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- art de vivre - culture - sp ort et loisirs -

À LA DÉCOUVERTE DU DÉSERT DES BARDENAS

TROIS JOURS À

WEST HOLLYWOOD VOYAGE

SUPERCAR

Au volant de la McLaren Artura hybride plug-in

DESIGN Découverte de Hervet Manufacturier

GASTRONOMIE

Rencontre avec le chef Arnaud Viel

HORLOGERIE

2024 débute en fanfare

INVESTIR

Faut-il investir dans l’immobilier à Dubaï ?

Les nouveautés du Salon de Lyon

GOLF

Jouer sur la Costa Brava MOTO

Numéro 46 Followed RENCONTRER & DÉCOUVRIRprintemps 2024

L’ÉGÉRIE DE LA VILLE

Raffiné, minimaliste et charismatique.

Le Range Rover Evoque montre l’exemple.

Modèle présenté: Range Rover Evoque P300e Hybride électrique PHEV. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 1,4 à 1,5. Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.

Pensez à covoiturer. #SeDéplacerMoinsPolluer

A B C D E F G
31g CO2/km

100% ÉLECTRIQUE

The = La

Consommation d’énergie électrique de la BMW i7 : 18,5 à 21,7 kWh/100 km. Autonomie en mode électrique : 538 à 624 km. Autonomie en mode électrique en ville : 637 à 695 km. Depuis le 1er septembre 2018, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de

Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer

la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO₂, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. BMW France, S.A. au capital de 2 805 000 € ­ 722 000 965 RCS Versailles ­ 5 rue des Hérons, 78180 Montigny­le­Bretonneux.

A 0g CO2/km

C B D

G F E

THE
CHAQUE EXPRESSION COMPTE NOUVEAU TOYOTA C-HR
N’EST PAS
Pensez à covoiturer.
L’AUDACE
UNE OPTION
A C D E F G B 20g CO₂/km #SeDéplacerMoinsPolluer
Gamme Nouveau Toyota C-HR Hybride Rechargeable : consommations mixtes combinées (L/100km) et émissions de CO₂ combinées (g/km) selon norme WLTP : de 0,8 à 0,9 et de 19 à 20.

Rien ne se perd

Il fallait avoir la tête bien faite, à défaut de bien attachée, sachant que les révolutionnaires la lui ont coupée en 1794, pour exprimer la loi de conservation de la matière. Antoine Laurent de Lavoisier, qui avait préféré abandonner sa particule quelques années avant le triste événement pour devenir le renommé Antoine Lavoisier, l’avait en son temps brillamment imaginée. Résumant sa réflexion dans cette phrase connue de tous : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Tellement sage, tellement vrai. Nous la connaissons tous. Alors pourquoi cherchons-nous par tous les moyens possibles à l’ignorer ? C’est une loi universelle, une sorte de principe fondamental de la chimie que l’on ne peut que respecter. Comme le cinquante en ville ! Attention, là je plaisante. Dans la rubrique Futur (page 36), dont l’idée directrice est de nous sensibiliser aux bonnes et mauvaises évolutions de notre société pour nous faire réfléchir à notre avenir, nous abordons le problème de l’eau potable. Depuis des années, de plus en plus souvent, beaucoup se posent la question de sa disponibilité. Avec des solutions toujours plus techniques – et parfois très énergivores –pour en produire à partir d’eau de mer, bientôt d’eau croupie et pourquoi pas un jour de purin. Sauf qu’à chaque fois, la loi de conservation de la matière revient sur la table. Car à dessaler de l’eau de mer, on récupère certes de l’eau potable. Cela tombe bien, c’est ce que l’on recherche. Mais on se retrouve aussi avec des quantités astronomiques de saumure sur les bras, un liquide saumâtre et non désiré que l’on fait vite disparaître dans les océans. Dilué, il ne gênera personne, se disent sans doute les industriels. Ça ne marche pas comme ça, Antoine nous l’avait bien dit avant de perdre la tête. Rien ne se perd. Si ce qui nous gêne dans l’eau de mer retourne à l’océan concentré au maximum, il y a des chances pour que cela dérange d’autres organismes vivants. C’est même garanti. Or de la survie des océans dépend la nôtre, c’est un principe fondamental de la vie sur Terre. Tâchons de ne pas l’oublier ou cela nous coûtera cher.

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édito

L’ART D’ÊTRE BANQUIER

BANQUE DES ETI, DE LEURS DIRIGEANTS ET BANQUE PRIVÉE

C’EST VOIR PLUS LOIN AVEC VOUS, POUR VOUS ET VOTRE ENTREPRISE.

Création

FOLLOWED.FR

Rédacteur en chef et directeur de la publication Christophe Boulain chboulain@followed.fr

Conseiller éditorial

Luc Augier

Ont participé à ce numéro

Rédaction

A. Bloch, C. Boulain, J. James, J.-J. Manceau, F. Montfort, A. Poupin, D. Saint-Aubin

Photographes

T. Bangalter, A. Bloch, S. Carr, M. Fennetaux, T. Holts, J.-P. Loyer, Mitchell, F. Montfort

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France

Dépôt légal à parution

ISSN : 2427-0881

Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com

Diffusion certifiée OJD 2023 : 47 085 exemplaires

Publicité publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine

est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

3, rue Robert Schuman, 85170 Dompierre sur Yon, France

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www.followed.fr Followed Magazine followedmagazine ours
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Événement

p. 20 Salon du deux-roues de Lyon : visite de l’un des plus beaux Salons dédié à la moto d'Europe. Avec des nouveautés pour tous les goûts

Shopping

p. 26 Tech, mobilité, art de vivre, mode, beauté : si vous manquez d’idée pour (vous) faire des cadeaux, nous vous aidons dans ces pages

Futur

p. 36 Comment ne pas manquer d'eau : quelles sont les solutions pour ne pas manquer d’eau potable sur notre planète. Sans la détruire, évidemment

Culture

p. 40 Kim Seung-Hwan : rencontre avec cet étonnant artiste sculpteur sud-coréen et très européen

Art de vivre

p. 46 Marcos Eguren : nommé meilleur vigneron de l'année 2023, Marcos travaille le cépage tempranillo comme personne d'autre dans la Rioja

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p. 50 Arnaud Viel : rencontre avec le chef étoilé normand dans son établissement d’Argentan 46 sommaire 50

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CAP CAMARAT

Cap Camarat est la digne héritière des créations de la marque des années 70. Son design sculpté et racé assure un look sportif et élégant.

Mode & objets

p. 56 Horlogerie : les plus belles montres de ce début d’année 2024 sont ici

p. 62 Hervet Manufacturier : découverte du savoir-faire de Nicolas Hervet, l'ébéniste normand qui cartonne à Los Angeles, Californie

Sport & loisirs

p. 68 Stephen Parez-Edo Martin : rencontre avec l'un des piliers de l’équipe de France de rugby à sept, sport olympique cette année à Paris

p. 72 Golf : petit tour des plus beaux parcours de la Costa Brava, en Espagne

p. 76 Trois jours à WeHo : entre culture et détente, gastronomie et tourisme, la visite de la plus cool des villes californiennes en Nissan Z 2024

p. 84 Road-trip entre Bilbao et les Bardenas : du Guggenheim aux cheminées de fée, un itinéraire passionnant en nouveau Toyota C-HR

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L E V O E S T EN F I N L À .

LV O X 3

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(1)

de 250

Modèle présenté :

Cycle mixte W LT P : Consommation électrique (kWh/100 km) : 16.7 - 17.7.

CO 2 en phase de roulage (g /km) : 0. Autonomie électrique (km) : 344 - 476.

D o n n ée s e n co ur s d ’ho m olo gat i on

1 e r L O Y E R D E 5 00 0 € (1 )
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V O L V O C A R S . F R Au q u otidi e n, pr e nez l e s t r a n s p o r t s en c om m un. #SeDépla c e r Mo i ns P o ll ue r R C S Lille 435 1 7 4 339 03 74 95 24 00 Avenue Jules Mousseron VALENCIENNES 03 20 28 29 88 Rue du Dronckaert RONCQ 03 20 79 99 86 Boulevard de l’Ouest VILLENEUVE D’ASCQ

Week-end

p. 96 Marrakech : découverte de l’hôtel Domaine des Remparts, point de chute idéal pour découvrir la cité marocaine

Mécanique

p. 100 McLaren Artura : où comment la rme anglaise réussit à conserver son âme tout en évitant le malus écologique absurde

p. 106 Où charger et faire le plein d’hydrogène : carte de France des stations de recharge électrique et des pompes à hydrogène gazeux

Investir

p. 108 Faut-il investir à Dubaï ? scalité avantageuse, stabilité du pays, attractivités multiples, Dubaï intéresse beaucoup de gens. À raison ou pas ? On vous dit tout

Bien-être

p. 112 La chute des cheveux : pourquoi, comment y remédier, nous vous guidons

Abonnements

Bulletin en page 114

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sommaire

LA MUSIQUE ÉVOLUE, LA MOBILITÉ AUSSI.

LE SON SENSATIONNEL DU BICYLINDRE SIGNÉ KYMCO.

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Avec son moteur bicylindre de 550cm3 et ses 51 chevaux il vient pour surclasser dans sa catégorie et la conduite en duo devient un plaisir grâce à sa partie cycle irréprochable. Il commence là où les autres s’arrêtent ! Kymco CV3 brise les limites de la ville en ouvrant de nouveaux horizons pour les urbains et les amateurs de tourisme en deux roues. Accessible aux titulaires d’un permis B sous conditions : avoir été assuré pour un deux roues 125cc depuis plus de deux ans ou après avoir suivi une formation de sept heures.

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager. *Loyer arrondi à l’euro supérieur.

**Exemple : Pour une Location avec Option d’Achat d'un Kymco CV3 d’un montant de 12 250 € TTC sur 37 mois, après paiement à la livraison d’un premier loyer majoré de 3 600 €, vous remboursez 36 loyers de 128,23 €, hors assurance facultative. Le montant total dû hors option d’achat est de 8 216,28 €. Option d’achat de 6 075 € soit un montant total dû option d’achat incluse de 14 291,28 €. Le coût mensuel de l’assurance Sécurivie facultative est de 13,48 € et s’ajoute aux loyers ci-dessus. Le montant total dû au titre de l’assurance facultative est de 498,76 €.

Offre de location avec option d’achat réservée aux particuliers, sous réserve d'acceptation par CA Consumer Finance, bailleur dont Sofinco Auto Moto Loisirs est une marque, SA au capital de 554 482 422 €, 1 rue Victor Basch - CS 70001 - 91068 MASSY Cedex, 542 097 522 RCS Evry. Intermédiaire d’assurance inscrit à l’ORIAS sous le N° 07 008 079 (www.orias.fr). Assurances facultatives souscrites auprès de CACI LIFE Dac (Décès), CACI NON LIFE Dac (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie, Invalidité Permanente et Totale, Invalidité Temporaire Totale de Travail). Vous disposez d'un droit légal de rétractation. Cette publicité est conçue et diffusée par KYMCO LUX S.A – ZAE Robert Steichen, 5 rue Bommel – 4940 HAUTCHARAGE Luxembourg. Capital social : 11 000 000€ – RCS : B134229, qui agit en tant qu’intermédiaire de crédit de CA CF et apporte son concours à la réalisation d’opérations de crédit sans agir en qualité de bailleur.

Suivez-nous sur : KYMCO recommande :

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Salon du deux-roues de Lyon

Comment se faire encore plaisir avec de l’essence

followed.fr/s2r

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événement

Alors que le Salon de l’auto de Genève venait juste de renaître timidement de ses cendres, celui du deux-roues de Lyon soufflait sa trente et unième bougie dans une santé éclatante. Signe des temps, la moto est plus que jamais le refuge des amateurs de belles mécaniques qui ne veulent pas payer double leurs jouets favoris. Nous y étions. Texte et photos C. Boulain

On ne va pas se le cacher, rouler en belle voiture aujourd’hui en France relève de la gageure. Outre les regards parfois méprisants des passants pour vous et votre monture, vous devez composer avec des limitations de vitesse pensées pour des automobiles d’un autre temps, tenant moins bien la route, freinant nettement moins bien et protégeant encore moins en cas de choc, et un barème de malus écologique ridicule, car indexé sur des émissions polluantes rapportées à une distance. Tout cela sans, évidemment, tenir compte des kilomètres parcourus réellement. Aussi, dès que la voiture que vous convoitez dépasse les 171 g/km de CO2, soit les émissions polluantes d’un véhicule consommant environ 7,5 l/100 km en moyenne, vous devez vous acquitter d’un malus de plus de 10 000 €, même si vous ne faites pas des milliers de kilomètres avec. Et ce malus culmine

rapidement à 60 000 €. Heureusement, pas à moto. Qui a dit « pas encore » ? Est-ce que cela explique l’engouement pour ce mode de mobilité, dont le marché s’est très bien porté l’an dernier ? En tout cas, le seul véritable Salon de la moto français, qui se tient à Lyon au mois de mars, a encore affiché une santé splendide, avec plus de 150 000 visiteurs en quatre jours dans les coursives d’Eurexpo Lyon. 150 000 m2, 650 exposants, majoritairement moto, les marques cycle étant encore en nombre réduit, des pistes d’essais en tout genre, des expositions à thème, dont l’étonnant « stand » Elf sur lequel trônait un avion de l’armée de l’air, et la participation de tous les constructeurs présents sur le territoire français avaient de quoi séduire les amateurs que nous sommes. Nous avons donc retrouvé avec délice les nouveautés des leaders du marché, que sont dans l’ordre Honda, Yamaha et BMW, devant Kawasaki et Triumph. Même si les ultra-sportives nous font de l’œil, avec des performances de fou et des lignes de plus en plus acérées et agressives, comme celles de la nouvelle Honda Fireblade CBR1000RR-R (sans doute pour RR-Radicale avec 217 ch, 200 kg et déjà 148 g/km de CO2) ou de

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En plus de la récente R 1300 GS, BMW dévoilait son nouveau scooter électrique CE 04 et la R12 (ici photographiée en version R 12R 12 nineT).

l’incroyable Ducati Panigale V4 R (qui développe 240 ch avec une huile spéciale), notre attention a davantage été monopolisée par les machines plus statutaires. Sans doute à cause de nos âges avancés, diront les plus médisants. Évidemment un arrêt chez BMW s’imposait, avec, en plus de leur dernier scooter électrique que les ados vont s’arracher, et du best-seller en devenir R 1300 GS, la nouvelle R 12 nineT dans une livrée custom du plus bel effet. Là, ce n’est pas pour les enfants. Toujours motorisée par le flat maison qui ne demande qu’à ses échappements un peu de liberté pour exprimer sa joie et ses 109 ch (pour 220 kg). Dans le même genre, chez Triumph, le Scrambler 1200 se dévoilait dans différentes versions (X et XE), dont ce superbe tout-terrain X quasi monochrome qui va vous apprendre à ne pas rouler en short en été, avec son échappement latéral. Sans doute un peu moins agile et performant que son homologue allemand, l’anglais (90 ch, 228 kg) mise aussi sur un beau programme de personnalisation, mais nettement plus accessible. Triumph dévoilait aussi une nouvelle Daytona 660 et une motocross. Les amateurs d’excentricités indiennes, on pense à Royal Enfield et BSA, en avaient aussi pour leur argent avec des stands remplis de jouets, juste moins performants que ceux des marques européennes. Ceux que l’autre côté des Alpes attire, on pense alors aux rives du lac de Côme avec Moto Guzzi, étaient aussi ravis. Mais ce sont surtout les amateurs de machines d’outre-Atlantique qui avaient droit à un véritable feu

d’artifice. Chez Harley-Davidson évidemment, qui, après avoir fêté ses 120 ans l’an dernier en dévoilant de nouvelles CVO, embraye en 2024 sur la refonte de sa gamme Touring, des machines faites pour limer du bitume. La superbe Street-Glide orange (voir ouverture), avec les dernières évolutions de son bicylindre Milwaukee-Eight 117 de 2 litres et de son système d’info-divertissement, en est la meilleure preuve. Chez le concurrent Indian, moins connu bien que fondé deux ans plus tôt, en 1901, ce sont les cruisers qui étaient mis à l’honneur, comme cette Sport Chief rouge jantes noires, au twin de 1.9 litre pour 300 kg sur la balance. Si le côté vintage vous séduit, mais que vous n’avez pas envie de chevaucher une enclume, Yamaha a peut-être la solution avec sa nouvelle XSR900 GP. Une machine dérivée de la XSR900 trois cylindres de série, mais avec un design rappelant les YZR500 de Grand Prix des années 1980 à 1990. Elle se dote quand même d’un écran TFT. Autre nouveauté, cette fois pour les urbains branchés deux-roues motorisé, c’est l’arrivée du scooter trois roues grosse cylindrée de Kymco (bicylindre de 550 cm3 et 51 ch) dans un bleu mat magnifique. Et si vous voulez mêler la praticité d’un scooter urbain électrique à une ligne vintage limite revival, Peugeot a sans doute quelque chose pour vous. Ou plutôt va avoir quelque chose à vous proposer. Ils nous ont dévoilé ce que sera le futur 103 SP de la marque, en 2025 et 100 % électrique. On vous le dit... ça promet. Rendez-vous l’an prochain, à Lyon.

événement Followed 22

Beaucoup de nouveautés chez

Triumph, avec une nouvelle sportive Daytona 660, une motocross 250 et ce nouveau Scrambler 1200.

Proposé en deux versions X (comme ici) ou XE plus « cross ».

Indian n’était pas en reste côté nouveautés avec la refonte de sa gamme Cruiser (ici la Sport Chief) et quelques FTR sublimes. Sans oublier une version course étonnante basée sur un modèle Touring.

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Le coréen Kymco se fait une place au soleil sur le marché des scooters en France, principalement avec ses X Town (en 125 et 300 cm3) et trois roues CV3 (bicylindre 550 cm3, ici dans un nouveau bleu mat).

les amateurs de GP500, avant que cela ne s’appelle Moto GP, vont adorer cette XSR900 GP. Proposée en rouge et blanc, comme ici, ou noir et gris, c’est une moderne au look vintage : superbe.

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événement

NOUVELLE GAMME EBIKE YAMAHA

Profitez de remises exceptionnelles sur nos modèles d’exposition dans nos concessions E-bikes Center.

En savoir : www.yamaha-motor.fr

Revs Your Heart : Et votre coeur bat plus fort

Bienvenue dans le nouvel univers de mobilité électrique Yamaha !

Sur les trajets courts privilégier la marche ou le vélo #SeDéplacerMoinsPolluer

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1 DJI ne fait pas que des drones. Avec Mic 2, la firme chinoise propose aux créateurs de contenus, mais aussi aux passionnés de vidéo, l’outil idéal pour enregistrer des bandes sonores comme des professionnels. Livrés dans un étui de protection métallique qui sert aussi de batterie et de chargeur, émetteur et récepteur (qui peuvent être noirs ou blancs) fonctionnent jusqu’à 250 m et enregistrent jusqu’à 14 heures de suite en haute définition, 32 bits en virgule flottante (ne nous demandez pas ce que c’est). Et c’est bon marché : 349 €.

2 Non, le Micro 4/3 n’est pas mort. La preuve avec ce dernier LUMIX G9II, fort de 25,2 MP et d’un nouveau processeur pour des images définies et des vidéos de grande qualité. Stabilisation jusqu’à 8 stops, enregistrement 5,7K et slow motion 4K/120p sont au programme de ce boîtier mirorless orienté vidéo pro. 15 des 32 optiques proposées ont été développées avec Leica. Boîtier nu : 1 899 €.

3 Le chinois HONOR vient de lancer son nouveau smartphone haut de gamme, le Magic 6 Pro. Très orienté photo, il bénéficie de trois capteurs (deux de 50 MP et un de 180 MP), avec des ouvertures variables et un zoom optique jusqu’à x2,5. Vendu 1 290 €.

4 Ce n’est pas un masque respiratoire, mais l’accessoire nécessaire pour passer vos appels en public en toute discrétion. Proposé par SKYTED, ce masque vous permet de parler via votre smartphone ou votre ordinateur sans que votre entourage ne vous entende. Super en avion ou dans la rue, et encore plus sur les champs de bataille du monde entier, il a été développé en France. En prévente sur Kickstarter et Indiegogo : 231 €. 1

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TECH

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1 YAMAHA, pionnier de la motorisation électrique pour les vélos avec Bosch et Shimano, présente un drôle d’engin urbain, mi-vélo, miscooter et baptisé Booster Easy. Proposé en deux couleurs, bleu-vert (comme ici) ou gris-noir, il dispose de freins à disques, de pneus ballons, d’une fourche télescopique et d’une courroie d’entraînement sans entretien. Proposé dans une seule taille, mais avec plusieurs accessoires comme un sac ou un panier amovible, il est vendu 3 299 €.

2 MOUSTACHE, la marque de VAE française basée dans les Vosges, creuse son sillon avec ce nouveau Mardi 27. Un vélo à assistance électrique urbain, pratique avec son cadre ouvert, sa béquille latérale, ses garde-boue et son antivol intégré dans la roue arrière, et aussi performant avec sa motorisation Bosch. Assemblé en France et proposé en une seule taille (mais avec une potence réglable en inclinaison), ce vélo peut recevoir deux types de batteries intégrées (500 ou 625 Wh, + 200 €) et existe en deux finitions, avec des composants plus ou moins haut de gamme. Prix de vente : à partir de 3 699 €.

3 Il y a des événements dans le monde de la moto. La sortie d’un nouveau heaume chez ARAI, le SZ-R VAS Evo, en fait partie. Ce nouveau casque jet répond aux dernières normes (22.06), avec entre autres une visière plus épaisse et plus de points de contrôle. Il est proposé de XS à XL et en différentes couleurs. Prix de vente conseillé (en teinte unie) : 749,95 €.

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MOBILITÉ
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ART DE VIVRE

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1 Les amateurs de scotch whisky le savent, les cuvées GLENMORANGIE sont toujours des merveilles. Cette nouvelle bouteille de la collection The Cadboll Estate le confirme. Élaboré à partir d’orge cultivé autour du village de Cadboll, à quelques pas de la distillerie, ce whisky écossais de couleur ocre profond est vieilli quinze ans en fûts de chêne américain de bourbon puis de sherry. De quoi lui donner un nez de miel, mandarine et caramel, un palais sucré et épicé, avec un goût de noisette venant des fûts de sherry, sur une finale amande et coco qui vous laissera un goût de cake aux fruits. Tout un programme. Filtré à froid et titrant 43°, il est vendu 85 €.

2 Pour rendre hommage à ses 160 ans d’histoire, MARTINI lance deux éditions limitées de vermouth. Le Bianco (blanc), reconnaissable à sa non-couleur et à ses notes florales, de vanille et d’épices, un apéritif légèrement amer lancé en 1910. Et le nouveau Fiero (rosé), qui depuis 2018 séduit par ses notes d’orange douce-amère et agrumes. Leurs étiquettes reprennent les affiches passées, signées d’artistes divers et variés, comme V. Bianchi en 1930 (à gauche), ou San Marco dans les mêmes années (au centre). Chacun des deux vermouths est proposé avec ces trois étiquettes, dans des bouteilles de 75 cl au prix unitaire de 7,89 €. 3 MALONGO cultive son ADN français. Cette société spécialisée dans le café, fondée à Nice en 1934, propose dorénavant sa machine à café en dosettes EOH fabriquée en France en trois nouvelles couleurs : jaune (comme ici), terracotta ou vert olive. Avec son temps de chauffe réduit (15 à 20 secondes seulement), et son système de doses de café en papier naturel (facile à recycler), cette machine à expresso garantie cinq ans est vendue 119,90 €. 2 L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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maison-fatien.com PROPRIÉTAIRE, NÉGOCIANT À BEAUNE +33 (0)3 80 22 82 83 L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

MODE

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1 TOD’S et Lamborghini ont officialisé leur collaboration lors du Salon Pitti Uomo de Florence. Pour cela, le mocassin iconique de la marque italienne née en 1900, le fameux Gommino, a été repensé avec des picots plus gros, des lignes rappelant celles des modèles au taureau et le logo du fabricant de supercars italien sur le talon. Proposés en jaune, bleu, vert ou tout noir, ces Gommino inspirés par Lamborghini conservent les caractéristiques qui ont fait leur succès depuis 1978, comme la découpe du cuir et les coutures extérieures à la main. Prix de vente public : 650 €.

2 Dans les marques historiques, celles dont on se souvient depuis l’enfance, il y a CLARKS. Pour l’année 2024, la marque a revu l’un de ses best-sellers, la Torhill. Proposée en basse (Lo, seulement en pointures homme) ou haute (Hi, comme ici, unisexe), elle est proposée en noir ou beige (et aussi vert, bleu et rouge en basses). Lacets, cuir et surpiqûres pour ces chaussures à l’empeigne en daim et à la première de propreté en peau de mouton vendues à 140 €.

3 La vie est plus belle en couleur, c’est une certitude. Pour sa saison 2024, LOEWE, marque de la galaxie LVMH, fait sienne cette devise avec ce superbe pull en laine de poids moyen, col rond, maille côtelée et coupe classique. Tarif de la bouffée de bonheur : 1 200 €.

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BEAUTÉ shopping

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1 On a tous un jour rêvé d’être Zinédine Zidane. Pour ses aptitudes ballon au pied, ou juste pour son charisme surnaturel. En portant Legend Blue, de MONTBLANC, vous y arriverez un peu, l’illustre footballeur étant l’ambassadeur de ce parfum dédié aux hommes qui écrivent leur propre légende. Conçu par Michel et Romain Almairac, ce jus s’ouvre sur un puissant accord frais et aromatique de menthe verte et de lavande, avant de révéler un cœur boisé et masculin de bois de cèdre et de santal. La note finale, avec l’ambroxan, laisse un sillage intense. C’est tout vous ! Cette eau de parfum, livrée en vaporisateur, est vendue 105 € les 100 ml.

2 Pour protéger vos mains des agressions du froid, THE BODY SHOP propose ce baume au chanvre, une graine que la marque utilise depuis 1998, bien avant que cela ne devienne une mode. Avec 97 % d’ingrédients d’origine naturelle, cette crème marie l’huile de graine de chanvre au beurre de karité et à l’huile de sésame du Nicaragua, évidemment certifiée équitable. Prix de vente : 15 € les 100 ml.

3 Vous avez l’air fatigué ? Ce gel contour des yeux de OH MY CREAM est pour vous. Un roll-on frais spécialement formulé pour les hommes qui hydrate le contour des yeux, atténue les cernes et décongestionne tout en apportant de l’éclat. 30 € les 10 ml.

4 RITUALS propose un voyage au Japon avec ses soins Ritual of Sakura. Ici un gommage pour le corps, formulé de particules de bourgeon de cerise et d’huiles végétales japonaises (riz, jojoba et tsubaki) pour stimuler le renouvellement cellulaire : 16,90 € les 250 g.

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Pénuries d’eau QUELLES SOLUTIONS ?

PEn 2010, l’ONU a consacré l’accès à l’eau comme « un droit humain, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’Homme ». Mais il est loin d’être équitable, ce que n’arrange pas le dérèglement climatique. Pour y remédier, plusieurs solutions existent. Nous avons passé en revue les pour et les contre avec cinq chercheuses.

our saisir cet enjeu, il faut d’abord revenir sur ce que l’on appelle le cycle de l’eau. L’atmosphère est naturellement chargée en vapeur, qui provient (entre autres) de l’évaporation des eaux de surface ou de l’évapotranspiration des plantes (une conséquence de la photosynthèse). Lorsque cette vapeur rencontre une masse d’air froid, elle se condense autour de particules en suspension (par exemple des poussières). Se forme alors un nuage, composé de gouttelettes d’eau liquide ou de cristaux de glace, qui grossissent, s’alourdissent, et nissent par retomber sur Terre par gravité. Plusieurs phénomènes permettent d’assurer un certain équilibre : par exemple, les continents reçoivent proportionnellement davantage de pluie que les océans, mais elle ruisselle jusqu’à ces derniers, ce qui permet de les recharger. Puisque l’eau qui s’évapore nit par retomber, quel est le problème ? Il tient notamment au fait qu’elle ne retombe pas nécessairement au même endroit, comme l’explique Camille Risi, chercheuse au laboratoire de météorologie dynamique du CNRS : « Il y a de gros changements dans la distribution [spatiale] des précipitations. Ainsi, ce qui ressort d’absolument tous les modèles climatiques actuels sur les scénarios futurs, c’est que les régions sèches, comme le bassin méditerranéen, la Californie ou l’Australie, s’assèchent, tandis que les régions équatoriales, qui ont déjà beaucoup de pluie, en reçoivent davantage. Sans compter que la quantité de pluie augmente à l’échelle globale, d’environ 3 % par degré de réchau ement. Parce que quand l’atmosphère est plus chaude, elle peut contenir plus de vapeur d’eau. La fréquence des orages n’augmente pas nécessairement, mais quand il y en a, ils ont tendance à être plus intenses Dans certaines régions du globe, poursuit Camille Risi, s’ajoute un autre problème, celui de la régularité des pluies : par exemple, en Afrique de l’Ouest, pendant la mousson, ce qui est important, c’est la durée des phases sèches [entre deux orages]. Si elle est trop longue, les plantations sont chues. Donc, même avec exactement la même quantité de pluie, si on a des épisodes plus intenses mais moins fréquents, c’est moins bon pour les cultures. »

Dessaler l’eau de mer

Comment peut-on manquer d’eau, alors que notre planète en recèle plus de 1 300 milliards de milliards de litres ? Tout simplement

parce qu’il s’agit à 97 % d’eau salée. Une piste consiste donc à la rendre douce (voire potable). Les premières usines de dessalement remontent aux années 1950. On en compte désormais plus de 20 000, dont la plus importante produit quelque 2 milliards de litres d’eau douce par jour ! Mais ce n’est pas la panacée. Un peu plus de 20 % de ces usines sont thermiques, et fonctionnent un peu à la manière de distilleries. Leur coût énergétique, même s’il est en baisse, reste élevé, surtout si la chaleur est produite à partir de combustibles fossiles. La plupart des autres usines fonctionnent selon le principe de l’osmose inverse, qui est une micro ltration à travers des membranes, et consomme beaucoup moins d’énergie. Mais quelle que soit la technologie utilisée, on doit ensuite rejeter à la mer une eau beaucoup plus salée : quand on produit un litre d’eau douce, on produit aussi environ un litre et demi de saumure, qui est donc presque deux fois plus chargée en sel... mais aussi en métaux lourds et produits chimiques divers. En 2019, une étude de l’ONU estimait à l’échelle mondiale ces rejets de saumure à 141,5 milliards de litres par jour. Et ce n’est plus du tout d’actualité, selon Isabelle Ruck, chercheuse en écologie politique et spécialiste du Moyen-Orient : « Si l’on intègre les usines qui sont en phase de construction et celles dont la construction est plani ée, on arrive à près de 200 milliards de litres. Et c’est un marché qui bouge pas mal, avec une croissance annuelle projetée de 9,4 % d’ici à 2030. » Or, ces rejets de saumure ont des e ets néfastes sur la faune et la ore marines. « Pour moi, poursuit Isabel Ruck, le dessalement, c’est vraiment une solution ultime, quand on s’est assuré que rien d’autre, comme la collecte des eaux de pluie, n’était une option. Sauf que ces autres options ne reçoivent absolument aucune attention de la part des politiques. On recourt tout de suite à des solutions technologiques, parce que ça crée un marché, et accessoirement, parfois, des emplois. »

Ensemencer les nuages

On l’a vu, les précipitations sont une conséquence de la condensation de vapeur d’eau autour de particules en suspension. éoriquement, en disséminant des particules dans un nuage, on pourrait donc l’aider à pleuvoir. Cette technique, dite d’ensemencement des nuages, remonte aux années 1940, et elle est notamment mise

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en œuvre par la Chine, la Russie ou les Émirats arabes unis. Elle consiste à traverser en avion un nuage qui n’est pas (encore) prêt à pleuvoir et à larguer de l’iodure d’argent ou du dioxyde de titane, selon que l’on veut favoriser la formation de cristaux de glace ou de gouttes d’eau liquide. Longtemps, ce concept est resté très théorique, voire vaguement ésotérique, comme l’explique Andrea Flossmann, professeure d’université et experte auprès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) : « Personne ne pouvait prouver que ça marchait. On ne pouvait pas, par exemple, avoir deux nuages parfaitement identiques, et ensemencer l’un mais pas l’autre. » Récemment, un pas a été franchi : « On a finalement eu une première preuve solide, documentée, acceptée, que ça pouvait fonctionner. » En l’occurrence, sur certains nuages précis, tous orographiques (ou topographiques). Ils se forment contre le relief naturel (par exemple, une chaîne de montagnes) et ont beaucoup moins de liberté de mouvement que les autres. Ce sont donc de bien meilleurs cobayes que certains cumulus, qui « se forment n’importe où et se déplacent n’importe comment ». On a également fait des recherches autour des ultrasons (avec des canons acoustiques) : « Sur un petit échantillon, ça fait effectivement vibrer les molécules, mais pas à l’échelle d’un nuage. En tout cas, on n’a jamais pu le prouver. » Les expérimentations sont en outre compliquées par une problématique géopolitique, celle du « vol » de nuage. Ainsi, explique Flossmann, « à chaque fois qu’un pays annonce qu’il fait des essais, même s’il n’est pas prouvé que ça marche, tout de suite le voisin hurle qu’on lui vole son eau. C’est arrivé entre l’Iran et Israël, par exemple, donc ça pourrait entraîner des conflits potentiellement dangereux. Il y a beaucoup de choses qui se passent dans le monde en ce moment, poursuit-elle, sauf en Europe, où c’est une technique encore très méprisée. Je regrette qu’on ne réagisse pas ».

Réutiliser l’eau traitée

Il y a aussi ce que l’on appelle le petit cycle de l’eau : il débute par un prélèvement dans le milieu naturel, se poursuit avec un traitement (par exemple de potabilisation), une utilisation par l’homme, un nouveau traitement (de dépollution), et s’achève par un rejet dans le milieu naturel. Une piste, qui a le vent en poupe, notamment en France, consiste à utiliser autrement cette eau qui sort des stations d’épuration, par exemple pour l’irrigation. Ce qui soulève des interrogations, que nous détaille Nathalie Karpel Vel Leitner, directrice de recherches au CNRS, spécialiste de la qualité du traitement des eaux : « Ce qu’il faut savoir, c’est que quand on rejette l’eau dans le milieu naturel, l’épuration peut continuer, sous l’action de la biodégradation, du soleil, des plantes... Si on la réutilise pour l’irrigation, il y a des choses qui sont encore mal connues, notamment le comportement des sols lorsqu’il reste certains polluants ou contaminants résiduels. Par ailleurs, il ne faut pas négliger la sécurité sanitaire des populations. Parce que le plus grand risque de l’eau, c’est l’aspect bactériologique. Pour réutiliser de l’eau, il faut être sûr qu’il n’y a pas de bactéries pathogènes, de virus... » Pour limiter ces risques, mais aussi l’impact de polluants ultimes, certains producteurs d’eau potable misent sur des technologies toujours plus filtrantes, qui se rapprochent d’ailleurs de l’osmose inverse.

Mais au risque de retirer également des composés inoffensifs, voire bénéfiques, et de rejeter des boues toujours plus concentrées en matières potentiellement nocives. D’ailleurs, ajoute Nathalie Karpel Vel Leitner, « c’est bien beau de dire que tel composé a disparu au cours du traitement parce qu’on ne le retrouve plus à la sortie. Mais peut-être qu’on retrouve un produit de transformation qu’on n’a pas su analyser, parce qu’on n’y a pas pensé ou qu’on ne sait pas le faire, et dont on ne connaît pas la dangerosité ».

Limiter la consommation

« Il faut arrêter de confondre utilisation et consommation, martèle pour sa part Julie Trottier, directrice de recherches au CNRS, spécialiste des politiques de l’eau. On est toujours en train de considérer l’eau comme un stock, alors que c’est un flux. Vous et moi, quand on se lave les mains sous un robinet, on utilise de l’eau, mais on ne la consomme pas, parce qu’elle continue son chemin. » D’ailleurs, même quand on la boit, on ne la consomme pas vraiment, en tout cas pas en totalité. À l’inverse, du point de vue du petit cycle de l’eau, celui qui se déroule sur Terre, l’irrigation est bel et bien une consommation, puisqu’une grande partie de l’eau absorbée par les cultures quitte le plancher des vaches par évapotranspiration. « Et si vous irriguez avec des goutte-à-goutte ou des gicleurs, ces systèmes d’irrigation qui sont dits efficients parce qu’ils utilisent moins d’eau, vous maximisez la portion d’eau qui sera évapotranspirée. Ce faisant, vous l’acheminez vers une première utilisation qui est directement une consommation. » La solution, selon Julie Trottier, consisterait non seulement à modifier notre système agricole, mais aussi, plus largement, à « réorganiser nos interactions avec ce flux, de manière à placer le maximum d’utilisations non-consommatrices avant d’arriver à une utilisation consommatrice. [...] Il faut optimiser le nombre d’utilisations de chaque goutte d’eau avant qu’elle ne retourne à la partie aérienne de son cycle ». Elle poursuit : « Quand je parle d’utilisations non-consommatrices, ce que j’ai en tête, ce ne sont pas seulement les interactions entre les êtres humains et l’eau, mais aussi le sort des 24 % de la biodiversité qui se trouvent dans le sol. S’il faut maintenir la trajectoire de l’eau, c’est aussi pour les vers de terre, les filaments micellaires, toutes sortes de bactéries... qui sont absolument essentiels pour que les plantes puissent pousser, et donc pour que la faune puisse exister. » « Pourquoi pas, c’est une bonne idée, rebondit Nathalie Karpel Vel Leitner, notre spécialiste du traitement des eaux. Le problème, c’est que prendre une douche, ça utilise de l’eau sans la consommer, mais ça la pollue aussi. »

La technologie résoudra-t-elle le problème ?

On l’aura compris, certaines technologies ont des effets secondaires potentiellement désastreux, notamment pour la biodiversité. D’autres ne fonctionnent peut-être pas. « Notre problème, conclut Julie Trottier, c’est qu’on a beaucoup de fausses bonnes idées. On se jette sur ces technologies, mais c’est une fuite en avant. On part du principe que toute demande en eau est nécessairement un besoin légitime, alors que non ! Nos sociétés ont un devoir envers les besoins, mais aussi un droit de gérer la demande. Avant de penser à changer la nature, on peut commencer par modifier nos pratiques. »

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Hunt

Véritable icône de l'aventure moto, avec ses multiples poches, le modèle Hunt offre une protection optimale avec son cuir pleine fleur, renforcé par des empiècements molletonnés aux coudes et aux épaules.

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MOTOR CYCLE STORIES
1985

Kim Seung-Hwan

Liquide et solide

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Pendant quelques mois, les jardins de l’hôtel San Clemente Palace Kempinski de Venise accueillent de drôles de pensionnaires. Des « organisms » créés de toutes pièces par le sculpteur coréen Kim Seung-Hwan, faits d’acier inoxydable poli, parfois à taille humaine, parfois monumentaux, mais toujours dans une attitude qui suggère le mouvement, l’évolution vers quelque chose d’autre. Maintes fois célébré, en Corée du Sud comme en France ou en Italie où il a beaucoup séjourné, l’artiste avait précédemment posé ses valises à Paris, à la galerie Harmonie Nine, et en Sardaigne, à l’hôtel Pullman Timi Ama. Nous avons profité de cette halte sur l’île de Venise pour lui poser quelques questions, histoire de comprendre l’homme, ses méthodes et son œuvre. Instructif.

Entretien

Avec ses œuvres, le Coréen Kim Seung-Hwan crée des organismes « vivants » que l’on pourrait croire en mercure, mais figés dans leur mouvement. Une manière aussi envoûtante qu’esthétique de suggérer la nature et l’évolution.

Texte D. St-Aubin, photos DR

aucun matériau particulier à privilégier par rapport à d’autres parmi ceux avec lesquels j’ai choisi de travailler. Utiliser une gamme diversifiée de matériaux me semble logique, car chacun offre des qualités uniques et nécessite une approche de fabrication légèrement différente.

Vous exposez à Venise l’Esthétique du corps organique, qui se traduit par l’équilibre entre forme réelle et forme sensible. Que cherchez-vous à provoquer ?

Diplômé à 22 ans, vous avez fait votre première exposition personnelle à 28 ans. Comment êtes-vous devenu sculpteur ? J’ai une passion pour l’art depuis ma jeunesse. En Corée, dans un cursus artistique, vous devez choisir entre la peinture et la sculpture. Malgré mon penchant pour le dessin, j’avais opté pour la sculpture, motivé par mon envie de travailler divers matériaux et influencé par les œuvres d’artistes distingués tels que Jin Kyu Kwon de Corée, Giacomo Manzù d’Italie et Rodin de France. Contrairement à l’Europe, les universités coréennes disposent rarement d’écoles d’art distinctes, elles sont intégrées dans des établissements généralistes. Compte tenu des exigences académiques et artistiques pour les admissions à l’université, il est impératif de fréquenter des académies parascolaires pour perfectionner nos compétences pratiques. En 1980, j’ai réussi à intégrer le collège des Beaux-Arts de l’université nationale de Séoul, réputée comme la première institution de Corée. Quatre ans plus tard, en 1984, j’obtenais mon diplôme du département de sculpture. Après de nombreuses expositions collectives, j’ai présenté une première exposition personnelle en 1990, à l’âge de 28 ans. Je crois que j’étais enfin sculpteur.

À la galerie Harmonie Nine, vous n’avez exposé que des œuvres en acier inoxydable poli. Travaillezvous d’autres matériaux. Lesquels préférez-vous ? Depuis mon diplôme universitaire, j’ai consacré quarante ans à mon métier d’artiste. Tout au long de ce parcours, je n’ai trouvé

Les amateurs de poésie l’interprètent souvent à travers leurs propres émotions et perspectives. Aussi, les poètes ne s’efforcent généralement pas de susciter des réponses spécifiques de la part de leur public lorsqu’ils présentent leur œuvre. Mes propres efforts artistiques reflètent cette approche. Pour le dire clairement, je trouve intrigant de contempler la relation entre mon travail et les formes naturelles. Tout comme la nature se présente sous diverses formes et évoque diverses émotions chez différents individus, j’aspire à ce que mes créations résonnent auprès des spectateurs d’une manière tout aussi multiforme.

Comment travaillez-vous sur ces ouvrages en acier poli ? Comme beaucoup d’artistes, je conceptualise souvent mentalement mon travail avant de le mettre en pratique. En sculpture, une planification minutieuse est essentielle pour identifier et relever les défis structurels qui pourraient survenir. Une fois la conception finalisée, l’étape suivante consiste à déterminer la méthode de finition de surface appropriée. Aujourd’hui, je préfère utiliser un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO) pour mes créations plutôt que les méthodes de dessin traditionnelles. Cette approche offre plusieurs avantages, comme un plus large éventail de possibilités pour garantir une exécution précise de la conception originale. De plus, des progrès tels que la numérisation 3D ont révolutionné le processus de production, permettant une réplication précise de conceptions complexes. Une fois la conception finalisée, le processus de production commence. Cela implique généralement de créer une charpente structurelle et d’assembler des plaques d’acier inoxydable autour de celle-ci. Par la suite, la surface est méticuleusement meulée et polie à l’aide de machines spécialisées pour obtenir une finition miroir impeccable. La collaboration avec des artisans qualifiés de l’atelier, dont beaucoup ont des décennies d’expérience, fait partie intégrante du processus de production. Ensemble, nous veillons à ce que chaque œuvre réponde aux normes les plus élevées

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en matière de savoir-faire et d’intégrité artistique. Le délai de production peut varier en fonction de la taille et de la complexité du travail. Les pièces plus petites peuvent être achevées en un mois seulement, tandis que les sculptures plus grandes s’étendant sur plus de cinq mètres peuvent nécessiter plus de quatre mois.

Vous vous partagez entre la Corée du Sud, la France et l’Italie. Y travaillez-vous toujours de la même manière ?

La Corée occupe une place particulière dans mon cœur en tant que pays d’origine. Cependant, mon parcours artistique m’a emmené bien au-delà de ses frontières. Au cours de mes études à l’étranger en Italie, de 1990 à 1994, j’ai eu le privilège d’organiser des expositions et de recevoir plusieurs prix, établissant ainsi un lien fort avec la scène artistique italienne. Cette connexion m’a permis de continuer à exposer en Italie et de nourrir ma croissance artistique. La France, avec sa proximité et mes expériences passées de vie à Paris, a également influencé ma direction artistique. Même si ces expériences ont laissé une empreinte dans mon travail, je ne me sens pas obligé de me limiter à une région spécifique. Au lieu de cela, je suis ouvert à

l’exploration d’opportunités artistiques partout où elles peuvent se présenter. Mais, quelle que soit ma localisation, l’essence de mon travail reste inchangée.

Lors de votre exposition à la galerie parisienne Harmonie Nine, vous avez présenté, entre autres, des chaises. Pouvons-nous un jour imaginer une collection de meubles ? Pour moi, le mobilier représente un aspect de ma pratique artistique. Je trouve à la fois agréable et intellectuellement stimulant de relever le défi d’harmoniser les éléments expressifs de l’art avec les aspects fonctionnels du design de mobilier. Mon objectif est de créer des pièces qui non seulement répondent à un objectif pratique, mais évoquent également un sentiment de nouveauté et d’intrigue, encourageant les spectateurs à s’engager dans l’œuvre à plusieurs niveaux. À mon avis, l’incorporation de meubles dans mon répertoire artistique offre l’opportunité d’approfondir l’appréciation et la compréhension de mon travail. En présentant l’art et le mobilier ensemble, j’espère susciter la curiosité et inciter les spectateurs à explorer l’intersection entre la forme et la fonction de manière nouvelle et passionnante. C’est aussi à cela que sert l’art.

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art de vivre

En haut, un Sierra Cantabria Reserva 1981, la seconde cuvée signée Marcos Eguren. Ci-contre, l’étonnant vigneron sentant sa terre avec amour. Ici, des cuves en inox, bois, terre ou ciment de toutes tailles et formes. À chaque vin sa méthode de vinification, selon Marcos.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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COMME UNE

ESPAGNOLE Bourgogne

De la rose, de la violette, des fruits rouges, cassis, mûre ou encore myrtille, parfois du pruneau, de la figue ou du cuir, mais aussi de la mousse de sous-bois, de la cire d’abeille ou de l’amande, il n’est pas toujours facile d’exprimer tous les arômes ressentis au nez. Souvent, c’est une fois en bouche que cela devient plus évident. Sauf que là, Marcos Eguren s’était mis en tête de nous faire sentir de la terre. Autant vous dire que nous ne l’avons pas goûtée. L’homme est surprenant. En arrivant à la Viñedos de Páganos ou nous avions rendez-vous, lui et son frère Miguel Angel nous ont accueillis par une seule question : « Combien de temps avez-vous à nous consacrer ? » Généralement, c’est nous qui le demandons. Rassuré par notre disponibilité, Marcos nous avait alors invités à monter dans sa Porsche Cayenne hybride fraîchement rechargée pour partir à la découverte des terroirs de la Rioja. Pas seulement pour voir les parcelles, mais pour les fouler, pour en gratter la terre à mains nues afin de l’évaluer et la comprendre. Et nous y voilà. « Vous sentez, là, il y a de la vie, les odeurs nous disent tellement de choses sur ce qui se passe sous terre... », explique Marcos, les yeux brillants et les mains sales. Nous sommes à quelques centaines de mètres de l’une des bodegas de la famille, dans une parcelle où l’âge moyen des vignes approche le centenaire. Pour être franc, l’odeur de cette terre est merveilleuse. « Vous voyez sur le sol, ces herbes fines et longues. Si elles sont là, c’est que nous ne traitons pas. Les désherbants qu’utilisent certains vignerons les éradiquent, pour ne laisser que les plantes à feuilles larges, comme la vigne. Ils ne tuent pas que des plantes, mais aussi tellement d’organismes vivant sous terre. Nous ne traitons pas, nous respectons les préceptes les plus évidents de la biodynamie et nos parcelles sont généralement situées au-dessus de celles des vignerons

Coincée entre le Pays basque et la Navarre en Espagne, la région viticole de la Rioja fait rêver de plus en plus d’amateurs de grands vins. Marcos Eguren, désigné l’an dernier « vigneron de l’année » par le gourou britannique

Tim Atkin, n’y est pas pour rien. Nous sommes allés à sa rencontre lors d’une après-midi particulièrement succulente.

Texte F. Montfort et photos Mitchell

qui utilisent de la chimie. Ainsi, leurs produits ne finissent pas dans nos vignes par ruissellement », ajoute Marcos en souriant. Puis d’aller gratter la terre voisine pour nous démontrer qu’il a raison. En effet, ça ne sent pas bon. En fait, ça ne sent plus rien. Depuis plus de quatre générations, la famille Eguren fait du vin dans la région. L’arrière-grand-père, le grand-père et le père de Marcos ont écrit de belles pages de la viticulture en Rioja. Avec, majoritairement, un vin baptisé le murmurón, élaboré en macération carbonique. Une méthode aussi utilisée dans le Beaujolais pour extraire le maximum d’arômes de fruits, mais donnant un vin légèrement pétillant (et de grande garde). « Quand j’ai débuté, nous avons assez vite compris avec mon frère qu’il nous fallait faire des vins de meilleure qualité pour nous démarquer et vendre à l’international, viser l’excellence à la manière des grands bordeaux ou grands crus de Bourgogne, raconte Marcos. Nos vins étaient bien vendus en Espagne et dans la région. Mais pas trop ailleurs. » Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis dans la Rioja depuis des décennies : des vallons, des sous-sols variés, du vent à certaines saisons pour sécher les raisins et éviter de traiter, les Bordelais en rêvent, et un découpage des parcelles qui permet de facilement les différencier les unes des autres.

« Et surtout, notre cépage local est exceptionnel, ajoute Marcos. Ici, nous ne travaillons que le tempranillo, un raisin qui donne un vin peu tanique, mais riche en arômes et capable de très bien

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vieillir dans le temps. Vous verrez tout à l’heure. Je ne dis surtout pas qu’il est meilleur qu’un pinot noir que j’adore, ou qu’un merlot magnifique. Mais le tempranillo ici est sans doute mieux que ces autres cépages que l’on viendrait planter chez nous. » Marcos sait de quoi il parle : sa première cuvée, il l’a faite par hasard en 1978. Il est encore à ses études d’œnologie à Madrid, mais son père doit accompagner sa mère malade à l’hôpital en plein milieu des vendanges. Or le paternel ne sait pas quand il va rentrer. L’étudiant revient en urgence pour superviser les manipulations et mettre en barriques. « Mais ma vraie première cuvée, c’est 1980, après mes stages de fin d’études en France, à Bordeaux puis Montpellier. Cela fait quarante-cinq ans que j’apprends de mes vignes, de mes raisins, comment ils évoluent, comment ils se comportent, comment ils vieillissent. Nous avons la chance que nos parents n’aient jamais cessé d’acheter des parcelles dans la région, de respecter les pieds de vignes. Nous en avons encore qui ont été plantées avant la Seconde Guerre mondiale. Ces vignes sont magnifiques. » Son amour de la terre et de la vigne, Marcos Eguren le transmet dans ses vins. Une parcelle, un vin, comme il dit. Que du tempranillo, mais cultivé sur des terrains différents, de vignes âgées ou très (très) âgées, avec de petits rendements, comparables aux plus grands crus de Bourgogne, ou carrément aux sauternes bordelais, et vendangés au bon moment. Ici c’est entre octobre et début novembre, bien plus tard qu’en France, à cause des amplitudes thermiques importantes durant l’été et du vent qui retarde la maturité. Ensuite, c’est la patte de Marcos et de ses équipes. Les grappes sont toutes éraflées, la quasi-totalité des grandes cuvées sont vieillies en fûts de chêne neufs, mais très peu toastés, comprenez peu brûlés à l’intérieur, pour amener du tanin mais pas de goût de bois. Il va même plus loin dans le détail : pour un de ses vins, les baies de raisin sont même séparées et triées à la main, une à une, pour n’envoyer en fermentation

Marcos Eguren pose dans son chai, sur un fût de El Puntido. Un de ses grands vins rouges, qui vieillissent en moyenne 18 à 24 mois en barrique.

que des raisins mûrs et de même taille, donc avec des peaux de même épaisseur pour maîtriser les goûts. Un savoir-faire exceptionnel que le très reconnu critique anglais Tim Atkin vient de nommer « vigneron de l’année » en 2023. Aujourd’hui, l’entreprise familiale a bien grandi. Elle ne compte pas moins de cinq bodegas dans la Rioja, où sont produits à chaque fois des vins différents, auxquelles il faut dorénavant ajouter une sixième sur la commune de Toro, en Castille. « Nous proposons au total trente-cinq vins différents, dont cinq sur Toro. Mais vous, en France, vous n’en avez qu’une partie. Les vins d’entrée de gamme sont principalement vendus en Espagne, tels notre murmurón que nous faisons encore, mais aussi les Protocolo, de toutes les couleurs. Pour l’export, aux États-Unis principalement, mais aussi en France ou en Grande-Bretagne, nous vendons les San Vincente (45 €, prix indicatif), El Bosque (100 €), Amancio (105 €), El Puntido (40 €, 65 € en réserva plus âgé) et La Nieta (160 €), des vins de garde fabuleux, mais aussi nettement plus chers », précise Marcos. Et c’est là que c’est devenu plus compliqué pour nous puisqu’il nous a été donné de tous les goûter. Contrairement à la terre, nous ne nous sommes pas contentés de sentir. Ils nous avaient prévenus : ça allait prendre du temps. Vous avez le numéro de téléphone des taxis locaux ?

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Depuis des années, les Eguren font creuser des caves sous leurs bodegas pour y recréer les meilleures conditions de vieillissement.

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UNE TRÈS BELLE RENCONTRE

Dîner dans un étoilé, c’est découvrir l’univers d’un chef, son savoir-faire et sa cuisine. Arnaud Viel, à Argentan, l’a bien compris et propose de partager avec ses clients, depuis plus de vingt ans maintenant, son amour des terroirs normands, mis en musique par ses techniques. Rencontre avec un chef altruiste.

Texte et photos C. Boulain followed.fr/viel

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Tout est toujours histoire de rencontre dans la vie. D’ailleurs, la démarche d’aller déjeuner ou dîner dans un bon restaurant en est une, avec sous-jacente l’idée d’aller à la rencontre d’un terroir, d’une technique, d’un chef et de sa vision gastronomique. Aussi, quand vous poussez les portes de l’hôtel-restaurant spa La Renaissance en Normandie, à Argentan dans l’Orne, vous venez à la rencontre de son chef, Arnaud Viel, et de sa femme Cécilia. Des gens entiers, directs et sincères. Ils s’y sont installés en 1998. Arnaud, après sa formation au lycée hôtelier, était d’abord parti à la capitale pour parfaire ses techniques au contact de Pierre Miécaze, trois couleurs de Meilleur Ouvrier de France sur le col et étoile rouge sur le torse. Arnaud fera ainsi partie de l’équipe du Sofitel au côté du chef, une brigade réputée pour son savoir-faire et son efficacité. Mais au lieu de s’installer dans les cuisines étoilées d’autres chefs connus, il rentrera rapidement dans sa Normandie natale pour répondre aux attentes de sa maman. « Mes parents venaient de racheter un restaurant, ici à Argentan, et ma mère voulait que j’en tienne les cuisines. De toute manière, je ne me voyais pas passer d’un établissement à l’autre pour m’imprégner des cultures de différents chefs. Je crois que mon terroir me manquait déjà un peu. » À la suite de cela, il va monter une pizzeria, toujours dans le bourg d’Argentan, avant d’acheter La Renaissance en 1998. « Tu imagines, ça fait plus de vingt-cinq ans déjà. Bon, on a tout refait avec Cécilia, au fur et à mesure, à notre rythme, avec nos moyens. Comme le disait mon père, c’est celui qui paie qui décide. Ici, on est chez nous, on ne cherche pas à avoir la plus belle salle du monde, ni à voir trop

grand. On va dire qu’on n’est pas riches, mais qu’on a quand même les moyens », ajoute-t-il ne souriant. Malgré cette véritable humilité, Arnaud Viel sait où il va. Il en est conscient, la belle cuisine, celle que l’on nomme gastronomique, elle s’apprécie et se célèbre. Les psychologues le savent, pour être humble il faut être confiant en soi, savoir reconnaître ses erreurs et poser des questions. Et, surtout, faire preuve d’une grande écoute. « Mon père, encore lui, me disait toujours : écoute, ça instruit. C’est tellement vrai », ajoute Arnaud. En 2016, le chef argentanais récolte sa première étoile au Guide Michelin. Son établissement devient le seul étoilé de la ville, et l’est encore aujourd’hui. « Je ne vais pas le cacher, quand tu fais la cuisine avec autant de précision et d’envie, c’est aussi pour ça. Pour faire plaisir à tes convives et pour avoir des étoiles. Je travaille dur tous les jours pour garder la première, et aussi dans l’espoir d’en avoir une deuxième. » D’ailleurs, il n’est pas nécessaire d’être psychologue pour savoir que si l’on dit deuxième et pas seconde, c’est qu’on envisage une troisième. « Je n’ai pas dit ça. Trois, c’est énorme. Je sais ce que l’on propose ici, je sais aussi ce que l’on sait faire et où on peut aller. Une deuxième, ça se pourrait... et on fait ce qu’il faut pour y arriver, je crois. » Arnaud ne dit pas cuisiner, il dit faire la cuisine pour les autres. S’il est sur la route des Anglais qui descendent sur la côte atlantique en été, une population de touristes qu’il accueille volontiers à cette période de l’année, il reçoit surtout des habitués dans son restaurant étoilé. Du Mans au Havre comme il dit, des amateurs de bonnes tables, des chefs d’entreprise, des jockeys réputés, dont beaucoup sont devenus ses amis. C’est pour eux qu’il fait la cuisine.

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À gauche, Arnaud et Cécilia Viel dans la salle du restaurant. Ci-dessus, l’entrée vue du salon de La Renaissance, une des chambres de l’hôtel 4 étoiles, donnant sur la piscine, et juste à gauche, une mise en bouche à la fois légère et rafraîchissante.

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À gauche, œuf parfait, mousse de hareng et caviar en haut, biche de la forêt d’Écouves, choux au gingembre, navets confits, épaule en effilochée « façon royale » en raviole et jus tourbé en bas. Et Arnaud en cuisine, à saler un foie gras.

« Faire la cuisine pour l’autre, c’est le réconforter. J’aime les goûts rassurants, qui rappellent des souvenirs, qui font travailler l’imaginaire. Il s’agit après de trouver la cuisson parfaite, le petit jus qui va bien avec ; c’est compliqué de bien faire la cuisine pour les autres. » S’il ne sait pas vraiment définir son style, il assume une cuisine française, avec un jus ou une sauce pour chaque plat, et souvent des accords terre-mer. Il ne s’interdit aucun produit, sauf ce qui n’est pas bon, mais cherche au maximum à valoriser son terroir normand, ses pêches artisanales – il est à cinquante kilomètres de la côte –, ses éleveurs de bovins locaux, ses fromages et ses crèmes voisines, dont un camembert divin et une mimolette sublime, et selon la saison certains produits de la chasse. « Je suis chasseur, je l’assume. Mais je parle de prélever, pas de massacrer. Une biche, une bécasse. En ce moment, à ma carte, j’ai une biche de la forêt d’Écouves, que me livre un ami chasseur-vétérinaire : elle est superbe. Je la fais avec un petit jus de whisky tourbé. Ça se marie superbement. Mais ça n’est pas facile de bien cuisiner la chasse, ce sont des viandes particulières. Après, même si j’adore travailler le cidre ou le calvados en sauce, des produits locaux géniaux, il m’arrive quand même d’en sortir pour proposer des choses différentes à mes habitués. » Arnaud le sait, assumer ses coups de fusil n’est pas toujours simple en France, comme son amitié sans faille pour son voisin Michel Onfray, le philosophe que beaucoup aiment détester et avec qui le chef avait créé un jardin de deux hectares juste à côté du restaurant pour l’Université populaire du goût, en 2007. Le jardin est encore là, alimentant les cuisines

quotidiennement. « J’aime beaucoup travailler nos légumes de saison, mais je n’ai pas encore franchi le pas du tout végétal. Une belle biche, une langoustine d’Écosse, parce qu’on n’arrive pas à avoir la même qualité ici, un beau bar de saison, ou un saint-pierre, c’est quand même bon. ». Quand on lui demande quel est son plat préféré, son regard s’égare, l’esprit divaguant dans le passé quelques instants. « Mes plats signatures évoluent en permanence. Toutefois, je dirais une galette de pieds de cochon aux huîtres, avec sauce au caviar et sauce yuzu ponzu [une sauce combinant le soja, le dashi et un agrume japonais, NDLR]. On faisait le cochon chez mes parents il y a longtemps... j’ai eu envie de cuisiner à partir de là », se souvient Arnaud. Le partage et la transmission sont aussi des choses importantes à ses yeux. Son fils suit ses traces à Paris, dans l’un des plus grands restaurants de la capitale, dirigé par un chef exigeant. « Il aurait pu rester avec moi, mais il a préféré aller se faire démonter à Paris. C’est un futur très grand, j’en suis sûr. J’espère que je pourrais le coacher pour les grands concours. J’en ai fait quelques-uns, j’ai été troisième des championnats de France des desserts, promotion Gaston Lenôtre, avec qui nous avions passé trois jours, j’ai aussi été en finale des MOF, mais je suis passé à autre chose. ». Aujourd’hui, en plus de son activité de chef à La Renaissance, Arnaud délivre une fois par mois des cours de cuisine dans la sienne à des amateurs. Et il a édité un livre de recettes, très complet et accessible, que l’on peut acheter en ligne ou au restaurant. Une autre bonne raison de passer par Argentan.

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ANNÉE BISSEXTILE

2024 comptera un jour de plus que 2023 et 2025. C’est ce que l’on appelle une année bissextile. Nous aurons donc plus d’occasions d’admirer nos montres.

RICHARD MILLE

RM 35-03

AUTOMATIC

Pour qu’une montre mécanique à remontage automatique tende le ressort de son barillet pour se remonter toute seule, il faut que sa masse oscillante asymétrique bouge. Il faut qu’à chaque mouvement du poignet de son porteur, la gravité l’attire vers le bas et ainsi faire tourner l’axe du ressort. Avec un peu d’attention, on peut alors sentir la rotation de cette masse métallique autour de son axe. Dans certains cas, cela peut être désagréable, presque gênant. Pour cette nouvelle version de la RM 35 Rafael Nadal, les horlogers de Richard Mille ont inventé une masse (ou rotor) à géométrie variable... par le porteur. Il lui suffit d’appuyer sur un poussoir marqué SPORT MODE pour transformer la masse asymétrique en un très joli papillon de titane, équilibré, qui ne sera pas sensible à la gravité. Une subtilité qui évite de sentir la montre osciller lors d’une séance de sport. Cette superbe montre est proposée en trois couleurs, blanc, bleu ou noir, mêlant à chaque fois carbone TPT et titane grade 5. Prix sur demande.

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ROGER DUBUIS

EXCALIBUR SPIDER REVUELTO FLYBACK CHRONO

Pour rendre hommage à son partenaire de longue date Lamborghini, la manufacture suisse Roger Dubuis, propriété du groupe Richemont, a lancé cette étonnante Excalibur Spider Revuelto Flyback Chrono. Elle fait évidemment référence à la dernière supercar hybride rechargeable de la marque au taureau, à la fois dans son nom et dans les formes de son cadran squeletté qui rappelle la signature lumineuse Lamborghini en Y. Dans cette boîte de 45 mm de diamètre bat un mouvement maison RD780, mécanique à remontage automatique offrant 72 heures de réserve de marche. Il se caractérise surtout par deux complications relevant de la haute horlogerie : un tourbillon pour réguler le temps sans souffrir de la gravité, l’organe réglant étant mis dans toutes les positions en tournant sur lui-même, et le chronographe Flyback. Cette fonction permet d’arrêter l’aiguille des secondes pendant la lecture d’un temps de passage sans arrêter le chrono... qui reprend dès que l’on appuie de nouveau sur le poussoir. Notons que l’affichage des minutes du chrono se fait sur un compteur rotatif à trois heures. Montée sur un bracelet caoutchouc et limitée à 88 pièces, cette montre est proposée à 115 000 €.

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TAG HEUER CARRERA

CHRONOGRAPH

TOURBILLON

C’est à Miami que la LVMH Watch Week s’est tenue en début d’année. TAG Heuer, qui fait partie de la galaxie du groupe de luxe français, y a présenté deux nouveautés dans la ligne Carrera. Un chrono et un chrono tourbillon, verts tous les deux. Ce dernier a particulièrement retenu notre attention, avec son organe réglant tournant sur lui-même à 6 heures et son cadran d’un vert sarcelle. Mélange de bleu et de vert, cette couleur salue l’histoire des sports mécaniques, notamment les nuances de vert vintage des voitures de course de l’époque palpitante des années 1920 à 1960. Et comme on le sait, l’histoire de la course automobile est liée à celle de TAG, et inversement. L’ensemble est magnifié par le design Glassbox du verre qui, grâce à sa courbure, laisse admirer le tourbillon sous presque tous ses angles. Dessiné par Carole Forestier, la directrice des mouvements de la maison, le calibre TH 20-07, mécanique à remontage automatique, est enserré dans une boîte acier de 42 mm de diamètre sur 13,86 mm d’épaisseur, étanche à 100 mètres. Le tout, monté sur un bracelet en cuir d’alligator noir à boucle déployante, est vendu 23 700 €.

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CLUB PECQUEUR MOTORISTS TRIBUTE ANTHONY NOGHÈS

Quand on est passionné de mécanique, on aime généralement l’horlogerie et l’automobile. Partant de ce principe, le BPM Group, acteur international de la distribution spécialisée de véhicules, autos, motos, camions et autres, a créé le club Pecqueur Motorists. Un club où les amateurs éclairés d’arts mécaniques peuvent se retrouver autour d’événements et de services dédiés à leur passion. Pour y entrer, il « suffit » d’acquérir une des montres de la collection Tribute du club, dessinée par les stylistes de Stellantis et mise en forme en Suisse à la manufacture de Fleurier, avec un mouvement LTM 5021 mécanique à remontage manuel. Ici la seconde version de la Tribute, en hommage à Anthony Noghès, qui lança la première course automobile en principauté de Monaco en 1929. Les 80 montres disponibles sont numérotées de 1929 à 2023, soit les années de GP de Monaco jusqu’ici. En plus d’un design distinctif, cette montre de 41,7 mm de diamètre bénéficie d’un mouvement étonnant avec un différentiel Pecqueur (en hommage à Onésiphore Pecqueur, ingénieur auto qui était aussi horloger) qui permet l’affichage de deux fuseaux horaires (complication GMT) dans deux cadrans différents. Prix de la montre (et entrée au club) : 21 360 €

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HERBELIN

NEWPORT CARBONE TITANE

Cette nouvelle Newport de la manufacture française Herbelin est une déclinaison du modèle imaginé et produit pour le skieurnavigateur Aurélien Ducroz lors de la Route du Rhum 2022. Mais cette fois, pas de chronographe, juste heures, minutes, secondes, jour et date (dans un guichet à 3 heures) pour limiter le mouvement à un Sellita SW220-1 suisse battant à 4 Hz et proposant 41 heures de réserve de marche. Un bon moyen de contenir le prix de cette montre en carbone forgé et titane, étanche à 200 mètres de profondeur et montée sur un bracelet en élastomère FKM haute performance sur boucle déployante en titane. Imposante, avec 43 mm de diamètre sur 12,45 mm d’épaisseur, élégante avec son cadran en carbone bleu reprenant la carte des mouvements marins dans la baie de Saint-Malo (d’où part la Route du Rhum), cette plongeuse bénéficie d’un fond cristal pour admirer sa masse oscillante gravée Herbelin. Elle est vendue 1 990 €.

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BUBBLE 47 DRAGON EYE CORUM

2024 est l’année du dragon pour les Chinois, qu’on se le dise. Alors du reptile ailé et fantasmé, nous allons en manger dans la sphère horlogère puisque l’empire du Milieu est l’un des marchés les plus convoités par tous les manufacturiers. Pour débuter l’année, nous vous proposons cette Corum Bubble 47, en référence à son diamètre en millimètres et à la forme de son verre bombé, baptisé Dragon Eye. Un coup d’œil justement à son cadran vous confirme la référence. Moulée et décorée artistiquement, cette partie du dragon fantastique est encore plus mise en valeur sous la loupe de la Bubble. Sous le cadran, un mouvement mécanique à remontage automatique CO 082 offrant 42 heures de réserve de marche et battant à la fréquence de 4 Hz. L’ensemble est étanche à 100 mètres et monté sur un bracelet en caoutchouc noir assorti à la boîte acier traitée PVD. Limitée à 88 exemplaires, comme l’autre version sobrement nommée Dragon, cette montre est vendue 7 000 CHF, soit environ 7 500 €.

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L’ÉBÉNISTERIE EN MAJESTÉ

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Des formes étonnantes, des bois rares, l’ébénisterie est décidément un drôle d’art. Surtout quand il est pratiqué au fin fond de la Normandie pour des clients californiens nantis. Rencontre avec un artiste ébéniste à la passion communicative.

Texte C. Boulain, photos C. Boulain, T. Bangalter, M. Fennetaux

«U

ne signature Hervet Manufacturier ? Je crois que ce sont ces pentes à 45°. On les retrouve quasiment sur tous nos meubles, des tables basses aux bureaux, en passant par les étagères ou même les luminaires. Quand vous tournez autour du meuble, cela permet à la lumière de mieux le révéler, avec des ombres moins dures d’une face à l’autre », explique Nicolas Hervet. Cofondateur de la société en 2014 avec son cousin sculpteur Cédric, Nicolas est ébéniste de père en fils, depuis plusieurs générations d’ailleurs. Mais s’il se spécialise à ses débuts dans les agencements compliqués, les dressings sur mesure, les trucs dont les architectes d’intérieur rêvent sans savoir les faire, c’est par hasard qu’il fabrique son premier meuble design. « J’avais monté Atelier Nico en 2008, pour y produire ces meubles spéciaux, sur commande. Un jour, en discutant avec mon cousin Cédric, qui est sculpteur et aussi directeur artistique des Daft Punk, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas un bureau adapté à ses besoins. À chaque fois qu’il revenait d’un tournage ou d’un shooting, il ne savait pas ou poser ses caméras, comment les brancher pour les recharger. Il y en avait partout et ça tombait facilement. Du coup, je me suis dit que j’allais faire un bureau pour lui, pour ses besoins. Mais un beau bureau quand même. Cette première pièce était proche du bureau Président de notre catalogue [voir photo], avec ses grands tiroirs et ses pentes à 45°. » Le bureau plaît. À Cédric comme à tous ceux qui le voient. Du coup, conseillé par des amis, dont le styliste entrepreneur Jérôme Coste, Nicolas va en faire d’autres, des bureaux, mais aussi des tables, des fauteuils, avec son style et son savoir-faire d’ébéniste. Si bien qu’en 2014, avec Cédric, Nicolas monte Hervet Manufacturier pour commercialiser tout cela. « Un ébéniste travaille le bois, mais pas le massif. Ici, nous faisons des structures en contreplaqué d’okoumé, un bois stable, facile à trouver, cher mais qui tient super bien dans le temps, et on les plaque avec des habillages de bois rares. Dans l’absolu, pour faire un meuble

EN ÉBÉNISTERIE, NOUS PLAQUONS DU BOIS RARE SUR DES PANNEAUX MOINS NOBLES. ÉCOLOGIQUEMENT, C’EST NETTEMENT MIEUX.

complet, nous n’utilisons qu’une seule planche de ces bois nobles, qui poussent lentement, qui sont très denses et très rares. En plus, on ne jette rien. Je dis toujours que nous n’avons pas de chutes ; nous avons des morceaux de bois. » Écologiquement, l’idée est séduisante pour économiser ces arbres centenaires que l’on doit faire venir du bout du monde par bateau. En plus de cela, Nicolas et ses trois collègues n’utilisent que des colles blanches et des vernis à l’eau, appliqués à la main, sans cabine sous pression ni produit chimique. Petite concession au modernisme, la vieille presse à vis a cédé sa place à une presse hydraulique capable d’appliquer 100 bars de pression. Mais Nicolas a conservé et utilise toujours sa vieille perceuse à colonne Constan, la même depuis plus de quinze ans. Dans l’organisation de la société, c’est Nicolas qui dessine tout. Le soir, il envoie ses croquis à Cédric, qui se lève en Californie et qui va en faire des fichiers 3D, c’est un peu sa spécialité. « Très tôt, nous avons fait une exposition Hervet Manufacturier à Los Angeles, facilitée par les contacts de Cédric sur place. Ça a plu, si bien d’ailleurs que c’est devenu et cela reste notre premier marché. » Autant pour les particuliers que pour les professionnels, de nombreuses marques de luxe demandant à la manufacture de leur faire des meubles sur mesure pour relooker leurs boutiques. Histoire de marier les trois savoir-faire de la manufacture, entre agencement et design, avec des placages de bois rares. Lors de notre passage dans l’atelier normand, les équipes finissaient une série de meubles pour trois boutiques de Venice, Sycamore et Pacific Palissade. « Ces pièces vont partir dans quelques jours. Je vais y aller aussi, car il y aura

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Du palissandre, de l’ébène, ou d’autres essences d’arbre nobles et rares, c’est avec cela que Nicolas Hervet (ici en photo) habille ses meubles au design si particulier.

Les enceintes Bellame, avec de vrais caissons en bois bien lourds et magnifiquement décorés, des piètements en acier et une électronique signée Davis Acoustics. La plus grosse pèse 100 kg.

La borne d’arcade Hervet Manufacturier, un vrai hit dans la gamme. Autant meuble de décoration que console de jeux, Toujours avec ces pentes à 45° chères à Nicolas.

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Le fameux bureau Président, par lequel tout a commencé. Il est vendu un peu plus de 20 000 € dans cette finition, mais peut être décliné dans d’autres couleurs, essences... et tailles.

sans doute des ajustements à faire sur place. La Californie, pour nous, c’est important. En France, nous avons aussi des clients particuliers, qui achètent des tables, des bureaux ou des fauteuils après les avoir vus dans la presse ou à notre showroom parisien [rue de Volnay, NDLR], mais un seul client professionnel nous commande ce type de meubles. C’est Saint-Laurent. » Nicolas et Cédric ne vont

LA MARQUE DE FABRIQUE D’HERVET MANUFACTURIER, CE SONT CES PENTES À 45°

pas s’en plaindre, ils ont déjà pas mal de choses à faire. Après l’été, il est prévu de donner les premiers coups de pioche de ce qui sera le nouvel atelier d’Hervet Manufacturier. Toujours en Normandie, mais encore plus grand. « On a besoin de davantage de place pour travailler, et surtout nous voulons pouvoir accueillir des jeunes. Nous peinons à recruter. Notre dernière embauche, c’est un jeune qui vient de la Côte d’Azur... et qui se plaît ici même si la météo normande n’est pas ce qu’il préfère. Dans les années à venir, nous voulons créer une école de formation en ébénisterie, pour laisser dans le futur un peu plus qu’une belle collection de meubles haut de gamme. La

formation, c’est tellement important. » L’autre chantier de Nicolas et Cédric concerne le son, la musique. Sous l’appellation Bellame, en référence à Bellême où a grandi Nicolas, Hervet Manufacturier propose depuis quelque temps des enceintes haut de gamme. Évidemment en bois, contreplaqué d’okoumé plaqué d’ébène de Macassar ou de palissandre de Santos, l’une des essences préférées de Nicolas pour son fort veinage, avec un design distinctif, fait de pentes à 45° et de piétements en acier. « Avec Cédric, nous sommes fans de musique. Même ici, à l’atelier, il nous arrive souvent le soir en fin de journée de nous poser pour écouter de bons morceaux sur ces enceintes, avec une bière. Nous nous sommes rendu compte que de nombreuses marques de hi-fi ne savent pas faire de bons caissons. C’est comme ça que nous avons démarré cette idée, en proposant notre savoir-faire dans le bois et les caisses dans un secteur où cela avait peut-être été un peu négligé. » Et pour la partie électronique, Hervet travaille avec la très reconnue marque française Davis Acoustics, pour s’assurer que l’enceinte sonne comme il faut. « Nous adorons travailler le son et tout ce qui va avec. Nous allons aussi proposer des meubles hi-fi, avec la patte Hervet Manufacturier, ajoute Nicolas. En fait, à terme, nous voulons développer une marque autour du son. Nous n’en sommes qu’au commencement... »

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Lyoutube.com/watch?v=c9ikv8D7hQI

Reçu 7 sur 7

Après la déception de la coupe du monde de rugby en France, les amateurs d’ovalie vont tout miser sur les Jeux de Paris où l’équipe de France de rugby à sept pourrait créer la surprise. Nous avons fait le point avec l’un de ses piliers, le demi d’ouverture Stephen Parez-Edo Martin. Texte F. Montfort, photos J.-P. Loyer

es règles sont les mêmes, à quelques exceptions près. Le ballon est ovale, il se joue au pied et à la main, on plaque, on ruck, on fait des mêlées et on court de manière plus ou moins ordonnée. Mais il n’y a pas le même nombre de joueurs sur le terrain, quatorze au lieu de trente, la durée d’un match est réduite, à 14 minutes au lieu de 80, et le rythme de la partie est bien plus élevé. Bienvenue au rugby à sept. L’une des grosses di érences avec le rugby à quinze est qu’il n’y a pas d’équipes et de championnats de clubs dans ce sport. De fait, toutes les compétitions sont internationales, opposant des équipes nationales dans des championnats du monde (world series) et d’Europe. Ce qui fait que les joueurs du sept de France sont en contrat avec la fédération française de rugby, comme Stephen Parez-Edo Martin, depuis 2013. Lui qui fêtera ses 30 ans pendant les jeux Olympiques de Paris, ses deuxièmes après Rio où le rugby à sept était devenu sport olympique, nous explique tout de son sport, de sa carrière et des ambitions françaises pour l’été prochain.

Entretien

Vous avez débuté en rugby à quinze, participant même au tournoi des Six Nations des moins de 20 ans en 2013. Comment êtes-vous passé à sept ?

J’ai commencé le rugby très jeune, vers 6 ans. À l’époque, je vivais avec mes parents en Espagne, à Madrid, et l’école française que je fréquentais nous le permettait. C’était du rugby à quinze, je le précise. Quand je suis rentré en France, à 10 ans, j’ai souhaité continuer. J’ai pu béné cier très tôt d’un emploi du temps aménagé, au collège puis au lycée, pour continuer à jouer régulièrement au PUC (Paris Université Club). C’est ensuite que j’intègre le pôle espoir de la fédération française de rugby : il y en a une dizaine en France. Cela permet aux instances de sélectionner une vingtaine de jeunes

espoirs (par année de lycée) et de les accompagner pour les former. C’était une super opportunité de pouvoir intégrer le pôle espoirs, de venir à Marcoussis avec les équipes masculines et féminines élite, ainsi que les joueurs du rugby à sept. En 2012, j’intègre l’équipe de France des moins de 20 ans, avec laquelle je vais jouer, entre autres, le tournoi des Six Nations. Mais en même temps, on allait faire des tournois avec l’équipe de France à sept « développement », une sorte d’équipe bis dans laquelle les joueurs du pôle France peuvent évoluer. C’est une formation de plus, un complément. Ainsi, nous sommes allés jouer à Dubaï, Singapour, là où ont lieu les compétitions. Et du jour au lendemain, on m’a appelé pour intégrer l’équipe de France, la vraie. Il y a beaucoup de blessés dans le rugby à sept, et l’e ectif est amené à pas mal tourner. C’est comme cela que je fais mon premier tournoi en Nouvelle-Zélande, à Wellington ; et ça se passe bien.

C’est comme ça que vous devenez l’un des cadres de l’équipe de France de rugby à sept ?

Je ne suis pas devenu un des cadres du jour au lendemain, mais j’ai vraiment débuté du jour au lendemain. Un coup de téléphone, un premier match o ciel, et j’étais piqué. Et comme les blessures ne durent pas quelques jours, je suis amené à jouer d’autres matchs. Jean-Claude Skrela, le manager de l’époque, me propose de signer un contrat avec la FFR pour le rugby à sept. Je suis un jeune de bientôt 19 ans, mais qui ne mesure que 174 cm, cela fait quelques années qu’on me dit que ça ne va pas être facile de percer avec mon gabarit, dans un rugby en pleine évolution. Moi, j’ai besoin de me former, de continuer à progresser, donc de jouer des matchs avec du niveau, de mettre une corde en plus à mon arc. C’est comme cela que je décide de partir dans la lière sept. À ce moment-là, je me dis que c’est pour seulement quelques années. Mais je suis piqué et ça fait dix ans !

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Vous qui avez joué les deux rugbys, qu’est ce qui change à sept ?

Ça va très vite, sans doute beaucoup plus vite que le rugby à quinze, avec des oppositions qui ne sont pas les mêmes, et moins de temps lents. Ce sont deux sports un peu différents, avec le même fond, cet esprit sport de combat. Mais dans le rugby à sept, nous sommes davantage sur de l’évitement et des passes longues... On retrouve les mêmes aspects combat, placages, rucks, contre-rucks et mêlées, mais les nôtres sont plus furtives, moins denses. Les phases de combat existent dans les deux rugbys, mais nous ne sommes que sept, et ça ne peut pas durer aussi longtemps. On va privilégier la vitesse et le contournement, tout simplement parce que c’est encore possible pour nous. À trente sur le même terrain, tout est verrouillé. Pour résumer, nous avons les mêmes phases de combat, qui sont nécessaires pour resserrer la défense, mais pour pouvoir la contourner ensuite, avec beaucoup de duels en un contre un. Ce qui est assez rare en rugby à quinze. Nous avons beaucoup de passes après contact, la vision du jeu est différente, les sept joueurs doivent prendre en compte le placement défensif des adversaires en permanence pour combler les trous. Ça va beaucoup plus vite.

Antoine Dupont, c’est un atout pour l’équipe de France, pas un problème pour moi

il n’y a plus d’égalité, même dans les matchs de poule. Si c’est le cas à la fin des deux mi-temps, on part pour une prolongation en mort subite. Deux fois 4 minutes, qui peuvent s’arrêter dès qu’une équipe marque. On peut faire une percée de 80 mètres, traverser tout le terrain mais se faire reprendre à 2 mètres de la ligne et en prendre un dans la foulée. C’est la beauté du rugby à sept. En plus, on joue tous les matchs sur trois jours, si bien que, parfois, on joue trois matchs dans la journée.

Ce sera le même format aux Jeux ? Avec un autre petit gabarit dans l’équipe, Antoine Dupont. Comment voyez-vous son intégration ?

Tout est fait pour donner de la vitesse, même les règles. Nous avons les mêmes règles de jeu, mais avec moins de monde impliqué ! Cela change pas mal de choses, c’est plus facile à arbitrer, tout le monde se replace plus vite. Il y a moins de temps lents ou morts. En plus, comme vous le dites, certaines règles ont été adaptées pour donner du rythme. Par exemple, nous devons rejouer dans les 30 secondes après avoir aplati un essai, contre 60 à quinze joueurs. Et comme nous jouons les coups de pied façon drop, nous n’avons pas à attendre le tee pour placer le ballon dessus. Il y a une vraie volonté des instances sportives à faire du rugby à sept un sport spectacle. Les matche durent deux fois 7 minutes, avec seulement 2 minutes de pause durant laquelle nous restons sur le terrain. Et depuis cette année, le format des tournois a changé. Il y a toujours douze équipes nationales sélectionnées pour les huit tournois des world series, réunies en trois poules de quatre. Les deux premiers passent en quart de finale avec les deux meilleurs troisièmes. Mais

L’annonce de la venue d’Antoine dans l’équipe pour les Jeux a été une très bonne surprise. C’est un joueur ultra-talentueux, très médiatisé, qui va nous permettre de bénéficier d’un vrai coup de projecteur sur notre sport. En plus, on va jouer à la maison, ça va être super. Après, il faut comprendre que nous sommes seize en contrat avec la FFR pour le rugby à sept, pour douze places aux Jeux. Et que toute l’année, le manager fait appel à des joueurs du rugby à quinze, qui sont détachés par leur club, comme Aaron Grandidier-Nkanang de Brive, Rayan Rebbadj de Toulon ou encore Nelson Épée de Toulouse, pour former ce que nous appelons un groupe élargi. C’est un sport en plein développement et l’objectif du management est de bénéficier de la meilleure équipe pour les grandes compétitions. Donc un Antoine Dupont en renfort, ça ne peut être que bénéfique. Nous l’avons vu impliqué et appliqué aux entraînements, et capable de vraies fulgurances lors des compétitions officielles [tournoi de Los Angeles, gagné par l’équipe de France, NDLR]. Ce qui est sûr, c’est qu’il est vraiment talentueux, à l’écoute, et qu’il accepte de se mettre en risque en venant jouer à sept. Nous l’accueillons vraiment avec plaisir.

Nous vous donnons donc rendez-vous à Paris en juillet ? Évidemment. En plus, nous allons jouer les phases de poule les deux jours précédant la cérémonie d’ouverture, les demi-finales et la finale le lendemain. Avec une chance d’être la première médaille française. Le rendez-vous est pris.

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paradis

La Brava Costa des golfeurs

Parce qu’elle n’est qu’à quelques heures de voiture de plusieurs grandes villes françaises, juste de l’autre côté des Pyrénées, et qu’elle recèle de nombreux parcours jouables toute l’année, la Costa Brava espagnole attire les golfeurs français comme le miel les abeilles. Il suffit d’y jouer pour le comprendre.

Textes C. Boulain, photos S. Carr, D.R.

Côte abrupte, c’est ce que veut dire Costa Brava en français. Une appellation donnée depuis le tout début du XXe siècle à ces 255 kilomètres de côte généreusement découpée, entre Portbou, juste après la frontière française, et Blanes plus au sud. Une région où il fait beau quasiment toute l’année, coincée entre la chaîne montagneuse des Pyrénées au nord et la Méditerranée à l’est, où la langue officielle est le castillan, ce que beaucoup appellent l’espagnol, et la non officielle mais parlée par tous les locaux le catalan. Mais si vous n’en pratiquez aucune des deux, ne vous en faites pas trop, l’abondance de touristes francophones fait que l’on comprend presque partout ceux qui manient la langue de Molière. Tant mieux. Alors si vous êtes Français et amateur de golf, vous n’avez aucune raison de ne pas venir taper quelques balles ici. Pas moins de dix parcours, dont certains très réputés comme le Stadium du Camiral Golf & Wellness sur lequel l’open d’Espagne a eu lieu à plusieurs reprises, tout comme les qualifications pour le circuit DP World Tour (de 2008 à 2016), ou encore le golf de Pals dessiné dans les années 1960, le premier de la région, vous attendent douze mois par an. De plus, si vous venez en famille et que femme et enfants ne partagent pas votre passion pour le gazon, ils auront aussi de quoi s’occuper. Entre les plages et les visites des parcs naturels, comme celui du cap de Creus près de Cadaqués ou celui des Aiguamolls de l’Empordà au sud d’Empuriabrava dans lequel on peut observer des milliers d’oiseaux. Ou encore les visites des villages médiévaux de Pals, Paratallada ou bien Pùbol, des visites qui devraient les passionner et bien les occuper. Avec, pour agrémenter le tout, la découverte de la gastronomie locale catalane, mélange de terre et de mer qu’il est bon de déguster avec un vin local, qui achèvera de faire de votre séjour en Costa Brava une expérience unique. Et si vous voulez y ajouter une touche culturelle, partez sur les traces de l’incroyable Salvador Dalí, que cela soit par la découverte de sa maison à

Port Llegat, juste à côté de Cadaquès, ou la visite du musée à Figueres. En voiture, depuis Toulouse ou Montpellier, il ne vous faudra qu’environ trois heures pour rejoindre la Costa Brava, quatre depuis Marseille, cinq depuis Bordeaux. Vous pouvez aussi venir en avion, depuis Paris, Lyon ou Nantes, et vous poser à Gérone, au beau milieu de cette superbe région, ou à Barcelone (location de voiture et deux heures de route). Bref, la Costa Brava n’attend que vous. Et vous, sans même le savoir, vous allez l’adorer.

Dix parcours sont proposés aux amateurs

PRATIQUE

Comment venir : en voiture, par l’autoroute AP7 à 65 km de la frontière française ; en avion, à l’aéroport de Gérone, vols directs depuis Paris. Ou sur Barcelone, mieux desservi depuis les villes de province. Où dormir : si vous venez en voiture, notre conseil est de loger à l’hôtel Camiral pour profiter des deux parcours sur place. www.camiral.com Ou juste à côté du golf éponyme, l'hôtel Costa Brava www.hotelcostabrava.com

Ou encore l'hôtel La Costa Golf & Beach Resort www.resortlacosta.com/fr/ Où jouer :

Camiral Golf & Wellness, www.camiral.com Golf d’Aro, www.golfdaro.com/fr/ Golf de Pals, www.golfdepals.com/fr/ Golf Costa Brava, www.golfcostabrava.com/fr/ Empordà Golf Club, www. empordagolf.com/fr/

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sport&loisirs

Camiral Golf & Wellness

Deux parcours, dont l’exceptionnel et très exclusif Stadium dessiné par Angel Gallardo et Neil Coles.

Exigeant, comme son trou signature, le n° 13, . Le Tour course est plus accessible à ceux dont l’index ne irte pas avec le négatif

Depuis qu’il a changé de nom, l’ancien PGA Catalunya est aussi devenu un lieu de résidence, avec de très – trop – nombreux bâtiments autour des parcours. Cela gâche parfois le paysage

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Golf Costa Brava

Sans doute le moins technique et di cile des cinq parcours testés. Dessiné en 1968 par Hamilton Sutt, ce dix-huit trous respecte la vallée d’Aro qui l'accueille. Il faut toutefois ne pas sous-estimer l'aller, plus délicat que le retour.

Golf d’Aro

Placé à 300 mètres au-dessus de la mer, ce parcours est vallonné, parfois étroit… et donc exigeant pour les index les plus hauts. Il a été dessiné par l’architecte espagnol Ramon Espinosa en 1990, et sacré meilleur parcours d’Europe deux ans plus tard

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Golf de Pals

C’est le plus ancien parcours de la Costa Brava, dessiné en 1966 par l’illustre Fred Hawtree. À la demande des propriétaires, il y a préservé la nature environnante, si bien que le parcours semble sculpté par les arbres centenaires

Empordà Golf Club

Depuis 2020, l’Empordà pro te d’un superbe resort pour accueillir les golfeurs amateurs. Les deux parcours sont signés Robert von Hagge. Notez que le Links est le plus di cile à jouer.

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Followed 77 Welcome to West Hollywood followed.fr/weho

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Voisine de Beverly Hills et de Los Angeles, la ville de West Hollywood est devenue depuis longtemps le repaire des acteurs, mannequins et clubbeurs du monde entier, avec ses discothèques, ses hôtels et ses restaurants. L’endroit idéal pour découvrir l’effervescence de LA, en toute quiétude. Texte J. James, photos T. Holts

Avec ses quatre millions d’habitants, et plus de treize si l’on intègre ceux des villes voisines, Los Angeles impressionne. Pour découvrir cette – presque – mégalopole, entre les plages de Venice, Santa Monica au nord ou Manhattan Beach au sud, les collines de Hollywood, les innombrables studios de cinéma et parcs d’attractions dédiés, les villas de Beverly Hills, les mythiques Rodeo Drive ou Melrose Avenue, ou encore le centre, mal famé la nuit et nommé Downtown, mieux vaut poser ses valises à West Hollywood. Une ville dans la ville, à la fois proche de tout et pas trop près, ou la tolérance est le maître mot. Historiquement, parce qu’elle ne dépendait pas de Los Angeles dans les années de la prohibition, elle a accueilli de nombreux bars et casinos alors qu’ils étaient interdits deux rues plus loin. Si vous croisez un bâtiment sans fenêtre, c’en était sans doute un. Puis dans les années 1960, des discothèques, dont certaines sont devenues iconiques. Comme le Whisky a Go Go, ouvert en 1964 et dont furent expulsés Jim Morrison et ses Doors sous LSD, le Viper Room, un temps propriété de Johnny Depp, où les scandales liés à

l’abus de substances illicites furent légion, comme lors de la mort de River Phoenix au coin de la rue ou l’overdose non létale de Courtney Love. Mais aussi le Ciro’s, devenu depuis Comedy Store, The Roxy, où se sont produits Bob Marley, David Bowie, mais aussi les Gun’s and Roses et notre Michel Polnareff national qui en a tiré un disque (Live at The Roxy, 1995), une petite salle voisine du restaurant Rainbow lancé en 1972 par Elton John et ses amis. C’est là que finissent tous les artistes qui se produisent dans le coin, pour une bière, un dîner ou une bouteille de bourbon partagée avec les fans. Il suffit de déambuler sur Sunset Boulevard pour voir toutes ces salles incroyables. Et c’est tout au bout de WeHo, le surnom de West Hollywood, à la frontière avec Beverly Hills, que se trouve le Troubadour, une autre de ces salles mythiques. Elton John y fit ses débuts, introduit par Neil Young, Bob Dylan, Joni Mitchell, mais aussi Lennon, Springsteen ou plus récemment John Legend, Ben Harper et Billie Eilish s’y sont produits. Vous pourrez ainsi assister à un concert intimiste après avoir visité un autre quartier de LA dans la journée. La vie nocturne est une des raisons d’aimer WeHo. Parce que la ville est liée à l’histoire de la musique, et aussi parce que l’histoire de la ville est liée à la communauté gay. Depuis ces années 1960 justement, quand les hippies puis les homosexuels y ont débarqué pour jouir de ces lieux de fête, à la fois tolérants et permissifs. Quand il était interdit à deux hommes de danser ensemble à LA, WeHo le permettait. Si bien qu’aujourd’hui, un sondage dit que 41 % des hommes habitant la ville sont homos ou bisexuels. Sauf qu’à WeHo, la tolérance concerne tous les aspects de la vie. Ainsi, quand les loyers ont été libérés à LA, avec plus de 75 % d’augmentation ces dernières années, la municipalité de West Hollywood les a plafonnés. Et

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Comedy Store et Troubadour, deux des salles mythiques de WeHo, où les plus grands artistes se sont produits. Réservez assez tôt, elles affichent très souvent complet.

Andaz by Hyatt

Surnommé « the Riot House », la maison des émeutes, l’hôtel Andaz by Hyatt paie là les excentricités de quelques stars de la musique dans sa suite présidentielle (voir photo). C’est là que Robert Plant et Jimmy Page de Led Zeppelin se seraient maintes fois lâchés. Jets de télé par les fenêtres, orgies, tentatives de suicide de fans, les temps ont changé et l’Andaz (son nom depuis 2009) est devenu un élégant hôtel avec une vue superbe sur LA, depuis le rooftop et la piscine. Les chambres doubles débutent à environ 350 € la nuit, avec l’excellent petit déjeuner servi derrière les baies vitrées sur Sunset. Il faudra compter un peu plus pour la suite présidentielle.

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En haut, la piscine de l’hôtel Andaz, avec les collines de Hollywood au fond. De l’autre côté, le Sunset Strip et tout Los Angeles. Ici, le salon de la suite présidentielle de l’hôtel, où les plus grandes stars américaines ont fait les pires bêtises. Historique.

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Une balade à pieds dans le Runyon Canyon permet d’admirer Los Angeles vue d’en haut. Avec à gauche le Hollywood Sign, à droite Beverly Hills. Et au premier plan, juste devant, West Hollywood.

Historiquement, la Nissan Z est la sportive du constructeur japonais. Peu recherchée en Europe, c’est une icône de l’autre côté de l’Atlantique. Cette nouvelle version mérite sa réputation.

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quand il est quasiment impossible de fumer un cigare dans la rue en Californie, vous trouvez des clubs de cigares à WeHo, avec des tables et des chaises sur le trottoir. Vous pourrez même y boire un petit bourbon local sans que la police ne vous ennuie. N’essayez pas de faire la même chose à LA, Santa Monica, Fairfax ou Hermosa, ça finirait mal. Si vous avez du temps, vous pourrez tout faire à pied à WeHo. Mais comme nous n’avions que trois jours pour en profiter, nous avions choisi la toute nouvelle Nissan Z Nismo, à peine dévoilée aux États-Unis. Un coupé deux places V6 turbo propulsion de 420 ch parfait pour aller de notre hôtel (voir encadré) sur Sunset aux plages de Santa Monica en quelques dizaines de minutes, par le Santa Monica Boulevard qui marque la fin de la route 66, ou pour aller rejoindre notre guide Erick pour crapahuter dans le Runyon Canyon voisin. C’est, selon lui, là qu’un certain Zorro aurait sévi, signant ses forfaits d’un Z : amusante coïncidence. En voiture, il ne faut que cinq minutes pour rejoindre l’entrée du Runyon Canyon Park depuis l’hôtel Andaz ; une petite vingtaine à pied. Et la balade, même si elle se mérite car ça monte pas mal, vaut le détour. Pour la vue sur Los Angeles, sublime, mais aussi pour la population qu’on y croise, entre mannequins à la mode et acteurs sous casquette et lunettes de soleil : c’est aussi ça WeHo. Pour mieux comprendre l’organisation de la ville, nous vous conseillons de partir ensuite pour un tour à vélo électrique. Parce que c’est plus facile, surtout quand ça monte

À gauche, le Viper Room, iconique pour les frasques hallucinogènes des stars qui y sont passées. Ici, un des nombreux studios de cinéma que l’on trouve à West Hollywood.

sur la fin de Sunset, mais aussi parce que la circulation à vélo est souvent autorisée sur les trottoirs. Une bénédiction quand vous croisez des taxis Waymo, sans chauffeur, autorisés dans le comté de Los Angeles. Car franchement, ça fait peur, même quand vous en croisez un au volant de votre propre voiture. Nous ne sommes pas mûrs pour en prendre un... c’est sûr. On voit aussi à WeHo de petits robots autonomes qui assurent la livraison des colis, roulant paisiblement sur les trottoirs à allure modérée. Cela viendra sans doute chez nous dans quelques années. N’oubliez jamais, la Californie est un laboratoire vivant. Lors de ce tour à vélo, vous visiterez des zones résidentielles, dont le bâtiment acheté par Charlie Chaplin pour loger ses figurants dans les années 1920, mais aussi le restaurant Formosa où Elvis Presley venait régulièrement, quand il tournait ses films. Car il y a aussi des studios de cinéma à WeHo : vous en verrez, et plein d’autres choses aussi, car tout est à côté. Comme le musée Petersen, une des plus belles expositions de voitures au monde, des anciennes et des modernes, surtout si vous choisissez le billet qui vous donne accès à la cave, là où sont stockés sans mise en scène des centaines de modèles iconiques, allant de la Citroën Méhari transparente à la Rolls du pape ou aux plus belles Ferrari « Tour de France », comprenez 250 GT et F12 TDF. Rien que ça. Le musée n’est pas à proprement parler à WeHo, en face du musée du cinéma, mais c’est juste à côté. Évidement, avec sa population tournée vers les plaisirs de la vie, WeHo

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propose une superbe offre de restaurants à ses visiteurs et habitués. Cela va de l’illustre Sunset Marquis, avec son restaurant dans le jardin et son studio d’enregistrement souterrain, sous la piscine et dans lequel Barack Obama et Snoop Dogg travaillaient ensemble avant notre passage (à faire quoi, nous n’avons pas su. En tout cas, pas à fumer des joints...). À la très récente Casa Madera, qui propose une cuisine moderne et épicée, avec une vue sublime sur LA. Cette vue, d’autres restaurants, s’ils sont placés sur le côté sud du Sunset Strip, côté pair, la proposent, comme le Merois de l’hôtel Pendry que nous avons aussi testé. Une cuisine succulente et un rooftop accueillant, avec piscine évidemment. Pourtant, de tous les établissements visités durant notre séjour, c’est celui qui n’offre pas de vue, sauf sur le Strip, qui nous a le plus emballés. Tesse, du chef franco-belge Raphaël François, propose une cuisine créative, mêlant la culture européenne à l’américaine, avec des goûts marqués et des sauces parfaitement dosées, épicées mais pas trop. Histoire de nous rappeler que nous avons aussi de très belles choses de notre côté de l’Atlantique. Cela tombe bien, il est temps de rentrer, sur United (voir encadré). Sans regrets, mais avec de beaux souvenirs de WeHo.

Le musée Petersen, au sud de WeHo. L’une des plus belles collections de voitures du monde, anciennes et contemporaines. Au-dessus, notre Z plonge sur La Cienega, vers Los Angeles.

PRATIQUE

www.visitwesthollywood.com

VENIR

Sur United Airlines, depuis la France via San Francisco, Chicago ou New York. Plus de dix vols par jour. united.com

DORMIR

Andaz hôtel, sur Sunset Boulevard. Si vous le pouvez, louez la suite présidentielle et prenez-vous pour une rock star. hyatt.com/andaz/laxss-andaz-west-hollywood

MANGER

Casa Madera, avec une vue imprenable sur Los Angeles, et pas mal de stars le week-end. Ouvert tard le soir. thecasamadera.com

Sunset Marquis, incontournable des amateurs de musique, avec son studio d’enregistrement souterrain. sunsetmarquis.com/cavatina-restaurant/ Tesse, du chef franco-belge Raphaël François, parce qu’il vaut son étoile, dans le guide et pas sur Hollywood Boulevard. tesserestaurant.com

Merois, au Pendry, pour un dîner élégant et épicé, avec une vue splendide. pendry.com/west-hollywood/dining/merois/

VISITER

Le Petersen Museum, l’un des plus beaux musées automobiles au monde. Juste en face de l’Academy Museum of Motion Picture. petersen.org Visite à vélo de WeHo, ou à pied du Runyon Canyon Park, avec Bikes and Hikes LA. bikesandhikesla.com

Un concert au Troubadour, ou plus rock and roll au Whisky a Go Go ou au Roxy (pour finir au Rainbow avec une bonne bière), ou un spectacle d’humoriste au Comedy Club, tous sur Sunset Boulevard. troubadour.com, theroxy.com, whiskyagogo.com, thecomedystore.com

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Tesse, le restaurant du chef francophone Raphaël François. Un savant mélange de cultures et d’influences, sur le Sunset Strip. À visiter absolument.

United Airlines

Pour

relier Paris à Los Angeles en avion, nous avons choisi United Airlines, avec les magnifiques cabines business de leurs Boeing 787 Dreamliner. Le nouveau salon business de Charles de Gaule permet d’attendre en toute quiétude l’embarquement du vol, comme au retour à LAX. Avec un stop à San Francisco, Washington, Chicago ou New York, le trajet prend environ quatorze heures et coûte, allerretour, autour de 5 000 € en business. Notez qu’il est possible de choisir des vols où l’escale dure plus longtemps, si vous souhaitez faire quelques emplettes à NYC par exemple, ce que nous avons fait.

Au-dessus, le récent salon business de CDG. Arrivez en avance pour en profiter ! Et à droite, le salon United de Los Angeles, avec sa vue sur le tarmac de l’aéroport. En haut, les nouvelles cabines Polaris First des 787 Dreamliner.

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Voyage entre Mer et Désert

En Espagne, à quelques heures de route de Bilbao, se trouve le désert des Bardenas. Une incroyable étendue de terre et de sable que beaucoup d’entre nous ont découverte dans la saison 6 de la série américaine Game of Thrones. C’est au volant du nouveau Toyota C-HR hybride, et non à dos de dragon, que nous l’avons visité. Texte F. Montfort, photos Mitchell

followed.fr/bardenas

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Depuis près de trente ans, Bilbao attire chaque année des millions de touristes amateurs de culture et d’architecture. Tout simplement car, depuis 1997, la fondation Solomon R. Guggenheim y a inauguré un second musée du même nom, après celui de New York City, dans un bâtiment fait de pierre, de verre et de titane et signé Frank Gehry. Édifié sur la rive du Nervion, avant que celui-ci ne vienne se jeter dans l’océan, ce musée incarne la renaissance de cette ville, jusque-là industrielle, sale et parfois malodorante. Il y aura eu un avant et un après 1997, et c’est tant mieux pour nous. Si vous venez de Bordeaux, Toulouse ou Marseille, le plus simple est sans doute de venir par la route. En revanche, les Parisiens, Lillois ou Lyonnais préféreront l’avion aux sept, huit ou neuf heures de route. Pas nous ; depuis la capitale, c’est en Toyota C-HR hybride que nous sommes venus. Parce que nous voulions essayer cette nouveauté, et parce que nous avions prévu de partir ensuite vers les Bardenas et la Navarre sans passer par la case location de voiture. Et franchement, si la route fut un peu longue depuis Paris, surtout au retour avec les blocages des agriculteurs français entre Biarritz, Bordeaux et Saintes, ce SUV hybride fut le compagnon idéal. Silencieux et très sobre en ville, où il évolue plus de 70 % du temps en tout électrique sans nécessiter la moindre recharge

extérieure, facile à garer et plutôt confortable sur autoroute, nous n’avons pas regretté notre choix. Et quoi de mieux pour évoluer de nuit dans la vieille ville de Bilbao, entre la place des Sept Rues (le quartier des Siete Calles, ou Zazpi Kaleak en basque) et le vieux théâtre Arriaga, en silence et en douceur dans des rues désertes ? Mais à part si vous êtes amateur de photo de nuit, vous irez dans ce quartier de jour ou en soirée, pour profiter des très nombreux magasins, restaurants et bars qui le peuplent. Et pourquoi pas pour visiter la cathédrale Saint-Jacques de Bilbao, ou de Santiago en espagnol, édifiée au XIIIe siècle et trônant au beau milieu de ce vieux quartier. Une fois vos emplettes ou visites terminées, si vous circulez à pied, rejoignez les bords du Nervion pour repartir vers le musée. Les quais ont été aménagés et il est particulièrement agréable d’y marcher. Vous allez croiser le pont Zubizuri, beaucoup plus impressionnant et photogénique de nuit, avant d’arriver au pied du bâtiment signé Gehry. Par ce chemin, vous allez aussi rencontrer Maman, l’immense araignée métallique de l’artiste française Louise Bourgeois. Admirer le musée entre ses pattes est un jeu prisé de beaucoup de touristes. Ne restez pas dehors, les expositions, permanentes comme temporaires, méritent elles aussi quelques heures de votre temps. En plus, l’architecture intérieure vaut vraiment le détour.

Le quartier des sept rues est un incontournable de Bilbao. À gauche, la place du même nom, avec la sortie de métro en bas à droite. En pleine journée, les marches sont couvertes de touristes au repos. Ci-dessous, notre C-HR prend la pose, de nuit pour être tranquille.

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Le musée Guggenheim de Bilbao. Le bâtiment signé Gehry, recouvert d’écailles de titane, est sublime. Comme Maman, l’araignée qui veille sur lui. À l’intérieur, les expositions méritent elles aussi le détour.

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À gauche, on monte à l’Azurmendi, trois étoiles. À droite, on file chez Eneko, une étoile.

Dans les deux cas, on va déguster la cuisine d’Eneko Atxa, un chef basque surdoué.

ENEKO

Eneko Atxa est un surdoué de la cuisine. À 35 ans, ce Basque avait déjà trois étoiles Michelin pour son restaurant Azurmendi, situé à quelques kilomètres du centreville de Bilbao, à Larrabetzu. C’était en 2013. Depuis, il a inauguré d’autres établissements, en Espagne mais aussi en Thaïlande, comme l’Eneko voisin (juste à côté de son gastronomique), où l’on peut déguster sa cuisine à moindres frais (moins de 90 € le menu en sept services, sans les vins). Défenseur d’une gastronomie durable, Eneko a développé tout un écosystème

pour ses établissements, comme le bâtiment de son trois-étoiles, dit bioclimatique car construit de matériaux recyclés, et alimenté en énergie renouvelable et en eau captée (pour arroser les jardins et alimenter les chasses d’eau, pas pour consommer, rassurezvous). Si vous appréciez la très bonne cuisine, et que vous avez un peu de temps (prévoir deux heures chez Eneko, au moins trois à l’Azurmendi), allez faire un tour du côté de Larrabetzu. Entre inspirations basques, traditions espagnoles et techniques françaises, vous ne serez pas déçu. Des entrées aux desserts.

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Si vous aimez l’art, le Guggenheim ne sera pas votre seul centre d’intérêt. Entre le musée des Beaux-Arts voisin, situé à quelques centaines de mètres à peine de son illustre cousin et dans lequel sont exposées de très nombreuses œuvres d’artistes nationaux au fil des siècles, et la galerie Alhóndiga dans laquelle vous pourrez admirer des œuvres contemporaines, vous trouverez votre bonheur à Bilbao. Cette dernière, réhabilitation d’un entrepôt de vins majestueux, initialement réalisé par l’architecte Ricardo Batista et récemment signée du designer français Philippe Starck, propose divers univers, avec comme curiosités architecturales notables quarante-trois colonnes et une piscine à fond transparent sur le toit : à voir absolument. L’autre attrait de cette cité basque est sans doute la gastronomie locale. Il vous faudra expérimenter les innombrables bars à tapas, tapas que l’on appelle ici des pintxos, de petites tartines de pain agrémentées de divers aliments, viande, poisson, fruits de mer et souvent pomme de terre, le tout tenu ensemble par un petit cure-dent en bois (d’où le nom pintxo, dérivant du verbe pinchar qui veut dire piquer en espagnol). Avec cette coutume

Ici, le rez-de-chaussée de la galerie Alhóndiga. Avec quelques-unes des colonnes au premier plan. À droite, une vue du pont Zubizuri, superbe de nuit.

amusante de passer de bar en bar pour y boire un petit verre de vin avec quelques pintxos, tradition que l’on appelle txikiteo ici. Rassurez-vous, les verres sont petits et les bars proches, surtout dans le vieux quartier. Vous pourrez aussi acheter dans les nombreuses pâtisseries une carolina, une douceur locale faite d’un fond de tarte feuilletée, d’un appareil sucré, le tout coiffé d’une meringue italienne souple et recouverte de chocolat et de jaune d’œuf. Il paraît que c’est typique. En tout cas, ce n’est ni bon ni digeste, sachez-le avant de craquer pour le cliché touristique. Pour profiter au mieux des spécialités locales, l’idéal est souvent de choisir son restaurant en fonction de la carte : quand elle n’est pas traduite en anglais, russe ou chinois, et qu’elle détaille les plats en basque, vous avez une chance d’être dans un établissement fréquenté par des Bilbayens, où la choucroute n’est pas proposée. L’autre solution est de vous connecter sur l’application du Guide Michelin et d’y chercher les restaurants classés, avec un Bib Gourmand ou des étoiles. Il n’y a pas moins de treize établissements étoilés dans la ville : nous en avons goûté deux, dont l’excellent Eneko, du chef virtuose Atxa (voit encadré).

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Pour rejoindre le désert des Bardenas depuis Bilbao, il existe deux routes principales. Par Pampelune, en filant vers l’est avant de repiquer au sud, ou à l’inverse en roulant vers le sud avant de prendre vers l’est. Dans les deux cas, il y a environ deux cent cinquante kilomètres à couvrir en environ deux heures et demie de conduite pour rejoindre ce désert en Navarre. En roulant aux limites de vitesse autorisées, nous avons consommé moins de 6,8 l/100 km sur ce trajet autoroutier, alors que notre consommation en ville n’avait pas excédé les 5 l/100 km pendant notre séjour à Bilbao : belle performance de la chaîne cinématique de notre Toyota hybride. N’ayant pas prévu d’assister à une corrida, nous avions choisi la seconde option routière, pour nous arrêter dans la Rioja (voir page 46). C’est moins spectaculaire mais sans doute plus agréable d’autant que le coffre de notre C-HR est suffisamment vaste pour y loger quelques caisses de vin. Ce n’est donc que le lendemain que nous sommes arrivés sur place, à l’hôtel AIRE en bord de désert (voir encadré). Les Bardenas sont une zone désertique de près de quatre cents kilomètres carrés située au sud de la Navarre. Ce parc naturel protégé est réparti en trois zones, la Bardena

Blanca, désertique, la Bardena Negra, recouverte de forêt, et El Plano, une sorte de steppe agricole qui se trouve entre les deux autres. La quasi-totalité des touristes viennent pour la Blanca, et pour le Casteldetierra (voir photo principale). Cette formation rocheuse est ce que l’on appelle une cheminée de fée, une colonne naturelle faite de roches assez friables, généralement sédimentaires et dont le sommet est protégé et coiffé par une roche différente, résistant beaucoup mieux au travail de l’érosion. Pour résumer, depuis plus de dix millions d’années, l’ouverture des eaux vers le bassin méditerranéen dans la région a entraîné la naissance du fleuve Èbre. Et dans ce bassin asséché, le processus d’érosion a remodelé le paysage en créant ces cheminées de fée, sous l’effet du gel, du vent et des pluies. L’eau enlève alors les strates les plus tendres pendant que les roches sédimentaires résistent. Le Casteldetierra en est le plus emblématique, situé non loin de l’entrée du parc naturel quand on vient de l’hôtel AIRE. Notons que, comme pour le reste des formations rocheuses, il est interdit de les escalader pour éviter de les abîmer. Pour ceux qui auraient des fourmis dans les jambes, de nombreuses balades sont fléchées, que cela soit à pied ou VTT.

Le Casteldetierra vue du ciel. Une des nombreuses cheminées de fée du parc, photographiée ici avant 8 heures du matin.

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Le Casteldetierra vue cette fois du dessus. Pour information, il est possible de faire voler des drones dans le parc à certains endroits. Mais pas partout car il y a une base militaire aérienne non loin.

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Un chemin de terre permet de faire le tour du parc en voiture. En février, avec les pluies de saison, c’était plutôt un chemin de boue. Mais avec quatre roues motrices, ça se fait bien.

Non par fainéantise, mais faute de temps, nous avons préféré visiter cette Bardena Blanca en voiture. Une bonne centaine de kilomètres de pistes en terre permettent d’y circuler, parfois boueuses en hiver quand le dégel s’en mêle. Même si la garde au sol d’un vrai 4x4 n’est pas nécessaire, les quatre roues motrices de notre CH-R nous ont bien aidés à passer quelques endroits bien gras où il valait mieux ne pas rester plantés, à attendre que cela sèche. Il faut dire que le trafic dans le coin n’est pas très dense en cette saison. Il paraît que c’est plus fréquenté au printemps et en été : on veut bien le croire. Pour notre part, nous avons vu davantage d’avions de chasse à l’entraînement, il y a une base voisine et de nombreux endroits sont inaccessibles à cause de cela, que de voitures de touristes comme la nôtre. Il faut compter une grosse demijournée pour faire le tour de la zone blanche en voiture, donc une bonne journée avec les arrêts. Et même plus si vous voulez randonner ou vous offrir un pique-nique sur un de ces plateaux rocheux, face au soleil couchant. Avec un petit verre de vin de

la Rioja évidemment. Mais ne laissez pas trop traîner de nourriture, elle se fait rare pour la faune locale qui pourrait avoir envie d’en profiter. Ici, renards, chats sauvages, hiboux et aigles royaux sont les plus remarquables, mais vautours, lézards et vipères peuvent aussi traîner non loin. Pas le genre d’animaux avec lesquels on peut avoir envie de dîner. Pour tout comprendre de ces formations rocheuses, et de l’histoire de plus de dix millions d’années de cette zone, le mieux est sans doute de prendre le temps de s’arrêter au centre d’information du parc. Ils vous diront aussi comment rejoindre la Cabana de Piskerra, le Rincon Del Bu ou encore le Monolito Del Pen facilement. Et quelles sont les randonnées les plus praticables selon la saison. Cela peut éviter quelques heures de marche pour rien. Pour le retour, nous avons pris l’option Pampelune, puis San Sebastián et la France. Un trajet de huit heures, qui en a pris bien plus à cause des barrages d’agriculteurs au Pays basque français, autour de Bordeaux et en remontant vers la capitale. On peut se sentir solidaire, mais leur en vouloir quand même. C’est notre cas.

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AIRE de Bardenas

Si vous venez dans les Bardenas, il y a de grandes chances que vous dormiez à l’hôtel AIRE Bardenas. Parce que c’est le seul établissement en bordure de désert, et que l’offre de lits à Tudela, la ville voisine, n’est franchement pas géniale. Mais surtout parce que c’est un lieu magique. Il y est proposé huit types de chambres, des cubes design avec des baies vitrées immenses, des bulles avec vue sur le ciel étoilé peu pollué par les lumières de la ville, des chambres avec baignoire extérieure, des patios privés et même

des suites. Avec ou sans baignoire extérieure et patio évidemment. Et vous pourrez profiter d’un excellent restaurant, où les légumes locaux (et même du potager de l’hôtel) tiennent la vedette, et d’une superbe piscine chauffée en plein air où il est conseillé de déguster un petit verre de vermouth maison. Pensez juste à réserver bien à l’avance car la demande est forte toute l’année. Et si vous n’êtes pas motorisé sur place, l’hôtel propose des circuits de visite en Segway, à vélo ou en 4x4 pour découvrir le désert voisin. À vous de jouer.

Si vous choisissez de dormir dans une de ces bulles, vous aurez une vue fabuleuse sur le ciel étoilé, sans pollution lumineuse. Un instant magique.

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TOYOTA C-HR GR

Pour cette seconde génération de C-HR, Toyota n’y est pas allé avec le dos de la main morte. Pour cette version GR, comprenez Gazoo Racing du nom de l’équipe de course du géant nippon, nous avions la version 200 ch hybride 4x4 (existe aussi en 140 ch et 200 ch traction puis en hybride rechargeable de 225 ch). Il reprend le système cher à Toyota, avec un moteur thermique associé à des moteurs électriques via une transmission à variation continue sur le train avant, plus un autre moteur électrique sur le seul train arrière. Avec au final des performances de petite GTI, une super motricité sur sol glissant, comme la boue du parc, et des consommations réduites lui évitant le malus. Un carton plein pour ce petit SUV urbain qui aime bien les grands espaces. Il est vendu à partir de 32 400 € (2 roues motrices, 140 ch), mais s’affiche à 42 900 € dans notre version GR SPORT d’essai.

140, 200 ou 225 ch plug-in

Deux ou quatre roues motrices

À partir de 32 400 €

PRATIQUE www.bilbaoturismo.net/

VENIR

Selon votre ville de départ, par la route jusqu’à Biarritz et l’A63, puis la frontière, San Sebastián et Bilbao par l’AP8, magnifique. Ou en avion vers l’aéroport international de Bilbao

DORMIR

AIRE Bardenas

L’hôtel où il faut dormir pour visiter le parc (même s’il n’est pas directement dedans). Un conseil, choisissez une bulle, pour une expérience unique. airebardenas.com

MANGER

Eneko

Un bon aperçu de la cuisine du chef Atxa. Si vous pouvez, réservez juste à côté dans son trois-étoiles. eneko.restaurant

VISITER

Parc des Bardenas

Accessible toute l’année, en voiture, moto, vélo ou à pied (et même camping-car). https://www.visitnavarra.es/fr/ bardenas-reales

Musée Guggenheim Bilbao

Incontournable. Tout le temps. guggenheim-bilbao.eus/fr

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Offrez-lui le meilleurs des services

PNEUMATIQUES VIDANGE FREINAGE SUSPENSION GÉOMÉTRIE

230 agences partout en France

PROFIL PLUS, Bien plus que des pneus

Conception Primo&PrimoPhoto iStock /NiseriN

Marrakech

Domaine des Remparts

À seulement trois heures trente de Paris, et à peine plus de deux heures de Lyon ou Bordeaux en vol direct, Marrakech attire de très nombreux touristes français. D’autant que la cité marocaine profite d’un climat fabuleux pour rester séduisante toute l’année. Pour bien en profiter, l’hôtel Domaine des Remparts est le point de chute idéal pour un week-end de découverte, d’aventure… ou tout simplement de farniente. Texte A. Poupin, photos DR

À gauche, le Scarabeo Camp, dans le désert d’Agafay. En dessous, le musée de Marrakech et d’un des souks de la médina. À droite, le riad de Stella Cadente : le rooftop vaut le détour.

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week-end

MLes Remparts

2 Piscines extérieures dont une chauffée à 29° 33 chambres réparties en suites junior (50 m2), exécutives (100 m2) et pavillons (150 m2).

1 spa

2 restaurants

1 bar

arrakech, il ne faut pas y venir seulement pour le soleil et les hautes températures toute l’année. Il y a tellement de choses à y faire, comme évidemment visiter la médina, le centre historique de la ville rouge, sa place Jemaa el-Fna, grand théâtre en plein air et lieu populaire prisé des locaux et des touristes, ainsi que ses souks, vitrines exceptionnelles de l’artisanat marocain, tels que le travail du cuir, l’élaboration de bijoux, la poterie ou la vannerie ultracolorées, la culture des épices et tant d’autres choses. Pour agrémenter votre visite de la médina, prenez le temps de monter au rooftop de Stella Cadente, styliste, designer, décoratrice d’origine française. Situé au troisième étage de son riad superbement décoré où l’on peut s’imprégner de l’univers de la créatrice, on y trouve un restaurant avec une jolie terrasse ombragée, et dont les murs, le mobilier et même la vaisselle sont déclinés dans un magnifique camaïeu de bleus. Si c’est votre première visite, ne manquez pas l’emblématique jardin Majorelle, qui d’ailleurs célèbre son centenaire en 2024 avec une riche programmation. Aujourd’hui l’un des endroits les plus visités de Marrakech, ce musée vivant à ciel ouvert offre une balade poétique au cœur d’une véritable oasis exotique et héberge les non moins célèbres musées Pierre Bergé des arts berbères et le Musée Yves Saint Laurent Marrakech, couple de la haute couture auquel appartenait le jardin dans les années 1980. Et si vous voulez davantage d’aventure et de sensations, Marrakech peut être le point de départ d’une excursion à la journée dans le désert marocain voisin. Celui d’Agafay par exemple, situé à une quarantaine de kilomètres seulement de la ville, vous réservera bien des surprises (au-delà des balades en quad ou à dos de chameau), comme d’y trouver un campement de grand luxe au beau milieu de cette étendue aride : le Scarabeo Camp (Les Roches Noires). Situé sur une petite colline, il offre tentes spacieuses, piscine et restaurant, avec à l’horizon les montagnes de l’Atlas. Le coucher du soleil y est à couper le souffle. Pour vous reposer de vos journées, le Domaine des Remparts, situé à environ 30 minutes de l’aéroport, vous offrira une douce halte loin du tumulte marocain. Entièrement réinventé par son nouveau propriétaire en 2019, cet hôtel 5 étoiles propose aujourd’hui 33 chambres très spacieuses, chaleureuses et confortables avec, pour chacune, une terrasse ouverte sur le jardin luxuriant. Détail amusant, toutes disposent aussi d’une cheminée pour réchauffer l’atmosphère les mois d’hiver : charmante attention. Un conseil, quand le service d’étage viendra vous proposer de l’allumer, ne refusez pas : c’est tellement agréable. Niché au cœur d’un parc de deux hectares avec palmiers et oliviers centenaires, le Domaine des Remparts offre un cadre propice à la détente avec ses deux piscines, dont une chauffée à 29°, un spa, un shala de yoga et un court de tennis. Sans oublier ses deux restaurants, dont un en plein air pour un déjeuner léger au bord de la piscine. On vous servira une cuisine du monde ou des plats typiquement marocains. À la nuit tombante, sirotez votre cocktail préparé par le barman en admirant la vue imprenable sur les montagnes de l’Atlas. Raffinement, sérénité et décontraction seront ainsi au menu de votre séjour marocain.

La piscine chauffée à 29 °C toute l’année, avec ses matelas, ses lits et ses palmiers. Ci-dessous, une vue du bar de l’hôtel, à la décoration sobre et élégante.

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Domaine des Remparts

Ici une des chambres, avec sa cheminée allumée. En haut à droite, une des salles de soin du spa.

Si vous voulez manger dehors, cela peut-être sur votre terrasse privée ou au bord de la piscine. En hiver, à côté de grands braseros.

Followed 98 week-end
KM4 route de Fes vers Tallaght, 40000 Marrakech domainedesremparts.com

YOUR SECRET ADDRESS TO BE CONNECTED WITH NATURE, IN THE WILDEST SPOT OF DOMINICAN REPUBLIC:

SAMANA

Followed 100 CHACUN SON ROYAUME mécanique youtube.com/watch?v=ly93Qp7sTiI
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Remerciements au château de La Roche-Guyon pour son accueil

Pour quelles raisons investit-on plus de deux cent mille euros dans une voiture ? Avec, nous sommes d’accord, quatre roues, un volant, deux à sept sièges, un moteur ou deux, parfois trois, à essence ou pas. Et quand ça n’est pas trois, quatre ou cinq cent mille euros, hors malus écologique en France. Pour se faire plaisir évidemment. Mais formulons la question différemment. Que flatte-t-on chez notre petite personne au volant d’une supercar dépassant les deux cent mille euros ? La réponse est complexe, différente d’une personne à l’autre, et surtout d’une voiture à l’autre. Dans tous les cas, c’est toujours histoire d’afficher son statut social, car tout le monde ne peut pas s’offrir une Ferrari, une Porsche, une Rimac ou une McLaren. La logique fonctionne aussi avec une limousine de luxe ou un de ces SUV survitaminés que proposent désormais les marques les plus élitistes. Même Ferrari. Creusons plus profond. Avec une supercar, il est aussi question de mérite. En fait, on l’achète parce que l’on peut. On peut se la payer, l’assurer et l’entretenir, mais on peut aussi la conduire. Car même si toutes les dernières ultra-sportives bénéficient d’une transmission automatique et d’aides à la conduite permettant de les confier aux moins expérimentés sans arrière-pensée, elles disent quand même : « Avec moi, si tu le veux, tu vas en avoir, des sensations fortes. » Nous parlons de voitures capables de vous satelliser de 0 à 100 km/h en trois secondes, de vous laisser à peine le temps de respirer pour doubler cette vitesse et d’enfiler les courbes les plus exigeantes à un rythme de dégénéré. Une supercar, ça se mérite dans tous les sens du terme. Quelque part, c’est très subjectif. Il n’est pas difficile finalement d’abattre un zéro à cent en deux secondes cinq, ni d’aller taquiner les 300 km/h sur une autobahn allemande. Mais d’aller cerner les limites d’adhérence, du train avant comme du postérieur, en dosant au degré près l’angle appliqué au volant ou la pression sur les freins, c’est une autre paire de manches. Là, il n’est plus question de puissance pure, mais de la capacité de la voiture à vous communiquer le maximum d’informations, sans les aseptiser, sans les déformer. À ce moment, quand vous faites corps avec votre monture, quand vous savez en tirer la quintessence, en taquiner les limites, vous méritez le respect des autres usagers, surtout si votre voiture développe plus de 500 ch. Il avait été question il y a quelques années

Presque toutes les semaines, un nouvel acteur asiatique vient perturber l’ordre établi dans la galaxie supercar. À chaque fois, avec davantage de watts, convertis en chevaux pour rendre obsolètes les « bonnes vieilles » européennes thermiques. Alors que reste-t-il à ces ultra-sportives à essence, assistées ou pas de machines électriques, pour nous séduire ? McLaren a son idée.

Texte C. Boulain, photos Mitchell

Une hybride rechargeable de moins de 1 500 kg, c’est tout bonnement remarquable

d’autoriser les écuries de Formule 1 à doter leurs monoplaces d’un système antiblocage de freins, comme nos voitures de tous les jours. Dès les premiers tests, tous les pilotes adoptaient le même point de freinage, laissant l’électronique gérer l’adhérence et la décélération de manière optimale. Il avait été rapidement décidé d’abandonner l’idée, pour conserver une petite chance de voir des dépassements à chaque freinage, les plus téméraires, tout le monde le sait, freinant tard... ou pas du tout pour les suicidaires. Mais pour retarder au maximum la prise des freins, il faut avoir en «main» toutes les données en temps réel, sentir sa voiture décélérer, savoir ce qu’elle peut faire et encaisser. Que cela soit en Formule 1 ou avec une supercar, tout dépend de ce que la voiture vous communique. Et ça, McLaren l’a bien compris. Dans la course à la puissance, même si la firme de Woking continue de proposer des engins de fou, avec il y a déjà plus de dix ans la P1, et depuis la Senna ou la Speedtail, toutes les trois entre 800 et 1 070 ch, et récemment la 750S qui tire son nom de son cheptel, force est de constater que la marque anglaise n’a pas embrayé le pas de Ferrari et bientôt Lamborghini avec son Artura. Son modèle hybride rechargeable ne dépasse même pas les 700 ch, quand la 296 GTB en affiche 150 de plus. Et qu’il y a fort à parier pour que les ingénieurs de la firme au taureau soient plus dans la mouvance italienne qu’anglaise. Alors, dépassée avant même d’avoir fait carrière, cette Artura ? Pas du tout. Tout simplement parce que McLaren ne cherche qu’une chose, flatter vos organes sensoriels. Le cahier des charges était simple : une vraie McLaren, avec la ligne, les portes en élytre, les performances et le comportement que cela implique, mais avec la possibilité de rouler en 100 % électrique sur au moins trente kilomètres (merci malus). Pour y parvenir, les ingénieurs anglais ont développé une nouvelle structure carbone, dorénavant fabriquée chez Mclaren, un nouveau moteur V6 double turbo de 3 litres de cylindrée (pour remplacer le V8), associé à une machine électrique pas plus grosse qu’un disque de frein et implantée entre le V6 et la nouvelle transmission automatique à double embrayage et 8 vitesses. Huit, pas neuf, car elle ne compte pas de marche arrière, celle-ci étant assurée en 100 % électrique, le moteur tournant alors dans l’autre sens : pas bête. Et avec une petite batterie Li-ion de 7,4 kWh, qui ne se recharge que sur le secteur, les bornes haute puissance lui

mécanique Followed 102

MCLAREN ARTURA

Moteur : V6 biturbo essence, 2 993 cm3, 24 soupapes, 585 ch et 585 Nm

+ machine électrique, 95 ch et 225 Nm

Transmission : propulsion, 8 vitesses

Puissance cumulée (ch à tr/min) 680 à 7 500

Couple cumulé (Nm à tr/min) 720 à 2 250

Masse à vide (kg) 1 498

Capacité batterie (kWh) 7,4

Long.xlarg.xhaut. (m) 4,54x1,98x1,19

Vitesse maxi (km/h) 330

Vitesse maxi en électrique (km/h) 130

0 à 100 km/h

0 à 200 km/h

3”

8”3

Consommation WLTP (l/100 km) 4,6

Autonomie 100 % électrique (km) 31

Émissions de CO2 (g/km) 104

Prix en France : à partir de 235 548 € Malus écologique : AUCUN

Des portes en élytre, pas d’artifices aérodynamiques superflus, un habitacle le plus en avant possible : pas de doute, l’Artura cultive les gènes McLaren.

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Données constructeur

mécanique

De part et d’autre de la casquette, de petits leviers pour configurer la voiture (ESP, moteur, suspension, transmission). Au centre de la console, les boutons de sélection de la boîte de vitesses. Et au-dessus, un tout nouvel écran tactile.

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étant interdites. Au total, machine électrique, batterie (88 kg) et unité de puissance ne pèsent que 130 kg. Et comme le V6 ouvert à 120° pour abaisser le centre de gravité et permettre l’implantation des deux turbos en son centre pèse, lui, 50 kg de moins que le V8 des autres McLaren, l’Artura contient sa masse totale à moins de 1 500 kg, tous pleins faits (essence, huile, liquide de refroidissement, lave-glace...). Un détail qui a son importance, la Ferrari 296 GTB affichant sensiblement la même valeur, mais à vide (prévoir environ 100 kg de plus). Sur le papier, même si l’anglaise n’affiche du coup « que » 680 ch et 720 Nm de couple cumulé, ses performances ne sont pas à la traîne, avec 3” de 0 à 100 km/h, 8”3 de 0 à 200 km/h et 330 km/h en vitesse maxi. Ce n’est juste pas la meilleure ! Qu’on se le dise. Mais entre sa masse réduite, l’implantation de sa petite batterie derrière l’habitacle, l’absence de freinage régénératif, qui doit recharger la batterie à chaque décélération mais qui modifie la sensation à la pédale, et sa direction à assistance électrohydraulique, plus gourmande en énergie que les modèles électriques que toutes les marques ont récemment adoptés, l’Artura n’a qu’un but : communiquer avec vous, échanger, quitte à sacrifier quelques grammes de CO2. Dès les premiers mètres, qu’elle couvre en électrique (jusqu’à 130 km/h), elle vous envoie des signaux évidents. Sa suspension n’est pas trop raide, ni trop molle. Jamais. Et sa direction ! Ah, sa direction. À basse vitesse en manœuvre comme à haute vitesse, elle a toujours la bonne consistance. Même sur une chaussée humide ou mouillée, où il est parfois compliqué de cerner les limites d’adhérence du train avant, elle vous informe en

Tout a été pensé pour servir les sensations de conduite, quitte à sacrifier quelques grammes de CO2

permanence de ce que la voiture fait et peut faire : un régal. Tout comme le toucher de la pédale de gauche, plus ferme que beaucoup de supercars, mais tellement facile à doser, quel que soit le pied que vous utilisez. Une vraie McLaren avec, au-dessus de sa dalle numérique qui tient lieu de compteur, des leviers de chaque côté pour paramétrer les aides à la conduite, à gauche, et le mode de propulsion, à droite. Electric, pour forcer l’Artura à évoluer dans ce mode tant qu’elle a des électrons, Confort pour tirer le meilleur des deux moteurs en favorisant les consommations et sans trop ouvrir les valves à l’échappement, puis Sport et Track. Dans ces deux derniers modes, l’Artura devient plus méchante, mais jamais surprenante. Notons qu’en Track, une partie de l’énergie du V6 est convertie en électricité dès que c’est possible pour recharger la batterie et bénéficier de toute la cavalerie, tout le temps. Un mode que vous pouvez forcer à l’approche d’une ville si vous voulez recharger rapidement pour rouler en 100 % électrique ensuite. La Ferrari 296 propose la même chose, mais offre un peu moins d’autonomie. On l’aura compris, cette supercar hybride rechargeable n’ambitionne qu’une chose : flatter vos sens. Vos oreilles avec la musique de son V6, caresser vos paumes avec sa direction parfaite, chatouiller vos pieds à chaque freinage, et brouiller votre vue, quand vous regardez dans le rétroviseur intérieur et que la cheminée centrale génère des ondes de chaleur à chaque arrêt. Au royaume des sens, McLaren reste le roi, surtout avec l’Artura. Aucune supercar électrique n’en fera jamais autant. Même avec 1 000 chevaux ou plus.

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La carte de France des bornes de recharge électrique et stations d’hydrogène

*

Le déploiement des stations de recharge électrique pour voitures particulières s’accélère sur le territoire français.

Nous en dénombrons actuellement plus de 100 000, mais avec seulement 14 % de plus de 22 kW.

Nous faisons ici un état des lieux des bornes haute puissance, de plus de 50 kW (en bleu).

De la même manière, voici ici le nombre de stations d’hydrogène, dont l’implantation s’accélère aussi, mais moins rapidement (en vert).

4 260 stations de recharge haute puissance (plus de 50 kW, courant continu)

50 à 149 kW : 5 891

150 à 349 kW : 6 409

plus de 350 kW : 2 020

soit 14 320 points de recharge de plus de 50 kW, dont : +31% +8%

42 stations de recharge en hydrogène gazeux (pour voitures et utilitaires)

proposant du 350 bars : 39

proposant du 700 bars : 15 en construction : 3

* Recensement des stations en France Métropolitaine au 10 mars 2024 Sources Vig’Hy et data.gouv

En rouge, l'évolution depuis le dernier recensement (décembre 2023)

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Followed 107 TOYOTA avec 8 2 5 2 9 6 4 2 2 193 692 191 242 269 409 410 209 377 388 144 95 276 142 223 2 www.bison-fute.gouv.fr/recharge-electrique.html vighy.france-hydrogene.org/

Comment Dubaï est devenue le nouvel eldorado de l’immobilier de luxe

Une qualité de vie et une sécurité incroyables, de bonnes écoles, une fiscalité attrayante et des prix qui restent raisonnables : en quelques années, le petit émirat s’est imposé sur la carte de l’immobilier de luxe.

Texte J.-J. Manceau, photos DR

Dans le langage feutré des banques d’affaires et des conseillers en gestion de patrimoine, les riches ne s’appellent pas les riches, mais les UHNWI, pour Ultra High-Net-Worth Individuals. Et pour être un UHNWI, une seule condition, détenir plus de 30 millions d’actifs en dollars. Combien sont-ils ? 395 070 selon les données 2023, un chiffre en chute de 5,4 % sur douze mois. Et en matière d’immobilier, les goûts de cette clientèle exigeante sont simples : des biens d’exception, situés dans un endroit sécurisé et faiblement fiscalisé. Les ultra-riches possèdent, en moyenne, 3,7 résidences à travers le monde. Leur résidence principale, celles où ils passent le plus de temps chaque année, se trouve généralement à proximité de leur entreprise ou de leur activité principale. Leurs résidences secondaires, quant à elles, sont utilisées à de multiples occasions au fil des saisons et non plus réservées aux seules vacances. Pas étonnant qu’en quelques années, Dubaï se soit imposée comme le nouvel eldorado des UHNWI. Dans le dernier classement réalisé par le réseau d’immobilier de luxe Barnes, Dubaï est désormais la ville la plus recherchée au monde par les acheteurs fortunés

souhaitant acquérir de l’immobilier. Selon Thibault de Saint Vincent, le président de Barnes, « Dubaï offre une qualité de vie et une sécurité incroyables. C’est une ville composée à 92 % d’expatriés, il est facile de s’y faire des amis en très peu de temps. Il y a aussi de très bonnes écoles ». Sans oublier une fiscalité très attrayante, puisque les expatriés résidents y sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu. De plus, à Dubaï, les prix restent bas même si la demande est forte parce que la construction de nouveaux logements continue en permanence. Selon Barnes, les prix ont quand même augmenté de 21 % en 2023. Néanmoins, il est encore possible, selon l’expert, d’y trouver des biens de très bonne qualité entre 6 000 et 7 000 euros le mètre carré. Une Française a compris, avant tout le monde, l’engouement des grandes fortunes pour Dubaï. Grâce à son réseau d’experts, Khadija El Otmani scrute le marché immobilier de Dubaï depuis plusieurs années. Elle visite tout, y compris les appartements en chantier, pour identifier les meilleurs coups à faire dans un pays qui connaît une frénésie immobilière sans précédent, sous la pression d’une clientèle de plus en plus fortunée qui a augmenté de plus de 70 % en

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investir

dix ans. De nombreux Européens investissent à Dubaï, parmi lesquels les Anglais et les Français. Le marché immobilier de l’Émirat a augmenté (en volume) de près de 50 % en 2023 par rapport à 2022, avec un montant de ventes dépassant les 100 milliards d’euros. Globalement, le volume de ventes enregistre une progression annuelle de 37 %, avec 133 200 transactions. Les UHNWI seraient près de 80 000 à Dubaï. Dans la cité-État du MoyenOrient en pleine croissance, la stabilité politique et nancière, les avantages scaux, la qualité des infrastructures et des services attirent les investisseurs et la clientèle fortunée de tous les pays. « Le ralentissement économique en Europe et les tensions internationales confortent la valeur refuge de Dubaï », explique Khadija El Otmani. Ce qui fait bien ses a aires, car la Française, venue s’installer à Dubaï il y a dix ans, dispose d’un précieux réseau d’experts. Son métier est d’accompagner les Français tentés par l’eldorado dubaïote. Car, à première vue, il n’est pas facile de s’y retrouver dans le dédale des nouveaux programmes immobiliers. Ses meilleurs coups ? La résidence Bulgari située sur la presqu’île de Jumeirah Bay a vu ses prix multipliés par quatre depuis le lancement de ce programme. Son agence immobilière partenaire, Driven Properties, y a réalisé une nouvelle vente record avec un penthouse de quatre chambres pour plus de 30 millions d’euros. Dans le quartier de City Walk où les appartements sont plus accessibles, les plus-values peuvent être aussi importantes après quelques mois d’acquisition. Le prix des transactions sur le marché haut de gamme

Ceux qui ont suivi mes conseils se frottent les mains », ajoute-t-elle. Lorsque Lamar Development, la liale de Driven Properties, a lancé la commercialisation de SeaMirror, les 18 villas pieds dans l’eau conçues par la crème internationale des architectes et designers tels que Marcio Kogan et Patricia Urquiola, les unités à 20 millions de dollars ont été vendues en un mois à peine. « Mon travail consiste à faire le tri pour ne sélectionner que les meilleures opportunités. Sur le marché de prestige, les produits qui cochent tous les cases d’une clientèle exigeante restent rares. Je n’hésite pas à dissuader mes clients d’acheter quand j’ai le moindre doute », explique-t-elle. Et Khadija El Otmani ne se limite pas à proposer des villas et des appartements disponibles sur le marché. Elle conseille les développeurs immobiliers dans la conception de leurs programmes et produit elle-même avec ses partenaires une o re locative originale sur des quartiers ciblés. D’ailleurs, pour aller plus loin, la native de Vittel veut lancer un club deals, pour réunir des investisseurs autour de programmes. Elle a aussi en projet un fonds immobilier qui nécessite des agréments particuliers. L’immobilier à Dubaï n’a pas ni de faire briller les yeux des investisseurs.

Khadija El Otmani, une Française installée à Dubaï depuis dix ans, conseille ses compatriotes désireux d’y acquérir un bien immobilier.

Stabilité politique, sécurité des personnes et fiscalité parlent pour la cité-État

ne cesse d’augmenter à mesure que les programmes montent en gamme. De nouvelles marques de l’hôtellerie de luxe comme Aman Resorts ou Baccarat Hotel ont annoncé leur arrivée. Les villas de la Palm Jumeirah et les appartements de Downtown enregistrent des tarifs en hausse de 20 % en un an. « Le marché du VEFA (programmes neufs) est très dynamique à Dubaï. Les tarifs sur ce segment ont augmenté de près de 15 %, explique-t-elle. Les villas qui étaient proposées à la vente à 50 millions de dirhams près du Burj El Arab en valent désormais 250.

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Dubaï : paradis fiscal ?

ÀDubaï, les achats immobiliers se font en pleine propriété, pour les non-résidents, mais seulement dans certaines zones spéci ques, les « freehold ». Il s’agit de quartiers comme Bluewaters Island, Business bay, Dowtown Dubaï ou encore Discovery Garden.

Parallèlement, il y a également un droit d’enregistrement de 0,25 % du prix de vente à reverser au Dubaï Land Department (DLD), formalité nécessaire pour o cialiser le transfert de propriété dans la cité-État de Dubaï.

ÀDubaï, les revenus locatifs ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Cela signi e que les propriétaires perçoivent leurs loyers sans avoir à payer d’impôt.

Pas d’impôt sur la plus-value immobilière lors de la revente. Cette plus-value est imposable en France selon les règles de droit commun, de la même manière que pour une plus-value immobilière sur un bien situé en France.

Ici, une des propriétés vendues par la société de Khadija El Otmani à Dubaï.

L’acquisition d’une propriété immobilière dans la cité-État de Dubaï implique le paiement des frais de transfert de propriété qui s’élèvent habituellement à 4 % de la valeur de vente du bien, payable au Dubaï Land Department (DLD).

Les personnes physiques dont le patrimoine immobilier, situé en ou hors de France, excède 1 300 000 € net sont soumises à l’impôt sur la fortune immobilière sous réserve des conventions scales.

Pour mémoire, les expatriés résidents sont exonérés d’impôt sur le revenu. Les dons, successions et plusvalues sont aussi dé scalisés. La TVA n’est que de 5 %.

Depuis 2023, un impôt de 9 % sur les sociétés est progressivement mis en place pour les béné ces excédant 375 000 dirhams, soit un peu moins de 100 000 euros.

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Lutter contre l’alopécie,

C’EST POSSIBLE

Sous ce nom tiré par les cheveux se cache la chute des cheveux. Elle concerne autant les hommes que les femmes, peut aussi bien être héréditaire, causée par une réaction à un traitement médicamenteux, un stress élevé ou tellement d’autres choses. On fait le point sur les causes et les remèdes.

Texte A. Poupin, photo DR

Cela peut vous paraître bizarre, mais c’est une histoire de renard. Le mot alopécie, qui signi e donc la chute anormale de poils et de cheveux, vient du grec alôpekia (qui veut dire chute des cheveux), terme lui-même dérivé d’alôpêx (qui se traduit par renard). C’est une analogie avec la chute annuelle des poils d’hiver dudit animal à la n de cette période froide. On peut perdre ses cheveux et vouloir apprendre des choses nouvelles : c’est fait grâce à Followed. Plus sérieusement, cette chute est jugée anormale quand elle dépasse la centaine de cheveux par jour, sachant qu’il est convenu qu’un être humain en bonne santé perd 50 à 100 cheveux

par jour, sur un cuir chevelu en comprenant 100 000 à 150 000. Si le nombre est supérieur à 100 par jour sur une longue période, alors on sou re d’alopécie.

Comment poussent nos cheveux ?

Nos cheveux poussent selon un cycle que l’on peut séparer en trois phases. La première, appelée anagène, c’est la pousse à proprement parler, qui va durer de deux à cinq ans. Puis vient une phase dite de transition (catagène) qui va, elle, durer trois à quatre semaines avant celle de repos (télogène), pour environ trois mois. Durant des deux dernières phases, le cheveu ne pousse plus. À la n de ces trois phases, soit au moins

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bien -être

au bout de deux ans et demi, le cheveu tombe avant qu’un autre vienne redémarrer la pousse dans le même follicule pileux. Quand vos cheveux ne repoussent plus, c’est que le follicule n’est plus actif. Généralement, on observe entre 20 et 25 pousses de cheveux par follicule avant sa destruction, ce qui nous laisse, normalement et tout compte fait, des cheveux pour cinquante à quatrevingts ans. Pourtant, de plus en plus de personnes sou rent d’alopécie, donc d’une chute de cheveux avant la n d’un cycle, souvent combinée à la destruction des follicules, donc sans repousse systématique.

Les causes de la chute sont multiples...

Déjà, il ne faut pas négliger l’aspect héréditaire. Si, une ou deux générations avant vous, vos parents sou raient d’alopécie, vous avez davantage de chance, façon de parler, d’être touché vous aussi. L’alopécie androgénétique naturelle est la plus fréquente aujourd’hui. Très courante chez l’homme (moins chez la femme), dès la n de la puberté, elle dépend de la production et du traitement de certaines hormones masculines. Ainsi, lorsque la testostérone est métabolisée en dihydrotestostérone (DHT) par une enzyme, on observe une chute systématique des cheveux du patient concerné. Dans les faits, la DHT accélère les cycles de pousse, raccourcissant la vie des cheveux. Et comme au bout de 20 à 25 cycles les follicules pileux s’épuisent et disparaissent, les cheveux aussi. Le crâne commence à se dégarnir au niveau des tempes en premier lieu, puis du sommet vers le bas. Des facteurs génétiques, que l’on appelle donc hérédité, peuvent aussi expliquer l’arrivée de l’alopécie androgénétique, sans cause extérieure. Des sources de stress importantes peuvent aussi amener une chute des cheveux, de manière parsemée ou plus radicale : on parle alors de pelade. En n, il existe aussi l’alopécie médicamenteuse, liée à un traitement médical

mal toléré par le patient. Et nous ne parlons pas ici de chimio ou radiothérapies qui entraînent la chute temporaire des cheveux de beaucoup de patients traités.

... Et les remèdes aussi

Il existe beaucoup de traitements, naturels ou médicaux, avant d’envisager la gre e. Ainsi, la cystine, et d’autres dérivés soufrés, combinée avec un apport de vitamine B6, stimule la croissance et la repousse des cheveux. Des cocktails de vitamines seuls, mariant les vitamines B5, B6 et B7, ont aussi des e ets béné ques sur la croissance des cheveux, agissant au niveau des follicules pileux. Récemment mis en vente, le médicament Finastéride (pour hommes) donne des e ets intéressants sur l’alopécie androgénétique. En bloquant l’enzyme qui transforme la testostérone en DHT, il rallonge les cycles de pousse des cheveux. Mais comme tout médicament, les e ets secondaires sont à prendre en compte (troubles de la sexualité, troubles psychologiques chez certains patients), justi ant une ordonnance pour sa délivrance. On n’a rien sans rien, surtout quand on parle de chimie. Plus radicale, la gre e. Elle consiste à prélever des zones riches en follicules de l’ordre de 4 mm de diamètre pour les implanter là où l’alopécie a sévi, souvent sur le front ou le dessus du crâne. On obtient en moyenne dix à cinquante cheveux par gre on et il faut attendre environ trois à quatre mois entre deux gre es. Problème : les régions où les prélèvements sont faits ressemblent parfois à des passoires, à l’inverse de là où les gre es sont faites. Pour lutter contre ces e ets, la nouvelle tendance est de pratiquer des microgre es, de trois à quatre cheveux à la fois, voire d’un seul. Cela prend plus de temps et d’argent, mais les résultats sont vraiment intéressants. Reste que si vous êtes pressé, vous devrez passer par la case perruque. Après, vous ne manquerez plus de toupet...

ON A GÉNÉRALEMENT DE 100 000 À 150 000 CHEVEUX SUR LE SOMMET DE LA TÊTE
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