
14 minute read
Il n’y a pas tant de différences entre AXXON et Ostéopathie.be
Peter Bruynooghe et Eric Dobbelaere
Communiquer avec d’autres parties prenantes n’est pas toujours facile. Les antécédents historiques, la défense des intérêts et les questions personnelles provoquent des interférences sur la ligne et sont propices aux situations conflictuelles, parfois pendant longtemps. Pour y mettre fin, le meilleur remède est d’avoir une conversation ouverte et honnête. Les conversations informelles que nous avions déjà pu avoir s’étaient avérées cordiales et décontractées mais n’avaient que rarement touché le cœur des sensibilités entre nos professions. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une réunion. Nous avons établi et échangé une liste de sujets. Plus encore, Peter Bruynooghe a proposé d’écrire un texte commun qui serait publié dans les revues professionnelles des deux associations. Dans cet article, vous trouverez, autour de huit thèmes, les positions des deux organisations sur un certain nombre de « questions brûlantes » dans le domaine professionnel.
1. Le profil de compétences de l’ostéopathe et l’avis de la Chambre d’Ostéopathie (K5, 2012) stipulent que les ostéopathes ne sont pas autorisés, en plus de donner une assistance psychologique ou pharmacologique, à pratiquer la rééducation fonctionnelle. Nous pensons qu’il serait judicieux de comparer les deux profils de compétences afin que les différences et les équivalences de compétences entre nos deux professions soient claires pour les deux parties.
OS (Ostéopathie.be) : Il nous semble qu’analyser les profils de compétences des deux professions serait utile pour se faire une première idée des éventuels différences et chevauchements qui existent entre les deux professions. Malgré des différences évidentes dans le raisonnement clinique et l’arsenal des techniques thérapeutiques, c’est avec l’ostéopathie que la qualification professionnelle particulière en thérapie manuelle au sein de la kinésithérapie a le plus de points communs. Pour cette raison, il serait sans doute approprié de comparer le profil de compétences de la thérapie manuelle avec celui de l’ostéopathie. Il faut cependant faire une première distinction non négligeable : si la thérapie manuelle est une qualification professionnelle particulière du kinésithérapeute, ce dernier reste kinésithérapeute tandis que s’il étudie l’ostéopathie, il choisit une autre profession. Étant donné qu’il peut y avoir des différences entre ce qui est présupposé dans un profil de compétences et ce qui est réellement fait dans la pratique clinique, en d’autres mots entre le profil réel du thérapeute manuel et celui de l’ostéopathe, il serait préférable de mener des recherches par sondage pour analyser cela plus en profondeur. Le groupe professionnel des ostéopathes belges peut déjà soumettre ses enquêtes de 2010, 2013 et 2018.
AX (AXXON) : Il existe peu de différences entre les techniques neuromusculosquelettiques en ostéopathie et les techniques musculosquelettiques en kinésithérapie manuelle. En plus de l’examen clinique, de l’élaboration d’un plan de traitement et de l’acte manuel, la thérapie par l’exercice fait également partie intégrante du profil de compétences du kinésithérapeute qui a une qualification professionnelle particulière en thérapie manuelle.
2. Il nous semble important d’évoquer le contexte de la « zone de tension » historique qui existe entre nos deux professions afin de les réconcilier sans tarder.
OS : Il y a eu des frictions entre les deux professions par le passé en raison d’un certain nombre de facteurs. L’accès direct, les honoraires, l’administration, etc. sont des sujets parfois sensibles. Par exemple, il y a le fait que les kinésithérapeutes sont sous-payés par rapport à leur niveau d’études et de responsabilité. D’un autre côté, les ostéopathes sont, eux, sensibles au fait que, malgré des soins efficaces, aucun remboursement n’est octroyé pour leurs prestations et ils constatent que dans certains cas, des traitements « inefficaces » ou « inutiles » en kinésithérapie font l’objet d’une compensation financière. Il ne nous semble pas non plus juste que l’on remette en cause le niveau scientifique de l’ostéopathie dans son ensemble, alors que, surtout au cours des dernières décennies, de nombreuses recherches cliniques ont abouti à des résultats pour le moins prometteurs et que des contributions ont également été apportées dans le domaine de la recherche fondamentale et qualitative. Nous reconnaissons que le passage d’une pratique clinique fondée sur la tradition à une pratique clinique prioritairement fondée sur des données probantes a été difficile au sein de l’ostéopathie, mais le pas a été franchi et accepté à tous les niveaux organisationnels de la profession, ainsi que dans les pratiques quotidiennes.
AX : Le budget consacré à la kinésithérapie au sein de l’INAMI est relativement limité. Depuis des années, on demande une meilleure rémunération, car actuellement le remboursement n’est pas proportionnel aux coûts. À cette fin, AXXON a commandé une étude indépendante en avril 2021 pour déterminer quel devrait être le montant des honoraires pour couvrir les coûts. Les personnes ayant des qualifications professionnelles particulières ne voient pas non plus leurs compétences supplémentaires remboursées.
Les allégations d’inefficacité et de traitements superflus sont gratuites et non fondées. Les kinésithérapeutes sont parties prenantes pour que les moyens déjà limités soient utilisés le plus efficacement possible et espèrent qu’à l’avenir, ils pourront donner une indication du nombre de séances nécessaires pour chaque affection, avec un enregistrement de pathologie et un traitement efficace des données. Cela vaut pour les affections aiguës, bien sûr ; pour les problèmes chroniques, c’est moins évident.
Mais l’exigence d’efficacité s’applique également à d’autres professions de soins comme, par exemple, les médecins généralistes qui, pour les douleurs cervicales et dorsales aiguës, ne connaissent et n’appliquent pas encore suffisamment les directives du KCE. Ainsi, on continue de traiter les patients avec des médicaments, des examens d’imagerie inutiles et on perd souvent un temps et une énergie précieux.
3. Une proportion non négligeable de collègues ayant un diplôme d’ostéopathie continue à pratiquer la kinésithérapie en parallèle à l’ostéopathie. À notre avis, ce n’est pas une bonne chose étant donné, entre autres, la vulnérabilité à la fraude et le manque de clarté pour le patient. Nous aurions aimé trouver une solution à ce problème qui soit réalisable pour les deux professions.
OS : Des chiffres récents (octobre 2022) issus de la base de données de Solidaris, gestionnaire de la liste nationale des ostéopathes, montrent qu’environ 40% (1.200) de tous les ostéopathes enregistrés (2.600) cumulent la profession d’ostéopathe avec celle de kinésithérapeute. Il convient de noter que cette liste n’est pas sans faille car elle n’est pas mise à jour (les personnes qui décèdent, quittent la profession et s’installent à l’étranger ne sont pas systématiquement supprimées). Parmi ces 1.200 personnes, environ 200 sont membres de l’UKO (Union pour les Diplômés en Kinésithérapie et en Ostéopathie). Nous partons du principe que les membres de l’UKO établissent une séparation stricte de leur espace et de leur temps consacrés aux deux professions et également en ce qui concerne les modalités de paiement de leurs activités professionnelles. Par contre, il reste un gros point d’interrogation sur la manière dont les autres « collègues » combinent leurs professions. Nous savons que des prescriptions de kinésithérapie sont abusivement utilisées pour que les prestations d’ostéopathie soient remboursées, et ce même à la connaissance du médecin généraliste. On peut aussi s’interroger sur le faible nombre d’attestations d’ostéopathie remises pour des soins dispensés par ceux qui poursuivent la combinaison de la kiné et de l’ostéo. Ces attestations portent le numéro 096, on peut donc facilement constater les différences avec les attestations des ostéopathes. Bien que juridiquement difficile, il conviendrait de rechercher une solution pour résoudre définitivement ce problème.
AX : On ne peut pas se présenter à la fois comme kinésithérapeute et ostéopathe : il faut faire un choix. On ne peut pas jouer sur les deux tableaux pour avoir le beurre et l’argent du beurre. De plus, l’utilisation d’attestations d’honoraires de kinésithérapie pour des prestations d’ostéopathie équivaut à une fraude et peut être assimilée à un faux en écriture.
4. On constate un développement de la multidisciplinarité sur le terrain. Nous voyons émerger de plus en plus de cabinets où les kinésithérapeutes et les ostéopathes travaillent ensemble (une enquête récente montre que la moitié des ostéopathes travaillent en cabinet collectif et que, parmi eux, 21% travaillent avec des kinésithérapeutes). Nous souhaitons renforcer structurellement ces partenariats et espérons recevoir le soutien d’AXXON à cet égard.
OS : La multidisciplinarité au sein des soins de santé s’avère être une valeur ajoutée pour les patients. Pour cela, toutes les professions médicales doivent coopérer tant au niveau des soins que de l’échange d’informations, de la localisation, des modalités de remboursement, etc.
Nous souhaitons que notre profession puisse officiellement faire partie de telles collaborations et ce, non seulement dans le cadre privé, mais aussi dans l’emploi et dans les institutions académiques.
AX : Les kinésithérapeutes soutiennent le principe d’une collaboration entre plusieurs disciplines dans le domaine des soins de santé au sein de laquelle le patient occupe une place centrale. À l’heure actuelle, la kinésithérapie est déjà impliquée dans plusieurs trajets de soins transversaux, comme par exemple le trajet de soins transversal pour le COVID long, le trajet de soins pour l’obésité infantile, un pré-trajet pour le patient ayant un risque de diabète et le suivi des patients diabétiques, le trajet de soins pluridisciplinaire périnatal (pré- et postnatal) pour les femmes vulnérables, l’itinéraire de soins autour du patient avant et après une transplantation abdominale, etc. Par ailleurs, la kinésithérapie est également fortement impliquée dans le plan interfédéral “Soins intégrés”.
La coopération entre ostéopathes et kinésithérapeutes devrait être possible et on ne peut que recommander la référence réciproque afin que le patient puisse recevoir des soins optimaux. Un ostéopathe peut référer le kinésithérapeute pour une thérapie par l’exercice et un kinésithérapeute peut recommander une approche ostéopathique. Même pour les kinésithérapeutes, le partage de l’information reste un problème, car nous n’avons nous non plus pas accès au dossier patient électronique.
Cela fait des mois que des discussions ont lieu pour savoir qui peut consulter ou introduire des données dans celui-ci. En fait, c’est le patient ou son soignant qui devrait décider qui a accès à quelle partie de son dossier.
5. Les ostéopathes travaillent en première ligne (sans prescription et sans remboursement de l’INAMI) depuis un demi-siècle. En kinésithérapie (voir l’avis du Conseil Fédéral de la Kinésithérapie) et en particulier en thérapie manuelle, on réclame aussi l’accès en première ligne. Comment pourrions-nous nous soutenir mutuellement dans nos aspirations ?
OS : Avec la loi Colla du 29 avril 1999, Art.9 §2, le législateur a choisi de placer les ostéopathes dans les soins primaires. La mise en œuvre de cette loi signifierait une régularisation de ce qui est de facto dans le domaine du travail depuis plus de 50 ans. Il est clair que les ostéopathes considèrent qu’il s’agit d’un droit acquis et qu’il ne peut plus être remis en cause. Nous soutenons l’idée que les kinésithérapeutes puissent travailler en première ligne. Il nous semble également évident que pour toutes les professions médicales, la devise selon laquelle “les pratiques probantes à haute valeur thérapeutique devraient de préférence être remboursées” devrait s’appliquer. Mais le libre choix du patient ne peut pas être dépendant de sa situation financière.
AX : Si le législateur juge utile de donner à certains patients atteints de certaines pathologies un accès direct aux soins, sans prescription médicale préalable, nous nous en féliciterons. Les termes et conditions doivent, bien sûr, être clairement définis et décrits. La kinésithérapie est prête pour cela : en 2015, le Conseil Fédéral de la Kinésithérapie a remis un avis à ce sujet au ministre fédéral de la Santé. De plus, en avril 2016, à la demande de ce dernier, le nouveau « Profil de compétences professionnelles du kinésithérapeute belge, 2020 » a été présenté. En outre, dans le cadre de l’art. 56 de l’INAMI, une étude pilote pragmatique est actuellement menée sur l’accès direct à la kinésithérapie pour les lombalgies aiguës, en collaboration avec des instituts de formations universitaires en kinésithérapie et des associations de médecins généralistes en Flandre et en Wallonie. 600 patients sont inclus : un premier groupe de 300 suit la voie traditionnelle, en passant par un médecin généraliste tandis qu’un second groupe de 300 peut s’adresser immédiatement à un kinésithérapeute. Cette étude intègre également l’aspect santé-économique afin de déterminer quel groupe est le plus performant, tant pour le patient que pour ceux qui financent le système. Espérons que ce soit l’accès direct au kinésithérapeute ! Précisons que le kinésithérapeute doit avoir une bonne connaissance des drapeaux rouges et jaunes et qu’il doit surtout avoir une bonne communication avec le gestionnaire du dossier médical global du patient.
Si le législateur juge le moment venu de modifier la législation dans ce sens, alors il nous semble clair que dans la réglementation de la première ligne, aucune distinction ne peut être faite entre les conditions d’exercice des professions de kinésithérapeute et d’ostéopathe. Il n’y a, en effet, pas d’arguments médicaux, scientifiques ou juridiques valables pour cela.
6. Selon Ostéopathie.be, l’économiste de la santé Lieven Annemans et le CNI, l’ostéopathie, en tant que profession de santé, remplit les quatre principales conditions de remboursement dans le cadre de l’INAMI, à savoir être socialement intégrée, être efficace au niveau des coûtsbénéfices, être scientifiquement pertinente et ne pas avoir d’impact budgétaire majeur. Quelle est la position d’AXXON à ce propos ?
OS : Comme nous l’avons déjà décrit au point deux, l’efficacité clinique des soins en ostéopathie donne des résultats encourageants pour un grand nombre de troubles musculosquelettiques et pour certains troubles non musculosquelettiques. Le KCE et Sciensano le reconnaissent également, du moins pour certains TMS. La grande majorité des patients ne comprend pas pourquoi nos soins ne relèvent pas de l’INAMI alors que l’ostéopathie les aide et de plus, en relativement peu de consultations. L’étude du professeur Annemans et de ses collègues montre même un effet d’économie. Nous comprenons également que le budget de l’INAMI n’est pas sans fin et qu’il faudrait créer des conventions et une nomenclature. De même, quelque part, nous pouvons comprendre le mécontentement du secteur de la kinésithérapie à l’égard de la politique de remboursement actuelle et des tarifs irréalistes qui ont sous-évalué la profession pendant des décennies. Mais cela ne peut être un argument pour refuser le remboursement à notre profession. Il est clair depuis longtemps que dans d’autres domaines des soins de santé, beaucoup d’argent qui pourrait être mieux dépensé est gaspillé.
AX : Nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que les négociations avec l’INAMI ne débouchent pas souvent sur une victoire. Regardez l’histoire des psychologues de première ligne, qui ont récemment conclu un accord de remboursement que peu de psychologues accueillent favorablement parce qu’il est trop restrictif et sous-financé. Nos demandes pour une meilleure indemnisation des kinésithérapeutes font chaque fois chou blanc. De nombreux acteurs impliqués se demandent d’ailleurs si le système actuel de l’INAMI, avec ses accords et conventions, n’arrive pas progressivement à son terme et si des alternatives ne devraient pas être trouvées. Réfléchissons-y donc à deux fois.
Dans le cadre des “Soins appropriés”, des analyses coûts-bénéfices et des mesures de gains d’efficacité sont en cours d’élaboration au sein de la Commission de conventions kinésithérapeutes - organismes assureurs. Grâce aux gains d’efficacité, des moyens peuvent être libérés pour répondre à des besoins de soins actuellement non couverts pour les patients.
7. Dans les dispositions de la Chambre d’Ostéopathie et de la Commission Paritaire (2012), il est indiqué que l’enseignement de l’ostéopathie doit avoir lieu à l’université. Depuis 2004, une formation de 6 ans est dispensée à l’ULB : que faudrait-il faire selon AXXON pour qu’une telle formation puisse également être organisée en Flandre ?
OS : L’histoire montre que, pour les non-médecins, le chemin menant à la porte de l’enseignement universitaire et des responsabilités dans le domaine des soins de santé est long et fastidieux. Les dentistes, les kinésithérapeutes et les psychologues entretiennent depuis des décennies des relations très compliquées avec les facultés de médecine. Nous n’y échappons pas non plus. Le refus de l’enseignement universitaire a conduit au développement de cours privés où il n’est pas rare que l’impact commercial ait poussé les dirigeants à agir davantage en termes de marketing plutôt que de qualité. Heureusement, cette situation a été corrigée au cours de la dernière décennie et nous convenons que la formation est devenue plus académique, notamment grâce à la mise en place de collaborations avec des universités étrangères et à l’emploi d’enseignants et de médecins ayant une formation universitaire. Mais cela ne suffira pas à long terme pour répondre aux exigences de formation d’une profession de santé moderne qui doit offrir suffisamment de possibilités de recherche et de stages cliniques. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre les exigences éducatives fixées par la Chambre.
AX : La kinésithérapie est une formation universitaire qui dure 5 ans en Flandre et 4 ans en Wallonie. En Wallonie, des pourparlers sont actuellement en cours pour porter à 5 ans également la durée de la formation académique. Les programmes de Master en sciences de la réadaptation et en kinésithérapie comprennent les troubles musculo-squelettiques, les troubles neurologiques, les troubles chez les enfants, les troubles chez les personnes âgées, les troubles internes et les soins de santé mentale. La formation en kinésithérapie est très bien cotée au niveau international dans différents audits. Axée sur l’accessibilité et offrant une sécurité tarifaire aux patients, la kinésithérapie permet, grâce également à une formation de haute qualité, de faire économiser des coûts à notre système de soins de santé.
Pour être reconnue comme profession de santé, une formation universitaire est nécessaire ! Tout comme l’enseignement de la kinésithérapie est revu et inspecté à intervalles réguliers selon les normes valables pour un « enseignement fondé sur la recherche », il devrait en être de même pour l’enseignement de l’ostéopathie.

Cela garantit une éducation contrôlée avec toutes les matières et les stages nécessaires pour une profession de santé à haute responsabilité. Bien entendu, cela reste un avis de la Chambre d’ostéopathie et de la Commission paritaire. Un soutien plus large sera nécessaire et sans la coopération de l’Académie de médecine, c’est presque impossible.
8. L’ostéopathie est reconnue comme médecine non conventionnelle depuis 1999. En soi, c’est à la fois une malédiction et une bénédiction. Une malédiction car cela répond aux exigences de la médecine conventionnelle et une bénédiction car la loi Colla offre un abri. Cependant, une réglementation des prestataires de soins de santé individuels reste absente, malgré le fait qu’une délimitation claire et des règles de jeu sont indispensables pour toutes les parties. Quelle est la vision d’AXXON à ce sujet ?
OS : Déjà peu de temps après la publication de la loi Colla (1999), les unions professionnelles d’ostéopathes ont fait pression sur les différents ministres de la santé (7 depuis lors) pour faire voter les AR faisant défaut. Il a fallu un procès pour faire bouger les choses (Onkelinx, 2010), mais depuis que l’on a recueilli tous les avis nécessaires pour l’application de la loi (2012), tout est à nouveau à l’arrêt depuis 10 ans. C’est inacceptable dans un État de droit et c’est un scandale pour les droits des patients et des prestataires de soins de santé. Les plus d’un million de Belges qui font appel chaque année à un ostéopathe sont plongés dans un vide juridique. Par conséquent, tant pour le patient que pour le prestataire de soins, les parties prenantes et le gouvernement, il est grand temps qu’une législation soit mise en place. Nous avons l’intention d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour mettre fin à cette injustice.
AX : Le plus logique aurait été, après les avis de la Chambre et de la Commission Paritaire, d’établir un Arrêté Royal. Il est certain que si on légiférait sur toutes les modalités, cela rendrait les choses plus claires pour toutes les parties concernées. Mais comme cela a été dit dans le point précédent, la formation en ostéopathie devrait peut-être d’abord être ancrée dans un enseignement universitaire officiellement reconnu. Un autre scénario pourrait être l’enregistrement de l’ostéopathie dans la loi coordonnée du 10 mai 2015 relative à l’exercice des professions de santé.
Il est clair qu’il n’y a pas tant de différences entre les deux professions. Même une profession reconnue comme la kinésithérapie est confrontée à des problèmes et n’est pas non plus entendue par les autorités compétentes. Bien qu’il y ait environ dix fois plus de kinésithérapeutes que d’ostéopathes, notre poids dans le secteur des soins de santé est relativement faible et nous devons nous aussi rester sur les barricades.
N’est-il pas plus que temps que l’on se considère comme des alliés et que l’on se serre les coudes pour, ensemble, faire valoir nos revendications légitimes ?
Dansez tout au long de votre journée avec KineQuick. Parce qu’avec nous, vous pouvez facilement adapter votre cabinet à votre volonté.
Cela rend votre administration vraiment un jeu d’enfant, toujours et partout, y compris sur votre smartphone.
Ça fait plaisir à tout le monde, non ?