Gestion et Technologie Agricoles

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Jeudi 12 novembre 2020

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Volume 45

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11 e Numéro

PRODUCTION PORCINE, AVICOLE ET GRANDES CULTURES

L’ingéniosité d’ici pour des produits 100 % locaux!

Photo François Larivière | Le Courrier ©

Aussi dans cette édition :

600 arbustes plantés à Saint-Hugues .............................................................................................................p. 9 Cage de contention et production bovine ......................................................................................................p. 12 Combattre l’agrile du frêne ............................................................................................................................p. 18


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FERME BIO-RARD - ANGE-GARDIEN

Une incursion dans le monde de la moulée

Véronique LEMONDE GTA

Avec ses poulets et produits biologiques pour éleveurs, la Ferme Bio-Rard a su trouver sa voie depuis 17 ans. Famille agricole, les Bérard comptent plusieurs de ses membres en agriculture. Une des sœurs fait de la dinde et du poulet, l’autre possède des poules pondeuses. Mario Bérard, le père, est producteur de poulets à griller, le tout commercialisé par la Ferme des Voltigeurs de Saint-Charlesde-Drummond. Son fils, Donald, tient les rênes de la meunerie biologique de la famille depuis 2003. À Ange-Gardien, cette meunerie a été aménagée dans la bâtisse originale de la première meunerie de la ferme qui avait été utilisée depuis les années 1980. Cependant, les nouveaux aménagements de la meunerie biologique ne lais-

sent aucun doute, le plan d’affaires de la Ferme Bio-Rard est sans tache. « Tout s’est enchaîné au fil des ans. Au départ, je voulais faire mon grain, car je possède des terres dans les environs. Puis, ensuite, la meunerie s’est imposée, car il n’y avait pas de meunerie biologique au Québec, seulement en Ontario. Finalement, je me suis dit qu’une production de volailles me permettrait de passer une partie de ma moulée. Nous avons donc commencé avec 25 volailles par semaine », explique Donald Bérard. Aujourd’hui, la Ferme Bio-Rard produit 10 000 poulets biologiques par semaine, ces derniers ayant accès à des parcs extérieurs l’été, entourés d’arbres et arbustes fruitiers, et nourris exclusivement à la moulée biologique. « Nous sommes un des seuls au Québec à être dans la moulée biologique. Il y en a peut-être trois autres tout au plus. Nous utilisons les grains de plusieurs autres producteurs des environs pour suffire à la demande que ce soit pour de la moulée pour volailles, moutons, chèvres, dindes, etc. Avec la COVID, ce printemps, il y a eu un engouement sans commune mesure pour les poules

ÉDITEUR : Benoit Chartier

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ ET PRODUCTION :

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

Guillaume Bédard

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES ET COORDINATION : Véronique Lemonde CONTRÔLEUR : Monique Laliberté DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

PUBLICITAIRES :

Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Ginette D’Amour Luc Desrosiers Josée Malo Isabelle St-Sauveur

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.

Une mini usine ultra performante

Les yeux de Donald Bérard brillent comme ceux d’un jeune garçon lorsqu’il évoque son installation automatisée pour remplir les sacs de moulée et les ranger sur palettes de bois. Véritable petit robot, la ligne de production conçue par Premier Tech, une entreprise spécialisée dans la robotique et située à Rivière-du-Loup, permet à la Ferme Bio-Rard de passer de quatre ou cinq palettes de sacs de moulée à l’heure à une palette de sacs de moulée au cinq minutes! « Toute notre ligne d’emballage a été conçue de manière personnalisée par Premier Tech. J’ai mon détecteur de métal, une balance et le robot qui installe les sacs sur les palettes. Nous gagnons beaucoup de temps. Pour l’instant, j’aimerais ajouter le wrapping des palettes, mais cela viendra. » La Ferme Bio-Rard a aussi commencé à utiliser des sacs en papier triple couche, un élément de plus

fermebiorard.com

Ce robot performant empile les sacs de moulée sur les palettes très rapidement. Photos François Larivière | Le Courrier ©

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dans un plan d’affaires axé sur la réduction de l’empreinte environnementale. « Nos sacs de papier sont compostables et donc, une source de carbone non négligeable. Les gens peuvent d’ailleurs les réutiliser pour contenir leurs déchets organiques . » Tout cet ensemble s’intègre maintenant parfaitement à l’entrepôt-garage qui a été agrandi il y a deux ans, de même qu’au pont aérien et convoyeur qui relient les silos de la meunerie à l’usine d’emballage. Des installations modernes et impressionnantes, derrière lesquelles quelques bâtiments avicoles complètent le décor. « Lorsque nous avons débuté, nous avons pu tester nos mélanges de moulée auprès de nos propres volailles, donc nous savons très bien comment nos moulées sont performantes. Je pense que nos clients apprécient le fait que nous soyons producteurs avicoles également. Nous connaissons le domaine, nous savons ce que nous faisons et ce qui doit être fait pour bien nourrir nos animaux », conclut Donald Bérard.

26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest

Merci de recycler ce journal.

Centre-du-Québec

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Donald Bérard est particulièrement fier de ces nouveaux équipements automatisés qui lui permettent de gagner beaucoup de temps pour le remplissage et l’entreposage de ses sacs de moulée biologique.

urbaines. Nous avons donc vendu énormément de moulée en sac de 25 kg cet été. »


FERME BRUNO VIENS - SAINT-MARC-SUR-RICHELIEU

Le début d’une production d’œufs d’incubation Véronique LEMONDE

GTA

Le couple avait déjà des bases solides. Ayant pris la relève de la ferme familiale de grandes cultures, il y a trois ans, Bruno Viens et sa conjointe Jessica Bérubé se lancent maintenant dans la production d’œufs d’incubation. En remportant en février un quota de production d’un million d’œufs d’incubation à vie, dans le cadre d’un concours organisé par les Producteurs d’œufs d’incubation du Québec, le couple peut maintenant réaliser son rêve de se lancer en production animale.

« Nous avions un bon dossier à déposer pour participer à ce concours et espérer nous rendre parmi les quatre finalistes pour le tirage final en février, indique Jessica Bérubé, qui est titulaire d’un diplôme en production animale de l’ITA. Nous devions présenter notre projet de A à Z, les installations, notre financement, notre régie d’élevage, etc. Pour nous, c’était clair que nous voulions surtout avoir la possibilité de faire grossir notre entreprise agricole dans les prochaines années. » Production un peu moins connue dans le domaine avicole, les œufs d’incubation se caractérisent par l’élevage de poules et de coqs vivant tous ensemble

en liberté, la ponte d’œufs dans des nids intimes et la cueillette automatisée des œufs qui seront ensuite envoyés dans un couvoir – dans le cas de la Ferme Bruno Viens, il s’agira du Couvoir Ramezay de Saint-Félix-de-Valois –. Le couvoir poursuit alors l’élevage de ces œufs pour en faire des poulets de chair.

Débuter tout en neuf!

Les premières poules du couple arriveront du couvoir aux alentours du 18 janvier 2021. Pourtant, en attendant, le couple est loin d’avoir chômé, car tout était à faire pour accueillir les futures pensionnaires. Le bâtiment qui constituera le poulailler,

Bruno Viens et Jessica Bérubé dans leur nouveau bâtiment qui accueillera ses premières poules en janvier 2021.

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Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

sur deux étages, a été érigé à partir du début de l’été, grâce à Constructions Deslandes de Saint-Liboire. À l’heure actuelle, le bâtiment est pratiquement terminé, ne manque que l’installation des planchers, du système de chauffage biomasse propulsé au propane et quelques éléments de finition. L’aménagement extérieur et le chemin menant au bâtiment sont également à compléter. Au centre du grand espace servant de poulailler, les nids de confort pour les poules séparent le tout en deux. De chaque côté, nous retrouvons les mangeoires et, au centre, le convoi qui acheminera les œufs vers la réception à l’extérieur de cette pièce. La même configuration se répète au deuxième étage pour un total d’environ 6600 poules, à pleine capacité, incluant 600 coqs répartis dans chacun des sous-groupes. « Le Couvoir Ramezay nous aide énormément pour notre démarrage. Une technicienne nous accompagne. J’espère aussi, d’ici janvier, faire quelques petits stages chez d’autres producteurs pour être plus au fait de la régie de troupeau que j’aurai à accomplir. Nous avons beaucoup à apprendre encore et comme nous sommes en avance dans nos installations, nous avons encore du temps pour nous familiariser avec ce type d’élevage », conclut Mme Bérubé. À noter qu’il n’existe aucune formation spécifique destinée à la production d’œufs d’incubation; seuls le soutien des couvoirs et d’autres producteurs sont disponibles pour ceux qui se lancent dans cette aventure.


PORCHERIE ARDENNES - MONT-SAINT-GRÉGOIRE

Une passion pour le porc naturel Véronique LEMONDE GTA

Entreprise indépendante familiale, la Porcherie Ardennes a décidé de choisir sa propre génétique, son propre troupeau, sans contrat de vente exclusif avec un intégrateur, par exemple. Les propriétaires ont même lancé la certification NaturPorc, en 2008, qui regroupait, à l’époque, des éleveurs de porcs voulant produire de façon naturelle un porc de haute qualité. Fondée en 1990 par Pascale Maziers et François Pirson, tous deux Belges, l’entreprise s’est au départ concentrée sur une maternité d’environ 95 truies, en étant naisseur seulement. Puis, en 1994, Porcherie Ardennes débuta dans le sevrage hâtif (sevrage de 14 à 18 jours), un rythme plus dénaturé qui très rapidement va à l’encontre de ses valeurs. C’est donc en 1997 que la production porcine devient naisseur-finisseur, avec sa maternité, pouponnière et ses parcs d’engraissement. « Après la crise du syndrome respiratoire et reproducteur porcin (SSRP) de 2004, nous avons décidé de venir au naturel et mon père a lancé la certification NaturPorc, ce qui signifie que nous n’utilisons aucun antibiotique ni facteur de croissance pour nos porcs. De plus, nous produisons notre propre moulée pour leur alimentation, sans dérivé de graisse animale, plasma ou produit carné », indique Cindy Pirson, la fille du couple qui possède maintenant la porcherie avec ses parents et son frère Jordy. La Porcherie Ardennes s’assure que sa production demeure de dimension

familiale (150 truies dans son cas) et que ses porcelets soient entièrement nés et élevés sur la ferme.

Une relève formée et dynamique

« Depuis 2007, nous fonctionnons en circuit fermé. Nous avons notre propre génétique, c’est notre troupeau, nous gérons notre reproduction. Nous faisons venir un inséminateur pour féconder nos truies qui sont de race Yorkshire et Landrace. Nous utilisons principalement des mâles de race Duroc, explique Cindy Pirson, tout en soulignant la résilience de la famille qui a su se relever d’un gros incendie sur sa ferme en 2007. Mes parents ont décidé de reconstruire, car nous étions déjà intéressés, mon frère et moi, à prendre la relève. Nous sommes donc repartis avec un nouveau troupeau en janvier 2008 et une nouvelle boutique à la ferme. » Et de fait, la relève de la Porcherie Ardennes est très bien formée. Cindy possède une formation en production animale, tandis que Jordy a une formation en gestion d’entreprise agricole et est aussi agronome. Directement à la porcherie, les gens peuvent visiter la boutique pour se procurer plus de 90 coupes différentes de porc ainsi que des porcs entiers sur commande ou un méchoui. Le porc est aussi transformé en saucisses par le Saucisson Vaudois, de Sainte-Brigided’Iberville. Tous les produits de la ferme sont sans gluten. porcnaturel.com

La boutique de la Porcherie Ardennes est accessible au public les vendredis et samedis de 9 h à 17 h.

Photos gracieuseté

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Une fois que la truie a accouché, elle reste avec ses petits pendant quatre semaines, puis ceux-ci seront déplacés dans la pouponnière, puis la femelle retournera à la gestation.


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FERME CFR - SAINT-RÉMI

Se rapprocher de ses clients Véronique LEMONDE GTA

Lorsqu’ils acquièrent des terres abandonnées à Saint-Rémi en 2014, Claude Richer et Françoise Bienvenue comptaient faire exclusivement du maraîcher. Elle, avait de bonnes expériences au niveau de l’agriculture bio intensive et autosuffisante; lui, avait travaillé sur la ferme familiale et connaissait mieux la machinerie. Mais rapidement, le couple découvre que ses terres sont bien usées et très compactées. Peu productives, les terres donnent leur maximum durant trois ans, avant que le duo décide de se lancer dans la production de poulets fermiers hors quota (environ 200 poulets). Depuis, la Ferme CFR a ajouté plusieurs cordes à son arc en élevant également quelques porcs, une trentaine de chèvres pour la viande de chevreaux et des poules pondeuses leur procurant de délicieux œufs fermiers. « Les gens

Un aperçu des produits de la Ferme CFR.

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Photo gracieuseté

goûtent vraiment la différence dans une petite production comme la nôtre. Par exemple, nos poules sont à l’extérieur et mangent de l’herbe. Nous produisons notre propre foin et nos poulets ne sont pas trempés dans un bain de saumure comme les poulets frais destinés à l’industrie. Nous faisons donc surtout du poulet congelé », explique Mme Bienvenue.

Nouvelle boutique

C’est parce qu’ils se trouvaient isolés au fond d’un rang de Saint-Rémi que le couple a maintenant, depuis la mioctobre, une boutique directement dans la ville de Saint-Rémi, au 77 Lachapelle Est. « Cela permet aux gens de mieux nous connaître et d’être plus visibles. Nous voyons déjà une nette différence en ayant pignon sur rue. La vente directe à la ferme n’était pas très rentable pour nous. » La boutique regorge donc de légumes produits par la Ferme CFR, particulièrement des pommes de terre et de l’ail. La clientèle y trouve aussi, évidemment, les viandes naturelles de la production, du poulet de grain, de même que plusieurs produits transformés comme des tartes, pâtés, saucisses de chevreaux, marinades, sauces pour pâtes, etc. « Comme nous n’avons pas de relève, être plus visibles ici au centre-ville de Saint-Rémi nous permet de rencontrer plus de gens et qui sait, peut-être trouver éventuellement des jeunes qui auraient la même vision que nous pour l’avenir », conclut Françoise Bienvenue.


BANDE RIVERAINE DÉMONSTRATIVE

Près de 600 arbustes plantés à Saint-Hugues Initié par la municipalité et mené à bien grâce à la collaboration de nombreux participants, le projet de créer une bande riveraine démonstrative au Parc Ramesay s’est traduit par la plantation de 582 arbustes, à Saint-Hugues, les 19 et 22 octobre. La municipalité de Saint-Hugues et la MRC des Maskoutains remercient les quelque 75 bénévoles qui ont contribué à ce projet, dont plusieurs jeunes du primaire et du secondaire provenant de l’équipe d’Opération PAJE (Partenariat Action Jeunesse en Environnement). Huit heures de travail ont été nécessaires pour planter une grande variété d’arbustes à fleurs, d’arbustes à fruits pour attirer les oiseaux, d’autres à fruits comestibles ou à fort pouvoir stabilisateur. Saint-Hugues et la MRC ont également bénéficié du soutien d’arbres.eco et de l’OBV Yamaska. Cette bande riveraine deviendra un site de démonstration pour inciter des organisations et des citoyens riverains, producteurs agricoles et autres, à adopter de bonnes pratiques environnementales. Les bandes riveraines jouent plusieurs rôles et fonctions qui rendent de nombreux services écologiques : rétention, stabilisation, filtration et ombrage. La rive devient un milieu indispensable à la vie aquatique et terrestre. Elle offre un

habitat, de la nourriture et un abri à la faune et à la flore. Le Comité de revitalisation de la rivière Chibouet (CRRC) est également au cœur de cette belle initiative. Le CRRC est un regroupement de citoyens qui se mobilisent pour travailler à l’amélioration de la qualité de l’eau du bassin versant de ce secteur. Il est formé de bénévoles qui contribuent à améliorer la qualité de leur milieu de vie. Le CRRC est l’un des neuf comités de bassin versant (CBV) soutenus par la MRC des Maskoutains. Les CBV sont des organismes sans but lucratif, légalement constitués et indépendants, qui travaillent en partenariat avec tous les acteurs du milieu. Voici quelques exemples d’actions réalisées par ces comités de bassin versant : ensemencement de bandes riveraines fleuries et élargies; délimitation de bandes riveraines; génie végétal; plantations; inventaires fauniques et floristiques, mise en valeur d’écosystèmes, etc. Le Comité de revitalisation de la rivière Chibouet est épaulé par Bénédicte Balard, agente de liaison des comités de bassin versant de la MRC. Pour en savoir plus sur les activités du comité et surtout, si vous avez envie de vous impliquer, communiquez avec Mme Balard au 450 774-3156 ou par courriel à bbalard@mrcmaskoutains.qc.ca.

Photo Les Studios François Larivière | MRC des Maskoutains ©

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Bravo à tous les jeunes qui ont mis à contribution leur temps, leur cœur et leurs bras pour assurer le succès de cette activité!


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La cage de contention : un outil de gestion de troupeau très utile dans la production bovine JOHANNE TESSIER

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Agronome Conseillère en production animale Direction régionale du Centre-du-Québec MAPAQ

La cage de contention fait partie des installations de manipulation des bovins. Ces installations servent notamment à guider et à immobiliser les bêtes. Elles doivent permettre aussi de réduire le stress de l’animal et d’améliorer l’efficacité du travail du producteur. Un des objectifs qu’elles visent également est d’optimiser les interventions en facilitant la gestion du troupeau et le travail du manipulateur, tout en assurant le bien-être des animaux. Pour manipuler efficacement les bovins, les installations de contention doivent être conçues et utilisées en fonction du comportement naturel des bovins. Pour faciliter les interventions, le manipulateur doit agir dans le calme. La conception du corral doit respecter l’instinct naturel des bovins. Le corral de type « Bud Box » est à privilégier. Ce système de manipulation repose sur deux principes, à savoir : les bovins veulent retourner là où ils sont déjà passés et ils veulent être autour de vous. Suivant la conception réfléchie du corral et selon la position que le manipulateur adopte, les bovins iront exactement à l’endroit où ils sont dirigés. Il importe donc de bien comprendre ces principes et aussi de tenir compte du point d’équilibre et de la zone de fuite en lien avec la vision des animaux. À ce propos, vous pouvez consulter le document « Croquis d’un corral de type Bud Box et quelques points facilitant la manipulation ». La première expérience d’un bovin dans une cage de contention et un corral doit être somme toute agréable (non traumatisante). Il faut inciter l’animal à passer dans les installations de manipulation sans toutefois faire d’intervention. Lorsqu’il sera habitué, vous pourrez procéder à la contention et aux interventions sur l’animal. L’immobilisation de l’animal est la pièce centrale de la manipulation : cela doit être facile, efficace et sécuritaire. Le succès de l’opération dépend des expériences antérieures; aussi est-il important que le déplacement des bovins se déroule de façon harmonieuse.

La cage de contention est placée à l’intérieur même du système de corral, au bout du couloir de contention. Toutefois, avant de faire un choix quant à l’acquisition d’une cage de contention, il y a lieu de prendre en considération les éléments suivants. 1. L’établissement des tâches à accomplir Les tâches sont aussi nombreuses que diverses, par exemple : l’écornage, la castration, l’insémination artificielle, la palpation, le test de gestation, le transfert embryonnaire, la vaccination, les traitements, l’identification dans l’oreille, le parage des onglons, la pesée, la prise de mesures (hauteur, circonférence scrotale, etc.). La cage doit donc donner la possibilité de réaliser des interventions de façon sécuritaire et l’emplacement des composantes doit donner un accès aux différents endroits du corps du bovin (tête, cou, pattes, arrière de l’animal, etc.). Il peut être utile d’avoir des ouvertures de chaque côté. Une barre de poitrine peut apporter une meilleure immobilisation et empêcher le bovin de tomber sur les genoux. 2. La sécurité de l’animal La cage doit procurer une bonne immobilisation selon le poids et la taille des bovins. Les côtés et les ouvertures doivent empêcher que les pieds de l’animal se coincent. Il est préférable d’avoir un dispositif anti-recul. Évitez tous les éléments de la cage qui pourraient dépasser et blesser les animaux. 3. La sécurité des manipulateurs Le bovin doit être bien contenu, de façon à protéger les personnes sur place au cours des interventions : producteur, vétérinaire, employé, stagiaire, enfant. 4. La polyvalence de la cage de contention Comme les bovins sont de différentes grosseurs et qu’ils ont divers gabarits, la cage de contention doit être ajustable. Il existe des cages dont les côtés sont refermables, ce qui permet de calmer et de mieux immobiliser l’animal tout en s’ajustant à sa taille. Pour les bovins qui ont des cornes (ex. : Highland), la sortie de l’animal doit se faire par le côté de la cage de contention. 5. La facilité d’utilisation La cage doit garantir une manipulation facile et rapide. Elle doit comporter un mécanisme de bonne qualité, peu bruyant, et une distribution adéquate des différentes

Photo Johanne Tessier, MAPAQ.

composantes utiles. Le système d’ouverture peut être actionné manuellement ou à l’aide d’un système hydraulique. Il existe différents systèmes d’ouverture et de fermeture de la barrière de tête : automatique, en ciseau ou complet. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients, il faut déterminer ce qui convient le mieux à vos besoins. De plus, il est possible de profiter d’un dispositif pour immobiliser la tête du bovin. 6. La robustesse de la cage de contention Si vous avez à immobiliser des bovins au fort caractère ou des taureaux, il est important que les composantes de la cage soient robustes. De plus, le plancher doit être solide. 7. La possibilité d’une pesée Certaines cages comportent une balance intégrée. Sinon, une cage de pesée peut être installée de façon indépendante juste avant l’entrée de la cage de contention. 8. L’endroit La cage de contention ainsi que le corral peuvent être installés à l’intérieur d’un bâtiment ou à l’extérieur, avec ou sans un toit pour protéger l’équipement. Vous devez être à votre aise pour effectuer des interventions sur les bovins. En outre, les installations peuvent être fixes ou mobiles (pâturage), selon vos préférences. Si vous optez pour une installation mobile, il faut penser au temps et au travail nécessaires pour le déplacement et pour l’installation. Chaque élevage a ses particularités, il faut donc adapter l’équipement et les

Il y a trois éléments incontournables pour maximiser l’utilisation de la cage de contention : • L’endroit choisi doit être propre et bien drainé et permettre une bonne adhérence. • La manipulation des bovins doit être volontaire, méthodique et précise. • La maintenance de la cage de contention doit être faite de manière régulière (lubrification, nettoyage, vérification du fonctionnement). installations en fonction des besoins de l’entreprise, et ce, toujours dans l’optique de travailler dans le calme en tenant compte du comportement naturel des bovins. Prenez le temps d’établir vos besoins et de regarder les différents types de cage de contention en vente sur le marché. N’oubliez pas que le comportement des humains détermine les comportements futurs des bovins!

Références : -

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Photo Johanne Tessier, MAPAQ.

Denis, J., « La cage de contention », Bovins du Québec, octobre 1999, p. 38. Derken, B., « Eight tips for efficient, safe livestock handling systems », Canadian Cattlemen, 27 avril 2020 [https://www. canadiancattlemen.ca/features/eighttips-for-efficient-safe-livestock-handlingsystems/]. Jacob, J., R. Leblanc et V. Poulin, « Croquis d’un corral de type Bud box et quelques points facilitant la manipulation », AgriRéseau, août 2008 [https://www.agrireseau.net/bovinsboucherie/documents/Docment%20Bud %20Box%20%2018%20ao%C3%BBt% 202008.pdf]. Jacob J., « La manipulation des bovins : un corral simple, pourquoi pas » (présentation PowerPoint), Colloque Bœuf, 4 mars 2013 [https://www.agrireseau.net/documents/ 84966/la-manipulation-des-bovins?a=1 &r=un+corral+simple+pourquoi+pas]. CRAAQ (Centre de référence en agricul-

ture et en agroalimentaire du Québec), Chapitre 9 : « Bien-être », La production vache-veau, 3e édition, 2019.


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De l’agriculture de conservation à l’agriculture régénérative, que s’est-il passé?

ODETTE MÉNARD

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Ingénieure et agronome Direction régionale de la Montérégie-Est MAPAQ

Rien! Rien, si ce n’est le fait que la santé des sols reste le liant de toute cette bousculade sémantique. Nous apprécions de mieux en mieux l’importance de la santé des sols au cœur de nos entreprises agricoles. Elle représente le réel potentiel de production de nos sols, voire la rentabilité des entreprises agricoles. C’est par elle que nous obtenons les meilleurs rendements en quantité et en qualité tout en minimisant les coûts de production. C’est quand nous éprouvons des problèmes de santé que nous le regrettons. Bien sûr, les technologies actuelles permettent d’atténuer les désagréments de nos faiblesses, dans notre vie quotidienne comme dans nos champs. Un peu plus d’azote dans des champs compactés nous fait oublier le volume restreint du sol habité par les racines. Mais que dis-je? À quand remonte mon dernier profil de sol? Un beau nivelage haute technologie nous fait oublier la faible infiltration de l’eau dans nos sols. Mais quelle est la cause, ou les causes, de ce relâchement de productivité de nos sols? À quand donc remonte mon dernier profil de sol? Nous comprenons de mieux en mieux ce qui trouble nos sols. Les trois grands piliers de la santé des sols reposent sur les trois grandes faiblesses actuelles de nos systèmes agricoles : la compaction des sols, des rotations trop courtes et le travail excessif du sol. Ce n’est évidemment pas la première fois que j’aborde ces thèmes avec vous. Soyez assurés que nous avons un beau bout de chemin de fait. Il reste encore plusieurs défis à relever. La compaction demeure probablement un des défis les plus actuels. Nous sommes pris entre l’efficacité et l’efficience. Entre la rapidité d’exécution et les effets subtilement induits à nos sols. Des effets qui perdurent entre deux opérations et qui persistent au-delà des années. Des effets que même le cycle du gel et du dégel n’arrive pas à annuler. Nous connaissons bien la compaction de surface. Elle handicape nos sols au moment de la germination de nos plantes. Elle rend nos sols vulnérables à l’érosion hydrique, ce qui se traduit par plus de ruissellement, donc moins d’infiltration, moins d’eau pour les plantes et plus de vulnérabilité à la sécheresse. La compaction de surface est en lien direct avec le type et la pression des pneus. Pour être efficaces, le choix et la pression des pneus des tracteurs et de l’équipement sont déterminés par la situation la plus critique : les déplacements sur les routes. Au nom de l’efficacité, la pression des pneus est ajustée à la hausse. En choisissant le sol, en choisissant des pneus

radiaux, en choisissant de plus petites vitesses de déplacement, en diminuant la pression des pneus, nous choisissons l’efficience, la santé de nos sols! La compaction du sous-sol maintenant. La charge à la roue détermine la profondeur atteinte par la compaction. Grosso modo, le mot d’ordre est le suivant : ne pas dépasser 3,5 tonnes métriques à la roue. Trop de champs sont à nu en ce moment. Qui aurait l’idée de passer les prochains mois plus que frisquets sans un bon manteau, des bottes bien chaudes et une bonne tuque? En les laissant sans aucune couverture, résidus ou cultures, c’est pourtant ce que nous imposons à nos sols. Pour assurer une protection adéquate des sols, il faut viser une couverture résiduelle d’au moins 30 %, mesurée après les semis du printemps prochain. Comment y arriver? Grâce à plus de résidus de récolte à la surface, à plus de cultures de couverture. Non seulement les cultures de couverture recouvrent le sol, mais, en raison de leurs racines vivantes, elles nourrissent les microorganismes et recyclent les éléments nutritifs du sol. Il n’y a vraiment rien de meilleur pour la santé des sols que ces cultures. Comment les choisir? Comment déterminer les espèces à privilégier chez soi? Encore une fois, prenons le temps de un profil de sol! Au moment où vous lisez ceci, les récoltes sont finies ou presque. Il est déjà temps de se préparer pour la prochaine saison. Que faire pour choisir un système agricole résolument tourné vers la santé des sols? Pourquoi ne pas prendre le temps cet hiver pour peser tout ce bel équipement qui meuble nos ateliers? Faire cette opération nous permet, pendant les heures plus tranquilles de l’hiver, de déterminer les bonnes pressions pneumatiques pour minimiser la compaction de surface. De cette façon, nous pourrons identifier les équipements les plus lourds et déterminer leur raison d’être dans notre système. Pourquoi ne pas prendre le temps de planifier une stratégie de couverture pour la prochaine saison? Quel instrument permettra de laisser la quantité de résidus nécessaire à une bonne protection? Quelles cultures de couverture faut-il implanter? Quelle stratégie permettra d’assurer la meilleure croissance possible? Quelles méthodes de contrôle doivent être utilisées? Les prochains mois sont idéals pour manifester nos besoins à nos semenciers. Reste le profil de sol! Prendre le temps de faire des profils de sol est primordial pour bien comprendre l’état de santé actuel de nos sols, pour déterminer les meilleures stratégies et pour en améliorer la santé. C’est la première étape. Il faut nous procurer une bonne pelle, prendre le temps de la choisir, qu’elle soit bien adaptée à nos mains. Elle deviendra notre meilleure amie. Nous ne sortirons plus jamais sans elle! Choisir la santé restera toujours le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à nos sols, que nous pouvons nous offrir.

Photos Odette Ménard, MAPAQ


Goûts et saveurs du sirop d’érable Quels facteurs ont une incidence sur la saveur? ABDEL NACER HAMMOUDI

Agronome Direction régionale de la Montérégie-Est MAPAQ

Les pastilles de goût

La Commanderie de l’érable, qui est un organisme sans but lucratif, propose d’instaurer quatre « pastilles de goût » pour différencier les types de sirop. « On perd de la saveur depuis les années 1980 avec l’arrivée des techniques de concentration de la sève », rappelle André Pollender, propriétaire de la Cabane du Pic bois, à Brigham, où l’on travaille « à l’ancienne » au moyen de chaudières, en effectuant un bouillage au bois et sans utiliser aucun système de concentration de la sève (osmose inversée). Photo Nadine Primeau, Unsplash

Pour les consommateurs, cette nouvelle nomenclature permettra de s’y retrouver parmi les variétés de sirop d’érable et distinguer plus facilement leurs préférences.

Deux certifications à venir

Un premier cahier des charges définissant les caractéristiques du « sirop ancestral » doit être déposé au printemps au CARTV dans le but d’obtenir une première appellation, indique Emmanuelle Choquette, consultante spécialisée en agroalimentaire et en tourisme gastronomique, qui a été mandatée pour conduire ce dossier par la Commanderie de l’érable. Par ailleurs, une autre demande doit être acheminée au CARTV, concernant l’obtention d’une deuxième appellation associée de manière spécifique au goût du sirop d’érable.

Faire plaisir aux consommateurs

C’est donc un nouveau défi que doivent relever les producteurs et productrices acéricoles : la maîtrise du savoir-faire des goûts et saveurs du sirop d’érable.

Références

- https://ici.radio-canada.ca/premiere/

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emissions/les-eclaireurs/segments/ entrevue/108133/sirop-erablestephane-guay-pastilles-gout-saveurs https://erableduquebec.ca/produits/ classes-de-sirop/ http://ppaq.ca/lorganisation/qualite/ systeme-de-classification/ https://www.agr.gc.ca/fra/nouvellesdagriculture-et-agroalimentaire-canada/ realisations-scientifiques-en-agriculture/ la-recherche-sur-la-flaveur-du-siropd-erable/?id=1231363888838 https://www.agrireseau.net/erable/ documents/102513/le-bon-produitchaulant-pour-mon-erabliere?a=1&r= chaulage+et+sirop+erable&page=1 https://www.agrireseau.net/erable/ documents/AudreyRondeau%20final.pdf https://www.msn.com/fr-ca/cuisine-etvins/actualites-culinaires/pour-du-siropd%c3%a9rable-dexception/ar-BBXcl0U

Participez aux webinaires grandes cultures du MAPAQ! AMÉLIE LABONTÉ

Conseillère en communication Direction régionale de la Montérégie-Est MAPAQ

Cette année, les directions régionales de la Montérégie-Est, de la MontérégieOuest, du Centre-du-Québec et de Montréal-Laval-Lanaudière unissent leurs forces pour vous offrir une série de cinq webinaires sur les grandes cultures. Réservez vos matinées du 16 décembre, 20 janvier, 27 janvier, 3 février et 10 février prochain, puisque vous aurez la chance

d’assister à des conférences d’expert et de professionnels du secteur, et ce, dans le confort de votre foyer. La sécheresse et les températures élevées du printemps et de l’été 2020 ont exercé un stress énorme sur toutes les cultures, dont les céréales, particulièrement touchées. Le 16 décembre, Gilles Tremblay, agronome, brossera un portrait sommaire des conditions de croissance auxquelles les principales grandes cultures ont été soumises en 2020. L’impact de ces conditions de croissance sur le rendement sera aussi abordé.

Ne manquez pas Louis Robert, agronome et conseiller expert en grandes cultures. Vous souhaitez savoir comment influencer positivement la capacité de rétention d’eau utile de vos sols? Ou encore quelles bonnes pratiques vous permettront d’avoir un sol en santé? M. Robert y répondra dans sa présentation : « Sécheresse, nos sols à la rescousse ». Pour conclure cette activité, Nicolas St-Pierre prendra la parole afin de présenter différentes options pour le séchage du maïs-grain. M. St-Pierre

expliquera les avantages et inconvénients de chacun des systèmes et comment améliorer leur efficacité. Il sera aussi question des alternatives au propane pour le séchage des grains. Ne manquez pas cette chance de parfaire vos connaissances et de profiter de l’expertise la plus récente dans le secteur des grandes cultures! Plus d’informations seront disponibles dans les prochains jours. Restez à l’affût en consultant régulièrement notre calendrier des événements. www.mapaq.gouv.qc.ca/monteregie

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 12 novembre 2020 - 15

Chaque année, la saison des sucres s’annonce avec la fonte des neiges et le redoux, lorsque la nature se réveille et que l’eau d’érable commence à couler. C’est par l’évaporation que l’on obtient le sirop d’érable, qui, une fois transformé, donne une gamme de produits sucrés. Sur le marché, il existe plusieurs catégories de sirop d’érable, définis par le goût et les saveurs. Les différentes couleurs et saveurs du sirop d’érable • Sirop d’érable doré : goût délicat Ce sirop d’érable est produit à l’aide de la sève d’érable récoltée généralement tout au début de la saison des sucres. On le reconnaît à sa couleur légèrement dorée et à sa saveur aussi douce que délicate. • Sirop d’érable ambré : goût riche Ce sirop d’érable au goût pur et riche se distingue par une magnifique couleur ambrée. Il est idéal pour les vinaigrettes et le nappage de plats et de desserts. • Sirop d’érable foncé : goût robuste Ce sirop d’érable a une saveur plus prononcée et caramélisé. Il se prête bien à la cuisson, à la pâtisserie et à la confection de sauces. • Sirop d’érable très foncé : goût prononcé Ce sirop d’érable provient de la sève d’érable récoltée habituellement à la fin de la saison. C’est généralement le dernier sirop de la production, qu’elle soit artisanale ou industrielle. Son goût, plus prononcé, est riche et distinctif. La qualité du sirop d’érable détermine sa valeur commerciale. C’est au moment de l’application des procédés de transformation que les défauts de fabrication les plus difficiles à percevoir ressortent. Aussi est-il essentiel que les transformateurs soient en mesure de reconnaître ces défauts, puisqu’ils conduisent à une altération du produit et, ainsi, une perte de valeur du sirop d’érable.

Plusieurs paramètres peuvent influer sur la couleur et, surtout, sur la saveur du sirop, tels que le moment de la cueillette, le temps consacré à la cuisson et les micro-organismes présents dans l’eau d’érable. On estime aussi que le chaulage et les changements climatiques pourraient avoir des répercussions sur la saveur du sirop.

Selon Stéphane Guay, biologiste et spécialiste de l’érable, « des procédés de fabrication du sirop d’érable permettent désormais de produire un sirop clair durant toute la saison de l’érable. Il est donc important d’établir un système de pastilles de goût pour le sirop d’érable, similaire à ce qui se fait déjà à la Société des alcools du Québec ». Bien qu’un producteur puisse obtenir jusqu’à une vingtaine de saveurs différentes de sirop dans une même saison, des catégories ou des pastilles de goût visent à simplifier la nomenclature, auparavant très complexe, employée pour caractériser le sirop d’érable. Les quatre pastilles proposées sont celles-ci : • « Érable franc » : saveur d’érable simple; • « Floral vanille » : saveur légère, généralement en début de saison; • « Confiserie caramel » : saveur caramélisée; • « Mélasse torréfiée » : saveur prononcée de fin de saison, pour un produit généralement destiné à la cuisson.


COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE

Pour ne pas réapprendre ce que l’on sait déjà GUYLAINE MARTIN, AGR.

Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Centre-du-Québec

16 - Jeudi 12 novembre 2020 - Gestion et Technologie Agricoles

Le Cégep de Victoriaville ajoute un atout à son offre en agriculture, la reconnaissance des acquis (RAC). Il est parmi les seuls à proposer cette option pour le diplôme d’études collégiales (DEC) en Gestion et technologies d’entreprises agricoles (GTEA). La RAC s’adresse aux adultes qui ont cumulé plusieurs années d’expérience de travail ou de vie qui leur a permis de développer des compétences correspondant à celles qui sont enseignées dans deux de ses programmes d’études : Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) ou l’attestation d’études collégiales (AEC) en Production maraîchère biologique. Cette démarche permet à celles et ceux ayant appris ailleurs qu’en milieu scolaire de passer directement à l’étape de l’évaluation de leurs compétences. C’est également le cas pour les personnes qui ont été formés à l’étranger. Cela leur évite d’avoir à suivre des cours dans lesquels ils réapprendraient ce qu’ils

savent déjà tout en les conduisant à l’obtention d’un diplôme. La RAC est un processus rigoureux et personnalisé qui demande un certain investissement, mais qui permet aux personnes complétant la démarche avec succès, de recevoir un diplôme officiel qui peut leur permettre de trouver plus facilement un emploi, d’accéder à de nouveaux postes en entreprise ou de se qualifier pour une prime à l’établissement.

Des formations reconnues

Le cégep peut également reconnaitre des formations suivies. Le candidat doit alors présenter un bulletin, un plan de cours ou tout élément qui démontre ce qu’il a appris.

De l’expérience reconnue

Le candidat qui a de l’expérience en agriculture doit démontrer qu’il maitrise les compétences vues dans le cadre du diplôme convoité. Cela peut se faire par des entrevues, des exercices, des démonstrations, etc. La démarche peut se faire à distance. Pour de plus amples informations, contactez Thierry de Rouville au 819 758-6401, poste 2750 ou DeRouville.thierry@cegepvicto.ca. https://www.cegepvicto.ca/formationcontinue-liste/reconnaissance-acquis/


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 12 novembre 2020 - 17


Quoi faire dans son boisé pour faire face à l’agrile du frêne MARIANNE CUSSON ET JEAN-FRANÇOIS PÉPIN

Agence forestière de la Montérégie

L’agrile du frêne est un insecte qui s’attaque aux différentes espèces de frênes et qui les tue. Originaire d’Asie, il a d’abord été découvert en 2002 dans le coin de Détroit (Michigan) et de Windsor (Ontario), avant d’arriver au Québec où il a été détecté pour la première fois à Carignan (Montérégie) en 2008, avant de se répandre dans presque tout le Québec.

Un problème urbain, puis forestier

Les frênes ayant été beaucoup plantés comme arbres de rues, l’agrile a d’abord constitué un problème largement urbain, les insectes ravageurs ayant une propension à attaquer les arbres stressés et les cimes exposées à la lumière. En forêt montérégienne, le dépérissement de certains frênes était déjà observable depuis une quinzaine d’années, même s’ils n’étaient pas touchés par l’agrile, mais, entre autres, par la sécheresse. C’est seulement depuis moins de 4 ans qu’on observe en forêt une mortalité importante de frênes causée par l’insecte. Le phénomène est observé à plusieurs endroits, notamment dans les MRC de la Vallée-du-Richelieu, de Rouville et des Maskoutains. De telles mortalités ne semblent pas encore s’être matérialisées dans les boisés des MRC situées tout à l’est de la Montérégie… mais ce n’est qu’une question de temps! Pour faire face au problème en forêt, les solutions miracles ne pleuvent pas! Aucun vaccin ne permet de rendre son boisé résistant à l’insecte et l’éradication de l’agrile du frêne n’est pas envisageable. Par ailleurs, le traitement préventif individuel des frênes, dispendieux et devant être répété presque chaque année, n’est pas adapté à la réalité forestière! Ainsi, si votre lot boisé contient une proportion assez substantielle de frênes matures, attendez-vous à ce que la plupart d’entre eux soient frappés par l’agrile à plus ou moins brève échéance.

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Prévention en milieu forestier

Si le frêne constitue plus de 5 % du volume de bois de votre forêt et qu’il n’est pas encore affecté par l’argile, vous pouvez préparer votre boisé à l’arrivée de l’insecte. Pour ce faire, nous vous recommandons de faire affaire avec un conseiller forestier. Sa première suggestion pourrait consister à abaisser la proportion de frênes de vos peuplements pour minimiser les risques que l’insecte fasse un détour par chez vous! Récoltez en priorité les frênes les plus exposés à la lumière, soit les arbres les plus hauts, dominant ou constituant le couvert forestier du peuplement, ainsi que ceux situés en bordure du boisé. Ne coupez pas tous les frênes! Ceux qui sont trop petits pour rejoindre les cimes dominantes passeront inaperçus des agriles et pourront continuer de jouer leur rôle dans votre forêt!

En présence de l’agrile

Si l’agrile cause déjà un dépérissement des frênes de votre forêt, que leur écorce décolle, qu’ils ont perdu une grande partie de leur feuillage ou que vous voyez des trous en forme de « D » (par lesquels les

agriles adultes sortent des troncs), vous devrez sans doute passer en mode récupération. Votre conseiller forestier vous suggérera sans doute de récolter l’ensemble des frênes morts ou dépérissants pendant que leur bois est encore bon. On juge en effet que 2 ans, après leur mort, le bois risque d’être fortement dégradé. Encore une fois, il peut être pertinent de baisser la densité des frênes par la récolte des plus exposés. N’oubliez pas d’obtenir un permis d’abattage d’arbres de votre municipalité et assurezvous que le nombre d’arbres récoltés ne dépasse pas la récolte permise par la réglementation. Attention à la taille des trouées créées puisque l’ouverture excessive du couvert peut causer un envahissement durable du sous-bois par des plantes de lumière (framboisiers, mûriers ou fougères), mais aussi – et c’est plus redoutable – par des plantes exotiques envahissantes dont il est excessivement difficile de se débarrasser! Avant la coupe, vérifiez la présence de semis de nerprun, et abstenez-vous d’ouvrir le couvert en leur présence!

L’importance du frêne en forêt

N’oublions pas que la présence du frêne reste souhaitable dans les boisés. Avant que leur avenir soit compromis, on classait les frênes au deuxième rang des essences compagnes les plus bénéfiques en érablière, connus pour améliorer la fertilité du sol et en réduire l’acidité. L’efficacité de la reproduction des frênes en fait aussi une des rares essences – avec le hêtre – à assurer la relève de certains peuplements puisque plusieurs autres peinent à se régénérer à cause du broutement par les cerfs. En effet, même dépérissant, le frêne a la capacité de produire énormément de semences.

L’importance de diversifier les essences

Favoriser la diversité des espèces d’arbres est plus important que jamais dans les boisés de la Montérégie! Plusieurs forêts de la région, aménagées depuis plus de 100 ans, ont cumulé au fil du temps et des coupes partielles, des baisses de diversité d’espèces d’arbres. Plusieurs forêts de feuillus tolérants, converties avec le temps en érablières, sont fragilisées par cette simplification de leur composition. Parfois, le frêne y constitue presque la seule essence compagne. Pour y conserver un minimum de diversité, le maintien des frênes de petits diamètres est encore plus pertinent dans ces boisés qu’ailleurs. En effet, on se préoccupe de plus en plus des pertes d’essences, à mesure que la recherche forestière démontre les bénéfices d’une forêt diversifiée pour assurer la productivité et la résilience de ces écosystèmes. La résistance et la résilience des forêts deviennent des atouts incontournables dans le contexte des changements globaux, puisqu’elles seront exposées à des stress climatiques plus fréquents et plus intenses – notamment la sécheresse – qui se combineront aux stress qu’on doit attendre de nouvelles maladies, insectes et plantes exotiques. En conclusion, les frênes sont des essences répandues et appréciées dans les boisés de la Montérégie. Leur mort appréhendée constitue surtout une mauvaise nouvelle dans les peuplements où ils sont très abondants, mais aussi dans les peuplements dont la composi-

Galeries creusées sous l’écorce d’un frêne : une signature de l’agrile. Photo Jean-François Pépin

tion en espèces d’arbres a été simplifiée. La disparition des frênes s’ajoutant à celle des ormes, du noyer cendré et du châtaignier d’Amérique, décimés eux aussi par des infestations exotiques, amplifie la baisse de la diversité de nos boisés, à laquelle nos interventions peuvent aussi avoir contribué. Enfin, l’urgence, provoquée par l’agrile, de récolter les frênes morts ou dépéris-

sants peut compliquer le choix des tiges à récolter lors de l’aménagement forestier de son boisé. L’aide d’un conseiller forestier (http://afm.qc.ca/docs/Liste-ConseillersForestiersMonteregie.pdf) peut se révéler précieuse, en plus de permettre de bénéficier de programmes d’aide pour l’aménagement de son boisé. afm.qc.ca

Journée carrière et Portes ouvertes virtuelles

ÉDITH LUSSIER

Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Montérégie

Deux importantes activités virtuelles auront lieu au courant de l’autome, la journée carrière de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) et les Portes ouvertes du Cégep de Victoriaville et de l’Institut national d’agriculture biologique. L’ITA lance une invitation aux entreprises du secteur agroalimentaire à la recherche de personnel qualifié à sa journée carrière virtuelle qui se tiendra le mardi 17 novembre, de 13 h à 17 h. Les entreprises sont invitées à réserver leur place afin de promouvoir leurs emplois et leurs offres de stages. Ils

auront l’occasion de rencontrer les diplômés de la cohorte 2019 issus des deux campus (Saint-Hyacinthe et La Pocatière) ainsi que les étudiants actuels. La date limite d’inscription est tombée, mais vous pouvez joindre le Service de placement de l’ITA à placement@ita.qc.ca pour afficher gratuitement vos offres de stage. Le tout sera disponible sur la plateforme lors de la journée. Le Cégep de Victoriaville, quant à lui, propose de découvrir le Cégep autrement dans le cadre d’une soirée d’information en ligne le 23 novembre à 19 h 20. On y présentera les quatre profils du programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (19 h 20) : profil productions animales, production légumière biologique, production fruitière biologique et agriculture urbaine. On peut obtenir plus d’information et s’inscrire pour recevoir le lien vers la rencontre au https://www.cegepvicto. ca/decouvretoncegepautrement.


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