Etincelle 2e édition - Année 2020-2021

Page 1

Le journal culturel des étudiants de Louvain-la-Neuve

Gratuit - n° 2 - Année 15 - Novembre 2020

S’il existe une réalité qui dépasse le rêve, c’est ceci : Vivre. Victor Hugo

Édito Nouvelles mesures : la vie continue !

M

asque, gel désinfectant, bulles, distanciation sociale ... seulement quelques mots suffisent pour nous rappeler le climat anxiogène dans lequel nous sommes immergés depuis maintenant sept mois. Après un début de quadri haut en couleurs : mesures sanitaires qui s’assouplissent et se durcissent ensuite, nous resPar sentons le devoir de s’adapter. Le Covid-19 a beau continuer Louise d’anéantir notre société, il ne parviendra pas à renverser notre cher journal louvaniste regorgeant d’articles des plus captivants. L’équipe étincelante beaucoup trop attachée à son journal tant aimé, ne veut être contrainte de devoir y renoncer et redouble d’efforts afin de déceler des idées toujours plus innovantes pour le maintenir en vie. Certes, chers lecteurs, vous ne nous verrez plus déambuler dans les rues et places de notre cité étudiante vêtus de kaki et munis d’un nombre incontestable d’Étincelles sous les bras (nos muscles en sont témoins), mais nous contrecarrons cela en vous offrant la possibilité de lire notre journal directement via votre smartphone, ordinateur ou encore tablette. Vous pouvez vous trouver n’importe où et n’importe quel moment, l’Étincelle est à vous en seulement deux clics. Ce mois-ci, l’Étincelle met à l’honneur, à travers son focus, le projet « Thanks Giving LLN » mis sur pied par Erin, membre à part entière de l’équipe étincelante. En cette triste et sombre période de crise sanitaire, il est plus que primordial de se rappeler les éléments essentiels qui nous procurent le sentiment de joie. Il est important de prendre le temps de dire merci, de répandre des messages positifs autour de soi et de prôner la solidarité. Il est dès lors temps pour moi de vous souhaiter une enrichissante et agréable découvertee notre deuxième édition de cette nouvelle année scolaire !

SOMMAIRE

- Société : pp. 2-3 - Culture : p. 4 - Focus : Thanks Giving L.L.N. : pp. 5-6-7 - Des avis bien tranchés : pp. 8-9 - La petite gazette : pp. 10-11 - L’ultime bafouille : p. 12

Le poème de semi-confinement Que se passe-t-il Qu’avez-vous décidé sans nous en parler ? Notre confiance en vous semblait partagée Mais que se passe-t-il Qu’avez-vous décidé sans nous en parler ? Vos intérêts ne seront plus les piliers de demain Car les humains sont l’avenir Ils serviront l’humanité et la solidarité Et ce monde n’aura plus d’intérêt Que de servir l’humanité Florence Morel


2

SOCIÉTÉ Comment l’achat d’un œuf impacte la migration

Par Jonas

L’achat d’un œuf est à première vue un acte totalement désengagé. Pourtant, aussi anodin soit-il, cet acte fait partie d’un ensemble qui le dépasse. Qui nous dépasse tous.

J

e suis en pleine finition d’article quand mon coloc se met à me gonfler. Il veut faire des crêpes. Le problème, c’est qu’on n’a plus d’œufs. Je lui promets d’aller en chercher au Spar, je dois de toute façon me rendre dans le centre. Me voilà au rayon frais. Je suis en face-à-face avec le graal. Je les regarde dans le blanc des œufs et me demande : quelle boite est la moins chère ? Ce que j’ignore, c’est que mon choix aura des conséquences énormes. Bien sûr, s’il est isolé, il n’en aura quasiment aucune. Mais mon acte est bien trop courant que pour rester singulier. Se rendre compte de son pouvoir d’achat, ça n’arrive pas souvent. Mais acheter un œuf, ça oui. La consommation de ce produit ne se chiffre pas tellement elle est courante. Pour satisfaire cet appétit dévorant, il faut beaucoup de poules. Celles-ci sont donc élevées en cage, au sol ou en plein air. Ce sont les trois types d’élevages qui définissent la qualité de votre œuf. Si le premier chiffre noté sur la coquille est un 3, il est issu de l’élevage en cage. Si c’est un 2 : au sol. Par contre, si c’est le 1 qui y est marqué, nous avons

affaire à des poules d’élevage en plein air. En ayant conscience de cette différence de qualité qui est inévitablement gage de bien-être animal, nous sommes en mesure de faire un choix. Celui-ci peut engendrer un effet boule de neige. Acheter la gamme 3 ou la 2 va inévitablement conforter les producteurs dans leur mode de production. La poule sera traité dans des conditions qui ne sont pas optimales à son bien-être. Son espérance de vie sera réduite. La durée pendant laquelle la poule sera pondeuse aussi. Dans le commerce, une poule qui n’est plus capable de pondre est considérée comme un déchet. Elle n’est pas bonne à la consommation. Les producteurs veulent alors s’en débarrasser mais elles vont coûter beaucoup d’argent pour être éliminées. Du coup c’est quoi la solution ? Où vont toutes ces poules en fin de carrière ? Nos petites poulettes ont bien de la chance. Après une longue carrière sous la lumière artificielle de leur hangar, c’est en Afrique qu’elles vont se dorloter au soleil. “Hey Afrique, tu veux mes poules en fin de vie, élevées à l’antibiotique et aux pesticides, élevées à l’étroit, sous le soleil artificiel ? Je suis sympa, je sais que tu es en galère ces dernières années donc je te les vends pas cher, à des prix imbattables ! Tu peux dire à tes producteurs d’arrêter leurs productions locales, ils ne peuvent pas rivaliser. Tu peux dire aux jeunes en âge de travailler qu’ils peuvent se mettre au

chômage, j’importe tout, pas besoin de main d’œuvre, j’ai ce qu’il faut chez moi.” Acheter un œuf c’est financer une entreprise. C’est adhérer à une éthique. Il faut que l’on fasse attention à notre pouvoir d’achat. Les discours fatalistes et anxiogènes sont partout mais souvent sans aucune solution. On nous demande de changer mais sans nous dire comment. Modestement, je peux vous offrir un semblant de solution. Achetez peut être un peu moins, mais plus malin. Un œuf issu d’un élevage plus éthique peut avoir des conséquences très positives, beaucoup plus qu’on ne l’imagine. Si les populations des pays plus pauvres pouvaient garder leur travail, ils ne risqueraient peutêtre pas tout. Leur vie comprise. Pour venir en Europe, en quête d’espoir et d’avenir. « Si l’on veut s’attaquer aux causes des migrations, il est indispensable de revoir nos politiques agricoles. La politique agricole européenne est responsable de ces migrations à l’autre bout du monde, nous en somme responsable ». Maria Noichl, parlementaire européen.


SOCIÉTÉ

3

Julie Chantry : « L’extension de l’Esplanade telle qu’évoquée en 2017 n’est plus possible »

Par Alex

P

Être bourgmestre à Ottignies-Louvain-la-Neuve n’est pas chose aisée. Comment garder le contact avec les étudiants, comprendre leurs désirs et garder la situation sous contrôle en période de Covid ? L’Étincelle a posé ces questions à Julie Chantry, bourgmestre Ecolo.

endant la campagne des élections communales, il a été question d’un échevin aux affaires étudiantes, qu’en est-il ? Ecolo n’était pas favorable à cette idée. Cet échevin allait être confronté aux étudiants sur des questions déjà traitées par d’autres. Mais on trouvait la question du lien importante. On a voulu créer un poste de facilitateur mais un recours a été déposé par l’opposition. Yves Leroy n’est donc pas nommé officiellement mais le fait officieusement. Il garde un contact régulier avec les fédérations étudiantes et organise le plus souvent possible des réunions. Les cas d’étudiants contaminés sur le campus sont comptabilisés à leur adresse principale, pas dans leur ville étudiante. Quel est le chiffre précis sur les cas de Covid-19 à Louvain-la-Neuve ? On n’a aucun chiffre précis. Chaque bourgmestre reçoit un rapport quotidien des cas dans sa commune, mais qui ne concerne que les personnes domiciliées. L’UCLouvain a demandé aux étudiants positifs de se déclarer auprès d’eux. Ce chiffre est probablement sous-estimé. Ce qui est râlant, c’est qu’on avait

identifié cette problématique dès le mois d’août, mais les systèmes de comptage n’ont pas été modifiés. Où en est le dossier de l’extension de l’Esplanade ? Une consultation populaire a eu lieu, aboutissant à 79% de « non ». Suite à cela, on a lancé un outil urbanistique, le SOL (schéma d’orientation local). Il y a eu des ateliers participatifs, d’où sont sortis des objectifs transmis au conseil communal. Sur base de cela, on a élaboré une carte d’orientation, passée en conseil communal en janvier 2020. L’avant-projet validé impose une mixité de fonctions (à la fois du commerce, du logement et des bureaux). Un projet d’extension de l’Esplanade tel qu’évoqué en 2017, une zone monofonctionnelle avec uniquement du commerce, n’est plus possible. Que devient la maison blanche au bord du lac qui avait été occupée par un collectif d’étudiants et d’habitants demandant une maison culturelle ? Elle est toujours vide. L’occupation était cavalière, mais je peux comprendre qu’après tant d’années d’inoccupation, on en arrive à des mesures plus fortes. J’étais dans une situation compliquée car l’occupation ne pouvait se poursuivre mais en même temps je comprends qu’on ait envie d’en faire quelque chose. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de projet. Il faut sûrement aller secouer le cocotier du côté de l’UCLouvain, qui est propriétaire. La seule arme que nous avions, c’est la taxe sur l’inoccupation d’un bien, qu’ils payent dorénavant. À l’occasion j’en reparlerai.

Survivre oui, mais à quel prix?

À coups de « nécessaire », « indispensable », « unique solution », « contraints de », l’on devient tous convaincus que chaque décision est légitime et indiscutable. Et pourtant…

F

aut-il reconfiner pour éviter d’augmenter la propagation du virus ? Oui. Faut-il limiter tout contact social pour réduire le nombre d’infections ? Oui. La lutte contre le coronavirus doit-elle devenir la priorité absolue dans le monde ? Pas forcément. Le virus doit-il être combattu à n’importe quel prix ? Certainement pas !

Par Gus

Tout a un prix. La non-surcharge des hôpitaux, et tout ce qui en découle aussi. La question ne devrait donc pas uniquement être de savoir ce qu’il s’agit de sacrifier, quel est le prix à payer, mais également si le sacrifice en vaut la peine. Oui, le nouvel iPhone X vous fait de l’œil, et peut-être que l’eussiez-vous possédé, votre vie en aurait été changée. Mais le problème n’est pas dans la qualité de l’objet, il est dans le prix demandé pour l’obtenir. Si celui-ci est trop élevé, vous vous rabattrez certainement sur un objet d’une qualité moindre. Ça ne sera pas un iPhone, certes, mais peut-être que la Belgique pourra récupérer son droit à la mobilité.

Toute décision, quelle qu’elle soit, et d’autant plus lorsqu’elle concerne une population entière, exige proportionnalité. Sans vouloir jouer au législateur, il me semble de plus en plus clair que le présent et l’avenir deviennent le prix à payer pour préserver le passé de l’humanité. Virologues et épidémiologistes n’ont jamais autant été mis en avant, et ce qu’on leur demande aujourd’hui, c’est de déterminer ce qu’il faut faire pour combattre le virus. En les suivant, évidemment que les seules solutions sont celles qui continuent de restreindre les libertés. Mais où sont sociologues, anthropologues et philosophes, ces spécialistes d’une vie digne qui vaut la peine d’être vécue ? La crise se prolonge, et il semble grand temps d’impliquer ces experts et ces sujets dans les mesures actuelles. Ces mêmes mesures qui semblent moins impacter le nombre de morts que l’épanouissement et l’avenir général de l’humanité. Aucune décision ne fera l’unanimité, toute décision aura un coût, mais il est grand temps de regarder la globalité et le vrai prix, plutôt que de se concentrer sur l’immédiat et la facilité. Sauver des vies semble probablement être un objectif unanime, indiscutable, mais les vies sauvées aujourd’hui ont et auront assurément le goût amer d’un présent de plus en plus gris, et d’un avenir de plus en plus noir.


4

Culture Glauque, comme la couleur

Glauque, c’est un adjectif, une couleur d’un vert qui tend vers le bleu, mais surtout un groupe de musique qui casse les codes préétablis pour créer un univers qui lui est propre, à la croisée de l’électro, du rock indé et du rap. Le groupe est composé de cinq musiciens Par belges, tous namurois Soline d’origine ou de résidence : Louis Lemage, Baptiste LoManto, Aaron Godefroid, Aadriejan Montens et Lucas Lemage (de gauche à droite sur la photo).

D

sons qui montent en puissance tout au long du concert. Ne pas bouger sa tête au rythme de leurs sons est un défi ardu. Les artistes ne se contentent pas de performer avec des rythmiques électriques et évitent les clichés de l’ego trip ou des rimes faciles. Loin d’eux l’idée de créer des sons juste pour buzzer, leur démarche artistique est réfléchie et travaillée. Ils écrivent des musiques à texte, remplies de figures de style, le genre qu’on ne peut que mieux apprécier après plusieurs écoutes.

epuis 2018, ils sillonnent les salles et les festivals belges et français pour livrer des prestations énergiques. Ils sont notamment passés par Louvain-la-Neuve pour un concert à la ferme du Biéreau il y a un an et lors du Welcome Spring Festival 2019.

Cette recherche artistique se ressent également dans leurs clips vidéo ; chacun d’eux exprime des émotions très particulières. Que ce soit dans leurs sons, dans les images ou dans les textes, ils apportent un regard neuf et personnel bienvenu dans l’industrie de la musique actuelle.

Ils ont sortis leur premier finement et une réécriture plus tard. Les morceaux formes de streaming, mais siciens dévoilent leur plein d’entrer dans l’univers du

À l’image de la couleur glauque à laquelle le nom du groupe se réfère, ils forment un joli mélange entre différents tons mais restent encore trop méconnus. On ne peut donc qu’attendre avec impatience de les voir évoluer dans leur carrière musicale et sous les feux des projecteurs. Photo:@maylisterkendries

EP « Glauque » pendant le conde ces morceaux quelques temps sont disponibles sur les platec’est sur scène que les cinq mupotentiel. Leurs shows permettent groupe, avec des lumières et des

Publiq révolutionne le monde de l’éloquence

Par Alex

Les Asbl CIVIX et Jeugd Parlement Jeunesse s’associent pour faire naitre un concours d’éloquence à l’échelle nationale, rassemblant Flamands, Bruxellois et Wallons, dans une compétition bilingue. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.

C

e projet part d’un postulat de départ assez simple. Il n’existait jusqu’alors aucun évènement rassemblant les jeunes Belges autour de l’art oratoire. Pour y remédier, CIVIX et le JPJ ont décidé de s’unir pour créer ce beau projet. En pratique, 80 jeunes (40 francophones et 40 néerlandophones) seront sélectionnés sur base de vidéos de candidatures, où les candidats défendront une opinion sur l’un des trois thèmes imposés pendant 2 minutes 30. Ces 80 demi-finalistes auront alors accès à une plateforme en ligne de vidéos sur l’éloquence, où ils trouveront des conseils donnés par des pointures de l’éloquence en Belgique. Parmi elles : Georges-Louis Bouchez, le présentateur de la RTBF Laurent Mathieu, l’humoriste Nikoz, ou encore REQ, élu meilleur slammeur belge en 2018. Forts de cette formation, ils se rendront pendant une journée au Parlement bruxellois, où à l’issue de différentes petites épreuves oratoires, quatre candidats de chacune des deux langues seront sélectionnés pour la finale.

Le défi sera alors de taille. Lors d’une soirée face à un jury d’experts, ils devront, en duo bilingue, traiter d’un sujet imposé en associant de la plus belle manière le français et le néerlandais. Le jury décernera alors le Prix Publiq, sacrant le duo le plus éloquent de Belgique. Un Prix des jeunes, récompensant un seul finaliste de chaque langue, sera également décerné. Amaury Vinogradoff, Project Manager de Publiq, nous en dit plus sur le concours : « L’idée n’est pas seulement de promouvoir l’éloquence, mais surtout toutes les formes d’éloquence. Du slam à la plaidoirie en passant par la poésie, tous les styles sont acceptés et encouragés. » Il explique également que « les thèmes qui seront abordés dans les différentes phases du concours sont tous liés au vivre ensemble, au civisme, et aux valeurs de la démocratie. Chaque jeune aura l’occasion de donner sa voix à propos d’un thème fondamental pour notre société. » L’idée est donc claire, CIVIX et le JPJ veulent rassembler les jeunes Belges autour d’un concours d’éloquence national. Si ça te tente, rendez-vous sur la page Facebook de Publiq, ou sur leur site internet www.publiqcontest. com. Les inscriptions sont possibles jusqu’au 27 novembre.


5

FOCUS Thanks Giving L.L.N : Envie de dire Merci !

Du 1er au 26 novembre, la première édition de Thanks Giving LLN soufflera, dans les rues de Louvain-la-Neuve, un vent de joie et de gratitude. Ce proPar jet inédit et ouvert à tous Erin promeut les événements culturels et solidaires organisés à Louvain-la-Neuve et mobilise tous les citoyens néolouvanistes autour d’une formule magique : Merci !

F

rustrations sociales, gestes barrières et mesures sanitaires, difficile de garder le moral lorsque notre quotidien flirte avec l’enfer. Pourtant, comme dirait J. K. Rowling, « le bonheur se trouve même dans les moments les plus sombres… Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. » Encourageant les étudiants et les habitants de Louvain-la-Neuve à être acteur du bonheur d’autrui, Thanks Giving LLN propose, tout au long du mois de novembre, un « calendrier de l’Avent des bonnes actions ». Offrir un café à un inconnu, reprendre contact avec des amis perdus de vue, faire un don de sang, écrire une lettre à une personne isolée, …Ces quelques initiatives simples contribuent à un climat d’optimisme et de

solidarité dans notre ville adorée. Quoi de plus important en ces temps de confinement ? Evidemment, telle la flamme d’une bougie, votre joie vacille parfois, chancelante, hésitante… Epuisée de se battre pour exister, elle se laisse décourager. Pourtant, vous avez tant à célébrer ! Levez les yeux, observez… Admirez cette ville effervescente, pétillante, infatigable qui vous accueille et vous enseigne. Ressentez cette vie palpitante qui bouillonne et n’aspire qu’à s’exprimer. Contemplez cette cité aux milles possibilités, pleine d’initiatives et de créativité. Saisissez cette opportunité pour ouvrir votre cœur et reconnaître, en chacun, le meilleur. « La gratitude peut transformer votre routine en jour de fête », nous dit W. A. Ward, mais Thanks Giving LLN compte bien faire du mois de novembre un véritable festival en diffusant une farandole de « Merci »! En effet, chaque jeudi du mois de novembre, des messages de gratitude seront récoltés virtuellement dans toute la communauté universitaire via la page Facebook de Thanks Giving LLN afin de les envoyer, le 26 novembre, jour officiel de Thanksgiving, à leur destinataire. Saisissez cette opportunité pour remercier, avec sincérité. Dites merci à votre ami pour vos conversations jusqu’au bout de la nuit et à

vos parents qui vous ont tant appris. Dites merci à cet inconnu qui vous a souri et tous ceux qui ont fait partie de vos vies. Pour leur bonté, leur confiance, leur honnêteté et leur bienveillance, envoyez-leur toute votre reconnaissance. A l’occasion, dites-vous merci, à vous aussi, pour tout ce que vous avez à offrir et pour ces présents qui vous permettent de grandir. De tous temps, l’on a reconnu aux mots un pouvoir infini. Et quoi de plus puissant qu’un « Merci » ? Présent scintillant comme l’éclat d’un sourire, rappelant le fragment d’un souvenir, il saupoudre nos vies d’un soupçon de magie. Diffusez sans compter ces fragments de bonté.


6 Par Juliette

FOCUS Pay it Forward, le film qui vous aide à changer le monde Aider le monde n’a jamais été aussi facile. C’est ce que nous apprend le petit Trevor McKinney, interprété par Haley Joel Osment, avec une initiative solidaire inventive imaginée pour un devoir à rendre. Le but est simple : rendre service à trois personnes qui, à leur tour, en aideront trois autres. Bref, vous avez compris la démarche, une chaine sans fin pour un monde meilleur.

S

i vous n’avez encore visionné ce chef- d’œuvre, nous vous invitons à sortir les mouchoirs pour passer un moment qui ne vous laissera pas indifférent et qui vous fera comprendre qu’il n’y a rien de plus satisfaisant que de rendre quelqu’un heureux. Kevin Spacey, qui joue à merveille le rôle du professeur solitaire, et Helen Hunt, parfaite dans l’interprétation d’une mère dépressive en manque d’affection. Le professeur, la mère, liés par Trevor, enfant merveilleusement dynamique et altruiste.

sentez ! Le but est simple mais on le répète : il suffit de faire trois bonnes actions au bénéfice de trois personnes différentes. L’idée vient d’un film mais pourquoi ne pas vous inspirer de cette initiative pour en faire quelque chose de concret, de réel ? Vous manquez d’inspiration ? Prenez un sandwich de plus chez « la mie d’Oli », et offrez-le au premier sans abri que vous croiserez. Soyez une épaule pour la jeune fille que vous croisez dans la rue et qui vient de se faire larguer par son petit copain. Pardonnez à celui ou celle qui vous a fait du mal et qui culpabilise jour et nuit. Rendez service à cette dame qui ne sait plus faire ses courses ni nettoyer sa maison. Aidez ce réfugié qui ne sait pas où sa famille se trouve, écoutez-le, ce sera déjà beaucoup. L’humanité a prouvé qu’elle pouvait être vertueuse et aujourd’hui, l’espoir d’un monde meilleur passe par vous. Appliquez cela aujourd’hui, maintenant, sans plus attendre. Vous verrez, le changement n’aura jamais été aussi près.

2000, année de l’espoir ? Pay it Forward fait en tout cas fureur dans les salles cette année-là. Pourtant, depuis presque 21 ans, même si elles ont baissé par endroit de la société, rien ou presque n’a empêché la pauvreté et les injustices. Aujourd’hui, nous voulons vous redonner un peu d’espoir en partant de cette idée qui pourrait bien rendre le monde moins grincheux. Ce film autant bouleversant que positif, donne envie de se bouger les fesses - pour ne pas dire « se sortir les doigts du cul » - pour la société et bannir l’égoïsme néfaste du quotidien. Si vous voulez un prétexte : Thanks Giving est la bonne excuse pour vous secouer, le temps d’une journée, d’un mois, c’est comme vous le

Se dire merci, par-delà les frontières Exprimer sa gratitude, applaudir un coucher de soleil, remercier l’hôtesse de la table… S’il y a bien un mot à connaitre avant de voyager, c’est merci. Par Bien qu’il ait un sens comNahan mun dans le monde entier, il peut se cuisiner à plusieurs sauces, en fonction du pays.

E

n combien de langues êtes-vous capables de dire merci ? Sept ou huit pour la majorité d’entre vous ? Enfin, sauf si tu es un étudiant en traduction/interprétation. Tout le monde connait évidemment les traditionnels Dank U (néerlandais, wat een plezier), Thank You (anglais, of course), Gracias (en espagnol) ou Sokran (en arabe, prononcer « choukranne »). Je ne vous apprends rien jusqu’ici. D’autres manières de dire merci sont moins connues. Nous en avons relevé quelques-unes. En hébreu, merci se dit toda. Si vous avez la chance de découvrir les steppes mongoliennes un jour, sachez que l’on dit Bayarlalaa. Enfin, le prix du merci le plus imprononçable pourrait revenir à l’Arménie : Chnorakaloutioum. Pour la prononciation, il est vivement conseillé de passer par notre bien-aimé Google Traduction.

Les us et coutumes liés au remerciement varient en fonction des régions de notre globe. Ainsi, en Chine, pays où la modestie et l’humilité sont des valeurs-clés, il est important de montrer aux autres sa reconnaissance. Si un Chinois vous remercie, vous devez lui répondre mei guanki, qui signifie ce n’est rien ou j’ai fait ce que je pouvais. Petite anecdote : quand quelqu’un sert du thé, les convives lui montrent leur gratitude en tapotant deux fois sur la table du bout des doigts. Restons dans la sphère familiale mais à plusieurs milliers de kilomètres à l’ouest, en Turquie. En fin de repas, la tradition est de remercier l’hôtesse de table. Cette dernière est la femme la plus âgée, même si elle n’a pas préparé les boulettes de keftä ce soir-là. Les Turcs considèrent que, de par son expérience, elle a participé au choix des ingrédients et à l’élaboration du plat. Encore plus à l’ouest, au Brésil, les gens applaudissent le coucher du soleil, qu’ils admirent depuis une plage de Rio de Janeiro. Ils expriment de cette façon leur gratitude envers l’astre, qui leur offre ce si beau spectacle. Se remercier les uns les autres, c’est le fondement de notre société. L’homme est un animal social, comme disait le philosophe grec Aristote. Dans la vie, nous avons tous besoin d’être aidés, à un moment ou un autre. C’est lors de ces occasions que nous pouvons dire « merci ».

Le mot aurait acquis son sens actuel au 12e siècle. Pourtant, si on remonte dans le temps, il n’a pas toujours eu cette acception-là. Comme souvent, s’intéresser à la racine latine des mots de la langue de Molière nous en dit beaucoup sur leur sens originel. Merci (nom masculin) vient du latin merces, qui signifie le salaire, l’intérêt ou la récompense. Merci existe aussi au féminin. Le substantif signifie alors la grâce, la pitié. La version féminine était employée au Moyen Âge dans plusieurs expressions aujourd’hui répandues comme « être à la merci de ». La merci étant alors la grâce que l’on accorde à quelqu’un en l’épargnant. L’utilisation du mot merci pour exprimer sa gratitude envers quelqu’un apparaitra pour la première fois en 1135 sous la formule granz merci, dans la chanson Le Couronnement de Louis, qui met en scène Guillaume d’Orange, Charlemagne et son fils Louis. Eh oui, l’expression un grand merci est vieille de 800 ans !


7

FOCUS « Rien n’est solitaire, tout est solidaire. » Victor Hugo

La plateforme citoyenne

Par Emma

A

Crise migratoire, flux de migrants, arrivée massive de réfugiés, fermeture des frontières, etc. Depuis plus de cinq ans ces informations reviennent en boucle dans l’actualité. Pourtant, derrière ces chiffres et ces termes stéréotypés se cachent des millions d’êtres humains qui ont vu leurs droits et dignités bafoués tout au long d’un périple terrible et souvent inhumain.

lors que notre pays ne prend pas ses responsabilités face à cette grande crise migratoire, associations et citoyens s’unissent depuis 2015 pour offrir une aide à ces naufragés de la vie. En cette période de “thanks giving “ ce sont ces bénévoles que j’ai choisi de mettre en lumière pour souligner leur capacité à offrir un minimum de dignité à des ces hommes et femmes que notre société se refuse à individualiser. L’histoire de la plateforme citoyenne débute il ya 5 ans au parc Maximilien, tristement célèbre pour avoir été le point de repères de quelques 15 000 personnes, principalement des réfugiés arrivés d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan, livrés à eux mêmes dans la capitale. Plusieurs associations et citoyens solidaires se sont associés pour fournir une aide aux réfugiés qui y dormaient. Depuis 5 ans, la plateforme a évolué et a su structurer sa capacité à répondre à l’urgence et ainsi aider un maximum d’individus. Concrètement, la plateforme est une vaste communauté qui s’établit maintenant selon trois volets importants. 1) L’hébergement Plusieurs structures ont été mises en place pour répondre à un besoin élémentaire : le logement. Les candidats réfugiés, réfugiés sans titre de séjour valide ou toute personne dans le besoin peuvent trouver refuge dans deux hôtels du centre ville, à la sister house ou chez des particuliers engagés. Ils offrent une chambre, un canapé, le temps d’une nuit, d’un mois ou d’une année. Pour avoir vécu l’expérience il y a quelques années : la solidarité est contagieuse. Et j’irai même plus loin : elle fait du bien. 2) L’aide humanitaire Situé au Nord de Bruxelles, le “hub humanitaire” est le pôle central pour la collecte et distribution d’objets de première nécessité. Deux fois par semaine, vêtements et produits d’hygiène y sont distribués et viennent ainsi répondre aux besoins des exilés. Ceux- ci sont récoltés sur le terrain par des bénévoles. Alors si vos armoires débordent de sac de couchage, dentifrice, grosses chaussettes,etc., ces donations sont d’une importance capitale. 3) L’aide socio-juridique Ce service s’appelle le SISA, il est spécialisé dans le droit d’asile et assure des permanences pour les personnes en procédure migratoire. Ici, elles sont aiguillées tout au long de leur projet.

4) Et sur le campus ? Si toi aussi tu te sens concerné par les manquements dans l’accueil des réfugiés ou simplement parce que la solidarité fait du bien, sache que les initiatives sur le campus ne manquent pas! La campagne solidaire “ sleepingbagchallenge” a pour objectif de récolter des sacs de couchages car l’hiver n’offre pas de répit aux personnes migrantes qui vivent à la rue. En prime, des tables de conversation entre étudiants et migrants vont être mises en place afin de rencontrer l’autre et de lui apprendre le français. Et si en tant qu’adultes de demain nous prenions nos responsabilités ? Et si nous prenions conscience de l’urgence sociale en cours et de la nécessité des gestes d’humanité ? ( Pour plus d’informations voir l’event facebook “sleepingbagchallengere” ou le groupe “ plateforme citoyenne).


8

Critiques Mauvais

Moyen

Bon

Très bon

Un chef-d’oeuvre

Film

The Trial of the Chicago 7 - Aaron Sorkin

Par Alix

Certains se font matraquer, d’autres se filment en commettant des actes racistes ou encore se font tuer, enfin, certains confondent démocratie et autocratie. Ça vous semble familier ? C’est normal ! P h o t o : h t t p s : / / w w w. a l l o c i n e . f r / f i l m / f i c h e film_gen_cfilm=130085.html

idées ni les mêmes buts, et qui pourtant sont forcés de collaborer pour leur acquittement. C’est un vieux ressort, et pourtant ça marche encore : l’évolution de la relation des différents protagonistes est crédible et encourageante. L’opposition entre les personnages interprétés par Eddie Redmayne et Sacha Baron Cohen est même, à mon sens, un des points forts du film.

C

Ce film est aussi une histoire d’amitié, de valeurs, de croyance en une valeur plus importante que notre liberté individuelle. Le contexte de la guerre du Vietnam, quoiqu’omniprésent, se fait presque oublier au profit de la problématique du racisme et de celle du procès politique, qui sont véritablement les sujets centraux du film. Un détail qui n’est pas sans importance, à mon avis : tout le film est teinté d’un humour ironique totalement adapté à l’absurdité du procès.

es problèmes actuels se reflètent à peu de chose près dans The Trial of the Chicago Seven, nouveau film d’Aaron Sorkin, maître des dialogues aussi aiguisés qu’une lame, disponible sur Netflix. Une problématique actuelle ? Pas forcément. Ce drame judiciaire relate le procès de huit individus arrêtés suite aux manifestations contre la guerre du Vietnam de 1968. Sans en dire plus, la manifestation ne se déroule pas comme prévu : les huit protagonistes du film se retrouvent arrêtés et jugés du fait de leurs actions. Le film dégage de fortes émotions et, dès le début du film, nous sommes outrés par l’injustice du procès et étonnés qu’une telle parodie d’intégrité ait pu exister à un moment de l’humanité. C’est un des critères qui rend ce film appréciable : l’envie que l’on a de prendre parti pour ces personnages, de s’insurger contre ce procès dont l’issue est déterminée avant même son commencement. C’est une recette vieille comme l’histoire du cinéma : des personnages qui ne s’entendent pas et qui n’ont pas les mêmes

À noter : l’interprétation réussie de Sacha Baron Cohen (comme des autres acteurs), plutôt habitué aux rôles comiques (voire grotesques) qui convainc sans problème. Mark Rylance, qui interprète l’avocat principal, fait également un travail remarquable. Si la problématique des droits sociaux ou simplement l’actualité vous intéresse, ou encore si vous avez envie de retrouver le sublime Eddie Redmayne, ou tout simplement de passer un bon moment, ce film est fait pour vous !

Livre

Le quai de Ouistreham – Florence Aubenas

Par Clara

J

Bien qu’indispensables à l’équilibre de nombreux ménages, les travailleuses domestiques sont victimes d’exploitation et de discrimination. Afin de saisir cette réalité, la célèbre journaliste Florence Aubenas s’est immiscée dans le monde du travail précaire. Un récit autobiographique poignant à travers lequel l’auteure accompagne le quotidien de ces femmes.

ournaliste de formation, Florence Aubenas s’est essayée à un exercice déjà réalisé par plusieurs auteurs : tout plaquer afin de s’introduire dans une réalité lui étant devenue impossible à saisir. Son seul objectif ? Se mettre dans la peau d’une femme ayant comme seul et unique diplôme un baccalauréat, tout en conservant sa véritable identité. Par chance, cette dernière ne fut démasquée qu’à une seule reprise. Pour réaliser son expérience, elle a choisi la ville de Caen en Normandie, région durement touchée par la crise économique de 2009. Le récit débute de la manière suivante : Après avoir postulé à plusieurs annonces, mais sans succès, une agence pôle emploi lui propose un travail en tant que femme de ménage. Ses débuts dans le milieu sont difficiles : la vulnérabilité dont est victime la catégorie des travailleuses domestiques la heurte très rapidement. Impossible de trouver un contrat à durée indéterminée, ni des conditions de travail décentes. La seule solution pour subvenir à ses besoins est d’enchaîner les petits boulots à gauche et à droite, le tout pour un salaire

qui frôle la misère. Bien que mettant en évidence cette dure réalité, le récit est principalement alimenté par de belles histoires et aventures humaines. Il invite le lecteur à découvrir ce milieu de l’intérieur. À l’heure actuelle le constat est le suivant : 90% des travailleurs domestiques sont des femmes issues de l’immigration. Leur peine est donc double : en plus d’être femmes, elles sont étrangères et donc victimes à la fois de sexisme et de racisme. Les hommes, bien qu’étant minoritaires, subissent eux aussi les travers de ce secteur. L’hiver approchant à grand pas, la période est idéale pour démarrer la lecture de ce document exceptionnel. Étant donné que ce cher Covid a décidé de mettre en péril les festivités de fin d’année, une solution est de s’asseoir au coin du feu accompagné d’une boisson idéalement bien chaude et de se perdre dans une lecture passionnante afin d’oublier le quotidien qui depuis maintenant trop longtemps nous enlève nos proches, et nous empêche de rêver.


9

Critiques Mauvais

Moyen

Bon

Très bon

Un chef-d’oeuvre

Filmographie

L’oeuvre de Darren Aronofsky

Par Gus

Obsédé par l’obsession, névrosé contant les névrosés, Darren Aronofsky est un auteur aussi violent que fascinant, dont la filmographie parvient à trouver un équilibre subtil entre chaos et perfection.

C

urieux, traumatisé, terrassé par la tristesse (deux fois), fasciné, déçu et enfin hanté. Ces sentiments qui m’ont envahi à la fin, respectivement, de π, Requiem for a Dream, The Fountain, The Wrestler, Black Swan, Noah et mother ! . Très loin d’être des œuvres faciles ou forcément plaisantes, les films d’Aronofsky sont indéniablement marquants. En bien ou en mal, de façon agréable ou effrayamment désagréable, ces œuvres sont toutes (à l’exception de Noah) d’une puissance émotionnelle, et d’un impact rare. Impossible d’oublier le montage épileptique et cauchemardesque de Requiem for a Dream. La beauté violemment tendre de The Fountain m’habite encore. La quête de perfection de Black Swan me questionne et me questionnera toujours, là où la profondeur thématique et métaphorique de mother ! me plonge dans une quête de réponse aussi obsessionnelle que le plus obsédé des personnages Aronofskien (et ce n’est pas peu dire).

De plus, au-delà d’être une succession de longs-métrages, la filmographie de Darren Aronofsky offre toute sa grandeur à ceux qui auront le courage et la détermination d’en explorer la totalité, faisant de lui un authentique auteur. Bien que relativement grand public pour un auteur, Aronofsky reste un cinéaste difficile à aborder. Son style visuel travaillé mais relativement sobre contraste avec ses récits impossibles à apprécier au premier degré, et dont la complexité narrative et émotionnelle pousse à des analyses lentes et approfondies. Malgré tout, ce que ses films demandent en investissement et en énergie, ils le rendent en émotion brute et en intelligence hypnotisante. Comme un effort sportif intense et douloureux, le visionnage d’un film d’Aronofsky est rarement un moment léger à passer, et pourtant. La satisfaction d’être arrivé au bout, en en ayant retiré tant construction personnelle qu’épanouissement dans la durée et la dureté, est un sentiment fort que seule l’œuvre d’un artiste abouti peut procurer. Artiste. Assurément un terme que l’on peut associer à Darren Aronofsky. Un homme avec ses codes, ses obsessions et ses obsédés, sa vision du monde, son univers qui ne sont pas forcément plaisants, mais systématiquement enrichissants à découvrir.

Livre

Je te promets la liberté – Laurent Gounelle

Par Nathan

A mi-chemin entre la fiction et la psychologie, ce roman nous emmène à la rencontre des 9 personnalités qui composent le genre humain. Sybille Shirdoon, l’héroïne de l’histoire, a une semaine pour redresser la barre du bateau-restaurant qu’elle dirige. Problème : elle ne possède pas les qualités attendues d’un leader d’équipe. Pour sauver sa place, Sybille décide de changer de personnalité. Au fil du récit, elle va se rendre compte que ce n’était peut-être pas une bonne idée.

1964, Lyon. Sybille Shirdoon, directrice du PygmaLyon, est mal en point. Les mauvaises nouvelles lui tombent dessus. L’investisseur du bateau lui a posé un ultimatum. Elle a dix jours pour lui montrer qu’elle est capable de diriger l’équipe. En parallèle, la relation avec son compagnon a du plomb dans l’aile. 2018, Lyon. Sam Brennan, journaliste pour le Newsweek, rencontre la désormais célèbre directrice du PygmaLyon, qui git au fond du Rhône depuis 50 ans. Lui se définirait comme une personnalité à cheval entre les type 1, 4 et 6. Elle possède une personnalité de type 5. C’est une femme emplie de doutes, prévoyante à l’extrême et peu sûre d’elle. Bref, pas vraiment ce qu’on attend d’un chef habituellement. Le bateau-restaurant qu’elle gère est en piteux état, tout comme son équipage.

Seulement voilà, donner des ordres et déléguer, ce n’est pas son fort. Désespérée, elle souhaite modifier sa personnalité. Elle consulte donc un homme mystérieux à cet effet. Pourquoi l’aide-t-il ? Sybille n’est pas au bout de ses surprises… « Quelle que soit notre personnalité, l’existence nous apporte le contraire de ce que nous cherchons désespérément à obtenir » Au-delà des péripéties vécues par l’héroïne, c’est la finesse des analyses psychologiques qui transparait. L’auteur arrive à nous faire ressentir chaque émotion traversée par les personnages. Il nous propose une remise en question. Nous avons tous en nous des imperfections. Souvent, seules les personnes qui nous ressemblent sont capables de les comprendre. Ces imperfections, nous devons les accepter. Évidemment, ce n’est pas facile. Instinctivement, tout être humain souhaite atteindre un certain degré de perfection. Là est notre erreur. Cette quête est vaine. Être libre, c’est nous accepter, avec nos qualités et nos défauts. C’est donc un message résolument humaniste que l’auteur de Je te promets la liberté essaie de nous transmettre au travers des 345 pages de son roman à suspense. image: calmann-levy.fr


LA PETITE GAZETTE Entendez-moi rugir Nous sommes dans les locaux de l’asbl Gratte. L’équipe de l’Étincelle vient tout juste de faire la connaissance de ses différent.e.s affilié.e.s. Parmi tout ce monde se trouve Par Corentin, 33 ans, qui, lorArnaud squ’on lui demande quel sujet lui tiendrait à cœur pour son article, répond du tac au tac : Le roi lion !

S

’il y a en effet un film qui a marqué Corentin, c’est bien celui-ci. Dès son premier visionnage, il a développé, sans pour autant être un fan inconditionnel de Disney, une vive passion pour ce qu’il estime être « le meilleur de tous les films ». Ayant vu dix-sept fois la version 3D, pouvant regarder l’un des films deux trois fois en un jour, suivant la série La garde du roi lion assidument, il se montre intarissable pour décrire les moindres détails du film, des lieux où il se déroule, des personnages, et j’en passe. L’abondance de lieux différents (la terre des lions, la terre interdite, l’arbre de vie, etc.), offrant, outre une palette tout à fait remarquable de paysages, un cadre bien établi où situer les différents personnages et le déroulement de l’histoire. Ainsi, une véritable variété est à l’œuvre. De l’espoir et la sensation de béatitude de l’arbre de vie, où se trouve Rafiki, en pas-

10

sant par la majestuosité des terres des lions, par le feu et la violence des terres interdites, séjour de Scar, ce sont autant d’émotions diverses et variées que nous offre à vivre ce chef-d’œuvre. En parlant de Scar - bien que Corentin considère chacun des personnages comme inoubliable -, il doit reconnaitre que l’antagoniste se distingue particulièrement : grandiloquent, fourbe, retors et infect, il constitue à bien des égards le méchant idéal. Un vrai criminel. Mais il n’y a pas que de vilenies au royaume des animaux. L’on peut évidemment compter sur Timon et Pumba, qui peuvent se targuer d’être les protagonistes faisant le plus rire Corentin. Le roi lion, c’est aussi de magnifiques musiques, qui se maintiennent encore et toujours à travers les générations, à travers les différences. De la joie, de l’amour, de la tristesse. Car, s’il y a bien une chose à retenir c’est que, en dépit du «temps qui nous brise les épaules », en dépit de l’altérité qui nous sépare tous.tes et crée notre richesse, les films, les romans, la poésie, le théâtre, les vidéos, la musique… tout cela se joue de qui nous sommes et force au dénudement le plus fondamental. Nous sommes tous.te.s humain.e.s face à ces œuvres. Il ne saurait en être autrement. Alors enivrez-vous, enivrez-vous sans trêve.

Différents, pas incapables

Par Soline

Morgane souffre d’un handicap mental léger. Pour elle, fermer une enveloppe, se concentrer sur plus d’une chose à la fois, répondre au téléphone ou gérer ses émotions peut s’avérer compliqué au quotidien. Ces difficultés ne l’empêchent pourtant pas d’avoir des rêves, des objectifs et un travail dans une société depuis bientôt cinq ans.

C

ette jeune femme travaille à l’INBW, une entreprise qui gère la gestion des eaux et des déchets dans le Brabant wallon. Elle s’occupe d’encoder des informations dans des logiciels comme Word et Excel et de préparer la salle de réunion. Elle en est convaincue : ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on ne peut pas avoir de travail. Pour en arriver là, elle a la chance de pouvoir compter sur de nombreuses personnes et des organismes qui l’aident dans son parcours. Parmi ces organismes, l’asbl “Exception” à Nivelles, qui offre un service d’accompagnement pour personnes adultes en situation de handicap. Cette asbl permet de trouver un travail, un logement et des aides de base. Pour la recherche d’emploi, il est également possible de se tourner vers les services clientèles Forem de différentes villes. Leurs conseillers et formateurs offrent une aide précieuse pour identifier les compétences des personnes et renseigner sur les différentes formations possibles. Pour le travail au jour le jour, Morgane est accompagnée de Noémie, une job coach de l’ISBW (Intercommunale sociale du Brabant wallon). Elle l’aide pour les logiciels et pour continuer à s’améliorer. Morgane a trouvé son premier logement dans la maison Herbatte, avec d’autres

jeunes handicapés. Elle y a appris à cuisiner, à faire tourner une machine à laver et à ranger et nettoyer une chambre. Elle vit désormais dans son propre appartement, aidée du « Val des Coccinelles », un service d’accompagnement pour adultes handicapés mentaux qui vient à domicile. À toutes les personnes qui comme elle souffrent d’un handicap, Morgane voudrait dire qu’il ne faut pas écouter ceux qui disent qu’on n’est capable de rien. Si on nous pousse, qu’on nous guide et qu’on nous soutient, on peut au contraire faire beaucoup de choses. Aux entreprises, elle voudrait demander d’oser le handicap. Oser engager des personnes différentes et leur laisser une chance. On est tous différents, mais pour découvrir les vraies personnes, il ne faut pas s’arrêter à la manière de s’exprimer, à la couleur de peau, ou à la religion, mais plutôt aller plus loin que le physique et le mental.


11

LA PETITE GAZETTE Handikaps, l’intégration au cœur d’un projet

Six mains, trois inconnus et des dizaines d’idées, cet article est une rencontre, une discussion, un partage et, surtout, une invitation à célébrer la différence comme une des plus grande richesse de notre société.

L

e 16 novembre prochain, nous fêterPar ons, comme chaque année, la journée Erin mondiale de la tolérance. À Louvain-la-Neuve, cette valeur fondamentale est au cœur d’une myriade d’initiatives et de projets qui œuvrent chaque jour pour un monde plus accueillant, tolérant et inclusif. L’intégration et la sociabilisation des personnes en situation de handicap est, notamment, une cause importante qui est défendue par divers organismes néolouvanistes et par plusieurs kots-à-projet comme les Granz’ensemble, le Gratte, la Cognée et le Levant.

jet, c’est surtout la gentillesse du kot que Viorel admire le plus : « J’y passe la plupart de mon temps depuis plusieurs années et je m’y suis toujours senti intégré. C’est comme une deuxième famille. » Ainsi, les différents organismes et kots-à-projet de Louvain-la-Neuve œuvrent quotidiennement pour permettre l’inclusion et la sociabilisation des personnes en situation de handicap dans la vie quotidienne. Par les diverses activités proposées, ils nous offrent à tous l’opportunité de rencontrer des personnes étonnantes et de tisser, tout en s’amusant, des liens sincères.

Sorties à vélo, natation, parc d’attraction… Certaines associations, dont l’ASBL Gratte et les kots-à-projet du même nom, organisent des activités visant à la sociabilisation des personnes en situation de handicap et des personnes valides. « Je préfère les activités sportives, car les montagnes russes, ça fait vraiment peur ! », confie Vincent, participant assidu. « Grâce à ces activités, je rencontre toujours des personnes très sympathiques avec lesquelles je me sens bien. Je m’amuse beaucoup et ça me permet de me défouler. », ajoute-t-il. Viorel, lui, est particulièrement proche du Levant. Passionné par ce projet aux multiples facettes, il connait leurs activités sur le bout des doigts. « Tout au long de l’année, ils organisent des activités avec les résidents de l’Arche et d’Agapé, deux institutions de la région, et avec l’école les Fantastiques. Le kot organise aussi des événements comme le Handicap Got’s Challenge. » Mais, au-delà de leur pro-

Nos lieux coups de cœur à Louvain- la- Neuve

Par Emma

Avec Elizabeth, nous avons décidé de vous présenter quatre lieux que l’on affectionne particulièrement sur notre campus. Ici pas de description du podium de la petite casa ni des locaux du Gratte. Ceux-là, on vous en a déjà probablement assez parlé.

1) Musée L

C

omme indiqué dès l’entrée : « Le Musée L n’est pas un musée comme les autres : c’est un lieu d’échange et de vie, dédié à l’émotion et à l’exploration.». Peintures, sculptures et animations s’y associent à merveille. Les thématiques abordées sont multiples, elles traversent toutes les époques et éveillent nos sens. Particularité inédite : il s’adapte aux différences de ses visiteurs en proposant une découverte sur mesure. Elizabeth a participé à une visite pour les malvoyants. « C’était une expérience très intéressante, la musique décrivait les tableaux et on pouvait toucher des sculptures avec des gants spéciaux ».

2) Parc de la source Moins connu mais plus charmant que notre lac légendaire, le parc de la source est une agréable bulle verte située en pleine centre. Ses qualités sont nombreuses : on peut y lire, y manger ou toutes autres activités relaxantes. C’est très plaisant de s’y rendre car il est bien aménagé, bien entretenu et il y a assez d’espaces. Les parents peuvent y laisser les enfants sans crainte. Bien qu’on l’affectionne toutes les deux, on regrette le manque de fleurs, qui ajouteraient de la gaieté ainsi que la présence d’un marchand de glaces pendant les chaleurs (oui, on est gourmandes). 3) Le Guapa de l’esplanade Le point commun entre une canicule écrasante et une journée shopping à l’Esplanade un peu trop longue ? Il faut impérativement prendre un Guapa pour aller mieux ! Les connaisseurs ne sauront qu’acquiescer. Concrètement, il s’agit du seul magasin du centre commercial où il y a toujours une file. Oui, le Guapa est victime de son succès. Sa recette magique ? De délicieux smoothies bien frais ! Elizabeth vous conseille le clas-

sique « Strawberry Squeeze » composé de fraises, d’oranges, de pommes et de bananes. 4) Bois des Rêves Situé en bordure de la ville, le bois des Rêves est un lieu charmant qui conquiert petits et grands. Cet espace de loisir est composé de piscines, d’une plaine de jeux mais aussi de zones pour faire des barbecues et d’un sentier de balade. L’idéal est d’y aller en famille ou entre amis. Elizabeth a passé de nombreux étés au domaine et y a de super souvenirs d’enfance. Elle vous conseille la piscine où elle affectionne particulièrement le champignon-douche et vous met en garde contre les glissades en toboggan avec la chaleur : son postérieur s’en souvient !


12

Ultime bafouille La fin des haricots

Par Arnaud

B

L’été s’étiole, les fruits blettissent, le mercure a le cœur bien bas… Non contents de devoir à nouveau savourer les délices enivrantes du ciel qui nous crache dessus, du froid qui nous mord toujours plus fort, voilà que même la chaleur des bars, des autres êtres nous est interdite. Confession d’un lardon du siècle, qui, face à la perte de gout des gens par la maladie, a perdu celui de la vie dans ce monde étranger.

on, je ne suis pas soupe au lait moi, mais là, il faut reconnaitre qu’on nous prend un peu pour des jambons. C’est sûr, c’est sûr, ce ne sont pas des queues de cerises ces choses-là, et faudrait veiller à pas se payer leur pomme. Mais tout de même, au temps des cerises, on était loin de s’imaginer se prendre un tel pruneau dans la poire. D’accord, les gens ont été pris au dépourvu. D’accord, une certaine pâtisserie estime que le monde est en guerre contre ce fléau – enfin, il faut dire que ça tourne au vinaigre cette histoire, on pourrait dire que l’occupant c’est plus le gouvernement qu’autre chose. Eh oui, ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère ! Je ne veux pas mettre les pieds dans le plat, mais faut quand même

pas avoir inventé la machine à cintrer la banane pour imposer un couvre-feu. Je veux bien qu’on ne fasse pas d’omelette sans casser des œufs. Mais bon, la payer à un tel prix ton omelette, c’est fort de café. Alors on ne fait pas d’omelette, et c’est très bien. Tiens, l’autre jour, j’en entends une depuis ma coupe, une restauratrice manifestement, qui n’avait vraiment pas l’air dans son assiette – faut dire qu’elle devait en avoir ras-le-bol de tout ceci. Je l’écoute dire comment elle a veillé au grain pour que tout soit appliqué dans le respect le plus strict. Et c’est pas rien hein ; il faut encore gagner son beurre malgré la réduction de place, puis il faut revoir tout un système. Bref, non pas que je veuille me mêler des ognons des autres, mais quand je vois à quel point ils ont pédalé dans la semoule pour se maintenir, et ce qui leur tombe dessus, j’ai l’impression qu’on les a bien roulés dans la farine. Non, décidément, je ne mange pas de ce pain-là, moi. Comment veux-tu qu’on garde la banane alors qu’on nous fait boire le calice jusqu’à la lie ? Oh que non, foi de morue, je refuse de me laisser pourrir dans la solitude morne de ce cadre étouffant. Tant pis si les autres me regardent avec des couteaux dans les yeux pour avoir enfreint la norme. Je quitte mon lit douillet, mon lit visqueux. Je quitte mon bocal à condiments.

Kiss & Study A toi, Pandou du poulailler, tes petites oreilles nous font chavirer les coeurs. On espère bientôt pouvoir te picorer ton petit cul. Signé Calvi et Cie. Le citoyen est beaucoup trop incestueux. Tout le monde se sera bientôt choppé. A défaut de pouvoir aller au JIMS, l’amnesty et le carpe travaillent leur relation de voisinage à merveille Il semblerait que l’Altérékot et la Cognée aient un petit faible pour Vaiana...

Horoscope facultaire THEO : Bligé de respecter les mesures de distanciation. AGRO : J’aurais jamais cru dire ça

un jour, mais l’odeur de votre salle me manque...

DROIT : Jupiter vous félicite : vous

êtes les seuls à ne pas vous emmêler entre les différents codes.

EPL : Pas de baptème, pas de bleus. Pas de bleus, pas de nettoyage du commu. Pas de nettoyage du commu... Pas de nettoyage du commu. LOCI : Jour 30 : en manque de projet, les individus construisent la maquette de LLN en Lego et en Kapla. FIAL : Veni, vedi, rien compris.

LSM : Le portefeuille, ça dit quoi? PSYCHO : Jupiter a une question: « ça devient dur de trouver des enfants/familles/personnes à analyser n’est-ce pas ? » FSM : Pluton est perplexe, elle essaye de lire dans les astres comment se dérouleront vos examens mais définitivement elle n’y arrive pas : comment réussir un examen de massage en distanciel ? SCIENCES : Avouez que ce confinement vous fout le seum, plus question de pouvoir vous vanter que vous avez cours “dans le haut de la ville”... Eh ouais poto désormais le cours c’est dans ton lit, comme tout le monde. ENCBW : Quelqu’un a dit stage ?

EPHEC : Tivement manger la chauve-souris n’était pas une bonne idée. CARDIJN : La S14 n’est pas si loin... Cette année, on ne pourra pas se réjouir de nous réfugier chez vous. Jupiter me dit à l’oreillette que 2021 est votre année ! IAD : Neptune a voulu vous entraîner au stop motion, amusez vous bien! INFI : On pourrait faire le même que l’ENCBW mais pour vous, c’est moins marrant... ESPO : On vous apprend aussi à faire des powerpoint pour présenter l’avenir du pays ?


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.