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- art de vivre - culture MICHEL BASSOMPIERRE L’ARTISTE ANIMALIER

sport et loisirs -

SUPERCAR Lamborghini Sterrato à l’essai

VOILE

Les finales du ClubSwan GASTRONOMIE

Rencontre avec le chef Tom Meyer, MOF étoilé

HORLOGERIE

Les plus belles montres de l’hiver

VOYAGE

À la découverte de la Patagonie


Modèle présenté : Range Rover Velar P400e Hybride électrique. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : de 1,6 à 1,9. Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.

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édito

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out ira mieux. Ils y veillent. Lors de la dernière COP, la vingt-huitième, les grands décideurs de ce monde ont suggéré, pour réduire les émissions de CO2 globales, de multiplier par trois la production d’électricité renouvelable. Et par la même occasion, dans les mêmes proportions, la production d’électricité nucléaire. Tout cela pour faire baisser ces satanées émissions de gaz à effet de serre, le seul mal de notre planète à les écouter. Les centrales nucléaires produisant aujourd’hui mille fois plus d’énergie que tout le secteur renouvelable, cela sera encore le cas : juste trois fois plus. Comme le répète souvent le chercheur Aurélien Barrau : « Rien ne sera épargné à l’indécence. » Car le principal problème de notre planète n’est sans doute pas résumé aux seules émissions de CO2 humaines. L’éradication de très nombreuses espèces vivantes sur Terre, la chute de la biodiversité et la surexploitation des ressources naturelles sont autant de maux auxquels il nous faut trouver de vraies solutions. Sinon, nous allons casser notre beau jouet. Mais tant que nous aurons de l’énergie à foison, autrement dit bon marché, pour continuer à souiller notre Terre, et ses océans, il y a de grandes chances pour que rien de change. Pourtant, pour que nos sociétés soient résilientes, et nous aussi, il faudrait sans doute nous poser les problèmes différemment. Depuis l’ère industrielle, nous faisons les choses car nous pouvons les faire, car la technologie et l’abondance d’énergie nous le permettent. C’est le progrès. Mais nous ne le faisons pas parce que nous en avions besoin : c’est une différence importante. Inspirons-nous de la nature, de la permaculture (voir page 34), pour tenter de comprendre comment nous pouvons interagir avec notre environnement, flore, faune et humains à la fois, pour vivre bien ensemble. Ce n’est pas juste parce que l’on arrivera à limiter nos émissions carbonées que nous vivrons en harmonie. Cela me semble évident. À vous aussi ? Christophe Boulain

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Avec la plus grosse cylindrée jamais installée en usine sur un Touring, le moteur Milwaukee-Eight 121 délivre une puissance redoutable associée à la technologie VVT qui élargit la plage de puissance globale tout en réduisant la consommation de carburant. Le confort n’est pas en reste, grâce notamment au nouvel écran TFT tactile affichant plus de 400 % de surface d’écran en plus pour profiter pleinement du nouveau système d’info-divertissement, du Wireless CarPlay et des services en ligne, tels que le trafic, la météo et les mises à jour cartographiques pour la navigation. Pour toute information relative aux modèles CVO Street GlideTM et CVO Road GlideTM, n’hésitez pas à contacter votre concessionnaire officiel Harley-Davidson.

© H-D 2023, Harley, H-D, Harley-Davidson et le logo Bar & Shield sont des marques commerciales de HARLEY-DAVIDSON MOTOR COMPANY.

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ours

FOLLOWED.FR Rédacteur en chef

et directeur de la publication

Christophe Boulain

chboulain@followed.fr

Conseiller éditorial Luc Augier

Ont participé à ce numéro Rédaction

A. Bloch, C. Boulain, U. Daessle, J. James, J.-J. Manceau, F. Montfort, A. Poupin

Photographes

H. Abellan, G. Arnaud, A. Bloch, S. Carr, T. Holt, Mitchell, F. Montfort, Studio Borlenghi/Club Swan Racing

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France Dépôt légal à parution ISSN : 2427-0881 Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com Diffusion certifiée OJD 2022 : 47 029 exemplaires

Publicité

publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 Followed Magazine est édité par Followed SAS SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

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www.followed.fr Followed Magazine followedmagazine


Oris Montorgueil – 71, rue d’Argout – 75002 Oris Saint-Germain – 167, Bd Saint-Germain – 75006 www.oris.ch


sommaire

Contributeurs p. 18 Contributeurs : découvrez les personnalités qui nous ont aidés à réaliser ce magazine, qu’ils (ou elles) soient artistes, artisans, sportifs ou cuisiniers

Événement p. 20 One Design Worlds : découverte du plus élégant et disputé circuit de régates au monde. Avec son fondateur, Leonardo Ferragamo

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Shopping p. 26 Tech, mobilité, art de vivre, beauté : tout pour faire ou se faire plaisir, avec bon goût bien sûr

Futur p. 34 Permaculture : et si c’était beaucoup plus que de bien cultiver ses fruits et légumes

Art de vivre p. 36 Tom Meyer : à 30 ans, ce chef est déjà étoilé, Meilleur Ouvrier de France et dirige son restaurant

p. 42 WOW Porto : visite de ce complexe dédié au vin et à l’art de la gastronomie au Portugal

p. 48 Guide Michelin : rencontre avec son directeur, Gwendal Poullennec, pour comprendre la mécanique de ce guide emblématique

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FRANCE I MERIBEL


sommaire

Mode & objets p. 50 Horlogerie : sélection des plus belles montres de cette fin d’année 2023. Si vous cherchez des idées de cadeaux, ça peut vous aider

Culture p. 56 Michel Bassompierre : dessinateur et sculpteur depuis cinquante ans, l’artiste est avant tout un animalier. Rencontre avec un grand maître

Sport & loisirs p. 64 Nove Colli : retour sur une course cycliste très particulière, avec des sportifs (non) communs

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p. 68 Patagonie : embarquement pour une croisière pas comme les autres, entre Punta Arenas au Chili et Ushuaia, passant par le cap Horn et la Terre de Feu

p. 74 Road-trip en Normandie : de Deauville au Mont-Saint-Michel, en passant par les plages du Débarquement et un drôle de distillateur

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sommaire

Week-end p. 86 Bourgogne : vivre la vie de château en Bourgogne, c’est possible à Sainte Sabine

Mécanique p. 90 Essai de la Lamborghini Sterrato : essai de cette étrange Lamborghini Huracán aux pneus à crampons, lors d’un road-trip en Italie

p. 98 Dossier 100 % électriques : pour vous aider à choisir votre prochaine monture électrique, que vous cherchiez un SUV, urbain ou familial, ou encore une berline

p. 104 Où charger et faire le plein d’hydrogène : carte de France des stations de recharge électrique et des pompes à hydrogène gazeux

Investir p. 106 Investir dans l’immobilier de montagne : pour savoir pourquoi et comment investir dans un superbe chalet ou un appartement

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Bien-être p. 110 Quels soins du corps : nous avons testé pour vous trois des meilleurs soins pour le corps, dans les infrastructures du Camiral Golf & Wellness, situé en Catalogne

Abonnements Retrouvez nos offres d’abonnements page 114

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contributeurs Leonardo Ferragamo p. 20 Fils de Salvatore Ferragamo, il a donné un nouvel élan à la marque de voiliers Nautor Swan. Nous l’avons rencontré lors des finales One Design

Charles Hervé-Gruyer

Leonardo Ferragamo

p. 34 Pionnier de la permaculture dans sa ferme du Bec Hellouin, en Normandie, il nous en a donné les clés

Charlotte Larbanet p. 34 Diplômée en permaculture humaine, Charlotte aimerait que l’on se pose les bonnes questions pour notre résilience

Tom Meyer p. 36 Chef étoilé et Meilleur Ouvrier de France avant 30 ans, Tom incarne une nouvelle génération de cuisiniers

Gwendal Poullennec p. 48 Grand manitou du Guide Michelin, il nous en a expliqué les rouages lors d’une rencontre en Italie

Michel Bassompierre p. 56 Fort de ses cinquante années d’expérience, ce sculpteur

Gwendal Poullennec

français basé près de Nantes réalise des bronzes et des marbres d’animaux magnifiques

Jaunjo Méndez p. 64 Cycliste amateur, ce héros presque anonyme a bouclé la Nove Colli avec un bras et une jambe

Igor Dumas p. 74 Directeur général d’Opel en France, il est revenu pour nous sur la stratégie électrique de sa marque

Nuria Camins p. 110 Spécialiste en soins corporels, elle exerce en Espagne

Tom Meyer

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Nuria Camins


Photo ©MarcMuller

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Antoine Dénériaz’s Interview Contact : info@deneriaz-ski.com / 04 50 63 84 98


événement

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Toutes voiles dehors


youtube.com/watch?v=_kLxcGbsv3w

La voile est un monde à part, où tout est élégant, discret, silencieux et luxueux. Même quand il s’agit de compétition, de se tirer la bourre et les bords, de se couper le vent et la trajectoire. C’est toujours fait avec élégance et classe, surtout dans le Swan One Design Worlds, la compétition de voiliers ultime qui vient de se dérouler en Toscane. Magnifique. Texte C. Boulain, photos Studio Borlenghi/Club Swan Racing

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événement

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a Toscane se visite toute l’année, Scarlino aussi. Mais c’est en octobre que cette petite cité de la province de Grosseto devient comme le centre du monde, ou au moins d’un monde en particulier. Pas pour son centre historique, même s’il est très joli. Ni pour la visite de l’île d’Elbe voisine, là où Napoléon Ier a passé trois cents jours d’exil en 1815. C’est pourtant en regardant dans cette direction, vers l’île d’Elbe et la Corse, que tout se passe en octobre. Car c’est dans la baie de Scarlino que viennent de se dérouler les régates du Swan One Design Worlds, la finale de cette compétition de régates organisées par la marque finlandaise Nautor Swan, la Rolls des voiliers, qui possède un centre d’essai à Scarlino. Le One Design est un peu comme la Porsche Carrera Cup ou le Ferrari Corse Clienti, un challenge monomarque où les clients, ici amateurs de voiliers et de régates, peuvent inscrire leur bateau pour venir « croiser le fer » entre passionnés. « Ce n’est surtout pas une course à l’armement, explique Federico Michetti, le grand patron du circuit. Les équipages, qui sont toujours composés d’amateurs et de professionnels, concourent dans des catégories bien définies, afin de toujours jouer à armes égales. Les 36 pieds avec les 36 pieds, les 42 avec les 42, et ainsi de suite. Et ce sont à chaque fois les propriétaires qui barrent eux-mêmes leur bateau. C’est une histoire de passionnés et d’esthètes, mais surtout d’entente et d’entraînement. » Tous les ans, surtout depuis que la marque finlandaise Nautor Swan a été reprise par Leonardo Ferragamo en 1998, l’idée est de réunir les clients dans une série de grandes compétitions qui se déroulent d’avril à octobre, principalement en Méditerranée, contrairement aux autres formules de course lancées par Nautor Swan (en Scandinavie ou en Amérique du Nord par exemple) . Avec, comme point d’orgue, la Rolex Swan Cup qui réunit à Porto Cervo une centaine de voiliers du monde entier en septembre, et les finales du One Design Worlds, en octobre à Scarlino. « Pour faciliter la vie de nos participants, qui sont aussi les clients de la marque, nous avons comme un service de conciergerie, qui déplace les bateaux pour les mettre à disposition des propriétaires qui n’ont parfois pas le temps de le faire. La très grande majorité des voiliers viennent ainsi par la

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mer, surtout les plus gros, les 50 pieds (soit 15 mètres), précise Federico Michetti. Sur une semaine de régates, il est rare que l’on consomme plus de cinq litres de carburant. Tout se fait à la force du vent, en douceur mais parfois très vite... » Il faut dire que les bateaux fabriqués par Nautor Swan sont réputés pour savoir tout faire, aussi bien mouiller tranquillement dans un port de plaisance à la mode que d’aller tirer des bords lors de régates très disputées. C’est d’ailleurs ce mélange de sport et d’art de vivre que défend le One Design, avec des soirées élégantes et prisées du gratin mondial, dans des lieux sublimes évidemment, et des journées de courses âpres mais fair-play. Il ne faut surtout pas manquer le dîner des propriétaires, où l’on croise quelques-uns des patrons des plus grandes entreprises mondiales, lorsqu’ils sont passionnés par la voile. Les mêmes qui, le lendemain, seront à la barre de leur bateau, la casquette vissée sur la tête, en short et mocassins, cherchant à exploiter au mieux le vent et les courants pour finir premier de leur classe. Devant leurs amis bien sûr. Comme en Carrera Cup, mais sans le bruit des flat six, ni l’odeur du supercarburant. Et dans un cadre autrement plus séduisant que les abords d’un circuit bitumé, aussi beau soit-il. En cette fin octobre, les classements de trois des quatre catégories du One Design étaient encore incertains. En 36 pieds, sur de petits voiliers taillés pour la course, avec leurs C-Foil ultra-performants, c’est finalement Giangiacomo Serena di Lapigio qui s’est imposé avec son bateau G Spot, devant Lorenzo Mondo. Dans la classe 42 pieds, Andrea Rossi sur Mela l’emporte aussi, mais d’un petit point sur toute la saison devant Adriano Majolino et son Canopo. Enfin, la catégorie 45 pieds, elle aussi indécise jusqu’aux régates de Scarlino, s’est aussi décidée d’un seul point, récompensant Luca Locatelli sur Thetis devant Claudio Terrieri sur Blue Sky. Seule la classe 50 pieds, celle qui pour l’instant engage les plus grands et élégants bateaux, connaissait déjà son vainqueur, en la personne de Leonardo Ferragamo. Il est à la fois patron de Nautor Swan et barreur du sublime Cuordileone. Il devance Moonlight de Raquel and Graeme Peterson, qui auront à cœur en 2024 de corriger cela. Ils ont pris rendez-vous. Nous aussi.


Le ClubSwan, c’est un peu la Porsche Carrera Cup, mais pour le yachting

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événement

Leonardo Ferragamo

Entretien Après le rachat de Nautor Swan, quand avez-vous eu l’idée de créer ClubSwan puis One Design, ces formules de régates ? Lorsque j’ai repris Nautor en 1998, mon idée était d’en faire une marque internationale, une marque à 360° capable d’accompagner ses clients à chaque étape de leur parcours nautique. En collaboration avec notre usine en Finlande, nous avons créé Nautor Swan Brokerage and Charter, pour ceux qui font leurs premiers pas dans le monde de la voile ou qui souhaitent évoluer dans ce monde en vendant leurs bateaux via nos plates-formes. Ainsi nous avons Nautor Swan Global Service pour toutes les activités de service client et ClubSwan Racing, notre branche dédiée aux activités sportives. ClubSwan est né comme une sorte de yacht-club virtuel, où tous nos clients se réunissent sous un même toit, où ils partagent leur passion pour la voile, pour la nature et bien sûr pour les bateaux Nautor Swan. C’est une immense communauté dont nous sommes très fiers. ClubSwan Racing est en charge de l’organisation globale des régates One Design. C’est quelque chose qui me tient à cœur. Nous avons commencé cette formule avec le ClubSwan 42 et nous avons continué avec le ClubSwan 50 en 2016 et le ClubSwan 36 en 2019. Nous élargissons les classes avec le ClubSwan 28, présenté en juin dernier, et le ClubSwan 43 qui devrait arriver au printemps prochain. La formule One Design est une course menée par des gentlemen, avec des règles très claires et c’est l’équipe qui fait la différence. Peut-on comparer cela à la Porsche Carrera Cup ou à la Ferrari Corse Clienti ? Je dirais oui. C’est quelque chose d’unique dans le monde de la voile et nous nous efforçons de faire de notre mieux pour que cela soit très cohérent année après année, avec beaucoup de passion et de professionnalisme. Notre équipe ClubSwan Racing est composée de professionnels du monde de la voile. Ils apportent le meilleur de nos deux mondes : de magnifiques parcours de course et, évidemment, des lieux glamour incroyables.

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Vous remportez la catégorie ClubSwan 50 avec Cuordileone. Est-ce selon vous la catégorie la plus emblématique ? Chaque classe a ses propres avantages et particularités. La classe ClubSwan 50 est actuellement la plus grande de notre circuit. Elle rassemble des concurrents féroces qui sont devenus très affûtés au fil des années. Lorsque nous avons créé ClubSwan 50 en 2016, c’était quelque chose de différent. Nous avons lancé un concours pour choisir un designer très compétent en matière de voiliers performants et innovants, alors Juan K est arrivé. Avec Juan, nous concevons toute la gamme ClubSwan Yachts et jusqu’à présent, nous avons toujours lancé quelque chose de différent, écrivant une histoire différente dans le monde de la voile. Le ClubSwan 125 par exemple est unique en son genre, un bateau capable d’aller plus vite que le vent et qui nous a donné de belles satisfactions. Le ClubSwan 80 allie l’amour du mode croisière sportive à un bateau puissant, offrant à son équipage des performances électrisantes. Le ClubSwan 36 fut le premier bateau doté d’un C-foil, très rapide et surtout très ludique. Les ClubSwan 28 et 43 arrivent et naissent tous du crayon de Juan en coopération avec l’équipe de Nautor. Les régates sont souvent très disputées. N’est-ce pas un peu dangereux quand même ? C’est tout simplement amusant. La compétition acharnée en mer est contrebalancée par les grandes amitiés à terre entre les coureurs. Nautor Swan est réputé pour son savoir-faire dans le monde de la voile, mais la course est-elle aussi dans l’ADN de la marque ? La course a toujours été dans l’ADN de Nautor Swan. Nos bateaux sont des voiliers de performance, c’est-à-dire capables d’offrir de belles croisières sur les sept mers, mais aussi de gagner et de participer aux régates les plus importantes du monde, dans toutes les mers et dans toutes les conditions.


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TECH

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1 Leica vient de lancer son Q3, un compact en fonte de magnésium pesant de moins de 800 grammes et dérivé du fabuleux Q2. Mais avec cette fois un capteur plein format de 60,3 MP. Doté d’un objectif fixe de 28 mm f1.7 ouvrant très grand et du traitement de l’image propre à la marque, il permet de recadrer à volonté pour sortir le cliché rêvé. Prix public du petit bijou : 5 950 €. 2 Avec son GFX 100 II, Fujifilm délivre l’appareil que les amateurs de moyen format numérique attendaient. Capteur de 102 MP, monture G, autofocus ultrarapide et 8 images par seconde en sont les principales caractéristiques. Il va falloir prévoir de la place sur les cartes mémoires. L’appareil, sans objectif, est proposé à 7 999 €. 3 Le géant chinois du drone DJI commercialise aussi de petites caméras stabilisées, comme cette nouvelle Osmo Pocket 3. Nacelle stabilisée sur trois axes, large écran orientable et capteur CMOS 1 pouce 4K/120 ips sont au programme. De quoi bien filmer tout et n’importe où, et même faire des photos de qualité suffisante. À partir de 539 €. 4 Avec le KUBB Mini N100, la société française Bleu Jour, spécialisée dans les ordinateurs et périphériques originaux, propose un mini ordinateur de bureau (7 x 8 cm) séduisant. Doté d’un processeur Intel Alder Lake-N Series N100 et d’une mémoire LPDDR5 avec la dernière technologie de stockage NVMe SSD, ce KUBB remplacera avantageusement votre portable. Proposé en six couleurs et nécessitant une alimentation externe, un écran et un clavier, il est en prévente à 235 €.

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MOBILITÉ

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1 La nouvelle marque française de vélos à assistance électrique ANOD veut révolutionner le genre. Ici, en plus d’un design futuriste, on dispose d’une petite batterie, amovible, très facile et rapide à charger... combinée à des supercondensateurs qui se rechargent très vite au freinage ou en descente grâce au moteur placé dans la roue arrière. Comme les meilleures voitures d’aujourd’hui. Une seule taille de cadre, mais des réglages pour convenir à des gabarits de 1,55 à 1,95 mètre, ce petit bijou doté d’une courroie crantée sans entretien est assemblé en Vendée et coûte, en précommande, 3 499 €. 2 Cannondale vient de dévoiler son nouveau VTT électrique haut de gamme carbone. Baptisé LAB71 Moterra Neo, il profite d’une motorisation Bosch (moteur CX 85 Nm et batterie de 750 Wh) et de composants ultra haut de gamme, comme sa transmission SRAM XX et ses roues Zipp 3zero Moto. Proposé en rouge uniquement, mais en quatre tailles, l’engin est tarifé 12 999 €. 3 Avec l’arrivée des vélos électriques en ville, il a fallu concevoir des protections adaptées. C’est le cas de ce MET E-MOB Mips, certifié NTA 8776. La norme intègre une vitesse moyenne plus élevée et des énergies d’impacts supérieures en cas d’accident. Pour être conforme, le casque doit être capable de dissiper plus d’énergie que les modèles standard, ajoutant en outre une couverture supplémentaire des zones les plus sensibles : les tempes et la nuque. Livré avec sa lampe arrière rechargeable, il est vendu 110 €.

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ART DE VIVRE

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1 C’est l’édition de Noël du cognac Very Special de Hennessy, décorée par Stéphane Ashpool. Recouverte d’une peinture caméléon, cette bouteille d’un cognac vieilli en fûts de chêne neufs est en édition limitée et vendue uniquement en France au prix de 70 €. 2 Du champagne fait par des Bourguignons, avec des cuvées parcellaires et un véritable savoir-faire dans le chardonnay, c’est ce que propose Valentin Leflaive. Ici dans une cuvée extra-brut, évidemment blanc de blancs 100 % chardonnay, et vendue 45 €. 3 La maison Frapin cultive les traditions vieilles de plusieurs siècles dans cette cuvée Fontpinot XO. Fait de raisins premier cru cultivés à 100 % en Grande Champagne, ce cognac célèbre les 100 ans du château du même nom. Sublime. Prix du flacon : 170 €. 4 Avec cette solera finie en fûts de whisky d’Écosse, Santa Teresa 1796 séduira ceux qui aiment les rhums doux, mais complexes. L’alcool, pourtant bien présent (titrage à 46°), est très bien intégré. Un Speyside Whisky Cask Finish aux accents écossais vendu 70 €. 5 Le London Dry Gin Fords, lancé en 2012 par Simon Ford aidé du maître distillateur Charles Maxwell, débarque en France pour séduire tous les apprentis mixologues. Reconnu pour son aptitude à très bien se marier en cocktail, il est proposé à 32,90 €. 6 La maison de cognac Tessendier produit aussi du whisky. Comme ici un Arlett Mizunara single malt vieilli deux ans en fûts de chêne américain neufs et en fûts de bourbon, suivi d’un affinage en fûts de chêne japonais mizunara pendant un an. 55 €. 7 Artiste de l’élevage des pinots noir et chardonnay, Charly Fatien, de la Maison Fatien à Beaune, propose aux connaisseurs cet exceptionnel nuits-saint-georges premier cru Les Didiers 2015. Ni collé, ni filtré, limité à 1 050 bouteilles numérotées au tarif de 207 €. 8 Bombay Sapphire sort pour la fin d’année une édition spéciale de son gin, baptisée Artist’s Edition. Le jus reste le même, fait entre autres de l’infusion de dix plantes, mais la bouteille profite d’une décoration signée de l’artiste californienne Maggie Enterrios. La bouteille reste toutefois accessible, vendue 21,39 €. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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1 Pour les fêtes de fin d’année, la marque Rituals propose des produits inédits pour le corps et la maison. Nous avons sélectionné cette bougie parfumée à la figue sauvage, dans la Private Collection. Triple mèche, 60 heures de senteur, vendue 37,90 € la bougie de 360 g. 2 Pour vous faire un cadeau comme pour offrir, ce parfum Thé Amara de chez Van Cleef & Arpels sera parfait. Développé par la parfumeuse Nadège Le Garlantezec, il propose des notes de bergamote et de menthe poivrée en attaque, avant de révéler le thé floral et vert. Baie rose et pois de senteur, puis Cashmeran et musc blanc prennent le relais avant de finir sur le cèdre. Une eau de parfum singulière de la collection extraordinaire, proposée à 160 € les 75 ml. 3 Depuis 250 ans, Wilkinson fait des lames. D’épée et de baïonnette au début, de rasoir et de tondeuse de nos jours. On retrouve ce savoir-faire dans la première tondeuse pour le corps et la barbe de la marque, dotée d’une tête inclinable (5 positions) vendu 54,90 €. 4 Panasonic réinvente le soin du corps avec Multishape. Un appareil comprenant batterie et moteur, et 5 têtes pour en faire une tondeuse étroite, une large, un rasoir, une tondeuse à nez et une brosse à dents. 120 € dans cette configuration complète. 5 Pour lutter contre le stress, les maux de tête et le sommeil difficile, Massforce propose Masseyes pro. Un masque avec 16 têtes de massage et 16 points d’acupuncture pour vous détendre, en musique si vous le voulez. Accessoire vendu 139,90 €.

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futur

Permaculture

ET SI C’ÉTAIT L’AVENIR ? Le dérèglement climatique ne se discute plus, il est là. Et comme nous avons plus que largement sous-estimé, en 2015 lors de la COP21 de Paris, l’élévation moyenne des températures au niveau planétaire, beaucoup commencent même à parler d’une urgence climatique qui va nous forcer à repenser nos modes de vie. Et si la solution était aussi simple qu’évidente, et s’appelait permaculture ? Followed vous explique. Texte F. Montfort

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ingt-cinq kilos par mètre carré cultivé, c’est l’an dernier ce que Jean-Louis Dodelin, maraîcher en permaculture de Vendée, a récolté avec ses plants de tomates. Sans consommer d’énergie fossile, puisqu’il fait tout à la main, sans répandre le moindre gramme d’engrais chimique, juste avec quelques bonnes idées, de l’huile de coude et des apports de compost et de purin végétal. Sa société, la Fabrik à légumes, située près de La Roche-sur-Yon, vient de fêter sa seconde année. Elle commence juste à être rentable, et avec l’aide d’une deuxième personne sur les mois d’été, les plus chargés, elle nourrit déjà plusieurs centaines de clients heureux d’acheter des légumes bio locaux et bon marché. « En 2021, j’étais à un carrefour de ma vie professionnelle. Je voulais faire quelque chose qui compte vraiment. Après avoir quitté mon poste de conseiller dans un cabinet comptable associatif, je me suis lancé dans ce projet. Formé puis accompagné par un autre maraîcher de la région, en permaculture aussi, j’ai planté des légumes et des fruits sur cet hectare de terre, en vérifiant quelques principes essentiels de la permaculture : respecter la nature, ne pas retourner les sols, utiliser toutes les surfaces possibles pour y planter quelque chose, apporter de la diversité sans, évidemment, utiliser de chimie », explique Jean-Louis. Avec pas moins de soixante variétés de légumes, les récoltes ne s’arrêtent jamais, les tomates, haricots verts et courgettes faisant place aux courges, poireaux et choux, avant que les légumes de printemps ne pointent leur nez... Pour les fruits, il va encore falloir attendre un peu, ils ne donnent qu’au bout

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de quatre à cinq ans. La principale différence entre l’agriculture bio et la permaculture tient dans une idée simple : pour la seconde, on doit s’inspirer de la nature qui, quand elle est laissée tranquille, foisonne et se multiplie. « L’agriculture d’aujourd’hui fait l’inverse de la nature, qui va évoluer vers des milieux de plus en plus complexes totalement à l’opposé des monocultures arrosées de pesticides », explique Charles Hervé-Gruyer. Véritable pionnier en France de la permaculture dans sa ferme normande du Bec Hellouin, il a inspiré de très nombreux paysans et maraîchers, dont Jean-Louis Dodelin. Il a surtout prouvé depuis la création de sa ferme en 2006, de très nombreuses études scientifiques à l’appui, que la permaculture non seulement préserve son environnement, mais affiche d’excellents rendements. « C’est un système de conception global, où l’on en vient à penser son territoire, à penser le positionnement des différents éléments pour qu’ils puissent interagir correctement. Comme je le dis souvent, à s’inspirer du meilleur du passé et du meilleur du présent, pour se faire un meilleur futur, ajoute Charles. On a prouvé par une étude scientifique que nous avions, en travaillant à la main sans une goutte d’énergie fossile, dix fois plus de rendement au mètre carré que nos confrères en bio qui utilisent des tracteurs. Sans doute parce que nos cultures sont plus denses, plus foisonnantes. Si vous arrivez à produire autant de légumes sur un dixième de la surface, vous libérez les neuf dixièmes restant pour planter autre chose. Et dans le même temps, la fertilité des sols s’améliore. Rechercher la complexité, qui n’est pas une source


de complication, c’est se rapprocher de la nature. À la ferme, nous avons beaucoup d’arbres, et aussi beaucoup d’animaux : tous permettent l’expression des services ecosystémiques. Les arbres créent un microclimat, remontent les minéraux de la roche profonde pour les autres végétaux. Les animaux nous débarrassent de certains bio-agresseurs (ou ravageurs), les légumes se protègent les uns les autres par le brouillage engendré par de nombreuses formes, couleurs, odeurs. Ce principe de complexité peut s’appliquer à tout. La diversité des cultures est un enrichissement, plutôt qu’une source de peurs. » Après avoir formé des centaines de stagiaires, mais aussi reçu à la ferme de très nombreux acteurs de l’industrie, comme Hermès, Bollinger ou même Auchan qui venaient à la recherche de solutions durables pour leurs business, Charles se concentre aujourd’hui sur l’édition d’une collection complète de petits recueils inspirés de la permaculture. « La permaculture nous vient d’Australie. Cela ne concerne pas que l’agriculture. En fait, cela voulait dire Permanent Culture en anglais, quelque chose que l’on pourrait traduire par société durable en français. C’est une philosophie de vie, avec des principes qui s’appliquent aussi bien à un jardin qu’à une entreprise, ou même à une personne, explique Charles Hervé-Gruyer. Tout est histoire de résilience, que cela soit pour nous, notre système, nos sociétés. La question de la résilience est vraiment remontée au premier plan depuis 2019 et l’évidence du dérèglement climatique. » En fait, ce que Charles et Jean-Louis appliquent dans leurs cultures, en multipliant les variétés, tout en respectant une certaine complémentarité, en laissant les sols intacts, pour préserver la vie souterraine si précieuse, en se laissant influencer par la nature, nous devrions tous le faire pour rendre notre société durable. « Notre mode de vie occidental est loin d’être résilient, déclare Charlotte Larbanet, diplômée d’un certificat en permaculture. Nous

exploitons et polluons le milieu duquel nous tirons ce dont nous avons besoin pour vivre. La question est simple : continuons-nous ainsi avec la certitude d’aller dans le mur ou sommes-nous prêts à changer pour survivre ensemble ? Dans son sens étendu, la permaculture humaine propose des principes sur lesquels s’appuyer pour concevoir des écosystèmes résilients, durables, productifs et sobres en énergie, et donc une société moins dépendante des systèmes industriels de production et de distribution. Pendant longtemps, nous avons fait les choses avec bon sens, en fonction de la nature qui nous entourait, et cela dans tous les secteurs. Dans l’habitat par exemple, les maisons étaient construites selon les ressources disponibles localement et en fonction du climat, avec des superficies, des tailles d’ouverture, des pentes de toit et des orientations qui respectaient une certaine logique et demandaient peu d’énergie pour le chauffage et pas de climatisation. Depuis le tout-pétrole, nous n’en avons fait qu’à notre tête, en suivant les modes de la société de consommation dans laquelle nous vivons, et les envies qu’elle crée chez chacun de nous. Aujourd’hui, nous sommes invités, et finalement de plus en plus contraints, à prendre du recul sur la façon dont nous vivons. Il est temps pour nous d’apprendre à nous connaître personnellement, à identifier nos réels besoins afin de ne prélever dans notre environnement que ce qui nous est nécessaire, comme toute autre espèce animale ou végétale. Et ainsi de cesser de surexploiter les richesses naturelles qui restent sur notre planète. Comme dans une agriculture permaculturelle, chaque individu doit intégrer la société avec ses compétences et ses talents individuels en vue d’enrichir le groupe via la coopération et afin de la rendre résiliente grâce à nos différences et leurs complémentarités, comme le font les végétaux et les animaux. Ainsi nous pouvons créer l’abondance. ». Donc il doit encore être possible de faire marche arrière. Souhaitons-le.

Les ouvrages édités par Charles Hervé-Gruyer dans la collection Résiliences des éditions Ulmer. De petits guides destinés à nous aider à repenser certaines tâches du quotidien, ou de notre quotidien, de manière plus résiliente. Évidemment inspirés des principes de la philosophie permaculture qu’il a appliqués et même développés dans sa ferme du Bec Hellouin.

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art de vivre

LA BÊTE À CONCOURS, DANS LE – TRÈS – BON SENS DU TERME Les chefs sont souvent comparés à des sportifs, et le coup de feu d’un service à un sprint, ou au money time en basket, le moment où tout bascule et où chaque joueur doit être impliqué à 100 %. Tom Meyer est de ceux-là, aimant la compétition et les concours, mais ne laissant rien au hasard. Rencontre avec un jeune chef au parcours déjà bien rempli, jurassien installé à Paris. Texte et photos C. Boulain

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art de vivre

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om Meyer est du genre discret, pantalon noir, veste blanche presque immaculée. Avec juste son nom brodé et le col bleu-blanc-rouge des Meilleurs Ouvriers de France, seulement fait ici de trois fins liserés. Il ne porte pas son étoile Michelin et n’exhibe aucun des concours auxquels il a participé ou qu’il a remportés. Pourtant, le garçon, à même pas 30 ans, est à la tête du restaurant parisien Granite et a déjà une belle liste de concours sur son CV. Logique, il aime la compétition, surtout quand il la gagne. Il faut dire qu’il se destinait à une carrière sportive, passionné de basket depuis l’enfance. Mais on lui a vite fait comprendre qu’en dessous du mètre quatre-vingt-dix, il n’y a pas vraiment de salut dans ce sport, et que vu sa courbe de croissance, y faire carrière était utopique. C’est un peu paumé et désabusé qu’à l’été suivant, après le collège, il se cherche une autre voie. « Je suis fils de restaurateurs, et comme je voyais mes parents travailler sans relâche, mais sans gagner très bien leur vie, je m’étais souvent dit que je ne suivrais pas cette voie-là. J’étais un peu perdu. J’ai même fait un stage en coiffure, c’est dire », se souvient Tom Meyer. Pourtant, cet été-là, comme les autres, il le passe en cuisine avec son père pour donner un coup de main et se faire de l’argent de poche. Mais cette fois-ci, les deux mois sont passés en pâtisserie. « Jusquelà, c’était un job d’été, où je réalisais des tâches de stagiaire. Mais en pâtisserie, avec la précision que cela requiert, et avec l’ambiance en cuisine, j’ai adoré. Et mon père m’a trouvé un truc pour ça. Bref, je me suis dit que ça valait quand même le coup de tenter l’affaire. » Et voilà le jeune Tom en baccalauréat technique au lycée de Poligny. Un stage en cuisine au château de Germigney, étoilé, puis un autre sur l’île de Ré au service, pour confirmer que ce n’est pas son truc, et le voilà diplômé avec mention. Direction le BTS en

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alternance, chez Anne-Sophie Pic. Il y restera le temps de son diplôme, finissant à la cuisson des poissons, ce qui n’est pas rien dans un tel établissement. « Je me suis toujours dit qu’il me fallait multiplier les expériences et les chefs, qu’aucun ne pouvait tout m’apprendre seul. Après mon année chez Anne-Sophie Pic, je suis parti à la Maison Lameloise, chez Éric Pras. Je voulais travailler pour un MOF, trois-étoiles en plus. » Il part en Bourgogne avec sa compagne, qui travaille aussi dans l’étoilé. « J’ai découvert autre chose. Sans doute l’influence du chef, aussi la culture des clients, tout cela faisait que l’on cuisait différemment. Chez Pic, un petit pois est al dente. Chez Pras, en Bourgogne, c’est plus cuit. C’était très intéressant. » Après cette ­deuxième expérience, Tom part dans le Sud, à la Chèvre d’Or, à Èze, un deux-étoiles où l’on sert des poissons et des coquillages sublimes. « Encore une fois, autre clientèle, autre cuisine. C’était parfait pour peaufiner mon savoir et mes techniques. » Comme les fois précédentes, il reste une saison sur place avant de briguer un poste en Suisse, au restaurant de l’Hôtel de Ville, à Crissier, là où ont officié les Frédy Girardet, Philippe Rochat et Benoît Violier. « C’est sans doute l’un des restaurants les plus connus de la profession, de là où sont sortis tellement de vainqueurs de concours. Je voulais y aller, mais les places sont chères, et finalement j’ai été pris en 2016. » À la Chèvre d’Or, Tom avait déjà présenté et remporté le Trophée Masse, en s’entraînant le soir et la nuit. « Je voulais participer à d’autres concours, avec évidemment en ligne de mire celui de Meilleur Ouvrier de France. Logiquement, c’est le dernier que l’on fait, car il y a toujours eu une sorte d’agrément dans la profession pour ne pas se présenter à d’autres concours quand on a le col bleu-blancrouge. » On en reparlera plus tard. Une fois en Suisse, Tom va travailler pour Benoît Violier, mais le chef met fin à ses jours


À gauche, Tom au passe, avec son second. Sa cuisine est faite de légumes, de viandes ou de poissons, mais aussi de sauces évidemment et de beaucoup d’aromatiques et d’épices. Avec beaucoup de goût.

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art de vivre

Ci-dessus, une interprétation autour du bœuf, deux types et deux façons. Du charolais et du wagyu. Et ici, un dessert au chocolat, sur des champignons. Étonnant et savoureux.

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quelques semaines seulement après son arrivée. « On s’est tous réfugiés dans le travail, sous la coupe du second passé chef, Franck Giovannini, qui sera sacré Cuisinier de l’année par Gault & Millau en 2018. J’ai beaucoup appris, je suis resté deux ans et j’ai participé à des concours. » Il débute avec le Challenge culinaire du Président de la République, où il termine troisième. Sans doute un peu vexé, il enchaîne avec le Prix Taittinger, qu’il remporte en 2017. Le garçon est pressé. Après sa victoire, Anne-Sophie Pic le rappelle pour lui proposer une place qu’il ne pourra pas refuser : chef de la cuisine d’essai. Pour les différents établissements de la cheffe, mais aussi pour ses propositions de verrines et ses menus Air France. « C’était génial, je ne savais jamais de quoi le lendemain serait fait. Je suis resté trois ans. Mais il fallait à un moment couper le cordon, au risque d’être trop marqué par la cuisine de la cheffe. » C’est à cette période que Tom se présente au Bocuse d’Or, en 2019. Il s’y fera coiffer d’un point, sur 1 567 au total, par Davy Tissot, Meilleur Ouvrier de France 2004. C’est parce qu’il est très copain avec le chef Matthias Marc, qu’il vient souvent voir dans son restaurant Substance, que Tom croise à de nombreuses reprises Stéphane Manigold, le patron du groupe Éclore. Ils s’entendent si bien que Tom en devient le chef exécutif avant de monter avec lui le restaurant Granite, à Paris. « On a ouvert juste après le confinement, mais dans de très bonnes conditions. Nous avons eu des mois pour tout monter, choisir, peaufiner. J’ai pu, avec mon équipe, rencontrer les fournisseurs, discuter avec les décorateurs. Une ouverture très confortable... où nous n’avons pas commis beaucoup d’erreurs. Mon métier d’avant était de regarder tout ce qui se fait pour inventer ce qui n’existe pas. Je continue comme ça, mais dans mon restaurant. » La première étoile tombe en mars 2022, pour saluer cette cuisine française créative. « Avec les sauces, on peut dire que c’est de la cuisine française. Mais je mets beaucoup d’aromatiques et d’épices,

je ne m’interdis rien. Et même si j’ai une appétence particulière pour le végétal, je propose aussi des viandes et du poisson, vous verrez à la dégustation. » Conscient que beaucoup de gens scrutent son travail, Tom veut ajouter une dose de crédibilité à son CV et à son étoile : c’est le concours du Meilleur Ouvrier de France. « J’ai obtenu une étoile à 27 ans. C’est super, je suis un jeune chef à la cuisine créative, avec beaucoup de choses dans les plats. Mais on peut me croire inachevé. Avec le col bleu-blanc-rouge, je prouve que c’est juste mon style. » En remportant dès sa première participation ce concours, qui récompense un ouvrier, pas un chef comme il le dit, Tom s’est en effet payé une vraie caution. « C’est un concours très traditionnel, qui sert à préserver la grande cuisine française, les plus belles techniques. Après un questionnaire de sélection, nous avons des épreuves de qualification, une demi-finale puis une finale. Il a lieu tous les quatre ans, et pour ma session, nous étions sept cents au début, puis cent cinquante-huit en demi-finale, trente en finale et huit reçus. Je me suis isolé dans un CFA avant les deux dernières épreuves, pour travailler dans mon coin, loin du restaurant. Vous recevez le sujet douze à quinze jours avant, juste un intitulé et un croquis. Et c’est à vous de délivrer votre meilleure interprétation. Pour la finale, j’ai eu une entrée autour du homard, saint-jacques et œufs d’escargot, avec un petit side oursin et douze légumes. En plat, un chevreuil grand veneur, et en dessert kiwi, pomme, chartreuse et pistache. Avec un blanc-manger, mais sans préciser quelle cuisson. C’est à nous de choisir et de le magnifier. C’est à la fois compliqué et stressant, surtout devant de tels jurys. Mais j’ai adoré. » En ajoutant cette ligne sur son CV, et ces trois liserés sur son col, Tom Meyer est entré dans une nouvelle dimension, celle des grands chefs, à moins de 30 ans. Le meilleur moyen de vous en rendre compte est d’aller déguster ses œuvres. Vous le trouverez dans le Ier arrondissement de Paris, au 6, rue de Bailleul.

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art de vivre

Bienvenue dans le monde du vin

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followed.fr/porto

Face à Porto, de l’autre côté du Douro sur lequel les bateaux charriaient des barriques de vin par millions jusqu’à il n’y a pas si longtemps, se tient WOW Porto. Comprenez le World of Wine, un ensemble de bâtiments fraîchement restaurés dans lesquels se trouvent des musées, des salles d’expositions, des bars, des restaurants et un hôtel de luxe, tous dédiés au vin ou à la gastronomie. Une visite s’imposait. J. James, photos T. Holt

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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art de vivre Des bâtiments rénovés en côtoient d’autres, délabrés. Ci-dessous, une partie de l’exposition sur le chocolat. Superbe, surtout la dégustation.

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vant, il y avait là des chais de vieillissement, souvent vétustes, voire parfois totalement délabrés comme il en reste encore quelques-uns, sur la rive sud du Douro à Vila Nova de Gaia. Mais depuis 2020, sous l’impulsion du groupe Fladgate Partnership qui a investi plus de cent millions d’euros dans le projet, c’est devenu un ensemble immobilier magnifique de 35 000 m2, respectant les pierres d’origine, mais entièrement restauré pour former une sorte de parc touristique dédié à la gastronomie. En fait, dédié au vin, comme son nom l’indique, ainsi qu’à l’art de vivre qui va avec. Mais alors que le groupe propriétaire s’est toujours interdit d’aller se diversifier dans les vins du Douro, blancs, rouges ou même rosés, préférant rester en terrain connu avec ses marques réputées de porto Taylor’s, Fonseca et Croft, mais aussi Borges et Delaforce, WOW Porto permet de parfaire sa culture dans tous les vins du monde, aussi bien dans la Wine Expérience qu’à l’école du vin (voir ci-contre), ou encore dans l’histoire de ce breuvage par une exposition privée sur les manières de le consommer

à travers les siècles. Passionnant. Évidemment, pour les touristes de passage, rien n’est laissé au hasard avec pas moins de neuf restaurants, dont un doublement étoilé dans l’hôtel Relais & Châteaux voisin, le Yeatman, véritable bébé d’Adrian Bridge, le patron du groupe Fladgate Partnership. Et pour ceux qui viendraient ici en famille, et auraient peur de lasser les plus jeunes, un bâtiment entier est consacré au chocolat, de l’arbre à la tablette, pour comprendre toutes les subtilités de cet ingrédient fabuleux, dégustation à l’appui. Une autre exposition est dédiée au liège, dont le Portugal est le premier producteur mondial et dont on fait aussi bien des bouchons de bouteilles que des meubles ou des semelles de chaussures, ou encore au vin rosé dont commencent à raffoler les Portugais. À chaque fois, des expositions extrêmement ludiques et didactiques dont on ressort enrichi et amusé. Avant d’aller prendre un verre, évidemment de vin, dans un des bars de WOW. Nous vous conseillons l’Angel’s Share, dont la vue depuis la terrasse couverte sur la ville de Porto, en face, est superbe.

Un quartier entièrement rénové au service du tourisme

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The Wine Experience & School

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omme toutes les autres expositions que l’on trouve à WOW, la Wine Experience se veut pratique et accessible. Que vous soyez un parfait candide aux connaissances en vin limitées, ou un véritable amateur averti, vous allez apprendre des choses nouvelles. Que cela soit sur les cépages du monde entier, la culture des vignes, de la greffe à la taille, sur les vendanges, les macérations ou même les fermentations, ou encore sur l’élevage et le vieillissement, vous saurez tout, et même davantage.

Pas une question ne restera sans réponse, toujours sous une forme simple et compréhensible par tous. Et vous pourrez, à la fin, mettre en lumière vos nouvelles connaissances lors d’une dégustation de vins. Parce que l’on n’apprécie pas un vin de la même manière quand on sait comment il est fait. Mais si c’est là votre bonheur, n’hésitez pas à gravir quelques marches pour vous rendre à l’école du vin, à l’étage d’un autre bâtiment. Là, conseillé et orienté par des dégustateurs professionnels et passionnés de vins, aussi

bien blancs que rouges, français que portugais, italiens ou chiliens, vous pourrez goûter et profiter de très beaux jus, dans un cadre adapté. Les tastings débutent à 20 €, mais vous pouvez tout demander, même des dégustations à la carte pour de petits groupes, c’est même conseillé. L’école délivre aussi des formations pour des sociétés privées ou des restaurants locaux qui veulent que leur personnel se perfectionne. On connaît des établissements qui devraient y penser. Mais c’est un peu loin de Paris.

Dans la Wine Experience, tous les aspects du vin sont abordés, clairement et simplement (ici une baie et son pépin, de 2 mètres de haut). La salle de dégustation est située dans l’école du vin.

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art de vivre

Restaurant Mira Mira

Pas (encore) étoilé, le restaurant Mira Mira du chef portugais Ricardo Costa propose une gastronomie raffinée et soignée. Notez qu’au Yeatman, le même chef a deux étoiles.

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e chef portugais Ricardo Costa signe les cartes de deux des neuf restaurants de WOW. De The Restaurant à l’hôtel Yeatman voisin, une cuisine ouverte le soir du mardi au samedi pour les amateurs de gastronomie de haut vol, avec deux étoiles au Guide rouge Michelin et des tarifs en conséquence (250 € le menu, accord mets et vins à 125 ou 250 €). Et celle de Mira Mira, le restaurant gastronomique de WOW, qui en plus d’une carte

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magnifique, propose une superbe vue de nuit sur Porto. Très impliqué dans le développement des productions locales, dans la préservation des traditions, et bercé d’influences de son Sud natal, le chef y propose une carte variée ou des menus en quatre (80 €) ou huit services (150 €), sans compter les amuse-bouches bien sûr. Si vous voulez découvrir la belle gastronomie portugaise, n’hésitez pas à vous laisser guider. Les portions, contrairement à celles des autres restaurants, ne

sont pas trop grosses si bien que les huit plats passent sans encombre. Surtout avec un peu de vin. Si vous êtes un amateur averti élevé aux meilleures appellations françaises, nous vous conseillons l’accord mets et vins premium (90 ou 150 €) plutôt que le classique, qui permet de découvrir certains cépages locaux, mais sans vous servir de pépites (60 ou 90 €). Après, si tout s’est bien passé dans votre séjour, vous les avez peut-être déjà goûtés à l’école du vin, et acheté dans une des boutiques du complexe. Car même s’il appartient aux marques Taylor’s, Fonseca et Croft, WOW propose à la vente des vins de partout et de tous les producteurs. Appréciable, si vous avez un bagage en soute.


The Yeatman Hotel

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a légende veut que le développement de cet établissement soit le souhait d’une seule et même personne : Adrian Bridge. Mais ce que veut le patron, le patron l’obtient. Si bien qu’il voulait faire de cet hôtel le plus beau de la région : c’est sans doute réussi. Cinq étoiles, affilié au réseau Relais & Châteaux, profitant d’un restaurant doublement étoilé, et d’un autre très correct, ainsi que d’une vue splendide, le Yeatman a bien des atouts. Construit

derrière les bâtiments de WOW, adossé à la colline, il les surplombe et offre une vue large et dégagée sur les toits refaits, le Douro et une partie de Porto. Quel que soit votre numéro de chambre, puisque ses 109 chambres et suites sont toutes orientées vers le fleuve. Celles-ci sont classées en chambres exécutives (à partir de 300 € par nuit en décembre), supérieures, supérieures de luxe, suites et suites exclusives, dont l’étonnante Présidentielle et son lit dans une barrique,

avec piscine privée, salon et immense terrasse. En revanche, pour y séjourner, il faudra tout de même débourser plus de 2 400 € par nuitée. Mais à ce prix, vous aurez une seconde chambre et une petite cuisine comprises. Évidemment, un spa proposant des salles de soins derrière d’immenses baies vitrées, une grande piscine intérieure chauffée, en plus de l’extérieure en forme de carafe à vin, et des salles de détente attendent gracieusement les clients en quête de relaxation. Pour ceux qui préféreraient prendre un verre pour se détendre, de porto ou d’autre chose, ils se rendront au Dick’s bar qui, tout en haut de l’hôtel, offre la plus belle des vues. Surtout de nuit. Gardez les yeux ouverts.

Le Yeatman est l’endroit idéal pour profiter de WOW et de Gaia. Cet hôtel cinq étoiles Relais & Châteaux surplombe le reste du complexe.

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La piste aux étoiles Les étoiles du Guide Michelin sont devenues comme un label pour la gastronomie. Autant pour les cuisiniers que pour les clients qui, pour certains, choisissent leurs tables en fonction de cette classification. Pour mieux comprendre ce qu’elles signifient et comment elles sont attribuées, nous avons rencontré le directeur international du guide, Gwendal Poullennec. Texte F. Montfort, photos DR

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arce qu’ils croyaient déjà dans l’automobile à la fin du XIXe siècle, quand la France comptait moins de 2 500 automobilistes et que leur société vendait principalement des pneus de vélo, les frères Michelin inventèrent le Guide rouge. Sa première édition, sortie pour l’exposition universelle de 1900, était un recueil d’adresses de garagistes, de médecins, avec quelques cartes routières et fut tirée à 35 000 exemplaires. Quatre ans plus tard, on y trouvait des hôtels. Ce n’est qu’en 1931 qu’il intégra pour la première fois une classification des restaurants avec les fameuses étoiles. À l’époque, c’était sur la base de recommandations d’utilisateurs. Une étoile car cela mérite l’étape, deux car l’établissement vaut le détour, trois quand cela vaut carrément le voyage. N’oubliez pas, l’idée était de guider des automobilistes dans leurs nouvelles aventures, en leur suggérant de s’arrêter en chemin pour un bon déjeuner, de faire un petit détour pour découvrir une pépite gastronomique, ou mieux encore de faire le voyage rien que pour cela. C’est encore le cas en 2023, plus de trente-cinq millions de guides plus tard, sachant que l’édition du centenaire fut tirée à 880 000 exemplaires. Sauf que depuis quelques décennies maintenant, les évaluations sont réalisées par des professionnels de la gastronomie. Ces récompenses permettent de guider les clients dans leur choix, mais aussi de rassurer les cuisiniers sur leur travail. Tous les chefs que nous avons rencontrés en presque dix ans de Followed nous l’ont confirmé : les réservations se remplissent plus vite quand vous obtenez votre première étoile, c’est encore mieux avec la seconde et carrément énorme avec la troisième. Et que dire des banques qui suivent davantage des projets des chefs étoilés que ceux des restaurateurs non auréolés, même s’ils sont souvent excellents. Le Guide Michelin, avec ses étoiles rouge et verte (pour une gastronomie durable), est incontournable. Pourquoi, comment, nous l’avons demandé à son directeur, Gwendal Poullennec.

Entretien

Le Guide Michelin existe depuis 1900 et fournit une liste de restaurants classés depuis 1931. Est ce toujours fait de la même manière ? Pour ce qui est de la gastronomie et des restaurants, nous ne parlons pas ici des listes de garagistes ou de médecins des premières éditions, nous cultivons la même idée qui est de guider des clients vers des établissements que nous jugeons remarquables, de manière impartiale et indépendante. Comme par le passé, des restaurants suffisamment intéressants pour mériter une étape quand ils ont une étoile, pour mériter un détour pour les deuxétoiles, ou parce qu’ils valent le voyage pour les trois-étoiles. Mais nous avons aussi une catégorie appelée Bib Gourmand pour des établissements à qui nous n’avons pas attribué d’étoiles selon nos critères, mais qui offrent un excellent rapport qualité/prix. Alors, justement, quels sont ces critères qui permettent d’obtenir une ou plusieurs étoiles ? Ils sont au nombre de cinq, scrutés à chaque fois par nos inspecteurs. Le premier, c’est ce que nous appelons le choix et la qualité des produits. Pas obligatoirement chers et luxueux, mais bons et frais. Le second est la maîtrise des cuissons et des techniques de cuisine, ce qui fait le savoir-faire professionnel des chefs. Ensuite vient ce que nous nommons l’harmonie des goûts et des saveurs, autrement dit l’équilibre d’un plat. Mais attention, cet équilibre doit aussi se retrouver dans le menu ou sur la carte. Le quatrième critère est la personnalité du lieu, pas celle du chef. Là, il est question d’expérience unique, ce qui fait que la table est une destination en soi. Et enfin, nous évaluons la régularité, ce qui nous oblige parfois à repasser dans le même établissement, sachant qu’il peut y avoir de légères fluctuations, parce que les ingrédients ne sont pas les mêmes selon les saisons et en fonction des affinités du chef par exemple. Ce sont cinq critères universels qui sont appliqués

par nos inspecteurs partout où le guide est présent, de Paris à la Californie, en passant par le Japon ou l’Italie par exemple. Qui sont vos inspecteurs et combien sont-ils (elles) ? Nous ne communiquons pas sur leur nombre, et encore moins sur leur identité. Nos inspecteurs sont salariés de la Manufacture de pneumatiques Michelin, comme moi, ont été formés pendant deux à trois ans avant de pouvoir évaluer un établissement, déjeunent ou dînent dans les restaurants qu’ils évaluent jusqu’à trois cents fois par an et paient toujours leur addition. Et pour rester anonymes, ils ne reviennent jamais deux fois dans le même restaurant. Dans le cas où nous devons confirmer des évaluations, ce sont d’autres inspecteurs qui passent. Comprenez que nos inspecteurs voyagent beaucoup, que pour assurer une régularité dans les évaluations, il faut aussi que ceux d’Europe aillent aux États-Unis et au Japon par exemple, et inversement. Nous sommes présents dans plus de quarante pays, il faut que nos étoiles expriment la même chose partout. Il faut qu’une, deux ou trois étoiles disent la même chose à Paris, New York, Tokyo ou Rome. Vous attribuez, mais aussi retirez, des étoiles tous les ans. Comment cela se passe-t-il ? C’est mieux perçu dans un sens que dans l’autre. Mais toutes nos décisions sont collégiales, découlant de discussions entre les inspecteurs et mon équipe. Vous vous doutez bien que pour retirer une étoile, ce qui peut avoir un impact fort sur l’activité d’un restaurant, cela doit être motivé et justifié, le nom du guide est engagé. Nous repassons autant de fois qu’il le faut pour confirmer les évaluations de nos inspecteurs. Tous les établissements classés dans le guide ont été visités, et il n’y a pas d’évolution dans la notation sans au moins une visite dans l’année. De manière anonyme et indépendante. À chaque fois.

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Feux d’artifice

Même si l’année 2023 n’a pas été la meilleure de l’histoire de l’horlogerie de luxe que l’on chérit, elle aura été très prolifique en nouveautés de tout poil. En voici une belle sélection, pour tous les goûts et toutes les bourses.

RICHARD

MILLE

RM 65-01 AUTOMATIC SPLIT-SECONDS CHRONOGRAPH Les montres Richard Mille sont reconnaissables entre mille, façon de parler. Celle-ci encore, avec sa boîte en quartz TPT gris, couronnes et ponts en titane grade 5, ou en composite pour celles de couleur. D’ailleurs, à chaque couleur sa fonction, le bleu clair pour les heures, minutes et petite seconde (à 6 heures), le bleu pour la date, l’orange pour la fonction chronographe, le violet pour l’aiguille de rattrapante et, enfin, le jaune pour la partie remontage. Notons que ce mouvement mécanique à remontage automatique peut être rechargé via le poussoir jaune grâce à un système innovant démultipliant la force. Vous pouvez ainsi remonter totalement le barillet en appuyant 125 fois de suite sur ce poussoir, en quelques secondes (record en cours). Plus discret que de se secouer le poignet ! Avec sa fonction chronographe à rattrapante, capable de donner des temps intermédiaires, ce mouvement comptant plus de 600 composants a demandé cinq ans de développement à la manufacture, en collaboration avec les équipes de Vaucher Manufacture Fleurier. Cette montre, qui n’est pas en édition limitée, est vendue environ 395 000 €.

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youtube.com/watch?v=k0M9vxSkdQg


VACHERON CONSTANTIN MÉTIERS D’ART : HOMMAGE AUX NATURALISTES EXPLORATEURS

Une fois encore, la manufacture Vacheron Constantin, dont l’histoire remonte à 1755, invite les collectionneurs à embarquer à bord du navire Beagle, au côté des plus illustres naturalistes du XIXe siècle, avec quatre montres hommage. Ici c’est le modèle baptisé Explorateurs Cap Vert, avec le navire vu de la poupe et gravé à la main dans l’or brut sur la partie gauche du cadran, celle de droite, émaillée à la main évidemment, représentant un tableau naturaliste où des fleurs en bouquets jaillissent et s’épanouissent à l’ombre de feuillages luxuriants. Le tout dans une boîte en or blanc de 41 mm de diamètre, animé par le mouvement mécanique à remontage automatique 1120 AT/1 particulièrement plat (5,45 mm). Celui-ci affiche des heures traînantes, qui viennent défiler de haut en bas devant les minutes émaillées sur le cadran. Ce calibre est composé de 205 pièces et propose 40 heures de réserve de marche environ. Montée sur un bracelet en cuir d’alligator bleu grandes écailles, doublé cuir d’alligator, cette montre d’art n’est proposée qu’en 10 exemplaires seulement (comme chacun des trois autres modèles hommage). Prix sur demande.

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CARL F. BUCHERER MANERO MINUTE REPEATER Depuis 1888, la manufacture Carl F. Bucherer de Lucerne produit des garde-temps complexes et élégants. Pour la Dubaï Watch Week 2023, elle ne déroge pas à ses habitudes en dévoilant cette Manero Minute Repeater, une montre en exemplaire unique (c’est marqué dessus) qui met le savoir-faire de la manufacture en avant de la plus belle des manières. Dans sa boîte en titane de 43,8 mm de diamètre sur 12,3 mm d’épaisseur, elle enferme un mouvement mécanique à remontage automatique CFB MR3000. Celui-ci demande plus d’une semaine pour son assemblage. Fort de 617 pièces, dont 47 rubis, il propose 65 heures de réserve de marche, dispose d’une masse oscillante en or rose 18 carats et de complications rares : répétition minutes avec deux frappes sur timbres, tourbillon suspendu, heures, minutes, petite seconde sur tourbillon et stop seconde. Rien que ça. Le cadran, en or gris galvanisé, en laisse voir une partie grâce à d’agréables guichets supplémentaires. Montée sur un bracelet hybride caoutchouc texturé sur boucle déployante, cette montre de collectionneur est étanche à 10 mètres. Et son prix, lui, est inconnu.

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NOMOS

TANGENTE OR ROSE NEOMATIK

Il n’y a pas que les Suisses qui produisent des montres remarquables. Les Français savent également y faire, les Allemands aussi. La preuve avec cette Nomos Tangente en or rose 18 carats, proposée à seulement 175 exemplaires pour célébrer les 175 ans de la manufacture de Glashütte, en Saxe. Une montre élégante qui fera des merveilles avec une chemise ou un costume. Seulement 35 mm de diamètre sur 6,9 mm d’épaisseur, avec un mouvement neomatik DUW 3001, mécanique à remontage automatique fabriqué en interne avec swing system de Nomos pour la technique. Un cadran plaqué argent blanc avec anneau extérieur associé à un cadran des secondes et à des marqueurs de minutes en or, pour le design. Montée sur un bracelet en cuir Horween Genuine Shell Cordovan avec un fermoir à ailettes en or rose massif, cette édition limitée est vendue 8 600 €.

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RALF TECH THE BEAST AMPHIBIAN

Les vrais amateurs de plongée sous-marine vont être aux anges. La marque française Ralf Tech, dont l’ADN est dilué dans l’eau de mer depuis ses débuts, propose une évolution de sa Beast, une plongeuse certifiée à 3 000 mètres, mais au prix tout aussi exceptionnel. Avec cette Amphibian, vous aurez tout de la Beast originale, avec sa boîte en acier chirurgical de 47,7 mm de diamètre, son verre surdimensionné et son fond vissé, pour garantir là aussi une étanchéité jusqu’à 3 000 mètres, mais point de mouvement manufacture français pour l’animer. Au lieu de cela, on retrouve le calibre electric RTE001 qui offre 12 ans d’autonomie. Cette série limitée à 50 pièces pour le monde est personnalisée par Jeff Scott de DEEPSEA MGZN, un réseau de spécialistes des grands fonds. Bref, ils savent de quoi ils parlent. Cette montre est vendue 2 900 €.

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MAURICE LACROIX PONTOS S DIVER

Pour renouveler sa Pontos lancée en 2013, Maurice Lacroix s’est associé à l’apnéiste croate Lidija Lijic, membre du ML Crew et championne du monde de plongée en apnée avec un record de 5 minutes et 43 secondes. Sans doute la bonne personne pour tester cette montre étanche à 300 mètres, proposée en boîte acier (comme ici) ou bronze de 42 mm de diamètre. Motorisée par le mouvement mécanique à remontage manuel ML115, cette plongeuse acier peut recevoir un cadran noir ou blanc, alors qu’il est bleu dans la déclinaison bronze. Une couronne dédiée à 2 heures permet de faire tourner la lunette rotative interne qui indique le temps passé dans l’eau. Ainsi, les risques de la dérégler en plongée sont réduits. La lisibilité des aiguilles a aussi fait l’objet d’une attention particulière, facettées et revêtues de Super-LumiNova. Montée sur un bracelet caoutchouc ou tissu, la version acier est vendue 2 100 €.

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MICHEL BASSOMPIERRE LE GRAND MAÎTRE ET LES ANIMAUX

Depuis cinquante ans, Michel Bassompierre pactise avec la lumière pour qu’elle vienne délicatement dévoiler les ombres, pour qu’à chaque fois elle sculpte en douceur les formes de ses œuvres. Et qu’alors les ours, les gorilles ou les chevaux, imaginés par l’artiste et formés de bronze ou de marbre, posent élégamment pour les siècles à venir. Rencontre avec un drôle de Noé qui ne cesse de remplir son arche d’animaux fabuleux. Et qui n’a pas prévu de s’arrêter de sitôt. Texte C. Boulain, photos G. Arnaud et C. Boulain

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T

ous les artistes ont leur réponse type, celle qu’ils répètent inlassablement parce qu’à chaque interview on leur pose toujours la même question. Pour Michel Bassompierre, c’est « cinquante ans, cette sculpture m’a pris cinquante ans ». Il faut dire que de tous les arts plastiques, comprenez de la peinture à la photographie, en passant par le dessin ou la sculpture, cette dernière pratique est sans doute celle qui interpelle le plus le profane. Parce qu’elle demande du temps, celui qu’il faut pour dessiner, modeler puis sculpter la matière. Un ours d’une tonne de marbre ou un gorille de quatre cents kilos de bronze, ça ne se fait pas en deux jours. « Mais pas en cinquante ans non plus, ajoute malicieusement Michel Bassompierre. Ce que je veux dire à chaque fois, c’est que pour faire cet ours ou ce gorille en quelques semaines de travail dans mon atelier, puis à la fonderie, il aura fallu cinquante années d’expérience. Et encore, parce que nous sommes quatre dans mon crâne, l’animalier qui a observé dans les zoos et les cirques, durant des années, les espèces pour en connaître les habitudes, l’anatomiste qui a usé ses fonds de culotte sur les bancs des musées d’histoire naturelle pour comprendre les squelettes et les articulations de ces animaux, mais aussi le dessinateur et bien évidemment le sculpteur. Ma chance, c’est que ces quatre énergumènes s’entendent plutôt bien... » L’homme a de la repartie et de l’humour. Né en mars 1948 d’un papa hydrogéologue et d’une mère dessinatrice, le petit Michel a passé ses jeunes années à dessiner assis par terre. Sa mère, lasse de le voir couvrir des pages de carnets par centaines, trouvera même la solution pratique... de lui donner des rouleaux de papier peint pour qu’il en noircisse l’envers. Il fallait s’en douter, Michel Bassompierre fera les Beaux-Arts de Rouen après le lycée, n’imaginant pas un instant faire autre chose de sa vie que dessiner et sculpter des animaux. Mais au sortir de l’école, juste après mai 1968, le dessinateur animalier n’est pas à la mode. Pire, comme

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« Il faut connaître le squelette, tout ce qui se passe sous la peau, avant de sculpter » l’explique son fils Guillaume, qui travaille avec lui depuis quelques années, « il a débuté avec un style considéré alors comme trop classique et traditionnel. Pas facile. Si bien que vivre de son art n’était pas possible. Il deviendra professeur, aux Beaux-Arts, pour financer le sien. Il ne se voyait pas vivre aux crochets de sa femme, et ne pas pouvoir élever ses deux enfants, ma sœur et moi ». Dans les années 1980, le sculpteur va faire des concours, des foires, vendre quelques œuvres, en donner beaucoup aussi. Puis se faire solliciter par de nombreuses galeries. « J’ai fini par dire oui, en 1993, parce que la galerie qui me proposait de vendre mes sculptures avait des antennes un peu partout. Ça me semblait pratique », raconte Michel. Au début, ça marche plutôt bien. L’artiste produit, la galerie vend. Mais à la fin de l’année 2013, la galerie lui dit n’avoir rien écoulé. Pareil l’année suivante. « Avec mon père, nous étions un peu étonnés. Du coup, nous avons demandé à récupérer les œuvres qui lui avaient été confiées pour tenter de trouver une autre galerie, explique Guillaume. Sauf que la galerie ne nous en a renvoyé que très peu. Ils en avaient vendu une très grande quantité sans nous payer. Mon père était tellement déçu, pire, dégoûté, qu’il a voulu tout arrêter et détruire ce qui restait. Pour, comme il nous le disait, que son héritage ne nous embarrasse pas. » Heureusement, Michel Bassompierre n’a pas cédé à cette mauvaise idée. Ses économies disparues par la magie de la galerie, ce sont les membres de la famille qui se mobilisent et permettent le début de sa seconde vie d’artiste. C’était il y a sept ans. Depuis, avec l’arrivée des enfants dans l’affaire, mais aussi d’autres talents, Michel Bassompierre se concentre sur ce qu’il sait le mieux faire, déléguant à son équipe de sept personnes tout le reste pour que sa société maîtrise tout ou presque, de A à Z. « J’aime travailler tranquillement dans mon atelier, avec

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« Pourquoi des animaux sauvages ? Parce qu’ils sont toujours en mouvement » sa grande baie vitrée qui donne sur le jardin. Avec, parfois, un peu de musique si la tâche à laquelle je m’attelle ne me demande pas trop de concentration, raconte Michel. Je débute toujours par des dessins, pour figer la position dans laquelle je vais mettre mon animal. En faisant toujours attention à son attitude, à ce que cela soit logique par rapport à son squelette, à ses membres, et même à son activité. La peau, la graisse, tout doit être harmonieux. C’est là qu’intervient l’animalier, en support du dessinateur. Puis le sculpteur et l’anatomiste vont entrer en scène, pour donner du volume et de l’épaisseur, mais toujours en respectant ce qu’est l’animal, ce qu’il fait et peut faire. » Michel Bassompierre ne reproduit que des animaux sauvages, des ours, des éléphants d’Asie, car ils ont les os moins saillants et des oreilles plus petites et plus faciles à positionner dans une sculpture que ceux d’Afrique, des gorilles aussi, quelques félins et même des pingouins. « J’aime les animaux sauvages parce qu’ils ne sont jamais vraiment à l’arrêt. Parce qu’ils sont sauvages, dans un milieu souvent hostile, ils sont toujours aux aguets, prêts à bouger. J’aime cela, surtout par rapport aux animaux domestiques qui, d’une certaine manière, se soumettent pour avoir leur nourriture. Ils se savent en sécurité, ce qui n’est pas naturel finalement. J’aime aussi les chevaux, mais les bons bourrins de trait, les percherons. Un cheval de course, c’est beau en peinture, mais de profil. De face ou de dos, c’est très étroit, surtout sans cavalier. Ça ne donne rien en sculpture, parce qu’il faut tourner autour, parce que ça doit être présent sous tous les angles. » L’artiste peut ainsi passer des journées dans son atelier de la région nantaise à sculpter l’argile de son vieux couteau, à chercher la bonne position d’une patte, d’une phalange ou d’une gueule. Une fois la maquette en terre réalisée, toujours à la même échelle pour une raison de

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« Un cheval, ça se peint bien. Mais en sculpture, c’est moins beau, car pas assez large » praticité, elle va être moulée dans une pièce voisine pour en faire un plâtre. Celui-ci sera ensuite retravaillé à la main pendant des semaines pour en parfaire l’aspect, avant de servir à son tour à réaliser un moule définitif. « On peut maintenant reproduire ces maquettes à d’autres échelles avec un scan 3D puis de l’impression 3D ou du fraisage, explique Guillaume. C’est un gain de temps pour faire des moules de différentes tailles, pour des bronzes par exemple. Les nouvelles technologies font gagner du temps, mais ne remplaceront jamais la main de l’homme, qui est très présente à chaque étape. Nous combinons donc la technique ancestrale du modelage de la terre avec les dernières innovations à notre portée. Depuis 2015, nous gardons précieusement toutes les maquettes en terre pour les présenter dans le musée que nous préparons. Nous ne proposons aux collectionneurs que des bronzes, tirés à douze exemplaires seulement à chaque fois, numérotés évidemment, ou des marbres en exemplaire unique. » Depuis que Michel Bassompierre s’est restructuré, depuis qu’il a démarré sa seconde vie de sculpteur, plusieurs centaines d’œuvres en bronze ou en marbre ont été vendues dans les vingt-cinq galeries où il est présent en permanence, sans compter les collaborations avec Baccarat par exemple, avec un tigre et un panda en cristal. Des sculptures de toutes les tailles, tenant sur un bureau, de quelques kilos, ou dans un jardin, de plusieurs tonnes. « Pour les expositions dans l’espace public, nous avons aussi des œuvres en résine, moins onéreuses à produire et nettement moins lourdes à déplacer », ajoute Guillaume. Des ours ou des gorilles toujours énormes mais jamais agressifs, selon Michel. Prochaine exposition à Monaco, puis New York en 2024. Le taureau de Wall Street, œuvre d’Arturo Di Modica, aura de la compagnie.

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Leçons de normalité à la Nove Colli L’attrait du sport de haut niveau tient aux performances extraordinaires. Mais parfois les exploits hors normes ne peuvent pas être mesurés à l’aune de résultats, de chiffres et de statistiques. La preuve en Italie, sur la Nove Colli. Texte et photos U. Daessle

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uanjo, Claudia et Joan, de l’équipe Genesis, ont les mêmes rêves, les mêmes attentes et partagent la même passion pour le vélo que tous les autres pratiquants. À une différence près : Juanjo pédale avec seulement un bras et une jambe, et Claudia comme Joan utilisent une prothèse en guise de seconde jambe. Tous les trois viennent de boucler les 130 km d’une des courses les plus connues et exigeantes d’Italie, la Nove Colli. Parfois l’exceptionnel dépasse les simples statistiques. Le Genesis Cycling Team a été créé en 2002 par Juanjo Méndez à Barcelone. Juanjo était déjà un cycliste avant l’accident qui a changé sa vie. En 1992, il s’est évanoui au guidon de sa moto et a percuté une voiture à 100 km/h. Amputé d’un bras et d’une jambe, après 54 litres de transfusion sanguine et quatre mois de coma il a finalement survécu et a repris progressivement le vélo grâce à son ami et cofondateur de l’équipe, Bernat Moreno. Dix-huit ans après son accident, Juanjo décroche son premier maillot arc-en-ciel de champion du monde ! Il explique : « Nous avons fondé le club Genesis car, avec Bernat, nous avons découvert qu’il n’y avait aucune structure aidant les handicapés au travers du sport. Parfois les gens ne se croient pas capables d’aller à vélo, de faire du cheval ou n’importe quel autre sport. Ensuite ils nous voient et se disent, si eux le font je peux le faire moi aussi. » Joan Del Rio et Claudia Grau font partie de ces personnes. Joan a perdu la jambe gauche après qu’un camion l’a renversé lorsqu’il

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était à vélo. Claudia, quant à elle, a perdu une jambe suite à une erreur médicale. « La vérité c’est que quand tu fais du vélo avec quelqu’un comme Juanjo, qui a un handicap encore plus lourd que le tien, tu ne peux pas te plaindre. Il m’a aidée à tout essayer avant de dire que c’est impossible. Pour moi, le cyclisme, outre la liberté que ça m’apporte, m’a appris à gérer la souffrance de l’effort et à transposer cela dans ma vie quotidienne. C’est quelque chose dont je ne peux plus me passer », explique Claudia. Quand MET Helmets, un de leurs partenaires, leur a demandé s’ils étaient partants pour courir les 130 km de la Nove Colli, ils ont tout de suite accepté. Cette course rassemble le plus grand nombre de coureurs, et ce depuis 1971, avec pas moins de 12 000 participants ! Passer la journée précédant la course avec l’équipe permet déjà d’en comprendre l’état d’esprit. Ces trois cyclistes abordent sans détour ce qu’ils ont vécu et les défis qu’ils rencontrent, toujours avec beaucoup d’humour. Même quand ils doivent accomplir de véritables exploits pour réaliser des choses faciles et normales pour des valides, comme boire durant la course en roulant. Juanjo ne pouvait pas le faire avant la création d’un système spécifique. Son vélo a été aussi lourdement modifié, avec une seule manivelle, un demi-guidon, un support de cuisse et un frein qui contrôle l’étrier avant et arrière en même temps. Pour pouvoir utiliser leur vélo, Claudia et Joan doivent changer leur prothèse, pour en utiliser une complètement mécanique


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La Nove Colli en chiffres Trois courses, trois parcours

de 60 à 194 km Neuf cols, des pentes à 18% 12 000 participants valides et non valides 52 années d’existence

par rapport à celle qu’ils utilisent au quotidien. Ils ont fait de ce changement de prothèse un véritable rituel, comme un passage de la vie quotidienne à pratique de leur passion. Le jour de la course, nous les retrouvons tous sur la ligne de départ aux alentours de 6 h 30 du matin. Claudia, Juanjo et Joan partent avec la première vague de 1 000 coureurs. Valides et invalides, sans séparation d’aucune sorte, ce sera une première sur la Nove Colli. Dans les premières lueurs de l’aube, on aperçoit dans les regards anxieux des participants une pointe d’admiration et de respect pour ce que Claudia, Juanjo et Joan s’apprêtent à accomplir. La course est finalement lancée. Logiquement, l’expérimenté Juanjo devance largement Claudia et Joan, évoluant dans un groupe au rythme élevé. Une des images les plus belles est de le voir prendre ses relais sans discontinuer avec un cycliste valide, sur les longues routes droites qui s’étalent jusque sur le flanc des collines de l’Apennin. Juanjo maintient un bon rythme malgré le froid glacial sur le premier col, et sous la pluie battante sur le second. Le troisième col, le Barbotto, est réputé pour ses pentes très raides, dites punitives par les habitués. Juanjo doit être soutenu par Bernat et Paolo, pour éviter tout risque de retournement – ce qui peut arriver à cause de sa position si particulière sur le vélo. L’effort est exceptionnel et brutal. Claudia et Joan se trouvent 40 minutes plus en arrière. Leur visage en dit long sur leur état de fatigue, mais aussi sur

leur motivation à affronter toutes les difficultés du parcours. À l’arrivée, ils auront avalé les 130 km et 1 871 mètres de dénivelé en moins de 7 heures. La belle histoire de la course : Juanjo a fait toute la course avec le cycliste parti en même temps que lui, s’aidant et s’attendant mutuellement, partageant tous les moments de cette terrible course ensemble. Claudia, Joan et Juanjo nous ont donné de nombreuses leçons pendant cette course. Leçons de résilience, de persévérance, de passion, de détermination et d’abnégation. « L’équipe Genesis possède une école avec des personnes paralysées cérébralement, amputées, avec des problèmes psychiques, ou des personnes “normales”. Ici, à Genenis, on fait la même chose avec tout le monde : comprendre et aider », nous dit Juanjo. Nous pouvons venir de milieux différents, avoir des motivations et des objectifs divers, parfois même opposés, lorsque nous pratiquons notre sport. Nous pouvons utiliser le cyclisme pour panser nos plaies physiques ou morales, comme un moyen d’expression ou simplement comme un moyen d’entretenir sa forme physique. Nous pouvons être faibles ou forts, valides ou invalides. À la fin nous sommes tous des cyclistes normaux. Un remerciement spécial au Genesis Cycling Team : Bernat, Juanjo, Claudia, Joan et Paolo Penni ; et à MET Helmets pour avoir proposé, supporté et organisé ce projet.

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Escapade (tout) au bout du monde

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Entre Punta Arenas (Chili) et Ushuaïa (Argentine), en passant par le cap Horn, les navires de la compagnie Australis sont parmi les rares à naviguer à la pointe de la Patagonie, aux alentours du 55e parallèle. Hormis l’Antarctique, il n’y a aucune terre plus au sud que celle-ci. Texte A. Bloch, photos A. Bloch et DR

A

rrivé à Santiago au petit matin, après quatorze heures et demie de vol, on jette nos valises dans le quartier de Providencia, à la jointure entre la ville historique et le quartier d’affaires, que les locaux surnomment Sanhattan, et dans lequel se dresse la Gran Torre (300 mètres). C’est le plus haut gratte-ciel d’Amérique du Sud... mais pas d’Amérique latine, puisqu’un autre, au Mexique, l’a depuis dépassé de cinq petits mètres. Plan de métro en poche, on passe du Barrio Italia, où se côtoient antiquaires et boutiques branchouilles, à la colline San Cristobal. La billetterie en ligne tombée en rade ne

nous permet pas d’emprunter le funiculaire pris d’assaut par des familles venues des quatre coins du monde : on se lance dans une petite randonnée pour rejoindre la statue de la Vierge qui domine la ville. Par beau temps, il paraît qu’on aperçoit au loin la cordillère des Andes, mais en ce lendemain d’orage, on ne discerne guère qu’une mégapole recouverte d’un smog à couper au couteau. Comme le veut la tradition, on sirote là-haut un mote con huesillo, curieuse boisson rafraîchissante à base de blé et de pêche. En contrebas, par exemple dans les rues qui entourent une autre colline, celle de Santa Lucía, on peut lui substituer un vin chilien, ou un cocktail à base de pisco, ce cousin du cognac dont Chiliens et Péruviens se disputent âprement la paternité. Quelques petites heures de sommeil, et il est temps de reprendre l’avion, direction Punta Arenas, deux mille et quelques kilomètres plus au sud. Même si cette ville portuaire donne sur le paisible détroit de Magellan, et non sur l’un des deux océans que ce dernier relie, on a déjà dépassé, en termes de latitude, les fameux quarantièmes rugissants, pour entrer dans les cinquantièmes hurlants. À en croire les épaves de navires fracassées gardées sur un terrain militaire à l’écart de la ville, il doit tout de même y avoir de temps à autre un peu de sport dans les parages. Les panneaux routiers alertant sur le risque de tsunami donnent aussi le ton.

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Sur le quai, on repère le navire d’expédition (sorte de bateau de croisière miniature) sur lequel on passera les prochains jours. Il appartient à la flotte d’Australis, une compagnie chilienne qui est l’une des rares à disposer de toutes les autorisations de navigation dans les détroits et canaux de Patagonie, et surtout la seule à desservir le mythique cap Horn. Son faible tirant d’eau (la hauteur immergée de la coque), moins de 4 mètres, lui permet de pénétrer dans des fjords inaccessibles à la plupart des autres navires accostés aux alentours. Nous serons quatre-vingt-neuf, d’une douzaine de nationalités, à cohabiter à bord du Stella Australis. Mais seulement après avoir paraphé une décharge de responsabilité longue comme le bras, et consigné dans un registre les coordonnées de nos proches : dans quelques minutes, et cela pour une grosse centaine d’heures, il n’y aura plus l’ombre d’une antenne-relais ou d’un routeur wi-fi pour donner signe de vie à quiconque ! En fin de journée, premier briefing, avec petite conférence et consignes pour les débarquements du lendemain, comme ce sera d’ailleurs le cas chaque soir. Première expédition : la baie d’Ainsworth, dans le parc national de la Terre de Feu (appellation qui ne désigne en fait que l’une des nombreuses îles de Patagonie). On opte pour la plus « sportive » des deux petites randonnées proposées, en surplomb d’une moraine. La cheffe d’expédition, qui se trouve être glaciologue, détaille la formation de ces amas de roches sombres arrachées puis emportées par

l’expansion d’un glacier. Parfois, la rencontre de plusieurs langues glaciaires donne naissance à des réseaux très graphiques, qui font un peu penser à... des échangeurs autoroutiers (on parle d’ailleurs de routes morainiques). Dans la baie d’Ainsworth, c’est au contraire le retrait d’un glacier qui, laissant sa moraine derrière lui, a formé un chapelet de terres émergées. Dans l’après-midi, on reprend place dans un Zodiac, mais on y reste, sans mettre pied à terre, histoire de ne pas perturber plus que de raison les colonies de manchots de Magellan, mais aussi de cormorans, qui ont élu domicile sur les îlots Tucker. Il paraît qu’à certaines périodes de l’année, on peut y croiser quelque quatre mille manchots : nous n’en apercevrons pour notre part que quelques dizaines, mais c’est déjà un superbe (et fort amusant) spectacle. Le soir, au dîner, avertissement de l’équipage : ça va secouer la nuit suivante, au moment de déboucher (quasiment) dans le Pacifique, mal nommé en l’occurrence. À 4 heures 39, réveil en sursaut. Assis au bord du lit, dans le jour naissant, on ne devine alternativement, à travers la grande vitre de la cabine, le ciel ou l’eau. On sent même que le navire décolle brièvement dans les airs (nous aussi, par la même occasion) avant de s’écraser de nouveau sur les flots. On passe quelques heures à savourer ce spectacle, persuadé d’avoir un minuscule aperçu de ce que ressentirait dans le coin un véritable aventurier bravant les éléments. Au petit déjeuner, pourtant, le capitaine douche notre enthousiasme d’explorateur

Les îlots Tucker regorgent de colonies de cormorans. On présume que les eaux sont poissonneuses, puisque c’est aussi dans les parages que plusieurs dauphins ont suivi le bateau.

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Le gardien du phare du cap Horn, un officier de la marine chilienne, y vit à l’année. Sa mission est essentielle, puisque la légende veut que dix mille marins aient péri au large de ces côtes.

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Fernand de Magellan a donné son nom au célèbre détroit de 611 km, mais aussi aux manchots qui y ont élu domicile. À certaines périodes de l’année, la colonie peut compter jusqu’à 4 000 membres.

PRATIQUE Australis, croisiériste d’expédition historique en Terre de Feu propose deux croisières : Fjords de la Terre de Feu et Explorateurs de la Patagonie. De septembre à avril. Croisières 5 jours/4 nuits : à partir de 1510 €. Exemple de prix par personne en chambre double, variable selon la saison et la catégorie de la cabine, en formule «tout inclus». australis.com et europe@australis.com

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Dans le canal de Beagle, le spectaculaire glacier Pia est ce que l’on appelle un glacier marin, c’est-à-dire qu’il descend jusqu’au rivage, où il se disloque dans les eaux du fjord Garibaldi.

de pacotille : lui trouve que la nuit était étonnamment calme. Dans la foulée, débarquement au glacier Pia, l’un des plus spectaculaires de Patagonie. On y retrouve le deuxième bateau d’expédition de la flotte, le Ventus Australis, qui fait le même chemin, mais en sens inverse. Pia est un glacier marin, c’est-à-dire qu’il descend jusqu’au rivage, pour ensuite se disloquer en d’innombrables blocs de glace qui partent à la dérive dans les eaux du fjord. Sous certaines lumières, on voit clairement que ce glacier ancien est bleu. C’est parce que la pression de la glace accumulée au fil du temps fait qu’elle ne renferme quasiment plus de bulles d’air : elle absorbe alors certaines longueurs d’onde du spectre de la lumière blanche du jour (en particulier le rouge, mais aussi le jaune) et renvoie essentiellement du bleu. Outre les glaciers marins, on trouve des glaciers de vallée, qui serpentent entre les pics (comme le fait sous nos latitudes la mer de Glace). Dans la soirée, un passage du détroit de Beagle, surnommé l’avenue des glaciers, permet d’en admirer d’un autre type encore : des glaciers suspendus, perchés à flanc de montagne, cette fois à haute altitude. Le lendemain, dès potron-minet, nous sommes donc quatre-vingt-neuf à piétiner, gilet de sauvetage sur le dos, en attendant de rallier en Zodiac l’île Horn, point d’accès au monument matérialisant le cap Horn et rendant hommage aux quelque dix mille marins qui, selon la légende, perdirent la vie au large de ces côtes. Nous sommes alors à plus de 55 degrés de latitude sud, à moins de 1 000 kilomètres de l’Antarctique, et à peine quatre

fois plus du pôle Sud. Autrement dit : au bout du monde. À titre de comparaison, le cap de Bonne Espérance, à la pointe sud de l’Afrique, n’est qu’à 34 petits degrés, quelque 2 400 kilomètres plus au nord. Beaucoup ici ont hâte de croiser le gardien du phare (un officier de la marine chilienne), seul à même de recouvrir leur passeport d’un tampon commémoratif qui les fera entrer dans la confrérie des cap-horniers. Les guides s’élancent une première fois en Zodiac, mais font demi-tour sans poser pied à terre : le ressac ne permet pas de débarquer sur l’île. Deuxième, puis troisième tentative... et même verdict. Après plus de 13 000 kilomètres, devoir ainsi rebrousser chemin à cinquante mètres du ponton est un chouïa frustrant, mais l’équipage avait prévenu que ce cas de figure (en pratique assez courant) pouvait se présenter. À vrai dire, le suspense savamment distillé fait même un peu partie de l’expérience : le cap Horn, ça se mérite ! Dans l’aprèsmidi, nouveau débarquement, cette fois dans la baie Wulaïa, sur la côte Ouest de l’île Navarino. On emboîte le pas à Darwin (entre autres) pour rejoindre le sommet. Sur ces terres vivaient les Indiens de l’ethnie Yámana (ou Yagan), l’une des cinq qui cohabitaient en Patagonie. Ils avaient d’ailleurs la particularité de vivre quasiment nus, le corps simplement recouvert d’épaisses couches de graisse animale (nous n’avons pas essayé). Mais l’aventure touche déjà à sa fin. Il est temps d’accoster à Ushuaïa, en Argentine, ville la plus australe du monde. De là, on décollera ensuite pour la capitale, Buenos Aires. Nous en reparlerons bientôt.

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Tout au bout de la Normandie À quelques encablures de la capitale, la Normandie réserve à ses visiteurs un accueil extraordinaire. Avec des paysages superbes, ainsi qu’une histoire aussi riche que ses savoir-faire locaux. Nous sommes allés retrouver tout cela lors d’un road-trip entre Trouville et le Mont-Saint-Michel en Opel Astra Electric. Texte C. Boulain, photos Mitchell

followed.fr/normandie

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I

Deauville-Trouville

l fallait bien démarrer quelque part. L’extrême Est de la Normandie, c’est Le Tréport. Mais depuis les passages des tempêtes Ciarán et Domingos, toute la partie entre Le Havre et Le Tréport a souffert. Et comme nous avions décidé de faire la route en voiture électrique, en novembre, l’idée de franchir des passages inondés ne nous avait que moyennement séduits. C’est donc à Deauville, à quelques kilomètres de Pont-l’Évêque dans le Calvados, où est établie la société Christian Drouin (voir à droite), que nous débutons la route. Connue pour son Festival du film américain évidemment, créé par Lionel Chouchan et André Halimi en 1975 pour prolonger l’activité estivale de la cité normande selon les souhaits du groupe Barrière, Deauville attire toujours autant de monde, avec ses planches sur la plage où, comme sur Hollywood Boulevard avec ses étoiles, les plus grandes stars du cinéma ont leur nom pour la postérité. On vient aussi à Deauville pour faire des emplettes, l’offre de magasins de luxe étant aussi riche que dans les plus beaux quartiers de Paris. Avec la possibilité d’aller marcher dans le sable une fois les sacs chargés dans le coffre : c’est quand même plus sympa qu’entre les crottes sur le boulevard Haussmann. On peut aussi venir à Deauville pour jouer au casino, l’établissement étant aussi réputé que les deux hôtels Barrière qui l’entourent, le Normandy et le Royal. Ou bien on peut venir à Deauville pour... Trouville. Parce que la voisine propose quasiment les mêmes choses, une

Deauville, on y vient pour les planches et ses stars de cinéma, mais aussi pour son casino, ses magasins et son festival, qui a lieu début septembre tous les ans. À droite, le casino de Trouville, la seule attraction aussi clinquante qu’à Deauville. Pour le reste, c’est plus intimiste.

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promenade aménagée de planches le long de la plage et baptisée Savignac, un superbe casino (Barrière lui aussi), et une belle collection de magasins. Mais Trouville se veut plus typique, sans doute aussi plus romantique. En fonction de vos envies, et de qui vous accompagne, vous irez vous promener à gauche de la Touques, le fleuve qui se jette dans la Manche entre Deauville et Trouville, ou à droite si vous avez choisi Trouville. Prenez le temps, si vous venez le mercredi ou le dimanche, de faire le marché hebdomadaire, sur les quais, puis d’aller visiter le musée de la villa Montebello. Dans cette sublime villa surplombant la plage sont exposées depuis 1972 des peintures, affiches et lithographies orientées sur la naissance des bains de mer et le développement de la Côte fleurie, entre Trouville et Cabourg. C’est la route que nous allons suivre, en direction de l’Ouest, avec notre Opel Astra 100 % électrique de 156 ch. Pour venir de Paris, par l’autoroute où la consommation est plutôt basse par rapport à celles des SUV électriques plus hauts, tout s’est fait facilement. D’autant que la plupart des stations essence offrent des propositions de recharge rapide. Mais si Opel annonce 100 kW de puissance de recharge maximale, nous n’avons fait le « plein » en moyenne qu’à 45 kW jusqu’à 80 % de charge. Et à Deauville, comme Trouville, les bornes haute puissance sont rares et mieux vaut résider dans un hôtel équipé pour laisser sa voiture branchée toute la nuit. Sinon, vous allez devoir attendre quelques heures. Cela nous est arrivé.


Calvados Christian Drouin À gauche, des vieux millésimes, années 1962 et 1991 : fabuleux. Ici, l’alambic cognaçais de la maison. Et en dessous, des pommes attendant la récolte. Nous les avons goûtées : succulentes.

C’

est – entre autres – parce que son grand-père ne voulait pas brader les excellentes pommes de son verger que Guillaume Drouin fait aujourd’hui un calvados succulent. C’est le début des années 1960, et comme le patriarche ne fait pas les choses à moitié, il s’associe avec l’un des meilleurs distillateurs ambulants et achète les meilleurs fûts. « Nous avons encore quelques bouteilles du millésime 1962, explique Guillaume. Mais la plupart de ces vieux calvados ont été vendus. Mon père, à partir des années 1980, avait bien développé l’affaire. Maintenant, c’est mon tour. » Aujourd’hui, la marque Christian Drouin produit des calvados à majorité de pommes (la poire est aussi autorisée), mais aussi des domfrontais où la

poire est majoritaire, ou encore des cidres, des poirés (là même chose à base de poires), ou encore du pommeau, un mélange de jus de pomme et de calvados. Deux cent vingt variétés de pommes peuvent entrer dans la composition du calvados, avec l’avantage d’être faciles à collecter, puisqu’elles tombent quand elles sont mûres, et faciles à stocker, contrairement au raisin. Triées, lavées puis râpées et pressées, ces pommes vont ensuite fermenter pour donner un cidre tranquille. Qui sera ensuite soit ensemencé de levures pour donner du gaz en bouteille pour un cidre, soit distillé deux fois pour donner une eau-de-vie. Qui, après de longues années de vieillissement, donnera un excellent calvados. À déguster pur, sans café.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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À gauche, le cimetière américain d’Omaha Beach. Frissons garantis. Et en dessous, face à la plage, la carte du Débarquement. Enfin, notre Astra trempe ses pneus à Arromanches, devant les restes du port Mulberry.

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Bayeux-Omaha Beach

L

a côte est belle, la route aussi. La Côte fleurie, comme on l’appelle, permet de relier les cités de Deauville, Houlgate et Cabourg, toutes prisées des amateurs de plage, de casino et même de char à voile. Mais nous avons poussé un peu plus loin, en direction des plages du Débarquement. La Normandie, pendant la Seconde Guerre mondiale, a joué un rôle essentiel dans l’offensive alliée, qui a véritablement commencé dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Avec des parachutages de soldats américains et anglais, dont certains sont arrivés par hasard sur Sainte-Mère-Église au moment où la population éteignait un feu en pleine nuit, sous la surveillance de soldats, allemands et armés. Tragique et épique, comme le sort du parachutiste John Steele, tombé sur l’église et suspendu aux filins de sa toile pendant plus de deux heures, juste au-dessus des affrontements. Plus au sud, les plages d’Utah et Omaha voyaient débarquer des centaines de milliers de soldats américains, alors que les britanniques tentaient de rejoindre la terre ferme à Gold Beach, les canadiens à Juno et un contingent de britanniques et de français libres des commandos Kieffer à Sword Beach. On ne peut pas visiter la Normandie sans faire un arrêt pour rendre hommage à ces milliers de soldats venus libérer la France et les Français

de l’occupation nazie. Prenez le temps de visiter le cimetière américain d’Omaha, de vous recueillir devant les milliers de croix (ou d’étoiles de David) de nos libérateurs. Et le cimetière britannique d’Utah, ou l’un des très nombreux musées dédiés au Débarquement, dont le code était opération Overlord, ou plus vastement lié à la Bataille de Normandie, l’opération Neptune comme l’appelait Churchill, qui mobilisa trois millions de soldats entre le 6 juin et le 29 août 1944. Un pan de l’histoire normande, et française, qu’il ne faut pas oublier. Plus au sud, à Bayeux, une autre page de l’histoire de France est exposée aux visiteurs. C’est une tapisserie d’une cinquantaine de centimètres de hauteur qui raconte l’invasion réussie de l’Angleterre par Guillaume, dit le conquérant à la suite de cela. La seule fois où l’île britannique a cédé aux « envahisseurs ». Cinquante centimètres de haut, mais soixante-neuf mètres de long : c’est exceptionnel. Elle est visible, en deux lignes droites et une courbe, au musée de la Tapisserie de Bayeux. Faites-y un arrêt, car en plus de cette attraction populaire, cette petite ville d’environ 12 000 habitants recèle de très bons restaurants et se découvre idéalement à pied, lors d’une marche digestive le long de l’Aure. Avant d’aller visiter le musée de la Bataille de Normandie...

Le virage de la tapisserie de Bayeux. Avec trente mètres de plus à gauche, et trente autres à droite. Elle raconte l’invasion de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant.

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N

Saint-Lô-Granville

ous aurions pu continuer sur la côte, dans le Cotentin, en direction de Cherbourg. Mais nous voulions passer par Saint-Lô. Donc nous avons coupé, de Bayeux vers Coutances et Granville, pour nous arrêter dans cette ville du département de la Manche. Pas pour ses remparts ni pour son architecture, la cité ayant été rasée à 90 % lors de la Bataille de Normandie, à la fois par les Américains et les Allemands, mais pour ses chevaux. La Normandie et l’art équestre, c’est une vieille histoire d’amour. Et c’est ici que se trouve un Haras national, depuis Napoléon en 1806. Déplacé en 1898 pour s’agrandir, le haras deviendra un incontournable de l’élevage d’étalons pour en compter jusqu’à 422 en 1912. Détruit en 1944, il sera ­reconstruit et fonctionne toujours aujourd’hui. Il se visite, si vous aimez les chevaux. La traversée du département de la Manche se fait bien en Astra. Nous lui découvrons un excellent comportement routier, équivalent à celui de ses sœurs de groupe avec lesquelles elle partage bien des pièces, les Peugeot 308 et DS4, et un très bon confort de roulement. C’est qu’aujourd’hui, dans la galaxie Stellantis, l’allemand Opel évolue au côté des français Peugeot, Citroën et DS, des italiens Fiat, Lancia, Abarth, Maserati et

Alfa Romeo et des américains Jeep, Chrysler et Dodge. Quand on roule dans les traces du Débarquement, en y repensant, on se dit que le monde a, heureusement, évolué. L’autre bonne surprise depuis de départ de Deauville, c’est la consommation moyenne sur route. En alternant les phases d’accélération, de roue libre et de freinage durant lesquelles la batterie se recharge, la consommation se tient autour des 17 kWh/100 km, ce qui est encore excellent. Tant mieux, car l’Astra n’a pas une grosse batterie (54 kWh) et il n’y a pas des bornes à tous les coins de rue. Pas encore en tout cas. Une soixantaine de kilomètres nous séparent de Granville et de la côte, une distance coupée en deux par un passage à Coutances. Puis nous voilà revenu face à l’eau froide de la Manche. Granville, perchée au-dessus de la mer, est un ancien port morutier, actuel port coquillier (le premier de France), et surtout station balnéaire de la baie du Mont-Saint-Michel. Anciennement gouvernée par la famille Grimaldi de Monaco, perché sur un rocher et doté d’un casino, la ville mérite son surnom de Monaco du Nord. Pour nous, cela ne sera qu’un passage. Avranches, juste en dessous, nous attend, avant d’aller visiter le Mont-Saint-Michel voisin.

Agréable à conduire, confortable et ne consommant pas trop, l’Astra Electric s’amuse des petites routes normandes. Et rend les vaches locales curieuses.

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Si vous aimez les chevaux, autrement que bien cuits, visitez le Haras national de Saint-Lô. Ci-dessous, le casino de « La Monaco du Nord », Granville, en journée et en automne.

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Mont-Saint-Michel-Avranches

ifficile d’être plus à l’ouest de la Normandie, la Bretagne voisine revendiquant parfois démarrer au Mont-Saint-Michel. L’îlot rocheux, sur lequel l’abbaye fut édifiée dès le IXe siècle, est pourtant bien rattaché à la Manche, donc à la Normandie. C’est ici que l’on observe les plus grandes marées d’Europe continentale, faisant jusqu’à quinze mètres de différence entre les marées basses et hautes. Il paraît que la mer y monte à la vitesse d’un cheval au galop. Heureusement, toutes les constructions sur l’îlot sont implantées bien plus haut, et il est maintenant impossible de s’y rendre avec sa propre voiture. Il faut la garer et prendre une navette (gratuite) pour parcourir la nouvelle jetée et visiter le mont à pied. Vous pourrez y passer une journée complète, entre l’abbaye, le musée, ainsi que le village et les remparts. En espérant que la météo vous épargne. Parce qu’en Normandie en automne, dame météo n’est pas souvent clémente. Ainsi, depuis Avranches à quelques kilomètres, il se dit que « si tu ne vois pas le mont d’ici, c’est qu’il pleut. Si tu le vois, c’est qu’il va pleuvoir ». Ce n’est pas complètement faux.

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Le Mont-Saint-Michel, vu du ciel ou de la terre, avec un polder à perte de vue. Le point le plus haut culmine à 157 mètres au-dessus du niveau de la mer.


Avranches Hôtel La Ramade

C

omment choisir son hôtel ? Comme pour un restaurant, l’une des solutions de facilité est de se référer au nombre d’étoiles. Les deux villas de La Ramade sont les seuls établissements quatre étoiles d’Avranches, à quelques kilomètres du mont. L’autre solution est de regarder les photos. Ancienne maison familiale, construite juste après la guerre en granit breton, elle fut rachetée et entièrement modifiée (chambres, salles de bains, verrière) par Véronique, sa propriétaire actuelle. Bref, l’établissement coche toutes les cases. C’est devenu un bel hôtel de charme, proposant dix chambres

et une suite dans le bâtiment principal, et onze chambres dans l’autre villa qui, si elle n’a pas le cachet de la vieille pierre, propose une vue sublime sur le jardin et le bassin. La Ramade offre un bar, où l’on retrouve évidemment des vieux calvados locaux et bien d’autres boissons dont on se régale au coin du feu, et dans lequel est servi un agréable petit déjeuner, à la française ou à l’anglaise. Il faut dire que l’hôtel ne désemplit pas toute l’année, avec beaucoup d’Anglo-Saxons de passage en Normandie, parfois sur les traces de leurs aïeux. Les chambres débutent à 101 € en basse saison.

À gauche, les deux villas de La Ramade. Le bar et sa cheminée, avec Dominique et Véronique, les propriétaires. Et une chambre Privilège.

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100 % électrique en 2028

Igor Dumas, Opel

« Pour nous, l’électrification de notre gamme est quelque chose de naturel. D’ailleurs, nous allons devancer les exigences réglementaires européennes puisque, dès l’année prochaine, tous nos modèles auront une version 100 % électrique, qu’à partir de 2025 chaque nouveau lancement sera 100 % électrique et que toutes nos ventes à partir de 2028 se feront en électrique uniquement. Nous voulons être précurseurs, aller plus vite que les autres pour occuper le devant de la scène. Cette électrification accompagne de manière totalement cohérente la montée en gamme amorcée par la marque depuis la création du groupe Stellantis en 2021, quand le positionnement de chaque marque du groupe a été défini. Pour Opel, seule marque allemande du groupe, celui d’un généraliste haut de gamme, comme Peugeot. Cela a pris sept à huit ans pour Peugeot. Avec Opel, nous n’en sommes qu’à la troisième année de transformation. De nombreuses nouveautés vont bientôt arriver. » Igor Dumas, directeur marque Opel France

Opel Astra Electric GS Développée sur la même plate-forme que ses cousines Peugeot 308 et DS4, la nouvelle Astra séduit par sa belle habitabilité, son excellent confort de roulement et son comportement routier rassurant et efficace. Côté motorisation, cette version 100 % électrique profite d’un moteur de 156 ch entraînant les roues avant et associé à une batterie de 54 kWh de capacité brute (51 kWh réelle) acceptant des recharges rapides annoncées pour 100 kW. Elle est vendue à partir de 39 490 €, ou 41 490 € en version GS (la nôtre).

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week-end

Bourgogne

Sainte Sabine Parce qu’elle est dans l’une des cinq régions les plus ensoleillées de France, qu’elle regorge de paysages fabuleux et de terroirs viticoles sublimes, appelés Climats et inscrits au patrimoine de l’UNESCO depuis 2015, la Bourgogne mérite une visite. Si vous voulez rayonner entre Dijon et Beaune et vivre une vraie vie de château, venez poser vos valises au château Sainte Sabine, un hôtel de charme quatre étoiles qui vous fera voir la région autrement. Texte F. Montfort, photos DR

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R

ien que pour ses vins, il faut venir en Bourgogne, visiter ses climats, ou terroirs selon les appellations, se balader de Dijon à Beaune, et jusqu’à Santenay plus au sud. Et déguster bien sûr ces vins faits de chardonnay en blanc et de pinot noir en rouge (oublions un instant les aligotés et les gamays), souvent doux et soyeux, toujours complexes et fabuleux. Ce n’est qu’une partie des trésors gastronomiques de la région, auxquels on ajoutera la moutarderie Fallot bien évidemment. Cette région, qui en 2022 fut la cinquième plus ensoleillée de France, s’apprécie également pour ses paysages, le long du canal de Bourgogne, et pour son histoire, de Dijon capitale des ducs de Bourgogne à Beaune, avec ses Hospices, rendus célèbres dans le film de Gérard Oury La Grande Vadrouille, un site que l’on peut facilement visiter. Découvrir la Bourgogne est à faire, que cela soit en voiture, ou en montgolfière, une activité proposée au château Sainte Sabine, un hôtel quatre étoiles, cousin de l’Hostellerie de Levernois à Beaune. Pour les amateurs de pierres et d’histoire, ou de pierres chargées d’histoire, Sainte Sabine est l’endroit idéal pour poser ses valises, avec son parc arboré de huit Sainte Sabine hectares peuplé de daims, qui donne une perspece tive sublime sur Châteauneuf-en-Auxois depuis la Château du XVI siècle terrasse. Que cela soit au petit jour, avec la rosée Parc de 8 hectares ou la brume, ou le soir au soleil couchant : magni- Piscine extérieure fique. Ce château du XVIe siècle, édifié entre 1581 21 chambres et 1599, à 50 kilomètres de Dijon et 30 de Beaune, a été entièrement rénové, n’attendant plus que la 2 suites transformation des écuries en spa dans un futur 1 gastronomique proche pour proposer toutes les prestations d’un Levernois établissement de grand luxe. Aujourd’hui, il propose 21 chambres et 2 suites, dont l’exceptionnelle salle 23 chambres des gardes de près de 150 m2, avec son salon, ses 4 suites portes en bois lourdes et dérobées, et sa chambre 7 villas magnifique dotée d’une cheminée qui ressemble 1 couloir de nage 30 m à s’y méprendre à celle de la salle des gardes du château des ducs de Bourgogne, à Dijon. Elle est 1 gastronomique 1* fonctionnelle, si bien que nous avons pesté contre 1 bistrot la clémence des températures, nous empêchant d’en profiter. Autre merveille du site, les salles voûtées en pierre du restaurant, qui pourraient donner envie de se passer de la terrasse, même par beau temps. Le temps de déguster une des créations du chef Benjamin Linard, qui évidemment se fait fort aussi bien de proposer les bonnes vieilles recettes de la région, on pense aux œufs en meurette par exemple, que des plats innovants et un peu moins lourds à digérer. Les amateurs de haute gastronomie pourront également choisir l’autre établissement bourguignon possédé par Séverine Pétilaire-Bellet, l’Hostellerie de Levernois, à Beaune cette fois. Fort de ses cinq étoiles et appartenant au réseau Relais & Châteaux, avec ses deux restaurants dont un gastronomique étoilé, un sublime couloir de nage de 30 mètres de long et, depuis peu, sept villas de grand luxe à disposition des clients, Levernois laisse les amateurs de vieilles pierres et d’histoire à Sainte Sabine, séduisant les passionnés de luxe et de volupté. L’établissement dispose aussi d’un grand parc arboré, de 7 hectares cette fois, et plaira aux sportifs avec des terrains de tennis et un parcours de golf mitoyen. Deux ambiances différentes pour profiter de cette région accueillante.

Au-dessus, le bar du château Sainte Sabine, avec sa cheminée d’époque. Et ici, une vue sur l’Hostellerie de Levernois, à Beaune, l’autre proposition du groupe, cinq étoiles cette fois.

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week-end

Salle des gardes Château Sainte Sabine 8, route de Semur, 21320 Sainte Sabine

Parmi les chambres et suites de l’hôtel, la salle des gardes est la plus impressionnante. Avec salon et salle de bains, elle fait 145 m2.

Ici, la chambre de la suite de la salle des gardes, avec sa cheminée réplique de celle de Dijon. À droite, la vue depuis le salon de la suite. La piscine extérieure n’est pas ouverte toute l’année. En revanche, le parc et ses daims, avec vue sur Châteauneuf, si.

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mécanique

Lamborghini Huracán Sterrato

Chemin de terre

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mécanique

followed.fr/lambo Quelques mois avant l’arrivée de la remplaçante de l’Huracán, qui débarquera en 2024 et sera hybride rechargeable, Lamborghini nous a convié à un road-trip italien au volant de celles qui resteront les derniers modèles V10 atmosphériques de la marque. En deux et quatre roues motrices pour les versions Evo Spyder, Tecnica et STO, et même avec des pneus « tout-terrain » pour l’étonnante Sterrato. Contre toute attente, c’est peut-être celle qui nous a le plus séduit. Texte et photos C. Boulain

I

l paraît qu’il ne faut jamais juger sur l’apparence. Que l’habit ne fait pas le moine, ni la barbe le philosophe. Mais tout de même, la Sterrato, avec ses deux verrues sur le nez, n’est pas la plus séduisante des Huracán. Garée à côté d’un roadster Evo bleu piscine, d’une Tecnica grise, orange et carbone brut, ou encore d’une STO rouge mat, noir et bleu, cette Lambo de jardinier semble tellement décalée. Presque désuète. Comme un maraîcher qui aurait gardé ses bottes en caoutchouc crottées pour aller dîner dans un étoilé. Dévoilée presque en même temps que la Porsche 911 Dakar, au printemps dernier, cette Huracán tout-terrain est un drôle de concept, une super sportive grimée en 4x4, avec ses deux projecteurs sur le capot, ses élargisseurs d’ailes en plastique mat, sa prise d’air repoussée sur le toit pour éviter de manger du sable si le propriétaire décide d’aller vérifier les capacités de sa monture dans les dunes, et ses pneus Bridgestone Dueler A/T002. Les amateurs de conduite 4x4, qu’ils roulent en Nissan Patrol, en Jeep Wrangler ou en Toyota Land Cruiser, connaissent bien ce pneumatique. Il est fait pour crapahuter dans le sable, les pierres et la boue. Il peut même servir en hiver quand le chasse-neige n’est pas encore passé devant le chalet. Autant le dire, en voir quatre aux roues d’une Lamborghini rappelle des souvenirs. La fin des années 1980, quand la marque italienne s’était mis en tête de proposer un 4x4 luxueux et ultra-performant à quelques clients fortunés. Baptisé LM002, ce Hummer des beaux quartiers était motorisé par le V12 de la Countach, développant 450 ch à l’époque. Mais entre les près de 3 tonnes sur la balance et l’aérodynamique d’autocar, les performances de la bête n’étaient que bonnes, et la consommation stratosphérique. Le taureau italien n’en aura produit que 301. Clin d’œil au passé ou concours de circonstances, la Sterrato est elle aussi produite en série

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limitée, à 1 499 exemplaires. Déjà tous vendus, selon la marque, à plus de 293 000 €, tarif officiel. Car en occasion, elles s’échangent déjà à plus de 400 000 €. Proche dans l’esprit du LM002 certes, sauf qu’ici la vitesse maximale n’est pas l’optimiste petit 210 km/h affiché par l’ancêtre, mais 260 km/h limitée électroniquement. Malgré sa livrée de jardinier et ses pneus à crampons, la Sterrato est une véritable Huracán, avec sa transmission intégrale et son fabuleux V10 atmosphérique 5.2 litres développant 610 ch. Des valeurs qui ne devraient pas être associées à ce genre de pneumatique. Sauf que Bridgestone, le partenaire historique de Lamborghini, qui équipe la fabuleuse STO de semi-sticks démentiels sur circuit, a cette fois encore développé des gommes spécifiques pour ce modèle italien. Si

Dans la gamme Huracán, la Sterrato se veut le couteau suisse. On dira plutôt le poignard italien le nom fait immédiatement penser à ceux de vieux 4x4 taillés pour l’aventure, l’indice de vitesse W (plus de 270 km/h) confirme que ces pneus sont faits pour tout autre chose : la performance, quelle que soit la surface. Voilà bien résumé le concept de l’Huracán Sterrato. Avant d’aller taquiner la zone rouge et se faire frissonner l’échine, sous l’effet des sensations fortes que sait provoquer un V10 bien énervé, c’est à allure normale, sur route ouverte et mouillée, que débute l’essai. À la base du volant, le petit curseur qui sert à modifier le tempérament de l’engin est encore sur Strada, route en italien. Les passages de vitesses de la boîte robotisée à double embrayage


Avec ses deux projecteurs additionnels sur le nez, cette Lamborghini Sterrato n'est pas la plus élégante de la gamme. Mais c'est sans doute la plus polyvalente des Huracán, avec ses gros pneus et son V10 fabuleux.

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mécanique

L'habitacle est superbement fini, avec des matériaux nobles et très bien assemblés. Notons que la Sterrato permet, grâce à deux caméras embarquées (pare-brise et habitacle), de revoir ses exploits à la maison.

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et 7 rapports sont aussi doux qu’imperceptibles, et les pneus aux flancs plus hauts que ceux des autres Huracán, associés à une suspension revue avec des voies élargies et une garde au sol rehaussée de 4,4 cm (soit la hauteur des autres Huracán quand on active le système de levage du train avant pour monter sur un trottoir), permettent d’évoluer tout en douceur. À ce rythme, en respectant les limitations de vitesse, la Sterrato passerait presque pour un gentil coupé. Si en plus vous maintenez le V10 sous 4 500 tr/min, là où s’ouvrent les valves à l’échappement, vous serez aussi discret qu’au volant de n’importe quelle autre voiture. En faisant fi des verrues faciales... il faut l’avouer. Direction précise, mais jamais trop incisive contrairement à celles d’une Tecnica ou, pire, d’une STO où chaque mouvement des mains sur le volant se traduit par un changement de cap instantané, freins en carbone et céramique faciles à doser, transmission réactive et sans à-coup, et confort de roulement satisfaisant sont au programme pour l’instant. Cela en serait presque décevant, pour une Lamborghini entendons-nous bien. En modifiant la position du curseur en bas du volant, passé sur Sport, les choses changent. Pour être franc, c’est là que l’on retrouve l’ADN d’une Lambo, avec une sonorité moteur nettement plus présente, des stratégies de passage de vitesses plus agressives et une suspension plus raide. Les pneus tout-terrain continuent de bien filtrer les petites

inégalités, mais on sent enfin quand on roule sur un gravier. Presque comme dans une Huracán Evo, dont la suspension pilotée reste assez souple, comparée à celles des Tecnica et STO taillées pour le bitume lisse des pistes. Avec ses lois d’amortissement revues dans ce mode de conduite, la Sterrato bénéficie aussi de stratégies de répartition de couple entre les essieux avant et arrière adaptées, grâce au différentiel central piloté électroniquement. De quoi donner à ce coupé

Rehaussée et chaussée de pneus mixtes à gros crampons, la Sterrato sait vraiment tout faire un caractère de vraie sportive. Malgré les plus grands débattements de suspension et les pneus à crampons, Miss Huracán Sterrato redevient la bête de course qu’elle est dans ses autres versions. C’est à la fois agile et efficace, avec une motricité incroyable, même sur le bitume froid et mouillé que l’Émilie-Romagne nous a réservé pour cette fin octobre. L’une des plus grandes surprises est le comportement des pneus et des aides à la conduite, on pense à l’ESP et à l’antipatinage, qui n’ont finalement que peu de travail. Justement, il

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mécanique

Données constructeur

LAMBORGHINI STERRATO Moteur : V10 atmosphérique essence, 5 204 cm3,

a dû en falloir du travail aux ingénieurs des route où, malgré ses équipements de tout40 soupapes, distribution variable deux sociétés, Lamborghini et Bridgestone, terrain, la Sterrato excelle. Transmission : intégrale, 7 vitesses, robotisée à double embrayage pour faire fonctionner tout cela aussi bien Définitivement, cette déclinaison d’Huracán Puissance maxi (ch à tr/min) 610 à 8 000 ensemble. Ils ont quand même ajouté un difest la plus polyvalente de la gamme. Pour Couple maxi (Nm à tr/min) 565 à 6 500 férentiel arrière autobloquant pour sécuriser être passé derrière le volant des trois autres, Masse à vide (kg) 1 470 la conduite sur des surfaces à faible adhédu roadster Evo à quatre roues motrices et Volume de réservoir (l) 80 rence. Dans ce cas extrême, il est conseillé directrices, plus facile et presque conforLong.xlarg.xhaut. (m) 4,53x1,96x1,25 d’engager le mode Rally, qui permet selon table, mais souffrant de petits mouvements Pneus avant 235/40 R19 Lamborghini d’aller s’amuser sur la terre et du train arrière en virage en fonction du Pneus arrière 285/40 R19 Vitesse maxi (km/h) 260 le sable, ou même sur la neige, en exploitant braquage de ses roues arrière, des versions 0 à 100 km/h 3”4 tout cet arsenal de la meilleure des manières. propulsion ultra-sportives Tecnica et STO 0 à 200 km/h 9”8 Lors de notre périple, nous avons pu évoluer que l’on peut croire échappées d’un circuit Consommation normalisée (l/100 km) 14,9 sur des chemins de terre, la traduction de et qui sanctionnent chaque sortie sur route Émissions de CO2 (g/km) 337 sterrato en français, mais pas sur des pistes. d’un tassement intervertébral (mais de Prix en France : à partir de 293 000 € Nous avons pu vérifier que les pneus ne sensations fabuleuses), la Sterrato est la Malus écologique : trop craignent pas les cailloux, même les plus meilleure des Huracán. Pas la plus belle, pointus, mais pas de savoir s’ils continuent d’être aussi sécurisants même si elle jouit aussi d’un habitacle superbement fabriqué et et efficaces à des vitesses élevées sur la terre. Dommage, car ceux personnalisable à l’envi, mais celle qui sait véritablement tout faire. qui ont pu aller le faire lors du lancement aux États-Unis en mars Que vous habitiez en haut d’une colline accessible par un chemin dernier en sont rentrés bluffés, séduits par l’efficacité de l’engin là de terre, ou dans un loft sur la cinquième. Elle y sera à son aise. où on ne l’attend pas. Une impression que nous avions déjà sur la Mais pour en trouver une, il va falloir s’accrocher.

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Sur les routes ouvertes d'Emilie-Romagne en octobre, parfois sèches, mais souvent mouillées et recouvertes de feuilles mortes, l'efficacité de la Sterrato nous a bluffé. Quelle voiture !

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mécanique

Pour tous les goûts Par la force des choses, et surtout des règlements européens, la voiture électrique concerne aujourd’hui tout le monde. Cela tombe bien, il y en a dorénavant pour tous, que l’on recherche un petit SUV pour la ville, un plus gros pour la famille ou pour le sport, ou encore une berline. Revue de détail.

Jeep Avenger 156 ch, 54 kWh, à partir de 39 000 €

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epuis que Jeep est passé dans le giron de Fiat en 2010, puis dans la galaxie Stellantis en 2021 lors de la fusion de Peugeot-Citroën avec Fiat-Chrysler, la belle marque américaine s’est européanisée. Son petit SUV Avenger, première Jeep proposée en 100 % électrique, en est la preuve, reposant sur une plate-forme partagée avec les modèles DS, Opel et Peugeot du groupe, et fabriqué en Pologne. Cela permet de proposer un petit SUV urbain d’à peine plus de 4 mètres de long, avec une belle bouille de baroudeur et des performances correctes, fort de 156 ch et 260 Nm de couple pour un peu moins de 1 600 kg. En revanche, de par son gabarit, il ne faut pas attendre de miracle à l’intérieur avec un habitacle suffisant pour quatre adultes ou deux plus trois enfants, et avec un petit coffre. Grâce à un programme de personnalisation, vous pourrez adapter

Poids contenu, petit gabarit, petit moteur et petite batterie : la solution idéale en ville

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l’ambiance intérieure à votre goût, avec des habillages de couleur sur la planche de bord par exemple. Reste que pour les trajets quotidiens en ville, c’est l’engin ultime, capable de belles accélérations au feu vert et de créneaux dans un mouchoir de poche. Côté recharge, ce petit SUV n’embarque qu’un modeste chargeur DC de 11 kW, mais autorise cependant des recharges rapides jusqu’à 100 kW sur des bornes en courant continu. Notons que la batterie de 54 kWh est garantie huit ans ou 160 000 km. Vendu à partir de 39 000 €, l’Avenger sera aussi bientôt proposé en transmission intégrale avec un second moteur électrique (pour une puissance cumulée dépassant les 200 ch). Pour ceux qui voudraient franchement se démarquer des propriétaires des petits-cousins, Peugeot e-2008 et DS3 e-tense, qui proposent presque la même chose.


Dossier 100 % électriques Toyota bZ4X 218 ch, 71,4 kWh, à partir de 52 000 €

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e leader mondial du véhicule hybride se met enfin à l’électrique, et propose ce SUV bZ4X en deux versions, traction ou à transmission intégrale. Dans cette seconde déclinaison, il bénéficie d’une puissance majorée (218 ch et 337 Nm de couple, contre 204 ch et 266 Nm pour le modèle deux roues motrices), avec surtout de vraies compétences en tout-terrain grâce à des programmes d’aide à la conduite axés sur la motricité et très bien pensés. Autre spécificité, ce SUV des beaux quartiers peut, selon Toyota, passer un gué de 50 cm de profondeur sans se noyer. C’est assez rare pour être noté. Côté batterie, il faut composer avec une « pile » de 71,4 kWh associée à un chargeur embarqué de 11 kW sur courant alternatif, et pouvant accepter des charges rapides allant jusqu’à 150 kW en courant continu. Cette batterie est garantie par Toyota dix ans (pour au moins 70 % de sa capacité). Pour le reste, ce SUV familial peut faire valoir une belle habitabilité, un coffre assez

vaste pour partir en vacances et des performances correctes malgré une vitesse maximale limitée à 160 km/h, qui vous fera pester si vous envisagez de traverser l’Allemagne lors de vos congés. Autre petit point faible, l’absence de programmateur d’arrêts recharge intégré au système de navigation GPS. Si vous voulez profiter de ce genre de système, il faudra passer par une application externe, qui ne tient pas compte de la véritable consommation, en temps réel. Dommage.

De vraies capacités en tout-terrain pour ce SUV urbain et familial

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mécanique

KIA EV9 385 ch, 99,8 kWh, à partir de 80 000 €

A

vec l’EV6, la marque coréenne Kia nous avait déjà habitués à proposer des engins un peu décalés, autant par leur design que par les choix techniques. Avec l’EV9, on va dire qu’ils sont allés encore plus loin, proposant à la vente un engin qui pourrait être un prototype de Salon automobile. C’est pourtant un SUV familial de six à sept places 100 % électrique, dont l’habitacle est d’ailleurs presque aussi futuriste que la carrosserie, reposant sur l’architecture 800 V inaugurée par son petit-cousin EV6 et cherchant plus que jamais à jouer dans la cour des allemands haut de gamme. Proposé en deux roues motrices (204 ch) ou avec une transmission intégrale et deux moteurs (385 ch), l’EV9 exploite une batterie de presque 100 kWh pour afficher un peu plus ou un peu moins de 500 km d’autonomie selon la motorisation. Sur les versions hautes, les performances sont excellentes, avec 600 Nm de couple (700 Nm en GT-line) et moins de 6 secondes pour atteindre

Grâce à des choix techniques différents, l’EV9 peut accepter des recharges très rapides

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100 km/h depuis l’arrêt. Pour un engin de plus de 5 mètres de long et près de 2 mètres de large, pesant plus de 2 500 kg, c’est toujours impressionnant. Notons que grâce à l’architecture 800 V, les recharges rapides peuvent aller jusqu’à 240 kW sur les chargeurs adaptés, ce qui permet de récupérer 240 km d’autonomie en quinze minutes. Si vous n’avez pas de borne en courant continu haute puissance, il faudra patienter et se contenter du chargeur embarqué de 11 kW.


Dossier 100 % électriques Audi SQ8 e-tron 503 ch, 114 kWh, à partir de 110 610 €

A

vec sa gamme e-tron, Audi joue la carte du 100 % électrique depuis déjà quelques années. Le SQ8 en est le vaisseau amiral, avec un gabarit de pachyderme mais une motorisation adéquate. Si bien que même si l’engin fait plus de 5 mètres de long et plus de 2,7 tonnes à vide, il peut rivaliser avec de vraies sportives, abattant le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes et pouvant caler l’aiguille de son compteur sur 210 km/h. Évidemment, à ce rythme, la grosse batterie de 114 kWh ne tiendrait pas très longtemps, comme pour tout véhicule 100 % électrique de plus de 500 ch. Reste que, selon les cycles normalisés, ce monstrueux SUV

sportif peut couvrir plus de 450 km d’une traite. Côté recharge, il embarque un petit chargeur sur courant alternatif de 11 kW (mais 22 kW en option) et accepte des recharges DC jusqu’à 170 kW. De quoi remettre quelques centaines de kilomètres lors d’un simple arrêt café sur l’autoroute. Avec quatre roues motrices, doté d’une suspension pilotée adaptable et donnant accès à tout ce qui peut équiper une voiture de luxe, en série parfois ou en option souvent, le SQ8 assume son statut de haut de gamme électrique de la marque d’Ingolstadt. Reste à savoir si ce sont ces engins qui vont sauver notre planète : pas sûr.

Avec le SQ8 e-tron, la marque Audi a inventé le SUV sportif 100 % électrique

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mécanique

BMW i5 M60 xDrive 601 ch, 83,9 kWh, à partir de 107 500 €

L

a nouvelle génération de Série 5 débarque avec une version 100 % électrique, évidemment baptisée i5. Disponible en deux niveaux de performances, avec à chaque fois une batterie de 83,9 kWh brut (81,2 kWh net), elle délivre 340 ch en propulsion ou 601 ch en transmission intégrale M60 xDrive. Même si les performances sont naturellement surnaturelles, avec pour cette M60 3˝8 de 0 à 100 km/h et 230 km/h en pointe, c’est surtout l’autonomie et la rapidité de recharge qui ont été privilégiées. Ainsi, malgré une cavalerie de supercar, cette i5 haut de gamme peut selon les cycles couvrir entre 455 et 516 km entre deux charges. Et comme justement les puissances de charge acceptée sont élevées, 22 kW

Batterie pas trop grosse combinée à d’excellentes capacités de recharge pour réduire les temps d’arrêt

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avec le chargeur embarqué en courant alternatif (option) et surtout 205 kW en DC, combinées à une capacité batterie finalement pas si importante que cela, les propriétaires ne devraient pas être ceux qui resteront le plus longtemps sur les aires. Moins lourde qu’un SUV, avec tout de même 2,4 tonnes sur la bascule, plus profilée et plus économe, l’i5 propose une belle habitabilité mais moins de modularité. Il faudra attendre le printemps prochain et l’arrivée de la version break pour combler cela par rapport aux SUV concurrents. Il suffit de le savoir et d’attendre.


Dossier 100 % électriques Mercedes EQS SUV 544 ch, 108,4 kWh, à partir de 168 000 €

D

ans la famille Mercedes 100 % électrique, je voudrais l’EQS. Mais celle-ci existe à la fois en berline, basse et profilée, ou en SUV, moins bas et moins profilé. Cette seconde déclinaison, plus vaste et encore plus lourde, avec tout de même 2,8 tonnes sur la balance, reprend les éléments techniques de la berline. Autrement dit une énorme batterie de 120 kWh (donnée brute, comme pour les autres modèles de ce dossier), et deux moteurs électriques pour développer pas moins de 544 ch et 858 Nm de couple. C’est suffisant pour afficher des performances de dragster, avec seulement 4˝6 pour passer de 0 à 100 km/h et une vitesse maximale de 210 km/h. Pas mal pour un SUV aux vocations familiales avec ses

sept vraies places, dont la dernière rangée peut s’escamoter sous le plancher du coffre, un confort de limousine et une maniabilité sans rapport avec son gabarit de 5,13 mètres de long. Sur le coup, on dira merci aux roues arrière directrices qui braquent en opposition de sens à basse vitesse pour réduire le diamètre de braquage. Au chapitre de la recharge, Mercedes joue parmi les meilleurs du segment avec la possibilité d’accepter des charges rapides de 200 kW sur des bornes en courant continu, mais seulement 11 kW sur une prise murale (22 kW en option, plus que nécessaire). Quand il faut remettre plus de 100 kWh sur une aire d’autoroute sans hôtel, c’est quand même le minimum.

Sept vraies places, un grand coffre et des performances de sportive au programme

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La carte de France des bornes de recharge électrique et stations d’hydrogène* d’hydrogène* Le déploiement des stations de recharge électrique pour voitures particulières s’accélère sur le territoire français. Nous en dénombrons actuellement plus de 100 000, mais avec seulement 12 % de plus de 22 kW. Nous faisons ici un état des lieux des bornes haute puissance, de plus de 50 kW (en bleu). De la même manière, voici ici le nombre de stations d’hydrogène, dont l’implantation s’accélère aussi, mais moins rapidement (en vert).

3 252 stations de recharge haute puissance (plus de 50 kW, courant continu)

soit 11 024 points de recharge de plus de 50 kW, dont : 50 à 149 kW : 4 497 150 à 349 kW : 4 977 plus de 350 kW : 1 550 39 stations de recharge en hydrogène gazeux (pour voitures et utilitaires)

proposant du 350 bars : 39 proposant du 700 bars : 15 en construction : 2 * Recensement des stations en France Métropolitaine au 10 décembre 2023. Sources Vig’Hy et data.gouv

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www.bison-fute.gouv.fr/recharge-electrique.html

avec

vighy.france-hydrogene.org/

TOYOTA

177 2 452

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investir

L’immobilier de montagne, valeur refuge pour allier plaisir et placement Les prix des chalets et des appartements de luxe continuent de flamber dans les Alpes, malgré le ralentissement conjoncturel. L’offre limitée et la fiscalité avantageuse accentuent le phénomène. Panorama du secteur. Texte J.-J. Manceau, photos DR

A

lors que la hausse des taux des crédits a littéralement paralysé le marché immobilier, un secteur fait de la résistance : la montagne. Il faut dire que ce marché refuge se caractérise par une forte proportion de résidences secondaires (59 % selon la Fnaim) et par une rareté du foncier qui réduit mécaniquement l’offre. « À Méribel, il n’y a plus rien à construire », constate Jean-Thomas Olano, l’un des plus gros promoteurs de la station (voir notre interview page 108). Résultat, alors que dans toute la France les prix de l’immobilier vont finir l’année dans le rouge, les stations les plus luxueuses affichent des tarifs de vente

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record : 27 700 € le m2 à Val d’Isère, 26 600 € à Courchevel 1 850 ou encore 16 600 € à Méribel (source Savills). En moyenne, dans les Alpes, les prix des chalets ont bondi de 11,5 % en un an, pour atteindre 8 124 € le m2. Dans son dernier rapport sur l’immobilier haut de gamme de montagne, Savills constate que « bien qu’il existe des fluctuations dans les prix, nous prévoyons toujours que l’immobilier haut de gamme de montagne sera plus performant que l’immobilier classique ». Même constat dans l’enseigne immobilière haut de gamme Barnes, qui estime même que les Alpes pourraient bien être le « nouvel eldorado de l’immobilier de prestige » car, depuis la crise


sanitaire, la montagne attire en effet un nombre grandissant de clients souhaitant s’y installer durablement quelques mois dans l’année. Le cadre de vie, le grand air, l’aspect sportif... séduisent, si bien que le ski n’est plus la seule motivation pour un achat à la montagne, même si cela reste un facteur important. L’arc alpin demeure la première destination mondiale de ski, attirant des visiteurs de soixante nationalités différentes. Le Tyrol, le Valais, la Tarentaise et les Dolomites composent le « big four » du massif. L’accessibilité, les infrastructures modernes et l’offre hôtelière diversifiée font des Alpes une destination incontournable pour les amateurs de ski. Pour autant, même si le marché de l’immobilier de luxe en montagne semble résister à tout, il évolue. Pour le réseau d’agences Cimalpes, ces dernières années, le marché immobilier en montagne a connu un phénomène de concentration notable. Des acteurs majeurs ont acquis des petits groupes d’agences influentes dans les Alpes, tirant parti de l’attractivité et du dynamisme du marché. Le marché immobilier de montagne étant résolument un secteur de spécialistes, l’expertise locale devient cruciale, que ce soit dans la transaction immobilière ou dans les services de conciergerie. Car la professionnalisation de la mise en location des biens devient un enjeu majeur pour les propriétaires cherchant à rentabiliser leur propriété tout en bénéficiant d’une résidence secondaire à la montagne. Pour assurer une bonne rentabilité, il est crucial de travailler avec des professionnels qui maîtrisent les métiers de l’immobilier et de la para-hôtellerie. L’industrialisation des processus, notamment la numérisation des contrats et des flux logistiques, a permis de réaliser d’importantes économies de temps. Cette productivité accrue est réinvestie dans la personnalisation des services, maintenant un taux de rentabilité stable entre 2,5 et 3,5 % malgré la hausse des coûts immobiliers liés à l’explosion des frais de la rénovation des bâtiments. Car les stations, confrontées à la rareté du foncier et aux enjeux climatiques, optent de plus en plus pour la rénovation des bâtiments existants. Ce choix stratégique permet de sortir les passoires thermiques du marché tout en conservant les avantages d’emplacement de ces bâtiments souvent situés au centre des stations ou au pied des pistes. Planifier des travaux d’amélioration avant d’y être contraint offre des avantages immédiats

aux propriétaires, tels que des économies d’énergie et la possibilité de revendre ou louer la propriété sans attendre l’évolution de la législation ou de la fiscalité. Une fiscalité mouvante L’acquisition et la mise en location d’un bien bénéficient de mesures fiscales attractives dans les Alpes. La mise en location sous le régime de la para-hôtellerie permet de récupérer la TVA du prix d’achat, tandis que le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) offre des avantages fiscaux en permettant la déduction des charges réelles et la pratique de l’amortissement. La location en meublé professionnel (LMP), nécessaire si les revenus locatifs annuels dépassent certains seuils, offre la possibilité de déduire une perte locative du revenu global sous certaines conditions. Malgré un taux d’emprunt moyen de 4 %, les investisseurs internationaux, y compris les Américains depuis 2022, qui ont gagné 20 % de pouvoir d’achat

Les Américains, depuis 2022, ont gagné 20 % de pouvoir d’achat immobilier immobilier depuis la hausse du dollar face au à l’euro, sont présents, bénéficiant d’une fiscalité attractive et d’un marché dynamique porté par le tourisme et la rareté de l’offre. « On observe une croissance moins forte des prix dans certaines stations. Alors que certaines enregistraient auparavant une augmentation de 3 à 4 % par an, on se situe désormais plutôt autour de 1 à 2 %. En se projetant dans l’avenir, on estime que le nombre de transactions restera similaire, mais les acheteurs seront déjà plus expérimentés et connaîtront mieux le marché, donc négocieront plus », explique Marine Bou, directrice transaction Cimalpes. Investir à la montagne reste une stratégie solide, mêlant rendement financier, avantages fiscaux et qualité de vie, faisant de ce marché immobilier un refuge, pour l’instant, inébranlable.

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investir

Jean-Thomas Olano, artisan du luxe à la montagne Depuis sept ans, le promoteur immobilier savoyard Jean-Thomas Olano multiplie les projets d’appartements et de chalets de luxe dans la station de Méribel, sur le domaine skiable des Trois Vallées. Vous êtes l’un des principaux artisans du développement immobilier de luxe dans la station de Méribel. Combien de chalets avez-vous construits ? Nous avons construit plus de 83 unités, dont 74 appartements pour une surface totale construite de 16 000 m2 et un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Nous allons en produire 100 de plus dans les cinq prochaines années, dont 90 % sur Méribel. Pourquoi être resté centré sur Méribel ? La station de Méribel, située au cœur du domaine des Trois Vallées, présente toutes les qualités pour y réaliser un investissement patrimonial. Dans cette station huppée familiale, le marché immobilier est beaucoup monté en gamme depuis 2014. À Méribel, le PLU [plan local d’urbanisme] n’a quasiment pas varié depuis la création de la station en 1938. Les exigences en matière d’urbanisme ont toujours été très fortes. Et sur les quarante dernières années, les prix ont progressé de manière quasi métronomique de 4 à 6 % tous les ans. Vous avez créé la société Rising Stone pour proposer un accompagnement à vos investisseurs ? Nos experts proposent un accompagnement fiscal et juridique aux petits oignons. Ils conseillent leurs clients en leur préconisant, par exemple, en amont de l’achat du bien, de constituer une SARL de famille et d’opter pour le statut de loueur en meublé afin de créer du déficit foncier. La récupération de TVA pour un achat dans le neuf est également très prisée de la clientèle. Une optimisation fiscale qui permet de faire de l’investissement à la montagne

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un placement très compétitif en termes de rentabilité. Dans la plupart des cas, nous fonctionnons comme un Club deal, à savoir un regroupement de personnes qui investissent en commun pour faire sortir un projet de terre. Rising Stone apporte son savoir-faire en matière de construction de qualité, en réalisant une marge de 10 à 15 %. Nos trois agences immobilières franchisées du groupe Barnes apportent leur soutien pour la commercialisation ou la mise en location saisonnière des biens. C’est ce modèle que vous voulez transposer à Auron, près de Nice ? Il n’y a plus aucun foncier disponible sur Méribel. Alors nous imaginons notre développement ailleurs. C’est pourquoi nous allons accompagner la métropole de Nice et Christian Estrosi dans son projet de développer un « petit Courchevel » de la Côte d’Azur. Le Syndicat mixte des stations du Mercantour (SMSM) a annoncé un investissement de 41 millions d’euros (51 % métropole Nice Côte d’Azur et 49 % conseil départemental) répartis sur les cinq prochaines années pour accompagner le développement de la station d’Auron. Une station qui bénéficie d’atouts uniques comme la proximité avec l’aéroport international de Nice, un domaine skiable de 135 km que nous avons testé et qui nous a bluffés, une ambiance village et familiale. Nous avons acquis 2 hectares de terrain au centre de la station pour y faire 50 millions de travaux et construire Vivaldi. Il sera composé d’un hameau de dix lodges – soit une soixantaine d’appartements de 60 à 250 m2 – et de chalets, relié à un pavillon central de 2 000 m2 proposant des services cinq étoiles comme un spa de plus de 1 000 m2, une conciergerie, des restaurants, une garderie, un magasin de ski et une épicerie fine. Nous précommercialisons les biens autour de 12 500 € le m2.


Un chalet cosy avec ambiance Club Med garantie Bénéficier de tous les avantages d’un chalet individuel ou d’un appartement de luxe avec les services d’un club de vacances, comme les animations, le mini club, le spa, les restaurants… voilà la proposition originale et unique du Club Med. Dans le cadre de sa stratégie de montée en gamme, le leader mondial des clubs de vacances propose, en plus des séjours dans ses villages, des biens immobiliers tels que des chalets, des villas ou des appartements construits sur des terrains attenants à ses villages. Pleinement propriétaire de votre bien, vous pouvez le mettre en location en en confiant la gestion au Club Med. Ainsi, quand vous n’y séjournez pas, vous profitez des revenus générés et des avantages fiscaux relevant du statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP), notamment un abattement fiscal de 71 % sur les loyers et le remboursement de la TVA sur le prix d’achat. Les propriétaires qui choisissent la gestion

locative bénéficient du statut VIP du Club Med avec les avantages Platinum associés, et bénéficient du « tout compris by Club Med » et de services exclusifs. Un programme permet d’échanger vos semaines au ski par des semaines au soleil. Dans les Alpes, des chalets sont proposés à la vente à Valmorel ou Samoëns. Plus original, depuis cette année, à La Rosière, dans la vallée de la Tarentaise, vous pouvez acquérir des appartements-suites, directement reliés au Club Med. Pour une des 43 suites, de 2 à 4 personnes, d’une surface entre 65 et 92 m2, comprenant également un parking, comptez entre 700 000 et 1,2 million, avec quatre semaines de jouissance par an. « À la Rosière, nous proposons un rendement compris entre 6 et 7 %, en incluant les semaines d’occupation et de jouissance », explique Xavier Le Guillermic, le responsable du développement du Club Med à la montagne. Une formule qui permet de bénéficier du meilleur des deux mondes, entre investissement et plaisir !

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bien-être

Camiral Golf & Wellness

REMISE EN FORME Soins high-tech pour un bien-être global Il existe plusieurs types de soins dans les centres de remise en forme, comme les massages, les séances de cryothérapie ou encore la photobiomodulation, certains réclamant parfois des infrastructures coûteuses. Nous avons pu les essayer au Wellness Centre de Camiral en Catalogne. Texte A. Poupin, photos H. Abellan, S. Carr

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es centres de bien-être ou spas fleurissent un peu partout en Europe, qu’ils soient des instituts spécialisés ou des centres rattachés à des hôtels de luxe. Avec, pour la plupart, des propositions de soins très proches les unes des autres, des programmes de relaxation ou de remise en forme basés sur la méditation, le yoga ou le pilates, associés à des offres de massages pour le corps, des séances de sauna, de hammam ou de balnéo et, parfois, des thérapies plus profondes et techniques, comme l’oxygénation des cellules, la cryothérapie ou la photobiomodulation. Pour faire le point sur ces dernières propositions, nous sommes allés au Camiral Golf & Wellness, un complexe hôtelier de luxe (voir page 113) qui a inauguré il y a deux ans un des centres de bienêtre les mieux dotés d’Europe. Plus de mille mètres

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carrés de salles de sport, de repos et de soin, avec des cabines de cryothérapie et de photobiomodulation, et un caisson hyperbare d’oxygénation (non testé).

De deux jours à une semaine

« En fonction de la durée de leur séjour, nous proposons à nos clients différents programmes de bien-être (immunité, détox, anti-âge), explique Nuria Camins, manager de l’espace bien-être. Ces programmes holistiques – prenant soin du corps, de l’esprit et de l’âme – peuvent se faire sur deux jours seulement, pour ceux qui cherchent à booster leur organisme, ou des sessions plus longues, entre trois et cinq jours généralement et même sur une semaine complète, pour les clients qui veulent travailler plus en profondeur, avec un objectif précis. » En plus des séances de yoga, de mindfulness, mais aussi de marche


à l’extérieur dans la nature environnante, ou de solarium, que l’on peut pratiquer dans beaucoup d’autres centres de la même manière, les clients du Camiral peuvent ici s’adonner aux quatre thérapies les plus prisées : la cryothérapie, par le froid, la red light therapy, par la lumière rouge, l’oxygénation des cellules (via un caisson) et, évidemment, les soins corporels comme les massages. Nous en avons testé trois sur quatre.

La cryothérapie

« La cryothérapie repose sur un principe simple : stimuler les cellules pour qu’un mouvement se crée dans le corps afin que les cellules éliminent leurs toxines, permettant ainsi également leur régénération », explique Nuria. Ici, au Wellness Center, nous travaillons avec deux cabines distinctes, une à la température de – 60 °C, l’autre à – 110 °C. » Généralement, les centres ne disposent que de l’une des deux, celle à – 110 °C, comme les cliniques destinées aux sportifs. Ce traitement par le froid est devenu assez courant, mais généralement par des bains froids ou glacés pour de nombreux sportifs, ou de manière localisée avec des applications de dioxyde de carbone à – 78 °C sous 50 bars de pression sur des articulations douloureuses par certains kinésithérapeutes. Le mouvement dont parle Nuria Camins est le retrait du sang vers les organes

vitaux, un réflexe naturel du corps lorsqu’il est soumis à un froid extrême. Surtout, de retour à une température normale, le sang revient dans les membres et les muscles, permettant aux cellules de se régénérer plus rapidement. Une pratique très utilisée par les sportifs pour la récupération, mais aussi pour des traitements postopératoires. « Il ne faut pas dépasser les deux minutes trente dans la cabine à – 110 °C. Mais pour que cela se fasse bien, nous passons d’abord par celle à – 60 °C pendant une dizaine de secondes, avant et après la chambre à – 110 °C », ajoute Nuria. En plus du bénéfice sur la récupération, la cryothérapie donne d’excellents résultats sur le stress, l’insomnie, les rhumatismes, les maladies inflammatoires et les douleurs des muscles et articulations. Et, contrairement aux idées reçues, elle est parfaitement supportable (voir encadré). Même si on s’éloigne du soin « relaxant » et s’approche davantage d’une petite course à pied puisque le stress subit par le corps à ces températures frigorifiques provoque une accélération cardiaque.

La photobiomodulation

La photobiomodulation est un traitement par lumière rouge, infrarouge et laser rouge. « Le but ici est de stimuler les cellules pour favoriser la production et la libération de l’ATP [adénosine-triphosphate, l’énergie des cellules,

Cryothérapie Au Camiral, ce soin se fait en deux sessions, dans des cabines à – 60 °C et à – 110 °C. C’est juste habillé(e) d’un maillot de bain, d’un bonnet, de gants, de chaussettes et de chaussures que l’on y pénètre, avec un masque respiratoire type Covid sur le nez. Pour une dizaine de secondes à – 60 °C d’abord. Cela se fait bien car ça ne dure pas longtemps. Mais les deux minutes suivantes se font à – 110 °C : et là, c’est une autre histoire. Rester immobile est rapidement impossible, on ressent un stress important et une élévation presque instantanée du rythme cardiaque. Avant de revenir à température, on repasse dans la cabine à – 60 °C pour une dizaine de secondes. En sortant, c’est dans les muscles, des bras et des jambes que l’on ressent le plus de choses. Normal, le sang était concentré dans les organes vitaux. C’est le but.

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bien-être

NDLR] au niveau mitochondrial, explique Nuria Camins. Nos cabines vous permettent, allongé(e) tranquillement, de recevoir ces lumières bienfaitrices. » Selon différentes études, cette thérapie par lumière rouge offre des bienfaits aussi bien pour la récupération des sportifs après l’effort, que pour certaines pathologies inflammatoires (comme le syndrome de l’intestin irritable par exemple) ou encore sur l’aspect de votre peau, de vos cheveux, et même sur la cicatrisation de certaines plaies. Un traitement que l’on peut suivre régulièrement, mais qui, ici au Camiral, se limite à vingt minutes par jour. C’est, selon Nuria, suffisant pour en ressentir les effets sur la santé.

Red Light Therapy Cette technique, que l’on appelle aussi photobiomodulation, se fait dans un caisson horizontal, allongé(e). Cela ressemble aux cabines de bronzage des années 1990. Encore une fois, juste en maillot de bain, mais sans chaussettes, avec un masque pour protéger les yeux. La séance dure une vingtaine de minutes durant lesquelles la température va monter graduellement, de manière très douce et agréable. On relâche les tensions surtout après la montée de stress provoquée par la cryothérapie. À la fin, on peut ressentir de légers picotements dans les membres. Et surtout un rythme cardiaque totalement retombé, et même sans doute plus lent qu’à l’accoutumée.

L’oxygénation des cellules

« L’oxygénation des cellules, que vous n’avez pas le temps d’essayer malheureusement, se fait dans un caisson hyperbare d’oxygénation. L’idée ici est d’augmenter le niveau d’oxygène que vous allez respirer et donc que vous allez assimiler. À chaque respiration dans le caisson, vous vous faites du bien. » Contrairement aux équipements médicaux, qui montent jusqu’à 3 bars de pression (soit environ 300 % de la normale), le caisson du centre lui ne propose que 1,2 bar de pression (plus 20 %), pour une utilisation régulière. Surtout, après une séance d’une heure, vous n’avez besoin que de six minutes pour revenir à une pression équivalente à celle de l’atmosphère et terminer votre séance. Avec davantage d’oxygène (purifié avant d’être introduit dans le caisson) dans les poumons et le sang, votre organisme se remet plus vite d’une opération chirurgicale par exemple. En fait, la récupération est juste plus rapide (mais ça, nous ne l’avons pas essayé).

Les massages

« Contrairement aux trois traitements précédents, les soins corporels que nous proposons font partie d’un ensemble plus complet, qui travaille à la fois sur le corps, l’âme et l’esprit. Avec du temps pour la méditation, pour prendre conscience du moment, apaiser son esprit. C’est moins technique, mais très efficace aussi pour se sentir mieux », ajoute Nuria Camins. Nous avons poussé le professionnalisme jusqu’à « subir » deux heures du rituel nourish. Nous ne savons pas si cela active les mitochondries ou si nous avons secrété des endorphines comme lors de la cryothérapie, mais ces deux heures furent délicieuses. Suffisamment en tout cas pour comprendre pourquoi les massages sont les traitements de base des spas. À faire sans modération.

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Soins corporels Si les deux soins « technologiques » précédents sont assez spécifiques aux infrastructures du Camiral Wellness Center, la partie massage est plus conventionnelle, quoique. Méditation d’accueil, avec fumigation des lieux avec des odeurs correspondantes à vos besoins (énergisante, apaisante, relaxante) exfoliation, puis massage (corps et visage) aux huiles ou aux pierres, l’idée ici est de prendre soin du corps et de l’esprit plus que de soigner certains maux. Le maître mot est relaxation dans une ambiance complètement adaptée à votre état physique et émotionnel. Un soin qui vous laisse parfaitement relaxé et reposé.


Camiral Golf & Wellness Bien plus que le numéro 1 des Golf Resort & Spa d’Espagne Jusqu’à présent, seuls les amateurs de golf connaissaient le Camiral et son fabuleux 18 trous baptisé Stadium. Mais depuis 2016, c’est aussi un superbe hôtel cinq étoiles doté en 2021 d’un centre de bien-être à la pointe des technologies.

I

ntégré à la chaîne The Leading Hotels of the World, l’hôtel Camiral propose 138 chambres et suites, toutes situées dans un bâtiment en arc de cercle autour de la piscine extérieure. Les clients peuvent se sustenter dans l’un des quatre restaurants proposés, le 1477 dirigé par le chef David Vives, qui ne se fournit qu’auprès d’artisans locaux, The Lounge Bar, The Club Café, ou encore à la piscine au Pool Bar. Évidemment, beaucoup de gens viennent pour les différents parcours de golf, dont le fabuleux Stadium (nous vous en reparlerons bientôt), mais aussi pour prendre soin d’eux. Avec le centre de bienêtre de 1 000 m2 voisin, dont nous avons testé les trois principaux types de soins, mais aussi en profitant de la nature environnante. Des centaines d’hectares préservés parmi lesquels il est possible de circuler à pied comme à vélo, sur des chemins aménagés, et sur lesquels commencent à pousser les vignes qui donneront le vin du domaine. Tout cela en préservant l’environnement, comme les parcours de golf arrosés d’eau de pluie captée, ou les bâtiments alimentés d’électricité renouvelable grâce aux panneaux solaires installés sur les toits.

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– Manufacture Française des Pneumatiques Michelin – Société par Actions Simplifiée – Au capital de 504 000 004 € - Place des Carmes-Déchaux 63040 Clermont-Ferrand Cedex 9 – 855 200 507 RCS Clermont-Ferrand.

Le mouvement c’est la vie. Depuis 1889, Michelin innove pour rendre nos déplacements plus agréables, plus sûrs et plus responsables *. Ce n’est pas un hasard si Michelin équipe la moitié des marques de voitures électriques dans le monde** car les véhicules innovants exigent des pneus performants.

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Motion for Life = Le mouvement c’est la vie. Mode ElECTRIC = Mode Électrique. * https://www.michelin.com/developpement-mobilite-durables/ ** Source : étude interne MICHELIN du 31/12/2021.



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