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Plus de cent ans au service de l’écosystème vaudois

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C’est une maison bleue, adossée à la colline… Rien à voir cependant avec le « San Francisco » de Maxime Leforestier : on vous parle ici de l’avenue d’Ouchy, où la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie a établi son nouveau siège en 1970, quittant alors le centre de Lausanne. Cette année 2023 revêt une saveur particulière pour la CVCI, puisqu’elle célèbre ses 125 ans d’existence. Sa création remonte officiellement au 26 juin 1898 avec la fondation de l’Union Vaudoise du Commerce et de l’Industrie (UVCI).

Mais n’allons pas trop vite dans ce retour dans le passé : l a Société vaudoise du commerce et de l’industrie a été fondée en 1859. Bien que résolument lausannoise, elle contribua, dans les années 1870, à la création de l’Union suisse du commerce et de l’industrie (Vorort). Des sociétés sœurs sont alors apparues à Sainte-Croix, à la Vallée de Joux, à Vevey et à Nyon. Ensemble, ces groupements ont fait naître en 1898 l’Union vaudoise du commerce et de l’industrie, qui devint le correspondant vaudois d’organismes faîtiers suisses et se dota d’un organe délibérant, la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie. C’est dans ce cadre que fut fondée, en 1918, l’Association des industries vaudoises (AIV), institution patronale, vouée aux questions relevant des relations du travail, qui se rendit autonome en 1930.

A L’ORIGINE DU COMPTOIR

Pour les questions spécifiquement économiques, la Chambre de commerce devint, à partir de 1948, l’organe de liaison des grandes entreprises vaudoises, où se retrouvaient les sociétés de l’industrie, du commerce de gros, les importants détaillants comme l’Innovation, les banques, les assurances. C’est à la Chambre du commerce, dirigée alors par

Eugène Failletaz, que l’on doit la création du Comptoir suisse, puis du bureau romand de l’Office suisse d’expansion commerciale.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le secrétariat permanent de la Chambre de commerce multiplie les démarches pour maintenir au Canton son rôle de carrefour routier et ferroviaire. Il participe à l’action pour le percement du tunnel routier du GrandSaint-Bernard, il veille alors aussi aux liaisons routières avec la Franche-Comté, au développement du port franc de Chavornay.

En 1948, la CVCI devient l’Union vaudoise du commerce, de l’industrie et des métiers (UVACIM) formée désormais de trois composantes : les sociétés industrielles et commerciales locales (SIC), la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie et la Chambre des métiers regroupant les associations professionnelles. En 1964, la CVCI reprend sa liberté et se sépare de l’UVACIM. En 1966, elle fusionne avec l’Association des industries vaudoises (AIV), créée en 1917.

Une Ann E Charni Re

L’an 1970 constitue indéniablement une année charnière dans l’évolution de la Chambre. Hormis le fait qu’elle quitte ses bureaux situés non loin du Grand-Pont pour s’installer dans ses locaux actuels, à l’avenue d’Ouchy 47, elle lance une enquête conjoncturelle qui, au fil des ans, va devenir une référence dans le domaine et un précieux indicateur de la santé de l’économie vaudoise. Elle crée en outre Loginco en 1971, la Coopérative du logement pour l’industrie et le commerce. En 1976, avec les autres Chambres de Suisse latine, la CVCI pose les bases du Fichier industriel romand et tessinois (FIRTI), qui recense toutes les entreprises industrielles des cantons partenaires.

En 1989, la CVCI s’associe avec les mêmes partenaires pour créer Info-Chambres, une structure qui débouchera ultérieurement sur l’Euro Info Centre Suisse, Lausanne.

FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE L’ÉCONOMIE

En dehors de ses activités de soutien à ses entreprises membres, la CVCI se montre active sur le plan politique pour faire entendre la voix de l’économie auprès des autorités fédérales et cantonales. Dans la foulée du rejet de l’Espace économique européen (EEE), le 6 décembre 1992, elle lance l’année suivante un vaste programme de revitalisation de la place économique vaudoise, notamment une série de mesures en faveur de la création d’entreprises. Ce programme débouche notamment sur la création de l’Association vaudoise pour la promotion des innovations et des technologies (AIT), aujourd’hui remplacée par Innovaud, en 1994, sur la création de la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) au cœur du site du Parc scientifique de l’EPFL et, en 1995, sur la fondation de l’association Genilem. Ces entités visent à favoriser le lancement et le développement de jeunes entreprises prometteuses. L’antenne lausannoise de Genilem prend ses quartiers dans les bureaux de la CVCI en 2006. Présente sur Internet dès 1995, la CVCI participe très activement à la création, en 1997, de Swissfirms SA, qui vise à promouvoir le potentiel économique de notre pays dans le monde entier.

Toujours soucieuse d’être proche des préoccupations de ses membres, la Chambre crée en 2006 le Business Club, réseau dédié aux dirigeants et entrepreneurs actifs sur le canton de Vaud, et formalise ainsi son engagement dans les réseaux professionnels. Cette année-là, elle participe également à la création du règlement suisse d’arbitrage international et, en 2007, au règlement suisse de médiation commerciale. Toujours en 2007, la CVCI prend part à la mise sur pied de la Fondation d’accueil de jour de la petite enfance.

En 2008, la CVCI met en place la première comparaison fiscale avec la brochure intitulée « Fiscalité vaudoise : comparaisons intercantonales ». En 2010, elle crée Inter -

TEXTE JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL

JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK national Link dans le but d’intégrer les entreprises multinationales et leurs employés internationaux dans le tissu économique local. Elle réalise en outre chaque année une étude économique.

Un R Le Essentiel

Cet anniversaire est pour la Chambre l’occasion de rappeler qu’elle joue un rôle essentiel dans l’écosystème vaudois depuis plus d’un siècle. Auteur d’un livre sur l’histoire de la CVCI en 1924, le Dr Jean-Charles Burnens, ancien secrétaire de la Chambre, concluait son ouvrage en ces termes : « En contribuant au développement du commerce et de l’industrie du pays, dans l’ordre, la concorde et la paix, en luttant de toutes ses forces contre les théories, trop actuelles hélas, de désorganisation sociale ou contre les principes opposés à une économie nationale, saine et productive, la Chambre de Commerce Vaudoise a fait acte de patriotisme ardent et éclairé. Elle saura poursuivre son œuvre dans l’avenir, comme par le passé. » Ces lignes restent d’actualité.

UNE CHAMBRE DE COMMERCE, C’EST QUOI ?

L es nombreuses activités que déploie une Chambre du commerce restent quelque peu méconnues du grand public. L’origine de ces Chambres remonte à l’époque romaine. Dans chaque ville, les forums avaient pour but de favoriser le développement des affaires en offrant aux acteurs économiques un terrain neutre et différentes facilités, telles que des intermédiaires financiers ou de transports. L’objectif consistant à soutenir l’essor du commerce et de l’industrie a constitué et constitue toujours le moteur des activités des Chambres de commerce dans le monde entier. La première d’entre elles s’est créée il y a plus de 400 ans, en 1599, à Marseille.

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