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- art de vivre - culture - sport et loisirs -

SPÉCIAL RUGBY

CHARLES OLLIVON

FERRARI PUROSANGUE À L’ESSAI

ARGENT

Faut-il investir dans l’art contemporain ?

PALM SPRINGS

Road-trip entre Indio et Joshua Tree Park

GASTRONOMIE

Dans les cuisines du chef nantais Mathieu Pérou

HORLOGERIE

Les nouveautés des Geneva Watch Days

GOLF

Rencontre avec Benjamin Hébert

DÉCOUVRIR -
Pensez à covoiturer. #SeDéplacerMoinsPolluer
Modèle présenté : Range Rover Sport P550e Hybride électrique. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 0.6 à 0.8. Land Rover France. 509 016 804 RCS Nanterre.
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Incarnez la performance avec le modèle emblématique Newport d’inspiration nautique. Traversez le temps avec élégance, puissance et précision.

À chacun ses responsabilités

Neuf ans et neuf mois. C’était en 2020, lors de la dernière étude Médiamétrie, l’âge moyen auquel les parents donnent à leurs enfants leur premier smartphone. C’est tôt quand même pour avoir accès à toutes les horreurs de la vie. Le jour où j’ai appris cela, Sarah, de Snapchat (voir page 32) m’apprenait que la vérification de l’âge des utilisateurs du réseau social dont elle est la porte-parole n’est que... déclarative. Comme pour tout ce qui se passe sur la Toile visiblement, ce n’est pas spécifique à Snapchat. Ayant dépassé l’âge de la majorité depuis quelques décennies, je ne m’étais jamais posé la question, comme beaucoup de parents. En fait, tout utilisateur connecté à Internet, via son smartphone, sa tablette ou son ordinateur, ou évidemment celui de ses parents, frères et sœurs ou copains, n’a qu’à cocher la case « je suis majeur » ou à mettre la bonne année dans le menu déroulant pour être identifié comme tel. Et donc avoir accès à tout. C’est n’importe quoi, une blague de très mauvais goût. Alors je veux bien que les législateurs de Bruxelles se soient creusé les méninges pour nous pondre un DSA censé protéger nos enfants du côté obscur d’Internet, mais si cela repose sur une simple déclaration, ça ne sert à rien. Si le contrôle parental peut encore servir à bloquer certains sites définitivement déplacés pour une audience mineure, il ne sert pas souvent à grand-chose pour limiter l’accès aux réseaux sociaux auxquels ces jeunes veulent à tout prix participer, et sur lesquels on trouve aujourd’hui tout et n’importe quoi. Faudra-t-il, pour s’y connecter, s’identifier avec son empreinte digitale ou les traits de son visage, comme on le fait pour déverrouiller son appareil ? C’est pour l’instant l’une des seules solutions possibles qui, en plus, contrairement au code de déverrouillage, requiert la présence du propriétaire de l’appareil ou de la personne enregistrée. Ce pourrait être une sorte de contrôle parental poussé à son paroxysme, qui renverrait les parents devant leurs responsabilités. Elles sont grandes quand on voit les possibilités offertes par le Net. Surtout pour un enfant de 9 ans.

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édito

L’innovation ne s’arrête jamais

Ferrari vous invite à découvrir la 296 GTB, la berlinette sportive biplace révolutionnaire dotée d’un moteur V6 couplé à un moteur électrique qui redéfinit le plaisir de conduite.

Contactez votre concessionaire officiel Ferrari pour débuter ce voyage extraordinaire.

Résultats combinés de la consommation de carburant et des émissions de CO2 de la Ferrari 296 GTB en l/100 km : 8,8 à 14,4. Émissions de CO2 : 326 à 198 g/km. Les chiffres indiqués sont fournis à des fins de comparaison. Ne comparez les chiffres de consommation de carburant et de CO2 qu’avec ceux d’autres voitures testées selon les mêmes procédures techniques. Il est possible que ces chiffres ne reflètent pas les résultats de conduite réels qui dépendent d’un certain nombre de facteurs, notamment les accessoires ajoutés (après l’immatriculation), les variations météorologiques, les différents styles de conduite et la charge du véhicule.

#SeDéplacerMoinsPolluer Ferrari.com A B C D E L M J K H I F G 149 CO2 g/km
Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo.

FOLLOWED.FR

Rédacteur en chef et directeur de la publication

Christophe Boulain

chboulain@followed.fr

Conseiller éditorial

Luc Augier

Ont participé à ce numéro

Rédaction

A. Bloch, C. Boulain, M. Camus, J. James, S. Malaut, J.-J. Manceau, F. Montfort, A. Poupin,

Photographes

A. Bloch, Mitchell, F. Montfort, St Laurent Golf Team, P. Stefanaggi

Conception

FLD Studio, L. Hériau

Fabrication

Aubin Imprimeur, Ligugé Imprimé en France

Dépôt légal à parution

ISSN : 2427-0881

Diffusion ProPress, ISSUU.com, cafeyn.co, epresse.fr et viapresse.com

Diffusion certifiée OJD 2022 : 47 029 exemplaires

Publicité publicite@followed.fr

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72

Followed Magazine est édité par Followed SAS

SIREN : 808 701 569. Capital de 20 000 €. Président C. Boulain

Tél. +33 (0)6 62 46 64 72 212, avenue des États-Unis, 31200 Toulouse, France

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www.followed.fr Followed Magazine followedmagazine ours
Oris Montorgueil – 71, rue d’Argout – 75002 Oris Saint-Germain – 167, Bd Saint-Germain – 75006 www.oris.ch

Contributeurs

p. 18 Contributeurs : découvrez les personnalités qui nous ont aidés à réaliser ce magazine, qu’ils (ou elles) soient artistes, artisans, sportifs ou cuisiniers

Événement

p. 20 L’horlogerie se fête à Genève : pour leur quatrième édition, les Geneva Watch Days nous ont réservé de belles surprises sur les bords du lac Léman

Shopping

p. 24 Tech, mobilité, art de vivre, beauté : tout pour faire ou se faire plaisir, avec bon goût bien sûr

Futur

p. 32 Digital Service Act : qu’est-ce que cela va changer dans notre façon de vivre avec Internet

Art de vivre

p. 36 Defender House : leçon d’art de vivre avec la marque Defender, partenaire de la coupe du monde de rugby

p. 40 Mathieu Pérou : rencontre, sur les rives de l’Erdre, avec un jeune chef nantais qui mérite bien ses étoiles, rouge et verte

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sommaire

Ouvrir un monde de possibilit썗s.

Nouveau Kia EV9 100% 썗lectrique.

D썗couvrez le nouveau Kia EV9 et tout le savoir-faire de Kia en mati썟re de design et de performances 썗lectriques. Jusqu’쌽 541 km d’autonomie(2) et une recharge ultra-rapide de 239 km en seulement 15 minutes(3). Pro쏾tez de son vaste espace int썗rieur avec 6 ou 7 places de s썗rie(4), de ses 썗quipements technologiques avec son triple 썗cran panoramique et son plani쏾cateur intelligent d’itin썗raire. Disponible en propulsion et transmission int썗grale(5). Jusqu’쌽 2,5 tonnes de capacit썗 de tractage(6). Un monde de possibilit썗s s’ouvre 쌽 vous.

Consommation mixte du nouveau Kia EV9 100% 썗lectrique : (en cours d’homologation).

*Garantie 7 ans ou 150 000 km (1er des deux termes 썗chu) valable pour tous les mod썟les Kia en France m썗tropolitaine et Corse (hors DOM-TOM) et dans tous les 썗tats membres de l’UE ainsi qu’en Norv썟ge, Suisse, Islande, Gibraltar, Monaco et Andorre, sous r썗serve du respect du plan d’entretien d썗쏾ni par le constructeur et pr썗sent썗 dans le manuel utilisateur. (1) Movement that inspires = Du mouvement vient l’inspiration. (2) Autonomie maximale sur la version Earth en cycle mixte WLTP, en cours d’homologation. (3) Sur borne de recharge ultra-rapide. (4) 6 si썟ges ind썗pendants en option sur la 쏾nition GT-line. (5) Selon 쏾nition. (6) En version transmission int썗grale. Mod썟le pr썗sent썗 : Kia EV9 GT-line avec options peinture mate, r썗troviseurs ext썗rieurs digitaux. Syst썟me de pilotage automatique sur autoroute (HDP) non disponible en France. Conditions sur kia.fr

Pensez 쌽 covoiturer #SeD썗placerMoinsPolluer
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Mode & objets

p. 46 Herbelin : pour fêter son anniversaire, la marque horlogère française Herbelin débarque à Paris

Culture

p. 50 Alpange : découverte des pianos électroniques français Alpange, de véritables œuvres d’art

p. 56 Inclusion et football : le partenariat entre la marque horlogère Oris et la Ligue de football professionnel

Sport & loisirs

p. 60 Benjamin Hébert : confessions d’un golfeur pro sur cette vie trépidante, mais tellement dure

p. 64 Charles Ollivon : rencontre avec le grand Charles, quelques jours avant l’ouverture de la coupe de monde de rugby en France

p. 70 Balade à Palm Springs : entre expositions, musées, désert et montagne, au volant d’un SUV Nissan

p. 76 Découverte de la côte Vermeille : road-trip en nouveau Renault Espace entre Perpignan et Cadaqués, en Espagne.

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Week-end

p. 88 Sienne : séjour au Fontanelle Estate, dans les vignes de la région de Sienne, en Italie. Sublime

Mécanique

p. 92 Essai du Ferrari Purosangue : prise en main dans la région de Reims, entre vignes et vieux circuit, du premier SUV imaginé par Ferrari

p. 98 Essai de la Road Glide CVO Harley-Davidson : pour cette année de célébration, Harley a dévoilé une nouvelle CVO que nous avons essayée aux États-Unis

p. 102 Simulation pneumatique : comment Michelin développe de plus en plus de pneus grâce au numérique

Investir

p. 106 Investir dans l’art contemporain : les solutions ne manquent pas pour investir quelques milliers ou millions d’euros dans l’art. Revue de détail

Bien-être

p. 112 Le sel, faut-il en manger ? il met en avant toutes les saveurs de nos plats, mais son excès peut causer bien des dégâts sur notre organisme. Comment, pourquoi ?

Abonnements

Retrouvez nos offres d’abonnements page 113

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contributeurs

Sarah Bouchahoua

p. 32 La responsable des affaires publiques de la plateforme Snapchat nous explique tout du Digital Service Act qui doit nous protéger sur le Net et les réseaux

Mathieu Pérou

p. 40 Chef étoilé à Nantes, Mathieu est revenu sur son parcours et les embûches de la reprise d’un restaurant

Raphaël Soudre

p. 50 Raphaël et son compère Franck Bacquet conçoivent les pianos Alpange, de véritables œuvres d’art

Vincent Coquet

p. 56 Directeur exécutif de la marque horlogère Oris, Vincent nous a détaillé le partenariat historique de sa société avec la Ligue de football professionnel

Benjamin Hébert

p. 60 Depuis près de vingt ans, Benjamin passe sa vie entre les greens et les aéroports. Une vie de golfeur pro

Charles Ollivon

p. 64 Le géant basque nous fait vibrer à chaque match du XV de France dont il est l’un des troisièmes lignes. Rencontre avec un joueur entier et attachant

Bruno de Feraudy

p. 102 Bruno est le patron de la première monte chez Michelin. La personne idéale pour parler développement

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Benjamin Hébert Charles Ollivon Sarah Bouchahoua Vincent Coquet
Pérou
Mathieu

Geneva Watch Days 2023

L’horlogerie fait sa fête à Genève

Depuis la disparition de Baselworld, il y avait de la place pour un autre Salon horloger en Suisse, en parallèle du Watches and Wonders du début d’année.

Et c’est encore à Genève qu’il se tient, à la fin de l’été depuis 2020. Bienvenue aux Geneva Watch Days, une fête de l’horlogerie d’un autre type.

Texte C. Boulain, photos C. Boulain et DR

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événement

Maurice Lacroix. Pour Genève, la marque dirigée par Stéphane Waser dévoilait une version limitée de sa déjà fameuse Aikon. Seulement 500 exemplaires de cette Urban Tribe Skeleton, avec son mouvement squeletté automatique ML135 inspiré du Sellita SW200 et offrant 38 heures de réserve de marche, son bracelet acier intégré et décoré comme la boîte de 39 mm de diamètre, seront proposés à la vente contre 4 100 €.

Maurice Lacroix

Frédérique Constant

Frédérique Constant. Pour célébrer ses 35 ans aux GWD, Frédérique Constant y dévoile une Classic Power Réserve Big Date en quatre versions. En photo, la plus exclusive, dotée d’une boîte en platine de 40 mm et d’un cadran météorite, limitée à 35 exemplaires et vendue 25 995 €. Elle exploite, comme les trois autres versions, or rose et acier, le 31e mouvement manufacture de la marque, qui propose l’affichage de la réserve de marche (50 heures), une grande date entre 2 heures et 3 heures et les phases de Lune. Tout cela réglable par une seule couronne.

Oris

Oris. La marque indépendante Oris présentait trois nouveautés aux GWD, dont cette impressionnante AquisPro 4 000 m. Qui, on l’a compris, résiste à une immersion à 4 000 m de profondeur grâce à sa boîte en titane de 49,5 mm de diamètre. Elle accueille le mouvement Oris Calibre 400 à remontage automatique, affichant les heures, minutes, secondes et date, et proposant 120 heures de réserve de marche. Livrée sur un bracelet caoutchouc et boucle déployante à rallonge, elle est vendue 5 700 €.

Ne cherchez pas ici de halls gigantesques comme à Bâle ou Palexpo, aux Geneva Watch Days tout se passe dans les salons intimistes et luxueux de l’hôtel Beau Rivage. Ou dans ceux de ses deux élégants voisins, l’hôtel d’Angleterre et le Fairmont. Près de quarante marques de cette horlogerie que l’on aime s’étaient donc donné rendez-vous à cheval entre août et septembre, sur la rive nord du lac de Genève dans la ville helvète frontalière de la France, pour y dévoiler leurs plus belles nouveautés. Quelques excentriques, du nom de Bulgari, Ulysse Nardin, Jacob & Co ou encore Breitling et Maurice Lacroix avaient préféré s’installer dans leur propre boutique genevoise, ou s’établir dans des lieux éphémères dans d’autres hôtels ou même, encore, sur un bateau comme pour la marque Armin Strom. Avec tous la même idée en tête, célébrer l’art horloger que l’on chérit tant, rivaliser d’imagination pour réinventer toutes les manières possibles d’a cher le temps, et bien évidemment discuter de l’événement qui venait de secouer tout le Landerneau de la belle montre, le rachat du plus grand distributeur horloger Bucherer par l’ogre Rolex. Une actualité qui ne modi era pas

vraiment le quotidien des clients, mais qui a eu le don d’exciter les professionnels. Notons que contrairement à d’autres Salons comme l’iconique SIHH de Genève (qui s’appelle dorénavant Watches and Wonders), réservé aux uniques professionnels, les GWD sont ouverts aussi bien aux travailleurs du temps qu’aux clients des marques exposantes, qui peuvent prendre rendez-vous auprès de leur détaillant pour venir voir en avantpremière les nouveaux garde-temps qu’ils achèteront sans doute ensuite. Charge aux marques de s’arranger pour que ces deux populations, assez di érentes tout de même, se côtoient sans vraiment se fréquenter. Pour cette édition 2023, la quatrième du nom puisque les GWD avaient débuté en plein Covid en 2020, il n’y avait pas de tendance forte à tirer. Juste la volonté a chée depuis quelques années par les plus grandes maisons de travailler des matériaux innovants, de proposer autant que faire se peut des boîtes taillées dans des matières recyclées (quand c’est possible), et de créer des complications toujours plus extrêmes, grâce à des processus d’industrialisation capables aujourd’hui de produire des pièces aussi parfaites que minuscules. Quand on vous dit que l’horlogerie est un art.

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Angelus. Nouvelle parure pour le Chronodate Angelus. Ici déclinée en Storm Blue, comprenez bleu orage, cette montre chronographe à dateur à aiguille bénéficie toujours d’une capsule en composite à base de carbone pour protéger son mouvement mécanique à remontage automatique maison (A500) proposant 60 heures de réserve, enserrée dans une structure ajourée en titane de 42,5 mm de diamètre. Montée sur un bracelet caoutchouc ou titane, elle est tarifée à partir de 26 200 €.

Moser & Cie. En associant l’or rouge au noir profond Vantablack, Moser & Cie métamorphose son Endeavour Tourbillon, proposant une montre à la fois traditionnelle, moderne et épurée. Sous le cadran Vantablack bat un mouvement manufacture HMC 804 à remontage automatique offrant 3 jours de réserve et régulé par un tourbillon volant une minute. Le tout dans un boîtier or rouge de 40 mm de diamètre monté sur un bracelet en cuir d’alligator et boucle déployante, en or rouge évidemment. Prix de vente : 86 500 €.

MB&F. Maximilian Büsser ne cesse de nous surprendre avec, cette année, une HM9 Sapphire Vision verte ou bleue. C’est une évolution de l’étonnante Horological Machine 9 dont la boîte est désormais composée de trois parties de verre saphir assemblées entre elles avec des joints tridimensionnels. Il ne faut pas moins de 350 heures d’usinage et de polissage pour produire une boîte, dans laquelle bat le mouvement maison à remontage manuel dont les deux balanciers sont reliés entre eux par un différentiel (voir photo d’ouverture). Prix de l’œuvre d’art : 440 000 €.

Arnold & Son. Nouvelle version de la DSTB. Les non initiés n’auront pas compris, il s’agit d’une évolution de la Dial-Side True Beat, qui affiche coté cadran le mécanisme « seconde vraie », aussi appelé seconde morte. Ainsi, à gauche, l’aiguille et l’ancre battent les secondes de manière ample, mues par un mécanisme similaire à un échappement. On retrouve à droite les heures et les minutes, dans un cadran dédié. Deux séries limitées sont proposées, en or rouge cadran bleu (88 pièces) ou en platine cadran saumon (38 pièces), comme ici, vendue au prix de 62 200 €.

Ulysse Nardin. À Genève cette année, chez Ulysse Nardin, c’est silicium au menu. Avec cette étonnante Blast Free Wheel Marquetry, qui met en avant le savoir-faire de la maison sous deux angles : le mouvement et le matériau. Le premier exploite un tourbillon volant à échappement constant (à opposer à l’échappement à ancre classique), et le second s’appelle le silicium. On le retrouve aussi bien dans le mouvement que marqueté dans ce qui sert de cadran, sous le mouvement. L’assemblage de ces plaquettes de silicium bleu demande du temps et un savoir-faire méticuleux. Magnifique et vendu 139 200 €.

Corum. Depuis 1955, Corum ne cesse de nous étonner. Pour les Geneva Watch Days, la marque suisse nous a dévoilé un concept de montre à tourbillon volant dont les ponts en saphir donnent l’impression que les composants flottent au-dessus du cadran : hypnotique. D’autant plus que ledit cadran est fait d’aventurine, sublime, et que la boîte en titane grade 5 recyclé fait moins de 40 mm de diamètre, très loin des montres compliquées qui dépassent souvent les 44 mm. Dommage qu’elle ne soit pas à vendre…

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MB&F
Angelus Moser & Cie Arnold & Son Ulysse Nardin Corum
Place du Monument - 21190 Puligny-Montrachet | +33 (0)3 80 21 95 27 | reservation@olivier-leflaive.com | www.hotel.olivier-leflaive.com

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1 Apple a dévoilé son nouvel iPhone 15 Pro lors de sa conférence du 12 septembre. Quatre grosses nouveautés par rapport à l’iPhone 14 Pro déjà connu, avec l’adoption de la connectique USB-C, d’une structure en titane aux bords arrondis, d’une puce A17 Pro et la possibilité de configurer le bouton action. Évidemment, l’appareil photo progresse encore, tout comme le prix : à partir de 1 229 €.

2 Le Honor Magic V2 est le nouveau fer de lance du géant chinois. Ce smartphone pliant ne pèse que 231 g pour seulement 9,9 mm d’épaisseur replié, possède une charnière en titane et pas moins de cinq caméras. Trois derrière (deux de 50 MP avec grand-angle, et un téléobjectif de 20 MP) et deux devant. Grâce à sa nouvelle technologie de batterie qui assure 5 000 mAh de capacité, il permettra de profiter longtemps de l’écran 7,9 pouces central (6,4 une fois refermé). Prix non défini.

3 Avec son enceinte portable GIG XL, la marque américaine Klipsch devrait améliorer vos soirées. Avec un woofer et un tweeter, une puissance acoustique de 105 dB à 0,5 m et des connexions Bluetooth et analogique 3,5 mm, elle sublimera vos playlists, en streaming ou pas. En plus, il est possible de les appairer entre elles. L’unité coûte 249 €.

4 Avec le LG StandbyMe GO vous allez pouvoir regarder des films et des séries comme à la maison, mais n’importe où. C’est un écran de 27 pouces Full HD orientable, tactile et intégré dans une mallette sonorisée par quatre haut-parleurs de 20 W certifiés Dolby Atmos. Évidemment, l’ensemble est connecté en Wifi et Bluetooth, et bénéficie d’une autonomie annoncée de 3 heures. Environ 1 000 €.

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TECH

1 Avec sa nouvelle marque Momentum, Giant veut séduire les cyclistes urbains en quête de praticité électrique. Logique d’y retrouver un « longtail », répondant au doux nom de PakYak E+. Avec sa batterie de 500 Wh de série, qui peut être associée à une seconde batterie en option (749 €), ce longtail bénéficie d’une assistance électrique au pédalage jusqu’à 25 km/h, peut transporter jusqu’à 164 kg de charge (soit 220 kg pilote compris) et annonce 97 km d’autonomie (194 avec deux batteries). Il profite d’une gamme complète d’accessoires, existe en deux coloris (jaune et noir) et coûte 4 700 €.

2 Yamaha vient de restyler son best-seller XMax 300. Derrière son design plus anguleux et plus moderne, avec son nouveau phare en X à LED, il cache un tableau de bord LCD de 4,3 pouces, un démarrage par smart key, une connexion sans fil Bluetooth qui permet d’appairer son smartphone via l’app gratuite My Ride Yamaha, une selle redessinée et de nouveaux rangements. Valeur de l’engin : 6 699 €.

3 Votre casque dit beaucoup sur le motard que vous êtes. Avec ce BELL Moto 3 développé avec le collectif féminin Atwyld, la marque américaine propose un casque à la fois design et vintage, homologué ECE 2206 et pesant 1 250 g. Il est proposé en six tailles, est doublé en cuir et façon nubuck antibactérien et est vendu 329,99 €.

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1 2 MO BILITÉ 3 shopping

ART DE VIVRE

1 C’est le lit des stars, celui des rois et des reines, celui sur lequel tout le monde rêverait de s’allonger. Fabriqué en Suède par Hästens, et développé avec le designer Ferris Rafauli, ce Grand Vividus, ici dans sa livrée gris anthracite baptisée Phantom Charcoal, est un ensemble sommier, matelas et surmatelas de grand luxe. Fabriqué à la main, nécessitant 600 heures de travail aux meilleurs artisans, il mesure 75 cm de haut, pèse 455 kg et associe des ressorts métalliques appairés un à un, de la laine, du coton, du cuir et du crin de cheval. Prix de l’œuvre d’art : 400 000 €.

2 Notre sélection de spiritueux nous amène cette fois à Cognac, mais pour du whisky. La distillerie Tessendier propose différentes cuvées de son whisky Arlett, distillé à partir d’orge française. Ici un single malt affiné trois ans en fûts de chêne américain avant de passer six mois dans des barriques de rhum de la Barbade. Nez gourmand de banane mûre et de vanille, bouche ample et épicée à 51 €.

3 Santa Teresa est l’une des plus vieilles distilleries des Amériques, basée au Venezuela depuis 220 ans. Pour son rhum 1796, la maison familiale délivre un jus ambré au nez fruité et boisé, avec des notes de vanille, de cannelle, de chocolat noir et de pruneaux en bouche. Une douceur caractéristique de ron de solera, une méthode de vieillissement née en Espagne. C’est un mélange de jeune et de vieux (35 ans), où l’ancien éduque le nouveau avec le temps. Prix du flacon : 62,50 €.

4 Élaboré en Colombie par la famille Riascos depuis trois générations, le ron de solera La Hechicera ravira les amateurs de jus de mélasse distillé en fûts de bourbon, sans sucre ajouté. Nez fort en orange, café et caramel, bouche de chocolat et d’épice, le tout vendu 55 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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1 Depuis 2018, la Maison Rebatchi propose des parfums modernes et raffinés, qui se veulent la rencontre de l’Orient et de l’Occident, comme la double culture du fondateur Mohamed Rebatchi. Ici Velvet Date, un jus signé du parfumeur Vincent Ricord, qui mélange l’aromaspace de datte, rose, safran et davana. Prix de vente : 160 € les 100 ml.

2 Pour réinterpréter la fragrance pour hommes des parfums matières de Karl Lagerfeld, la parfumeuse Alexandra Carlin s’est inspirée de ses voyages en Toscane et des superbes cyprès. Cela donne une tête vivace de cardamome givrée, mandarine et citron qui amène la note de cyprès piquée de lavande et de menthe. Pour finir enveloppé dans la sauge, le bois de cachemire et le vétiver. 57 € les 100 ml.

3 Très engagée dans le développement durable et la protection de la biodiversité, la marque La Biosthetique n’en oublie pas de prendre soin de nous. Avec cette lotion tonifiante pour cheveux et cuir chevelu où le complexe innovant d’algue brune et de varech optimise l’épaisseur des cheveux alors que le menthol exerce une action rafraîchissante sur le cuir chevelu. 18 € les 150 ml.

4 Payot est une marque française de soins pour hommes et femmes qui met en avant des formules naturelles. Comme pour ce soin hydratant composé à 97 % d’ingrédients d’origine naturelle, riche en magnésium et d’un complexe d’oligo-éléments, qui revitalise la peau et la protège contre les agressions extérieures. 41 € les 75 ml.

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2 3 4 BEAUTÉ

d i s t r i b u t i o n @ d i s t i l l e r i e - t e s s e n d i e r c o m

L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R A V E C M O D É R A T I O N

Digital Service Act

QUE VA-T-IL CHANGER ?

Depuis le 25 août dernier, nous devrions tous nous sentir rassurés. Surtout les parents. Parce que depuis cette date, près de vingt géants d’Internet, des plateformes de réseaux sociaux comme des places de marché, doivent se conformer au Digital Service Act, un règlement sur les services numériques destiné à nous protéger des mauvais côtés d’Internet. Mais de qui, de quoi ? Et pourquoi pas de nous ? C’est la grande question.

C’est une révolution en quatre actes. Les amateurs de théâtre entendent déjà le brigadier taper trois fois au plancher. Nous sommes en juillet 2022. Acte I, scène 1, le Parlement européen adopte le Digital Service Act, qui sera signé, c’est l’acte II, le 19 octobre de la même année. Le DSA est un règlement sur les services numériques définissant un cadre et des obligations pour les sociétés d’Internet afin de diminuer la diffusion de contenus illégaux, protéger les mineurs et imposer plus de transparence aux plateformes. L’objectif est clair : protéger les internautes, éviter les manipulations d’élections, mettre de l’ordre dans ce drôle de Far West qu’est le Net. Avant tout, il faut bien comprendre la notion de contenus illicites. Selon maître Émilie de Vaucresson, avocate associée du cabinet Joffe Associés, « la définition de contenus illicites est large. Ce sont toutes informations qui, en elles-mêmes ou par rapport à une activité, y compris la vente de produits et la fourniture de services, ne sont pas conformes au droit de l’Union ou au droit d’un État membre, quel que soit l’objet précis ou la nature précise de ce droit ». Pour résumer, cela confirme ce que certains savaient déjà : ce qui est

illégal dans la vraie vie l’est aussi sur le Net. En tout cas en Europe. Il est bon de le rappeler. Acte III : depuis le 25 août dernier, les dix-neuf plus grandes plateformes du Net doivent se conformer aux directives du DSA. Ces entreprises ont été identifiées l’an dernier sur la base de leurs déclarations (plus de 45 millions d’utilisateurs en Europe), et sont Facebook, Instagram, TikTok, X (ex-Twitter), YouTube, Snapchat, LinkedIn, Pinterest, soit huit réseaux sociaux, mais aussi les places de marchés Amazon, Booking, AliExpress, Zalando et Google Shopping, les boutiques d’applications de Google et d’Apple, les moteurs de recherche Google Search et Bing ainsi que Wikipedia et Google Maps. Des géants d’Internet qui « hébergent et mettent à disposition du grand public des informations, c’est la définition même des plateformes en ligne », comme le rappelle Me de Vaucresson. Pour l’instant, Zalando et surtout Amazon contestent leur appartenance à cette élite du Net car « le DSA a été conçu pour répondre aux risques systémiques posés par de très grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est principalement tiré de la publicité et qui relaient des expressions publiques et diffusent de l’information. Nous

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partageons l’objectif de la Commission européenne et nous engageons nous-mêmes à protéger les clients des produits et contenus illicites. Toutefois Amazon ne répond pas aux critères d’une “très grande plateforme en ligne” tels que prévus par le DSA et ne devrait donc en conséquence pas être désignée comme telle », selon un porte-parole d’Amazon. De toute manière, à l’acte IV prévu en février prochain, toutes les sociétés devront se conformer aux règles du DSA, avec quelques exemptions pour les microentreprises. Fin de la représentation. Mais alors, qu’est-ce que ces sociétés doivent faire exactement ? Pour Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques de Snapchat France, « le DSA va dans le bon sens, et va amener plus de transparence et de responsabilité. Nous nous félicitons que l’Europe soit en avance sur la régulation du numérique, après le RGPD de 2016. Dans une société de plus en plus digitalisée, il faut davantage encadrer ce qui est accepté ou non. On doit pouvoir profiter des bons côtés d’Internet, sans souffrir des mauvais, comme la désinformation, le cyberharcèlement ou les propos haineux, par exemple ». La censure, et même le bannissement, qui arrivait parfois lorsque des internautes écrivaient des messages incitant à la haine, ou à la violence, ou harcelaient d’autres personnes sur les réseaux, vont arriver plus souvent, et plus rapidement. « Les plateformes ont désormais l’obligation de permettre aux utilisateurs de signaler plus facilement les contenus illicites, et nous d’y

répondre graduellement dans les meilleurs délais. Surtout si le signalement vient d’un partenaire de confiance (trusted flagger) qui peut signaler au nom d’un utilisateur, ajoute Sarah Bouchahoua. L’éducation reste prioritaire. Ainsi les plateformes devront également expliquer à l’auteur qui poste ces contenus illicites pourquoi son contenu a été retiré. Pour beaucoup d’internautes, la Toile est anonyme, ce qui peut créer un sentiment d’impunité. Mais ce n’est pas le cas, nous sommes dans un régime de pseudonymat, où tout comportement illicite peut être poursuivi par les autorités compétentes. » Dans les faits, l’impunité dont croient jouir certains haineux sur Internet n’est que relative. Si, après un signalement, une personne porte plainte contre un internaute, la police va demander une réquisition judiciaire à la plateforme ou au fournisseur d’accès et va ainsi pouvoir identifier et retrouver le fautif. Même si celui-ci se croit caché derrière un pseudo, même s’il utilise un VPN. Le problème de l’identité, et donc de l’âge des internautes, est surtout sensible concernant les mineurs. C’est un pan énorme du DSA, d’interdire la publicité ciblée auprès des mineurs, dans le but évident de les protéger. « Sur Snapchat, explique Sarah Bouchahoua, les utilisateurs ont l’obligation de déclarer leur date de naissance. La question de la vérification de l’âge est capitale, et est actuellement débattue dans plusieurs pays. Il est important et nécessaire, dans ce cas, de travailler d’un commun

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Des objectifs clairs : lutter contre les contenus illicites, la publicité ciblée pour les mineurs et la désinformation

accord avec l’ensemble des parties prenantes – gouvernements, associations, société civile et industrie – afin de trouver une solution fiable, globale, et protectrice de la vie privée de l’enfant. S’il est avéré que nous avons affaire à un mineur, les plateformes soumises au DSA ne pourront pas le cibler en matière publicitaire et ne pourront faire appel qu’à des critères objectifs tels que les que les données de localisation, d’âge et de sexe pour adapter nos communications, comme le veut le RGPD. Pour les majeurs, cela sera plus souple, mais celui-ci devra nous donner ou non son consentement. » On le voit bien, le problème n’est pas dans la manière dont les plateformes vont gérer le profilage de l’utilisateur, celui-ci étant bien encadré par le DSA, qui demande en plus la transparence sur les algorithmes qui servent à cibler les publicités ou les flux d’actualité, mais bien dans la détermination de l’âge de l’utilisateur. « La loi du 7 juillet 2023 a instauré une majorité numérique et impose aux fournisseurs de services de réseaux sociaux de vérifier l’âge des utilisateurs, ajoute Me Émilie de Vaucresson. Et nous attendons le référentiel des solutions techniques élaboré par l’Arcom et la CNIL. On entend parler d’exploiter la caméra du dispositif, capable de scanner les traits du visage pour déterminer un âge approximatif, en tout cas une tranche d’âge. » Cela aurait le bon sens de remettre le problème au

centre des débats, et surtout au milieu de tous les acteurs du numérique, pas seulement aux mains des plateformes. Il faudrait en effet que les fabricants de smartphones, tablettes ou ordinateurs, mais aussi les développeurs de systèmes d’exploitation et les fournisseurs d’accès, qui connaissent tous mieux leurs clients que les plateformes, car ils en possèdent les données bancaires, soient impliqués dans cette vérification de l’âge. C’est le centre du problème concernant la publicité destinée aux mineurs et la manipulation des internautes les plus exposés : nos enfants. Faire reposer tout cela sur une déclaration derrière son écran, et même sur la fourniture d’une preuve facilement falsifiable, ne sert à rien. Même le contrôle parental, s’il n’est pas activé au premier démarrage du smartphone puis non déconnectable ensuite, ne suffit pas à garantir aux plus jeunes d’éviter les contenus sensibles. Pour lutter contre la publicité aux mineurs, leur manipulation et même la pédopornographie qui empoisonne la Toile, il faudra aller plus loin, être capable de déterminer l’âge de l’internaute avant de lui donner accès aux incroyables possibilités d’Internet. Si on ne sait pas faire cela, le DSA n’aura servi à rien. Sauf peut-être à rassurer les parents qui n’ont pas envie d’assumer leurs responsabilités en mettant entre les mains de leur enfant un outil aux capacités aussi fabuleuses que dangereuses.

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L’enjeu pour la sécurité des plus jeunes n’est pas dans la transparence des plateformes, mais dans la vérification de l’âge des internautes

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Hors des sentiers battus

Les clients Defender vont pouvoir goûter à l’art de vivre selon la marque durant la coupe du monde de rugby, en passant du bon temps dans les maisons du même nom. Nous en avons eu un avant-goût au Pays basque lors des phases finales du top 14 français. Texte et photos C. Boulain

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L’idée des maisons de marque, pour Land Rover, des villas d’architecte reprenant les codes de la marque, ici Defender, avec des activités adaptées.

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Balade en sous-bois, visite d’ateliers, comme ici chez Goicoechea, ou expérience gustative et gastronomique au programme.

L’architecture, la gastronomie, le savoir-faire artisanal et, bien évidemment, l’aventure et cette liberté qu’offre l’évolution motorisée en tout-terrain, voilà le beau programme que nous avait concocté Defender, la nouvelle marque de Land Rover. Les connaisseurs le savent, les autres pas encore, mais l’emblématique firme britannique Land Rover a décidé de séparer ses gammes en trois branches : Discovery, plus orientée famille, Defender, qui rime avec aventure et luxe, et évidemment Range Rover, tout en haut de la gamme. Avec, pour expliquer ce repositionnement à ses clients, des maisons de marque éphémères, durant l’été et la coupe du monde de rugby dont Land Rover est partenaire depuis des années. Pour Range Rover, ce sera sur la Côte d’Azur. Pour Defender, c’était au Pays basque, à Anglet, juste avant l’été, lors des phases finales du championnat de France de rugby, le Top 14. Followed y était. Même s’il n’a plus rien de commun, techniquement en tout cas, avec le Defender original de 1948, un engin rustique mais attachant fait d’un aluminium dont l’Angleterre regorgeait après la guerre, le nouveau modèle cultive l’ADN de son ancêtre. Une ligne presque cubique, avec de bonnes épaules, mais aussi une forme de bonhomie joviale, quelle que soit sa carrosserie (il existe en trois et cinq portes, mais aussi en cinq et sept places). Et des capacités de franchissement qui en avaient fait le préféré des gentlemen-farmers du royaume britannique, comme des aventuriers de tout poil à travers le monde. Plus luxueux, plus confortable, le nouveau sait encore muer et crapahuter quand il le faut : nous l’avons vérifié du côté d’Espelette où l’on trouve des piments et des chemins peu carrossés. C’était l’une des activités proposées dans le programme Defender House, que quelques journalistes ont pu tester avant les clients invités. Quel plaisir d’aller jouer en sous-bois, dans ces chemins pierreux où il ne fait pas bon mettre une auto normale, comprenez trop basse, ce qui n’arrive pas en Defender quand on sélectionne la garde au sol la plus importante. Tout se fait depuis la console centrale, comme pour engager la gamme de vitesses courtes (à l’arrêt toutefois), ou l’un des programmes de conduite, tant qu’à faire le plus adapté à la pratique envisagée. Quand tout est bien réglé, il n’y a plus qu’à tourner le volant et profiter du paysage. Et ensuite, avec la même voiture, pousser un peu plus loin pour aller visiter les ateliers de poterie Goicoechea, à Ossès. Pour découvrir cette tradition familiale, où des

artisans façonnent des pots, des vases, des amphores ou des assiettes d’une argile rouge locale, prélevée dans la carrière familiale voisine, ou importée d’Italie pour sa déclinaison grise (ou blanche). Nous avons adoré les grands vases tubes de plus d’un mètre de haut, formés à la corde et à la main. Une corde épaisse est enroulée autour d’une structure mobile en bois, et c’est sur cette forme en corde que les artisans vont projeter des paquets d’argile pour composer le vase. Quand l’argile recouvre totalement la forme, il ne reste plus qu’à en lisser la surface et parfois la marquer pour lui donner des motifs, évidemment à la main. Puis vient le temps du séchage, durant lequel la corde à l’intérieur va être progressivement déroulée pour aider au séchage et à la solidification. Puis la cuisson et, éventuellement, la décoration. Si c’est émaillé, cela veut encore dire cuisson, dans des fours énormes. Un travail d’orfèvre dont on peut admirer le résultat dans la boutique attenante aux ateliers, immense elle aussi. Si vous avez un Defender 130, il suffit de rabattre la troisième rangée de sièges, dans le coffre, pour y loger deux ou trois de ces vases. Nous avions une version courte : dommage. Il fut ensuite temps pour nous de « rentrer à la maison », une sublime bâtisse presque posée sur la plage d’Anglet, à la fois vaste et intimiste, design et sobre, dans laquelle il sera possible plus tard dans la semaine de suivre les matchs des demi-finales sur un grand écran. En attendant, nous avions rendez-vous avec Philippe Magrez, fils du fondateur de l’empire viticole du même nom, pour non seulement une dégustation de vins, mais surtout un atelier de composition. L’idée est de goûter séparément les cépages composant l’iconique Pape Clément, un grand cru de Pessac-Léognan, puis d’en faire des assemblages afin de se faire son vin à soi. Une interprétation personnelle sur la base d’excellents cabernet et merlot qui n’a malgré tout rien à voir avec l’original, le Pape Clément 2018 qui accompagna le dîner du chef Mathieu Moity. Tout cela dans la maison, mieux qu’à la maison. Une belle expérience qui se terminait sur l’eau, dans des lodges flottants, sur le lac privé du château de Brindos, à Anglet. Des chambres cinq étoiles, d’une surface allant de 30 à 49 m2 sans compter les terrasses, que l’on rejoint dans des embarcations électriques et en bois, dans un esprit très durable pour passer une nuit paisible, juste bercé par le léger clapot du lac. Dans un silence de cathédrale. Si vous avez l’occasion d’expérimenter l’art de vivre façon Defender, n’hésitez pas un instant : cela vaut véritablement le détour.

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COMME UN CHEF

D’ORCHESTRE

Aux manettes du Manoir de la Régate depuis 2017, le jeune chef Mathieu Pérou a métamorphosé la guinguette familiale pour en faire une adresse incontournable de Nantes, surtout depuis 2021 et l’obtention des étoiles rouge et verte. Rencontre avec un cuisinier raisonné.

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Texte F. Montfort, photos F. Montfort et P. Stefanaggi

C’est au nord de Nantes, sur une rive de l’Erdre, quelques kilomètres seulement avant qu’elle ne vienne se jeter dans la Loire, que se trouve le Manoir de la Régate. Pour les plus anciens, c’était une belle guinguette, un restaurant familial où il faisait bon déjeuner avant d’aller se promener le long de l’eau calme. Cela a bien changé. Ou plutôt, changé en bien. La rivière coule toujours tranquillement et la terrasse du restaurant demeure l’une des plus paisibles du coin. Mais depuis que Mathieu Pérou et sa sœur Anne-Charlotte ont repris l’établissement de leurs parents, le restaurant s’est mué en papillon étoilé, décoré d’un macaron rouge et d’un autre vert. Des distinctions que le jeune chef à peine trentenaire a accueillies avec autant de plaisir que de surprise en 2021, et qu’il mérite bien. Nous sommes allés à sa rencontre lors d’un petit tour en Bretagne sud.

Entretien

Vous avez un étonnant parcours, qui vous a amené du lycée Nicolas Appert d’Orvault à l’Australie, puis à San Francisco et sur les bords de l’Erdre. Pourquoi ?

Cela peut paraître étrange, mais tout est logique. C’est pour m’occuper, et sans doute garder un œil sur moi, que mon père m’a accueilli en cuisine très tôt, je devais avoir 5 ou 6 ans. Il avait repris avec mon parrain ce restaurant, le Manoir de la Régate, quelques années auparavant, et plutôt que de jouer au foot dans les couloirs à l’étage, je restais en cuisine. J’adorais quand mon père annonçait un bon et que toute la brigade répondait à l’unisson : « Oui chef. » Du coup, j’y ai pas mal traîné. Et c’était bien car je n’aimais pas trop l’école. Donc j’ai logiquement suivi la voie normale, bac professionnel, puis BTS cuisine. Avec des gens formidables, dont Monsieur Fourcadet, qui m’a aidé à présenter des concours, comme les championnats de

France junior, mention dessert à l’assiette. Je ne sais pas si j’aurais fait le même parcours sans lui. Si bien qu’ensuite, je pars en stage chez les frères Ibarboure, en pâtisserie. J’y suis resté une saison complète, même si c’était parfois compliqué tant ces deux-là nous mettaient une pression de dingue. Au sortir de l’école, vous n’êtes pas préparé à ça, la marche est trop haute.

En pâtisserie, pas en cuisine ? Ce n’est pourtant pas le même métier. En fait si. Je sais que beaucoup de cuisiniers pensent le contraire, mais pour moi c’est la même chose dans la cuisine moderne, où la précision est aussi très importante. Après, je distingue la pâtisserie à l’assiette et en boutique. Au restaurant, c’est un dessert éphémère, où l’on peut davantage jouer sur les textures et les températures, du chaud avec du froid, des choses fragiles ou pas. C’est vraiment comme la grande cuisine pour moi.

Comment vous retrouvez-vous chez Tetsuya Wakuda, dans le meilleur restaurant d’Australie ?

Après ma saison chez les frères Ibarboure, je suis parti travailler pour Thierry Drapeau [deux étoiles en Vendée, NDLR]. J’y ai appris beaucoup, mais là encore à la dure, avec une discipline incroyable en cuisine où, parce que nous étions une petite brigade, il fallait savoir tout faire. Et sous pression, car nous avons eu en même temps le chef en finale du MOF [Meilleur Ouvrier de France, NDLR], et le second en finale du Bocuse d’Or et du championnat de France des chefs. Il fallait quand même délivrer, c’était intense, mais tellement formateur. J’y suis resté trois ans, mais à la fin j’avais besoin d’air, j’avais tellement ramassé chez Drapeau que je suis parti avec des copains en trip en Australie. Mais je suis piqué, je ne pouvais pas ne rien faire. J’ai tapé « meilleur restaurant d’Australie » sur Google

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À gauche, l’entrée du Manoir, avec les différentes distinctions récemment reçues, et une des salles du restaurant.

Ci-dessous, le chef à la cueillette, comme plusieurs fois par semaine, dans le potager voisin où fruits et légumes poussent aussi très bien.

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« Les étoiles, la rouge et la verte, je ne m’y attendais pas. Bien sûr, j’en avais rêvé, mais rien de spécial n’avait été fait pour les obtenir »

Le chef et son second, Anthony Guyon, au passe pendant le service. À droite, des amuse-bouches et l’entrée de tomate burrata, comme une tartelette dont la pâte est faite d’une eau de tomate solidifiée.

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art de vivre
« Autour de Nantes, je trouve presque tout ce dont j’ai besoin pour ma cuisine. Sauf peut-être, parfois, pour l’épicerie »

et celui de Tetsuya est sorti. Thierry Drapeau, très gentiment, m’a fait une lettre de recommandation et j’y suis allé. Je suis resté trois ans, une période enrichissante encore, à travailler avec des Japonais et des Coréens, à apprendre autre chose. J’aurais sans doute pu y rester plus longtemps, mais en 2017 mon père me demande de revenir en France, pour reprendre le Manoir, qui ne va pas très bien. C’est un beau bateau, mais il coule. Je ne me sens pas totalement capable de reprendre un restaurant, et c’est comme cela que je pars six mois en Californie, recommandé par Tetsuya auprès de Corey Lee, trois étoiles à San Francisco. Six mois pour voir tous les aspects d’un grand restaurant, c’était génial. Enfin, je reviens à Nantes où j’ai grandi, pour reprendre le restaurant de mon père et de mon parrain.

C’est en 2017, et vous devenez étoilé dès 2021. Comment avez-vous tout changé ?

Alors ça ne s’est pas fait simplement, et surtout pas tout seul. Il fallait reformer une équipe, recruter des personnes motivées et impliquées. Il y avait des défis humains et financiers à relever, alors que je n’étais qu’un jeune chef. Je devais devenir un entrepreneur, orchestrer toute une nouvelle équipe. Mon meilleur ami, Anthony Guyon, mon second aujourd’hui, que j’avais rencontré chez Drapeau, est arrivé tout de suite. Puis notre maître d’hôtel. Mais les brèches à colmater étaient vraiment grosses et peu de gens pariaient sur notre succès. J’ai encore une lettre de la banque qui n’y croyait pas. J’ai demandé à ma sœur, qui travaillait dans l’étoilé de Cyril Lignac, de venir nous aider, ce qu’elle a fait dès qu’elle a pu, en 2019. Nous sommes associés sur le restaurant. Et de fil en aiguille, malgré le Covid en 2020, nous avons reçu une étoile rouge et une étoile verte en février 2021, en

même temps que le prix du meilleur service. Une sacrée fierté, car il n’y a eu que deux prix comme celui-ci en 2021, alors qu’une trentaine de restaurants ont reçu une étoile. Même si on travaille pour cela, on ne s’y attendait pas. Ce sont des accélérateurs pour notre business, du jour au lendemain tout est plus simple pour recruter, ce qui est très compliqué dans la restauration, mais aussi vis-à-vis des fournisseurs ou des banques. Depuis, je vois des réservations plusieurs mois à l’avance, ça nous motive évidemment.

Vous avez eu en même temps l’étoile rouge et la verte. Que récompense la seconde, et comment l’avez vous obtenue ? Pour ces deux étoiles, ça a été une énorme et belle surprise. Comme je vous l’ai dit, nous n’avons rien fait de spécial pour les avoir. Je pense vraiment, d’ailleurs, que s’il y avait un cahier des charges très précis, comme une charte à respecter, cela uniformiserait les propositions et personne n’aurait à y gagner. Pour notre part, je suppose que ma quête de producteurs locaux, autour de nous, notre quasi-autonomie en légumes grâce à notre grand potager voisin, où tout pousse bien grâce au fumier de cheval que l’école vétérinaire nous donne toutes les semaines, le fait que je ne travaille que des viandes locales et des poissons d’eau douce, de l’Erdre, de la Loire et du lac de Grand-Lieu [à 40 kilomètres au sud, NDLR], a joué en notre faveur. Je suis petit fils d’agriculteur et fils de restaurateur, j’ai joué au foot avec tous mes voisins ou avec leurs enfants, dont aujourd’hui certains travaillent le pigeon, le lapin ou produisent des beurres ou des crèmes incroyables, avec le lait des éleveurs du coin. Quand vous venez au Manoir, vous venez manger chez moi. C’est à moi de vous faire découvrir tout ça. Disons que c’est comme ça que je vois l’étoile verte...

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35 ans, ça se fête

La marque horlogère française Herbelin n’arrête pas de se réinventer depuis trois ans. Après une nouvelle identité visuelle (et un nouveau nom, sans prénom), la société jurassienne a ouvert un showroom à Paris pour y mettre en valeur ses deux dernières nouveautés, sorties pour célébrer les 35 ans de l’iconique gamme Newport. Texte et photos F. Montfort

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C’est en plein Saint-Germain-des-Prés, à quelques pas des illustres cafés de Flore et des Deux Magots, que le showroom Herbelin a ouvert ses portes en fin d’année dernière. C’était pour fêter les 75 ans de la maison. Pour cette marque horlogère qui a toujours vendu la majorité de ses montres dans des boutiques physiques, plus que sur Internet, même si ce canal de diffusion commence à peser dans le compte d’exploitation, avoir une boutique en nom propre, en plein Paris, était un passage obligatoire. Surtout dans ce quartier, à quelques mois des jeux Olympiques de Paris 2024. Et surtout que depuis trois ans, avec la nouvelle identité visuelle, l’abandon du prénom Michel dans le nom, et la multiplication des séries limitées plus exclusives comme la Newport carbone et titane développée avec le skieur-navigateur Aurélien Ducroz, Herbelin cherche à monter en gamme tout en capitalisant sur ses acquis. Il faut dire que la marque de Charquemont, dans le Doubs, n’en manque pas vu qu’elle a fêté l’année dernière ses 75 ans, ce qui n’est pas rien dans l’horlogerie. L’occasion pour la nouvelle direction, composée entre autres des petits-enfants du fondateur, après les nombreux changements opérés côté marketing (nom, identité) et vente (showroom), de dévoiler deux nouveaux garde-temps masculins de l’iconique série Newport qui fête cette année ses 35 printemps. Évidemment, ces deux montres sont présentes dans la boutique parisienne. Un chrono bleu, acier et or, et une montre maréographe, tous deux animés par des mouvements suisses. Bon anniversaire, Herbelin.

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Deux éditions spéciales 35e anniversaire Newport Chrono

Pour cette édition limitée à 350 pièces, Mathieu Herbelin, petit-fils du fondateur, aujourd’hui associé et directeur de la création de la marque, a voulu moderniser les traits de ce modèle initialement sorti en 1988. Avec ici une boîte de 42 mm de diamètre bicolore, acier et acier PVD or jaune, lunette en acier brossé et verre saphir en relief. Étanche à 100 m, elle accueille un mouvement suisse Sellita SW510 à remontage automatique proposant 62 heures de réserve de marche. L’ensemble est monté sur un cuir de croco bleu et vendu 2 799 €

Newport

Maréographe

Ici, pas de chrono, mais la fonction maréographe qui donne l’heure et le niveau des marées en fonction des mouvements de la Lune.

L’aiguille des marées, terminée par une ancre rouge, fait une révolution toutes les 12 heures et 25 minutes et doit être réglée selon la table des marées.

Une montre idéale pour partir en vacances l’été, à la mer tant qu’à faire. La boîte de cette Newport acier fait 43 mm de diamètre et s’associe à un bracelet textile technique type cordage sur boucle déployante. Le mouvement suisse de la marque Ronda est à quartz et l’étanchéité atteint 100 m.

Prix conseillé : 679 €

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Un piano complètement marteau(x)

Avec Franck Bacquet, issu de la « tech », et plus précisément du monde des plug-ins audio, Raphaël Soudre a monté la start-up Alpange. Acousticiens, ébénistes, codeurs et autres mécatroniciens se sont depuis unis pour donner vie (en France) à ce piano pas comme les autres. Texte A. Bloch, photos DR et Vals

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Des doux dingues qui veulent réinventer la roue, on en rencontre souvent dans l’automobile de luxe ou la haute horlogerie. Mais on en croise aussi dans la musique. Raphaël Soudre, cofondateur des pianos Alpange, est de ceux-là. Le marché du piano, c’est un peu tout ou rien. Ou disons, comme pour les touches d’un clavier, noir ou blanc. D’un côté du spectre, des facteurs traditionnels (Steinway, Bösendorfer, Fazioli...) : « Des acteurs historiques, que j’admire et qu’on ne remplacera évidemment jamais, mais dont la place est plutôt dans les salles de concert », estime Raphaël. De l’autre, des fabricants (essentiellement japonais) de pianos numériques (Yamaha, Casio, Roland, Korg...) : « Des instruments qui font le taf mais qui, en termes de désirabilité et de plaisir de jeu, ne sont pas toujours foufous », ajoute le même. Le piano Alpange est un peu à la croisée des deux mondes. Car les touches actionnent bien des marteaux, mais ces derniers ne frappent aucune corde : ils voltigent dans le vide avant de buter sur une pièce de feutrine. Ce déplacement d’un mécanisme, nombre de pianos numériques ne font que le simuler (avec des touches lestées). Ici, non seulement il se produit « pour de vrai », mais c’est la vitesse de déplacement des têtes de marteaux qui est mesurée (en plusieurs points) par autant de capteurs qu’il y a de touches (soit quatre-vingt-huit).

Ces signaux, traductions de l’intention du pianiste, sont interprétés en temps réel par des processeurs, et s’échappent du piano sous forme de son, par le biais de quatorze diffuseurs acoustiques. Mais aussi sous forme de vibrations, au travers de quatre diffuseurs vibratoires solidaires du clavier, « pour retrouver la sensation haptique si particulière d’un vrai piano ». En outre, là où un clavier numérique de milieu de gamme peut restituer 128 niveaux de vélocité, autrement dit 128 valeurs d’enfoncement de touche (souvent à partir d’une demi-douzaine seulement de « vrais » échantillons sonores), Alpange revendique une palette de nuances ahurissante de 16 000 niveaux ! Ce que Raphaël tempère illico : « Un pianiste concertiste

professionnel a au maximum 20 niveaux de nuance dans les doigts. L’essentiel se passe ailleurs, notamment dans la manière dont le timbre évolue en fonction de la nuance... » On y reviendra. Toujours est-il que l’ensemble cohabite dans une structure en peuplier : « C’est un bois qui se travaille bien, tout en ayant des propriétés mécaniques intéressantes, notamment pour éviter les problèmes de phases. » Pour faire simple, ces déphasages, qu’il convient donc de limiter au maximum, se traduisent par un frottement entre ondes de longueurs différentes, pouvant entraîner, par exemple, des résonances parasites (voire une annulation mutuelle de deux signaux audio). Cette structure est revêtue d’une peau constellée de microperforations, qui est ici en noyer, mais existe aussi en érable ou en frêne : « Ensuite, on a la capacité de réaliser des modèles complètement personnalisés. On peut utiliser des cuirs, des laques, et on étudie aussi des choses comme des feuilles de pierre reconstituée pour les façades... » Il y a plusieurs raisons au choix du design : « Dans l’histoire du piano, si on remonte au clavecin, voire au clavicorde, il y avait beaucoup de soin apporté à l’ébénisterie, à la marqueterie. Ensuite, ça s’est complètement lissé. On voulait sortir de ces plaques noires qu’on voit depuis trois cents ans, avec un instrument qu’on a du mal à dater. » Un choix esthétique, mais pas seulement : « On sait bien que, si l’instrument est beau, il va être placé dans un endroit de choix dans un intérieur. Par conséquent, on en jouera beaucoup plus que s’il est sous l’escalier dans la cave. » Du genre épuré, « à la Apple » diraient certains, le piano comporte en tout et pour tout trois boutons. Au début de l’aventure, Raphaël a embarqué Franck Bacquet : « Il avait deux boîtes dans la tech, dont une qui faisait des plug-ins devenus mythiques pour tous ceux qui ont fait de la musique électronique au début des années 2000. Ce sont les meilleurs “devs” audio de la planète. On s’est tellement bien entendus qu’on a décidé de travailler ensemble. » Il a aussi contacté Stephen Paulello, l’un des tout derniers facteurs de pianos indépendants au monde, occasionnant un net choc des cultures : « On a failli raccrocher dans

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Le piano comporte de vrais marteaux... mais qui tapent dans le vide. Des capteurs et des processeurs permettent de reconstituer en temps réel le son qu’ils auraient produit en frappant une corde.

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Plus le piano est beau, plus il sera exposé dans un endroit visible et accessible. Pas faux.

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la minute. Ça partait mal, mais finalement on a parlé deux heures au téléphone, et il nous a accompagnés. »

C’est ainsi que se sont retrouvés à cohabiter dans la même pièce, et à phosphorer de concert, acousticiens, ébénistes techniques, codeurs, mécatroniciens... « Nous sommes partis d’une feuille blanche, un peu ignorants des difficultés. C’est comme escalader l’Everest en tongs, quand on est à Paris c’est cool, quand on prend l’avion, ça l’est un peu moins, et en arrivant au camp de base... »

Finalement, un premier prototype est assemblé en 2020, puis soumis à une palanquée de pianistes professionnels : « Chez Porsche, quand ils sortent une nouvelle voiture, ils la font tester sur circuit par des pilotes, alors on a fait pareil. » Remontent alors des attentes totalement contradictoires, qui auraient été parfaitement inconciliables avec un piano traditionnel. « Par exemple, on a rencontré Vardan Mamikonian, qui voulait un son très brillant, flamboyant, avec beaucoup de timbre. Puis, la même semaine, André Manoukian. Sur ses pianos acoustiques, il fait surpiquer la tête de marteau pour que ce soit quasiment du coton qui vienne frapper les cordes, et il voulait au contraire un son complètement soft. » Alpange a pu résoudre ce qui ressemblait fort à une quadrature du cercle. Car, par le biais d’une application, on peut influer sur les paramètres du piano en faisant se déplacer, du bout du doigt, sur l’écran de sa tablette, un point dans une grille. Curseur à droite toute, c’est Mamikonian ; à fond à gauche, c’est Manoukian. « On pourrait dire que c’est une échelle qui va du mat au brillant, sauf que ça laisserait penser que c’est un simple égaliseur. Alors qu’en fait, on modifie vraiment [virtuellement] la dureté de la tête de marteau. »

L’autre axe, l’ordonnée, on influe sur d’autres paramètres, par exemple, on commence par augmenter ce que l’on appelle joliment les résonances par sympathie : dans un piano traditionnel, selon les fréquences auxquelles vibrent les cordes jouées par le pianiste, d’autres cordes (ou segments de cordes) entrent également en vibration, ce qui pourrait être un bruit parasite mais fait en fait tout le sel d’une harmonie. Si on déplace le point encore plus vers le haut, « on augmente le bruit des mécaniques, parce qu’il y a des courants musicaux, je pense à Nils Frahm par exemple, qui recherchent ce

son-là ». Et quand on arrive tout en haut, « on désaccorde même légèrement le piano ». Autre fonctionnalité, l’enregistrement à l’infini. Absolument toutes les notes jouées sur un piano Alpange sont conservées en mémoire « dans le cloud », comme dirait l’autre. Le volume de données que cela représente varie selon le format, le taux de compression, etc., mais il est de l’ordre de 200 Mo par heure de musique. « Cette fonctionnalité-là, elle est utile aussi bien pour les compositeurs, pour ne pas perdre une idée, que pour les parents, qui peuvent conserver la première fois où leur enfant a joué son menuet sans se tromper, ou encore les interprètes, puisqu’on dit souvent qu’il faut s’écouter à trois mètres du piano pour améliorer ses intentions de jeu. » Dès qu’on est content d’une trouvaille, il suffit de presser l’un des trois boutons du piano pour recevoir sur son smartphone la dernière séquence jouée et pouvoir ainsi la partager. Fort bien, mais comment ça marche ? « Il y a des mémoires d’inventions qui sont toujours en cours, donc je ne peux pas tout raconter, mais on a une forme d’intelligence qui détecte comment, musicalement, les choses se séparent. Le plus simple, évidemment, c’est de détecter les blancs, mais on peut aussi repérer des ruptures rythmiques ou harmoniques. » L’idée serait d’ajouter une fonctionnalité « live », pour pouvoir écouter chez soi un morceau joué (voire chanté, puisqu’un micro est couplé) à l’autre bout du monde, voire, pourquoi pas, faire des quatre mains intercontinentaux.

Le piano est fabriqué à Nantes (Loire-Atlantique), à partir de bois qui, à 95 %, a poussé puis été transformé en France. De cette manufacture est sorti un piano en 2021, puis six en 2022. Fin 2023, ce sera quatre-vingt, « mais aujourd’hui, on a un écosystème qui nous permet d’en fabriquer mille par an ». Alpange se définissant comme « une start-up française aux ambitions internationales », le premier exemplaire est parti en Asie, tandis que les deux suivants ont été livrés simultanément en France et aux États-Unis. Là où se trouvent d’ailleurs les deux showrooms de la marque à ce jour : un appartement dans le Triangle d’Or parisien et un loft à Brooklyn. Deux quartiers où se concentrent effectivement, il faut bien le dire, certains de ceux que son prix refroidira le moins : 39 000 €.

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Quand responsabilité veut vraiment dire quelque chose

Pour qu’un discours prenne, il faut qu’il soit adapté à son auditoire. Pour faire simple, il faut parler des bonnes choses aux bonnes personnes. De la bonne manière et si possible au bon moment. C’est ce que la marque horlogère Suisse Oris essaie de faire dans son partenariat avec la Ligue de football professionnel française. « Nous sommes, depuis des années déjà, très engagés dans une démarche durable, de développement et de préservation de la nature, en soutenant des projets et des fondations comme le Project Rescue Ocean de Benoit Schumann, explique Vincent Coquet, directeur exécutif France d’Oris. Nous voulions aller plus loin, porter ces valeurs au plus grand nombre, mais aussi en soutenir d’autres que nous partageons, comme le respect et l’inclusion. » Ce sont sans doute là les raisons de ce partenariat, quand la majorité des marques de montres de luxe nouent des liens avec des ambassadeurs dans des sports de niche ou carrément élitistes, qui, il faut bien l’avouer, ne parlent pas au plus grand nombre. Car le football est le sport le plus populaire et le plus pratiqué dans le monde, avec près de quatre milliards de fans sur la planète et des centaines de millions de pratiquants, toutes origines, cultures et religions confondues. Surtout, le football parle à toutes les classes sociales et, surtout depuis l’éclosion des championnats féminins, à tous les sexes. Et en s’adressant aux stars de demain, directement dans les centres de formation des clubs professionnels, la chance de toucher des millions de jeunes, une population jusque-là pas toujours sensible à ces causes, est bien plus importante. « Parmi

RSE, les trois lettres que l’on entend partout, tout le temps. Si elles semblent parfois dénuées de sens, quand la responsabilité sociale des entreprises ressemble juste à un beau coup marketing, il arrive aussi qu’elles résonnent intelligemment auprès des bonnes personnes. Comme dans le partenariat entre la Ligue de football professionnel et la marque horlogère Oris. Un cas d’école.

Texte S. Malaut, photos DR

les nombreuses initiatives du projet, il y a des cours de sensibilisation à la préservation de la nature et des océans dans les formations délivrées aux joueurs dans les centres de formation des clubs. Imaginez qu’en sen-

Sensibiliser les futures stars du foot professionnel, dans les centres de formation, pour toucher des millions de jeunes

sibilisant une future star du foot, en lui inculquant ces valeurs dès son adolescence, elle pourra influencer des millions de jeunes dans les années à venir. Nous avons organisé avec certains clubs des opérations de ramassage de déchets sur les plages, pour leur montrer à quel point nous devons protéger notre environnement. Il est évident que si demain, c’est un Mbappé, un Benzema

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ou un Thuram qui vient à Montpellier ramasser les déchets, cela aura un impact énorme sur des millions de jeunes pour qui la préservation de la biodiversité n’est pas encore une véritable préoccupation. Nous cherchions un partenariat responsable, pas juste à mettre notre nom sur un système chronométrique. Or il se trouve que la LFP, qui gère donc les clubs professionnels de ligue 1 et 2, adhère aussi depuis juillet 2022 au programme des Nations Unis de dix-sept objectifs pour transformer notre monde. Comme Oris. En fait il était assez naturel de travailler ensemble », ajoute Vincent Coquet. Dix-sept objectifs qui traitent aussi bien de la pauvreté, de la santé, de l’éducation, de l’égalité des sexes, de l’accès à l’eau et à l’énergie ou du développement durable, et qu’il convient de se fixer quand on aborde la responsabilité sociale des entreprises. La LFP, qui fut la première ligue en France à réellement se préoccuper de sa responsabilité sociale auprès de ses adhérents, mène plus de deux mille actions par an. De plus, elle rédige un rapport annuel complet, depuis sept ans, baptisé « Jouons la collectif », qui contient beaucoup de chiffres et de données à partager. Pour mieux cibler les actions à venir, et la manière de les mener. Quand on parle de comment et à qui parler, cela tombe bien. Ces actions sont le fruit d’un investissement de l’ensemble de l’écosystème du football professionnel français. 100 % des trente-six clubs ont ainsi mobilisé leurs joueurs professionnels pour leurs

opérations RSE en 2022. Un engagement exceptionnel qui a bénéficié à plus d’un million de personnes sur des thématiques majeures que sont l’écologie, la lutte contre les discriminations, la protection de l’enfance, l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, l’intégration et le lien social, l’éducation et la citoyenneté. « Nous étions très impliqués dans la préservation

de la nature, mais être impliqués dans ces actions plus sociétales qu’environnementales nous va aussi très bien. Nous sommes complémentaires avec la LFP, c’est un partenariat qui a vraiment du sens. Un peu comme ce que nous faisons aux États-Unis avec les Yankees de New York en base-ball, ou en Angleterre avec le cricket », explique encore Vincent Coquet. Avec cette volonté de partager des valeurs et des initiatives avec le maximum de personnes, de la bonne manière et au bon moment.

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La responsabilité sociale des entreprises concerne aussi bien l’écologie que l’intégration ou la lutte contre la discrimination

La vie d’un golfeur pro

Ancien champion d’Europe amateur, le Français

Benjamin Hébert boucle sa quinzième saison pro. Lui qui a été top 20 européen, top 100 mondial, et qui a gagné plus de cinq millions d’euros en tournois, revient sur son parcours. Instructif et inspirant.

Texte C. Boulain, photos St Laurent Golf Team

Il faut toujours bien ranger ses chaussures. À la maison comme à l’hôtel. Surtout à l’hôtel d’ailleurs, où on n’est rarement aussi à l’aise que chez soi. Benjamin Hébert le sait depuis qu’en trébuchant sur l’une d’elles il s’est fracassé le poignet contre le mur d’un hôtel. Scaphoïde cassé, saison 2022 mal entamée, il rêvait sans doute mieux pour sa quatorzième année de golfeur professionnel. Il avait débuté une belle dynamique en 2017, confirmée en 2018 et, évidemment en 2019 où il termine seizième de la Race to Dubaï du circuit DP World Tour, avec 1,8 million d’euros de gains sur la saison. Puis il y eut 2020, année très perturbée par le Covid, et 2021, pour se remettre dans le bon sens. Mais pour sa huitième saison de suite dans la première division européenne, le fameux DP World Tour, l’accident de chaussure et des soucis personnels lui empoisonnent la vie, dans un sport où la tête et les jambes doivent toujours aller dans le même sens. Dans le golf professionnel, l’à-peu-près

n’existe pas, ou en tout cas ne paie pas. Si bien qu’en 2023, c’est en seconde division européenne, sur le Challenge Tour, que Benjamin grossit les lignes des classements des tournois, qu’il joue entre les Émirats en hiver, l’Europe du printemps à l’automne, puis du côté de l’Afrique du Sud en fin d’année. On appelle cela une Europe élargie. Avec pour objectif avoué de remonter sur le DP World l’an prochain et compléter sa belle carrière pro, entamée en 2009 après avoir été numéro 5 mondial chez les amateurs. Pour cela Benjamin connaît les rouages des différents circuits professionnels, les conditions pour remonter et les différentes passerelles possibles. Il nous les a expliqués.

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« Tous les ans, il faut gagner sa place sur le circuit pro pour s’inscrire aux bons tournois »
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Tu as commencé ta carrière pro en 2009. Comment en es-tu arrivé là ?

J’ai commencé le golf par hasard. J’habitais à Brive, j’étais très foot et tennis. Mais suite à un problème au talon, j’ai dû arrêter le foot. À un moment où mon père s’est mis au golf ; je l’ai suivi et ça m’a plu. Je devais avoir une dizaine d’années. À 14 ans, mes parents, enseignants en sport, avaient demandé leur mutation et toute la famille est partie en Polynésie, à Tahiti. La première année, j’ai découvert les sports liés à l’océan, mettant le golf entre parenthèses. Puis je me suis fait un bon groupe de potes au club et m’y suis remis régulièrement, de 15 à 18 ans. J’avais un bon niveau, mais à l’autre bout du monde. Pas l’idéal pour se faire repérer par la fédération.

C’est à ce moment que tu te vois golfeur professionnel ?

À mon retour en France, oui. Mes parents avaient un contrat de quatre ans, donc nous devions rentrer juste après mon bac. Je voulais profiter à fond de ma dernière année à Tahiti et j’aurais aimé qu’ils me laissent un peu tranquille. Eux m’avaient dit : « Si tu as ton bac, on te laissera deux années tranquille après. » Même si ça n’a pas été une motivation, je l’ai eu et les ai mis devant le fait accompli en rentrant en métropole. Je me suis mis à fond au golf.

Quel a été ton parcours amateur ?

Il n’y a pas de secret, il faut se structurer pour réussir. Personne ne performe tout de suite, tout seul. Quand tu débutes, tu peux choisir de partir aux États-Unis, et intégrer une fac pour quatre ans. Si tu as un bon niveau de golf et scolaire, tu rentres dans l’équipe de golf et tu bénéficies d’une bourse. Beaucoup de joueurs français l’ont fait, comme Victor Dubuisson, Antoine Rozner, ou même Céline Boutier. À la fin, tu sors avec un diplôme et un très bon niveau de jeu. Mais si tu ne t’organises pas, tu joues beaucoup mais tu ne progresses pas autant. Il y a un coach pour beaucoup de joueurs. Tu peux aussi passer par un cursus en France, tu te fais repérer par

la fédération vers 14 ans, puis sport études et le pôle France. Je n’ai choisi aucune de ces voies. J’ai intégré une structure privée au golf de Moliets. Je n’avais plus qu’à penser golf.

Tu es amateur de 2005 à 2008, avec une place de cinquième mondial à la fin. Comment passes-tu pro ?

Passer pro n’est pas compliqué, jouer l’est davantage. Pour devenir pro, tu n’as qu’à envoyer un courrier à la fédération pour signifier que tu résilies ton statut d’amateur pour passer pro. Et tu l’es. Après, il faut inté-

Et pour toi, cela s’est soldé par quoi ?

Un truc fou. Quand je fais les qualifications, fin 2008, je suis cinquième mondial amateur, je joue le tournoi de qualification à la maison à Moliets, sur un parcours que je connais, et je me loupe. Je me retrouve avec une carte sur le Alps Tour. Une déception. Mais comme je suis en équipe de France, je bénéficie d’invitations ponctuelles pour aller faire des tournois du DP World. À ma première invitation, je finis troisième, ce qui me donne encore plus d’invitations. Et fin 2009, je repasse par les qualifications et j’obtiens ma carte pour la première division : j’ai réussi.

Dès ta seconde saison pro, en 2010, tu joues en première division. Et depuis ?

grer un circuit, sachant que pour simplifier tu as deux divisions un peu partout, et des circuits satellites. En Europe, la première c’est le DP World, la seconde c’est le Challenge, puis tu as des divisions en dessous avec le Alps Tour, le Nordic et d’autres. Pareil aux États-Unis (PGA, Korn Ferry, etc.) et en Asie. Pour y jouer, il faut être qualifié !

Comment cela se passe-t-il ?

Il faut s’inscrire aux qualifications en fin d’année, qui se passent en trois étapes. Avec, à chaque fois, des centaines de joueurs en quête de places, dont des golfeurs qui descendent de division et qui veulent remonter. Je pense qu’il y a, pour le circuit européen, plus de 1 000 golfeurs tous les ans qui tentent les qualifications. En fonction de ton résultat sur ces compétitions, que tu finisses dans les 25 meilleurs, dans les 70 ou après, tu obtiens une carte pour jouer sur un des tours. Et franchement, les tours satellites, les troisièmes divisions, mieux vaut les éviter. Tu paies beaucoup pour aller jouer et tu ne gagnes pas grand-chose.

Je suis redescendu pour la saison 2011, ce qui n’était pas le plan évidemment. Je suis remonté en 2012 sur le DP World avec trois victoires en tournoi, mais suis encore descendu sur le Challenge en 2013 et 2014. Il faut comprendre que tous les ans, seuls les 110 premiers du DP World conservent leur carte, les autres redescendent et repassent les qualifications [ce sont les 80 premiers qui redescendent dans le Challenge, NDLR]. C’est tout le temps remis en question, tous les ans. Pour ma part, à partir de 2015, je suis resté en première division pendant huit ans de suite, jusqu’à 2023...

Tu as fait des saisons exceptionnelles, en 2018 et 2019. Penses-tu pouvoir recommencer ?

C’est le projet. Après 2016, j’avais mis des choses en place, une structure pour m’accompagner, et ça a payé les trois années suivantes. Après, l’année Covid a vraiment été étrange, pas que pour moi. Puis des problèmes personnels et cette fracture du poignet m’ont pollué les deux saisons suivantes. Là, même si je suis sur le Challenge, je sens que ça revient. Je me donne deux saisons pour voir si je réussis à tout remettre en place. Quand tu as goûté à la première division et à des championnats du monde, tu ne peux pas rester en deuxième division.

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Entretien
« Soit tu conserves ta place, soit tu repasses par les qualifications »

Le Grand Charles

Il y a des jours où l’on se sent tout petit. Des lieux aussi. Comme aujourd’hui à Marcoussis, au Centre national du rugby, là où l’équipe de France prépare « sa » coupe du monde. Dans quelques jours, notre équipe débutera la compétition face aux Kiwis néozélandais, un match d’ouverture très attendu entre deux des quatre favoris pour le titre. Et là, nous attendons Charles Ollivon, l’ancien capitaine devenu lieutenant, l’un des cadres du quinze français avec les Antoine Dupont, Grégory Alldritt (Followed 32) et Romain Ntamack (Followed 39, mais blessé), pour une interview et quelques photos. Les joueurs défilent les uns après les autres, laissant croire un moment que le mètre quatre-vingt-dix est la norme par ici. Puis arrive le numéro 7, celui que tout le monde appelle Le Grand Charles. On devine pourquoi. À deux centimètres près, il atteignait deux mètres. Pour cent quatorze kilos d’os et de muscles, cela donne un beau bébé en troisième ligne. Impressionnant, même s’il nous accueille avec un grand sourire et l’accent chantant de son Pays basque natal. Malgré ses deux blessures graves, ce trentenaire affiche déjà trente-cinq sélections et treize essais en bleu. Soit soixante-cinq points à lui tout seul. Lui qui fait aussi le bonheur du RC Toulon avec quatre-vint-quinze matchs pour soixante-dix points en club, et une Challenge Cup remportée en mai dernier face aux Glasgow Warriors, n’impressionne pas que par son gabarit. Il est posé, calme et patient, possède ce charisme qui en a fait un excellent capitaine, le premier de l’ère Fabien Galthié, puis un excellent lieutenant pour Antoine Dupont aujourd’hui, autant sur le terrain que dans les vestiaires. Finalement, si son surnom fait

Quelques semaines avant le début de la coupe du monde de rugby en France (du 8 septembre au 28 octobre), nous sommes allés à la rencontre d’un des piliers des Bleus, Charles Ollivon. Pour faire un point sur le fameux esprit rugby, le Top 14 et, évidemment, l’équipe de France. Texte et photos C. Boulain

immédiatement penser à l’autre Grand Charles, à qui la France doit sa puissance nucléaire, ce n’est sans doute pas un hasard. Les percées du garçon dans les défenses adverses sont souvent atomiques, comme lors de son essai face à l’Angleterre, à Twickenham, durant le dernier tournoi des Six Nations. Et ses prises de parole dans les vestiaires sont souvent écoutées avec attention, nous dit-on. Cela tombe bien, le quinze tricolore en aura besoin pour battre les Kiwis, puis les Irlandais et tous les autres prétendants à la Coupe Webb Ellis, le Graal de tout rugbyman que nos coqs rêvent de tenir à mains nues. Seuls les vainqueurs peuvent le faire. Pour l’instant, la seule nation de l’hémisphère nord à l’avoir remportée fut l’Angleterre il y a vingt ans, le trophée ayant été tout le temps ramené au sud, par des Australiens, des Néo-Zélandais ou des Sud-Africains. Cette année, on se prend à rêver d’une autre issue, avec des Bleus victorieux et heureux. Pour Charles et ses copains, nous allons faire une prière.

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sport&loisirs Followed 66 followed.fr/charlesollivon

« La force de cette équipe, ce sont ces individualités qui se mettent à son service »

Entretien

Vous avez commencé le rugby à 5 ans. Pourquoi avoir choisi ce sport plutôt qu’un autre ?

Je suis né à Bayonne mais j’ai grandi à Saint-Pée-sur-Nivelle, au Pays basque. Chez nous, on joue à la pelote et au rugby. Je me souviens, petit, je courais tous les midis au fronton pour prendre le mur à gauche et jouer des matchs de pelote à main nue avec mes copains. Et les après-midi libres, je suivais mes parents qui emmenaient mon grand frère jouer au rugby. Mon père les entraînait, ma mère préparait les goûters et moi je voulais jouer. J’ai même démarré avant 5 ans, mais il n’y avait pas de catégorie pour moi. Dans les faits, j’ai débuté en mini poussin [il a bien grandi, NDLR] à SaintPée, à 5 ans en effet.

La légende veut que vous ayez hésité entre une carrière dans la pelote ou dans le rugby. Qu’est-ce qui a fait la décision ? Il n’y a pas eu débat. Depuis tout petit, c’est le rugby. La pelote, c’est une tradition au Pays basque, surtout la pelote à main nue. Mais dès mes débuts, j’ai su que j’allais continuer dans le rugby. D’abord à Saint-Pée, puis à Bayonne. J’ai débuté dans le Top 14 avec cette équipe en 2013 d’ailleurs, à 20 ans. Avant de partir au RC Toulon en 2015, suite à la relégation de Bayonne en Pro D2. C’est à ce moment que j’ai quitté mon Pays basque et le cocon familial pour partir à l’autre bout de la France.

Toulon, ce n’est quand même pas le bout du monde... Justement, si. Croyez-moi, la transversale Pays basque-Méditerranée, c’est l’enfer. En train comme en voiture, c’est très long. En avion, faut passer par Paris, je l’ai fait suffisamment de fois pour savoir que c’est l’autre bout de la France. C’est plus rapide d’aller à Lille.

Est-ce que vos années de pelote vous ont apporté quelque chose de plus pour la pratique du rugby ?

La pelote à main nue nous fait développer une sensibilité particulière

dans les mains. On frappe la balle avec la paume, on la dirige de cette manière et ça m’a sans doute donné une habileté particulière ballon en main.

Vous avez souffert de deux blessures dans votre carrière, qui vous ont tenu éloigné des terrains plus de deux ans au total. Vous ont-elles rendu plus fort ou avez-vous davantage peur de vous blesser ?

Elles étaient très différentes, et du coup ont eu un impact très différent sur moi. La première, c’est une fracture de l’omoplate, dans la longueur, qui ne s’est pas bien consolidée la première fois, donc qui a traîné pas mal de temps. C’est un os plat mais long, et la zone traumatisée était proche de beaucoup de nerfs. Personne ne voulait opérer, et j’ai dû faire le tour de la France pour trouver un médecin d’accord pour intervenir. Sans opération, je devais arrêter le rugby. Beaucoup de gens me l’ont conseillé, mais je me suis battu pour revenir. Celle-ci a vraiment changé des choses dans ma tête. La seconde, c’est en fin de championnat, fatigué, je m’explose le genou au dernier match de l’année. Les ligaments croisés, c’est ennuyeux mais facile à traiter. On sait faire. J’en prends pour des mois, mais je connais la suite. En plus, il semblerait que ce soit plus solide après...

En Top 14, avec la montée en puissance de La Rochelle, on observe une polarisation du championnat entre cette équipe et Toulouse depuis quelques saisons. Où vous situez-vous avec Toulon ?

On recommence quelque chose avec le RC Toulon. Vous avez raison, Toulouse et La Rochelle se disputent la tête, mais nous venons de gagner la Challenge Cup [en mai dernier, NDLR], et la dynamique entamée il y a quelques années continue. C’est un club incroyable, avec une histoire forte et des gens passionnés. Vous verrez, ça repartira toujours, à Toulon.

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sport&loisirs

Charles Ollivon en chiffres :

né le 11 mai 1993, 30 ans

198 cm pour 114 kg

95 matchs pour le RC Toulon, 70 points marqués

35 matchs en équipe de France, 65 points marqués

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Renault est partenaire de la FFR

On évoque souvent l’esprit rugby, le respect de l’autre, la troisième mi-temps. Pourtant, à votre niveau, on voit surtout des athlètes affûtés et des matchs rudes.

Il existe encore, cet esprit ?

Vous parlez du niveau international ou en amateur ? Parce que sur le sérieux de la préparation physique et les troisièmes mi-temps, c’est un peu différent, c’est sûr. Même s’il nous arrive parfois de nous lâcher un peu, on doit quand même être sérieux durant la saison. Elle est longue et exigeante, surtout quand vous jouez aussi en équipe de France et dans les coupes européennes. Après, le respect de l’autre, des joueurs et des supporteurs, il est toujours là, quel que soit le niveau. Venir au stade de rugby, ça se fait souvent en famille, avec les enfants. C’est pour passer un bon moment.

Vous avez été le premier capitaine de l’ère Fabien Galthié en équipe de France, avant votre seconde blessure. Mais maintenant, c’est Antoine Dupont. Comment le vivez-vous ?

J’ai vécu des moments intenses et superbes comme capitaine de l’équipe de France. Nous avons gagné des matchs, je me suis régalé. Après la blessure, je suis revenu dans le groupe avec autant d’envie, mais Antoine est maintenant capitaine et le mérite complètement. Mon rôle est de l’assister, il sait qu’il peut compter sur moi. Tout s’est fait naturellement, presque automatiquement.

Il se murmure que vous avez toujours un rôle de leader dans les vestiaires. Est-ce vrai ?

Je ne sais pas si c’est un rôle de leader, mais il m’arrive de parler aux autres. Mais je ne suis pas le seul. Après, je n’ai pas changé, je suis toujours le même. Ma personnalité est intacte, même sans le

brassard de capitaine. Notre force dans le groupe, c’est toutes ces individualités fortes, pleines de qualités, qui se mettent au service du groupe, qui apportent chacune ce qu’elles peuvent pour faire avancer l’équipe. Je m’inscris là-dedans.

La coupe du monde débute dans quelques semaines, vous êtes en pleine préparation avec le groupe France. Comment tout cela se passe-t-il ?

Je vous l’ai dit, c’est un groupe où tout le monde apporte sa pierre, où tout le monde veut avancer dans le même sens. C’est important. Après, la France est la troisième nation dans la hiérarchie mondiale, derrière l’Irlande et la Nouvelle-Zélande [parce que les Kiwis ont récemment joué et gagné, ils sont repassés devant la France, NDLR]. Beaucoup nous donnent favoris pour le titre ici en France, à la bagarre avec les Irlandais, les Kiwis et les Blacks. Il va falloir tenir notre rang pour leur donner raison.

Quelle équipe ou joueur vous fait le plus peur ?

Personne. On connaît notre valeur, on connaît aussi très bien celles des autres équipes, mais ça ne nous empêche pas de venir pour la gagne. Après, à ce niveau, quand tu entres sur le terrain, tu sais que ça va taper, taper fort même. Tu engages ton corps, mais il ne faut pas avoir peur. Il faut être préparé, c’est comme ça que ça marche.

Quels seront les matchs faciles ?

Il n’y en aura pas. On l’a vu la dernière fois, face aux Tonga. Ça a été rude, ils ont été durs et si l’on gagne à la fin, c’est de pas grandchose. Des matchs faciles, il n’y en aura pas en coupe du monde. On s’y est préparés. On le sait.

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« Allez voir en club, dans les régions, si l’esprit rugby a disparu. Il est bien là »

Palm Springs De l’art au désert

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Longtemps réputée pour être le lieu de villégiature des stars hollywoodiennes, Palm Springs est devenu depuis quelques années un incontournable de la streetculture, graphique et musicale. Tout cela aux portes du désert. Cela valait la visite.

Depuis Los Angeles, par l’Interstate 10, Palm Springs est à moins de deux heures de route. Sauf si vous décidez de partir de la Cité des Anges après 16 heures, heure à laquelle, en semaine, les banlieusards de cette agglomération de plus de treize millions d’habitants commencent à rentrer chez eux. Mais même si vous devez composer avec quelques miles et heures d’embouteillages, Palm Springs mérite le détour. Non seulement parce que vous aurez l’occasion de marcher dans les pas des Frank Sinatra, Bob Hope ou Estée Lauder qui en avaient fait la ville des stars après la Seconde Guerre mondiale, dans le quartier que l’on appelle maintenant la Movie Colony, où Leonardo di Caprio possède une villa aujourd’hui, mais aussi parce qu’il se passe toujours quelque chose ici. Une exposition d’art, qu’elle soit dans le musée local, dans les rues de la ville et aux alentours, de nouveaux murs peints par des activistes sud-américains ou des artistes reconnus, ou un festival de musique. Coachella se tient tous les ans début mai juste à côté, dans la ville d’Indio. Une manière de prolonger la saison

ici, entre Palm Springs l’historique, Palm Desert devenue la coqueluche des milliardaires, et Indio la cousine branchée streetculture, des cités où il fait bon vivre d’octobre à mai. Le reste de l’année, la température atteint de tels sommets que les touristes, et même les locaux, désertent la vallée. Il faut dire qu’historiquement, Palm Springs était réputée pour offrir à ses visiteurs un climat chaud et sec. Mais depuis quelques années, il fait parfois plus de cinquante degrés dans la région en été, rendant la vie moins agréable qu’à la belle époque. Même les amateurs de balle jaune, qui d’habitude liment les courts du stade d’Indian Wells voisin, où se tient l’open BNP Paribas de tennis du même nom, se font rares. Comme les golfeurs qui, en temps normal, caressent les greens des soixante-dix clubs de la région all day long, toute la journée comme on dit, et qui ne le font plus que très tôt en matinée en été. Et quand on dit très tôt, aux États-Unis, cela veut vraiment dire très tôt, dès 6 heures du matin. Si toutefois vous décidez de venir à Palm Springs entre juin et septembre, vous pourrez toujours vous réfugier en journée dans les boutiqueshôtels ressemblant aux villas des années 1960. Avec une poignée de chambres climatisées réparties autour d’une piscine centrale, comme le Limón où nous avons séjourné. Un établissement très Art déco, comme beaucoup d’édifices de la ville, avec un mobilier assorti et de petites terrasses privatives, ou les amateurs de cigares peuvent crapoter leur vitole en buvant un verre de spiritueux à l’abri des regards. Car ici, en Californie, tout n’est pas toléré. Si boire l’est plus ou moins, en tout cas dans les lieux de débauche prévus à cet effet (les bars), fumer est moins facile. C’est interdit partout, même en terrasse tant qu’elles sont publiques. Vous êtes prévenus.

À gauche, l’entrée du Limón, avec ses places de parking devant. Ici, la piscine centrale et ses palmiers, avec les chambres réparties autour. Le point de chute idéal pour visiter Palm Springs et ses environs, Palm Desert et Indio.

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Trois des nombreuses œuvres disséminées dans les villes de Palm Springs (ces deux sculptures) et Indio (le mur, non loin de celui en ouverture de sujet). Palm Springs et ses alentours sont de véritables expositions à ciel ouvert. Sous un ciel généralement bleu.

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Le parc national de Joshua Tree, que le groupe U2 a rendu célèbre, avec ses yuccas brevifolia aux formes si particulières.

Notre Nissan Rogue (la version américaine du X-Trail) pose devant.

NOS ADRESSES

VISITER

Aerial Tramway

1 Tramway Road, Palm Springs pstramway.com

Palm Springs Art Museum 101 Museum Drive, Palm Springs psmuseum.org

DORMIR

Limón Palm Springs

Boutique-hôtel, réservé aux adultes 560 S. Grenfall Road Limónpalmsprings.com

MANGER Birba

Cuisine italienne

622 N Palm Canyon Dr, Palm Springs

www.visitgreaterpalmsprings.com/

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Dans les choses à voir et à faire à Palm Springs, il y a évidemment le parc national de Joshua Tree. Située au nord de la ville, à une quarantaine de minutes de route du Limón, route que nous avons parcourue avec notre Nissan Rogue qui est la version américaine du X-Trail européen, l’entrée du parc vous met déjà dans l’ambiance : du sable, des cailloux et des cactus. C’est en résumé ce que vous allez retrouver dans cette réserve naturelle de près de 3 200 km2, rendue célèbre par le groupe U2 et son album du même nom. Pour l’anecdote, sachez que l’arbre de Josué est une espèce d’arbre appelée yucca brevifolia, une sorte de grand cactus pouvant vivre jusqu’à 200 ans et supportant les sécheresses et les températures les plus intenses. Ce qu’il rencontre toute l’année ici. Bref, que le nom du parc fait référence à cette espèce et non à un individu en particulier, même s’il se dit qu’un fan de Bono aurait retrouvé l’arbre auquel le groupe irlandais fait référence, et qu’un autre fan, sans doute illuminé ou sous produits psychotropes, l’aurait tronçonné pour ne plus en entendre parler. Pour résumer, ne le cherchez pas, il n’existe pas ou plus. En revanche, en fonction de la saison, vous aurez la chance d’observer dans ce parc à cheval entre les déserts de Mojave et du Colorado des aigles royaux, des coyotes, des lynx et même des grands géocoucous, les fameux roadrunners immortalisés dans les cartoons de Tex Avery. Dans la vraie vie, ils sont beaucoup plus petits que dans les dessins animés. Les gros cactus, les énormes cailloux et les drôles de bestioles du Joshua Tree National Park ne sont pas les seules

La Movie Colony, le quartier où toutes les stars hollywoodiennes des grandes années avaient leurs résidences. Aujourd’hui, il est possible d’en faire un tour guidé.

attractions naturelles de la région. Juste à la sortie de la ville de Palm Springs, au nord, vous pouvez (et devez) aller voir le tramway aérien. Une sorte de téléphérique dont les cabines, rotatives, permettent d’avoir une vue à 360° sans bouger les pieds et qui, en traversant le canyon Chino, vous amène à près de 2 600 mètres d’altitude, là où la neige tient encore quand il fait 35 °C dans la cité. Pourtant, vous n’êtes qu’à quelques kilomètres du centre-ville, avec une vue splendide sur la vallée, ses milliers d’éoliennes et ses cités de Palm Springs, Palm Desert et Indio. Ça vaut le coup d’œil, d’autant plus qu’il y a des chances pour qu’à la montée ou à la descente, le responsable de la cabine vous passe de la musique à fond. Une benne de touristes reprenant YMCA des Village People en chœur et en tournant sur eux-mêmes, ça aussi ça vaut le détour. Un sens du spectacle typiquement américain qui se niche partout. Évidemment, outre ces attractions touristiques, Palm Springs est aussi prisé pour ses offres de restauration et de bars, de toutes les influences. Mais si vous pensez y croiser des stars, changez d’idée : les milliardaires ne sortent presque jamais de leurs villas barricadées dans les quartiers qu’on appelle Country Club, et les acteurs et actrices ne viennent plus très souvent dans la région. C’est n’est plus pour cette population l’endroit où il faut être vu. Reste que si vous prévoyez de venir passer du temps en Californie, du côté de Los Angeles, consacrez quatre à cinq jours pour venir visiter Palm Springs et environs est une bonne option. Et même un peu plus si vous voulez faire quelques trous dans ce paradis des golfeurs.

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L’Aerial Tramway de Palm Springs permet de monter à 2 595 mètres d’altitude, et offre une vue imprenable sur la vallée et la ville.

Les merveilles de la côte Vermeille

Entre petites criques, ports de pêche et vignes à flanc de coteaux, la côte Vermeille offre bien des trésors. Nous sommes allés les découvrir lors un road-trip entre Perpignan et Cadaqués, en Espagne, à bord du nouveau Renault Espace.

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Texte A. Poupin, photos C. Boulain
sport&loisirs
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Perpignan

Pour commencer ce voyage en Espace, nous avions jeté notre dévolu sur la ville de Perpignan. D’abord parce qu’elle bénéficie d’un aéroport international qui vous permettra d’arriver d’à peu près n’importe où, ainsi que d’une gare TGV. En train depuis Paris, comptez environ cinq heures de trajet. C’est un peu plus long que l’avion, mais vous arriverez directement en centre-ville. Mieux, cette gare, superbe, fut surnommée le « centre du monde » par Salvador Dalí, qui lui consacra une de ses toiles, tout un programme. L’extravagant artiste espagnol, qui n’était jamais dans l’exagération comme tout le monde le sait, sera à la fois le point de départ et d’arrivée de notre voyage. C’est donc à Perpignan que nous avons récupéré notre monture du jour, un tout nouveau Renault Espace, qui n’a d’Espace que le nom et le positionnement dans la gamme du constructeur au losange : tout en haut. Car aujourd’hui, l’Espace devient un grand SUV, et non plus un monospace, concurrent des Audi Q5, BMW X3 ou Peugeot 5008, avec sept places et, sur notre modèle, une motorisation hybride inspirée de celles des cousins de chez Nissan. Ici le moteur essence sert de générateur à la machine électrique, avec une petite batterie tampon. Nous vous expliquerons après quelques kilomètres à son volant. Évidemment connue pour son excellent climat toute l’année, là où le thermomètre ne descend jamais sous zéro, Perpignan la catalane ne doit pas être réduite à cela. Celle qui fut la capitale du royaume de Majorque au XIIIe siècle vous réserve quelques

belles visites lors de votre séjour. Rien que le palais des rois de Majorque, au centre de la citadelle, avec son architecture à la fois gothique et romane, mérite une visite de quelques heures. Depuis le haut de ses remparts, vous aurez une vue imprenable sur la côte. Car, contrairement aux idées reçues, Perpignan ne se trouve pas sur la côte, mais à une dizaine de kilomètres de la mer Méditerranée. Si vous aimez les vieilles pierres, allez aussi vous promener du côté du quartier Saint-Jacques, ou vers le Castillet. C’est l’ancienne porte principale de la ville, à l’époque où celle-ci était fortifiée, qui siège juste à côté de la Loge de Mer et, de l’autre côté, des halles Vauban que les Perpignanais adorent fréquenter le week-end pour y déguster de la street-food internationale. Que vous aimiez par exemple les tacos mexicains, les bo bun vietnamiens, les hamburgers américains ou les sushis japonais, vous trouverez votre bonheur. À condition d’aimer manger à côté de voisins bruyants à l’accent chantant. Mais c’est aussi ça, Perpignan. Pour rejoindre la côte, il existe plusieurs solutions. Rouler directement jusqu’à Canet-en-Roussillon par exemple, si vous aimez les belles et grandes plages de sable et les barres d’immeubles contemporains, ou rejoindre Argelès-sur-Mer où débute officiellement la côte Vermeille. Pour notre part, c’est l’itinéraire que nous avons choisi, et la dernière fois que l’Espace verra des morceaux de route droite. Car après Argelès-sur-Mer, par la côte, ça n’arrête plus de tourner. Avec les roues arrière directrices, ce n’est pas un problème.

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À gauche, la Citadelle, ici le Castillet. Si vous aimez les vieilles pierres, vous en aurez pour votre argent à Perpignan. Depuis le Castillet, vous pourrez aller vous promener aux halles Vauban pour déjeuner, dans une ambiance bruyante.

Nonloin du centre-ville, niché au cœur d’un parc arboré d’un hectare, l’hôtel-restaurant la Villa Duflot est un excellent point de départ pour la visite de l’Occitanie ou de la côte Vermeille. À l’ombre des oliviers, cyprès et eucalyptus, dont certains sont centenaires, vous pourrez vous prélasser sur votre terrasse privative ou profiter du restaurant du chef Mickaël Meunier, autour de la piscine miroir. Bâtisse iconique de Perpignan depuis des décennies, devenue dans l’ordre restaurant puis hôtel quatre étoiles au fil des ans, la Villa Duflot propose 52 chambres et suites, un restaurant réputé, un spa Nuxe, mais aussi des salles de séminaires et un espace de coworking dans un cadre très Art déco.

Avenue Charles Depéret, rond-point Albert-Donnezan, 66 000 Perpignan

La Villa Duflot

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À gauche, le chef Mickaël Meunier, dans sa cuisine. Ci-dessous, une vue de la salle du restaurant, avec la piscine miroir au premier plan, vue des jardins.

L’église Notre-Dame-des-Anges, avec son dôme caractéristique. Elle est située juste à côté du château royal, l’attraction phare de Collioure.

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sport&loisirs Collioure

Quelle que soit la saison, les parkings du centre-ville de Collioure affichent presque toujours complet. Il faut dire que cette petite cité posée sur la mer n’attire pas que les militaires, dont certains viennent ici en stage au Centre national d’entraînement commando situé dans le fort Béar, audessus de la cité. Il n’est pas rare de les voir nager dans l’eau de la Méditerranée, juste devant les touristes de passage dégustant une glace artisanale : amusant. Collioure, on y vient d’abord pour visiter le château royal, posé sur l’anse de la Baleta, en plein centre-ville. Édifié à partir du XIIIe siècle et fortifié par l’inévitable Vauban, il fut tour à tour celui des Templiers, des rois de Majorque, des Habsbourg et des Bourbons. Il mérite une visite, surtout si vous prenez le temps de faire le tour des chemins de ronde, d’où la vue sur la mer est imprenable. L’église Notre-Dame-des-Anges, et son imposant dôme qui termine son clocher, est aussi une des attractions de Collioure. C’est l’ancienne tour-fanal, qui indiquait l’entrée du port aux navigateurs par des fumées le jour et des feux la nuit, et qui fut transformée en clocher. À quelques mètres de cette église se trouvent une jetée et la chapelle Saint-Vincent. Encore un site typique de Collioure, qui ressemble à une île à marée haute, mais que l’on peut rejoindre par la plage à marée basse. Sans même se mouiller les pieds. Si vous aimez l’eau, prenez le temps

de vous poser en terrasse sur le port, pour un déjeuner ou un goûter, en regardant ces monuments de loin, avec le clapot de l’eau en fond sonore, et des bateaux de pêcheurs d’anchois au premier plan, tous multicolores. Il faut dire que Collioure est la capitale historique de ce petit poisson, et que l’on peut en déguster dans tous les restaurants. Pour changer d’air, partez vers les terres vous balader dans le vieux quartier du Mouré aux couleurs chatoyantes. De nombreux artistes adeptes du fauvisme y ont séjourné, laissant sur les façades des bâtiments des traces colorées de leur passage. Ici, les façades sont jaunes, rouges ou roses, parfois vertes. À part sous un ciel gris d’automne, c’est magnifique. À partir de là, la côte Vermeille se déguste à basse vitesse. La route qui la longe à partir de Port-Vendres, la voisine, n’arrête pas de tourner. Cette D914 se met à tournicoter comme une spéciale de rallye en Corse. Si vous aimez ça, vous serez aux anges. Si vous préférez l’autoroute, il faudra prendre son mal en patience. Avec notre Renault Espace aux roues arrière directrices et à l’agilité démoniaque, le trajet est une partie de plaisir. D’autant que sa motorisation E-Tech full hybrid, qui associe un moteur essence qui sert de générateur à une machine électrique et une petite batterie, délivre d’excellentes reprises, même dans les montées raides de la région. Et profite de chaque descente pour recharger sa batterie en électrons : parfait.

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Le château royal, qui fut celui des rois de Majorque, des Habsbourg et des Bourbons. Incontournable.

Banyuls-sur-Mer n’est qu’à quelques kilomètres de Collioure. Toutefois, comme en Corse, ne comptez pas en distance mais en temps, surtout si vous avez un camping-car ou une caravane devant vous pour faire cette dizaine de kilomètres. Déjà qu’il n’est pas évident d’y ternir une moyenne de 60 km/h sans bouchons, alors dans ces conditions on tombe facilement à la moitié. Surtout connu pour les vins du même nom (voir encadré sur le domaine Madeloc), Banyuls est, comme sa voisine Collioure, une cité idéale pour quelques jours de vacances, en amoureux ou en famille. Pour les amateurs de marche, il est conseillé de monter à NotreDame-de-la-Salette, une chapelle privée édifiée au XIXe siècle. Parce qu’elle est jolie, mais surtout parce que, où elle est placée à 200 mètres d’altitude au-dessus de la mer, elle offre une vue splendide sur la Méditerranée et les criques voisines. Dans le même genre, le sentier du littoral, long de 32 kilomètres et passant par Banyuls-sur-Mer, est une attraction à faire. Peut-être pas sur toute sa longueur, mais autour de la cité, vous offrant un excellent aperçu de la côte Vermeille. Et puis, de retour en ville, allez visiter le Musée Maillol, situé dans les terres, ou prenez le temps de découvrir les nombreuses œuvres du sculpteur

français disséminées dans la cité où il naquit, en 1861. Avec son travail sur les formes pleines et le nu féminin, Aristide Maillol fut l’un des artistes, à la fois peintre, graveur et sculpteur, les plus en vue de sa génération, inspirant les Picasso, Brancusi et Matisse. Cela mérite bien de chercher « la jeune fille allongée » ou « l’île de France sans bras » dans les ruelles de Banyuls-surMer. La visite du vignoble, à flanc de colline et surplombant la mer, vous amènera à continuer sur la départementale 914 jusqu’à Cerbère, la dernière ville française avant l’Espagne. Vous allez croiser l’hôtel Belvédère du Rayon Vert en pleine réfection (voir photo d’ouverture), un édifice imposant qui rappelle la forme d’un navire. Ne comptez pas sur davantage de lignes droites de ce côté de la frontière, ça continue de tourner, sans cesse, jusqu’à El Port de la Selva, sur la GI 612. Vous pourrez, avant de basculer côté ibérique, faire une pause photo à l’ancien poste douanier, largement redécoré par des amateurs armés de bombes de peintures de toutes les couleurs. C’est coloré, mais nettement moins esthétique que le quartier de Mouré à Collioure. On est artiste ou on ne l’est pas, parfois c’est indiscutable. Une fois en Espagne, nous prenons la direction de Cadaqués pour la fin de notre périple. Salvador nous y attend.

Jadis, ici, il y avait un poste de douane. Maintenant, c’est un atelier pour peintres en herbe. À gauche, l’entrée du musée Maillol.

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Banyuls-sur-Mer

Domaine Madeloc

Nous

nous sommes arrêtés au domaine Madeloc pour déguster des vins locaux. De Collioure à Cerbère, en passant par Banuyls-sur-Mer et Port-Vendres, les vignes recouvrent les coteaux, pour donner des vins de Collioure ou de Banyuls. Élise Gaillard, en charge du domaine, nous a expliqué la différence : « Avant les vendanges, nous devons sélectionner les parcelles en fonction des vins à faire. Pour un collioure, qui est un vin sec, il nous faudra des raisins avec un potentiel alcoolique de 13 à 14 degrés. Alors que pour un banyuls, qui est un vin doux naturel et sucré, on doit vendanger avec un potentiel à 17 degrés. Autrement dit, avec une très forte

maturité. » Ensuite, le collioure est vinifié et élevé comme un vin classique, blanc ou rouge, alors que le banyuls va subir une mutation. C’est l’ajout d’un alcool vinique à 96°3 (à hauteur de 5 à 10 % pour rester dans l’appellation) qui vient bloquer la fermentation avant que tout le sucre ne soit transformé en alcool. Ensuite, ces vins seront soit élevés en milieu réducteur (pour les blancs, les rosés et les rouges rimage), soit en milieu oxydatif pour les banyuls classiques, les blancs devenant ambrés, les rouges rimage devenant des classiques. « Pour les vins réduits, nous élevons entre six et dix-huit mois, explique Élise. Pour les classiques, jusqu’à trois ans. » Nous avons tout goûté.

Ici, un verre de banyuls classique, mais fait à partir d’un vin des années... 1920. Délicieux, et mis en bouteille juste après notre passage.

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Cadaqués

Le front de mer à Cadaqués, avec ses immeubles et ses restaurants, tous exposés aux vagues quand la Méditerranée s’agite. Ce qui est rare.

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Une barque autour d’un arbre, c’est ce qui vous attend à la sortie de la maison de Salvador Dalí. À droite, son atelier, avec une vue splendide sur la mer.

Ici, Dalí est partout. Sur le port de Cadaqués, où de nombreuses œuvres vous le rappellent, mais aussi, évidemment, à Port Lligat, la commune voisine où l’artiste avait sa résidence à partir de 1930. Une combinaison de petites maisons de pêcheurs en escaliers entre lesquels des passages furent créés pour former une « véritable structure biologique » comme aimait à le dire Dalí. C’est à visiter évidemment, pour comprendre un peu plus la vie de l’artiste. Découvrir son intérieur, sa chambre et ses miroirs, mais aussi son atelier et son inaccessible bibliothèque, ou encore son étrange piscine phallique, permet d’un peu mieux cerner la douce folie de celui qui gagna plus d’argent de son vivant que le président des États-Unis dans les années 1980, selon une expression de son gestionnaire de fortune de l’époque. Dalí et sa femme Gala y vécurent plus de quarante années, ajoutant des pièces, et donc des maisons, au fil du temps, à chaque nouvel événement. L’endroit est magique, pour son histoire mais aussi pour son paysage, avec une vue splendide sur une petite crique où, aujourd’hui encore, des pêcheurs continuent d’exercer, mettant à l’eau leur barque au petit matin, les en sortant le soir. Se promener à pied le long de ce littoral tellement découpé est une expérience à la fois apaisante et envoûtante, avec le bruit des vagues et l’écume blanche qui se forme lorsqu’elles se brisent sur les rochers. Mais si vous préférez passer du temps en terrasse, pour un verre ou un repas, que de marcher le nez au vent, mieux

vaut rester sur Cadaqués, à moins d’un kilomètre de là. Autour de la playa grande, surplombée par l’église Sainte-Marie, vous aurez l’embarras du choix. Face à la mer, vous pouvez choisir de partir à droite, c’est moins fréquenté mais vous serez à l’ombre en fin de journée. Vers la gauche, d’excellents glaciers se partagent les emplacements en première ligne, et quelques bons bars et restaurants aguichent les passants. Mais ils sont souvent pris d’assaut par les centaines (ou milliers selon la saison) de touristes affamés. Mais comme beaucoup sont espagnols, et qu’ils dînent tard, vous aurez sans doute une belle place au soleil si vous venez avant 21 heures. Et si vous décidez de longer la mer dans cette direction, sachez que chaque crique a sa plage, et chaque plage ses petits restaurants. Il fait bon flâner à Cadaqués, à condition d’avoir garé sa voiture dans l’un des parkings payants, car les places dans les rues sont rares et souvent occupées. De toute manière, la ville est petite, concentrée en bord de mer car accrochée à une colline, et se découvre aisément à pied. Enfin, sachez que si vous voulez reprendre une dose de Dalí, vous pourrez toujours visiter l’exposition permanente qui lui est consacrée en centre-ville. Avant de reprendre la route vers la France. Si vous ne souhaitez pas refaire la D914, sachant qu’elle tourne tout autant dans ce sens, vous devrez rejoindre Roses pour rattraper l’autoroute. C’est plus long en distance, mais pas en temps. Et dans notre cas, l’Espace E-Tech s’y sent tout aussi bien.

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RENAULT Espace

La publicité ne s’était pas trompée, le vrai luxe c’est l’Espace. Depuis des années, la gamme Renault est coiffée par celui qui naquit en 1984, sous la forme d’un monospace. Mais qui pour cette sixième génération prend la forme d’un grand SUV, un Austral à sept places, ici motorisé par un système full hybrid, où le moteur essence trois cylindres 1.2 sert de générateur pour une machine électrique et une petite batterie tampon. Au total, 200 ch et plus de 200 Nm de couple, avec un comportement routier enjoué (roues arrière directrices) et confort royal pour sept personnes.

À partir de 44 500 € en finition Techno et 49 500 € en Iconic (notre version d’essai).

L’Espace existe aussi en déclinaison Esprit Alpine à l’aspect plus sportif à partir de 47 500 €.

Nos adresses

RESTAURANTS

La Villa Duflot : du chef Mickaël Meunier Avenue Charles-Depéret, rond-point Albert Donnezan, 66000 Perpignan villa-duflot.com

La Voile : une vue sublime sur le château Royal 9, route de Port-Vendres, 66190 Collioure

La Littorine : pour les plats et la vue Plage des Elmes, 66650 Banyuls-sur-Mer

Compartir : pas sur le port, mais très agréable Riera de Sant Vicenç s/n, 17488 Cadaqués, Espagne

HÔTELS

La Villa Duflot : historique et iconique Avenue Charles-Depéret, rond-point Albert Donnezan, 66000 Perpignan villa-duflot.com

Boutique Hôtel Villa Gala : dans Cadaqués Carrer Solitari 5, 17488 Cadaqués, Espagne

QUOI VOIR ?

Le Castillet : ancienne porte de la ville, lorsqu’elle était fortifiée.

Perpignan

Le château Royal : juste à côté de l’église Notre-Dame-des-Anges. Collioure

Le musée Maillol : aperçu de l’œuvre de cet artiste fabuleux. Banyuls-sur-Mer

Maison Dalí : à combiner avec une promenade dans les criques de Port Lligat

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230 agences partout en France

Offrez-lui le meilleurs des services

PROFIL PLUS, Bien plus que des pneus

VIDANGE FREINAGE SUSPENSION GÉOMÉTRIE
PNEUMATIQUES
Conception Primo&PrimoPhoto : iStock /NiseriN

Sienne

Fontanelle Estate

La Toscane vous fait de l’œil, pour son histoire, l’architecture de ses villes et villages, ou la complexité de ses vins. Si vous voulez y passer un week-end, Sienne et le Fontanelle Estate pourraient être la bonne destination, entre les vignobles du Chianti et les villages iconiques de Volterra, San Gimignano ou Montalcino.

Texte et photos F. Montfort

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week-end

Deux fois par an, Sienne devient effervescente. Les 2 juillet et 16 août de chaque année, encore plus de touristes que d’habitude viennent dans cette cité du XIIIe siècle, jadis la grande rivale de Florence, pour assister au Palio, une course de chevaux montés à cru qui oppose, dans les ruelles et sur la piazza Del Campo, des cavaliers représentant chaque quartier de la ville. Un spectacle incroyable et dangereux, même si la place en forme de coquillage est relevée sur deux des côtés, ce qui aide les cavaliers à la négocier. Mais même si vous ne choisissez pas ces périodes pour visiter Sienne, vous ne serez pas déçu. L’architecture de la ville est sublime, son histoire aussi, et ses alentours regorgent de trésors, comme les petits villages nichés sur des collines, on pense à Volterra, Montepulciano ou San Gimignano, ou des vignobles de Chianti Classico. Avec d’importantes restrictions de circulation, Sienne n’est pas l’endroit le plus pratique pour loger et rayonner en voiture de location. Mieux vaut choisir un hôtel en dehors de la ville pour ne venir que quelques heures dans la journée la visiter. À une quinzaine de kilomètres seulement se tient le Fontanelle Estate cinq étoiles et son extension encore plus exclusive, The Club House. Ici, vous êtes au beau milieu des vignobles du Chianti, vins que vous pourrez aisément déguster, l’hôtel de la famille Bolfo étant voisin des vignobles et chais de Vallepicciola qu’elle a rachetés.

Une navette peut vous y amener, pour une visite des vignes comme pour une découverte de ce savoirfaire magnifique, qui se termine généralement par une dégustation complète des productions maison.

Ouverture en 2006

Club House en 2022

2 piscines extérieures

2 piscines intérieures

Spa, hammam, sauna

3 restaurants

42 chambres

9 suites

Vous remercierez le système de navettes si, comme nous, vous avez aimé, au point de ne pas recracher le pinot noir Boscobruno. Établi dans une sublime bâtisse en pierres du XVIIIe siècle, le Fontanelle a ouvert en 2006 après sept années de rénovation, sous la direction de Giuseppina Bolfo, la propriétaire. Il propose aux familles des chambres classées en Classic, Prestige ou Deluxe, ou des suites (junior ou classique) avec dans ce cas une terrasse privative donnant sur les vignes. Un spa, comprenant une piscine, mais aussi un sauna et des bains turcs, est à disposition, tout comme une superbe piscine extérieure, un restaurant gastronomique et un très bon bar. Pour les voyageurs sans enfants, il est conseillé de réserver au Club House voisin, ce que nous avons fait. Encore plus luxueux, ouvert en 2022 et proposant les mêmes équipements, mais dans un cadre plus moderne même si les pierres toscanes sont de la même période, le Club House cinq étoiles luxe y ajoute un gymnase, un studio de yoga, deux courts de tennis et un practice de golf. Idéal pour ceux qui veulent travailler leur swing au milieu des vignes. Il propose quatre types de chambres, appelées Romantica, Lounge, Oliveta et Bellavista, et trois catégories de suites, Migliorè, Lapina et Boscobruno. Les clients bénéficient ici de deux restaurants orchestrés par le même chef, Daniele Canella, une osteria où l’on déguste des plats locaux, et un gastronomique baptisé Il Visiblio. Mais s’ils le désirent, ils peuvent en plus faire appel au service de navette pour se rendre au Fontanelle et manger au Canella. Tout cela à quinze kilomètres de Sienne : le bonheur.

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En haut, une chambre Oliveta du Club House. Ici, une vue sur le chai du vignoble familial. Visite et dégustation conseillées de ces excellents Vallepicciola.

Suite Lapina

The Club House Luxury

SP 9 di Pievasciata, 32, 53019 Castelnuovo

Réservée aux adultes, cette extension du Fontanelle a été inaugurée en 2022 et propose des suites encore plus luxueuses

Followed 90 week-end
Comme le Fontanelle, le Club House propose un superbe spa, avec piscines et soins. Mais aussi un court de tennis et un practice de golf.

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mécanique

Ferrari Purosangue

Pèlerinage en terres sacrées

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Pour essayer le premier SUV Ferrari, capable selon la marque de jouer les ultrasportives comme de vous accompagner pour un week-end de brocante, nous avons pris la direction de l’est de la France et la Champagne. Pour aller lui dégourdir ses douze bielles sur l’ancien circuit de ReimsGueux et faire le plein de belles bouteilles. En même temps ou presque.

Texte et photos C. Boulain

Trois virages et trois lignes droites, c’était le dessin original du circuit de Reims, sur lequel de nombreuses courses automobiles eurent lieu entre 1926 et 1951. Bugatti, Alfa Romeo et Maserati, mais aussi Ferrari à partir de 1948 s’y sont illustrées. Pour contourner le village de Gueux et réduire les risques d’accidents, le circuit fut légèrement modifié après 1952, troquant une de ses lignes droites pour une grande courbe. Il accueillit sa dernière course de Formule 1 en 1966, six ans avant la dernière compétition officielle, une course de moto en 1972. Il aura donc fallu attendre cinquante et un ans pour qu’une véritable voiture de course y remette les pneus. C’était en août dernier, un Ferrari Purosangue. Bleu de France qui plus est. Trêve de plaisanterie, ce n’est pas ici que nous avons véritablement testé notre étrange SUV. Reims-Gueux, c’était pour la séance photo, devant les anciens stands réhabilités par l’association des Amis du circuit de Gueux. Trois virages et trois lignes droites, cela ne permettait pas vraiment de cerner les limites de cet incroyable engin, une Ferrari à quatre places et quatre portes, dotée de quatre roues motrices et directrices, et d’un V12 atmosphérique de 6,5 litres de cylindrée développant pas moins de 725 ch. Avec un couple titanesque de 716 Nm, dont déjà 80 % sont disponibles dès 2 100 tr/min. Une fiche technique que nous avions bien détaillée dans le numéro 41 de Followed, lors de la révélation du monstre à laquelle nous avions été invités. Si à l’époque les dirigeants de la marque transalpine avaient martelé que leur pur-sang n’était pas un SUV, mais bien une vraie Ferrari à l’ADN de sportive, nous devions alors les croire sur parole. Pas aujourd’hui. Les photos faites, direction Reims avant de bifurquer vers le sud,

à travers la montagne du même nom, en direction des plus belles vignes de l’appellation : Hautvillers, Cumières, Épernay, Aÿ et Avize, que les amateurs de champagne connaissent évidemment. Car après avoir testé le comportement du Purosangue, il faudra en jauger la capacité de chargement et le confort. Pour vérifier s’il sait vraiment tout faire. Comme ils nous l’ont promis. Des promesses, le pur-sang nous en a fait dès les premières secondes. Pas la peine de parler de sa ligne, éblouissante pour un SUV de près de cinq mètres de long, un mètre soixante de haut et un peu plus de deux de large. Pour plus de deux tonnes, au passage... Non, dès que nous avions appuyé sur le bouton rouge Start pour réveiller le V12, c’est un voyage pour la Lune, aller-retour, que nous envisagions. Et dire que ce type de moteur est voué à l’extinction, il ne faut pas avoir de cœur. Même au ralenti, il vous enveloppe de ses vocalises à vous donner des frissons, vous caresse les tympans et vous envoûte. Pourtant, sur l’autoroute A4 entre Paris et Reims, il s’était montré très discret, policé même tant que le manettino, ce petit levier en aluminium rouge placé sur la branche du volant, restait sur la gauche, entre les positions Ice, Wet ou Confort. Pas trop de bruit, des passages de vitesses doux et des montées en régime certes franches, mais jamais violentes, ni pour les reins, ni pour les oreilles. Comme dans une bonne limousine. Même le confort de roulement, malgré les jantes de 23 pouces derrière, le genre de chose qui vous promet en temps normal un passage chez l’ostéo dans la semaine, est excellent. Il faut dire que le pur-sang se passe de barre antiroulis, un équipement mécanique qui limite le roulis en augmentant la raideur des ressorts en virage (en fait, si vous enfoncez une seule roue, la barre antiroulis va tenter d’appliquer le même mouvement à l’autre roue de l’essieu, et donc combiner la raideur des ressorts des deux roues, tout simplement). Dans les faits, ici et sans cet équipement, si vous roulez sur une bosse ou dans un trou d’un côté, cela ne sollicite que la roue en question. Il n’y a ni roulis ni copiage de gauche à droite, ménageant un excellent confort de roulement. Ça, c’était une des promesses faites en Italie : tenue, bravo Messieurs. Mais en quittant la montagne de Reims vers Champillon, nous allons pouvoir en vérifier d’autres. La descente vers Dizy, ou la montée si vous la prenez dans l’autre sens, va nous le permettre. Des virages de différents rayons entre les vignes, parfois

mécanique Followed 94

La ligne, signée de l’artiste Flavio Manzoni, masque aussi bien l’énorme gabarit qu’elle fait référence aux plus belles Ferrari. À l’intérieur, le conducteur jouit d’un véritable poste de pilotage, comme dans une SF90 ou une Roma. Drôle d’engin quand même, ce Ferrari Purosangue.

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followed.fr/ferrari

Quatre vraies places et un grand coffre, modulable en plus, le contrat est rempli pour ce « SUV » italien. Nous avons pu, ainsi, faire le plein de sublimes champagnes Bollinger, dont les récemment dégorgés de 2009.

mécanique Followed 96

inclinés, tantôt au soleil avec un bitume bien sec, tantôt à l’ombre encore mouillés de la pluie qui vient de tomber. Le premier passage se fait en mode Confort. Le Purosangue confirme sa belle agilité, ses excellents freins, en carbone et céramique évidemment, avec une course de pédale très courte mais finalement assez facile à doser, et son bon équilibre. Il faut dire qu’avec son moteur en position centrale avant, coincé entre le tablier de l’habitacle et l’axe des roues avant, et sa boîte de vitesses repoussée à l’arrière contre le différentiel, il profite d’une répartition des masses presque équilibrée, avec 51 % sur l’arrière. Et cela se sent. Mais une fois le manettino basculé sur le mode Sport, c’est encore plus flagrant. Tout est plus immédiat, la suspension plus ferme, la transmission plus rapide et le moteur plus monstrueux. Et quel bruit, quelle musique pardon. Il ne faut vraiment pas avoir de cœur pour condamner ces V12 atmosphériques. Difficile dans ces conditions d’imaginer que l’engin dépasse les deux tonnes sur la balance et que ses cousins de catégorie s’appellent Lamborghini Urus ou Aston Martin DBX. C’est sûr, le Purosangue boxe dans une autre classe, respectant l’ADN Ferrari comme les Roma (dont il reprend la plate-forme), F8 ou 296. Qui l’eut cru ? La promesse est tenue. Mais comme au volant d’une vraie sportive, rouler vite en Purosangue nécessite quelques notions de pilotage. Il possède pourtant quatre roues motrices et directrices, en reprenant le module avant de la berline GTC4 (avec deux vitesses et une répartition vectorielle de couple sur les roues, pour accélérer la roue extérieure et gagner en agilité), un freinage à toute épreuve et un bel équilibre. Sauf que dès que la chaussée devient glissante, dans ces virages pas encore secs de notre montée de Champillon, sa fabuleuse suspension pilotée qui

FERRARI PUROSANGUE

Moteur : V12 atmosphérique à 65°, 6 496 cm3

Transmission : intégrale, 8 vitesses, double embrayage sur l’arrière, deux vitesses sur l’avant

Puissance (ch à tr/min) 725 à 7 750

Couple (Nm à tr/min) 716 à 6 250

Masse à vide (kg) 2 033

Volume du coffre (l) 473

Volume du réservoir (l) 100

Long.xlarg.xhaut. (m) 497x2,03x1,59

Vitesse maxi (km/h) plus de 310

0 à 100 km/h 3”3

0 à 200 km/h 10”6

Rapport poids/puissance (kg/ch) 2,8

Émissions de CO2 (g/km) 393

Prix en France : à partir de 384 229 € Malus écologique : faut-il vraiment en parler ?

gomme les imperfections de la chaussée et annule les mouvements de caisse devient trop efficace. Si bien que l’on éprouve quelques difficultés à cerner les limites d’adhérence, qui arrivent vite avec 725 ch et malgré les excellents Michelin Pilot Sport 4+ (voir sujet Michelin). Dans ce cas, ne vous étonnez pas de les dépasser et de vous en remettre au dieu ESP, qui est ici dans sa dernière itération, du genre très efficace si vous avez abusé. Malgré tout, les lois de la physique, à un moment ou un autre, se rappellent à notre souvenir. Elles sont immuables. Assez joué. À quelques kilomètres de là nous attendent les caves de la maison Bollinger, si chère à l’agent double zéro sept. Ce n’est pas le choix qui manque dans la région, de belles maisons de champagne. Mais comme Ferrari et son pur-sang, Bollinger développe ses vins avec des choix techniques propres qui lui assurent un caractère spécifique. Parce que les fermentations sont réalisées dans des foudres en chêne et non dans des cuves en inox, les champagnes maison sont plus vineux et proposent autre chose aux amateurs du genre. Plusieurs caisses tiennent dans le coffre de près de cinq cents litres du Purosangue, qu’il est même possible d’agrandir en basculant les dossiers des deux sièges baquets arrière. Et avec sa suspension magique, on ne risque pas de casser une bouteille, ni même de trop les secouer. Si ce n’est pour la température, elles seront presque prêtes à déguster en arrivant à Paris. Décidément, ce pur-sang sait tout faire. À près de 400 000 € hors options, et bien plus à la revente car tous les bons de commande sont déjà partis, c’est heureux. Mais cette notion d’investissement aussi était une des promesses faites en Italie. Une de plus à avoir été tenue. Bravo Messieurs.

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Données constructeur

Harley-Davidson Road Glide CVO 2023

Un CV en Or

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mécanique

Harley-Davidson fêtait son 120e anniversaire en grande pompe à Milwaukee mi-juillet, et présentait à cette occasion deux nouveaux modèles exclusifs. Nous avons

pu essayer la Road Glide CVO dans sa chatoyante robe Whiskey Neat sur les routes du Wisconsin.

Texte M. Camus, photos DR

CVO : trois lettres qui résonnent dans la tête et le cœur des amateurs des big twins de la Motorcycles Company (MoCo). Les précieux Custom Vehicle Operations sont en e et la cerise sur le gâteau de la gamme Harley-Davidson, l’expression ultime de l’âme et de l’art de la MoCo, qui reçoivent en primeur les dernières avancées technologiques du constructeur. Des modèles aux tarifs élitistes (ici 53 200 €) qui marquent des jalons dans l’histoire Harley-Davidson en même temps que les esprits des amateurs de belles mécaniques exclusives. De celles sur lesquelles le temps n’aura pas autant de prise sur leur valeur que pour toutes autres machines. De véritables objets de collection qu’on ne doit surtout pas laisser au garage. Tiraillé entre un héritage cher à ses fans et la nécessaire obligation de se moderniser, notamment pour des impératifs environnementaux, Harley-Davidson fut contraint

de mettre de l’eau dans ses V-twins à air. D’abord avec le V-Rod en 2002, un an tout juste avant le centenaire de la rme, qui étrennait le moteur Revolution conçu avec Porsche. Le projet Rushmore, en 2014, annoncera l’ère du Twin Cooled (refroidissement liquide), réservé aux gros modèles Touring comme aux trikes. En n, si les récents Sportster S et Pan America ont pro té d’un bloc Revolution optimisé, les big twins du cœur de gamme criaient, eux, leur soif de modernité... Chose faite pour les 120 ans de la marque, avec ces superbes versions CVO.

La question se pose. Qui d’autre que la Road Glide, au mythique et mystérieux regard de squale, pour étrenner, entre autres, l’inédit big twin de 121 cubic inches (1 977 cm3, presque 2 litres !) à distribution variable VVT et refroidissement mixte air et eau ? Développé sur la base du moteur Milwaukee Eight, à 4 soupapes par cylindre, sorti en 2016 en trois cylindrées di érentes (107, 114 et 117 ci), cet ultime V-twin o re non seulement un surplus de performances (115 ch à 5 020 tr/min et surtout 183 Nm à 3 500 tr/min), mais aussi un agrément renouvelé et une belle

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Nouveau moteur, nouveaux équipements, nouvelle gueule, cette CVO fête dignement les 120 ans de la marque de Milwaukee.

sobriété. Le couple démentiel délivré dès les premiers tours/minute est gratifié par une montée en régime d’une telle vigueur que l’on arrive très vite à la zone rouge, un peu avant 6 000 tr/min. Associé à des modes de conduite (qu’il est possible de personnaliser), ce big twin sait aussi se faire discret en ville, tant pour les oreilles des passants que pour le confort thermique du pilote. Preuve que l’efficience n’est pas en reste, et c’est d’ailleurs le principal intérêt de ce VVT. Toutefois, la générosité légendaire du big twin n’en a pas pâti : s’il est peut-être un peu moins caractériel que ses ancêtres, il gratifie encore son biker d’une juste dose de good vibrations et d’une sonorité enivrante à l’accélération.

Il en profitera d’autant plus que le travail sur le poids a permis de délester la bête de quelque 17 kg. Impressionnante de prime abord, elle devient docile dès les premiers tours de roues et se plie volontiers aux élans de son pilote, qui apprécie un freinage couplé à la pédale et des assistances à la conduite actives en courbe. Plus touring que jamais, ce millésime étrenne un guidon plus haut et moins courbé vers le buste qui ne pénalise pourtant pas les petits gabarits. Véritable invitation au voyage, dotée d’une suspension arrière facilement ajustable grâce à une molette déportée, la Road Glide et sa large carrure préservent efficacement l’équipage des remous d’air. Si des petits déflecteurs latéraux mobiles font leur apparition, notons toutefois que le pare-brise reste fixe. Mais la riche

gamme d’accessoires offre à qui le souhaite la possibilité d’adapter les équipements selon ses besoins pour transformer ce bagger en vrai tourer (selle chauffante, valise arrière...).

Un tel cœur méritait un écrin à la hauteur. À l’instar du moteur, le design se devait de respecter l’héritage, tout en marquant les rétines et son temps. Cette Road Glide CVO porte sans nul doute la rupture esthétique la plus évidente qu’ait connu le modèle depuis sa naissance en tant que Tour Glide en 1980 (baptisée Road Glide en 1998). Avec son carénage fixé sur le cadre, donc qui ne tourne pas avec le guidon, la Road Glide s’est jusqu’ici toujours distinguée par sa double optique enserrée dans un nez de requin au profil inquiétant. Aujourd’hui, une signature lumineuse en W, full leds, et des lignes brisées confèrent un inédit dynamisme à l’ensemble, de la proue à la poupe en passant par le réservoir. L’œil averti s’attardera sur les somptueuses finitions, marque de l’exclusivité des CVO, notamment sur cette version arborant la peinture deux tons Whiskey Neat aux détails réalisés à la main. Luxe ultime, le tout dernier système d’infotainement Skyline OS, avec une dalle TFT couleur et tactile d’une dimension encore jamais vue sur une moto (31,2 cm de diagonale !), bien sûr connectée (Bluetooth et Wi-Fi), équipée de la reconnaissance vocale et d’Apple Car Play, pour profiter sans limite de la hi-fi Rockford Fosgate aux trois sorties crachant 500 W (qu’il est possible d’upgrader en option)... La route avec un grand R en Road Glide CVO !

m é canique Followed 100

Le gabarit impressionne, mais pas plus que la facilité de prise en main. Attention, le carénage ne tourne pas avec le guidon. Il éclaire... en face.

Harley-Davidson Street Glide CVO 2023

La gamme CVO 2023 propose pour l’instant deux modèles. En plus de la Road Glide essayée dans ces pages, il existe aussi la Street Glide. Plus classique dans son dessin, elle bénéficie toutefois des mêmes innovations techniques et coloris, aux mêmes tarifs (à partir de 46 000 €).

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mécanique

LA SIMULATION, une évolution nécessaire

L’arrivée de la voiture électrique a bouleversé le paysage automobile mondial. Pour les utilisateurs comme pour les constructeurs et les manufacturiers de pneumatiques. Pour y répondre, Michelin accélère le développement par simulation informatique. Texte et photos F. Montfort

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Pour mener à bien les simulations informatiques, il faut combiner des savoirs techniques et virtuels, connecter des cerveaux à des machines. Mais cela permet d’accélérer différentes étapes du développement, comme le prototypage.

Q«uand les premières voitures électriques sont arrivées, je parle pour le grand public, cela a été un choc pour tout le monde, pour nous y compris. Je pense évidemment à Tesla, avec sa Model S de deux tonnes, avec des performances incroyables, un couple moteur énorme et délivré presque instantanément, et un freinage régénératif », explique Bruno de Feraudy,

dans l’interaction entre la voiture (ou la moto) et la route. Et ce qui fut au début une exception avec Tesla est devenu une habitude, tous les constructeurs ou presque proposant des modèles 100 % électriques dans leur gamme. Même Porsche et Rolls-Royce. « Le nombre de pneus à développer pour répondre aux demandes des constructeurs a été multiplié par dix, je pense, d’autant que de plus en

Le développement virtuel avait évidemment commencé par le sport

en charge pour le manufacturier français des pneus de première monte. Rien de plus normal, les contraintes jusqu’alors appliquées sur des pneus de cette taille-là, pour des grandes berlines, n’avaient rien à voir. Avec une masse bien plus élevée, des performances elles aussi nettement meilleures en accélération, là où les pneus souffrent le plus, et ce freinage qui les sollicite différemment, il fallait repenser la manière de concevoir les pneumatiques. Il ne faut pas oublier que le pneu est primordial

plus de modèles adoptent des montes différentes entre l’avant et l’arrière, ce qui double encore le nombre de développements », ajoute l’homme de Clermont. Il faut dire que pour développer un pneu, la taille compte. C’est elle qui détermine le volume et donc la masse d’air contenue dans l’enveloppe, et donc les contraintes de charge qui seront applicables. De 10 à 15 % de voitures sportives montées en pneus différenciés il y a quelques années, nous en sommes arrivés à une presque parité. « Pour répondre aux

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mécanique

demandes, nous aurions dû engager une kyrielle d’ingénieurs et de metteurs au point... et réclamer davantage de temps pour proposer les premiers prototypes. Au lieu de cela, nous avons généralisé le développement par simulation informatique, un système que nous connaissons bien dans le sport mécanique depuis des années, que cela soit en moto GP, en Formule 1, en endurance ou ailleurs. » L’idée est, avec les ingénieurs des constructeurs automobiles et des équipementiers qui sont présents dans les locaux, de faire « tourner » des logiciels de simulation qui intègrent des milliers de paramètres mécaniques, tant côté voiture (masse, géométrie de suspension, angles de trains...), systèmes électroniques (ESP, ABS...) que pneumatiques (taille, type de carcasse,

les aspects résistance au roulement et... bruit (moins de bruit moteur sous 100 km/h, qui est après couvert par les bruits aérodynamiques pour tous les modèles). Il faut des pneus performants, mais aussi silencieux à basse vitesse et sobres. « Si les pneus peuvent faire gagner 40 km d’autonomie, il faut le faire. Mais c’est alors souvent une affaire de compromis. Pour tout cela, les contraintes ont énormément évolué et il nous fallait y répondre par davantage de possibilités de tests... que la simulation informatique nous permet », insiste Bruno de Feraudy. Il reste toutefois, avant la validation, l’essai routier réel, pour confirmer ce que les spécialistes appellent la performance suggestive, le comportement routier, le typage du pneumatique. « C’est important de tou-

texture des renforts, gommes...). « Grâce à cela, nous pouvons gagner énormément de temps sur l’étape du prototypage, explique Romain Bouchet (directeur technique en charge du programme simulation pour Michelin), parce que la quantité de données que nous exploitons permettent à nos simulations d’être très réalistes. On peut changer une taille de pneus en quelques minutes et connaître l’impact presque immédiatement. Avant, il aurait fallu modifier le prototype voiture et, de notre côté, produire d’autres pneus. » Cela varie évidemment selon le niveau d’implication des différents acteurs qui arrivent chez Michelin avec plus ou moins de datas à intégrer. « Cela dépend clairement de la volonté du constructeur, de ce qu’il recherche et des modèles informatiques qu’il nous amène. Par exemple, avec Ferrari, c’est pour l’instant assez simple : ils recherchent la performance ultime, sans compromis. Sans doute parce qu’ils ne produisent pas de voitures 100 % électriques, pour lesquelles nous devons réaliser des prouesses... », ajoute Romain Bouchet. Logique, avec ces modèles, qui sont plus lourds et plus généreux en couple moteur, il faut aussi soigner

jours confirmer sur la piste. Mais la simulation nous permet de raccourcir les temps de développement avant d’y arriver », ajoute, tout sourire, Bruno. Si la voiture électrique a bouleversé la donne, c’est pour répondre à des impératifs environnementaux (officiellement en tout cas). Impératifs qui vont avoir une autre incidence sur le monde automobile, lorsque les constructeurs et manufacturiers vont remplacer les matériaux non durables par d’autres plus vertueux. « Imaginez un peu, devoir repenser tous nos pneus avec 10 à 30 % de nouveaux matériaux, et cela dans un délai de quelques années, alerte Bruno de Feraudy. Nous avons commencé, évidemment, et nous observons les impacts de ces changements pour développer des modèles informatiques propres à chaque composant. Ainsi, nous allons pouvoir simuler pour chaque pneumatique les moindres changements sans avoir, à chaque fois, à produire des prototypes. C’est ce qui va nous permettre de tenir nos engagements, tout en continuant à imaginer et concevoir de nouveaux pneus, toujours plus sobres, plus résistants et performants. » Comme quoi, parfois, la simulation a du bon.

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Entre le couple, élevé et instantané, et la masse en nette hausse, des contraintes nouvelles sont apparues avec l’électrique

Avec la multiplication des montes différenciées, plus larges derrière que devant, et celles des voitures électriques qui requièrent des pneumatiques différents (par des contraintes différentes), la simulation s’est avérée obligatoire.

En plus des simulations sur écran, il est possible de « faire tourner » les modèles informatiques sur des simulateurs de conduite, comme celui-ci. Avec de vrais pilotes essayeurs de chez Michelin aux commandes.

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Les nouvelles façons d’investir dans l’art contemporain

La fête est finie ! L’inflation, la guerre en Ukraine et les confinements liés au Covid ont eu raison de la longue dynamique que connaissait le marché de l’art contemporain. Pour autant, les amateurs et les collectionneurs sont toujours dans les starting-blocks pour commencer ou compléter leur collection. Cependant, ils privilégient désormais de nouvelles façons d’investir, telles que l’achat d’actifs numériques ou l’acquisition fractionnée. Visite guidée.

Texte J.-J. Manceau, photos DR

Dans les salles de vente, l’ambiance n’est plus à la fête. Après avoir longtemps égrené les records de ventes des œuvres des plus grands artistes contemporains, les experts et autres courtiers se désolent désormais à la sortie des ventes, où les « pépites » ne dépassent plus le prix de réserve ou les estimations. « En mai 2023, un tiers des œuvres de Picasso proposées aux enchères se sont vendues à l’estimation basse, voire nettement en dessous », constatait alors le courtier omas Seydoux. En juin 2023, à la grande foire d’Art Basel, une toile du maître espagnol que la galerie

Landau proposait pour 25 millions de dollars (22,9 millions d’euros) n’a pas trouvé preneur. Les collectionneurs les plus fortunés, ceux qui dépensaient sans compter, ne sont plus prêts à acheter à n’importe quel prix. Surtout, la crise du Covid et la guerre en Ukraine ont eu un impact non négligeable sur les grandes fortunes. Selon une étude du cabinet de conseil Capgemini, le nombre de millionnaires dans le monde, soit 21,7 millions de personnes, a reculé de 3,3 % en 2022. La valeur de leur fortune cumulée a également diminué, avec un patrimoine total estimé à 83 000 milliards de dollars, soit une baisse de

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investir

3,6 % par rapport à l’année précédente. Résultat, le marché fait grise mine. Les ventes aux enchères d’œuvres d’art dans le monde résistent et totalisent 16,56 milliards de dollars en 2022, mais elles sont en baisse de 3,1 % par rapport à 2021 (17,08 milliards de dollars), selon le dernier rapport annuel d’Artprice. À noter que 2021 avait connu un fort rebond des ventes post-Covid. Pourtant, le marché de l’art en ligne continue de très bien se porter. Dans son dernier rapport, la société Hiscox montre que la pandémie a augmenté le niveau des ventes annuelles d’art en ligne de 5,4 milliards de dollars en 2022, multipliant ainsi par deux les ventes réalisées par rapport à ce qu’elles auraient été si la croissance du marché s’était poursuivie sur la trajectoire d’avant-Covid. Le marché de l’art en ligne a plus que quintuplé au cours de la décennie passée. Mais pour les experts d’Hiscox, le rythme de croissance des prochaines années devrait être plus lent et plus régulier. 30 % des collectionneurs prévoient de faire moins d’achats en ligne au cours des douze prochains mois, en raison d’une baisse des revenus disponibles ; un peu plus d’un quart (26 %) des nouveaux acheteurs d’art ont déclaré qu’ils étaient susceptibles d’acheter de l’art en 2023, contre 57 % en 2022 ; et seulement 18 % des jeunes collectionneurs, contre 44 % en 2022. Surtout, Hiscox note un intérêt croissant des acheteurs et des collectionneurs pour les nouvelles formes de détention des œuvres, notamment pour les actifs numériques de type NFT (Non Fungible Token) ou encore pour la propriété fractionnée. Bien que seulement 9 % des acheteurs d’art aient investi dans ce type de propriété l’année dernière, 61 % d’entre eux ont déclaré qu’ils étaient susceptibles de le faire au cours des douze prochains mois, et cette proportion passe à 78 % pour les jeunes collectionneurs. Car si l’art, et surtout l’art contemporain, est avant tout l’a aire de passionnés et de collectionneurs, il ne nécessite pas forcément de très gros moyens. Selon le site expert Artprice, 90 % des œuvres s’adjugent à moins de 17 000 dollars, y compris dans les salles de vente les plus prestigieuses comme Christie’s. De plus, l’accès aux ventes est facilité par la

multiplication des plateformes d’art en ligne, comme Artsy, Artnet ou Saatchi Art, qui permettent d’acheter des œuvres d’art directement auprès des galeries ou des artistes. Elles o rent un accès facile et rapide à un large éventail d’œuvres et permettent d’e ectuer des recherches ciblées en fonction de son budget. Certaines nouvelles plateformes veulent aussi démocratiser le marché. C’est le cas de celle créée par Maurice Lévy, 81 ans, ancien patron de Publicis. Baptisée YourArt, elle a pour ambition de se positionner comme le YouTube de l’art, un réseau social facilitant l’accès aux artistes et aux galeries. Mieux encore, de nouveaux acteurs se sont invités à la table des marchands d’art pour proposer au plus grand nombre des œuvres à prix mini. Ainsi, le tableau du célèbre

Jean-Michel Basquiat, e Mosque, a été vendu en 2020 pour... 20 dollars. Petite précision, pour ce prix, vous ne possédez pas l’œuvre complète, estimée à 6 millions de dollars, mais une des 284 420 parts vendues par la plateforme Masterworks. Cette entreprise fondée en 2017 propose d’investir des parts dans des œuvres de Banksy, Andy Warhol ou encore Picasso, comme on achète des actions en Bourse. Pour cela, Masterworks a acquis une centaine de peintures et est devenue ce qu’on appelle une licorne, c’est-à-dire une start-up dont la valeur dépasse le milliard de dollars. Pour évaluer leur achat, les experts de Masterworks s’appuient sur des données d’analyse, repèrent des toiles avec un fort potentiel, parfois de grands noms comme Banksy, Andy Warhol, Picasso,

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Après l’euphorie de la période post-Covid, les salles de vente sont à la peine

Monet, mais pas seulement. La rme les achète et les déclare à la SEC, le gendarme américain de la Bourse. L’œuvre devient une sorte de société cotée, et les investisseurs peuvent donc acheter des actions, posséder une part de l’œuvre à partir de 20 dollars. Le créneau semble tellement porteur que d’autres sociétés, notamment françaises, se sont lancées dans le « sharing » d’œuvres d’art.

d’investir

Ainsi, Newart, une start-up basée à Paris, a lancé un projet d’écosystème juridique et technique qui titrise et fractionne les œuvres d’art, donnant aux amateurs d’art la possibilité d’acquérir collectivement des pièces physiques de premier ordre de manière sûre et transparente.

NFT : attention danger !

En quelques mois, les NFT, ces certi cats d’authenticité numérique pour des contenus en ligne, ont complètement bouleversé le marché de l’art virtuel. Ces certi cats utilisent la technologie de la blockchain qui permet d’estampiller des chiers numériques d’un marqueur d’authenticité impossible à falsi er. « Les NFT ont joué un rôle signi catif dans la révolution numérique de l’art. Ils ont introduit de nouvelles possibilités pour les artistes et les créateurs de monétiser et de vendre leurs œuvres numériques, qui étaient auparavant facilement copiables et partageables en ligne sans contrôle direct de la propriété », expliquent les experts d’Hiscox. Aujourd’hui, des gifs, des extraits de vidéos, des mèmes et des tweets s’échangent contre des cryptomonnaies grâce aux NFT.

À cela s’ajoute la possibilité de fractionner la propriété

Le système se base sur des « smart contracts », à savoir des certi cats garantis par une blockchain. Dans le même esprit, mais dans un registre légèrement di érent, des clubs d’investissement se multiplient partout dans le monde. En France, François Carbone (cofondateur d’Anaxago) et Arnaud Dubois ont lancé Matis.club, qui propose de rejoindre une holding d’investissement qui acquiert, gère, stocke et restaure des œuvres, avant de les proposer à ses membres. Et si l’envie d’investir dans l’art vous titille mais que vous n’êtes pas sûr de vos goûts, pas d’inquiétude. Une application baptisée Docent, pour « guide de musée » en anglais, peut vous aider. Grâce à une technique de recommandation algorithmique et d’analyse utilisant l’intelligence arti cielle, appliquée à l’art contemporain, Docent est capable de saisir les goûts de ses utilisateurs pour les conduire aux œuvres qu’ils aimeront et souhaiteront collectionner. Hélène Nguyen-Ban, une collectionneuse d’art contemporain qui a œuvré chez LVMH, et Mathieu Rosenbaum, professeur, chercheur et titulaire de chaire en mathématiques appliquées à l’École polytechnique, ont élaboré l’application dont l’interface se situe entre Tinder pour le swipe et Spotify pour l’algorithme de recommandation. À tester d’urgence !

d’une grande œuvre d’art numérique en plusieurs milliers de jetons. Plusieurs plateformes numériques se sont développées pour surfer sur l’explosion des ventes de NFT d’art. Les plus connues sont OpenSea, Rarible, Ni y Gateway ou encore KnownOrigin, une plateforme axée sur les créations générées par l’intelligence articielle. Mais à la suite du krach des cryptomonnaies, les NFT enregistrent une chute spectaculaire malgré un nombre croissant de transactions, passant de 232,7 millions de dollars en 2021 à seulement 13,9 millions de dollars en 2022 (– 94 %). Si les NFT ont permis de révolutionner le monde de l’art et contribuent à une meilleure rémunération des artistes numériques, de nombreux détracteurs des NFT dénoncent notamment leur forte empreinte carbone.

Followed 108 investir
Se partager des morceaux d’œuvre d’art est une nouvelle façon

- art de vivre - culture - sport et loisirs -

FERRARI PUROSANGUE À L’ESSAI ARGENT

Faut-il investir dans l’art contemporain ?

PALM SPRINGS

Road-trip entre Indio et Joshua Tree Park

GOLF Rencontre avec Benjamin Hébert

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GASTRONOMIE Dans les cuisines du chef nantais Mathieu Pérou

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les cuisines
nantais Mathieu Pérou HORLOGERIE Les nouveautés des Geneva Watch Days RENCONTRER & DÉCOUVRIRautomne 2023
GASTRONOMIE Dans
du chef
RUGBY
CHARLES OLLIVON SPÉCIAL
Followed
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HORLOGERIE Les nouveautés des
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LE SEL

C’est bon et pas bon à la fois

C’est l’exhausteur de goût par excellence, ce petit quelque chose qui donne du peps à tous les plats, mais dont il ne faut pas abuser. Ni pour le goût, ni pour la santé. Avantages et inconvénients du sel, différences de qualités et de propriétés, Followed vous explique tout.

Texte et photos S. Malaut

Dans le précédent numéro, le chef triplement étoilé Glenn Viel nous expliquait que certains de ses clients trouvaient ses plats trop salés alors qu’il n’utilisait pas le moindre grain de sel pour les relever. Tout simplement parce que ses cailloux d’assaisonnement, qui sont en fait l’ingrédient principal du plat concentré au maximum et râpés sur le plat, donnaient tant de goût que les convives pensaient cette saveur mise en

avant par un excès de sel. Il faut dire que le sel est l’exhausteur de goût par excellence, celui qui pousse loin tous les curseurs des saveurs dès qu’on l’utilise.

Trois sels pour un seul effet

Il existe trois types de sel, qui est à la base du chlorure de sodium, trois sortes nalement très di érentes les unes des autres. Le plus connu, et sans doute le plus utilisé dans les cuisines du monde entier, qu’elles soient

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bien-être

particulières ou industrielles, est le sel raffiné ou sel de table. Il peut dériver du sel de mer, mais peut aussi être un produit de l’industrie agroalimentaire, un chlorure de sodium chimique souvent associé à des antiagglomérants pour éviter qu’il ne s’humidifie, comme du phosphate, du dioxyde de silicium ou des dérivés de l’aluminium. Le problème, c’est que si l’on connaît les effets du sel sur l’organisme (on parle des effets du sodium), ceux des anti-agglomérants restent flous. C’est une des raisons pour lesquelles il vaut mieux utiliser du sel de mer, aussi appelé sel gris de table ou sel marin gris, que du sel de table raffiné, bien (trop) blanc. Une autre version du sel de cuisine est le gros sel. C’est un sel non raffiné, soit marin, soit de marais salant, mais cette fois délivré en gros cristaux gris. Il peut, s’il provient de marais salants (comme ceux de Guérande, par exemple), contenir, en plus du chlorure de sodium, des oligo-éléments et du magnésium. Cela en fait un ingrédient très recherché en cuisine. Il ne sert pas à assaisonner directement les plats, mais se retrouve davantage dans des eaux de cuisson, des soupes ou des sauces. Pour assaisonner les plats, le meilleur est sans doute la troisième sorte de sel, la fleur de sel. Elle provient uniquement de l’évaporation de l’eau de mer dans les marais salants, est ramassée à la main et adopte la forme de cristaux non réguliers, qui contiennent jusqu’à 5 % de calcium,

de potassium et de magnésium. C’est pourquoi il ne faut pas la cuire, juste l’utiliser au moment du service, saupoudrée avec parcimonie. Car même si le sel est bon pour le goût, il n’est pas toujours bon pour la santé.

Il ne faut pas en abuser

Pour beaucoup de gens, le sel devrait être banni de notre alimentation. Pourtant, c’est lui, avec le potassium, qui va assurer l’équilibre hydrique de notre corps, entre l’intérieur et l’extérieur des cellules. Cet équilibre assure la transmission nerveuse et la contraction musculaire, et intervient dans l’absorption du chlore, des acides aminés et du glucose, par l’intestin. Une carence en sodium peut entraîner des œdèmes cérébraux, provoquer des malaises, des nausées et des pertes de conscience. Bref, il est inconcevable de vivre sans sodium, donc quelque part sans sel. Mais un excès n’est pas bon non plus. L’un des effets d’un taux trop élevé de sodium dans le sang est la rigidification des parois des artères qui va en limiter l’élasticité et les rendre fragiles aux fortes pressions. Or l’excès de sel entraîne aussi et surtout une hypertension artérielle et, par conséquent, des risques élevés de maladies cardiovasculaires. Si vous souffrez déjà l’hypertension artérielle, ou d’insuffisance cardiaque ou encore de diabète, il vous faut veiller à ne pas trop consommer de sel, non seulement dans les assaisonnements, mais

LE SEL EST UN EXHAUSTEUR DE GOÛT ET PERMET DE RÉGULER

L’HYGROMÉTRIE DU

CORPS. IL EST DE CE FAIT INDISPENSABLE...

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aussi dans la consommation de produits fortement salés comme la charcuterie ou la plupart des fromages. De plus, l’excès de sel favoriserait l’élimination du calcium dans les urines, ce qui augmenterait les risques d’ostéoporose chez les personnes âgées. Pour éviter l’excès, l’OMS recommande de ne pas consommer plus de 2 grammes de sodium par jour, soit environ 5 grammes de sel (à peu près une petite cuillère à café). Dans nos pays occidentaux, la consommation serait davantage autour de 8 à 12 grammes par jour et par personne, ce qui évidemment entraîne bien des risques pour notre santé. Limiter les assaisonnements, comme les excès de charcuterie ou de fromage, est un bon début. Mais il faut bien comprendre que parce qu’il exacerbe les goûts, le sel est présent en grande quantité dans presque tous les plats préparés industriellement, sans qu’il soit toujours précisé dans quelle quantité. Aussi, si vous voulez contrôler votre apport quotidien en sodium, il vous faudra limiter votre consommation de produits manufacturés par l’industrie, et même sans doute le nombre de repas pris à l’extérieur, au restaurant. Parce que si c’est bon, c’est sans doute que c’est (un peu) salé. Mais vos artères ne seront pas du même avis. C’est dit.

... MAIS S’IL EST TROP PRÉSENT DANS LE SANG, IL ENTRAÎNE UNE RIGIDIFICATION DES PAROIS DES ARTÈRES ET UN RISQUE D’HYPERTENSION

Followed 112 bien-être
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La vie de château lors d’un week-end en Bourgogne

Rencontre avec Tom Meyer, chef étoilé MOF

Découverte de la Patagonie en bateau

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Et beaucoup d’autres belles découvertes dans le numéro 45 de Followed
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