

epuis la manifestation syndicale contre le 4 e paquet ferroviaire devant le parlement européen en 2014, l’UNSA-Ferroviaire se prépare activement aux évolutions du marché ferroviaire. Par son travail et son réseau de militants, elle défend les intérêts des cheminots comme ceux des travailleurs du rail. Malgré cela, notre organisation syndicale s’est toujours positionnée contre l’ouverture à la concurrence… non par dogmatisme, mais par pragmatisme !
Didier MATHIS
Secrétaire général
Nous ne cesserons de souligner les conséquences désastreuses que provoquera cette concurrence. Il suffit de voir la situation de certains de nos voisins européens pour s’en convaincre. D’autres choix politiques sont possibles. Un très bon exemple est celui de la région Occitanie. La nouvelle convention d’exploitation TER 2023-2032 vient d’être signée par la région présidée par Carole Delga. C’est un symbole fort, car cette durée de dix ans réaffirme la volonté de ne pas ouvrir les lignes régionales à la concurrence. La politique de mobilités de cette région a toujours été favorable au mode ferroviaire et à l’opérateur historique. Cela ne l’empêche pas d’être très exigeante avec l’exploitant SNCF Voyageurs, en termes de qualité de service.
Les chiffres-clés de cette convention reflètent des orientations ambitieuses : un budget de 4 milliards d’euros, un objectif de 100 000 voyageurs quotidiens le plus tôt possible, une offre TER augmentée de 24 %, des places supplémentaires quotidiennes en hausse de 27 %, une diminution de 25% du taux de retard des TER et de 9% de celui de suppression des circulations. La convention prévoit de plus fortes pénalités en cas de non-respect des objectifs prévus.
Le contrat met l’accent sur le maintien d’une politique tarifaire attractive. En effet, l’AO affiche les tarifs les plus bas de France pour un accès facilité aux mobilités. Il prévoit également le maintien de la présence humaine à bord des trains et des gares car, selon la région, le renforcement de la sécurité et de la sérénité des voyageurs est au cœur de ses objectifs.
« Le rail est la colonne vertébrale de notre politique des transports. Il est le meilleur argument en termes de lutte contre le réchauffement climatique, de sécurité. [...] Que chacun ait la possibilité, quels que soient ses moyens, de se déplacer librement sur le territoire est une question essentielle pour nous », a commenté Carole Delga.
L’UNSA-Ferroviaire espère que cette vision sera un exemple pour les autres régions.
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Remerciements
L’UNSA-Ferroviaire remercie vivement tous les annonceurs qui ont contribué à la réalisation de ce magazine.
Tirage
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Version digitale : 20.000 exemplaires
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01 58 64 12 72
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page 01 Éditorial
par Didier MATHIS, secrétaire général
page 02
Sommaire
pages 03 → 05 2023, résolutions ou vraies solutions ?
par Fred PORCEL, expert fédéral
pages 06 → 07
Composteurs en gare, la fin d’une époque
par Gilles DONTENVILL, secrétaire fédéral
pages 08 → 09
Le forfait mobilités durables est mis en place à la SNCF : merci l’UNSA ! par Fabrice CHARRIERE, Gilles DONTENVILL et Fred PORCEL
page 10
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La Com de l’UNSA-FERROVIAIRE fait peau neuve par l’équipe du Pôle Dev Com
pages 11 → 12
La Cité du Train à Mulhouse
par Séverine JERNASZ et Catherine WALISZEK
Il y a quelques semaines, dans le TGV vers Paris que j’ai emprunté des centaines de fois depuis mon entrée à la SNCF, je réalisai que les paysages que je connaissais par cœur avaient de bonnes chances de disparaître.
petit feu, c’est le cas de le dire, si les décideurs ne prennent pas à temps les mesures nécessaires pour ralentir le réchauffement du climat. Ou beaucoup plus vite, si les dictateurs du 21e siècle continuent à vouloir surpasser leurs prédécesseurs. Que des hommes, vous aviez remarqué ?
L’histoire n’a pas retenu de dictatrices. Peut-être Catherine de Russie, déjà, qui reste toutefois une pâle copie de ses homologues masculins. Le féminin pour « tyran » n’existe pas. Quand j’entends parler de compétences et de méritocratie, comment dire...
Grâce à eux, il flotte en cette fin d’année comme un parfum de fin du monde. Pas au sens strict, encore que. Je pense à celui que j’ai connu, où l’avenir était prometteur, enviable, meilleur. Même le président Macron s’y est mis, annonçant la fin de l’insouciance, de l’abondance.
Bla bla bla... Pour les citoyens, c’est sûr. Pour ses sponsors, ça l’est moins : grâce à lui et ses clones libéraux, ils n’ont jamais été aussi riches, le monde est à leur service.
Côté climat, la Terre, bonne fille, ne lance pas toutes ses forces dans la bataille. Elle prévient, multiplie les ouragans surpuissants, les sécheresses interminables, brûle deux millions d’hectares ici, trois là, inonde un pays, teste de nouveaux virus, efface l’Arctique de nos cartes... avant de se calmer pour revenir plus fort, plus tard. On ne pourra pas dire qu’on n’a pas été prévenus. Les décideurs décident, enfin... Heureusement, imitant les écologistes qui depuis 30 ans relaient les recommandations du GIEC, les politiques semblent avoir enfin compris que protéger l’environnement est une bonne idée. Compris ? J’en doute. C’est plus probablement parce que leurs sponsors transfèrent leurs sources de profits vers du renouvelable, qu’il faut maintenant promouvoir pour passer à la caisse. Pour ça, Homo Conso doit changer ses habitudes. Ça ne devrait pas être trop difficile. Après tout, il n’est pas anti écolo : le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, la montée des océans, bien sûr que ça le préoccupe. Même le retour du fascisme et la
guerre en Ukraine. Mais après le resto avec ses copains, sa prime de fin d’année, ses vacances, son abonnement à Netflix, le contrôle technique de sa voiture, l’iPhone 14 , sa story Insta, les promos sur Lastminute, la coupe du monde de foot, les soldes chez Zara, le mariage de Nabilla, les vidéos TikTok, son rendez-vous chez le dentiste, où il a laissé ses clés, le forfait 5 G de B-and-You et enfin, qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
N’importe quoi pourvu que ça mousse C’est sûr qu’avec un programme pareil, être écolo, c’est compliqué. Du coup, il ne retient que ce qui l’arrange, même si c’est n’importe quoi, pourvu que ça lui confirme qu’il doit surtout ne rien faire. Les voitures électriques ? Nan, ça pollue un max, en fait. Ah, le GIEC les recommande depuis vingt ans mais lui, il sait mieux que le GIEC. Arrêter l’avion ? Nan, ça sert à rien, les vols sont planifiés à l’année, que je monte dedans ou pas. C’est sûr. Mais à 80% de remplissage, ils ne sont plus rentables et les compagnies les suppriment. En attendant l’arrivée d’avions moins polluants, si on visitait l’Europe en train ? Nan c’est nul, y’a rien à voir. Ah, pourtant 800 millions de touristes y viennent chaque année.
Arrêter la viande ? Nan, c’est pas mon steak qui va achanger grand-chose. Pourtant le GIEC, encore lui, pointe l’impact catastrophique de cette industrie sur le climat et l’environnement, si on cessait de la financer ? Nan, les mesures individuelles ça sert à rien, ce sont les gouvernements qui doivent agir. Comprendre : surtout pas lui. Pourtant au final, chaque citoyen devra changer son propre mode de vie, il faut attendre que des lois nous disent de faire ce qu’on sait déjà ? Exactement ! N’importe quoi pourvu que ça justifie son égoïsme, parce qu’il ne peut pas avouer que le climat, la nature, la planète, l’avenir (des autres), comment dire... Il en parle, par contre, affectant de se soucier d’environnement, d’égalité, de partage, de mixité, jugeant en expert ce que les villes, les gouvernements, les entreprises, les autres devraient faire. Tout en participant les yeux fermés à un système obsédé par la croissance, dirigé par 90% d’hommes blancs, où personne ne s’applique la moindre des vertus qu’il prétend défendre.
Heureusement, Homo Conso ne décide de rien. Ce sont... les décideurs qui s’en chargent. Et ils s’y mettent : 600 milliards pour la transition en Europe, 350 aux USA pour l’instant qui s’ajoutent aux précédents et à une flopée de nouvelles règlementations.
Chaque jour ou presque, des mesures locales, nationales, internationales, incitatives ou coercitives, encouragent ou obligent Homo Conso à changer. Il croit qu’il a le choix, mais non : les villes se ferment aux thermiques, le réseau électrique impose la sobriété, les ressources se font rares. Finies l’abondance et l’insouciance, le 1% chasse désormais la poule aux œufs verts. Alors Homo Conso filera droit. Bien sûr, il attendra le dernier moment, fera comme s’il n’avait pas entendu, pour profiter encore un peu du monde d’avant. Que les autres passent devant, j’arrive ! Il est comme ça. Difficile de lui en vouloir, les décideurs ont attendu 50 ans pour écouter la science.
Et le train dans tout ça ?
Pour le transport de marchandises, les camions électriques sortent des gigafactories, leur carburant est dix fois moins cher que le fioul et ne cessera de baisser quand la crise sera passée, les chauffeurs risquent fort d’être ubérisés, voire supprimés, la digita-
lisation permettra d’optimiser chaque seconde de trajet et les finances publiques n’y mettront pas un sou. Avec un concurrent pareil, comment dire... Pour les transports de voyageurs, le GIEC recommande de les développer massivement en complément de mobilités individuelles décarbonées. Ça coûte cher. Il faudra se battre pour qu’ils aient droit à une part des milliers de milliards qui seront mis sur la table. D’ailleurs, la SNCF a enfin entendu l’UNSA-Ferroviaire et va mettre en place le Forfait mobilités durables, c’est une excellente nouvelle ! En attendant, pour 2023, promettre de perdre cinq kilos et d’arrêter de fumer, c’est bien. Diviser par quatre son bilan carbone, ce serait tellement plus durable…
Fred PORCEL – Expert fédéralVous connaissez le poinçonneur des Lilas ? Pas la chanson de Gainsbourg, le vrai, l’employé qui trouait les tickets de métro dans les années 50 ?
Il s’agit là d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
D’autant qu’il fut remplacé il y a près d’un demi-siècle par les composteurs, ces appareils devenus indissociables de nos gares et qui vont, les veinards, prendre leur retraite.
Si nous en parlons au passé, c’est parce que ces machines qui font partie du paysage ferroviaire depuis plus de quarante ans vont disparaître. Pour quelle raison ? Selon la SNCF, « Plus de 99% des titres de transport TGV-Intercités sont aujourd’hui digitalisés. Sur TER, seuls 4 % des titres nécessitent encore d’être compostés. En résumé, selon les lignes, 96 à 99 % des billets sont désormais numériques ». Maintenir ces bornes représenterait donc un coût important.
ans les années 80, après le préposé RATP à la perforation des petits bouts de carton, ➀ la SNCF déploya dans ses gares ses machines destinées à valider les billets de train. Plus exactement, les composter. Vous avez peut-être croisé, voire utilisé, la première génération de ces machines électromécaniques orange ➁ qui entaillaient le billet et y imprimaient le numéro du jour de l’année, ainsi qu’un code correspondant à la gare. Après vingt ans de presque bons et loyaux services, elles furent remplacées dans les années 2000 par les appareils électroniques encore en place, jaune vif, qui impriment le nom de la gare, la date, l’heure et pressent sur le billet un triangle en relief.
“Mesdames, messieurs, bienvenue à bord de notre train… Les personnes ayant rencontré des difficultés lors du compostage de leur titre de transport sont priées de se présenter au contrôleur lors de son premier passage.”
Valider son billet a longtemps été une étape obligatoire avant de monter dans le train. Il fallait le présenter à l’appareil d’un sens à l’autre, un peu à droite, un peu à gauche (surtout à gauche), le gigoter jusqu’à ce bruit libérateur : chlak ! Bon nombre de cheminots et de voyageurs garderont le souvenir de ce geste et ce bruit caractéristiques qui étaient déjà une invitation au voyage… Répété maintes et maintes fois par des millions de voyageurs, cet acte entrera bientôt dans l’histoire.
Selon notre estimation, il y en aurait un peu plus de 3000 sur le territoire national. Elles devraient donc progressivement disparaître des gares dès cette année. Des autocollants seront apposés sur les composteurs et les distributeurs de billets ➂ pour aviser les voyageurs. Il faut noter
➀ Pince à composter – Wikimedia Commonsque cette suppression des composteurs ne sera pas réalisée (pour le moment) sur les périmètres Transilien, TER Sud PACA et TER Nouvelle-Aquitaine (les régions administratives Sud PACA et Nouvelle-Aquitaine n’ayant pas autorisé la SNCF à les supprimer). Le démontage et le recyclage des composteurs sera assuré par l’Agence bâtiment énergie de la SNCF (ABE).
…Bonjour “Dématérialisation obligatoire” La numérisation de nos modes de vie a commencé dans les années 2000 avec l’avènement des ordinateurs et d’internet. Ce phénomène s’est accéléré avec l’arrivée des smartphones qui concentrent en quelques centaines de grammes une bonne part de ce que le numérique nous a apporté : audios, vidéos, photos, textes, stockage, vitesse de transmission des informations… Aujourd’hui, certains experts s’accordent à dire que plus de 50% de nos communications se font directement via internet (mail, réseaux sociaux, appels vidéo). Une étude menée par l’INSEE en 2021 précise que 93% des ménages français ont accès à internet (contre 99% aux Pays-Bas ou au Luxembourg, 95% pour la Belgique et 92% pour l’Allemagne). En 2021 toujours, 78% des particuliers utilisaient quotidiennement internet, une tendance qui devrait s’accentuer dans les prochaines années puisqu’ils étaient 92% à surfer quotidiennement chez les 16-24 ans. Il suffit d’observer nos enfants (les miens du moins) ou petits-enfants pour voir que si nous avons appris à nous servir de ces technologies, eux sont nés avec.
Si la fin des composteurs en gares est la fin d’une époque, elle ne ravit pas tout le monde, notamment les usagers qui n’ont pas encore commencé à utiliser les billets électroniques. La direction de la SNCF a ainsi déclaré que “les voyageurs qui envisagent de continuer à utiliser des billets papier devront aller voir le contrôleur de leur train pour vérifier la validité de leurs billets”. Encore faudrait-il que tous les trains soient pourvus d’un contrôleur et que ce dernier soit en capacité d’accomplir cette tâche supplémentaire.
En outre, la dématérialisation des titres de transport a apporté d’autres contraintes : alors qu’il y a quelques années encore, un billet de TER était valable deux mois, certains billets achetés sur internet ne sont plus valables que pour une date, un horaire et un train précis, qui doivent être sélectionnés à l’avance. En cas de changement de programme personnel, c’est tout un parcours que le voyageur doit accomplir pour modifier son billet.
Depuis quelques décennies, la numérisation de notre quotidien nous a apporté un confort certain, mais elle génère des contraintes qui pèsent parfois jusqu’à l’étouffement : obligation d’être connecté pour déclarer ses revenus, procéder à des opérations bancaires, remplir des formulaires, rédiger des demandes en ligne, contacter un SAV, etc. Et surtout, l’omniprésence du smartphone, ce soi-disant téléphone sans fil qui porte mal son nom, tant finalement nous avons tous son fil à la patte ! « À la SNCF, le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous. » Espérons que cet ancien slogan SNCF sera une nouvelle fois partagé par nos clients, les cheminots et les cheminotes.
ous vous proposons aujourd’hui un voyage dans le temps, pour revenir en 2015. Plus précisément le 17 août 2015, puisque c’est à cette date que fut créée la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Elle devait permettre à la France de lutter plus efficacement contre le dérèglement climatique et renforcer son indépendance énergétique, tout en garantissant un accès à l’énergie à des coûts compétitifs. Si la fin de cette dernière phrase pourrait faire sourire, retenons surtout que cette loi instaura l’ancêtre du Forfait mobilités durables : l’IKV (l’indemnité kilométrique vélo).
Dès 2015, l’UNSA-Ferroviaire relança la direction SNCF à de nombreuses reprises pour qu’elle mette en application les dispositions, non obligatoires, prévues dans cette loi.
Pour la première fois depuis la création du concours des Talents du vélo, une organisation professionnelle représentant des salariés se voyait décerner une Mention du Jury, au Sénat, pour son action en faveur de la reconnaissance d’un Plan de déplacement d’entreprise et la mise en place de l’indemnité kilométrique vélo au sein du groupe public ferroviaire SNCF. Cette organisation évidemment, c’est l’UNSA-Ferroviaire ! Depuis 2017, les ZFE (zones à faible émission) fleurissent dans les principales villes de France. Contraints également par les hausses de prix des carburants fossiles, ou –c’est autorisé– par conviction écologique, les modes de déplacement changent de plus en plus
vite au profit de mobilités plus durables. En témoignent les stations de vélos en autopartage ( free floating ) prises d’assaut depuis la rentrée 2022. Cette hausse du nombre d’usagers de mobilités légères encourage par la même occasion une intermodalité avec les transports publics. Le train notamment a le vent en poupe… Pour aider les cheminotes et cheminots qui le souhaitent, ou qui n’auront bientôt plus le choix, à se tourner vers les mobilités décarbonées pour se rendre à leur travail, l’UNSA-Ferroviaire n’a eu cesse depuis 2017 de réclamer l’instauration d’un forfait mobilités durables (FMD) à la SNCF.
En septembre 2022, pugnace et combative, notre fédération adressait un nouveau courrier à l’entreprise SNCF, cette fois au président Farandou, pour réclamer l’ouverture de négociations pour la mise en place du FMD à la SNCF. La direction répondit alors qu’elle acceptait ENFIN d’étudier les modalités de mise en œuvre d’un accord national ambitieux. Dans ce cadre, elle reçut notre organisation syndicale et entendit nos revendications et notre expertise
Ces négociations aboutirent à une première proposition d’accord FMD à la SNCF. L’avoir proposé à la signature des organisations syndicales en décembre 2022 –en même temps qu’un accord salarial loin de répondre à l’urgence sur le pouvoir d’achat des cheminotes et cheminots– n’était peut-être pas opportun. Car si l’UNSA-Ferroviaire sut faire la part des choses et voir dans cet accord un projet ambitieux et innovant, ce ne fut pas le cas de toutes les organisations syndicales.
Le
Une nouvelle fois, en organisation syndicale responsable, l’Unsa intervint auprès de la direction pour maintenir l’ensemble des dispositions prévues dans le projet d’accord, qui furent transposées dans un projet d’accord unilatéral proposé par la direction aux organisations syndicales lors de l’Instance commune du 19 avril 2023. Si nous n’étions pas intervenu auprès de la direction, tout ce qui était proposé dans le projet d’accord initial FMD était perdu : l’allocation annuelle de 400€ pour aider et inciter les agents à utiliser un mode de déplacement doux, la prime pour aider à l’achat d’un vélo mécanique ou électrique et la prise en charge à hauteur de 75% des abonnements de transport collectif.
de transport collectif suite à un changement de situation professionnelle ou personnelle, alors le montant de l’allocation (plafonnée à 400 €) pourra être revu à la hausse. Attention, l’inverse pourrait s’appliquer également.
En cas de changement de situation personnelle ou professionnelle, nous vous invitons à en informer immédiatement votre APF.
Aux cheminotes et cheminots qui sont contraints d’utiliser leur voiture personnelle pour leurs déplacements domicile - travail nous leur conseillons de se renseigner auprès de leur responsable hiérarchique pour connaître leur éligibilité ou non à la prime Transport (carburant) de 150 €. Celle-ci est valable sous certaines conditions pour l’utilisation de tout véhicule à moteur thermique, électrique ou hybride.
Parce que les mobilités douces doivent enfin trouver leur place, le forfait mobilités durables est une démarche portée par l’UNSA-Ferroviaire dans toutes les entreprises du ferroviaire.
Alors c’est non, ou c’est oui ?
Alors que l’accord initial avait été refusé par certaines organisations syndicales, il semblerait qu’elles soient revenues à la raison. En effet, lors de l’instance commune du 19 avril, elles ont décidé de ne plus voter contre le projet unilatéral de la direction pour je cite : “ne pas gêner la mise en place du FMD à la SNCF”. Pour rappel, ce projet intègre les mêmes dispositions que le projet d’accord de fin 2022. Néanmoins, nous ne pouvons que regretter que les cheminotes et les cheminots n’aient pu bénéficier des dispositifs FMD depuis le 1 er janvier 2023.
L’intervention de l’U NSA et le soutien de deux autres organisations syndicales ont empêché la direction de réduire l’allocation FMD 2023 à 300 € au lieu de 400 €, compte tenu de sa mise en application au 1er avril et non au 1er janvier.
Depuis le mois de mai, un formulaire d’attestation sur l’honneur est disponible sur le site internet de l’Agence paie et famille (APF) (https://agence-paie-et-famille. sncf.fr/site). Une fois que vous aurez fourni l’ensemble des justificatifs demandés, vous percevrez mensuellement l’allocation FMD.
Rappelons que le montant annuel maximum est fixé à 800 € (66,67 €/mois) pour les personnes bénéficiant d’une prise en charge de l’abonnement collectif et l’allocation de 400 € pour covoiturage, utilisation d’un vélo ou trottinette, etc. En fin d’année, une mise à jour de votre situation sera effectuée par la direction et permettra de régulariser votre situation. Si par exemple, contrairement à vos prévisions, vous n’avez pas bénéficié tous les mois de la prise en charge de l’abonnement
Pour la fédération, le printemps 2023 est l’occasion d’un grand nettoyage de ses supports de communication. Tout caler et organiser ne fut pas chose facile, notamment durant la période de lutte contre la réforme des retraites imposée par le gouvernement. Les chantiers détaillés dans cet article ont commencé il y a plus d’un an et ont demandé un fort investissement de l’ensemble du pôle Communication et développement de notre fédération. Nous espérons que le résultat vous plaira et comptons sur vos retours…
Le Mag, responsabilité environnementale et modernisation
C’était une demande exprimée lors du grand sondage de l’été 2021 : imprimer votre magazine sur un papier plus écologique. Et bien c’est fait, vous l’avez entre les mains ! Certifié PEFC, encres végétales… Il n’a pas été facile de trouver le bon candidat, qui soit à la fois plus respectueux de l’environnement, qualitatif, mais aussi abordable en ces temps d’inflation galopante. Vous aurez sans doute remarqué également son emballage en papier, utilisé depuis quelques mois à la place du précédent, en plastique, Nous espérons que ce nouveau format un peu plus petit que l’ancien, ce nouveau papier et ce nouvel emballage vous satisferont. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à lemag@UNSA-Ferroviaire.org.
Ce numéro est également le premier d’une diffusion majoritairement digitale. Nous vous l’annoncions depuis plusieurs mois, la diffusion numérique du Mag est à la fois plus économique et moins consommatrice de ressources, c’est tout bénéfice pour l’UNSA-Ferroviaire et pour notre belle planète. Comme auparavant, vous avez toujours la possibilité de demander à le recevoir au format papier en nous l’indiquant ici.
Site internet : modernisation et nouveaux services Comme si un nouveau Mag ne suffisait pas, nous avons également renouvelé le site internet fédéral. Si son adresse n’a pas changé (https://www.UNSA-Ferroviaire.org), tout le reste est modernisé : nouveau design, nouvelle e.Boutique, nouveau service juridique en droit privé, nouvelles fonctionnalités et bientôt de nouveaux partenariats pour vous faire bénéficier d’encore plus d’offres préférentielles. Là encore, nous espérons que ce coup de jeune vous plaira. Nous attendons vos remarques à site.internet@UNSA-Ferroviaire.org.
Pour profiter de tous ces services, inclus dans le coût de l’adhésion qui rappelons-le est l’un des plus faibles du domaine ferroviaire, c’est très simple : rendez-vous dans votre espace adhérent.
L’application mobile
Enfin, si la première tentative d’application mobile n’avait pas été à la hauteur de ce que nous en attendions, sa remplaçante est en cours de mise au point et devrait être opérationnelle dans les prochaines semaines (cet article a été rédigé début avril). Là encore, nous l’avons voulue à l’image de notre organisation syndicale : accessible, efficace et moderne.
Vous l’aurez compris, c’est avec la satisfaction du travail accompli que nous vous souhaitons une bonne lecture et un bon surf sur notre site internet et notre (future) application mobile.
L’équipe du Pôle DevCom
An 2022, Elsass… À quelques encablures du centre-ville de Mulhouse, accessible en tram depuis la gare, se trouve un petit bijou pour les ferrovipathes et tous les autres… Vos reporters du Mag ont poussé les portes de la Cité du train – Patrimoine SNCF, plus grand musée ferroviaire d’Europe. Alors, compostez votre billet pour cette visite guidée… Jetzt geht’s los !
Tout d’abord, pourquoi l’Alsace ?
Le plus grand musée ferroviaire d’Europe s’y est installé pour plusieurs raisons :
1 – Une des premières lignes ferroviaires du territoire : au début du 19 e siècle, de nombreuses usines sont implantées en Alsace (textiles, construction mécanique…), occupant une position stratégique au carrefour de l’Europe. Elles nécessitent des moyens de transport performants pour l’acheminement des matières premières et l’expédition des produits. En 1839, l’ingénieur Pierre-Dominique Bazaine et l’industriel du textile Nicolas Koechlin investissent dans la construction de la ligne Mulhouse-Thann, en nourrissant une autre ambition : créer une ligne StrasbourgBâle (qui sera mise en service en 1844).
2 – Première région productrice de matériel roulant : au 19 e siècle, l’Alsace produit 40% de la fabrication nationale, avec plus de 8 000 locomotives à vapeur qui sortent des ateliers alsaciens entre 1839 et 1956.
3 – Premiers essais du TGV : eh oui, c’est également en Alsace qu’ont lieu les premiers essais du TGV en 1972, entre Mulhouse et Strasbourg. Aujourd’hui, il est possible d’admirer une partie de cette rame prototype TGV 001. L’une de ses motrices, récemment rénovée, est exposée au bord de l’autoroute A36, près de Belfort. Une autre est visible à Bischheim, près de Strasbourg, le long de l’A4.
Début de la visite, attention au départ ! Dès l’extérieur, la Cité du train affiche la couleur, ou plutôt les couleurs ! La façade multicolore fait penser aux petites briques danoises d’un célèbre jeu de construction pour enfants. Pourtant, à l’intérieur, c’est un autre genre de jouets qui nous attend sur 60 000 m2… D’entrée, on se sent tout petit, impressionné par cette immense collection de plus d’une centaine de locomotives, wagons, voitures et objets ferroviaires magnifiquement restaurés et qui balaient toutes les époques, depuis les balbutiements du chemin de fer au 19e siècle, jusqu’aux rugissements du TGV. Notre visite, accompagnée par Philippe, guide passionné, durera deux heures. Deux heures de « waouh » à chaque étape de notre parcours qui passe à vitesse grand V, tant le sujet est passionnant (et adapté à tous les publics). La première partie du musée est divisée en six thèmes : le chemin de fer et les vacances, le chemin de fer et la montagne, les trains officiels, le chemin de fer et la guerre, les cheminots et l’univers du voyage. Ça donne envie, n’est-ce pas ? En laissant notre esprit vagabonder au fur et à mesure des locomotives et des différentes voitures qui se succèdent, on s’imagine signer un document officiel dans un compartiment luxueux, ou bien être un enfant dans les années 60 qui découvre, les étoiles pleins les yeux et sa petite valise à la main, la magie des trains de nuit.
Des anecdotes amusantes succèdent aux détails historiques… Saviez-vous par exemple qu’en 1920, en pleine nuit, le président de la République Paul Deschanel se penche par la fenêtre de son train officiel pour prendre l’air et tombe sur la voie ? Il est seul, personne ne remarque sa chute. Heureusement, le train roule à faible allure et le président se relève, sonné, le long des rails au milieu de nulle part, tandis que le train continue sa route. Par chance, il tombe sur un cheminot qui assure une ronde. Quand il déclare qu’il est le président de la République, le brave homme lui rit au nez. En même temps, difficile d’être crédible en pyjama, qui plus est taché du sang des blessures de sa chute ! Malgré ses doutes, le cheminot (professionnel, comme le sont de tout temps les cheminots) le conduit à la maison du garde-barrière. Ce dernier appelle la gendarmerie et l’incident arrive aux oreilles du sous-préfet qui n’était pas au courant que le président n’était plus dans le train. Finalement, tout rentrera dans l’ordre et le président reprendra ses fonctions quelques heures plus tard. La deuxième partie est intitulée « les quais de l’histoire » et pour cause, elle retrace toute l’histoire du chemin de fer, de 1844 au TGV Euroduplex de 2013 ! Cette partie complète le « Parcours Spectacle » avec ses 64 matériels ferroviaires de collection sur 13 000 m2. Pour rester dans l’ambiance, en fond sonore, l’illustre voix de Simone accompagne notre visite. Amoureux du mythe de la vapeur ou fans de technologies, vous serez servis ! La troisième partie, « Le Panorama ferroviaire » propose un espace d’exposition et d’animations en plein air avec une vue imprenable sur le passage des trains d’aujourd’hui en circulation.
Pour conclure
Impossible de publier ici toutes les merveilles que vous y trouverez, un Mag entier n’y suffirait pas. Le reste de la visite nous a réservé plein d’autres surprises que nous ne dévoilerons pas, pour vous laisser les découvrir par vous-même. Ce musée magnifique vaut carrément le détour et nous vous invitons à vous y arrêter lors d’une escapade mulhousienne.
Séverine JERNASZ et Catherine WALISZEK
INFOS PRATIQUES
Cité du train - Patrimoine SNCF
2, rue Alfred de Glehn 68200 Mulhouse +33 (0)3.89.42.83.33
message@citedutrain.com
www.citedutrain.com
La durée moyenne de visite conseillée est de 2h30.
Horaires 10h - 18h novembre-décembre : 10h - 17h
Tarifs
Plein tarif à partir de 18 ans : 14€
Tarif réduit cheminots et ayants droit sur présentation du Pass Carmillon : 11€
Tarif enfants de 4 à 17 ans : 9,50€
Des billets combinés sont également possibles pour le musée Electropolis (l’histoire de l’électricité, à 50 mètres du musée) et le petit train Thur Doller (à 20 minutes du musée).
Pour venir à Mulhouse
En train TER et TGV Est Rhin-Rhône : gare de Mulhouse Ville, 1h00 de Strasbourg / 2h49 de Paris Gare de Lyon / 3h04 de Lyon. En voiture : autoroutes A35 et A36, sortie Mulhouse Dornach.
De la gare SNCF de Mulhouse à la Cité du train
Sur le parvis de la gare, vous trouverez une station de tram : ligne 3, direction Lutterbach Gare ou Tram-train direction Thann St-Jacques, Arrêt « Musées ».
Les tram-trains (de couleur bleu/gris) sont libres d’accès aux cheminots et ayants-droit sur présentation du Pass Carmillon. Les trams jaunes sont gérés par Soléa, des tickets payants sont disponibles aux distributeurs.
Pour vos estomacs
Un restaurant situé au cœur du musée régalera les petits et les grands, carnivores ou végétariens.
Carcept Prev accompagne la branche du Transport dans les domaines de la retraite complémentaire, de l’assurance santé et prévoyance, de l’action sociale et du bien-être. Vous et vos salariés bénéficiez ainsi d’un accompagnement complet et adapté à votre métier pour vous permettre de vous concentrer sur l’essentiel : VOTRE ACTIVITÉ
Carcept Prev s’engage à vous assurer un avenir serein et contribue à la qualité de vie pour tous.