Japon avril 2015 Tokyo (chapitre 1)

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Tokyo Kyoto Inari Himeji Osaka

JAPON Quatrième voyage 1

AVRIL 2015 Hélène et Christian MAILLOT


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Quatrième voyage au Japon Avril 2015

On rêvait de revenir en avril au Japon pour la floraison des cerisiers. Le rêve devient réalité avec ce voyage…

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Idées reçues, idées fausses…

Quand on parle du Japon, on entend souvent : « C’est cher, ça doit être compliqué à cause de la langue et de l’écriture… ». Alors pour y aller en vacances… ! On cherche une autre destination. Il nous apparaît clair, à l’issue de ce nouveau voyage, que c’est inexact. En effet, on ne connaît pas beaucoup d’endroits où l’on peut faire un repas pour huit euros en ayant du poisson ou du bœuf, du riz, une soupe au miso, une salade de choux et un verre d’eau. Il est possible d’acheter des fruits dans n’importe quel supermarché de quartier, ils sont un peu chers mais 5


vendus à l’unité. Un bol de sobas ou des onigiris (ces boulettes de riz triangulaires fourrées) font un excellent repas sans se ruiner. Pour ce qui est de la langue, dans les villes importantes et sur les chemins un peu touristiques, les informations sont écrites en caractères latins. Les machines pour acheter les tickets de métro, de même que celles des restaurants (celles qui permettent de choisir son repas avec des photos) disposent de l’affichage en japonais ou en anglais. Les cartes dans les cafés et les bars sont presque toujours proposées en anglais quand la serveuse ou le serveur voit notre visage. Enfin, les personnes qui nous voient embarrassés dans un lieu public ou le nez plongé dans un plan viennent spontanément proposer leur aide. Ils disent toujours parler anglais « a little » mais en fait c’est par timidité et par modestie. Enfin, connaissez-vous beaucoup d’endroits où, dans un coffee shop, des jeunes femmes choisissent une table au premier étage, posent leur sac à main et leur téléphone intelligent sur la table, puis descendent commander au rezde-chaussée ? La sécurité, l’honnêteté, le respect sont les marques de ce pays. En conclusion : malgré les yakusas et la circulation à gauche, c’est très facile de visiter le Japon et c’est délicieusement agréable !

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Mercredi 8 avril Le départ de Paris et une nuit inconfortable

Après une vingtaine de jours à Montréal, en février, nous voici de nouveau en route, mais cette fois-ci c'est pour Tokyo. On a envie de revoir la floraison des cerisiers, des abricotiers et autres prunus. Le spectacle nous a tellement émerveillés qu'on veut le revoir encore au moins une fois. Une grève des aiguilleurs du ciel en France nous fait redouter quelques mésaventures du côté de Roissy-Charles de Gaulle... Eh bien, c'est tout le contraire. Le premier vol a été annulé, le nôtre est maintenu et le report de passagers sur notre vol nous permet d'embarquer en « petite » classe affaires, la classe Premium. Même repas qu'en classe économique mais avec un siège plus large, l’espace pour le passager est amélioré. On est heureux cette fois encore de bénéficier de cet avantage. Malheureusement on déchantera pendant les douze heures du vol car le siège est beaucoup moins confortable qu'on pourrait le souhaiter. Le choix de ce siège est manifestement une erreur, à notre humble avis.

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Dans le train entre Narita et Tokyo, station Asakusa.

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Jeudi 9 avril Enfin Tokyo ! Hao vient nous retrouver à l'hôtel

Enfin, on arrive avec une petite heure de retard, due à l'heure de retard au décollage. Le vol a été calme et doux. Arrivés à Narita, nous prenons le train pour Tokyo, en direction de la station Asakusa où nous avons réservé une chambre à l'Hostel Sakura, comme d'habitude. Le train est toujours aussi propre et agréable, la campagne est verte et on ne voit aucun tag sur les bâtiments qui bordent la voie. Une heure plus tard nous arrivons à la station Asakusa. Sortie numéro 4, celle où il faut monter, descendre, remonter des escaliers... Aujourd'hui l'unique escalator que l'on pourrait utiliser est en réparation. Les deux valises sont bien lourdes. Mes jambes vacillent. C'est alors qu'une jeune fille de dix- huit à vingt ans me propose de m'aider à porter la petite valise. C'est bien la première fois que cela m'arrive. 9


Immédiatement je la remercie vivement, elle insiste, je réitère mon refus confus, je la remercie de plus belle, en faisant le brave... J’ai donc vraiment des cheveux blancs ! Voilà, enfin nous somme à la sortie, celle qui est en face d'un café Doutor. On se regarde avec Hélène..., on traverse la rue et on y entre. De toute manière on est en avance pour le "check in" qui est à treize heures. On commande deux thés matcha au lait : l’un chaud et l’autre glacé. Un vrai moment de bonheur... et de repos.

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Dans le café Doutor à Asakusa. Le thé vert matcha au lait chaud ou froid


À l'hôtel, la réservation est faite, mais on doit attendre un peu. Je passe un mot sur le téléphone intelligent de Hao, notre amie vietnamienne qui vient d'emménager à Tokyo. Elle doit venir nous retrouver à l'hôtel au cours de l'aprèsmidi. Elle répond qu'elle est déjà en route. La chambre 604 est maintenant prête. On s'installe sommairement. Il faut dire que dans la chambre il n’y a que deux lits… Pas une table, pas une étagère, pas une chaise, pas un porte-manteau. Puis on redescend afin d'être dans la réception lors de l'arrivée de Hao. La voilà qui arrive. Elle n'a pas changé. Toujours aussi adorable.

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Quel plaisir de la revoir, elle que l'on avait rencontrée lors d'un vol de retour Hanoi-Paris en 1997. Elle que l'on a revue chaque année ou presque, à l'agence Air France de Hanoi. Elle que l'on a revue à Paris lors d'un stage qu'elle était venue faire. Elle que l'on avait revue à Nagoya en 2012 avec son 12

Hélène et Hao dans les allées du temple.


mari et ses deux enfants. On a l'impression de s'être quittés la semaine passée et de reprendre la phrase là où en était restée au moment des adieux. Elle est depuis cinq ans au Japon. Les enfants parlent japonais et Nam, son mari vient d'avoir une promotion à Tokyo. Pour sa part Hao travaille à l'école Berlitz où elle donne des cours de vietnamien. Son travail va pouvoir continuer à Tokyo. Elle en est ravie. On lui fait visiter « notre » quartier de Tokyo. On le connaît bien maintenant que c'est la troisième fois. Il fait frais mais le soleil brille. La balade est agréable.

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Le temple Senso-Ji à Asakusa.


Autour du temple Senso-Ji Ă Asakusa. Jeunes filles en yukata. 14


Autour du temple Senso-Ji.

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On fait ressurgir les souvenirs, on parle des enfants, des petits-enfants à Montréal, des amies restées à Hanoï, de Paris, du présent et bien sûr de l'avenir proche et lointain. Nam est en mission au Viêt Nam. Il rentre dimanche. Alors Hao nous propose de venir dans son nouvel appartement, pas encore vraiment meublé, dimanche soir afin de diner ensemble. On se quitte à l'entrée de la station de métro.

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Dans les allées du temple Senso-Ji.


On a passé un bel après-midi. La fatigue nous prend soudain. Retour à l'hôtel en traversant les allées du temple Senso-Ji, encombrées de visiteurs qui se photographient devant ou sous les cerisiers en fleurs. Un arrêt dans un restaurant de nouilles qui se trouve sur notre route. Deux bols de sobas avec des tempuras de poulet. Le bouillon est un régal. On a commandé nos nouilles sur une machine qui ressemble à un distributeur de friandises sur lequel figurent les photos des plats disponibles. On sélectionne le plat, on paye en introduisant billet ou pièces de monnaie, un ticket sort que Sobas et tempuras

l'on donne au cuisinier. Il y a une douzaine de places sur des tabourets fixes devant un comptoir qui court le long de la vitrine et des murs de la salle. C'est tout petit, c’est rapide, c'est parfait. On mange son bol de sobas à toute heure de la journée. Fermeture à 17 heures. On complète le repas par des pancakes au thé vert matcha que l'on achète au FamilyMart d'à côté. On est calés pour la nuit. À la chambre, c'est douche puis « bonne nuit les petits ! »... Une nuit dans l'avion plus sept heures de décalage horaire, ça laisse des traces. 17


Vendredi 10 avril Le musée Bridgestone et la statue "Le baiser" de Brancusi

Réveillés très tôt, on découvre que le temps est couvert et assez froid. On se recouche et c'est finalement vers 9h30 qu'on décide de se lever vraiment. C'est bien gris. On a décidé d’un programme léger aujourd'hui. Principalement 18

L’entrée du musée Bridgestone.


aller acheter les billets de train pour Kyoto le 19 et visiter le musée Bridgestone. C'est un musée que l'on connaît mais qui nous a émerveillés la dernière fois par la qualité de sa collection de tableaux impressionnistes et de statues du XXe siècle. Je retrouve la même extase devant une petite statue de Brancusi, intitulée Le baiser.

http://www.bridgestone-museum.gr.jp/en/exhibitions/ Il se dégage une incroyable douceur, une harmonie mais en même temps de la vigueur de ce cube de pierre. Des Renoir, un Marie Laurencin, un Modigliani, un Soulages et quelques peintures japonaises en font un incontournable des lieux culturels de Tokyo. Ce musée doit fermer pour plusieurs 19


années afin d'être réaménagé. Il a été ouvert en 1952 et doit être modernisé. On passe une petite heure à se régaler les yeux. À dix minutes à pied du musée, pas plus, là-bas au bout de l'avenue, se trouve la gare de Tokyo. On va y acheter nos billets pour dimanche 19 à dix heures trente. La jeune fille, avec beaucoup de clarté et d'assurance nous délivre les billets dans un excellent anglais en vérifiant tout avec nous : le nombre de billets, l'heure, le jour, la réservation, le prix. Cette excellente habitude au Japon nous ravit. C’est toujours la même précision à la caisse au moment du règlement des achats : tel article, tel prix, tel nombre d’articles, vous m’avez donné tel billet, je vous rends telle somme. En plus, je souris et je vous remercie en vous regardant. Comme toujours, le travail est exécuté à la perfection. En sortant de la gare, dans les galeries souterraines, on tombe sur un café D... Oui, encore. Un petit sandwich, un expresso, un thé matcha et un petit moment de repos. On repart à la recherche d'un magasin UNIQLO. On trouve celui qui est ridiculement petit, dans le centre commercial. Non, il nous en faudra un autre, un vrai ! On retourne maintenant dans notre quartier. Il nous faut trouver le métro pour la station Asakusa. Pas si simple... On trouve la JR Line plutôt chère et compliquée qui nous fera changer à Ueno, sortir, aller à l'extérieur prendre la Ginza Line, la ligne concurrente et pas reliée à la précédente par des couloirs ! Entre adversaires plus que concurrents on ne se facilite pas la vie. 20


Il commence à pleuvoir alors que l'on traverse les allées marchandes autour du Senso-Ji. On presse le pas. Repos à la chambre pendant une heure puis repas comme hier soir : sobas dans le mini restaurant.

Restaurant de sobas et tempuras entre le Senso-Ji et notre hôtel.

Pour terminer la journée on emprunte la galerie marchande couverte en sortant du restaurant. On est au sec alors qu'il pleut bien sérieusement. 21


Les galeries couvertes du quartier Asakusa.

Quelle chance ! Un magasin à 100 yens (0,75 euro) ! On y entre en sachant que dans ce bric-à-brac bon marché on va trouver plein de ces petits objets de la vie courante qui nous tentent et nous font défaut, il faut le dire ! Des chausse-pieds de 60 cm de long pour éviter de se baisser, des testeurs de piles usagées, des pinceaux pour l'encre de chine, des poissons miniatures en tissu pour Arthur et Léonard... On termine notre journée par ces achats indispensables !

Les galeries d’Asakusa.

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Une boutique de cĂŠramiques. Enballage de nos quatre petits bols. 23


Samedi 11 avril Akihabara, le quartier de l’électronique Il a plu toute la nuit. On a du mal à se lever. Le programme de la journée prévoit le quartier de l’électronique (Akihabara), le parc Ueno et du shopping. On se rend donc en métro à Akihabara. Un quart d'heure et nous y sommes.

Akihabara, le quartier de l’électronique. 24


Les vitrines des magasins petits ou grands étalent les matériels photographiques, la vidéo, l’informatique... toutes les nouvelles technologies sont ici. On entre dans l'antre : Yodobashi. Six étages dédiés chacun à un thème. Toutes les marques sont là. N'ayant pas de but précis, on est vite lassés. On redescend et on déambule tranquillement sur les avenues et dans les petites rues. Les façades des immeubles sont couvertes de publicités plus colorées les unes que les autres.

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Vue de la ville et du Sky Tree au loin depuis le magasin UNIQLO entre Akihabara et Ueno.

On se dirige vers le parc Ueno par une large avenue. On .recherche un immeuble aperçu la veille en métro aérien entre Akihabara et Ueno sur lequel on a lu UNIQLO. Après une demi-heure de marche, nous finissons par le trouver. Cinq niveaux de vêtements. On y trouve notre bonheur pour Arthur, pour Léonard et pour nous.

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Une halte au dernier étage de l'immeuble s'impose dans l'un des restaurants. Repas japonais. Service impeccable dans un cadre calme et reposant. On poursuit notre route vers le parc Ueno. La grande avenue est hérissée de petites rues perpendiculaires qui nous semblent animées et commerçantes. On s'y engouffre. C'est une succession de magasins de vêtements et de chaussures, de restaurants, de 27

Vue de la ville et de la ligne de métro JR depuis le magasin UNIQLO.


Les petites rues commerçantes près de Ueno.

boutiques proposant toutes sortes d'articles bon marché. Ces ruelles sont bien encombrées en ce samedi après-midi. On arrive enfin au parc. Ce n'est pas la foule qu'on avait connue il y a trois ans, par un 28


beau matin d'avril printanier et douillet. Le moindre carré de pelouse était recouvert de bâches bleues sur lesquelles étaient installés des milliers de convives riant, dansant, devisant, trinquant et buvant joyeusement sous les cerisiers en fleurs, pendant que d’autres plus avancés dormaient, déjà « bien fatigués » en cuvant leur bière ou leur saké… Là, quelques groupes çà et là sont assis sur un sol humide et froid. Il n'y a pas d'ambiance... Quelques arbres ont retenu des pétales sur leurs branches mais pour la plupart, tout est tombé, emporté par la pluie et le vent.

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Escalier à l’entrée du parc Ueno.


Selfies et pique-niques dans le parc Ueno.

On quitte l'endroit, si différent de celui que l'on avait connu. Un peu déçus. L'échangeur avec la chaussée surélevée et les passerelles pour piétons donne un aspect terriblement moderne et compliqué à ce carrefour Ueno. Il nous reste une demi-heure de promenade (marche) pour nous retrouver à notre hôtel. On a fait une belle distance à pied, heureusement ponctuée par un arrêt thé vert et expresso ! Un moment de repos à la chambre puis on sort pour le dîner. On traverse les allées du temple envahies par la foule. C'est bien sympathique et bien chaleureux, même si la marche n'est pas facile à contre courant. 30


Dimanche 12 avril Le parc du palais impérial et le Cha ca de Hao !

Petit matin au temple Senso-Ji.

Réveillé de très bonne heure et voyant le soleil se glisser entre les rideaux, je décide de me lever pour aller flâner dans les allées du temple. Il est six heures du matin. Il fait frais mais l'air est pur et agréable. Peu de monde. Tokyo se réveille. Des gens partent au travail en ce dimanche matin, d'autres font leur sport, d'autres encore se consacrent à leurs dévotions. Une jeune femme vient allumer une poignée de bâtons d'encens dans le temple, descend les marches et les 31


dépose dans l'urne au pied du temple après avoir placé les mains jointes sur son front. Elle remonte et s'incline pour faire sa demande. C'est beau, c'est calme, c'est pur.

Dévotions matinales dans le temple Senso-Ji. 32


Un cycliste passe dans l'allée. Un agent de police fait sa ronde. Un homme ramasse les rares papiers, balaye les pétales de fleurs tombés durant la nuit. L'endroit sera impeccable lorsque les visiteurs vont arriver. Près du temple Senso-Ji.

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Les rideaux de fer décorés de peintures sont baissés. Sur chacun d'eux sont représentés des personnages se livrant à l'activité de ce commerce : marchands de kimonos et de yukatas, restaurateurs, tailleurs, fabricants d'éventails ou de souliers... Quelques sans logis sont assis ou allongés sur le bord du trottoir, un sac plastique rempli de canettes de sodas ou de bières vides auprès d’eux. Leur butin. Leur survie pour les heures à venir. 34

Travaux d’entretien dans l’allée principale du temple Senso-Ji.


Devantures de magasins dans le quartier d’Asakusa. Les métiers y sont représentés.

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Magasin de kimonos neufs, anciens ou sur mesure. Ci-dessous, l’entrée du métro n°4.

Je rentre à la chambre où Hélène dort encore. Vers dix heures nous quittons l'hôtel, direction le petit déjeuner... chez Doutor. C'est notre cantine. On adore celui qui surplombe l'entrée 4 du métro Asakusa. La vie s'y déroule sous nos yeux. Lorsqu’il pleut, c’est un ballet de parapluies qui s’ouvrent ou se ferment plein de poésie.

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En route pour le parc du palais impérial et la partie consacrée au canotage. Station Takebashi. Des arbres en fleurs nous accueillent dès la sortie du métro. On se photographie beaucoup sous la voûte fleurie. Ça ne dure que quelques jours, alors il faut en profiter. Dans le jardin du Palais Impérial.

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Dans le parc, les cerisiers gardent encore des fleurs mais chaque coup de vent fait s'envoler des milliers de pétales roses ou blancs. Les prunus sont tout juste fleuris. Magnifiques. En bordure du parc, les douves ressemblent à des étangs sur lesquels de rares pédalos et des barques glissent 39

Dans le jardin du Palais Impérial.


silencieusement. Mon dos me fait opportunément souffrir depuis la nuit dans l'avion et le transport des bagages... Donc pas de barque ni de pédalo.

Canots et pédalos dans un bassin du jardin du Palais Impérial.

Le musée d'art moderne nous ouvre les bras. Il est à côté. Il y a des Foujita (notamment un groupe de chats extraordinaire, plein de vie) et de peintures modernes depuis l'ère Meiji. On 40


est impressionnés par une peintre japonaise Yuki Ogura. Au retour, le ticket de métro est avalé par la machine lors du changement. On aura donc un problème au moment de sortir définitivement à la station Asakusa si on ne l’a pas. Mais là, l'intelligence du système va nous sauver. On se dirige vers le préposé chargé de surveiller l’entrée et la sortie des voyageurs. On lui explique tant bien que mal ce qui nous arrive. Station de départ, somme payée, station de destination... "no ticket !", et on mime le ticket qui a disparu. Il comprend et ouvre le ventre de la machine qui a avalé nos tickets. Les deux tickets sont là, dans le ventre d’une petite boîte métallique. Il nous les rend en s'excusant pour les méfaits de cette machine trop gourmande. La présence humaine est vraiment un gage de qualité de service. On en a eu la preuve à Roissy lorsque la machine a obstinément refusé, au hasard ou presque, d'ouvrir le portillon automatique pour sortir du RER. Un bel attroupement s'est ainsi vite formé et les réflexions désagréables vis-à-vis de la France, de la RATP, de Paris... n’ont pas tardé. À 18 heures Hao et Nam passent nous prendre en voiture. On est vraiment heureux de revoir Nam. On communique par Internet essentiellement avec Hao. C'est un couple que l'on apprécie énormément. Une vraie amitié sûre, simple et naturelle s'est depuis longtemps installée entre nous. C'est un peu de la famille. Hao est notre petite sœur vietnamienne. En voiture, on traverse des quartiers de Tokyo que l'on ne connaît pas. On ne circule jamais en voiture sur les grands axes de circulation, sur ces autoroutes urbaines surélevées..., à pied ! En un quart d'heure de circulation calme et fluide on arrive devant le petit bâtiment d'un étage au sommet d'une 41


colline de la ville. Ils occupent l'appartement du haut. Le quartier est résidentiel. Il est situé au nord de Ueno, si on a bien compris le plan. En sortant de la voiture on croise leur voisin du rez-de-chaussée qui nous entend parler français. Il nous salue en français. Hoa fait sa connaissance (l'emménagement date d'une semaine). Il est français ! On est à l’origine de leur prise de contact. Au premier étage Phuong et Dao nous attendent. Ils sont naturellement accueillants, souriants, ouverts. Ils nous sortent les quelques mots qu'ils connaissent en français, ravis d'avoir de la visite. L'appartement n'est pas encore beaucoup meublé mais il est agréable, assez grand pour un appartement japonais et calme. Voyant que du matériel IKEA est dans son emballage d'origine, dans la chambre des enfants, je propose mon aide pour l'assembler. Nam accepte volontiers et nous voilà partis à assembler deux lits superposés, Hélène, Nam et moi. Une heure plus tard c'est fait ! Je suis heureux d'être venu au Japon, j'aurai servi à quelque chose... Pendant ce temps Hao a préparé le repas, c'est une surprise : un Cha ca, ce plat de poisson vietnamien, de Hanoï pour être précis, que nous aimons et dont nous avons parlé récemment avec elle. Nam est revenu ce matin de Hanoï avec le poisson et tous les produits nécessaires. Il a eu la chance que la douane ne découvre pas qu'il transportait des fruits, des légumes et du poisson ! Délicieux ce plat et réalisé dans les règles de l'art par Hao (avec la sauce mam tom cette pâte de crevettes qui sent très fort et que l'on évitera pour notre part).

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Hao et Phuong préparent le Cha-ca.

Nam et Hao nous parlent de leur vie au Japon, de Nagoya où ils étaient auparavant et qu'ils aimaient beaucoup, de Fukuoka où ils étaient au tout début, du travail, des contacts difficiles avec les Japonais, de l'école pour les enfants... Phuong a 13 ans et parle déjà bien anglais (en plus du vietnamien et du japonais).

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Son petit frère n'a que 10 ans. On apprend qu'ils vont seuls, chacun dans son école et que pour Dao cela fait partie du programme de cette année scolaire « Apprentissage de l'autonomie ». On remarquera plus tard de nombreuses fois des enfants seuls dans le métro avec leur uniforme et leur gros sac à dos en cuir sur le dos. On parle de nos vies, de leurs projets, des amis communs à Hanoï... La soirée passe vite et agréablement. C'est maintenant l'heure de rentrer. Tout le monde travaille demain 44

Phuong et Dao.


lundi ! Sauf nous. On embrasse les enfants. Ils sont vraiment adorables, ouverts, joyeux, discrets et ils participent volontiers aux tâches familiales, comme Arthur et Léonard. On remet nos souliers puis Nam et Hao nous raccompagnent à notre hôtel dans un Tokyo paisible où brillent les devantures des superettes 7/Eleven ou FamilyMart ouvertes très tard le soir. La voiture glisse doucement dans la nuit tokyoïte.

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Lundi 13 avril De la pluie toute la journée Harajuku et Omoté Sando On nous l'avait annoncé depuis plusieurs jours, en début de semaine ce sera de la pluie... Eh bien c'était exact, et pour toute la journée. Une de ces petites pluies fines qui tombent droit et qui mouillent tout en quelques secondes. Dès le lever, très tardif, on a pris notre temps. On n'allait pas pouvoir faire grand chose, alors il allait falloir le faire lentement, en le dégustant. Petit déjeuner chez Doutor. Malheureusement il était 10h35 au moment de notre commande et les toasts aux œufs brouillés/tomate/salade/jambon ne sont servis qu’au petit déjeuner qui s'arrête à 10h30 !!! Bon, j'ai remplacé... On a pris une bonne heure pour le petit-déjeuner, installés au premier étage, surplombant la sortie du métro. On a regardé « passer la vie » en bas. Les parapluies s'ouvraient dès que les gens apparaissaient ou se fermaient avant d'entrer dans la bouche du métro. Comme un ballet poétique. On a pris le temps de décider d'aller à Harajuku et de descendre l'avenue Omote Sando jusqu'à l'Oriental Bazar.

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Au lieu de prendre la ligne directe, on a pris la JR Yamanote qui fait un cercle dans Tokyo et on a fait le demi-cercle par le nord. Comme elle est en grande partie en extérieur, ça devait être intéressant et joli, peut-être... Ce fut tout le contraire : les vitre étaient couvertes de buée, étant donnée l'humidité et les 47

Métro de la ligne JR. Les wagons sont décorés de mangas


zones traversées étaient dénuées de tout charme. Arrivés à Harajuku, la pluie tombait sans discontinuer. On a donc fait un tour dans la rue des cosplay, la Takeshita-Dori, bien calme ce matin.

La gare de la station Harajuku.

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Un magasin Daiso, style magasin à 100 yens attire notre attention. On trouve toujours des merveilles dans ces magasins bon marché succursales de la caverne d'Ali Baba. On fait une razzia sur les babioles, parfois très utiles comme des pinceaux chinois (ou japonais), des poissons en tissu koinobori, des semelles parfumées pour les chaussures et des confiseries... Sur l’avenue Omote Sando on va se sécher dans l'Oriental Bazar. Toujours attirés par les céramiques et les porcelaines, nous craquons seulement pour un jinbei, pyjama-vêtement d'intérieur qui devrait aller à Léonard. On termine la remontée de l'avenue et on décide de rentrer, non sans s'arrêter pour déjeuner dans un restaurant situé dans le métro et qui sert des soupes et du riz. Soups Stock. Pas mal du tout. Rapide, pas cher et très agréable. Retour à l'hôtel trempés et un peu transis.

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À gauche et ci-dessous la Takeshita Dori sous la pluie.


Mardi 14 avril Le quartier Ikebukuro

L’hôtel Sakura Ikebukuro.

Pas grand chose cette journée. On doit changer d'hôtel et de quartier. Ikebukuro est un quartier très animé et beaucoup plus moderne qu'Asakusa. La gare y est la deuxième du Japon après Shinjuku. Le nombre de lignes de métro et de 50


trains qui s'y croisent est impressionnant. Mais la foule est encore plus impressionnante. Cela nous à rappelé la circulation des vélos, motos, scooter et autos au Vietnam. Pour fendre un flot de salarymen et women, il faut avancer d'un pas décidé et constant ; les gens font un écart et vous évitent. Sinon on ne passe pas ou bien on se heurte à tout le monde comme une boule de flipper.

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Sortie de la gare à Ikebukuro.


Les rues sont bordées de façades multicolores aux enseignes lumineuses presque collées les une aux autres. C'est plutôt joli, en tout cas c'est gai. Aujourd'hui c'est encore « Chantons sous la pluie »... même si on déchante un peu ! L'hôtel est très bien placé, dans une rue calme et à moins de 10 minutes de la gare. Entre les avenues s'entrecroise tout un réseau de petites rues piétonnières bordées de commerces variés très animés. On va aller découvrir ce monde qui s'offre à nous...

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Les rues autour de la gare d’Ikebukuro.


Autour de la gare Ă Ikebukuro sous la pluie.

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Chez Doutor. Ikebukuro

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Mercredi 15 avril Le temple Gokokuji et le repas avec Hao Le matin, le temps est dégagé et nous en profitons pour aller visiter un temple pas trop loin de notre quartier, le temple Gokokuji. Pas très impressionnant après avoir visité celui de Narita les années passées et le Senso-Ji. Mais il vaut la peine.

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Le temple Gokokuji.


Dans le temple Gokokuji.

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À quelque distance de là se trouve la cathédrale SainteMarie, construite dans les années soixante par l'architecte Tange Kenzo. L'architecture en béton a remplacé les bâtiments anciens faits de bois, détruits pendant la Seconde guerre mondiale. On retrouve ensuite Hao à notre hôtel et l'on déjeune avec elle. Elle à donné ce matin deux cours de vietnamien à l'école Berlitz. Ses premiers cours à Tokyo. À peine arrivée à Tokyo, elle a déjà retrouvé du travail auprès de l'école Berlitz, pour laquelle elle travaillait à Nagoya. L'après-midi on visite les rues du quartier Ikebukuro et... on fait un peu de shopping ! Repas avec Hao.

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