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La cité du train à Mulhouse
from Traffic – Caméléo
An 2022, Elsass… À quelques encablures du centre-ville de Mulhouse, accessible en tram depuis la gare, se trouve un petit bijou pour les ferrovipathes et tous les autres… Vos reporters du Mag ont poussé les portes de la Cité du train – Patrimoine SNCF, plus grand musée ferroviaire d’Europe. Alors, compostez votre billet pour cette visite guidée… Jetzt geht’s los !
Tout d’abord, pourquoi l’Alsace ?
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Le plus grand musée ferroviaire d’Europe s’y est installé pour plusieurs raisons :
1 – Une des premières lignes ferroviaires du territoire : au début du 19 e siècle, de nombreuses usines sont implantées en Alsace (textiles, construction mécanique…), occupant une position stratégique au carrefour de l’Europe. Elles nécessitent des moyens de transport performants pour l’acheminement des matières premières et l’expédition des produits. En 1839, l’ingénieur Pierre-Dominique Bazaine et l’industriel du textile Nicolas Koechlin investissent dans la construction de la ligne Mulhouse-Thann, en nourrissant une autre ambition : créer une ligne StrasbourgBâle (qui sera mise en service en 1844).
2 – Première région productrice de matériel roulant : au 19 e siècle, l’Alsace produit 40% de la fabrication nationale, avec plus de 8 000 locomotives à vapeur qui sortent des ateliers alsaciens entre 1839 et 1956.
3 – Premiers essais du TGV : eh oui, c’est également en Alsace qu’ont lieu les premiers essais du TGV en 1972, entre Mulhouse et Strasbourg. Aujourd’hui, il est possible d’admirer une partie de cette rame prototype TGV 001. L’une de ses motrices, récemment rénovée, est exposée au bord de l’autoroute A36, près de Belfort. Une autre est visible à Bischheim, près de Strasbourg, le long de l’A4.
Début de la visite, attention au départ ! Dès l’extérieur, la Cité du train affiche la couleur, ou plutôt les couleurs ! La façade multicolore fait penser aux petites briques danoises d’un célèbre jeu de construction pour enfants. Pourtant, à l’intérieur, c’est un autre genre de jouets qui nous attend sur 60 000 m2… D’entrée, on se sent tout petit, impressionné par cette immense collection de plus d’une centaine de locomotives, wagons, voitures et objets ferroviaires magnifiquement restaurés et qui balaient toutes les époques, depuis les balbutiements du chemin de fer au 19e siècle, jusqu’aux rugissements du TGV. Notre visite, accompagnée par Philippe, guide passionné, durera deux heures. Deux heures de « waouh » à chaque étape de notre parcours qui passe à vitesse grand V, tant le sujet est passionnant (et adapté à tous les publics). La première partie du musée est divisée en six thèmes : le chemin de fer et les vacances, le chemin de fer et la montagne, les trains officiels, le chemin de fer et la guerre, les cheminots et l’univers du voyage. Ça donne envie, n’est-ce pas ? En laissant notre esprit vagabonder au fur et à mesure des locomotives et des différentes voitures qui se succèdent, on s’imagine signer un document officiel dans un compartiment luxueux, ou bien être un enfant dans les années 60 qui découvre, les étoiles pleins les yeux et sa petite valise à la main, la magie des trains de nuit.
Des anecdotes amusantes succèdent aux détails historiques… Saviez-vous par exemple qu’en 1920, en pleine nuit, le président de la République Paul Deschanel se penche par la fenêtre de son train officiel pour prendre l’air et tombe sur la voie ? Il est seul, personne ne remarque sa chute. Heureusement, le train roule à faible allure et le président se relève, sonné, le long des rails au milieu de nulle part, tandis que le train continue sa route. Par chance, il tombe sur un cheminot qui assure une ronde. Quand il déclare qu’il est le président de la République, le brave homme lui rit au nez. En même temps, difficile d’être crédible en pyjama, qui plus est taché du sang des blessures de sa chute ! Malgré ses doutes, le cheminot (professionnel, comme le sont de tout temps les cheminots) le conduit à la maison du garde-barrière. Ce dernier appelle la gendarmerie et l’incident arrive aux oreilles du sous-préfet qui n’était pas au courant que le président n’était plus dans le train. Finalement, tout rentrera dans l’ordre et le président reprendra ses fonctions quelques heures plus tard. La deuxième partie est intitulée « les quais de l’histoire » et pour cause, elle retrace toute l’histoire du chemin de fer, de 1844 au TGV Euroduplex de 2013 ! Cette partie complète le « Parcours Spectacle » avec ses 64 matériels ferroviaires de collection sur 13 000 m2. Pour rester dans l’ambiance, en fond sonore, l’illustre voix de Simone accompagne notre visite. Amoureux du mythe de la vapeur ou fans de technologies, vous serez servis ! La troisième partie, « Le Panorama ferroviaire » propose un espace d’exposition et d’animations en plein air avec une vue imprenable sur le passage des trains d’aujourd’hui en circulation.
Pour conclure
Impossible de publier ici toutes les merveilles que vous y trouverez, un Mag entier n’y suffirait pas. Le reste de la visite nous a réservé plein d’autres surprises que nous ne dévoilerons pas, pour vous laisser les découvrir par vous-même. Ce musée magnifique vaut carrément le détour et nous vous invitons à vous y arrêter lors d’une escapade mulhousienne.
Séverine JERNASZ et Catherine WALISZEK
Infos Pratiques
Cité du train - Patrimoine SNCF
2, rue Alfred de Glehn
68200 Mulhouse +33 (0)3.89.42.83.33 message@citedutrain.com www.citedutrain.com

La durée moyenne de visite conseillée est de 2h30.
Horaires 10h - 18h novembre-décembre : 10h - 17h
Tarifs
Plein tarif à partir de 18 ans : 14€
Tarif réduit cheminots et ayants droit sur présentation du Pass Carmillon : 11€
Tarif enfants de 4 à 17 ans : 9,50€
Des billets combinés sont également possibles pour le musée Electropolis (l’histoire de l’électricité, à 50 mètres du musée) et le petit train Thur Doller (à 20 minutes du musée).

Pour venir à Mulhouse
En train TER et TGV Est Rhin-Rhône : gare de Mulhouse Ville, 1h00 de Strasbourg / 2h49 de Paris Gare de Lyon / 3h04 de Lyon. En voiture : autoroutes A35 et A36, sortie Mulhouse Dornach.
De la gare SNCF de Mulhouse à la Cité du train
Sur le parvis de la gare, vous trouverez une station de tram : ligne 3, direction Lutterbach Gare ou Tram-train direction Thann St-Jacques, Arrêt « Musées ».
Les tram-trains (de couleur bleu/gris) sont libres d’accès aux cheminots et ayants-droit sur présentation du Pass Carmillon. Les trams jaunes sont gérés par Soléa, des tickets payants sont disponibles aux distributeurs.
Pour vos estomacs
Un restaurant situé au cœur du musée régalera les petits et les grands, carnivores ou végétariens.
