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MARDI 20 OCTOBRE 2020 | les2rives.com

Affaires

du 18 au 24 octobre 2020

Découvrez, à travers ce cahier spécial, des portraits d’entrepreneurs s’étant démarqués lors de la première vague. Comment se sont-ils préparés pour la deuxième? En plus, vous trouverez plusieurs textes en lien avec l’actualité dans le monde des affaires de la région.

28 pages

Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Malgré la pandémie

Des entrepreneur(e)s tirent leur épingle du jeu Annick Lavallée, propriétaire de Décor à Cœur


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Sur pause, le réseautage? Marcel Rainville Directeur général Journal Les 2 Rives

La poignée de main existe depuis l’Antiquité. Certains chercheurs y voient même un fond primitif issu des mammifères. Force est de croire que les règles d’étiquette et le marchandage n’ont pas terminé leur évolution! Depuis quelques mois, ce premier réflexe lors d’une rencontre ou de la conclusion d’une entente est à déprogrammer. Évidemment, les relations d’affaires ne se limitent pas à un contact physique. Cependant, ceux-ci sont beaucoup plus significatifs qu’il n’en paraît. Pensons seulement à toutes les subtilités de la communication non verbale qui ne sont que la pointe de l’iceberg. Les gens d’affaires vivent un grand bouleversement dans leurs façons de faire du développement, du réseautage et de la prospection. Notre chambre de commerce, tout comme les organisateurs d’événements (congrès, 5 à 7, galas, etc.) peuvent également en témoigner.

Les relations avec les employés doivent également être adaptées. En télétravail, il y a autant d’avantages et d’inconvénients qu’il y a de métiers et de personnalités. Évaluation, productivité, formation, recrutement, partys de bureau; tout est à revoir cette année. Développer et entretenir un esprit d’équipe avec des employés à distance, probablement plus fatigués et anxieux dans le contexte, demande souplesse et compréhension.

et des rencontres vidéos (parfois même enregistrées) qui nous forcent à aller à l’essentiel. À court terme, tout semble bien rouler; on a le sentiment d’être plus efficaces, de « perdre » moins de temps et tant mieux si cela augmente le temps de qualité à la maison pour certains. Mais ultimement, est-ce que le développement des affaires et la gestion se réduiraient à du transactionnel pur derrière un écran?

« Les affaires, c’est un sport de contacts en quelque sorte, voire un jeu, une séduction. » Les consommateurs doivent aussi conjuguer avec une expérience de magasinage différente. Au travers plexiglas, gels sanitaires, masques et distanciation, ceux-ci sont grandement appelés à rester loyaux et à acheter local pour les bonnes raisons. En boutique ou en ligne, les marchands continuent à s’adapter pour offrir un service de qualité qui fait la différence et pour maintenir leur image de marque. Certes, le web aide plusieurs entreprises à poursuivre leurs opérations durant la pause. La crise nous amène à remplacer plusieurs contacts directs, par des courriels, des appels

Souvent, les rencontres derrière un écran restent en surface. Tout ne peut se régler en coup de vent, ni être tassé sous le tapis. Certains enjeux sont plus profonds, certaines décisions et négociations doivent être attaquées de front, les yeux dans les yeux et je crois que ce naturel reviendra naturellement un jour… lorsque ce sera évidemment possible. Les rencontres en « présentiel » permettent de bâtir des liens plus solides pour des relations durables et c’est définitivement plus dynamique, interactif et spontané. Elles nous permettent de mieux comprendre et

connaître notre partenaire, nos employés, leurs besoins et enjeux. Les affaires, c’est un sport de contacts en quelque sorte, voire un jeu, une séduction. Saisir toutes les subtilités de l’humain, cet être complexe, est un art et doit le rester. Les attentes et les habitudes des clients, employeurs et employés évoluent à grands pas et vont naturellement se trouver un nouvel équilibre, une nouvelle norme. Pour ça aussi, il faut se réinventer! Le journal tient une fois de plus à souligner la semaine de la PME par le biais de ce cahier économique Les 2 Rives AFFAIRES, qui fait le point sur plusieurs enjeux et nouvelles économiques de la région. Vous y trouverez entre autres de nombreux exemples d’entrepreneurs qui, malgré le contexte actuel, ont su se retrousser les manches et innover afin de se démarquer. En ce dernier trimestre de l’année sur fond de deuxième vague, souhaitons que cette édition offre un peu de perspective au chemin de croix que vivent nos entrepreneurs. Bonne lecture! Marcel Rainville, Directeur général, journal Les 2 Rives

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Une croissance marquée pendant la pandémie chez Kartouche Plus Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

De l’aveu même de son copropriétaire Philippe Bernard, la pandémie a été salutaire pour Kartouche Plus/Ordi Vert. Après avoir investi cinq fois plus de publicité et revampé son site web, l’entreprise a vendu d’innombrables produits en ligne et acquis une succursale à Acton Vale pour poursuivre son expansion. « Nos ventes ont explosé! Des journées de 6 à 6, ce n’était pas rare. Quand la pandémie est arrivée, nous sommes tombés en mode survie. Notre seule option pour garder notre erre d’aller, c’était la vente en ligne. On a pris les moyens pour y arriver. Pour nous, c’était naturel de continuer de la sorte », avance M. Bernard. Ce flot de travail a d’ailleurs incité Julien Roy, l’autre copropriétaire, à se lancer à temps plein dans l’entreprise. « En avril, il a lâché sa job sur la construction pour venir avec nous. Il travaillait déjà un peu ici dans les dernières années, mais il a décidé de faire le saut avec nous à temps plein en raison de la popularité de l’entreprise pendant la pandémie », se réjouit Philippe Bernard. Puis quelques mois plus tard, le 15 juillet, les copropriétaires ont fait l’acquisition de l’entreprise Ordi Vert, à Acton Vale. « Juste avant la pandémie, on a failli acheter une deuxième succursale à Piedmont, mais pour différentes raisons, ç’a tombé à l’eau. C’était donc déjà dans nos plans d’avoir une deuxième succursale. L’opportunité d’acheter celle d’Ordi Vert à Acton Vale s’est présentée et on y a vu une belle occasion d’avoir une synergie avec Sorel-Tracy », explique Philippe Bernard. Ordi Vert se spécialise dans la réparation d’ordinateurs qui sont par la suite remis en vente avec une garantie. Ce volet est déjà implanté à Sorel-Tracy depuis quelques années. Avec cette transaction, les copropriétaires en ont profité pour instaurer le volet Kartouche Plus à Acton Vale.

Miguel Pomerleau (gérant), Julien Roy (copropriétaire) et Philippe Bernard (copropriétaire) sont fiers de la progression de Kartouche Plus/Ordi Vert dans les derniers mois. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

« À Acton Vale, on amène un peu notre force pour les imprimantes, les cartouches et le service à la clientèle avec le volet Kartouche Plus. Les deux endroits sont donc maintenant sous la même bannière de Kartouche Plus/Ordi Vert. […] La réponse là-bas est super bonne. Ils sont vraiment conscientisés à l’achat local », se réjouit-il. Être prêt pour la deuxième vague La difficulté reste de trouver des employés. En ce moment, ils sont six à travailler pour les deux succursales, mais ils sont à la recherche de deux nouveaux employés pour compléter l’équipe. « En croissance pendant la pandémie, je n’aurais jamais pensé ça au début! Cette croissance fait en sorte qu’on est en souseffectif, mais c’est un beau défi », souligne Philippe Bernard, qui se dit prêt à faire face à cette deuxième vague. « Notre inventaire est beaucoup plus gros, notre équipe est plus grosse et plus stable, même si on cherche encore des employés. On fait de grosses journées, mais ce ne sont que de bonnes nouvelles! », conclut-il.

Une formation pour prendre le virage numérique Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

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Depuis le début de la pandémie, Kerozen médias interactifs, en collaboration avec l’agence Propagande, a donné de la formation à une vingtaine d’entreprises de différents secteurs pour leur permettre de prendre le virage numérique et d’accroître leur présence en ligne. Le tout a permis à des entreprises provenant autant de la vente au détail, de la distribution, de l’industrie, des affaires, des boutiques, des services d’assurances ou de placements de pouvoir pour passer en deuxième vitesse. « C’était adapté aux entreprises pour leur permettre de passer d’un mode standard à les pousser à faire plus de marketing, de la création de vidéo, du référencement sur Google et à se servir des médias sociaux », souligne Philippe Perrault, de Kerozen médias interactifs. « Sans être méchant, certains partaient de loin. On essaie de leur faire comprendre, mais ils n’ont pas tous les mêmes objectifs. Il y en a que c’est simplement pour que les gens les contactent. Pour une autre qui donne de la formation, elle programme maintenant des vidéos en ligne et ça l’a fait progresser », indique M. Perreault.

Philippe Perreault et Shawn-Edward Cournoyer ont aidé une vingtaine d’entreprises grâce à la formation mise sur pied du PACME. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Mise sur pied grâce au Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME), la formation de 35 heures, sur sept à huit semaines, a permis d’injecter près de 70 000 $ dans la région, que ce soit pour les honoraires professionnels pour donner la formation, mais également pour payer le salaire des gens qui ont suivi gratuitement la formation.


Une offre gourmande bien présente malgré la pandémie Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Les restaurateurs et les entreprises agroalimentaires de la région ont dû user d’astuce afin de demeurer ouverts pendant la première vague, alors que le gouvernement avait ordonné la fermeture des salles à manger. Plusieurs se sont lancés dans les mets pour emporter et la livraison avec succès. D’autres ont bonifié leurs services pour répondre à la demande. En entrevue, le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) Sylvain Dupuis, a souligné plusieurs bons coups. Il nomme parmi eux le restaurant Pizza Sema qui a investi selon sa mémoire, environ 40 000 $ dans son système de livraison afin de pouvoir répondre à une surcharge d’une vingtaine de lignes téléphoniques à la fois. Le propriétaire, Hasan Cocelli, a investi dans ce nouveau système afin de répondre à la demande croissante et pour que les clients n’aient pas à attendre plus longtemps leur livraison. Une autre entreprise s’étant démarquée pendant la pandémie est le service traiteur Les Cowboys du BBQ. Les deux propriétaires, Sébastien Cournoyer et Pierre-Paul Bibeau, ont offert dès le début du confinement une boîte de quarantaine thématique par semaine contenant de la nourriture pour un repas pour quatre personnes. Chaque semaine, les abonnés Facebook avaient aussi l’occasion de remporter une

des boîtes. Au fil des semaines, l’option épicerie s’est ajoutée. Ainsi, les gens pouvaient commander une boîte, mais également des produits séparément comme de la sauce à spaghetti, des potages ou de la viande déjà cuisinée. La formule se poursuit toujours avec entre autres une boîte thématique fondue pour l’automne. Lors du confinement, plusieurs restaurants ont aussi choisi d’offrir des plats pour emporter, comme le Distingo Resto/Pub, le Belvédère et Écluse no10. Certains ont en plus instauré un système de livraison. C’est le cas entre autres du restaurant Le Fougasse et Le Forestier Bar à Tapas. Également, des entreprises comme Audrey Traiteur ont mis encore plus de l’avant leur formule boîte à lunch et plats déjà cuisinés en offrant aussi la livraison. La cantine Charlotine et Cie est aussi demeurée active pendant le confinement en offrant la livraison de sandwichs à la crème glacée faits directement à son bar laitier. Pour cette deuxième vague, certains restaurants se sont ajoutés à ceux qui offrent des plats pour emporter, dont le Cactus Café, le Cabaret Les Années Folles et le Resto Bar Les Tire-Bouchons. De la ferme à la table Également, des entreprises agroalimentaires de la région ont choisi de faciliter la tâche au consommateur pendant le confinement en offrant des boîtes de produits frais, en livraison ou pour emporter. Par exemple,

Le propriétaire de Pizza Sema, Hasan Cocelli et la propriétaire de Bonbon Dila, Seyret Cocelli, ont investi massivement pendant la pandémie. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

l’entreprise Fruits et Légumes Sorel-Tracy, qui distribue normalement des fruits et légumes aux restaurateurs, a décidé d’offrir son service au public. Ainsi, pour un prix fixe, les gens pouvaient se prévaloir d’une boîte de fruits et légumes différente chaque semaine, soit en allant la chercher aux entrepôts de l’entreprise dans le secteur Tracy, soit en la faisant livrer.

Les fermes Des Ormes et Jean-Yves Gamelin à Pierreville ont aussi offert la vente en ligne et par téléphone de différents produits, tels des fruits et légumes, mais aussi des plantes et autres mets cuisinés. À la Ferme JN Beauchemin et fils, des boîtes thématiques contenant plusieurs coupes de viande et des saucisses ont aussi été offertes.

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Les commerçants du centre-ville se sont « virés sur un 10 cents » Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Laboratoire et Chaussures Julien Paul a aussi offert aux clients de se procurer des chaussures à distance qui pouvaient être livrées directement à leur domicile. Le service-conseil se faisait au téléphone, mais les clients pouvaient préalablement aller voir les marques offertes en magasin sur leur site Internet. La boutique Dentelle et Denim a pour sa part dévoilé un site Internet transactionnel dès le début du confinement. Sur ce site, les clientes peuvent voir les différentes collections de vêtements et bijoux en magasin et passer une commande, qui peut aussi être livrée. Un autre commerce du centre-ville qui offre un site transactionnel est Lattakz Skateshop. Sur ce dernier, il est possible de commander et par la suite de faire livrer les vêtements, accessoires ou chaussures désirées.

Au centre-ville de Sorel-Tracy, plusieurs commerçants ont été pris de court lorsqu’ils ont dû fermer pour une durée indéterminée au printemps dernier en raison de la pandémie. Cependant, plusieurs se sont adaptés rapidement et ont su trouver des solutions afin de poursuivre leurs affaires.

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Parmi ceux-ci, quelques-uns ont choisi de vendre des masques, produit grandement couru. Entre autres, Sin Boutique, alors que la boutique était fermée, en a vendus en ligne et effectuait même la livraison. Laflamme Prêt-à-Porter & Fourrure a aussi vendu de nombreux masques. Pendant le confinement, la boutique proposait sur sa page Facebook des pièces de vêtement en offrant la mise de côté et la livraison. La Boutique Laramée et fils a également offert des masques à sa clientèle. En juillet, elle en avait vendu 19 500. En plus, il était possible pendant le confinement de commander sur son site Internet des produits affichés en ligne ou sur la page Facebook. Les clients pouvaient aussi faire livrer leurs achats à la maison. Une autre entreprise du centre-ville qui a su prendre la balle au bond est Underbase. Son offre de masques personnalisés pour enfants et adultes a fait fureur pendant les premiers mois de la pandémie. Plusieurs productions de masques de toutes les

Dès le début de la pandémie, les propriétaires de la boutique Dentelle et Denim, Jocelyne Gaudette et Laura-Kim Houle, ont mis en place un site Internet transactionnel. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

couleurs ont aussi été réalisées puisqu’ils se vendaient très rapidement. Le commerce a également mis en vente des chandails blancs avec le slogan « Ça va bien aller » aux couleurs de l’arc-en-ciel, que les gens de la région se sont procurés en grand nombre. Des commandes sur mesure ont aussi été faites et la livraison a été offerte pendant une bonne période.

Pour l’entreprise Chaussures La Barre, la vente via Facebook a été privilégiée pendant la fermeture obligatoire. Ainsi, des produits étaient régulièrement présentés sur leur page avec des photos et les gens n’avaient qu’à leur écrire afin de réserver l’item. Pendant quelques semaines, l’entreprise a aussi payé l’équivalent des taxes et offert la livraison.

Une réouverture en sécurité Même si leurs portes étaient fermées au public et qu’elles ont dû s’adapter pour poursuivre leurs ventes pendant le confinement, les entreprises se sont aussi préparées à accueillir à nouveau les clients en magasin. Chaque semaine sur leur page Facebook, la plupart des commerçants documentaient l’évolution de l’adaptation de leur emplacement, avec entre autres l’ajout de plexiglas et de vinyles au sol. D’ailleurs, lorsque la réouverture des commerces a été permise, l’engouement pour l’achat local s’est fait sentir et a été bénéfique pour plusieurs.


« Noël pendant deux mois » chez Décor à Cœur

Annick Lavallée a su tirer son épingle du jeu avec son entreprise Décor à Cœur au cours des derniers mois. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Le goût de redécorer et rénover sa maison a permis à l’entreprise soreloise Décor à Cœur d’augmenter son chiffre d’affaires durant la première vague. Et l’engouement est loin de s’estomper. « Notre boutique en ligne a été remise de l’avant. D’habitude, on n’a pas le temps de s’en occuper, mais là, on a eu le temps en masse! », rigole la propriétaire Annick Lavallée. Même si son magasin a été fermé pendant six semaines, les ventes en ligne ont continué en grand nombre. « On a fait beaucoup de livraisons, ce qui a permis de payer le loyer. Dans le design, on peut envoyer nos plans par courriel, ce qui facilite notre travail aussi », illustre-t-elle.

Depuis sa réouverture, l’équipe en place ne chôme pas. Annick Lavallée a même dû embaucher deux nouvelles personnes pour faire face au flot de commandes. « C’était Noël pendant deux mois! J’ai eu les même chiffres que j’ai d’habitude en novembre ou décembre. Et ça continue, les commandes rentrent. La COVID a été le coup de pied qu’on avait besoin pour investir sur notre boutique en ligne. En même temps, le message de l’achat local est vraiment fort. Comme ce n’est pas recommandé de changer de région, je vois plein de nouveaux visages, des gens qui se plaisent à acheter localement », se réjouit la propriétaire. Décor à Cœur, qui existe depuis 12 ans, était située sur la rue Augusta depuis 2017, mais a déménagé sur la rue du Roi depuis novembre dernier. Un investissement de 40 000 $ qui a permis d’agrandir les locaux.

De la musique pour passer au travers Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

La mise sur pied d’un site web transactionnel pour sa boutique Boulevard Musique a permis à Olivier Péloquin de garder la tête hors de l’eau au cours de la pandémie. Un outil qui lui a d’abord fait faire des ventes lorsque tous les commerces devaient rester fermés et qui lui permet maintenant d’aller chercher une plus grande clientèle.

Olivier Péloquin a mis sur pied un site web transactionnel pour sa boutique Boulevard Musique. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

encore, parce qu’on en a des centaines d’instruments, mais on est là-dedans. » La campagne d’achat local « J’ai trouvé à Sorel-Tracy » l’a également aidé. « Ç’a été un plus pour nous. Avant ça, les gens allaient plus à Boucherville ou à Drummondville, indique Olivier Péloquin. J’ai aussi eu des clients qui sont venus me voir parce que les frais d’Amazon étaient trop dispendieux. Quand c’est rendu 70 $ pour se faire livrer deux paires de baguettes… »

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En perdant une grande partie du côté événementiel de son entreprise, en raison des mesures sanitaires, il a décidé de se retrousser les manches et de miser sur la vente d’instruments de musique. Un marché qui a été en demande au printemps, durant le confinement. « J’en ai vendu plus parce que les gens avaient plus de temps. Il y en a plusieurs qui ont recommencé à jouer de la musique et se lancer dans leur passion durant la COVID [au printemps], souligne-t-il. Je ne sais pas encore si le fait de tomber en zone rouge aura un effet. Ce sera palpable dans les prochaines semaines, mais ce ne sont pas les mêmes circonstances. » En plus de faire des ventes, son site transactionnel a également été un outil de promotion. « Maintenant, les gens magasinent en ligne et quand ils arrivent dans la boutique, ils savent déjà ce qu’ils veulent, continue Olivier Péloquin. Je n’ai pas fini de mettre l’inventaire


Une nouvelle entreprise soreloise promeut la cuisine à la maison Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Avec la pandémie et le confinement qui en découle, nombreux sont ceux qui ont redécouvert le plaisir de cuisiner en famille. C’est exactement l’objectif qu’a voulu atteindre Isabelle Marinacci avec Campus NUTRIOPEDIA.

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La jeune entreprise de Sorel-Tracy collabore avec de nombreux fournisseurs sorelois afin d’offrir du matériel éducatif en lien avec la nutrition pour les familles ainsi que pour les infirmières. « En limitant les activités sociales et les sorties, le confinement aura au moins servi à ce que plusieurs d’entre nous redécouvrent le plaisir de cuisiner à la maison. On a soudain pris conscience que c’est une richesse et une chance inouïe de pouvoir préparer et déguster des plats avec ceux qu’on aime », affirme Isabelle Marinacci, nutritionniste et propriétaire de Campus NUTRIOPEDIA. L’entreprise note d’ailleurs un nouvel engouement pour son escabeau de cuisine pour enfants qui permet aux mini-cuisiniers de grimper jusqu’au comptoir en tout sécurité pour pouvoir participer à la préparation des repas. « Cuisiner en famille, ça donne des moments magiques! La fierté qu’on lit sur le visage fariné de notre enfant vient compenser l’état de notre cuisine encrassée », ajoute en riant la mère de trois jeunes enfants qui donnera bientôt naissance à son quatrième mini-cuisinier.

L’escabeau est fabriqué par Gravure Unik, de Sorel-Tracy, qui se spécialise dans la découpe et la gravure sur différents matériaux depuis 2016. La demande est aussi plus grande pour ses tabliers unisexes et ajustables que les enfants peuvent revêtir par eux-mêmes grâce aux bretelles croisées. Ils sont cousus à la main par Judith Lagotte qui s’est lancée en affaires en 2018 après une carrière comme couturière avec le Cirque du Soleil et les Grands Ballets Canadiens. En plus d’être faits localement, les tabliers sont confectionnés à partir de retailles de tissus qui n’avaient pas trouvé preneurs chez Textiles Raymond Parent, également de SorelTracy. Ainsi, le modèle reste toujours le même, mais les couleurs changent fréquemment au gré des trouvailles. Chaque tablier fait donc partie d’une édition limitée écoresponsable. Campus NUTRIOPEDIA offrira bientôt des duos de tabliers adulte-enfant. Des formations L’entreprise offre aussi des formations accréditées que les infirmières peuvent faire à la maison pour mieux comprendre les troubles médicaux en lien avec la nutrition. « Avec la pandémie, tout ce qu’on peut faire à la maison a la cote. En plus, comme on est à contre-courant du virtuel avec nos formations papier, nos clients apprécient d’autant plus pouvoir prendre une petite pause d’écran », indique Mme Marinacci. L’imprimerie Mongeon, entreprise de troisième génération, imprime ces forma-

Isabelle Marinacci veut inciter les familles comme la sienne à cuisiner ensemble. Photo Stéphanie Boivin

tions ainsi que les cartes ludo-éducatives qu’offre Campus NUTRIOPEDIA pour les enfants. Genèse de l’entreprise Autrefois connue sous le nom de Clinique Santé Optimale, l’entreprise a été fondée en 2013. Trois ans plus tard, Isabelle Marinacci a pris les rênes de la clinique et est devenue propriétaire. En 2018, la Clinique Santé Optimale est devenue

Campus NUTRIOPEDIA. Une nouvelle mission, résumée en trois mots, a été donnée à l’entreprise : nutrition, prévention et éducation. Pour voir les produits, il faut se rendre à la boutique en ligne au www.campusnutriopedia.ca. Pour obtenir une livraison gratuite, il faut entrer le code promo VIVESORELTRACY. Campus NUTRIOPEDIA fait un don au Club des petits déjeuners à chaque produit pour enfant vendu.


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Nouveau directeur général du CLD de Pierre-De Saurel

Anthony Savard veut continuer d’aider les entreprises d’ici Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Anthony Savard le sait : il a de gros souliers à chausser. Le Sorelois a été nommé pour prendre la place de Josée Plamondon comme directeur général du Centre local de développement (CLD) de Pierre-De Saurel, le 5 octobre. Son objectif demeure le même : aider les entreprises de la région à démarrer ou accroître leurs activités. « Dans les derniers mois, on a surtout mis les efforts pour aider les entreprises à passer à travers la première vague. Notre rôle était davantage axé sur la consolidation des entreprises plutôt que le démarrage », avance le principal intéressé. Le fait d’avoir remplacé Josée Plamondon à la barre du CLD ne lui met pas de pression, croit-il. « Je vois ça comme un honneur, surtout que c’est elle qui me l’a

proposé. On a le même mindset, Josée et moi. On voit le développement économique de la même façon », souligne-t-il. Une équipe à rebâtir Âgé de 27 ans, Anthony Savard a complété ses études au HEC en 2015, à Montréal, avant d’accepter un poste au CLD de Pierre-De Saurel. Il y travaille à temps plein depuis 2016 comme conseiller aux entreprises et maintenant comme directeur général depuis quelques jours. Il a été successivement responsable du Mentorat pour entrepreneurs, du Fonds local d’investissement et du Fonds Jeunes promoteurs. « Je connais bien le milieu et je peux apporter mon aide aux entreprises qui font appel à nos services. En ce moment, notre rôle en est surtout un de facilitateur et nous les dirigeons vers les programmes d’aide appropriés selon leurs besoins », explique M. Savard.

Anthony Savard est le nouveau directeur général du CLD de Pierre-De Saurel. Photo gracieuseté

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Pour que le CLD soit pleinement fonctionnel, il devra toutefois procéder à l’embauche de deux conseillers aux entreprises dans un avenir rapproché. Un autre conseiller aux entreprises a annoncé son départ au même moment que Josée Plamondon il y a quelques semaines, si bien que l’équipe compte seulement quatre employés au lieu de six. « Dans les prochaines semaines, je vais occuper à la fois le rôle d’un directeur général et d’un conseiller. Ce sera ma priorité de rebâtir l’équipe et d’être là pour les entreprises dans le besoin », souligne Anthony Savard. D’autant plus que le rôle des CLD risque d’être accru dans les prochains mois. Lors de

sa visite à Sorel-Tracy le 4 septembre dernier, le premier ministre François Legault a soutenu que de l’argent serait investi dans tous les CLD de la province afin qu’ils embauchent du personnel supplémentaire. Le tout dans le but d’aider les projets de moins de 50 000 $ à se développer. « On voit que le gouvernement accorde de l’importance à ce qu’on fait et c’est encourageant. De notre côté, on va continuer d’être la porte d’entrée des entreprises. Parfois, ce n’est pas une aide financière, mais au niveau technique ou organisationnel. Nous pouvons avoir plusieurs chapeaux », conclut le directeur général.


Le télétravail est là pour rester Katy Desrosiers | Les 2 Rives

de garder les gens connectés. Que les gens en télétravail n’aient pas l’impression qu’ils sont désavantagés, pour la chimie de l’équipe », note Pierre Desgranges. De l’aide psychologique est disponible et des capsules sur le stress ont été diffusées. Les gestionnaires sondent leurs employés régulièrement. Pour Yan Parenteau, le fait que les gens soient très près de leur lieu de travail en étant directement chez eux peut être un point négatif pour certains qui ont de la misère à décrocher. Les chefs d’équipe restent donc à l’affut pour détecter les signes de surmenage.

Lors de la première vague, plusieurs entreprises de la région ont basculé vers le télétravail. Certaines comme Desjardins et Shiptrack ont poursuivi la pratique même cet été et comptent la maintenir dans le futur. Pour la caisse Desjardins Pierre-De Saurel, le directeur général Pierre Desgranges explique que des employés comme les conseillers, les adjointes administratives et le personnel aux ressources humaines, pour la plupart, ont pu se prévaloir du télétravail. Les deux tiers des conseillers travaillent à temps plein ou à temps partiel de la maison. Les employés en télétravail doivent avoir un bureau fermé ou être seuls dans la maison. Leur ordinateur doit se ranger dans un endroit sécuritaire pour que personne n’y ait accès. Ils doivent aussi signer un engagement afin d’assurer la confidentialité. « Avec la pandémie, de manière générale, ç’a accéléré le télétravail. On l’avait dans la ligne de mire, on regardait comment le faire en respectant la sécurité », souligne M. Desgranges. Pour l’entreprise Shiptrack, tous les employés sont en télétravail depuis mars. « Il a fallu qu’on révise nos processus. Entre autres, on a augmenté notre niveau de documentation des dossiers. […] Si quelqu’un est malade, on peut savoir il est rendu où », explique le chef des opérations de Shiptrack, Yan Parenteau.

Yan Parenteau de Shiptrack s’est créé un coin bureau dans sa résidence, qu’il utilise depuis le mois de mars. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La décision de demeurer en télétravail malgré le déconfinement s’est prise facilement. Selon M. Parenteau, il aurait été plus complexe de réinstaller tout le monde dans les locaux et leur demander de quitter à nouveau quelques semaines plus tard. « On savait que pour un minimum de neuf mois ou un an, ça devait être comme ça. On s’est préparé en conséquence. À partir du moment où il y a encore un risque ou des mesures de distanciation, c’est une perte de temps de retourner au bureau », mentionne-t-il. Pour les deux entreprises, un des points positifs qui ressort est la conciliation travail et famille. Les employés ont ainsi pu bénéfi-

cier de cette flexibilité, surtout ceux avec de jeunes enfants. Des défis différents Chez Desjardins, le télétravail bouscule l’organisation du travail et met de l’avant le besoin de collaboration. Un conseiller qui effectue une entrevue avec un membre au téléphone peut lui demander de passer à la caisse pour signer un document. Un collègue au bureau le prendra en charge au lieu que le conseiller se déplace. Un autre enjeu est de conserver la synergie dans les équipes. « Notre défi, c’est

À long terme Les deux entreprises croient qu’il sera possible de garder le télétravail dans une certaine mesure. Chez Desjardins, le télétravail se poursuivra au moins jusqu’au 31 décembre. M. Desgranges croit que dans le futur, les horaires seront mixtes, c’est-à-dire que les employés pourront alterner entre le bureau et la maison. Chez Shiptrack, le déménagement dans des locaux plus grands au centre-ville est toujours prévu. Par contre, le télétravail fait en sorte qu’il est plus facile de le rénover. Mais même si les employés reviennent physiquement au bureau, une politique de télétravail devrait être mise en place. Certaines bonnes habitudes communicationnelles développées pendant la pandémie resteront aussi.

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La PCU est encore un casse-tête pour les employeurs Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

La fin de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) au début du mois d’octobre devrait faciliter le travail de recrutement des employeurs, mais la partie n’est toujours pas gagnée. « C’est la même chose pour l’instant. Ça rentre au compte-gouttes, nous a fait savoir le propriétaire des restaurants Tim Hortons de la région, Dany Grenier, il y a quelques jours, lui qui a été durement touché par la situation. « Je roule à 175 employés pour cinq restaurants, alors que normalement, j’en ai 220 à 225. On en embauche chaque semaine. J’ai la chance d’avoir de la demande, mais c’est très difficile surtout pour le temps plein », fait-il valoir. La mise sur pied de la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE) durant l’été l’a également désavantagé.

Plusieurs d’entre eux n’ont plus besoin de travailler durant leur session qu’ils font désormais à distance en raison des mesures sanitaires. « J’ai plusieurs étudiants du Cégep et de l’Université qui m’ont remis leur démission pour se consacrer à leurs études. Ils avaient fait suffisamment d’argent durant l’été en travaillant deux jours par semaine et en recevant de la PCU, souligne Dany Grenier. Ça fait en sorte que ce sont maintenant des jeunes de 15 ou 16 ans qu’on engage comme temps partiel. Parce que des étudiants du Cégep et de l’Université, je n’en ai plus. » Le propriétaire des Tim Hortons admet que le problème a été criant au cours des derniers mois avec tous les employés qui cherchaient à contourner les règles pour ne pas dépasser le cap des 1000 $ autorisé par le gouvernement Trudeau. « Nous avions beaucoup de temps partiel et ils ne voulaient pas rentrer sous toutes

sortes de prétextes. En même temps, je les comprends. C’était plus payant de ne pas travailler et de recevoir la PCU, raconte-t-il. C’est un programme qui a été mal pensé. Ç’a été fait en urgence. » De l’argent pour rester à flot De son côté, le propriétaire des restaurants Subway de la région, Jean-François Dumas, raconte avoir dû s’adapter à la situation. « Il fallait que les employés travaillent autant qu’avant. Sinon, ils ne rentraient pas,

note-t-il. J’ai fonctionné à personnel réduit, mais également à revenu réduit, alors ça s’équivaut. J’ai quand même été capable de passer au travers. » Avec la fin de la PCU, il note tout de même une plus grande disponibilité des employés qui sont rappelés au travail. « La PCU, ç’a été bon, oui et non, analyse le propriétaire des Subway de la région. On a eu plus de misère à recruter, mais ça nous a aussi permis de rester à flot. Parce que la population avait de l’argent et a pu continuer à aller manger au restaurant. »

La Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants a encore des impacts chez les commerçants, notamment chez Subway à Sorel-Tracy. Photo depositphotos.com

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La Chambre de commerce active sur le terrain Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Avec la pandémie, la mission de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) est demeurée la même, soit de soutenir les entreprises dans leurs défis. Cependant, les moyens de le faire ont changé.

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« On a décidé d’être sur le plancher des vaches, d’accompagner les compagnies dans tous les programmes qui sortaient ou qui ne sortaient pas. Avec les chambres de commerce, on a rencontré et échangé avec beaucoup de ministres via Zoom. On est intervenus sur plein de dossiers, où le gouvernement a changé d’idée parce qu’on les a convaincus. On avait vraiment les mains dans la pâte », affirme le directeur général Sylvain Dupuis. Pendant la première vague, la Chambre a travaillé avec La Ruche pour mettre en place une campagne d’achat local, qui se poursuit toujours.

Pour les prochains mois, les activités de réseautage et les conférences ont dû être abandonnées. Comme les entrepreneurs n’ont pu se rassembler dans les derniers mois, des rencontres sur Zoom se sont tenues et d’autres sont prévues. La formule et les sujets seront convenus avec les gens d’affaires. La CCIST communique aussi avec d’autres chambres de commerce de la province afin de s’inspirer de leurs solutions. « Les enjeux sont les mêmes partout. La pénurie de main-d’œuvre, les impacts de la PCU, les coûts des loyers commerciaux… », énumère M. Dupuis. Le directeur général constate que la pandémie a tout de même apporté un changement positif au niveau des perceptions et du travail en collégialité. « Ce n’est pas parce que tu es dans le même domaine que moi, que tu fais de l’argent comme moi, que tu me nuis. Ce qu’il faut se demander, c’est comment peut-

on faire pour amener du monde à collectivement venir dépenser chez nous », explique-t-il. Sylvain Dupuis rappelle aux entreprises de ne pas hésiter à contacter la Chambre. « Un conseil, c’est simple, vous n’êtes pas seuls. Si la Chambre ne peut pas vous aider pour un problème, on va vous mettre en lien avec les bonnes personnes. Souvent, j’ai eu ces appels-là, de gens en pleurs qui disent qu’ils sont en train de tout perdre et finalement, il y avait une solution », conclut M. Dupuis.

Le directeur général de la Chambre de commerce de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis, invite les entrepreneurs à le contacter s’ils ont des questions ou des inquiétudes pendant cette deuxième vague. Photothèque | Les 2 Rives ©


Les entreprises face à la deuxième vague Katy Desrosiers | Les 2 Rives

La pandémie a chamboulé les plans d’affaires de bien des entreprises de la région. Plusieurs qui songeaient déjà à instaurer un site web transactionnel ont devancé leur projet. D’autres, comme les restaurateurs, se sont tournées vers les mets à emporter et la livraison. Cette première vague les aura préparées à affronter les prochains mois. Le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis, croit que pour cette deuxième vague, alors que la région entre en zone rouge, il sera primordial en tant que consommateur de poursuivre les achats locaux. « Recommençons ce qu’on a fait au mois de mars. On a acheté en ligne chez eux, on les a encouragés, on les a fait livrer notre stock, on a pris la peine de les appeler. On l’a fait en mars, en avril, en mai. Il faut continuer à le faire et c’est de ça que les compagnies ont besoin pour passer au travers », affirme-t-il. M. Dupuis s’inquiète pour les commerces au détail, qui ne sont pas fermés, mais qui accueillent moins de clients si les gens sont invités à ne pas sortir. Aussi, il craint pour les entreprises souvent jugées non prioritaires, comme dans le domaine de l’esthétique et de la coiffure. « Ça reste ouvert, mais si le gouvernement dit de ne pas y aller, est-ce que tu vas y

Plusieurs entreprises de la région, comme la Librairie Wilkie, se sont débrouillées lors du confinement pour créer un site web ou bonifier celui existant. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

aller? C’est là où ils coupent en premier, mais ces gens-là ont des frais, des emprunts, du matériel, et il faut qu’ils gagnent leur vie aussi. Il faut trouver un moyen de continuer nos habitudes auprès de nos commerçants. Un moment donné, ça va arrêter cette affaire-là et je veux que ma massothérapeute ou ma coiffeuse soit ouverte rendu-là », souligne le directeur général. Aussi, il fait valoir que l’achat local, comparativement à l’achat auprès de multinationales, permet d’avoir un service plus personnalisé et d’encourager des entrepreneurs qui ont un nom et un visage.

Prêts pour la seconde vague Lors de la première vague, plusieurs restaurateurs de la région ont choisi d’offrir un service de livraison, de plats pour emporter, ou les deux. Selon M. Dupuis, ce service incroyable qu’ils ont mis au point leur a permis de continuer de rouler dans les derniers mois et leur servira pour les prochains. Pour ce qui est des commerçants, plusieurs se sont débrouillés pour rapidement mettre en place un site Internet, parfois transactionnel. S’il y avait un point positif à retenir selon le directeur général, c’est que plusieurs ont

rattrapé le retard qu’ils avaient face à leur présence sur le net et la vente en ligne. Il est convaincu que les entreprises sont prêtes à traverser une seconde vague, entre autres celles qui ont été capables de poursuivre leurs activités cet été. Il avance aussi qu’il est toujours temps d’innover. Jusqu’à maintenant, il note que la région s’en sort plutôt bien pour ce qui est du nombre de cas, en suivant les mesures sanitaires. « On a un bon bulletin, mais on n’est pas à l’abri de l’échapper. Et je ne veux pas qu’on l’échappe. Économiquement, ça nous fait mal », conclut M. Dupuis.

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Fleuriste Hamel à Contrecœur : une relève assurée

À l’avant de gauche à droite : Emma Potvin-Côté, propriétaire, Maud Allaire, mairesse de Contrecœur, Dominic Doyon, conseiller municipal, Michel et Suzanne Hamel, anciens propriétaires et Valérie Létourneau, présidente de Rues principales Contrecœur. À l’arrière : Denis Bergeron, adjoint de circonscription de Xavier Barsalou-Duval, député de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères. Photo gracieuseté

Le 24 septembre dernier a eu lieu le 5 à 7 d’inauguration du magasin Fleuriste Hamel afin de souligner la reprise des opérations du commerce par Emma Potvin-Côté maintenant propriétaire depuis le 4 septembre dernier.

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Après 30 ans de service, Suzanne et Michel Hamel ont finalement décidé de prendre une retraite bien méritée et de laisser les rênes de leur entreprise à une relève de confiance. Emma Potvin-Côté a toujours chéri l’envie de devenir entrepreneure. C’est à la suite d’une révélation qu’elle a eue lors des funérailles de sa fille qu’elle a réalisé à quel point les fleurs ont un pouvoir sur les gens, autant lors d’événements heureux que tristes. Guidée par sa fille devenu son ange, Emma a pris ce chemin fleuri qui se présente à elle et qui lui permet de voler de ses propres ailes afin de réaliser son rêve.

Elle a alors fait le grand saut en retournant sur les bancs d’école pour étudier sa passion. Depuis, plusieurs opportunités se sont présentées à elle, dont des expériences de travail et la possibilité d’assister à des formations données par des designers floraux réputés. Ces dernières années ayant définitivement forgé son élan en lui mettant des idées plein la tête, Mme Potvin-Côté n’a donc pas hésité à acheter le commerce lorsqu’elle a aperçu l’annonce de la vente du Fleuriste Hamel. Le fleuriste met à la disposition des résidents de Contrecœur et citoyens de la région une grande variété de fleurs coupées et de plantes tropicales, plusieurs thématiques de ballons gonflés à l’hélium et un vaste choix de cadeaux conçus par des créateurs et artisans d’ici. Une annonce d’ateliers thématiques est prévue sous peu. J.-P.M.


Des visières qui ont la cote dans la région Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

La pandémie nous a obligé à nous protéger en portant des équipements que nous ne connaissions à peu près pas il y a quelques mois. Qu’on pense aux masques, mais également aux visières que les employés des commerces doivent porter pour travailler. Isabelle Pothier, de Sorel-Tracy, a donc proposé ses produits aux différentes entreprises de la région. Ceux de Viva Distribution qui offre des visières plus légères, plus confortables et plus esthétiques. « Dès que la COVID est arrivée, j’ai mentionné à quelques personnes que j’avais les éléments pour leur donner un coup de main pour avoir des livraisons rapides, souligne la chargée de compte. Ç’a fait un petit peu boule de neige parce que tout le monde en avait besoin. L’objectif, c’était de rendre ça sympathique et de dire que malgré tout ce qui se passe, on continue de se protéger. » Jusqu’ici, elle a vendu plus de 1000 visières aux propriétaires de différents commerces. Les employés des succursales Subway de la région et des restaurants Le Petit Québec, Pizza Sema et Le Fougasse en portent. La clinique dentaire Daniel Grenon, Espace Beauté, Lunetterie Farhat, la

La visière est plus courte et convient à n’importe quel type de visage. Photo gracieuseté

clinique de Santé Impulsion et les concessionnaires Ford et Mitsubishi s’en sont procuré. « Il y a également le restaurant le Belvédère qui a commandé des visières. En plus d’en fournir à ses employés, elle [Jessica Mireault, la propriétaire] en écoule sur place à ceux qui en veulent au coût de 10 $ l’unité. C’est la seule qui revend mes produits », confirme Isabelle Pothier.

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Sorel-Tracy présentera un De l’argent pour la deuxième nouveau visuel pour le centre-ville vague dans la région? Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

La Ville de Sorel-Tracy souhaite donner un nouveau look à son centre-ville et s’apprête à présenter différents visuels aux propriétaires des rues du Roi, du Prince et Augusta. Ce qui est en quelque sorte le « centre nerveux », estime le maire Serge Péloquin. Les nouvelles maquettes ne seront toutefois pas rendues publiques prochainement. Elles seront d’abord présentées aux propriétaires afin de sonder leur intérêt à participer au mouvement de revitalisation, tout en profitant du programme de subventions pour rénover leur façade ainsi que leurs logements. « Par respect, on va les consulter avant pour voir quelle forme ça peut prendre. Ensuite, on pourra les diffuser, a fait savoir

le maire de Sorel-Tracy en entrevue avec Les 2 Rives. On souhaite donner une âme au centre-ville, mais ça se fera avec la participation des propriétaires. Parce que ce sont eux qui vont faire les travaux. » Cette action s’inscrit dans la volonté de la Ville de redynamiser son centre-ville en améliorant son cadre bâti. On souhaite également le verdir, par de la plantation d’arbres, et faire de l’animation. Par ailleurs, le maire s’est réjoui de la venue prochaine de Shiptrack qui prévoit installer ses bureaux au centre-ville. Ce qui amènera un bassin d’une cinquantaine d’employés. « Ils sont en processus de s’installer dans l’ancien Presse-Café. (…) Ils nous ont confirmé que le processus d’appel d’offres pour l’aménagement des locaux avance bien, soutient Serge Péloquin. Ça va créer une effervescence. »

Un nouveau visuel sera présenté aux propriétaires des rues du Roi, du Prince et Augusta.

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Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Continuer d’acheter localement, limiter nos déplacements et encourager les services de commandes pour emporter des restaurateurs; voilà l’essentiel des mesures que l’on pourra prendre pour encourager l’économie locale alors que la région est passée en zone rouge, la semaine dernière. C’est le constat du maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui s’est dit satisfait des mesures prises jusqu’à maintenant pour permettre aux commerçants de passer à travers la pandémie. « Il y a eu plusieurs interventions mises de l’avant par le CLD en plus de la campagne d’achat local que nous avons lancée en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy », rappelle-t-il. Il souligne également les 200 000 $ de liquidités qui avaient été avancées dès les premières semaines en attente des aides du gouvernement et de la mise sur pied de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). En plus de tous les programmes qui ont été annoncés par les gouvernements pour passer au travers de la deuxième vague, le milieu espère recevoir de l’argent pour aider au développement économique à la suite de la consultation tenue par le député JeanBernard Émond, le 24 août.

Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, soutient que Québec pourrait avancer de l’argent dans la région au cours des prochaines semaines. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

« Nous souhaitons que ça ne ralentira pas le processus parce que nous sommes toujours en attente du rapport du député et il y a des annonces qui y sont liées. Il a reçu les mémoires et il doit faire de grandes orientations. Par la suite, la ministre déléguée au Développement économique régional, Marie-Ève Proulx, devrait faire des annonces dans les premières semaines de novembre pour injecter des sommes dans l’économie locale », s’est avancé le maire de Sorel-Tracy.


Toujours de l’intérêt pour le complexe portuaire Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Près de deux ans après être devenue propriétaire des terrains de l’ancienne thermique, les démarches entreprises par la Ville de Sorel-Tracy pour le développement du complexe portuaire n’ont toujours pas réussi à convaincre des entreprises à s’y établir. Les discussions se poursuivent toujours avec des entreprises du secteur agroalimentaire et manufacturier, mais aucune entente n’a encore été conclue. « Nous avons plusieurs prospects. Ce sont souvent des investisseurs qui convoitent le Québec qui nous sont référés », mentionne le commissaire industriel, Jacques Thivierge. « Il y a beaucoup d’intérêt pour le site, assure-t-il. On écoute. Il n’y a pas d’entente formelle, mais il y en a un [partenaire] en particulier avec qui on est très avancé. » Une vision à long terme « Je peux comprendre l’impatience des gens, mais il faut mettre ça en perspective. Contrecœur, ça fait 30 ans que leur projet [de terminal de conteneurs du Port de Montréal] est dans les cartons. Ça n’a aucune commune mesure, (…) mais au niveau des enjeux juridiques, de la préparation du terrain, c’est la même complexité, fait valoir le commissaire industriel, Jacques Thivierge. On peut donc dire qu’on est en avance. » Il faut aussi penser en fonction du futur à très long terme pour meubler les sept

Le complexe portuaire prendra forme sur le site de l’ancienne centrale thermique. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

millions de pieds carrés acquis au coût de 2,4 M$ par la Ville de Sorel-Tracy. « Ça se fera sur une fenêtre de 60 ans, avec des baux [emphytéotiques] de 40 ans qui seront ensuite renouvelables pour des périodes de 10 ans », indique le commissaire. « C’est un marathon, illustre-t-il. L’urgence est là, mais il ne faut pas agir n’importe comment. (…) On essaie de faire prendre le Jell-O, mais il ne faut pas en

devenir prisonnier pour être capable de bien le développer. » Un élément de la reconversion Pour le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, le complexe portuaire est un élément de la reconversion industrielle que mène la région depuis plusieurs années. « C’est un site exceptionnel, avec une voie ferrée, et la proximité de l’autoroute 30 et du fleuve Saint-

Laurent. C’est aussi à 20 minutes du projet de terminal de Contrecœur », rappelle-t-il. Le complexe est aussi un élément qui pourrait permettre de rattacher la ruralité avec la ville-centre, rappelle le commissaire industriel Jacques Thivierge. « L’agroalimentaire est un bel exemple. Parce que l’industrie représente 50 % de l’économie locale, tandis que 80 % est à vocation agricole », indique-t-il.

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Bannissement des sacs de plastique d’ici le 22 avril 2021 à Sorel-Tracy

Vers la fabrication d’un sac réutilisable pour l’ensemble des commerces? Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Avec le bannissement à venir des sacs d’emplettes en plastique à usage unique à Sorel-Tracy d’ici le mois d’avril, la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) a lancé l’idée d’implanter un sac réutilisable à l’image de la ville.

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Des sacs qui pourraient être donnés ou vendus à un prix modique, nous a fait savoir le directeur général de la CCIST, Sylvain Dupuis, qui veut d’abord voir l’intérêt des marchands. Puisque pour plusieurs commerçants, un sac devient souvent un outil de marketing. Le directeur général de la CCIST estime qu’un tel sac irait en droite ligne avec la campagne d’achat local « J’ai trouvé à SorelTracy » qui avait été lancée cet été pour encourager les gens à acheter chez nous. Une façon également de faire sauver des coûts aux commerçants en commandant un plus grand volume de sacs réutilisables. « Nous allons voir s’il y a assez d’entreprises qui embarquent. Parce que les entrepreneurs n’ont pas le temps de s’occuper de ça et c’est quelque chose que nous pouvons faire pour eux », a-t-il soulevé. La CCIST souhaite davantage miser sur le sac réutilisable que sur le sac de papier. « Le problème avec le sac de papier, c’est qu’il demande énormément d’énergie pour le fabriquer. Il est récupérable, mais il brime

quand même l’environnement », souligne Sylvain Dupuis. Des alternatives au plastique L’option du sac de papier pourrait tout de même revenir en force, autant dans les épiceries que dans les boutiques de vêtements. Comme c’était le cas il y a plusieurs années. Il ne sera toutefois pas possible d’utiliser un sac de plastique biodégradable ou compostable pour contourner le règlement, comme l’ont fait certaines bannières dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Puisque le règlement adopté par la Ville de Sorel-Tracy sera encore plus restrictif. « Il y a du marketing vert qui se fait avec les sacs biodégradables (ou compostables) parce qu’ils ne le sont pas vraiment. Ils vont se fragmenter en pellicule et créer du microplastique », précise Jean-Martin Proulx, le chef de projet Environnement et génie du Service de la planification et du développement urbain à la Ville de Sorel-Tracy. Celui-ci encadrera la stagiaire qui sera dépêchée sur le terrain pour sensibiliser et guider les commerçants afin de faciliter la transition d’ici les sept prochains mois. « Nous allons les rencontrer un par un pour leur permettre de s’ajuster et les accompagner. On leur donnera des outils pour les aider », assure M. Proulx.

« La première des choses qu’on va leur dire, c’est de se demander si un sac est vraiment nécessaire. Parce qu’il y en a [des commerçants] qui donnent des sacs assez facilement », ajoute-t-il. Les commerçants seront également invités à réutiliser les boîtes qu’ils reçoivent lors de l’approvisionnement ou encore à installer un système de consigne, d’échange ou de don de sacs ou de contenants réutilisables. Une campagne publicitaire s’adressera également aux consommateurs pour leur rappeler d’apporter leurs sacs réutilisables. « Nous sommes rendus là » Les gens d’affaires qui ont été consultés dans les semaines précédant l’adoption du règlement par le conseil municipal de SorelTracy étaient généralement favorables à la démarche. « Ils étaient assez d’accord que nous sommes rendus là », souligne le directeur de la CCIST, qui appuie la démarche. « La preuve, c’est que le fédéral ira encore plus loin [avec l’interdiction des sacs, des pailles, des bâtonnets à mélanger, des anneaux pour cannettes, des ustensiles et des récipients alimentaires en plastique d’ici la fin de 2021]. Je ne sais pas si ce sera adopté (...), mais on s’en va vers ça », ajoute Sylvain Dupuis. Celui qui est également le maire de SaintOurs estime que le fait que la ville-centre adopte une telle réglementation pourrait faire boule de neige dans la région.

Lors de la séance du 5 octobre, le conseil municipal de la Ville de Sorel-Tracy a adopté un règlement interdisant les sacs d’emplettes en plastique à compter du 22 avril 2021. Photo gracieuseté


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Achat de Bombardier Transport par Alstom

Toujours pas de projet d’expansion pour l’usine de Sorel-Tracy Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Alstom n’a toujours pas statué sur les projets d’expansion de son usine de SorelTracy. Ce à quoi la multinationale française s’était engagée à faire, en février dernier, lorsqu’elle avait annoncé un protocole d’entente pour acquérir la division ferroviaire de Bombardier Transport.

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Le 16 septembre, la signature d’achat et de vente du projet d’acquisition a été annoncée au coût de 8,4 milliards $US ou de 11,1 milliards $CAN. Le projet est toutefois soumis à l’approbation de plusieurs autorités régulatrices en matière de droits de la concurrence dans le monde. Ainsi, les deux entreprises demeurent des concurrentes avant la finalisation de l’opération qui est attendue au premier trimestre 2021. « C’est pourquoi il n’existe pas aujourd’hui de formes d’organisation ou d’anticipation de projets relatifs au groupe

L’usine de Sorel-Tracy fabrique des bogies pour le métro AZUR de Montréal et les véhicules légers sur rail Citadis Spirit d’Ottawa et Toronto. Photothèque | Les 2 Rives ©

Alstom après l’acquisition de Bombardier Transport », nous a fait savoir le responsable des communications, Adrien Vernhes.

« L’acquisition de Bombardier Transport par Alstom est une opportunité unique d’accélérer la feuille de route stratégique

d’Alstom, a-t-il ajouté. À la suite de cette transaction, Alstom bénéficiera de technologies additionnelles de pointe et de ressources complémentaires en recherche et développement lui permettant de consolider son avance en matière d’innovation dans le domaine des solutions de mobilité durable. » Le responsable des communications d’Alstom assure tout de même qu’après l’opération, Alstom continuera de renforcer sa présence au Canada et en particulier au Québec. « Montréal deviendra le siège des opérations d’Alstom pour les Amériques, menant l’ensemble des activités du groupe ainsi que son expansion dans ces géographies », rappelle-t-il. « Le site de Sorel-Tracy continuera à fabriquer des composants ferroviaires, continue Adrien Verhnes. Il fournit actuellement des bogies pour le métro AZUR de Montréal et pour les véhicules légers sur rail Citadis Spirit d’Ottawa et de Toronto. »


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Laiterie Chalifoux : une affaire de famille depuis 100 ans

Cette charrette de livraison de lait, tirée par les chevaux, a été inventée dans les années 20 par Alexandrine Chalifoux, l’arrière-grand-mère d’Alain. Photo gracieuseté

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

D’aussi loin qu’il se souvienne, Alain Chalifoux a toujours été impliqué avec sa famille dans l’entreprise. La Laiterie Chalifoux, qui fête ses 100 ans cette année, fait remémorer plusieurs bons souvenirs à son président.

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« Toute la famille, on habitait un à côté de l’autre. Quand mon père partait à l’usine à pied le matin, je partais chez mon arrièregrand-mère jusqu’à l’âge de 7 ans et j’allais déjeuner là. Quand je revenais de l’école, il y avait des camions à décharger, du fromage à faire, etc. Toute la famille, ensemble, on s’aidait », raconte Alain Chalifoux, président de l’entreprise depuis 2009. Alain représente, avec son frère Maxime et sa cousine Mélanie, la quatrième génération des Chalifoux à la barre de l’entreprise. Pour lui, ces souvenirs doivent rester puisqu’ils font partie de l’histoire. « Nous avions tous des téléphones raccordés sur l’usine avec des câbles souterrains. On dépannait les week-ends et on répondait aux appels quand il manquait de stock chez Steinberg à Montréal. On se parlait avec les intercoms ou on se déplaçait entre les maisons, c’était assez particulier à l’époque », poursuit-il. Une évolution grâce à l’innovation C’est justement grâce à l’arrière-grandmère d’Alain Chalifoux, Alexandrina Chalifoux, que l’entreprise est née en 1920. À cette époque, elle distribuait des surplus de lait de son troupeau. Puis en 1959, la marque Riviera a vu le jour grâce à l’arrivée du cheddar, gracieuseté de Jean-Paul Chalifoux, le grand-père d’Alain. Il fut l’un des premiers à obtenir son permis de pasteurisation en 1942. Puis en 1976, le père d’Alain, Jean-Pierre, a repris le flambeau avec ses frères André, Jacques et Sylvain. Ensemble, ils ont modernisé les équipements et implanté des technologies de collecte du lait, des équipements et un processus de fabrication. Ils ont aussi commencé à distribuer leurs produits à travers la province. Et en 1988, Alain a implanté des innovations de technologie supérieure, comme l’ultrafiltration du lait et la coagulation en contenu, une première en Amérique du Nord. « Chaque génération a apporté quelque chose. Mon arrière-grand-mère, c’était les voitures à chevaux. Mon arrière-grand-père

Napoléon, forgeron de métier, a bâti quatre voitures à lait à l’époque. Puis mon grandpère Jean-Paul a amené l’usine là où elle est présentement, alors qu’elle était auparavant près de la ferme. Avant, c’était du lait pur, mais il a amené le lait pasteurisé, en plus de la vente de lait de consommation à Sorel. Mon père Jean-Pierre a amené le fromage et la qualité. Il a surtout amené notre distribution chez Steinberg », énumère-t-il. Génération des yogourts Selon lui, l’entreprise a connu une baisse de régime dans les années 2000. C’est alors qu’Alain, Mélanie et Maxime sont entrés en jeu en 2009. On leur doit entre autres les nouveaux fromages fins et la conquête de l’Ontario et de l’Ouest canadien. « Ça prenait un autre coup de barre à l’organisation. Avec Mélanie, ingénieure de formation et Maxime, qui a fait ses classes chez le fromager Arla, on a implanté une planification stratégique puisqu’on avait un défi. Le fromage qui fait squick squick, il y en a une cinquantaine au Québec. Du lait de consommation, il y a déjà de gros joueurs au Québec, c’est difficile se démarquer. Il fallait se trouver une niche et c’est là que l’idée des yogourts est venue », raconte Alain Chalifoux. L’entreprise française Alsace Lait est ainsi devenue, en 2014, actionnaire minoritaire de la Maison Riviera, ce qui a permis de développer le marché des ultrafrais. Environ 70 produits ont été lancés par la suite, dont les yogourts, ce qui a permis de doubler le chiffre d’affaires dans les cinq dernières années. D’ailleurs, une des premières offres végétaliennes sur le marché canadien est sortie en 2019 avec la collection des Délices végétaux. Cette gamme leur a rapporté des prix. Toutefois, le défi reste entier , particulièrement au niveau de la main-d’œuvre. « C’est incroyable, avec un taux de chômage aussi élevé, d’avoir autant de la misère à embaucher du monde. Pourtant, les salaires sont bons, le programme d’assurances aussi. On va regarder pour avoir de l’aide financière afin de robotiser nos appareils puisqu’on ne trouve pas les employés », prévient le président de la Laiterie Chalifoux. Et ça prendra quoi pour durer encore 100 ans? « Du cash, des idées et de la relève! Ce sera peut-être moins familial, on ne sait pas encore. C’est trop tôt pour le dire. Mais il faut continuer d’avoir des idées et d’innover », conclut M. Chalifoux.


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