Japon avril 2015 Tokyo (chapitre 2)

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Jeudi 16 avril Le parc Hamarikyu et l'exposition Kataoka Tamako On avait imaginé aller à Kamakura afin de revoir le célèbre Bouddha en bronze. Mais nous décidons finalement de rester à Tokyo et d'aller admirer les arbres en fleurs dans le parc Hamarikyu. Nous avons le souvenir d'une prairie recouverte de colza jaune entourée de gratte-ciels, au cœur de la ville. Une demi-heure plus tard nous voici entourés de magnifiques tours au sortir du métro. On recherche un plan afin de nous orienter dans cet univers vertical. Avec un plan dans la rue et le soleil pour nous orienter, nous partons à la recherche du parc. Et nous y arrivons sans encombre. Contrastes dans le parc Hamarikyu.

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Entrée payante. Nous suivons l'audio-guide et les numéros. Les arbres sont bien en fleurs : des blancs, des roses, des pivoines, du colza, des pelouses sur lesquelles sont assis des groupes qui pique-niquent. C'est superbe. Moins exubérant que ce que l'on a connu trois ans auparavant, mais c'est émouvant de fragilité, de finesse, de délicatesse. Deux couples de futurs mariés en tenue traditionnelle font faire les photos officielles du mariage dans ce cadre idyllique.

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Maison de thé dans le parc Hamarikyu.


Prunus et cerisiers dans le parc Hamarikyu.

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Pause dĂŠjeuner dans le parc..

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Échassier dans le parc Hamarikyu. Prairie de colza.

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SĂŠance photos pour les futurs mariĂŠs dans le parc Hamarikyu.

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Futurs mariĂŠs dans le parc Hamarikyu.

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Nous quittons le parc pour aller dans le quartier de Ginza. Le quartier très chic de Tokyo. Une demi-heure de marche, sans se tromper et nous sommes face à l'horloge symbole de Ginza. Un petit expresso chez Doutor, juste là et l'on admire le carrefour où défile sous nos yeux le Tokyo chic. Le prix de l'expresso est chic, lui aussi !

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L’une des parties du parc du Palais ImpÊrial.

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Les douves et le Palais ImpĂŠrial. 68


Un tour chez MUJI, on n'y trouve pas les vêtements que nous cherchons pour Arthur et Léonard. Un peu de marche et nous sommes devant le palais impérial et son parc. C'est à l'opposé du côté où nous sommes venus il y a quelques jours. On traverse une partie du parc, très grand, et on se fait la remarque « l’empereur doit regretter d'avoir un aussi grand parc, quand on voit ce qu'il y a comme surface à tondre, sans parler des arbres à tailler en nuages ! ». Enfin, chacun fait comme il veut...

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Le Palais Impérial.


Jardins du Palais ImpĂŠrial.

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Nous arrivons enfin au MOMAT, le musée d'art moderne de Tokyo. Nous y sommes venus dimanche mais on n'a pas visité l'exposition Kataoka Tamako, une peintre née en 1905 et dont on célèbre les 110 ans de la naissance. Peintre ignorée voire rejetée dans les années trente et quarante elle a fini par imposer son style libre au cours du dernier tiers de sa vie. On est émerveillés par ses nus féminins aux poses inhabituelles et par ses évocations du Mont Fuji. Sa palette de couleurs se caractérise par la force, parfois presque la violence des tons qui s'opposent ou se répondent. Très belle exposition. Voilà encore une bien belle journée. On la termine par un repas japonais de poisson, de riz et de crudités. Un petit dessert couronne le tout : un gâteau aux pétales de cerisiers. Une petite merveille de finesse. Gâteau aux pétales de fleurs de cerisier.

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Vendredi 17 avril On visite Jimbocho et Shimokitazawa Le Pho chez Hao Dès le matin nous partons pour un quartier que nous ne connaissons pas encore : Jimbocho. Un hôtel de la « famille » Sakura s'y trouve et il semble que ce quartier soit intéressant. C'est entre autres le coin des libraires et des peintres. Effectivement on y trouve de grandes librairies comme de petites échoppes où l'on vend des livres neufs ou d'occasion. On y trouve aussi, au long des petites ruelles piétonnes, des magasins d'articles pour le dessin et la peinture. Une mine d'or ce quartier. L'hôtel Sakura Jimbocho pourrait être une option intéressante, pour changer de quartier, une autre fois. Rue piétonnière dans le quartier de Jimbocho.

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Boutiques dans le quartier de Jimbocho.

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On se dirige ensuite vers Shibuya, le quartier des jeunes minets et minettes. Devant l'immense gare, se trouve la statue de Hachiko, le petit chien fidèle qui attendit chaque soir son maître, longtemps après la mort de celui-ci. C'est le point de rendez-vous incontournable des teen-agers. Sur les passages pour piétons, zébrés (les passages, pas les piétons), la foule s'élance au signal sonore comme des essaims d'abeilles qui foncent les uns vers les autres, se croisent doucement et se séparent en atteignant le trottoir opposé. Le manège est impeccablement réglé. Toutes les deux minutes la scène recommence. Hachiko le célèbre chien de Shibuya.

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La foule au Shibuya crossing.

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Un petit tour dans les rues avoisinantes et l’on décide de prendre le métro pour Shimokitazawa. Une jeune fille nous voit étudier le plan du métro, l’air perplexe, elle vient vers nous et nous demande si elle peut nous aider. Bonnet rouge sur la tête, veste de treillis militaire, jupe en jean et grosses chaussures aux pieds. On lui indique notre destination souhaitée, elle prend son téléphone intelligent et quelques secondes plus tard, ayant fait glisser son pouce en tous sens sur l'écran, elle nous invite à la suivre et nous conduit ainsi à l'endroit où l'on achète les billets pour cette ligne qui n'est pas 76

Quartier de Shibuya.


« Tokyo métoro » comme disent les annonces. Une préposée prend le relais alors que la jeune fille nous salue et s'éloigne pour prendre son métro....

Les ruelles de Shimokitazawa.

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À trois stations de Shibuya se trouve celle de Shimokitazawa. Ce quartier que nous ne connaissons pas, lui non plus, est celui des jeunes un peu bohêmes, un peu hippies. Les maisons sont basses, les rues étroites et bordées de petits restaurants, de magasins de fripes, de boutiques à trois sous. Les immeubles commencent à surgir et tentent de chasser ce petit monde un peu marginal. Dommage, c'est un endroit bien sympathique... C'est sûrement un endroit agréable pour séjourner à Tokyo. Il est fort bien situé, à deux pas de Shibuya et de Harajuku.

Les ruelles de Shimokitazawa.

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Magasins dans les rues de Shimokitazawa.

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À dix huit heures nous avons rendez-vous avec Phuong, la fille de Hao qui nous retrouve à la station Korakuen (sortie numéro 3). Un orage à éclaté vers 17h30 et elle arrive avec des parapluies et des capuchons en plastique transparent. Mais il ne pleut plus. On parle en anglais, qu'elle possède déjà bien. Elle dit le contraire mais elle est trop modeste. Une bonne vingtaine de minutes plus tard nous voyons la maison et Hao qui est descendue pour nous rejoindre.

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Préparation du Pho par Dao et Hao.


Hao nous a préparé un repas vietnamien : des nems et un pho (cette soupe délicieuse aux nouilles, aux herbes germes de soja et au bœuf). Un délice. Ses nems sont les meilleurs que nous ayons mangés. Un goût parfait. On passe encore une agréable soirée, malheureusement sans Nam qui est à Nagoya pour son travail, pour le passage de témoins avec son remplaçant. À la fin du repas nous offrons des marshmallows au thé matcha aux enfants. Phuong saute de joie ! Elle va de suite en embrocher pour les faire griller à la flamme. On a visé juste...

Le Pho, cette merveilleuse soupe vietnamienne.

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Phuong.

Il est 22 heures, on rentre à Ikebukuro. Hao, Phuong et Dao nous accompagnent à pied jusqu'au métro. On se promet de se revoir vite... à Paris, Bordeaux, Hanoï ou Tokyo ! Ils font partie de notre famille.

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Samedi 18 avril Dernier jour à Tokyo... Le musée Mitsubishi Ichigokan Nous avons vu une affiche dans le métro pour une exposition temporaire d'œuvres de peintres impressionniste au musée Mitsubishi. Sur cette affiche se trouve notamment le portrait de Madame Henriot, de Renoir. Ce tableau a fait l'objet d'une reproduction par papa. Alors, voir l'original qui se trouve à Washington, comme toute la collection exposée ici, j'en ai terriblement envie ! Affiche dans le métro pour le musée Mitsubishi Ichigokan.

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On se rend donc à la station Niju-Bashimae. C'est tout près du palais impérial, dans un quartier ultra moderne... sauf le bâtiment de ce musée qui est la réplique exacte du premier immeuble de type occidental construit vers 1860 et détruit pendant la guerre. Ses murs en briques tranchent sur le marbre et le verre des autres façades, sans parler de sa hauteur ridicule.

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L’immeuble du musée Mitsubishi Ichigokan.


L’entrée du musée Mitsubishi Ichigokan.

L'exposition présente cinq salles dans lesquelles sont répartis une soixantaine d'œuvres de Renoir, Cézanne, Monet, Gauguin, Bonnard, Degas, Seurat... « This collection was created mainly by Ailsa Mellon, the daughter of Andrew W Mellon, successful businessman and founder of the National Gallery. Like her father before her, Ailsa made a lifetime contribution to the development of the 85


NGA, with such actions as establishing a fund for acquiring new works of art. In addition, she donated her collection of French Impressionist and Post Impressionist works to the NGA and can be credited with great achievements in her promotion of modern art in the US. This collection was amassed to display in her own home and comprises fine and exquisite Impressionist works of art, showing her delicate and sophisticated artistic sense » Tous les tableaux sont des œuvres superbes. On aurait perdu beaucoup à ne pas voir ces merveilles. Encore sous le coup de l'émotion, on va dans « La boutique de Joël Robuchon » qui se trouve à côté du musée, sur la même Marinuchi Dori. On passe un agréable moment à déguster une pâtisserie. Les gens, plutôt des femmes, savourent seules ou à deux ces merveilles de la pâtisserie, de la viennoiserie, de la restauration rapide à la française.

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Le café et la boutique de Joël Robuchon.


Pâtisseries signées Joël Robuchon.

En route maintenant vers Harajuku, mais cette fois-ci sous un soleil bienfaisant. Le métro de Tokyo n'a plus de secrets pour nous. 87


Le haut de l'avenue Omote Sando affiche la foule d'un samedi ensoleillé. Takeshita Dori, les cosplay girls, les touristes, nous... tout est là. Les tenues vestimentaires sont extravagantes à souhait. Les héroïnes des mangas sont là, sous nos yeux, pas mécontentes de se faire photographier. C'est leur moment de célébrité ! La gare de Harajuku sous le soleil revenu.

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La rue Takeshita et ses ĂŠtonnants personnages de mangas.

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Encore des personnages de mangas.

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Toujours des personnages de mangas. 91


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Dans la rue Takeshita.

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On ne lui volera pas ses chaussures !.

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Maintenant, on change d’univers et on entre dans le parc Yoyogi avec sont immense torii. Un quart d'heure de marche dans l'allée bordée de forêt et nous arrivons au temple. On se purifie à la fontaine et on entre en espérant voir un mariage. Gagné ! Des mariés se font photographier entourés de leurs invités, à la manière d'une photo de classe. La mariée est en blanc, c'est un mariage shintoïste (je crois). Je mitraille. Torii à l’entrée du parc Yoyogi.

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Bidons de saké et fûts de vin français offerts aux divinités du temple du parc Yoyogi.

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Tout-à-coup, une procession s'annonce. Un garde fait écarter la foule afin que le cortège traverse la cour du temple. Deux prêtres ouvrent la marche, deux jeunes filles en blanc suivent, puis viennent les mariés suivis par un porteur de dais ou d'ombrelle. Les convives ferment le cortège. La mariée est vêtue d'un kimono rouge orangé richement orné. Elle est belle et gracieuse. Le marié porte la tenue traditionnelle en noir et gris. Les convives portent la queue-de-pie pour certains et le kimono pour certaines. C'est un spectacle inoubliable. Certaines convives acceptent volontiers de se faire photographier des ces luxueuses tenues. Le tambour résonne soudain. Un coup grave. Puis un autre quelques secondes plus tard, puis d'autres rapprochés. Une cérémonie va commencer. 97


Mariage dans le temple du parc Yoyogi.

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Procession pour le mariage.

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Un somptueux kimono.

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MariĂŠs dans le temple du parc Yoyogi.

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L’incroyable beauté et la richesse de la tenue de la mariée.

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Kimonos.

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Un autre mariage dans le temple du parc Yoyogi. 105


Une invitĂŠe ?

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Nous quittons le temple. Quelle belle journée ! On reprend le métro et on retrouve Ikebukuro, notre quartier d'adoption pour quelques heures encore. Ah ! On passe par UNIQLO, pour faire raccourcir les pantalons qu'Hélène a achetés. Depuis la gare nous pénétrons au neuvième étage directement chez UNIQLO avec lesdits pantalons que nous sommes passés chercher à la chambre. Avec un peu de mal Hélène arrive à se faire comprendre sur l'endroit de la coupe et de l'ourlet souhaité. Elle a mis une marque pour indiquer à quel endroit doit être le bas de pantalon et la demoiselle, qui ne semble connaître qu'un seul mot d'anglais montre cet endroit et dit « cut ». Alors « Not cut here », et Hélène d’expliquer qu'elle veut un ourlet comme il y avait avant, pas seulement couper... Finalement un vendeur parlant un peu anglais est appelé à la rescousse. Tout finit par sembler clair. Il nous emmène au comptoir des retouches. Une jeune fille se fait expliquer la longueur, mesure l'entre-jambe, fait constater à Hélène que ce sera à 70 cm que le revers sera fait... Revenez dans 45 minutes. De retour à l'heure dite la demoiselle prend notre ticket pour les trois pantalons à raccourcir et disparaît par un couloir à côté. Trente secondes plus tard une vendeuse qui était affairée à replier des vêtements que les clientes s'acharnent continuellement à prendre, à déplier, à regarder puis à reposer en vrac sur le sommet de la pile, donc cette vendeuse s'approche de nous et nous demande si elle peut nous aider. Elle vient de nous voir seuls, en train d'attendre donc elle se sent concernée et vient s'occuper de nous. On lui explique que tout va bien. Qu'elle peut être rassurée. Quel soin du client et quel esprit d'équipe ! On nous apporte les pantalons, 107


c'est la couturière elle-même qui montre chaque ourlet, chaque couture recto verso à Hélène, sort de la poche du pantalon la coupe et demande si nous gardons les morceaux qui ont été coupés puis qui emballe les pantalons et donne le ticket en indiquant son numéro de téléphone, s'il y avait un problème ! Comme Hélène lui dit que c'est parfait, elle affiche un large sourire et remercie. Bon, on rentre à l'hôtel, demain nous prenons le train Shinkansen ou Nozomi pour Kyoto.

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