuses régions partout au pays. Depuis, le Canada connaît des croissances plus modestes (moins de 10 %) de la valeur moyenne des terres agricoles. De toutes les provinces, l’Ontario est celle qui a connu une véritable flambée, ayant plus que quadruplé la hausse moyenne de la valeur des terres agricoles enregistrée en 2020, soit 4,7 %. La Colombie-Britannique, pour sa part, a doublé la hausse moyenne de l’année précédente. Avec un marché des terres agricoles beaucoup plus restreint, l’Îledu-Prince-Édouard a enregistré une hausse moyenne plus prononcée d’une année à l’autre. Les marchés des terres dans les provinces des Prairies ont été quelque peu refroidis par des conditions de croissance défavorables, tandis que la valeur des terres agricoles dans plusieurs régions de la Colombie-Britannique a été renforcée par les stocks limités de terres disponibles et par la proximité des zones urbaines. « Les hausses marquées sont souvent le résultat des conditions du marché local et d’une conjoncture économique relativement favorable, explique M. Gervais. Dans les régions qui ont enregistré de fortes augmentations, la demande vigoureuse

conjuguée à l’offre limitée de terres a contribué de manière déterminante à la hausse des prix. » Les producteurs dans de nombreuses régions ont acheté ou vendu des terres pour obtenir des gains d’efficience opérationnelle et soutenir leurs plans de transfert de la ferme familiale, ce qui a contribué à renforcer le marché des terres agricoles au Canada. Des conditions de croissance relativement favorables au Québec, en NouvelleÉcosse et au Nouveau-Brunswick ont alimenté l’appréciation de la valeur des terres agricoles dans ces provinces. M. Gervais rappelle aux producteurs l’importance d’avoir un plan de gestion du risque qui tient compte des changements économiques possibles, en s’assurant d’avoir un budget laissant une marge de manœuvre, en cas de fluctuation du prix des produits agricoles, des rendements ou des taux d’intérêt. Ils doivent faire preuve de prudence, en particulier dans les régions où le taux de croissance de la valeur des terres agricoles a dépassé celui de revenu agricole au cours des dernières années. En diffusant ses prévisions et ses connaissances économiques en agriculture, FAC offre des points de vue et une expertise solides afin d’aider les intervenants qui œuvrent dans l’agroindustrie à atteindre leurs objectifs. Pour de plus amples renseignements et conseils, visitez fac.ca/ServicesEconomiques.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 avril 2022 - 23


Vers une transformation numérique 4.0 pour Cintech agroalimentaire Sarah Villemaire | Le Courrier La lancée se poursuit pour Cintech agroalimentaire, qui multiplie ses offensives en matière d’accompagnement technique auprès des entreprises œuvrant dans le domaine. Ce centre collégial de transfert technologique (CCTT) affilié au Cégep de Saint-Hyacinthe s’est récemment allié à des partenaires afin d’accroître le marché qui tend vers la transformation numérique. Le début de l’année aura été mouvementé pour Cintech agroalimentaire, qui compte à ce jour deux nouveaux partenariats avec des sociétés distinctes. Autre CCTT, Productique Québec s’ajoute à la liste de partenaires de Cintech agroalimentaire dans le but d’offrir une valeur ajoutée aux entreprises du domaine agroalimentaire. Troix axes stratégiques seront mis de l’avant par les deux centres collégiaux, dont la réalisation de diagnostics numériques, le partage de réseaux locaux et nationaux et la promotion des entreprises et des partenaires. « Chez Cintech agroalimentaire, notre idée principale est d’essayer de regrouper les forces de chacun pour optimiser l’expertise des entreprises. Comme nous ne sommes pas experts dans la transformation numérique, on s’est tourné vers Productique Québec afin de maximiser la croissance des industries du coin et d’ailleurs. On veut amener l’industrie à la fine pointe de la technologie avec une transformation numérique 4.0 », explique

Jean Lacroix, président-directeur général de Cintech agroalimentaire. De plus, un partenariat d’une durée de deux ans avec Zone Agtech permettra de fournir des conseils techniques en agroalimentaire et des solutions biotechnologiques aux entreprises. Cinq axes prédomineront ce partenariat, dont l’accompagnement des entreprises dans la réalisation de leur projet, la recherche auprès des consommateurs, la promotion et l’animation des entreprises partenaires et l’exploration de projets potentiels avec des clients communs et nouveaux. À ces axes s’ajoute l’optimisation des installations présentes dans les régions de

Depuis le début de l’année, Jean Lacroix, président-directeur général de Cintech agroalimentaire, a annoncé deux partenariats, dont celui avec Productique Québec et Zone Agtech.

Photothèque | Le Courrier ©

TRAVAUX À FORFAIT 24 - Jeudi 7 avril 2022 - Gestion et Technologie Agricoles

Lanaudière, des Laurentides et de Laval. Le travail dans ce sens a déjà débuté alors que Cintech agroalimentaire a récemment ouvert son premier bureau satellite à TroisRivières. Situé dans le Centre d’affaires Royale, cet espace de travail accueille une cinquantaine de chercheurs et de spécialistes dans le domaine. « Avec son centre de recherche et de développement, la ville de Trois-Rivières est une place de choix pour installer de nouvelles entreprises en transformation d’ici les prochaines années. Notre équipe a été approchée pour offrir son expertise dans le secteur et pour accompagner les entreprises dans leur développement », souligne le

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président-directeur général de Cintech agroalimentaire.

Arriver à point

Peu avant l’annonce de ces nouveaux gains pour cette organisation, le ministère de l’Économie et de l’Innovation a annoncé un financement de 24,6 M$ dans le cadre de l’Offensive de transformation numérique visant à soutenir huit nouveaux projets. De ce montant, le Conseil de la transformation agroalimentaire du Québec (CTAQ) a reçu un soutien financier de 2,64 M$ pour un projet de 4 M$ afin d’accroître la productivité du secteur de la transformation alimentaire. Cintech agroalimentaire s’est d’ailleurs vu octroyer une subvention de 640 000 $ par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans le cadre de la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois. Cette subvention permettra d’aider les entreprises agroalimentaires de la province à accroître leur préparation et à favoriser la commercialisation de leurs produits dans le milieu institutionnel. La table est donc mise pour les entreprises du coin qui souhaiteraient améliorer leurs méthodes de production, selon Jean Lacroix. « Ce sont de grands appuis de la part du gouvernement et il faut saisir la balle au bond. Ce n’est pas un hasard si tout arrive en même temps. Nous encourageons donc les entreprises à venir nous rencontrer afin d’optimiser leur processus de transformation numérique », conclut-il.


Avant d’installer de la tubulure… les dans leur démarche. Dans le tableau au bas de la page, vous trouverez quelques éléments à discuter avec celui-ci.

Des espèces compagnes nourricières pour les érables

DAVID LAPOINTE,

ingénieur forestier, Direction régionale du Centre-duQuébec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

En décembre 2021, plusieurs entreprises acéricoles ont eu une bonne nouvelle : elles pourraient agrandir leur érablière en ajoutant des entailles, et d’autres personnes pourraient enfin démarrer une nouvelle entreprise. Ainsi, plusieurs érablières devront installer leur tubulure dans les trois prochaines années. Avant d’installer celle-ci, il est essentiel de s’informer et de se préparer en discutant avec des personnes clés, en lisant sur le sujet, en demandant des soumissions et en mettant sur papier ses revenus, ses dépenses et ses investissements. Ces éléments permettront de faire des choix éclairés. À différentes étapes de la démarche, plusieurs intervenants peuvent apporter de judicieux conseils en matière d’acériculture, dont les conseillers accrédités du Réseau Agriconseils (des conseillers en gestion, des agronomes ou des ingénieurs forestiers), les équipementiers, les acheteurs de sirop et d’autres entreprises acéricoles. Les conseillers en relève et les conseillers acéricoles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que les conseillers de La Financière agricole du Québec peuvent également épauler les acériculteurs. Dans cet article, nous expliquerons comment un ingénieur forestier en acériculture peut aider les producteurs acérico-

Avant d’installer sa tubulure, une entreprise acéricole bien informée prendra soin de préserver entre 20 et 25 % d’espèces compagnes sur la surface terrière de son érablière. Par ailleurs, des espèces différentes de genre Acer (les érables) sont souhaitables dans une érablière. Les caractéristiques de quelques espèces compagnes sont décrites dans le tableau à gauche.

Et pourquoi pas uniquement des érables?

Parce que les feuilles des érables (à sucre et rouges) ont un pH acide se situant autour de 4,0 et que ces feuilles sont pauvres en oligo-éléments, tels que le calcium et le magnésium. Les feuilles ont également plusieurs tannins les rendant moins attrayantes pour les détritivores. Ainsi, une érablière constituée uniquement d’érables aura tendance à s’appauvrir à moyen et à long terme. Qui plus est, les espèces compagnes permettent à l’écosystème de mieux se réguler et d’être plus résilient face aux perturbations. Par exemple, les températures observées dans les érablières combinant plusieurs espèces sont généralement plus basses en été et sont moins sujettes aux fluctuations, ce qui est souhaitable. Le cyclage des éléments nutritifs se fait aussi plus rapidement dans les érablières ayant une omniprésence d’espèces compagnes. Enfin, il faut mentionner que de manière générale, outre qu’elle permet de

Caractéristiques de certaines espèces compagnes dans une érablière en exploitation Tilleul d’Amérique (Genre Tilia)

ort pourcentage de calcium dans les feuilles F Décomposition facile Feuille de pH 6 Biomasse importante et intéressante (ex. : beaucoup de fleurs)

Bouleau jaune (Genre Betula)

Contribution à la réduction de l’acidité des sols Contribution à l’augmentation du calcium Feuille de pH 5

Caryer cordiforme (Genre Carya)

Une des meilleures espèces pour améliorer des sols Espèce souvent liée à des sols neutres Grande valeur marchande du bois

Ostryer de Virginie (Genre Betula)

Feuilles ayant une concentration de calcium plus élevée que celle des autres feuillus

Bouleau à papier (Genre Betula)

Cyclâge des éléments nutritifs rapide grâce au maintien de la disponibilité élevée de l’azote Participation à l’amélioration des sols Décomposition rapide des feuilles Feuille de pH 5

bien nourrir les érables, la diversité des espèces dans les exploitations acéricoles favorise la santé et la résilience de l’écosystème par rapport aux perturbations futures (ex. : changements climatiques, épidémies d’insectes, maladies, etc.).

Calculer aussi en rendement à l’hectare

Avant de faire des interventions forestières, pourquoi ne pas commencer par calculer le rendement possible à l’hectare? On conjugue en effet deux systèmes de mesure en parlant de livre (lb) par hectare (ha) (système américain/système métrique), mais l’objectif à atteindre est facile à retenir, soit 1000 lb de sirop par hectare! Il y a plusieurs types d’érablières, et l’on ne peut pas changer drastiquement la composition végétale ou la surface terrière de l’une d’elles sans risquer de la déstabiliser. Par ailleurs, un calcul intéressant peut être fait : une érablière ayant 200 entailles/ha et un rendement de 5 lb/entaille aura le même rendement qu’une érablière de 333 entailles/ha et un rendement de 3 lb/entaille. Dans les deux

cas, 1000 lb de sirop sont escomptées… Mais cela ne requerra pas les mêmes coûts de production ni le même temps de travail. Bien sûr, il ne faut pas forcer la nature, une érablière composée d’érables à sucre n’appréciera pas les grands changements (forte ouverture du couvert forestier, abattage d’espèces compagnes, réchauffement du sol, etc.). Il faut donc composer avec l’érablière que l’on a et y aller extrêmement lentement et avec précaution dans l’aménagement forestier! Enfin, après avoir installé de la tubulure, il faut avoir d’autres objectifs, comme celui d’arrêter la production de sirop lorsque celui-ci perd de sa qualité (ex. : avant la venue du sirop de bourgeon). Pourquoi ne pas également évaluer quelques paramètres financiers en lien avec la production, tels que la marge nette, le solde résiduel et la rentabilité à l’entaille? À ce moment, il pourrait être approprié de consulter un conseiller en gestion. À vous de questionner les bonnes personnes!

Quelques éléments à discuter avec l’ingénieur forestier Éléments à discuter

Pourquoi? État de santé de l’érablière et des érables Il s’agit d’une maladie importante dans une érablière puisqu’elle peut se propager d’un érable à l’autre. Il est préférable de couper les érables malades et même de les brûler dans certains cas.

Dommages causés par le perceur de l’érable

La zone d’entaillage peut être réduite de manière importante et, selon le cas, il peut être préférable d’abattre les érables endommagés et d’en choisir d’autres qui auront un avenir plus prometteur.

Présence de fougères acidophiles, de plantes envahissantes ou d’espèces exotiques

La fougère à lobules ponctués, ou Dennstaedtia punctilobula, par exemple, est une plante indigène indésirable que l’on peut retrouver dans une érablière. Elle est acidifiante et envahissante, elle accapare les éléments nutritifs du sol et la lumière et elle empêche la germination des samares de l’érable et d’autres espèces. Sa pousse est d’ailleurs favorisée par une ouverture trop importante du couvert forestier. Au besoin, des analyses de sol peuvent être nécessaires pour confirmer un déséquilibre minéral du sol.

Abondance d’espèces compagnes

Les espèces compagnes sont essentielles au bon développement d’une érablière. La norme biologique recommande d’avoir au minimum 15% de celles-ci. Plusieurs spécialistes pensent maintenant qu’un minimum de 20 % d’espèces compagnes rendrait les érablières plus résilientes aux changements globaux (climat, insectes et maladies). D’ailleurs, l’érable rouge ne devrait pas être considéré comme espèces compagnes.

État des cimes des érables

Il faut s’assurer d’avoir une cime étagée, proportionnelle en largeur au diamètre de l’érable et sans dépérissement ou mortalité.

Régénération des érables (semis, Il faut aussi s’assurer d’avoir une régénération des érables et des espèces compagnes qui permettra à l’érablière de perdurer. gaule, perche) Quelques données utiles pour l’analyse et les interventions forestières Nombre d’entailles/hectare, diamètre et qualité des érables entaillables

Cela peut sembler paradoxal. Toutefois, il ne faut pas à tout prix vouloir entailler un érable. Par exemple, les érables de 20 centimètres (8 po) de diamètre, ayant une très faible croissance, ne devraient peut-être pas être entaillés, car il leur sera difficile de supporter l’entaillage à moyen terme. De la même manière, un érable ayant un chancre important et une cime étroite pourrait, par exemple, être abattu dans le cas où des érables trop proches se compétitionneraient et qu’une croissance plus lente serait observée. L’acériculteur a des choix difficiles à faire, mais l’ingénieur forestier peut l’aider à les faire (martelage).

Accroissement annuel (cernes annuels) de quelques dizaines d’érables dans une érablière

La mesure de l’accroissement annuel des érables permet de mieux connaître la vigueur d’une érablière. Par exemple, si un érable a des cernes annuels espacés de 2 millimètres (mm)/an, il est vigoureux, et cela veut dire qu’il pourra supporter un entaillage à 45-50 mm de profondeur. Par ailleurs, si un érable a une faible croissance (entre 0,5 et 1 mm/an, par exemple), il serait souhaitable de l’entailler avec des chalumeaux de très petit diamètre, tels que 17/64 ou 1/4, et de l’entailler moins profondément.

Surface terrière des érables

Cette donnée permet d’évaluer la densité d’une érablière et s’il faut l’aménager. La surface terrière permet aussi de déterminer la proportion d’arbres à enlever pour avoir une croissance maximale des érables. En fait, une bonne croissance est souvent synonyme d’un bon rendement en sirop.

Régénération des érables (semis, gaule, perche)

Ce type d’information permet de s’assurer d’avoir une régénération des érables et des espèces compagnes en quantité et en qualité suffisantes. Il faut aussi choisir le bon arbre au bon endroit. Par exemple, il faut favoriser un érable rouge sur un microsite en creux, mais un érable à sucre sur un microsite en bosse.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 avril 2022 - 25

Présence de chancres eutypelléens


Les ventes des fabricants alimentaires canadiens augmentent malgré des difficultés

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Soutenu par la demande refoulée et la montée des prix, le secteur canadien de la fabrication d’aliments a enregistré de bons résultats en 2021, selon le tout dernier rapport annuel de FAC sur le secteur des aliments transformés. Les ventes des fabricants de produits alimentaires ont grimpé de 14,8 % pour atteindre plus de 125 milliards de dollars en 2021 et on leur prédit une croissance de 7,4 $ en 2022. L’année dernière a été marquée par la plus forte augmentation des ventes en glissement annuel enregistrée depuis 1992. « C’était comme si les consommateurs se laissaient aller à profiter d’un revenu disponible élevé et de l’épargne accumulée pendant la pandémie en 2021, a indiqué Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC en parlant du rapport de cette année. Il en a découlé une augmentation des ventes de certains établissements de restauration qui a plus que compensé la baisse des volumes de vente en épicerie. » Par ailleurs, le robuste marché d’exportation représente environ 36,8 % des ventes. Dans l’ensemble, les exportations des fabricants de produits alimentaires canadiens ont augmenté de 16,9 % en 2021, favorisées par des prix majorés et une forte demande d’aliments sains et de qualité. Les exportations vers les États-Unis, le Mexique, les Philippines et la Corée du Sud ont progressé. Inversement, les exportations vers la Chine ont chuté de plus de 16 % en raison de la baisse de la demande de porc.

Les importations d’aliments ont augmenté en 2021, quoique modestement, avec 3,6 %. Les aliments importés provenaient en majeure partie des États-Unis, mais aussi d’un éventail diversifié d’autres pays, principalement la Chine, le Brésil et l’Italie. La part des aliments de fabrication canadienne consommés au Canada a également progressé de près de 2 % en 2021, après avoir diminué au cours des deux années précédentes. Cette hausse est en grande partie attribuable au nombre accru de consommateurs qui recherchent des produits locaux, ainsi qu’à des investissements accrus de la part des fabricants dans les domaines du marketing et de l’efficience opérationnelle. « La forte croissance observée dans le secteur agroalimentaire canadien témoigne en grande partie de son esprit d’innovation, de sa résilience et de sa

capacité à s’adapter rapidement à l’évolution de l’environnement économique, affirme M. Gervais. Cela a permis à la plupart des fabricants de produits alimentaires de surmonter des difficultés importantes provoquées par la pandémie, par exemple, la hausse des coûts des intrants, l’amplification des pénuries de main-d’œuvre et l’évolution des habitudes de consommation. » Le rapport souligne également que, malgré une légère amélioration des marges brutes en 2021, les fabricants de produits alimentaires éprouvent toujours de la difficulté à répercuter complètement les coûts de main-d’œuvre et de matériaux plus élevés. De plus, on prévoit que l’inflation se maintiendra audessus du taux cible fixé par la Banque du Canada pendant la plus grande partie de 2022, ce qui entraînera les taux d’intérêt à la hausse.

« L’inflation commence à réduire le pouvoir d’achat de nombreux ménages, et la croissance que l’on connaîtra en 2022 dépendra de plusieurs facteurs, comme l’évolution de la pandémie et la façon dont les entreprises s’adapteront à l’augmentation des taux d’intérêt et des coûts des intrants, soutient M. Gervais. Mais, s’il est vrai que le passé est garant de l’avenir, les transformateurs alimentaires du Canada continueront de profiter des possibilités qui abondent parmi les nombreuses difficultés. » Le rapport annuel de FAC sur le secteur des aliments transformés présente des renseignements et des analyses portant sur divers secteurs, à savoir la mouture de céréales et d’oléagineux, les produits laitiers, les produits de viande, les produits de sucre et les confiseries, les produits de boulangerie et les tortillas, la préparation de poissons et de fruits de mer, ainsi que les fruits et légumes et les spécialités alimentaires. Les Services économiques FAC publieront un rapport distinct sur le secteur canadien de la fabrication de boissons plus tard cette année. En diffusant ses prévisions et ses connaissances économiques en agriculture, FAC offre des perspectives et une expertise solides afin d’aider les intervenants du secteur agricole et agroalimentaire à atteindre leurs objectifs. Pour obtenir plus de renseignements et d’analyses économiques, consultez la page des Services économiques FAC à l’adresse fac.ca/services-economiques.


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