Supplément TERRENALES A LA FERME Ouest France

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Une agriculture de précision par satellite

Daniel Grosbois irrigue au goutte-à-goutte

Analyser le lait pour une ration mieux dosée

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Vers une agriculture écologique et intensive Le groupe Terrena organise, du 1er au 19 juin, les « Terrenales à la ferme ». Huit rendez-vous dans le Grand Ouest, réservés aux professionnels, pour construire l’agriculture de demain. Du 1er au 19 juin, le groupe Terrena crée l’événement en organisant dans le Grand Ouest les « Terrenales à la ferme ». Huit exploitations réparties en Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Deux-Sèvres et dans la Vienne y participent et ouvrent leurs portes aux professionnels. But de l’opération : « démontrer que l’agriculture intensive est en pleine mutation, en intégrant désormais l’écologie dans sa démarche de production, explique Christophe Couroussé, directeur de la communication de Terrena. Lors de ces huit rendez-vous, chacun pourra découvrir les évolutions technologiques mises en place par les agriculteurs pour produire plus et mieux avec moins ». Derrière le concept de l’Agriculture écologiquement intensive (AEI), les « Terrenales à la ferme » visent à démontrer qu’entre innovation et recherche, une nouvelle agriculture est en marche. Si elle doit rester hautement productrice, elle doit minimiser les menaces sur les écosystèmes. « Les agriculteurs sont au cœur de ce gigantesque défi, ajoute Christophe Couroussé. En innovant, ils doivent continuer à améliorer la qualité nutritionnelle et sanitaire des productions, tout en inventant de nouvelles solutions moins dépendantes des énergies fossiles et en réduisant le recours aux produits chimiques et aux intrants (engrais, pesticides…) non renouvelables. » Après la première édition des Terrenales, en mai 2010 à SaintJean-de-Linières (49), la coopérative

agricole propose, avec ces huit rendez-vousthématiques,deplacerl’agriculteur au cœur des préoccupations. Car,au-delàdesconnaissancesscientifiques, l’innovation vient aussi des agriculteurs. Pour cela, des démonstrations grandeur nature et des temps forts auront lieu sur chaque site. Les thématiques choisies (irrigation au compte-gouttes, association de culture, compostage, analyse infrarouge des acides gras du lait…) aborderont les dernières idées, les solutions et les innovations à mettre en œuvre. Et des ateliers présentant des réalisations concrètes permettront la mutualisation des connaissances. Enfin, côté fréquentation, environ 10 000 agriculteurs devraient se répartir sur les huit exploitations, en compagnie de techniciens et de scientifiques, tous sensibilisés à l’Agriculture écologiquement intensive. « L’AEI est avant tout une reconquête de notre métier. Le partage d’expériences devra prendre une place prépondérante lors de ces Terrenales, conclut Hubert Garraud, président de Terrena. Lors de ces huit rencontres, chacun pourra s’emparer des pratiques qui conviennent à son exploitation et à ses objectifs. C’est le rendezvous de ceux qui ont choisi d’agir, d’expérimenter, d’explorer toutes les possibilités pour construire, ensemble, l’agriculture de demain. » ‡www.lesterrenalesalaferme.com/ Les associés du Gaec de l’Olivette de La Chapelle-Saint-Laurent (79) ouvrent les portes de leur exploitation dans le cadre des « Terrenales à la ferme ». Sept autres rendez-vous vous attendent dans le Grand Ouest (voir carte ci-dessous).

Rédaction : Cédric SOULIÉ – Photos (sauf mentions contraires) : Antonio BOZZARDI

Les « Terrenales à la ferme » : le parcours Huit exploitations innovantes ouvrent leurs portes en juin 8

53 Le Mans

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6

Sarthe

Vilain

grez-neuville 14 juin

7

Loir

Tours

Angers e Loir

Cholet

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la chapelle-st-laurent 5 juin

La Roche-sur-Yon

79

85

Océan Atlantique

Niort

1 Basses 1er juin

3

Poitiers

chauvigny 7 juin

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Pour un travail du sol performant Chez Jean-Luc Demion, producteur de céréales et volailles à Basses (Vienne), les nouveaux matériels de préparation des sols et de semis direct laissent entrevoir de réelles avancées sur l’efficacité du travail du sol. Des solutions nouvelles permettent de conjuguer la praticité du labour et la préservation de la vitalité du sol. Les autres techniques du non-labour permettent d’allier rapidité et efficacité… pour un travail du sol performant.

Booster la fertilité organique du sol Jean-Pierre, André, Dominique Emeriau et Freddy Subileau, producteurs de céréales, lait et volailles, dresseront les solutions visant à favoriser une meilleure activité et une meilleure fertilité du sol. Notamment le compostage ou la séparation de phase, qui permettent de gérer différemment sa production d’effluents d’élevage.

➌ JEUDI 7 JUIN à Chauvigny (86)

ne Vien

Nantes

37

Loire

49

➎ MERCREDI 13 JUIN à Saint-Rémy-en-Mauges (49)

Légumineuses et protéines au service du troupeau Le Gaec de l’Olivette, géré par Jean-Marc Cron, Pascal et Pierre Bossard, produit lait, fourrages, céréales et viande bovine, à La Chapelle-Saint-Laurent (Deux-Sèvres). Les agriculteurs poseront de nouvelles bases pour la production des légumineuses, cultivées seules ou en associations, en grandes cultures ou en productions fourragères. Les pistes innovantes se multiplient et redonnent un intérêt économique à la production des protéines à la ferme.

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44

➊ VENDREDI 1er JUIN à Basses (86)

➋ MARDI 5 JUIN à La Chapelle-Saint-Laurent (79)

12 juin

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st-rémy-en-mauges 13 juin

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casson 15 juin

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Cahier à Ouest-France du mardi 22 mai 2012. Ne peut être vendu séparément.

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Laval

grand -fougeray 19 juin

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Du 1er au 19 juin, les professionnels pourront approcher de près les techniques novatrices, répondant désormais aux critères de l’Agriculture écologiquement intensive.

LE PADIE MAI 2012

➏ JEUDI 14 JUIN à Grez-Neuville (49) Piloter les cultures par satellite Les nouveaux systèmes de données, construits à partir d’imagerie satellite ou d’analyse de la résistivité des sols permettent désormais de connaître avec précision les différences au sein d’une même parcelle. Jean-Louis Beaudusseau, producteur de céréales et de volailles label à La Haute Beuvrière, fera découvrir ces avancées technologiques permettant de gérer une culture de manière différenciée au sein de la parcelle pour contribuer à une agriculture productive et respectueuse de l’environnement.

➐ VENDREDI 15 JUIN à Casson (44)

Le guidage de précision au service de l’agronomie Candice Trela, Myriam Blanchard, Florian et Laurent Vaucelle, producteurs de céréales et semences au sein de l’EARL (Entreprise agricole à responsabilité limitée) Vaucelle, feront découvrir les applications permises par les technologies du géo-positionnement et de la communication entre le tracteur et la machine. Ou quand le tracteur devient l’interface entre les satellites et les outils…

Analyser le lait pour ajuster les rations L’analyse infrarouge des acides gras du lait donne une nouvelle dimension au pilotage de l’alimentation. Des leviers d’action apparaissent pour simultanément améliorer l’efficacité alimentaire et orienter les qualités d’acides gras du lait. Luc Terrien et Julien Frémont, producteurs de lait, céréales et maïs du Gaec de la Prée, à Casson (LoireAtlantique), démontreront grandeur nature qu’Agriculture écologiquement intensive (AEI) et économie vont de pair.

➍ MARDI 12 JUIN à Mazé (49)

➑ MARDI 19 JUIN à Grand-Fougeray (35)

Irriguer au compte-gouttes Au Gaec de la Singerie, à Mazé (Maine-et-Loire), Nathalie Archambault, Josette Pirrard et Daniel et Patricia Grosbois, producteurs de lait et de maïs-semence feront découvrir les innovations permettant une meilleure maîtrise des apports d’eau à la culture. Du tuyau de surface aux nouveaux équipements enterrés permanents, l’évolution du matériel laisse entrevoir de réelles économies en eau et en temps, tout en préservant le rendement !

Des cultures plus riches en protéines Par la diversification des ressources, des pistes apparaissent pour sécuriser l’approvisionnement en protéines de l’exploitation. Christel Pichaud, Joël, Martine et Stéphane Jutel, producteurs de lait, taurillons, porcs, blé, maïs et colza, au Gaec de l’Éolienne, au Grand-Fougeray (Ille-etVilaine), feront découvrir l’intérêt des légumineuses, pures ou associées, qui permettent d’intensifier les capacités biologiques de production des sols, tout en améliorant l’impact agronomique sur la parcelle.


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Ouest-France Mardi 22 mai 2012

Une agriculture de précision par satellite

À Grez-Neuville, près d’Angers, Jean-Louis Beaudusseau pilote ses cultures par satellite. Une technologie qui permet de gérer une parcelle de productions différenciées en respectant l’environnement.

Allier rendement et écologie Selon Michel Griffon, entre 15 et 20 % des agriculteurs sont en 1ere ligne écologiquement texte petite locale et agglo phase de transition vers l’Agriculture intensive. Trois questions à… Michel Griffon, conseiller scientifique de l’Agence nationale de la recherche, Michel Griffon est surtout le père fondateur du concept d’Agriculture écologiquement intensive (AEI).

Comment est née cette idée d’Agriculture écologiquement intensive ? Ce concept ne date pas d’hier. Voilà 20 ans que cette idée germe et qu’elle porte sur une équation, un véritable défi à relever : concilier de bonnes performances en terme de rendement et respecter l’environnement. En 2007, lors du Grenelle de l’environnement, nous avons voulu poser les fondements de cette démarche et non un cahier des charges. Il nous fallait maintenir, voire accroître les rendements pour faire face à la demande, diminuer les intrants chimiques en raison de leur coût et de leurs effets polluants, et diminuer la dépense en énergie. Jean-Louis Beaudusseau, 57 ans, a équipé son tracteur d’un ordinateur de bord avec système de guidage. Il présentera cette nouvelle agriculture de précision lors des Terrenales à la ferme le 14 juin, à la Haute Beuvrière, Grez-Neuville, près d’Angers (49).

l’exploitant. La rampe du pulvérisateur, par exemple, est composée de plusieurs tronçons qui vont être activés ou non en fonction de la surface déjà travaillée. » Enfin, autre prouesse technologique liée à cette conduite par satellite, l’apport en intrants finement dosé. La modulation devient, elle aussi, automatique. Lors de la moisson, il n’est pas rare que les rendements varient de 50 à 100 quintaux par hectare sur une même parcelle. Pour prendre en compte cette hétérogénéité, des outils d’aide à la décision (OAD) s’appuient sur de nouvelles technologies (imagerie satellite, conductimétrie…) pour moduler la fertilisation au sein de cette même parcelle (apports d’azote, potasse, phosphore…). Les conseils proposés par ces OAD peuvent aujourd’hui être valorisés et automatisés grâce à une

standardisation de la gestion de données entre le tracteur, l’outil et l’ordinateur de bord. Une chose est désormais certaine : Jean-Louis Beaudusseau ne conduira plus son tracteur de la même façon. Entre rationalisation des coûts, écologie et confort de travail, il n’est pas prêt de faire marche arrière.

Repères Depuis 1983, Jean-Louis Beaudusseau, 57 ans, et son épouse Nicole sont à la tête d’une exploitation de 80 ha sur le secteur de la Haute Beuvrière, à Grez-Neuville. Producteurs de céréales, ils élèvent également des poulets label depuis 2 ans.

Daniel Grosbois irrigue au goutte-à-goutte

Préserver les ressources en eau et gagner du temps, tout en assurant de bons rendements, voilà les trois avantages du nouveau système d’irrigation adopté par cet agriculteur. Une petite révolution est en marche au Gaec de la Singerie, à Mazé dans le Maine-et-Loire. En se lançant dans un nouveau système d’irrigation, l’année dernière, Daniel Grosbois voulait avant tout tester. Soucieux de l’environnement, surtout à l’heure où les ressources en eau se font de plus en plus rares, il décide de poser un goutte-à-goutte enterré dans l’un de ses champs de maïs-semence. « À cette époque, un commercial d’une société spécialisée dans cette nouvelle technologie d’arrosage et la micro-aspersion pour l’arboriculture m’a convaincu de l’efficacité de cette démarche, explique l’exploitant. Avec mes associés, nous avons décidé d’essayer en posant des gaines de goutte-à-goutte sur cette parcelle de 2,4 hectares, tout en restant prudents sur l’efficacité au long terme. » Enterrées à 40 cm sous terre, avec une rangée tous les mètres, ces gaines sont équipées de goutteurs espacés de 45 cm. Équipés d’un système antisiphon afin d’éviter le phénomène de succion et l’aspiration de fines particules, ces goutteurs doivent être purgés. Pour faciliter leur nettoyage, des collecteurs sont placés à chaque extrémité pour évacuer les impuretés. Raccordées à une station de filtration à proximité de la parcelle, les gaines sont automatiquement alimentées en eau. « Il me suffit juste de programmer l’heure de début et de fin, ajoute Daniel Grosbois. Pendant ce tempslà, je peux faire autre chose. Je ne suis plus tributaire des aléas du canon à eau et de l’enrouleur à déplacer. » Un avantage parmi tant d’autres selon lui : « Le goutte-à-goutte assure une irrigation plus précise et réduit les mauvaises herbes. Il active le compost comme principale

Marc Ollivier

automatique et afin de limiter des dépenses inutiles en carburant, fertilisants, semences ou encore en temps, le récepteur prend la main sur le volant. L’outil, très performant, dicte une conduite ultra-précise, au centimètre près ! « Grâce à cette nouvelle technologie, nous gagnons en efficacité et en confort de travail », ajoute l’exploitant angevin. Mais la précision ne s’arrête pas là. Elle est également performante dans la typologie du terrain. En effet, dans bon nombre d’exploitations agricoles vouées à la grande culture, les parcelles sont rarement rectangulaires. Lors du semis, de la fertilisation, il est parfois inévitable de recouvrir en partie le passage précédent dans les rétrécissements. « Mais, aujourd’hui, les outils disposent de largeurs variables pour s’adapter à la forme des parcelles, explique

En tant que président de l’association pour l’Agriculture écologiquement intensive, pensez-vous que les mentalités sont en train de changer en faveur de cette nouvelle agriculture ? Oui, ça évolue, puisque 15 à 20 % des agriculteurs seraient en phase de transition vers ces techniques plus respectueuses de l’environnement. Ils trouvent de nouvelles idées, les expérimentent et partagent leur savoir-faire en groupe. Et j’ai coutume de dire que l’AEI, c’est aussi « intellectuellement intensif » ! Le métier d’agriculteur se complexifie, ce qui le rend de plus en plus intéressant, plus novateur, plus réfléchi. L’AEI est avant tout une démarche dans laquelle chacun suit sa transition librement, à son rythme, pour utiliser moins d’intrants. Il n’y a pas qu’un seul chemin, mais bien divers itinéraires de transition. La route est longue, mais nous sommes sur la bonne voie. Et pour conclure, je dois dire que les « Terrenales à la ferme » en sont la meilleure preuve, tout comme la démarche de Terrena à l’égard de ses adhérents, que je trouve exemplaire.

L’un des objectifs : encourager et maximiser la fertilisation naturelle.

Valoriser les productions et les hommes Depuis 2000, l’association Bleu-Blanc-Cœur travaille au respect de la chaîne alimentaire.

Depuis un an, Daniel Grosbois a installé sur une parcelle de maïs-semence un système d’irrigation au goutte-à-goutte. Dans le cadre des « Terrenales à la ferme », il présentera ce nouveau mode d’irrigation, le mardi 12 juin.

source de substances nutritives. Évidemment, ce système économise considérablement l’eau et réduit le ruissellement. » Et sur le plan économique ? « Je ne veux pas donner de chiffres, car, en un an, je n’ai pas assez de recul. Cette année, je vais ressemer du maïs semence sur cette parcelle, on pourra ensuite analyser les indicateurs. » Pour l’heure, seul le gain de temps est palpable. « Avec huit enrouleurs sur l’exploitation, il me faut l’équivalent d’un demi-poste à pleintemps pour gérer l’arrosage », poursuit-il.

Un autre bienfait du goutte-à-goutte encourage Daniel Grosbois à poursuivre son expérience : « En culture de plein champ, ce système diffuse l’eau près de la cible, ce qui permet de contrôler les mauvaises herbes et d’empêcher les feuilles d’être mouillées, quand ce ne sont pas les infrastructures routières. D’ailleurs, certains de nos champs sont situés à proximité des habitations, conclutil. Comparativement au canon à eau, ce nouveau type d’irrigation ne produit aucune nuisance chez nos voisins. Et ça, c’est une très bonne chose. »

« Pour bien nourrir les hommes, commençons par prendre soin de nos cultures et de nos animaux. » Derrière ce leitmotiv, une association, Bleu-Blanc-Cœur, qui, depuis 2000, s’attache à respecter cette notion fondamentale qu’est la chaîne alimentaire. « Nous réunissons tous les métiers de la filière lin, du producteur au consommateur en passant par les transformateurs ou encore les distributeurs. Nous nous occupons du contrôle et de la promotion des produits issus de cette agriculture positive, afin de permettre au plus grand nombre d’entre vous d’avoir accès à une alimentation à la fois naturelle et mieux équilibrée en Oméga 3, ces lipides essentiels au bon fonctionnement de notre corps », précise Pierre Weill, le président. Rien d’étonnant, donc, à ce que l’Agriculture écologiquement intensive (AEI), aujourd’hui insufflée par le groupe Terrena, soit saluée par

Pierre Weill, président de Bleu-BlancCœur.

Bleu-Blanc-Cœur. « C’est une première étape, une démarche de rupture avec l’agriculture conventionnelle, qui tend à valoriser les productions mais aussi les hommes, ajoute Pierre Weill. Le rôle des producteurs est essentiel. Je pense notamment aux « Sentinelles de la terre », qui portent ces nouvelles valeurs. Ils ont fait le choix de produire autant, en produisant mieux. Ce n’est pas une démarche marketing, mais bel et bien un choix qui donne du sens à leur action. »

Repères Depuis 2006, le Gaec de la Singerie, à Mazé, repose sur quatre associés : Daniel Grosbois, Patricia Grosbois, Nathalie Archambault et Josette Pirrard. Producteurs de lait et de maïssemence, ils élèvent une centaine de vaches sur environ 280 hectares d’exploitation.

Ouest-France

Depuis l’été dernier, Jean-Louis Beaudusseau, agriculteur à GrezNeuville, près d’Angers, a décidé de se laisser guider ! Producteur de lait, de poulets label et de céréales, il a fait le choix de l’agriculture de précision. Il utilise désormais des images satellites, ce qui implique le maniement d’un ordinateur de bord dans la cabine de son tracteur relié à un récepteur GPS. « Je n’ai pas encore assez de recul puisque l’expérience date du mois d’août sur mon colza, avoue Jean-Luc Beaudusseau. Toutefois, cette nouvelle façon de travailler à l’aide du GPS permet de mieux s’adapter aux réalités du terrain. » En conduite, on le sait, nul n’est parfait : les agriculteurs font très souvent des recouvrements, passant plusieurs fois au même endroit. Désormais, grâce au guidage

Pourquoi jouer sur cet oxymore : « écologie» et « intensif », deux termes qui s’opposent ? Tout est une question d’intensivité. Aujourd’hui, le monde de l’agriculture conventionnelle est intensif en énergie, en engrais, en produits phytosanitaires. Il peut et il doit mettre un frein à ce niveau d’intensité. A contrario, nous tendons vers une agriculture « intensive en écologie ».

Et là,1ere quand parle d’écologie, il ligne je texte Titac 4 col s’agit1ere d’écologie scientifique, celle ligne texte Titac 6 col liéeaux« fonctionnalités »propresdes écosystèmes qui, on le constate, sont insuffisamment ou mal utilisées. Je pense notamment aux mécanismes de la fertilité naturelle, en les intensifiant, en les faisant fonctionner au maximum. Voilà à quoi correspond désormais le terme « intensif » dans le cadre de l’AEI.

Bleu-Blanc-Cœur réunit tous les acteurs de la filière lin, du producteur au consommateur.


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Ouest-France Mardi 22 mai 2012

« Protéines maison » en faveur du troupeau

En Deux-Sèvres, à La Chapelle-Saint-Laurent, le Gaec de l’Olivette cultive ses propres protéines depuis plus de 10 ans. Des pistes innovantes pour un gain en autonomie et en qualité au profit de leurs vaches. « Chez nous, les vaches ne sortent pas, explique d’emblée Pascal Bossard. La ferme est à proximité de deux étangs de 16 hectares et d’un axe routier. Elles sont privées de prairies, il nous fallait donc trouver une solution afin de leur apporter une alimentation riche et saine toute l’année. » Cette solution, les associés du Gaec de l’Olivette, à La ChapelleSaint-Laurent, l’ont trouvée. Depuis plus de dix ans, Pascal Bossard, son frère, Pierre, et Jean-Marc Cron apportent au troupeau tous les éléments nutritifs bénéfiques à sa santé. Des légumineuses et des protéines cultivées seules ou en association, en grandes cultures ou en production fourragères. Il n’est donc pas rare de distinguer dans leurs champs, au sein d’une même parcelle, « du blé couplé avec des pois ou encore des prairies gorgées de trèfles, explique Pierre Bossard. Ces mélanges donnent à nos vaches une alimentation de grande qualité, plus riche en matière azotée qu’un simple fourrage. » Autre prouesse de l’Olivette : la culture de la luzerne, riche en protéines, en vitamines et en minéraux. Depuis deux ans, Jean-Marc Cron, chargé des cultures, teste sans compter ce type de récoltes. L’objectif est simple : « Moins on achète de produits à l’extérieur de l’exploitation, mieux c’est ! », lancet-il. Toutefois, l’achat d’aliments, notamment de colza, reste inévitable. « Notre but est de réduire nos achats au maximum et de gagner en autonomie et en qualité, affirme Pascal Bossard. Pour cela, nous tentons de progresser toujours et encore dans cette culture de

Terrena, pour une nouvelle agriculture Terrena, groupe coopératif se propose « d’inventer, expérimenter et diffuser des solutions pour une nouvelle agriculture ». Après quatre ans de travail, Terrena propose des solutions dites économiquement efficaces et bénéfiques sur le plan environnemental à ses adhérents. Chacune de ces solutions a été testée, grandeur nature, par des agriculteurs « Sentinelles de la terre ».

Pierre Bossard, Pascal Bossard et Jean-Marc Cron démontreront, lors des « Terrenales à la ferme », le 5 juin, qu’il est désormais possible de récolter au sein même de l’exploitation, des légumineuses, cultivées seules ou en association.

légumineuses et de plantes protéiniques. » Des pistes innovantes qui se multiplient et redonnent un intérêt économique non négligeable à la production des protéines à la ferme. Mais aussi une opération tout bénéfice face à un marché en constante augmentation. Lors des « Terrenales à la ferme », les membres du Gaec de l’Olivette présenteront leurs cultures protéiniques (lupin, féverole, pois, luzerne…), le mardi 5 juin. « C’est une

véritable vitrine pour nous, conclut Pierre Bossard. Nous allons pouvoir démontrer à nos collègues que ce

type de récolte est possible et totalement fiable pour l’alimentation de notre troupeau. »

Une alternative aux pesticides sur le colza Testée depuis trois ans par quelques agriculteurs, cette technique a été utilisée par 815 producteurs de colza en 2011. Dans la pratique conventionnelle, avant la floraison du colza, il est nécessaire de traiter contre les méligèthes. Cet insecte se nourrit des boutons floraux, et plus précisément du pollen, détruisant du coup la fleur avant fécondation. Selon le niveau d’infestation, les rendements de la culture de colza baissent généralement de 5 à 10 %, parfois jusqu’à 40 %. La méthode traditionnelle consiste à pulvériser un insecticide en un ou deux passages. La technique « ES Alicia », inspirée de la lutte intégrée, consiste, au moment du semis, à mélanger deux variétés de colza dont « ES Alicia », plus précoce. La première, semée à hauteur de 5 %, va fleurir avant et attirer les méligèthes. Ces derniers, trouvant leur nourriture, vont se reproduire, accélérant d’autant leur cycle. Le méligèthe est ainsi

« détourné » de la seconde variété qui représente 95 % des semences. Cela limite donc fortement l’avortement des boutons floraux, cause des pertes de rendement. Cette technique permet d’économiser un à deux traitements insecticides et de conserver les rendements. Vers une suppression des traitements en fongicide Fongipro est un outil de pilotage en céréales d’hiver, qui vise à supprimer les traitements fongicides systématiques en apportant un conseil adapté à la réalité du risque et personnalisé à la parcelle. Concrètement, la technique repose sur une analyse des tiges de céréales, une simulation de l’évolution des maladies à partir des données météo et de modèles mathématiques. Si le temps n’est pas favorable au développement des maladies, alors la coopérative conseille de ne pas traiter et reprend gratuitement les produits de traitement que l’agriculteur n’a pas eu besoin d’utiliser. En 2011, plus de 2 168 agriculteurs ont utilisé cette technique sur 77 000 ha. 100 % des agriculteurs ont supprimé le premier traitement, soit, à l’échelle de Terrena, une baisse de 14 % des quantités de fongicide utilisées. Le retour sur investissement est en moyenne de 40 € par hectare de blé, coût du service compris.

Repères À La Chapelle-Saint-Laurent, au cœur du bocage deux-sévrien, Pascal Bossard, Pierre Bossard et Jean-Marc Cron se sont regroupés en Gaec, en 2000. Aujourd’hui, ils sont à la tête d’une exploitation de plus de 210 ha. Ils élèvent 300 vaches (lait et viande) et produisent des céréales et du fourrage.

Analyser le lait pour une ration mieux dosée Julien Frémont et Luc Terrien, du Gaec de la Prée, à Casson (44), font analyser le lait de leurs vaches tous les mois afin de mieux ajuster la ration alimentaire du troupeau. Innovant.

« Dis-moi ce que tu produis et je te dirais comment tu manges. » La formule résume parfaitement la nouvelle technologie employée par Julien Frémont et Luc Terrien, du Gaec de la Prée, à Casson (44).

Soucieux de la santé, de la fertilité et de l’alimentation de leurs 120 vaches laitières (dont 60 génisses), ces deux éleveurs se sont lancés dans un suivi rigoureux et une analyse fine de leur production laitière. « En analysant le profil du lait en acides gras et oméga 3, nous avons désormais la possibilité d’ajuster les rations de façon très précise, explique Julien Frémont, jeune agriculteur de 34 ans. Grâce à Profilia, un service d’analyses dédié, tous les mois, nous avons un retour pour pouvoir ajuster le tir si besoin : plus de céréales, moins de luzernes… » Depuis près de deux ans, Julien et Luc ont opté pour ce service dans le but d’améliorer l’efficacité

alimentaire du troupeau et jauger la qualité de son lait. Cet outil de pilotage très pointu est un véritable baromètre. « L’analyse infrarouge du lait nous donne, en quelque sorte, la marche à suivre. C’est désormais un guide précieux qui nous permet de doser au mieux l’alimentation des vaches et donc de moins gaspiller », explique Luc Terrien. Sur sa tablette numérique, qu’il balade aisément dans les champs, Julien édite chaque mois une série de graphiques, réelle photographie de la ration. « Je reçois un SMS qui m’alerte que les analyses sont prêtes », détaille-t-il. Il faut alors savoir les lire et les exploiter. Cinq items sont mis à disposition des exploitants du Gaec de la Prée :

l’efficacité laitière et protéique, la prévention contre l’acidose (trouble de digestion chez la vache) et la qualité du transit et de fertilité. « Dans le cas de l’acidose, l’analyse du profil du lait détectera un éventuel déséquilibre dans la ration, expliquet-il. Avant même que nous ayons diagnostiqué le trouble au sein du troupeau. » Révolutionnaire ! Une formule simple qui devrait bientôt être vérifiée : si les vaches mangent mieux, elles vivent mieux et elles produisent mieux. « Nous n’avons pas encore assez de recul pour l’affirmer. En revanche, nous avons observé, en presque deux ans, une baisse de nos frais vétérinaires de l’ordre de 4 € pour 1 000 litres produits », conclut Julien Frémont.

À la recherche de solutions alternatives aux pesticides plus respectueuses de l’environnement.

Des « Sentinelles de la terre »

Ces agriculteurs sont les fers de lance de l’Agriculture écologiquement intensive.

Repères À 15 minutes de Nantes, le Gaec de la Prée s’entend sur 120 ha. Éleveurs de vaches laitières et de génisses, environ 120 au total, Julien Frémont et Luc Terrien sont également producteurs de céréales et de maïs.

Patrick Moron, producteur de céréales à Usseau (86), est l’une des « Sentinelles de la terre ».

Dans le cadre des « Terrenales à la ferme », le 15 juin, Julien Frémont et Luc Terrien, du Gaec de la Prée, à Casson (44), partageront leur expérience sur l’analyse du lait pour ajuster la ration.

Adhérents convaincus des avancées de l’Agriculture écologiquement intensive (AEI), ces producteurs ont choisi de mettre leur temps et leur engagement au profit de la recherche et du développement de solutions pour une « Nouvelle agriculture ». Sur leurs exploitations, ces « Sentinelles de la terre » mettent déjà en œuvre des technologies et des méthodes qui optimisent les rendements en utilisant moins de chimie, moins d’eau et moins d’énergie fossile. En valorisant leur production, ils génèrent aussi des économies de temps et d’argent. Les Sentinelles de la terre explorent tous les champs d’innovation possibles,

pour pratiquer une nouvelle agriculture : préservation du sol, gestion de l’eau, nutrition et protection des plantes, outils et machines agricoles, santé et nutrition animale, bâtiments d’élevage, valorisation de la biomasse, biodiversité… Aujourd’hui, au sein du groupe Terrena, chaque producteur peut s’engager pour expérimenter les techniques de la Nouvelle agriculture. « À ce titre, tous les adhérents sont naturellement appelés à devenir des “Sentinelles de la terre”, pour signer ce nouveau pacte entre agriculture, industrie et société », encourage Hubert Garraud, le président du groupe Terrena.


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Ouest-France Mardi 22 mai 2012

« L’agriculteur doit parler de son métier avec fierté »

« Produire autant, mais mieux »

Depuis 2008, le groupe coopératif Terrena s’est engagé dans l’Agriculture écologiquement intensive (AEI). Hubert Garaud, son président, pose les fondements et les perspectives de cette nouvelle démarche.

Le principe de ces Terrenales : permettre aux agriculteurs de se rencontrer pour partager leurs expériences. Trois questions à…

Entretien

Gérard Guilbaud. Membre du conseil d’administration de Terrena, il est aussi le président du comité de pilotage des Terrenales à la ferme, et a géré son organisation de A à Z.

Pourquoi le groupe Terrena s’estil engagé dans cette démarche d’Agriculture écologiquement intensive (AEI) ? En 2008, nous voulions nous doter d’un projet d’entreprise fort. Nous avons donc retenu ce concept car nous souhaitions oser sortir du cadre traditionnel de l’agriculture en apportant de nouvelles valeurs à notre métier par le biais d’une stratégie innovante. Pour cela, il nous fallait illustrer cette nouvelle démarche. Face à un contexte sensible sur plusieurs plans (écologique avec le manque d’eau et le réchauffement, économique avec la crise financière, et politique avec le Grenelle de l’environnement), nous souhaitions produire autant, mais mieux, en tenant compte de ces nouveaux paramètres. En considérant les critères de la performance et de la nutrition santé, il s’agit de faire vivre les agriculteurs en respectant les attentes de la société. Ces nouvelles solutions devront permettre d’obtenir les mêmes résultats économiques que les techniques classiques. Comment ont réagi vos adhérents face à cette démarche ? En organisant la première édition des Terrenales en 2010, nous nous sommes vite rendu compte que nous n’avions pas besoin de convaincre. Le succès de cet événement était ni plus ni moins le reflet d’un vote d’adhésion. On s’est d’ailleurs aperçu que bon nombre agriculteurs étaient déjà engagés dans cette démarche. De façon personnelle et chacun à son niveau. Une réelle bonne surprise. Mais n’oublions pas que ce sont eux les moteurs. La coopérative est là pour les aider, les conseiller, mais ils doivent surtout tester, essayer de nouvelles façons de travailler et donc de produire sainement. Toutefois, je suis conscient que l’AEI est une rupture. Mais une fois assumée, ce n’est plus une contrainte, ni une obligation, mais réellement une opportunité. Pouvez-vous faire un bilan d’étape à l’issue de ces quatre ans ? Où en êtes-vous ? Nous sommes dans une phase ascendante de la démarche. On

Après les Terrenales en 2010 à Saint-Jean-de-Lignières, vous réitérez l’opération sous une nouvelle formule. Pourquoi ? Les Terrenales de 2010 ont été un succès. Et les agriculteurs, environ 10 000 lors de cet événement, souhaitaient une suite. Cette année, nous nous servons de cette expérience pour rebondir sous une autre forme : encore plus concrète et surtout plus proche des professionnels. Nous avons sélectionné huit exploitations avec, pour chacune, une thématique liée à l’agriculture écologiquement intensive. Le but de ces « Terrenales à la ferme » repose essentiellement sur le partage d’expérience. Que chaque agriculteur puisse voir, comprendre et juger par lui-même, tout en échangeant avec ses collègues, mais aussi avec des spécialistes, des techniciens, des scientifiques… Si je devais résumer cette nouvelle formule en une phrase : « Avec les Terrenales à la ferme, les agriculteurs parlent aux agriculteurs. » Hubert Garaud, président du groupe Terrena : « Cette nouvelle agriculture doit créer du lien. ».

remet au goût du jour ce que l’on avait sans doute oublié. Je pense notamment à l’agronomie, la prise de décision de traiter ou pas. Par exemple, cette année, nous allons nous passer du premier traitement grâce à Fongipro, un outil de pilotage en céréales d’hiver (lire page 3). Et avec les Terrenales, en montrant des réalisations concrètes par le biais de nouvelles technologies, nous démontrons et assumons cet oxymore qui repose sur la productivité, la rentabilité économique et la préservation des ressources naturelles. C’est une première étape essentielle. Elle est aujourd’hui portée à bout de bras par nos « Sentinelles de la terre » (lire page 3). D’ici à cinq ans, nous espérons de la recherche et des scientifiques de nouvelles avancées, de nouvelles propositions, comme le bio-contrôle et d’autres innovations techniques.

L’AEI a-t-elle aussi vocation à redorer l’image de l’agriculteur et de l’agriculture en général ? Évidemment. J’ai coutume de dire que les Français sont fâchés avec leurs agriculteurs mais qu’ils aiment leur agriculture. Je suis moi-même agriculteur, j’ai choisi ce métier et je l’aime. Désormais, avec l’AEI, chacun doit parler de son métier avec beaucoup de fierté, loin de cette image « d’agriculteur-pollueur », loin de l’idée d’une communauté qui ne se soucie de rien, hormis de sa production et de ses intérêts économiques. Cette nouvelle agriculture doit créer du lien, instaurer le dialogue. Et l’agriculteur est le seul émetteur de cette reconquête de l’opinion publique et des consommateurs en particulier. Selon vous, cette agriculture écologiquement intensive serat-elle un jour labellisée ? Non, l’AEI ne sera pas labellisée, car

cela signifierait la création d’un cahier des charges validé par chacun d’entre nous. L’AEI est avant tout une démarche et surtout le déploiement du développement durable à l’échelle d’une filière. Cette nouvelle agriculture devra donc être viable sur le plan économique, répondre aux enjeux environnementaux et aux attentes sociétales, notamment en matière de nutrition-santé. Sans label, les produits issus de l’AEI seront-ils présents dans les rayons de la grande distribution ou encore chez les commerçants ? Oui, mais il est encore un peu tôt pour en parler. Il ne faut pas griller les étapes. Notre démarche s’appuie, pour le moment, sur les hommes. Les produits viendront ensuite. Je peux simplement vous dire que nous y travaillons, mais chaque chose en son temps !

Comment avez-vous choisi les huit fermes des Terrenales 2012 ? Le groupe Terrena est organisé en huit régions. Nous avons donc pris

soin de choisir une ferme par zone géographique. Avec le comité de pilotage, nous avons aussi tenu compte des initiatives mises en place par chacune d’entre elles. Et notamment en nous basant sur la dynamique insufflée par les « Sentinelles de la terre » et leur envie de partager leurs expériences. Dans ces huit exploitations, les thématiques retenues sont toutes différentes. Elles sont aussi la preuve d’un engagement, d’une innovation en faveur de l’agriculture écologiquement intensive. Enfin, le dernier critère de sélection dépendait des infrastructures et de la logistique. Chaque site doit pouvoir accueillir entre 6 000 et 15 000 personnes le jour J. Il a donc fallu s’assurer de cette capacité d’accueil, et notamment en ce qui concerne les parkings. Enfin, quel message essentiel souhaitez-vous faire passer avec cette manifestation ? Montrer avant tout que l’agriculture conventionnelle est véritablement en train de changer. Que cette mutation est en marche, portée par l’envie de « produire autant, mais mieux ». Ces « Terrenales à la ferme » seront donc l’occasion de convaincre, de mobiliser, mais aussi d’expliquer cette nouvelle agriculture. Nous souhaitons aller de l’avant afin de redonner du sens à notre métier et une nouvelle image de l’agriculture. Un formidable défi que Terrena s’est engagé à relever.

Gérard Guilbaud, président du comité de pilotage des « Terrenales à la ferme ».

En chiffres

Thierry Creux

22 000 agriculteurs adhérents

« De nombreux agriculteurs étaient déjà engagés dans cette démarche, de façon personnelle et chacun à son niveau. »

Au cœur du bassin agricole de l’ouest de la France – l’un des principaux d’Europe, le groupe Terrena, basé à Ancenis, regroupe près de 22 000 adhérents et 11 848 salariés. À l’échelle régionale, Terrena compte 470 implantations en LoireAtlantique, Maine-et-Loire, DeuxSèvres et Poitou-Charentes. Le groupe est aussi présent au plan national et européen, à hauteur de 63 implantations. En 2011, le chiffre d’affaires de Terrena a enregistré une progression de 13 % pour s’établir à 4,4 milliards d’euros. À périmètre constant, la croissance de l’activité est de 10,2 %.

La hausse des prix des matières premières n’a augmenté le chiffre d’affaires qu’à hauteur de 2,5 %. Cette année 2011 a été marquée par un contexte atypique, notamment au premier semestre : conditions climatiques, crise économique, inflation des coûts des matières premières et des énergies, avec une difficulté à répercuter en temps réel ces hausses sur les clients. Dans cet environnement, le résultat d’exploitation du groupe Terrena en 2011 est en progression et s’établit à 16,5 millions d’euros. La capacité d’autofinancement, de 77 millions d’euros, progresse de 43 %.


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