Perspective Construction magazine Quadrimestriel - Juin 2025

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CONSTRUCTION

Dossier : digitalisation et IA

Table ronde : quels impacts sur la construction ?

À LA RENCONTRE

DES FUTURS CONDUCTEURS DE CHANTIERS

CHANTIERS PHARES

• SITE DES ACEC À HERSTAL • GRAND THÉATRE DE VERVIERS

DÉCOUVERTE DE «BOIS SANS FRONTIÈRES» A BULLANGE

Edito

Chères lectrices, chers lecteurs,

Fin mars a marqué la fin officielle de la période hivernale – une période qui, cette année encore, a été mise à profit pour la formation.

4.400 travailleurs ont participé aux formations proposées par Embuild Verviers-Ostbelgien et Liège durant les mois d’hiver – qu’il s’agisse de sécurité, de premiers secours, de traitement de l’amiante et bien d’autres sujets. Un nouveau record pour notre région ! Même si l’hiver est désormais derrière nous, les formations se poursuivent. Nous vous invitons à consulter régulièrement notre plateforme de formation www.formation-construction.be.

En dehors des chantiers aussi, nos deux entités locales d’Embuild ont été très actives. De nombreux événements ont eu lieu – certains d’entre eux sont présentés en images et en détails dans les pages suivantes.

Le thème central de ce numéro de « Perspective Construction » ne pourrait être plus actuel : la digitalisation et l’intelligence artificielle. S’agit-il d’une véritable opportunité ou d’une illusion pour notre secteur? Un débat passionnant sur le sujet a été organisé et vous livrera des points de vue riches et variés. Notre conseil : Ne laissez pas passer le train ! Intéressez-vous à l’IA avant qu’elle ne s’intéresse à vous.

Enfin, nous vous emmenons, comme à chaque fois, sur trois chantiers remarquables : la rénovation complète du Grand Théâtre de Verviers, le nouveau siège d’Embuild Liège sur le site des ACEC à Herstal, ainsi que la rénovation énergétique de nombreux logements sociaux dans la Communauté Germanophone, menée par l’ÖWOB.

Nous vous souhaitons une lecture stimulante et un excellent départ dans la belle saison !

Présidente d'Embuid

Président d'Embuid Chambre Verviers-Ostbelgien de la Construction Liège

Dossier : digitalisation et IA

Table ronde : comment l’IA et la digitalisation transforment la construction

IA : ne regardez pas le train passer, montez à bord !

Quelques applications pratiques 16 Embuild, votre partenaire pour la digitalisation : E-Procurement et Facturation électronique

Chantiers

phares

18 le Grand Théâtre de Verviers en restauration 21 Rénovation énergétique en un temps record

Embuild Liège se construit un avenir durable au cœur de la renaissance du site des ACEC Vie associative

L'afterwork d'Embuild Liège à la Winerie Vivardent

Grand débat sur la reconstruction de la vallée de la Vesdre : défis entre vision et réalité

27 À la rencontre des futurs conducteurs de chantier

28 Les menuisiers visitent « Bois sans frontières »

Edité par Embuild Chambre de la Construction de Liège & Embuild Verviers-Ostbelgien

Quadrimestriel tiré à 2000 exemplaires, publié trois fois par an.

Editeur responsable : Paul-Philippe Hick - Galerie de la Sauvenière, 5 - 4000 Liège

Rédaction : Dirk Vandriessche

Conception graphique et mise en page : Frédérique Simar

Photos : Stephanie Radermacher (p. 4 à 12), Buildwise (p. 14 à 15), Wust (p. 18 à 19), Nevsky (p. 21 - 2), SPI (p. 23 - 2), Gautier Delco (p. 26)

Publicités : Fabrice Minicucci au 04/232.42.70 & Maxime Bebronne au 0495/19.73.78

Contact et abonnement : verviers@embuild.be

N'hésitez pas à nous faire part de vos réactions et de vos suggestions.

Distribués gratuitement auprès des membres des deux associations, ainsi qu'à une sélection de parties prenantes dans la province de Liège et Ostbelgien.

© 2025 Embuild Liège – Embuild Verviers-Ostbelgien

Pour des raisons de lisibilité, nous avons renoncé à l'utilisation simultanée des formes linguistiques masculine, féminine et diverse (m/f/x). Toutes les désignations de personnes s'appliquent indifféremment à tous les sexes.

Près de 40 %

des travailleurs belges ne se déclarent jamais malades

Selon une étude du service de prévention Mensura, près de quatre travailleurs belges sur dix n'ont pris aucun jour de maladie l'année dernière. Dans des secteurs physiquement exigeants comme la construction, cette proportion est plus faible. Mensura souligne que la sécurité au travail est essentielle pour réduire l'absentéisme. Les absences imprévues peuvent compromettre la sécurité, notamment en augmentant la pression sur les collègues restants ou en faisant appel à des remplaçants moins expérimentés. Des analyses régulières des risques, une communication claire et une culture de sécurité solide sont donc indispensables.

(Source : Mensura)

L'IA

stimule la productivité

Une étude récente de PwC sur l’impact de l’IA sur l’emploi et les salaires révèle que les secteurs investissant activement dans l’intelligence artificielle (IA) connaissent une croissance de productivité jusqu’à trois fois supérieure à ceux qui n’en font pas encore usage. Les revenus par employé y ont augmenté jusqu’à 27 % entre 2018 et 2024. L’étude suggère que l’IA ne remplace pas les travailleurs, mais les complète en augmentant leur efficacité.

Le message est clair : se former à l’IA est un levier de croissance tant pour les entreprises que pour leurs collaborateurs, y compris dans des secteurs comme la construction, où l’automatisation et l’optimisation des processus gagnent en importance.

(Source : PwC Belgium)

71% des propriétaires ignorent le score PEB de leur habitation.

Une étude menée auprès de 1 000 Belges de plus de 25 ans révèle que 71 % des propriétaires ignorent le score PEB de leur habitation.

Parmi eux, seulement 7 % ont fait évaluer leur score après des rénovations, et 11 % admettent ne pas l'avoir recalculé après des travaux. Les jeunes propriétaires semblent mieux informés, souvent grâce à l’achat récent de leur logement, tandis que leurs aînés accusent un léger retard.

(Source : iVox / Batibouw)

de 33 000

c'est le nombre d'ouvriers du secteur de la construction qui ont suivi la formation obligatoire en sécurité de base

En 2024, plus de 33 000 ouvriers de la construction en Belgique ont suivi avec succès la formation obligatoire de base en sécurité d’une durée de 8 heures. Cette mesure, en vigueur depuis le 15 avril 2023 pour tous les nouveaux employés, indépendants et travailleurs détachés sur les chantiers, vise à améliorer la sécurité sur le lieu de travail.

Embuild salue cette évolution et souligne que cette formation contribue de manière importante à la réduction des accidents du travail. Bien que le nombre d’accidents dans le secteur de la construction ait diminué de 14,5 % au cours des cinq dernières années, chaque accident reste un de trop.

(Source : Embuild)

Bon à savoir :

Embuild Liège et Embuild Verviers–Ostbelgien proposent régulièrement des formations de base en sécurité à des conditions particulièrement avantageuses.

Informez-vous sur : formation-construction.be/verviers ou formation-construction.be/liege

C'est le taux de recyclage des matériaux de construction en céramique en Belgique

En Belgique, 95 % des briques et tuiles issues des démolitions sont désormais recyclés. Ces matériaux sont broyés en granulats qui servent pour les fondations, comme gravier pour les terrains de tennis ou comme matière première pour de nouveaux murs intérieurs.

Bien que ce processus soit considéré comme un «downcycling », des efforts sont en cours pour favoriser le « upcycling », c’est-à-dire la réutilisation des éléments dans leur forme d’origine. Certaines entreprises de démolition nettoient soigneusement les briques et tuiles des résidus de mortier afin de pouvoir les réutiliser dans des projets de restauration ou de construction neuve.

La Fédération Belge de la Brique prévoit une augmentation du volume de réutilisation dans les années à venir, notamment grâce à la transition de la démolition vers la déconstruction des bâtiments. Cette méthode favorise non seulement la réutilisation des matériaux céramiques, mais aussi d’autres matériaux de construction, contribuant ainsi à une économie de la construction plus durable en Belgique.

(Source : Architectura / Fédération Belge de la Brique)

Une hausse du nombre d’indépendants

Les derniers chiffres publiés par l’Inasti, l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants, vont dans le même sens. Fin 2024, la barre des 1,3 million d’indépendants était à portée, avec exactement 1.299.825 indépendants affiliés à l’Inasti, soit une augmentation de 1,61% par rapport à 2023.

Parmi eux, 801.544 exercent une activité d’indépendant à titre principal (+0,35%). Une hausse moins marquée que celle concernant les indépendants complémentaires, dont le nombre a augmenté de 2,7%, passant à 341.591. Mais l'année 2024 se caractérise surtout par une hausse du nombre d'indépendants actifs après l'âge de la pension à 156.690 personnes (+ 6,04 %). Le secteur de la construction compte 50.000 indépendants (soit plus de 7% de l’emploi global).

(Source : Inasti / SPF Economie)

Dossier

: digitalisation et IA

Comment l’IA et la digitalisation transforment la construction

L’intelligence artificielle s’infiltre dans tous les secteurs et celui de la construction n’y échappe pas. Mais sur le terrain, les avis sont partagés.

Entre enthousiasme, prudence et scepticisme, cette technologie soulève de nombreuses questions: que peut-elle réellement apporter? Où commencer ? Et surtout, à qui profitet-elle vraiment ?

À l’invitation de Perspective Construction, plusieurs acteurs du secteur se sont réunis pour une discussion sans langue de bois.

Q Je commence avec vous, Madame Bonten. Vous avez récemment participé à une séance d'information sur l'intelligence artificielle destinée aux jeunes entrepreneurs du secteur de la construction. Quelle a été la réaction ?

Laura Bonten Ils ont vraiment bien accueilli le sujet. Mais concrètement, un mois plus tard, personne n’avait encore franchi le pas. Soit parce que ça demande quand même un certain investissement en énergie, soit par crainte des coûts. Pour de toutes petites structures, dès qu’il y a un abonnement à payer ou un programme payant, il faut vraiment que l’outil soit utilisé à fond pour que ça en vaille la peine. Il y a donc encore une certaine barrière à franchir.

Q Monsieur Denis, vous conseillez de nombreuses entreprises de construction chez Buildwise. Est-ce que cette réaction reflète une tendance générale ?

Francois Denis Oui, on le voit clairement. C’est un peu comme avec les CRM il y a quelques années : une grande entreprise peut adapter un outil à ses besoins, même si ça coûte cher. Une petite, elle, doit souvent se contenter d’un outil existant, avec le risque qu’il ne colle pas parfaitement à sa réalité.

C’est pareil avec l’IA. Il existe des solutions simples et abordables, mais limitées, et d’autres, plus perfectionnées, qui demandent des investissements importants. Par exemple, créer un chatbot basé sur

Table ronde

l’expertise de l’entreprise demande d’avoir des documents structurés, du temps et des consultants. Pour une petite boîte de cinq personnes, c’est souvent trop lourd. Alors que pour une structure plus grande, avec des processus bien établis, là, l’IA peut vraiment devenir une valeur ajoutée.

Q Nous avons déjà eu plusieurs sessions d’information chez Embuild, mais à chaque fois la question se pose : « Très intéressant, cette multitude de possibilités, mais par où commencer ? »

Mohamed Ikharazen Nous, on a d’abord analysé département par département s’il y avait un véritable besoin d’intelligence artificielle. Parce qu’honnêtement, l’IA n’est pas utile partout. On s’est concentrés sur les tâches répétitives. Par exemple, au bureau d’études, la lecture des cahiers des charges prenait beaucoup de temps. Aujourd’hui, on utilise l’IA pour ça. Bien sûr, les ingénieurs lisent encore, mais on compare les résultats. C’est vraiment une collaboration entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle afin de déterminer si l'intelligence artificielle arrive au même résultat que l'humain une fois qu'on a des résultats.

Et franchement, dans ce cas-là, l’IA est même plus précise. On lui a d’abord appris qui nous sommes (nos classes, nos catégories, nos critères) avant de la mettre au travail. Maintenant, elle est extrêmement efficace pour analyser les cahiers des charges.

On avance aussi sur l’analyse des plans au bureau de dessin. Côté électricité, on travaille encore avec AutoCAD, notamment pour compter les prises, etc. On implante l’IA dans ce processus, même si c’est plus complexe. Mais ça progresse. Bref, on a vraiment identifié là où l’IA pouvait nous faire gagner du temps, et on avance étape par étape.

Q Donc, aujourd’hui, l’intelligence artificielle est surtout utilisée dans les bureaux, moins sur les chantiers ?

M.I. Oui, pour l’instant, c’est clairement dans les bureaux. On a fait quelques essais dans notre service juridique, mais ce n’est pas encore concluant, notamment à cause de la complexité des textes légaux. Les

départements financiers et comptables seront les prochains à être analysés. Cela dit, pour tout ce qui est traitement de texte, réponses aux e-mails, etc., c’est déjà une aide précieuse — à condition, bien sûr, de rester vigilant sur le contenu.

Michael Olivier Chez nous, la fabrication est déjà très automatisée. Ce sont les machines qui exécutent, selon des programmes définis en amont. Je ne vois pas vraiment comment l’IA pourrait y intervenir... sauf peut-être pour de la vérification optique de défauts dans le vitrage ou les profils.

Il y a sûrement des pistes, mais on ne les a pas encore explorées. Comme toujours, il faut aussi considérer les coûts.

Sur chantier, les ouvriers utilisent déjà leurs smartphones, ne serait-ce que pour répondre aux exigences administratives. Mais dans l’atelier, c’est plus difficile à imaginer pour l’instant.

F.D. Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’intelligence artificielle est déjà intégrée dans de nombreux outils métiers. Beaucoup de gens l’utilisent sans le savoir. Prenez la comptabilité : il n’y a pratiquement plus de saisie manuelle. On envoie des scans, et le logiciel fait le tri. Ce que fait le comptable aujourd’hui, c’est surtout de la vérification et de l’optimisation.

M.O. Exactement. Chez nous, le logiciel qu’on utilise optimise les découpes de profilés selon les longueurs et les pertes. Mais comment il fait ses calculs en arrière-plan ? Franchement, je ne sais pas. Est-ce que l’éditeur utilise de l’IA ? Probablement, mais ce n’est pas transparent pour nous.

Michael Huppertz C’est justement là que l’IA devient intéressante, et parfois inquiétante. Tant qu’un algorithme suit des règles programmées, on peut les expliquer. Mais si l’optimisation passe par un modèle d’intelligence artificielle, même le développeur ne sait plus vraiment comment le résultat est obtenu.

La vraie question est alors : est-ce que le résultat est bon, fiable ? Pas toujours simple à juger.

”Pour de toutes petites structures, dès qu’il y a un abonnement à payer ou un programme payant, il faut vraiment que l’outil soit utilisé à fond pour que ça en vaille la peine.

Laura Bonten Bonten s.a. - Aubel

”Une grande entreprise peut adapter un outil à ses besoins, même si ça coûte cher. Une petite, elle, doit souvent se contenter d’un outil existant.

Francois Denis Buildwise

On a d’abord analysé département par département s’il y avait un véritable besoin d’intelligence artificielle.

Mohamed Ikharazen Service Partner (Balteau Group) - Tilleur

Q On en revient à la qualité des données. Si les données d’entrée sont mauvaises, ce qui en sortira le sera aussi. Comment vous assurez-vous que les informations intégrées dans les systèmes sont fiables, et que les résultats sont corrects ?

L.B. Il faut toujours repasser derrière. L’intelligence artificielle peut beaucoup faire, mais tout dépend de ce qu’on lui donne et de la manière dont on formule les requêtes. C’est à l’humain d’avoir assez de recul pour vérifier, corriger, valider.

M.H. Le risque, c’est justement qu’on arrête de vérifier. Je vois déjà des collègues qui prennent les résultats de l’IA pour argent comptant, sans consulter les sources ou les fiches techniques. Demain, contredire une IA sera presque mal vu…

M.I. Chez nous, l’IA et l’humain travaillent en parallèle. On vérifie si les résultats sont identiques. Pour les calculs de câbles électriques, par exemple, on compare les résultats de l’ingénieur et ceux de l’IA. Et effectivement, avant que l’IA puisse nous aider, on doit d’abord lui apprendre qui on est et ce qu’on fait.

C’est pourquoi, chez Balteau, on a aussi défini une IA Policy avant de déployer quoi que ce soit. On y a précisé ce qu’on pouvait ou non demander à l’IA, notamment pour respecter le RGPD. Certaines informations, confidentielles ou personnelles, ne peuvent pas sortir de l’entreprise. Et pour rédiger cette politique, on s’est fait accompagner par un avocat spécialisé.

L.B. Bonne idée. C’est essentiel d’avoir ce recul, d’être conseillé pour ne pas faire d’erreur.

M.H. Sans cadre clair, on risque de tout partager n’importe comment.

F.D. Je le vois souvent. En conférence, quand je demande qui utilise ChatGPT, 80 % des gens lèvent la main. Mais à la question: « votre entreprise a-t-elle une politique d’usage ? », à peine 5 % répondent oui. Il y a un vrai vide.

Et autre point : quand on parle d’IA, on parle souvent de l’IA générative qui crée de façon autonome des contenus. C’est surtout elle

qui fascine aujourd’hui. C’est aussi celle qui est la plus sujette à des erreurs, à des hallucinations. Là, le contrôle est indispensable.

Mais il y a d’autres formes d’IA, plus proches de l’automatisation classique, qui demandent moins de vigilance, car elles sont plus structurées. Beaucoup d’entreprises viennent nous voir pour un projet IA, et on se rend compte qu’un simple automatisme suffirait.

La bonne nouvelle, c’est que cette vague d’IA générative a ouvert les esprits : elle a permis à des structures qui ne l’imaginaient pas, de pouvoir automatiser des tâches et de s’y mettre.

Q Donc au fond, vous dites qu’il ne faut pas avoir peur de se lancer ?

F.D. Exactement. Il y a plein de formes d’IA qu’on utilise déjà depuis des années sans forcément les appeler comme ça. Ce sont souvent des systèmes d’automatisation de tâches ou de processus, comme on en code depuis longtemps en informatique.

Ce qui a vraiment changé, c’est l’arrivée des IA génératives ou GNI (General Neural Intelligence), comme certains les appellent. Ce sont des modèles qu’on ne programme plus ligne par ligne. On leur donne des données d’entrée et un objectif, puis ils apprennent à faire le lien par eux-mêmes. On les corrige, on les entraîne. C’est cette logique d’apprentissage qui permet aujourd’hui de détecter certains cancers, même si on ne comprend pas toujours comment l’IA y arrive.

Aujourd’hui, certains modèles sont déjà capables de reconnaître une tasse, une poignée de porte ou un châssis, et cela sans entraînement spécifique. On peut ensuite les affiner. C’est cette polyvalence et capacité de généralisation qui est nouvelle.

Q Revenons sur les policies, dont Monsieur Ikharazen parlait. Est-ce que vous savez si ça se standardise ?

Alexandre Cruquenaire Oui, et c’est crucial d’en avoir conscience. Toute réflexion sur l’usage de l’IA doit s’inscrire dans un cadre juridique. Même si l’on ne s’y intéresse pas au départ, le droit vous rattrape tôt ou tard, en particulier lorsqu’un usage illégal est détecté.

Le règlement européen sur l’IA, adopté en 2024, entre en application par étapes. Mais certaines obligations sont déjà applicables. Par exemple, dès à présent, toute entreprise utilisant un système d’IA doit informer les personnes concernées par ses résultats : sur quoi repose le traitement, avec quelles données, selon quelle logique.

”La bonne nouvelle, c’est que cette vague d’IA générative a ouvert les esprits : elle a permis à des structures qui n’imaginaient pas pouvoir automatiser des tâches de s’y mettre.

Autre exigence à respecter : les opérateurs internes utilisant ces outils doivent être formés, connaître leurs limites, risques et bonnes pratiques. Tout cela doit aussi être formalisé dans une politique IA d’entreprise. Cette politique n’est pas laissée au hasard : certaines obligations sont transversales et s’imposent à tous — comme l’interdiction de recourir à des IA causant e.a. des discriminations.

Mais ce n’est qu’un petit pan de l’IA. Pour de la reconnaissance d’images, par exemple, on peut tout à fait utiliser des algorithmes classiques, ce qu’on faisait déjà pour détecter des défauts ou des armatures. Les modèles actuels sont simplement plus puissants et polyvalents. On n’a plus besoin de former un modèle différent pour chaque objet.

Mais d'autres éléments de la politique IA doivent être adaptés à chaque entreprise, selon les usages concrets, les finalités, le niveau de risque, etc. Par exemple, la démarche que vous évoquiez consistant à comparer les résultats de l'IA avec une méthode classique est excellente : elle contribue à limiter les risques et à mieux former les utilisateurs. C’est exactement le type de bonne pratique qu’on recommande de documenter dans la politique IA.

Le règlement IA repose sur une approche par les risques. Si un système est à haut risque, les obligations sont plus lourdes. Mais le législateur ne précise pas tout : il revient à chaque entreprise de définir ce qui est "approprié" dans son contexte. Et pour démontrer que l’organisation est conforme, la seule solution, c’est de tout documenter : les usages, les formations, les arbitrages, les incidents… Cette documentation servira de preuve si une autorité de contrôle intervient à la suite d’un problème. Plus vous anticipez ce travail de documentation, qui est quand même un peu fastidieux pour les entreprises, plus ce sera facile de justifier l'usage qui est fait des outils basées sur l'IA.

F.D. C’est évident que le niveau de risque varie énormément selon l’usage. Une IA qui rédige des devis, c’est une chose ; une IA utilisée pour des calculs de structures dans le bâtiment, avec des conséquences physiques et des risques pour la sécurité, c’en est une autre.

M.I. Dans tous les cas, c’est la personne qui signe l’offre qui en reste responsable.

F.D. Oui, mais l’impact potentiel sur des tiers n’est pas du tout le même. D’où l’intérêt d’adapter les obligations au niveau de risque réel.

Q D’où l’importance de bien réfléchir au rôle des spécialistes externes. Nos entreprises ne disposent pas tous de ces expertises en interne.

A.C. Même les grandes entreprises ont rarement les ressources pour tout faire en interne. Or, le type de relation contractuelle avec un prestataire IA influence directement votre responsabilité juridique.

Selon le règlement IA, vous pouvez être fournisseur, déployeur, ou utilisateur — chaque rôle impliquant des niveaux d’obligation différents. Il faut donc définir clairement les rôles dans les contrats, et y intégrer les obligations de documentation, l’assistance en cas d’incident, la collaboration lors d’un audit, et les engagements en matière de suivi post-déploiement.

Au-delà des règles IA, toute externalisation informatique comporte des risques classiques mais critiques : dépendance

excessive au fournisseur, accès au code source, portabilité des données, continuité d’activité, modalités de sortie de la collaboration, réversibilité, etc. En cas de faillite ou de rupture de collaboration, l’entreprise doit pouvoir poursuivre son activité sans blocage. Il est donc vital d’anticiper l’accès aux données (dans des formats récupérables), les plans de sortie ou de remplacement du prestataire, et les modalités de collaboration avec un futur prestataire.

Ce ne sont pas des enjeux spécifiques à l’IA, mais ils deviennent d’autant plus cruciaux dans ce contexte, où les outils numériques sont au cœur de l’activité.

Q Comment choisir le bon conseiller en IA ? Il y en a des bons, voire très bons, mais aussi des moins compétents. Comment faire la différence ?

M.I. Ce n’est pas simple. Nous, on a trouvé quelqu’un, on l’a testé, et on a estimé qu’il était vraiment bon. Il nous a accompagné en nous disant simplement ce que nous devions faire, comment programmer l’IA pour qu’elle réponde à nos besoins métier. En fait, c’est surtout ça : configurer les agents pour qu’ils réalisent des tâches précises.

J’ai suivi une formation en IA, et le formateur disait que l’IA aujourd’hui, c’est comme un enfant de 3-4 ans. Elle va vite évoluer, et dans cinq ans, on l’utilisera tous, d’une manière ou d’une autre.

Soit on décide de s’y intéresser, soit l’IA s’intéressera à nous… mais pas forcément de la bonne manière. Je conseille à chacun de regarder son métier, ses tâches, et de voir comment démarrer avec l’IA. Ce n’est pas un robot qui va venir remplacer quelqu’un, mais ça peut déjà aider sur des tâches administratives, par exemple. Il faut commencer à se familiariser.

A.C. Exactement. Les entreprises qui s’y intéressent aujourd’hui prennent de l’avance sur leurs concurrents: elles pourront proposer de meilleurs prix ou des services avec plus de valeur, et celles qui n’auront pas pris le train en marche risquent de perdre des parts de marché.

F.D. Et ce ne sont pas forcément des choses complexes. On a par exemple utilisé

”Le risque, c’est justement qu’on arrête de vérifier. Je vois déjà des collègues qui prennent les résultats de l’IA pour argent comptant

”Toute réflexion sur l’usage de l’IA doit s’inscrire dans un cadre juridique. Même si l’on ne s’y intéresse pas au départ, le droit vous rattrape tôt ou tard.

Alexandre Cruquenaire Lexing Avocat

Michael Huppertz HP Linden s.a - St Vith.

”En rénovation, c’est plus compliqué. Les châssis ne sont presque jamais identiques, donc standardiser, c’est dur.

ChatGPT pour réorganiser des données simples, comme transformer des colonnes en lignes dans Excel. Ce genre de truc peut faire gagner un temps fou, même pour ceux qui ne sont pas experts.

Autre exemple : un entrepreneur avait des devis en PDF, difficile à comparer. L’IA a pu extraire rapidement les données et vérifier la surface des fenêtres pour comparer avec un audit. Ça prend une seconde, et ça ne coûte rien.

M.I. Comme je le dis souvent : le vrai problème, c’est la méconnaissance.

Q Et peut-être aussi la peur de commencer avec quelque chose qu’on ne connaît pas.

”Je vois notre rôle en tant qu’Embuild comme un rôle d’accompagnement. Pas comme les cabinets d’avocats, mais en accompagnant la politique socio-économique, les entrepreneurs et leurs travailleurs.

Paul-Philippe Hick

Directeur d’Embuild Liège &Verviers-Ostbelgien

M.I. La peur, en fait, elle est présente car on parle de deux mots qui ne vont pas bien ensemble : « intelligence » et « artificielle ». La plupart des gens, dès qu’on leur parle d’IA, ils imaginent immédiatement Terminator débarquer dans leur salon. On va vraiment vers quelque chose de nouveau. Oui, on parle d’IA et de robots, c’est vrai.

Dans mon métier, je conseille vraiment à chacun de prendre le temps d’analyser ce que c’est que l’intelligence artificielle, comment l’utiliser, et surtout, commencer doucement, mais commencer quand même. Parce que si on attend trop, on va vite être dépassé.

”électricité, pose de châssis, etc. On prend des mesures, on fait un devis, on propose une offre, et on espère recevoir une commande.

L.B. C’est vrai qu’il faut des exemples concrets pour un peu dédramatiser la situation. Je sais que ça avait été très apprécié lors de la soirée de la Jeune Chambre sur l’IA : il y avait plein d’exemples en direct. Les gens étaient venus avec leur ordinateur, ils allaient eux-mêmes sur leur page Facebook et essayaient directement de faire des petits ajustements. C'était très parlant et concret. Ils ont pu tester eux-mêmes, et il y avait un écran qui permettait à tout le monde de voir ce qu'un autre avait réussi à faire grâce à l'IA.

Il faut continuer à informer, à montrer ce que font ceux qui prennent des risques, les pionniers.

Q Quand on parle de l’IA, on entend souvent parler de possibilités qui paraissent futuristes, comme cette entreprise australienne qui a développé un robot maçon. C’est un camion qui arrive sur le chantier, avec un bras de 36 mètres. On amène les palettes dans le camion, et à l’intérieur, un robot prend les briques, les place sur un bras, applique la colle et dépose les briques exactement là où il faut. En deux jours, le robot peut monter toute une maison, peu importe la météo ou autres inconvénients. Est-ce que ce genre d’applications est une vraie opportunité pour vous ou juste une illusion ?

M.H. Je pense aussi qu’il y a une certaine peur à l’idée d’utiliser l’IA dans pas mal d’entreprises : où est-ce que mes données vont être traitées ? Suis-je suffisamment formé ? Est-ce que mes données restent bien protégées ? Il y a pas mal d’inquiétudes autour de tout ça.

Q En quoi Embuild pourrait-il aider les entreprises à dépasser cette peur ?

M.I. Peut-être que Buildwise pourrait dresser une liste, ou une page, voire deux, qui expliquent ce que l’intelligence artificielle peut vraiment faire. Même si on exerce des métiers différents, ils sont fort semblables :

L.B. Pour l’instant, je pense que c’est encore un peu une illusion, surtout à cause du coût. Moi je crois qu’il faut débuter par des choses simples, accessibles. Parce que si les gens ont peur, commencer par des petites actions faciles peut les rassurer. Ils se sentiront plus à l’aise et iront progressivement plus loin. Il faut continuer à informer, à montrer ce que font ceux qui prennent des risques, les pionniers. Ça peut servir d’exemple et motiver. Mais toucher tout le monde avec ça, c’est plus compliqué.

M.O. Oui, ça va loin, mais ça m’a aussi fait réfléchir. La première machine chez nous, c’est la débiteuse. Elle découpe des profils de 6 mètres, et il y a 60 couleurs différentes.

Michael Olivier Menuiserie Olivier s.a. - Clavier

Que faire si un circuit électronique vient de Taïwan et qu’il faut attendre trois mois ?

Une erreur peut vite arriver. Pourquoi ne pas essayer une lecture optique du profil avant de le couper, pour vérifier s’il est bien à la bonne longueur, à la bonne couleur, etc. ? Ça ne coûterait pas trop cher et ce serait déjà un progrès.

F.D. Adrien X, c’est un robot assez connu. Mais là on mélange plusieurs choses : l’automatisation et la préfabrication. On peut faire de la préfabrication sans forcément avoir un énorme camion robotisé. Et en Belgique, qu’on le veuille ou non, on est en retard et on va devoir avancer là-dessus, notamment pour les rénovations. Historiquement, on construit beaucoup en blocs de parpaings et en briques, alors qu’en France, par exemple, on a plus l’habitude de la préfabrication. L’industrialisation de la construction, ça va venir. Que ce soit par robotisation ou préfabrication, on verra.

M.O. Attention, en rénovation, c’est plus compliqué. Les châssis ne sont presque jamais identiques, donc standardiser, c’est compliqué.

F.D. Oui, mais on peut massifier, et c’est là que les outils numériques d’aujourd’hui

sont utiles par rapport à il y a 50 ans. On peut faire de la personnalisation de masse. Une imprimante 3D plastique peut produire des pièces différentes à chaque fois, c’est sa force. Ce n’est pas magique, mais il y a moyen de faire beaucoup. J’ai aussi beaucoup de retours de menuisiers qui travaillent au millimètre près. Le placement n’est pas toujours parfait, il y a parfois un peu de mousse PU autour. C’est un enjeu de savoir jusqu’où on veut la précision, où on accepte des compromis.

Pour l’IA et les offres, j’ai discuté il y a deux mois avec une entreprise qui utilise l’IA pour optimiser ses devis. Elle accepte un petit pourcentage d’erreur sur les volumes (2%) parce que ça réduit un risque plus important (10%) sur l’ensemble du processus. C’est une réattribution d’erreur qui est claire.

Enfin, sur l’automatisation : il faut savoir ce qu’on automatise. On a fait beaucoup de tests et on voit que ça fonctionne surtout quand c’est une tâche répétitive et de faible valeur ajoutée. Souvent, l’humain devient en quelque sorte le « manœuvre » du robot. Sur le papier, ça marche, mais en pratique, c’est difficile. Personne ne veut juste

empiler des blocs ou les placer dans une machine qui les pose ensuite. Si on devient maçon ou couvreur, c’est pour maçonner, pas pour faire de la manutention.

A.C. Quand on parle du fantasme de la machine qui remplace complètement l’homme, il faut aussi penser qu’on passe d’une dépendance aux employés, qui peuvent tomber malades ou partir à une autre dépendance. Celle à une machine qui peut tomber en panne. Que faire si un circuit électronique vient de Taïwan et qu’il faut attendre trois mois ? Si on a licencié tous ses ouvriers, comment on gère-t-on cela ?

Donc, on change juste de dépendance. La machine a ses avantages, mais aussi ses risques. Elle est gérée par des humains qui peuvent faire des erreurs de configuration. Donc la machine, oui, c’est un plus, mais il ne faut pas l’idéaliser.

Q Est-ce qu’on fait trop confiance à la technologie ?

A.C. Pas trop, mais il faut une confiance prudente. La technologie peut beaucoup apporter si elle est bien encadrée. Il faut

Ce que je retiens, c’est qu’il faut quand même se protéger en interne avec une politique claire, avancer, mais en s’assurant d’avoir une structure solide en amont.

prévoir, dans les contrats, des phases, des tests, et surtout la possibilité de dire stop si on voit que ça ne va pas. L’entreprise doit garder la main sur ce qui touche à son cœur de métier.

M.I. Moi, j’y crois à 200 %. La digitalisation, elle est déjà là. Regardez vos machines, ce sont déjà des outils numériques. Je souriais tout à l’heure : si on m’avait dit dans les années 80 que je parlerais un jour à ma voiture, à ma montre ou en visio sur un petit appareil, j’aurais cru à de la science-fiction. Et pourtant, on y est. Quand on visite des usines modernes de fabrication mécanique, on voit des chaînes automatisées avec un seul opérateur. Donc oui, c’est tout à fait possible aussi dans la construction.

Q Aussi sur le chantier ?

M.I. Je pense que ça peut aller très vite. Mon fils sort d’un bachelier en construction. Il bosse avec des drones, fait de la thermographie, du scan 360° et intègre tout ça dans le BIM. Il y a déjà des machines qui projettent des plans au sol. Et avec l’impression 3D, on voit des maisons sortir de terre en Chine. Donc, sincèrement, la digitalisation dans la construction, j’y crois à 200 %.

F.D. L’industrie du bois en Wallonie est très en avance, presque robotisée. Et c’est surtout grâce à la préfabrication.

M.I. Voilà, avant on le faisait à la main, maintenant ce sont des machines. Alors pourquoi pas demain dans la construction ? Je ne dis pas que demain on aura des robots qui montent des murs, mais dans 5 ou 10 ans, la préfabrication va vraiment s’imposer.

M.H. La pénurie de main-d'œuvre pousse dans ce sens.

F.D. Exact. L’IA peut aider à industrialiser la construction, surtout sur chantier, où tout varie. C’est ça le défi : adapter la production à un environnement changeant. Et l’IA est justement bonne pour ça. On commence à voir des cas où des robots peuvent s’adapter à des pentes imprévues, ce qui était impensable avant.

A.C. Et ça posera la question de la responsabilité. Si l’IA modifie le plan, qui est responsable ?

M.I. Pour moi ce sont toujours le concepteur, l'architecte et l'entrepreneur qui ont la responsabilité. L’outil reste un outil. Si un ouvrier se trompe avec une fourreuse, ce n’est pas la faute de la machine. C’est pareil avec un robot.

Q Il est évident que la digitalisation et l’IA vont changer notre secteur. Est-ce que nos entreprises sont prêtes pour ça ?

M.H. Les grandes entreprises sont prêtes, les petites beaucoup moins. Le préfab, par exemple, demande un gros travail de préparation en amont. Il ne suffit plus de poser des blocs en adaptant un peu sur chantier : tout doit être prévu à l’avance. Et ça, seules les grandes structures ont souvent les bureaux d’études pour le faire.

F.D. C’est pour ça que la numérisation avance surtout dans le préfab. Le BIM, c’est comme créer un prototype numérique du bâtiment avant de le construire. Mais si on continue à tout faire sur chantier, alors le BIM est juste un coût en plus. Le vrai enjeu, c’est l’usage : pourquoi numériser, quels gains, à quel coût ? Et surtout, comment répartir la charge de travail autrement. Chez Buildwise, nous conseillons de commencer petit, sur des projets que l’on maîtrise déjà. Beaucoup veulent se lancer dans un projet numérique ambitieux, mais s’ils innovent à tous les niveaux à la fois, c’est trop risqué. Commencez par digitaliser ce que vous faites déjà bien : là, la valeur ajoutée devient claire.

Q Avec l’introduction croissante de la digitalisation et de l’intelligence artificielle, de nouvelles compétences et de nouveaux profils professionnels vont inévitablement émerger. Comment nos entreprises vontelles gérer cela ?

A.C. Le fait d’avancer progressivement, en commençant par ce qu’on maîtrise, est une bonne stratégie. Pour que l’innovation soit bien accueillie, il faut que les collaborateurs soient convaincus que cela va les aider, et non les remplacer.

Si l’outil est testé dans un contexte connu, on peut comparer avec et sans IA, et constater concrètement ce que cela apporte. Cela crée une dynamique positive, et plus les gens s’investissent, mieux ils utilisent l’outil, ce qui augmente son efficacité.

F.D. Cela peut même améliorer la qualité de vie au travail. Je pense à une entreprise qui fait de l’installation et de la maintenance de systèmes de chauffage. Aujourd’hui, la gestion des chantiers est optimisée par l’IA : l’emplacement des camionnettes, les trajets… Résultat : le patron gagne 30 à 45 minutes par jour. On pourrait lui dire de faire un chantier en plus, mais non : il utilise ce temps pour mieux ranger sa camionnette, mieux s’organiser. Et ça change l’image de l’entreprise auprès des clients. Finalement, c’est aussi un moyen de revaloriser les personnes sur le terrain.

M.I. Et je pense qu’on va aussi faire face à un problème qu’on connaît déjà : le manque de main-d’œuvre. À mon sens, il y aura un croisement intéressant entre cette pénurie et l’augmentation de la digitalisation. À un moment donné, les deux vont s’équilibrer naturellement.

Q Cela signifie aussi qu’il faudra former les gens et que même les formations dans les écoles devront évoluer ?

M.I. Oui sans doute. Les nouvelles générations sont naturellement plus attirées par le numérique et la technologie. Ainsi on trouvera probablement plus facilement des jeunes pour entrer dans le secteur de la construction. Il faut saisir cette opportunité.

A.C. Il y a un vrai risque juridique si les employés utilisent des outils d'IA sans encadrement. Certains pourraient, sans le savoir, y introduire des données personnelles ou confidentielles, surtout avec des solutions gratuites dont on ne maîtrise pas la gestion des données.

C’est pour cela qu’il faut sensibiliser les équipes, définir des bonnes pratiques et une politique claire sur l’usage de l’IA. Et surtout impliquer les collaborateurs dans cette réflexion.

M.H. La formation est essentielle. Rien que la manière dont on interagit avec une IA change les résultats. Avoir une politique d’IA, un cadre juridique minimal, c’est crucial pour guider les usages.

A.C. Et aussi définir des objectifs clairs.

F.D. Et savoir évaluer les résultats. Il y a toujours une phase d’euphorie au début, puis une phase de désillusion. L’enjeu, c’est de comprendre quand c’est efficace, quand le risque est faible, et quand ce n’est pas pertinent.

Q Et pour terminer : Comment imaginez-vous le secteur de la construction dans 5 à 10 ans à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle ? Quel conseil souhaiteriez-vous donner à un entrepreneur de la construction qui veut s’y mettre ?

L.B. Ce que je retiens, c’est qu’il faut quand même se protéger en interne avec une politique claire, avancer, mais en s’assurant d’avoir une structure solide en amont. Le secteur va continuer à évoluer, sans doute ! J’ai grandi avec des évolutions permanentes et j’ai l’impression que les choses s’installent assez naturellement. Il y a dix ans, on n’avait pas tous une montre connectée comme aujourd’hui, mais un jour elles arrivent et ça devient naturel. Donc ça ne me fait pas peur, mais il faut rester vigilant, être à l’écoute et avancer petit à petit.

M.H. Le secteur de la construction ne doit pas se fermer au numérique et à l’intelligence artificielle. Chacun doit avancer à son rythme. C’est une grande opportunité pour notre secteur d’utiliser des outils numériques pour améliorer les processus et faire face à la pénurie de main-d’œuvre et à la hausse des coûts, afin de continuer à construire des maisons pour tous dans notre région. Il ne faut pas avoir peur, commencer doucement avec un premier projet, et chercher un bon prestataire ou partenaire pour accompagner ce démarrage.

F.D. Il y a deux erreurs à éviter : la première, c’est de ne pas prendre ce train de la numérisation. La deuxième, c’est de foncer tête baissée, comme un taureau qui court tout droit.

Mon conseil pour une entreprise qui veut s’y mettre, ou même qui ne veut pas, c’est que plus on s’y met tôt, plus on a la possibilité de tester l’outil, de comprendre ses limites et ses besoins. Ainsi, quand ce sera indispensable pour survivre parce que tout le monde l’utilisera, on sera mieux armé pour choisir ce qui apporte vraiment de la valeur.

Ceux qui s’y prennent au dernier moment risquent de faire des erreurs, parce qu’ils n’auront pas eu le temps d’adapter l’outil à leurs process.

M.O. Je suis plutôt d’accord. L’essentiel, c’est d’être bien encadré : avoir une politique claire, des formations, et surtout quelqu’un pour accompagner. Et si je dois dire un mot aux jeunes qui veulent se lancer, c’est courage ! Parce que s’ils sont seuls dans leur entreprise, il faudra vraiment qu’ils soient bien armés. Ce serait quand même mieux qu’ils soient accompagnés.

M.I. Je vous souhaite simplement la bienvenue au 21e siècle et à la révolution digitale. La fin du 19e siècle, c’était la révolution industrielle. Aujourd’hui, on ne peut pas ignorer les opportunités qu’on a devant nous. Il faut s’y mettre, chacun à son rythme, sans précipitation. Chacun selon son métier. Mais il faut s’y intéresser, parce que si on ne s’y intéresse pas, c’est elle qui s’intéressera à nous.

A.C. Je partage complètement ce qui a été dit. On ne peut pas ignorer ces opportunités. Il faut les saisir, mais sans foncer tête baissée. Il faut d’abord définir ses objectifs : qu’est-ce que je veux faire ? Ensuite, se donner les moyens, notamment en étant accompagné quand c’est nécessaire. Il faut réfléchir à tous les aspects du changement, humains, relation clients, efficacité de l’entreprise. Quand on a défini ses objectifs, on a plusieurs leviers pour les atteindre.

Le juridique en fait partie – je parle en tant que juriste. Le cadre juridique peut aider à détecter les risques, à mettre en place des contrats adaptés pour les maîtriser. Il

peut aussi sécuriser l’investissement, car ce sont souvent des projets qui demandent beaucoup d’argent et de temps. Si on part dans une mauvaise direction, par exemple parce que le projet génère des obligations juridiques trop lourdes, on peut être alerté tôt, ce qui évite de faire beaucoup de travail pour finalement se rendre compte qu’il faut changer d’approche.

Ce type de projet demande une vraie dynamique collective entre toutes les parties : ressources humaines, compétences technologiques, juridiques, métiers… Tous les acteurs internes et externes doivent se réunir et réfléchir ensemble pour atteindre les objectifs.

”ou des écoles techniques ? Je ne sais même pas si les jeunes qui sortent de l’école aujourd’hui ont eu une seule heure de formation sur l’intelligence artificielle.

Si on regarde tous les chiffres, sans même parler de l’IA, tout le monde nous dit qu’il faudra rénover massivement. On n’entend que ça. Moi, je vois ça de manière très positive."

Et moi, je vois aussi notre rôle en tant qu’Embuild comme un rôle d’accompagnement. Pas comme les cabinets d’avocats, mais en accompagnant la politique socio-économique, les entrepreneurs et leurs travailleurs. À mon avis, il faut réfléchir rapidement à ce qu’on peut offrir comme formation, que ce soit pour les ouvriers ou les entrepreneurs, avec humilité, c’est-à-dire en s’appuyant sur des partenaires.

Q Et vous Monsieur Hick, en tant que directeur d’Embuild Verviers-Ostbelgien & Liège, comment voyez-vous l’avenir du secteur de la construction dans 5 à 10 ans ?

Paul-Philippe Hick Si on regarde tous les chiffres, sans même parler de l’IA, tout le monde nous dit qu’il faudra rénover massivement. On n’entend que ça. Moi, je vois ça de manière très positive. Après, quand j’entends parler de ces évolutions technologiques, j’entends aussi qu’il ne faut pas laisser les gens sur le bord du chemin, ne pas abandonner nos entrepreneurs.

Je me pose aussi la question de ce que les écoles ont mis en place aujourd’hui en matière d’IA. Ne faudrait-il pas réfléchir avec les écoles, qu’il s’agisse des bacheliers

Comment est-ce qu'avec des choses qui sont un peu moins concrètes au jour le jour, on emmène nos entrepreneurs ? C'est, à mon avis, une bonne question.

Débat animé par : Dirk Vandriessche

Intelligence Artificielle : ne regardez pas le train passer, montez à bord !

L'Intelligence Artificielle (IA) est en train de révolutionner de nombreux secteurs, et celui de la construction ne fait pas exception. Quelques jeunes entrepreneurs de Verviers avaient déjà exprimé leur intérêt pour cette technologie émergente depuis plusieurs semaines.

Pour répondre à cette demande, la Jeune Chambre d’Embuild Verviers-Ostbelgien, en collaboration avec celle d’Embuild Liège, a organisé une conférence le jeudi 13 mars en soirée.

Il est impératif de prendre le train en marche avant qu’il ne prenne trop de vitesse.

Cette séance a été particulièrement enrichissante pour les entrepreneurs présents. Elle leur a permis de mieux comprendre cette thématique encore trop peu connue dans le secteur de la construction, en raison de son évolution récente.

Rendre le virtuel concret

Grâce à des démonstrations et des exemples en direct, l’orateur a montré la puissance de certains outils d'IA qui peuvent permettre de gagner plusieurs heures de travail par semaine.

Partager son expérience

Le réseautage qui a suivi la conférence a été l'occasion pour les 60 entrepreneurs présents d'échanger leurs propres expériences sur le sujet.

Quelle conclusion ?

Le constat est unanime : il est impératif de prendre le train en marche avant qu’il ne prenne trop de vitesse.

Les retours de l’enquête de satisfaction sont clairs : la majorité des participants souhaitent approfondir leurs connaissances sur l’IA.

Ce thème promet donc de continuer à susciter l'intérêt et à évoluer. Restez à l'écoute pour les prochaines initiatives et conférences sur l'Intelligence Artificielle dans le secteur de la construction.

Quelques applications pratiques

1 • Les applications pratiques niveau débutant.

Vous voulez en savoir plus sur l’utilisation de l’IA générative ? Voici un tour d'horizon des possibilités. Scannez les codes QR pour les découvrir.

ChatGPT Data opt-out

Par défaut, ChatGPT peut utiliser les informations que vous lui fournissez pour entraîner ses futures versions. Bien sûr, si vos données contiennent des informations sensibles, nous préférons éviter cela. Pour cela, vous pouvez très facilement faire un opt-out des données, pour plus d’informations : scannez le code QR

Surveillance automatique du site

Presque tout ce qui est clairement visible sur chantier peut être compté et suivi grâce à la vision par ordinateur. Combinées à l'IA générative, les caméras intelligentes peuvent également, par exemple, contrôler automatiquement la sécurité du site, vérifier que les livraisons sont effectuées à temps, analyser l'avancement des travaux et les comparer au calendrier : Github, Frigate.

Recherche avancée de documents

Pour une analyse plus approfondie, pour utiliser comme sources des documents volumineux ou multiples (jusqu’à 50 fichiers !) et pour obtenir des références avec les réponses afin de vérifier l’exactitude du LLM (Large Language Model), Google NotebookLM est un outil extrêmement utile. Si vos documents contiennent des images, vous avez peut-être déjà remarqué que la version gratuite de ChatGPT ne peut pas les traiter directement. Heureusement, il existe les nouveaux modèles Google Gemini, qui utilisent à la fois le texte et les images du même document pour formuler une réponse.

Vous préférez traiter votre document dans un format texte simple où les images, les tableaux, les figures... sont automatiquement convertis en une description détaillée, pour l’introduire dans une solution basée sur les RAG ? Dans ce cas, des outils comme LlamaCloud sont certainement utiles.

Conseils de base pour de bons prompts

Il n’est pas toujours facile de bien communiquer avec le LLM. Si vous constatez vous-même que les résultats ne sont pas à la hauteur de vos espérances, voici quelques conseils supplémentaires :

• Utilisez un générateur de prompts ou une bibliothèque de prompts pour obtenir de bons résultats.

• Soyez complet et direct : considérez le LLM comme un nouveau collègue, intelligent mais inexpérimenté. Indiquez-lui par exemple

- L’utilisation des réponses, l’objectif final de la tâche.

- Qui est le public cible et pourquoi il a besoin de la réponse.

- Quel est le rôle de votre entreprise, ou de vousmême, dans ce projet ?

• Donnez un rôle au LLM : en disant “Tu es un architecte», vous n’obtiendrez pas les mêmes réponses que si vous dites “Tu es un ingénieur stabilité», choississez le meilleur rôle par rapport à la question.

• Pour les longs documents, demandez au LLM de fournir des citations pertinentes du document avant de présenter sa conclusion.

Plus d'infos

2

• Les applications pratiques niveau avancé

Voici des applications de pointe mais elles nécessitent un bagage technique ou elles sont moins matures. Soyez prudent et vérifiez soigneusement les résultats.

Analyser des images, des vidéos et des sons

Les nouveaux modèles Google Gemini vous permettent de poser des questions difficiles sur des vidéos d'une durée maximale de deux heures, le modèle prenant en compte à la fois la vidéo et l'audio.

L'interrogation d'images est déjà possible avec ChatGPT, mais pour une analyse plus avancée (description avec boîtes englobantes, segmentation basée sur le langage naturel...) un modèle comme Microsoft Florence-2 peut être en mesure de vous aider davantage.

Du plan au modèle BIM

Le BIM est relativement récent, de sorte que pour les bâtiments plus anciens, on ne dispose souvent que des plans. De nouveaux outils tels que WiseBIM ou Plans2BIM tentent de convertir automatiquement ces plans en un modèle BIM.

Bien qu’ils ne soient jamais corrects à 100 %, ils constituent une première étape importante dans la conversion numérique.

Une autre solution est usBIM.planAI, qui tente également de prendre en compte les quantités. Elle fournit un environnement interactif permettant de modifier le modèle généré et de l’exporter au format IFC.

En outre, le modèle peut être utilisé immédiatement dans l’environnement usBIM pour la visualisation, la gestion des données, la collaboration...

Modélisation automatique

Il est possible d’aller plus loin et d’essayer d’enrichir la modélisation

BIM elle-même avec l’IA. Cela peut aller de la conception générative (par exemple l’optimisation des espaces) via EvolveLAB Morphis, à la génération de matériaux ou de détails, voire à la réalisation d’ajustements majeurs sur le modèle en utilisant le langage naturel, comme tentent de le faire EvolveLAB Morphis et BIMLOGIQ Copilot.

Cette technologie est encore très jeune et il faudra un certain temps avant qu’elle ne réalise son plein potentiel.

Conseils avancés pour de bons prompts

En plus des conseils de base de la page précédente, voici quelques conseils plus avancés :

• Prompts multiples : donnez des exemples d’inputs que le LLM peut attendre les outputs correspondants attendus

• Chaîne de pensée : posez votre question en la sub- divisant en plusieurs sous-tâches et demandez au LLM de résumer le résultat de chaque sous-tâche. Cela donne indirectement plus de temps pour traiter la tâche (Anthropic).

Une programmation plus rapide

Vous programmez régulièrement ? L’IA générative peut être un bon assistant dans ce domaine également. L’éditeur de code Cursor vous donne accès à des outils d’autocomplétion et de chat pilotés par l’IA directement dans le logiciel. Tous vos modèles préférés sont pris en charge et il est facile de fournir les fichiers pertinents en tant que contexte, l’IA peut même modifier le code elle-même si vous le souhaitez.

Si vous préférez travailler avec des modèles locaux, l’extension Pieces Copilot (pour VSCode, Jetbrains, Google Chrome, entre autres) est une bonne option.

Les applications AI vous intéressent ?

Vous ne savez pas si elles peuvent vous aider ?

N'hésitez pas à envoyer un message à : tycho.de.back@buildwise.be

Embuild, votre partenaire pour la digitalisation : E-Procurement et Facturation électronique

L'une des missions essentielles d'Embuild est d'informer et d'accompagner ses entreprises-membres dans leur transition numérique.

Grâce au plan de relance wallon «Digital Wallonia», qui vise à digitaliser un maximum d’entreprises, Embuild Liège et Embuild Verviers-Ostbelgien organisent encore cette année-ci régulièrement trois modules d’information sur le digital, tant à Chaineux qu’à Liège.

Formation à l'E-procurement avec Madeleine Schmetz

Le premier module, animé par Madeleine Schmetz de Deparep, permet aux entreprises de se familiariser avec la plateforme en ligne « Bosa, e-procurement ». Cette formation pratique vise à les préparer à soumissionner électroniquement pour des marchés publics. Depuis la fin de 2023, TOUS les marchés, sauf ceux de valeur limitée (estimés à moins de 30 000 € HTVA), doivent être traités via la plateforme e-Procurement.

La facturation électronique : une obligation imminente

Les deux autres modules sont consacrés à la facturation électronique, qui deviendra obligatoire dès le 1er janvier 2026 pour toutes les entreprises opérant en B2B.

• Approche pratique : Dans la première partie, notre partenaire Ficos présente leur outil certifié, HIT ONLINE, offrant une démonstration pratique de la facturation électronique.

• Approche juridique : La seconde partie, animée par Lexing, aborde les aspects juridiques de la facturation électronique, illustrés par des cas concrets du secteur de la construction.

Des modules appréciés et à réitérer

Face à l'engouement des participants et à l'approche rapide de la date butoir, Embuild Liège-Verviers-Ostbelgien prévoit de réitérer ces modules d'information au cours de l'année.

Ces sessions sont une opportunité précieuse pour les entreprises de se préparer efficacement aux nouvelles exigences numériques.

Consultez le calendrier des événements sur nos sites web et dans la newsletter mensuelle « Constru-News ».

Renaissance d’un emblème :

le Grand Théâtre de Verviers en restauration

De l’extérieur, le Grand Théâtre de Verviers ressemble encore à un géant endormi. Mais tout autour, ouvriers, camions et pelleteuses s’activent. À l’intérieur, les travaux battent leur plein pour redonner vie à ce joyau du patrimoine culturel.

Le 22 février 2024 ont débuté les importants travaux de restauration du Grand Théâtre de Verviers – un édifice qui représente bien plus qu’un simple théâtre pour de nombreux habitants de la région. « C’est un bâtiment symbolique, que tout le monde à Verviers et dans les environs connaît et auquel beaucoup associent des souvenirs personnels », explique Pol Bartholomé, chef de projet chez Wust.

Entre histoire et avenir

Photos

1 Le foyer (après rénovation)

2 Extension de la scène

3 Projet vue sud-ouest

4 Excavation pour l'extension

5 Pol Bartholomé, chef de projet chez Wust

6 Le hall d'entrée

7 Projet vue sud-ouest

Construit à la fin du 19e siècle, le Grand Théâtre est l’un des plus beaux exemples d’architecture publique de cette époque en Wallonie. Murs ornés de stucs, plafonds richement décorés, façade néoclassique –le bâtiment témoigne d’une fierté culturelle que l’on souhaite aujourd’hui raviver.

L’objectif du projet n’est pas seulement de préserver le passé, mais aussi d’adapter le théâtre aux exigences du 21e siècle. « Préserver l’héritage, conserver l’image du passé – et en même temps doter le bâtiment de toutes les performances actuelles», résume Pol Bartholomé.

Tradition

Un projet ambitieux

Le consortium de construction WustDenys est responsable à la fois du gros œuvre et de la restauration du décor historique. Il est soutenu par toute une série d’entreprises spécialisées de la région : Toitures Henri Lefin (Sprimont) pour la toiture, MAM Menuiserie (Neupré) pour la menuiserie extérieure, Menuiserie Christophe Liégeois (Battice) pour la restauration des menuiseries intérieures, et Putman (Bruxelles) pour la scénographie et la future machinerie scénique.

L’architecte en chef de ce projet de rénovation ambitieux est Olivier Bastin, de la coopérative d’architectes « l’Escaut Architectures ». Le Maître d’Ouvrage est la Ville de Verviers.

Ce qui a déjà été fait

Les travaux de démolition, y compris le désamiantage, sont déjà achevés. La fosse d’orchestre en béton a été coulée, et la dalle de scène au niveau parterre a été reconstruite et les terrassements sont

faits à l’extérieur pour la construction d’une extension moderne du théâtre.

Un nouvel espace pour l’art

Le nouveau Grand Théâtre offrira bien plus de possibilités qu’auparavant. En plus de la salle historique avec la grande scène, deux autres espaces scéniques verront le jour : une scène plus petite et moderne pour des concerts intimistes dans l’extension, ainsi qu’un foyer élégant qui pourra également être utilisé comme salle d’événements à part entière. Trois studios de répétition sont également prévus pour les artistes en résidence ou de passage.

Le plus grand défi : une technique invisible

Le projet devrait être terminé d’ici 2028 –environ 900 jours ouvrables sont prévus. Entretemps, un grand échafaudage a été installé autour du bâtiment, ainsi qu’un toit en toile – une solution qui permettra de mener à bien les travaux de toiture quelles que soient les conditions météorologiques. En parallèle, la restauration des façades et des

cadres de fenêtres commencera. À partir de fin 2025, ce sera au tour des éléments décoratifs d’être restaurés.

Mais la phase probablement la plus complexe reste à venir : l’intégration des équipements techniques. Les systèmes de ventilation modernes, l’électricité et la sécurité incendie doivent être installés dans un espace restreint – de manière quasi invisible et sans altérer la structure historique.

Un théâtre qui rassemble

Lorsque le Grand Théâtre rouvrira ses portes en 2028, il ne s’agira pas seulement d’un bâtiment rénové. Ce sera un cœur culturel pour Verviers et toute la région – un lieu dédié à la musique, au théâtre, à la rencontre et au souvenir. Un endroit où passé et avenir se réconcilient.

Dans un projet comme celui-ci, il y a toujours des surprises

« Dans un projet comme celui-ci, il y a toujours des surprises», confie Pol Bartholomé. « On ne peut jamais être sûr que tout est exactement comme sur les plans.

Il faut donc souvent repenser les choses. C’est pourquoi nous nous réunissons chaque mardi avec tous les intervenants pour trouver ensemble des solutions. »

« C’est un bâtiment prestigieux, qui impose le respect rien que par la beauté de sa décoration et son ancienneté », conclut MonsieurPol Bartholomé. Et ce respect se ressent chaque jour sur le chantier, – dans chaque pierre, chaque plan et chaque décision.

La renaissance du Grand Théâtre est bel et bien en marche.

Pol Bartholomé

Nous avons le plaisir de vous annoncer la fusion de BOSS paints & BellyColor S.A.

Cette alliance marque une étape clé pour les deux entreprises afin de renforcer leur présence en Wallonie et d’accélérer leur croissance. En combinant leur expertise et leurs ressources, elles s’engagent à offrir un service client amélioré et à consolider leur position sur le marché.

Nous allons pouvoir proposer une gamme de produits encore plus large et un service de qualité supérieure

Ensemble, nous créons de nouvelles opportunités et renforçons notre réseau wallon

Fabian Belly, CEO de BellyColor, explique: "Cette fusion est une évolution naturelle et une formidable opportunité. Nous partageons les mêmes valeurs et la même vision du métier. Grâce au soutien de BOSS paints, nous allons pouvoir proposer une gamme de produits encore plus large et un service de qualité supérieure. Je reste pleinement impliqué dans le développement commercial en Wallonie et je suis convaincu que cette union nous permettra de franchir un cap décisif."

Toon Bossuyt, CEO de BOSS paints, ajoute: "La fusion avec BellyColor nous permet d’adapter encore mieux nos produits et services aux besoins des peintres professionnels wallons. En Fabian Belly, nous avons trouvé l’entrepreneur idéal pour accroître notre impact en Wallonie, tant auprès des particuliers que des professionnels. Ensemble, nous créons de nouvelles opportunités et renforçons notre réseau wallon."

BOSS paints, 80 ans d’expertise… BOSS paints est une entreprise familiale belge qui développe et produit des peintures de haute qualité depuis 80 ans. Avec un accent mis sur la durabilité, l’innovation et le service client, BOSS paints s’adresse aux

professionnels et aux particuliers via son réseau de magasins colora. L’entreprise compte 470 employés répartis entre son siège et son usine de Waregem, ses 5 dépôts dédiés aux professionnels et ses 58 magasins colora en Belgique et aux Pays-Bas.

BellyColor, une référence…

BellyColor est une référence établie à Liège. L’entreprise est reconnue pour son service exceptionnel et ses conseils techniques adaptés aux peintres professionnels.

Décor Center Liège pour les particuliers ainsi que l’entreprise de décoration de fenêtres Sto.Ri.Mous font également partie de la fusion. BellyColor compte vingt-deux employés.

Informations pratiques :

• Fabian Belly prend la direction commerciale en Wallonie de BOSS paints & colora.

• Après la fusion, BOSS paints disposera de 9 points de vente propres en Wallonie.

Fabian Belly
Toon Bossuyt
de BOSS paints

Rénovations énergétiques en un temps record

Abordable, confortable et respectueux du climat, tel est le logement souhaité en Communauté germanophone. Grâce à un coup de pouce financier du plan européen de relance, le gouvernement de la Communauté germanophone a mis 30 millions d’euros à la disposition de la société de logement public ÖWOB.

Si tout se déroule comme prévu, la société ÖWOB aura modernisé 148 logements d’ici fin 2025.

Annabell Pommé

Directrice de l’ÖWOB

Dix millions d’euros sont destinés à la création de nouveaux logements par la construction neuve et l’achat de biens existants. La majeure partie des fonds (20 millions d’euros) est toutefois consacrée à la rénovation énergétique d’environ 350 logements sociaux existants. « 70 % de notre parc immobilier (un peu plus de 1300 logements) a plus de 30 ans, et 20 % a même plus de 50 ans », explique Annabell Pommé, directrice de l’ÖWOB. « Nous intervenons donc en priorité là où le besoin est le plus urgent, c’est-à-dire dans les logements les plus anciens. »

Reno7 : rénovation dans sept cités

Une partie de ce programme de rénovation ambitieux est menée sous le nom de Reno7, en référence aux sept quartiers concernés à Eupen, La Calamine et Raeren. « Pour avancer plus vite et parce que nous ne disposons pas nous-mêmes des ressources nécessaires, nous avons, pour la première fois, fait appel à RenoWatt comme partenaire de projet », indique Annabell Pommé. RenoWatt est une initiative de la Région Wallonne qui conseille et accompagne les acteurs publics dans la planification de la rénovation énergétique de leurs bâtiments. « Totalement gratuitement », ajoute la directrice avec satisfaction. « Une vraie success-story, car cela nous a permis de lancer plus rapidement l’appel d’offres. »

Le marché a été attribué à un consortium dirigé par l’entreprise de construction Wust. Pour les différents corps de métier, le choix s’est porté sur des entreprises artisanales régionales. La directive européenne exige une économie d’énergie d’au moins 30 % par logement, ce qui n’est possible qu’avec une rénovation complète. Mais le temps presse, car le financement de l’UE n’est garanti que jusqu’au début de l’année 2026.

Rien n’est impossible : 40 logements en cinq mois

D’août à décembre 2024, 40 logements ont été rénovés énergétiquement dans trois quartiers. Et cela, bien que les locataires soient restés dans leur logement pendant toute la durée des travaux. « Cela a parfaitement fonctionné, car nous avons informé nos locataires de manière transparente, avant, pendant et après la phase de rénovation », souligne Annabell Pommé. Actuellement, c’est le quartier de Sandweg à La Calamine qui est en cours de rénovation. Trente logements datant des années 1970 y font l’objet de travaux. D’autres rénovations sont prévues pour 24 logements à Eupen, 41 et 16 dans deux cités à Eynatten, ainsi que 16 maisons et 8 appartements à Hergenrath. Si tout se déroule comme prévu, la société ÖWOB aura modernisé 148 logements d’ici fin 2025.

La prochaine vague d’investissement est déjà prévue

Et la planification continue : pour la période 2027 à 2032, la Communauté germanophone a déjà garanti un nouveau budget d’investissement de 37 millions d’euros. Cela permettra à nouveau d’investir dans la rénovation énergétique de nombreux logements et d’en créer de nouveaux. Sans aucun doute, une bonne nouvelle pour les citoyens mais aussi pour les entreprises de construction et d’installation locales !

Consultez les projets actuels de l’ÖWOB

Embuild Liège se construit un avenir durable au cœur de la renaissance du site des ACEC

Au cœur d'Herstal, un nouveau quartier urbain durable voit le jour sur le site des anciennes usines ACEC. Durant l'année 2026, Embuild Liège emménagera à l’entrée du nouveau quartier – devenant ainsi partie intégrante d’une transformation innovante alliant économie circulaire, agriculture urbaine, mobilité douce et revitalisation économique.

Le guide Green Life garantit que tous les acteurs sur le site suivent la même philosophie

Même les constructions suivent les principes de l’économie circulaire

Frédéric Simon

Le site des ACEC a une histoire mouvementée. Autrefois, plus de 1 700 personnes y produisaient des transformateurs et moteurs électriques pour l’industrie lourde. Mais après la faillite en 1988, le site est resté longtemps peu exploité, voire à l’abandon. Les halls se sont dégradés, certains bâtiments ont été utilisés comme entrepôts ou démolis – une friche en plein centre. En 2018, un nouveau masterplan a été présenté, conçu par le studio internationalement reconnu Paola Viganò. L’objectif : transformer progressivement les 27 hectares en un quartier urbain à vocation écologique – en préservant un maximum d’infrastructures existantes, en réutilisant les matériaux de construction et en attribuant de nouvelles fonctions aux anciennes structures.

Green Life

Le cœur du projet repose sur un guide commun à tous les partenaires du projet intitulé « Green Life», qui définit les lignes directrices écologiques et urbanistiques. « Ce guide repose sur les principes de circularité et de durabilité», explique Anne Da Col, cheffe de projet à l’Agence de Développement Territorial (SPI) de la province de Liège. « Il garantit que tous les acteurs sur le site suivent la même philosophie. Celui qui souhaite s’y installer doit s’y conformer.»

l’économie circulaire – modulaires, réutilisables et économes en ressources.

Un autre exemple est la « Matériauthèque » – un projet social sur le site où des meubles et matériaux anciens sont non seulement réutilisés, mais aussi restaurés par des personnes éloignées du marché du travail dans le cadre de programmes de qualification, favorisant leur réinsertion.

Une halle pour les pionniers de l’économie durable

Tradition

La revitalisation de toutes les friches est néccessaire. Ce projet est un bel exemple. C'est ce qui a convaincu notre conseil d’administration d’y aller.

Paul-Philippe Hick

Directeur d’Embuild Liège

Un bâtiment particulier du site est une halle industrielle couverte de 7 000 m², qui sera prochainement rénovée par SPI – non pas pour une entreprise spécifique, mais comme structure flexible destinée à divers acteurs. « La halle sera une enveloppe étanche, à l’intérieur de laquelle des modules pourront être installés comme des boîtes dans la boîte, pour y accueillir des entreprises », précise Anne Da Col. L’achèvement est prévu pour fin 2028. Pour elle, l’objectif est clair : « Il ne s’agit pas d’offrir des locaux commerciaux tout faits. Nous voulons créer un espace pour les idées, l’innovation, les pionniers de l’économie durable et de la circularité. »

Les premières entreprises arrivent bientôt

Le nouveau quartier met en œuvre des mesures concrètes. « Un réseau de chaleur urbain alimente les bâtiments en énergie calorifique provenant de l’incinérateur de déchets voisin Uvélia, » indique Frédéric Simon. Une piste cyclo-piétonne continue favorise la mobilité douce. Même les constructions suivent les principes de

Juste à côté, une zone d’activités extérieure de cinq hectares est en cours de commercialisation par SPI. Les parcelles commencent à 500 m² et sont destinées en priorité aux petites entreprises et artisans. Là aussi, les règles du guide « Green Life» s’appliquent. Les premières entreprises devraient s’y installer dans les prochains

Anne Da Col
Cheffe de projet SPI de la province de Liège
Directeur chez Urbeo

mois. Anne Da Col espère, grâce à la zone d’activités et à la halle adjacente, la création d’environ 250 emplois. D’autres étapes de développement sont déjà prévues : un espace culturel autour du hall existant « La Fabrik », un quartier résidentiel écologique au sud du site, ainsi qu’une zone dédiée à l’agriculture urbaine au nord.

Embuild s’intègre au projet

Embuild s’installera dans l’ancien bâtiment emblématique de direction et d’adminis-

tration. La façade sera conservée, tandis que des espaces modernes seront créés à l’intérieur pour accueillir bureaux, locaux pour formations et événements. Frédéric Simon, directeur de la régie communale autonome immobilière de Herstal, Urbeo, y voit un symbole fort : « Que ce soit précisément Embuild qui s’installe ici me réjouit particulièrement. En tant que fédération de la construction, Embuild s’intègre parfaitement à notre concept et renforce l’ambition du projet. »

Photos

1 Futur site d'Embuild Liège

2 Situation de l'ensemble

3 Le réseau de chaleur urbain

4 La rénovation SPI

5 La halle industrielle couverte

6 Vue intérieures de la halle

7 La « Matériauthèque »

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L'afterwork d'Embuild Liège : une édition pétillante à la Winerie Vivardent

Après les succès retentissants des éditions précédentes – au Standard de Liège en 2023 et à l’OM de Seraing en 2024 – Embuild Liège a une fois de plus su ravir ses membres lors de son afterwork annuel, organisé cette année dans un cadre aussi surprenant qu’authentique : la Winerie Vivardent à Sprimont.

Le 27 mars dernier, les convives ont eu le plaisir de découvrir cette jeune exploitation viticole wallonne, qui maîtrise l’ensemble du processus de vinification, de la vigne à la bouteille. La visite guidée des lieux a permis à chacun de plonger dans l’univers passionnant du vin local, dans un décor bucolique et inspirant.

Une vision pour Liège

La soirée a débuté par un mot d’accueil de Paul-Philippe Hick, directeur d’Embuild Liège, et d’Alain Kohn, président d'Embuild Liège suivi d’une intervention de Pierre Castelain, directeur communication au GRE Liège, qui a captivé l’assemblée avec un exposé stimulant sur « La feuille de route de la métropole liégeoise » – une vision ambitieuse du développement futur de notre région.

Un moment de partage et de gourmandise

Côté dégustation, les invités ont été accueillis dès leur arrivée avec un verre de « crémant de Wallonie », une belle mise en bouche pour une soirée placée sous le signe de la convivialité. Le traiteur a, comme à son habitude, enchanté les papilles avec des mets unanimement salués pour leur qualité et leur finesse. Le soleil étant de la partie, la terrasse dominant le vignoble s’est transformée en un véritable lieu d’échange et de détente.

Embuild Liège se fixe désormais pour objectif de faire aussi bien – si pas mieux –l’année prochaine !

Retrouvez toutes les photos sur ccl.be.

Grand débat sur la reconstruction de la vallée de la Vesdre : défis entre vision et réalité

Le 13 février, un débat de haut niveau sur la reconstruction de la vallée de la Vesdre s’est tenu dans le showroom de Spirlet Automobiles, Jaguar & Land Rover à Barchon.

Un sujet qui résonne encore fortement sur le plan émotionnel, mais qui est également complexe d’un point de vue urbanistique, politique et technique.

A l’initiative de cet événement, Embuild Verviers-Ostbelgien et Embuild Liège ont réuni des acteurs du secteur de la construction et de l’architecture pour éclairer les questions centrales liées à la politique de reconstruction après la catastrophe des inondations de 2021.

Parmi les intervenants figuraient :

• Jacques Teller, professeur d’aménagement du territoire et d’urbanisme à l’Université de Liège

• Valérie Dejardin, bourgmestre de Limbourg

• Daniel Bacquelaine, bourgmestre de Chaudfontaine

• Fabrizio Tengattini, président de l’Union Wallonne des Architectes (UWA)

une réorientation profonde (spatiale, écologique et sociale).

Le professeur Teller a plaidé pour une planification résiliente à long terme, prenant davantage en compte les risques climatiques, afin de façonner un cadre de vie durable et résilient. D’après lui, le plan stratégique reste pertinent, mais une coordination efficace sur le terrain fait actuellement défaut.

Daniel Bacquelaine, le bourgmestre de Chaudfontaine a souligné que de nombreuses avancées ont été effectuées. Valérie Dejardin, bougmestre de Limbourg, a, elle, rappelé que c’est aux ministres wallons compétents de mettre en œuvre les réformes issues des diverses études sur le bassin de la Vesdre, avec notamment la création d’une cellule de coordination unique avec moins de bureaucratie.

Le ministre Desquesnes a confirmé que ce projet est en cours.

Des voix du terrain

Pour beaucoup d’acteurs, la reconstruction est une affaire personnelle autant que professionnelle, faisant partie intégrante de leur propre histoire

• Jean-François Rondeaux, chercheur en R&D et chef du comité technique « Co-design Process » chez Buildwise

• Jérémy Chêne, entrepreneur en construction de Trooz, lui-même victime des inondations

Une reconstruction à multiples facettes

Il est vite apparu que la reconstruction ne se résume pas au simple remplacement des infrastructures détruites. Elle nécessite

Fabrizio Tengattini a fait sensation en affirmant que les plans stratégiques n’ont de sens que si l’on est ouvert à des solutions innovantes. Selon lui, les architectes sont tout à fait capables de proposer des plans qui tiennent compte des défis climatiques, mais sont souvent freinés par des autorités locales conservatrices.

Jean-François Rondeaux a confirmé l’existence de nombreuses approches technologiques actuelles et à venir pour construire de manière plus résiliente et respectueuse du climat.

Jérémy Chêne

Conclusion pour le secteur de la construction

Hugues Kempeneers, directeur général d’Embuild Wallonie, a résumé quatre points clés du point de vue du secteur:

1. Construction neuve et rénovation continueront à jouer un rôle central dans l’aménagement résilient du territoire. Il ne faut pas oublier que la Wallonie compte environ 7.000 nouveaux ménages par an, et donc un besoin croissant en logements.

2. Les permis de bâtir doivent être délivrés plus rapidement pour accélérer les projets.

3. Les entreprises de construction doivent être intégrées plus tôt dans les phases de planification afin d’éviter les retards.

4. Lors du calcul des coûts, il ne faut pas négliger les infrastructures souterraines, souvent vétustes, dont le remplacement peut s’avérer très coûteux.

Un appel à la

collaboration

La soirée a mis en évidence une certitude: la reconstruction de la vallée de la Vesdre est une mission collective, impliquant pouvoirs publics, chercheurs, architectes et entreprises. Le secteur doit relever le défi de combiner solutions

innovantes et besoins concrets du terrain. Des événements comme celui-ci démontrent l’importance du dialogue entre les parties prenantes, afin que d’une catastrophe puissent naître de nouvelles perspectives.

À la rencontre des futurs conducteurs de chantier

Le 10 avril, les locaux d’Embuild Verviers-Ostbelgien à Chaineux ont accueilli une soirée d’information un peu particulière. Une cinquantaine d’étudiants de 2e année de bachelier en construction y ont rencontré les représentants d’entreprises régionales du secteur. L’objectif ? Un premier contact avant le stage sur chantier, qui se tenait du 10 au 14 mai.

Organisée par Constructiv en collaboration avec Embuild Verviers-Ostbelgien et Embuild Liège, ainsi que la Haute Ecole de la Province de Liège (HEPL - Campus Verviers) et Saint-Luc Promotion Sociale Liège, cette soirée visait à présenter les modalités du stage tout en favorisant les échanges directs entre futurs stagiaires et entrepreneurs.

Cette initiative s’inscrivait dans une démarche plus large de lutte contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur. En vivant concrètement le quotidien d’un chantier, ces futurs conducteurs de travaux pourront mieux appréhender les réalités et les défis du métier. De leur côté, les entreprises ont eu l’opportunité de découvrir de jeunes talents prometteurs, qu’il s’agisse de futurs jobistes, de stagiaires (en vue du stage de 15 semaines qu’ils devront effectuer durant leur dernière année d’études) ou même de collaborateurs potentiels.

Cette rencontre conviviale a démontré combien les échanges directs sont essentiels pour renforcer les liens entre le monde de la formation et celui de l’entreprise. Ce genre d’initiative permet de jeter des ponts entre la formation et la pratique, dans l’intérêt d’un secteur de la construction fort et durable en province de Liège.

Les menuisiers visitent « Bois sans frontières »

Le 11 avril, la « Schreinerinnung Ostbelgien », une association de menuisiers dans les Cantons de l’Est, a organisé son événement annuel « Bois sans frontières » (Holz ohne Grenzen).

L’événement a eu lieu dans le zoning industriel de Morsheck, près de Bullange. Plus de 350 élèves d'écoles primaires de toute la Communauté germanophone ont pu s’adonner à un jeu de piste

"Il serait en effet appréciable de s'inspirer de leurs expériences et d'organiser un événement similaire, peut-être même étendu à d'autres métiers du bâtiment,"

Les menuiseries locales ont ouvert leurs portes durant cette journée. L'occasion idéale pour ces jeunes de 10 à 12 ans de tester leurs connaissances en matière de bois mais aussi de démontrer leurs habiletés lors de jeux d'adresse... Une manière aussi d'en apprendre un peu plus sur les entreprises participantes et le métier de menuisier. L’objectif de cet événement biennal est d’inspirer les enfants dès le plus jeune âge et de les attirer vers le métier de menuisier dans l’espoir de lutter ainsi contre la pénurie de la main d’œuvre qui touche le secteur.

Les résultats donnent raison aux organisateurs car au Centre de Formation des Classes Moyennes (ZAWM), on constate que le département de menuiserie est celui qui compte, depuis quelques années, le plus

grand nombre d’apprentis. Une délégation de l’association des menuisiers d’Embuild Verviers-Ostbelgien s’est intéressée de plus près à l'événement et a rendu visite à ses collègues à Bullange.

Il serait en effet appréciable de s'inspirer de leurs expériences et d'organiser un événement similaire, peut-être même étendu à d'autres métiers du bâtiment, au niveau régional. Une initiative qui pourrait voir le jour dans le futur. A suivre…

En guise de remerciement pour leur accueil, Embuild a invité les organisateurs et bénévoles de cet événement impressionnant à déguster des hamburgers et des frites préparés sur place.

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