Au fur et à mesure [extrait]

Comte Vergil

Au Fur et Ă mesure

DU MÊME AUTEUR Demain dès l'aube, 2013 Les Sonnets de l'apocalypse, 2014 Nouvelles d'en bas et d'ailleurs, 2014 Gabriel, 2016 Le Journal d'un vieux jeune, 2016

Révision extraite de l’œuvre. comte Vergil ©, Éditions d'Azuriel, 2016 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays.

comte Vergil

Au fur et à mesure MÉLODRAME EN QUATRE ACTES

[EXTRAIT SCENE D'OUVERTURE]

Personnages : Dimitri – Ancien combattant Célestine – Sa femme Bianca – Leur fille ??? – Le futur époux Allan – Banquier Un livreur de pizza

comte Vergil

Acte premier ; scène 1 Le décor est presque vide, seule demeure une cage à oiseaux vide, sur une petite table, qui sera à peine éclairée en arrière du jeu des comédiens. Une télévision fait face au public, allumée. Le personnage au levé du rideau se tient entre le public et la télévision, de telle manière qu’il empêche d’assister au spectacle télévisuel.

DIMITRI, en éteignant la télévision C’est assez ! je ne veux plus jamais t’écouter.

Tu me mens constamment jusqu’à m’en dégoûter Je suis vieux à présent et je vois l’avenir.

Se retourne et s’adresse au public Et mon amour encor que j’entends revenir.

CELESTINE, précédée du bruit de ses talons, dans un manteau de fourrure

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Au fur et à mesure Bonsoir, mon aimé...

DIMITRI ...Bonsoir, ma moitié.

Ils s’enlacent As-tu quelques billets ?

CELESTINE, soupirant Cesse donc, par pitié ! À quoi sert notre argent une fois dans la tombe ?

Dépenser est un droit ; la femme s’en incombe, Voilà tout !

DIMITRI Et l’époux doit juste se priver !

J’ai passé tout le jour à t’attendre arriver, Aussi j’ai le devoir de te mettre au courant Que notre Bianca compte se marier.

CELESTINE, posément Elle nous fait vieillir ! Qui est le conquérant ?

Le connais-tu déjà ? J’en serais contrariée !

DIMITRI J’ignore tout à fait jusqu’à l’identité De celui qu’il nous faut appeler notre gendre.

Elle a seulement dit qu’il fallait nous attendre À les voir demain soir assis à nos côtés.

Ils vont prendre un billet pour venir de Paris.

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comte Vergil Ils se séparent. Célestine avance au devant de la scène, et lève la tête au ciel, semble interroger le firmament.

CELESTINE Je me souviens encor de l’antique prairie Où tu m’as demandé de devenir ta femme, Tu venais de poser ton fusil, et ton âme Meurtrie du sort de celles de tous tes frères N’était plus capable de vivre après la guerre Et moi, fragile et bien jeune j’ai accepté, T’en souviens-tu ?

DIMITRI Bien sûr, une chose exceptée : Je n’ai jamais posé mon arme car sa mire Encor n’a pas fini d’assurer l’avenir De notre nation qui demeure trop sourde Aux attentes du peuple, que l’on sait déjà lourdes.

Je n’ai pas déserté malgré les occasions Comme tous ces nantis à la télévision Ces pantins dirigés par des lâches dans l’ombre !

CELESTINE N’as-tu donc pas fini de nourrir ses sombres Pensées ? soyons prêts à unir notre fille À cet homme inconnu dont l'amour nous défie.

DIMITRI (terrible, jusqu'au fond noir) Puisqu’il faut qu’ils vivent donnons leur l’héritage De notre amour passé, qui a fui cette cage

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Au fur et à mesure Si notre hexagone est en proie à la crise, Je veillerai à ce que la mort n’aie d’emprise Sur notre enfant chéri que nous avons instruit Comme l’arbre apporte la sève jusqu’au fruit Qui sera à son tour le germe d’un autre arbre, Aux racines puissantes, plus encor que le marbre. [...]

FIN DE L'EXTRAIT

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Au fur et à mesure

Comte Vergil, 2016 ©