immobilier.ch News - Le gaz survivra-t-il en 2050 ?

Le journal du site d'annonces n°1 en Suisse romande 23 octobre-5 novembre 2023 · No 1103 · Bimensuel

Actualité · Immobilier · Commerce · Emploi · Gastronomie Notre cahier

13 pages d’annonces immobilières

dès la page 28

Genève

La mue du 1 place Bel-Air

LE GAZ SURVIVRA-T-IL EN 2050?

DR

16-18

Entre le monde politique qui veut une fin rapide des énergies fossiles et les praticiens confrontés à la réalité quotidienne, le fossé est difficile à combler. Pourtant des pistes existent. 12-13 DR

Restauration

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23 octobre - 5 novembre 2023

SOMMAIRE 4-15 Actualité

CTION DE L A RÉDA

Les brèves immobilières Investir durablement selon Realstone L'enjeu des surélévations à Genève Inauguration des jumeaux du Flon Le gaz survivra-t-il en 2050?

L'exemplaire quartier de Belle-Terre Timothée Carrel nommé directeur général de Gerofinance | Régie du Rhône

16-18 Dossier La commercialisation de l’immeuble place Bel-Air/1 à Genève

19-21 Commerce Zoom sur les cloud kitchen

22-23 Immobilier La chronique chez soi par Martina Chyba

24-26 Formation L'essor des formations durables Portrait d’Etienne Nagy, alumni de l’IEI

27 Culture La 131e Revue genevoise

Retrouvez tous nos articles sur immobilier.ch

Editeur: immobilier.ch SA Directeur de la publication: Claude-Alain Paschoud Rédacteur en chef: Serge Guertchakoff Rédactrice en chef adjointe: Chantal de Senger Journaliste: Julie Müller Directeur artistique: Pierre Broquet Tirage: 105'000 exemplaires / 20 fois par an Envoi emails: 80'000 exemplaires Publicité: info@immobilier.ch Tél +41 22 307 02 20 Toutes les éditions sont disponibles sur immobilier.ch

L’ARCHITECTE STAR DE ST-BARTH A QUITTÉ GENÈVE Olivier Dain est reparti s’installer à St-Barth, le petit paradis français des Caraïbes. Le célèbre architecte qui y domine le marché de la construction de maisons haut de gamme à destination des VIP a, en effet, revendu le 15 septembre dernier sa propriété lacustre d’Anières. Le prix de vente, 17,55 millions de francs, de quoi laisser espérer pour les finances cantonales une intéressante taxe sur les plus-values. En effet, il avait acquis la parcelle en décembre 2006 pour le prix de 7,2 millions de francs.

L’acquéreur? Marcel Kfoury, qui n’est autre qu’un des principaux cadres de Blue Crest Capital Management.

GPI ÉCHAPPE À LA FAILLITE Suite de la saga D’Orlando. Après la mise en faillite de l’entité principale, la seconde société Gypserie Peinture et Isolation (GPI, ex-D’Orlando GPI) semblait pouvoir voir l’avenir plus sereinement. Or, après avoir eu des soucis de liquidités malheureusement prévisibles, deux nouveaux actionnaires sont entrés au capital et ont permis de relancer les activités sur les chantiers. Il semble que Fabrice D’Orlando sorte prochainement du conseil d’administration.

SWISSROC GROUP PERD CINQ COURTIERS Le groupe Swissroc, créé en 2014 et devenu une référence dans la gestion de projets et d’investissements immobiliers durables, vient de perdre cinq de ses huit courtiers. Ces derniers ont souhaité revenir à leur base: la vente, sans développement. Ils ont créé GARY, une structure qui mise uniquement sur le volume des ventes et qui entend se donner un côté «plus humain, jeune, dynamique et digital».

Pas de quoi déstabiliser Swissroc, qui a récemment lancé son premier véhicule d’investissement immobilier: Swissroc Industrial Opportunities.

NOUVELLES ENSEIGNES GENEVOISE: LA SUITE Lush va reprendre l’ancien NafNaf (rue de Rive 10) à Genève. C&A va ouvrir pour quelques années rue du Rhône 2, le temps que son grand magasin soit entièrement rénové.

Autre nouvelle: il semble qu’Hermès reprenne provisoirement l’ancienne surface d’Harry Winston au 42 rue du Rhône. La marque doit faire des travaux dans sa boutique rue du Rhône 39, lesquels devraient durer plus d’une année. Enfin, Jahan a entamé des travaux dans l’ancienne surface de De Grisogono à la rue du Rhône 27.

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Actualité

IMMO BRÈVES

LE PORTAIL DE LA SCIENCE DU CERN S’OUVRE AU PUBLIC Début octobre, le CERN (Laboratoire européen pour la physique des particules) a inauguré son nouveau centre avant-gardiste pour l’éducation et la communication scientifiques. Un Portail de la Science que l’on doit à l’architecte Renzo Piano, déjà connu pour la réalisation de la Fondation Beyeler, du Musée Paul Klee et du Centre Beaubourg-Pompidou.

Les amateurs de science, d’art et d’architecture seront ainsi comblés par la visite qui vaut le détour, tant pour les formes et les lignes intérieures que pour le contenu de ses expositions.

Destiné à accueillir un public de tout âge, le bâtiment inspiré par la structure tubulaire des accélérateurs du CERN, comprend cinq espaces: des expositions, des laboratoires, un auditorium, une boutique et un restaurant. JM Cern

Le chiffre

15%

Cet hiver, le Conseil fédéral a souhaité prolonger l’objectif volontaire d’économies de gaz de 15%.

Dans notre pays, près de trois quarts de la consommation annuelle de gaz sert au chauffage des bâtiments durant le semestre hivernal.

La question

Comment stocker l’énergie?

Transformer l’électricité en hydrogène afin de pouvoir stocker de l’énergie durable sur une longue période est un vrai sujet d’actualité. Une étudiante en master de l’ETH Zurich a réussi à prouver que l’utilisation d’un système dit «Powerto-Hydrogen-to-Power» dans un immeuble d’habitation pouvait être judicieux.

MÉLANIE CROUBALIAN LAURÉATE DU PRIX LITTÉRAIRE SPG Le Prix littéraire SPG du premier roman romand a récompensé le 12 octobre «Azad», un livre de la journaliste et animatrice Mélanie Croubalian, paru aux éditions Slatkine à Genève. Ce prix est né en 2014 de la passion de Thierry Barbier-Mueller pour la littérature.

Pour cette 10e édition, le jury était composé de: Sophie BarbierMueller (la 4e fille de Thierry Barbier-Mueller), l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin, Mania Hahnloser, présidente d’honneur de l’Alliance française de Berne, Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse, Sofia Baureder, enseignante et référente culturelle, et Maxime Pégatoquet, journaliste indépendant. SG SPG

Actualité

23 octobre - 5 novembre 2023

IMMO BRÈVES

UNE CÉRÉMONIE EN L’HONNEUR DE LA RELÈVE DE L'IMMOBILIER Ce mardi 17 octobre, comme chaque année, l’Association professionnelle des gérants et courtiers en immeubles de Genève (APGCI) a remis à ses lauréats leur diplôme de fin de formation. Cette volée marquée par un bon taux de réussite a permis de décerner les prix de la meilleure moyenne de chaque cursus (branche immobilière, Immobase Genève, Immoplus, Immotechnique et CFC). Victimes de leur succès, ces formations qui affichent complet à chaque rentrée, ne cessent d’ailleurs de se moderniser pour suivre les évolutions de la branche. Immoplus 2022-2023 ayant été donné pour la première fois sous un nouveau format: présentiel et e-learning (en amont du cours: lectures, quizz...). JM

Frank Mentha

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UNE ÉCOLE À 100 MILLIONS DE FRANCS AUX CHERPINES

Excellente nouvelle pour le bureau Ferrari! A l’issue d’un concours d’architecture, c’est le bureau lausannois qui a remporté le mandat d’une école secondaire dans le nouveau quartier des Cherpines, à mi-chemin entre Planles-Ouates et Confignon (GE). On parle d’un établissement conçu pour 1400 élèves sur trois niveaux, avec une structure en bois. Un auditorium, des salles de sport ainsi que des locaux pour les communes concernées seront aussi mis à disposition. La livraison de cette école est prévue pour la rentrée 2028. Les lauréats ont proposé un bâtiment qui se décompose en trois ailes en maintenant des gabarits bas. Comme l’a indiqué l’architecte cantonal Francesco Della Casa à la Tribune de Genève: «Depuis 2019, tous les concours gagnants à Genève ont misé sur une solution en bois». SG

L’ENTREPRISE V. GUIMET & FILS CÉLÈBRE SES 150 ANS L’entreprise spécialisée dans l’assainissement rentre dans le club très fermé des sociétés genevoises cent cinquantenaires, puisque c’est à cette époque qu’Etienne Guimet fonde sa société spécialisée dans la construction. Rapidement, dès 1890, Guimet se diversifie et se consacre ensuite essentiellement à l’amélioration de l’hygiène publique des réseaux de gestion des eaux usées, avec l’apparition du tout-à-l’égout et les risques infectieux/épidémiques qui en découlent. En 1908, Guimet devient le concessionnaire suisse d’un nouveau désinfectant nommé «Nothing» qui débarrasse de tout risque infectieux les cabinets d’aisance, les urinoirs, les égouts et même les écuries. Une action qui contribue à faire de Genève une référence en termes d’hygiène publique. Les années passent et V. Guimet & Fils porte aujourd’hui l’initiale de Victor Guimet, qui aura succédé à son père, Etienne. C’est lui qui installe définitivement l’entreprise en 1911 dans le quartier des Pâquis (12, rue des Buis). Un siècle plus tard, en 2018, l’histoire continue de s’écrire avec un représentant de la septième génération familiale, Sylvain Roch, qui prend alors la tête de l’entreprise. JM DR

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Actualité

IMMO BRÈVES

Nicolas Dupraz

CHANGEMENTS DANS LE CLASSEMENT DES VILLES ROMANDES

COUPER DE RUBAN POUR LA POINTE NORD DU PAV Situé à proximité de la Queue-d’Arve, dans le quartier des Acacias (GE), le secteur de la Pointe Nord est l’un des trois lieux emblématiques du projet Praille-Acacias-Vernets (PAV) avec l’Etoile et la Porte Sud. Inauguré mi-octobre, la Pointe Nord est un quartier urbain diversifié et mixte comprenant notamment des services de proximité, environ 250 logements, un pôle administratif ouvert au public sur le site de l’entreprise Firmenich, l’extension de l’Hôtel de Police et des activités culturelles telles que le Théâtre du Loup et La Parfumerie. JM Bruno Marchand

Pas mal de changements à signaler dans la dernière édition du «Bilan de la population résidante selon les communes» au 31 décembre 2022. Tout d’abord, la ville genevoise de Vernier devance désormais La Chauxde-Fonds. Alors que la première a gagné 1081 habitants avec l’arrivée de nombreux locataires dans le nouveau quartier de l’Étang, la seconde en a encore perdu 221.

Autre changement: Nyon devance désormais Carouge, avec 330 arrivées (alors que la commune genevoise en a perdu 141 (sans doute à cause du chantier de la Cité Léopard). Enfin, mentionnons le fait que Morges (+ 663) est passée devant Sierre (+ 180). SG

WÜEST PARTNER CONTRÔLE SIGNA-TERRE ET KEPHREN DR

TROIS ACTEURS DE L’IMMOBILIER DONNENT LEUR VISION DU SECTEUR

Dan Amar, co-fondateur et CEO de Foxstone, Cyril de Bavier, co-fondateur et CEO de Swissroc ainsi que l’influenceur Edouard Clerc, fondateur d’Inved, une société de conseils en investissement immobilier, étaient les trois panélistes de la conférence organisée chez Gotham Lausanne le 11 octobre dernier. Les trois experts ont évoqué leur vision du marché immobilier suisse, les perspectives et les opportunités à saisir devant un parterre de 220 personnes. Chantal de Senger, rédactrice en chef du magazine Prestige détenu par le groupe immobilier.ch, a modéré la conférence. JM

L’urgence de la transition énergétique a poussé les actionnaires de Signa-Terre (Olivier Ouzilou , Laurent Isoard et Signa-Terre Régies) à s’associer avec Wüest Partner. L’entreprise genevoise pionnière dans les solutions et les services visant « à la surveillance, à la maîtrise et à l’amélioration des consommations énergétiques et de l’impact CO2 du domaine bâti » a cédé le contrôle (50,5%) de son capital à Wüest Partner. Ce dernier bénéficie d’un réseau à la fois national et également en Allemagne, or Signa-Terre ambitionne de s’y développer. A côté de cela, Wüest Partner a acquis Kephren, une société active dans les solutions informatiques, auprès de ses trois fondateurs (Signa-Terre, Acanthe et BG Conseils). SG DR

Actualité

23 octobre - 5 novembre 2023

IMMO BRÈVES L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU CŒUR DE LA SOIRÉE HORIZON LÉMAN Véritable communauté des acteurs de l’immobilier (170 membres), l’Association Horizon Léman a organisé mi-octobre son rendez-vous automnal au sein du nouvel écoquartier de l’Étang, à Genève. Pour l’occasion, deux jeunes experts sont intervenus sur le thème de la soirée: «l’intelligence artificielle au service de l’immobilier». Thibault Clément, CEO et fondateur de la société Popety.io, a pris la parole en premier pour rappeler à quel point l’IA fait partie de nos vies. Sur internet, dans les transports publics, pour travailler... Bien que cette technologie n’existe «que» depuis 70 ans, cette dernière a déjà passablement imprégné notre quotidien, et notamment le monde de l’immobilier. Elle peut se rendre utile pour la préanalyse de dossiers, pour des estimations de prix de biens, pour identifier à l’aide d’une photo des potentiels problèmes (fissures, etc) ou encore tout simplement pour rédiger des annonces immobilières (via chatGPT par exemple).

«L’IA ne remplacera cependant pas nos métiers mais les entreprises qui l’utilisent remplaceront celles qui ne le font pas. C’est un compagnon idéal désormais pour être plus rapide, plus efficace, qui ne se substitue pas à notre expertise mais qui est réellement utile», a souligné Thibault Clément.

Maël Perret, CEO et co-fondateur d’E-nno a ensuite pris le relai en démontrant comment DR l’IA a son rôle à jouer dans la transition énergétique. Via la data, qui est aujourd’hui clé, et l’optimisation des données de bâtiments, une mise en place accélérée de mesures est désormais possible et surtout permettra d’accompagner les projets de rénovation qui nous préoccupent tous, que ce soit à l’échelle d’un immeuble ou d’une villa. Un sujet qui sera davantage abordé lors du Salon international de l’immobilier (MIPIM) qui se tient chaque printemps à Cannes (France) et où Horizon Léman dispose d’un stand au nom de l’immobilier romand. JM

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Forum

COMMENT INVESTIR DANS L’IMMOBILIER DURABLE Pour son premier forum tenu à l’Octagon, Realstone avait choisi une thématique pointue: «Entre opportunités et risques: rentabilité de l’investissement dans l’immobilier durable». Au final, force est de constater qu’il existe encore un problème de standards afin de comparer des objets comparables.

L'Octagon a été repositionné pour le flex office et une offre résidentielle.

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’est au sein de l’Octagon, l’ancien siège européen de DuPont De Nemours (lire l’encadré) que s’est déroulé ce premier Forum Built for Better. Comme l’a rappelé en introduction le président du conseil d’administration de Realstone Holding, Esteban Garcia: «Nous avons la responsabilité d’être des acteurs du changement tout en cherchant à rendre performants les investissements durables».

Comment créer de la valeur Le CEO de Realstone, Julian Reymond a entamé ce forum en tentant de prouver

Realstone / Octagon

à l’aide de plusieurs exemples qu’il est possible de créer de la valeur avec la durabilité.

Mais le principal enjeu à l’heure actuelle reste de parvenir à transmettre un reporting transparent aux parties prenantes.

«Avec 57% de bâtiments chauffés aux énergies fossiles, nous allons devoir accélérer le rythme de rénovation. Cependant, comment faire puisque le coût de celle-ci varie entre 30 et 70% du prix de revient de l’immeuble? D’autant qu’aujourd’hui, seuls 10% de ces coûts sont subventionnés. Il n’y a que Genève qui permette de couvrir jusqu’à 42% des coûts avec sa politique d’exonération d’une durée de 20 ans de l’impôt immobilier complémentaire pour

les biens répondant à un standard de haute ou très haute performance énergétique.»

«Avec des investissements dans la rénovation énergétique et la construction d’immeubles neufs, nous réalisons des économies au profit de nos locataires et préservons les rendements de nos investisseurs», ajoute-t-il. Actuellement, 41% du parc détenu par Realstone est chauffé avec de l’énergie renouvelable (chauffage à distance, pompe à chaleur, géothermie et pellets).

A Chavannes-Près-Renens, Realstone a rénové un immeuble de 77 logements

Actualité

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pour 3,8 millions de francs. Cet immeuble sera connecté à un CAD en 2024, de quoi permettre de baisser ses émissions de CO2 de 66%, d’augmenter son état locatif de 9% (entre 2017 et 2023) et d’obtenir un retour sur investissement (ROI) de 2,3%.

Avec le second exemple, le ROI est un peu meilleur: 3,3%. Il s’agit d’une rénovation avec une surélévation d’un étage. Le meilleur exemple cumule une rénovation énergétique, une surélévation et un repositionnement: l’immeuble route de Berne 2 à Lausanne. Avec le départ du locataire unique, cet immeuble a été reconverti en 41 logements et une surélévation de deux étages, soit 13 appartements supplémentaires. Les émissions de CO2 ont baissé de 37%, l’état locatif a grimpé de 178%, dès lors le ROI est de 8,8%. «Nous essayons de planifier ce type de rénovation avec d’autres moins intéressantes afin de lisser nos futurs rendements».

Lutter contre l’écoblanchiment Le forum s’est poursuivi avec l’intervention de Philippe Gabella, CIO en charge de l’investissement indirect dans l’immobilier à la Banque Cantonale Vaudoise. «Nous avons 6 milliards de francs investis dans ce secteur. Pour nous qui sommes tenus de réaliser des investissements socialement responsables, de nombreuses questions demeurent: les reportings ont-ils les mêmes standards de mesure ? Comment traiter les immeubles non couverts? Comment prendre en compte l’énergie grise?».

Le département fédéral des finances est chargé de présenter au Conseil fédéral un plan et des propositions concrètes de mise en œuvre de la position du Conseil fédéral en matière de prévention de l’écoblanchiment jusqu’au 30 septembre 2023. Dans l’intervalle, l’Asset Management Association Switzerland (AMAS) a décidé d’exiger de ses membres la publication de quatre indicateurs pour les fonds immobiliers dès la fin 2023: taux de couverture du portefeuille immobilier pour lequel la consommation d’énergie est calculée ; le mix énergétique entre les catégories «fossile» et «non fossile»; l’intensité énergétique pour les constructions terminées, dont la consommation est mesurée ou calculée en kWh par m2; et, enfin, l’intensité des émissions de gaz à effet de serre en kg CO2 eq par m2.

Évaluation des pratiques ESG Enfin, les organisateurs avaient convié le professeur Eric Jondeau, codirecteur du Center for Risk Management à l’Université de Lausanne pour qu’il explique comment il compare les fonds immobiliers sous l’angle ESG. En effet, ce dernier a été mandaté par la Banque Cantonale Vaudoise et par l’Université pour mener une telle enquête. En résumé, ce dernier a commencé par une approche directe pendant deux ans, soit celle consistant à questionner chaque fonds sur ses pratiques. Avant d’y renoncer du fait qu’il y avait plein de biais possibles et de choisir une approche consistant à évaluer les pratiques ESG sans questionner les fonds, mais en faisant une agrégation des données obtenues au niveau des bâtiments, des données publiques et donc avec des scores transparents, et, enfin en analysant la communication du fonds.

Les résultats seront rendus publics en fin d’année.

Serge Guertchakoff

L’Octagon Une visite de l’Octagon était proposée à l’issue du Forum B4B. Cet ensemble de trois bâtiments octogonaux a été édifié au Grand-Saconnex (GE) pour y accueillir le siège européen de DuPont de Nemours. Acheté en décembre 2017 pour près de 130 millions de francs par Realstone, cet ensemble a été repositionné pour pouvoir y héberger de nombreuses entreprises. Le bâtiment principal se caractérise par un énorme atrium. Le restaurant a été agrandi et repensé. On trouve également un fitness et un parking de 600 places. Un des trois octogones devrait être adapté à la parahôtellerie et à des studios meublés de 25 m2. Par ailleurs, le tram devrait y passer devant d’ici 2026. Globalement, Realstone aura investi 9,5 millions de francs pour cet ensemble de 24’000 m2, y compris pour la pose de 866 panneaux photovoltaïques en toiture.

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Immobilier

Immeubles

LE BRANLE-BAS DE COMBAT DES SURÉLÉVATIONS Sur le papier, ajouter deux étages supplémentaires aux bâtiments existants pourrait répondre à la pénurie de logements et inciter à la rénovation mais cet acte chronophage demeure pour l’instant décrié.

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orsqu’on parle surélévation, on connait la chanson. Poussière, bruit, nuisances et problèmes techniques en cascade font écho auprès des habitants. Côté propriétaires et régies immobilières: autorisations de construire, financement, renforcements statiques et gestion des locataires suffisent à hérisser les poils. Mais si surélever un bâtiment peut se transformer en véritable cauchemar pour les concernés, il s’avère pourtant être un bon moyen pour répondre à la crise énergétique et à la pénurie de logements qui frappent nos villes.

Nombre d’autorisations délivrées par an à Genève 23 17 9

Trop souvent subi ou ob2008 servé de loin, cet acte de densification par les airs a donc fait l’objet d’une table-ronde, début octobre, sous l’impulsion du Groupe Professionnel des Ingénieurs (GPI) de la SIA Genève. Ceci afin de donner une vision à 360 degrés sur ce sujet litigieux.

Pas d’invasion d’échafaudages prévue Tout d’abord, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on ne surélève pas à tout-va, comme on veut, où l’on veut, et ce qu’on veut. A Genève, en 2008, le Conseil d’État présentait une loi sur les surélévations qui

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est d’ailleurs toujours en vigueur et qui pose les principes de ce qu’il est possible de faire. Alain Mathez, attaché de direction à l’Office cantonal des autorisations de construire genevois les a détaillées: «Dans certaines zones, le législateur permet une hauteur supplémentaire d’un étage (soit 3 m), si la rue présente une largeur inférieure ou égale à 21 m en zone 2, respectivement une largeur inférieure ou égale à 24 m en zone 3. L’ajout de deux étages (soit 6 m) au maximum est cependant faisable si l’artère est plus large.» A noter néanmoins que ces surélévations ne sont réa-

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lisables que pour la création de nouveaux logements (non pas pour des bureaux ou autre) et qu’elles ne doivent en aucun cas compromettre l’harmonie urbanistique de la rue. Des contraintes à la fois juridiques, esthétiques, administratives et même sismiques s’ajoutent à la longue liste des freins...

Genève n’autorise de ce fait que 14 dossiers de surélévations en moyenne par an (voir ci-contre).

Compenser financièrement la décarbonation

Mais afin de contrebalancer le sombre tableau des surélévations dépeint jusque-là, Michael Dill, vice-directeur 2023 de Swisslife Asset Managers, a démontré le rôle qu’ont à jouer ces dernières pour compenser les frais conséquents de la transition énergétique. «Nous, institutionnels, avons pour mission de chercher des rendements stables, tels que l’immobilier, et l’heure est venue de décarboner notre parc. C’est exactement ce que nous faisons actuellement mais cela a un coût et les surélévations permettent d’absorber une partie de ces frais d’assainissement énergétique», souligne l’expert. Alors ni tout blanc, ni tout noir, le cas des surélévations promet encore de nombreux débats...

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(en cours)

Julie Müller

Actualité

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Lausanne

Ces bâtiments accueillent un restaurant, des bureaux, des ateliers, des commerces et une nouvelle cave à jazz.

LES JUMEAUX INAUGURÉS

Tonatiuh Ambrosetti pour Mobimo Management AG

Mobimo a inauguré en grande pompe les deux bâtiments surnommés «les Jumeaux» au coeur du Flon. Avec à la clé de nouveaux locaux pour la culture et le jazz.

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l y avait foule le 11 octobre au Flon pour célébrer l’inauguration des bâtiments Les Jumeaux après leur rénovation totale dans la nouvelle verrière entre les deux bâtiments historiques. Avant de passer à la partie festive, se sont succédé: Daniel Ducrey, le CEO du Groupe Mobimo, Noémie Fakan, architecte EPFL associée au sein du bureau Ferrari Architectes, Benjamin Gurtner, chef de projets Réalisation Suisse romande chez

Mobimo, César Vuadens de l’entreprise totale HRS et le Municipal lausannois Pierre-Antoine Hildbrand. Entre 2014 et l’achèvement du chantier cet été, ce sont plus de 200 variantes qui ont été proposées par les architectes. Au final, la réussite est là. Avec une magnifique verrière qui relie ces deux bâtiments emblématiques d’un passé lointain. «Construction typique du Flon, l’orientation des bâtiments sur les venelles et ses quais

de chargement, ainsi que ses façades fermées sur l’esplanade n’étaient plus en adéquation avec ce qu’est devenu le quartier», a souligné Benjamin Gurtner.

A relever les deux œuvres de l’artiste Daniela Droz qui égaient les deux halls d’entrée des bâtiments: une succession de plaques en verre miroité proposant un dégradé de bleu, inspiré du cyanomètre d’Horace Bénédict de Saussure, allant du plus foncé au plus clair. SG

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Actualité

Transition

Long de 290 km, le gazoduc Transitgas, qui connecte les marchés allemand, suisse et italien (10% du gaz reste en Suisse), possède une capacité de transport équivalente à la production de 20 centrales nucléaires. DR

LE GAZ SURVIVRA-T-IL EN 2050?

Entre le monde politique qui veut une fin rapide des énergies fossiles et les praticiens confrontés à la réalité quotidienne, le fossé est difficile à combler. Pourtant des pistes existent.

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u soleil transformé en gaz naturel décarboné et facile à stocker? Une utopie? Un rêve éveillé pour militant? C’est pourtant le défi que tentent les ingénieurs de l’Innovation Lab à Aigle (VD).

Ce nouveau laboratoire développe au stade semi-industriel une innovation étudiée en laboratoire à l’EPFL. A partir de panneaux solaires sur le toit des bâtiments de Gaznat, l’électricité produite est convertie en hydrogène grâce à l’électrolyse. Puis cet hydrogène est injecté avec du dioxyde de carbone dans

un réacteur qui produit du méthane de synthèse, neutre en CO2.

L’astuce consiste en un filtre qui capture le CO2 à travers une membrane en graphène ultra-fine. Le CO2 est stocké pour être réutilisé. Le Power-toGas permet de produire du gaz de synthèse qui a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel tout en étant neutre en CO2. Il peut être injecté sans problème dans le réseau: «Avec les excédents d’énergie électrique que les étés chauds produiront de plus en plus, on

pourra mieux stocker du gaz pour une utilisation hivernale», commente René Bautz, CEO de Gaznat à Vevey.

«Il est clair que l’on ne va pas arrêter du jour au lendemain les énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz partout dans le monde, reconnaît René Bautz. Il y a beaucoup de pays en développement qui recourent au charbon, c’est une question de prix. Il est important que notre objectif à tous soit de réduire les émissions de CO2. Il faudrait pouvoir continuer à utiliser les énergies fossiles un certain temps,

Actualité

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mais en diminuant les émissions». Cela permettrait de passer du charbon au gaz naturel pour la production électrique, ce qui permettrait déjà de réduire de 50% les émissions de CO2. D’autre part, il faudra développer les technologies de capture du CO2, de façon de produire du gaz de synthèse comme à Aigle.

Biogaz et hydrogène Avec 80% d’énergies fossiles utilisées dans le monde actuellement, il ne sera pas facile d’arriver partout à l’objectif zéro émission en 2050: Mais la Suisse, avec son pouvoir d’achat plus élevé, a les moyens de payer un peu plus cher son énergie pour recourir aux renouvelables: «La Suisse a un rôle à jouer dans l’innovation et dans les nouvelles technologies», estime le CEO de Gaznat Parmi les gaz renouvelables qui devraient avoir l’aval écolo, il y a aussi le biogaz qui provient des déchets, du lisier animal ou de la biomasse produite par les forêts abondantes en Suisse. Sans parler de

« Il faudrait pouvoir continuer à utiliser les énergies fossiles un certain temps, mais en diminuant les émissions» René Bautz, CEO de Gaznat

l’hydrogène, mais ce n’est qu’une énergie intermédiaire qu’il faut produire avec des pertes. Il est volatil et il faut le comprimer à haute pression avant son utilisation comme gaz.

Les Alpes suisses jouent aussi un rôle central par leur réseau de gazoducs, notamment le Transitgas qui transporte

d’énormes quantités de gaz entre l’Allemagne, l’Italie et la France. Et qu’adviendrait-il du gazoduc dans le Léman?

«Il faudra utiliser au mieux les infrastructures existantes du réseau électrique et des gazoducs. L’infrastructure gazière a l’avantage d’être peu visible et de véhiculer une haute densité énergétique, sans parler de l’atout du stockage». Ainsi quatre grosses cavernes sont projetées à Oberwald dans le Haut-Valais. Hautes de 100 m et d'un diamètre de 50 m, elles auront une capacité énergétique équivalente à la Grande-Dixence. Opérationnelles au mieux à partir de 2030.

En 2050, on utilisera toujours du gaz naturel sous une forme sans doute plus décarbonée, estiment les gaziers. Il faudra convaincre le monde politique que l’infrastructure gazière est importante pour le futur. Quant au pétrole, il sera encore très utile dans les plastiques et la chimie.

Mais l’objectif est vraiment de réduire au maximum les émissions de CO2 pour contrer l’effet climatique.

Olivier Grivat

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Actualité

Thônex (GE)

BELLE-TERRE EXEMPLAIRE Concevoir un quartier qui satisfera les attentes de tout un chacun relève du miracle. Néanmoins, ces projets de grande ampleur arrivent toujours à se montrer pionniers au moins sur un point clé. et transversaux sur lesquels tout le monde a des ambitions communes», témoigne Jorge Balladares de CI Conseils, la division d’assistance à maîtrise d’ouvrage du Comptoir Immobilier.

Le quartier de Belle-Terre est réalisé en trois phases allant jusqu'à l'horizon 2030.

Yves Andre

S

urville, Praille-Acacias-Vernets, l’Étang, les Esserts ou encore les Cherpines... chaque projet d’envergure récemment construit ou en cours de réalisation à Genève se démarque a minima sur un élément inédit par rapport aux autres. Dans son cas, le quartier des «communaux d’Ambilly» rebaptisé Belle-Terre à Thônex (GE), a été élaboré grâce à un processus original qui a su anticiper et penser demain autrement malgré des enjeux en constante évolution.

2500 logements à planifier Mais d’abord, le projet de Belle-Terre, qu’est-ce que c’est? C’est avant tout une longue histoire ayant débuté il y a une vingtaine d’année sur une parcelle de 38 hectares, entre ville et campagne, aux abords d’Annemasse (France). De là est née une vision, celle de prévoir 2500 logements en un trio d’étapes, dont la première partie a pu être livrée en 2021. Désormais plongée dans la deuxième phase de cette future

pièce urbaine, Belle-Terre prépare l’arrivée de mille nouveaux logements.

Pour cela, un long processus de concertation s’est mis en place entre les multiples acteurs impliqués, tels que le groupement de développeurs Batima-C2I, les services de l’État de Genève, les représentants des communes concernées, riverains et associations, pour un total de 13 maîtres d’ouvrages. En s’appuyant sur les résultats de l’étape 1, des études prospectives ont été faites en amont du projet d’architecture, dès 2021, afin de trouver un compromis conforme aux attentes de chacun et surtout se projeter à l’horizon 2030.

Réussir à s’inscrire dans la durée «Le contexte est rempli d’incertitudes mais nous avons pris le temps d’étudier chaque question que la conception d’un quartier pose (biodiversité, circularité, acceptabilité, mobilité, etc.) et nous avons mis en place un schéma avec 15 objectifs globaux

Quinze équipes de mandataires ont ensuite pris les rênes pour piloter quinze études en parallèle sous forme de cartes de coopération transversales. «Nous nous sommes inspirés des jeux de rôles, prenant le quartier comme plateau de jeu, chaque carte étant la synthèse d’une thématique à faire interagir avec les autres ou à retravailler lorsqu’elle entre en conflit avec une autre», complète Jorge Balladares. Des cartes devenues le fil rouge de ce projet titanesque.

Facilitant la prise de décision commune, ce processus s’est cependant révélé long sur la durée. Une longueur nécessaire selon ses instigateurs pour qu’elle résiste au temps et à l’obsolescence programmée que tout grand projet urbain subit. «Entre le lièvre et la tortue, qui gagne? La commune de Thônex va passer de 12’000 habitants à 24’000 en l’espace d’une génération, c’est un changement systémique important à ne pas prendre à la légère. Ce travail préparatoire nous a justement permis de nous rendre compte qu’aucun défi n’était insurmontable», appuie Yannos Ioannides, directeur de CI Conseils.

Plus fort encore, ce modèle dans lequel «un consortium d’acteurs tire sur la même corde» inspirera d’autres projets, selon le directeur général de l’Office de l’urbanisme, Sylvain Ferretti: «Cette démarche-test que des plus petits projets n’auraient pu s’offrir servira d’exemple. Nous pourrons en tirer des enseignements à réutiliser pour d’autres aménagements qui formeront l’avenir de Genève.»

Julie Müller

Actualité

23 octobre - 5 novembre 2023

Agence immobilière

TIMOTHÉE CARREL NOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GEROFINANCE | RÉGIE DU RHÔNE Le groupe Barnes Gerofinance se réorganise. Jérôme Félicité garde la présidence du pôle régie et cède la direction générale à son adjoint Timothée Carrel.

Par ailleurs, Jérôme Félicité assurera également la direction opérationnelle de Barnes.

tant à 15 ans par un CFC d’employé de commerce, formation ensuite complétée par le fameux cursus APCGI/USPI niveaux 1 et 2 menant à l’obtention du Brevet Fédéral d’Expert en Estimation immobilière, il complètera le tout par un Diplôme Immobilier Énergie lui permettant d’acquérir une réelle expertise dans les conseils énergétiques pour les bâtiments. Pour ce «pur produit de l’immobilier», qui démarra à la Régie Zimmermann avant de devenir le responsable de l’agence Gerofinance de Pully en novembre 2021, les défis seront certes nombreux, mais passionnants!

L

a nouvelle n’est pas une réelle surprise. Suite au récent départ de Grégory Marchand du poste de CEO de Barnes Suisse, Jérôme Félicité a accepté de reprendre cette fonction. Cependant, il a obtenu que Timothée Carrel, son actuel adjoint à la tête de la régie Gerofinance I Régie du Rhône, lui succède à la tête du pôle régie.

Ainsi, le fils du fondateur de Gerofinance pourra «se concentrer sur le courtage en assumant la direction générale et la présidence de BARNES Suisse».

Très expérimenté Depuis presque un an, Timothée Carrel co-pilote l’entité régie du groupe, soit Gerofinance | Régie du Rhône (GRR).

C’est donc tout naturellement que cette nouvelle casquette de directeur général lui a été attribuée en ce mois d’oc-

Timothée Carrel va diriger le pôle régie du groupe. DR

tobre. «Depuis plusieurs mois, je suis en effet en première ligne des décisions opérationnelles, travaillant de concert avec l’ensemble des directeurs et sousdirecteurs des différents départements» confirme l’intéressé. Et d’expérience, ce trentenaire n’en manque pas! Débu-

Un avis que partage Jérôme Félicité, qui se retire donc de l’opérationnel de l’entité régie du groupe, soit GGR, mais qui reste Président du Conseil d’administration de la marque. «Piloter une entité de plus 330 collaborateurs est terriblement exigeant, mais je sais que Timothée a toutes les qualités techniques et humaines pour cela. Le déménagement au Quartier de l’Etang et la mutualisation liée des activités fut un véritable succès pour le groupe, qui poursuit ainsi sur ce dynamisme en voyant de nouvelles personnes très compétentes prendre les rênes. Je ne peux que me réjouir, et être fier, de cela», déclare Jérôme Félicité.

Serge Guertchakoff

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Dossier

Genève

LA MUE DU 1 PLACE BEL-AIR Difficile de ne pas voir le changement. La rénovation complète de l’immeuble situé 1 place Bel-Air vient d’être achevée.

Après la transformation du 3-5-7-9 rue du Rhône, cette nouvelle étape parachève ce vaste chantier mené par Zurich Invest.

L’

arcade attend son futur locataire: Salt. L’opérateur téléphonique sera idéalement placé au tout début de la fameuse rue du Rhône à Genève. D’une surface de 235 m2 d’un seul tenant, cette arcade offre une hauteur sous plafond de plus de 4 m 60, puis, pour la partie proche du 3 rue du Rhône, une hauteur de 4 m 30. De quoi venir enrichir l’attractivité de cette artère dédiée au luxe.

Long chantier Au départ, le maître de l’ouvrage, Zurich Invest, prévoyait de démolir ce bâtiment. Il faut dire qu’il n’avait pas encore été mis sous protection. Le plan de site de la Rade adopté par le Conseil d’Etat le 4 octobre 1993 a été modifié le 27 avril 2020, en y ajoutant notamment le bloc d’immeubles situé entre le quai Bezanson-Hugues et la rue du Rhône.

Entre temps, la demande d’autorisation de démolir déposée par le bureau Richter Dahl Rocha & Associés Architectes le 30 mars 2017 a été refusée le 11 mai 2018.

Ce chantier s’est finalement ouvert le 10 novembre 2021 et les locaux ont été livrés officiellement le 31 juillet dernier.

Alors même que la faillite de l’entreprise D’Orlando SA a obligé les acteurs du projet à trouver des alternatives dans un délai très court afin de ne pas péjorer le planning de base.

Comme nous le racontions dans notre édition du 12 septembre 2022, c’est alors qu’une vaste concertation a été initiée avec le Département du territoire d’Antonio Hodgers, sous la férule de Saskia

Dossier

23 octobre - 5 novembre 2023

Dufresne, directrice générale de l’Office des autorisations de construire. «La collaboration a été excellente, en particulier avec Alessandro Calabrese, directeur à l’Office des autorisations de construire, Patrick Mollard, directeur du Service des monuments et des sites, et Cédric Petitjean, directeur de l’Office cantonal de l’énergie», se réjouit Jacques Dorée, chez Zurich Invest.

Transparence Lors de la négociation avec les autorités, il a été convenu que Zurich Invest

L'aspect extérieur du 1 place Bel-Air a été préservé à la demande des autorités. DR

La faillite de D’Orlando SA a obligé les acteurs du projet à trouver des alternatives dans un délai très réduit.

s’engageait à préserver les façades, en revanche, le groupe a obtenu de rendre le rez-de-chaussée davantage attractif pour un futur commerce. Dès lors, les murs ont fait place à des vitres, de quoi amener une certaine transparence dans l’ancienne réception de la banque Lloyds TSB (laquelle a quitté les lieux en 2010).

L’assureur a obtenu également de «nettoyer» la toiture qui regroupait quantité d’installations techniques très disparates. Zurich Invest a remis au goût du jour les liaisons verticales, les sous-sols

Seuls les bureaux au premier restent à louer. DR

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Dossier

Les entreprises mandatées ont relevé de nombreux défis.

«Au niveau des salles des coffresforts de l’ancien locataire, les murs avoisinaient le mètre d’épaisseur»

Un maximum d'éléments porteurs verticaux ont été supprimés. DR

(avec une reprise en sous-œuvre des fondations) et le rez-de-chaussée, bien évidemment. Pour ce faire, le bureau genevois Glauco Lombardi Architectes Associés a été contraint d’augmenter la trame des piliers afin d’avoir un maximum de surfaces vitrées. La commercialisation de cette arcade a été confiée à Barnes Commercial Realty.

«Il y a eu un travail très technique au niveau du gros œuvre, avec un important travail de démolition au sous-sol au niveau des salles des coffres-forts de l’ancien locataire dont les murs avoisinaient le mètre d’épaisseur», relève Antoine Nobile, chef de projet au sein de la société TASQ, une

entité qui représente et assiste les maîtres d’ouvrages. Il a fallu aussi retirer un maximum d’éléments porteurs verticaux dans les étages pour avoir des plateaux vides.

«Pendant des mois, le bâtiment n’avait plus de piliers au rez-de-chaussée. L’ingénieur civil a dû dessiner et calculer une structure provisoire métallique pour prendre le relais du système porteur du bâtiment», résume l’ingénieur.

Succès Alors même que le chantier n’était pas achevé, les plateaux des 2e, 3e, 4e, 5e et de l’attique étaient déjà loués. Joli succès! C’est la maison Chanel qui va mettre

ses bureaux aux 2e, 3e et 4e, tandis que la société de conseil en investissements Roundshield Partners loue les deux derniers niveaux. En début de semaine dernière, nous apprenions que l’arcade aurait trouvé preneur à son tour. En résumé, il ne reste plus à louer que les bureaux au 1er (258,5 m2). N’oublions pas le volet énergétique. Il a été décidé de raccorder le 1 place Bel-Air au réseau GeniLac en septembre 2023 et non plus au gaz, comme cela avait été prévu initialement.

En réalité, ce bâtiment est connecté à la sous-station installée dans les soussols du 3-5-7-9 rue du Rhône, elle-même reliée à GeniLac.

Serge Guertchakoff

Commerce

23 octobre - 5 novembre 2023

Tendance

CLOUD KITCHEN, L’AVENIR DE LA RESTAURATION? Économie des surfaces, suppression du service en salle et livraison à domicile... le phénomène de cuisines partagées fait son apparition peu à peu en Suisse, bousculant au passage le fonctionnement de nos restaurants.

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ls envahissent l’entrée, le trottoir et parfois même votre table avec leur sac... et ce, à chaque fois que vous soupez tranquillement au restaurant italien du coin: les livreurs de plats à domicile.

Devenus aussi incontournables que le paiement par carte bancaire depuis la pandémie, ces derniers ne laissent désormais plus le choix aux restaurateurs qui doivent s’adapter.

Si bien que certains ont choisi de se glisser complètement dans cette nouvelle brèche, passant à la restauration via livraison uniquement, résumant l’établissement à une simple cuisine de production aussi appelée «dark kitchen». Un concept tout droit venu des États-Unis qui avait fait grand bruit dans nos contrées en 2021 car vivement critiqué pour son aspect opaque. Certains établissements ont finalement pu tirer leur épingle du jeu, comme la société genevoise Apéro Chill, dont le chef mitonne ses menus apéritifs depuis sa cuisine des Pâquis, tandis que d’autres ont dû tirer la prise, à l’image de la toute première dark kitchen lausannoise, Crock Meal, qui a été contrainte de fermer ses portes depuis lors.

Fort heureusement, un compromis est né de ces deux extrêmes, mêlant harmonieusement dark kitchen et restauration traditionnelle: la «cloud kitchen». Malgré un nom tout aussi barbare, ce phénomène également importé de l’étranger fait une percée sur le marché, offrant une solution inédite aux professionnels du secteur.

La Street food et la culture de l’instantanéité ont bouleversé les modes de consommation. DR

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Commerce

Pour mieux comprendre ce qu’est une cloud kitchen, la recette est simple. Il suffit de prendre un lieu, d'y mélanger plusieurs marques, cuisines et cuisiniers différents, d’y ajouter le service de livraison, parfois un petit espace de dégustation pour la vente à emporter, le tout dans des espaces ouverts et transparents mais démunis du classique service en salle auquel on est habitué.

Aucune statistique ne permet encore de recenser le nombre de cloud kitchen présentes en Suisse mais la faîtière genevoise voit cette nouveauté d’un très bon œil: «Jusque-là, les restaurateurs devaient trouver des solutions coûteuses comme par exemple louer l’arcade voisine pour éviter le casse-tête des chassés-croisés entre livreurs et clients. Ces cloud kitchen viennent donc apporter une organisation saine à ces établissements tout en étant en phase avec les besoins d’instantanéité de la clientèle», confirme Laurent Terlinchamp, président de la société des cafetiers, restaurateurs, hôteliers de Genève.

Prendre ses marques et se lancer Mais plus concrètement, comment fonctionne ces cloud kitchen? En réalité, il en existe plusieurs variantes. Telle que celle choisie par Taktime, similaire à un foodcourt virtuel. Une idée imaginée il y a un peu plus d’un an par Ludovic Descouens (autrefois chef privé de l’ancien président français François Mitterrand) et Deepak Peschard (ex-banquier). «Nous avons installé nos cuisines en 2022 aux Acacias, à Genève, en reprenant des marques de restaurants existants pour les décharger de la partie livraison, nos locaux étant adaptés à cette restauration rapide. Chaque fin de mois, une partie du chiffre d’affaires leur est ensuite reversée», décrit Deepak Peschard.

Appelé «Blend Chef’s Signature», ce pôle s’est ensuite enrichi au fil des mois de marques culinaires proprement créées par Taktime (comme Macornette) et de l’opportunité pour des passionnés de cuisine d’y ajouter la leur. «Nous encourageons les gens à se lancer, à créer leur recette, nous sommes ensuite là pour les aider à développer une marque au-

La livraison de repas à domicile en Suisse Selon le rapport 2022 du leader du marché helvétique, Just Eat... ... les 25-34 ans sont ceux qui commandent le plus + de 45 ans 21%

18-24 ans 16%

35-44 ans 28%

25-34 ans 35%

... et ont commandé davantage à 5 dates clés Lundi 27 décembre 2021 Après les fêtes de Noël Dimanche 2 janvier 2022 Pour se remettre du Nouvel An Dimanche 7 février 2022 Un dimanche froid et pluvieux Lundi 14 février 2022 Le jour de la St Valentin Dimanche 5 juin 2022 Le week-end de Pentecôte

... le top 5 des plats préférés des Genevois - Cheeseburger - Tacos - Frites - Naan à l’ail - Filet mignon

My Cloud Kitchen à Plan-les-Ouates. DR

tour et la logistique qui va avec», poursuit le co-fondateur. Des menus allant de la nourriture thaï à la spécialité libanaise, en passant par le produit typiquement suisse cohabitent dans cet écosystème en constante évolution.

Les locaux de Taktime permettant déjà de manger sur place, devraient proposer d’ici quelques jours de prendre à emporter des plats mis à disposition 24h/24, 7 jours sur 7 dans un frigo connecté. De même, pour parfaire le concept et permettre de livrer les clients en un temps record, certaines marques de Taktime sont aussi assemblées depuis d’autres restaurants de la ville, «Puisque de nombreuses cuisines professionnelles ne sont pas exploitées entièrement, Taktime loue ces espaces vides pour pouvoir livrer à Meyrin comme aux Acacias en des temps similaires». Ainsi, outre les 2000 livraisons effectuées chaque mois à Genève, la société a décidé d’officier depuis fin août à Lausanne et de s’implanter ces prochaines semaines, sur le même modèle, à Fribourg.

Le m2 loué pour mieux débuter

... le top 5 des plats préférés des Vaudois - Tacos - Riz cantonais - Bowl avec riz - Rouleaux de printemps - Raviolis à la vapeur aux crevettes

Un développement éclair qui fait écho à l’expansion de My Cloud Kitchen, à Planles-Ouates, dont la stratégie repose pour sa part sur la partie infrastructure. «A l’instar des bureaux partagés de type Regus, nous louons dix cuisines individuelles totalement équipées sur un bâtiment de 300 m2 afin que les restaurateurs puissent livrer leurs plats à domicile sans s’engager dans

Commerce

23 octobre - 5 novembre 2023

en main, pour tout amateur de cuisine ou restaurateur qui souhaite avoir un espace dédié à la livraison de repas (disponible également à la vente à emporter). Une formule qui affiche déjà complet depuis ses débuts. La société prépare donc son expansion afin de répliquer ce type de centre ailleurs courant 2024.

Une nouvelle ère gastronomique

Taktime aux Acacias. DR

un bail de cinq ans (comme c’est le cas dans des arcades en ville)», nous résume son fondateur, Leonard Zaccaria, qui gère à lui seul le projet depuis deux ans.

«C’est en voulant ouvrir notre chaîne de pizzerias avec mon investisseur que nous nous sommes rendu compte du temps

que cela prenait à se lancer dans ce secteur. Entre le moment où l’on trouve le lieu, on engage des travaux, on attend les autorisations et l’ouverture, il y a un long processus qui se transforme en véritable frein. Sans parler des coûts...», complète le jeune homme. My Cloud Kitchen se propose donc comme une solution clé

De 9:00 à 13:00 dans votre nouvelle boulangerie Aimé Pouly Eaux-Vives Rue des Eaux-Vives 72, 1207 Genève

Preuve que les cloud kichen se multiplient et s’étendent rapidement, au gré de l’attrait croissant pour la livraison à domicile. Le glas de la restauration traditionnelle aurait-il donc sonné? Pas le moins du monde selon Leonard Zaccaria: «C’est un nouveau pan de la restauration qui s’ouvre, cela ne détrônera jamais les moments passés autour d’une bonne table mais risque néanmoins de secouer les points de restauration rapide, dont le lieu, la décoration ou encore l’ambiance n’ont finalement que très peu de valeur ajoutée.»

Julie Müller

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Immobilier

Chronique chez soi par Martina Chyba, journaliste à la RTS

CIEL MON ENFANT EST ADULTE! Votre bébé mesure désormais 1 mètre 85, il prend plus de place que vous dans la maison et vous avez l’impression de gérer un hôtel all inclusive?

Bienvenue dans le monde merveilleux de la coloc parents/enfants adultes!

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renez les oiseaux. On les couve, ils cassent leur coquille, ouvrent le bec, les parents les nourrissent, et un jour hop! Un petit coup d’aile et on les pousse hors du nid.

Là, les petits devenus grands ont intérêt à se dépatouiller pour voler et pour se trouver un morceau de ver de terre à grailler, parce que sinon ils ne survivront pas. Chez les humains c’est hem... assez différent.

Chez nous, le petit n’est pas vraiment fini avant 18 ans, ce qui en soi est déjà fort long. En fait, c’est à cet âge-là qu’il faudrait le coup d’aile qui le pousse hors du foyer, mais c’est de moins en moins fréquent. Au 21e siècle, les rejetons restent tranquillou chez papa maman, et souvent chez maman ou/et chez papa parce que papa maman sont séparés, en moyenne jusqu’à 25 ans, mais ma statistique date de 2016 et m’est avis que ça s’est encore bien allongé. Parce que les études sont longues, parce que c’est difficile de trouver et de financer un logement, et parce que chez les parents c’est confortable. Et gratuit. Il y a le petit personnel (le parent donc) qui remplit le frigo, cuisine ce qu’il y a dans ledit frigo, range, blanchit, repasse, nettoie,

s’adapte aux horaires, fait le room service pendant les examens.

Bref, un hôtel all inclusive avec une petite différence: le client ne paie pas. Non, car le parent, indépendamment de gérer toute la domesticité, et toute la charge mentale de l’organisation des études/ du sport/des activités artistiques/de la santé et de l’épongeage des chagrins d’amour vers 23h30 quand toutes les tâches précédemment susnommées sont terminées, sert aussi de bancomat.

Ou se retrouve plutôt désormais twinteur compulsif.

Vivre dans une crèche Ce qui est rigolo aussi, c’est que quand ils sont petits, on croule sous le matériel qui envahit toute la maison, jouets, parc, baby machin pour dormir, baby chose pour apprendre à marcher, table à langer, poussettes, mini baignoire, des sacs pleins de couches, lingettes, biberons, bref, on vit dans une crèche. En grandissant, ils s’allègent jusqu’à n’avoir plus besoin que d’un téléphone et d’un laptop, en gros. Le problème, c’est que c’est l’enfant qui prend de la place. Sur le canapé par exemple, ou sur la table de la cuisine

où il révise alors que vous avez acheté un joli bureau pour la chambre. Mais comme il y a trop de bordel c’est plus pratique dans les parties communes qui sont rangées par vos soins. Et vous ne pouvez plus le mettre au lit à 20 heures, il se couche après vous, il invite des potes, et à peu près tout le temps, et ça, ça ne change pas du bébé, il a faim.

Bien sûr il faut mettre des limites. Dans les années 2000, au moment de la naissance de nos enfants respectifs, avec ma copine réalisatrice, nous avions proposé un reportage autour de la question: fautil laisser son enfant dormir à la maison avec son amoureux ou son amoureuse?

Réponse unanime de la faculté de psychologie: non! Pas bien. On ne mélange pas la sexualité des adultes et celle des enfants, ils doivent se démerder et faire ça dans une voiture, dans un parc, ailleurs, il faut couper le cordon sinon on aura un Œdipe à retardement avec des dizaines de séances de psychanalyse ruineuses à la clef. Nous étions pleinement convaincues. 20 ans plus tard euh... que faut-il dire? Quand la chère chair de sa chair demande un lit double pour ses 18 ans? Quand le ou la chérie de la chère chair de sa chair vient à la maison? On les fiche dehors? Non, on est lâches, on s’en fout d’Œdipe et de Freud et tous ces trucs, finalement on préfère les savoir au chaud et en sécurité. Et on se retrouve même à préparer le petit déjeuner!

Quand le nid sera vide En revanche, j’ai tenu bon sur un autre truc, les jeux vidéo. Haha. Il n’y a pas eu

23 octobre - 5 novembre 2023

Immobilier

Quand mes enfants auront 35 ans je ferai encore les crêpes et je twinterai un peu d’argent pour qu’ils puissent s’offrir un resto.

de Play Station à la maison, dans mon salon niet, non, nein, no pasaran, les jeux, c’était sur l’ordi dans leur chambre. J’en ai eu deux (pas des Play Station donc, des enfants) et l’une est hors du nid et le deuxième ira bientôt faire un master à l’étranger. Bien sûr, cela fera bizarre que mon hôtel all inclusive devienne tout à coup une modeste guesthouse, et je penserai avec émotion à toutes ces discussions passionnantes, à tous ces moments autour de la table, à leurs brillantes études peut-être un peu grâce au cadre rassurant dans lequel ils ont vécu, au fait qu’ils ont aussi toujours travaillé à côté pour gagner des sous et que ce sont des bosseurs, aux adultes drôles et intelligents qu’ils sont devenus, à l’avenir pas simple qui les attend. Je regretterai peut-être même le moment tellement agaçant du «on mange quoi?» Quand ils auront 35 ans je ferai encore les crêpes et je twinterai un peu d’argent pour qu’ils puissent s’offrir un resto. Le nid sera vide, le porte-monnaie aussi, mais grâce à eux, le cœur sera toujours plein.

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Formation

Transition

FAIRE RIMER IMMOBILIER AVEC DURABILITÉ Que ce soit pour former des étudiants ou perfectionner des professionnels confirmés, la thématique environnementale est en passe de devenir centrale dans de nombreux cursus destinés au monde de l’immobilier.

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a vitesse est enclenchée, c’est parti. Il y a d’un côté les institutions pionnières qui ont adapté leur cours depuis bien longtemps, en introduisant les enjeux écologiques à leur programme. De l’autre, celles qui tentent d’innover, pour rattraper leur retard en mettant les bouchées doubles. Quoiqu’il

en soit, en préparant la relève de demain, les organismes de formation de la branche immobilière (au sens large) n’ont plus le choix. La demande pour ces nouveaux enjeux de durabilité est plus que jamais marquée et concerne tous les acteurs sans exception, de l’architecte à l’ingénieur, en passant par le régisseur voire l’assureur.

Une tendance qui s’observe d’ailleurs sur le marché de l’emploi: la gestion et l’économie d’énergie ayant représenté en 2020 pas moins de 61’000 postes en Suisse contre 3700 en l’an 2000 (selon l’Office fédéral de la statistique). L’offre s’est donc élargie au fil du temps pour répondre à ce besoin grandissant de main-d’œuvre

Formation

23 octobre - 5 novembre 2023

La direction de l’HEIG-VD vient d’inaugurer son nouvel Institut des énergies.

Anthony Demierre

électrique, etc. Ceci afin de répondre à la pénurie croissante d’ingénieurs en Suisse.

«Une des missions de notre institut est de promouvoir nos projets auprès des jeunes et surtout des femmes car les métiers de l’ingénierie sont souvent connotés comme masculins alors que nous aurons besoin de points de vue différents pour relever tous les défis de la transition énergétique. D’autant que nous avons un taux d’employabilité de 95%», souligne Mauro Carpita, directeur de ce nouvel Institut des énergies.

Vers des facilitateurs de rénovations Mais former la relève ne suffira pas pour atteindre les objectifs de neutralité carbone 2050. Il sera nécessaire également d’(in)former les professionnels du terrain, ces acteurs qui agissent au quotidien pour mettre en œuvre cette transition.

Une exigence que Guy Jacquemet, ingénieur auprès du service de l’énergie et des forces hydrauliques valaisan, a pris à bras le corps. «Dans le cadre de mon travail, je faisais le constat de nombreux freins à la transition énergétique. Parmi eux, l’incompréhension, les peurs, les doutes de la population par rapport à la rénovation qui est mal comprise, mal perçue et mal docu-

spécifique. Des certifications comme Immoénergie sont délivrées entre autres par CGI conseils, des Masters comme le «Sustainable Design Futures» de l’IPAC Design Genève sont nés récemment, tout comme des CAS «Énergie et territoire» tel que celui de l’HEPIA qui démarrera au printemps prochain. Dans la même lignée, les étudiants en ingénierie, sciences et architecture de l’EPFL auront l’obligation dès la rentrée 2024 de suivre un cours commun de durabilité.

Mais ce n’est qu’un début, puisque chaque année, des nouveautés entrent dans la course à l’enseignement. Dernière création en date: l’Institut des énergies à la HEIG-VD.

L’ingénierie veut séduire les jeunes Inauguré le 19 octobre dernier, ce nouvel institut a décidé de traiter de nombreuses problématiques du domaine de l’énergie à travers la recherche et l’enseignement. À savoir, celles des réseaux de chauffage à distance, de la production de chaleur, du rafraîchissement des bâtiments, de la mobilité

«Une des missions de notre institut est de promouvoir nos projets auprès des jeunes et surtout des femmes car les métiers de l’ingénierie sont souvent connotés comme masculins»

Mauro Carpita, directeur de l’Institut des énergies à la HEIG-VD

mentée. Mais aussi un problème vis-à-vis des entreprises de ce secteur qui sont très compétentes dans leur domaine d’activité mais qui opèrent souvent de façon cloisonnée, en silos», décrit-il.

Face à ce manque de vision globale pour accompagner les propriétaires, Guy Jacquemet s’est donc attelé à monter une opération de sensibilisation, et ce, au moyen d’une formation de «Facilitateur-trice de rénovations énergétiques», créée conjointement avec la HES-SO Valais-Wallis et les Associations professionnelles du Bureau des Métiers, avec un soutien important de SuisseEnergie. Un programme court, de 7 modules et 5,5 jours, lancé en août dernier qui connait déjà un grand succès.

«Quatre sessions sont planifiées en ce moment, pour un total d'un peu plus d'une centaine d'inscrits au bénéfice de profils variés allant des employés de commune, aux collaborateurs de banques jusqu’aux professionnels de l’immobilier, ce qui crée tout un réseau d’experts pluridisciplinaires. C’est une richesse qui faisait défaut jusque-là», soutient Guy Jacquemet.

Viser grand, à l’échelle romande De cette certification inédite, l’USPI Formation a décidé d’en répliquer le modèle à l’ensemble de la Romandie. Sous le nom d’«Immodurable», cette initiation «permettra de former des coachs en transition énergétique dans chaque entreprise pour mieux comprendre par exemple les 60 pages d’un document CECB+ et pouvoir en ressortir l’essentiel auprès des clients», commente Fabrice Theytaz, en charge de cette formation.

Les sujets de fiscalité, de subventionnement, de labellisation ou encore de techniques d’assainissement y seront notamment abordés afin d’avoir une «vision de tour de contrôle et gérer un portefeuille durablement comme il se doit», ajoute le responsable. Pour le début des cours, il faudra néanmoins attendre novembre, dont la classe affiche complet, mais pour les retardataires, deux sessions sont déjà prévues en 2024. En tout cas, pas de doute, le changement est en marche et les formations, miroirs de notre monde professionnel, l’ont bel et bien compris.

Julie Müller

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Formation

Portrait d’un alumni de l’IEI

«C’EST UN STAGE D’ÉTÉ QUI A ÉTÉ LE DÉCLIC POUR MOI» Etienne Nagy, désormais administrateur délégué opérationnel de Naef Immobilier, revient sur son parcours original. Il a trouvé sa voie lors d’un stage d'été.

L

’homme est intelligent. Mais sa facilité et son excellente mémoire ont failli lui jouer des tours.

Avant de gravir tous les échelons au sein du Groupe Naef, il a failli ne pas parvenir à décrocher ni une maturité, ni un bac. Ce Genevois qui a grandi tout d’abord à Meyrin, puis à Vésenaz, avait rejoint l’Institut Florimont, sauf qu’il privilégiait ses activités sportives en pensant alors qu’il ferait carrière sans études académiques et a d’abord échoué à ses examens de maturité. Peu motivé et pas assez investi, il a renoncé à se représenter aux examens.

Expérience bancaire Le jeune homme annonce alors à son père architecte qu’il veut travailler. Il se trouve une place au service des coupons d’une grande banque. Mais, au bout de quatre mois d’un travail très répétitif, il comprend enfin l’intérêt d’étudier et se présente en candidat libre au bac en juin 1987. Un sacré pari qu’il va relever avec brio. «Cela m’a finalement donné le goût des études et le goût de l’effort», nous confie-t-il. Il s’inscrit ensuite à l’Université de Genève où il opte pour les sciences économiques. «Une fois en 2e année, alors que je n’avais pas une vision très précise de mon avenir, j’ai postulé pour un stage chez Naef après une longue conversation avec Olivier Dumur».

Il démarre durant l’été 1989 et connaîtra ainsi la fin de la bulle spéculative. «Cela a déclenché mon plus vif intérêt pour ce

Etienne Nagy, administrateur délégué opérationnel de Naef Immobilier

marché, très médiatisé, politisé qui m'a ouvert les yeux sur la vie politique, économique et civique de Genève et sa région».

Dauphin d’Alain Peyrot Lors de ce premier stage, il évolue à la promotion immobilière. «Nous recevions des propositions d’achats de terrain. J’ai mis en place une sorte de fichier Excel pour mieux sélectionner les offres». Juste avant l’été 1990, Naef lui propose de revenir pour remplacer temporairement Antoine Gabella aux promotions. Il accepte et ne retournera sur les bancs de l’Uni qu’en janvier 1991 pour y passer sa licence.

Avec l’accord d’Olivier Dumur et Alain Peyrot, Etienne Nagy va ensuite suivre la formation de l’Institut d’Etudes Immobilières (IEI) sur une année, un cursus qui l’occupe à mi-temps. «Cela a été une magnifique transition entre la vie étudiante et la vie professionnelle. La formation y est d’excellente qualité». Il va beaucoup y apprécier la variété des disciplines qui ouvre l’horizon sur

la totalité des métiers de l’immobilier. «Avec Thierry de Haan, Anne Grossman et Nicolas Grange notamment, nous avons ensuite constitué l’Association des Diplômés de l’IEI (ADIEI) pour faire la promotion de l’IEI.»

Fibre entrepreneuriale Chez Naef, Etienne Nagy est rapidement devenu un proche d’Alain Peyrot, lequel lui a confié la mise en place d’une comptabilité analytique, ainsi que de nombreuses missions transversales. Il va reprendre la tête de Sogefonds et de son fonds Réalité. Puis il se voit confier la responsabilité des ventes et entre au conseil de direction. Alors qu’il suit à l’EPFL une formation pour décrocher un master en expertise immobilière, il crée la société Acanthe chez Naef. «Il fallait professionnaliser le métier des expertises». Alors que Réalité finit par être liquidée, Etienne Nagy va avoir l’idée de lancer la fondation Lithos en 2000, dont les parts ne peuvent être acquises que par les institutions de prévoyance. «Nous avons eu la chance de constituer un très joli portefeuille, notamment en rachetant des immeubles à la Fondation de valorisation de la BCGE.» Celui qui est devenu progressivement un vrai entrepreneur a été nommé directeur général en juin 2006, succédant à son mentor Alain Peyrot. Un poste qu’il vient de céder cet été, à l’âge de 57 ans, pour assumer de nouvelles fonctions, tout en continuant de superviser les activités de construction, d’évaluation et de promotion à travers les filiales du groupe.

Serge Guertchakoff

S É R I E S P O N S O R I S É E PA R L' I N S T I T U T D ' É T U D E S I M M O B I L I È R E S

Culture

23 octobre - 5 novembre 2023

La 131e Revue genevoise

LE CONFLIT HODGERS-MAUDET, FIL ROUGE DE LA REVUE Ce dernier bastion de la liberté d’expression touche en plein dans le mille avec ses sketchs joués et écrits par les talentueux Claude-Inga Barbey et Laurent Deshusses. A voir jusqu’au 31 décembre.

M

algré ses sièges en fin de vie, le Casino-Théâtre vibre encore. Le courage de Frédéric Hohl et le talent de Laurent Deshusses et de Claude-Inga Barbey y sont pour beaucoup. Certes, nous avons regretté l’absence d’un sketch décrivant la proximité entre l’ancienne conseillère d’Etat Fabienne Fischer et son conjoint Jean Rossiaud, mais dans l’ensemble, la cuvée de la 131e est une réussite.

«Personnes en situation féminine»

Il fallait oser: écrire sur la cohabitation forcément difficile entre Antonio Hodgers et Pierre Maudet, après la brillante réélection de ce dernier qui est restée en travers de la gorge du premier. La Revue s’y est attelée. On y voit ses collègues boycotter le «surdoué» de la politique genevoise joué par Marc DonnetMonay. Puis les scénaristes en font leur fil rouge en tentant de décrire comment les familles Maudet et Hodgers ont difficilement cohabité depuis l’an 52 avant J.-C.. Ou encore quand la Revue revient sur l’appendicite qui a contraint Pierre Maudet à être brièvement hospitalisé et lorsque Antonio Hodgers lui rendit visite avec une boîte de chocolats Mon chéri et des fleurs...

Autre grand moment: le sketch intitulé «Le banquet urbain» avec le Conseil administratif de la Ville de Genève et la célébration du 1er août quasiment sans viande. On y découvre nos élus qui se forcent à avaler des mets peu ragou-

tants, avant de finir par les refiler à un malheureux SDF qui manque de s’étouffer avec. Sauf qu’une des élues prétend dialoguer avec un arbre, lequel aurait commandé des merguez... A découvrir.

L’épisode de la Comédie Excellent traitement de l’épisode de l’annulation de la pièce «les Emigrants» à la Comédie de Genève dans lequel le metteur en scène Krystian Lupa n’aurait cessé d’insulter les équipes techniques. Une affaire qui aura coûté 900’000 francs et que la Revue épingle avec justesse grâce au talentueux Laurent Deshusses.

Toujours en matière de politique culturelle, le sketch intitulé «La Nuit au musée» séduit aussi. S’agit-il de politique fiction ou juste d’anticipation? Difficile à savoir, toujours est-il que le Musée

d’art et d’histoire ne disposerait plus que de dix minutes d’ouverture au public et que les tableaux présentés n’y seraient plus signés... Sans doute l’un des plus applaudi.

Credit Suisse épinglé Logiquement, les auteurs épinglent la grande banque. Marc Donnet-Monay s’amuse à lire l’épais rapport annuel du Credit Suisse sorti de presse quelques jours avant l’annonce du mariage forcé de la banque avec UBS. Puis avec humour Claude-Inga Barbey prend les traits de la conseillère fédérale Karin KellerSutter qui finit par s’écrier: «Vous pouvez être fiers de vous car vous êtes de bons crétins.» Contrairement à la tentative inutile et, tout sauf drôle, de Marc Donnet-Monay d’analyser le conflit ukrainien.

Serge Guertchakoff

27

28 Annonces immobilières

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