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Dis-nous qui tu es, d’où tu viens... Je suis né voilà 32 ans à Burgos, petite ville du nord de l’Espagne drôlement similaire à Tours : même climat, merveilleuse cathédrale gothique, centre historique médiéval... À l’âge de 18 ans, je me suis installé à Bilbao pour faire les Beaux-Arts à l’université du Pays Basque. J’y suis resté pendant sept ans. Comment aimes-tu travailler ? Je travaille toujours une vingtaine de petits tableaux en même temps, auxquels s’ajoutent deux ou trois grands formats et plein de petits papiers... tout ce que l’espace autorise. De cette manière, toutes les pièces avancent en parallèle et je peux aller de l’une à l’autre de façon assez libre, chacune ayant ses temps de « repos ». Crois-tu que tes origines espagnoles influencent ton travail ? Ce que je ressens d’une façon de plus en plus claire, ce sont les influences des années passées à Bilbao. Le Pays Basque espagnol est un territoire très « charismatique », plein de personnalité. Le peuple basque est en conflit permanent par rapport à son identité. Conflit a dans ma bouche un sens positif, j’y vois la confrontation d’idées, la discussion, parfois stérile, mais très riche aussi, la mise en question permanente. Et cet aller-retour d’idées donne de la personnalité et se ressent artistiquement. On dit souvent des gens qui sortent des Beaux-arts de Bilbao qu’ils se ressemblent tous, qu’ils sont faits dans un

même moule. Je pense en réalité qu’il existe une véritable « École » dans le sens un peu classique du terme, un « mouvement », quelque chose qu’on pourrait appeler la « peinture basque » ou « la sculpture basque ». Je ne crois pas qu’il existe ailleurs en Espagne quelque chose de similaire, sauf, peut-être, en Catalogne. Quelles sont tes influences ? Qui sont tes maîtres à penser, tes idoles ? Mes influences ont pour origine cette École, ses professeurs, mais surtout les copains de cours. Ce sont les gens qui m’ont ouvert les yeux. Du côté des artistes, parmi les Espagnols il y a les grands maîtres de la peinture contemporaine comme Luis Gordillo ou Juan Usle, d’autres, plus jeunes, comme Daniel Verbis ou les Basques Txomin Badiola et Pello Irazu. Sur le plan international, évidemment, Gerhard Ritchter et Martin Kippenberger, Michael Majerus, Franz Ackermann, Robert Rauschenberg, Paul McCarthy... Dans le panorama français, je suis assez fan de la peinture conceptuelle d’artistes comme Olivier Mosset, Bertrand Lavier ou François Morellet et, sans doute, Bernard Frize. Parle-nous de ton travail d’aujourd’hui, de ce que tu vas présenter à La Caserne. Est-ce un travail in situ, spécialement créé pour cette exposition, ou reprends-tu des œuvres anciennes ? Je ne le décrirais pas comme un travail in situ. C’est vrai qu’il y a des pièces qui vont être créées spécifiquement


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