Gestion et Technologie Agricoles

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LA PROMOTION DE L’A G R I C U LT U R E E N MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

CULTIVER la réussite

Jeudi 8 avril 2021 | Volume 46 | 4 e Numéro

DOSSIER RELÈVE AGRICOLE

Le bonheur est dans la relève!

Aussi dans cette édition : Gérer ses ressources humaines ........................................p. 12 Essais à la ferme : pratiques et faciles ..............................p. 18 L’ABC de la construction en serre (partie 2) ......................p. 22

Photo Ferme cidricole Équinoxe


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L A P R O M O T I O N D E L’A G R I C U LT U R E E N M O N T É R É G I E E T A U C E N T R E - D U - Q U É B E C

FERME CIDRICOLE ÉQUINOXE – FARNHAM

La folle année d’Audrey-Anne et de Marc-Antoine!

Véronique LEMONDE GTA

Leur projet de ferme cidricole mijotait depuis près d’un an lorsque Marc-Antoine Arsenault-Chiasson et Audrey-Anne Lussier ont négocié l’achat d’un verger à Farnham, en octobre 2019. Les mois qui ont suivi leur prise de possession en mai 2020, en pleine pandémie, ont alors pris l’allure d’une course folle, tellement ilsont accompli un travail incroyable pour bâtir leur entreprise en si peu de temps. Maintenant, ils sont à la veille de mettre en marché leur tout premier cidre de type fermier. « Dans ma tête, c’est sûr que j’allais devenir entrepreneur. Puis, j’ai commencé mon baccalauréat en agronomie –

production végétale, à l’Université Laval, et j’ai eu la piqûre pour l’agriculture, surtout pour les arbres fruitiers. Le projet est donc apparu de cette manière », indique Marc-Antoine. De son côté, sa conjointe Audrey-Anne, originairedes Cantons-de-l’Est, a des études de droit et a même passé son Barreau. Comme elle est issue d’une famille avec une entreprise touristique à Bromont, le côté agrotourisme et marketing font partie de ses forces indéniables qui complètent très bien le jeune duo d’entrepreneurs.

Achat et installation

L’achat, à Farnham, du Verger Claude Goyette n’était que le début de l’aventure pour Marc-Antoine et Audrey-Anne. Alors que leurs études ne sont pas complètement terminées, ils commencent à entretenir le verger à l’été 2020 et offrent de l’autocueillette à l’automne. « Dès le départ, c’est la transformation alimentaire qui fut la pierre angulaire de notre projet. Nous ne voulons pas faire du cidre pour

passer nos restes de pommes comme plusieurs vergers le font. Nous espérons attaquer ce marché en allant chercher une clientèle qui ressemble à celle des microbrasseries, donc un cidre très fermier », explique le jeune agronome. Pour en arriver à ce premier cidre, le couple a mis en place une régie biologique, dès le départ. « Nous voulons manipuler le moins possible nos pommes et notre cidre. Il n’y aura aucun intrant chimique dans nos produits. Disons que ce fut quand même ardu de mettre en place toute cette régie en plein démarrage de l’entreprise », ajoute Audrey-Anne. Comme si ce n’était pas assez, le couple aura un tout nouveau bâtiment, ultramoderne, dès cet été, avec une boutique, une terrasse, ses bureaux et ses équipements de transformation. Puis, il a reconverti un ancien dépanneur qui se trouve sur place en une cuisine de transformation fonctionnelle, permettant ainsi à Audrey-Anne de cuisiner d’autres produits avec les pommes du verger.

Place à la variété!

Le couple n’entend pas s’arrêter à la simple fabrication de cidre. Il espère aussi recouvrir son verger d’autres arbres et arbustes fruitiers pour récolter aussi des pêches, camerises, poires ou cerises. Tout est en place pour diversifier l’entreprise agricole. « Notre premier cidre avec nos pommes de l’automne 2020 sortira en mai, mais ce que nous désirons le plus, c’est d’en élaborer plusieurs et en sortir un nouveau chaque mois, par exemple. » Le site Internet de la ferme sera en ligne dans les semaines à venir et le couple espère offrir l’autocueillette d’au moins quatre variétés de pommes cet automne. La cidrerie vendra également ses produits au marché du Camping Vacances Bromont. « Ce que la pandémie a fait de bien, c’est qu’elle a vraiment mis en lumière l’achat local. Pour des producteurs et transformateurs comme nous, en plein démarrage, cela permet plein de possibilités pour l’avenir », conclut Marc-Antoine.

ÉDITEUR : Benoit Chartier RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES ET COORDINATION : Véronique Lemonde CONTRÔLEUR : Monique Laliberté DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ ET PRODUCTION : Guillaume Bédard PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Ginette D’Amour Luc Desrosiers Isabelle St-Sauveur

PUBLIÉ PAR:

TÉL. : 450 773-6028 TÉLÉCOPIEUR : 450 773-3115 SITE WEB : www.dbccomm.qc.ca COURRIEL : admin@dbccomm.qc.ca

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26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest

Merci de recycler ce journal.

Centre-du-Québec

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Marc-Antoine Arsenault-Chiasson et Audrey-Anne Lussier embouteillent leur cidre fermier. L’enthousiasme est palpable chez les deux producteurs de cidre! Photos Ferme cidricole Équinoxe


FERME DANIMAN – BRIGHAM

Une passion et une implication naturelle! Véronique LEMONDE GTA

Pour Patricia Meunier, l’agriculture est une vocation. Dès son plus jeune âge, alors qu’elle présentait ses génisses dans des concours de jeunes ruraux jusqu’au moment de choisir un domaine d’études, à la fin du secondaire, il était clair qu’elle deviendrait productrice agricole. Maintenant actionnaire à 50 % de la ferme familiale, à Brigham, avec ses parents, l’implication de Patricia Meunier n’a jamais connu de doute. Ferme laitière et érablière, la Ferme Daniman a aussi été un verger et une production maraîchère à l’époque du grand-père paternel de Patricia. Puis, son père Daniel Meunier l’a convertie en production laitière. « Nous avons un troupeau de 70 têtes de vaches Ayrshire, dont près de 40 en lactation, et une érablière d’environ 1000 entailles, lance Patricia Meunier, diplômée de l’ITA en Gestion et exploitation d’entreprise agricole depuis 2012. Mes parents m’ont toujours encouragée et n’avoir que des filles – Patricia a trois autres sœurs – ne les a jamais freinés. Je suis là-dedans depuis que je suis petite, alors ils n’étaient pas surpris que je souhaite prendre la relève. »

Améliorer la qualité de vie des mamans agricultrices

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À temps plein sur la Ferme Daniman depuis 2013, après quelques mois en service-conseil à la Coop des Montérégiennes, la conciliation travail-famille n’a

Patricia Meunier pose ici avec ses parents, Daniel Meunier et Manon Lacasse, de la Ferme Daniman, à Brigham. Photo gracieuseté

jamais fait peur à Patricia. Maintenant maman de deux jeunes enfants, 2 et 4 ans, elle compose également avec un conjoint qui possède une ferme distincte de vaches-veaux avec sa famille. « Nous

travaillons fort tous les deux, car lui aussi souhaite prendre la relève de la ferme de sa famille. Nos enfants viennent jouer à l’étable, nous nous adaptons, car cela a toujours fait partie de notre mode de

vie. » Cependant, Patricia plaide pour de meilleurs services offerts aux parents agriculteurs pour les appuyer dans la délicate conciliation travail-famille. « Je suis administratrice aux Agricultrices de la Montérégie-Est et c’est un dossier d’importance pour les femmes en agriculture. Une aide à la maison serait si bienvenue lorsque les enfants sont très jeunes; une aide sous forme de subvention pourrait alors être octroyée », pense-t-elle. Mais que dire de la situation actuelle alors que, même en pleine pandémie, le métier de producteur agricole n’est pas considéré comme « métier essentiel ». « Pendant le confinement, alors que seuls les travailleurs dit essentiels pouvaient envoyer leurs enfants en CPE et garderies, nous, nous les avions à temps plein avec nous. C’était très intense et surtout, l’agriculture ne s’arrête pas, elle! Par chance, mes parents nous aident énormément avec les enfants. Plus de reconnaissance serait de mise pour notre profession. » C’est pourquoi Patricia Meunier n’a jamais dédaigné de s’impliquer depuis de nombreuses années, que ce soit à l’Association des Jeunes Ruraux du Québec ou en tant que représentante des agricultrices au sein du Syndicat local de l’UPA Brome-Missisquoi. « Nous souhaitons moderniser la ferme dans quelques années avec l’ajout d’un robot de traite, ce qui nous aiderait beaucoup au niveau de la qualité de vie. La famille est une priorité pour mon conjoint et moi », conclut Mme Meunier.


FERME P. ET M. DAIGNAULT - ST-MATHIAS-SUR-RICHELIEU

Une ferme, une famille! Véronique LEMONDE

GTA

L’agriculture coule dans les veines de la famille Daignault. Tissés serrés avec leurs deux enfants, Christine Aubin et Rémi Daignault sont la troisième génération sur la ferme familiale datant des années 50. Lorsqu’un incendie d’origine électrique détruit son étable et décime tout son troupeau de vaches Holstein en 2017 – seules huit vaches sur 172 survivent –, le couple se relève avec aisance et commence la reconstruction à peine trois mois plus tard. Le résultat aujourd’hui : une ferme très moderne avec robot de traite et étable en stabulation libre. Maintenant, la Ferme P. et M. Daignault compte 210 têtes, dont 100 vaches en lactation. Séparée en quatre sections, l’étable accueille 25 vaches sur mousse de tourbe, ce qui améliore de beaucoup les problèmes de boiterie de certaines. Soixante-quinze autres vaches se trouvent en logettes avec paille et chaux, encore une fois pour prévenir les problèmes de pattes des animaux. Les veaux nouveau-nés ont de petits box pour leurs deux premières semaines et sont ensuite déplacés en plus grands îlots avec d’autres de leurs semblables. La lactation, elle, est gérée par un robot de traite GEA. « Avec un robot de traite, on passe à trois traites par vache en moyenne. Surtout, le robot nous aide énormément pour concilier travail-famille. Vers 17 h 30, notre journée est terminée, ce qui nous

laisse du temps de libre en soirée ou pour des sorties. Nous arrivons à vivre mieux grâce à cette technologie et les enfants, par exemple, peuvent avoir des cours, des activités en dehors de l’école. Le robot de traite distribue aussi à chaque vache sa ration de moulée. Tout est calibré selon les besoins de chaque animal, c’est beaucoup plus précis », explique Christine Aubin. Cette dernière, une petite fille de la ville, a pris très aisément sienne la passion de son conjoint Rémi Daignault. Technicienne en santé animale au départ, Mme Aubin a par la suite obtenu un DEP en production laitière pour être encore plus efficace sur la ferme. M. Daignault, quant à lui, est diplômé 2003 de l’ITA en Gestion et exploitation d’entreprise agricole.

elle devenait aussi ambassadrice pour les Producteurs de lait du Québec et offre des présentations sur la route sur le lait dans les écoles primaires de la région. En fait, toute la famille s’y met, car Éva, leur fille de 10 ans, participe activement aux travaux de la ferme, en plus de réaliser des capsules vidéos – très dyna-

miques d’ailleurs! – avec sa mère sur différentes thématiques en lien avec l’agriculture. Le tout est présenté sur la page Facebook de l’entreprise. Éva participe aussi à des concours de classe jeunesse pour la coupe des éleveurs du Club Holstein de Rouville. Quand on vous disait que l’agriculture coulait dans leurs veines...

L’implication, encore et encore!

Pour ces mordus d’agriculture, le travail à la ferme ne s’arrête pas là. Pour le couple, ensemble depuis 17 ans et devenu propriétaire de la ferme familiale en 2004, l’implication est une seconde nature. Rémi est sur le conseil d’administration du Centre d’action bénévole de la Valléedu-Richelieu et sur le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la Municipalité. Il s’est aussi impliqué auprès des Jeunes Ruraux, dans les clubs conseil en agroenvironnement et au Club Holstein Rouville. Christine, elle, est deuxième vice-présidente des Agricultrices de la Montérégie-Est et siège aussi au Syndicat local de l’UPA de Rouville. Récemment,

Christine Aubin et Rémi Daignault. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

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PERSPECTIVE MICROBRASSERIE – SAINT-LIBOIRE

Des bières à découvrir! Véronique LEMONDE GTA

C’est décidément un goût d’été qui nous ravit dès la première gorgée de Tangente, une bière sure à la camerise et cerise noire concoctée par la microbrasserie artisanale Perspective. Les camerises proviennent directement de la ferme Les Délices du Rapide, à Saint-Hyacinthe, l’expertise pour le brassage de cette bière, quant à elle, est le résultat de la complicité et du talent de Véronique Duguay et Brian Wilcox, installés à Saint-Liboire. Cependant, il faudra faire vite si vous espérez goûter à cette bière qui s’harmonise parfaitement bien aux journées ensoleillées sur la terrasse, car le couple compte se renouveler ainsi chaque deux-trois semaines avec de nouveaux brassins. Chaque fois, une bière sure, mais aussi des IPA bien élaborées et tout aussi rafraîchissantes. D’ailleurs, sa IPA Théorie #2 est à la fois très goûteuse et soignée. Une explosion de saveurs tout en justesse dans la bouche! Depuis 10 ans à Saint-Liboire, le jeune couple a écrit son plan d’affaires il y a deux ans dans le but d’ouvrir une microbrasserie, rêve de Brian Wilcox, designer graphique, mais aussi passionné de bières. Véronique Duguay, elle, s’investit maintenant à temps plein dans la nouvelle entreprise ouverte depuis très peu.

Exclusives et raffinées

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Dans ses cuves de production toutes neuves, le couple expérimente des bras-

Brian Wilcox et Véronique Duguay viennent tout juste de lancer la microbrasserie Perspective. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

sins avec un bel univers de possibilités. « Nous avons reconvertit un ancien garage du village de Saint-Liboire pour en

faire notre lieu de production et aussi une petite boutique. Nous venons tout juste, début mars, d’embouteiller nos premières

bières, mais déjà l’engouement est là. Le support local que nous recevons présentement et avec les réseaux sociaux également nous surprend et nous pousse à continuer », de dire Brian Wilcox. Aimant la rareté des produits que l’on se plaît à déguster, avant d’en découvrir un autre, la microbrasserie espère que les gens deviennent amateurs de la marque, plutôt qu’accros à une bière en particulier. « Nous allons nous renouveler constamment avec de nouveaux brassins aux deux-trois semaines. Nous adorons jouer avec les différentes variétés de houblons, que ce soit le Citra, le Mozaic ou le Azacca. Nous utilisons aussi la méthode du Double Dry Hop (DDH) », ajoute Véronique Duguay. En effet, le DDH consiste à rajouter à froid du houblon après le premier brassage pour faire ressortir au maximum les arômes du houblon, ce qui donne des bières très parfumées sans être nécessairement amères. Pour l’instant, les personnes intéressées à goûter aux bières de Perspective peuvent se rendre à sa boutique directement (18, rue Saint-Patrice), au Marché Tradition de Saint-Liboire, au Dépanneur Harnois de Saint-Dominique et au Dépanneur Ultramar de Saint-Jean-Baptiste. Le IGA Benoit de Saint-Hyacinthe et la Station des bières, à Beloeil, auront aussi de ses produits. Le tout en quantité très limitée. À venir pour cet été, plusieurs sures avec des petits fruits de saison et peutêtre une stout aux arômes de chocolat ou de café...


Portrait de la relève agricole

ÉDITH LUSSIER

Agente en formation agricole Collectif en formation agricole de la Montérégie

Au Québec, environ 7500 entrepreneurs agricoles de moins de 40 ans font partie de la relève, ce qui représente 22 % des entreprises agricoles de la province. Depuis une quinzaine d’années, plus du tiers des jeunes de la relève se sont établis en démarrant une entreprise. Les autres ont fait l’acquisition d’une entreprise familiale ou l’achat d’une entreprise non apparentée.

Le saviez-vous?

82 % des jeunes de la relève possèdent un diplôme d’études postsecondaire et 68 % d’entre eux sont spécialisés en agriculture. La relève féminine représente à elle seule au moins 30 % des établissements en agriculture depuis 2008.

Une statistique intéressante : la majorité des jeunes femmes agricultrices sont âgées de 25 et 34 ans alors que les jeunes hommes ont moins de 25 ans. En Montérégie, les services-conseils d’un comptable, d’un fiscaliste ou d’un planificateur financier sont utilisés par 69 % des jeunes. La Financière agricole du Québec et l’emprunt à un établissement financier sont les deux sources de financement les plus populaires dans la région suivie du recours au don et à l’aide financière du MAPAQ.

Prix de la relève agricole

Le prix de la relève agricole fait honneur à un ou des jeunes entrepreneurs, quelle que soit la spécialité de production. Vous vous distinguez par votre engagement clair dans la communauté, par vos compétences distinctes ou par l’innovation? Ce concours est pour vous, vous courez la chance de recevoir une bourse de 5000$. Vous êtes propriétaire majoritaire de votre entreprise et faites partie de la relève agricole? Inscrivez-vous d’ici le 4 juin 2021 : https://www.mapaq.gouv.qc. ca/fr/Les-Grands-Evenements/prixreleveagricole/Pages/Prixreleveagricole.aspx.

12 conseils de sécurité incendie en milieu agricole 5. Évitez les matières combustibles telles que le bran de scie pour absorber l’huile sur le sol; 6. Ne gardez aucun produit combustible ou inflammable à moins de 9 m du lieu où vous effectuez de la soudure; 7. Assurez-vous de bien comprendre et de respecter les normes d’entreposage des différents produits dangereux utilisés (chaux, engrais azotés, etc.); 8. Identifiez clairement les pesticides et entreposez-les dans un bâtiment séparé; 9. Vérifiez que le séchoir à grains est doté de dispositifs éteignant les ventilateurs ou les volets qui deviennent trop chauds et veillez à lubrifier le moteur selon les recommandations du fabricant; 10.Faites remplacer les installations électriques vieillissantes par un maître électricien; 11. Nettoyez régulièrement le panneau électrique, les prises de courant, les commutateurs, etc.; 12.N’appliquez aucun produit (chaux, peinture, etc.) sur les installations électriques.

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À la ferme, pour protéger les travailleurs, les animaux, les bâtiments, les équipements, etc., la prévention des incendies est assurément importante! Voici 12 conseils à garder en tête : 1. Ne fumez jamais dans les bâtiments de ferme afin d’éviter que le méthane généré par le lisier s’enflamme, notamment; 2. Prévoyez au moins un réservoir d’eau pour venir en aide aux pompiers, le cas échéant; 3. Installez des avertisseurs de fumée et de monoxyde de carbone dans les endroits (bureau, garage, maison) où la poussière et l’humidité des bâtiments ne compromettent pas l’efficacité des appareils et ayez sous la main une quantité suffisante d’extincteurs portatifs ABC d’une capacité minimale de 4 kg; 4. Taillez les hautes herbes autour des bâtiments, car celles-ci favorisent la présence de rongeurs, lesquels peuvent endommager les fils électriques;


GROUPE TRÉPANIER - MAXXUM 100 CENTRE

Comment bien préparer sa relève? Pour assurer la prospérité d’une entreprise à travers le temps, un bon dirigeant doit s’assurer de bien préparer sa relève. Le courtier immobilier agréé à la tête de Maxxum 100 Centre inc, Sylvain Trépanier, connu pour son expertise en transactions agricoles, nous livre son expérience de relève familiale.

Pas de retraite tout de suite

Si vous passez un moment avec à jaser avec Sylvain, vous réaliserez sans doute que son sourire laisse apercevoir une

sagesse; une sorte de sérénité acquise à travers toutes ses expériences depuis les 37 dernières années, mais surtout une passion indéniable. Alors ne soyez pas surpris si vous mentionner le mot « retraite » et que Sylvain Trépanier vous réponde avec son rire contagieux « je suis bien trop jeune! ». Pour Sylvain, sa profession, c’est un style de vie et il compte continuer encore longtemps! Sachant toutefois qu’une relève prospère, ça se planifie longtemps d’avance, il s’investi déjà grandement dans la préparation de celle-ci.

Un vent nouveau

De nos jours, dans toute industrie, c’est assez idéaliste d’espérer que ses enfants, par choix, décideront un jour de prendre la relève de son entreprise. Chez les Trépanier, c’est important de laisser tout le monde s’épanouir à sa façon. C’est pourquoi se fut une agréable surprise pour Sylvain de voir la venue de deux de ses enfants au sein de l’équipe. Son fils Jean-Philippe et sa fille Mélodie sont tous deux aussi mordus d’immobilier, que l’est Sylvain. L’excitant processus de planification de relève venait donc de s’enclencher naturellement.

Mets tes bottes, on va marcher une terre!

« Dès leurs débuts, je tenais à ce que Jean-Philippe et Mélodie soient présents dans toutes mes rencontres, l’évaluation des propriétés agricoles, les négociations, l’analyse et la préparation des dossiers… Partout où j’allais, ils m’accompagnaient,

c’était la meilleure façon d’apprendre. Leur vision fraîche de l’immobilier agricole et leur bagage professionnel sont des avantages concurrentiels importants. On garde le meilleur de ce qu’on faisait, mais on évolue pour atteindre des clientèles encore plus nichées, offrir un service client plus personnalisé », indique M. Trépanier. Le dirigeant d’entreprise a impliqué sa relève également dans les rencontres stratégiques d’entreprise. Il a choisi une approche ouverte afin que sa relève baigne dans la gestion financière et administrative de l’entreprise, le marketing, mais également qu’ils apprennent tout sur l’immobilier agricole, car après tout, c’est l’expertise de Maxxum. Pour Maxxum 100 Centre, la relève les a amenés à créer le Groupe Trépanier, à travailler en symbiose et propulser l’entreprise familiale vers des nouveaux sommets, au grand plaisir des acheteurs et vendeurs, mais aussi du papa.

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La relève se porte très bien au Groupe Trépanier.


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COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE

AGRICULTURE DURABLE

Gérer les ressources humaines, c’est plus que faire des paies

L’unique programme de rétribution environnemental en milieu agricole au Québec fête son 5e anniversaire!

GUYLAINE MARTIN

Répondante en Collectif en formation agricole Centre-du-Québec

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Le Collectif en formation agricole Centredu-Québec et le Cégep de Victoriaville ont reçu la belle nouvelle que leur projet de formation en gestion des ressources humaines se qualifiait dans le cadre du programme d’initiative ministérielle de formation continue en ligne dans le secteur bioalimentaire. Dans les prochains mois, le Cégep développera une nouvelle formation s’adressant aux femmes gestionnaires d’entreprises agricoles. La gestion des ressources humaines se retrouvent souvent dans la cour des agricultrices en tout ou en partie. La formation vise à tenir compte de leur réalité. La formation sera une combinaison de contenus livrés par des spécialistes, d’activités d’échanges et de coaching individuel. La formule en ligne permettra de concilier travail-famille-formation. La nouvelle approche permettra aux gestionnaires de se réseauter et de valider les pratiques qu’elles auront instaurées sur leurs entreprises. Les agricultrices du Centre-du-Québec peuvent participer à l’élaboration des contenus. Le Cégep de Victoriaville organi-

sera un groupe de discussion dans les prochaines semaines. Un premier groupe pilote devrait démarrer en janvier 2022 au Centre-duQuébec. Suite à la première expérience et les ajustements nécessaires, la formation pourra voyager dans les régions du Québec et être dispensée à des groupes mixtes composés de femmes et d’hommes, au besoin. Pour participer au groupe de discussion ou pour être tenue au courant du départ de la formation, contactez Guylaine Martin, répondante en formation agricole, au 819 758-6401 poste 2702, gmartin@ formationagricole.com.

En 2021, la Fédération de l’UPA de la Montérégie et ALUS Canada célèbrent les cinq ans du programme ALUS Montérégie, véritable catalyseur de projets en agroenvironnement et créateur de biodiversité en milieu agricole. Mis en place en 2016, ALUS Montérégie a été le premier, et reste à ce jour le seul programme au Québec à offrir une rétribution monétaire aux agriculteurs qui acceptent de réaliser volontairement des aménagements en faveur de la biodiversité sur leurs fermes. En cinq ans, le programme ALUS Montérégie a permis de compenser monétairement et d’accompagner plus de 80 fermes du territoire. Ensemble, elles consacrent plus de 65 hectares de superficies agricoles à l’aménagement de biens et services écosystémiques dans plus de 44 municipalités de la Montérégie. Les impacts engendrés sont bien réels, notamment la réduction des odeurs, l’absorption des polluants dans l’air et la réduction des pesticides, des nutriments et des sédiments dans les cours d’eau.

ALUS Montérégie Les agricultrices du Centre-du-Québec sont invitées à participer au développement d’une nouvelle formation en gestion des ressources humaines. Ici la productrice agricole, Rachel Laflamme.

Pour l’occasion, la Fédération de l’UPA de la Montérégie invite à visionner sa vidéo commémorative qui relate l’historique et les faits marquants des cinq années du programme ALUS Montérégie. Cette vidéo met à l’honneur l’implication des producteurs agricoles partici-

pants, des élus de la fédération, de l’équipe en agroenvironnement de l’UPA Montérégie, les membres du comité ALUS Montérégie, les partenaires financiers du programme ainsi que divers intervenants du milieu agroenvironnemental impliqués dans le projet depuis 2016.

Depuis 2016 : un bilan impressionnant :

• 83 fermes participantes; • 66,78 ha de terres pour les biens et services écosystémiques; • 241 387,50 $ d’investissement pour les rétributions monétaires sur 5 ans; • 475 241 $ d’investissement pour l’implantation et l’administration des projets; • Biens et services écosystémiques créés dans 12 MRC de la Montérégie; • Aménagements dans plus de 44 municipalités de la Montérégie. Concrètement, ce sont 295 km de haies diverses (brise-vent, arbustives, herbacées et multistrates) qui ont été implantées; 122 km de bandes riveraines herbacées favorisant les pollinisateurs mises en place; l’équivalent de 6 terrains de football d’écosystèmes mis en valeur; ainsi que l’équivalent de 64 piscines olympiques transformées en pré fleuri pour les pollinisateurs. https://www.upamonteregie.ca/ alus-monteregie/


MRC DES MASKOUTAINS

Cohabitation harmonieuse en zone agricole en Montérégie - L’eau L’eau est essentielle à la vie et indispensable à l’agriculture. Acteurs de premier plan, les producteurs agricoles mettent donc en place des techniques pour limiter le gaspillage et l’impact de leurs activités. L’UPA de la Montérégie, 13 MRC et l’agglomération de Longueuil souhaitent informer la population sur les efforts qui sont prodigués par les agriculteurs afin de protéger cette ressource. Cette initiative est issue de la campagne de sensibilisation à la cohabitation harmonieuse en zone agricole qui a été lancée grâce au soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

Le thème de l’eau

l’érosion, en plus de former une zone tampon entre le champ et le plan d’eau. De leur côté, toutes les productions d’élevage se sont dotées d’installations septiques industrielles, à la fine pointe de la technologie, pour maitriser la gestion des engrais naturels. Finalement, des alternatives durables de lutte intégrée comme l’utilisation des prédateurs naturels des insectes diminuent considérablement l’utilisation des engrais et des pesticides. En milieu agricole, des mesures d’atténuation efficaces sont prises par les agricultrices et les agriculteurs pour assurer une agriculture durable, de concert avec les politiques gouvernementales mises en place pour la protection, la restauration

et le nettoyage des cours d’eau et des fossés drainants. Rappelons que le projet de cohabitation harmonieuse en zone agricole est d’envergure régionale. Il a pour objectif de favoriser le vivre ensemble et le dialogue entre les producteurs agricoles et les résidents. Les différents partenaires veulent démystifier les croyances, atténuer les contrariétés et aborder les enjeux liés au travail agricole. Il est important pour les instigateurs de ce projet de faire ressortir la multifonctionnalité de la zone agricole comme lieu de vie, de travail et de loisir.

Au sujet des partenaires

Les partenaires du projet sont : les MRC d’Acton, de Beauharnois-Salaberry, de

Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu, du Haut-Saint-Laurent, des Jardins-deNapierville, de La Haute-Yamaska, de Marguerite-D’Youville, des Maskoutains, de Pierre-De Saurel, de Roussillon, de Rouville et de la Vallée-du-Richelieu, l’agglomération de Longueuil, la Fédération de l’UPA de la Montérégie (FUPAM) et la Direction régionale de la Montérégie du MAPAQ. Ces organismes mettent en commun les ressources et les efforts afin de se doter de stratégies et d’outils permettant d’assurer une portée de rayonnement régionale à cette campagne de sensibilisation. Ce projet a été financé par le MAPAQ dans le cadre du programme Territoires : priorités bioalimentaires et il se poursuivra jusqu’au mois d’octobre 2021.

Utilisatrices d’eau, les entreprises agricoles développent des pratiques respectueuses de cette ressource essentielle, par exemple en arrosant au pied des plants ou en utilisant des systèmes d’irrigation performants. La préservation de l’apport en eau est essentielle pour l’avenir des activités agricoles. La protection des milieux aquatiques est également une priorité pour les agricultrices et les agriculteurs. Une attention particulière est portée à l’érosion. Pour éviter que l’eau qui ruisselle dans le champ entraîne avec elle des parties de terre, des pratiques sont adoptées pour assurer l’infiltration de l’eau dans le sol. On retrouve notamment des plantations entre le champ et le cours d’eau. Appelées bandes riveraines, ces portions de terrain non cultivées et cédées par les fermes jouent un rôle important contre

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FAC

Un sondage révèle que plus de Canadiens cherchent à acheter des produits canadiens depuis la pandémie

16 - Jeudi 8 avril 2021 - Gestion et Technologie Agricoles

Les Canadiens sont plus portés à chercher des aliments canadiens dans la foulée de la pandémie de COVID-19, selon un nouveau sondage réalisé par Financement agricole Canada (FAC). « Les événements de la dernière année nous ont montré qu’en temps de crise, l’industrie agricole canadienne continue à offrir des aliments salubres et sûrs, affirme Marty Seymour, directeur principal, Relations avec l’industrie, à FAC. Les Canadiens l’ont constaté et sont reconnaissants envers les capacités d’adaptation de l’industrie agricole et agroalimentaire, même dans des circonstances difficiles. » Le sondage réalisé entre le 8 et le 12 janvier 2021 démontre un changement émergent dans le comportement et la façon de penser des Canadiens en ce qui a trait à leur panier d’épicerie. Lorsque nous les avons questionnés à savoir s’ils avaient changé leur comportement depuis le début de la pandémie, six répondants sur dix, ou 58 %, ont dit être plus susceptibles d’acheter des aliments cultivés et fabriqués au Canada; 56 % sont plus susceptibles de chercher des aliments cultivés et fabriqués au Canada, et 50 % sont plus portés à penser à la façon dont leurs aliments sont produits. Toujours selon le même sondage, huit Canadiens sur dix croient que notre système agroalimentaire et notre industrie agricole ont bien réagi à la pandémie. La majorité des répondants (94 %) a dit appuyer fortement le secteur agricole canadien et 91 % reconnaissent que les agriculteurs canadiens ne sont pas appréciés à leur juste valeur. « Il est encourageant de constater un si solide appui à l’égard des hommes et des femmes de partout au pays qui sont dévoués à cette industrie unique et précieuse. La vaste majorité des Canadiens reconnaît qu’il est important que notre secteur agricole et agroalimentaire soit vigoureux pour que nous puissions continuer à produire des aliments salubres, fiables et abordables », se réjouit M. Seymour. Le sondage a été réalisé pour FAC auprès de 2000 participants canadiens. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,17 %, 19 fois sur 20. Les données ont été pondérées d’après les données du recensement pour s’assurer que l’échantillon soit représentatif de la population canadienne.


SYNDICAT DES PRODUCTEURS FORESTIERS DU SUD DU QUÉBEC

Le revenu du propriétaire forestier en baisse depuis 15 ans

HUGUES BEAUDOIN

Administrateur Secteur de la Montérégie Syndicat des Producteurs forestiers du Sud duQuébec

Les prix du bois d’œuvre n’ont jamais été aussi haut qu’en 2021 dans les quincailleries et sur les marchés du bois d’œuvre en Amérique du Nord. Bien qu’il ait été en baisse après avoir atteint un sommet en septembre 2020, ils se sont stabilisés au sommet record qu’ils avaient eu en 2018 et sont maintenant en très forte hausse. Les diverses entreprises cotées en bourse qui ont des divisions de sciage de sapin-épinette au Québec déclarent des bénéfices records lors des derniers trimestres. Malheureusement, le propriétaire forestier ne verra pas la couleur de ces hausses spectaculaires. Alors que l’industrie du sciage voit ses revenus atteindre des records historiques, les revenus du propriétaire forestier sont plus bas qu’il y a 15 ans. Les coûts du propriétaire pour faire couper son bois ont augmenté en suivant pratiquement l’augmentation du coût de la vie, le coût des équipements forestiers également. La rentabilité de la sylviculture en est donc grandement affectée. Nous avons suivi les revenus tirés de la vente de bois rond de sapin-épinette de

2005 à 2020 ainsi que les coûts de récolte moyens par un entrepreneur en récolte et le constat est inquiétant. Le tableau ci-contre nous montre le revenu moyen de la vente d’un voyage de bois de sapin-épinette. Le bénéfice net de vente d’un voyage de bois par le propriétaire en 2005 était de 2014 $ et passera à 689 $ en 2012. Le même voyage de bois lui rapportera 870 $ en 2020, soit une baisse de 43 % en 15 ans. Alors que les intervenants dans la chaîne de la récolte du bois chez les propriétaires s’en tirent très bien et connaissent de bonnes années, le grand perdant dans l’équation est le propriétaire forestier lui-même. Et il va sans dire que si le propriétaire forestier obtenait des revenus supérieurs pour son bois, ce sont tous les acteurs forestiers de la chaîne qui en profiteraient aussi. Il est important de constater que celui qui a subi les baisses les plus importantes de 2005 à 2020 est bien le propriétaire forestier. Pour illustrer la situation de l’industrie du sciage par rapport aux propriétaires forestiers, le revenu brut obtenu par un propriétaire pour la vente d’une bille de bois de 8 pieds de longueur et d’un diamètre de cinq pouces de sapinépinette où on sortira un 2 x 4 à l’usine était de 1,59 $ en 2005, en tenant compte de l’inflation. L’année 2005 correspond à une année record pour les prix du bois aux propriétaires forestiers. En 2021, 16 ans plus tard, il obtiendra seulement

85 cents. C’est donc un recul de 53 %, soit une baisse de 2,9 % année après année. L’industriel, pour sa part, obtenait un prix de 1,93 $ pour son 2’’ par 4’’ de 8 pieds, alors qu’il obtient maintenant 5,78 $ pour le même madrier en 2021. C’est une augmentation de près de 300 %. Évidemment dans ces circonstances, beaucoup de propriétaires forestiers sont frustrés de la situation. En effet, ils ont subi les années difficiles suite à la crise forestière et financière à partir de 2006, mais ils ne profitent pas de la prospérité actuelle. Ils n’ont même pas les hausses nécessaires pour couvrir les hausses des frais qu’ils ont subies au cours des ans. Nous n’avons qu’à penser à la hausse des prix des terres, de l’achat des équipements pour la récolte, des frais de reboisement, des frais d’entretien des boisées et les taxes municipales et scolaires. Les causes de cette situation sont multiples. Notons, entre autres, le grand

nombre de propriétaires qui vendent à seulement quelques usines qui achètent le bois et qui favorisent grandement celles-ci. Pourtant, il y a des solutions. Dans la région de l’Estrie et de la Montérégie, les propriétaires ont voté de négocier collectivement leur prix du bois de sciage sapin-épinette le 9 novembre 2017. Depuis ce temps, la compagnie Domtar inc., un groupe d’entrepreneurs forestiers et le Conseil de l’industrie forestière du Québec se sont farouchement opposés devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Au moment d’écrire ces lignes, le litige n’est toujours pas réglé et ces groupes font tout en leur pouvoir pour empêcher les propriétaires de s’organiser. Les propriétaires forestiers doivent rester maîtres de leur mise en marché en participant aux activités syndicales et en supportant les administrateurs de leur association afin de bien défendre les intérêts de tous les propriétaires forestiers de la région.

Évolution du bénéfice net d’un voyage de sapin-épinette ($/constant)

Revenus de vente Coût de récolte Bénéfice net

2005

2012

2020

3378 $ - 1365 $

1982 $ - 1293 $

2176 $ - 1306 $

2014 $

689 $

870 $

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 avril 2021 - 17


Essais à la ferme : stimulants, pratiques et de plus en plus faciles YVAN FAUCHER

Agronome Conseiller en grandes cultures Direction régionale de la Montérégie-Est MAPAQ

Faire des essais à la ferme en grande parcelle peut s’avérer très stimulant et utile pour les producteurs agricoles et leurs conseillers. Pour améliorer nos pratiques agricoles, nous devons, la plupart du temps, passer par une phase d’expérimentation qui permet de nous sécuriser et de confirmer ou d’infirmer des hypothèses. Un essai doit être bien planifié. Voici quelques règles de base à respecter pour que votre essai soit valable :

18 - Jeudi 8 avril 2021 - Gestion et Technologie Agricoles

1. Définir la question à laquelle vous souhaitez répondre et émettre une hypothèse de départ. Par exemple, est-ce que l’utilisation d’un fongicide foliaire est rentable? L’hypothèse de départ pourrait simplement être que les fongicides foliaires ne sont pas rentables. 2. Mettre en place un dispositif permettant de valider cette hypothèse. Pour ce faire, l’essai doit être répété au moins trois fois dans le même champ. La raison est simple : il faut s’assurer que les différences de rendement sont reliées au traitement (à l’application de fongicides dans l’exemple donné) et non à une variation naturelle provenant du champ. Il pourrait s’agir, par exemple, d’une variation moins perceptible d’égouttement, du type de sol, du pourcentage de matières organiques, du pH, etc. Les données pourront ensuite être analysées statistiquement. C’est de là que vient l’expression « différence significative à un seuil donné » qui est souvent utilisée lors des présentations de résultats de recherche et qui affirme que la différence obtenue lors de l’essai est effectivement due au traitement. 3. Choisir un champ ou une portion de champ dont le type de sol est semblable, avec un bon égouttement ainsi qu’un pH et une fertilité compa-

rable. Le champ doit être le plus uniforme possible pour diminuer les variations naturelles du champ. Le site Info-sols du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation peut être utile pour déterminer l’emplacement de la parcelle de votre essai à la ferme. Il est aussi important de vérifier que la parcelle choisie a les mêmes précédents culturaux et les mêmes historiques d’application d’engrais organiques. 4. S’assurer que les opérations de régie sont identiques dans la parcelle, à l’exception des traitements utilisés pour l’essai. Par exemple, il ne faut pas avoir des variétés différentes dans la parcelle où les fongicides sont testés. 5. Faire le bon choix de traitements et de dispositif expérimental. Dans l’exemple des fongicides foliaires, il s’agit de comparer le rendement obtenu avec et sans traitement. C’est un dispositif assez simple, comme l’illustre la figure 1 avec son exemple de dispositif à trois répétitions. Si, pour toutes sortes de raisons, la mise en œuvre de la répétition n’est pas possible, un dispositif « en côte à côte » peut faire l’affaire. Il faudra cependant interpréter les rendements comme s’il y avait trois parcelles répétées bout à bout, ce qui fera trois paires de pesées pour les deux traitements. Les données seront analysées statistiquement en ce qu’on appelle des « parcelles appariées » (voir la figure 2). Dans le cas de plusieurs traitements, comme pour l’application de différentes doses d’azote dans le maïs, il faut bien choisir les doses et, idéalement, semer les traitements de façon aléatoire à chaque répétition. Vous pouvez consulter les documents de référence à la fin de cet article pour plus de détails sur la façon de réaliser des essais de fertilisation azotée. L’application d’azote en bandes en post-levée dans le maïs permet de faire des essais chaque année sans trop de complications. Vous pourriez être surpris des résultats.

Figure 1 : Exemple de dispositif à trois répétitions

Figure 2 : Exemple de dispositif à trois répétitions en « parcelles appariées »

6. Idéalement, chaque parcelle de l’essai devrait avoir environ 2000 m2. Donc, s’il y a deux traitements et trois répétitions (figure 1), vous aurez besoin d’une superficie d’environ 1,2 ha. Si vous avez un semoir de huit rangs au 30 pouces, cela représente 330 m de long pour chaque parcelle. Vous pouvez aussi faire la longueur du champ au complet si celui-ci n’est pas trop petit. 7. Penser au passage de la batteuse lors de la mise en place du dispositif. L’idéal est d’avoir une largeur de traitements deux fois plus large qu’un passage de batteuse. On récolte le centre de la parcelle pour l’essai et le reste servira de bande tampon qui ne sera pas pesée lors de la récolte. Il existe plusieurs façons valables d’installer un essai, cela dépend de la dimension du champ et de la largeur des équipements utilisés.

Essai de variétés de céréales d’automne, 23 juin 2020, Montérégie. Photo Yvan Faucher, MAPAQ

8. Faire un essai perpendiculaire au drain souterrain, si possible. Cela permet d’éviter un biais qui pourrait affaiblir la validité de l’essai. 9. Répéter l’essai sur deux ou trois ans dans des champs différents. Est-ce que la culture répond de la même façon chaque année au traitement? C’est encore plus intéressant si plusieurs producteurs font le même essai pendant quelques années. 10.Faire analyser les données. Vos conseillers peuvent vous aider à bien planifier les parcelles, vous soutenir tout au long du processus et procéder à l’analyse des données. N’hésitez pas à les contacter. Les nouvelles technologies en agriculture telles que le système de guidage automatique (RTK) et les systèmes à taux variables facilitent souvent la réalisation des essais. Un système de guidage automatique peut être utile, par exemple lors d’essais de variétés, pour semer les trois bandes d’une même variété d’un seul coup. Cela permet d’éviter le nettoyage du semoir entre chaque passage. Il est nécessaire de nettoyer le semoir entre chaque variété seulement, ce qui diminue considérablement le temps de travail. Dans le cas des systèmes à taux variables, les traitements peuvent être programmés à l’avance et la parcelle s’effectue automatiquement lors du passage de l’équipement. Aussi, les capteurs de rendement peuvent être très utiles lors de la récolte, pourvu qu’ils soient bien calibrés. C’est le temps de planifier votre saison de culture. Profitez-en pour discuter d’essais avec votre conseiller. Bon été à tous et à toutes!

Documents de référence : • Planification et réalisation d’un essai de fertilisation azotée à la ferme, CRAAQ, 2016. • Protocole pour des essais de fertilisation azotée en grandes cultures (maïs et soya), Coordination services-conseils, 2018, Disponible sur Agri-Réseau


MOT DU DIRECTEUR

Des activités couronnées de succès! RÉJEAN PRINCE

Directeur Directions régionales de la Montérégie-Est et de la Montérégie-Ouest MAPAQ

Il y a un peu plus d’un an déjà, la pandémie de COVID-19 frappait le Québec, changeant inévitablement nos vies personnelles et professionnelles. Dès lors, nous avons dû nous « réinventer » autant au Ministère que dans les différentes organisations agricoles et vous, producteurs et productrices agricoles, en avez certainement fait de même. Peut-être aviez-vous l’habitude de participer à nos traditionnelles activités de transfert de connaissances en salle. Cette année, pour respecter les règles sanitaires en vigueur, nous nous sommes adaptés et avons fait preuve de flexibilité pour vous offrir de nouvelles occasions d’échanger et de réseauter. Je ne peux que souligner les efforts colossaux déployés par les membres de mon équipe pour réussir à produire de nouveaux

outils, comme dans le cas de notre collaboration avec Action Semis Direct pour le feuillet Sol en santé, et l’ensemble des activités virtuelles. Malgré l’incertitude qui planait, nous pouvons maintenant affirmer que nos activités virtuelles ont remporté un franc succès. Les chiffres ne mentent pas : vous avez été près de 950 personnes à vous inscrire aux Vendredis horticoles de la Montérégie. Les rediffusions de ces activités ont même été consultées plus de 5000 fois! Le Centre local de développement des Jardins-de-Napierville, le Réseau Agriconseils Montérégie et les membres de mon équipe se sont serré les coudes pour offrir un contenu de qualité aux producteurs horticoles et aux agrotransformateurs de partout au Québec. L’un des webinaires portait également sur le bilan du projet pilote de réduction des indices de risque liés aux pesticides, réalisé dans la région. Devant environ 150 auditeurs, des conseillers de clubsconseils et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ont

expliqué leur démarche et les résultats positifs qui en ont découlé. J’en profite pour remercier et féliciter tous les acteurs impliqués dans ce projet, dont 121 producteurs du secteur des grandes cultures de la Montérégie! Les Webinaires grandes cultures ont attiré en moyenne 250 personnes par séance. À chacun des événements, nous avons pu constater votre engouement et votre dynamisme grâce aux questions soulevées et aux nombreuses interactions dans le clavardage. D’ailleurs, vous avez été plusieurs à nous faire part de votre appréciation de la formule. Cette activité a pu connaître un tel succès grâce aux conférenciers et aux conférencières qui ont généreusement partagé leurs connaissances. Sans nos partenaires, jamais nous n’aurions pu mettre en œuvre des activités d’une telle envergure et vous offrir toutes ces conférences tout à fait gratuitement. La synergie entre les différentes organisations agricoles qui se déploie en Montérégie est admirable et j’espère que

nous continuerons longtemps à réunir nos efforts. Notre savoir et nos compétences rayonnent désormais aux quatre coins de la province et les agriculteurs de partout pourront en bénéficier, et ce, sans égard aux frontières. Je vous invite tous et toutes à visiter notre chaîne YouTube pour visionner ou revisionner les différentes conférences accessibles gratuitement : https://www. youtube.com/user/mapaquebec. Peu importe votre secteur d’activité, vous trouverez à cet endroit une foule de contenus, comme les Webinaires INPACQ ovins-caprins laitiers, ceux en productions bovines ou encore les conférences données dans le cadre des Webinaires horticoles. J’en profite d’ailleurs pour souligner le travail de mes collègues des autres régions qui, à leur tour, ont mis sur pied différentes activités de transfert de connaissances. C’est un véritable tour de force que nous avons accompli, tous ensemble. Merci et bonne continuité à tous et à toutes!

Connaissez-vous le Plan d’agriculture durable 2020-2030? GAÉTAN PIERRE

Agronome Direction régionale de la Montérégie-Ouest MAPAQ

Les objectifs et les cibles du Plan

Le Plan vise cinq objectifs auxquels des cibles sont fixées et qui constitueront les axes d’intervention pour les dix prochaines années. Ces cibles, déterminées pour chacun des objectifs, sont : Objectif 1 : Réduire l’usage et les risques des pesticides pour l’environnement et la santé. Cibles : • Réduire de 500 000 kg les pesticides de synthèse vendus. • Réduire de 40 % les risques pour la santé et l’environnement.

Objectif 2 : Améliorer la santé et la conservation des sols. Cibles : • 75 % des superficies cultivées seront couvertes en hiver par des cultures ou par des résidus de culture. • 85 % des sols agricoles du Québec auront un pourcentage de matière organique de 4 % et plus. Objectif 3 : Améliorer la gestion des matières fertilisantes. Cible : • Réduire de 15 % les apports de matières fertilisantes azotées sur les superficies en culture. Objectif 4 : Optimiser la gestion de l’eau. Cibles : • Améliorer l’indice de santé benthos des cours d’eau dégradés d’une classe ou de 15 unités. • Réduire de 15 % la concentration en phosphore total des cours d’eau ciblés. Objectif 5 : Améliorer la biodiversité. Cible : • Doubler les superficies agricoles aménagées (bandes riveraines élargies et haies brise-vent) favorables à la biodiversité. Le Ministère et ses partenaires du secteur agricole élaboreront un plan de mise en œuvre du PAD pour 2021-2025. Ce dernier fera état des engagements de tous dans l’atteinte de résultats concrets et mesurables et sera déposé au printemps 2021. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre d’un Réseau québécois de recherche en agriculture durable, le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) annonce le lancement prochain d’un appel de propositions en vue de la création d’un réseau

de recherche collaboratif interinstitutionnel, intermilieu et intersectoriel, dont la thématique portera spécifiquement sur l’agriculture durable. Les thèmes de recherche établis sont en lien direct avec les objectifs du Plan d’agriculture durable 2020-2030 et visent la santé et la conservation des sols ou la réduction des pesticides dans un contexte de changements climatiques. Les précisions sur cet appel de projets sont accessibles dans la salle de presse Web du FRQNT (communiqué du 23 février : http://www.frqnt.gouv.qc. ca/espace-presse/nouvelles-et communiques). Mentionnons aussi que le Plan vient concrétiser deux objectifs de la Politique bioalimentaire 2018-2025 — Alimenter notre monde, en contribuant à encourager les approches concertées pour protéger la santé et l’environnement ainsi qu’en accélérant l’adoption de pratiques d’affaires responsables. Il répond à la majorité des recommandations adressées au MAPAQ par la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles à la suite de son mandat d’initiative parlementaire sur les effets des pesticides sur la santé publique et l’environnement. Le PAD vient également appuyer les engagements climatiques et de développement durable du gouvernement du Québec. Parallèlement à la publication du Plan d’agriculture durable 2020-2030, le ministre a aussi rendu publique la Politique sur la conduite responsable en recherche, qui vise à garantir un travail crédible, objectif et fiable au sein des centres de recherche et d’expertise qui sont soutenus financièrement par le MAPAQ ou qui sont liés aux programmes de soutien à la recherche du Ministère. Pour consulter l’intégralité du Plan, visitez le quebec.ca/agriculturedurable.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 avril 2021 - 19

À la suite de nombreuses consultations et d’importants travaux de concertation avec les acteurs du milieu, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, a annoncé l’automne dernier le Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD). Ce plan d’agriculture durable met les producteurs et les productrices au cœur de l’action grâce à des mesures phares destinées à appuyer les entreprises dans l’amélioration de leur performance en matière d’environnement. Une des particularités du PAD est la reconnaissance de l’atteinte de résultats selon les pratiques agroenvironnementales adoptées par les producteurs et les productrices. C’est donc plus de la moitié du budget total du Plan, établi à 125 millions de dollars, qui servira à rétribuer les efforts que les agriculteurs et les agricultrices fourniront. Répondant aux défis et aux enjeux du milieu agricole, le Plan prend en considération les préoccupations de la société, notamment en ce qui concerne la santé des sols ainsi que l’usage des pesticides et les risques qui y sont associés. Ces deux éléments – la santé des sols et la réduction des risques liés à l’utilisation de pesticides – constituent d’ailleurs les deux principaux objectifs du PAD. Ce dernier se déploie également sur les deux fronts de la lutte contre les changements climatiques, soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux changements climatiques. Il tient compte des diverses caractéristiques du vaste territoire agricole québécois et mobilise les acteurs qui

l’animent pour assurer la prospérité de l’agriculture. Tout en contribuant à la préservation de la biodiversité et à la productivité des cultures, le PAD vise à accélérer l’appropriation des technologies numériques par les entreprises agricoles pour qu’elles puissent innover et assurer leur pérennité. Mis au point en concertation avec les acteurs du milieu agricole, le Plan propose des interventions adaptées aux particularités régionales de même qu’aux différents contextes et modèles de production. Les directions régionales du MAPAQ, en collaboration avec les intervenants présents sur leur territoire, s’activent dans la mise en œuvre de ce plan d’agriculture durable. Il y aura prochainement la mise en œuvre de cohortes de producteurs et de productrices agricoles pour les accompagner dans leurs efforts d’amélioration de pratiques agroenvironnementales et dans l’atteinte des objectifs du PAD. Plusieurs projets collectifs qui seront soutenus dans le cadre du plan d’approche régional contribueront aussi à l’atteinte des objectifs du PAD.


GRANDES CULTURES

SÉCURITÉ

Prograin lance une plateforme PrevTech intègre les solutions de fixation des prix en ligne de protection Armada à son offre de prévention Le producteur et commerçant de semences de soya Prograin dévoile sa toute nouvelle solution numérique qui permettra à ses utilisateurs de garder un œil sur leur profitabilité en tout temps. Exclusive aux producteurs de soya conventionnel IP ou Quali-Pro et aux producteurs de semences OGM et non-OGM qui font des affaires avec Prograin, FIXX, fruit de deux ans et demi de conception pour Prograin, permet de commercialiser facilement ses récoltes de soya en ligne, garder le contrôle sur le prix de vente de sa production et maximiser son temps pour se concentrer sur ce qui compte vraiment.

Une plateforme unique en Amérique du Nord

Connectée en temps réel à la Bourse de Chicago où s’échange les titres du soya en Amérique du Nord, FIXX permet d’établir des objectifs qui se traduiront en ventes si le marché atteint les objectifs en question. L’utilisateur peut également se connecter à la plateforme et vendre manuellement sa récolte de soya, en partie ou en totalité, au moment de son choix pendant les heures d’ouverture de la Bourse.

Un outil qui rend la vie plus simple et le travail plus profitable

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Le vice-président ventes et marketing de Prograin, Alexandre Beaudoin, explique que l’objectif premier derrière FIXX est de permettre aux producteurs de vendre

selon leurs objectifs sans devoir surveiller sans cesse les marchés, alors qu’ils sont occupés et loin de leur ordinateur. « FIXX vient révolutionner la façon de travailler des producteurs, pour le mieux. On s’adapte à notre clientèle et on évolue avec elle. Ça va vraiment permettre de libérer les producteurs qui fixent eux-mêmes leurs paramètres de vente et contrôlent leurs revenus, » illustre-t-il.

FIXX fait déjà des adeptes

Dans les dernières semaines, Prograin a complété sa ronde de test auprès des producteurs. Ces derniers sont tous très emballés par la facilité de navigation et surtout, les profits que FIXX leur permettra de récolter. Disponible sur PC ou tablette, l’outil FIXX est gratuit pour sa première année de lancement (récolte 2021). Par la suite, comme tous les producteurs ne produisent pas les mêmes volumes, Prograin a établi un coût/tonne avec un plafond. Prograin vise à recruter 50 % de ses clients à la plateforme FIXX pour la saison 2020-2021, ce qui pourrait représenter environ 75 % du volume de grains, estime l’entreprise. Si tout va comme prévu, Prograin espère que 75 % de ses clients seront branchés dès la 2e année d’implantation de FIXX. La plateforme FIXX sera officiellement lancée en direct le 11 mars sur la page Facebook de l’entreprise. www.fixxprograin.ca

PrevTech Innovations et Armada Surge Protection annoncent une entente de partenariat qui permettra la compatibilité entre leurs solutions. Dorénavant, les produits d’Armada, des protecteurs contre tous les types de surtensions, seront représentés exclusivement par l’équipe de PrevTech dans le secteur agricole. Les clients pourront maintenant être informés en temps réel de l’état de leur protection, et ce à même le tableau de bord de leur unité PrevTech. « La sécurité des fermes est au centre de cette collaboration, explique Maxim Beauregard, président et fondateur d’Armada. Les clients veulent se sentir en sécurité et savoir que leurs investissements et leur personnel sont à l’abri des dangers électriques comme les surtensions. » Afin d’assurer un meilleur suivi aux agriculteurs, les protecteurs Armada et l’application PrevTech sont désormais compatibles. Lorsqu’un événement de surtension important, comme la foudre, aura sollicité la protection offerte par la solution Armada, une alerte sera envoyée directement sur le téléphone intelligent du propriétaire. Ainsi, les clients pourront s’assurer du bon fonctionnement de cette protection importante qui permet de protéger les équipements critiques de la ferme.

« Cette intégration permettra de confirmer si la protection est toujours effective ou si elle requiert une maintenance ou un remplacement. La foudre peut endommager de manière critique les équipements de contrôle et de robotisation à la ferme. L’arrêt d’opération occasionné causera également des conséquences importantes au niveau monétaire et en termes de temps perdu. C’est notre mission de réduire les risques dans les opérations agricoles. La solution que propose Armada est un complément logique et pertinent à cet effet. » explique Pierre-André Meunier, fondateur et propriétaire de PrevTech Innovations, situé à Saint-Hyacinthe.


PÉPINIÈRE ABBOTSFORD - SAINT-PAUL-D’ABBOTSFORD

Une belle histoire de relève familiale Quand Jean-Claude Paquette fonda Pépinière Abbotsford en 1962, il avait alors 29 ans. Se doutait-il qu’il contribuait à écrire une page d’histoire de sa région? On peut assurément affirmer qu’il y a trouvé son bonheur! Il y a travaillé jusqu’à 80 ans et a eu l’immense fierté de constater que la relève familiale était assurée. Et elle l’est, deux fois plutôt qu’une! En effet, Pierre, son fils, a suivi ses traces et pris la direction de la pépinière en 1996. Et aujourd’hui, c’est Pierre-Marc, son petitfils, qui a repris les rênes de l’entreprise. Pépinière Abbotsford, c’est 150 employés en haute saison. C’est plus de 2000 variétés différentes cultivées en serres et en champs! En tout, c’est au-delà de 215 acres de superficie! Arbres, arbustes, conifères, plantes à feuillage persistant, plantes grimpantes, arbres fruitiers, petits fruits, rosiers et

vivaces y sont cultivés. Tout cela sans perdre l’esprit familial qui caractérise la pépinière. Voilà d’ailleurs un des éléments dont l’équipe est le plus fière!

La richesse de la transmission

Réussir alors qu’on prend la relève d’une entreprise florissante implique, d’une part, de la connaître profondément, de la respecter. Celle-ci a une histoire, une tradition, toute une équipe qui la fait fonctionner au quotidien. Pour PierreMarc, qui y travaille depuis son adolescence, l’exercice s’est fait naturellement. Pépinière Abbotsford est sans doute inscrite dans son ADN! Après les études en horticulture de Pierre-Marc, on pouvait commencer à planifier la relève familiale. Le jeune entrepreneur a trouvé en Jean-Claude et Pierre des mentors passionnés. Ils étaient dési-

reux d’assurer la pérennité de leur projet de vie. Ceux-ci lui ont transmis leur expertise, et les valeurs qui ont fait de Pépinière Abbotsford ce qu’elle est aujourd’hui. Les valeurs d’humilité, notamment, de respect, d’enthousiasme, d’intégrité et d’excellence motivent l’équipe chaque jour, tout au long de l’année. En accord avec celles-ci, Pierre-Marc s’investit avec cœur dans tous les segments de l’entreprise. Chacun nécessite une approche distincte. Ainsi, la pépinière de production sert les grossistes, alors que la jardinerie s’adresse à une clientèle de détail. Là, les clients peuvent trouver les quelque 2000 variétés de végétaux que la pépinière produit. Ils trouvent aussi toute la marchandise et les accessoires nécessaires à l’horticulture. Il y a de plus le service d’entretien des pelouses à domicile sous la bannière Nutrite. Ce sont de bonnes chaussures à enfiler, mais le jeune dirigeant s’entoure d’une équipe qui a toute sa confiance. Il a appris, en voyant travailler ses prédécesseurs, qu’il s’agit là de la meilleure stratégie pour progresser et se dépasser.

Le dynamisme de la jeunesse, la force de l’expérience

De gauche à droite : Jean-Claude Paquette, Pierre Paquette et Pierre-Marc Paquette.

Mais avec la relève familiale, donc l’arrivée d’une nouvelle génération, un vent de changement souffle aussi sur l’entreprise. Le style de gestion se modifie, c’est inévitable, alors qu’un nouveau dirigeant arrive avec sa personnalité, ses connaissances, sa vision. Les temps changent, les enjeux aussi, tout comme les façons de se

positionner sur le marché. Des situations imprévues viennent bousculer les affaires. Que celles-ci soient ou non les bienvenues, il n’y a pas d’autre solution que d’y faire face! Ces dernières années, l’entreprise en est à gérer et à maintenir sa croissance. Cela s’avère toujours un défi; beau, stimulant, mais un défi quand même. La construction des serres, le développement de nouveaux marchés, tout cela nécessite une réorganisation interne. La pépinière y est donc allée d’une modernisation de sa gestion, afin d’en maximiser l’efficacité. De plus, les circonstances actuelles ont entraîné une demande accrue du public pour les produits horticoles. Les gens ont envie de retrouver le plaisir de jardiner! Cet engouement notable a surpris l’ensemble du milieu, et on a constaté des pénuries à plusieurs endroits. Cette année, Pépinière Abbotsford est prête et attend la belle saison avec impatience et enthousiasme!

Un avenir ensoleillé

Les racines de la pépinière sont profondes, sa culture d’entreprise rallie son équipe, et le public est toujours au rendez-vous. L’entreprise entrevoit l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Et elle cultive une grande gratitude, sachant qu’elle doit son succès à sa fidèle clientèle. Quand Pierre-Marc repense au chemin parcouru par son grand-père et son père, il mesure la valeur d’un tel héritage. Et il n’a qu’une envie : faire honneur à ceux qui lui ont tracé le chemin.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 avril 2021 - 21


IQDHO

L’ABC d’un projet de construction en serre (Partie 2)

MARC BENOIT, DTA

Conseiller en serriculture et en gestion des opérations et amélioration continue IQDHO

Les composantes internes d’une serre

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Les productions maraîchères comportent plusieurs systèmes possibles; celles avec substrat (tourbe, coco, bran de scie, laine de roche, etc.), sans substrat (NFT en gouttières/gaines, les cultures sur flotteurs, en aéroponie) et en plein sol (surtout en régie biologique). Les cultures ornementales sont souvent produites en contenants disposés sur le sol, sur des tables (bois, métal, plastique) ou suspendus (paniers suspendus). Dans les grandes superficies de serre, la gestion du climat (chauffage, ventilation, humidité, CO2) est assurée par des logiciels spécialisés. Dans les serres individuelles, ce sont plus fréquemment des thermostats ou des contrôles simples qui gèrent la ventilation et le chauffage afin qu’ils ne soient pas en conflit. La diversité et les exigences des cultures détermineront si vous optez pour plus ou moins de zones de production avec des consignes de températures différentes. Le choix d’un système de chauffage dépend principalement de la source d’énergie disponible et fiable, ains que de

son coût, car il s’agit des seconds frais variables en importance dans les serres, après la main-d’œuvre. Les sources d’énergie les plus fréquentes en serres sont le gaz naturel, le propane, l’huile #2 et l’huile usée. Avec les annonces récentes du gouvernement, l’électricité peut également être considérée, si vous avez accès au courant triphasé. L’électricité doit être combinée à une autre source d’énergie, car en cas de panne, le système d’appoint (génératrice) ne pourrait suffire à la demande. Pour les systèmes de distribution de la chaleur, il y a principalement ceux à air forcé et à eau chaude. Pour les systèmes à eau chaude, il y a multitude de moyens pour distribuer la chaleur; soit par la tuyauterie sur le pourtour de la serre, dans les allées qui peuvent être positionnés pour faire fondre la neige accumuler dans les gouttières des serres jumelées. Des aérothermes peuvent également distribuer la chaleur d’un système à l’eau chaude. L’ajout d’écran thermique, surtout dans les serres jumelées, a pour objectif de répondre à des besoins de la culture ou gestion de l’énergie. En production ornementale, on utilise des toiles noires opaques (blackout) pour forcer l’initiation florale des cultures en jour court, tels les chrysanthèmes. Les toiles ombrageantes sont utiles afin d’éviter la surchauffe dans les serres l’été. En hiver, l’utilisation de toiles thermiques peut faire économiser jusqu’à 30 % des coûts de chauffage. Afin d’uniformiser le climat et diminuer la stratification de la température interne,

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les serres sont munies de ventilateurs à circulation d’air horizontale (HAF) accrochés à la structure au-dessus des cultures. Depuis peu, il y a également des ventilateurs verticaux (VAF) pour diminuer la stratification de la température entre le plancher et le pignon des serres. Selon les consignes de températures, les excès de température et d’humidité seront évacués par une ventilation naturelle par ouverture des côtés et/ou le toit ou une ventilation forcée par de puissants ventilateurs. Plusieurs productions maraîchères bénéficient de systèmes d’ajout de gaz carbonique (CO2). Le CO2 peut provenir de différentes sources; de façon naturelle, par la ventilation, avec un enrichissement par récupération de gaz de combustion ou par ajout de CO2 liquide.

Pour la production en serre d’octobre à mars, l’installation d’un système d’éclairage artificiel composé de diodes électroluminescentes (DEL) ou lampes à vapeur de sodium à haute pression (HPS) est souvent requise. Les systèmes d’irrigation peuvent être simples (irrigation manuelle) jusqu’à très complexes (localisée, recirculation, robotisée). Pour le volet irrigation de votre projet, différents équipements sont à prévoir, notamment pour le préchauffage, la désinfection, l’acidification et l’ajout d’engrais, selon les besoins de la culture et la qualité de l’eau. Il est possible de diminuer l’impact environnemental de la gestion de l’eau d’irrigation par la récupération des eaux de pluie (serres jumelées) et des systèmes de recyclage de la solution nutritive. Suite p. 26


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Optimiser ses cultures de couverture pour réduire l’impact de la pluie sur les sols

PIERRE CHOUINARD Agronome MAPAQ

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Une goutte de pluie d’un diamètre moyen de 5 millimètres peut atteindre une vitesse de 20 à 30 km/h. En entrant en contact avec le sol, la collision est suffisamment violente pour la faire éclater et projeter des éclaboussures jusqu’à 1,5 mètre de distance. Les fines particules libérées peuvent demeurer sur place, colmater le sol et conduire à la formation d’une croûte de battance. Elles peuvent également entrer en suspension dans la lame de ruissellement et être transportées sur de longues distances, jusque dans les fossés et les cours d’eau. Moins visibles que les rigoles et les ravines, les dommages des gouttes de pluie se font à petite échelle mais se produisent sur l’ensemble de la superficie d’un champ et représentent souvent une cause importante de dégradation des sols. En agissant comme de petits boucliers, la végétation et les résidus à la surface du sol réduisent l’impact de la pluie. Les racines retiennent par ailleurs les particules de sol et augmentent la résistance à l’arrachement. Leur activité biologique permet aussi la formation d’agrégats stables et, par le fait même, l’amélioration de la porosité et de l’infiltration de l’eau. Dans ce contexte, on comprend toute la pertinence d’intégrer des cultures de couverture pour protéger les sols à nu, notamment en fin de saison. Pour être efficaces, ces cultures doivent toutefois être suffisamment denses et développées. Lors de la planification des semis, il est ainsi important de porter

une attention particulière aux aspects suivants. • Les espèces choisies pour les cultures intercalaires doivent pouvoir continuer leur croissance après la récolte (ex. : raygrass, trèfles, etc.). Il faut s’assurer de les ensemencer suffisamment tôt pour favoriser leur établissement avant que la culture ne limite la lumière. Pour le maïs, un semis vers le stade six feuilles est habituellement recommandé. • Pour obtenir une croissance suffisante, le semis des espèces annuelles devrait se faire au moins six semaines avant le premier gel mortel. Des espèces sensibles telles que le sarrasin peuvent être endommagées dès le moment où la température de l’air atteint 0 °C. Au Centre-du-Québec, le semis devrait ainsi être effectué au plus tard le 10 août dans les secteurs les plus susceptibles de gel hâtif (voir encadré ci-contre). L’avoine et plusieurs crucifères tolèrent en général des températures jusqu’à - 4 °C. Ces espèces devraient ainsi être semées avant le 1er septembre dans les secteurs les plus susceptibles de gel hâtif et au plus tard le 20 septembre dans ceux où il est plus tardif. (Note : Les températures indiquées sont celles à partir desquelles un gel peut causer des dommages. La tolérance au gel d’une même espèce varie toutefois en fonction de facteurs tels que le stade de croissance ainsi que la hauteur et la densité du feuillage.) • Les espèces qui survivent à l’hiver telles que le blé et le seigle d’automne devraient idéalement être semées vers la mi-septembre dans le but d’obtenir un couvert végétal efficace en fin de saison. Des semis jusqu’au début d’octobre sont possibles, mais des températures suffisamment élevées et supérieures à 4 °C doivent par la suite être présentes pour assurer une croissance automnale adéquate. Au printemps suivant, ces

Des cultures de couverture denses et développées protègent le sol de l’impact de la pluie.

semis peuvent aussi offrir une protection des sols intéressante. • La performance des espèces peut varier selon les conditions climatiques et d’autres facteurs (drainage, méthode de semis, etc.). Par conséquent, le mélange de deux espèces et plus donne souvent de meilleurs résultats d’implantation. Certaines espèces peuvent même agir comme une plante-abri. • Comme les semis les plus tardifs laissent moins de temps de croissance aux cultures de couverture, on devrait alors employer les taux de semis les plus élevés recommandés. Des plants qui se développent moins doivent être plus nombreux pour bien couvrir le sol et le protéger de la pluie. À titre d’exemple, pour le seigle d’automne, le taux minimum (65 kg/ha) correspond à environ 200 grains/m2 alors qu’il double à 400 grains/m2 pour le taux maximum (130 kg/ha). • De façon générale, l’utilisation d’un semoir permet un meilleur taux de levée et devrait être favorisée. Le semis à la volée est envisageable dans certaines situations, mais les résultats obtenus sont souvent plus variables. Pour s’assurer d’avoir une densité suffisante de plants, il est habituellement préférable d’ajuster le taux de semis à la hausse. Un léger travail permettant d’améliorer le contact avec le sol des semences épandues à la

volée favorise aussi leur germination. Au contraire, une incorporation trop profonde (ex. : avec un chisel) peut réduire le taux de levée. Une bonne répartition des semences dans l’espace (ex. : entre les rangs des cultures intercalaires) contribue aussi à l’obtention d’une meilleure couverture de sol. • Il faut éviter de semer des cultures de couverture trop tardivement ou dans de mauvaises conditions. Les interventions qui mènent en particulier à l’ameublissement du sol et à la création de microsillons augmentent les risques d’érosion si la végétation a peu de chances de bien s’établir. Ne pas travailler le sol et laisser les résidus de cultures en surface s’avère alors une meilleure approche. Cette année encore, le volet 1 du programme Prime-Vert offre de l’aide financière pour ensemencer des cultures de couverture destinées à protéger les sols en fin de saison et pendant la période hivernale. Le volet 3.3 du programme permet par ailleurs de réaliser des essais en parcelles à la ferme pour valider différentes approches d’implantation (comparaison d’espèces, de méthodes de semis, etc.). Pour en savoir plus, communiquez avec votre direction régionale du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ou informez-vous auprès de votre conseiller.

L’Atlas agroclimatique du site Internet Agrométéo Québec permet de connaître les risques de gel pour différentes régions. Au Centre-du-Québec, selon les secteurs, la date moyenne du premier gel automnal au seuil de 0 °C survient entre le 20 septembre et le 5 octobre. Au seuil de - 4 °C, elle se situe entre les 13 et 31 octobre. Les cartes fournies couvrent de grands secteurs; c’est pourquoi il faut aussi prendre en considération le fait que les risques de gel varient localement en fonction de différents facteurs (ex. : topographie, proximité d’une masse d’eau, etc.).


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L’ABC d’un projet de construction en serre (Partie 2) Suite de la p. 22

Les équipements

Selon le type de culture et de structure, divers équipements sont à prévoir pour faciliter le travail en serre, gérer les paramètres de culture et fonctionner malgré les bris d’équipements et pannes de courant. D’autres sont à prévoir afin de gérer efficacement les nombreuses opérations de manutention. Il y a le déplacement et la manutention des intrants, des cultures et des récoltes pour lequel les chariots, convoyeurs, monorail, etc. sont utiles. Les mélangeurs, empoteuses, remplisseuses faciliterons la mise en place des cultures. Que vous soyez en régie biologique ou conventionnelle, le contrôle phytosanitaire des ravageurs fait partie de la régie de toute production en serre. Divers équipements portatifs ou très spécialisés tels les pulvérisateurs automatisés, hydrauliques, bas volume ou hydrostatiques servent à cette fin. Il est à prévoir des équipements d’urgence telle génératrice et système d’alarme dans votre projet. En cas de bris d’équipement de chauffage ou de panne de courant, le délai de réaction est très court, surtout en hiver. Vous devez en être informé rapidement et capable d’intervenir pour la durée du contretemps.

provenant du soleil, particulièrement en période hivernale. On retrouve essentiellement 2 types de recouvrement ; le polyéthylène (traité contre les ultra-violets) et le verre. Le polyéthylène est définitivement le plus utilisé à cause de son coût. Il est moins exigeant au niveau de la structure de serre et est plus efficace au niveau énergétique que le verre. Cependant, il doit être changé périodiquement (3 à 6 ans), selon les recommandations du fabricant afin de conserver ses qualités de transmission de la lumière. Pour des raisons d’efficacité énergétique, les polythènes sont double épaisseur avec une pression positive d’air soufflée en perma-

Le revêtement des serres

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Le revêtement de la serre doit viser l’optimisation de la transmission de la lumière

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nence entre les deux films. Pour ses qualités de transmission de la lumière, le verre est plus utilisé dans la production maraîchère. L’isolation périphérique de la serre en sous-sol et hors-sol devrait être considérée si le bâtiment est utilisé en hiver. Pour l’isolation hors-sol, l’orientation du mur déterminera la hauteur à isoler. La hauteur libre sous les travers et sous les gouttières (jumelées) doit être adaptée au type de culture. Auparavant, les structures étaient plus basses. Pour les constructions récentes, des hauteurs libres jusqu’à 6 mètres sous la gouttière sont la norme pour certaines cultures maraîchères.

L’aire de services

En plus de l’espace de production de la serre, il est à prévoir une aire de services. Ses dimensions varient selon la superficie en production et le type de culture. Pour les cultures légumières, les récoltes nécessitent un espace pour le classement, l’emballage et l’entreposage. Les cultures ornementales impliquent plusieurs opérations de manutention, tels l’empotage, le transport vers et hors du lieu de production. Un entrepôt conforme aux normes pour les pesticides, fait partie normalement de l’aire de service. Pour les petites entreprises, une armoire sous clés répondant aux normes du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) est généralement suffisante. Peu importe la culture, un espace pour faciliter la logistique (réception et expédition) des intrants et des produits finis est à prévoir dans votre projet. Un quai de chargement et des portes de garage sont souvent des solutions retenues pour faciliter la logistique dans l’aire de service. La production en serre est intensive et implique beaucoup de maind’œuvre. Il est donc à prévoir des facilités sanitaires et espaces de repos pour votre personnel. La production en serre est un domaine très spécialisé. Les investissements, les rendements, les coûts et la rentabilité se mesurent au m2. Une bonne planification est le point de départ de votre projet en serre.


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