Gestion et technologie agricoles

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Jeudi 8 mars 2018 | Volume 43 | 3 e Numéro

DOSSIER ACÉRICULTURE

L’érable : de la forêt jusqu’à la cuisine! Aussi dans cette édition : L’acériculture en mode formation ..........................p. 10 L’agrotourisme et le service à la clientèle .............p. 14 Nouveau site internet sur la lutte biologique .........p. 19

Photo François Larivière | Le Courrier ©


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ÉRABLIÈRE DU CAP - ACTON VALE

Se réinventer grâce à sa relève!

Véronique LEMONDE GTA

Mario Bisaillon et Sylvie Favreau possèdent une très belle érablière à Acton Vale depuis 1997. Passant à la production biologique en 2002, le couple commençait à songer, depuis quelques années, à cesser sa production. Puis, leur fille Zoé et son conjoint Nicolas Baron les ont surpris avec un projet de relève original et motivant. « En passant au biologique en 2002, nous souhaitions augmenter notre clientèle, car il y avait vraiment une demande pour ce type de sirop. Naturellement, cela implique des lavages à l’eau, sans aucun produit chimique. Par exemple, pour nettoyer l’évaporateur en fin de saison, de la sève fermentée fait très bien l’affaire », explique Sylvie Favreau. Le couple a eu une première érablière à Sainte-Christine auparavant et une production laitière lui venant du père de Mario Bisaillon. C’est une de leurs trois filles, Ève, qui racheta le fond de terre et y éleva pendant dix ans des chèvres laitières et du veau de grain.

« Lorsque nous avons fini d’installer notre équipement en décembre 1997, pour la nouvelle érablière à Acton Vale, le verglas est arrivé! Malgré tout, le 11 janvier, nous avons décidé d’entailler avec l’aide de notre famille. Nous sommes à peu près les seuls qui avons fait du sirop dans le coin cette année-là, donc nous nous sommes fait connaître des gens d’Acton Vale », ajoute Mme Favreau. Aujourd’hui, l’Érablière du Cap a un très beau bassin de produits, du beurre d’érable (le meilleur, semble-t-il!), de la gelée, en passant par le sucre dur et les épices BBQ à l’érable! Également, plusieurs nouveautés pointent pour 2018, sous l’impulsion de leur gendre Nicolas. Vinaigrette balsamique à l’érable, moutarde, confit d’oignon, etc.

Quand le transfert s’enclenche

Sylvie et Mario n’ont jamais vraiment pensé que leur fille Zoé serait intéressée par l’érablière. Habitant dans la région de Québec où elle rencontre Nicolas, elle a étudié en finances et travaille dans ce domaine, lorsqu’elle commence à songer à la relève. « Je suis du domaine de l’entrepreneuriat, mais la vie rurale m’a toujours attirée. Nous avons commencé à penser à ça, puis Zoé voulait que l’érablière demeure dans sa famille. Elle avait un attachement particulier pour la forêt et elle venait toujours aider dans le temps des sucres », explique Nicolas Baron.

Après plusieurs discussions et en apportant de nouvelles idées pour l’érablière, le jeune couple crée une nouvelle entité sociale avec Sylvie et Mario, laissant ainsi le couple se diriger progressivement vers la retraite. « C’est tellement riche d’avoir leur expérience de vie, leur savoir-faire pour nous guider », lance Nicolas. « Naturellement, les démarches pour le transfert et la paperasse que cela implique, c’est complexe. Mais maintenant, nous nous concentrons sur le savoir que nous pouvons leur transmettre pour les aider de notre mieux. Cela prend beaucoup de communication », renchérit Sylvie.

De l’érable jusqu’au... vin!

Parmi les projets du jeune couple, la diversification de l’entreprise est au cœur de leurs actions. C’est ainsi que l’idée de démarrer une production viticole s’est pointée. « Nous allons planter des vignes ce printemps pour produire des vins blancs et rosés. Malgré ce qu’on pourrait croire, il s’agit de deux productions qui peuvent très bien se compléter. Certains équipements sont compatibles et nous pourrons créer de nouveaux produits », de dire Nicolas. C’est dans cette veine que Nicolas a créé une boisson à l’érable qui sera sur les tablettes de l’érablière à la fin de ce printemps. « Nous avons travaillé avec un œnologue reconnu, Jean-Paul Martin,

pour monter notre projet, définir nos besoins, mais surtout nos objectifs organoleptiques quant au produit fini que nous souhaitions offrir à nos clients. Après l’installation de nos équipements, nous avons débuté la transformation à petite échelle de cette boisson. Il s’agit d’un vin liquoreux qui est obtenu uniquement par fermentation de sirop d’érable. Nous souhaitions ne faire aucun ajout d’alcool, d’aromate ou autre ingrédient. » « Nous voulions arrêter, mais là, quel beau projet! Ils sont pleins d’idées et cela nous stimule à continuer encore quelques années avec eux. En plus, ils ont maintenant leur maison juste à côté de la nôtre », de dire Sylvie Favreau qui s’occupe surtout de la transformation alimentaire des produits de l’érable, un travail qui intéresse également Nicolas qui travaille la mise en marché des produits. « J’ai tout à apprendre, mais j’ai une très bonne guide. » Zoé, elle, adore l’entretien de la forêt et s’oriente vers les travaux plus techniques, un peu comme son père. « Nous avons bâti cette érablière de A à Z et là, ils nous aident à amener cela à un autre niveau. Cela nous donne un second souffle », conclut Sylvie Favreau. Il est possible de commander les produits de l’Érablière du Cap en ligne. produitsducap.com

Photos François Larivière | Le Courrier ©

ÉDITEUR : Benoit Chartier

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ Guillaume Bédard

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

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ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES : Véronique Lemonde COORDINATION : Véronique Lemonde CONTRÔLEUR : Monique Laliberté DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau DIRECTEUR ADJOINT PRODUCTION : Louis Pelletier

Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Luc Desrosiers Philippe Dumaine Johanne Lafontaine Josée Malo Isabelle St-Sauveur

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26 500 Exemplaires Distribué dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les région suivantes : Région Montérégie Est et Ouest Région Centre du Québec Région de l’Estrie

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Mario Bisaillon, Sylvie Favreau et Nicolas Baron, de l’Érablière du Cap.


FÉDÉRATION DES PRODUCTEURS ACÉRICOLES DU QUÉBEC

L’érable : un agent sucrant parfois oublié Véronique LEMONDE GTA

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) a le vent dans les voiles depuis quelque temps. En effet, la campagne Incroyable érable bat son plein depuis la fin de décembre avec des publicités télévisées, des contenus dédiés aux réseaux sociaux et la nouvelle plateforme web incroyableerable.ca. La FPAQ a aussi créé un logo harmonisé et distinctif en lançant « Érable du Québec » pour le

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Osmose pour eau d’érable. Photo FPAQ

marché du Québec et « Maple from Canada » pour le marché international. « Il manquait d’harmonisation entre différents logos que la Fédération utilisait. Donc, maintenant, il y a cohérence », signale Sylvain Trépanier, directeur général de la FPAQ. Le dégradé de couleur ambré du nouveau logo représente l’érable à son meilleur, soit une bonne coulée de tire sur la neige. Pour la campagne Incroyable érable, c’est plus de 1 600 placements publicitaires qui sont prévus.

« Le sirop d’érable est un agent sucrant naturel et les gens ont tendance à l’oublier en dehors du temps des sucres. Pourtant, nous retrouvons du sirop d’érable dans 95 % des foyers québécois. C’est un taux de pénétration exceptionnel pour un produit. Donc, cet ingrédient fantastique doit et peut être utilisé à l’année. Notre campagne vise cette promotion. »

La relève au rendez-vous

Au-delà de la mise en marché des produits de l’érable, la FPAQ confirme que la relève abonde à vouloir se lancer en acériculture. Ainsi, ce n’est pas moins de 197 projets que la Fédération a reçus en 2017 pour son programme en démarrage d’entreprise acéricole. « Ce n’est pas pour des gens déjà établis qui voudraient agrandir leur érablière, mais seulement des projets pour des gens qui débutent à zéro en acériculture. C’est énorme! », de dire M. Trépanier. Aussi, le 3 août 2017, conformément aux règles établies, la FPAQ a procédé au tirage au sort pour l’attribution de contingent pour 40 000 nouvelles entailles pour 2018. Ce volume de production permet à des jeunes de moins de 40 ans de démarrer une entreprise acéricole. Rappelons que la Fédération veut aider la relève à s’établir et pour ce faire, elle octroie annuellement du contingent pour 40 000 entailles pour des jeunes de moins de 40 ans. L’an passé, 11 entreprises de la relève s’étaient partagées ces entailles par tirage au sort. « Lorsque nous tirons

la dernière entreprise qui gagne des entailles, nous octroyons l’ensemble du contingent demandé même si cela nous fait alors dépasser les 40 000 entailles. Ainsi, pour cette fois-ci, nous dépassons les 43 000 entailles octroyées. »

La Californie met de l’avant sa norme

Pour Sylvain Trépanier, la mise aux normes des taux de plomb dans le sirop d’érable, tel que demandée par une entente signée avec la Californie pour l’exportation du sirop d’érable, est un défi de taille pour les acériculteurs. De 250 parties de plomb par milliard (ppb), le seuil toléré au Québec - alors que Canada tolère le double - la Californie ne tolère que 11 microgrammes de plomb par kilo de sirop! « La voie qu’entendent prendre le Québec et les acériculteurs est de démontrer que nos équipements sont conformes et d’en changer quelques-uns s’il le faut. Et ensuite, que le plomb contenu dans le sirop est le plomb naturel issu de la nature. Nous devons sensibiliser nos producteurs et développer les techniques de filtration pour éliminer le plus de plomb dans le sirop. » Selon le Centre ACER, 90 % des sèves produisent naturellement un sirop qui contient moins de 33 ppb de plomb. Les producteurs de plus de 20 000 entailles devront être conformes d’ici 2019, ceux qui possèdent entre 10 000 et 20 000 entailles d’ici 2020, et les producteurs de moins de 10 000 entailles devront être aux normes en 2021.


ÉRABLIÈRE ST-HENRI - SAINTE-MARTHE

Une érablière et sa riche biodiversité Véronique LEMONDE GTA

Sur un site d’une beauté exceptionnelle, avec une riche biodiversité, peuplé d’une ancienne forêt, de plusieurs kilomètres de sentiers pédestres et avec, en prime, une vue imprenable sur les Adirondacks, François Béliveau possède depuis 20 ans un réseau de tubes unique en Montérégie, dont plusieurs pans de tubulures souterrains. « Au début, l’idée était surtout d’avoir ma propre terre forestière, explique ce technologue agroalimentaire de formation qui a longtemps travaillé dans le domaine fromager. Puis, nous avons beaucoup investi dans l’érablière et nous nous sommes mis à la fine pointe de la technologie. Et, l’intérêt de ce territoire était et est encore de le protéger, de le conserver. » En effet, depuis 2012, M. Béliveau collabore avec l’organisme Nature-Action Québec qui assure maintenant la protection à perpétuité de 110,5 hectares de ce milieu naturel riche en biodiversité situé sur le mont Rigaud. Ce terrain boisé fait partie du Corridor vert de VaudreuilSoulanges, et le projet vise à protéger et à mettre en valeur les forêts et les milieux naturels d’importance qui forment la couronne sud du lac des Deux-Montagnes. Il s’agit ici d’un écosystème forestier exceptionnel, comprenant une héronnière, une aire de confinement du cerf de Virginie et des milieux humides. De plus, plusieurs espèces fauniques et floristiques en situation précaire y sont présentes.

Aujourd’hui, François Béliveau et sa famille poursuivent leur activités acéricoles tout en contribuant à la conservation de ce magnifique territoire.

Une production en constante évolution

Recommandé par le chef cuisinier Philippe Mollé avec ses 100 places et son menu simple et traditionnel, l’Érablière St-Henri met de l’avant la musique folklorique et les balades en traîneau à chevaux. « Nous élevons aussi une cinquantaine de porcs d’engraissement par année que

nous utilisons pour la viande dans notre menu de cabane à sucre. Le tout sans hormone et sans OGM. Nos condiments sont maison, tout est fait ici », de dire François Béliveau qui est fier que ses enfants embarquent aussi dans l’aventure, assurant ainsi une relève à l’entreprise familiale. « Nous nous devons constamment d’améliorer la qualité de notre produit, de notre sirop. Et présentement, se mettre aux normes californiennes pour le taux de plomb dans le sirop est un bon défi à relever. Il faut travailler cet aspect et être prêt. Pour ma part, j’ai dû

revoir l’ensemble de mon équipement, avec quelques changements. Et aussi, il faut prévoir cela dans nos budgets. » François Béliveau est aussi fier d’avoir opté, il y a plusieurs années, pour un réseau de tubulures, en partie souterrain, une méthode de plus en plus utilisée. « L’eau d’érable demeure beaucoup plus froide et se conserve plus longtemps. Il faut savoir que les chauds rayons du soleil réchauffent et altèrent quelque peu l’eau en y faisant proliférer les bactéries. Un réseau en partie souterrain apporte une intéressante solution à cet aspect. » erabliere-st-henri.ca

L’Érablière St-Henri fut construite avec le bois de cette terre exceptionnelle située dans la montagne de Rigaud. Plusieurs kilomètres de tubes traversent ce territoire de 20 000 entailles.

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ÉRABLIÈRE GILLES CAMPBELL ET HÉLÈNE FRAPPIER-CAMPBELL - SAINT-HYACINTHE

D’érable et de résilience Véronique LEMONDE GTA

Cette année, Gilles Campbell et Hélène Frappier-Campbell fêtent les 30 ans de leur érablière. Une histoire d’amour de la nature, mais aussi de belle résilience. Nouvellement présidente des Agricultrices de la Montérégie-Est, Mme FrappierCampbell nous raconte cette passion qu’ils ont pour l’acériculture.

« Nous avons grandi chacun sur des fermes, mais nous n’avions pas de connaissances en acériculture au départ. Je crois que nous avons fait toutes les formations et cours possibles pour nous initier à cette production que nous adorons », explique Mme FrappierCampbell. Au début, ils font appel à Nil Lambert, un agronome spécialiste en transformation agroalimentaire, pour apprendre les rudiments de cette

production. Puis, le Club acéricole de la Montérégie-Est, dans les années 2000, leur sera aussi de bons conseils. Aujourd’hui, l’érablière, qui vend à la ferme directement et à la Coop Citadelle environ 15 barils par année -, a 2 000 entailles et plusieurs produits dérivés comme le sucre granulé, les cornets, le beurre d’érable et la tire. « Nous sommes devenus mieux équipés et plus connaissants », indique Gilles Campbell qui a tenu dès leur début à installer un système à tubes.

Toujours se relever

Une belle complicité unit toujours Gilles et Hélène, 30 ans après leur début en acériculture.

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Photo François Larivière | Le Courrier ©

Dans l’érablière d’une propreté impeccable avec son magnifique plafond mansardé, sa cuisine de transformation moderne et son évaporateur brillant de mille feux, difficile de croire que le couple a traversé plusieurs épreuves. En effet, en 1996, Gilles Campbell subit de graves séquelles lorsqu’un arbre lui tombe dessus dans une autre érablière où il effectuait des travaux forestiers. L’homme qui a toujours travaillé dans le bois, possédant son propre moulin à scie portatif, se déplace aujourd’hui en fauteuil électrique continuant malgré tout à s’occuper de sa production acéricole. « J’ai dû prendre plusieurs choses en charge à ce moment-là et nous avions deux enfants, lance Hélène, également infirmière auxiliaire à ce moment. Nous avons retroussé nos manches, puis 65 % des branches de nos érables sont tombées lors du verglas de 1998! J’ai alors pris une formation pour effectuer

moi-même le nettoyage et les travaux forestiers puisque Gilles ne pouvait plus le faire. » Pour couronner le tout, l’érablière passe au feu en 2003! « Nous avons reconstruit plus près de la route avec des planches que Gilles a sciées avec son moulin, puis nous avons alors amélioré nos installations en les rendant plus modernes. Il faut toujours être à la fine pointe de la technologie, analyser son sirop et offrir de la qualité à sa clientèle. »

Les femmes d’abord!

Comme si ce n’était pas assez et malgré 23 années où ses seules « vacances » en tant qu’infirmière étaient pour faire les sucres, Hélène Frappier-Campbell s’implique auprès des agricultrices de la région avec dévouement. Présidente des Agricultrices de la Montérégie-Est depuis cet automne, elle prend à cœur de défendre les intérêts économiques, professionnels et sociaux des femmes en agriculture. « Bientôt, ce sera notre soirée hommage où nous nommerons notre agricultrice de l’année. C’est aussi une manière de nous faire de la visibilité. Nous prenons aussi au sérieux notre journée, organisée chaque année, à l’Expo de Saint-Hyacinthe. Faire connaître les agricultrices et aussi les aider à prendre leur place comme gestionnaire, c’est aussi le rôle de notre syndicat », conclut Mme Frappier-Campbell. Couple de cœur et de passion, Gilles et Hélène inspirent par leur ténacité et par leur amour de la forêt.


Le Programme d’accès aux marchés, un outil pour déployer votre plan de commercialisation

CARROLYN O’GRADY, AGR.

Conseillère en transformation alimentaire MAPAQ Montérégie

La commercialisation des produits alimentaires sur les marchés est tout un défi et nécessite des investissements importants. Le Programme d’accès aux marchés (PAM) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, lancé le 15 décembre 2017, appuie les entreprises québécoises du secteur de la transformation alimentaire dans leurs diversification de marchés et réalisation d’activités de commercialisation au sein des différents réseaux de distribution québécois. Ce programme soutient les transformateurs alimentaires dans leurs projets de commercialisation pour : • Accéder à un nouveau marché (ex. : une entreprise active dans le marché de détail souhaite percer le marché de la restauration). • Accéder à un nouveau segment de marché (ex. : une entreprise faisant affaire avec une chaîne de détaillants aimerait en faire autant avec une autre chaîne de détaillants). • Élargir ses ventes en les faisant passer du plan régional à l’échelle provinciale (ex. : une entreprise vendant ses

produits dans quelques points de vente au détail de sa région souhaite intégrer le réseau québécois de la même chaîne de détaillants). Le plan de commercialisation est un outil indispensable pour vous guider dans le développement stratégique des marchés. Bien connaître votre marché, établir vos objectifs, vos prix, votre distribution, vos promotions et planifier les ressources nécessaires pour sa réalisation est un exercice essentiel avant d’investir dans le développement d’un marché. C’est donc pour cette raison qu’un plan de commercialisation récent doit obligatoirement être soumis avec toute demande au PAM. Un modèle se trouve en annexe du programme disponible sur internet afin de vous guider dans sa réalisation et sa rédaction. Votre plan de commercialisation détaillera les meilleures stratégies à mettre de l’avant pour un développement de marché plus efficace. Voici quelques exemples d’actions de votre plan qui pourront être soutenus par le PAM : • Conception de matériel promotionnel, notamment pour les démonstrations aux points de vente. • Activités de dégustation, excluant le coût des produits offerts. • Adaptation ou conception d’étiquettes ou d’emballages pour accéder à un nouveau marché. • Participation à un événement commercial destiné à des acheteurs professionnels.

• Élaboration d’une stratégie de promotion numérique ou de référencement sur Internet. Pour de plus amples informations concernant ce programme, veuillez consulter le www.mapaq.gouv.qc.ca/pam ou contactez-nous pour discuter de votre projet. * Prenez note que le Programme d’accès aux marchés est en vigueur jusqu’au 31 mars 2019. Il est financé par le gouvernement fédéral en vertu de l’accord Cultivons l’avenir 2 jusqu’au 31 mars 2018.

Connaissez-vous l’importance de l’industrie de la transformation alimentaire?

• L’industrie de la transformation des aliments et des boissons est un pilier de l’économie québécoise. • Elle compte plus de 2 400 établissements, répartis dans toutes les régions du Québec. • Environ 70 % des produits issus des activités de l’agriculture et de la pêche au Québec sont achetés par des transformateurs alimentaires québécois. • En 2016, le secteur de la transformation alimentaire assurait des livraisons de près de 28 milliards de dollars et procurait environ 66 000 emplois, ce qui le place au premier rang des secteurs manufacturiers du Québec quant à l’importance économique.

Soirée hommage 21 avril Les Agricultrices de la Montérégie-Est tiendront une soirée hommage le 21 avril, au Club de golf La Providence. Dans le cadre de cette soirée et de ce souper, trois candidates seront présentées, chacune ayant la chance de devenir l’Agricultrice de l’année pour la région. Il s’agit, cette année, de : • Maryse Labbé de Saint-Hyacinthe; • Jacinthe Guilbert d’Acton Vale; • Chantal Julien de Sainte-Cécile-deMilton. La grande gagnante représentera la région, en octobre prochain, lors du Gala Saturne des Agricultrices du Québec qui couronnera l’Agricultrice de l’année. Billets : 450 774-9154

Programme Embarque!

Les Agricultrices de la Montérégie-Est participe également au programme Embarque!, afin d’offrir la possibilité à de jeunes femmes de s’impliquer au sein d’organisations liées à l’agriculture par le biais d’un programme de mentorat avec des agricultrices aguerries. Un programme bien adapté à la réalité agricole visant à appuyer les agricultrices qui souhaitent développer ou bonifier leurs compétences d’administratrices. agricultrices.com

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L’effet 5 millions GUYLAINE MARTIN, AGR.

Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Centre-du-Québec

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Le milieu de l’acériculture est l’un des plus dynamiques en ce qui a trait à la formation. L’attribution de 5 millions d’entailles en 2016 n’a fait qu’accroître l’intérêt. Voilà une excellente nouvelle. Cette année, à Saint-Hyacinthe, huit différents cours ont été offerts par Parcours Formation. Plusieurs participants ont suivi plus d’un cours. Les échanges entre participants sont toujours appréciés. On aime partager les trucs du métier. Plusieurs ont dit vouloir revoir leurs méthodes de travail afin de s’améliorer. Les commentaires sont sensiblement les mêmes au Centre-du-Québec. C’était l’explosion cette année. Onze formations différentes ont été proposées pour un total de 15 groupes. Le formateur, Joël Boutin, consultant en acériculture et enseignant, a donné pour la première fois la formation de niveau avancé, Évaporateur à haute performance. Un participant qui a suivi tous les cours d’initiation peut indiquer ses besoins de formation à sa répondante en formation agricole. Elles sont 12 au Québec. Un nouveau cours peut être mis en place quand 12 personnes ont le même besoin de formation, en même temps, et dans le même coin.

Le Centre de recherche en acériculture, Centre Acer, rend disponible le fruit de ses recherches en proposant de nouvelles formations. Les acériculteurs utilisent de multiples instruments pour garantir la qualité du sirop d’érable. Avec la formatrice, Lise Lessard, ils ont appris à les calibrer pour que les lectures sur ces instruments soient justes. Tous les sirops du Québec en baril sont goûtés. Un faible pourcentage a des défauts de saveur. Le Centre Acer propose une formation sur les défauts de saveur pour que les acériculteurs soient capables de les détecter. Les participants ont été étonnés des différences de sirop, de toutes

les erreurs possibles. Ils ont appris à bien travailler leur sirop pour qu’il soit de qualité! La Fédération des producteurs acéricoles proposent à ses membres qui détiennent un contingent une formation gratuite sur la qualité du sirop d’érable. On s’arrache les places. Le formateur a fait une tournée provinciale.

Des statistiques reluisantes

En 2016-2017, les acériculteurs et leurs employés ont été les plus nombreux à se former, loin devant les autres : 2 857 participants répartis dans 236 groupes. La formation sur la transformation des produits d’érable était dans le top 5 des

formations les plus populaires au Québec. La formation numéro un en nombre d’heures était « Santé et sécurité en abattage manuel (certification CNESST) » avec 1 044 heures suivies. Cette formation de 16 heures est obligatoire pour tout travailleur qui abat un arbre à l’aide d’une scie à chaîne. On peut consulter le bilan des activités de formation 2016-2017 et toute l’offre de formation sur mesure en acériculture et en agriculture sur le site www.uplus. upa.qc.ca.

Les acériculteurs et leurs employés sont très enclin à se former. Photo Fédération des producteurs acéricoles du Québec


LA BLAIRFINDIE - ST-BLAISE-SUR-RICHELIEU

Lorsque l’érable devient un projet de retraite Véronique LEMONDE GTA

Son mari Gaétan Delisle et elle-même en ont rêvé de ce projet de cabane à sucre. D’abord à temps perdu, alors qu’ils achètent un boisé en 1999 et qu’ils construisent l’érablière avec le vieux bois de grange des anciens bâtiments. « C’était un projet de retraite et maintenant, nous y sommes, lance Christine Rhéaume. Nous avons fait le choix d’avoir seulement quelques centaines d’entailles pour nous suffire à la cabane. Ce que nous aimons surtout, c’est recevoir à la cabane. » Avec une salle de réception de 120 places, plusieurs antiquités agricoles comme décor, en plus de leur évaporateur chauffé au bois, La Blairfindie offre un

véritable repas traditionnel avec comme spécialité le jambon en mie de pain. « C’est vraiment notre succès ce jambon croûté qui cuit plus de trois heures au four à bois. Ce qui nous a toujours tenu à cœur, c’est que cela demeure très familial. Nos trois enfants nous aident, car nous ramassons à la chaudière, et nous commençons à parler doucement de relève », ajoute Mme Rhéaume. Perpétuer cette tradition des cabanes à sucre d’antan, voilà un peu l’objectif que s’est donné le couple. Tire sur la neige et sentiers pédestres complètent le tout. Les repas de La Blairfindie se tiennent seulement les week-ends, sur réservation. lablairfindie.ca - 450 291-5038

La cabane à sucre La Blairfindie est l’image même de la cabane rustique qu’on a en tête lorsque l’on songe au temps des sucres!

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Quand le service à la clientèle fait partie de l’expérience agrotouristique Soignez les lieux et votre tenue vestimentaire, car la première impression est toujours importante. Personne ne veut enjamber les vélos de vos enfants, voir votre linge sur la corde ou trouver les restes de votre déjeuner du matin. Ceci ne fait pas partie de l’expérience! Un endroit à l’apparence propre inspire confiance. Offrez des facilités de paiement. Aujourd’hui, peu de personnes ont de l’argent comptant sur eux. Offrir plus de possibilités de paiement, c’est faire en sorte que le client ait une barrière de moins à l’achat. Confirmez vos réservations, idéalement par écrit, vous évitera bien des mauvaises surprises et mécontentements. Précisez dans votre écrit les détails de la réservation en incluant les conditions particulières à respecter, les coûts, les modes de paiement et autres particularités.

SARAH LEPAGE

Agente de recherche et de planification socioéconomique, MAPAQ

L’agrotourisme est une occasion de vivre une expérience hors du commun dans une entreprise agricole. Première visite à la ferme, rendez-vous familial dans une table champêtre, cueillette de fruits dans une ambiance bucolique, sortie scolaire éducative… tous les clients rêvent de vivre un moment magique. Faites-vous en sorte que ce le soit?

Pourquoi?

Que ce soit pour des visites, de l’interprétation, de l’hébergement ou des repas à la ferme, un bon service à la clientèle pourrait vous amener : • Une hausse du panier d’achats • Une rétention des clients sur place • Un référencement gratuit par le bouche-à-oreille • Une deuxième visite • Des commentaires élogieux sur les réseaux sociaux • Etc. En somme, un service client réussi apporte une hausse de l’achalandage et du revenu! Voici donc quelques conseils pour vous aider.

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L’accueil

Étant donné que vos activités se déroulent sur vos lieux de production, la meilleure façon de vous assurer d’être disponible et en état de recevoir un client est d’avoir des heures d’affaires connues. Afficher ses heures d’ouverture vous évitera que votre client se déplace pour se retrouver face à un endroit fermé. Sachez que ce client pourrait ne jamais revenir. Ayez un numéro de téléphone différent pour l’entreprise et celui de la maison. Assurez-vous que vos enfants en bas âge ne répondent pas aux clients, ou encore de ne pas vous faire déranger un samedi soir lors d’un souper en famille ou entre amis. Ces éléments démontreront un certain professionnalisme. Assurez-vous également que la ligne pour joindre votre entreprise comporte un répondeur – celuici devrait également indiquer les jours et heures d’ouverture. Vos clients apprécieront certainement. Un sourire, un bonjour, un merci, de la courtoisie et un langage approprié doivent faire partie de votre accueil. Vous et vos employés devez y porter une attention particulière. Un client pris en charge dès le début se sentira en confiance. Aussi, assurez-vous que la personne au kiosque ou à l’accueil ait rangé son téléphone intelligent durant les heures d’affluence. Comme il est décevant de visiter une entreprise agrotouristique et de ne pas obtenir de contact visuel avec l’employé, et d’avoir l’impression de passer après le cellulaire! Rappelez-vous que le visiteur veut vivre une expérience, donc chaque détail compte.

La prise en charge

Questionnez votre client pour mieux le connaître, et ainsi bien répondre à son besoin. Adaptez votre présentation aux

Photos Éric Labonté, MAPAQ

clientèles visées en préparant un contenu différent pour les groupes scolaires par exemple. Préparez une petite trousse d’accueil pour les personnes à héberger, ou encore un petit souvenir aux visiteurs de votre entreprise. Assurez-vous que leur expérience se poursuive au-delà de leur visite, et qu’ils ne repartent pas les mains vides. Prenez connaissance des principaux attraits et entreprises de votre territoire, en plus de leurs principaux produits et services. Pensez à guider le client, invitezle à compléter son expérience en le référant au besoin. Soyez même prêts à le diriger vers une entreprise concurrente si vous n’êtes pas en mesure de lui procurer ce qu’il recherche. Il appréciera que vous ayez un esprit ouvert et collaboratif. Vous verrez : il s’en souviendra et reviendra.

Les lieux

Que vous offriez l’autocueillette, des produits en dégustation ou encore que vous ayez une mini ferme et des activités pour les petits, une salle de bain avec lavabo est essentielle sur des lieux agrotouristiques – peu importe s’il s’agit d’une toilette chimique avec lavabo extérieur ou d’une salle de bain en kiosque. Par contre, laisser entrer le client dans votre résidence est à proscrire.

La signalisation sur votre site est importante afin que votre client soit dirigé vers le bon endroit. L’affiche de l’entreprise doit être claire et bien positionnée. Les lieux de stationnement, de vente, de cueillette et autres doivent être clairement indiqués. Tous ces détails éviteront désagréments et pertes de temps à vos visiteurs. Faites en sorte que votre kiosque soit garni puisqu’une impression d’abondance favorise l’achat. Rendez-le attrayant et assurez-vous qu’il parle par lui-même. Indiquez clairement vos prix et règlements. Mettez des photos qui racontent l’histoire de votre entreprise, des visages des artisans, de la période de production ou des procédés. Les clients flâneront pour les regarder et qui sait, peut-être achèteront-ils plus de produits!

L’expérience globale

Vous êtes le mieux placé pour parler de votre entreprise, de ses produits et services ou encore des conditions d’élevage, de fabrication ou de production. Parlez-en en des termes grand public et ne tendez pas vers le dénigrement ou la politique. Rappelez-vous que votre visiteur veut une expérience unique et positive. N’oubliez pas de bien préparer vos employés afin qu’ils puissent répondre aux questions aussi bien que vous pourriez le faire.

Le service après l’expérience

Faites des sondages d’appréciation afin de recueillir l’avis de vos clients. Ajustez votre prestation au besoin. Tenez un registre des visiteurs et demandez-leur leur lieu de provenance, leur code postal ou encore la raison de leur visite. Par exemple, vous pouvez utiliser batchgeo.com, un outil de cartographie, afin de situer votre clientèle. Vous pourrez ainsi adapter votre promotion et publicité. Prenez connaissance de la Loi canadienne anti-pourriel au https://crtc.gc.ca /fra/internet/anti.htm pour vous assurer de vous y conformer. Confirmez le consentement de vos clients avant d’utiliser leur courriel pour leur faire parvenir de la promotion ou des invitations spéciales. Invitez-les à vous suivre sur les réseaux sociaux, mais surtout animez ces réseaux de vos nouvelles et de celles de votre secteur. Soyez proactifs afin de leur rappeler votre existence après une visite ou un séjour. Faites en sorte qu’ils aient l’occasion de se souvenir de vous, et suscitez de nouvelles occasions de visite. Faites votre propre diagnostic. Regardez vos pistes d’amélioration. Un bon service à la clientèle rehausse la qualité de l’expérience agrotouristique et peut être lié à une hausse du chiffre d’affaires. De simples gestes qui peuvent s’avérer payants. N’attendez plus!


Aide financière des Réseaux Agriconseils pour l’acériculture

Journée Dura-Club « Grandes cultures »

Les 14 réseaux Agriconseils de la province offrent une aide financière (subvention), par l’intermédiaire du Programme services-conseils (PSC) du MAPAQ, pour permettre aux producteurs agricoles de se payer plus facilement des servicesconseils offerts par des conseillers indépendants dans toutes les régions agricoles du Québec. Les producteurs en acériculture ont droit également à l’aide financière du Programme services-conseils dans les trois domaines disponibles : en agroenvironnement, en gestion et en encadrement technique. Que ce soit pour élaborer un budget annuel, préparer un plan d’affaires pour un investissement ou un plan de transfert envers la relève, des services techniques en production de sirop d’érable (conseils sur la tubulure, l’osmose inversé, la qualité du sirop) ou en aménagement d’érablière, les réseaux Agriconseils peuvent vous référer à des conseillers indépendants qui sauront vous prodiguer leurs conseils pour que vos projets aient toutes les chances de réussir. De plus, la production acéricole est éligible au volet « efficacité énergétique »

L’équipe du Dura-Club organise une journée d’information axée sur les grandes cultures et l’agroenvironnement qui aura lieu le 16 mars, à l’Euro-Spa, situé au 455 Rang de l’Église Sud à Saint-Ignacede-Stanbridge. La journée débutera par l’accueil à 9 h 30, et à 9 h 45 avec le mot de bienvenue de Marielle Farley, présidente du club. Elle en profitera pour présenter l’équipe de conseillers en grandes cultures. La première conférencière sera MarieÉdith Cuerrier, agr., M.Sc. qui parlera de l’état actuel de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides et des moyens pour la prévenir. Ensuite, Jacques Madison, agr., dévoilera les herbicides à la disposition des agriculteurs pour les traitements contre les mauvaises herbes en mode semis direct. Pour clore l’avant-midi, Stéphanie Mathieu, agr., présentera les résultats des projets PAAR-atrazine et PAAR-néonics 2016-2017. Nous aurons alors la démonstration qu’il existe des alternatives à ces pesticides dommageables pour la santé et pour l’environnement. Après le repas offert sur place, Daniel Simard, agr.,et Julie Bellefroid, chargée

du nouveau programme du MAPAQ concernant Le plan de soutien aux investissements en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique. Vous pouvez vous inscrire sur le site du MAPAQ et profiter de ce programme. Le réseau Agriconseils peut également donner des aides financières pour la réalisation de plans de commercialisation qui touchent le marketing, la transformation et l’agrotourisme. Nous vous invitons à contacter le réseau Agriconseils de votre région en signalant le 1 866 680-1858 ou bien en consultant le www.agriconseils.qc.ca. Il nous fera toujours plaisir de discuter avec vous de vos projets et de vous suggérer les meilleurs conseillers qui pourront vous aider à réussir. Karl Hébert, agr. - Directeur Réseau Agriconseils Montérégie-Est 450 774-6383 Pierre Desrosiers, agr. - Directeur Réseau Agriconseils Montérégie-Ouest 450)542-2000 (poste 5130)

de projet au Dura-Club, présenteront les projets en fertilisation et biodiversité effectués par leur club en 2017. Simon Lajeunesse de la MRC Brome-Missisquoi expliquera ensuite le projet PAARBaie-Missisquoi et les possibilités pour les producteurs agricoles de contrôler l’érosion sur leurs terres. Enfin, la journée se terminera avec Isabelle Martineau, agr. qui parlera du défi 0-10-30, un incitatif aux bons coups agroenvironnementaux pour les agriculteurs. Le coût de l’activité est de 10 $, repas inclus. Inscription requise avant le 9 mars auprès de francine.morin@duraclub.com ou au 450 248-0454, poste 21. Cette activité est rendue possible grâce à une aide gouvernementale du Volet 4 du Programme Prime-Vert.

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La campagne « Incroyable érable » pour redécouvrir l’érable du Québec!

18 - Jeudi 8 mars 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) lancait récemment sa toute première campagne de communication invitant la population québécoise à redécouvrir l’érable et à lui faire une plus grande place. Arborant la nouvelle signature « Incroyable érable », cette campagne met en valeur la polyvalence et le goût unique et savoureux de l’ingrédient chouchou des Québécois. « Il est vrai que l’érable est apprécié des Québécois et qu’on le retrouve dans 95 % de nos foyers, mais sa diversité culinaire ainsi que ses attributs restent encore méconnus. C’est la raison pour laquelle il est parfois laissé de côté », explique Nathalie Langlois, directrice, promotion, innovation et développement des marchés de la FPAQ. Notre nouvelle signature Incroyable érable rappelle que l’érable est un produit bien de chez nous qui se démarque par son caractère distinctif, naturel, pur et unique. » « L’érable est aussi incroyable parce qu’il est une source d’énergie et un formidable catalyseur de saveurs s’intégrant dans une grande variété de mets », continue Mme Langlois. Dans cette optique, notre campagne a pour objectif d’accroître la visibilité de l’érable et de le classer avec fierté parmi les produits ayant diverses utilisations gastronomiques. » Un nouveau logo a été décoilé en décembre 2017, en passant par la diffusion d’une première publicité télédiffusée le 31 décembre dernier, jusqu’au lancement de la campagne publicitaire em janvier : deux nouvelles publicités télé,

des contenus conçus pour les réseaux sociaux et une nouvelle plateforme Web incroyableerable.ca.

Nouveau logo : Érable du Québec

La campagne a pris forme avec la présentation du nouveau logo Érable du Québec. « L’érable revêt un nouveau logo qui met en valeur la feuille d’érable à l’effigie de la marque Érable du Québec. Ainsi, la marque Les Produits d’érable du Québec devient Érable du Québec pour le marché du Québec et Maple from Canada pour les activités de promotion à l’international », affirme Mme Langlois.

L’incroyable ingrédient

C’est ainsi que le chemin a été tracé pour lancer officiellement la campagne Incroyable érable qui s’appuie sur la diffusion de deux nouvelles publicités à tonalité humoristique intitulées « Incroyable ingrédient ». « En format de 15 secondes, le public y découvre des protagonistes éclatés partageant avec un enthousiasme contagieux leur appréciation du goût et des saveurs incroyables de l’érable », affirme

Harold Beaulieu, concepteur-rédacteur chez KBS Montréal. De plus, le nouveau site « incroyableerable.ca » a été mis en ligne pour cette occasion et regroupe l’ensemble de l’écosystème numérique de la campagne. »

Nouveau site : Incroyableerable.ca

La nouvelle plateforme Web de l’Incroyable érable se distingue par son accueil et son atmosphère chaleureuse et moderne qui redonnent ses lettres de noblesse à l’érable. En centrant l’expérience autour de ce produit, elle démystifie, tout en rendant accessible, les produits d’érable. En mettant à l’avant-plan des recettes simples, alléchantes et colorées, la plateforme invite le visiteur à cuisiner l’érable autrement, tout en découvrant la variété de ses produits et de ses multiples applications. La plateforme Web propose également de découvrir les bienfaits de l’érable par le biais d’une section bienêtre et sport. On y trouve notamment le témoignage du cycliste canadien de niveau compétitif international, Hugo Houle, également ambassadeur de l’érable, qui utilise l’érable comme source d’énergie au quotidien. « Par la mise en valeur de contenus gourmets, une navigation intuitive et engageante, la plateforme Web offre une expérience unique conçue pour faire rayonner l’érable et surtout donner le goût aux visiteurs de renouer avec ce produit savoureux », conclut Mme Langlois. Visitez incroyableerable.ca.

Concours DUX 2018 : gagnants de la Montérégie Le concours DUX est un concours qui vise à reconnaître, à valoriser et à faire rayonner les pratiques exemplaires visant de saines habitudes alimentaires. Félicitations aux entreprises de la Montérégie qui ont étés reconnues lors de l’édition 2018 : PRODUIT NOUVEAU – PME : Saladexpress inc. pour son fettuccine de légumes. PRODUIT NOUVEAU – GRANDE ENTREPRISE : Bonduelle pour sa trempette d’épinards, artichauts et assaisonnement. PRODUIT AMÉLIORÉ – GRANDE ENTREPRISE : Bonduelle et sa gamme de plats préparés Veg-e Arctic Gardens. EN ÉBULLITION et COUP DE CŒUR DU JURY : Riviera et son yogourt grec 0 % de matières grasses réduit en sucre. www.programmedux.com


IQDHO

Site internet gratuit sur la lutte biologique! CAROLINE MARTINEAU, DTA, AGR.

Conseillère en agroenvironnement IQDHO

L’intérêt des producteurs en horticulture ornementale pour la lutte biologique et intégrée connait une augmentation soutenue depuis une dizaine d’années. Certains ont connu des échecs, d’autres des ajustements mais tous s’entendent pour dire que la préparation demeure la clé de la réussite. Conscient de ce besoin en information et en accompagnement, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO) a décidé de doubler les efforts afin de mieux outiller les producteurs. Ainsi, en décembre dernier avait lieu le lancement officiel du premier site internet sur la gestion biologique et intégrée en production ornementale, au Québec. Cette première est disponible au www.iqdho. com/luttebio. C’est suite à la création du DVD-Outil d’accompagnement au démarrage en lutte intégrée contre les insectes en serres ornementales en 2012 que plusieurs producteurs québécois ont eu à un intérêt marqué pour la lutte biologique. D’un simple clic, ils ont maintenant accès à une panoplie d’informations et de références, qui seront mises à jour annuellement. Elles comprennent des

fiches techniques sur les auxiliaires, des registres pour la production, des centaines de photos et vidéos en plus de références fort pertinentes sur le sujet. En plus du site internet, une application pour téléphone intelligent nommée IQDHO - Lutte biologique est également disponible sur systèmes Android. Une meilleure connaissance de tout ce qui entoure la gestion biologique et intégrée de notre secteur, que ce soit de la part des producteurs mais aussi des étudiants, des enseignants ou des employés, ne pourra que contribuer à un gage de succès!

Larve d’Aphidoletes aphidimyza qui dévore un puceron.

Plusieurs étapes sont importantes en gestion biologique et intégrée, comme l’inspection des boutures dès leur arrivée.

Exemple de méthode de lâcher d’Aphidoletes aphidimyza disponible sur le site internet. Photos IQDHO

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 mars 2018 - 19


De l’utilité du tuyau 3/16 en acériculture RAYMOND BERNIER, ING.

Conseiller en acériculture et en agroenvironnement MAPAQ Outaouais

Le tuyau 3/16 peut être avantageux pour les petites entreprises qui possèdent une érablière avec un dénivelé de plus de 30 pieds et pour qui l’investissement nécessaire à l’installation d’une pompe à vide n’est pas rentable. Voici comment. Il importe d’abord de créer un vide dans le réseau de tuyaux. La succion qui résulte de ce phénomène permettra l’écoulement efficace de l’eau d’érable, c’est-à-dire avec un débit plus grand et conséquemment, on obtiendra un meilleur rendement par jour de production. Pour créer du vide naturel dans un tuyau, il faut réussir à former une colonne d’eau. Pour ce faire, le tuyau doit être rempli avec la coulée des érables. Comme la surface d’écoulement d’un tuyau 3/16 de pouce est pratiquement 3 fois plus petite que le 5/16 de pouce, il est possible de générer une colonne d’eau avec trois fois moins d’entailles. Pour les systèmes de collecte munis d’une pompe à vide, on maintient normalement le niveau de vide avec une mesure allant entre 21 et 26 pouces de mercure (Hg). Dans le cas de système de collecte par gravitation, chaque pied de dénivelé (hauteur verticale) ou chaque pied de colonne d’eau crée un vide de 0,884 pouce de Hg. Avec 32 pieds de dénivelé, il serait possible d’obtenir un vide pratiquement parfait de 28 po Hg, mais en pratique, vu la friction dans la tubulure, un dénivelé de 50 pieds est nécessaire pour arriver à ces résultats de niveau de vide.

Les rendements des tuyaux 3/16 sous gravité sont équivalents aux tuyaux branchés sur une pompe à vide à haut vacuum. C’est la conclusion à laquelle est arrivé Tim Wilmoth du Centre de recherche Proctor du Vermont. Il a fait des essais de rendement comparatifs avec des tuyaux latéraux de 3/16 po et de 5/16 par gravité et avec des tuyaux de 5/16 avec pompe à vide. Avec de la tubulure 3/16 sous gravité, il a réussi à produire l’équivalent en rendement de la tubulure 5/16 sous vide. Tandis que les 5/16 sous gravité produisaient beaucoup moins. Les données du tableau suivant synthétisent les résultats obtenus. L’auteur de cet essai a fait un test avec une ligne de 3/16 à laquelle étaient connectées 22 entailles. Il a réussi à récolter jusqu’à 6 gallons américains d’eau d’érable par jour par entaille. Avec les 5/16 et le même nombre d’entailles, le rendement était beaucoup moins élevé. Probablement qu’avec plus d’entailles, il aurait obtenu un débit plus élevé par entaille sur cette dernière ligne. La tubulure ne fait pas tout, par contre. Il faut respecter certaines conditions pour obtenir un bon rendement par entailles avec la gravité : 1. Vous devez posséder un terrain d’une pente naturelle de plus de 5 % ou avoir un dénivelé important avant la sortie de l’eau dans le collecteur ou le réservoir pour qu’un vide naturel puisse se créer par gravité. 2. Pour remplir le tuyau et créer une colonne d’eau, le tuyau latéral 3/16 doit être branché à suffisamment d’entailles ; il semble que ce nombre d’entailles pourrait varier entre 10 et 25 selon la configuration du terrain. 3. Pour plusieurs petites érablières, il est préférable d’employer seulement des tuyaux 3/16. Ces derniers se déverseront directement dans le réservoir sans passer par des collecteurs.

4. 5. 6.

7.

Cela permet d’utiliser toute la hauteur verticale pour créer le vacuum, tout en simplifiant l’installation et en la rendant moins coûteuse. Le système de tubulures latéral doit être très étanche, même au niveau du chalumeau dans l’entaille. L’entaillage se doit d’être parfait. La différence de hauteur verticale entre le chalumeau et la sortie du tube de 3/16 dans le collecteur ou dans le réservoir détermine le niveau de vide possible sur cette entaille. Cette différence de hauteur devrait être de plus de 30 pieds et même de 50 pieds pour obtenir le niveau de vide maximal. Un dénivelé moindre fonctionnera également, mais avec moins d’efficacité Si le dénivelé est faible pour les entailles près du collecteur, il y est préférable de longer le collecteur avec le 3/16 pour

augmenter le dénivelé avant la jonction du 3/16 avec le collecteur. 8. Le tuyau 3/16 doit être propre et sans biofilm. Pour résumer, le tuyau 3/16 est utile pour les petites érablières pentues, sans électricité et sans pompe à vide. Les rendements obtenus peuvent équivaloir aux érablières munies de pompe à vide. Cependant, pour obtenir de bons rendements, il faut respecter les huit critères ci-haut et être vigilant avec la propreté des boyaux latéraux. Certains producteurs qui utilisent cette technique sont parfois obligés de changer les bouts de 3/16 bloqués par un biofilm. Le petit diamètre du 3/16 se bloque plus facilement. Pour les érablières équipées avec des pompes à vide, le 5/16 est de loin préférable même si son coût est légèrement plus élevé.

Tuyaux de 3/16 de pouce entrant dans le collecteur de 1 pouce.

20 - Jeudi 8 mars 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

Tableau 1 : Niveaux de vide naturel pour des tuyaux 5/16 et 3/16 créé par la gravité Tube latéral

5\16 po

3/16 po

ligne Entailles/ligne

1 10

Jour/mois

Niveau de vide en pouce de Hg

14/03 15/03 16/03

0 2 0

2 5 1 1 2

3 5

6 8

7 8

8 6

Niveau de vide en pouce de Hg 0 0 0

26 26 25

27 27 27

27 27 28

Les données de ce tableau sont tirées de : Timothy Wilmot (2012), High Vacuum in Gravity Tubing, « Maple Syrup Digest », Vol. 24A (2) juin, p. 20 ; article consulté en ligne, format PDF, adresse URL : http://www.uvm.edu/~pmrc/highvacuum.pdf.

Tableau 2 : Rendements en eau d’érable du 22 février au 22 mars 2012 au Proctor Maple Research Center (PMRC) pour système de tubulure sous gravité naturel et sous vide par pompe à vide Emplacement

Ligne de 5/16 po

Ligne de 3/16 po

Système avec pompe à vide PMCR Ligne de 150 pi par gravité 4- 10 entailles par lignes Ligne de 700 pi par gravité 22 entailles par lignes Williston VT ligne de 400 pieds par gravité 19 entailles par lignes

18,5 gal us/entaille 4,1 gal us/entaille 11,5 gal us/entaille 7,6 gal us/entailles

Sans objet 19,8 gal us/entaille 18,2 gal us/entaille 14,8 gal us/entaille

Les données de ce tableau sont tirées de : Timothy Wilmot (2012), High Vacuum in Gravity Tubing,« Maple Syrup Digest », Vol. 24A (2) juin, p. 20 ; article consulté en ligne, format PDF, adresse URL : http://www.uvm.edu/~pmrc/highvacuum.pdf.


Les engrais à efficacité améliorée LOUIS ROBERT, AGR.

Conseiller en grandes cultures MAPAQ Montérégie

Le terme « engrais à efficacité améliorée », traduction libre de « enhanced-efficiency fertilizers (EEF)», fait référence aux engrais azotés, relativement nouveaux sur le marché, qui nous sont offerts avec l’indication de relâcher leur azote de façon mieux synchronisée que les engrais conventionnels. La plupart du temps, il s’agit de granules d’urée enrobés d’une couche de plastique biodégradable (polymère), tels les engrais à libération contrôlée « ESN » et « FRN », ou encore d’un additif ajouté à une solution azotée, tel « Agrotain ». Mais il ne s’agit là que de quelques représentants d’une panoplie de produits dont on n’a pas fini d’entendre parler. Pour simplifier, on pourrait les regrouper en deux grandes catégories (Tableau 1), selon leur mode d’action : les ralentisseurs (ralentissement de la libération de l’azote physiquement, ou chimiquement) et les inhibiteurs (de la transformation de l’urée en ammonium par hydrolyse, ou de l’ammonium en nitrates, la nitrification).

Les ralentisseurs

L’idée centrale étant qu’en offrant une barrière physique ou chimique à la solubilisation et à la transformation en nitrates, les ralentisseurs résistent mieux aux aléas

climatiques et microbiens, libèrent leur azote disponible au moment où la plante en a besoin et permettent de réduire les quantités d’azote perdues. Un producteur qui les choisirait verrait soit ses rendements augmenter avec les mêmes doses qu’il utilisait sous forme d’engrais conventionnels, ou soit pourrait réduire ces doses. Mais, comme vous l’aurez sans doute déjà deviné, les prévisions ne se matérialisent pas toujours. Les producteurs qui appliquent leur azote en post-levée dans le maïs pourraient y voir une occasion de simplifier leur pratique : tout mettre au moment du semis ou juste avant. Cela éviterait un passage à un moment assez occupé et qui est davantage dépendant des conditions météo. Un survol de travaux de recherche réalisés ces dernières années sur les EEF révèle qu’ils ne réussissent pas à atteindre leurs objectifs d’efficacité de façon régulière. Les conditions climatiques après leur application, les conditions spécifiques du champ et les interactions entre climat et site sont autant de facteurs impondérables qui affectent la performance relative de ces engrais. Et bien sûr, ils coûtent plus cher que les engrais conventionnels, et à cet égard, il n’y a pas d’incertitude. Pour les rentabiliser, il faut soit qu’ils procurent une augmentation sensible du rendement, soit qu’ils permettent de réduire la dose d’azote en conservant le même rendement; au moins assez pour couvrir le 20 % à 40 % de coût supplémentaire qu’ils entraînent. Présentement, au Québec, l’azote n’est certainement pas le facteur limitatif du rendement de maïs. Dans

beaucoup de champs, l’application réelle (kg N/ha) dépasse largement les besoins du maïs, même en tenant compte des pertes. Les parcelles d’essais, les mesures d’azote dans les tiges en fin de saison, les nitrates résiduels dans le sol, ainsi que les relevés des concentrations en azote des cours d’eau agricoles sont tous autant de rappels de la situation. En réalité, une étude québécoise a même démontré que l’urée enrobée de polymère permettait des augmentations modestes de rendement de maïs les années à printemps très humide et frais, mais que son usage accroissait le risque de lessivage en laissant plus de nitrates résiduels en postrécolte. D’autres études ont carrément remis en doute la prétention d’augmentation de rendement de maïs et encore plus de céréales et de canola, associées à tous ces produits, ralentisseurs ou inhibiteurs.

Les inhibiteurs

De leur côté, les inhibiteurs sont constitués de substances qui bloquent, du moins temporairement, une ou l’autre, ou les deux réactions chimiques qui permettent la mise en disponibilité de l’azote provenant de l’urée ou autres engrais ammoniacaux (ammoniac anhydre, solutions 28 % ou 32 % d’urée et nitrate d’ammonium). Une autre possibilité envisagée par plusieurs auteurs a été d’ajouter un produit inhibiteur à un engrais azoté conventionnel appliqué en automne. Si on parvenait à fournir l’azote l’automne de manière aussi efficace qu’un apport au printemps, cela permettrait aux producteurs de bénéficier d’escomptes de coût

et de désengorger la période printanière de préparation des semis. À cet effet, on a testé la nitrapyrine, le DCD ou un inhibiteur double (NBPT + DCD) sans résultat très concluant. Dans tous les cas, le délai de transformation induit par les inhibiteurs ne parvenant pas à mieux synchroniser la fourniture d’azote que les traitements témoins, à l’automne tard, sans inhibiteurs. Sur le maïs, on a obtenu des augmentations de rendement avec les inhibiteurs doubles en retardant la sénescence et par le fait même en prolongeant la période de remplissage du grain. Dans d’autres cas, sous des conditions d’expérimentation différentes les mêmes produits n’ont causé aucune différence de rendement de maïs. Les effets très inconsistants des inhibiteurs sur les rendements bruts de céréales, canola et maïs s’expliquent en grande partie par les conditions climatiques variables et extrêmement imprévisibles, particulièrement la pluviométrie, dans les jours suivants leur application.

Conclusion

En fait, si l’on en croit les nombreux travaux de recherche publiés à ce jour, les avantages agronomiques (rendement, qualité des récoltes) découlant de l’usage d’engrais à efficacité améliorée ne se manifestent que trop peu fréquemment, et avec une amplitude trop modeste, pour que leur utilisation systématique ne se traduise en gain net pour le producteur. Cet article est basé sur une revue de la littérature. Pour obtenir davantage d’information sur les références consultées, communiquez avec l’auteur du texte.

Tableau 1. Les engrais à efficacité améliorée, classés selon leur mode d’action Mécanismes

Types de produits

Engrais à libération Ralentisseurs de la libération N contrôlée (ELC) enrobage par barrière physique de granules d’urée Engrais à libération lente Ralentisseurs de la libération N (ELL) ajout de composés par limitation chimique de faible solubilité

Ajout d’inhibiteurs

Inhibiteurs de nitrification

Inhibiteurs d’uréase et de nitrification

Exemples de produits de commerce

Polymère Polymère + soufre Résine Composés de faible solubilité : urée formaldéhyde, isobutilène diurée (IBDU) Triamide thiophosphorique (NBPT) Lignosulfonate, catéchol phénylphosphorodiamide (PPD), SRL-14, p-benzoquinone Nitrapyrine Dicyandiamide (DCD) 3,4-dimethylpyrasole phosphate (DMPP) NBPT + DCD Thio sulfate d’ammonium (ATS) Sel de calcium Nutrisphere-N, Avail

ESN, FRN, Duration CR, Polyon XCU Osmocote Nitamin, NFusion

Agrotain, Agrotain Ultra, N-Force (Évalués au Québec, mais non commercialisés)

Instinct, N-Serve Guardian Entec AgrotainPlus, Super-U (Non commercialisé)

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 mars 2018 - 21

Inhibiteurs d’uréase

Matières actives


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