LE PROJET NORTHERN LIGHTS CAPTER ET SÉQUESTRER LE CO2 POUR ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE
EQUINOR
Les processus de captage et stockage du CO2 (CSC) occupent une place essentielle dans la décarbonation de l’activité humaine. L’un d’eux consiste à capter le CO2 des grandes installations industrielles, à le transporter par navire ou par canalisation et à le stocker, généralement dans des formations souterraines, pour prévenir son émission dans l’atmosphère. Il a un rôle à jouer dans la transition énergétique, car les énergies renouvelables à elles seules ne suffiront pas à atteindre les objectifs mondiaux de suppression des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. En premier lieu, il faut beaucoup de temps pour verdir le bouquet énergétique. En second lieu, les émissions de CO2 ne résultent pas toutes de la consommation d’énergie, mais aussi d’autres activités telles que la fabrication du ciment.
Il faudra disposer d’une flotte de navires spécialement destinés au transport du CO2 pour que le CSC maritime réalise tout son potentiel.
Le CO2 est rarement produit là où il peut être stocké sans danger. Le stockage sous les fonds marins, malgré sa complexité, semble prendre le pas sur le stockage terrestre, qui se heurte souvent à la résistance des populations concernées. Le transport du lieu d’émission au lieu de stockage peut se faire par navire ou par canalisation. La première option est plus rentable pour transporter de faibles volumes sur de longues distances et la seconde pour transporter de grands volumes sur moins de 700 km. En outre, pour une activité émergente comme le CSC, l’emploi de navires nécessite moins de dépenses d’équipement et se prête donc mieux au transport de volumes de CO2 initialement bas vers le petit nombre de lieux de stockages disponibles. Comment construire un navire transporteur de CO2 ? Les navires gaziers utilisent trois types de citernes : sous pression, basse température (à pression atmosphérique) et semi-réfrigérée. La liquéfaction du CO2
10 | NICKEL, VOL. 36, Nº 2. 2021
nécessite de conjuguer basse température et pression dépassant nettement celle de l’atmosphère. Par conséquent, la citerne d’un transporteur de CO2 doit être sous pression ou semi-réfrigérée. Les citernes semi-réfrigérées, comme celles des quelques transporteurs de CO2 existants, répondent aux conditions de température et de pression requises pour maintenir le gaz à l’état liquide. Les concepteurs de navires préfèrent ce type de citernes, car il permet de construire de plus grands bâtiments à moindre coût. Idéalement, la citerne devrait fonctionner dans une plage allant environ de -54 °C sous 6 bars à -50 °C sous 7 bars. Cependant, cela est proche du point triple du CO2, où phases gazeuse, liquide et solide coexistent, et l’état actuel de la technique ne suffit pas à maintenir ces conditions de manière sûre et efficace. À l’heure actuelle, les transporteurs de CO2 fonctionnent à une pression plus élevée et à -20 °C environ. Ils transportent du CO2 liquide pour le